*Cette chemise est foutue* pensais-je, dégoutée.

Oui, dégoutée, et non pas dégouté. Je m'étais encore transformé involontairement cette nuit et j'étais maintenant de sexe féminin. Heureusement que j'ai eu le temps de me mettre dans un coin sûr avant de perdre conscience à cause de la douleur de la transformation. Enfin, aussi sûr qu'une rue de Hell's Kitchen puisse l'être, c'est à dire pas beaucoup. Mais je m'étais réveillée intact, ou presque, donc je n'avais pas été dérangée.

Si mon corps était sans blessure, ce n'était malheureusement pas le cas de ma chemise. Elle était quasiment coupée en deux. J'avais vu l'accrocher à quelque chose qui l'a déchirée sans que je m'en rende compte. Ce n'était pas très surprenant, mais cela ne m'empêchais pas d'être écœurée. Bon d'accord, de base la chemise était dans un état lamentable, mais elle faisait son boulot et c'était tout ce m'importait.

Le problème du coup, était que c'était mon seul vêtement de dessus. Quand on vit dans la rue, on ne peut pas se permettre de trimballer une valise de vêtement partout avec soit. Essayez donc de vous enfuir en courant face à un danger en transportant un truc aussi encombrant. Je vous garantie que vous n'irez pas très loin.

Enfin bref, j'allais devoir trouver un nouveau vêtement, et vite. Je me levais donc et me mettais en quête d'une victime ayant un pardessus à ma taille que je puisse voler. Et ce bien sûr tout en restant aux aguets afin de ne pas être une victime moi même. J'avais suffisamment d'ennemis pour que cela soit une vrai possibilité.

J'arrivais donc au bord d'une des rues principales et observais les passants, mesurant la taille de leurs vêtements et les chances que j'avais de pouvoir leur voler. L'idéal serait de trouver une femme isolée, mais les chances que cela arrive dans ce quartier étaient minces. Je faisais attention à rester légèrement dans l'ombre pour qu'on ne voit pas les détails de mon visages, mais suffisamment dans la lumière pour je ne paraisse pas louche. Même si l'effet était quelque peu gaché par le fait que j'était obligé de maintenir ma chemise d'une main pour qu'elle reste en place et que la déchirure ne soit pas trop visible.

Mon regard passait d'une personne à l'autre, analysant le danger potentiel qu'ils représentaient, voir si je pouvais me servir de leurs vétements, et surtout si je pouvais les attaquer pour les forcer à m'accompagner dans une ruelle. Une fois cela fait, le reste était simple, assommer la victime, lui enlever le vetement désiré et s'en aller tranquillement.

Mais malheureusement pour l'instant personne qui ne fasse l'affaire n'était apparu. Je commençais à désespérer de trouver ici ce qu'il me fallait. J'allais peut etre devoir changer de quartier pour aller trouver des proies plus faciles, et l'idée de me balader avec ma chemise dans cette état ne me disait rien qui vaille...

Je sortais de ce petit restaurant chinois que j'avais l'habitude de fréquenter et je sentais encore sur ma truffe la saveur du gingembre qu'avait laissé le poulet au noix de cajous que je venais de dévorer avec entrain.
Rrrr ça c'est du bon petit plat ... pensais-je en m'étirant et en prenant mon ipod dans ma poche. Va falloir penser à ralentir un peu la bonne bouffe hein? ou alors augmenter le sport .... c'est tout trouver ! concluais-je en partant en petite foulée dans la rue.

Je n'étais levée ce matin avec une furieuse envie de manger chinois ... ben quoi faut bien suivre ses envies non? J'avais enfilé un petit top blanc avec des papillons, pris quelques secondes pour mettre un peu de blush noir sur mes yeux, un soupçon de gloss pour mettre en valeur mes lèvres charnues et finit par me glisser dans un jean. Ma veste en cuir noir et mes bottes trainaient près de la porte de ma chambre et je me dépêchais de les mettre pour aller rassasier mon appétit grandissant.
Et je n'avais pas été déçu par ce petit moment de détente pas plus que maintenant alors que je trottinais gentiment dans les rues de Hell's Kitchen. La truffe légèrement relevée, je sentais les diverses odeurs qui s'échappaient de la ville ... de la plus délicate (un parfum de jeune rose à peine éclose) à la pire (les poubelles qui s'amoncelaient dans les rues étroites derrière les restaurants).

Je bifurquais pour prendre une petite rue. Je n'aurai pas du je sais, ce n'est pas un coin très .... safe comme dirait l'autre mais une petite bagarre c'est toujours agréable et puis c'est toujours une façon de faire du sport.
Prenant soin de regarder si personne n'était dans les alentours, je m'amusais un peu à jouer les Yamakasi sur un rythme plutôt endiablé mais je finis par me calmer à regret en sentant mon repas commencer à remonter.

Je bifurquais à nouveau dans une petite ruelle qui devait déboucher sur l'artère principale ... enfin normalement si je ne m'étais pas perdue en court de route à force de sauter partout ou de suivre une odeur. J'arrivais bientôt à l'intersection quand je ralentis en apercevant une silhouette contre le mur.
Bizarre vous avez dis bizarre ... je vais peut être l'avoir ma bagarre ! pensais-je en avançant prudemment, les sens en éveil; j'avais même discrètement retirer un de mes écouteurs pour mieux cerner mon environnement. Mais la silhouette semblait plutôt sur la défensive, un rien inquiète. Et ben non ... pas de baston pour toi cette aprem ... bon allez cool ... c'est pas le moment de l'effrayer encore plus

Bonjour me risquais-je à dire à mon interlocuteur. La politesse n'a jamais tué personne ... enfin en théorie. Est ce que tout va bien?




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Je sursautais, me retournais d'un bond, un couteau dans chaque main. Le probleme, c'est que du coup j'avais laché ma chemise, qui s'ouvrit toute grande, ne cachait pas grand chose. Bien que je n'attachais pas grande importance à des choses telles que la pudeur, j'avais vite comprise qu'il y avait un minimum à respecter si l'on ne voulait pas s'attirer des problèmes inutiles.

Mais j'avais d'autres préocupations en ce moment. Aussi laissais-je ma chemise grande ouverte, à la vue de tous, pour garder mes lames prêtes.

*Merde, l'ai arrivé comment derrière moi elle, je l'ai pas entendu arriver* pensais-je.

Je n'avais pas survécu toutes ces années sans acquérir un certain don pour savoir qui se trouvait derrière moi. Mais je m'étais fait avoir par une femme apparament ordinaire.

Mais les apparences sont souvent trompeuses, et je n'allais pas la sous estimer. Je la regardais droit dans les yeux, prete a me battre s'il le fallait.

Sa veste en cuir était sympa, et en d'autres circonstances j'aurais pu considérer de tenter de la voler, mais là il n'en n'était pas question. Me faire surprendre ainsi me portait légèrement sur les nerfs.

De plus, mon instinct me hurlait qu'il y avait quelque chose de pas normal avec elle. Je n'aurais su dire quoi, mais j'avais appris à faire confiance à mon instinct. Cela m'avait sauvé la vie trop de fois pour que n'en tienne pas compte.


"Qu'est ce que tu me veux toi ?" fis-je avec ma délicatesse habituelle.

Ce n'est pas parce que je devais accepter de parler avec d'autres que j'étais douée pour ça....

Pas si effrayé que ça pensais-je en sentant mes muscles se tendre, prête à bondir en voyant briller l'acier de la lame. La nudité de la fille, son ton acerbe et cette jolie lame ne me disait rien qui vaille mais je n'aimais pas me faire agresser alors que je n'avais rien fait.

Hey ... on se calme d'accord? dis-je aussi doucement non sans une note d'agacement dans la voix tout en levant mes mains pour montrer que je n'avais pas d'arme ni même la plus petite intention de faire du mal. Je vais rien te faire ... je passais juste et je t'ai demander si tout allait bien mais si c'est cool pour toi d'avoir l'air de ça continuais-je en la désignant de la main alors tant mieux ... mais un conseil; se balader comme ça, par ici c'est un pousse au crime alors j'espère que tu es suicidaire parce que sinon tu as un gros problème ! concluais-je en faisant mine de reprendre ma marche vers la grande rue.

Je déteste me faire accoster comme ça, et encore moins me faire "braquer" ... elle a de la chance de ressembler a un chaton mouillé plutôt qu'autre chose.
Oui mais le chaton il avait une arme ... bon d'accord une toute petite, mais une arme quand même ... non allez je vais être honnête ce qui m'a gêné c'est le ton qu'elle a utilisé. ouais mais en même temps il lui ai peut être arrivé un truc grave, il n'y a qu'a voir l'état de la chemise et si c'est le cas elle a pas besoin que je lui rentre dedans ... purée de diplomatie de mes pattes !!! terminais-je mon raisonnement en soupirant.
Un bon gros et sonore soupire! Je m'arrêtais alors de marcher, posais ma main sur ma hanche tandis que l'autre vint gratter mon front et lâchais à l'amie des lames sur un ton blasé:
Bon t'a besoin d'aide ou tu veux juste me planter?

Non c'est pas encore ça ... j'aurai pu prendre un regard de mère poule, une voix douce et sucrée et dire : je peux t'aider si tu veux et blablabla ... Tu y arriveras un jour !

Malgré l'agacement contre son attitude mais aussi contre cette maudite diplomatie, je tentais d'analyser la situation de façon intelligente.
Une jolie fille, chemise déchirée, une lame à la main, et une délicatesse digne de m'appartenir ... personne en danger? mutant ... en danger? Elle ne semblait pas avoir de trace de mutation visible; du moins de ce que je pouvais voir. Pitié seigneur, me dite pas que c'est une psy ...

De l'aide ? Elle me proposait de l'aide ? L'incrédulité que je ressentis à cet instant pu se lire sur mon visage. Jamais de ma vie on ne m'avait offert de l'aide. Si j'avais survécu, c'était uniquement grâce à ma propre volonté.

Puis le soupçon entra en moi. Impossible que l'on me propose de l'aide comme ça, il doit y avoir un piège. Qui était-elle, que savait-elle de moi, et surtout, que voulait-elle en échange de son 'aide' ?

