-50%
Le deal à ne pas rater :
-50% Baskets Nike Air Huarache Runner
69.99 € 139.99 €
Voir le deal

Partagez | 
 

 Arcadie (Ivan)

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Ulysses Winford

Ulysses Winford
Mutant de niveau 1

Nombre de messages : 107
Date d'inscription : 28/01/2013
Localisation : New York
Age du personnage : 24 ans
Pouvoirs : Beauté surnaturelle / Charme hypnotique
Profession : Secrétaire de presse (Parti Démocrate) / Consultant (C.I.A.)
Points de rp : 113

Arcadie (Ivan) Vide
MessageSujet: Arcadie (Ivan)   Arcadie (Ivan) EmptyVen 23 Aoû - 20:59



***

Trois ans auparavant — Domaine Winford — État de New York

L’eau du lac était enveloppée de brume.

— Votre père m’avait emmenée chasser ici, une fois. C’était il y a bien longtemps.

Ulysses quitta un instant le lac des yeux.

— Félicitations pour vos diplômes.
— Merci.
— Vous avez trouvé un emploi au Congrès, c’est ça ?
— Il semblerait.

Le cri d’un oiseau, au loin, brisa le silence.

— Nous aimerions vous faire une autre proposition.

***

De nos jours — Domaine Winford — État de New York

Le domaine Winford s’étendait sur des centaines d’hectares : il y avait la forêt, il y avait la montagne, il y avait le lac et l’exploitation agricole. L’immense corps de logis, comme une maison de maître, dominait, au cœur d’une enclave d’arbres, les autres bâtiments : les étables, les granges, les maisons pour les domestiques qui travaillent en permanence sur le domaine. Il fallait conduire pendant dix minutes encore, passées les grilles étroitement surveillées, pour arriver aux bâtiments eux-mêmes.

Dans le passé, le domaine avait été plus animé. Du vivant d’Augustus II, le père d’Ulysses Winford, une partie de la famille vivait encore dans la maison principale. Mais les Winford avaient été décimés : Ulysses était le dernier survivant de sa génération et il n’y avait pas d’apparence qu’il eût lui-même une descendance. Sa mère évitait de revenir sur les terres où elle avait vu grandir ses enfants, de peur de réveiller la douleur de leur mort. Seul Ulysses venait encore, de temps à autre, se promener seul dans l’immensité de cette nature encore sauvage.

Le domaine était habité encore par une dizaine d’employés : une gouvernante tenait la maison, on s’occupait des étables, des animaux, de l’exploitation, de l’entretien. Beaucoup d’entre eux étaient avec la famille Winford de longue date et ils avaient vu grandir Ulysses. Ils l’avaient vu changer. Alors quand, la veille, le jeune homme était descendu de sa voiture, il avait été accueilli comme un enfant choyé : la gouvernante l’avait gavé de tartines de confiture et le garde-chasse avait tenu à lui montrer l’excellente santé de tous les chevaux.

Naturellement, quand Ulysses avait prévenu que, le lendemain, son compagnon viendrait le rejoindre, les plus vieux des employés avaient échangé quelques regards inquiets. Les difficultés du jeune Winford en matière de relations sentimentales étaient bien connues. On n’en parlait pas, mais on s’inquiétait. Tous savaient qu’il avait connu de sombres profondeurs et, comme une famille, tous souhaitaient le protéger contre de nouvelles déconvenues.

Le soir, Mrs. Oakend, la gouvernante, qui s’était faite aussi cuisinière depuis bien longtemps, en tournant et retournant la pâte à tarte sur le plan de travail, entreprit de vérifier le pedigree de celui qui se permettait de s’inviter dans la vie de son Lys.


— Et ses parents, qu’est-ce qu’ils font, dans la vie ?

Les coudes sur la table, le menton dans les mains, Ulysses regardait la farine voler.

— Ils gèrent des ports.
— C’est une bonne situation, ça ?
— J’ai une bonne situation, Bonnie.
— Tu fais surtout trop confiance aux gens.

Ulysses attrapa une groseille pour la manger.

— T-t-t. Tu ne vas rien avaler au dîner après.

Le jeune homme esquissa un sourire.

— Et ton Ivan, là. Il n’est pas Américain ?
— Suédois.
— Hmmm…

Tout de même, ce n’était pas comme si c’était un bon gars du Massachussetts.

— Et il fait quoi dans la vie ?
— Il soigne les animaux.

Cette information parut beaucoup rassurer cette fille de paysans. Bonnie Oakend murmura donc à ses groseilles :

— Ah bien, bien, c’est déjà ça.

***

Le lendemain, lorsque la voiture d’Ivan, après avoir passé les grilles, se rangea devant le manoir, une femme aux formes généreuses, d’une cinquantaine d’années, descendit les marches du perron précipitamment, en s’essuyant les mains dans son tablier. Elle considéra un instant Ivan de la tête aux pieds.

— Je suis Mrs. Oakend. La gouvernante. Ly… Monsieur Winford est avec le garde-chasse. On… Nous avons eu des problèmes d’éboulement et, comme on ne vous attendait pas si tôt, Monsieur est parti jeter un œil.

Puis, en se souvenant qu’Ivan était suédois, elle se mit à parler plus fort et à bien détacher les mots :

— Est-ce que vous me comprenez ?
Revenir en haut Aller en bas
Ivan Strömberg

Ivan Strömberg


Nombre de messages : 57
Date d'inscription : 28/01/2013
Localisation : L'Aquarium, ou un obscur groupement écologiste
Clan : neutre
Age du personnage : 21 ans
Pouvoirs : Osmose animale
Profession : Étudiant en biologie, spécialisé en hydrobiologie
et ichtyologie
Points de rp : 60

Arcadie (Ivan) Vide
MessageSujet: Re: Arcadie (Ivan)   Arcadie (Ivan) EmptyMar 27 Aoû - 21:12

Assis sur un très large canapé de cuir noir corbeau, Ivan n'en menait pas large, il regardait alternativement sa tasse de thé, les tableaux bizarres dans le style Miro accrochés aux murs, les meubles tous noirs, blanc et carrés, tout, en fait, pourvu qu'il évite le regard du type assis en face de lui. Neil Strömberg, représentant us de Strömberg-CETE était un homme d'une cinquantaine d'années avec qui on ne plaisantait pas. Tout particulièrement parce qu'il avait sa propre conception de l'humour, par exemple, là, il s'amusait comme un fou, il n'avait pas l'ombre d'un sourire, mais traumatiser son neveu le mettait toujours de bonne humeur, et Ivan méritait bien une petite correction.

