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 Feinte, contre-attaque et... panier ! [Fini]

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Salem Cordova

Salem Cordova
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MessageSujet: Feinte, contre-attaque et... panier ! [Fini]   Feinte, contre-attaque et... panier ! [Fini] EmptyVen 21 Sep - 19:41

28 à 10 au deuxième quart-temps, autant dire que l'équipe de Salem n'avait plus besoin d'attaquer aussi agressivement leurs pauvres camarades aux chasubles verts fluo. Mais peu lui importait, il continuait d'enchaîner les passes et les tirs avec une rapidité et une aisance qui en faisait jaser plus d'un. Il faut dire que c'était d'autant plus surprenant qu'il portait toujours son bandage au poignet.

En fait cela faisait longtemps qu'il n'avait plus mal, et que la bande, en bonne partie défaite, ne tenait plus grand-chose de toute façon. Il ne l'avait gardé que pour lui servir d'excuse au travail, et en faire un peu moins que les jours passés. Avec sa crise de la veille, il avait préféré se ménager un peu. Cela expliquait en partie pourquoi il était aussi en forme ce soir, même si la raison principale de cet accès d'hyperactivité était ailleurs.

Adam allait venir le voir, depuis qu'il lui avait demandé l'adresse de son club, Salem se sentait dans une forme olympique. Il fallait dire que la manière dont ils s'était quittés la veille lui avait laissé un arrière-goût un peu amer. Après coup il s'était dit qu'il aurait dû faire un peu plus d'efforts, mais sur le moment il n'avait pas prit le temps de penser aux conséquences, il se sentait un peu égoïste. Adam avait dû se faire pas mal de soucis et beaucoup s'en vouloir même s'il n'avait rien fait de mal.

Enfin, ils allaient bientôt pouvoir se reparler, pour s'expliquer, et juste pour parler, aussi, cela le réjouissait. Il ne savait pas pourquoi, mais il avait absolument besoin de le revoir, peut-être parce que c'était son tuteur, ou parce qu'ils ont tout les deux un truc en plus, oui ça devait être ça.

Le truc en plus, parlons-en, il avait encore un peu de mal à appeler ça une mutation ou quoique ce soit du même genre, ça lui paraissait un peu surréaliste. Mais il devait bien admettre qu'il était particulier, un peu comme Adam, mais en différent. Il avait d'ailleurs envie de lui poser une foule de questions à ce sujet, savoir si ce truc allait évoluer, s'il pouvait le contrôler, ce genre de choses. Mais d'un autre coté, il n'avait pas envie que la conversation ne tourne qu'autour de ça. Il voulait... il savait pas trop, une discussion détendue où il le reverrait sourire, peut-être.

37 à 12, il balança négligemment le ballon qui fit un rebond entre les jambes de deux chasubles verts pour atteindre les mains de l'un de ses coéquipiers. Oui, une soirée détendue, ce serait l'idéal, et pas de crise si possible. Mince, maintenant qu'il y pensait, son studio était pas mal en désordre, il avait balancé ses affaires de travail sur le lit avant d'aller à l'entraînement, et que dire des 17 trombones qui traînaient sur son bureau... Vraiment, sa garçonnière était dans un état lamentable, il ne pouvait quand même pas lui montrer ça. Est-ce qu'il lui restait des choses à boire, d'ailleurs ? Et est-ce qu'Adam allait aimer les choses qu'il restait ?

37 à 14, non, inutile de se prendre la tête maintenant, il saura se débrouiller de toute façon. L'entraîneur siffla la fin du troisième quart-temps, et comme à chaque fois depuis le début de l'entraînement, Salem alla regarder à travers le hublot de l'issue de secours s'il ne voyait pas une épave bien reconnaissable sur le parking. Après une brève observation, il ouvrit la porte.

« Hey, Adam ! On a pas encore fini, je vais avoir un peu de retard ! »

Il lui fit un petit coucou, puis l'entraîneur siffla la reprise du match et il déboula sur le terrain en mode furie, comme si se déchaîner pendant le match le ferait se finir plus vite.


Dernière édition par Salem Cordova le Dim 30 Sep - 7:51, édité 1 fois
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Adam Tenseï

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MessageSujet: Re: Feinte, contre-attaque et... panier ! [Fini]   Feinte, contre-attaque et... panier ! [Fini] EmptyVen 21 Sep - 20:32

Ce jour-là, sans doute, Adam n’avait pas été très attentif. Souvent, il lui avait fallu relire trois fois l’adresse du paquet qu’on lui confiait et vérifier deux fois si le secrétaire de la destinataire avait bien signé le formulaire pour tout à fait se rendre compte de ce qu’il était censé faire dans les minutes à venir. Son attention flottait bien loin des formalités administratives de son travail.

Fort heureusement, Adam avait grandi à New-York. Puis il en avait méticuleusement appris les rues et leur architecture pour mieux situer ses visions. Puis il exerçait son métier depuis quelque temps déjà. De sorte que, même distrait, il se retrouvait sans trop de problème dans les méandres de la ville, sillonnant à moto et au mépris du code de la route les éternels embouteillages du centre.

Son humeur d’abord avait été morose. La soirée de la veille ne cessait de repasser dans son esprit — parfaite en son début et catastrophique en sa fin. Même si la plus élémentaire des raisons le poussait à ne pas se reprocher le déroulement des événements, il ne parvenait pas à ne pas se sentir coupable et il songeait sans cesse que les choses eussent pu mieux se passer. Il avait tout gâché, c’était certain.

Avec son légendaire courage en matière de relation sociale, il avait sagement décidé de ne pas recontacter Salem qui, c’était certain, n’avait de toute façon aucune envie de le revoir. Quand il prenait conscience du poids que cette lâche décision faisait peser sur son esprit, Adam évitait soigneusement de chercher à en déterminer la cause. Après tout, il ne connaissait pas Salem, il ne l’avait rencontré que deux fois, ce n’était pas bien grave. Voilà : pas bien grave.

Naturellement, quand en ouvrant son casier, une fois rentré au siège de la société, il ralluma son portable et trouva un message de Salem, il lui fallût une bonne demi-heure pour rédiger une réponse satisfaisante — demi-heure qu’il employa à sourire bêtement à la lueur de son écran. Et ainsi pour le reste de l’échange.

Deux heures. Il lui restait désormais deux heures pour rentrer à l’Institut, se rendre présentable (car n’était-il pas crucial d’être séduis…présentable quand on rencontrait une vague connaissance ?) et rejoindre le complexe sportif. La fébrilité gouverna donc cette glorieuse équipée du centre de Manhattan jusqu’aux profondeurs de sa penderie et de sa salle de bain, dont il ressortit victorieusement les cheveux propres, la chemise (noire, comme toujours) repassée et l’haleine fraîche.

Luxe inouï : il était en avance. Il gara sa voiture, sortit pour respirer l’air fraîchement pollué de la grand-ville et, comme il était tôt encore, entreprit de répondre à une série de courriels en souffrance sur son portable : des invitations pour des soirées en tout genre (auxquelles il n’irait pas), pour des événements sportifs (auxquels il irait), pour des matchs de kick-boxing ou de MMA (auxquels il participerait peut-être), des messages plus personnelles de jeunes filles qu’il avait dû croiser il-ne-savait-où et qui, manifestement, comptaient bien ne pas le laisser filer aussi aisément, des alertes qu’il avait programmées pour toute sorte de mots-clés (dont : meurtre, massacre, braquage, cadavre, explosion), des publicités qui lui proposaient d’acheter du viagra à bons prix ou de rencontrer des ‘Mecs Asiats Facile’.

Tout cela prenait naturellement un certain temps : entre son incompétence notoire en matière de technologie qui le conduisait à râler à chaque fois que son ordiphone ne faisait pas exactement ce qu’il exigeait de lui et la quantité faramineuse de messages en tout genre (on avait bien tenté de lui expliquer comment installer des filtres, mais enfin !), même le tri expéditif d’Adam ne suffisait pas à venir rapidement à bout de la tâche — qu’il trouvait fastidieuse au demeurant, ce qui expliquait encore que le courrier s’accumulât.

Le jeune homme ne fut pas fâché de se voir proposer une échappatoire. Relevant les yeux une seconde avant que Salem n’ouvrit la porte, le mutant fourra le téléphone dans sa poche et, bien décidé à ne pas attendre plus longtemps sur le parking, se faufila à la suite de son camarade alors que le match reprenait, pour se glisser dans les tribunes.

Adam avait toujours méticuleusement évité les sports d’équipe, où son pouvoir créait toujours des situations trop étranges pour tout à fait passer inaperçu. S’il ne les pratiquait pas, il les regardait avec plaisir cependant et c’était sans difficulté qu’il se laissait absorber par l’action d’un match à la télévision — pendant la dizaine de minutes bénie durant laquelle son pouvoir ne s’activait pas pour lui souffler le score final à l’avance.

Mais ce jour-là, son attention n’était pas entièrement captivée par les tactiques, les déplacements des joueurs et les passages de ballon. Son regard suivait obstinément Salem, même quand Salem n’avait pas le ballon (ce qui fort heureusement n’arrivait pas souvent). Salem jouait très bien du reste, ce qui justifiait (presque) entièrement l’intérêt exclusif que l’Asiatique lui portait.

Sur les gradins une femme d’une vingtaine d’années, qui assistait au match depuis le début, s’approcha de lui.


— C’est mon frère là-bas.

Elle avait désigné un type de l’équipe adverse auquel Adam jeta un vague regard — pour l’oublier aussitôt.

— J’suis obligée d’le surveiller. C’est la loose. C’est pareil pour toi ?
— Hmm ?


Adam consentit finalement à tourner un regard peu concerné vers son interlocutrice. Pas découragée pour un sou, la jeune fille enchaîna :

— C’est ton frère qui joue ?

Le jeune homme balaya le terrain du regard. Des Blancs, des Afro-Américains et deux Indiens. Il se demandait donc qui, dans cette assemblée, était censé pouvoir entretenir avec lui le moindre lien de parenté visible. D’un air un peu perplexe il lâcha finalement :

— Euh. Non. Pas vraiment, non.

Avec un magnifique mouvement de cheveux qui probablement avait depuis longtemps fait ses preuves, la jeune femme susurra alors d’une voix faussement impressionnée :

— Oh, mais alors t’es sans doute un recruteur ou quelque chose comme ça.

Réprimant un soupir désespéré, Adam coula un regard plein de silencieuses suppliques à l’horloge murale.

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Salem Cordova

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MessageSujet: Re: Feinte, contre-attaque et... panier ! [Fini]   Feinte, contre-attaque et... panier ! [Fini] EmptySam 22 Sep - 11:38

Même s'il semblait toujours concentré sur le match, Salem jetait régulièrement des coups d’œils en direction d'Adam, très, très régulièrement même. Pour constater à chaque qu'il le regardait aussi. Il se poussa a en faire encore plus, ce qui lui rappela un peu ses entraînements à l'école de basket de Boston, à part que ses camarades de l'époque étaient meilleurs. Là, ceux qui ne s'accrochaient pas de toute leur énergie se retrouvaient presque hors du match, ce qui était le cas de la plupart des joueurs de l'équipe adverse.

De là où il était, il ne rata pas non plus le regard insistant que la sœur de Christopher posait sur son tuteur. Bon, quoi de plus normal, après tout, une jolie fille qui croise un joli garçon et qui vient juste de se faire planquer par un abruti de japonais nommé Shin. Elle devait aimer les asiats, et rêvait d'avoir de beaux bébés métissés, c'est joli, les mélanges orient-occident, il en avait vu pleins de très réussis sur des sites interdits aux mineurs - qu'il pouvait fréquenter maintenant qu'il était majeur, parce qu'avant jamais il ne marquait qu'il était né le 13 septembre 1952, non, jamais.
L'entraîneur siffla un coup-franc pour les chasubles vertes, et Salem se mit en position sans trop y penser, un grand black lui donna une tape dans l'épaule.

« Et ben alors ? Qu'est-ce que t'as foutu ? »
« Désolé, je pensais que tu la rattraperais. »
« Tu rigoles ? Tu l'as envoyé à trois mètres de moi ! »
« Trois trente-deux... Heu... Désolé, j'ai pas fais gaffe. »

Il laissa son équipe se débrouiller, en regardant la nana se la jouer pub pour l'Oréal en collant Adam. Le gamin métisse se rapprochait à grands pas, il... heu... Était content pour lui, oui c'est cool pour un mec d'avoir du succès auprès de la gente féminine. Et puis Patricia était une chouette fille, et elle avait à peu près son âge, ça ferait un très beau couple.

