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 Voyance dans une boule de glace [Adam]

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Douglas Ramsey

Douglas Ramsey
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MessageSujet: Voyance dans une boule de glace [Adam]   Voyance dans une boule de glace [Adam] EmptyDim 17 Juin - 17:58


    La soirée était bien avancée à l’institut. Le personnel de l’infirmerie était à deux doigts de jeter Douglas dehors lorsqu’ils le virent revenir avec de la nourriture, surtout parce qu’il n’allait pas tarder à se faire vraiment tard. Mais étant compréhensifs et un peu inquiets eux-mêmes de l’état psychologique du jeune mutant, ils ne dirent rien. Surtout que cela ferait sûrement plaisir à Adam d’avoir quelqu’un à ses côtés lorsqu’il se réveillera. Parce que oui, ils étaient un peu habitués à ces évanouissements, malheureusement…

    Armé d’un sac plastique remplit de petits tupperwares, Doug s’avança en direction du lit de son camarade, il s’installa sur une chaise à un mètre d’Adam, posa son sac par terre à côté de lui et sortit de ses poches une feuille en papier, vierge et la posa à son tour, sur une espèce de petite table cette fois. Puis il attendit en observant son aîné et en se demandant quand est-ce qu’il allait se réveiller et surtout ce qu’il avait bien pu voir pour être dans cet état. Alors qu’il détournait les yeux pour observer sa montre, Doug repensa à ce qui venait de se passer. A la conversation plutôt banale qu’ils tenaient alors que, sans crier gare, Adam eut une violente vision :

    FLASHBACK – DANS LA CUISINE – Il Y A ENVIRON UNE DEMI HEURE

    Il avait beau vivre dans un endroit relativement confine et restreint en terme d’espace, Doug n’était jamais au courant de ce qui se disait. Les on dits, ses oreilles semblaient les entendre puis les laisser repartir dans le vent sans faire de copier coller. Après, il y avait bien sûr les fichiers stockés sur le réseau des X-men, mais il n’y passait pas non plus toutes ses journées et ne mémorisait pas tout ce qui y figurait. La preuve, d’Adam, il ne savait pas grand-chose au final, juste que son pouvoir était lié à l’avenir. Aussi, n’étant absolument pas un adepte des ragots, ce fut en toute innocence qu’il pensa apporter là une information inédite. Mais encore une fois, il tomba des nues. « Il paraît »… donc on parlait de lui ? Après tout, c’était normal, dans une école de mutants, le minimum, c’était de savoir ce dont le voisin est capable. Bref, bien qu’étant surpris, Doug ne s’en offusqua pas, il se demandait simplement ce qui avait pu être dit d’autre sur lui en dehors de ses capacités. Bien sûr, il ne posa pas la question car il se sentait quand même bête d’avoir fait preuve d’autant de candeur (encore une fois). Une honte qui s’exprima, évidemment, par un rougissement léger et un détournement de regard. Heureusement, Adam ne s’étala pas sur cela et reprit la lancée de la conversation, dirigée sur les langues. Ouf.

    L’API faisait partie des choses que Douglas connaissait évidemment, mais il ne le maîtrisait pas encore à la perfection, c’était un des éléments que l’institut avait introduit dans ses études afin d’optimiser son pouvoir, mais pour l’instant, il ne pouvait l’utiliser qu’avec un taux de succès de 80%. Mais bon, avec les capacités que semblait avoir Adam, une entraide devrait rendre la traduction faisable, même à son niveau. Longue, certes, mais faisable. En s’abstenant naturellement d’émettre une flopée de félicitations, Doug commenta :

    – Ca devrait aller alors. Bien sûr, la traduction prendra du temps, mais on devrait arriver éventuellement à un résultat compréhensible. Enfin je dis ça, mais il faudrait d’abord que je vois ton carnet pour en être sûr.

    Il y avait quelques sujets avec lesquels Douglas pouvait faire preuve d’une assurance déconcertante. En revanche, les considérations psychologiques, il les comprenait beaucoup moins même s’il lui arrivait d’en prendre avec les autres. Mais lorsqu’on en démontrait à son égard sans aucune raison apparente, on le perdait de nouveau dans cet océan d’incompréhension qui lui était pourtant presque familier maintenant. Avec une voix hésitante, il déclara :

    – D’accord… euh… je me sens prêt… je crois…

    Pas de bol, c’était le genre de réponse qui pourrait provoquer encore plus de confusion. Mais ça, il n’en était pas conscient, mais ce n’était pas faute d’y être exposé de façon régulière. Mais le quiproquo n’eut pas le temps de s’installer car Adam manifesta un intérêt soudain pour les desserts, et plus précisément, d’après les facultés d’observation sociale de Doug, pour les glaces. Adam se leva pour amener les assiettes sales et vides (comme quoi, Doug avait eu faim, finalement) vers l’évier. Le traducteur, lui, s’était déjà dirigé vers le congélateur et s’apprêta à l’explorer pour découvrir quel horizon sucré ils allaient pouvoir explorer en guise de dessert, mais il n’eut pas le temps d’en apercevoir un seul car un son inattendu attira son regard sur son camarade.

