Parce qu'on ne peut pas fuir constamment... - PV Ororo - (recrutement)

Nombre de messages · **Abbie Slow** Mutante de niveau 3

Parce qu'on ne peut pas fuir constamment...
- PV Ororo [Recrutement] -

Un son, une image, un souvenir, et tout défilait plus vite dans son esprit quand le soleil apparaissait par dessus la montagne qui leur tournait le dos, dans le flanc arrière de leur petit ranch perdu au milieu de nulle part , dans la fin des Rocheuses , en Alaska. Un endroit où personne ne venait jamais mettre les pieds, à plus de cent kilomètres de l'hopital le plus proche et à plus d'une heure de route en voiture du premier patelin, qui frôlait la mer glaciale . Ici, on oubliait tout , jusqu'à peut être qui on était , ce qu'on faisait ici , pourquoi on s'y cachait , et son rôle dans ce monde. Nous avons tous un rôle, si si , aussi petit soit-il , il ne faut jamais le dénigrer. Mais Abbie était bien loin de cet absolu , loin de se préoccuper de si oui ou non il se cassait la gueule ce fameux monde, parce qu'au fond, elle le savait bien, mais n'avait pas envie d'y participer, pas envie d'aggraver les choses ... pas envie d'y mettre une touche de "miss Slow j'éventre les surfaces" pour gueuler toute sa souffrance intérieure. Elle préférait intérioriser, même si ses yeux la trahissait. Alors pour se faire oublier, elle essayait de se consacrer à ses recherches... Tout un bureau caché de tous et sécurisé avec des anciens moyens. Le meilleure informaticien n'y trouveraient rien... Ce n'était pas sous forme informatique... En gros , aux yeux du monde, hormis ceux qui avaient entendu parler d'elle, personne ne savait qui était cette paumée, qui vivait dans une ferme pourrie et désuée, avec un vieux fou qui parlait aux animaux et qui frappait les gens à coup de canne rongée par les mites.

Et c'était pas plus mal. Assise sur le bord d'un petit ruisseau qui s'écoulait à coté de la baraque principale aux airs de vieux chalet en bois brut, elle avait plongé ses pieds dans l'eau froide, après avoir ôté ses bottes brunes et remonté son jean sur ses mollets pâles. Ce son...L'eau... Le plus beau du monde. Celui qui régulait l'afflux nerveux qui lui excitait la tête , les muscles, les nerfs, et son implacable capacité à tout envoyer balader. Depuis le temps qu'elle encaissait , il y aurait tôt ou tard un moment où elle devrait exploser aux risques et périls des autres ... Alors de temps en temps depuis des mois, elle allait s'exercer dans les hauts de ces montagnes, là où personne ne va jamais. Des pics que seuls les dingues connaissent , et que peu de gens affrontent. Tant de gens y sont morts en jouant les Yankee. Elle, elle les connait depuis tellement longtemps. Elle y chasse aussi , passionnée de tir à l'arc de chasse, et puis c'est plus rapide de tuer du gibier que de se taper 200 km aller retour pour revenir avec trois paquets de steak surgelés hors de prix. Là il suffisait de se servir. Le vieux lui avait tout appris. Aujourd'hui, il était incapable de chasser, alors elle s'y collait et aimait. C'était une des choses qui la défoulait.