« Je savais que tu finirais par venir me supplier. »
« Je ne te supplies pas, j'aurais juste besoin du chauffeur que j'avais… »
« Celui que j'avais, moi, mis à ta disposition, et que tu as congédié, ainsi que la gouvernante, le jardinier, le type qui devait s'occuper de tes… bestioles… »
« Des poissons. »
« Tu les as tous virés sans même me prévenir, tu es parti te planquer dans ce quartier immonde où l'on peut certainement se faire trancher la gorge à toute heure. »
« Se faire trancher la gorge à Greenwich ? »
« Et maintenant, regarde-toi, à venir pleurer pour… »
« Je n'aurais pas dû venir ici. »
« Non, non, reste-la. »

Ivan semblait sur le point de se lever, mais s'immobilisa en entendant son oncle. Il avait ce genre de discussions familiale en horreur, parce que dans tous les cas, quoiqu'il fasse, quoiqu'il dise, il avait toujours tord. Au yeux de tous ses proches, le jeune homme passait pour un irréductible rêveur écologiste qui n'avait absolument pas le sens des réalités, et inutile d'espérer se défendre en parlant de l'importance vitale de la protection des milieux marins à la bande d'industriels qui l'avait vu grandir, ils s'en moquaient tous complètement. L'air renfrogné, Ivan replongea les yeux dans sa tasse.

« Et je peux savoir pourquoi tu as soudainement besoin d'un chauffeur ? La politesse discutable des taxis new-yorkais t'as lassé ? »
« Je vais chez un ami ce week-end et c'est… un peu loin. C'est même loin de la gare la plus proche que j'ai pu trouver. »
« Un ami, hein, c'est donc un garçon cette fois… Vivement que ça te passe, ça aussi. Son nom ? »
« Ulysses. »
« Son nom, Ivan, ne fais pas semblant de mal comprendre avec moi. »
« Err… Winford ? »
« Ropar högt… » [Bordel de merde, c'est pas moi qui suis vulgaire, c'est google trad]

***

Une énorme voiture noire s'arrêta devant la gigantesque demeure des Winford et un chauffeur en sortit prestement pour arracher la portière des mains d'Ivan qui avait déjà commencé à l'ouvrir. Le Suédois en sortit avec une moue agacée qui se mua rapidement en un sourire poli quand une dame vint l'accueillir. Fait notable, ce n'était vraisemblablement pas Ivan qui avait choisit sa tenue, les vêtements qu'il portait coûtaient un bras ou deux, et il ne paraissait vraiment pas à l'aise dedans. Est-ce que son oncle avait compris qu'il partait voir des grizzlis dans un ranch ? Ivan n'en était pas tout à fais certain. Après avoir tiré une énième fois sur son col, il tenta de paraître le plus naturel possible devant la gouvernante, même s'il avait l'impression de ressembler à un manchot.

« Oui, je comprends l'anglais, ne vous en faites pas. Rien de grave, j'espère ? »

Tandis qu'il parlait, le chauffeur sortit ses bagages, ce qui donna l'occasion à Nme Oakend de lui montrer sa chambre, et de lui faire découvrir une toute petite partie de la demeure. Ivan était fasciné, il ne pouvait s'empêcher à chaque instant d'imaginer un Ulysses gamin dans cet immense espace. Une image attendrissante au possible même s'il n'avait qu'une très vague idée de ce qu'avait pu être sa vie à l'époque.
Revenir en haut Aller en bas
Ulysses Winford

Ulysses Winford
Mutant de niveau 1

Nombre de messages : 107
Date d'inscription : 28/01/2013
Localisation : New York
Age du personnage : 24 ans
Pouvoirs : Beauté surnaturelle / Charme hypnotique
Profession : Secrétaire de presse (Parti Démocrate) / Consultant (C.I.A.)
Points de rp : 113

Arcadie (Ivan) Vide
MessageSujet: Re: Arcadie (Ivan)   Arcadie (Ivan) EmptyMar 27 Aoû - 21:40

Ce type-là s’occupait d’animaux ? Bonnie était un peu sceptique : il avait l’air de l’un de ces jeunes hommes coincés dont Ulysses avait été environné pendant toute sa jeunesse, lorsqu’elle allait le chercher dans l’un de ses pensionnats affreux. Pourtant, même si elle s’y perdait un peu dans les préférences et les aventures de son petit protégé qui n’était plus si petit que cela, elle eût mis sa main à couper que ses amoureux — comme elle disait, parfois — n’étaient d’ordinaire pas vraiment du genre fils à papa. Peut-être que l’angélique Ulysses rentrait finalement dans le rang.

— Par ici.

Bonnie pivota et entreprit de guider Ivan et son chauffeur dans la maison. La petite troupe pénétra donc dans un vestibule monumental qu’entourait un double escalier en marbre probablement capable d’accueillir un couple de mammouths. Bonnie se mit à graver les marches en donnant quelques indications sur la maison :

— Monsieur Winford m’a dit de vous installer dans la chambre maîtresse, c’est dans l’aile principale, au centre.

Derrière eux, le chauffeur haussa les sourcils. La chambre maîtresse, donc la chambre où dormait le maître des lieux — lui, jusque là, il avait compris que le petit Strömberg allait rendre visite à un ami de la famille, parce que Strömberg senior avait longtemps insisté sur la nécessité de faire une excellente impression à tous les Winford qu’il pourrait croiser sur son chemin. Il était chauffeur depuis assez longtemps pour savoir que ces réunions amicales tournaient généralement aux négociations financières. Mais manifestement, la nature de la relation qui unissait le neveu de son employeur à l’héritier Winford était loin d’être purement professionnelle.

Une fois en haut des escaliers, Bonnie engagea ses recrues dans un long couloir lambrissé, qui s’avéra être une galerie de portraits familiaux. Les peintures se succédaient, d’hommes et de femmes, avec de petites plaques qui en indiquaient les prénoms et les dates de naissance et de mort. Les Winford se succédaient avec les modes vestimentaires, des premières années du dix-huitième siècle, jusqu’à…


— Voilà bien sûr Monsieur Ulysses.