Il n'aurait pas dû le faire entrer dans le gymnase.

C'est sur cette pensée que Salem balança la balle en plein dans le front de Christopher, arf, faut dire qu'ils ont un air de famille aussi. Il se précipita avec les autre pour voir si le garçon écroulé au sol était encore en vie, sans doute que oui, vu les cris.

L'entraîneur les fit sortir tous les deux, voyant bien qu'il était dans un drôle d'état depuis le début et Salem passa les quelques minutes de match restantes à se faire câliner - parce que bon, les encouragements et les mots de réconfort entres sportifs... - par ses camarades sur le banc de touche. Pour tous il avait vraiment très bien joué, sauf sur la fin, un peu comme sa soirée d'hier, en gros.

Finalement, l'entraînement se termina et tous rejoignirent les vestiaires, Salem ne se joignit pas au concours de celui qui arrive à faire pendant le plus longtemps l'hélicoptère avec sa... Il se doucha rapidement, puis passa un bon moment à se tartiner de gel devant le miroir, ce qui lança une vague de spéculations sur la tête de la fille qu'il devait probablement aller voir ce soir. Et quelques vannes grasses plus tard il fut enfin libéré et partit retrouver Adam et Christopher, qui avait déjà rejoint sa sœur.

« Désolé pour tout à l'heure Chris ! Je... J'étais un peu... ailleurs. »
« Ça va mec, j'ai la tête dure, ahah ! »

Après quoi il suivit le mouvement vers la sortie, aux cotés d'Adam, il reprit la parole quand les deux autres furent assez éloignés.

« Alors, t'as une touche avec Patricia ? Elle est cool, hein ? Quoique tu dois en avoir pleins d'autres, les filles adorent les mecs mystérieux. »

Bon, elles aimaient bien les basketteurs aussi, mais depuis son déménagement il n'avait pas trop la tête à ça et depuis la veille il y pensait encore moins, d'autres choses lui paraissaient plus importantes. Bref, il n'avait pas trop envie que la discussion parte sur la probablement longue liste des conquêtes d'Adam, du coup il préféra passer à autre chose.

« Bon, on fait un tour ou on va chez moi ? C'est comme tu veux. »
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Adam Tenseï

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MessageSujet: Re: Feinte, contre-attaque et... panier ! [Fini]   Feinte, contre-attaque et... panier ! [Fini] EmptyMar 25 Sep - 20:03

Adam songeait qu’il n’aurait pas dû entrer dans le gymnase. Il avait espéré un instant que l’attention que la jeune femme — qui s’appelle Patricia, un prénom très… un prénom — n’était motivée que par l’alléchante perspective de faire progresser son frère dans sa brillante carrière de basketteur, mais, même en apprenant qu’Adam n’était pas un recruteur, son interlocutrice n’en paraissait pas moins très impliquée dans la conversation.

Elle lui avait déjà extirpé son nom, son âge et son origine géographique, après avoir supposé, plus ou moins habilement, qu’il venait probablement de Thaïlande. Seule la distraction du mutant, entièrement concentré sur le jeu de jambes (plus ou moins) de Salem, l’empêchait de se montrer aussi sec qu’à son ordinaire et faisait passer ses remarques concernées pour une concentration typique de l’homme devant un match sportif.

Patricia se penchait un peu en avant, dans l’espoir fou que le regard d’Adam tomberait sur son décolleté quand le jeune homme daignerait tourner les yeux vers elle.


— Et du coup, toi, tu fais du sport aussi ?
— Un peu.
— Ca se voit.


Le compliment bien entendu s’écrasa mollement sur l’indifférence du mutant qui était occupé à constater avec une pointe de contrariété que le ballon que Salem avait envoyé n’avait pas été correctement rattrapé — la faute en revenait, bien entendu, au destinataire de la passe plutôt qu’à l’envoyeur qui, en toute objectivité, avait agi avec toute l’adresse que l’on pouvait souhaiter d’un joueur professionnel.

D’une certaine façon, Adam était en effet absorbé par le match : la rencontre sportive réduisait au silence ses instincts pudiques et ses complexes masculins, permettant ainsi à ses pensées intimes de fleurir à la surface de son esprit, sans subir l’ordinaire répression qui était leur lot quotidien. Il ne songeait pas une seconde que le soutien qu’il apportait à Salem n’était pas entièrement objectif ni que son regard ne se contentait pas d’observer les détails techniques du jeu — il profitait, tout simplement.

Patricia pour sa part commençait à être à court d’ouverture et quelque prometteuse que fût la plastique d’Adam, elle n’était pas très sûre d’être assez superficielle pour se contenter d’un garçon certes bien fait de sa personne, mais manifestement tout à fait dépourvu de conversation. Si c’était pour se retrouver à servir des bières quand Monsieur regardait le football américain, merci bien.

La jeune femme reporta finalement son attention vers son frère — et ne fut pas déçue, puisque bientôt Salem s’appliquait à expulser le cerveau du malheureux Christopher, qui lui n’avait rien fait à personne, d’un lancer bien dirigé.


— Hey ! Mais c’est mon frère !

L’intérêt d’Adam fut ainsi finalement éveillé par les propos de la jeune femme. Pendant un instant, une hypothèse folle et séduisante se forma dans son esprit : Salem avait vu que Patricia le draguait, Salem savait que Christopher était le frère de Patricia, Salem avait été jaloux, Salem avait transféré son mécontentement sur Patricia. Un sourire ravi s’installa sur le visage d’Adam qui contemplait la malheureuse victime allongée sur le sol.

Puis il se dit que tout de même ces hypothèses étaient un peu tirées par les cheveux, qu’il n’y avait là qu’une coïncidence et la déception, mêlée de la honte de s’être imaginé ainsi au centre des actions de Salem, prit la place de la satisfaction. Comme pour se punir — un domaine dans lequel il avait toujours excellé — il se priva d’observer son ami pour le reste du match, quoique désormais relégué sur le banc de touche, le jeune homme eût été bien plus aisée à suivre.

Trop occupé à blâmer intérieurement l’intérêt qu’il s’était finalement senti manifester pour Salem, Adam ne prêtait guère qu’une oreille inattentive aux fulminations que Patricia lançait contre l’abruti qui avait manqué d’éborgner son frère et un œil guère plus concerné au frère qui sortait courageusement du vestiaire quelques minutes plus tard et que sa sœur examinait sous toutes les coutures, pour s’assurer qu’il était encore en état de marche.

Ce ne fut que lorsque Salem émergea à son tour que l’Asiatique parut reprendre pied dans l’univers qui l’entourait — mais le sourire qu’il adressa à son camarade était fort timide. En silence Adam se releva et emboîta le pas à la petite troupe. Il adressa un vague signe de la main à Patricia qui s’éloignait et qui avait renoncé à obtenir son numéro de téléphone, estimant sans doute qu’elle valait mieux qu’un abruti incapable d’aligner plus de trois mots.

Le regard d’Adam retrouva bien vite le chemin de Salem.


— Cool ? Euh. Ouais. Sans doute. J’sais pas. Pas trop fait attention. J’regardais l’match.

Adam sentit l’impérieuse nécessité d’apporter une précision :

— Tout façon, ça m’intéresse pas tellement.

Une information très vague qui laissait ouverte toutes les suppositions : Patricia ne l’intéressait pas tellement, les femmes ne l’intéressaient pas tellement, les femmes dans le genre de Patricia. Il avait déjà quelqu’un peut-être, ou d’autres goûts en matière de femmes, ou alors il était fatigué de sa journée, ou trop romantique pour apprécier la drague sur les gradins d’un terrain de basketball.

En tout cas, Adam ne semblait pas plus enthousiaste à l’idée de poursuivre sur ce terrain et se jeta bien volontiers sur l’autre question de Salem.


— Chez toi, plutôt.

La curiosité de découvrir l’habitat naturel du Salem Cordova jouait beaucoup dans sa prompte réponse, mais il crut bon d’y ajouter des motifs plus valables :

— Tu dois être crevé, t’as joué comme un pro’. Et puis, ce sera plus confortable. Enfin, j’veux dire, si jamais…

Il haussa les épaules et, désireux de ne pas trop gêné son camarade, conclut un ton plus bas :

— Si jamais tu te sens pas bien.

Parce qu’Adam ne désirait guère que Salem s’enfuît à nouveau au début de la soirée.

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Salem Cordova

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MessageSujet: Re: Feinte, contre-attaque et... panier ! [Fini]   Feinte, contre-attaque et... panier ! [Fini] EmptyMer 26 Sep - 15:08

La réponse évasive d'Adam lui assura qu'au moins il n'était pas près de venir l'inviter à son mariage avec Patricia. Leur manière un peu froide de se dire au revoir confirmait d'ailleurs que ça n'avait sans doute pas du tout collé entres eux. Ouf... Salem ne savait pas vraiment que penser de son « ça m'intéresse pas tellement », mais au vu de l'air un peu bizarre qu'il arborait depuis la fin du match il se dit qu'il devait juste ne pas avoir la tête à ça.

Attends mais... « Ouf »?

Salem regarda Adam de biais en allant vers sa voiture, il connaissait ce sentiment, et n'était pas ravi de le voir surgir à nouveau. Il ne manquait que ça au tableau de toute façon, c'était presque toujours pareil quand Salem changeait d’environnement. Une nouvelle classe, une nouvelle famille dans un nouveau quartier, et à chaque fois un nouveau garçon pour le titiller. Il avait l'habitude, et ne tenait pas grand compte de ce sentiment, ou plutôt le refoulait bien loin au fond de sa tête en attendant que ça passe. Et ça passait toujours, preuve que ce n'était qu'une brève lubie, pour oublier, c'est très simple, il suffit de partir à nouveau au bout du monde et de se dire que de toute façon il n'y a plus aucune chances de croiser le garçon concerné. Très simple.

Enfin, Salem ne comptait pas quitter la ville alors il ferait avec, comme à chaque fois, et puis après tout, il le connaissait à peine. Ça devait juste être que l'effet "homme mystérieux bien fait de sa personne" agissait aussi un peu sur lui aussi, et ce n'était pas comme si Adam était gay et qu'il avait la moindre chance.



Non c'est pas ça, il n'a juste aucune envie, aucune envie, que quoi que ce soit de ce genre ne se concrétise, jamais, voilà.

« Chez moi ? Ok. »

La réponse rapide d'Adam le surprit, mais lorsqu'il entendit la raison il baissa les yeux, penaud et pas vraiment ravi d'entendre parler de sa crise de la veille. Salem s'abstint d'en rajouter, tout ce qu'il se sentait capable de faire à ce sujet était de s'excuser encore et encore. Il ne savait même pas s'il devait lui expliquer, au moins dans les grandes lignes, ce qui c'était passé dans sa petite tête. Adam avait peut-être envie de savoir quel était son pouvoir après l'avoir vu comme ça, mais il n'était pas bien sûr de pouvoir l'expliquer clairement. Il n'en avait jamais parlé à personne.
Mais avant ça il devait déjà expliquer où se trouvait son appartement, il s'assit coté passager et se mit à réfléchir intensément.

« Alors heu... il faut longer la zone industrielle sur deux kilomètre et demi, à peu près, tourner à gauche, continuer tout droit pendant 9 feux rouges, là on verra une clinique vétérinaire et puis des bancs et... heu... 295 Carrol Street ? »

Il le regarda d'un air qui montrait bien qu'il espérait qu'Adam voyait où c'était, ça lui simplifierait beaucoup la tâche, il visualisait très bien les panneaux publicitaires, les abribus ou autres choses qui ponctuaient le trajet, mais ce n'était pas l'idéal pour s'orienter.

Bon, à priori Adam connaît la ville, alors on va passer sur le trajet absolument pas intéressant et ponctué d'embouteillages. Ne trouvant pas trop de quoi faire rebondir la conversation après l'allusion à la soirée gâchée de la veille, Salem se contenta de regarder par la fenêtre, comme souvent pendant les trajets, et de jeter des coups d’œil à Adam.
C'est en se garant devant l'immeuble de brique qui devait dater plus ou moins de la même époque que la voiture d'Adam que Salem lança, pour prévenir.