Mais elle avait raison sur au moins une chose. Je ne pouvais pas rester dans cet état. Déjà, je pouvais sentir que des gens m'avaient remarqués. Et s'il y a une chose que je savais, c'était que cela n'apportait jamais rien de bon.

Et comme par hasard, c'est à ce moment là que j'entendis une voix pas loin derrière moi.

"Tiens tiens, tu te décide enfin à te servir de tes charmes Sam ? Viens me voir, histoire que je puisse tâter de la marchandise."

Je me retournais en poussant un juron entre les dents.

*Manquais plus que ça, quelle journée de merde.* pensais-je, dégoutée.

Il y avait là un crétin qui se prenait pour un chef de gang avec un de ses sous-fifres. Ne me demandez pas son nom, je l'ignore. Si je devais retenir le nom de tous les types de ce genre, ma tête serait vite pleine à craquer.
Tenant toujours mes couteaux dans mes mains, je m'approchais de ce 'caïd' doucement. Lorsque je fus à portée, je sortis mon meilleur sourire carnassier, et en même temps donnait un coup de pied de toutes mes forces dans les parties du mec.

"Voila tout ce que tu tâteras, ducon." fis-je en ricannant.

Alors qu'il s'écroulait dans un gargouillis étranglé des plus satisfaisant, le sous-fifre s'avança vivement vers moi, le visage rempli de colère. Personnellement j'avais toujours trouvé étonnant que l'on puisse se mettre en colère pour le compte de quelqu'un d'autre. Après tout, N'avaient-ils pas déjà assez à se préoccuper avec eux meme ?

Enfin bref, toujours est-il qu'aussi soudainement qu'il ait avancé, il s'arreta net quand je pointas une de mes lames vers lui. Je pus lire pendant une seconde dans son regard de la peur, et lui sortis du coup un sourire mauvais comme je savais les faire.

Mais je vis que d'autres copains de ces deux là se ramenaient à toute vitesse. Et même moi ne suis pas assez folle pour tenter de m'attaquer à un groupe entier. Il était temps de partir d'ici.

Mais en me retournant, je revis la femme qui m'observait. Il allait falloir que je règle son cas aussi.

"Toi, viens avec moi." Lui lançais-je.

Je m'élançais ensuite sans regarder en arrière dans la ruelle. Soit elle me suivait et on pourrait s'expliquer, soit elle restait et aurait affaire à la bande qui devait avoir conclus qu'elle était avec moi. Dans un cas comme dans l'autre je n'y perdais rien.

Je tournais un peu plus loin sur la droite à une intersection. Là je vis ce que je cherchais. Une échelle de secours encore pliée en hauteur. Je lançais un de mes couteaux dans un geste fluide sur le petit clapé qui le retenait, le faisant sauter. Aussitôt l'échelle se déplia, l'amenant à portée du sol. Une fois montée, je pourrais récupérer ma lame au passage et remettre l'échelle en place. Ni vu, ni connu.

Mais avant, je me retournais au pied de l'échelle pour voir si la femme m'avait suivie...

Oh ben non ... ça commençait à devenir intéressant pensais-je en soupirant et en voyant la dénommée Sam détaller comme un lapin. Je serai bien restée pour me battre mais quelque chose me disait que la belle n'allait pas sagement attendre que je finisse de faire mumuse et qu'il fallait donc mieux que je la suive pour ne pas perdre sa trace.

Par contre, fuir sans stratégie n'avait jamais été une bonne idée ... si je me mettais a courir pour suivre Sam, le groupe allait nous suivre donc cela ne ferait que déplacer le mal.
Alors que ces abrutis se dirigeaient vers moi avec un large sourire concupiscent, je vis passer dans la rue Franck, le bon gentil généreux et policier Franck.

Et agent Franck, qu'est ce que tu deviens mon pote? lançais-je d'une voix forte. Et la, si je n'avais pas du courir pour rattraper l'autre petit lapin je serai tombée au sol, morte de rire. D'un seul homme, tout le petit groupe s'est retourné pour se retrouver tout penaud devant Franck.
Oy ... ces amateurs ... vraiment c'est trop facile parfois ! soupirais-je en prenant la tangente profitant de la diversion pour filer à l'écossaise^^.

Bon maintenant c'est pas le tout ... faut retrouver "Sam" ronronnais-je en suivant tranquillement l'odeur que j'avais associé à la jeune femme. Cela me conduisit au pied d'un immeuble dont l'échelle de secoure avait été baissé. La belle me regardait du haut de son perchoir.

Sans demander la permission, je me mis à gravir les échelons pour atteindre le toit. Une fois sur place, je lançais un regard interrogateur à la demoiselle avant d'aller m'assoir sur un rebord en béton.
T'as des potes sympa Sam ... juste le genre à bien s'amuser à faire des conneries. Je soupirais ... Bon alors ... tu m'explique?

*Que je lui explique ? Ce serait plutôt à elle de m'expliquer !* pensais-je.

J'observais cette femme. Elle dégageait une assurance certaine, et le fait qu'elle m'ait suivie ici sans aucune trace des autres idiots à ses trousses prouvait de façon indiscutable qu'elle n'était pas ordinaire. Elle avait des ressources, et pour ça elle méritait le respect. Mais de là à lui faire confiance ? Pas question.

Je rangeais finalement mes couteaux, décidant qu'il n'y avait pas de danger immédiat. J'en profitais pour recommencer à maintenir ma chemise fermée d'une main.

"C'est quoi ton nom ?" questionnais-je sans préambule.

Elle avait entendu mon prénom et avait donc l'avantage. Peut-etre meme me connaissait-elle avant cela. Et je deteste etre en désavantage, quel que soit le domaine, meme pour un simple nom.

"Et pourquoi tu m'a proposé de l'aide ? Il est où le piège ?"

Il y en avait forcément un. Pas possible autrement. Comment une pure étrangère pourrait-elle vouloir m'aider ? Je n'y croyais pas. De toute manière, même si elle me connaissait elle ne m'aurait pas aidé gratuitement. Personne n'agissait sans avoir son propre interet en vue.
Puis une idée me vint soudainement. Comment se faisait-il qu'elle soit apparue par hasard pile quand un des gang de la rue m'ait repéré ? Rien dans la rue n'arrivait par hasard.

Plus j'y pensais, plus je trouvais que c'était logique. Elle me proposait de l'aide et s'arrangeait pour que j'en ai besoin, et me sauvait ensuite. Mais je n'allais certainement pas me laisser avoir aussi facilement ! Pas tant que je serais en vie.

Je décidais aussitôt de la confronter sur ce point.

"C'était fait exprès hein ? Tu les envoyés pour que je me réfugie auprès de toi ! Pourquoi ? Qu'est ce que tu veux de moi ? Tu veux faire quoi avec moi ?"

Je me levais, completèment en colère maintenant. Elle allait parler et tout me dire.

Machinalement, j'avais récupéré un couteau dans ma main libre et jouais avec en le faisant tourner sur lui meme à toute vitesse. C'était un tic qui réapparaissait toujours quand mes pensées se concentraient trop sur une seule et même chose.

Et la, mon cerveau fonctionnait à toute allure, imaginant des moyens de la faire parler, tous plus sordides les uns les autres.

Dans mon élan, j'avais complètement oubliée l'avertissement que m'avais lancé mon instinct auparavant. Mais même si je m'en été souvenue, je ne suis pas sûr que cela aurait suffit à m'arrêter...

Olala ... mais c'est quoi ce ... pensais-je en me massant les tempes alors que s'abattait sur moi un flot de question. Je sentais monter la colère de la fille ainsi que sa frayeur. Elle avait du vivre des choses pas jolies dans sa vie pour venir à douter de l'aide gratuite que je me proposais de lui apporter.

Les questions s'enfilèrent comme des perles sans que j'ai le temps de répondre quoique se soit et ma patience n'étant pas très grande me fit défaut à ce moment précis de la conversation : "C'était fait exprès hein ? Tu les envoyés pour que je me réfugie auprès de toi ! Pourquoi ? Qu'est ce que tu veux de moi ? Tu veux faire quoi avec moi ?" quasiment hurlé à mes douces oreilles.

Je me redressais brusquement et posais sur elle un regard qui n'avait rien de rassurant ... par ailleurs un grognement de bête sauvage s'échappa de ma bouche:
Je te conseille de te calmer rapidement ou je te jure que je ferai en sorte de restaurer le calme !
Bon d'accord c'est pas tip top mais la c'est de l'agression gratuite et faut pas déconner !

Tentant de calmer mes instincts et de maitriser la louve qui ne demandait qu'a en découdre avec l'impudente, je me rassis:
Je m'appelle Rahne. Il n'y a pas de piège ... tu ressemblais à un chaton perdue qui aurait fait un tour de trop dans une lessiveuse alors j'ai juste demandé si je pouvais faire quelque chose pour toi. Ensuite ces abrutis semblent te connaitre et non moi ... Je soupirais.
Je ne suis pas une femme patiente, Sam ... loin de la et je te conseille de ne pas trop me pousser à bout sinon je peux te promettre que tu ne vas pas aimer la suite des évènements. Ma voix était calme et sans appel ...
Alors je repose ma question ... c'est quoi tout ce bordel ?? concluais-je en élevant un rien le son de ma "mélodieuse" voix

Ah oui ... bien ... super ... c'est sur que la, elle va avoir une furieuse envie de te raconter sa vie

Lorsque la dénommée Rahne s'était redressée et qu'elle poussa un grognement qui fit redresser tous les poils de mon corps, je me souvint enfin de l'avertissement que mon cher instinct m'avait si gentiment fourni et j'avais complètement occulté sous la colère.

Cette femme était dangereuse, très dangereuse, et il était maintenant clair pour moi que je ne ferais pas le poids. L'impression qu'elle laissait sur mon être était quelque chose que j'avais déjà rencontré auparavant, quelque chose que j'avais décidé de laisser tranquille à l'époque...
Et je me souvins ce qu'elle me rappelait. J'avais assisté à des combats de mutants à certains moments, difficile d'y échapper. Mais l'un de ces mutants m'avais fait peur à l'époque. Il avait cet air de prédateur qui pouvait voir à travers mon âme, vous comprenez ? Il avait complètement anéanti son adversaire d'ailleurs.