Un des derniers vieux chevaux qui leur restait de leur élevage d'antan vint frotter son nez poilu comme le menton du vieux Rodolph qui devait encore dormir. Son épaule sentit le contact à travers son pull beige , et Abbie sourit légèrement en montant une main en arrière sur le chanfrein du gros mâle tout balourd, comme une caresse triste d'un matin frais mais agréable. Tout était si calme ici .... Ses pupilles ne quittaient pas les flots lents du ruisseaux qui contournaient doucement la maison, et finissant par passer sous une partie sur pilotis pour accélérer sa course dans l'aval du terrain. Il finissant dans la Taiga quelques mètres plus bas. Pas besoin de clôture ici. Avec le temps, les lieux étaient à eux , et l'état ne s'en plaignait pas, puisqu'ils entretenaient bien au delà de leur propriété. Depuis quelques temps, Abbie commençait à sentir le lourd poids de la solitude agrémenter d'une culpabilité étouffante. Bien plus que d'habitude. Et quand le vieux allait mourir, il se passerait quoi? Pour le moment , elle l'avait comme compagnie, et il la faisait souvent rire d'ailleurs, mais après...? Cette question commençait à la ronger sérieusement ... Elle avait trente cinq ans maintenant... Et à quoi se résumait sa vie ...? Pas grand chose... Des projets en cours, une multitude de connaissances, des envies, des questions, mais elle restait là , terrer, comme une ermite. Elle aimait être ici . C'était certain , mais est-ce que c'était ça vivre ? Est-ce qu'elle allait supporter de vivre seule ...? Est-ce qu'elle allait accepter de n'être rien pour personne ? De ne pas pouvoir satisfaire son altruisme démesuré ? De ne pas pouvoir faire vivre son coté humain , son besoin des autres, besoin de leurs sourires, de les entendre.... ? C'est vrai qu'elle avait souffert. Ils avaient fait sa perte... Mais ... Est-ce qu'on peut passer sa vie à fuir... Elle aurait voulu avoir une éternité pour y penser... Oui mais elle ne l'avait pas.

Il était 9h36 un truc du genre, l'horloge sur le mur de l'entrée, visible d'ici n'était pas trop à l'heure, mais à dix minutes près , elle l'était. Elle n'avait dormi que quatre heures. Encore une nuit d'insomnies et remords, où son ventre se tordait de songes malsains... Encore une journée qui allait être longue... Et la seule chose qu'elle voyait pour le moment , c'était l'eau froide , toute droit venue des neiges du printemps qui fondaient , qui s'enroulait autour de ses chevilles pour lui soulager une utilisation abusive de pouvoir la veille, un défoulement... C'était ce qui arrivait quand elle n'en pouvait plus moralement. Alors aujourd'hui , elle n'était pas en forme pour se battre...

Nombre de messages · **Ororo Munroe** Mutante de niveau 3

Voilà plusieurs jours que je me prenais la tête sur cette histoire d'enlèvement et sur les morts qui en avait résulté. Il fallait dire que le retour des X-Men se faisait en fanfare, entre l'intervention avec Scott et maintenant ça ! J'avais l'impression que tout m'échappait. Il fallait aussi dire que je n'étais pas des plus calme et sereine ces derniers temps, ce qui n'arrangeait rien à tout ça. Mes nuits n'étaient qu'une succession de cauchemars alors que je tentais par tous les moyens de ne pas rêver. Si vous trouvez la solution d'ailleurs, donnez-la moi. Enfin, toujours était-il que j'avais un grand besoin d'aller me changer les idées parce que sinon je sentais que j'allais péter un cable et déjà que je devais prendre sur moi pour que n'ayons pas que des orages à l'Institut, là ce ne serait même plus la peine de penser au beau temps.

Je retombais alors sur un très ancien dossier -enfin très, tout était relatif- qui s'il avait été papier, il aurait surement pris les toiles d'araignées tellement il était perdu et n'avait pas été ouvert depuis longtemps. C'est d'ailleurs ça qui m'avait poussé à l'ouvrir et à me plonger dedans. Il contenait des informations des plus intéressantes sur une mutante qui semblait vivre en Alaska et qui avait un pouvoir peu commun. C'était surement Charles qui avait essayé de la contacter au vu des précisions apportées et de la méthode avec laquelle tout était en ordre. Je me plongeais donc dans la lecture et ce que je lis me permis d'en apprendre plus sur elle. Quelques recherches plus tard me permirent de voir qu'elle n'avait apparemment pas déménagé, ce qui ferait qu'elle devrait être facile à trouver. J'avais l'impression en lisant ce dossier qu'avec un peu de chance et de savoir faire je pourrais peut être réussir à la convaincre.

