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 Splotch ! [PV Quentin]

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Siobhan McGillicuddy

Siobhan McGillicuddy
Mutante de niveau 3

Nombre de messages : 182
Date d'inscription : 16/10/2011
Localisation : Institut Xavier, ou au siège de Damage Control.
Clan : Xmen
Age du personnage : 31 ans
Pouvoirs : Hypnotisme & Contrôle du sommeil
Profession : Chargée de relations publiques pour Damage Control. Professeur d'arts plastiques à l'Institut.
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MessageSujet: Splotch ! [PV Quentin]   Splotch ! [PV Quentin] EmptyLun 14 Nov - 0:49

18 heures. Et comme à son habitude, Siobhan était encore assise derrière son bureau, à jongler entre trois conversations téléphoniques différentes, sept mails en cours de rédaction et une machine à expresso capricieuse… Là comme ça, on pouvait penser qu’elle était sur le point de craquer, que ce rythme était trop prenant, contraignant ou tout ce que vous voulez. Mais Siobhan McGillicuddy avait pour elle un talent très particulier qui était à la fois un don et une malédiction : elle était hyperactive.

Alors ce rythme effréné qui ne lui laissait pas une minute pour prendre une pause ou même boire son café, elle s’en accommodait très bien et avait même tendance à regretter d’être venue bosser les jours où il n’y avait pas tant à faire. Bref, comment dire… elle adorait ça. Même si ça devait lui faire manquer un cours de fitness dans lequel elle s’éclatait – dans tous les sens du terme – ou si ça devait la faire rentrer à l’Institut à pas d’heure. Tant que son cerveau était occupé, c’était suffisant pour qu’elle soit de bonne humeur.

Que dire alors de son statut de prof à l’Institut ? Tout dans l’emploi du temps de la jeune femme était parfaitement rodé, et les cours d’arts plastiques qu’elle donnait étaient groupés le mercredi toute la journée pour couvrir l’ensemble des classes… même si en ce moment, on avait eu plutôt tendance à mélanger tous les âges au sein d’une classe pour des matières du genre de celle que la mutante enseignait. Elle ne s’en formalisait aucunement parce que malgré son amour de l’art, elle était parfaitement consciente qu’aux Etats-Unis, on ne conditionnait pas l’obtention d’un diplôme par un niveau minimal de connaissance de l’Art ou des techniques d’expression plastiques. C’était même souvent le genre de matières que les élèves adoraient ou détestaient au point de vouloir s’en débarrasser… Mais cela n’entamait en rien l’entrain de la jeune femme ; pour elle ses cours d’arts plastiques étaient autant nécessaires à son épanouissement intellectuel que son poste de chargée de relations publiques. Certes, les responsabilités inhérentes aux deux postes étaient diamétralement opposées, mais Siobhan aimait la perspective de ne pas toujours avoir à se soucier de ce que les médias allaient penser si elle conseillait à un élève d’utiliser un outil plutôt qu’un autre pour la poterie… Parfois, c’était reposant de ne pas avoir la responsabilité de gérer l’image d’une entreprise sur la scène internationale.

19h40. La tête encore remplie des choses qu’elle aurait à faire lundi, Siobhan quittait son bureau. Le chef de la sécurité du bâtiment avait rapidement compris qu’il pourrait toujours espérer la chasser de son bureau à 18 heures comme tout employé normal, et Siobhan avait donc à présent un badge d’accès réservé aux hauts dirigeants de la société, leur permettant un accès aux ascenseurs après 18h pour aller de l’étage où ils travaillaient au parking souterrain. C’était la première fois que tout semblait s’adapter aux curieuses méthodes de Siobhan, et il lui arrivait assez régulièrement de passer une partie de la soirée derrière son bureau…

L’avantage de quitter le boulot aussi tardivement, c’est sans doute d’échapper aux embouteillages. Siobhan arriva donc en vue de l’Institut vers 20h10, et alla garer sa mini à côté d’une moto que la pénombre ne lui permit pas d’identifier. Aussitôt arrivée dans le hall, elle se débarrassa de ses chaussures à talons et emprunta l’immense escalier menant dans les étages avec l’idée de prendre une douche bien méritée… Sur les coups de 20h50, elle redescendait pour rejoindre la cuisine, vêtue d’un legging noir et d’un pull vert olive au col tellement ample qu’il était impossible de le maintenir dans une position normale qui permettrait de cacher ses deux épaules en même temps. De grosses chaussettes vertes et une paire de lunettes à grosse monture noire complétaient la panoplie de geek enfilée chaque soir par Siobhan, lorsque plus aucun supérieur hiérarchique n’était susceptible de désapprouver l’absence de vêtements « professionnellement corrects ».

La mutante posa sur le plan de travail un cahier épais duquel dépassaient un tas de feuilles semblant avoir été arrachées d’un magazine. Fermant un instant les yeux, elle en tourna les pages un peu au hasard avant d’en désigner une de son index : muffins à la myrtille, un chouette dessert pour finir cette journée en beauté ! Un sourire au coin des lèvres, Siobhan s’affaira comme un véritable chef pâtissier – mais avec plus de grâce, quand même – et mit ses muffins à cuire dans le four. Il ne manquait plus que le repas en lui-même, mais là elle avait déjà sa petite idée… Et voilà comment une odeur de bolognaise recouvrit celle des muffins à la myrtille dans les couloirs du rez-de-chaussée de l’Institut.

Les gâteaux miniatures avaient été sortis du four après 40 minutes de cuisson, et Siobhan les avait disposés de manière à ce qu’ils refroidissent. Plusieurs fournées de muffins s’alignaient sur le plan de travail, il était à peu près 22 heures. Une heure assez tardive, mais qui n’inquiétait pas la jeune femme dans la mesure où elle était en repos pour les deux jours à venir. Non pas qu’elle en ait spécialement besoin, mais son badge ne lui donnait pas accès à son bureau le week-end puisque la société était fermée. Deux jours de repos forcé, pff, c’était pire qu’un calvaire ! Et ça recommençait toutes les semaines… Du coup, Siobhan compensait avec la nourriture. Elle n’avait pas pris un gramme, mais on ne pouvait en revanche pas en dire autant de ceux qui savaient guetter le moment où elle terminait un plat ou un dessert pour venir se servir. D’ailleurs, ce soir là, elle avait nourri quatre élèves que les pizzas commandées plus tôt n’avaient pas rassasiés. Ce qui faisait qu’au final, il ne lui restait plus grand-chose une fois qu’elle avait servi tout le monde…

Perchée sur un tabouret, Siobhan dégustait une assiette de spaghettis. Jusqu’à ce qu’une silhouette un peu trop familière n’attire son attention jusqu’ici concentrée sur la forme d’un insignifiant muffin à la myrtille posé dans une assiette juste à côté d’elle… La bouchée de spaghettis fut avalée de travers et la fourchette lui échappa des mains, heurtant l’assiette située juste au-dessous avec un bruit métallique. Siobhan déglutit, et l’expression de son visage oscilla longuement entre la joie et l’incrédulité, faisant s’étirer et s’effacer à plusieurs reprises son sourire.

Il n’avait pas réellement changé, ou du moins pas suffisamment pour être méconnaissable. Quentin avait vieilli à peu près aussi bien qu’elle, mais paraissait à la fois beaucoup plus sûr de lui et froid que l’adolescent dont elle s’était éprise un certain nombre d’années plus tôt… C’était le genre de moment où le fait d’avoir une Guiness dans le sang aurait fait toute la différence. Le genre de moment où cela lui aurait permis de remettre le mot exact sur ce qu’elle était en train de vivre, et d’éviter les phrases ou les gestes stupides… Est-ce qu’il s’agissait réellement de Quentin ? La façon dont les battements de son cœur s’étaient emballés avait tendance à lui confirmer ce fait, mais c’était un peu comme si son esprit avait décidé de lui jouer des tours. Quentin était parti il y avait tellement longtemps, pourquoi était-il revenu ? En réalité, elle se moquait bien du « pourquoi » - enfin pas tant que ça, on parlait quand même de son premier amour, merde ! – mais avait surtout envie de savoir si c’était réellement Lui, ou si ce n’était que le fruit de son imagination. Et quoi de mieux pour le déterminer que de lui faire utiliser ce qui le distinguerait d’une illusion, à savoir son pouvoir ?

La main gauche de Siobhan se saisit du muffin le plus proche, et son bras bougea avec la rapidité de l’ailière qu’elle était, libérant le muffin de l’étreinte de ses doigts fins pour le laisser aller s’écraser sur l’illusion… Ou plutôt, sur Quentin, parce que les muffins étaient sensés traverser les illusions… non ? Siobhan tenta de se calmer en prenant une grande inspiration, mais une autre théorie complètement dingue lui traversa l’esprit : et si c’était encore un métamorphe du style Mystique qui s’était introduit là pour encore essayer de chourer un truc ? Parce que Mystique pouvait certes imiter une apparence à la perfection, mais elle ne pouvait pas reproduire un pouvoir. Ce qui expliquait qu’elle n’ait pas stoppé ce muffin avant de se le prendre…

Alors, la bleue, qu’est-ce que tu dis de ça ! T’avais pas prévu l’attaque du muffin vengeur ! Sûr également que si Quentin était réellement face à moi, le seul truc qui se serait jeté sur lui, ça n’aurait pas été un muffin !

Ca sous-entendait un paquet de choses, mais ça ne laissait pas clairement entrevoir ce qui la pousserait éventuellement à se jeter sur lui… Mais cela dit, un horrible doute l’envahit. Parce qu’en fait, Siobhan avait toujours eu un problème à distinguer télépathie et télékinésie, et il lui arrivait assez fréquemment de mal assortir les élèves lors des simulations en confondant ces deux pouvoirs… Bien sûr, son hyperactivité n’était pas une excuse pour tout, mais le fait qu’elle ne tienne jamais en place plus de cinq minutes avait tendance à l’empêcher de réfléchir correctement sur ce genre de détails. Et dans ses souvenirs, Siobhan n’avait jamais vu Quentin faire léviter quoi que ce soit… ce qui voulait dire qu’en fait…

Oh putain, c’est pas vrai…

Oui, Siobhan venait de balancer un muffin à la gueule de son premier amour. Celui-là même qui n’avait jamais pu être remplacé par un autre, même après toutes ses années…
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Quentin Quire

Quentin Quire
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MessageSujet: Re: Splotch ! [PV Quentin]   Splotch ! [PV Quentin] EmptyLun 14 Nov - 22:03


    Le retour à l’institut de Quentin se déroulait plutôt bien. Cela se faisait gentiment, un jour il rencontrait une personne, le lendemain il en rencontrait deux autres. Le rythme n’était pas bien violent en fait, et ça le changeait beaucoup de son ancienne, quoique assez récente, vie en Russie. Ororo l’avait accueilli à bras ouvert et tendait à le couver toujours un peu. Mais le télépathe n’en démordait pas. Il était sûr qu’ils avaient bien besoin d’un professeur en plus. Il avait les connaissances, il avait les capacités, et surtout, c’était là ce qu’il voulait faire depuis qu’il était adolescent. Depuis qu’il était arrivé dans cette école pour être exacte. Il finit donc par obtenir l’accord de la directrice qui n’arrêtait pas pour autant de le voir aussi souvent qu’elle pouvait se le permettre pour voir si tout allait bien, limite avec une tasse de chocolat chaud à la main. C’était pas tout à fait ça encore… mais presque. Et puis il était tellement heureux de la revoir que ça ne le dérangeait pas du tout. En fait, il était ravi d’avoir retrouvé tout le monde. Enfin, il n’avait pas encore revu Scott ni Jean en fait, ces deux là étaient assez insaisissables et jamais ensemble ce qui doublait légèrement la difficulté. Mais il ne s’en alarmait pas car il savait qu’ils reviendraient, et alors, au détour d’un couloir…

    Qui d’autre… ah oui, Siobhan, bien sûr, Quentin ne l’avait pas encore revue elle non plus. Pour tout vous dire, il ne savait pas trop ce qu’il pourrait ou même devrait lui dire s’il la revoyait. Pourtant c’était certain qu’il allait la revoir. Et ce serait dommage que cela se fasse dans un couloir entre deux cours… La mutante pourrait en déduire qu’il cherchait à l’éviter alors qu’il savait qu’elle était là. Car oui bien sûr, il le savait, Ororo avait bien prit soin de lui transmettre l’information. Seulement le problème avec Siobhan, c’était son rythme de vie qui la rendait assez difficile à « attraper » elle aussi. Et vu qu’il se voyait mal l’attendre devant la porte de sa chambre tel un adolescent en pleine saison des amours… C’était aussi une bonne excuse car il ne savait vraiment pas ce qu’il lui dirait. Enfin… le premier weekend arrivait et là il n’aurait plus d’excuse pour ne pas la voir. Il n’était toujours pas mentalement prêt… tant pis, advienne que pourra, il ira lui parler…


    – Quentin, tiens, voici une clé usb contenant la liste de nos étudiants ainsi que leur dossier. Désolée de ne pas te l’avoir passée plus tôt…

    … Demain… il ira la voir demain… Samedi, ce serait un bon jour pour des retrouvailles.

    Enfermé dans sa chambre sur son ordinateur, lunettes sur le nez, Mantis passait en revue les noms du peu d’étudiants qu’il restait. Il voulait tous les connaître et être capable de les reconnaître avant son premier cours… tiens d’ailleurs, il faudrait peut-être penser à commencer à le préparer celui-là… Mais de quoi allait-il leur parler… La plupart étaient des ados paumés et se retrouvés dans un endroit avec plein de gens différents et bizarres pour la plupart… Tiens… ça vous rappelle rien ce genre de scénario ? Alice ? Oui un peu… si on voulait… Oh après tout oui, ça ferait un bon sujet de premier cours. Un livre pas trop difficile pour eux, chacun pouvait l’interpréter comme il voulait, à sa façon. Oui il y aurait moyen de les faire parler dessus et donc d’en apprendre un peu sur eux. Le genre de choses qu’un dossier ne pourrait jamais dire… sauf celui d’un psy… Tiens, s’il dressait un dossier psychiatrique pour les élèves… Ca pouvait toujours être utile. Imaginez que l’institut se retrouve à produire, former et éduquer un futur Magneto ! Un tel profil pouvait sûrement se détecter dès l’adolescence et être rectifié si on s’y prenait… Vous l’aurez compris, le nouveau professeur de littérature passait un après midi… non, une soirée bien remplie à préparer ses fonctions et même d’autres encore. Le temps passait et il n’y fit pas attention. Allumer la lumière ne l’alerta même pas sur le nombre de tours que l’aiguille des minutes avait pu accomplir. En fait, la seule chose qui finit par l’arrêter dans sa frénésie, ce fut son estomac. Il était dix heures passées, mais vraiment bien passées lorsque son corps lui cria famine, d’abord, il se demanda bêtement ce qui pouvait faire autant de bruit. Mais ayant ainsi détourna sa concentration de son travail, il réalisa qu’une sensation fort désagréable s’était emparée de son estomac qui était vide, de toute évidence, et qui le faisait savoir. Quentin poussa un soupir fort et exaspéré puis enleva ses lunettes pour se frotter les yeux et regarder l’heure… en effet, il serait temps de se mettre quelque chose sous la dent… Après avoir posé ses lunettes sur ce qui, ce matin, ressemblait à un bureau mais était maintenant plus assimilable avec un champ de bataille confrontant feuilles et cahiers, il se leva et prit la direction de la cuisine d’un pas nonchalant. A coup sûr, il trouverait rien qui puisse le caler le temps de cuisiner un truc plus consistant… Sur le chemin, il croisa des élèves qui dégustaient ce qui ressemblait à des muffins, et des touts chauds d’après l’arome alléchant qui s’en dégageait. Après une fraction de seconde pendant laquelle il se dit qu’il pourrait peut-être utiliser un quelconque prétexte pour les confisquer et les ramener dans sa chambre. Mais la raison et le dépit reprirent vite le dessus et il continua son chemin. Une fois dans le couloir menant aux fantasmes de Tantale, une vision dans la cuisine le stoppa net et le fit se jeter discrètement (merci à son double entraînement de soldat et d’X-man) contre le mur de manière à ne pas être vu.