Et c'était cette même impression que je venais de ressentir pendant un instant. Cette impression d'être une proie sans défense. Serait-il possible qu'elle soit une mutante ? Pourquoi venait-elle auprès de moi ? Savait-elle pour ma propre mutation ?

Je savais à cet instant que je ne pourrais pas lui échapper si elle voulais me traquer, et encore moins gagner un combat. J'étais prise au piège, mon pire cauchemar, et la panique se mélangea à la colère.

Je me mis à trembler de tout mon corps, ma main lâcha mon couteau qui tomba au sol, et je commençais à hyperventiler. Je perdais le contrôle de moi même.

Il fallait que je me reprenne absolumment. Si je continuais ainsi, je risquais fortement de me transformer de nouveau, droit devant les yeux de Rahne. Je ne pouvais pas me le permettre ! Mais comment ?

Désespérément, je portais ma main maintenant libre à ma bouche, et mordais de toutes mes forces. Je sentis bientôt la douleur entrer en moi alors que le gout métallique de mon propre sang touchait ma langue.
Je me concentrais sur la douleur, et rapidement je parvins à me calmer assez pour récupérer un esprit clair.

Et l'évidence me frappa de toute sa réalité. Une femme de ce genre n'aurait jamais utilisé un piège aussi minable pour avoir quelqu'un comme moi. Je me rendais maintenant compte du ridicule de l'accusation et me demandais comment j'avais pu trouver ça logique.

Serait-il possible qu'elle dise là vérité ? Méfiance, elle pouvait toujours mentir et vouloir se servir de moi. Mais je pouvais moi aussi, si je jouais bien le coup, me servir d'elle.

Je me décidais finalement à me redresser, mais ne pouvais me forcer à la regarder. Jamais je n'avais même considéré dire un jour cette phrase, et cela heurtait quelque peu mon orgueil.

"D'accord, j'accepte ton aide, si ça tiens toujours."

Et voilà, le sort en était jeté. Il allait maintenant falloir faire très attention à n'en révéler que le minimum possible.

Je regardais ma main blessée dont le sang continuait de couler un peu, tombant goute par goute sur le sol, et me demanda ce qu'elle pensait sur ce que j'avais fait...

Hey ... mais arrête !criais-je en me redressant et en esquissant un pas vers Sam. Ah bah bien ... bravo ... t'a vu dans quel état tu l'as mise? .... tiens ça sent bon dis donc ... ah non j'ai assez mangé ! Suffit, couché !

Tu sais ... si t'étais en panique suffisait de demander une gifle ... ça m'aurait couter moins cher et puis ... faut pas te mettre dans un état pareil. dis-je d'une voix douce en avançant prudemment vers Sam et en commençant à tirer sur mon tee-shirt On va pas laisser ça comme ça, hein? ça pourrait s'infecter! en regardant la main ensanglantée de la jeune fille. Je peux ? demandais-je en tendant la main vers celle de Sam, tout en restant sur mes gardes tout de même. Pas la peine de se faire démonter le museau inutilement .J'avais à contre cœur déchiré une bande de tissus dans mon tee-shirt et je comptais bander sa main mais compte tenu du fait que je ne pouvais pas mais alors pas du tout prévoir ses réactions, je préférais demander la permission (chose que je fais très mais alors très rarement)
En m'approchant j'avais néanmoins pris le temps d'écarter le couteau tombé au sol, du bout de ma patte.

Tout en regardant Sam et en attendant son feu vert pour m'occuper de sa blessure, je laissais mon esprit divagué un peu.
Alors alors ... réfléchissons : elle est capable de se défendre, les corones de l'autre abruti peuvent en témoigner mais elle était à moitié nue quand je l'ai trouvé. Elle a tendance à paniquer très rapidement quand elle est en situation de "faiblesse", ce qui provoque chez elle une crise de panique aiguë dont elle ne peut se sortir qu'en se mordant ou en provoquant un grande douleur. Elle semble jeune et n'a pas de mutation visible à l'œil nu, ce n'est pas non plus une psy sans quoi j'en aurai déjà pris pour mon grade alors qui es-tu Sam? pourquoi ma proposition t'a mise dans un tel état?
Raaaa ... mais c'est pas le moment de s'attacher a une petite chose comme elle! ben oui mais elle a l'air si chou ... enfin un rien folle mais chou quand même.

Et voila comment on se retrouve sur un toit avec une pauvre choupette qui tient à peine debout, la main en sang et qui vient de dire qu'elle accepte mon aide avec un ton qui suggère que je l'ai torturé pour l'entendre dire.
Bien rahne bien ... le jour ou tu sauras t'y prendre avec les gens ... les poules auront des dents !

Je regardais Rahne approcher, et me retins de bouger. J'avais demandé son aide, alors j'allais pas la repousser quand elle me la donnait. Tout ce que j'avais à faire était de réfréner mes instincts.

Enfin, plus facile à dire qu'à faire quand on a consacré toute sa vie à bâtir le dit instinct toute sa vie dans le but de survivre dans la rue, lieu hostile s'il en ait.

Mais je parvins à me contrôler, même si je ne pus m'empêcher de faire une petite grimace en voyant cette femme éloigner le couteau tombé à terre.

Ne faisant pas confiance en ma voix, je me contentas de tendre ma main blessée vers Rahne, lui indiquant ainsi qu'elle pouvait y toucher.
Pendant ce temps là, je réfléchissais. Que pouvais-je espérer retirer d'elle. D'abord une chemise ou un tee shirt, peut être même récupérer des vêtements complets en bon état. Ainsi je pourrais rester un bon moment sans avoir à en changer, sauf accident bien sur.

Ensuite de la nourriture. Combien pourrais-je réussir à lui extorquer ? Au moins assez pour une journée, mais peut être plus si je la jouais assez bien. Et le tout sans avoir à rien voler !

Voilà une idée qui me semblais quelque peu étrange. Toute ma vie j'avais appris à voler ce dont j'avais besoin, ne comptant sur personne pour me l'apporter. Et peut être que je me trompais, mais je pensais bien être douée dans le domaine.

Mais en y réfléchissant bien, si la forme était différente, le fond restait le même. J'allais récupérer ce dont j'avais besoin. La manière était juste plus subtile.

"Que fait-on maintenant ?" demandais-je.
Mieux valait donner l'impression que l'autre femme contrôlait la situation. Cela me faisait grincer des dents, mais quand il faut il faut. Et j'allais probablement finir par m'y habituer si l'occasion se présentait assez souvent.

Mon visage esquissa un sourire dont j'espérais qu'il apparaitrait engageant. Chose pas évidente du tout, vu que je n'en avais pas l'habitude, et que pour moi c'était un sourire rempli d'anticipation pour ce que je pourrais retirer de cette histoire.

Puis je repensais au danger que Rahne représentait, et je frissonnais malgré moi. Il allait falloir la jouer finement. Si elle se rendait compte que j'avais l'intention de l'exploiter, je serais vraiment, mais alors vraiment en mauvaise posture...

Et ben ... c'est une petite avancée pensais-je tout en m'appliquant à faire un simili bandage avec le morceau de mon tee-shirt le plus délicatement possible pour éviter de lui faire mal mais la belle semblait avoir vécu des choses pas forcement très chouette dans sa vie alors une petite morsure ... c'est rien.

Je me redressais et observais un instant son comportement Un rien skizo quand même hein ? puis je ramassais son arme pour la lui rendre ... autant tenter de la mettre en confiance.

Qu'est ce qu'on fait? répétais-je en retournant m'assoir sur mon blog de béton Et bien si tu commençais par me dire ce qui t'es arrivé? demandais-je en désignant d'un mouvement de la tête la chemise déchirée de Sam.
J'étais curieuse ... je l'avais toujours été mais la, le cas commençait à devenir intéressant. Alors que j'échafaudais les théories les plus folles sur son compte, un souvenir revint à la surface. La découverte ou plutôt l'apparition de ma lycanthropie et toute les souffrances qui en ont résulté, les cris, les coups ...

Et si la petite était comme moi? Aw pas dans le sens une louve mais un mutant qui aurait un don de métamorphose et qui de ce fait aurait vécu exactement ce que j'ai vécu?

Je n'osais pas la questionner de front du style : " Hey toi, t'es mutante?" mais la question me brulait les lèvres et je savais pas avance que je ne parviendrais pas à la retenir. Je me mordillais donc les lèvres en attendant qu'elle me raconte son histoire ou du moins l'histoire qu'elle avait l'intention de me servir. Je me doutais bien qu'elle n'allait pas tout me dire mais j'espérais assez que ma bouille lui revienne assez pour qu'elle me parle franchement mais quelque chose me disait que le chemin serait un tantinet long avant d'en arriver la.
Et je hais ce qui est long ... sauf peut être ... Rahne ... concentre, reste focus sur Sam ... allez c'est parti concentration !

Et voilà, le moment fatidique était arrivé. C'était tellement prévisible vu l'état de ma chemise que c'était évident, mais cela ne m'empêchait pas de la sentir mauvaise. Je ne pouvais en aucun cas lui dire la vérité. Ma mutation devait rester secrète. Si je lui disais, je n'aurais aucune garantie qu'elle ne ferait pas un mauvais usage de cette connaissance.

Mais je pouvais quand même dire une chose qui était la pure et simple vérité. Même si cela cachait le détail le plus important.

"Je suis tombée hier soir, et ma chemise s'est accrochée et n'a pas résisté." grognais-je.

Même cette partie de la vérité qui ne risquait rien me laissait un gout amer dans la bouche. Après tout, admettre qu'on est tombé dans la rue n'est vraiment pas glorieux. Surtout quand on a échappé a des situations bien pire.

Me croirait-elle ? Toute la question était là en réalité. Même s'il s'agissait de la réalité, cela semblait être une bien piètre excuse.