    Celui-ci venait de faire tomber les assiettes précédemment évoquées. Pendant une fraction de secondes, Douglas eut un air interrogateur, puis il vit le regard de son camarade et comprit ce qui se passait : il était en train d’avoir une vision. Le jeune homme eut un frisson dans le dos, peut-être la surprise dû à se spectacle. Peut-être qu’il provoquait la même réaction lorsque les autres le voyaient lui utiliser son pouvoir. Bref, il eut un frisson. Observant le spectacle, l’adolescent resta figé, comme si le moindre mouvement pouvait perturber la vision que semblait avoir Adam. Mince, pourvu qu’il ne soit pas en train de faire une crise d’épilepsie… Finalement, les yeux du jeune mutant reprirent leur couleur habituelle et Doug se surprit à se sentir rassurer, mais ce sentiment fut temporaire car Adam sombra dans l’inconscience et tomba par terre. Sans réfléchir, encore conditionné par son vécu dans les entrepôts, Doug se précipita vers son camarade et s’accroupit à ses côtés pour voir comment il allait. Plutôt bien d’après ce qu’il pouvait voir, il semblait juste inconscient, mais il n’en était pas sûr. Aussi, sa priorité fut de lever le voile sur se doute, sans laisser Adam seul. Coup de chance, quelqu’un débarqua au pas de course dans la cuisine, attiré par le bruit, probablement. Sans même reconnaître la personne en question, ni même vérifier si elle était seule ou accompagnée, Doug lança d’une voix alarmée !

    – Il vient de s’évanouir, prévenez l’infirmerie, vite !

    Avec des gestes fébriles, Doug vérifia le plus prudemment possible s’il était blessé en tombant, il ne vit rien d’alarmant (en dehors de l’état inconscient du mutant) mais n’était pas plus rassuré pour autant. De peur de faire pire que mieux, il évita de le secouer pour lui dire de se réveiller car il pensait que ce serait stupide, mais ce n’était pas l’envie qui lui manquait. Après une attente qui lui parut interminable, les secours arrivèrent. Eux virent qu’Adam ne s’était pas gravement blessé mais qu’il aurait quelques ecchymoses le lendemain, cependant, ils n’étaient pas contre une vérification…

    Sur le chemin de l’infirmerie, on expliqua à Doug que ce genre de chose arrivait parfois à Adam lorsqu’il voyait quelque chose de traumatisant. Aussi, ils étaient habitués à gérer la situation et qu’il pouvait s’en aller. Le traducteur préféra rester et on lui apprit la durée de l’inconscience ce qui le força à changer ses plans mais pas à abandonner complètement. Tandis qu’il repartait en direction de la cuisine, quelques examens furent menés pour voir si Adam allait vraiment bien. Il fallut à Doug le temps de retourner à la cuisine et de nettoyer les dégâts pour qu’il se remette du choc. Il poussa un long soupir empli d’un étrange mélange de soulagement, d’inquiétude et de nervosité. Après plusieurs minutes de repos, il réfléchit à ce qu’il devait faire maintenant…

    RETOUR A L’INFIRMERIE – PRESENT




Dernière édition par Douglas Ramsey le Dim 17 Juin - 22:15, édité 1 fois
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Adam Tenseï

Adam Tenseï
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MessageSujet: Re: Voyance dans une boule de glace [Adam]   Voyance dans une boule de glace [Adam] EmptyDim 17 Juin - 19:26

Comme tout le monde, Adam avait des endroits auxquels il était habitué. Sa chambre à l’Institut. Un banc dans les profondeurs de Central Park. Le terrain vague à quelques dizaines de mètres de la maison de ses parents. L’infirmerie du Manoir. Il ne comptait plus les occasions dans lesquelles il s’était réveillé pour contempler la blancheur apaisante de son plafond.

La situation était rarement dramatique. En règle générale, son pouvoir ne se déclenchait pas dans les circonstances les plus délicates — quand il conduisait, qu’il nageait, qu’il escaladait quelque chose. Il y avait, dans ses manifestations en apparence parfaitement anarchiques, une sorte de loi secrète qui le préservait contre les conséquences les plus graves, la plupart du temps.

Parfois, il ne fallait que quelques dizaines de minutes pour se remettre d’une vision. Ce n’était rien. Un spectacle indifférent. Souvent, plusieurs heures étaient nécessaires. Alors, quand il reprenait ses esprits, ce n’était pas les contusions légères qu’avait entrainées sa chute qui le meurtrissaient, mais la violence qui avait été imposée à son esprit.

Au fil des années, il s’y était accoutumé — il avait même développé une résistance surhumaine aux horreurs des existences qui traversaient malgré lui la sienne. Mais chaque nouvelle vision lui ôtait un peu de sa confiance et de son espoir ; ce n’était pas un coup violent, mais une longue, lente dégradation de ses forces vitales, qu’il préférait ignorer plutôt que combattre, car il lui manquait les armes, et peut-être la détermination, nécessaires pour triompher.

C’était un sentiment de profond découragement, une sorte de faiblesse générale, que la force ordinaire de son caractère et de son corps lui faisait ressentir plus vivement encore. Il se réveillait dans cette infirmerie, seul souvent, et il avait la sensation de ne plus pouvoir vivre une seule seconde de sa vie, non par désir formé de la voir se terminer, mais par épuisement, par extrême, terrible lassitude.

Profitant de l’absence de Douglas, le personnel de l’infirmerie lui avait retiré son pantalon, son tee-shirt, l’avait examiné à la recherche de blessures considérables, l’avait fait revêtir une de leurs blouses informes, dans l’éventualité où une opération plus considérable serait soudainement nécessaire (hypothèse qui n’était jamais écartée, à l’Institut — pour Adam comme pour n’importe quel autre élève), et l’avait couché dans un lit.