« Bon, c'est un peu en bordel chez moi, désolé. »

L'ascenseur étant en panne depuis son arrivée, Salem ne le regarda même pas et gravit rapidement tous les étages, puisqu'il habitait au dernier. Il fit entrer Adam dans son studio qui devait faire 9, 10 mètres carrés, comme dirait l'autre, pas besoin de plus d'une seconde pour en faire le tour donc. Il se dépêcha d'aller planquer les 17 trombones dans le premier tiroir qui passait et la tenue de travail sous le lit. Et c'était à peu près tout ce qu'il y avait à faire, à croire que Salem avait sa propre définition du mot « bordel » car tout était plus ou moins impeccable.

Il aurait de toute façon été difficile de mettre le studio de Salem dans un désordre inextricable tant il contenait peu de choses. Une kitchenette à gauche de l'entrée avec un bar pour manger, une minuscule salle de bain sur la droite et au fond, un lit, un bureau avec ses cours parfaitement classés et une bibliothèque remplit de comics, de dvd de super-héros et de trophées de basket. Les seuls choses qui traînaient étaient ses chaussures et ses affaires de sports qui dépassait de sous le lit, et un ordinateur portable ainsi qu'un paquet de bretzels posés sur la couette.

Cela tranchait sans doute un peu avec personnalité de Salem, mais le désordre n'est pas vraiment reposant pour les yeux et de toute façon il ne traînait pas beaucoup chez lui.

« C'est pas le grand luxe, mais ça me suffit. Tu veux boire un truc ? Et tu as mangé, d'ailleurs ? Moi j'ai la dalle, j'me fais des pâtes avec... heu... du steak haché, il va t'en falloir au moins deux, non? »

Au vu de son repas de la veille, deux ça semblait presque limite, il faudrait sans doute beaucoup de pâtes avec. Après avoir posé ses affaires Salem alla sortir ce qu'il fallait de ses placards et mit l'eau à chauffer, en attendant, il observa Adam dans son chez lui. C'était le premier à entrer dans sa garçonnière, du coup il surveillait ses réactions.
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Adam Tenseï

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MessageSujet: Re: Feinte, contre-attaque et... panier ! [Fini]   Feinte, contre-attaque et... panier ! [Fini] EmptyMer 26 Sep - 18:30

Installé au volant de sa voiture, avec Salem près de lui, dans l’intimité de ce second chez lui, Adam se sentait un peu mal à l’aise. La présence de Patrichose et Christochouette avaient offert une excuse à son silence, mais il ne sentait que trop que, désormais, Salem allait s’apercevoir de son embarras, lui en demanderait les raisons, et alors, quelles explications pourrait-il bien lui donner ?

D’ailleurs, pourquoi était-il mal à l’aise ? N’avait-il pas regardé très innocemment le match de basket-ball ? Pouvait-il dire en toute exactitude que des pensées coupables avaient alors traversé son esprit ? Et qu’était-ce que des pensées coupables ? Non, décidément, il n’y avait rien dont il eût à rougir — Salem était beaucoup plus jeune que lui, il avait oh, au moins trois ans de moins, et Adam ne songeait à lui que comme à son protégé. Ou presque.

Aucune raison d’être gêné. Simplement, si Salem pouvait passer tout le trajet à tenter de situer son appartement, ce serait parfait. Un excellent sujet de conversation. Rien de plus calme et de plus reposant que d’explorer l’architecture urbaine de New York, ses rues et ses ruelles, ses échoppes et ses immeubles, ses panneaux publicitaires. Il y avait là une matière inépuisable et du tout premier intérêt.

Mais son cadet avait l’air si désespéré en s’embourbant dans ses indications confuses et son regard était si attendrissant qu’Adam n’eût pas le cœur de prétendre ignorer l’adresse pour le laisser se perdre un peu plus dans ses explications. Il hocha la tête et, d’un ton rassurant confirma :


— T’inquiète, c’est bon. Je vois.

Ce n’était certes pas les quartiers dans lesquels son métier le faisait passer le plus souvent, mais il avait vécu toute sa vie à New-York et, tant que Salem n’habitait dans la plus obscure ruelle du plus obscur quartier, Adam était à peu près certain de pouvoir trouver. La voiture démarra et s’engagea dans l’enfer des embouteillages du soir — ce qui eût au moins l’avantage d’épargner à Salem la conduite pour le moins atypique de son chauffeur attitré quand les grands axes étaient libres.

Seulement, Salem ne parlait pas du tout et comme Adam se reprochait (comme à son habitude) toute sorte de choses déjà, l’ambiance dans le véhicule n’était guère ensoleillée. Aucune musique pour venir couvrir le silence des deux jeunes gens, car Adam ne possédait pas d’autoradio — il n’y avait que la rumeur de la ville tout autour d’eux.

Le devin se sentait étrangement fébrile, comme si la moindre de ses actions devait avoir désormais de grandes conséquences. Il se repassait le match dans l’esprit et il devait bien s’avouer qu’il était incapable d’en donner le score final exactement, ni de se rappeler du visage d’aucun des autres joueurs, alliés ou adversaires, de son protégé — l’intérêt qu’il avait porté à ce dernier avait été parfaitement exclusif.

C’était mal.

Il ne savait pas très bien pourquoi, mais c’était mal — sans doute. Il devait chasser ses considérations de son esprit, que la solitude avait fait naître de toute évidence. Il était inutile d’indisposer Salem avec des attentions trop soutenues ; c’était pour l’aider et non pour l’embarrasser que Redford le lui avait confié. Car Brad Redford était l’innocence même, c’était bien connu.

Bien résolu à s’en tenir à ces saines décisions, Adam gara la voiture devant l’immeuble indiqué et haussa les épaules à l’avertissement de Salem. Sa propre chambre à l’Institut était couverte de cartes, de livres, de stylos, de notes, des photographies d’immeubles, d’annuaires téléphoniques et de toutes sortes d’objets étranges qu’il était immunisé à tous les chaos domestiques.

Il grimpa donc sagement les escaliers, en fixant les marches qui défilaient sous ses pieds plutôt que le dos (oui, le dos) de Salem qui le précédait et, après avoir sagement laissé ses chaussures à l’entrée pour ne rien salir, découvrit enfin l’antre qui l’intriguait tant — et ne put s’empêcher de se laisser aller à une exubérante manifestation de surprise, en haussant les sourcils.


— C’est euh… Très…

Son regard passait alternativement de Salem à l’ensemble de la pièce où régnait un ordre monacal et, à son goût, un peu intimidant.

— J’imaginais ça plus… Enfin, tu vois…

A en juger par le rangement méticuleux dont faisait état la pièce, Adam songea que peut-être Salem serait froissé d’apprendre qu’il l’avait supposé un peu désordonné et le jeune homme se contenta de conclure :

— Mais c’est sympa.

Après ces éclairants commentaires, la conversation roula sur l’un de ses terrains de prédilection.

— Des pâtes, c’est très bien, des pâtes.

Evidemment, il avait faim. Il avait toujours faim. Ce disant, il avait commencé à parcourir du regard l’étagère. Des films de fiction — univers pour lui presque inconnu. Des bandes-dessinées — pire encore. Il voyait très vaguement qui étaient les personnages les plus célèbres, mais la plupart des noms et des titres le mettaient face à son ignorance en la matière. Les cours. Les trophées.

(Tout était décidément si attendrissant.)


— Tu veux de l’aide ? J’suis très doué pour faire les pâtes. C’est comestible, après. Enfin, tant qu’y a les instructions sur l’paquet, hein.

Adam se rapprocha de la cuisine — si l’on pouvait dire — et s’adossa au mur, le regard fixé sur Salem. La majeure partie de ses bonnes résolutions étaient en train de s’évanouir et il était bien décidé désormais à adopter le parti beaucoup plus réaliste du « divague en silence ».

— T’es pas trop frustré ? Par ton club, j’veux dire. Ils sont loin d’avoir ton niveau, et à en juger par tes trophées, tu dois être habitué à quelque chose de plus stimulant. Tu pourrais chercher un truc plus exigeant, p’t’être. J’connais des gens, si tu veux.

Parce qu’Adam connaissait toujours des gens.

— Ce s’rait dommage de gâcher un talent comme le tien.

Car Salem était le meilleur.

Evidemment.


— Enfin, tant qu’t’assommes pas les autres joueurs avec le ballon.

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Salem Cordova

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MessageSujet: Re: Feinte, contre-attaque et... panier ! [Fini]   Feinte, contre-attaque et... panier ! [Fini] EmptyJeu 27 Sep - 10:12

Salem avait suffisamment l’œil pour remarquer le changement d'expression d'Adam, c'était sa façon d'être surprit ? Il n'était vraiment pas du genre expressif, ce qui était plutôt reposant en plus de lui donner à nouveau envie de le titiller pour voir d'autres attitudes chez lui, au risque de se prendre une autre prise de catch. Il eut un petit rire en l'entendant essayer de parler de ce qu'il avait imaginé.

« Ça fait si peur que ça ? Quand je ramenais des potes dans ma chambre avant ils avaient à peu près la même réaction. »

Il ne se rendait pas vraiment compte de ce qui pouvait étonner dans son appart, enfin, il savait que c'était dû à son rangement, mais lui, ça ne le choquait pas. Il voyait même encore des trucs traîner ça et là, heureusement qu'il n'avait pas de troubles compulsifs à ce niveau-là sinon il serait infernal. Cela dit il n'arriverait pas non plus à laisser traîner des trucs sales et poussiéreux partout bien longtemps, même pour se donner un genre bad boy, ça lui agresserait trop les yeux. Il versa une bonne quantité de pâtes - pour quatre personnes facile, ça devrait suffire - dans la casserole, en écoutant Adam proposer son aide.

« Comestible ? Ça rassure tout de suite quand tu dis ça ! Ha ha ! Assieds-toi va, laisses faire le pro. »

Sans être particulièrement doué, Salem connaissait tout de même assez bien les bases de la cuisine pour avoir observé sa mère à l’œuvre et les pâtes étaient son domaine de prédilection, il savait reconnaître d'un coup d’œil le moment où elles étaient al dente, sans avoir besoin des instructions de la boîte ou d'un quelconque minuteur.
Tout en surveillant la cuisson, Salem eut une mine rêveuse, parce qu'Adam lui faisait des compliments et parce qu'il rappelait à lui les bons souvenirs des « vrais » match qu'il avait pu faire, où il y avait vraiment du challenge et des joueurs talentueux à rattraper. Pas doué pour la modestie, il approuva les dires d'Adam.

« C'est juste une petite équipe de quartier, je ne suis même pas à 27 % de mes capacités avec eux, je l'ai choisie parce que c'était pas trop loin de chez moi, c'est tout. Je crois que t'as déjà compris que moi et l'orientation, c'est pas trop ça... Mais c'est sûr que je m'amuserais plus ailleurs, mes plus bons souvenirs sont toujours ceux des matchs les plus difficiles. »

Ses yeux brillaient rien qu'en y repensant, il montra une de ces coupes.

« Celui-là c'était le meilleur, un tournoi entre différents collèges de différents États, que des joueurs de folie. A la finale, on a eu deux point de retard pendant presque tout le match, il y a avait un des attaquants et son ailier qui faisaient de ces coups de fourbes, t'aurais vu ça. Et à quelques minutes de la fin j'ai réussis à faire un trois points, et Mathis à pu faire un panier, on a gagné in extremis, c'était génial ! Ah, faut pas que j'oublie les steaks, moi. »

Le moins qu'on puisse dire, c'est que Salem était réellement passionné par ce sport, il avait l'air de revivre le match en même temps qu'il le racontait - ce qui était d'ailleurs le cas. Il se remit aux fourneaux et quelques minutes plus tard posa deux assiettes bien remplies sur le bar, avec deux steaks hachés pour Adam.