En tout cas, je savais que si j'avais été à sa place, une telle phrase m'aurait rendu suspicieuse. Trop facile de juste dire que j'étais tombée.
Je réfléchissais à toute vitesse pour essayer de trouver une cause possible qui n'éveille pas de soupçon, mais j'avais beau faire, rien ne me venait à l'esprit.

Rien que je pourrais admettre en tout cas. Hors de question de me faire passer pour une faible qui savait pas se défendre. J'avais ma fierté après tout. Et même si j'avais acceptée de demander de l'aide, et cela m'avait couté vous pouvez me croire, paraitre sans défenses ne serait jamais une option.

En tout cas, Rahne semblait relativement bien disposée, du moins en apparence. Le fait qu'elle m'ait rendue mon couteau m'avait beaucoup surprise. Surtout après qu'elle l'ait écarté du pied auparavant.

"Attention, ça veut pas dire que je suis maladroite hein !" fis-je avec un ton sur la défensive.

Je me disais que si j'arrivais à détourner son attention du manque d'explication je pourrais m'en sortir. Malheureusement je ne me faisais pas beaucoup d'illusion à ce sujet.

Je n'avais aucun don pour les mots, et Rahne avait l'air tout sauf stupide.

"C'est juste que... j'ai du éviter un truc qu'on m'avait lancé dessus, alors j'avais pas eu le choix !"

Je venais d'avoir ce qui était à mon opinion un éclair de génie. Dieu savait, s'il existe et je n'en suis pas convaincue, que cela m'étais arrivé plus d'une fois de devoir éviter des projectiles de tout type en catastrophe.
Restait maintenant à savoir si elle allait mordre à l'hameçon. Je la regardais intensément, guettant sa réaction...

Tu ... tu es tombée en évitant ... un ... un truc??? répétais-je avant de m'étouffer de rire. Ah non ahahah excuse moi ahaha c'est ... (snif) c'est trop drôle ! je reprenais mon souffle Tu es donc tombée pour éviter de te ramasser en pleine truffe un objet non identifié et de ce fait ta chemise s'est déchirée exposant ainsi ta jolie peau nue?

Tu me prends vraiment pour une conne petite ... c'est un jeu dangeureux que celui-la !Après avoir bien ri, je devais admettre que je sentais la moutarde me monter à la truffe et ce n'était pas bon mais alors pas du tout un bon signe.

Je posais sur Sam un regard qui n'avait rien d'amical avant de répondre d'une voix tranchante:
Au lieu de te foutre de moi avec une excuse aussi minable, tu aurais pu tenter de passer ça sur le compte d'une mutation quelconque ... ça aurait été plus intelligent. Bien plus intelligent! je poussais un soupir navré, me levais et me dirigeais vers l'échelle de secoure.
Tu veux jouer avec moi alors je tente de t'aider depuis tout à l'heure alors tu sais quoi? Débrouille toi ... j'ai pas de temps à perdre avec une gamine aussi le mot minable me traversa l'esprit avec force pitoyable que toi !

La fin de la phrase était cinglante mais je ne supporte pas qu'on me prenne pour une buse ... et c'est ce que cette petite truffe tentait de faire avec moi. Je m'apprêtais à descendre l'échelle, le pied sur le premier barreau mais je pris le temps de me tourner vers Sam et de dire d'une voix dénuée d'émotion:
Amuse toi bien surtout si les mecs de tout à l'heure te retrouvent.

Bon ok je jouais sur le bluff mais je ne voyais pas trop ce que je pouvais faire d'autre pour l'obliger à être honnete avec moi ou du moins me dire ce qui s'était passé. Je comptais sur le fait que la belle savait que les autres étaient dans le coin, sur le fait que sa chemise déchirée l'obligeait à se montrer discrète ...

Elle ne me prenait pas au sérieux ! Bon d'accord, ce que je lui avais dit était un mensonge, mais c'était loin d'être si ridicule que ça.
J'étais vexée qu'elle réagisse comme cela. Et de la vexation vint la colère.

"Désolée de ne pas être une princesse dans un château ! Dans mon monde, c'est ce genre de truc que je dois éviter pratiquement tous les jours !" lui criais-je dessus.

Dans un geste fluide et rapide, je pris un de mes couteaux, le retournai pour l'attraper entre deux doigts par la lame, puis le lançais de façon experte en direction de Rahne.

Il se planta pile là ou je le voulais, à savoir juste à coté du pied de cette femme qui croyait tout savoir.

Puis je me rendis compte de ce que je venais de faire. Je venais d'agresser quelqu'un qui était beaucoup plus fort que moi. D'accord je ne l'avais pas touché, mais lancer un couteau n'était en aucun cas un acte amical.

Elle n'allait pas aimer cela, oh non, pas du tout. Et elle allait sans aucun doute m'attaquer en retour. Je savais que j'aurais réagis de cette manière si la situation avait été inversée.

Désespérée, je regardais vers la porte qui entrait dans l'immeuble, et poussait un gémissement. Jamais je n'aurais le temps d'y arriver avant elle. J'étais bloquée ici.

Toute l'horreur de la situation m'apparaissait clairement. Elle allait me tuer. Toutes ses années à survivre pour mourir aussi bêtement et inutilement.

"Non, non, non !" suppliais-je.

Mais, comme cela devait arriver, mes émotions avaient franchit le pas à ne pas franchir. J'avais eu plus d'émotions différentes dans le peu de temps que j'avais passé avec Rahne que je n'en avait eu en cinq mois. Et là ce fut la goutte qui fit déborder le vase.

Comme vous l'avez devinez si vous avez une goutte d'intelligence, je commencais à me transformer.

Je m'écroulais par terre, engloutie par la douleur. Je sentais mon corps se modifier doucement mais surement alors que j'étais prise de convulsion.
Bientot la douleur fut telle que je ne pouvais plus le supporter.

Alors que je sombrais dans l'inconscience, la dernière chose que je vis fut Rahne qui me regardait...

Euh ... interloquée dans un premier temps puis furieuse Non mais ça va pas ??? le défi était clair et sans appel aussi donnais-je une impulsion sur mon pied qui se trouvait sur l'échelon pour re-sauter avec légèreté sur le toit et me diriger vers Sam. Je ne pouvais pas l'égorger ... non j'étais trop ... civilisée pour ça ... mais je pouvais faire plein d'autres choses qui ne laisserait pas forcement de marque sur sa si jolie peau.

Elle paniqua comme si elle venait de prendre la mesure de son geste. Le regard désespéré qu'elle lança pour trouver une sortie ne fit qu'exciter mon instinct et mon sentiment de puissance. Je m'arretais à quelques mètres de Sam, suffisamment loin pour lui bondir dessus mais suffisamment près pour qu'elle remarque ma détermination.
J'avais prévu une bonne baston entre filles au lieu de ça, la voila qui convulse et s'évanouit. Même pas drôle ! enfin espérons qu'elle nous la joue pas Hulk parce que sinon je vais avoir un petit souci.

Je restais sur mes gardes prête à tout ... enfin je le pensais mais ça ... la belle sam devenait le beau sam !
Okkkk ... alors toi t'es pas mal dans ton genre. Même si j'assistais en directe au phénomène et que morpher en soit ne me choquait pas vraiment, j'étais complètement stupéfaite ... Tu m'étonne qu'elle soit perdue la pauvre enfin le pauvre ... euh ???
Milles questions se bousculaient dans ma tête ... gardait-il ces souvenirs à elle? ou était-il un être à part entière? Se souviendrait-il de moi ou tenterait-il de m'agresser ... comme elle?

Quoiqu'il en soit, je ne pouvais pas la argg ça, ça va m'énerver ! le laisser évanoui seul sur un toit. Je m'approchais de lui, vérifiait qu'il était toujours dans les vappes avant de l'installer correctement sur le dos en posant sa tête sur mes genoux. Le gravier ça ne fait jamais de bien à personne surtout quand on se réveille après une transformation ... aussi douloureuse soit-elle et j'en savais quelque chose.

Mon esprit glissa vers ma propre douleur lorsque je me transformais et ce sentiment de peur qui m'envahissait lorsque je changeais de corps. Complètement absorbée par mes souvenirs, je caressais distrairement la chevelure sombre du garçon en attendant qu'il émerge.

Alors que mon esprit reprenait doucement conscience, la première chose que je sentis fut que ma tête était posée sur quelque chose de doux. Bien qu'encore dans les vapes, cela me parut étrange. Je ne posais jamais ma tête sur des choses moues, simplement parce que cela n'était pas pratique à garder avec soit. Tout ce qui n'était pas facilement transportable était à proscrire absolument.

La deuxième chose que je remarquais était la douleur. Oh, une toute petite douleur, à peine une gène, et qui m'était complètement familier. Je m'étais encore transformé. J'étais quoi maintenant, un homme ou une femme ? Un homme. J'étais une femme avant, je m'en souvenais maintenant.

Ce que je remarquais ensuite était les caresses dans mes cheveux. Qu'est ce qui me caressais ainsi ? Des doigts. L'image de cette femme me revint. Qui était-ce ? Rahne, voilà son nom. Et avec son nom me revint tout ce qui s'était passé.

J'ouvris les yeux et me redressais d'un seul coup. Suivi d'une grimace à cause des traces de douleurs que ce geste brusque avait réveillé. J'observais autour de moi, et fit un bond en m'appercevant que cette femme était juste à coté de moi.

Pire, ma tête avait été posée sur ses genoux. Elle avait du faire ça pour que je sois plus confortable.

"Pourquoi ?" fis-je alors que je me reculais, toujours à quatre patte.

J'étais confus. Pourquoi étais-je toujours en vie ? Elle aurait pu me tuer facilement. Déjà parce que je n'étais pas de taille contre elle, mais aussi et surtout parce que pendant ma transformation j'étais complètement sans défense.

D'ailleurs, en parlant de ma métamorphose, que pouvait-elle bien en penser ? Elle semblait bien être une mutante elle même, alors peut être que pour elle cela n'avait rien d'exceptionnel.

Et je ne savais toujours pas pourquoi elle s'intéressait à moi. Si ma mutation ne l'intéressait pas plus que ça, que me voulait-elle ? Elle n'en avait surement rien à faire d'un petit voleur de la rue tel que moi.