Le rituel était immuable. Adam se réveillait dans le silence et la solitude, s’extirpait péniblement de son lit, reprenait ses vêtements et s’en allait sans rien dire à personne. Les jours suivants, il croisait quelque membre du personnel, on lui faisait un ou deux reproches de s’être ainsi éclipsé, et c’était tout — car ce n’était pas grave finalement et comme le jeune homme refusait de consulter un psychologue, selon praticien dont il eût réellement besoin, il n’y avait pas grand-chose de plus à faire.

Ce soir-là, le rituel serait un peu bouleversé. Les paupières du mutant frémirent, se soulevèrent un peu, retombèrent. Il leur fallut quelques secondes pour trouver, dans ce grand corps par ailleurs en pleine santé, dans la force de l’âge, l’énergie nécessaire pour se soulever complètement. Le regard embué du jeune homme se posa sur le plafond blanc et, pendant quelques instants, il ne parut pas qu’il s’aperçût de la présence à ses côtés.

Péniblement, il tourna la tête vers la gauche. Sur une chaise, près du lit, son pantalon, son tee-shirt, son blouson. Sa montre. Une paire de chaussettes. Une paire de chaussures. Autant d’objets qui, dans leur quotidienneté, dans leur banalité, lui parurent un instant étranges, en quelque sorte hors de propos. Il tourna la tête vers la droite. Quelques secondes furent nécessaires pour que ses yeux fissent le point, intervalle pendant lequel il murmura d’une voix incrédule :


« Ulysses ? »

Puis, quand le visage enfin éclairci de son veilleur inscrivit un nom dans son esprit, ses joues rougirent, témoignant que le Ulysses qu’il avait appelé n’avait été un héros ni de la Guerre de Sécession ni des épopées grecques, mais dans sa propre existence. Rassemblant ses esprits, Adam se redressa un peu difficilement dans son lit. Sans succès, il essaya de faire émerger jusqu’à la surface de son visage un sourire qui ne trouvait en lui que l’écho du néant.

« Douglas. »

Le réveil, malgré tout, était moins difficile que les autres. Une présence à ses côtés était un adoucissement considérable. Ce n’était pas la première fois que l’on veillait ainsi sur lui : ses parents dans sa jeunesse, des amis plus tard, parfois même des passants altruistes, avaient été là à ses réveils, mais la chose était de plus en plus rare et, quand il n’en eût pas été ainsi, elle n’eût rien perdu de sa force.

D’une voix un peu rauque, qui faisait un saisissant contraste avec la douceur qui était habituellement la sienne, l’Asiatique reprit :


« T’aurais pas dû… Je suis… Demain… »

Des secondes de différentes époques s’entrechoquaient brutalement dans son esprit, derniers restes de l’activation de son pouvoir, témoignage surtout que son cerveau n’avait pas encore tout à fait repris le contrôle. Adam s’interrompit, ferma les yeux, inspira profondément, fit le point dans son propre esprit et, enfin, ayant éclairci sa conscience autant qu’il lui était possible, reposa son regard sur son camarade.

« Merci. »

Un sourire cette fois-ci, léger, pâle certes, mais sincère, trouva son chemin jusqu’à la lumière.

« J’espère. Que je t’ai pas fait trop peur. »

Il n’avait jamais, et pour cause, eu l’occasion de se voir pendant une vision, mais les descriptions qu’on lui en avait faites n’étaient guère engageantes et, abstraction faite de son regard de démon, l’évanouissement était une cause d’alarmes suffisante pour qui n’y était pas habitué.

Adam leva un bras pour observer la blouse et esquissa une grimace. Il avait beau n’être pas (trop) obsédé par son apparence, il eût préféré ne pas être aperçu dans une tenue si peu saillante. Laissant retomber un peu mollement son bras sur le lit, il désigna d’un geste de tête le sac en plastique.


« J’espère que tu comptes pas m’faire deviner c’qu’y a là-dedans. J’ai épuisé mon mojo de prophète pour ce soir. »

Tout du moins l’espérait-il de tout son cœur.
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Douglas Ramsey

Douglas Ramsey
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MessageSujet: Re: Voyance dans une boule de glace [Adam]   Voyance dans une boule de glace [Adam] EmptyLun 18 Juin - 14:56


    Adam sembla émerger de l’inconscience sous les yeux de Douglas. Ce dernier ne dit rien et laissa à son camarade le temps de reprendre ses esprits, à son rythme. En gros, il n’allait pas être celui qui prendra la parole en premier. A moins qu’Adam ne manifeste des symptômes inquiétants quelconques. Ce qui, à son grand soulagement, ne semblait pas être le cas.

    Doug n’était pas un habitué des évanouissements. Certes, il en avait déjà eu lui-même quelques uns (le dernier était encore trop récent à son goût d’ailleurs). Il se souvenait donc de la sensation désagréable de désorientation qu’il avait ressentit alors. Perdre le contrôle ne le rassurait jamais beaucoup. Il était de fait prêt à répondre à n’importe quelle question posée par son aîné. Où ? Quand ? Comment ? Même pourquoi. Par contre, il ne s’était pas attendu à une telle désorientation. Adam le regarda et l’appela Ulysses, pour la plus grande surprise du traducteur. Les hallucinations ne faisaient pas partie des effets secondaires qu’il avait prévu. En même temps, c’était la première fois qu’il était confronté à un réveil de ce type. Car n’oublions pas qu’Adam venait d’avoir une vision. Seulement si ce Ulysses en faisait partie, l’écart chronologique se révélait être immense. Ou pas forcément, certaines personnes pourraient tout aussi bien choisir d’appeler leur chien de cette manière. Les prénoms de personnages mythologiques étaient assez courants finalement dans ce milieu.