« Tu connais vraiment des gens ? Ça pourrait m'intéresser, oui. Et comme tu m'as vu jouer j'espère que je te verrais te battre aussi, contre... Jarod ? Jared ? Je sais plus... »

Sur ce, il s'assit au bar et mit à engloutir sa ration, il avait bien trop faim pour la laisser refroidir.
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MessageSujet: Re: Feinte, contre-attaque et... panier ! [Fini]   Feinte, contre-attaque et... panier ! [Fini] EmptyJeu 27 Sep - 12:05

Adam exagérait certes quelque peu son incompétence culinaire. Il était capable de survivre avec les produits du bord et, tant qu’on ne lui demandait pas des recettes trop compliquées ou qui exigeassent des techniques un peu particulières, il ne s’en tirait pas trop mal — la force de l’habitude. Mais il fallait bien avouer que ce n’était pas sa grande passion : la cuisine exigeait peut-être trop de patience pour lui.

Au lieu de s’asseoir cependant, il resta adossé au mur, près de Salem, pour observer les faits et gestes de son camarade, tout en l’écoutant parler. Si son regard conservait quelque chose de sa profondeur analytique, il n’était pas aussi scrutateur qu’il avait pu l’être la veille et se faisait volontiers plus doux ou plus calme, parce qu’il s’était de toute évidence installé entre les deux jeunes gens une familiarité solidaire, comme il en naissait souvent entre les mutants qui se découvraient — la confiance d’un secret partagé, en somme.

Sans doute cette confiante tranquillité ne tenait pas entièrement à aux liens que tissaient entre deux inconnus la condition mutante et, en écoutant paisiblement le récit du fameux match, pendant que Salem cuisinait, Adam avait une étrange et confortable sensation d’évidence — lui qui courait perpétuellement à droite et à gauche et pour qui le monde était toujours légèrement différent, en avance, en retard, lui qui vivait en somme dans la sensation d’une urgence à contretemps qui était une inaliénable sensation de sécurité, se trouvait, chez Salem, protégé.

Bien sûr, il était un peu contrarié d’apprendre que Mathis — probablement un bellâtre blondinet sans personnalité — avait sauvé le match à la dernière seconde et contrarié, surtout, de constater que Salem s’en rappelait avec une si vive satisfaction, mais dans cette contrariété même, il y avait quelque chose d’agréable et il était de toute façon difficile de ne pas se laisser emporter par l’enthousiasme de son ami.

Adam était loin de faire preuve d’une telle démonstration de chaleur quand il évoquait sa propre discipline et c’était toujours avec une sorte de pudeur embarrassé qu’il racontait tel ou tel événement. C’était à se demander s’il avait jamais éprouvé le moindre plaisir à combattre et il mettait entre sa vie actuelle et cette existence passée une telle distance qu’elle semblait bien appartenir à un monde entièrement distinct.

Mais peut-être n’y avait-il là rien qui fût spécifique à son passé et c’était dans sa manière d’envisager le monde qu’Adam se montrait réserver — en toute chose et pour toutes les circonstances. Il était lui-même incapable de déterminer si cette réserve tenait à son seul caractère et aux épreuves que son pouvoir le forçait tous les jours à traverser — il se sentait simplement un peu décalé.

Salem lui avait l’air si — heureux. Ou plutôt qu’heureux, vivant. Et cette présence réconfortait Adam, comme un vieillard qui disparaît sous de lourdes couvertures semble parfois se réchauffer à la vue d’un jeune enfant. Le mutant esquissa un sourire, moitié pour lui-même, moitié pour son cadet, et s’installa au bar, un peu gêné peut-être de se laisser ainsi servir.

Il ne parut pas être surpris de la quantité de nourriture que Salem avait décidé de son propre chef de lui allouer, ce qui confirmait que l’adolescent n’avait pas eu la main leste. Adam se saisit de sa fourchette après avoir remercié son camarade et, en commençant à manger, hocha la tête. Il déglutit pour pouvoir développer :


— Une femme que j’ai rencontrée à un congrès sportif. Elle a été entraîneuse longtemps pour de grandes équipes féminines universitaires, puis elle a décidé de monter des projets dans les banlieues. C’est pas trop cher, et puis ça marche plutôt bien. La mairie aime bien ce genre de projets.

Adam extirpa son téléphone de sa poche, pianota un peu sur l’écran.

— Elle s’appelle… euh… voilà. Eva Sorine.

Le jeune homme repoussa le portable.

— J’l’appellerai demain pour voir ce qu’elle a à proposer.

Il appuya sa déclaration d’un sourire assuré, de sorte qu’il était impossible de douter du succès de l’entreprise. Puis, comme il songeait à répondre à la deuxième partie des questions, son sourire pâlit légèrement et son attention se reporta sur le plat de pâtes.

— Jared. Ce sera vendredi prochain finalement. J’dois avoir des billets quelque part, faudra que j’t’en donne un.

Un peu à contrecoeur, il corrigea :

— Enfin, deux, si jamais tu veux v’nir avec quelqu’un.

Une pimbêche new-yorkaise. Par exemple.

— Mais ce s’ra pas super int…

Le jeune homme s’interrompit brusquement pour jeter un coup d’œil par dessus son épaule, comme s’il avait entendu un bruit et, pendant quelques secondes, il ne parut pas avoir tout à fait conscience de son environnement. Enfin, il secoua la tête et, d’une voix encore un peu lointaine, murmura :

— Désolé.

Comme à chaque fois que le temps lui jouait des tours et qu’une perception faussée de la chronologie se superposait à sa conscience exacte de la suite des événements, une vague nausée l’avait pris. Il reposa ses couverts et repoussa l’assiette. Soucieux de ne pas éveiller des questions cependant, il enchaîna rapidement :

— Qu’est-ce que j’disais ? Ah, oui. Ce s’ra pas super intéressant. C’t’une rencontre amicale, comme on dit. Pas très compétitif. Mais enfin, du coup, l’ambiance est un peu moins formelle. C’est déjà ça.

Encore une fois, il était difficile de déterminer, dans ce discours qui évitait soigneusement toute évaluation de ses propres performances, ce qu’Adam entendait exactement par « compétitif » et quel était d’ordinaire son niveau.
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Salem Cordova

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MessageSujet: Re: Feinte, contre-attaque et... panier ! [Fini]   Feinte, contre-attaque et... panier ! [Fini] EmptyJeu 27 Sep - 20:12

La bouche pleine, Salem se contenta d'hocher la tête en l'écoutant parler, Eva Sorine, il ne connaissait pas, mais il ne s'était jamais intéressé au sport féminin de toute façon, pas assez de grands musclés dégoulinants de sueur sans doute. Ce qui ne l’empêchait pas d'être convaincu que cette femme devait être douée et gérer de bonnes équipes, parce que c'était Adam qui lui en parlait. Un gage de qualité dans lequel il avait toute confiance.

« Ok, tiens-moi au courant. »

Salem fronça un peu les sourcils en voyant qu'Adam n'avait pas l'air très bien, il n'aimait pas les pâtes, peut-être ? Pourtant elles étaient très bonnes, de son point de vue.
Sa proposition de venir voir son combat accompagné de quelqu'un le fit un peu réfléchir. Il avait bien quelques numéros de fans de sport et de pimbêches new-yorkaise dans son agenda, mais là ce n'était pas n'importe quel match de boxe. S'il y allait c'était pour voir Adam et personne d'autre, il ne l'aurait avoué pour rien au monde, mais il n'avait pas spécialement envie d'avoir quelqu'un d'autre au milieu. Il allait répondre quand Adam se mit à regarder derrière lui, Salem suivit son regard mais il n'y avait strictement rien à voir à par la peinture blanche légèrement craquelée du mur. Après une seconde d'hésitation, à regarder l'air perdu d'Adam, il lui attrapa l'avant-bras en cherchant son regard pour essayer de lui montrer que la terre, c'était par ici.

Heureusement qu'il sembla rapidement reprendre ses esprits, parce que son seul plan B si ça avait empiré aurait été de paniquer complètement et de s'agiter dans le vent en disant n'importe quoi.

« T'inquiètes je suis sûr que je m’ennuierais pas... Ça va ? »

Maintenant qu'Adam avait repris des couleurs, sa position lui parut un peu louche et il le lâcha précipitamment pour se concentrer sur ses nouilles, avant de se remettre à le jauger du coin de l'oeil.

« Hum... Bon je sais pas si quelqu'un d'autre voudra venir mais moi c'est sûr, je serais là. Ça va, hein ? T'es encore un peu pâle et je crois que ta tension à fait du yoyo. Je te préviens, si tu reprends pas du poil de la bête je te laisse pas partir dans ta voiture qui a même pas d'air-bag, interdiction d'aller crever sur la route ! »

Bon, finalement il avait quand même dit n'importe quoi, mais il n'avait encore jamais été confronté a un problème lié aux mutations. Et Adam se contenait tellement bien qu'il allait peut-être plus mal qu'il n'en avait l'air, mieux valait être prudent. Heureusement l'état de son ami ne semblait pas si dramatique, loin de là. En tout cas, cela eut le mérite de lui rappeler la raison pour laquelle il avait invité Adam pendant leur échange d'sms.

« Si ça va pas, penses à Korster Falls, tu veux toujours y aller dimanche ? On pourrait partir le matin pour se faire une bonne journée tranquille, ça serait reposant. Il faut des bonnes chaussures ? Par contre elle va être froide, l'eau, non ? »

L'eau des rivières n'était jamais très chaude d'après ce qu'il savait, dommage pour sa vision d'Adam en train de barboter. Il aurait bien aimé être devin, juste pour cette fois. Pour le reste, il ne savait pas trop à quoi s'en tenir, il n'avait jamais quitté les villes foisonnantes d'activités pour aller marcher en pleine nature. L'idée qu'il se faisait de ce genre d'expédition était quelque part entre les reportages sur la nature sauvage - un peu ennuyeux - et les films d'aventures - périlleux et plein de bestiole bizarres. Et même en sachant que cette cascade ne se trouvait pas à des kilomètres et qu'il n'aurait pas à marcher des jours pour l'atteindre, il était tenté d'amener trente kilos de matériel, au cas où.
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Adam Tenseï

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MessageSujet: Re: Feinte, contre-attaque et... panier ! [Fini]   Feinte, contre-attaque et... panier ! [Fini] EmptyJeu 27 Sep - 20:52

Eva Sorine était très compétente ¬— cela ne faisait aucune doute. Adam n’était pas absolument certain qu’en dehors de lui-même beaucoup de personnes la considérassent comme très sympathique et il fallait avouer que l’entraîneuse avait une certaine rigueur un peu austère qui se prêtait mal aux ambiances les plus détendues, mais elle savait très exactement ce qu’elle faisait et sa sévérité n’était pas l’expression d’une quelconque sécheresse de cœur : pure question de tempérament.

Le carnet d’adresses d’Adam contenait le nom des personnes les plus diverses, du professeur d’universités à l’éboueur, et c’était à se demander, en le parcourant, comment le jeune homme avait pu les rencontrer et sympathiser avec eux. Pourtant, toutes les explications d’Adam étaient toujours parfaitement banales — sauf si l’on se rendait compte que, pour certains noms, il préférait détourner habilement la conversation.

La situation présente était du reste une excellente illustration de la manière dont se nouait une liaison entre deux personnes que rien ne prédisposait à se rencontrer. Et pourtant, ils étaient là, Adam perdu entre des époques encore informulées, Salem la main posée sur son bras avec une sincère inquiétude. Le geste — la question — le ton de la voix — les yeux d’Adam s’étaient relevés finalement vers ceux de Salem et il s’y lisait aisément le secret étonnement que suscite une gentillesse inespérée.

Le jeune homme resta silencieux quelques secondes, avant de murmurer :


— Oui, ça va.

Puis, avec un mélange de gravité et de timidité, il ajouta :

— Merci.

La main de Salem s’envola — à son grand regret ¬— et Adam ne pouvait s’empêcher de songer à nouveau aux paroles de Quentin Quire, quelques jours plus tôt. Que tout le monde avait le droit d’appeler à l’aide. De songer à soi. De s’autoriser la douceur d’une rencontre. Adam se sentait assurément un peu idiot et un peu naïf — mais il se sentait bien.

Bien sûr, l’idée d’exagérer sa nausée et sa détresse pour avoir une excellente excuse de ne pas remonter dans sa voiture et se voir contraint par Salem de rester dans le petit studio qui lui semblait si accueillant désormais s’insinuait sournoisement dans son esprit et, pendant un instant, Adam dût résister à la tentation de se faire porter pâle pour être un peu choyé — mais en adulte (à peu près) raisonnable, il se contenta finalement d’un sourire rassurant.