C'était un vrai mystère pour moi. Et peut être pour la première fois de ma vie, je me demandais s'il était possible que l'on puisse survivre tout en ne pensant pas qu'à soit.

Non pas que j'avais une quelconque envie de penser aux autres. Après tout c'était chacun pour soi, et je n'allais pas donner à d'autre ce qui pourrait me servir à moi.

Mais peut être que je pourrais me servir de cette information un jour. On ne savait jamais quelles occasions le futur vous reservez.

En commençant par cette femme mystérieuse...

Merci Rahne ... mais je t'en prie Sam surtout que j'aurai pu t'arracher le coeur pendant que tu étais inconscient mais bon ... dis-je en me relevant et en époussetant mes vêtements. Et puis, non mais sérieusement ... c'est quoi cette question ... tu pensais vraiment que je t'agresserai alors que tu étais dans les vapes? merci mais j'ai plus d'honneur que ça concluais-je en reprenant ma place sur le blog de béton.

Alors c'était pour ça la chemise ... parce que tu peux morpher? et en plus morpher en beau goss ... te laisse pas distraire rooo mais c'est pas vrai !! Alors que je fustigeais, mon tic fit des siennes sans que je m'en rende compte. Les yeux rivés sur Sam, ma langue glissa sur mes lèvres.

Je sais ce que tu as vécu repris-je mais tenter de transformer en passoire tout ce qui est à portée c'est peut être pas la meilleure façon d'appréhender le monde non? surtout quand la personne ne souhaite que t'aider. Je sentais bien que tu étais spéciales mais je n'avais pas encore trouvé en quoi ... Aww et ne t'inquiète pas ...je suis une mutante aussi alors tu ne risques rien avec moi ... et j'ai assez de mon pouvoir pour penser à vouloir prendre le tien si c'est ça qui t'inquiète. Je pris un regard doux et un rien charmeur avant de continuer ça te rassure un peu?

Je me tenais toujours a une distance respectable de Sam ... je n'avais pas envie d'avoir encore une réaction un peu trop agressive à mon gout.
Euh juste pour info .. . que tu sois un homme ou une femme, ne repointe jamais une arme sur moi ! Cette fois, mon regard, ma voix plus rien en moi n'exprimais la douceur ... c'était un avertissement tout simplement. Il avait eu de la chance de s'être évanoui sans quoi, garçon ou fille,je l'aurai frapper sans le moindre remord et il/elle aurait eu un sacré oeil au beurre noir.
Non mais oh .... faut pas pousser memère dans les orties non plus !

J'ai pleins de questions à te poser tu t'en doute. De une parce que je suis curieuse et de deux parce que tu m'as visé alors j'estime que j'ai le droit d'en savoir un peu plus dis-je sur le ton de l'humour en lui faisant un clin d'oeil. Arff... et puis bon si tu veux questionner aussi tu peux !

Etonnant. Voilà la première chose qui me vint à l'esprit en écoutant Rahne. Autant je ne m'étais pas trompé sur ma supposition qu'elle était mutante, autant je n'aurais pas cru qu'elle puisse trouver de l'honneur à ne pas profiter d'une occasion en or.

C'était un concept qui m'était étranger. Ce sens de l'honneur semblait pourtant former un certain attrait. Mais c'était le genre de chose que l'on ne pouvait se permettre dans la rue. Toute occasion ratée pouvait signifier la mort.

Et puis son avertissement de ne jamais repointer une arme sur elle ! Il était évident que je n'allais plus tenter de l'attaquer. Pas sans y être forcé en tout cas. Je tenais à ma peau, et je savais quand j'étais vaincu d'avance. Enfin, si un jour je l'attaquais, je m'arrangerais pour que ce soit d'une manière qu'elle ne puisse contrer. Question de survie.

D'ailleurs en parlant de survie...
"Tu sais ce que j'ai vécu ? as tu déjà essayé de survivre dans la rue ? Moi je dois le faire depuis que j'ai six ans." déclarais-je, la voix pleine de rancœur.

"Je n'ai jamais pu compter sur qui que ce soit, à part moi même. Tout le monde à toujours essayé de profiter de moi, alors pourquoi devrais-je croire que t'es différente ?"

J'en avais déjà trop dis. Elle en savait beaucoup trop sur moi, et cela n'était pas du tout une bonne chose. Ma sécurité avait toujours résidé sur le fait que personne ne me connaissait vraiment. Même les raclures qui me recherchaient ne savaient presque rien de moi.

J'allais devoir la garder à l'oeil pour m'assurer qu'elle ne divulgue rien sur moi. Chose qui évidemment ne serait pas facile à faire.

"Tu es une mutante dis-tu. C'est quoi ta mutation ?"

Si je voulais réussir, il fallait que j'en sache le plus possible sur elle. Mais les questions qui m'intéressaient le plus étaient aussi celles qui paraitraient le plus louche. Autant commencer par une question qui ne risquait rien.

Mais c'est à ce moment là que mon estomac se mis à gargouiller violemment. Je me rappelais d'un seul coup que je n'avais pas mangé depuis bientôt deux jours.

"Hum, t'aurais pas de quoi manger par hasard ?" fis-je une grimace.

Autant profiter de la situation pour se remplir l'estomac, et qui sait, pour essayer d'avoir des vêtements en bon état plus tard.

Et oui, je n'avais pas oublié mon objectif initial. Savoir m'adapter tout en conservant mes objectifs avait toujours été un de mes points forts.

Bou bou bou voila qu'il joue les oliver twist pensais-je en levant les yeux au ciel bon d'accord je n'avais pas vécu longtemps dans la rue mais ... j'y avais vécu quelques temps quand même et puis avoir une mutation comme la sienne ... c'est pas pareil. Lui au moins il a pas été pourchassé avec des fourches !!!

Alors quoi ... tu t'attends à ce que je verse une larme beau brun? Tu a vécu des trucs difficiles, bienvenu au club ! tu crois que tout le monde n'as que du bonheur en découvrant son don? Moi j'ai failli être lapidé, enfourché, brulée vive et que sais-je encore parce que j'étais capable de muter comme toi, en autre chose. Pas la peine de se dévoiler entièrement ... il a déjà assez de munitions. Quand à la question, en quoi est ce que je serai différente et bien si on part du principe que je suis un peu comme toi, que je ne vois absolument pas ce que je pourrais tirer de toi alors que j'ai mes propres dons, que je suis ... dans les ressources humaines alors la je vois pas ! concluais-je en me levant Et s'il te plait ... arrête de croire que je veux t'utiliser ça devient lassant et en plus c'est non-fondé quand on sait que je t'ai débarrassé de tes copains de tout à l'heure et ça sans même avoir pu me défouler un peu et que j'ai fais en sorte que tu te réveille pas avec le nez dans la poussière. Alors change de disque ! dis-je dans un grognement bestial.

Je sentais la moutarde me monter au nez et heureusement que j'avais un minimum de retenue parce que sinon sa dernière question m'aurait fait une durite.

De la nourriture?? Mais tu me prends pour sœur thérese ma parole !

De la bouffe attends que je me souvienne ... ah oui en sortant de table, j'ai glissé les restes dans mon soutif ... non mais sérieusement tu vois un sac quelque part??

S'en était trop ... fallait que je prenne la tangente ... je m'approchais de Sam :
Bon moi je me casse j'en ai assez de me faire agresser alors que je tente d'être sympa avec toi ... alors ... comme je suis une personne responsable je vais te laisser mon nom : Rahne Sinclair ... au moins si t'as un souci un jour t'auras qu'a te présenter à l'institut Xavier et tu sauras qui demander. ça va aller ou faut que je passe une heure à t'expliquer qui est Xavier et ce qu'il fait pour les jeunes mutants en détresse comme tu l'es et comme je l'étais étant plus jeune?

Je m'étais pas mal approchée de Sam mais je ne voyais pas trop ce qu'il pourrait me faire. J'avais planté mes yeux verts dans les siens et maintenant je m'apprêtais à me diriger pour la énième fois vers cette fichue échelle pour foutre le camp.

Cela ne se passait pas du tout comme prévu. Mais alors, pas du tout. Il fallait que je trouve un moyen de la retenir, et vite.

Puis il me revint à l'esprit que les gens ordinaires faisaient souvent appel à quelque chose quand ils demandaient quelque chose. Mais qu'est ce que c'était ? A oui, des expressions de politesse.

Jusqu'à présent cela m'avait paru complètement idiot, et ça l'était toujours d'ailleurs, mais si je voulais pouvoir exploiter les gens en les amenant à faire ce que je voulais qu'ils fassent, j'allais devoir m'habituer à les utiliser.
La fin justifiait toujours le moyen, n'est ce pas ?

"Attends ! S'il te plait, reste."

Bon début, même si je n'aimais pas ça. Bon, ensuite, paraitre vulnérable. Enfin, essayer, vu que c'était la dernière chose que j'aurais jamais imaginé faire auparavant.

"Je... ce n'est pas facile pour moi. Je n'ai pas l'habitude de parler aux autres."

*Bien, cela devrait faire l'affaire.* pensais-je.

Ensuite, lui faire croire que j'ai confiance en elle.

"Tu... m'a épargné qu'en t'aurais pu me tuer facilement. Merci. Je pense que tu pourrais peut être me comprendre, vu ce que tu m'a dis."

Je détournais le regard, prenant l'air incertain. Plus cela allait, plus je me sentais à l'aise. Cela serait-il suffisant ? A voir.

"Ton institut, ce xavier... j'ai pas confiance. Trop en vue, trop officiel. Un vrai piège à rat selon moi. Je n'ai survécu que grâce à ma faculté de bouger comme je voulais sans laisser de trace. Et jamais je n'irais volontairement dans un endroit qui m'expose autant."

Je regardais finalement Rahne dans les yeux, essayant de paraitre maladroit mais déterminé.

Toute cette histoire de manipulation des autres pour obtenir ce que je voulait n'était pas évidente. Je commençais à me demander si cela valait vraiment le coup.