    Ne sachant pas trop quoi répondre de peur de brusquer le jeune mutant, Doug préféra se rapprocher doucement de son camarade pour que celui-ci le voit plus distinctement. Cela fonctionna. Le reconnu confirma d’un hochement de tête, rassuré. La suite par contre fut assez perturbante. Avec une voix bizarre, Adam proféra une suite de mots pas très cohérents mais surtout incompréhensifs car le jeune Ramsey ne comprit pas où il venait en venir ni ce qu’il avait pu faire de mal. Cependant il crut, il en fut quasi persuadé en fait, reconnaître là un symptôme : la confusion. Bien sûr, il ne savait pas comment gérer cela, mais il savait par contre qu’il devait faire quelque chose, alors il fit comme il l’avait vu dans certains films (car mine de rien, les scènes dans lesquelles un personnage sort de l’inconscience aux côté d’une personne bienfaisante n’étaient pas si rares que ça, pas assez pour que Doug lui-même puisse passer à côté). Doug posa une main sur l’avant bras de son camarade. Il n’était pas un grand pratiquant des contacts physiques mais il comprenait – ou du moins, il le pensait – leurs apports. Ainsi par ce geste, il voulait surtout rassurer son aîné, contact visuel à l’appui.

    Cela dit, il ne resta pas ainsi bien longtemps avant de commencer à ressentir de la gêne. Aussi, il n’attendit pas longtemps après qu’Adam l’ait remercié pour mettre fin au contact. Une coupure suffisante pour signifier de rien. Le patient reprit en exprimant son inquiétude. Décidemment, quelle qu’était la situation, il semblait s’inquiéter des autres celui-là. Reprenant un sourire rassurant, Doug répondit sincèrement :

    – J’avoue que je n’étais pas très rassuré. Mais ne t’inquiète pas, j’ai vu pire…

    La fin de sa phrase perdit en volume car elle apportait son lot d’images et de souvenirs. Le regard de Cypher se fit de nouveau triste et sombre, mais il se ressaisit rapidement et leva de nouveau les yeux sur le jeune mutant pour aborder un sourire confirmant les propos qu’il venait d’avoir. Fallait le rassurer, pas l’effrayer. Les priorités étaient là, et s’il fallait mettre sa mésaventure dans un coin de la tête et l’enfermer à clé, Douglas le ferait sans hésiter. En plus, ce qui l’avait effrayé, c’était d’imaginer qu’Adam s’était blessé. Les yeux blancs et la vision, ça avait été un choc, oui, mais dans une école de mutant, après un an, fallait pas non plus s’y attarder. Il aurait déclenché un incendie brulant la moitié du visage de Douglas, là oui il en aurait eu gros dans le cerveau.

    Voyant Adam réagir quant à sa tenue médicale, Doug eut un petit éclat de rire. On avait beau ne pas être obsédé par les vêtements et la mode, les blouses de clinique et autres parures du genre faisaient l’unanimité : personne n’en voulait. Le traducteur eut un autre sourire lorsqu’Adam s’interrogea sur le contenu du sac qu’il avait amené. Heureusement pour lui, Doug n’était pas du genre taquin, encore moins lorsqu’il avait affaire à quelqu’un mal en point.

    – On a pas eut le temps de prendre le dessert alors j’ai voulu l’amener ici. Il se dirigea vers son sac et s’en empara avant de le ramener auprès du malade et d’y plonger le bras. Je me suis dit que tu voudrais de la glace. Il sortit alors un tupperware, puis un deuxième, et un troisième, et encore un… Mais je n’étais pas sûr du parfum que tu voudrais alors j’ai prit un peu de tout.

    Des fois, faire compliqué pouvait rendre les choses tellement plus simples. Comme là, au lieu de se poser des questions et de prendre des décisions hasardeuses, on pouvait aussi opter pour tous les choix disponibles. Ca rendait la réflexion beaucoup moins difficile tout en optimisant les chances de succès. Quoique… il y avait une inconnue inquiétante qui planait sur le raisonnement de Douglas. Avec une voix inquiète qui reflétait aussi bien son angoisse présente que celle qu’il avait eut en voyant Adam s’effondrer par terre, il demanda :

    – Enfin… peut-être que tu ne veux plus de dessert maintenant ?

    Non, ce n’était pas une vraie question. Mais franchement, avec tout ce qui lui tombait dessus en ce moment, fallait pas non plus lui demander de prendre en compte les subtilités grammaticales.


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Adam Tenseï

Adam Tenseï
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MessageSujet: Re: Voyance dans une boule de glace [Adam]   Voyance dans une boule de glace [Adam] EmptyLun 18 Juin - 16:29

Ah, Ulysses, Ulysses ! Ulysses n’était pas un chien, mais il en avait eu la fidélité inconditionnelle. Il avait aimé Adam avec une bienveillance à toute épreuve, avec passion et avec douceur — Ulysses avait été l’homme parfait. Beaucoup trop parfait que pour qu’Adam se fût longtemps senti à l’aise à ses côtés. Les années avaient passé depuis, sans doute, mais le souvenir restait vivace.