J'avais beau réfléchir plus longtemps, je savais déjà que je partais. Je réfléchissais déjà à ce que je pourrais bien mettre pour pouvoir affronter l'Alaska. Cela me tira un petit sourire, chose rare ces derniers temps. Je décidais alors de me préparer pour partir, notamment de m'assurer que quelqu'un prendrait en charge l'Institut en mon absence. Je laissais donc les rênes à Edward qui commençait à en avoir l'habitude et même si il y avait parfois certains événements que je n'aurais pas forcément laissé passer comme ça j'avais confiance en lui et ne doutais pas de sa capacité à le faire. C'est donc là-dessus que je préparais une valise légère et des vêtements chauds pour partir rapidement. J'avais déjà pris les billets d'avion -j'étais malheureusement obligée de le prendre, sinon j'allais passer plus de temps dans les transports qu'à chercher et convaincre Miss Slow de nous rejoindre.

C'est donc avec une certaine appréhension que je commençais la première partie de mon voyage. J'étais côté hublot pour essayer d'avoir l'illusion de ne pas être totalement enfermée. Heureusement le voyage ne dura pas trop longtemps, enfin suffisamment pour me mettre sur les nerfs à l'atterrissage. J'avais pris une chambre à l'hôtel pour la nuit, sachant que je ne serais pas en état de commencer le voyage en voiture de suite. Je devais être en forme pour la rencontrer et ne pas être une boule de nerfs prête à faire tomber le ciel sur nos tête. Ce changement d'air me faisait déjà du bien puisque je réussis à passer une nuit pas trop mouvementée, même si j'avais toujours des fragments de cet événement en tête.

Je pris donc le 4*4 que j'avais loué et pris la direction de l'endroit où s'était réfugiée la mutante. Cela me faisait quand même étrange de me dire que j'allais recruter quelqu'un, vanter les mérites de l'Institut à quelqu'un qui était plus vieux que moi. Ce qui était sur en tout cas c'était que plus vieille ou plus jeune, on tente toujours de recruter et de convaincre. C'est dans cet état d'esprit que j'arrivais à proximité de ma destination, dans une petite ville au pied des montagnes. C'était là ma destination et je savais que je ne pourrais pas m'y rendre comme ça. Donc je pris des informations et des cartes pour savoir comment y aller. Je vis ainsi qu'il y avait moyen de faire une partie du chemin en voiture et c'est là que je me félicitais d'avoir loué une voiture tout terrain. J'attaquais donc la dernière partie de ma recherche, finissant par arriver en fin de piste. Je devais finir le reste à pied, mais cela ne me dérangeait pas. J'étais sportive.

Je finis donc par arriver à destination, assez tôt finalement puisque j'étais partie très tôt ce matin histoire d'avoir au moins la journée pour discuter à défaut de pouvoir rester dormir. Je préférais être prévoyante. Je finis donc par arriver devant l'habitation qui ne payait pas de mine, mais je ne m'arrêtais pas à ça ! Il fallait dire que j'avais vu pire en Afrique. J'allais donc frapper à la porte tout en me découvrant, la marche m'avait donné chaud ! J'attendis qu'on m'ouvre et fus surprise de l'accueil qui m'était réservé. Je décidais d'enchaîner rapidement sur les raisons de ma venue avant qu'il n'arrive un accident.

- Je suis Ororo Munroe, je suis venue voir Mademoiselle Slow, pour lui parler de l'Institut Xavier.

Finalement ce recrutement allait être plus mouvementé que prévu ! J'attendis donc qu'elle se calme et décidais de parler plus avant des raisons de ma présence.

- Si je suis venue c'est pour vous proposer de nous rejoindre... Puis-je entrer ? Que nous en discutions calmement.

Je pensais qu'il serait plus facile de gagner sa confiance et la convaincre. A voir donc ce qui allait se passer et comment j'allais pouvoir m'y prendre avec elle.