— C’est va, j’te dis. Tes pâtes ont pas encore réussi à m’tuer.

Il priait intérieurement pour qu’aucune vision ne vînt troubler la soirée — parce que si Salem s’inquiétait pour un petit contretemps, Adam n’osait imaginer sa réaction quand il le verrait comme possédé pendant de longues minutes et qu’il s’effondrerait lamentablement sur le sol. Peut-être était-il nécessaire de le prévenir — pour qu’il sût qu’il ne fallait pas s’inquiéter.

Mais Adam n’avait aucune envie d’alourdir plus encore la conversation avec des considérations si sérieuses. La journée de dimanche était un sujet bien plus intéressant.


— Partir le matin, oui. C’est c’que j’pensais. C’pas très loin, mais comme ça on a le temps de monter jusqu’à la cascade, et puis on peut pique-niquer là-bas. C’est pas la huitième merveille du monde, hein, mais c’est joli. Quant à la température de l’eau…

Adam haussa les épaules.

— J’sais pas trop. J’suis pas très frileux, alors j’ai tendance à dire que ça ira. On verra bien.

Pas très frileux était un euphémisme mais, en toute sincérité, il ne pensait pas que le bassin formé par la cascade serait trop froid. Ce ne serait certes pas les Caraïbes mais, une fois dedans, après avoir un peu serré les dents, tout devrait bien se passer. Puisqu’il en était au détail pratique, il jeta un coup d’œil aux chaussures de Salem dans l’entrée.

— Faudra prévoir autre chose que des baskets, c’est sûr. On va pas faire du trekking, mais enfin, quelque chose pour marcher et pas s’démolir les pieds. Si t’en as pas, j’te prêterai. On en a plein.

Ce qu’était ce mystérieux « on », Adam naturellement ne le précisait pas, moins d’ailleurs par dessein formé de cacher à Salem sa vie à l’Institut parce qu’il ne songeait pas à apporter la précision sur le moment.

Comme la nausée commençait à passer après le petit incident, le jeune homme attira à nouveau à lui son assiette et recommença à manger. Cette conversation manifestement l’avait détendu et son regard retrouvait plus aisément le chemin de celui de Salem, comme il avait coutume de le faire depuis la veille.


— J’prendrai des pansements. Pour tes futures ampoules. Et un guide de champignons, pour que t’ailles pas cueillir n’importe quoi.

A nouveau, il était difficile de déterminer où commençait la plaisanterie — la vérité, c’était qu’Adam n’avait aucune intention d’aller faire les champignons, que d’ailleurs il ne possédait pas de guide ni la moindre petite idée sur la manière de procéder dans les expéditions mycologiques. Et il lui était difficile d’imaginer une activité plus soporifique.

— Et puis si l’eau est vraiment trop froide, on pourra toujours se rabattre sur une piscine. C’est moins tranquille c’est sûr, mais bon.

Oui parce qu’il comptait bien voir Salem en maillot de bain — parce que… parce qu’ils aimaient le sport tous les deux. Et nager, c’était du sport. Voilà. Du coup, la piscine. Tout se tenait. Parfaitement logique et parfaitement innocent.

— A en juger par la question sur les chaussures, j’suppose que t’es pas un grand randonneur. Mais tu fais d’autres trucs à part le basket ? J’ai vu les comics, là. Enfin, j’suppose que c’est des comics. C’est des comics, hein ?

Adam n’était vraiment pas très sûr de lui : il mettait les pieds en territoire inconnu.

— Et les films. J’crois pas en avoir vu un seul, mais ils sont récents, je crois.

C’était à peine croyable tant certains des DVDs contenaient les plus grands succès du cinéma populaire américain de ces dernières années et tant Adam avait extérieurement l’air du cœur de cible de semblables longs-métrages.
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Salem Cordova

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MessageSujet: Re: Feinte, contre-attaque et... panier ! [Fini]   Feinte, contre-attaque et... panier ! [Fini] EmptyVen 28 Sep - 18:34

« Hey ! Insultes pas mes pâtes, elles sont supers bonnes ! »

Salem eut un sourire, la réponse d'Adam leva les derniers doutes qu'il avait pu garder sur sa santé. Il n'allait pas s'écrouler par terre en bavant et pourrait sans aucun doute rentrer chez lui sans problèmes, dommage ?.

C'est donc rassuré qu'il entama la planification de leur grande aventure, le pique-nique, c'était ok, Adam prenant des poses lascive sous la cascade, ok, les chaussures... ça c'était plus compliqué. Salem n'avait jamais fais de randonnée, il faisait de long jogging en ville et pouvait parcourir les docks pendant des heures, mais quitter le bitume, c'était une autre histoire. À part des baskets, il avait des tennis, des tongs, et une paire de chaussures de sécurité, pour le travail. C'était donc plutôt mal barré. Mais ce qui préoccupait le plus Salem n'était pas de faire de la randonnée avec de mauvaises chaussures, mais plutôt de voir l'allure qu'il aurait avec les bonnes.

« Attends... me dis pas que je vais devoir mettre des espèces de grosses chaussures marrons moches qui ont déjà été portées ? Oh my god... Quoique, si je mets les miennes, elles vont s’abîmer, c'est sûr... »

Cruel dilemme, porter des chaussures qui manquaient horriblement de style ou prendre le risque de laisser des traces indélébiles sur une des paires de sa précieuse collection - et se détruire les pieds aussi, mais c'est secondaire. Il dû rapidement se rendre à l'évidence, la santé de ses chaussures était plus importante, tant pis pour son look. L'air pas spécialement convaincu, il reprit.

« Bon, il va falloir que tu me prête une paire alors... Et c'est qui, « on », toi, ta femme et tes gosses ? »

Sous l'humour transparaissait une réelle envie de savoir de quoi il retournait, enfin, surtout de savoir si son tuteur était casé ou pas. Il n'avait encore rien évoqué qui puisse le mettre sur une piste, et ce sont des choses qu'on se dit, entres amis. Car c'était juste pour approfondir leur relation amicale qu'il voulait savoir, évidemment.

Salem finit d'engloutir ses pâtes en l'écoutant, les ampoules, il n'y avait pas pensé, ils n'étaient pas encore partit que déjà un danger le guettait. Les champignons, il n'y avait pas pensé non plus, et ça ne serait sans doute pas son objectif de la journée. Adam prenant des poses lascive sur le bord de la piscine, il votait pour sans hésitation.

Adam se mit ensuite à s’intéresser au contenu de sa bibliothèque, ce qu'il dit lui fit hausser un sourcil, puis exploser de rire.

« T'es vraiment marrant quand tu t'y mets ! »

Silence.

« C'était bien une blague, hein ? »

Stupeur, Salem se tourna vers son étagère, il connaissait son contenu par cœur mais on ne sait jamais, peut-être qu'un voleur bizarre était venu remplacer toute sa collection par des bds underground et des films d'auteurs javanais pendant qu'il mangeait. Mais non, tout était exactement à sa place.

Batman, Spiderman, Ironman, Captain America, Wonder Woman, Thor, Green Lantern, Hulk, les Teens Titans, s'il possédait quelques ouvrages avec des héros moins connus, n'importe quel clampin tout droit sortit de la brousse texane connaîtrait au moins de nom la grande majorité de ces héros. Il était même prêt à parier que certains de ces films avait été diffusés en Europe, probablement en noir et blanc, mais quand même. Comment un jeune de 21 ans, new-yorkais et doté d'une bonne culture - enfin, c'est ce qu'il avait cru au premier abord. Pouvait ne pas connaître les comics et des blockbusters tout juste sortis ? Il lui fallut encore observer Adam quelques secondes pour finir par admettre que ce qu'il disait était vrai, mais son air halluciné ne le quitta pas pour autant.

« Sérieux... T'as été élevé par des moines tibétains c'est pas possible. »

Il se demandait vraiment comment il avait pu passer à côté de tout ça, il ne rêvait donc pas d'être batman ou spiderman dans sa jeunesse, dur. Salem s'était levé d'un pas décidé et alla regarder dans sa bibliothèque, cherchant quel héros allait sauver cette pauvre chose qu'était Adam de son ignorance dans le domaine.

« J'adore les super-héros, j'aurais trop aimé avoir des super-pouvoirs moi auss... Enfin, disons, avoir un truc mieux que compter, mesurer et tout mémoriser pour faire des statistiques et des comparaisons absolument inutiles, un peu comme hier. »

Bizarrement, mettre les pouvoirs des super-héros et son don dans le même panier lui déliait la langue. Sans doute parce que c'était un univers connu, qu'il appréciait et qui le rassurait un peu car dans cet univers, avoir des pouvoirs c'est la classe. Il sortit un dvd et s'assit sur le lit pour allumer son ordinateur.

« Bon, c'est pas l'idéal pour regarder un film et c'est pas mon personnage préféré, mais au moins quand tu partiras d'ici tu connaîtras Batman et Robin. Viens, tu peux prendre ton assiette si t'as pas finis. »

Il posa l'ordinateur sur sa chaise de bureau et la mit devant le lit, pour que ça fasse un peu comme un meuble-télé avec de l'imagination, puis s'assit en tailleur, sa main attrapant le sachet de bretzels, par réflexe.
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Adam Tenseï

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MessageSujet: Re: Feinte, contre-attaque et... panier ! [Fini]   Feinte, contre-attaque et... panier ! [Fini] EmptyVen 28 Sep - 19:06

Adam ne voyait absolument pas le problème qu’il y avait à mettre des chaussures de randonnée. D’ailleurs, il y en avait toujours une paire dans son coffre : on ne sait jamais quand l’envie vous prendra d’explorer une ancienne usine et mieux valait ne pas s’ouvrir les pieds sur une pièce métallique abandonnée. Toujours était-il que cela avait un petit côté authentique qui n’était pas pour lui déplaire.

Car si le jeune homme prenait soin de choisir des vêtements qui le missent assez en valeur, son sens de la mode ne s’étendait pas au-delà des panoplies traditionnelles où les jeans côtoyaient des tee-shirts et des chemises, bien coupés certes, mais qui ne brillaient pas de l’originalité des créatures. Alors, en matière de chaussures, puisque, selon lui, personne ne jugerait de son style en regardant ses pieds, il misait sur le sobre et l’efficace.

Mais manifestement, l’affaire tenait à cœur à Salem. Machinalement, Adam jeta un coup d’œil à la coiffure élaborée (selon ses propres standards) de son camarade. Oui, indubitablement, Salem avait des exigences esthétiques un peu plus précises que les siennes et Adam se promit de fouiller, dans les réserves de l’Institut, pour trouver la paire de chaussures la moins hideuse possible.

Quant à l’Institut, il avait habilement ou plutôt involontairement réussi à évacuer le sujet en étalant sa crasse ignorance des œuvres fondatrices de la culture populaire américaine. Oh, certes, il connaissait à peu près tous les noms, du moins tous ceux qui avaient donné un film qu’avait entouré une solide campagne de promotions. Les super-héros de second ordre ou les personnages secondaires des mêmes films devenaient déjà plus obscurs pour lui. Quant au reste, c’était peine perdue.

L’Asiatique secoua la tête. Non, ce n’était pas une blague. Il se sentit soudainement un peu ridicule et, pendant quelques secondes, il fut tenté d’expliquer à Salem que regarder ou lire une œuvre de fiction, de la même manière qu’écouter de la musique, avait très vite été rendu à peu près impossible par son pouvoir, mais le sujet éveillait un tel enthousiasme chez son camarade et l’ambiance jusque là avait été si légère que le jeune homme souhaitait surtout ne rien gâcher.

Sans songer que le péril approchait et que Salem n’était pas du genre à lui présenter en gros sa collection sans rentrer dans les détails, Adam médita la possibilité de faire croire à son cadet qu’il était profondément versé en mangas japonais et que c’était par sentiment national plutôt que par inculture qu’il ignorait les productions américaines — mais aucun nom plus crédible que Sakura et Totoro ne se présentait à son esprit pour soutenir ce grossier mensonge.