Sans le laisser paraître, le jeune homme était travaillé par ce prénom qu’il avait laissé échapper. Ulysses, c’était le plus grand regret de sa jeune existence, bien entendu, mais il avait cru que son deuil était fait depuis quelques mois déjà — il s’était fait à la solitude désertique de son existence sentimentale, bon gré mal gré et il avait cessé de jeter des coups d’œil indiscret sur les profils de son ancien compagnon sur les réseaux sociaux.

Mais il fallait croire qu’une partie de son inconscient réclamait encore la présence magique de celui qui, si souvent, avait apaisé jadis sa détresse. Adam se félicitait que son évanouissement lui eût offert un état assez déplorable pour cacher son trouble et il espérait de toutes ses forces que Douglas ne songerait pas à lui poser de questions trop précises sur le mystérieux prénom.

La main de Douglas sur son avant-bras et l’éclat de rire du mutant, signes brefs mais bien sensibles, étonnèrent Adam. Il avait beau être encore un peu embrumé, il lui semblait bien que ces démonstrations de sympathie et d’enthousiasme n’avaient pas été jusque là la spécialité de son camarade et il songeait que si son évanouissement avait eu la vertu de le détendre un peu, il avait été un mal pour un bien.

Ainsi un léger sourire s’était-il installer durablement sur les lèvres de l’Asiatique qui, en silence, suivait le dévoilement des boîtes en plastique. Cette prévenance dépassait de loin ce qu’il avait supposé d’abord et le jeune homme, rendu, par les horreurs dont il était quotidiennement le témoin involontaire, plus sensible aux démonstrations d’humanité et de sollicitude, sentit la chaleur de la reconnaissance et du réconfort emplir son cœur.

Un peu naïvement, il songeait que cette reconnaissance reconstituait ses forces même si, au fond de lui, il savait compris, après un bref coup d’œil à l’horloge murale, qu’il s’était écoulé entre sa vision et son réveil assez de temps pour que les séquelles eussent disparu. Mais il préférait penser que la sympathie plutôt que la physiologie tenait la plus grande part dans son rapide rétablissement.

Chassant d’un geste de main les mèches que ses cheveux désormais dans un chaos parfait opposaient à la clarté de son regard, il adressa à Douglas un sourire plus appuyé et, avec une voix qui retrouvait peu à peu sa douceur joueuse, il balaya les inquiétudes de son camarade.


« Règle numéro 1 à mon propos : je veux toujours manger. »

Il était d’ailleurs heureux qu’une pratique sportive intensive l’eût fait passé de petit enfant rondelet qu’il avait été à l’athlète qu’il était devenu, sans quoi son régime alimentaire pour le moins débridé eût eu raison de sa santé. Cela dit, les sucreries et les hamburgers étaient très loin d’avoir son exclusive préférence et les salades les plus diététiques étaient souvent accueillies avec un égal enthousiasme : en matière de nourriture, Adam était éclectique.

Il examina les boîtes et attrapa finalement une cuiller et la glace à la menthe.


« Tu es adorable. »

Il avait pris soin d’habiller sa déclaration d’un air d’insouciance, pour ne pas lui donner trop de poids, pour qu’elle ne fût pas trop gênante, mais l’épreuve qu’il venait de traverser lui avait ôté une grande partie de talents de comédien qui n’étaient déjà pas considérables de telle sorte qu’il était aisé de sentir qu’il y en avait dans ce compliment plus qu’une remarque de circonstances.

Mais quand Adam songeait que, quelques jours plus tôt encore, Douglas paraissait regarder la perspective de le croiser dans un couloir comme une épreuve fort désagréable, quand il pensait qu’il avait longtemps cru que son camarade avait une secrète aversion pour lui et quand il considérait à présent l’adoucissement que le jeune homme apportait à ses peines, il ne pouvait sentir que vivement ces gestes et en être touché.

Pendant quelques instants, Adam mangea sa glace en silence, le regard perdu dans le vide, puis, finalement, posant sa cuiller dans la boîte en plastique et levant les yeux vers Douglas :


« Quand j’étais petit, ma mère avait l’habitude de nous emmener chez un marchand de glace ambulant, à Central Park. Mon frère et ma sœur ne voulaient pas vraiment s’occuper de moi, ils étaient déjà adolescents, alors je restais seul, j’allais dans les buissons, je prétendais que c’était une sorte de base secrète.

J’ai toujours voulu quelque chose comme ça. Une base secrète. Un endroit pour se cacher du monde. Une sorte de lieu magique, rigoureusement distinct du réel. Un endroit où il n’y aurait pas besoin d’être fort, ou résistant, ou courageux. J’étais là, dans mon buisson, je mangeais ma glace et j’avais l’impression que rien ne pourrait m’atteindre. »


Peut-être était-ce là qu’était né son goût pour les explorations nocturnes, les grands bâtiments abandonnés dont il semblait que le monde les avait oubliés, ces espaces à la fois au milieu de tout et séparés de tout. Adam esquissa un sourire qui n’était pas vierge de toute mélancolie.

« Je crois qu’en grandissant, je n’ai pas vraiment perdu ce gout-là. Pour les glaces et les cabanes. Laissé le monde derrière soi pour des choses qui n’existent pas : de la crème de menthe gelée et un lieu magique. »

Adam ne poursuivait pas un but très précis en évoquant ce souvenir d’enfance ; simplement, il cherchait à suggérer, avec une certaine délicatesse, que le geste de Douglas était apprécié à sa juste valeur et qu’aussi banales ces glaces pussent-elles sembler, elles étaient le véhicule d’un réconfort qui les dépassait de beaucoup et dont Adam, précisément, avait besoin.