Nombre de messages · **Abbie Slow** Mutante de niveau 3

Entre temps, Abbie avait quitté son ruisseau. L'eau fraîche ça fait du bien , mais pas à s'en réduire les orteils en gelée de pruneau. Ce fut avec un certain soulagement qu'elle enfila ses pieds dans une serviette chaude et s'assit au coin du feu . Les nuages semblaient presser à l'horizon. Le beau temps ne durait jamais assez ici. Mais elle aimait d'un coté , cela assurait sa tranquillité. Elle se fit un thé au citron , s'enfila un chale noir sur les épaules et s'assit les pieds au feu , sur le grand canapé du fond, ses chaussons au sol et souriante , elle s'enfonça le dos dans le dossier mou. Ce qu'on était bien ici...

Visiblement le destin semblait aller contre son bon vouloir depuis quelques jours, comme si la vie lui disait clairement qu'elle devait changer. Et une des preuves en fut que quelqu'un vint frapper à sa porte. Elle plissa les yeux sans bouger. Un égaré ? Cela arrivait souvent , il servait de gite aux promeneurs perdus ou aux chasseurs blessés. Le toc toc recommença , et elle finit par se lever , enfilant ses chaussons, le thé à la main et s'avança vers la porte. Elle ôta le premier loquet de bois, la chainette et ouvrit .

Premier contact , elle regarda de haut en bas l'intruse , le visage neutre , et poussa une de ses mèches qui lui genait la vue .

- Vous désirez ?

Quelque chose lui disait que cette jolie métisse n'était pas là par perdition , ni parce qu'elle s'était faite agressée par un ours ou un puma. Elle était en parfaite état et semblait savoir ce qu'elle cherchait . Et rien que l'entendre, Abbie comprit . Ce ressentiment qu'elle avait eu en ouvrant la porte. Elle savait que tôt ou tard , on se serait venu la chercher encore une fois. Sauf qu'à la différence des autres fois, elle se refusait de fuir encore et encore... C'était fini ça , elle n'avait plus le temps pour gâcher sa vie dans des voyages.

- Je sais qui vous êtes ... et j'avais rencontré le professeur il y a de cela ... 14 ans , je crois... J'étais trop jeune pour accepter la chose ...

La laisser entrer ou non ? D'un ce serait très malpoli de la laisser dehors après ce long chemin qu'elle avait fait , et certainement pas des plus agréables. Pas de voiture, elle avait du continuer à pieds la fin du chemin . Et de deux , elle était curieuse de voir ce qu'elle avait à lui dire . Sachant qu'il y avait 14 ans, elle était bien turbulente, et vivait avec Jack , donc le moment de recrutement n'était pas des plus adéquats. Elle ne contrôlait pas son pouvoir à cette époque et avait même refuser de l'utiliser. c'était peut être pour cette raison que Charles n'avait pas accepté , mais pendant quelques temps, il s'était inquiété de son sort , et puis... il était mort... Et sa solitude avait repris. Elle s'écarta de la porte , en espérant réagir moins violemment qu'à l'époque cette fois ci. Peut être que cette femme allait plus convaincante. Il n'en restait pas moins qu'Abbie attendait de bons arguments à sa véritable utilité , autre que celle d'être un simple pion de plus sur l'équipier parmi tant d'autres. Il y avait bien pire que d'être seul au milieu de nulle part , c'était d'être seul au milieu des autres. Elle la laissa refermer la porte derrière elle , calmement , même si une certaine nervosité était palpable.

- Vous n'avez pas conscience de qui vous voulez recruter. De toute ma vie je n'ai rencontré qu'une seule personne qui ait résisté à ma capacité. Les autres, je les ai gravement blessé ou tué... C'est pour ça que j'évite d'être parmi les autres... J'essaie de le maîtriser mais j'ai besoin d'un déchargement régulier... Et puis...

Elle se dirige vers la cuisine , changeant momentanément de sujet :

- Vous pouvez poser vos affaires près de l'entrée, nous verrons ce qu'il advient par la suite . Vous voulez boire quelque chose de chaud ? J'ai beau être réticente à la venue d'étranger, j'aime recevoir correctement les visiteurs.