    – Meeeeeeeerde…
    Chuchota-t-il. Oui parce que dans son état s’il l’avait pensé fort, il l’aurait probablement envoyé par télépathie dans un périmètre trop important pour être ignorer. Mais bien sûr, qui d’autre avait le pouvoir de faire des muffins avec un tel parfum !? Et pourquoi il se cachait au juste ? Il avait 31 ans nom d’un chien ! Il n’était plus un ado boutonneux et timide avec celle qu’il aimait… et d’ailleurs il ne l’aimait… Fais chier…

    Trop réfléchir n’aidant jamais, d’expérience, il savait que lorsque ses sentiments étaient impliqués d’une manière ou d’une autre, le mieux était de passer à l’action. Ouais enfin en pratique. Purée, ça faisait un bail qu’il n’avait pas vécu ça… En même temps ce n’était pas dans une caserne de soldats masculins et… Arrête de penser, débile ! Ainsi résolu, le télépathe sortit de l’ombre et entra dans la cuisine avant de rester là, dans l’entrée à observer son premier amour. Siobhan semblait en plein contemplation et dégustation culinaire. Il eut un sourire en la voyant ainsi, elle n’avait pas changé… enfin si, bien sûr, mais… c’était elle quoi. Il la reconnaissait, enfin pas son visage, mais… elle quoi ! Au bout de plusieurs secondes, elle sembla prendre conscience de sa présence et le regarda.

    Quentin lui fit un vague signe de main pour dire salut avec un air un peu gêné. Il n’ajouta rien car, de toute évidence, elle n’y croyait pas ses yeux… Attendez, Ororo ne l’avait pas prévenue de son retour ? Tandis qu’il se posait cette question, Siobhan empoigna un muffin et, il reconnu ce geste comme étant une agression. Encore merci à ses entraînement. Mais… un muffin ce n’est pas une arme, surtout pas un muffin fait pas Siobhan… mais alors pourquoi est-ce qu’elle…non, je ne vais pas utiliser ma télépathie sur elle… NON ! Trop tard, il se prit un beau muffin dans la figure, une partie rebondit et tomba par terre, une autre s’était bien écrasée comme il fallait et entamait un processus de dégoulinage fort intéressant. Ainsi en « état de choc », le télépathe ne pipa mot mais écouta la tirade de Siobhan. « La bleue ? » mais de qui… oh c’est pas vrai… Le temps qu’il comprenne, elle en avait fait autant, elle et son cerveau qui tournait à cent à l’heure. Il hocha la tête comme pour dire : eeeet si. Puis il ajouta d’une voix neutre mais avec un sourire dissimulé par la pâtisserie-grenade :


    – Ton muffin est délicieux, deci-dit…

    Il entreprit ensuite de se nettoyer le visage avec ses doigts, sans non plus en perdre une miette, car c’était vraiment bon, sans non plus paraître provocateur… Il se permit aussi de poser une question avant de passer à la suite de ces retrouvailles qui promettaient d’être intéressantes. Mais pour la convaincre sur son identité, il le fit mentalement.


    * J’espère que le « vrai » Quentin ne verra aucun couteau se jeter sur lui. *


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Siobhan McGillicuddy

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MessageSujet: Re: Splotch ! [PV Quentin]   Splotch ! [PV Quentin] EmptyMar 15 Nov - 11:57

Le signe de la main que lui avait adressé Quentin n’avait pas changé grand-chose à ce que Siobhan pouvait penser de cette apparition, à savoir qu’elle était persuadée d’halluciner. Peut-être parce qu’elle avait tardé à se nourrir en ayant simplement mangé un sandwich immonde à 11h30 ; là ça faisait quand même quasiment 10h passées à jeun avec essentiellement des expressos dans l’estomac… Oui, elle hallucinait complètement à cause d’un état d’hypoglycémie !

Ou pas, en fait, parce que le muffin qu’elle lança sur l’hallucination qui avait la forme de Quentin lui rebondit dessus avant de tomber au sol presque sans bruit. Le regard de la jeune mutante fit de nombreux aller-retour entre le muffin à la forme un peu altérée qui était à présent au sol et la bouillie de gâteau et de myrtilles qui maculaient le visage de… toujours pas Quentin, mais Mystique, qui avait pris la forme de Quentin. Dans l’esprit de Siobhan, les solutions les plus compliquées lui paraissaient toujours être les bonnes, notamment dans les situations de stress intense. Et quoi de plus stressant que d’imaginer qu’une ennemie ait pu prendre la forme de son ex petit-ami pour s’introduire discrètement à l’Institut ? Mais d’ailleurs, c’était assez hallucinant qu’elle ait choisi cette forme alors que Quentin n’était pas présent… Est-ce qu’ils avaient couché ensemble pour qu’elle parvienne à le personnifier aussi bien ?!

Je vais la tuer, cette garce…

Et voilà comment la mutante au tempérament pourtant très tranquille en était arrivée à se jurer de mettre une bonne dérouillée à Mystique la prochaine fois qu’elle la verrait ; essentiellement à cause d’un malentendu… Peut-être aussi que si Ororo l’avait prévenue du retour de Quentin, les choses se seraient passées autrement. Mais comment blâmer son amie lorsqu’on connaissait l’emploi du temps beaucoup trop chargé de Siobhan, et de ce fait l’impossibilité de pouvoir la croiser à l’Institut à une heure convenable ? Ce n’était donc pas étonnant qu’Ororo – qui avait déjà bien trop de choses à gérer – n’ait pas pu la prévenir à temps et ainsi éviter aux oreilles de la vraie Mystique de siffler au moment précis au Siobhan projetait de lui péter le nez à l’irlandaise.

Pour en revenir à la situation présente, Siobhan réalisa finalement et avec un métro de retard que l’homme qui lui faisait face n’était pas une métamorphe travestie, mais bel et bien Quentin himself, avec une énorme trace sur la face. Et pour confirmer ce fait, il hocha la tête. Les joues de Siobhan rosirent très légèrement sous le coup de l’embarras, puis encore un peu plus lorsque Quentin la complimenta sur le goût de la pâtisserie qu’il s’était pris en pleine gueule… N’importe qui aurait probablement hurlé que c’était abusé de jouer avec la nourriture, que la myrtille ça tâchait, ou dieu sait quoi d’autre, mais non, Quentin se contentait de se lécher les doigts avec délectation. Siobhan l’observa un moment avant de réaliser qu’elle n’aurait peut-être pas du le faire avec autant d’insistance : ses joues prirent une teinte rouge brique cette fois, et elle empoigna un torchon avant de quitter son tabouret.

Quentin évoqua des couteaux qui pourraient se jeter sur lui, et Siobhan lui dédia un sourire qui en disait long sur son état mental à ce moment précis avant de bredouiller un vague :

Des couteaux ? Non mais quelle idée !

Et elle essaya de s’empêcher de penser au fait qu’elle avait longuement imaginé le jour où elle le reverrait et la manière dont elle se jetterait sur lui, non pas pour le poignarder ou lui arracher les yeux, mais plutôt pour quelque chose de moins… avouable. Mais bref. La fierté l’empêchait de clairement laisser entrevoir qu’elle n’avait jamais réellement éprouvé ce qu’elle avait éprouvé pour lui avec d’autres hommes, et passer pour une grosse désespérée était vraiment la dernière des choses dont Siobhan avait envie. Mais à force d’essayer de se persuader de ne pas penser à ce qu’elle avait réellement en tête au moment où elle avait parlé d’une chose qui aurait pu se jeter sur lui et manqua d’avoir la pensée de trop…

Arrête de penser des conneries, Siobhan. Merde à la fin !

Siobhan tenta de dissimuler ça ainsi que les rougeurs sur ses joues en essuyant un peu trop vigoureusement le gâteau écrasé que Quentin avait sur le visage. Ca ne devait certainement pas être agréable, mais cela lui permettait de focaliser son attention sur autre chose que sur le fait de se jeter sur lui… Son regard fut assez rapidement attiré par celui du jeune homme, et Siobhan constata une nouvelle fois qu’il avait plutôt bien vieilli et qu’il ne ressemblait aucunement à ces mecs qui se laissaient aller « parce que ça fait viril ». D’une ça ne faisait pas viril, ça faisait négligé. Et de deux, les femmes – Siobhan en tête – n’aimaient pas les hommes négligés. Assez rapidement, elle en oublia le gâteau qu’elle était sensée lui retirer de sur le visage, et quelques secondes s’écoulèrent avant qu’elle ne recouvre l’usage de son cerveau.

Excuse-moi, j’ai eu une journée assez dure… - C’était une excuse pour tout le monde, mais dans la bouche d’une hyperactive comme Siobhan, ça sonnait davantage comme un prétexte. – Tu viens d’arriver ?

Après toutes ces années sans nouvelles, Siobhan peinait à trouver ses mots. Elle était contente de le revoir, mais l’un comme l’autre n’étaient plus ces ados un peu fous qui trouvaient toujours un sujet de conversation en commun justement parce qu’ils évoluaient dans le même environnement… Siobhan était restée à l’Institut et n’avait que très peu vu le reste du monde. Qu’avait fait Quentin ? Elle ne pouvait sans doute pas lui poser cash cette question, ça n’aurait sans doute pas été très poli.

Oh et puis merde…

Sans prévenir, la jeune femme fit un pas de plus et le prit dans ses bras pendant quelques secondes avant de lui adresser un sourire ravi. C’était le genre d’étreinte qu’échangeaient deux amis, rien de plus, parce que Siobhan elle-même n’était pas vraiment certaine de ce qu’elle voulait et de ce que ce retour pouvait signifier. Et puis d’ailleurs, Quentin avait sans doute fait chavirer d’autres cœurs. Peut-être même Mystique…

Je vais la tuer, cette garce…

C’était typiquement le genre de réaction qu’aurait pu avoir une petite amie jalouse, mais là c’était un peu plus compliqué pour toutes les raisons évoquées plus haut. La jeune femme s’écarta un peu plus de Quentin, l’incitant à pénétrer un peu plus dans la cuisine :

Tu veux manger quelque chose ? – Il restait sans doute assez de spaghettis pour lui. – Ah, et je suis désolée de te le dire, mais ça n’aurait jamais du se terminer comme ça… !

C’était le genre de phrases ambigües que la jeune femme avait le don de sortir dans les pires moments, sauf que là, ce n’était absolument pas planifié. ce pouvait à la fois désigner le muffin qu'elle lui avait lancé à la figure, ou leur histoire qui s'était stoppée d'un seul coup quelques années plus tôt. Dans le premier cas, c'était une réflexion que tout le monde aurait pu avoir, mais dans le second, c'était précisément le genre de trucs qu'une petite-amie rancunière aurait pu balancer... D’un mouvement de main, elle désigna le muffin déformé par le choc qui gisait aux pieds du mutant :

C’est le trajet du retour qui a à ce point amoindri tes réflexes ?

Parce que si comme elle le croyait, Quentin était arrivé dans la journée, le décalage horaire pouvait expliquer pas mal de choses… Cela dit, être la cible d'un muffin à la myrtille ne faisait pas partie de ce pour quoi on s'entraînait en tant que Xmen.
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Quentin Quire

Quentin Quire
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MessageSujet: Re: Splotch ! [PV Quentin]   Splotch ! [PV Quentin] EmptyMar 15 Nov - 22:23


    Entrer dans la tête de son premier amour n’était pas envisageable, pas une seule seconde. Elle faisait partie de ses personnes dont il refusé d’écouter indiscrètement les pensées et encore moins les souvenirs… Du moins pas avec un effort conscient, car les accidents arrivaient avec les pouvoirs mutants. Elle-même l’avait souvent endormi par inadvertance à l’époque. Seulement voilà, ce temps là était fini, tous deux maîtrisaient mieux leurs pouvoirs, on pouvait donc en déduire qu’une utilisation de ceux-ci serait forcément volontaire. Théoriquement, bien sûr, car quand les sentiments entraient en compte, c’était pas pareil. Enfin de là à s’envoyer des muffins… Tandis qu’il s’employait à nettoyer les morceaux de myrtilles qui s’étaient collés sur son visage, Siobhan l’observait sans bouger, ce qui, il devait l’avouer, le gêna pas mal. Une chance pour lui, il rougit difficilement. En général, il lui suffisait de penser à autre chose lorsqu’il sentait les rougeurs lui monter au visage. Ici ce fut relativement facile car elle ne semblait pas décidée à parler pour l’instant. En plus, il avait encore sa face à laver. Le mutant allait bouger en direction de l’évier en quête de renfort aquatique lorsqu’il vit son ancienne camarade se diriger vers lui armée d’un torchon. Sachant maintenant ce qu’elle pouvait faire avec un simple gâteau, il préféra ne pas penser à ce qu’elle s’apprêter à réaliser avec une arme au potentiel légèrement plus douloureux, il déglutit. Surtout qu’au même moment, elle parla à nouveau de couteaux.


    – On est jamais trop prudent

    Se permit-il d’ajouter avec un trait d’humour, enfin une tentative d’humour, parce que maintenant que c’était elle qui le nettoyait, c’était de plus en plus dur de ne pas laisser son pouvoir s’activer et percevoir une ou deux pensées, le télépathe avait maintenant les yeux fermés trop concentré sur son pouvoir pour faire attention au reste. Puis, Siobhan sembla manifester le désir de lui arracher le visage avec son torchon. Vous voyez que c’est dangereux ces trucs-là ! Intrigué plus qu’inquiet au final, il ouvrit les yeux pour savoir ce qu’elle essayait de faire. Mince… c’est près, là… La jeune femme avait vieilli, certes, une dizaine d’années en même temps, ça ne passe inaperçu chez personne. Mais elle n’avait pas trop changé non plus, ses traits avaient gagné en… en… en quelque chose… Et ses yeux, ils n’avaient pas changés, ou peut-être le regard qu’ils généraient était encore plus profond que dans ses souvenirs… Essayait-elle de l’hypnotiser ? Non ce n’était pas son pouvoir là… Quentin eut un sourire un peu maladroit avant de baisser les yeux et de lui prendre le torchon des mains afin de finir le travail. Il l’entendit ensuite s’excuser et accuser une journée difficile. Ne sachant pas trop quoi penser de cette excuse mais toujours avec cette lame de culpabilité qui l’habitait à chaque fois qu’il retrouvait un de ceux qu’il avait abandonné, Quentin déclara être désolé. Un comble quand c’est l’autre qui tente de s’excuser, mais il ne savait pas trop s’il était désolé pour sa journée à elle ou pour son départ à lui… Après cela vint une question sur son retour. Il s’y était attendu bien sûr, mais bizarrement, dans les scénarios qu’il avait imaginé avant de la revoir, c’était plus dur que dans la réalité, que maintenant en somme.


    – Ca fait quelques jours, maintenant…

    Il préféra ne pas en ajouter plus, il ne voulait pas se prendre de plein fouet une question indignée comme : « Et pourquoi t’es pas venu me voir immédiatement ? ». Pas trop le genre de Siobhan, mais comme elle l’avait prouvé plus tôt dans la soirée, on ne pouvait jamais prévoir ses réactions. Comme là, par exemple, où elle le prit dans ses bras pour enfin l’accueillir comme il se devait. Notez que « Enfin » ne veut pas forcément dire que Quentin s’était attendu à un tel câlin de bienvenue, pas du tout en fait. Mais il l’encaissa avec plaisir, et au final, ce ne fut guère plus différent qu’avec Ororo… Sauf que maintenant, il avait vraiment l’impression d’être retourné à la maison. Que signifiaient ce « vraiment » et ce « maintenant », allez savoir… Lui serait bien incapable de vous l’expliquer, déjà que dans sa tête, ce n’était pas clair. Et dans le registre des choses qu’il ne comprenait pas lui-même le concernant pourtant, il y avait ce besoin compulsif de dire quelque chose à ce moment, quelque chose qu’il se devait de dire à la fois pour lui faire comprendre qu’il était content et qu’il allait rester. Culpabilité, quand tu nous tiens…


    – Ca fait plaisir d’être à la maison…

    En revanche, ce qui était bien entre anciens de l’institut, c’est qu’entre eux, ils pouvaient designer cet endroit comme étant une maison sans aucun complexe. Tous comprenaient ce sentiment et le partageaient même, cela facilitait pas mal les choses… L’étreinte, aussi réconfortante était-elle, finit par cesser et Siobhan lui proposa de manger quelque chose. Une nouvelle qui fut accueillie avec enthousiasme par l’estomac du télépathe qui choisit cet instant pour crier famine. Classe. Gêné, Quentin eut un sourire et un rire embarrassés tout en répondant :


    – Ca sera avec grand plaisir.