Au mieux, il me faudrait du temps pour arriver à maitriser ce concept et à l'appliquer. Mais j'étais sûr qu'avec suffisamment d'entrainement c'était à ma portée. Après tout, c'est ainsi que j'avais réussi à utiliser mes couteaux correctement et à viser juste, entre autres choses.

"Aides moi, toi et personne d'autre. S'il te plait." ajoutais-je finalement, essayant d'avoir l'air suppliant.

Je me stoppais entendant ces quelques mots : "Attends ! S'il te plait, reste." Bon ben peut être qu'il y a de l'espoir après tout mais la suite de son discours me plongea dans une sorte de confusion.
Mais c'est pas vrai ... je vais finir par avoir mal à la tête !!

Dis moi ... est ce que tu es toujours aussi versatile ou bien c'est juste pour moi? Je ne savais plus trop quoi penser ... et je commençais à en avoir assez de jouer à "je t'aime bien non attends finalement j'ai changé d'avis" ... il me hurle dessus et la il me fait les yeux doux. Comment veux-tu que je fasse un truc avec ça?

J'avais une furieuse envie de lui envoyer mon poing dans la figure. Pourquoi? parce que la colère je sais gérer et je sais qu'on a tendance à dire ce qu'on pense vraiment sous l'effet de la colère. Mon poing s'était refermé alors que cette idée me caressait l'esprit ... mais malheureusement, ce ne serait pas une bonne idée.

Je retournais m'assoir sur ce maudit plot tout en me demandant s'il n'y avait pas une sorte de ressors entre lui et moi; puis je lançais un regard contrit vers Sam:
Ecoute sam ... Je sais plus quoi penser de toi. En ce qui concerne Xavier je peux comprendre et je partage un peu ton point de vue mais il a fait beaucoup de truc pour les mutants en difficultés. Je ne te force pas ... je dis juste que tu peux aller la-bas si jamais un jour ça va vraiment mal pour toi. Tu seras bien accueilli et tu ne seras pas utilisé je te le promet. Et puis en venant la-bas, tu auras un toit, un lit et de la nourriture comme ça t'auras pas à me faire les yeux doux pour avoir à manger ... mais bon c'est toi qui décides.
Je soupirais Toutes les personnes que tu rencontre ne sont pas des monstres qui ne pensent qu'à faire du profit en t'utilisant.

Je n'avais pas la moindre idée de pourquoi je tentais tant à aider cette belle gueule mais le fait était la ... je ne m'étais pas encore enfuis et je ne l'avais pas encore frappée alors qu'il me portait un rien sur les nerfs donc c'est qu'il existait une chose que je pouvais bien faire pour aider cette truffe mais à condition qu'il ne me balade plus.
Irk je déteste cette expression, j'ai vraiment l'impression d'être un chien domestique!

Je restais quelques secondes à la regarder, pensif. J'avais réussi à la faire rester. C'était un bon début. Le problème maintenant, c'est que je ne voyais pas quoi faire d'autre pour l'amener à me donner ce que je voulais.
C'était un concept nouveau pour moi, ok ? Réfléchir de cette manière ne m'était pas inné, aussi il n'y avait rien d'étonnant à ce que j'ai un peu de mal au début.

"Tu as peut être raison, mais tu reste la seule personne que j'ai rencontré qui n'ait pas tenté de me violer, tuer, voler, kidnapper, arrêter ou emmener je ne sais où de force."

Voilà qui devrait susciter une réaction de la part de Rahne, à défaut d'autre chose. Je ne savais pas trop ce que je faisais, et je ne pouvais pas rester trop longtemps silencieux.

Décidément je n'étais pas très doué pour communiquer. Jusqu'à présent cela ne m'avait pas gêné dans mes activités. Après tout, pour voler de force les autres, pas besoin de savoir dire grand chose n'est ce pas.
Mais dans cette manière de faire là, savoir trouver les bonnes paroles pour amener les gens à faire ce que je voulais qu'ils fassent sans recourir à la violence n'était décidément pas facile. Surtout avec mon éducation basée uniquement sur la manière de survivre dans la rue.

Il allait falloir que j'apprenne pas mal de choses je le sentais. D'ailleurs, en parlant de cela...

"Mais sinon, ça veut dire quoi versatile ? connais pas." fis-je avec un sourire narquois.

"Mon éducation ne contenait pas des mots compliqués de ce genre. La rue a une fâcheuse tendance a enseigner un tout autre type de vocabulaire."

Machinalement j'avais repris un couteau dans ma main droite, et commençais encore une fois à jouer avec, le faisant pivoter rapidement sur lui même, dans un sens puis dans l'autre. C'était un tic que j'avais depuis longtemps, et que je ne faisais aucun effort pour stopper.

C'est fou comme les gens avait tendance à prêter plus attention à ma lame qu'à ce que je pouvais faire ou dire d'autre. Cela les mettait souvent mal à l'aise. Enfin, cela m'aurait beaucoup étonné qu'un simple truc de ce genre puisse mettre en boule quelqu'un de l'envergure de Rahne.

Mais j'étais en phase d'apprentissage dans cette nouvelle manière de faire, et j'allais observer les réactions de mon mieux. Cela me permettrait peut être de voir si telle ou telle action était efficace ou non.

"Tu as peut être raison, mais tu reste la seule personne que j'ai rencontré qui n'ait pas tenté de me violer, tuer, voler, kidnapper, arrêter ou emmener je ne sais où de force."

Okiii ... ça tonne le ton de son existence!

Je souris avant de répliquer : Te tuer non merci ... tu n'es pas sur ma liste alors tu n'as rien à craindre, idem pour le kidnappage pour t'arrêter et également pour t'emmener dans un endroit de force. Le vol ... et bien disons que je pense être mieux équipé que toi pour le moment. Quand au viol.... mes "victimes" sont toutes consentantes XD concluais-je en riant pour dédramatiser la situation.

En revanche, je dois admettre que je ne m'attendais à pas la demande de définition du mot versatile. Euh ... tu ne sais pas ... ok d'accord ... et bien ça veut dire changeant ... tu change beaucoup d'avis.

Je regardais le couteau glisser habilement entre les grandes mains de Sam ... j'admire autant la technique que la fluidité mais je surveillais quand même ... je n'avais pas envie de me faire planter : Tu compte pas utiliser sa sur moi hein? J'ai pas excessivement envie de trouer mon tee-shirt en plus de l'avoir déchirée. dis-je en montrant le reste de mon tee-shit ... enfin à vrai dire je lui montrais plutôt mon ventre; aussi je m'empressais de fermer mon blouson de cuir.
Au fait, c'est pas toi qui parlait de manger? Que dirais-tu d'une glace ou d'un hotdog? J'ai bien compris que tu avais faim! proposais-je en me levant et en me dirigeant vers l'échelle.

Je vais bien réussir à la passer cette échelle!

Intéressant... Très intéressant même. Ainsi donc un mutant aussi fort que cette femme restait malgré tout sujet à la prudence face à la mon petit truc du couteau. Voilà une chose que je n'allais pas oublier.

"Oh, le couteau ! désolé, une habitude que j'ai pris et qui me quitte plus. Je le fais sans y penser." fis-je avec l'air le plus innocent que je pouvais produire.

"De toute façon, même si j'essayais de m'en servir contre toi je n'en aurais probablement pas le temps si je me fis à ce que j'ai vu." soupirais-je avec une petite pointe de regret.

Ce n'est pas parce que je savais que ce serait inutile que cela me faisait plaisir. J'avais passé trop de temps à maitriser mes petites lames pour ne pas avoir envie de voir du résultat positif de mes efforts. Enfin bon, sur mes adversaires habituels cela fonctionnait vraiment bien.

"Sinon pour cette histoire de versatile là... tu sais normalement je ne change pas si vite. J'ai eu à faire avec plus de choses inconnues en peu de temps en ta présence que je n'en ai eu en plusieurs semaines."

Voilà qui était complètement vrai. Cette femme représentait en quelque sorte toutes les choses en ce monde que je ne connaissais pas. Et croyez moi ou non, j'avais tout à fait conscience du fait qu'il existait tout un autre monde à coté de celui ou je vivais. Seulement voilà, jusqu'à présent je n'avais même jamais considéré y mettre un pied. Et même si j'avais voulu, je n'aurais pas su comment faire.

Puis Rahne proposa d'aller manger quelque chose, et aussitôt mon estomac se rappela à mon bon souvenir par un nouveau gargouillis quelque peu bruyant. Je fis une petite grimace. Après tout je n'aimais pas demander la charité.

"Ma foi je ne dirais pas non à un hotdog. D'ailleurs, comment ils font pour les rendre chauds ces trucs ? je vois jamais de feu la ou il y en a, mais je me brule toujours quand j'en vole... Euh, j'espère que t'es pas choquée par le fait que je vole hein ?"

Cela m'avait échappé. Décidément, dès qu'il s'agissait de parler, je ne faisait rien comme il faut. Tout ce que j'espérais maintenant, c'est qu'elle ne soit pas une sainte nitouche comme tous les gens que j'appelais les 'ordinaires'. Pour rappeler, ce sont ceux qui ne vivent pas dans la rue. En fait, les victimes principales de mes vols.

Enfin bref, j'avais réussi enfin à la mener vers ce que je voulais, a savoir qu'elle me donne de la nourriture. Si cette erreur la faisais changer d'avis, je m'en voudrais pendant un bon moment. Ce n'est pas parce que l'on n'est pas doué dans un domaine que l'on doit s'en contenter.

Ce que tu as vu ? demandais-je en adoptant un air innocent à mon tour. Je n'avais pourtant pas fait usage de mes dons ... Ah si ... peut être quand j'ai sauté par dessus l'échelle. Mais c'est rien ça à coté de ce que je peux faire pensais-je laissant naitre sur mon visage un sourire clairement carnassier.

Je m'étirais félinement tout en me dirigeant vers l'échelle.
"J'ai eu à faire avec plus de choses inconnues en peu de temps en ta présence" je ne pus m'empêcher de sourire à nouveau Excuse moi d'avoir bouleversé ton quotidien tit Sam dis-je en passant juste devant Sam avant de me rendre à l'échelle. Je pris loin de tendre l'oreille pour savoir si nos "amis" étaient toujours dans les parages mais visiblement non. Mon pote le flic avait du les faire déguerpir, faudra que je pense à lui offrir un café pour la peine.