Elle attendit une réponse , en cherchant une tasse digne de cette jeune femme .

- Je ne suis pas qu'un pouvoir malheureusement et je suis aussi recherché par d'autres groupes que votre institut pour mes travaux et mes recherches sur les mutants... Qu'est-ce qui vous fait croire que je puisse accepter de vous rejoindre?

Nombre de messages · **Ororo Munroe** Mutante de niveau 3

Je devais avouer que j'étais assez fatiguée par le voyage, mais je sentais que je touchais au but. Oh bien sur ça ne serait surement pas simple de la convaincre, mais le plus dur était fait ! Je n'avais plus qu'à trouver comment faire. C'était donc comme ça que je m'étais retrouvée devant sa porte en attendant qu'elle veuille m'ouvrir. Elle ne devait surement pas s'attendre à avoir de la visite dans ce coin perdu où elle vivait. Comment m'accueillerait-elle ? Là était toute la question. J'espérais que je n'avais pas fait tout ce voyage pour rien. Enfin, ça m'aurait au moins permis de me changer les idées et de changer d'air.

Elle finit par venir m'ouvrir et je lui offris un sourire chaleureux, pour bien commencer notre rencontre. Restait à savoir comment elle prendrait ma visite. J'avais sur mon dos une partie de mes affaires que je n'avais pas voulu laisser dans la voiture au risque de les perdre ou quoi que ce soit d'autre. Elle entra d'ailleurs dans le vif du sujet et je me présentais tout en expliquant en partie la raison de ma présence ici. Elle ne sembla pas plus surprise que cela, bien au contraire, elle semblait se douter que j'allais arriver. Elle parla de la visite du professeur, ce qui réveilla un peu ma douleur, mais j'arrivais à ne pas trop le laisser paraître.

- Oui, c'est à peu près ça... C'est d'ailleurs pour cette raison que je reviens maintenant.

14 ans... oui c'était ça, les gens changent en grandissant et mûrissant, je pensais justement qu'elle aurait pu changer d'avis à ce sujet et accepter de rejoindre les X-Men. Même si elle décidait de répondre par la négative, je n'avais pas l'intention de l'embêter plus, je respecterais son choix, même si je sentais qu'elle ferait une bonne partenaire. Ce serait dommage de la perdre. Elle accepta de me laisser entrer et m'expliqua les raisons qu'elle aurait de refuser ou celles qui pourraient me faire changer d'avis. J'écoutais avec attention sachant que toutes les informations qu'elle pourrait me donner me permettraient surement de la convaincre. Elle m'indiqua où poser mes affaires, ce que je fis avec plaisir, déchargeant mon dos de ce poids. Elle me proposa alors quelque chose à boire, signalant qu'elle savait recevoir à défaut d'aimer ça. Pour l'instant, elle se révélait très hospitalière.

- Je prendrais bien un café, merci.

Lors de ses dernières paroles, je me mis à réfléchir. Il était normal qu'elle intéresse d'autres groupes que les X-Men, surtout avec ses recherches, mais j'avais bon espoir de lui proposer quelque chose qui l'intéresserait. Je réfléchis à comment formuler mes idées pour la convaincre et finis par me lancer.

- Tout d'abord, personne ne considère une personne comme étant un pouvoir. Ca passerait plutôt comme un aspect de ce qu'il est, tout comme son caractère. Il serait très réducteur de dire qu'une personne n'est qu'un pouvoir. Chez nous, certes, nous sommes très tournés vers les pouvoirs, puisque nous essayons d'apprendre à nos élèves à contrôler leur pouvoir et à éviter de blesser les autres, mais ce n'est pas tout. Nous faisons aussi en sorte de leur donner les clés de la réussite à l'extérieur en leur offrant une scolarité suivie. Nous ne négligeons pas non plus l'aspect humain... Bien trop de mutants ont vécu des drames, des périodes traumatisantes, pour ne pas penser aussi à les guider de ce côté là aussi.