Le tableau d’Ulysses, après ceux de son père, de son frère, de sa sœur et de sa mère, les décès des trois premiers dument documentés, attendait à la fin de la galerie. Ulysses devait y avoir dix-sept ou dix-huit ans et, dans un costume-cravate britannique hors de prix, regardait, d’un air mélancolique, quelque chose au-delà du cadre. Il était splendide sur la peinture, mais elle était loin de lui rendre justice ; cette représentation non-photographique n’avait rien capté des effets de sa mutation et lui donnait un air curieusement vide, pour ceux qui le connaissaient.

Ce fut probablement la raison pour laquelle Bonnie s’en détourna pour ouvrir une porte à double-battant et révéler la « chambre » d’Ulysses. Qui se composait d’un immense salon entièrement garni de meuble d’époques, d’une salle de bain gigantesque et d’une estrade sur laquelle trônait un lit qui, pour n’être plus de première jeunesse, avait fière allure. L’ensemble avec une splendeur historique mais accueillante, toute en tissus, tentures, coussins et bois chaleureux.


— C’était pendant longtemps la chambre de Madame. Mais elle ne vient plus ici depuis…

Depuis la mort de son époux, qui avait quasi achevé sa famille, Agatha Winford n’avait plus remis les pieds dans la maison familiale. Bonnie haussa les épaules.

— Monsieur Ulysses est le véritable maître de Winford Hall, désormais, je suppose.

Et d’ailleurs, le galop de deux cheveux se fit bientôt entendre.

— Le voilà qui revient avec Robert. Je laisse Monsieur s’installer.

Bonnie se retira, abandonnant Ivan à son nouvel environnement, enveloppé dans plus de trois siècles d’histoire winfordienne. Mais la gouvernante ne s’était pas éclipsée depuis longtemps et le chauffeur n’avait pas fini de ranger les vêtements de son employeur (malgré son employeur lui-même) dans une armoire du seizième siècle, quand un Ulysses absolument radieux débarqua dans la chambre, avec des bottes de cavalier, un pantalon de toile épaisse et une chemise de bûcheron — ce qui, bien entendu, lui donnait un air terriblement sexy. Un sac poubelle aurait eu naturellement le même effet.

Le jeune homme s’arrêta brusquement dans son humaine cavalcade en tombant nez à nez avec son petit ami empingouiné. Il posa les yeux sur les chaussures bien cirées d’Ivan.


— Euh…

L’ambiance de Winford Hall était plutôt aux tenues fermières qu’aux tenues de soirée et l’on était très loin, ici, de l’appartement new-yorkais de l’oncle Strömberg. Les yeux d’Ulysses passèrent des chaussures au chauffeur, et l’Américain esquissa un sourire un peu moqueur.

— C’est bien, tu es venu préparé.

Ivan avait l’air de souffrir le martyre dans cette tenue qui lui ressemblait si peu. Ulysses, lui, avait l'air bien plus dans son élément, ici, qu'il ne l'était dans les rues de New York.

— Comme ça, on va pouvoir aller aux cocktails. Il y en a mardi prochain, dans la ville la plus proche. Si on part maintenant, on pourrait peut-être arriver à temps.

Il exagérait un peu, mais l’occasion était trop belle. Il reporta néanmoins son attention sur le chauffeur qui l’observait avec une admiration inconsciente depuis qu’il avait fait son apparition.

— On s’occupera de ça, merci. Demandez un café à Bonnie, avant de reprendre la route. Et puis, n’hésitez pas à vous reposer un peu.
— M-merci… Monsieur…

Le chauffeur zombifié parvint à se décoller du tapis importé de Perse lors d’une expédition en 1832 et laissa le couple seul à seul. Perspicace, Ulysses interrogea :

— Ton oncle n’a pas vu beaucoup de ranch dans sa vie d’industriel, hmm ?
Revenir en haut Aller en bas
Ivan Strömberg

Ivan Strömberg


Nombre de messages : 57
Date d'inscription : 28/01/2013
Localisation : L'Aquarium, ou un obscur groupement écologiste
Clan : neutre
Age du personnage : 21 ans
Pouvoirs : Osmose animale
Profession : Étudiant en biologie, spécialisé en hydrobiologie
et ichtyologie
Points de rp : 60

Arcadie (Ivan) Vide
MessageSujet: Re: Arcadie (Ivan)   Arcadie (Ivan) EmptyDim 1 Sep - 10:16

Ivan était fasciné par tout ce qu'il voyait, il ne pouvait pas s'empêcher de se dire rêveusement que s'il avait pu choisir, il aurait rêvé de passer son enfance dans un endroit comme celui-là – en y ajoutant quelques poissons par-ci par-là. Non seulement la demeure des Winford était digne des contes de fée, mais il y avait aussi l'immense terrain autour, et la longue histoire familiale qui se cachait dans chaque objet ou presque. Le Suédois observa avec un grand intérêt les peintures qui se succédaient dans le grand couloir où les entraîna la gouvernante, il avait un peu de mal à imaginer toutes ces générations se succédant dans ce même endroit, mais il faut avouer qu'il n'était pas vraiment familier de ce genre d'univers.

S'il fallait se fier uniquement à la demeure familiale, les Strömberg avaient opté pour une approche radicalement différente. Ivan avait grandit dans une demeure flambant neuve, très moderne, dans un quartier branché, bref, ici, il y avait du dépaysement. Les derniers tableaux étaient tout de même plus difficiles à regarder, ils venaient donner un côté beaucoup plus sombre à ce cadre enchanteur. Ivan regarda d'un air un peu mal à l'aise les défunts frère et sœur d'Ulysses, ainsi qu'Ulysses lui-même, dont le portrait lui donnait une impression dérangeante. Il entra finalement dans l'immense chambre, et sentit peu de temps après que deux chevaux arrivaient, un sourire se dessina sur son visage peu avant que Bonnie n'annonce le retour d'Ulysses.