    Et alors, sans crier gare, typiquement Siobhan, elle déclara que cela n’aurait pas dû finir ainsi. Stupéfait l’espace de quatre bonnes secondes, Quentin ne bougea plus et son ventre arrêta même de se plaindre. Il l’observa d’un air interloqué avant de se rappeler qu’elle avait toujours était comme ça. Mais là, ça avait touché juste : les remords du X-man.


    – Je suppose que non…

    C’est alors qu’elle montra le reste de sa grenade improvise qui gisait sur le sol. Quentin ferma les yeux le temps de se traiter de stupide, elle voulait sûrement parler de ça… Siobhan était une femme difficile à suivre, déjà dans le passé, il lui avait fallut prendre l’habitude, il avait apparemment perdu cette habitude avec les années. Au nom de leur amitié, il avait intérêt à reprendre le rythme. Une chance aussi qu’il aime les difficultés. Elle parla alors de réflexes potentiellement amoindris par un voyage trop éprouvant. Là pour le coup, elle se frottait à une autre corde sensible, l’orgueil de Quentin. Un bon entraînement pour quand il se retrouvera face à Scott… Et puis cela lui permit de reprendre ses esprits ainsi que du poil de la bête. Alors comme ça, elle remettait en doute ses capacités… Armé d’un sourire provocateur et amusé, il entreprit de lui renvoyer la balle. Là pour le coup, c’était un retour, temporaire bien sûr, à l’adolescence.


    – Ah parce que maintenant les résidents de cet institut doivent apprendre à se protéger de tes muffins, McGillicuddy ? Excuse-moi, je suis d’un autre temps. Mais je vais me mettre à jour et faire une simulation « assaut des pâtisseries » dès que j’aurai le temps.

    Sourire éclatant en renfort, il montrait ainsi qu’il n’était pas vexé par sa remarque ni même par son attaque et qu’il prenait cela avec humour. Mais si elle insistait, il allait l’attaquer sur un autre angle. Alors comme ça on ne sait toujours pas faire la différence entre télépathie et télékinésie…



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Siobhan McGillicuddy

Siobhan McGillicuddy
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MessageSujet: Re: Splotch ! [PV Quentin]   Splotch ! [PV Quentin] EmptyMar 15 Nov - 23:55

Passer son adolescence à l’Institut avait permis à Siobhan d’apprendre deux ou trois petites règles essentielles à la vie en société, à savoir qu’il ne fallait pas utiliser son pouvoir sur n’importe qui ou « pour s’amuser ». Elle se souvenait même parfaitement d’avoir pouffé de rire lorsque le Professeur avait énoncé cette règle, justement parce qu’il avait déjà à cette époque un tel niveau de maîtrise, une telle puissance, que cela le plaçait bien au-dessus d’une ado hypnotiseuse incapable de contrôler ses émotions. Bien sûr, elle s’était fait remarquer, dévisager par quelques camarades, mais elle avait fini par apprendre et par considérer cette règle comme étant la plus élémentaire de toutes. Si on voulait faire une comparaison rapide, un mutant avec un pouvoir face à un humain, c’était un peu comme un bûcheron avec une hâche : il pouvait choisir de laisser l’arbre tranquille et passer à côté de lui, ou bien l’abattre. Siobhan préférait donc, à l’instar des bûcherons, laisser les humains en paix et ne pas s’amuser avec eux. Et cela valait naturellement pour les autres mutants, qui n’étaient pas forcément tous placés sur un pied d’égalité en matière de puissance…

Entre son petit pouffement de rire et cette attitude posée et réfléchie, il y avait eu une phase assez longue qui consistait à essayer de ne pas hypnotiser ou endormir n’importe qui n’importe quand. A peu près tout le monde y était passé plus ou moins à l’insu de son plein gré, et Siobhan avait à chaque fois été très peinée. Qui apprécierait qu’un ami tombe endormi comme une masse au beau milieu d’une conversation ? Personne. Pire encore, qui apprécierait que son petit-ami s’endorme pendant qu’on lui ouvrait son cœur ? Personne. Il avait donc été monnaie courante à une époque que Quentin fasse les frais de ce pouvoir mal maîtrisé, et même se la phase précédant le sommeil était fort plaisante – avoir toute l’attention d’une personne, c’était incroyablement agréable et cela donnait un certain sentiment de puissance – elle s’était toujours excusée de ces dérapages parce que cela allait à l’encontre de ce que le Professeur leur avait enseigné, mais également parce que déjà toute jeune, elle n’avait aucune aspiration à maintenir un homme sous son contrôle simplement pour le plaisir… Et puis l’autre truc positif avec Quentin, c’était qu’il avait toujours su l’écouter sans qu’elle soit obligée d’avoir recours à un quelconque talent en rapport avec sa mutation.

Siobhan avait toujours estimé que la réciproque était vraie, parce qu’ils avaient suivi les mêmes cours et eu le même mentor. Elle n’avait aucun talent de télépathie et n’avait donc aucun moyen de vérifier que personne ne fouillait dans sa tête, mais la mutante n’avait à l’époque jamais ressenti le besoin de se protéger de son petit-ami sur ce point ; elle lui faisait confiance pour respecter son intimité, et parce qu’elle ne lui avait jamais pété le nez à l’irlandaise, cela devait sans doute dire que cela avait toujours été le cas.

Le muffin d’attaque fut laissé de côté lorsque Quentin évoqua des couteaux qui auraient éventuellement pu se jeter sur lui. Ce que Siobhan démentit en sous-entendant qu’il avait quand même de drôles d’idées… Avec humour, il avait ajouté que l’on n’était jamais trop prudent, et Siobhan avait affiché un regard de défi :

Si vraiment j’avais envie de te tuer, est-ce que tu crois que j’aurais choisi un couteau ?

La question était glissante, parce que lorsque comme Siobhan on était une habituée des rixes de bar, tout devenait une arme potentielle… Ah, mais ça il ne le savait pas puisqu’il avait quitté l’Institut avant que réellement elle ne perfectionne sa technique du irish brawl.

Mais hormis les couteaux, il y a quand même pas mal de choses qui pourraient avoir envie de…

Siobhan avait cette manie de se mettre toute seule dans des situations délicates, à savoir que si Quentin finissait par soupçonner qu’elle fasse partie des « choses » ayant envie de se jeter sur lui, d’une la fierté de Siobhan en prendrait un sacré coup parce qu’elle passerait pour une fille vivant dans le passé – ce qu’elle ne voulait surtout pas – et de deux, le moment fatidique qu’elle redoutait tant où seraient prononcés les mots « j’ai refait ma vie avec Mystique. Je l’aime et nos enfants seront bleus avec des cornes » (Mystique étant interchangeable avec n’importe quel nom de garce). Donc tant qu’ils éviteraient de trop dériver vers le sujet des sentiments, tout se passerait bien en principe.

Siobhan s’était ensuite attelée à décaper le visage de Quentin avec son torchon et un peu d’huile de coude. Ses yeux clos ne renseignaient pas trop la jeune femme sur ce qui lui traversait l’esprit, mais cela pouvait également et malheureusement indiquer qu’il appréciait cela. Les hommes étaient franchement étranges… Et finalement, après avoir reconnecté l’ensemble de ses neurones, Siobhan avait fini par balancer une excuse assez bidon quand on connaissait son rythme de vie actuel avant de laisser Quentin terminer de se nettoyer le visage avec le torchon qu’il venait de lui subtiliser. Son sourire n’avait pas échappé à la jeune femme, et provoqua un nouveau rosissement de son teint pour ajouter encore un peu plus à son embarras. Ses résolutions plus réfléchies que la toute première – à savoir « s’il revient, je lui saute dessus » - n’avaient décidément pas été tenues plus de deux minutes, parce que déjà Siobhan démontrait des signes de gêne en sa présence. Ce qu’elle s’était juré d’éviter, persuadée qu’elle y arriverait sans aucun problème puisque jamais le retour de Quentin n’avait été annoncé. Si cela avait été le cas, elle se serait probablement entraînée en faisant… n’importe quoi ! Mais elle aurait essayé d’y préparer ses hormones et son mental. Elle aurait essayé…

Pour essayer de redonner un ton normal et moins tendu à cette conversation, Siobhan interrogea Quentin sur son retour, pratiquement certaine qu’il n’était là que depuis quelques heures… Et la réponse lui arriva en pleine gueule comme une porte qui claque, la laissant étourdie le temps d’assimiler cette information. D’un côté, il y avait en Siobhan cette part un peu « ado » prête à faire un scandale pour ensuite quand même lui sauter dessus – les ados avaient un goût particulier pour le mélodrame, c’était un fait – et de l’autre, il y avait l’adulte, la professionnelle, capable de considérer tous les éléments d’une situation pour en tirer une conclusion. L’adolescente avait envie de lui poser un équivalent de cette question lourde de reproches, mais la part raisonnable de Siobhan l’invitait à considérer le fait qu’elle avait un rythme que peu de gens pourraient suivre même avec de la vitamine C et de la caféine en perfusion, et que pour le coup, pour la voir à une heure convenable, il aurait eu plus de chance en prenant un rendez-vous avec elle plutôt qu’en espérant la trouver à l’Institut avant 23 heures… Ceci dit, le fait qu’il frappe à la porte de sa chambre en pleine nuit aurait sans doute tellement mis Siobhan mal à l’aise qu’il n’aurait pas fallu espérer que Quentin reste éveillé bien longtemps après que la mutante ait perdu le contrôle de son pouvoir. Alors quelque part, c’était peut-être mieux qu’ils se retrouvent après 10 ans ailleurs que dans une chambre…

Siobhan se contenta donc d’un sourire suffisamment large pour que ce que pensait l’ado qui sommeillait en elle ne soit pas visible. Une étreinte amicale plus tard, Quentin déclarait que cela faisait du bien d’être à la maison, et Siobhan ne pu empêcher son sourire de s’élargir :

Ca veut dire que tu vas te réinstaller avec nous et que… - elle hésita un instant - … enfin j’espère que tu as réussi à régler ce qui devait l’être.

Siobhan se souvenait parfaitement de son départ précipité et des explications qui l’avaient précédé. Elle ne savait pas trop sur quel pied danser à ce sujet, parce que 10 ans de temps pour régler un problème, ça laissait présager de pas mal de complications et de choses pas forcément réjouissantes… Elle aurait pu être plus explicite dans ses paroles, mais la crainte d’avoir une parole malheureuse qui gâcherait ces retrouvailles l’avait assez logiquement contrainte à la prudence, avec une manière de dire les choses qui n’était ni intrusive, ni abrupte. En clair, il pouvait choisir de lui répondre évasivement ou avec des détails ; Siobhan ne lui avait pas forcé la main. Elle était charge de relations publiques alors les mots, elle savait les choisir avec beaucoup plus de soin qu’il y a 10 ans.

Ca fait également plaisir de te revoir.

Elle l’avait presque murmuré, semblant réellement émue. Comme à chaque fois que la situation devenait un peu trop émotionnellement dangereuse, Siobhan changea de sujet en proposant à manger à Quentin. Proposition qui fut accueillie avec un « hurlement » de joie de la part de son estomac. Un léger rire échappa à Siobhan qui déjà, lui indiquait un tabouret à côté du sien où prendre place. Attrapant une assiette et des couverts dans les placards, elle les déposa assez rapidement sur le plan de travail, avant de laisser échapper une phrase qui laissa Quentin dubitatif pendant un petit moment… jusqu’à ce qu’il tombe d’accord avec la jeune femme en donnant l’impression de ne pas parler de la même chose qu’elle. Mais ça, Siobhan ne le soupçonna qu’à peine puisque sa phrase à double sens n’avait pas été préméditée…

Hmm, alors tu supposes ?

Siobhan remplit une assiette de spaghettis en un tour de main et déposa l’assiette de pâtes fumante devant Quentin. Sa taquinerie sur ses réflexes amoindris ne tomba pas dans l’oreille d’un sourd, et la mutante adopta cet air de défi qu’elle se plaisait à afficher lorsque quelqu’un utilisait son nom à rallonge à la place de son si joli – mais si peu prononçable – prénom.

Les résidents de l’Institut, non. Mais toi, en revanche… - Son sourire irradia l’insolence l’espace de quelques secondes. - … Considère ça comme un traitement spécial pour fêter ton retour. Et dis-toi que je peux te tomber dessus avec de la nourriture à n’importe quel moment de la journée, histoire de vérifier que tes réflexes sont toujours intacts. Tu vois, pas besoin de simulation tant que tu m’as sous la main ! Les élèves l'ont bien compris: pourquoi est-ce que tu crois qu'ils viennent manger ce que je prépare si ce n'est pas pour éviter de laisser quoi que ce soit que je puisse leur lancer dessus par surprise ?

Bien entendu, sa modestie l'empêchait de faire entrer dans cette équation le fait que si les gens mangeaient ce qu'elle préparer, c'était peut-être un peu parce que c'était bon. Le sourire de Quentin avait quelque chose de particulièrement insolent, et Siobhan n'avait pas pu pas laisser passer ça sans rien dire - question de principe.. Elle se réinstalla sur son tabouret avec une certaine nonchalance :

Et j’espère bien te voir sur la pelouse demain après-midi… !

Siobhan et le rugby, c’était une histoire d’amour qui durait depuis qu’elle avait appris à marcher. Et quoi de mieux que de permettre aux jeunes mutants de se défouler amicalement en plus de développer leurs aptitudes au travail d’équipe et à la précision ? Est-ce qu’elle espérait qu’il se joigne aux habitués ? Bien entendu. Est-ce qu’elle le prendrait dans son équipe ? Certainement pas. Du moins, pas tant que les plaquages entre membres d’une même équipe ne seraient pas autorisés ! Splotch ! [PV Quentin] 476941
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Quentin Quire

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MessageSujet: Re: Splotch ! [PV Quentin]   Splotch ! [PV Quentin] EmptyJeu 17 Nov - 23:12


    Si la prise de conscience de leurs pouvoirs était une étape immanquable de l’éducation des élèves dans cette école, c’était surtout le cas des télépathes. Et à l’époque où Xavier enseignait, c’était là un aspect particulièrement renforcé. Quentin, en télépathe prometteur y été forcément passé, surtout avec son pouvoir sur les souvenirs des autres, un pouvoir qui, d’après Charles, n’appartenait pas exactement au même registre que la télépathie. Tout cela pour dire que le Professeur n’avait pas commencé à entraîner Quentin à la maîtrise de son don avant d’être sûr que celui-ci ait conscience du dangereux pouvoir qu’il avait là. Mantis ne savait pas si Jean avait eut droit aux mêmes laïus, mais lui les a entendus et réentendus u nombre incroyable de fois. Alors utiliser ce pouvoir pour entrer dans la tête de ses camarades, de ses amis et des personnes que l’on aime, en règle générale, est tout simplement impensable. A moins d’avoir l’autorisation de cette personne. Bien sûr, les accidents arrivaient. Encore aujourd’hui, il lui arrivait de ne pas contrôler son pouvoir et d’accéder aux esprits alentours sans le vouloir. Mais cette erreur était pardonnable dans le sens où elle n’est pas consciente ou volontaire, ce qui était grave, c’était les utilisations conscientes et préméditées. Bon, cela n’avait jamais empêché Quentin d’utiliser sa télépathie lorsque la situation l’imposait, chose que Xavier lui avait apprit à reconnaître. Et tout comme son mentor, il n’avait aucun problème avec l’idée d’envoyer ses pensées à lui, c’était comme parler, mais sans utiliser sa voix, les oreilles de l’autre, ou même l’air ambiant. C’était en fait un moyen de communication extrêmement pratique, surtout lorsqu’il pouvait y avoir des oreilles indiscrètes aux alentours.