Après un petit instant de réflexion, le jeune s’empressa de préciser :


« Une analogie qui n’avait pas pour but de te donner le rôle de ma mère, bien sûr. Tu ne lui ressembles pas du tout. T’es beaucoup plus grand, et euh… Beaucoup moins sphérique. Et puis plus jeune et puis plus viril. Enfin plus masculin. Enfin t’es un garçon quoi. »

Adam avait la curieuse impression d’aggraver son cas.

« J’veux pas insinuer que t’es pas viril hein ! T’es… Enfin… J’veux dire… »

Tout cela lui paraissait sans issue. Il était incapable de mentir (et c’eût été mentir d’affirmer qu’il trouvait Douglas viril) et désireux tout à la fois de ne pas froisser son camarade. Il attrapa la glace au citron et murmura d’une voix gênée :

« J’vais manger et me taire maintenant. Ca, j’sais faire. »


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Douglas Ramsey

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MessageSujet: Re: Voyance dans une boule de glace [Adam]   Voyance dans une boule de glace [Adam] EmptyJeu 21 Juin - 13:54


    Récemment, et sans en avoir réellement conscience, Douglas redoublait d’effort pour augmenter sa sensibilité envers les autres. Ou plutôt, il se posait de moins en moins de question concernant les interactions à avoir avec les autres. Certes, il en restait encore beaucoup, mais pas assez pour l’empêcher de se montrer maintenant solidaire lorsque la situation l’exigeait. Car oui, la situation d’Adam avait touché sa sensibilité. Ajoutez à cela l’évanouissement de son camarade provoqué, vraisemblablement, par une vision des moins agréables ; on obtenait alors un sincère sentiment de compassion de la part du traducteur. Ô miracle.

    Autre bonne nouvelle, Adam avait de l’appétit, et c’était tant mieux. Soulagé, Doug reprit ses mouvements avec l’entrain (relatif) qui lui était propre. Après tout, cela ne l’aurait pas étonné d’apprendre que son camarade n’avait plus faim. D’après ses dires, il lui arrivait de voir des choses monstrueuses par l’intermédiaire de son pouvoir. Soit cela n’a pas été le cas avec cette dernière vision, soit en effet il était devenu tolérant à ce genre de spectacle. Jugeant la question trop indiscrète, Doug s’abstint de la formuler. Surtout que le compliment qu’Adam lui fit lui alla droit aux joues de façon écarlate et en passant par la gorge car le traducteur eut du mal à répondre normalement :

    – Ben… euh… ce n’est rien…

    Heureusement, il y avait de la glace dans le coin, du renfort pour pouvoir reprendre de la contenance. S’emparant de la boîte contenant la glace au caramel, Doug emplit sa bouche d’une cuillère froide. Puis une suivante, comblant ainsi le silence qui suivit. Le silence de la dégustation pour certains, de l’embarra pour d’autres. Mais l’avantage avec la glace, c’est que cela rétablit la température normale du visage de Douglas. Lorsque son camarade entama sa petite histoire de crème glacée, Doug posa sa cuillère dans la boîte qui ornait maintenant ses genoux et écouta attentivement tout en essayant de comprendre pourquoi il lui parlait de cela. A moins qu’il ait sauté quatre ou cinq étapes, ils n’étaient pas en train de parler de leur passé, pas vrai ?

    Bon, d’après tout ce qu’il avait entendu de la bouche de son camarade ce soir, celui-ci s’exprimait souvent de manière indirecte, souvent en enrobant ses informations dans un paquet plus ou moins fantaisiste. Tout à l’heure avec les glacelots, maintenant avec son enfance. A bien y réfléchir, certains profs procédaient ainsi, utilisant leur vécu personnel pour enfoncer dans la tête de leurs étudiants certaines informations. Un procédé pédagogique qui avait fait ses preuves et qui, en cet instant, destinait peut-être Adam à une carrière dans l’enseignement. Mais bon, se projeter dans l’avenir ne faisait pas partie des spécialités de Doug, contrairement à son aîné. Toutefois, ce qui pouvait entraver sa carrière, ce serait sans nul doute ses dérapages. Oui, dérapage, c’était le mot qui vint à l’esprit de Douglas lorsque la conversation glissa vers sa virilité à lui, qui n’avait rien demandé. Heureusement, il ne s’en offusqua pas.

    Doug se posait des questions sur beaucoup de choses et remettait souvent son propre jugement en question, voyant qu’il ne correspondait que rarement à celui partagé par les autres. Sachant aussi qu’être différent, c’était bien, mais être trop différent, c’était… trop. Mais là, avec le sujet de la virilité, pas de problème. Il se savait bien moins viril que Max et même qu’Adam mais cela ne l’alarmait pas. Après tout, un geek dans un corps d’adolescent comme le sien (équipé d’un visage « d’enfant » comme aimait le qualifier sa mère) ce n’était pas fait pour déborder de testostérone, du moins pas en apparence. Et bien sûr, le caractère du patient n’allait pas contredire cette « absence » de masculinité. Ceci dit, pour lui, le concept de virilité était des plus subjectifs et aussi relativement dépassé notamment avec ce phénomène de métrosexualité auquel il se rapprochait bien plus qu’à des notions aussi abstraites que la féminité et la virilité. Ces domaines ne pouvant s’affiner ou s’accentuer qu’avec la sexualité, Doug ne s’était jamais posé la question de savoir quelle part était la plus importante chez lui. Quant à celle qu’il émettait, elle avait, selon lui, aucune importance. Discussion à reprendre passé l’âge adulte. En tout cas, si Adam avait peur de le vexé, ce n’était absolument pas le cas.