« Merci, Madame. »

Une fois qu'elle fut partie, il tenta sans grande conviction de convaincre le chauffeur de son oncle qu'il pouvait ranger ses vêtements – et ouvrir sa portière – tout seul, mais il savait bien que c'était inutile. Les employés des Strömberg suivaient les directives de ceux qui les payaient, et leur servaient d'espions, au passage, il avait l'habitude. De toute façon, il eut bientôt l'esprit accaparé par tout autre chose, Ulysses qui courait vers lui dans une chemise flanelle, le jeune homme en resta bouche bée, et mit un peu de temps à comprendre de quoi il était question quand son ami lui parla d'être venu préparé. Ah oui, c'est vrai qu'il était toujours vêtu comme un as de pique, il baissa les yeux pour jeter un regard désespéré à sa tenue.

« J'ai bien peur que non, pourtant cela lui ferait du bien. Avec ma famille, cela se passe comme ça, toujours. Tu me permets ? »

Ivan avait à peine terminé de poser sa question que sa veste hors de prix tombait sur le lit, puis se furent les chaussures qu'il abandonna, avant de sortir sa chemise du pantalon et de défaire le bouton du haut – mauvais garçon – l'instant d'après il passait frénétiquement ses doigts dans ses cheveux pour en retirer toute la laque qui les maintenaient en place. Tout le beau travail de son oncle se retrouva donc presque entièrement réduit à néant en quelques secondes, Ivan se sentit revivre, c'est beaucoup plus rayonnant qu'il vint faire un câlin et une petite bise à son compagnon.

« La gouvernante a dit que vous aviez eu des problèmes, rien de grave ? Tu as l'air en pleine forme, en tout cas. Ah, et je veux tout visiter ! »

Le jeune homme aussi était tout heureux d'être là, le peu qu'il avait vu du royaume d'Ulysses le laissait déjà rêveur, il avait hâte d'explorer le reste de la maison et le vaste domaine. Surtout le vaste domaine, en fait, mine de rien, depuis qu'il vivait à New York il n'avait pas vraiment pris le temps de se promener dans la nature comme il le faisait en Suède. Cela faisait donc longtemps qu'il n'avait pas vu de grands espaces comme ceux qu'il avait observés depuis la fenêtre de la voiture. Il avait bien visité Central Park dans tous les sens, mais ce n'était quand même pas comparable, et il était en manque de nature sauvage.
Revenir en haut Aller en bas
Ulysses Winford

Ulysses Winford
Mutant de niveau 1

Nombre de messages : 107
Date d'inscription : 28/01/2013
Localisation : New York
Age du personnage : 24 ans
Pouvoirs : Beauté surnaturelle / Charme hypnotique
Profession : Secrétaire de presse (Parti Démocrate) / Consultant (C.I.A.)
Points de rp : 113

Arcadie (Ivan) Vide
MessageSujet: Re: Arcadie (Ivan)   Arcadie (Ivan) EmptyDim 1 Sep - 17:52

Ulysses permettait. Désormais, Ivan était à des milliers de kilomètres des maisons d’architectes contemporains dans les quartiers élégantes des grandes capitales et, surtout, à des milliers de kilomètres des réceptions arctiques dans les galeries à la mode de New York. Ce fut donc avec un sourire d’évidente satisfaction, entre autres émotions plus ou moins innocentes, que le maître des lieux observa son invité d’honneur se défaire des effets trop endimanchés imposés par un oncle tyrannique.

L’Américain réceptionna son Ivan débraillé en posant ses mains à la taille du jeune homme et en l’attirant contre lui — ils ne s’étaient pas vus, après tout, depuis vingt heures, et depuis quelque temps, Ulysses avait de plus en plus de mal à supporter l’absence d’Ivan. Et ce jour-là, alors que les lèvres du Suédois se posaient fugacement sur les siennes, il se sentait justement encore tout chose, encore tout impatient, et presque étonné, en fait, de l’avoir là contre lui, cet homme-ci.

Ulysses secoua la tête, tandis que ses mains parfaites se faufilaient sous la chemise d’Ivan pour se reposer à sa taille, mais sur sa peau.


— Non. Il y a eu des éboulements, mais c’est au nord, dans la forêt : il n’y a pas de pâtures à cet endroit, personne ne passe jamais, mais enfin, on surveille quand même le terrain, au cas où. Et puis tu sais, moi, je suis géographe : dès que je peux voir des cailloux, je suis content.

Cette passion pour l’environnement physique, et même la géologie, qui avait mûri en lui au cours de ses années d’université, n’était pas toujours très perméable à ceux qu’il rencontrait, particulièrement dans la ville de New York : observer les éboulements, les plissures d’une montagne, les roches au microscope, ce n’était pas, apparemment, le divertissement le plus couru de la saison, mais Ulysses, lui, était toujours ravi quand il retrouvait Winford Hall et que, tout autour des grands bâtiments, la nature plus ou moins habitée par leurs mains humaines avait continué à suivre son immuable existence.

D’un air tout à fait pensif, le mutant murmura :


— Tu es tellement magnifique…

En bas, à la cuisine, l’ambiance n’était pas aussi cordiale. Bonnie avait servi un café au chauffeur de l’oncle Strömberg et celui-ci, comptant bien profiter de la fameuse solidarité qui unissait les personnels de service, et prenant l’air de ne pas y toucher, avait demandé :

— Et le jeune, il est correct ?

Le rouleau à pâtisserie de Bonnie s’était arrêtée et la femme avait levé un regard méfiant, avant de corriger, d’un ton plein de reproches :

— Monsieur Winford ?

Le chauffeur hocha la tête. Ah, mais s’il croyait qu’il allait pouvoir lui faire dire du mal de Lys, qu’elle avait vu tout bébé et puis grandir, celui-là, il n’avait pas compris où il avait mis les pieds !

— Vous devriez peut-être partir. C’est bientôt la nuit, mieux vaut ne pas conduire trop tard.

Les lèvres d’Ulysses, en haut, libérèrent enfin celles d’Ivan, après un long, tendre et affectueux, très affectueux, vraiment très affectueux baiser.

— Je suis tellement content que tu sois là. On ira voir tout le domaine demain, mais ce soir, comme l’heure est déjà avancée, je te fais surtout visiter la maison, et puis les alentours. Et demain, on prendra de quoi manger à midi, et l’on passera toute la journée à l’extérieur, pour que tu puisses voir, un peu.

Quelques minutes plus tard, parce qu’il avait fallu qu’Ulysses de nouveau embrassât Ivan, les deux jeunes hommes descendaient les escaliers monumentaux, après avoir traversé la galerie de tableaux, assez vite d’ailleurs, parce qu’Ulysses, lui, ne leur accordait absolument aucun regard. Ils arrivèrent dans la cuisine alors que le chauffeur achevait sa tasse de café dans un silence de plomb.