    Mais en tout cas, avec Siobhan, non, jamais. Avec elle plus qu’avec n’importe qui, l’adolescent qu’il était à l’époque prenait toujours soin de ne pas utiliser sa télépathie pour entrer dans l’esprit de la jeune femme. Pas sans son accord préalable. Après, bien sûr, les accidents arrivaient. Elle l’avait elle-même hypnotisé ou endormi plusieurs fois. Lui de son côté, sans le vouloir avait eut accès à quelques bribes de pensées ou de souvenirs, ces derniers étaient toujours délicats à aborder. Car bien sûr, une utilisation involontaire de ce genre de pouvoir, ça ne passe pas inaperçu, surtout lorsqu’il y a un contact physique (paramètre obligatoire pour cet aspect de sa mutation)… Enfin depuis le temps, il avait appris à se maîtriser et à ne plus trop avoir d’utilisation involontaire, même s’il n’y était pas encore à l’abri. Tout cela pour dire, qu’il était hors de question de faire appel à la lecture des pensées sur Siobhan, muffin ou pas, surtout qu’il avait été vraiment surpris pour le coup…

    La jeune femme parla de le tuer avec autre chose qu’un couteau… Il ne savait pas trop si ça devait le rassurer ou pas, ni même si c’était pour rire…


    – Je ne sais pas…

    Non, si la Siobhan qu’il avait connue s’était transformée en tueuse psychopathe, Ororo l’aurait tout de même prévenu, pas vrai ? Quoique… si l’équipe comptait déjà une mutante oméga dont une des deux personnalités étaient assoiffée de mort et de violence, il ne faudrait peut-être pas s’étonner de voir un autre X-man de ce genre… Mais il aurait pensé qu’on l’aurait mis au courant un minimum. Dans le doute autant… autant quoi ? poser la question ? Il aurait l’air fin avec ça… Au final, il montrait quand même qu’il n’était pas sûr de lui et qu’il ne serait pas contre quelques précisions. Celles-ci ne tardèrent pas à venir sous une forme inattendue et tout aussi mystérieuse en fait. Pas des muffins, pas des couteaux, mais quels objets auraient tant voulu être jetés sur lui. Il avait l’impression de passer à côté de la bonne interprétation, mais il ne savait pas laquelle. Et en plus, selon lui Siobhan devait être sûre qu’il l’avait comprise. Dans le doute, et comme il l’avait annoncé plus tôt, il préféra jouer la prudence. Et puis elle avait laissé un blanc, comme si c’était à lui de compléter sa phrase, fallait dire quelque chose à cet instant. Il croisa les doigts pour que ce ne soit pas une bêtise.


    – Tant que ce n’est pas létal, je devrais pouvoir l’accepter…

    Jamais il ne songerait que Siobhan n’était autre que l’objet qui souhaiterait tant se jeter sur lui. Et quand bien même il y penserait, d’après lui, se serait sûrement pour le frapper à mains nues en lui hurlant dessus « pourquoi t’es parti !? pourquoi t’es parti !? qu’est-ce que t’as foutu pendant tout ce temps ?! » ce genre de choses qu’il redoutait tellement que cela l’empêchait de songer à d’autres éventualités plus plaisantes mais tout aussi surprenantes.

    Il ne vit pas les réactions cutanées indésirables de son ancienne petite amie tout simplement parce qu’il était occupé à se nettoyer le visage, il n’y avait plus grand-chose à faire à ce niveau, mais elle l’avait frotté si fort qu’il avait l’impression d’avoir quelque chose sur les zones frottées, mais cela, il se retint bien de le lui faire remarqué, il avait déjà était gêné-ravi qu’elle vienne aussi près… Il se demanda un instant s’il était en droit de lui demander si elle voyait quelqu’un en ce moment, si elle avait un petit ami, mais il s’interdit bien vite ce genre de pensée. Il n’avait pas le droit de lui demander ce genre de chose après être parti aussi longtemps et aussi soudainement, même si en fait, elle avait été une des rares à avoir droit à un au revoir convenable.

    Ne se doutant pas une seconde que la date de son retour ait pu choquer la jeune femme d’une quelconque façon, Quentin apprécia autant qu’il put le sourire qu’elle lui lança et y répondit de bon cœur avant de savourer l’étreinte pourtant amicale qui suivit cela. Puis, en voyant le sourire de Siobhan s’élargir, il se dit qu’il avait vraiment bien fait de revenir, comme s’il avait d’autres possibilités… N’empêche, ça faisait une sacrée bonne raison de plus. Elle demanda vaguement s’il avait fait ce qu’il avait eut à faire. Il comprenait qu’elle reste distante sur la question, surtout qu’il s’agissait de la raison directe de leur séparation. Quentin aurait pu être égoïste et lui demander de partir avec elle, mais même à à peine vingt ans, il était assez intelligent pour savoir qu’elle méritait mieux. Maintenant, y avait plus qu’à espéré qu’elle ait vécu mieux. Mais épanouie comme elle le semblait, il n’avait aucune raison d’en douter.


    – En fait, je me suis déjà installé. J’ai ma chambre et… et j’étais en train de préparer mon premier cours à vrai dire. Avant de descendre.

    Il déglutit et fit une pause, des fois que ce qu’il venait de dire consistait déjà en un choc potential pour Siobhan. On ne savait jamais. Puis il reprit en parlant, lui aussi de façon évasive à sa question. Mais lui il le fit seulement parce que cela pouvait potentiellement la déranger. Lui par contre n’avait aucun regret pour ce qu’il avait fait. C’était le genre de voyage initiatique que bien des jeunes hommes avaient dû faire et ce dans de nombreuses cultures. Le sien s’était juste un peu trop allongé et avait été provoqué pour des raisons particulières. Mais au final, aucun regret, il estimait que cela l’avait rendu… peut-être pas meilleur mais… plus lui. Oui c’est ça, il avait apprit à se connaître ces dernières années, chose qui n’est pas évidente pour tout le monde…


    – J’ai eut les réponses que je devais avoir.

    Pas plus pas moins, et cela n’avait pas forcément correspondu avec les réponses qu’il était parti chercher à la base. Mais c’était tout aussi bien, voire mieux même. Encore une raison de n’avoir aucun regret… enfin si un peu… il regrettait vraiment de ne pas être resté pour les aider à affronter ce qu’ils ont dû affronter. Surtout les pertes…

    Elle lui avoua qu’elle était heureuse de le savoir de nouveau parmi eux. Quentin eut un autre sourire, incontrôlé pour changer, et se surpris à l’observer intensément sans le faire exprès non plus. Il fut sauvé par la proposition de repas de la cuisinière officieuse de l’institut ainsi que par son estomac affamé. Alors qu’elle s’occupait de le servir, il s’installa sur un tabouret à en face de celui sur lequel elle était assis avant qu’il arrive. Et heureusement qu’il était assis, cela lui permit d’être bien calé lorsqu’il reçu la bombe de son premier amour. Il supposait, oui il supposait, que devait-il répondre d’autre. Il ne croyait pas au destin ou plutôt, s’il y croyait, il ne pensait pas qu’il y avait un seul et unique moyen pour y parvenir. Comme ce muffin par exemple, s’il avait été destiné à s’écraser à moitié sur le visage d’un télépathe, il l’aurait été d’une manière ou d’une autre, le résultat aurait été le même. Mais il préféra ne pas débattre sur la question et se contenta de la regarder avec attention en hochant de la tête à l’affirmative tout en l’interrogeant du regard « Ben oui, qu’est-ce que tu veux que je fasse d’autre ? ». Il était impossible de savoir s’il avait dû partir, si le professeur avait dû mourir comme cela, si Ororo était celle qui devait être la directrice ou si ce muffin avait été lancé sur le bon mutant. Personne ne pouvait savoir ce genre de chose qui relevait, d’après lui de la métaphysique. Si elle voulait qu’il explique tout cela, il faudrait qu’elle soit un peu plus claire, il le ferait avec plaisir, quoique, y avait plus gai pour un sujet de conversation de retrouvailles.

    D’ailleurs, quoi de mieux pour fêter des retrouvailles qu’une bonne assiette de pâtes ? Bon il y’avait sûrement plein de choses, mais vu l’état de l’estomac de Mantis, ça, c’était parfait. Surtout que… oui après une bouchée, il était aux anges et il faudrait lui passer sur le corps pour pouvoir s’emparer de cette assiette. Pendant qu’il dégustait ce met, il écouta Siobhan lui expliquer la situation, les nouvelles règles qui semblaient être en vigueur entre les élèves et elles. Lorsqu’elle eut finit, Quentin avait un spaghetti rebelle qui n’avait pas voulu rentrer avec les autres. Sans y faire attention, il regarda son amie avec un sourire narquois, aspira le coquin et lança, sans se défaire de son sourire un peu provocant :


    – Ah ouais… On aurait pourtant dit que tu t’attaquais à quelqu’un d’autre, avec ton muffin. On est devenu parano avec le temps ? On voit des métamorphes partout ?

    Sans aller trop loin, il essayait juste de la pousser à se laisser aller et à lui montrer la Siobhan fière qu’il avait connu, juste pour voir si cela faisait partie de ces choses qui finissaient par disparaître avec le temps et la maturité… Mais vu la façon dont elle venait de lui répondre, il avait bon espoir. D’autant plus qu’elle le défia sur le terrain, pour un rugby sûrement. Quentin aurait été le pire des petits amis s’il n’avait pas été au courant de la passion de l’Irlandaise pour ce sport. En même temps, avec les bleus qu’elle lui avait faits de cette manière, il était impossible d’oublier ce genre de détail.


    – J’y serai, je compterai les rares secondes où tu auras le ballon en main.

    Si ça, ça ne la faisait pas réagir…

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Siobhan McGillicuddy

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MessageSujet: Re: Splotch ! [PV Quentin]   Splotch ! [PV Quentin] EmptyVen 18 Nov - 23:06

En comparaison de ce que pouvaient faire ses anciens camarades, Siobhan était de très loin celle qui avait l’impression d’avoir le pouvoir le plus inutile. Quentin pouvait retrouver des souvenirs presque perdus et communiquer à distance, Scott pouvait pulvériser un tas de trucs (super pratique pour la sculpture sur métal, elle lui en toucherait deux mots à l’occasion), Warren pouvait voler sur d’assez longues distances, Ororo gérait la météo mieux que personne… et Jean pouvait à peu près tout faire. Même tuer le Professeur. Enfin ce n’était pas vraiment le genre de choses auxquelles il fallait penser… Siobhan hypnotisait les gens, sur le papier c’était vraiment chouette, et ça donnait l’impression qu’elle pouvait tirer ce qu’elle voulait de n’importe qui… Ca, c’était si on oubliait le fait qu’elle faisait également pioncer les gens lorsqu’elle dosait mal son pouvoir, ce qui – autant être réaliste – arrivait très souvent lorsqu’elle se trouvait dans une situation de stress.

Du coup, il était assez simple de comprendre pourquoi son cobaye attitré désigné de manière involontaire avait été Quentin, notamment parce qu’une adolescente restait rarement de marbre quand elle se trouvait en présence d’un garçon qui lui plaisait. C’était presque prouvable scientifiquement, ce truc, et du coup Quentin s’était fait endormir un paquet de fois… Là tout de suite, Siobhan pria très fort pour que sa nervosité ne dérègle pas son pouvoir, parce qu’elle s’en voudrait terriblement de lui souhaiter la bienvenue en l’incitant à présenter son crane au carrelage de la cuisine ou à tout autre meuble. Et puis visiter les urgences, ça ne la tentait pas vraiment même si le côté inédit de ce genre d’expédition avait quelque chose d’attrayant. Sur le papier, encore une fois…

Siobhan ne s’était jamais demandé si les autres avaient autant de scrupules qu’elle vis-à-vis de leurs pouvoirs, parce qu’ils avaient tous suivi l’enseignement de Xavier, et très rares étaient ceux qui avaient mal tourné, d’ailleurs. Le pouvoir de Quentin avait quelque chose d’assez dérangeant dans le sens où, mis entre les mains d’une personne sans scrupules, il permettait de violer l’intimité d’à peu près toute personne qui ne soit pas elle-même télépathe de niveau supérieur. Bizarrement, Siobhan n’avait jamais eu peur de ce à quoi son petit-ami aurait pu employer son pouvoir, parce qu’elle avait confiance en lui. C’était sans doute particulièrement naïf, même pour l’adolescente qu’elle avait été, mais si on ne faisait pas confiance à la personne que l’on aimait, à qui pouvait-on faire confiance ?

Avec ce raisonnement de base, Siobhan ne s’était aucunement méfiée et n’avait pas non plus joué la parano de service persuadée qu’on l’espionne en permanence. En fait, peut-être qu’elle aurait réussi à trouver ça cool dans une certaine mesure si Quentin l’avait espionnée jour et nuit grâce à son pouvoir… Mais ça aurait aussi – et surtout – eu quelque chose de glauque, et elle aurait sans doute fini par lui foutre sa main sur la tronche un beau jour. Au final quand on y réfléchissait, c’était une très bonne chose que Quentin ne se soit jamais amusé à ça sur elle ; ça se serait terminé avec pas mal de bleus, et une grosse déception sentimentale.

La remarque de Siobhan concernant ce qu’elle pourrait utiliser pour tuer son ex laissa celui-ci un peu perplexe. Ou hésitant. Ou même les deux (?), parce que visiblement il n’avait pas vraiment d’avis bien défini sur la question. Est-ce qu’elle était sérieuse en laissant entendre qu’elle pourrait un jour prendre un objet pour attenter à sa vie ? Oui. Ou plutôt non. Enfin plus exactement, ça dépendait de l’existence d’une nouvelle petite amie dans sa vie. C’était stupide, parce qu’après 10 ans, il avait sans doute refait sa vie avec une autre – Mystique, la garce ! – et Siobhan finirait par prendre les armes… ou par déverser un torrent de larmes dans les bras de la première personne amicale qu’elle croiserait dans les couloirs, avant de reconstituer le liquide évacué avec quelques Guiness… Bref, le spectacle ne serait pas joli à voir, puis empirerait encore lorsque l’irlandaise attraperait la première chose qui lui tombera sous la main pour aller refaire le portrait de sa remplaçante… Et sans doute un peu celui de Quentin, parce qu’on ne pouvait pas blâmer cette femme pour tout.

Sérieusement, Quentin… - La mutante marqua une pause. – T’as quand même pas oublié que je suis plus dangereuse avec un objet de la vie courante entre les mains qu’avec un couteau ?! – Un haussement d’épaules ponctua sa phrase, provoquant la chute du pull qui recouvrait jusqu’alors son épaule droite. – Je te ferais pas de dessin, t’as bien vu ce que j’étais capable de faire avec un simple muffin… !

La jeune femme lui dédia un sourire immense. Vint ensuite une énième gaffe concernant des choses qui pourraient avoir envie de se jeter sur Quentin, et le mutant se contenta de déclarer qu’il l’accepterait pourvu que cela ne soit pas mortel… Siobhan pouffa sans réellement avoir le temps de se retenir, et tenta de retrouver un air neutre dans la seconde qui suivit malgré ce sourire de malheur qui ne voulait pas quitter ses traits :

Létal, ça non… Ca aurait pu être même vraiment… - Quelques secondes passèrent alors que dans son esprit, elle tentait d’écarter toute connotation sexuelle pour le prochain mot qu’elle prononcerait. – Bref, ça aurait pu l’être !

Ca aussi, c’était une de ses spécialités. Commencer une phrase et ne pas la finir en faisant mine de la finir pour éviter de dire n’importe quoi. Il y a quelques années, la folie et la jeunesse aidant, elle aurait peut-être pu aller au bout de sa phrase et laisser clairement entendre ce à quoi elle avait pensé… Mais dans l’état actuel des choses, et avec un pourcentage d’incertitude aussi élevé, Siobhan avait jugé plus sage de s’abstenir.

La suite de la conversation fut plus délicate, notamment lorsque Siobhan bugua sur le fait que Quentin était rentré depuis plusieurs jours et qu’il n’était venu la voir que maintenant. Il avait donc pris le temps de s’installer et de préparer son premier cours avant de descendre, c’est bien, c’était de mieux en mieux… Siobhan s’étonna elle-même de bouillonner de l’intérieur, et cela n’arrangea pas la couleur un peu rouge brique de ses joues : depuis quand est-ce que jouer les offusquées faisait partie de ce qu’elle avait – essayé – de prévoir pour un éventuel retour de Quentin ? De mémoire, jamais, mais il fallait croire que ce soir Siobhan enchaînait les gaffes mieux que personne !