Le mutant avala la dernière bouchée de son steack — un solide coup de fourchette lui ayant permis de rattraper son retard — et pivota sur son tabouret pour observer Salem qui sondait ses trésors. Bon, il allait lui montrer la couverture d’un album ou la jaquette d’un DVD pour illustrer son propos ; cela, c’était encore possible.

Adam devait s’avouer qu’il était plus intéressé par la description du don de Salem que par les aventures des super-héros, dont il fréquentait des spécimens à peu près tous les jours. Et après avoir vu Wolverine au réveil dans la cuisine de l’Institut, il n’était plus certain de pouvoir adhérer aux mythes. Compter, mesurer, mémoriser — l’herbe était toujours plus verte ailleurs et Adam, lui, trouvait ce don fort utile.

Il allait ouvrir la bouche pour suggérer quelques applications de premier plan à de semblables capacités, par exemple en analyse tactique, mais les préparatifs de son ami éveillèrent une vague inquiétude en lui. Ils allaient regarder un film. Que pouvaient-ils faire de pire ce soir ? Adam allait passer deux longues heures à ne rien comprendre.

Mais décemment, il ne pouvait pas protester : la perspective d’enseigner à son tuteur les rudiments de la culture populaire tenait si manifestement à cœur à Salem qu’Adam, lui, n’avait pas le cœur de se dérober. Héroïquement et stoïquement, laissant son assiette d’ailleurs presque vide sur le bar, il vint s’installer sur le lit transformé en canapé, assis en tailleur à son tour devant l’écran. Peut-être que s’il se concentrait très fort, tout se passerait à merveille.

Pendant les dix premiers minutes du film, Adam vécut dans l’illusion que tout se passerait à merveille. A la dixième minute, quand la soixante-douzième minute vint s’intercaler entre la onzième et la douzième, bientôt suivie par la quatorzième, à laquelle se superposait la première à nouveau, ses espoirs furent un peu secoués. Adam ramena un genou contre lui pour y poser son menton et, fermement concentré, tenta de dompter son esprit.

Ah ! Cela ne marchait pas trop mal. Il arrivait à suivre normalement. Bien sûr, il s’étonnait un peu qu’après un quart d’heure, les deux héros eussent tué déjà le méchant, mais enfin, ce devait être une sorte d’introduction. Qui fut bientôt suivie par le générique de fin. Et le film reprit où il s’était arrêté : à la dixième minute. Encore. Bien, bien, bien.

Adam jeta subrepticement un coup d’œil à sa montre puis à la barre de défilement de l’ordinateur. Il restait encore une heure et demie. En somme, il lui suffisait de serrer les dents, de faire semblant de s’impliquer et, dans la conversation qui suivrait, de faire des compliments très généraux sur le film, pour que Salem ne se rendît pas compte qu’il n’avait absolument rien compris et ne fût pas trop déçu.

Ce plan eût été parfait si, après cinq nouvelles minutes de supplice, Adam n’avait pas senti la réalité s’effondrer autour de lui. Ses yeux soudainement s’emplir de noir, comme si l’on y avait versé de l’encre et tout son corps cessa de faire le moindre petit mouvement qui ne fût pas strictement nécessaire à sa survie.


***

Salle de cinéma. Noir. Officiels en smoking. Grand écran. Des célébrités. Quelque chose comme : une avant-première. Le film. — Oh Bruce pourquoi ne parlez-vous jamais de votre passé — Cathy, c’est impossible — Mais Bruce — Non Cath, n’insistez pas — Je sens une grande douleur en vous Bruce — Les grandes douleurs sont muettes Cathy — Monsieur — Alfred — Pardon de vous déranger Monsieur mais — votre rendez-vous — est —

***

Sur le lit Adam avait posé sa tête sur l’épaule de Salem, ce qui eût été sans doute terriblement romantique si tout n’indiquait pas désormais qu’il avait perdu conscience. Fort heureusement pour lui, l’avant-avant-première du prochain Batman n’avait pas été une épreuve très douloureuse et il n’allait lui falloir que quelques minutes pour se remettre de sa trépidante vision.
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Salem Cordova

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MessageSujet: Re: Feinte, contre-attaque et... panier ! [Fini]   Feinte, contre-attaque et... panier ! [Fini] EmptyVen 28 Sep - 20:35

Salem ne regardait pas la video, enfin, juste distraitement, il le connaissait par cœur et le simple fait d'écouter les paroles faisait revenir à lui les images qui allaient avec, sans qu'il ait à se lancer dans une périlleuse analyse de pixels. De ce fait il avait tout le loisir d'observer discrètement Adam du coin de l’œil, il était près, mais surtout il ne paraissait pas spécialement intéressé par le film. D'abord, il se dit qu'il n'avait pas du choisir le bon, ou qu'il n'aimait pas les films de super-héros.

Mais avec un peu d'observation il remarqua qu'Adam avait l'air bien trop concentré pour que ce soit normal et un mauvais pressentiment le prit. S'il ne connaissait rien en film, c'est qu'il y avait peut-être une bonne raison. De plus en plus tendu, Salem tourna complètement la tête vers lui, il était déjà ailleurs.

« Adam ? »

En guise de réponse, Adam tomba mollement contre lui, il le retenu par les épaules et resta pétrifié une seconde, même si dans sa tête, ça carburait ferme. Il se mit à réfléchir à toutes les options qui s'offraient à lui, et il n'y en avait toujours qu'une seule : le plan B.

« Adam, non c'est pas vrai, réveilles-toi, sérieux tu peux pas me faire un coup pareil, allez quoi pitié, déconnes pas, déconnes pas. Je te laisse pas rentrer chez toi si tu continue à faire le malin ! »

Que faire ? Ses yeux cherchaient déjà son portable pour appeler les urgences, mais est-ce que les médecins pouvaient découvrir que c'était un mutant ? Il ne savait pas. Et qu'est-ce qui pourrait arriver, s'il était découvert, d'ailleurs. Il ne savait pas, mais il n'avait jamais entendu beaucoup de biens des mutants en écoutant la télévision. Et puis Adam était peut-être allergique à certains médicaments, il ne savait pas non plus.

Il ne savait absolument pas quoi faire.

Bon, pas la peine de (trop) paniquer, revenir aux fondamentaux, les gestes de premier secours, chose numéro un à faire quand une personne meurt devant soi, la mettre en lieu sûr, ou un truc dans le genre. Salem allongea Adam sur le lit sans cesser de lui dire d'arrêter de déconner, au cas où, et il s'empressa de rabattre l'écran de l'ordinateur, voilà, le lieu était sûr. Ensuite, mieux valait sans doute s'assurer que la personne morte était encore un peu en vie, il remonta sur le lit et se penchant prudemment sur Adam.

Ses veines palpitaient dans son cou comme ailleurs, et sa poitrine se soulevait régulièrement, tout ça était peut-être un peu rapide, mais inutile, probablement, d'aller faire un massage cardiaque à quelqu'un dont cœur bat encore. Sa tension avait un peu chuté, comme avant, et sa température était de 36,6° ce qui était en dessous de la norme, qui est de 37° comme tout le monde le sait. Le sauveteur en herbe n'aimant pas ce genre d'approximation se dépêcha donc de dézipper son sweater et d'en couvrir Adam. Voilà pour la température.

Les yeux du mourant bougeait comme s'il était en plein sommeil paradoxal, alors il s'était juste endormit d'ennuis ? Salem lui tapota la joue.

« Adam ? Hey Adam... Allez, quoi... »

Aucune réaction, il devait plutôt s'être évanouit, comme ça, d'un coup, c'était quand même bizarre. En tout cas quoique ce soit, ça se passait dans sa tête et là, il ne pouvait rien voir. Qu'il n'ait strictement rien ou qu'il soit en train de faire une rupture d'anévrisme c'était pareil.

Oh mon dieu.

Salem fixa le mourrant comme pour essayer de sonder l'intérieur de son crâne, il ne voyait bien sûr strictement rien, ce n'était pas ça, son pouvoir, après tout. Mais l'idée ne le lâchait pas, comme si en essayant très fort, ça allait finir par venir. Rien de neuf à voir, bon, peut-être en essayant de plus près, toujours pas, au final, son nez se retrouva à quelques centimètres de toucher celui d'Adam, mais il ne voyait toujours rien.

[Arf, je me suis planté sur son pouvoir n°2, entre la première et la xième version de ma fiche, mais heureusement, personne n'a rien vu >.>]
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Adam Tenseï

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MessageSujet: Re: Feinte, contre-attaque et... panier ! [Fini]   Feinte, contre-attaque et... panier ! [Fini] EmptyVen 28 Sep - 21:09

Sans doute le comportement d’Adam n’était-il pas des plus flatteurs, ni pour son hôte, ni pour l’équipe artistique qui avait contribué à la réalisation de ce film brillant. Hélas, le jeune homme réservait le même accueil maladif aux plus belles symphonies de musique classique comme aux plus esthétiques réalisations cinématographiques et il n’y avait guère que les productions expérimentales, dépourvues d’histoire ou de grande continuité, qu’il lui était possible de regarder en toute quiétude.

Le goût qui s’était formé dans son adolescence pour la philosophie et les écrits théoriques venait précisément de son incapacité presque totale à lire un roman, une nouvelle ou une pièce de théâtre. S’il était désormais capable de se remettre de ce genre d’expériences en quelques minutes, il avait connu des pertes de conscience bien plus longues et des effets secondaires bien plus spectaculaires.

Les minutes passaient cependant et il ne paraissait pas qu’Adam fût tout à fait décidé à émerger de son évanouissement. Ce ne fut qu’après six longues minutes durant lesquelles il abandonna Salem à ses réflexions et à sa scrutation infructueuse de sa matière cérébrale qu’Adam reprit lentement contact avec ce qui l’entourait — ses paupières frémirent, un frisson parcourut sa peau, sa gorge se serra quelque peu. Et ses yeux s’ouvrirent.

Et Adam avait beau avoir un esprit particulièrement vif, il eut besoin d’un peu de temps pour faire le rapport entre les différentes informations qui nageait à la surface de sa conscience : l’écran qu’il avait regardé avant sa vision, l’écran qu’il avait regardé pendant sa vision et le regard qu’il regardait désormais. Son esprit rassembla laborieusement les limbes de son intelligence et, d’une voix un peu pâteuse, le jeune homme murmura :


— Quoi ? J’ai un truc dans les cheveux ?

Car sa première préoccupation était de paraître, sinon à son avantage, du moins de manière non entièrement pitoyable. Quand il considérait qu’il venait de s’évanouir parce qu’il avait regardé un film, il trouvait que sa virilité et son statut de héros stoïque venaient d’essuyer un sérieux revers et sa fierté en était un peu blessée — plus blessée, même, que de coutume.

Il fallait agir — reprendre le dessus — être un homme un vrai, qui ne se laissait pas abattre par les longs-métrages. Mais d’un autre côté, s’il restait sagement allongé, peut-être que Salem rapprocherait un peu plus son visage et qu’ainsi, par accident, leurs lèvres se frôleraient et… Adam chassa ses plaisantes mais si coupables pensées de son esprit et entreprit de se redresser légèrement.

Tout dansait autour de lui.


— …oh la…

Il avait eu l’ambitieux projet de se relever, mais le vertige qui suivait ordinairement ses visions en décidait autrement. Un sage compromis fut de rester assis contre lui, appuyé (et presque pas prostré) contre le coin du mur. Son regard passait erratiquement sur les différents objets qui se présentaient à lui, revenant sans cesse sur le visage de Salem, mais éprouvant, semblait-il, un peu de difficulté à se fixer.

Ses pensées n’étaient pas en meilleur état. Adam avait comme souvent l’impression de se réveiller d’un trop court sommeil après une soirée trop arrosée — du moins était-ce ainsi qu’il se l’imaginait, lui qui ne buvait jamais.


— Faudrait prévoir autre chose que des baskets, c’est sûr.

Le jeune homme fronça les sourcils après avoir prononcé cet excellent conseil d’une voix très assurée. Il porta la main à son crâne, ferma quelques instants les yeux, les rouvrit.

— Non. Déjà fait. Dit. Déjà dit. Déjà…

Décidément, sa réputation était fichue et il venait de passer, sans doute, dans l’esprit de Salem, de la case « fier samouraï » à celle de « bon à enfermer ». Comment diable s’y prenait-il pour gâcher ainsi toutes les soirées (c’est-à-dire deux) qu’il passait avec son ami ? Si Adam avait été en état, il se fût sans doute maudit intérieurement.