    Avec un sourire compatissant, Doug décida de sauver son camarade non sans une certaine curiosité :

    – Donc ton analogie avait pour but de… ?

    A Adam de continuer, mais il semblait plus décidé à manger en silence qu’autre chose. Pas de bol pour lui, l’infirmière en chef arriva à la hauteur de Doug, et semblait décidée à mener son interrogatoire. Normal, après tout, Adam venait de se réveiller.

    – Bonsoir Adam, comment vas-tu aujourd’hui ? Tu t’en remets ?

    Avec ses faibles capacités d’analyse, Douglas put tout juste repérer de l’inquiétude mêlée à autre chose, mais il ne saurait dire quoi… de l’exaspération, de l’ennui, de la crainte ? Analyse rendue difficile aussi à cause d’une nouvelle question qui venait d’émerger dans l’esprit du traducteur : devait-il rester ici ? La conversation allait sûrement virer à un rendez-vous médical, et le secret de la profession ne voulait-il pas imposer une précieuse confidentialité ? Peu sûr de lui, il posa la question :

    – Euh… je… Désirez-vous que je vous laisse ? …

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Adam Tenseï

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MessageSujet: Re: Voyance dans une boule de glace [Adam]   Voyance dans une boule de glace [Adam] EmptyMar 10 Juil - 10:33

Adam haussa les épaules lorsque Douglas l’invita à donner du sens à l’histoire qu’il venait de raconter. Certes, elle était bien moins étrange que ses divagations fabuleuses sur les Glacelots, certes, elle n’était pas tout à fait hors de propos, mais elle avait une certaine intimité qu’il n’était guère courant d’aborder dans une relation aussi nouvelle que l’était la leur et, quelque banale qu’elle fût, elle paraissait de ce fait un peu singulière.

Mais Adam n’était pas un jeune homme très secret et il ne mettait pas un point d’honneur à retirer les souvenirs de sa vie privée quand ils lui paraissaient si indifférents. Ses souvenirs, il les partageait plus librement que bien des gens sans doute et comme il était par ailleurs bien plus bavard que Douglas, il lui paraissait tout naturel de se livrer un peu plus.

Il lui sembla que son camarade lui prêtait beaucoup plus d’intentions qu’il n’en avait. Son histoire, il l’avait racontée sans y songer et sans chercher à lui donner un sens ou un but. Tout n’était pas toujours une affaire de philosophie avec lui et, même si la fatigue de l’épreuve qu’il venait de traverser ne lui ôtait pas tout à fait une certaine propension aux sages aphorismes, il ne se sentait guère la force de discuter métaphysique.


« J’sais pas. J’disais ça comme ça. »

Il allait poursuivre en conseillant à Douglas de ne pas chercher toujours à donner du sens à ses paroles ou le jeune homme risquerait fort de se heurter à d’inextricables problèmes. Dans l’esprit brillant mais tortueux d’Adam, les relations les plus inattendues se formaient entre les choses, les événements et les idées, et tenter de les éclairer entièrement était sans doute une cause perdue.

Mais l’arrivée de l’infirmière l’empêcha de prodiguer cet avis important. Le visage de l’Asiatique s’assombrit quelque peu et il reposa la cuiller dans la boîte en plastique.


« Bonsoir. »

Il était aisé de percevoir que la rencontre était habituelle. Combien de fois par semaine Adam se réveillait-il dans l’infirmerie, reprenait-il lentement conscience de ce qui l’entourait et répondait-il aux questions, toujours identiques, du personnel médical ? Combien de conseils lui étaient ici prodigués que son tempérament tempétueux se refusait à suivre avec toute l’exactitude souhaitable ? Combien de disputes la quiétude morbide de ces lieux devait-elle semaine après semaine abriter ?

Adam posa la boîte sur le chevet et se redressa dans son lit. Sans vraiment croiser le regard de l’infirmière, il répondit d’une voix dont la neutralité factice trahissait la réticence.


« Ca va. »

Ses yeux se reposèrent sur Douglas lorsque le jeune homme suggéra de les laisser. De concert, le malade et l’infirmière hochèrent la tête et Adam murmura :

« Si tu veux bien, oui. Tu devrais aller te reposer. C’est gentil d’être venue. On se revoit bientôt. »

Il regrettait de congédier ainsi une présence agréable pour s’engager dans une discussion qui promettait de l’être moins, mais, s’il partageait volontiers ses souvenirs et si, dans une certaine mesure, il acceptait de parler de son pouvoir, il préférait ne pas exposer trop largement ses faiblesses et les conséquences sinistres de son don à trop de personnes.

L’infirmière attendit le départ de Douglas, s’assit sur la chaise que le traducteur avait laissée vide et, sur le ton de la conversation, comme pour adoucir par des remarques préliminaires le sujet qu’elle souhaitait ensuite aborder, elle remarqua :


« Il est gentil. Douglas, c’est ça ?
— Oui, Douglas.
— Vous vous connaissez bien ? »


Malgré lui, les yeux noirs du mutant se posèrent dans ceux de la femme. Il n’avait pas de peine à démêler le sous-entendu de la question. Ses préférences personnelles, sans être l’objet d’une proclamation publique et répétée, n’était pas un secret et il passait trop de temps à l’infirmerie pour que le sujet n’eût pas été, une fois ou l’autre, abordé. Il secoua la tête.