Cours de littérature, je présume…

Un petit sourire avait étiré ses lèvres, un peu comme si elle était déjà certaine de la réponse. Il y avait des tas de détails qu’elle avait conservé en mémoire sans trop savoir pourquoi, comme notamment cette passion pour la littérature et un talent vraiment unique pour le dessin… Peut-être pour être certaine de le reconnaître lorsqu’elle le reverrait, parce que même si elle n’avait jamais été très bonne pour le timing ou les prédictions, Siobhan avait toujours su qu’elle finirait par revoir Quentin. Jusqu’à ce soir, elle ne s’était pas vraiment imaginé ce genre de conditions ou ce lieu, mais après tout pourquoi pas.

Manifester de l’intérêt pour ce qui l’avait retenu hors de l’Institut si longtemps fut compliqué, parce qu’elle avait envie d’avoir certaines réponses mais ne savait pas réellement comment les obtenir ou même si elle était en droit de les obtenir… C’est pour cela qu’elle se contenta d’une question laconique vraiment évasive qui permit à Quentin de répondre sur le même mode et donc de couper court à une discussion qui aurait pu être pénible pour eux deux. Finalement, Siobhan avait formulé clairement sa joie de le voir de retour « à la maison », et Quentin avait eu ce sourire particulier mais très appréciable qu’elle n’avait que trop rarement aperçu à l’époque. Assez réservé par nature, il n’avait jamais réellement eu l’habitude de partager ce qu’il ressentait avec les autres, et même si les choses avaient été plus faciles avec Siobhan, la jeune femme avait appris à apprécier les rares moments où il ne se prenait pas la tête à se concentrer sur le fait d’avoir l’air ceci ou cela. Ce qui fut surprenant en revanche, ce fut le regard assez insistant qui suivit, et qui embarrassa progressivement Siobhan jusqu’à ce qu’elle lui propose à manger.

Quentin et son estomac avaient accepté de bon cœur, et en se retournant avec une assiette pleine de spaghettis, Siobhan constata qu’il avait pris place face à elle… soit au pire endroit qui soit lorsqu’on connaissait les effets de son pouvoir sous l’effet du stress. Là, c’était davantage de la nervosité que du stress, parce que la jeune femme avait clairement l’impression de ne pas savoir sur quel pied danser. Tout dans leur conversation ou dans le comportement qu’ils adoptaient indiquait qu’ils étaient amis - ce qui était très bien. Seulement, Siobhan n’était plus réellement certaine de la manière dont elle souhaitait être considérée, d’où sa nervosité à l’idée de gaffer une énième fois et de ne plus être ni une petite-amie, ni une amie tout court…

Siobhan déposa l’assiette devant Quentin en songeant à lui demander de changer de place par sécurité, mais elle le voyait déjà l’interroger sur ce qui la rendait nerveuse… et ça précipiterait l’arrivée du moment où il lui annoncerait son idylle avec une femme que Siobhan détesterait juste par principe. Quentin batailla avec un spaghetti sous l’œil amusé de la jeune femme, avant d’afficher de nouveau ce sourire provoquant pour lui demander si elle n’était pas devenue parano au point de voir des métamorphes partout. Ah, personne ne lui en avait parlé ?

Mystique nous a déjà bernés une fois comme ça, figure toi. - Elle passerait sur le fait que le Professeur avait été blessé ce jour là suite au sabotage du Cérébro. - Et tu sais quoi ? Si elle remet ses fesses bleues à l’Institut, je la démonte à l’irlandaise… !

Très explicitement, Siobhan employait cette expression pour désigner cette manière très subtile héritée de ses ancêtres et de pas mal d’observation en milieu alcoolisé qui permettait à un irlandais d’improviser une arme et de déclencher une rixe de bar en moins de 10 secondes. Même si elle était techniquement sensée être moins hargneuse du fait de sa féminité, Siobhan ne manquait jamais de s’impliquer dans ce genre d’animations de fin de soirée, et il était clair que si elle mettait la main sur un intrus, il ne lui faudrait guère plus qu’un pied de chaise ou une bouteille brisée pour le réduire temporairement au silence… Plus jeune, elle avait déjà cette tendance à vouloir se bastonner lorsqu’elle estimait que ça en valait le coup, et force était de constater qu’avec Siobhan, ça en valait souvent le coup !

Mais je te l'accorde, c'est un pouvoir qui a tendance à rendre parano, parce que tu ne sais jamais si tu es devant la copie ou l'originale... Après, c'est une question d'observation, parce que j'ose espérer que si Mystique décide de se la jouer en mode Siobhan et qu'elle venait à te faire des avances, tu saurais faire la différence entre la vraie irlandaise et la nudiste bleue ! - Siobhan marqua une courte pause avant de reprendre. - Non pas que je ne sois pas capable de te faire des avances ou même que je ne l'envisage pas... - Les joues de la jeune femme rosirent. - ... mais putain, j'ai quand même plus de classe qu'elle, non ?!

Et une raison de plus de tourner cent fois sa langue dans sa bouche avant de parler, une ! La conversation prenait une tournure assez bizarre, résumable en "qu'est-ce qu'elle a de plus que moi cette garce ?". Bref, la honte totale pour Siobhan, malgré ses efforts soutenus pour ne pas dire de sottises.

La question de la forme et des capacités de Quentin se règleraient sur le terrain de rugby pour Siobhan, et le mutant confirma qu’il participerait au match. C’était courageux de sa part, surtout qu’il était quand même bien placé pour savoir que Siobhan ne faisait jamais semblant lorsqu’il s’agissait de jouer au rugby. Elle avait été entraînée avec des garçons, avait toujours joué avec et contre des garçons, alors il ne fallait pas lui servir le refrain « moi je veux bien jouer mais vous y allez doucement ». Siobhan ne connaissait pas ce mot lorsqu’on le mettait dans la même phrase que les mots « rugby », « Guiness » et « chocolat ». Alors ce n’était même pas la peine de lui en parler !

Quentin, visiblement décidé à aiguiser l’implacabilité de la jeune femme concernant son sport favori, évoqua même le fait de compter le nombre de secondes pendant lesquelles elle garderait le ballon en mains. Siobhan acquiesça calmement avant de reprendre la parole :

Sans problème. – C’était étonnant que sa première réponse ne soit pas sur le même ton que la provocation de Quentin, mais la suite arriva bien vite. – En général, il n’y a que les blessés qui sont en mesure de faire ce genre de choses… Je serais toi j’éviterais de me projeter dans le rôle d’un blessé, parce qu’on ne sait jamais… - Siobhan avala une bouchée de spaghettis. – Ca porte relativement malheur, ce genre de choses… Et puis on a déjà notre quota de profs plâtrés, en plus. – Son sourire s’étira avec provocation. – Cela dit, ça sera pour moi un grand plaisir de te plaquer dans la boue. Avec une main attachée dans le dos, si tu veux !

Pour ce qui était de la fierté et des fanfaronnades sportives, Siobhan était l’égale d’un homme à 100%. Mais elle avait quand même pour elle plus de vingt ans de pratique, alors forcément, c’était tout de suite une fanfaronnade beaucoup plus concrète que celles des sportifs du dimanche… Siobhan affichait un sourire malicieux, observant Quentin par-dessus l’épaisse monture de ses lunettes noires. S’il voulait jouer à ça, ils seraient deux…
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Quentin Quire

Quentin Quire
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Splotch ! [PV Quentin] Vide
MessageSujet: Re: Splotch ! [PV Quentin]   Splotch ! [PV Quentin] EmptyLun 21 Nov - 22:08


    Les deux mutants avaient fait du chemin par rapport à cette époque où la moindre émotion déclenchait leurs pouvoirs. Pas facile quand on veut avoir une relation amoureuse « normale ». Enfin, ça, ils l’avaient bien vite compris : dans cet institut et avec les mutants en règle générale, la normalité ne voulait plus rien dire. Et c’était tant mieux. Après, ces deux là avaient eut de la chance quand on y repensait. D’autres avaient connus plus de difficultés, Jean et Scott notamment, les lunettes, c’est pas toujours pratique… Et puis ils auraient pu avoir des pouvoirs plus dangereux pour l’un comme pour l’autre. De la pyrokinésie par exemple. Vous imaginer, sortir avec quelqu’un qui peut tout brûler à cause d’une émotion mal gérée ? Avec Siobhan et Quentin, le pire qui pouvait arriver, et qui était déjà arrivé d’ailleurs, serait que ce dernier tombe endormi sous l’effet du pouvoir de sa petite amie. En y repensant, Quentin en avait le sourire. Après tout, pour lui, ces moments n’étaient pas trop horrible vu qu’il dormait. Et les réveils étaient souvent amusants car Siobhan s’en voulait beaucoup dans ces moments là, surtout quand il s’était cogné quelque part en tombant dans le sommeil. Dans ces cas là, certes, le réveil était un peu moins agréable. Ce n’est jamais très réjouissant de se réveiller à l’infirmerie, tout le monde en conviendra. Quoique, avec Siobhan à son chevet, le moral revenait tout de suite.

    Car à l’époque, le télépathe, alors surnommé Kid Brain par Scott, était éperdument amoureux de l’Irlandaise. Ayant été assez timide, secret et renfermé pendant son adolescence (plus qu’aujourd’hui), la relation n’avait pas été quelque chose de facile à vivre pour lui comme pour elle. Ardue, certes, mais pas douloureuse, c’était l’avantage qu’ils avaient eut… en tout cas jusqu’à la séparation… en tout cas, de son côté à lui. Peut-être avait-elle vraiment souffert de leur relation… mais la connaissant, elle le lui aurait certainement dit d’une façon ou d’une autre. Et maintenant… maintenant les années avaient passes et les sentiments… et bien voilà où il en était, il cherchait à finir cette phrase. Aussi bien pour lui que pour Siobhan. Avec lui, c’était difficile parce qu’il réfléchissait généralement beaucoup trop, s’il avait apprit à prendre des décisions dites matérielles (quelle paire de chaussette allait-il mettre aujourd’hui, se garer en créneau ou en bataille, vanille ou chocolat, esquiver ou parer, télépathie ou non), il n’en était rien pour ce genre de chose, les sentiments. Leur donner un nom, déjà. Les formuler à haute voix aussi… Déjà que lorsqu’il étudiait ici, il avait du mal avec ce genre de chose, cela avait certainement empiré avec le temps. Comme quoi, les années n’amélioraient pas toujours tout, et Quentin ne fut pas épargné par ce phénomène. Si on cherchait une explication, elle serait assez simple : depuis qu’il a quitté l’institut, le mutant n’a pas vraiment eut l’occasion de développer sa vie sentimentale qui s’est, on va dire, arrêtée avec Siobhan, à une parenthèse romantique près… Mais il préférait ne pas penser à celle-ci maintenant, même si c’était lui le télépathe dans la cuisine.

    Pour en revenir à cette histoire de couteaux tueurs, il plaisantait à moitié. Même s’il savait Siobhan friande de baston, elle en venait rarement à des extrémités plus… radicales. Voire pas du tout en fait… Mais cela correspondait à la dernière mise à jour qu’il avait au sujet de la mutante, une MAJ qui datait un peu, maintenant… Et puis surtout, il ne connaissait toujours pas la réaction que la jeune femme avait pu avoir des suites de leur rupture. Et bien sûr, s’il était un peu maladroit avec ce genre de chose, il n’était pas assez stupide pour se permettre de poser la question de but en blanc. Déjà qu’il n’osait pas demander : « comment vont les amours » qui serait pourtant une question tout à fait abordable avec des amis retrouvés… Toutes ces interrogations l’amenèrent même à penser l’espace d’une fraction de seconde que c’était pas si mal que ça, la Russie… Mais il revint vite à la raison, la présence de Siobhan devait aider à cela, sans doute. Surtout qu’elle lui rappela qu’elle était potentiellement dangereuse avec n’importe quel objet, comme elle venait de le montrer avec un simple mais délicieux muffin. Toutefois, là encore, il n’était pas sûr que c’était pour le rassurer, mais cela le fit sourire en tout cas, lui rappelant au passage de bons souvenirs…


    – C’est vrai… mais pour avoir goûté un peu de ce muffin, je ne le qualifierais pas de simple… il jeta ensuite un imperceptible coup d’œil à l’épaule qui venait de se libérer de ses entraves textiles avant de reprendre.Mais sinon, oui, je me souviens, avec toi, tout peut devenir une arme…

    Pas forcément mortelle à chaque fois, mais une arme redoutable, et cela, il s’abstint naturellement de le préciser. Pas la peine de passer pour un pervers… oui parce qu’après toutes ces années, ce genre de remarque serait complètement déplacée, non ? Vint ensuite une éclat de rire de la part de Siobhan. Ok, il avait officiellement rien compris à cette histoire de mortel ou létal. Pourtant, il avait participé à ce débat lui aussi, mais c’était comme s’ils parlaient de choses différentes. Et ce que la mutante ajouta ensuite ne l’aida pas à mieux comprendre cela. Est-ce qu’elle voulait dire que ça aurait pu être autre chose ou bien est-ce qu’au final, elle avouait que cela aurait pu être mortel aussi ? Sans bien sûr penser une seule seconde à la même chose qu’elle, il la regarda d’un air interrogatif sans toutefois formuler son interrogation à voix haute. C’était un peu risqué pour lui qui n’avait pas encore effacé l’hypothèse d’une envie de meurtre à son égard. Là encore, s’il ne la connaissait pas un minimum, il la classerait dans la rubrique des « ex qui prennent un malin plaisir à faire souffrir leurs anciens petits amis juste parce qu’ils les ont quitté ». Mais au dernière nouvelle, elle n’était pas comme ça alors il se permit un peu d’espoir et ne recrachera pas ses spaghettis par peur de découvrir qu’on y a renversé un camion citerne de cyanure. En laissant le poison de côté, la suite concerna le retour de Quentin, un retour qu’il présenta de manière définitive. Bon il ne le disait pas explicitement parce qu’on ne savait jamais ce que la vie nous réserverai, mais il était bien décidé à suivre les traces de son mentor et à se battre pour la cause mutante comme il se devait, et comme il aurait dû le faire ces dernières années. Son regard exprimait une détermination de fer, sans faille, il ne doutait pas, ou plus maintenant, ou en tout cas concernant sa politique personnelle. Donc oui, il allait rester. Enseigner de la littérature? Ben oui, comment pourrait-il en être autrement? Elle connaissait la passion du télépathe pour les œuvres littéraires, il avait bien prit soin d’essayer de la lui communiquer lorsqu’ils étaient ensemble, ce n’était pas toujours facile parce qu’elle ne tenait jamais en place, mais il se souvenait l’avoir forcée à quelque reprise de l’écouter faire sa lecture. Jamais plus d’un chapitre par compte, il n’était pas fou, plus et elle aurait probablement explosée, ou bien elle l’aurait endormi de façon plus ou moins volontaire.


    – Oui, de littérature… déclara-t-il avec un sourire à la fois évident et aussi ravi et flatté qu’elle s’en souvienne. Ses connaissances littéraires faisaient un peu partie de son orgueil personnel, et il était tout bonnement enchanté qu’elle s’en rappelle. Et toi ? tu es aux arts plastiques, il parait…

    Ouais, il avait fait ses “recherches” (tu parles, juste une question à laquelle Ororo avait bien voulu répondre) et s’était renseigné un peu sur ce que faisait les autres maintenant. Déjà parce que tous lui avaient terriblement manqués. Mine de rien, ils formaient sa famille, enfin ses frères et sœurs ou ses cousins cousines, bref, ils étaient ses racines. Ses vraies… Alors lorsqu’il entendit que Mystique avait fait des siennes à l’institut auparavant, il fronça un peu les sourcils… Le professeur n’avait pas pu la repérer ? Ou Jean ? C’était un peu étrange, non ? Enfin il ne se permit aucune question directe parce qu’encore une fois, il ne voulait pas vraiment revenir sur un évènement passé auquel il ne pourrait plus rien apporter de nouveau. Enfin, il y avait quand même de la place pour une interrogation un peu plus indirecte.