J'avais touché à peu près tout ce qui était dans l'école à proprement parlé, n'abordant pas tout de suite l'aspect réellement X-Men. Chaque chose en son temps...

- Pour ce qui est du contrôle des pouvoirs, nous avons une salle qui nous permet de nous entraîner sans mettre en danger les autres et qui s'adapte à ce qu'on veux avoir. Elle peut recréer tout ce qui est possible. Nous avons aussi un parc dans l'enceinte de l'école qui en déjà déjà vu pas mal et qui est très résistant.

Il le fallait bien ! Il était très souvent pris d'assaut par les élèves et professeur pour se détendre, mais parfois des pouvoirs échappaient à leur propriétaire...

- Sinon pourquoi est-ce que je pense que vous pourriez accepter ? Parce que déjà vous m'avez laissée entrer et aussi parce que vous êtes toujours là. Nous avons beaucoup de possibilités de travail, nous aidons les mutants à s'intégrer dans la société, à se contrôler et nous facilitons l'accès à pas mal de choses... Nous avons nos propres laboratoires, notre bibliothèque, de plus nous travaillons avec l'université et nous laissons à nos professeurs comme à nos élèves la possibilité de faire des recherches, de continuer leurs travaux et faisons au mieux pour leur faciliter le travail.

Autant parler de choses qui pourraient l'intéresser vraiment chez nous, ce n'était pas la peine de tourner dix milles ans autour du pot. Que ce soit du côté des étudiants ou des professeurs elle trouverait surement des gens pour l'aider si elle le souhaitait. Nous laissions libres les professeurs pour travailler comme les élèves quand ils ont des travaux. Tant qu'ils ne menacent pas de faire exploser l'école ou de faire des choses qui risqueraient de nous porter préjudice.

Nombre de messages · **Abbie Slow** Mutante de niveau 3

Abbie glissa ses doigts sous la cafetière et versa le café chaud dans une tasse blanche, après avoir vérifié qu'il était bien chaud. Elle l'apporta calmement à cette mademoiselle Munroe. Ses cheveux lui disaient quelque chose, elle l'avait forcément vu en faisant des recherches et se renseignant aussi sur l'institut. Elle écouta aussi ses grandes phrases qui pour elles apparurent comme un discours ordinaire, obligatoire à chaque recrutement mais ce n'était pas qu'elle voulait entendre. Elle lui laissa néanmoins le soin de sortir ses arguments, trouvant normal qu'elle en passe par là en fait. Donc elle ne pourrait aucunement lu reprocher , bien au contraire. C'était tout à son honneur, cela prouvait son sérieux et sa pédagogie. Elle s'assit avec un verre de jus de raison , elle n'avait plus besoin de café en ce moment ... Le vieux était sorti tout allait bien.

- Je comprends tout ça , j'ai déjà pris connaissance du fonctionnement global de l'institut et c'est un établissement vraiment bien organisé. Franchement , je vous félicite ouvertement , les ados ont bien besoin de ce genre d'endroit... La cruauté est une chose qu'ils ont pour la plupart connu trop violemment.

Elle but une gorgée et rajusta son chale sur ses épaules.

- Cette histoire de salle , j'ai vaguement entendu l'explication du professeur oui et j'ai essayé d'en savoir plus aussi... C'est un procédé intéressant . Et pour mes recherches aussi mais ... vous prenez un gros risque à me protéger... Et puis clairement , qu'est-ce que je pourrais vous apporter ? Ce n'est pas que je veux mettre vos arguments en doute , mais j'apporte plus de problèmes qu'autre chose partout ou je passe. Et si je fais une crise, qui me garantie que quelqu'un pourra m'amener dehors ou dans cette salle attends. Quand mon pouvoir n'est pas régulièrement déchargé , la crise est inévitable... Mais arrivé à un certain stade de contenance .... Je ne peux plus , ni même marcher tant mon corps vibre. Je ne reconnais plus rien ni personne... C'est une chose immuable. Le but n'est pas que je détruise certains d'entre vous. A ce jour, je n'ai connu qu'une personne capable de me résister. Il n'était pas content d'ailleurs ... *léger sourire , puis reprend son regard sérieux* Et puis quel poste pourriez-vous bien me faire endosser là bas? Je déteste jouer les squatteuses, donc si vous me recrutez dans votre établissement , j'aimerais être utile...