Mais pour l’heure, il était trop occupé à se concentrer. Il ferma les yeux, prit une profonde inspiration.


— Bon. Du calme. De l’ordre et de la méthode.

Il garda les paupières fermées quelques instants encore avant de les rouvrir pour poser un regard cette fois bien plus concentré et bien plus lucide sur Salem. Un pâle sourire s’installa enfin sur le visage de l’infortuné devin.

— J’suis désolé.

Lui qui avait eu l’air si maître de lui-même et de son monde, distant et flegmatique, était enveloppé soudain d’une étrange fragilité que la douceur de ses traits asiatiques rendait plus saisissante encore. Envolé le regard inflexible qui laissait voir un esprit calme et un peu dominateur, envolé le maintien droit qui suggérait la force tranquille — Adam avait l’air à la fois plus meurtri et plus accessible.

— C’est les histoires. J’ai du mal avec les histoires. Beaucoup de mal. J’ai essayé, hein. Mais j’suis pas sûr d’avoir compris quoi que ce soit après les dix premières minutes.

Un nouveau frisson le parcourut et, machinalement, il serra autour de lui le sweat de son ami.

— C’la dit, j’ai vu un bout du prochain film, là. Et c’est pas pour t’faire d’la peine, mais ça a l’air d’être un sacré navet.

En plus, là non plus, il n’avait rien compris.

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Salem Cordova

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MessageSujet: Re: Feinte, contre-attaque et... panier ! [Fini]   Feinte, contre-attaque et... panier ! [Fini] EmptySam 29 Sep - 11:56

Les yeux de Salem s'étaient focalisés sur quelque chose l'espace d'une minutes ou deux, il n'aurait su dire quoi, mais il lui fallut faire un effort pour regarder à nouveau le monde normalement. Il était vraiment très très près de son visage, assez pour sentir le souffle d'Adam sur ses lèvres et se perdre dans ses yeux étonnés, ce qui lui fit un effet plutôt bizarre dans la poitrine. Un éclat de conscience lui somma de se remettre à une distance raisonnable et de trouver une explication rationnelle à ce qu'il s'était passé pour en arriver là. Mais son cerveau dans le coton était trop occupé à se demander pourquoi Adam parlait de ses cheveux pour s'occuper du reste.

« Huh... ? »

C'est lorsqu'Adam se mit à bouger que des considérations plus terre à terre lui revinrent, et qu'il se remit à suivre son programme de premiers secours personnel.

« Hey, essaies pas de te relever aussi vite après ce que tu viens de faire. »

Dit-il en se redressant un peu, faisant par là même tanguer le monde autour de lui, ça valait le coup de donner des conseils, tiens, il finit par adopter la même technique qu'Adam, s'appuyer contre le mur. Et même si garder les yeux ouverts lui donnait le tournis, il ne put s'empêcher de continuer à le regarder. Adam était dans un moment de faiblesse qu'il n'aurait pas imaginé possible quelques minutes plus tôt, il paraissait soudain si fragile que Salem se forçait à garder la tête haute. Il voulait lui montrer qu'il était là et que tout allait bien. Mollement, il posa une main sur son épaule, ne sachant pas trop si Adam s'était perdu dans le futur ou dans le passé et s'il était pleinement de retour ou pas - vu l'histoire des chaussures, sans doute pas tout à fait - il tenta de lui faire un rapide débriefing, qui l'aiderait peut-être à se resituer, qui sait.

« Bon, respire, ça va aller, on est le 21, il est 21h45, tu es chez Salem Cordova, 295 Carrol Street, tu es tombé dans les pommes à la 16ième minute du film, la 387ième images pour être tout à fait exact. Et j'ai paniqué pendant 6 minutes parce que mÔssieur a préféré jouer les gros bras que dire qu'il ne pouvait pas regarder de vidéo, crétin va. »

Il lui fit un petit sourire, conscient qu'à sa place il aurait probablement fait la même chose. L'explication d'Adam apporta quelques précisions supplémentaires, ce n'était pas que les films qui posait problème, mais toutes les histoires. Inutile donc de lui prêter quelques comics comme il avait voulu le faire au départ. Tant pis, Adam ne connaîtra jamais les magnifiques œuvres qui trônaient dans sa bibliothèque. Mais Adam était génial quand même, alors c'était pas grave.
Il eut un air affligé en entendant la révélation de son tuteur sur le prochain Batman, la douleur qui irradiait dans ses tempes augmentant encore plus son air malheureux.

« J'en étais sûr, ils auraient jamais du changer de studio de productions, rah les boulets... Tu as froid, non ? »

Les frissons qui parcouraient le corps de son tuteur n'avaient pas échappé à sa vigilance, et en plus sa température n'était toujours pas revenue dans la moyenne. Salem tira la couette de sous lui pour la lui rabattre sur la tête avec autorité, en s'en garda un bout pour lui car maintenant qu'il était en tee-shirt, et un peu fatigué par le il-ne-savait-quoi qu'il avait essayé de faire, il n'avait pas bien chaud non plus.

« Bon, la prochaine fois que tu ne te sens pas bien, ou que tu sais que quelque chose va te rendre malade. Tu le dis. Non mais franchement, c'est à se demander qui doit veiller sur l'autre. Reposes-toi un peu, t'es encore assez pâle, et interdiction de râler. »

Salem tentait de se donner un air sévère pour montrer qu'il avait prit les choses en main, mais il sentait bien qu'il n'était pas crédible, autant parce qu'il était plus jeune qu'Adam et que c'était lui son tuteur, que parce qu'il n'avait pas l'air de se sentir tout à fait bien lui non plus. Il n'empêche que ce qu'il avait dit était toujours valable, il ne laisserait pas partir Adam sans être sûr qu'il allait bien. Appuyé contre le mur, les bras croisés - pour se donner un air autoritaire - il continuait de le surveiller, sauf qu'en a peine quelques minutes ses paupières commencèrent à se faire lourdes, et son besoin de récupérer plus pressant et irrépressible.
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Adam Tenseï

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MessageSujet: Re: Feinte, contre-attaque et... panier ! [Fini]   Feinte, contre-attaque et... panier ! [Fini] EmptySam 29 Sep - 12:34

Ils formaient décidément une fine équipe. Entre le combattant chevronné que la lecture d’un roman de gare suffisait à terrasser pour un bon quart d’heure et l’habile basketteur que deux minutes de scrutation scrupuleuse handicapaient pour le reste de la soirée, Adam et Salem étaient à eux deux la fleur de la mutation. Rien à envier, en vérité, aux télékinésistes, aux pyromanciens et autres illusionnistes : les meilleurs, c’était eux. Presque.

Adam malgré tout se sentait plutôt bien — enfin, si l’on considérait les états de traumatisme physiologique et psychologique dans lesquels le plongeaient ses visions les plus pénibles pour de longues, longues heures. Il s’en tirait cette fois-ci avec des vertiges, un peu de migraine et une vague de frissons, ce n’était pas cher payé et il eût volontiers acheté à ce prix léger toutes ses visions.

Sans doute le flot d’informations précises, trop précises, sous lequel Salem entreprenait de le noyer n’arrangeait guère son retour à la réalité. Adam haussa les sourcils, en se demandant ce qu’il était censé faire de tous ces chiffres.


— Euh… Ouais. OK. Je vois.

Il ne voyait pas du tout à vrai dire, mais si cela pouvait rassurer Salem de lui préciser les données objectives de leur malheureuse expérience, il n’y voyait pas de trop grandes objections. Machinalement, il songea qu’il ne pourrait jamais être à la hauteur et si c’était effectivement le genre d’informations que Salem espérait obtenir après ses crises, Adam devait songer à se promener avec un ordinateur (ou quelque chose comme cela) à l’avenir. Pour tout enregistrer.

Sagement, Adam hocha la tête pour confirmer qu’il avait froid. Il lui paraissait plus raisonnable désormais de ne plus tenter d’en imposer et, de toute façon, il n’était guère en état de faire illusion. Point n’était besoin d’être aussi observateur que Salem pour se rendre compte qu’il n’était pas au meilleure de sa forme et, au fond de lui, les judicieux conseils de Quentin continuaient à dicter sa conduite : arrêter de prendre sur soi et se laisser un peu vivre.

Ce qui ne l’empêchait certes pas de dévorer — de couver Salem du regard, encore un peu charmé par la situation dans laquelle il s’était réveillé et qui, sans qu’il se l’avouât bien entendu, flattait son romantisme de conte de fées. Car n’était-ce pas un prince charmant qui avait tenté de le réveiller de son sommeil magique par un baiser ? Non, décidément, la virilité d’Adam se refusait à laisser de semblables considérations émerger à la surface de sa conscience.

Le prince charmant ne semblait pas s’être tiré sans blessure de son combat contre le dragon, cela dit. D’une voix encore un peu lointaine, Adam accueillit docilement les recommandations de Salem.


— Oui, chef.

Mais bien entendu, ce qui le préoccupait beaucoup plus que son propre repos était l’état de son camarade. Il n’avait pas très bien compris ce que Salem avait tenté de le faire en lui scrutant le visage avant qu’il ne se réveillât, mais il supposait que cela avait un rapport quelconque avec son pouvoir et que cette utilisation décidée, dans un moment d’inquiétude, n’avait pas été sans le secouer un peu.

Les paupières lourdes, la couette que Salem tentait de tirer un peu à lui sans l’en priver, le ton de sa voix murmuraient à Adam qu’il n’était pas le seul que Batman avait rudoyé ce soir-là. Le jeune homme regarda autour de lui et, avisant l’interrupteur sur l’un des murs contre lesquels le lit était appuyé tendit le bras pour éteindre la lumière. La lueur électrique perpétuelle de New-York continuait à éclairer le petit studio par la fenêtre, mais elle était moins vive et, Adam l’espérait, moins agressive pour les yeux de son ami.

Puis le jeune homme se déplaça un peu dans le lit pour s’asseoir près de Salem — contre Salem, en vérité — afin de pouvoir les entourer tous deux et de façon satisfaisante avec la couette. Ils n’avaient sans doute pas fière allure, réfugiés dans le lit, pâles, dans la pénombre, mais tout du moins s’épargnaient-ils la souffrance des crises solitaires.

Après quelques instants d’hésitation, Adam se décida à passer autour des épaules de son jeune camarade un bras protecteur et rassurant — par esprit de camaraderie, bien entendu. Doucement, comme si l’obscurité imposait les murmures, il chuchota :


— J’suis désolé. J’sais pas ce que t’as fait mais t’aurais pas dû. T’as pas l’air bien.

Adam résistait tant bien que mal à l’impérieuse nécessité de caresser du pouce l’épaule de son cadet, parfaitement conscient que l’excuse de la franche camaraderie ne résisterait guère à un semblable geste.

— Tu veux p’t’être que j’te laisse. Pour que tu puisses te reposer…

Il n’en avait strictement aucune envie et il n’était en réalité pas très sûr de pouvoir aller beaucoup plus loin que sa voiture, mais enfin, il avait souvent dormi là-dedans et il s’en accommoderait ce soir-là. Il n’avait du reste besoin que d’un peu de repos, une vingtaine de minutes tout au plus et il serait de nouveau sur pied.

Bien sûr le confort du lit, la chaleur de la couette, du corps contre le sien, la fatigue communicative de Salem et les tribulations émotionnelles de la soirée le disposaient, ainsi installé, à une torpeur dont sa vision n’était pas entièrement responsable et à laquelle il n’était que trop tentant de céder — il avait comme son ami fermé les yeux d’ailleurs, pour écouter la respiration de Salem près de lui.

Pas de discussion possible : c’était une activité beaucoup plus intéressante que de regarder un film.
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Salem Cordova

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MessageSujet: Re: Feinte, contre-attaque et... panier ! [Fini]   Feinte, contre-attaque et... panier ! [Fini] EmptySam 29 Sep - 14:50

Salem se fit la même réflexion, de quoi avaient-ils l'air tous les deux, terrassés pour presque rien et maintenant blottis l'un contre l'autre dans le noir. C'était une situation assez risible. Mais finalement, il n'était pas sûr de vouloir être un super-héros, s'il pouvait sauver le monde en tirant des lasers par les yeux, Adam ne serait peut-être pas en train de le tenir par les épaules, ça aurait été dommage.