    – Tu as l’air de la porter dans ton cœur…

    C’était dit de façon telle qu’on ne pouvait pas estimer qu’il le pensait vraiment. En fait, il s’agissait plus là d’une fausse constatation destinée à faire réagir la personne. Un procédé subtil, mais parfois trop et aux résultats très incertains, au final. A voir, mais bon, il n’allait pas creuser la question dans tous les cas, surtout que d’après ce qu’il venait de voir et d’entendre, la métamorphe n’avait pas intérêt de remettre ses pieds bleus ici. Sinon, soit elle « goûterait » à la cuisine de Siobhan mais de façon très incommodante, soit elle serait accueillie selon les coutumes de l’Irlande, trèfles à l’appui. Aussi, il était presque curieux de voir Mystique se pointer, juste pour observer le combat qui en suivrait. Le tout serait d’empêcher Scott de venir faire jouer ses rafales optiques trop tôt, ou Tornade et ses éclairs… Enfin, restons sensés ! Quentin continua sa dégustation de pâtes (pas de cyanure à l’horizon) et écouta son ancienne camarade avec deux oreilles attentives, comme il l’avait toujours fait. Il assista à cet exposé ayant pour thème : « Siobhan et les métamorphes » et resta un peu dubitatif, là encore, il n’était pas sûr de savoir ce qu’elle sous entendait et encore moins de savoir ce qu’elle avait voulu entendre de lui suite à ces propos. Il la regarda un court instant avant d’avaler les spaghettis qu’il venait tout juste de mettre dans sa bouche, puis il se lança, priant pour ne pas se bruler les pieds sur ces braises…


    – Ben… d’après ce que je sais… vous avez toutes les deux un style et une approche très différents dans ce domaine… Donc… même si cela fait longtemps que je ne t’ai pas observée… en plein processus de séduction, je devrais être capable de faire la différence entre vous. Puis, alors qu’il venait de dire cela, une question arriva dans son esprit, c’était peut-être, voir certainement hors de sujet mais il ne put s’empêcher de l’exprimer à voix haute. Mais pourquoi est-ce que Mystique voudrait me séduire?

    C’est vrai que techniquement, il n’y avait aucun intérêt pour un membre de la confrérie… pardon des Damnés, de faire du rentre dedans sur un X-man qui vient juste de revenir, qui n’avait aucune responsabilité supérieure à celle d’un prof normal, qui, par son appartenance au groupe des X-men, ne représentait apparemment plus une menace pour qui que ce soit, et surtout qui était télépathe et dont la moindre utilisation de son pouvoir la démasquerait sur le champ. Avouez que ce serait risqué, un métamorphe qui s’en prend consciemment à un télépathe a intérêt à bien calculer son coup… Enfin, il ne connaissait pas non plus Mystique si bien que cela, alors il ne pouvait pas vraiment lui donner des limites. Sinon, pas besoin de dire que monsieur le génie venait de passer, encore une fois, à côté de interprétation « lubrique » qu’on pourrait aisément faire des propos de la belle Siobhan. Par contre, en ce qui concernait le rugby… il ne manqué aucune miette et en conclut qu’il s’agissait bel et bien d’un défi. Et il n’allait pas se débiner. Il avait beau connaître le talent incontesté de l’Irlandaise dans ce sport, il n’avait pas peur. Quand on se met à dos toute une garnison de soldats et qu’on se surprend à jouer au basketball avec eux, se faire l’équipe entière de Nouvelle Zélande ne lui donnerait pas un seul frisson, il savait qu’il était capable de prendre la balle et de mettre ses adversaires en mauvaise position. Gagner après… ce serait autre chose… survivre également… mais par amour du défi…


    – Donc tu avoues ouvertement vouloir me faire du mal… Je te désignerai comme étant le suspect numéro 1 de mon « accident » dans le testament que j’écrirai avant le jeu… Et ne t’inquiète pas pour moi, je n’ai jamais été superstitieux.

    Oui, ça, ce n’était vraiment pas le genre de la maison. Mais cela, Siobhan devait être bien placée pour le savoir. Sur cette nouvelle assertion qui ne l’inquiétait pas le moins du monde, il entreprit d’avaler une nouvelle fourchette ornée de pâtes, cette fois, elles furent toutes dociles et n’opposèrent aucune résistance, pour le plus grand plaisir gastronomique de Quentin. Alors qui se faisait, il vit un élève arriver dans la cuisine, les saluer d’un signe de tête avant de se diriger vers le frigo pour se servir un verre de lait, puis repartir non sans leur avoir souhaité la bonne nuit. Ce à quoi Mantis répondit d’un signe de tête affirmatif et poli, avant de sentir ses craintes du moment reprendre place dans son esprit : son prochain cours, il commençait à être stressé mais essaya, je dit bien essaya de ne rien montrer.


    – Personne ne dort dans cette maison ?


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Siobhan McGillicuddy

Siobhan McGillicuddy
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Splotch ! [PV Quentin] Vide
MessageSujet: Re: Splotch ! [PV Quentin]   Splotch ! [PV Quentin] EmptyMer 23 Nov - 0:04

Il devait sans doute y avoir quelque part quelqu’un qui veillait sur Siobhan, et qui l’avait aidée à apprivoiser un pouvoir bien trop délicat à comprendre pour l’ado remuante qu’elle avait été. Ou plutôt, il y avait quelqu’un quelque part qui l’avait aidée pour épargner son entourage… Ca devait davantage être un truc dans ce goût là.

Siobhan n’avait pas échappé à la règle et avait – comme tous les autres mutants – eu des débuts catastrophiques avec son pouvoir. Elle avait hypnotisé à peu près chaque habitant de l’Institut au moins une fois à l’époque, à l’exception du Professeur et de Jean, qui restaient des personnes inatteignables. Pour Scott, ça avait été plus compliqué grâce à ses lunettes, mais malgré cela elle l’avait endormi une ou deux fois sans le vouloir… Quant à Quentin… Etait-il utile de préciser à quel point le fait de déchaîner à ce point les hormones de l’adolescente avait joué contre lui ? Du coup, elle l’avait endormi un certain nombre de fois, et avait été morte de honte ensuite, multipliant les excuses lorsqu’il se réveillait. S’il fallait trouver un point positif à cela, c’était que malgré elle Siobhan contribua à lui assurer une bonne hygiène de vie en lui filant des heures de sommeil en plus au gré des fluctuations de ses émotions non maîtrisées… Mais plus sérieusement, on ne pouvait pas dire qu’elle avait eu le pouvoir le plus contraignant de tous les mutants ayant jamais vécu : elle n’avait eu ni poils bleus, ni griffes, ni rafale destructrice non maîtrisée, et n’avait pas non plus eu une puissance impossible à évaluer accompagnée d’instincts meurtriers… Définitivement, Siobhan n’avait pas trop à se plaindre.

Elle se souvenait encore de son amourette de jeunesse – bien qu’elle se défendait du suffixe accolé par les jaloux à cet amour duquel elle ne se défaisait pas – et de la manière dont ils s’étaient apprivoisés. Quentin n’avait pas vraiment été la cible de flirt la plus facile à approcher, parce que déjà plus jeune il était assez renfermé sur lui-même et plongé dans ses bouquins… Face à ça, Siobhan n’avait eu d’autre solution que de le mettre devant le fait accompli, lui promettant qu’elle noierait son chagrin dans la bouffe au point de prendre 25 Kg en une nuit – encore une fois, les ados aimaient le mélodrame et les ultimatums impossibles – si ce n’était pas réciproque. C’était un peu direct comme manière de faire, et avec le recul elle s’étonnait encore qu’il n’ait pas pris peur de l’irlandaise un peu barrée qui lui était tombée dessus à l’improviste pour lui faire cet aveu à l’abri des oreilles indiscrètes. D’autres auraient sans doute fui, mais Quentin n’était pas parti en courant et leur relation avait commencé ainsi… Avant d’être interrompue brutalement par un problème urgent.

Près de dix ans plus tard, Siobhan se trouvait de nouveau face à lui, dans un lieu qui n’était pas propice aux retrouvailles, mais elle n’avait aucune déclaration à faire. Elle aurait pu lui lancer un autre ultimatum complètement barré pour lui dire qu’elle était toujours amoureuse, lui mettre une bonne paire de gifles pour lui montrer qu’elle n’appréciait pas cette discussion amicale qu’ils avaient alors qu’elle tentait de contenir ses sentiments… Mais rien. Pas qu’elle ne l’aimait plus ou qu’elle était devenue insensible à celui qu’il était devenu, mais elle aurait tout aussi bien pu lui péter le nez – en fait à la base c’est une gifle, mais avec 10 ans d’intérêt à cause du délai – pour se donner l’illusion qu’elle n’avait pas réussi à réussi à refaire sa vie parce que leur rupture n’avait pas été clairement prononcée… En fait, les possibilités étaient tellement nombreuses que la jeune femme préférait cet espèce de statu quo qui consistait à se contenter d’être l’amie contente de le revoir, et rien d’autre.

Suite au rafraîchissement de mémoire made in Siobhan, Quentin eût un sourire amusé avant de préciser que le muffin avait malgré tout été délicieux. La mutante accueillit ce compliment avec amusement, s’attardant ensuite sur les paroles qui suivirent. Elle ne remarqua pas le coup d’œil orienté vers son épaule à présent dénudée, et laissa simplement entendre son rire lorsque Quentin confirma ce qu’elle venait de dire. Il fallait dire qu’avec ce talent de lanceuse hérité du rugby, Siobhan pouvait atteindre une cible assez facilement pour peu qu’elle prenne le temps de calculer son coup. Pour le muffin, elle avait surtout agi de manière machinale, et compte tenu de la mollesse du gâteau, la précision n’avait pas été complètement au rendez-vous-même si Quentin s’était tout de même pris le muffin en pleine tête.

La prochaine fois que j’aurais besoin de faire goûter un plat, rappelle-moi de tester tes réflexes avec. Trouver des goûteurs à l’Institut n’est pas compliqué, mais je crois que tu es bien le premier qui n’a aucun problème avec le fait de servir de cible à la cuisinière !

Et bien entendu, elle ignora tout de la réflexion intérieure de Quentin concernant le fait qu’elle-même pouvait être une arme redoutable dans une acception assez perverse du terme. Cela dit, Siobhan aurait peut-être été capable d’en rire s’il avait osé le formuler à voix haute ; quand on fréquentait les pubs et qu’on sympathisait avec les habitués, on ne s’offusquait plus vraiment de grand-chose et c’était une très bonne chose dans la mesure où cela insufflait un peu de zenitude dans le caractère sanguin de la jeune irlandaise.

Quentin sembla complètement largué lorsque Siobhan termina ses phrases un peu brutalement pour éviter de formuler à voix haute ce qu’elle avait en tête, et un soupir de soulagement fut lâché intérieurement. Elle avait manqué une énième boulette, mais Quentin n’en avait même pas eu conscience. Donc c’était une très bonne chose ! Elle avait peut-être une bonne étoile, en fin de compte…

Siobhan s’était montrée aussi réjouie que ce que la décence autorisait lorsque Quentin avait confirmé à demi-mots qu’il était de retour pour de bon, et avec dans un sourire elle avait deviné sans difficulté la matière qu’il avait choisi d’enseigner. Elle se souvenait d’ailleurs des longues, très longues heures pendant lesquelles Quentin lui faisait la lecture à l’époque, et les efforts surhumains qu’elle faisait pour rester immobile près de lui plus de 5 minutes. Il avait une voix agréable, lisait très bien et mettait les intonations aux bons endroits… mais quand on ne tenait pas en place comme c’était le cas à l’époque, ces séances de lecture bien que très enrichissantes sur un plan littéraire avaient été très dures à accepter les premières semaines. A force de volonté, Siobhan avait réussi à se concentrer uniquement sur la voix de son petit-ami le temps d’un chapitre de longueur raisonnable… Mais elle n’avait jamais pu tenir au-delà. Avec le recul, ce qui apparaissait comme étant de la torture pure et simple les premiers jours lui avait permit de faire un énorme travail sur elle, et ça avait été vraiment bénéfique pour la suite dans ses études, son travail, mais également les actes les plus courants de la vie.

Lorsque Quentin confirma le choix de la matière qu’il enseignerait, Siobhan ne pu s’empêcher de trouver son sourire adorable, avant de redescendre sur terre assez rapidement lorsqu’il s’intéressa à ce qu’elle enseignait. Ah, il avait entendu parler d’elle, ou quelqu’un lui avait parlé d’elle, ce qui dans les deux cas était une excellente nouvelle !

On t’a bien renseigné. Les arts plastiques. C’est à la fois suffisamment varié et dynamique pour que je puisse tenir un cours entier… - Elle eût un geste évasif de la main gauche. - … C’est pas toujours très facile à gérer.

Elle parlait bien évidemment de son hyperactivité difficilement conciliable avec l’enseignement de matières dîtes plus « sérieuses ». Les arts plastiques lui fournissaient la liberté dont elle avait besoin pour rester devant un public de jeunes pendant parfois 2 heures d’affilée – mais avec une pause au milieu, tout de même – sans se sentir d’un coup oppressée par la situation ou quitter précipitamment la salle de classe pour aller prendre l’air. Là-dessus, elle avait fait des progrès conséquents, mais pas suffisamment pour pouvoir apprécier ce que les gens normaux appréciaient, comme notamment aller au cinéma, au théâtre, ou à l’opéra… Garder ses fesses rivées à un siège pendant plus de 20 minutes, c’était tout bonnement impensable pour Siobhan.

Il fut ensuite rapidement question de la raison qui amenait Siobhan à soupçonner que Mystique ait pris l’apparence de Quentin pour encore piquer un truc au nez et à la barbe de tout le monde, et ce dernier trouva qu’elle « avait l’air » de ne pas la porter dans son cœur… Elle en avait seulement l’air ?!

Que ce soit bien clair : si je la trouve ici, je me la fais. Et si je la croise en ville, je me la fais aussi. – Siobhan reposa sans doute un peu trop fort sa fourchette dans son assiette, l’appétit visiblement coupé. – Qu’elle copie le Cérébro, à la limite on peut l’admettre. Mais qu’elle le trafique pour blesser quelqu’un, là je suis désolée, mais elle mérite que quelqu’un se la fasse… !

Siobhan était rarement aussi entière et tranchante dans ses jugements, mais elle se souvenait encore de la peur qu’elle avait eu lorsqu’on lui avait raconté comment le Professeur s’était retrouvé à l’infirmerie… Mais elle était prête à lui faire payer ça le moment venu.

La suite fut une succession de gaffes toutes pires les unes que les autres, et Quentin en resta légèrement baba. Avalant ses pâtes, il finit par se lancer dans une comparaison glissante entre les deux femmes, observant qu’elles avaient un style et une approche vraiment très différentes dans ce domaine… Mais qu’est-ce qu’il en savait, au fait ?! Le seul moment où Siobhan avait vu cette pétasse bleue en pleine parade de séduction, c’était avec Logan… et aux dernières nouvelles Quentin était déjà parti. Les yeux de la mutante s’étrécirent avec suspicion alors qu’elle fixait Quentin avec attention, attendant qu’il termine. Il évoqua le fait qu’il ne l’avait pas « observée » depuis longtemps, mais assura pourtant qu’il serait capable de faire la différence entre elles deux.

Alors pendant qu’on en est à parler de trucs bleus vulgaires et déambulant à poil sans aucune gêne… - Siobhan bugua et son air suspicieux s’évanouit très rapidement pour laisser place à un sourire amusé. – Et à ton avis, il ressemble à quoi mon processus de séduction ? – Pour feindre d’avoir posé la question innocemment, elle haussa de nouveau les épaules. – Mystique, ça serait sûrement le genre à se trémousser avec un collier de capotes autour du cou… Le raffinement à l’état pur, quoi.