Les deux pieds sur l'échelle je pensais avec enchantement :Oui oui oui peut le faire ... je vais quitter ce toit ... pas d'effet aimant pour le moment tout va bien. Et la ... Spaff ... Je m'arrêtais net
Tu vole? Euh ok ... remarque faut bien vivre et je ne pense pas que tu sois trop démuni mais bon ... pas de coups fourrés avec moi, hein? Je t'invite alors tu vas pouvoir profiter de déguster de la nourriture payée.

Je descendis l'échelle en laissant mes pieds glisser sur les coins externes de l'échelle et en sautant pour atterrir sur le sol puis je regardais en haut de l'échelle:
Bon alors tu te magnes? je vais pas faire le pied de crue pour tes beaux yeux!

De toute façon il va pas filer vu que je lui propose de la nourriture gratuitement et cela sans espérer le moindre retour. Va quand même falloir que je fasse attention à mon Ipod et mon fric ... s'il me vole je le mord ! Attention petit Sam ... ne joue pas a un jeu dangereux

Ouf, elle n'avait pas trop mal réagit. Cela aurait pu être bien pire. Mais elle allait se méfier de lui, il se sentait. Non pas qu'il ait la moindre intention de la voler. Après tout pourquoi irais je m'embeter quand elle va me donner de la nourriture sans que j'ai besoin de faire le moindre effort ?

Après qu'elle soit descendue de l'échelle, je m'en approchais à mon tour. Mais lorsqu'elle m'interpela depuis le bas, je m'arrêtais quelques instants, légèrement irrité. Elle me prenait pour quoi, un trainard ? J'hésitais une seconde à lui répondre, mais décida qu'il serais plus sage de m'abstenir. J'avais déjà commis suffisamment de gaffes comme cela.

Aussi je me remis en marche sans rien dire. J'arrivais alors au pied de l'escalier, et en profita pour récupérer le couteau que j'avais lancé il me semblait si longtemps auparavant. Il était resté planté là, attendant sagement que je le prenne. J'avais été trop occupé pour le faire de suite, mais pas question d'abandonner une de mes lames derrière.

Ces armes étaient mes seules réelles possessions, et elles m'étaient aussi importantes qu'il était possible de l'être. Du moins pour quelqu'un comme moi qui prenait soins de ne s'attacher à rien.

Je rangeais donc le couteau à sa place après avoir remarqué que la pointe s'était abimée, m'arrachant une petite grimace.

Puis j'entrepris enfin de descendre l'échelle. après avoir tout de même vérifié qu'aucun commité d'accueil non désiré ne m'attendait en bas. On n'était jamais trop prudent.

Une fois en bas, je me retournais vers Rahne, et déclarais sur un ton léger :

"Ne t'inquiète pas, je ne vole que de la nourriture et des vétements, et seulement quand j'en ai besoin."

Puis je secouais la tête doucement tout en continuant d'un air ironique :

"De toute manière je n'ai aucune idée de ce à quoi sert tout le reste, ou presque. Alors je vais pas voler des trucs dont je ne pourrais rien tirer."

Peut être que cela pourrait diminuer un peu la méfiance.

"Bon ! c'est par où ?"

Toujours revenir à l'objectif initial. Maintenant qu'elle allait me donner de la nourriture, je n'allais pas me laisser distraire. Je notais quand même dans un coins de ma tête de lui demander plus tard comment ça fonctionnait cette histoire d'achat...

Il semblait beaucoup tenir à ses lames on dirait pensais-je en le voyant soigneusement celle qui se trouvait dans le mur et en avançant vers la grande rue. En même temps, c'est normal... c'est doit être sa seule possession avec son panta et sa chemise. Je m'arretais en repensant à sa chemise.

Ça risque de poser un problème ça !dis-je tout haut. Je me retournais vers Sam :Dis moi que tu as une autre chemise ou un tee-shirt quelque part dans une planque ou je sais pas ou? Non mais parce que sinon, tu risque d'avoir quelques soucis !

Non mais c'est vrai ... quelle meilleure manière de passer pour des vagabonds que de ressembler à rien et d'avoir l'air d'être passer dans une lessiveuse. Allez Sam fait un effort s'il te plait ... dis moi que tu as planque avec des fringues. Sinon va falloir que je trouve un plan B. Alors réfléchissons:
- acheter le hot dog et le ramener à Sam
- trouver/acheter un nouveau tee-shirt
Hey non mais attends ... suis pas mère thérésa non plus!! Va pour l'idée numéro 1.

Je savais maintenant ce que je ferais s'il n'avait pas de tee-shirt en rabe alors que j'attendais sa réponse, je détaillais mon nouveau protégé. Un bel homme et une toute aussi jolie femme en me rappelant la fille que j'avais vu tout au début de notre rencontre. Même si la silhouette était fine, on pouvait remarquer (et par on je pense je) les muscles de son corps.
Appétissant quand même pour un chaton mouillé pensais-je alors que ma langue glissait lentement sur mes lèvres.

J'observais Rahne pendant un instant, légèrement mal à l'aise. Elle avait encore passé sa langue sur ses lèvres. C'était la deuxième fois que je la voyais faire ça, et cela me donnait l'impression d'être une souris face à un chat qui se régalait d'avance face à son futur repas. Non pas que j'allais céder à une impression ou changer mon objectif à cause de cela.

"Non je n'ai pas de planque avec des vêtements de rechange. Crois moi que si j'en avais, je me serais changé depuis longtemps." répondis-je avec un sourire ironique.

"En fait, on ne serait probablement jamais rencontré si j'en avais eu." ajoutais-je, mon sourire prenant un air narquois.

"Alors, contente que j'ai pas d'autres chemise ?" fis-je finalement.

Et voilà, j'étais reparti avec ma tendance à la provocation. Si d'habitude cela ne me gênait pas le moins du monde, dans cette situation cela pourrait avoir des répercutions désagréables.

Mais bon c'était sortit, alors bien obligé de faire avec, hein. La question maintenant était comment gérer la suite ?

Je regardais ma chemise, et secouais doucement la tête.

"Je suppose que même pour un gars, ce n'est pas vraiment présentable hein ?"

Je portais mon regard dans la vague direction de la rue principale pas loin, dont on entendait toujours le brouhaha continue habituel.

"Peut être devrais-je m'approprier un survêtement quelconque sur quelqu'un ? Cela ne prendrait pas longtemps."

Et je continuais ! Vraiment pas facile de tenir sa langue. Je me maudissais pour cette manière de parler que j'avais. Je m'étais attiré souvent des ennuis avec mes propos toujours aussi provocateurs. Des minables en général, mais ce n'était pas le cas de Rahne. Pas le genre a se laisser provoquer sans réagir au quart de tour celle là. Et vu sa supériorité combative, ce n'était pas une bonne idée.

Mais c'est vraiment difficile de m'en empêcher, et il me faudrait surement du temps pour dompter mon caractère. En espérant encore une fois qu'elle ne réagirait pas trop mal...

Pas de planque ... raa vraiment ces jeunes ... aucune éducation, aucun savoir vivre! pensais-je un rien désespérée par la situation. Je décidais donc en conséquence d'aller acheter le hot dog seule mais alors que je me confortais dans ma décision:

Alors, contente que j'ai pas d'autres chemise ?
Pourquoi tu demande ça? un air de franche interrogation sur la truffe? pourquoi est ce que je serai contente qu'il n'ait pas d'autres chemises et qu'il se balade à demi-nu dans les rues de NY???

La suite me laissa quelques secondes sans voix:
Peut être devrais-je m'approprier un survêtement quelconque sur quelqu'un ? Cela ne prendrait pas longtemps
Euh ... on va peut être éviter de traumatiser un pauvre passant sans défense? qu'en penses-tu?

Cependant il mettait l'accent sur un point important auquel je venais de penser également .... Et mercredi .... pensais-je en soupirant. Je regardais une dernière fois Sam avant de filer vers la rue en disant:
Reste la, tiens toi tranquille pour le moment je reviens ... m'agresse personne! concluais-je d'une voix forte laissant à penser que je n'apprécierais pas du tout mais alors pas du tout qu'il agresse un passant pendant mon absence. Et je rajoutais pour la forme : s'il te plait !

Alors, le hot dog à droite et les tee shirts à gauche? ah non il y en a à coté du hot ... Sainte Rahne ... décidément on aura tout vu.
Je filais rapidement vers le hot dog ... Et flute ketchup moutarde ou mayo j'en sais rien j'ai oublié de poser la question je demandais donc un sand nature avant de me diriger vers le vendeur de tee shirt. Après un petit marchandage, je pus obtenir 5 tee-shirts à la taille de Sam ou du moins la taille que j'avais estimé en regardant de près mon jeune ami.
Je pensais bien qu'il allait grogner en voyant les motifs mais bon ... j'ai fais avec ce que j'avais soit :
une tite touche d'humour, et quelques autres J'avais bien aimé ce model
Enfin bref j'avais trouvé. Je reviens donc auprès de Sam, la nourriture dans une main et les tee shirts dans l'autre.

Allez tiens ... enfile ça! tu pourras aller demander toi même la sauce que tu veux au vendeur!

Incroyable ! Ce que je croyais être une gaffe m'avait permis d'obtenir non seulement de la nourriture, mais aussi des tee shirts. Et même pas un seul, non, plusieurs, dont les motifs étaient différents. Soit j'étais plus doué que je ne le pensais pour la manipulation, soit Rahne était du genre à se faire avoir facilement.

hum, après réflexion je n'allais prendre aucun de ces choix. Le premier ne me paraissait guère possible, et le deuxième ce serait un jeu dangereux que de la prendre pour une imbécile. Non, sa réaction devait surement avoir un rapport avec cette histoire d'éducation morale dont les personnes ordinaires aimaient rabâcher.

Je pris le hot dog et en enfournais la moitié en une seule bouchée.

"De la sauce ? c'est quoi ça ?" fis-je en la regardant, intrigué, la bouche encore pleine, rendant ma prononciation plutot incertaine.