— Monsieur Jensen allait partir…
— Si Monsieur Strömberg n’a plus besoin de moi…

C’était une question de pure formalité : le comportement d’Ivan n’était pas, sur la question, très équivoque. Le chauffeur parti, Bonnie fixait de nouveau Ivan, et ses cheveux ébouriffés, et ses lèvres encore rougies du baiser odysséen. Un grand couteau à la main, elle commença, avec beaucoup de protocole :

— J’espère que Monsieur aime les carottes. J’ai pensé préparer pour Monsieur Winford un…

Ulysses esquissa un sourire amusé avant de glisser :

— Il s’appelle Ivan, Bonnie.

Le visage de la gouvernante s’épanouit, elle planta son couteau dans le plan de travail avec une force toute campagnarde et s’exclama :

— Bien, bien, tant mieux.

Ulysses tourna le regard vers Ivan.

— C’est Bonnie, la fée de Winford Hall.

Rougissante de plaisir, Bonnie se mit à essuyer machinalement ses mains sur son tablier, en murmurant :

— Rho, la fée, la fée, c’est beaucoup dire…
— Si si. Et elle cuisine très bien.
— Il faut bien, Lys est tellement difficile…

L’intéressé haussa les épaules.

— En tout cas, tu as l’air bien heureux, tout à coup, Lys…

Cette fois-ci, l’intéressé rougit et jeta un regard à la dérobée à Ivan.

— C’est, euh, je suis content d’être là…
— Hmoui, c’est sans doute ça. Bon !

Bonnie attrapa une énorme miche de pain.

— Ivan, tu dois être affamé, après tout ce trajet. Mange donc des tartines, pour te remettre.

Bonnie fit volte-face vers la porte de cellier.

— Et il doit aussi me rester du fromage… Et des noix… Et peut-être un peu de mirabelles… Je vais vous faire un goûter, les garçons...
Revenir en haut Aller en bas
Ivan Strömberg

Ivan Strömberg


Nombre de messages : 57
Date d'inscription : 28/01/2013
Localisation : L'Aquarium, ou un obscur groupement écologiste
Clan : neutre
Age du personnage : 21 ans
Pouvoirs : Osmose animale
Profession : Étudiant en biologie, spécialisé en hydrobiologie
et ichtyologie
Points de rp : 60

Arcadie (Ivan) Vide
MessageSujet: Re: Arcadie (Ivan)   Arcadie (Ivan) EmptyDim 15 Sep - 14:27

Un fana de cailloux avec un fana de poissons, il y a vraiment des couples qui se sont bien trouvés, en ce bas-monde. Si Ivan – ainsi que la vaste majorité du commun des mortels – avait un peu de mal à imaginer ce qui pouvait plaire à Ulysses dans les strates des falaises, il eut un sourire en apprenant la secrète passion de son homme. C'était de loin préférable à un goût pour l'art contemporain à ses yeux. L'idée séduisante de parcourir les vastes étendues du domaine Winford, pour regarder les cailloux d'un côté et les empreintes de grizzli de l'autre lui traversa l'esprit un instant avant que les délicieux baisers d'Ulysses ne lui mettent le cerveau en pause.

Les yeux brillants et l'air un peu ailleurs, Ivan hocha la tête quand son compagnon lui proposa de pique-niquer le lendemain, et de s'en tenir pour l'instant à la visite de Winford Hall – qui semblait d'ailleurs assez monumental pour y faire un semblant de randonnée. Il était de toute façon un peu fatigué par son long voyage, autant que par la stressante présence de son oncle qui n'avait cessé de lui seriner les bonnes manières à avoir en société et toutes sortes d'autres conseils tout strömbergiens qu'Ivan s'était empressé d'oublier une fois dans la voiture. Inutile donc, de partir pour un trekking dans les contrées sauvages en pleine nuit.

« C'est parfait, moi aussi je suis content d'être venu. Tu es... radieux. »

Ivan eut un sourire ravi et détacha un instant ses yeux du visage de son homme pour le regarder encore une fois de haut en bas, avant d'ajouter avec un petit sourire.

« Demain, je te vole la chemise. »

Et s'il disait ça, ce n'était pas parce que son oncle ne lui avait pas permis de prendre le moindre sweater, c'était parce que, déjà, il aimait bien piquer les vêtements de ses compagnons en général – ce qu'il évitait de faire avec ses compagnes – mais qu'Ulysses portait généralement des choses trop coûteuses et élégantes pour qu'il ose le faire, et parce que parcourir la campagne américaine avec une chemise de bûcheron, c'était quand même plus excitant, ou exotique, diront nous pour éviter toute mauvaise interprétation. Il n'en faut pas beaucoup plus pour se croire dans le grand ouest, quand on est suédois.

C'est donc la tête pleine de clichés de vieux far west qu'Ivan suivit Ulysses et sa jolie tenue dans les couloirs, pour atteindre la cuisine. Il adressa à peine un regard à son chauffeur quand il partit, parce qu'à part quelques rares exceptions, il n'entretenait pas vraiment de relations particulière avec le personnel de sa famille, trop prompts à rapporter tout ce qu'ils entendaient à leur patron pour quelques pourboires, mais il eut un sourire amusé en voyant Ulysses se faire taquiner par sa gouvernante. Avant de secouer la tête quand elle parla d'aller chercher à manger.

« Oh non, ne vous dérangez pas, je n'ai pas si faim que cela. »

Donc il avait quand même un peu faim, effectivement, Bonnie ne sembla de toute façon pas prêter attention à ses réclamations et partit fouiner dans le cellier. Sagement, Ivan s'assit à la table et avoua.

« Elle est amusante. »

Parce que même la gouvernante la plus gentille qu'il ait connu n'avait pas été une campagnarde aux manières typiques de l'arrière-pays qui l'avait couvé comme son enfant. Rien que ça le dépaysait encore plus et suffisait à son ravissement. Et quand finalement Bonnie revint avec dix fois trop de nourriture pour eux deux, Ivan la regarda comme un gamin voyant arriver le père noël. Il avait l'étrange impression d'être ici chez lui, au bout d'à peine quelques minutes, alors qu'il s'était senti étranger à sa propre maison pendant des années. Oubliant sa retenue, Ivan se découpa quelques belles tranches de pain, qu'il tartina généreusement de confiture avant de répartir dessus une quantité non moins généreuse de cerneaux de noix, et de croquer dedans à pleines dents. Il mangea si goulûment que Bonnie eut un petit rire et adressa à Ulysses.