« Je sais pas ce que j'ai voulu faire non plus, c'était pas mon pouvoir, enfin ça y ressemblait un peu, mais c'était autre chose... Bref on s'en fiche, il s'est rien passé, ça m'a juste fichu un coup de barre. Mais ça va, t'inquiètes. »

Il rouvrit les yeux d'un coup lorsque Adam parla de s'en aller, ça recommençait comme la veille, ils allaient encore se séparer à cause de lui et sa fâcheuse habitude d'en faire trop. Dire que c'était pour passer une meilleure soirée qu'ils s'étaient rejoint, belle réussite. Salem attrapa le bas de la chemise d'Adam, la torpeur qu'il l'avait envahie s'était en partie dissipé à l'idée de ce départ.

« Tu veux partir ? Non... Je suis désolé, je voulais pas tout gâcher encore. »

Qu'avait-il gâché en fait, il ne savait pas bien, après tout ils avaient juste manger des pâtes. Pourtant, avec toute l'objectivité dont il pouvait faire preuve, toutes les données qu'il avait recueilli, ça avait été une soirée parfaite. Enfin, à part quand Adam s'était fait draguer et quand il avait eu cette sale idée de sortir un dvd, quel idiot, il aurait dû réfléchir. Et réfléchir aussi avant d'essayer de faire un truc louche avec ses yeux, s'il n'en avait pas trop fait, comme la veille, ils n'en serait pas là. Surtout que cette idée d'essayer de voir ce qui se passait dans le crâne d'Adam était complètement stupide, comme si c'était possible.

Il prit le risque de se rendre encore un peu plus mal en se repensant ce moment-là, juste un quart de seconde, ça ne changerait pas grand-chose à son état. Le visage d'Adam évanouit, le visage d'Adam réveillé, et entre les deux, autre chose, il sentait qu'il était allé plus loin que ça, mais n'arrivait pas à extirper les infos de son esprit, tant pis, ce n'était pas le moment de forcer. En remontant à la surface ce souvenir fit revenir l'étrange sensation dans sa poitrine. Il était si proche, Adam tellement accessible, il ne lui aurait fallu que quelque centimètre - pour une fois, il se passait de la distance exacte - pour que leurs lèvres se touchent. Cette simple éventualité l'embrasait plus que tout ce qu'il avait pu faire avec une fille jusque-là. S'en était douloureux, l'idée que rien ne serait jamais possible entre Adam et lui lui faisait mal.

Peut-être valait-il mieux qu'il parte, en fait, et surtout qu'il ne revienne pas. Salem le pensa très fort pour s'en convaincre mais sentait bien qu'il ne guérirait pas pour autant. Soit il souffrait maintenant, soit il faisait pareil pour Kevin ou Mathis, jouer les amis, faire bonne figure en les voyant avec leur copine, et leur dire adieu, quelle plaie.

À la faveur de l'obscurité, Salem approcha lentement son visage de celui d'Adam et déposa un baiser au coin de ses lèvres, c'était presque rien, un effleurement à peine appuyé. Mais au moins quand il partirait en claquant la porte, il lui restera ça. Il se recula, plutôt inquiet de la tournure qu'allait prendre les événements.

« Heu... Désolé, c'est la fatigue... »

Elle a bon dos, la fatigue, mais même bancal, cet alibi lui permit aussi de se détacher d'Adam pour se coucher dans le lit, et ainsi camoufler sa gêne sous la couette. D'où s'enleva à nouveau sa voix mal assurée.

« Tu peux partir si tu préfères, tu... tu fais comme tu veux, hein... »
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Adam Tenseï

Adam Tenseï
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MessageSujet: Re: Feinte, contre-attaque et... panier ! [Fini]   Feinte, contre-attaque et... panier ! [Fini] EmptySam 29 Sep - 15:20

Si l’on considérait qu’Adam passait ordinairement ses soirées dans un décor de film d’horreur, à arpenter des bâtiments désaffectés une lampe torche à la main, guettant la moindre trace de sang ou le moindre cri dont l’horrible réalité viendrait fendre la silence fantomatique, assurément celle qu’il venait de passer aux côtés de Salem, et même la précédente, faisait figure d’idylle parfaite, comme il ne s’en trouvait guère que dans les églogues classiques.

Bien sûr, de temps à autre, le jeune homme remisait sa clairvoyance et son sens des responsabilités pour retrouver un groupe d’amis, mais les soirées à discuter et refaire le monde n’étaient pas aussi confortables et reposantes que de se blottir un peu maladivement sous la couette dans le petit studio et il y avait dans cette banalité quelque chose qui charmait Adam.

Plus que charmé, même, il était soulagé — rassuré — comme si le monde s’était enfin décidé à mettre sur son chemin des événements qui ne fussent ni horribles ni fades, pour le convaincre qu’il existait effectivement un entre-deux (cela que l’on appelait la vie), que ses souvenirs d’enfance, ses souvenirs d’avant la mutation, ne lui permettaient plus guère de saisir désormais, comme le temps les éloignait chaque jour un peu plus.

Par réflexe, Adam secoua la tête quand Salem lui demanda s’il voulait partir et, songeant que l’obscurité cachait peut-être son geste et qu’il était nécessaire sans doute de se faire un peu plus explicite, ou ne songeant à rien de tout cela, il serra un peu plus son ami contre lui et, murmurant toujours, de crainte de briser la fragile quiétude de l’instant, répondit :


— Dis pas d’bêtises. T’as rien gâché.

Et l’affection naissante et sans cesse grandissante qu’il éprouvait Salem n’eût-elle pas parlé que la simple raison lui eût soufflé les mêmes mots. Si la soirée avait dérapé, Adam ne pouvait s’en prendre qu’à lui-même et à sa fierté mal placée — Salem, décidément, n’avait cherché qu’à le distraire puis à le soigner.

Sa réaction était en réalité tout à fait exagérée et Adam comprenait mal comment son camarade pouvait craindre ainsi qu’il lui fît le moindre reproche. Son sens aiguisé de la psychologie lui laissait penser qu’il y avait dans cette peur qu’il partît, dans cette peur que ce fût de sa faute, quelque chose de plus grave et de plus profond que la déconvenue de cette seule soirée.

Mais Adam était trop fatigué pour élaborer des hypothèses et analyser le comportement de l’adolescent, et puis il n’avait guère envie que sa raison se remît en marche et rompît la douceur de plus en plus somnolente dans laquelle il était en train de glisser peu à peu. Dormir lui paraissait une excellente idée — un quart d’heure, une heure ou deux, contre Salem, et puis il réfléchirait plus tard.

Et soudain il n’eut plus du tout sommeil. Son esprit et son corps étaient parfaitement réveillés — frappés de stupeur et d’hébétude, sans doute, mais réveillés, cela ne faisait aucun doute. Une sensation qu’il n’avait plus sentie depuis de (trop) nombreux mois avait dissipé la brume qui s’était essayée à envelopper ses pensées. Et, pour une fois, le devin n’avait rien vu venir.

La fatigue. Un instant devenu parfaitement crétin, Adam s’interrogea en toute bonne foi : était-ce vraiment la fatigue ? Un peu de lucidité parvint à se frayer un chemin dans les lambeaux de son esprit vagabond. On n’embrassait pas les gens par fatigue. Et comme les choses agréables se persuadent aisément, le jeune homme décida que des motivations un peu plus solides avaient guidé l’acte de Salem. Et il se sentit ravi — terriblement intimidé, certes — mais ravi.

Mais la couette lui parlait et il fallait se tirer de ses songes — car c’était à lui d’agir désormais, même s’il n’était pas certain de la marche à suivre. Il avait sérieusement perdu la main dans le domaine des relations personnelles et ne l’avait d’ailleurs jamais vraiment eue — il se sentait exposé et fragile, mais une chose était certaine : il ne pouvait pas laisser imaginer à Salem qu’il lui tînt la moindre rigueur de son geste.

Adam se racla la gorge pour s’accorder un petit délai et d’une voix un peu incertaine répondit :


— Non mais, j’suis pas sûr d’être en état de conduire.

Stricte vérité, après tout ! Et puis il pouvait se faire tomber un dictionnaire sur le pied, au cas où, pour s’accorder une excuse supplémentaire. Bon, la première étape était franchie. La seconde était moins évidente, mais à cœur vaillant, rien d’impossible. Timidement, Adam s’allongea à son tour, souleva la couette vint se glisser contre le dos de Salem. Il passa l’un de ses bras sous le cou du jeune homme pour le refermer sur son torse et posa son autre main sur la taille de son compagnon.

— …et puis j’ai encore un peu froid…

Sa voix était très loin d’avoir les accents d’assurance malicieuse des séducteurs habitués à ce genre d’association et, à bien des égards, même s’il avait connu d’autres garçons, il n’était pas plus assuré que Salem. Il n’avait pas même d’espoirs et de rêves très précis pour se guider, comme il s’était toujours interdit d’imaginer précisément combien sa vie serait plus douce en bonne compagnie.

Il ne désirait pas précipiter les choses du reste et cette simple étreinte, toute innocente qu’elle fût, était déjà une grande satisfaction. L’Asiatique tendit le cou pour déposer un baiser sur la nuque de Salem, avant de murmurer à son oreille.


— Tu devrais se reposer. On devrait se reposer.

Adam attira un peu plus Salem contre lui.

— J’pars pas. J’suis là. A ton réveil, tu pourras m’raconter les histoires de Batman. J’comprends mieux quand c’est quelqu’un qui me raconte.

Et il posa à son tour sa tête sur l’oreiller, laissant son souffle passer sur la nuque de Salem.

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Salem Cordova

Salem Cordova
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MessageSujet: Re: Feinte, contre-attaque et... panier ! [Fini]   Feinte, contre-attaque et... panier ! [Fini] EmptySam 29 Sep - 17:54

Salem s'attendait au pire, d'autant plus qu'en se mettant sous la couette et dos à Adam, il n'était plus en mesure d'obtenir la moindre information visuelle à son sujet. Une situation assez inconfortable pour lui, qui avait besoin d'images pour se situer, mais il n'osa pas relever la tête. Heureusement, Adam ne le laissa pas baigner dans l'incertitude trop longtemps.

Il ne partait pas, Salem s'autorisa à respirer à nouveau. Alors son geste ne lui avait pas donné envie de fuir au loin, ou alors il pensait qu'il avait agi par fatigue, mais dans ce cas-là ce serait vraiment un crétin quand même. La suite le conforta dans l'idée qu'Adam n'était pas un crétin, il le laissa le prendre contre lui et son cœur s'emballa tellement qu'il se demanda s'il arriverait à fermer l’œil dans une pareille position. Peu importe, en restant éveillé il pourrait profiter de tout ça seconde après seconde, ce n'était pas plus mal.

Un sourire s'étira sur ses lèvres lorsqu'il sentit le baiser d'Adam dans sa nuque, son stress redescendit, chassé par une béatitude qu'il n'aurait pas attendu d'un si petit geste, il était désormais comblé. Cette soirée n'était pas parfaite, elle était plus-que-parfaite, comme dans le Bescherelle. Il n'aurait rien changé, pas une seule seconde, car, tout étant fait pour une fin, tout est nécessairement pour la meilleure fin. Oui, c'était certain - et pas de lui - tout ça avait valu la peine, il faudra qu'il remercie Brad.

Se reposer, quelle excellente idée, il hocha la tête pour ne rien gâcher en ouvrant la bouche et posa son bras contre celui d'Adam posé sur sa poitrine pour lui attraper la main. Il ne partait pas, il était là et il le serait encore à son réveil, tout était au mieux.

« Je te raconterais celle de Nightwing, Batman, il est un peu relou et paraît que son prochain film est nul. »

Ce n'est pas parce que Salem était en pleine béatitude qu'il en avait oublié ses classiques. Mais demain était un autre jour, il n'avait pas envie d'y penser, il se laissa plutôt aller contre lui, laissant le sommeil l'envahir. Et avec les émotions de la soirée, il ne lui fallut pas bien longtemps pour y céder.
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MessageSujet: Re: Feinte, contre-attaque et... panier ! [Fini]   Feinte, contre-attaque et... panier ! [Fini] Empty

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