Elle finit son verre et se servit dans la panière de pain fraîchement coupée. Le repas du midi se préparait. Une odeur agréable s'échappait d'une grosse cocotte dans un coin.

- Servez-vous en attendant. Je vous garde ici aujourd'hui si vous voulez, vous devez avoir faim. Nous pourrons discuter calmement de tout ça, histoire que je sois sûre de moi et aussi que vous ne repartiez pas en pleine nuit. Les environs ne sont pas sûrs, et même si vous êtes une des mutantes les plus puissantes de l’institut sinon , vous ne viendriez pas, j'aime autant vous éviter les grizzly et les meutes nocturnes.

Le feu brûlait doucement dans la cheminée et une odeur ancienne rassurait les lieux. Abbie aimait cet endroit si on ne comptait pas le vieux caribou à l'odeur de crapaud poisseux. Alors partir , ce serait dur mais plus le temps passait et plus elle ressentait le besoin de ne pas rester dans l'oubli...

- Je ne vais pas vous cacher que j'ai pensé plusieurs fois à appeler le professeur mais... je suis plutôt du genre à ne pas me penser capable. Je voulais être prête , contrôler mes pouvoirs. Ce qui est le cas, si je me décharge régulièrement. C'est un des inconvénients ... l'autre est que mon ossature est conçu pour encaisser ainsi que le reste de mes tissus , mais je me blesse à chaque fois. Sans protection ... je suis non seulement dangereuse mais pour je me détruis aussi... Vous auriez de quoi pallier à ça ?

Elle la regardait de temps en temps, comme une bonne entente entre deux femmes mûres qui discutaient tranquillement sur un sujet. Pas d'ambiance tendue, pas d'agressivité, c'était même un soulagement pour Abbie. Ororo était la première femme qui venait ici. Ça lui avait manqué... oh oui...

Nombre de messages · **Ororo Munroe** Mutante de niveau 3

Je m'étais finalement installée sur une chaise de cette habitation peu habituelle, mais charmante. J'attendais donc que mon hôte me serve pour pouvoir lui expliquer comment cela se passait à l'Institut. Je ne savais pas trop ce que le professeur avait pu lui dire ou non, donc autant repartir sur les bases. J'étais assez bien rodée là dessus, il fallait dire que je dévoilais pas mal de chose lors des visites aux parents, sans non plus parler de tous les aspects qui pourraient les rebuter. Savoir dire l'essentiel sans entrer dans les détails. Ici, il allait falloir y entrer, parce que ce n'était pas une enfant et elle semblait savoir ce qu'elle voulait, un pas de travers et c'était mort. Je hochais la tête à ses remerciements, cela faisait toujours plaisir de voir son travail apprécié à sa juste valeur, même si le plus gros de remerciement allait à Charles.

Je bus un peu de mon café, ce qui me redonnait du peps tout en écoutant ce qu'elle me racontait. Ainsi, Charles lui avait parlé de beaucoup de choses, elle était déjà indépendante à l'époque. J'écoutais ce qu'elle me racontait, cherchant à savoir ce qu'elle pourrait elle aussi y trouver à l'Institut. Ce n'était pas une enfant que l'on attirait seulement avec l'apprentissage de ses pouvoirs. Il lui faudrait plus pour l'attirer que cela.