« Hey bien, qu'est-ce que ça aurait été s'il avait vraiment eut faim. »

Ivan se serait bien excusé, mais il avait la bouche pleine.
Revenir en haut Aller en bas
Ulysses Winford

Ulysses Winford
Mutant de niveau 1

Nombre de messages : 107
Date d'inscription : 28/01/2013
Localisation : New York
Age du personnage : 24 ans
Pouvoirs : Beauté surnaturelle / Charme hypnotique
Profession : Secrétaire de presse (Parti Démocrate) / Consultant (C.I.A.)
Points de rp : 113

Arcadie (Ivan) Vide
MessageSujet: Re: Arcadie (Ivan)   Arcadie (Ivan) EmptyDim 15 Sep - 14:58

Pas si faim que cela, elle savait très bien ce que ça voulait dire, elle, Bonnie, pour un garçon : elle en avait élevé deux à Winford Hall. Ivan avait besoin de manger. Elle revint donc avec un gros pain de campagne, qu’elle avait fait elle-même, les noix, récoltées dans le domaine, le fromage, produit dans une ferme voisine, et les confitures qui dataient de la dernière cueillette et sur les pots desquelles elle avait inscrit de sa plus belle écriture le nom des fruits qui les composaient. Puis elle recommença préparer le dîner.

Ulysses s’était assis à côté d’Ivan et se mit à le regarder manger, en picorant de temps à autre dans le bol où Bonnie avait versé les noix. Oui, il était heureux de retrouver Ivan et, d’une certaine façon, plus heureux qu’il ne s’y était attendu. Il se sentait même tout bizarre, en regardant ce petit (sans vouloir être vexant) Suédois avaler ses tartines goulument, comme s’il avait été privé de nourriture pendant des jours. L’Américain imaginait sans peine que l’oncle Strömberg avait dû conseiller à son neveu d’observer en toutes circonstances les manières de table.

Bonnie, elle, sifflotait des airs de comédies musicales qui n’étaient plus à l’affiche depuis au moins vingt ans, avant de glisser une remarque amusée.

— C’est qu’il oublie qu’il a faim. C’est un scientifique : il est distrait.

Ivan n’était pas tout à fait un scientifique, certes, du moins pas professionnellement — mais dans l’âme. Tout de même, Ulysses mentait à sa gouvernante, mais depuis très longtemps Bonnie avait renoncé à savoir précisément ce que certains Winford, et par conséquent certains de leurs invités, faisaient dans la vie : Winford Hall était aussi une maison de secrets, de secrets familiaux et de secrets nationaux, et elle avait appris à faire avec.

— Quand est-ce qu’on dîne, alors ?

Bonnie leva les yeux vers la massive horloge en chêne qui battait les secondes dans la cuisine.

— Dans trois heures, environ, c’est bon ?
— C’est parfait.

Ulysses attendit qu’Ivan eut fini une dernière tartine avant de se relever, de prendre son petit ami par la main et de décréter :

— Viens, je te fais visiter le rez-de-chaussée.

Ils étaient déjà sortis dans le couloir quand la voix de Bonnie les rattrapa depuis la cuisine :

— Et enlever vos chaussures si vous allez dans le petit salon !

Et, manifestement avec un réflexe bien rôdé, Ulysses répondit par dessus son épaule :

— Oui Bonnie !

Avant d’entraîner Ivan un peu plus loin, la main toujours dans la sienne, et d’ouvrir la première porte qui se présentait à eux. Ils pénétrèrent dans une vaste salle occupée essentiellement par une table pour le moins imposante, capable d’accueillir au moins vingt personnes. Elle était surplombée par un lustre en cristal. D’un côté de la salle, il y avait une cheminée, surmontée elle-même par un tableau champêtre qui d’un peintre du dix-huitième siècle.

— C’est la salle à manger de réception. Elle ne sert plus trop, maintenant, évidemment…

Derrière ce « évidemment », il y avait la même triste réalité que la galerie de tableaux qui menait à la chambre d’Ulysses : une famille dont la lignée principale s’était retrouvé, en deux décennies, réduite au seul maître des lieux — un maître rarement présent et qui, en tout cas, ne donnait pas de grandes réceptions. Ulysses ne s’attarda donc pas dans cette pièce et il entraîna Ivan pour la traverser, afin d’ouvrir une porte dans le mur du fond.

Ils entrèrent dans un salon : cinq ou six gros fauteuils en cuir, une bibliothèque avec quelques dizaines de livres et une table dans le fond. La moquette moelleuse et les tentures donnaient à la petite pièce une ambiance chaleureuse.

— Ça, c’est le fumoir. Avant, l’autre porte, à droite, était un boudoir, et évidemment les hommes allaient dans le fumoir après le repas et les femmes dans le boudoir, mais ma mère, tu penses bien, ça l’a rendu folle. Et puis les cigares, c’est sa passion à elle. Alors maintenant, on a deux boudoirs.

La description qu’Ulysses faisait de sa demeure, comme si tout allait de soi, avait quelque chose de presque surréaliste, tant la disposition des pièces de Winford Hall semblait sortie d’un autre monde, alors même que, de toute évidence, pour le jeune homme, elles avaient toutes leur familiarité particulière. Ulysses se laissa tomber dans l’un des imposants fauteuils avant d’attirer Ivan pour qu’il s’installât à cheval sur ses genoux — un usage auquel le fumoir de Winford Hall était vraisemblablement peu habitué.

Le jeune homme posa les mains sur la taille de son petit ami.

— Quand j’étais petit, je me demandais toujours ce qu’ils se disaient, ici. J’imaginais, je ne sais pas, des conspirations romanesques.

Une imagination à moitié vraie, puisqu’il était probable que des décisions fort importantes pour la Nation avaient été prises entre ces quatre murs.

— Dis, ça te convient, ici ? Je veux dire, tu ne trouves pas cela, je ne sais pas, inhospitalier ?