Siobhan avait une manière assez directe de dire les choses, et visiblement le fait de se trouver face à Quentin avait quelque chose de suffisamment perturbant pour qu’elle soit encore plus intenable que d’habitude… Le jeune homme finit par l’interroger sur ce qui pourrait pousser Mystique à essayer de le séduire, et Siobhan inclina la tête sur le côté tout en affichant une expression qui voulait clairement dire « faut que je te fasse un dessin ou quoi ? ». Lorsqu’elle se rendit compte que son visage était certes expressif, mais quand même pas à ce point, Siobhan formula sa réponse afin qu’elle soit compréhensible par d’autres qu’elle-même :

Si on ne tient pas compte du fait qu’elle essaie de mettre la main sur Logan depuis un moment… T’es un Xman, donc tu peux entrer et sortir librement d’ici sans être inquiété. L’équipe te fait confiance, les élèves te font confiance. – Siobhan soupira. – Et puis c’est pas comme si tu étais un poulpe à six têtes si tu vois ce que je veux dire… !

Peut-être qu’il n’y verrait rien, parce qu’autant Siobhan pouvait être très explicite, autant elle pouvait en d’autres circonstances ne pas être claire du tout. Avec ça, c’était à se demander comment Quentin avait fait pour la comprendre sans utiliser son pouvoir de télépathie, parce qu’il y avait vraiment des fois où Siobhan emmêlait les pinceaux de tout le monde en plus de se perdre toute seule dans ce qu’elle disait.

La conversation devint un peu plus « normale » lorsqu’un défi pas si innocent que ça fut lancé au rugby. Quentin plaisanta sur le fait que la jeune femme souhaitait lui faire du mal et évoqua un testament qu’il était sur le point d’écrire, assurant par la suite qu’il n’était pas d’un naturel superstitieux.

Je sais. – Songeant que c’était assez vague, elle poursuivit. – Pour les superstitions. En ce qui concerne mes « aveux », je vais sans doute te décevoir un peu… Mais je n’envisage pas de te blesser. Seulement de te faire le plaquage le plus équivoque de l’Histoire du rugby dans une mare de boue… ! - Le teint de Siobhan vira en trois secondes au rouge brique. – Efficace. Je voulais dire « efficace » !

C’est le moment que choisit un élève pour débarquer dans la cuisine, et Siobhan bénit cette intrusion qui lui laissa le temps de remettre ses idées en place. Elle venait réellement de dire ce qu’elle croyait qu’elle venait de dire ? Oh putain, c’était encore pire que dix minutes plus tôt ! Elle collectionnait vraiment les gaffes, et rien ne semblait pouvoir changer ça…

Prenant le prétexte de l’élève qui venait de débarquer, Siobhan le suivit du regard pour éviter d’avoir à croiser le regard de Quentin tout de suite ; mieux valait attendre que ses joues retrouvent une teinte normale… Lorsque l’élève s’en alla avec son verre de lait, la mutante lui souhaita de passer une bonne nuit et posa enfin de nouveau son regard sur Quentin, percevant une certaine tension chez lui qui n’était pas là quelques minutes plus tôt. Une phrase sensée servir de diversion fut prononcée, et Siobhan sauta sur l’occasion pour détourner la conversation :

C’est vendredi. Le vendredi tout le monde traine avant de regagner sa chambre…
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Quentin Quire

Quentin Quire
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Splotch ! [PV Quentin] Vide
MessageSujet: Re: Splotch ! [PV Quentin]   Splotch ! [PV Quentin] EmptyJeu 24 Nov - 22:23



    Tout le monde à l’institut avait eut des soucis de contrôle à un moment ou à un autre. Quand Quentin étudiait ici, il avait pu constater qu’il n’était pas le seul à avoir des problèmes de ce genre. Cyclope était le plus prudent à cause du potentiel destructeur de ses capacités, mais il n’avait pas été épargné et fut responsable de quelques mois de réparations au sein du manoir. Avec Tornade, c’était pareil, en un peu moins destructeur, sauf que lorsqu’on est dehors, qu’on ne s’y attend pas, et que pour une raison inconnue, la jeune mutante s’énerve, ben on se retrouve sous un vrai déluge parfois, voire de la grêle, mais ça, c’était plus rare. Jean connaissait surtout des problèmes de précisions avec sa télékinésie ce qui faisait qu’on pouvait se recevoir un livre sans raison lorsque l’on se trouvait dans la même pièce qu’elle. Arya, même si elle n’était pas la plus dangereuse, n’était pas celle qui vous rassurait le plus avec son pouvoir particulier, alors tant qu’elle ne se contrôlait pas, nombreux étaient ceux qui faisaient attention en sa présence, en général, les adolescents n’aiment pas vraiment être confrontés à leurs pires peurs, sauf pour Halloween…. Et puis il y avait Siobhan dont le potentiel était bien moins dangereux, mais cela dépendait du lieu d’utilisation. On se doutait bien qu’endormir quelqu’un dans la piscine ne serait pas la meilleure des idées… Du coup lorsque l’irlandaise utilisait son pouvoir par accident, cela prêtait plus à rire qu’à autre chose et apportait un brin de légèreté dans cet environnement un peu trop stressant parfois. Quant à Quentin, en tant que télépathe, il avait eut la « chance » d’être fliqué par le Professeur qui considérait ce dont comme l’un des plus dangereux. C’était d’ailleurs peut-être grâce à cette éducation que le pouvoir de Kid Brain ne développa aucun contrôle mental comme c’était le cas avec de nombreux télépathes, le sien était plutôt accès sur la défense psychique. Donc en fait, ces utilisations malencontreuses, il avait vite appris à les annuler assez rapidement, et dans ces cas-là, il était bien trop concentré sur ses pouvoirs pour pouvoir distinguer la moindre pensée ou le moindre souvenir précis. A quelques rares exceptions près…

    Bref, tout cela pour dire qu’ils faisaient une fine équipe tous les deux à l’époque, avec leurs maladresses respectives. Déjà, à la base, ces deux là ensembles… le mélange promettait d’être explosif. Lorsqu’elle lui avait déclaré ses sentiments, Quentin avait été tellement surpris qu’il n’avait pas su quoi répondre d’autre que « moi aussi ». Surpris, pas vraiment par le fond, enfin si un peu quand même, il l’avait vraiment pas vue venir celle-là. Mais surtout sur la forme, une sorte d’ultimatum complètement loufoque qui pourtant, ne l’avait pas fait rire à l’époque, même si aujourd’hui, le sourire revenait sur son visage à chaque fois qu’il se remémorait ce souvenir. S’il avait dit oui, c’était surtout parce qu’il aurait trouvé cela vraiment, mais vraiment dommage, qu’une aussi belle demoiselle prenne autant de poids d’un coup. Quoique, il doutait vraiment que cela l’enlaidisse tant que cela, mais il n’était pas d’un naturel curieux (surtout pas lorsque cela concernait le physique d’une fille qui était déjà à couper le souffle) et avait opté pour la prudence, pour son plus grand bonheur par la suite… Lui, de son côté, s’était toujours imposé un certain isolement social afin de ne pas risquer d’avoir le moindre accident avec ses pouvoirs. Un écart qui se traduisait par de longues heures passées à la bibliothèque à se fatiguer l’esprit suffisamment pour ne pas pouvoir utiliser son pouvoir. Une méthode prudente, certes, mais au final, il ne regrettait pas du tout son choix d’avoir accepté l’invitation de la jeune irlandaise, et même les quelques accidents qui étaient arrivés lui avaient bien appris, mine de rien, sur lui et sur ses pouvoirs. Que des choses positives en plus d’une belle histoire d’amour, parce que oui, il avait vite réalisé qu’il était amoureux d’elle…

    Quentin n’avait aucune idée des répercussions de leur rupture sur Siobhan, il ne savait même pas ce que cela avait vraiment impliqué pour lui, ni même ce que cela impliquait toujours. En fait, si la jeune mutante lui annonçait là, maintenant, qu’elle s’était mariée et avait eut… soyons raisonnables mathématiquement parlant… 6 enfants avec son époux, il n’était pas du tout certain de la façon dont il réagirait. En tout cas, il réagirait mal, ce serait certain. Et le pire c’est qu’il serait le seul pouvant être blâmé pour la peine… Aucune excuse pour aller démontrer ses nouvelles techniques de combat russe à cet homme parfait, avocat à succès le jour, père héroïque le soir et Incube la nuit… L’avantage à être télépathe, c’est que l’on s’en rendait tout de suite compte lorsqu’un autre mutant de ce type voulait entrer dans votre tête, l’avantage, en règle générale, c’était aussi que la jeune irlandaise n’était pas télépathe. Dans ce genre de cas, Quentin était très très content de ses pouvoirs mutants ainsi que de la façon dont le gène X à décidé de muter d’une certaine façon chez certains et d’une autre ailleurs. Il n’empêche que son refus catégorique à lui d’entrer dans la tête de son ancienne camarade ne facilitait pas les choses, ou plutôt, cela le faisait se torturer pour rien, à grand renfort d’imagination et de conception de scénarios improbables mais possibles. Demander serait tellement plus simple, mais il se le refuser, elle ne lui devait rien, aucune justification, aucune explication particulière, juste… Enfin, si seulement c’était aussi simple que d’aborder le sujet des compétences cuisinières et guerrières de l’X-woman.

    – Ben vu qu’il semble que tu éprouves un besoin régulier de lancer tes plats, autant qu’ils profitent à quelqu’un… se serait vraiment du gâchis sinon…

    Ah? Cette fois, c’était lui qui faisait dans l’ambigüité avec sa dernière remarque qu’il venait de formuler à moitié avec humour, à moitié sérieusement, mais sans aborder la cuisine pour la seconde moitié… Son sérieux, il le reprit totalement lorsqu’elle lui expliqua comment elle gérer la situation en classes d’art. L’art, un sujet qui leur plaisait à tous les deux et sur lequel les deux adolescents qu’ils étaient avaient beaucoup discuté avec animation bien sûr, entre le dynamisme de Siobhan et les idées discrètes mais fortes du télépathe, il y avait de quoi animer tout un studio d’artiste… Autre chose que l’art avait crée entre eux, des dessins. Quentin avait fait des croquis de sa bien aimée à l’époque. En cachette bien sûr, non pas parce qu’il avait honte du côté technique, mais il ne voulait pas que qui que ce soit d’autre y jette un œil… C’était elle à travers ses yeux à lui, c’était elle comme lui seul pouvait la voir… Le jeune homme avait gardé le dessin toute ses années et se souvenait de l’altercation qui avait eut lieux lorsqu’un soldat stupide et ivre s’en été emparé. Le soldat avait eut droit à un long séjour à l’infirmerie, et Quentin avait remporté une belle mise au trou. Même s’il ne passait pas ses nuits et ses jours à regarder ce dessin avec un lourd sentiment de nostalgie, il aimait le garder avec lui et il faisait toujours partie de ses affaires personnelles lorsqu’il avait dû voyager. Une sorte de grigris… et pourtant, il n’est pas superstitieux pour deux sous.

    – C’est sûr que c’est mieux pour eux… je n’aurais pas donné cher de leur peau s’ils t’avaient eut en Histoire par exemple…

    Une petite boutade amicale pour lui rappeler qu’il n‘avait pas oublié le côté hyperactif de l’Irlandaise. En même temps, ce genre de détail était impossible à ignorer à moins d’être hyperactif également, en général, c’était l’une des premières choses que l’ont remarquait en rencontrant Siobhan, surtout quand elle était adolescente. Là, mine de rien, si on mettait leurs conversations mise à part et les réactions exagérées de la mutante, elle ne semblait pas particulièrement électrique, comme on comparait souvent ce genre de personnes. Quentin lui savait être calme sur de longues périodes, mais c’était en général pour être plus efficace lorsqu’il fallait passer à l’action, car oui, c’était un homme d’action, mais il préférait prendre son temps pour réfléchir, au calme, laisser son esprit se concentrer sur une chose et une seulement pour pouvoir ensuite s’y attaquer comme il faut. Tel est le fonctionnement du télépathe. Un mode qui ne s’accordait pas toujours avec celui d’Alice, mais qui n’y était pas non plus totalement opposé, donc il n’y avait pas beaucoup eu de clash, ou s’il y en avait, ils finissaient bien vite en réconciliation. Ce qui ne serait apparemment pas le cas avec cette pauvre Mystique… quoique…

    – Elle a QUOI ?!

    Il s’était exprimé avec surprise et certainement un peu de colère. Cerebro en lui même était déjà quelque chose de limite sacré pour un télépathe, surtout pour un télépathe formé par Xavier lui-même. Mais qu’en plus on l’utilise pour blesser quelqu’un d’autre, c’était… c’était… Révoltant ! Le pire, c’est qu’il ne savait pas de quand datait cela. Avec la rancœur facile de Siobhan, c’était délicat de donner une date fixe à un tel coup bas. Une semaine, un an, plus… impossible à dire. Il aurait aussi voulu savoir si Cerebro avait été réparé comme il fallait, et ce sujet ne fit que remuer une plaie récente dans son cœur. Parler ou même penser au Cerebro lui rappelait douloureusement le Professeur. Celui-ci lui avait avoué qu’il ne le jugeait pas prêt à utiliser Cerebro, et avec l’impulsivité du jeune homme, il lui avait carrément interdit de s’en approcher sans lui, il en était de même pour son fonctionnement technique, si bien que le télépathe serait dans l’incapacité totale d’aider aux réparations. Pas besoin d’être plus précis, Quentin fut très touché par ce sujet. Ce fut peut-être pour cette raison que la conversation finit par se diriger vers : comment Mystique s’y prend-elle pour séduire ? Un sujet qui, au passage, l’intéressait très moyennement, surtout qu’il pouvait potentiellement agacer Siobhan, ou… Non, c’était mieux de considérer cela comme un sujet « dangereux », autant mettre un gilet par balles pour l’occasion. Surtout avec la dernière question qu’elle lui posa. Sans avoir l’expérience d’un Casanova ou d’un Dom Juan, Quentin en savait assez sur les femmes pour déglutir discrètement et tourner la langue sept fois dans sa bouche avant de l’ouvrir. Une bonne idée car du coup, il en profita pour utiliser le dernier exemple qu’elle lui donna, même si celui-ci était… était quoi ! (pour reprendre une personne qui lui était chère)

    – C’est ça, toi c’est… c’est le contraire de Mystique. Tu n’es pas du genre à te trémousser avec… Pour une raison inexpliquée, avaler une nouvelle fois sa salive devint une obligation vitale, après avoir répondu à ce besoin naturel tout en ayant réfléchi encore un peu, il reprit Enfin… je ne t’ai vue séduire quelqu’un une seule fois et… Il ne put retenir un sourire amusé et nostalgie à l’évocation de ce souvenir, car il faisait bien sûr référence à la manière dont elle l’avait « séduit » à l’époque. Pour la suite, il arrêta subitement de cafouiller et déclara d’une voix plus assurée mais non accompagnée d’un regard dans les yeux, pour l’occasion, il fixa le vide, quelque part entre ses yeux à lui et le sol. Et je saurais reconnaître ton style entre mille autres.

    Ce qui n’était pas bien difficile, déjà, quelqu’un qui ne la connaissait pas pouvait vite dire en quoi Siobhan était particulière, alors une personne qui la connaissait aussi bien comme Quentin, croyez-le, elle savait de quoi il en retournait. Par contre, pour la comprendre, ce n’était pas toujours facile, même avec des années d’expérience. Il lui posa une question sur les raisons qui pousseraient Mystique à le séduire et il eut droit en réponse à une simple expression de visage qu’il n’était pas sûr de pouvoir traduire convenablement. Il fallut qu’elle use de la parole. Logan, décidément, il en entendait souvent parler en ce moment, restait à savoir de quoi il en retournait, mais pour cela, il avait encore le temps. Après tout il venait tout juste d’arriver. Mais concernant le sujet en question, il n’était pas sûr de tout comprendre

    – Je croyais que la Confrérie… pardon, les Damnés, laissaient l’institut tranquille en ce moment. Je ne vois pas pourquoi Mystique essaierait de s’introduire… Quand bien même son seul but serait ce Logan, elle n’aurait aucun intérêt à me séduire moi qui viens tout juste de revenir. De plus, je ne pense pas avoir tout de suite la confiance des étudiants, je n’ai même pas commencé les cours…

    On ne pouvait pas lui reprocher la logique de ce raisonnement. Mais peut-être qu’il s’agissait là simplement d’un malentendu, après tout, Siobhan avait sa manière de voir les choses et… et peut-être qu’elle arrivait à voir le danger là où Quentin ne voyait rien. En même temps, le jeune homme venant de faire son retour, il ne connaissait pas du tout la situation exacte avec les vieux ennemis qu’étaient les mauvais mutants. Déjà, ça venait de s’entendre, il les désignait encore comme étant membre de la Confrérie, alors qu’ils avaient changé de titre, apparemment. Un changement dont il avait toujours autant de mal à s’habituer. Cependant, toute la froide logique du télépathe ne l’immunisa pas contre le compliment qu’il venait de détecter dissimulé sous un poulpe mutant et son teint rosi légèrement, une chance pour lui, il ne rougissait presque jamais, le pire qui arrivait se manifestait par ce genre de rosissement léger, discret, mignon, tout ce que vous voulez mais assez gênant au final.