- Un risque ? Si vous parlez de vos pouvoirs, je me permets de vous signaler que la plupart des élèves et autres professeurs seraient aussi capable de mettre l'Institut en ruine en peu de temps. Moi-même je pourrais faire beaucoup de dégats... Je détournais le regard un instant, j'avais vu ce que j'étais capable de faire avec mes pouvoirs. Vous savez, je me doute que vous faites surement de votre mieux pour ne pas vous retrouver dans cette situation, mais si jamais cela arrivait, nous avons une télékinésiste, qui pourrait aisément vous déplacer, moi-même avec le contrôle des vents... Il faudrait juste mettre en place tout cela. Je réfléchissais en même temps, Jean comme moi pouvions l'évacuer et puis cela lui éviterait de toucher le sol. Pour ce qui est du post, rien que vos recherches sont très intéressantes. Nous cherchons à aider les élèves à se contrôler eux-même, pas seulement leur pouvoir, si jamais vos recherches aboutissaient, cela permettrait à tellement de personne d'avoir du contrôle au moins sur la partie émotivité. Nous avons certes un psychologue, mais justement il ne se penche que sur la psychologie en large... Vous vous pourriez cibler la partie pouvoir et puis vous êtes une femme, pour certains c'est plus facile.

Je finis moi aussi ma tasse et la regardais se lever. J'ignorais encore si j'avais touché au bon truc, mais nous verrons bien. Elle me proposa alors de rester toute la journée et toute la nuit. Cela me rassura, d'une parce que cela voulait dire qu'elle était vraiment prête à m'écouter, de deux au moins, j'étais sure d'être en sécurité pour la nuit. Non pas que j'avais peur des animaux et tout, mais il ne fallait pas tenter la chance.

- Merci en tout cas de me permettre de rester, j'avoue que je préfère ne pas arpenter les environs de nuit.

Je croisais ensuite mes bras, me demandant ce qui pourrait palier à ce problème avec son pouvoir. Il fallait dire que je n'avais pas penser à cet aspect du pouvoir. La réflexion m'empêchait de penser à Charles Xavier, même pendant un instant mon regard s'était voilé à son souvenir, douloureux souvenir.

- Là tout de suite, je n'aurais rien à vous proposer. Chaque pouvoir est unique et sans le connaitre vraiment, je ne pourrais pas vous affirmer que j'ai un moyen de vous protéger... Mais il y a surement des choses à envisager. Un moyen de diriger les ondes et d'éviter les retours d'ondes. Pour ce qui est de protéger les autres, il y a surement un matériau suffisamment absorbant pour rendre les ondes que vous émettez inoffensives lorsqu'elles entrent en contact avec d'autres personnes.

Je lui souris, le regard dans le vide pendant que je faisais travailler mon cerveau avec toutes les connaissances que j'avais pu acquérir, à l'Institut, auprès des autres professeurs, des élèves. Il était étonnant de voir combien on pouvait encore apprendre à nos âges...

- Nos installations sont à la disposition des professeurs pour leurs recherches, quelles qu'elles soient. Nous savons très bien que quoi que vous trouviez cela pourra toujours aider quelqu'un, aujourd'hui, demain... Nous avons un professeur chimiste qui ne manquera pas de vous donner un coup de main. De même qu'un X-Men qui pourra chercher le moyen de vous isoler du sol, évitant ainsi la propagation des ondes, il a réussi à se fabriquer un bras robotisé...

Je la regardais dans les yeux, captant son regard, alors que ma gorge s'asséchait au fur et à mesure de mes paroles. Je ne voulais pas lui donner de faux espoirs, mais j'avais dans l'idée qu'il y avait quelque chose à faire...

- Après, je ne sais pas ce qui est vraiment réalisable ou non, ce n'est pas là ma spécialité.

Peut être que si Edward était venu là, il aurait pu lui donner des informations plus précises, mais je ne sais pas trop comment elle aurait réagi à son caractère. Je ne doutais pas qu'il finisse par lui donner un coup de main dans ses recherches, mais ce qui risquait d'être explosif c'est leur relation. Je sentais une bonne odeur emplir petit à petit la pièce, je ne savais pas ce qu'il y avait sur le feu, mais ça promettait. N'aimant cependant pas rester sans rien faire, surtout après avoir débarqué ici, je proposais.

- Puisque je reste, autant vous aider si je peux... Puis-je préparer quelque chose ?

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