Ulysses hésita quelques secondes, avant d’avouer :

— Tu sais, tu es la première personne que j’invite ici, alors…

La première personne, cela voulait bien dire que c’était un honneur qu’Adam n’avait pas eu.

— Je ne sais pas, je crois que je suis un peu stressé.
Revenir en haut Aller en bas
Ivan Strömberg

Ivan Strömberg


Nombre de messages : 57
Date d'inscription : 28/01/2013
Localisation : L'Aquarium, ou un obscur groupement écologiste
Clan : neutre
Age du personnage : 21 ans
Pouvoirs : Osmose animale
Profession : Étudiant en biologie, spécialisé en hydrobiologie
et ichtyologie
Points de rp : 60

Arcadie (Ivan) Vide
MessageSujet: Re: Arcadie (Ivan)   Arcadie (Ivan) EmptyJeu 26 Sep - 19:30

Ivan jeta un coup d’œil à Ulysses quand il le qualifia de « scientifique » devant sa gouvernante, il ne lui avait vraisemblablement pas parlé de ses véritables occupations, ce qui n'était sans doutes pas plus mal. Sa bouche pleine à ras bord de pain et de confiture ne lui permit de toute façon pas de réagir sur la question. Quelques minutes après avoir ruiné tous les efforts qu'avaient pu faire son oncle pour qu'il se comporte comme un parfait petit bourge à Winford Hall, Ivan suivait Ulysses dans les couloirs du manoir, l'air toujours aussi ravi et admiratif devant tout ce qu'il voyait – notamment Ulysses dans une chemise en flanelle, c'est vraiment le détail esthétique le plus important.

En traversant l'immense salon, il se demanda s'il y avait eu un moment dans la vie de cette maison où toutes les chaises qui entouraient la table monumentale avaient été occupée. L'idée lui paraissait surréaliste, tant elle était une nouvelle fois en contradiction avec sa propre culture. Les Strömberg voyaient aussi beaucoup de monde, il se rappelait très nettement les vernissages et les réceptions d'un ennui mortel auquel il avait dû participer bien malgré lui dans son enfance. Mais chez lui, il y avait généralement plus d'employé que d'invités, même lors des plus grandes « fêtes ». Le fumoir aussi lui parût immense, même s'il y avait bien une pièce qui avait eu plus ou moins le même usage chez lui du temps de son grand-père.

Après avoir rapidement fait le tour du lieu et s'être retenu de toucher à la statuette d'un type à cheval posée dans un coin, parce qu'il y avait quand même un minimum de bonnes manières à tenir, Ivan s'assit bien volontiers sur les genoux de son compagnon. Ses doigts agrippèrent aussitôt la chemise et il lui fit un petit sourire, même s'il ne put s'empêcher de trouver la situation légèrement étrange dans un décor pareil. Mais si tout à Winford Hall était un peu exceptionnel pour lui – et pour au moins 95 % de l'humanité – il était loin de trouver l'endroit inhospitalier. Surtout, il n'en revenait pas d'apprendre qu'il était le premier qu'Ulysses invite dans le domaine Winford, c'était un honneur inattendu qui le fit légèrement rougir, car il n'y avait pas besoin d'être très observateur pour remarquer que cet endroit avait une grande importance.

« C'est très flatteur, je ne l'aurais pas imaginé. Tu n'as pas à te faire de soucis, j'aime beaucoup cet endroit, c'est... très différent de tout ce que j'ai connu, j'ai l'impression d'être le personnage d'un roman, ici. Ce n'est pas inhospitalier du tout, je te l'assure. »

Le personnage d'un roman, rien que ça, certain pnj de troisième catégorie ont de l'ambition, en ce bas-monde. En attendant d'avoir son propre roman, Ivan glissa ses mains derrière la nuque de son compagnon sans rien perdre de son sourire radieux.

« Tout de même, le premier ? J'ai vraiment de la chance, cela me fait quelque chose, mais je ne sais pas dire quoi. En tout cas, err… merci ? C'est un honneur ? Arrt, je sais vraiment pas. »

Oui, le Suédois avait un peu de mal à s'en remettre, et il se sentait tout bête, mais ce n'était pas comme s'il était le premier qu'Ulysses emmène faire un tour de grande roue, ou nager avec les requins – une activité de couples très saine, oui – il était le premier qu'il invitait dans la maison des Winford, là où il avait grandit, là où avaient vécu tous ses aïeux, ça avait quand même une signification assez forte, et même un côté solennel. Un peu comme rencontrer les parents, mais sans les parents, en somme.

Et pour Ivan il y avait là aussi quelque chose de nouveau, car, rappelons-le, et je sais que mon vénérable camarade adore ce genre de détails, rappelons-le, donc, notre Suédois, avec son indiscutable innocence – indiscutable, oui, parfaitement – avait une longue carrière amoureuse derrière lui. À croire que les Européens sont particulièrement sensibles aux charmes des nordistes paumés, et même si son palmarès était loin d'égaler celui de son ami, les histoires s'étaient multipliées sans qu'aucunes ne deviennent jamais vraiment sérieuses. Ulysses étaient le premier à le faire entrer dans un cadre plus ambitieux qu'une amourette entre deux avions.

Le petit problème, c'est qu'ils étaient quand même entre deux avions, au final.
Arf, monde cruel, pourquoi les choses sont-elles toujours compliquées et super intéressantes ? C'est sur cette question existentielle qu'Ivan prit une bonne inspiration – et pas mal de risques.

« Ulysses, nous devons discuter de quelque chose. Tu sais que je suis venu ici pour une mission... »

Il eut une seconde de réflexion.

« … qui n'est pas tellement scientifique. Mais enfin, nous n'avons pas encore discuté du fait que, quand mon enquête sera terminée, je suis censé rentrer chez moi... »

Son visage prit une expression douloureuse alors qu'il imaginait déjà Ulysses prenant la nouvelle de la pire des manières possibles, avec pertes et fracas.

« … à Stockholm. Ce n'est vraiment pas pour maintenant, bien sûr, mais c'est quelque chose auquel nous devons penser. »

Sa voix s'était faite de plus en plus faible à mesure qu'il parlait, elle fut réduite à un murmure quand il ajouta finalement.