Il y eut un silence, puis la femme reprit.


« Adam. »

Son nom avait été prononcé avec un certain air d’autorité et le jeune homme à nouveau détourna le regard.

« Il est temps de parler du médicament.
— Pas de médicament.
— Ce ne serait pas si considérable.
— Pas de médicament.
— Et si ça t’arrivait au volant ?
— Ca n’arrive jamais au volant. »


Et la conversation qu’ils avaient déjà eue bien des fois reprit, les mêmes arguments rencontrèrent les mêmes objections. Une heure passa avant que l’infirmière se résolut, comme elle l’avait toujours fait, à aborder à nouveau le sujet un autre jour. Après s’être assuré que son patient se rétablirait et lui avoir imposé une nuit à l’infirmerie, elle rejoignit son bureau.

Alors dans la semi-obscurité de la pièce, les yeux ouverts sur le plafond, Adam se mit à réfléchir sans trouver le sommeil : aux carnets, aux conseils que Douglas lui avait donnés, à la glace, aux conseils de l’infirmière, aux Glacelots, à son pouvoir. De nouvelles heures passèrent avant que le soleil enfin ne vint interrompre des réflexions que la fatigue rendait de plus en plus brumeuse et, en s’endormant, le jeune homme ne se trouvait pas plus résolu qu’il ne l’avait été.
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Douglas Ramsey

Douglas Ramsey
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MessageSujet: Re: Voyance dans une boule de glace [Adam]   Voyance dans une boule de glace [Adam] EmptyMar 14 Aoû - 9:49


    Lui qui pensait avoir saisit le caractère d’Adam et sa tendance à raconteur des histories dans un but précis mais pas toujours évident, Doug tomba de haut… enfin pas tant que ça, ce n’était pas la première fois qu’il se plantait dans ce domaine. Sa réaction ne fut donc pas disproportionnée, il regard Adam un instant, interdit, puis se concentra sur sa glace au caramel avec un sourire vaguement amusé sur le visage. Pourquoi souriait-il, il n’en savait rien, mais au fond, Adam l’amusait pas mal. Le jeune homme lui semblait véritablement décalé ce qui lui donnait un genre original auquel Douglas ne pouvait attacher aucune logique. En temps normal, ce genre de chose lui donnerait le tournis, mais aujourd’hui, cela lui faisait le plus grand bien. Bien sûr, il ne comprenait pas du tout le pourquoi du comment, mais il décida de ne plus chercher à comprendre, en tout cas pour le moment.

    L’arrivée de l’infirmière sembla faire l'effet d'un trou dans une bulle. C’était du moins l’impression que le jeune homme en avait. C’était comme si elle annonçait un retour à la réalité. En toute logique, c’était l’heure de la consultation et le jeune mutant n’avait pas sa place, il fallait donc s’effacer, d’où son interrogation. Et celle-ci se justifiait également par son envie de s’avoir si, au final, Adam allait bien. Ce dernier le congédia en le remerciant ce à quoi Doug répondit par un simple hochement de tête accompagné d’un simple et discret sourire. Il se leva, prit ses petites affaires en laissant quelques boîtes de glaces pour Adam et s’en alla non sans leur souhaiter la bonne nuit avec sa politesse habituelle.

    En sortant, il se sentit encore un peu lourd, quoique… ça allait bien mieux que ces derniers temps… Tel un automate, il se rendit mécaniquement vers la cuisine afin de mettre les restes de crèmes glacées au congélateur, puis il monta à la salle de bain et s’y prépara pour se coucher, le tout sans y réfléchir. En fait son corps était fatigué et prenait un peu le dessus sur le coup et Douglas le laissait faire, son esprit étant encore occupé par sa discussion avec Adam. En fait, bizarrement, il avait l’impression que c’était leur première rencontre. Mais il ne réfléchissait pas vraiment à la personne, ce qui trottait dans sa tête, c’était plutôt les paroles de son camarade, elles lui donnaient beaucoup de matière à penser. Et inconsciemment, cela amorça un processus de récupération psychologique, Douglas commençait à se remettre de son « traumatisme », mais cela n’allait pas être rapide et lui demandera sûrement un peu de temps. Le temps qui d’ailleurs ne l’attendait pas pour défiler.

    Allongé dans son lit, patientant jusqu’à ce que Morphée vienne le prendre dans ses bras, Doug réalisa que la date de son anniversaire approchait lentement. D’habitude, cela le faisait s’interroger sur le déroulement de la journée qui allait en suivre, comment ses parents allaient insister pour fêter cela et pour qu’il se réjouisse d’avantage, confirmant son hypothèse selon laquelle les anniversaires, c’était surtout pour les parents. Mais cette nuit-là, ces questions ne lui vinrent même pas à l’esprit, l’approche de la date l’étonna simplement tandis qu’il préféra retourner vers ses cogitations qui finiront par l’amener dans le sommeil.


[HJ : excuse-moi pour la réponse tardive, mais comme de toute façon le rp se terminait, j’ai pris mon temps, j’espère que tu ne m’en voudras pas. En tout cas ce fut un plaisir de rp avec toi. Là je vais mettre un peu Douglas en pause et rp avec mes autres persos, mais je serai ravi de jouer de nouveau avec Adam plus tard ! ]
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