Et je ne savais réellement pas ce que c'était. Je me doutais bien que ce devait être un truc que l'on mange, mais c'était tout. Faut dire que je ne prétais pas vraiment attention à ce que je mangeais, et je m'arrêtais rarement pour demander le nom des choses que je volais aux gens. Je ne pense pas qu'ils m'auraient répondu, vous en pensez quoi ?

Tenant ce qui restait de mon hot dog d'une main, je récupérais le tee shirt avec le rond rouge au milieu barré d'une bande blanche. Je ne savais pas vraiment ce que c'était, mais je l'avais déjà vu sur certains de ces fameux panneaux qu'on voit dans toutes les rues.

"C'est quoi ce rond, et c'est écrit quoi ?" demandais-je aussitôt.

Et oui, je ne savais pas lire, et cela ne me gênait pas le moins du monde la plupart du temps. Mais maintenant on me proposait plusieurs survêtements différents, et je pouvais me permettre de chercher pour une fois à savoir ce que signifiait ces symboles étranges qui étaient en fait des mots.

Puis je me rappelais d'un seul coup que je devais suivre ces fameuses 'règles de politesse'. C'était quoi déjà l'expression dans ce genre de cas ? je cherchais pendant quelques secondes, et finit par me souvenir.

"Et, euh... Merci."

Je regardais la réaction de Rahne pour vérifier que je ne m'étais pas trompé. Après tout, c'était nouveau pour moi tout ça...

A cet instant précis, alors que je regardais Sam se conduire comme un sauvageon, un sentiment de mal l'aise se mit en place dans ma tête et mon cœur.

Je m'installais dans un coin de la ruelle, en face de Sam. Accroupie, le dos contre le mur, je pris une grande inspiration avant de me lancer:

Excuse moi de te poser ses questions Sam, mais ... euh ... tu n'as pas... tu ne sais pas ce qu'est la sauce genre ketchup moutarde ou mayo? et euh ... tu ne sais pas lire ce qu'il y a sur le tee-shirt?

J'avais un peu peur de la réponse mais ça me semblait tellement évident. Il avait du être dans la rue depuis son plus jeune âge et de ce fait, il n'avait pas reçu d'éducation.

Je décidais de répondre à sa question : Sur le tee-shirt il est écrit "je vis sans interdit" ... je ne sais pas, ça m'a fait penser à ... j'hésitais une instant ... à beaucoup de choses. Tu aimes?
Le rond c'est un panneau de signalisation ... tu sais pour les véhicules. Cela indique que le chemin que l'on veut emprunter n'est pas utilisable dans ce sens la.

Voila peut être pourquoi j'avais décidé d'aider ce goss alors qu'il semblait avoir un sale caractère ... parce que j'aurai pu être comme lui, parce que si ça avait été le cas, j'aurai aimé qu'on me tente la main aussi. Moi j'avais eu Moïra qui m'avait tendu la main, si je pouvais aider Sam autant qu'elle m'avait aidé alors je serai heureuse.

J'attendis un instant qu'il réagisse ensuite je lui proposerais de passer à l'institut pour venir étudier et vivre avec nous. Peut être que cela pourrait l'intéresser ... un peu.

"Non, je sais pas lire, et alors ?" répondis-je, légèrement sur la défensive.

"De toute façon ça sert pas à grand chose. Je survis très bien sans. Ça fait très longtemps que je suis comme ça." continuais-je.

C'est vrai quoi, nul besoin de savoir lire dans la rue. Trouver de la nourriture et savoir se défendre, voilà ce qui était important. Mais en y réfléchissant bien, savoir lire pourrait bien se révéler utile pour paraitre crédible dans la manipulation des autres.

Mais priorité au tee shirt. Je pouvais maintenant me changer, alors je n'allais pas attendre plus longtemps que nécessaire.

"Sans interdit hein, ça me plait !" fis-je alors que je retirais ce qui restait de ma chemise pour enfiler ce nouveau vêtement.

Voilà qui était mieux. Avec ça plus de soucis, je pourrais me déplacer sans attirer l'attention. J'étais de nouveau pleinement opérationnel pour la vie dans la rue.

Mais la conduite de Rahne m'intriguais de plus en plus. Pourquoi paraissait-elle si surprise par le fait que je ne sache pas lire ni ce qu'était une sauce ?

D'accord je n'avais pas reçu la fameuse éducation des gens ordinaires, mais cela ne me rendait en rien inférieur. Bien au contraire, plutôt que de perdre mon temps avec ces détails peu intéressants, j'avais appris l'essentiel.

Mais bon, j'avais déjà conclu que cela pourrait m'etre utile quand même. Et je n'étais pas du genre à hésiter. Hésiter signifiait souvent la mort ou pire dans la rue. Il fallait savoir réagir vite et bien. Aussi décidais-je que j'allais me mettre à la lecture.

"T'a qu'à m'apprendre à lire si c'est si important." ajoutais-je finalement.
Après tout, elle savait lire, alors elle pourrait m'apprendre. J'étais convaincu que cela ne devait pas être bien difficile. J'avais appris à survivre, qu'était la lecture comparé à ça ?

Si des gosses qui ne tiendraient pas une journée dans la rue pouvaient lire, je maitriserais cela en moins de temps qu'il en faut pour le dire.
Restait à savoir si Rahne serait partante pour m'apprendre. Et j'avais l'intuition que je n'allais pas aimer sa réponse. Elle se trompait rarement, alors je me demandait ce qu'elle allait me sortir.

Toujours sur la défensive cette petite chose pensais en fronçant le museau alors qu'il me répondait ... un rien agressivement. Je me redressais, faisant jouer mes muscles pour éviter la crampe avant de venir me poser contre le mur à coté de Sam. De la ou je me tenais je pouvais encore plus prêter attention à ce jeune mutant.

A quoi ça sert de savoir lire? répétais-je un rien hallucinée. Euh ben savoir ou on est, ou on va, les indications ou précisions qu'il peut y avoir sur un objet, les avertissements ... enfin ce genre de chose quoi.

Je ne pouvais pas rester en place alors je me suis mise à faire les 100pas devant Sam ... je n'étais pas à l'aise. Cette situation ne me plaisait pas ... c'était comme d'expliquer à un enfant pourquoi le feu brule et l'eau mouille.
La suite de la conversation pris un tour encore plus drôle.

"T'a qu'à m'apprendre à lire si c'est si important."
Hein???? Qu'est ce qu'il dit lui?
J'arrêtais de piétiner pour prendre un moment de réflexion. Alors oui ... mais non. Suis pas une sainte moi .. encore moins un prof! Faut de la patience pour ça ... et moi le seul truc pour lequel j'ai de la patience c'est la chasse ! hummm attendre une belle pièce de chair, l'observer dans son environnement naturel avant de s'élancer sur elle et de planter mes crocs dans sa chair ferme !!! le sang qui empli ma gueule mmm Emportée par mon imagination, ma langue avait glissé sur mes lèvres et un ronronnement d'excitation m'avait échappé et ramenée brutalement a la réalité. Je secouais la tête, contrôlais ma respiration avant de reporter mon attention sur Sam.

Prenant le parti de faire comme si rien ne s'était passé je répondis à sa questions:
Hey ... suis pas prof moi ... mais je te l'ai dis, si jamais tu veux passer à l'institut, tu auras le gît et le couvert plus l'éducation; avec des gens qui savent vraiment ce qu'ils font et qui ont les compétences pour. Avec eux au moins tu risques pas de te prendre une tite tape parce que tu comprends rien concluais-je en riant.

Alors que j'écoutais ce qu'elle me disait, j'observais dans le même temps son comportement. Si au début son incapacité à rester en place m'amusa quelque peu, je me mis rapidement à froncer les sourcils.

Il faut dire qu'elle semblait être rentré dans un autre monde. Et les sons qui sortirent de sa gorge n'avait rien de bien rassurant. Impression encore renforcée par le fait qu'elle passa encore une fois de plus sa langue sur ses lèvres.

Je sentis un frisson me traverser le corps rien qu'à l'idée de ce qu'elle pouvait imaginer pour la mettre dans un tel état. C'était définitivement une femme dangereuse. Mais ce fait précis ajoutait un certain piment dans l'histoire qui n'était pas pour me déplaire.

Toujours est-il que son explication sur l'utilité de la lecture me laissa quelque peu perplexe. Savoir où on est, j'avais toujours su où j'étais, et j'avais jamais eu besoin de lire pour ca. Même chose pour savoir où j'allais. Se repérer dans New York étais l'enfance de l'art. Des indications sur un objet ? Je ne comprenais pas vraiment l'intérêt de ça. Si on voyait l'objet, on savait déjà tout ce qu'on avait besoin de savoir. Et finalement des avertissements, chose qui m'aurais bien fait rire si je ne m'étais pas autant inquiété face au comportement de Rahne.

Mais la suite me pris complètement par surprise. Elle me proposait à nouveau d'aller à cet institut. Après que je lui ai bien indiqué que je n'y mettrais jamais les pieds ! Je sentis la colère me monter au nez aussitôt.
C'est que la patience n'était vraiment pas mon fort, et je détestais me répéter. Je me levais, me mis en face de rahne, et plantais un doigt accusateur droit devant son visage.

"Je ne" fis-je doucement.

"mettrais pas", haussant le ton légèrement.

"les pieds dans", encore un peu plus fort.

"ton foutu institut !", criais-je littéralement.

Je me rendis alors compte que je hurlais sur Rahne. Mauvaise idée, très mauvaise. Je m'arrêtais aussitôt, et secouais la tête énergiquement pour m'éclaircir les idées.

Je poussais un énorme soupir tout en m'écartant prudemment de la jeune femme.

"Désolé pour ça. Bon écoute, je suis d'accord pour apprendre, mais certainement pas là-bas."

Toute cette histoire commençait à partir n'importe comment, et cela ne plaisait pas. Je détestais perdre le contrôle, et là je n'en avait aucun. Manipuler était nettement plus difficile que voler, et je me demandais de plus en plus si cela valait vraiment le coup de faire tout ça.