« [color=orange]Je ne veux pas que cela s'arrête de cette façon. »

Parce que, n'en déplaise aux apparences, Ivan n'aimait pas enchaîner les histoires sans lendemain entre deux avions.
Revenir en haut Aller en bas
Ulysses Winford

Ulysses Winford
Mutant de niveau 1

Nombre de messages : 107
Date d'inscription : 28/01/2013
Localisation : New York
Age du personnage : 24 ans
Pouvoirs : Beauté surnaturelle / Charme hypnotique
Profession : Secrétaire de presse (Parti Démocrate) / Consultant (C.I.A.)
Points de rp : 113

Arcadie (Ivan) Vide
MessageSujet: Re: Arcadie (Ivan)   Arcadie (Ivan) EmptyJeu 26 Sep - 20:02

Ivan, le pervers psychopathe, installé sur les genoux de son compagnon, également pervers mais peu psychopathe, avait atteint un sommet de charme attendrissant en laissant affleurer ses émotions à l’idée d’être le premier des six cents (environ) amants et maîtresses d’Ulysses à franchir les portes majestueuses de Winford Hall et, par conséquent, le fumoir où des hommes très sérieux avaient longtemps discuté du destin de l’Union et où, présentement, l’héritier de cette longue tradition glissait ses mains sous le haut de son petit ami pour lui caresser le creux des reins.

Dans cette atmosphère solennelle et pas vraiment chaste, Ulysses perdit le sourire que la réaction de son Ivan à lui avait fait naître sur ses joues lorsque l’Ivan en question se fit soudainement sérieux — ce qu’il était toujours un peu, parce que, ceci dit sans vouloir vexer qui que ce fût, Ivan et la franche rigolade, ce n’était pas exactement une union nécessaire, mais cette fois-ci, l’Américain sentait bien qu’il y avait anguille sous roche.

La suite provoqua en lui des sentiments mêlés : d’un côté, il y avait dans le fait qu’Ivan vît cette séparation future comme un problème grave quelque chose d’extrêmement rassurant et flatteur, de l’autre, il y avait la dite séparation, tout simplement. Les mains d’Ulysses s’étaient arrêtées à la taille d’Ivan et le jeune homme parut préoccupé et pensif, pendant de longues secondes. De toute évidence, le problème était moins considérable pour eux que pour un autre couple : ce n’était pas exactement comme s’ils manquaient, l’un comme l’autre, de moyens pour se déplacer dans le vaste monde. Les difficultés étaient ailleurs.

— Ivan…

Ulysses regardait encore dans le vague et il avait un ton grave — ce qu’il était toujours un peu, parce que, ceci sans vouloir vexer qui que ce fût, Ulysses et la franche rigolade, ce n’était pas exactement une union nécessaire. C’était qu’Ulysses se sentait un tout petit peu coupable. Il se mordit donc la lèvre, comme toutes les personnes coupables, avant de jeter un regard un peu anxieux à Ivan, puis de commencer :

— En fait, je t’ai invité ici pour qu’on parle de quelque chose, aussi, de quelque chose dans ce goût-là, pour qu’on parle, hm… Loin des oreilles indiscrètes.

Naturellement, depuis qu’il vivait avec Ivan — mais ce n’était pas depuis très longtemps — Ulysses profitait de l’absence de son petit ami pour faire le ménage à sa manière dans la jungle qui leur servait de maisons : il faisait la chasse aux microphones. Mais on n’était jamais trop prudent.

— On n’a jamais parlé très clairement de mon métier. Je ne parle pas de la politique, je parle du reste. Mais c’est… Enfin, j’ai supposé que c’était clair, même implicitement. Tu sais, l’Agence. La C.I.A. J’ai travaillé pour l’Agence depuis le début de mes études et quelques années après. C’est, disons, ma carrière principale. Et je l’ai quittée…

Il laissa échapper un soupir.

— Pour diverses raisons. Mais récemment, après ma mission au Koweit, tu sais, celle où je suis rentré…

Il haussa les épaules. Inutile de donner des précisions : Ivan savait très bien à quel épisode catastrophique il faisait allusion, même sans en connaître tous les détails.

— Bref. L’Agence m’a demandé de revenir. De devenir analyste en chef, d’une section. Et parfois analyste de terrain. Quelque chose à temps plein, je veux dire. Quelque chose de… d’important. Pour le pays.

Cette phrase résonnait un peu plus clairement dans Winford Hall qu’ailleurs : le domaine tout entier donnait au comportement d’Ulysses, à l’égard de la politique, à l’égard des services secrets, une profondeur toute nouvelle. Et si Ulysses était convaincu par des générations de Winford que l’intérêt suprême de l’État passait bien avant son bonheur personnel, il s’était déjà senti coupable en acceptant ce poste, à cause d’Ivan, parce qu’il allait susciter chez son ami d’affreuses inquiétudes pour sa propre sécurité. Maintenant qu’il savait qu’Ivan voulait repartir en Suède, les choses étaient pires encore.

— J’ai accepté et… Et je sais que tu n’aurais sans doute pas été d’accord, et je sais que j’aurais dû t’en parler, mais c’est… Compliqué. Pour moi. De dire non. Parce que… Parce qu’on devrait prendre les décisions à deux. Tu sais, naïvement, j’ai toujours pensé que tu resterais toujours ici, aux États-Unis, mais je m’en rends compte, c’était égocentrique de ma part : tu as ta vie, tu as ton pays…

Décidément, le pays, c’était important chez les Winford.

— …et tu as ta famille, là-bas, en Suède.

Puisqu’ils parlaient de choses graves, Ulysses avait fini par retirer ses mains du corps d’Ivan. Ses yeux, eux, étaient maintenant posés dans ceux de son amant.

— Mais je ne veux pas te perdre. Je veux… Être avec toi, maintenant, toujours. J’ai besoin de toi, j’ai, j’ai…

Ulysses était en train de triturer nerveusement l’accoudoir gauche de son fauteuil. Il baissa une seconde les yeux, sourit dans le vide.

— Tu sais, je crois, enfin, plutôt, oui, je suis sûr que… que…

L’Américain releva courageusement les yeux pour achever :

— … je suis amoureux de toi.
Revenir en haut Aller en bas

Contenu sponsorisé



Arcadie (Ivan) Vide
MessageSujet: Re: Arcadie (Ivan)   Arcadie (Ivan) Empty

Revenir en haut Aller en bas
 

Arcadie (Ivan)

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
X-Men Extended :: HORS VILLE :: Ailleurs :: Les montagnes-