    – Merci…

    En somme, une bonne raison pour se concentrer de nouveau sur ses braves spaghettis en prenant bien soin de ne pas regarder Siobhan dans les yeux jusqu’à ce que la conversation revienne sur le rugby. Conversation qui, en l’occurrence, surpris pas mal le jeune professeur à cause du lapsus qu’elle venait de faire. Heureusement pour elle, l’arrivée d’un élève le détourna de ce sujet, mais ce ne serait que temporaire, il fallait en être sûr. Lorsque l’étudiant repartit, la cuisinière officieuse de l’institut lui apprit que ce genre de chose était normal un vendredi soir. Il répondit par un lent hochement de tête « ok je vois ». Bha, il s’y ferait, après tout il ne comptait pas les fois où ils avaient veillé quand ils étaient à leurs places. N’empêche, il était toujours un peu stressé de penser à ces prochains et premiers cours. Mais il ne fallait pas se laisser aller à la nervosité, surtout pas en présence de Siobhan, sinon, il risquerait de perdre le contrôle de sa télépathie, et à son niveau, il n’en fallait pas beaucoup pour arriver à cela.

    – Equivoque… du latin « aequivocus » avec « aequus » ; égal ou semblable, et « vox » qui veut dire voix, parole. Le tout voulant dire ambigu ce qui est relativement différent d’efficace qui vient du latin « efficax » soit : qui produit son effet. Lequel dois-je choisir ? Demanda-t-il non sans un air un peu moqueur, mais surtout flatté, et si on observait bien, on pouvait constater que son teint avait repris une couleur rose…

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Siobhan McGillicuddy

Siobhan McGillicuddy
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Splotch ! [PV Quentin] Vide
MessageSujet: Re: Splotch ! [PV Quentin]   Splotch ! [PV Quentin] EmptyDim 27 Nov - 23:42

Ne pas posséder un pouvoir clairement offensif ne présentait pas vraiment d’avantages par rapport à un autre mutant capable de faire effondrer un immeuble ou de déclencher un incendie. Enfin si, mais ce n’était pas toujours aussi simple que ça, notamment parce que le fait de ne pas posséder un pouvoir physiquement dangereux pouvait également indiquer que l’on pouvait faire encore bien plus de mal sur le mental ou le psychique… Il n’y avait qu’à prendre un télépathe, capable de voir et de révéler des choses pas forcément glorieuses, ou de persuader une personne qu’elle avait fait d’horribles choses, ou une mutante comme Arya, qui pouvait voir au plus profond des âmes pour y déceler leurs peurs les plus intimes, les infligeant ensuite à la personne… Il n’y avait aucun pouvoir de l’esprit qui était foncièrement moins dangereux qu’un pouvoir « brut » ; c’étaient seulement les conditions d’utilisation de ce pouvoir qui le rendaient dangereux dans les deux cas.

Pour Siobhan, le fait d’hypnotiser une personne n’était pas quelque chose d’anodin parce qu’à tout moment, elle était susceptible de faire tomber la personne hypnotisée dans un profond sommeil. En fonction de l’endroit où cette personne s’endormait, sa vie pouvait se trouver en danger, notamment en cas d’hypnotisme trop puissant ou loupé au bord d’une falaise, ou sur le conducteur d’une voiture… Siobhan s’entraînait depuis son arrivée à l’Institut afin de ne mettre personne en danger de cette manière, parce que même s’il était clair qu’elle ne s’amuserait jamais à faire ce genre de choses volontairement, elle n’était pas à l’abri d’une perte de contrôle qui pourrait tout faire basculer. Alors que personne ne lui parle de la non-dangerosité de son pouvoir, parce qu’elle lui collerait sans aucune hésitation son poing dans la tronche !

La dangerosité de son pouvoir, Siobhan en avait toujours eu conscience à plus ou moins grande échelle, mais elle n’avait jamais estimé que cette dangerosité pouvait être exploitée lors d’un combat où elle devrait défendre une personne incapable de se débrouiller seule. Certes, elle avait la capacité d’attendrir le plus violent des hommes en l’hypnotisant, mais c’était quelque chose d’assez difficile lorsque la personne en question fonçait sur vous avec un couteau ou vous tirait dessus avec des fléchettes remplie de sérum anti-mutant… C’était également ce qui la maintenait éloignée des champs de bataille, parce que même en étant entraînée pour se battre ou manipuler quelques armes, l’efficacité de Siobhan au milieu de mutants maîtrisant des pouvoirs nettement plus offensifs n’était que relative, pour ne pas dire ridicule. Elle s’en convainquait un peu plus chaque jour.

Du coup, lorsque ses hormones avaient commencé à s’affoler en présence de Quentin et au fur et à mesure qu’elle imaginait la manière d’aller lui avouer tout ça, ces mêmes questions l’avaient hantée jour et nuit, parce qu’à 17 ans, on ne maîtrise que trop rarement son pouvoir pour être assurée de ne pas faire de boulette… Et avec Quentin, elle en avait fait pas mal maintenant qu’elle y repensait. Mais cela n’avait été que plus formateur au final, parce que Siobhan avait du faire un gros travail sur elle-même pour ne pas faire piquer du nez son petit-ami en plein cours, dans son bol de céréales, dans le lac… et dans un nombre incroyable d’autres endroits inappropriés pour un petit roupillon. Et apprendre à maîtriser son pouvoir pour épargner une personne que l’on aimait autant, c’était incroyablement plus efficace que pour une simple histoire de vie en communauté. Bien sûr, Siobhan aimait ses amis, mais cette relation initiée de manière brute et sans réellement de mise en forme – pourtant, elle s’était remémorée son discours trois jours durant, mais les mots s’étaient envolés en arrivant devant Quentin – lui avait mis encore plus de pression concernant la maîtrise de son pouvoir… Mais c’était plutôt une bonne chose au final.

Quant à savoir ce qui lui avait plu chez Quentin, Siobhan n’en avait encore aucune idée à ce jour. C’était même assez amusant de voir quelques élèves énumérer ce qu’elles aimaient chez leur petit-ami en classant le tout par ordre d’importance, parce que la mutante n’avait jamais été capable de faire de même en plus de ne l’avoir jamais imaginé. Elle était tombée amoureuse d’un tout, de celui qu’il était et aussi renfermé qu’il avait pu être à l’époque… On avait souvent dit que pas mal de choses les opposaient, et que c’était d’ailleurs étonnant qu’ils se soient plu. Siobhan n’accordait que peu de valeur aux dictons parfois sans queue ni tête que l’on prononçait souvent sans trop savoir de quoi il retournait, mais le fait que les opposés s’attirent avait quand même une bonne part de vraisemblance dans leur histoire… Il n’y avait réellement que les narcissiques profonds qui s’éprenaient de personnes leur ressemblant en tous points, et Siobhan de son côté avait aimé d’emblée tout ce que Quentin était qu’elle n’était pas elle-même, que cela concerne son calme ou simplement sa manière posée de gérer les choses, ses devoirs, ses passions… tout en sachant accorder son temps aux gens qu’il appréciait. Même si elle avait conscience de quelques détails, Siobhan était bien incapable de mettre des mots sur son ressenti, mais elle se plaisait à conclure que dans le fond, une personne se caractérisait bien plus par sa personnalité que par une liste de vingt mots séparés par des virgules.

Quentin plaisanta sur le besoin de Siobhan de lancer ses plats sur quelqu’un, et la jeune femme lui adressa un sourire lumineux en l’entendant conclure que s’ils ne profitent à personne, cela serait du gâchis pur et simple.

Et donc, tu te portes volontaire pour goûter et recevoir mes plats en pleine tronche ?

Siobhan n’était pas certaine d’avoir saisi le sens de la remarque de son interlocuteur, mais elle ferait comme si. Face à n’importe qui d’autre, cela n’aurait posé aucun problème parce que son travail lui imposait de connaître les subtilités de sa langue… mais bizarrement, face à Quentin son cerveau semblait tourner au ralentin. L’espace de quelques secondes, Siobhan matérialisa dans son esprit sa propre image, installée sur un vélo pédalant dans du fromage blanc… Une imagine édifiante, mais criante de vérité. Et tout ça, c’était à cause de Quentin !

La remarque suivante valut à Quentin une pichenette de la main sur son épaule de la part de l’irlandaise – soit trois fois rien quand on considérait les coups qu’elle pouvait balancer lorsqu’elle les estimait mérités – alors qu’un sourire amusé qui se voulait vexé prenait place sur ses lèvres :

Je m’attendais presque à ce que tu évoques un fort taux de suicide chez les élèves si j’avais été désignée pour enseigner ce genre de matière. Et avant que tu ne le fasses, je vais te préciser un détail qui va couper court à tes moqueries : ma classe est au rez-de-chaussée.

Avec 10 ans de moins, elle aurait sans doute conclu par un « nah » plein de fièreté. Mais dans le fond, Quentin avait amplement raison : Siobhan aurait sans doute pété un plomb si on lui avait demandé de parler de quelque chose de trop carré comme les mathématiques… Elle aimait enseigner et connaissait la valeur de ce genre de matières, mais ce n’était pas comme cela qu’elle s’estimait utile. Et puis d’autres professeurs à l’esprit plus carré étaient bien meilleurs qu’elle pour ce genre de choses, alors ça lui fournissait une bonne raison pour rester aussi éloignée que possible de ces disciplines.

La conversation s’était ensuite orientée vers quelque chose de complètement barré, encore une fois sous l’impulsion de Siobhan. Et bien malgré elle, elle avait choqué Quentin sans même s’en rendre compte en balançant dans une même phrase que Mystique s’était introduite à l’Institut, qu’elle avait trafiqué le Cérébro et que quelqu’un avait été blessé à cause de ça. Elle ne répéta pas cela une seconde fois, même lorsque Quentin s’en étonna avec un air vachement outré. Siobhan continua sur sa lancée concernant Mystique et finit par poser une question digne d’une pente savonneuse à son interlocuteur. Son regard clair resta braqué sur lui dans l’attente de sa réponse, prête mentalement à se vexer avec une rapidité incroyable s’il avait le malheur de lui trouver un point commun avec Mystique qui serait plus poussé que « vous êtes toutes les deux de sexe féminin ».

Quentin se débrouilla plutôt bien malgré le guet apens que Siobhan avait dressé sans réellement le vouloir, en assurant qu’elle était exactement le contraire de Mystique. Alors ça, c’était vraiment le plus beau compliment qu’on pouvait lui faire : ne pas la trouver vulgaire. Le sourire de Siobhan revint donc assez rapidement. Sourire qui devint particulièrement amusé lorsque Quentin expliqua qu’il n’avait vu la jeune femme séduire une personne qu’une seule fois, et de manière assez stupide, les joues de Siobhan se teintèrent de rose. Il était vrai que si à l’époque elle avait un peu agi dans la précipitation et avait balancé la première chose un minimum sensée que le stress lui avait soufflé, elle avait quand même fait pas mal de progrès dans ce domaine… Sans non plus imaginer qu’elle soit une professionnelle de la séduction ou qu’elle collectionne pas mal d’hommes, elle arrivait maintenant à prononcer des phrases sensées et sonnant un peu moins comme des menaces lorsqu’elle se jetait à l’eau avec un homme qui lui plaisait. Un progrès incroyable par rapport à quelques années plus tôt !

Quentin finit par fixer quelque chose avec une certaine nervosité, et Siobhan suivit un instant son regard avant de se tourner de nouveau face à lui lorsqu’il conclut qu’il reconnaîtrait son style entre mille autres… Ca aussi, c’était tellement mignon que Siobhan ne pu s’empêcher de rougir violemment cette fois, avant de laisser échapper un léger rire pour dissimuler sa surprise autant que son ravissement. Bon, clairement, rien n’indiquait si son style avait quelque chose de positif ou de négatif, mais la manière dont Quentin avait agi avant de prononcer cette phrase lui donnait des allures positives, ce qui laissait donc croire à la mutante qu’il s’agissait d’un compliment.

J’imagine que tu n’as pas du rencontrer beaucoup de femmes utilisant un chantage à la nourriture pour séduire… Ca a même du te faire bizarre qu’elles ne te promettent pas de se gaver jusqu’à ce que mort s’en suive comme ultime argument. – Son sourire se fit un peu gêné parce que l’air de rien, elle avait quand même réussi à glisser dans la conversation une phrase qui permettrait éventuellement de déterminer s’il avait eu d’autres femmes dans sa vie. – Si c’était à refaire, j’y mettrais moins de menaces et plus de sentiments…

Siobhan s’en voulut dès qu’elle acheva cette dernière phrase. Malgré ses bonnes résolutions initiales, elle était à présent en train d’évoquer l’éventualité qu’elle lui déclare de nouveau ses sentiments, ce qui 1° indiquait qu’elle avait été incapable de s’en tenir au plan A, et 2° que même son plan B avait été foutu aux orties. Qui était-elle pour essayer d’en apprendre davantage sur sa vie sentimentale ? Elle n’était qu’une ex, probablement parmi un paquet d’autres ! Et dans l’état actuel des choses, elle préférait autant éviter de se lancer sur ce genre de sujets tant qu’elle n’aurait pas vu clair dans ce dont elle avait réellement envie… Mais avant cela, il y avait tout de même d’autres éléments à prendre en compte dans cette équation.

L’ expression de Siobhan ne renseigna pas Quentin sur ce qu’elle avait voulu dire, et visiblement les mots qui suivirent furent les bienvenus pour l’aider à comprendre le fond du problème. Mais le mutant semblait avoir un peu de mal à suivre le raisonnement de la jeune femme, expliquant qu’il venait de revenir et que les élèves ne le connaissaient pas… Contrairement à son habitude, Siobhan ne répliqua pas quelque chose qui lui vaudrait de s’enfoncer encore plus. Elle prit quelques secondes pour réfléchir à sa réponse ; une chose qui n’aurait même pas été envisageable 10 ans plus tôt tant elle était capable de peu d’efforts pour maîtriser son hyperactivité.

Présentement, il y avait deux problèmes. D’un côté, il y avait le raisonnement tout à fait logique de Quentin qui ébranlait tout le délire de Siobhan concernant Mystique la Séductrice à capotes, et qui donc, amènerait pas mal de questions glissantes. De l’autre, il y avait ce délire parti de pas grand-chose mais qui pouvait – si on lisait entre les lignes – comprendre que Siobhan serait bien plus jalouse qu’offusquée si on venait lui rapporter que Quentin appréciait la danse du ventre de Mystique ou de n’importe quelle autre femme qui aurait pu vouloir lui ressembler… Et admettre ça, c’était admettre peut-être un peu trop précocement qu’elle avait encore certains sentiments pour lui. Et ce n’était pas envisageable. La mauvaise foi de Siobhan prit donc naturellement le relai :

Mais justement… - Elle reposa sa fourchette avec plus de délicatesse que quelques minutes plus tôt. – Quoi de plus simple que d’imiter une personne qui vient à peine de revenir et dont l’image est quelque peu troublée dans la mémoire des anciens, et presque inexistante dans la tête des élèves ? Pas de faux pas, pas d’approximations dans son interprétation, on se dirait tous tout simplement que c’est normal, et qu’en 10 ans tu as eu le temps de changer… Tout ça. – C’était incroyable au final comme la mauvaise foi pouvait amener de bons raisonnements. – Elle est douée Quentin, personne ici ne la sous-estime… Et même si nous ne sommes plus ouvertement en guerre contre les Damnés, lorsqu’un morceau de Cérébro ou qu’un mutant se révèlera utile pour elle ou pour Magnéto, elle saura quelle apparence voler. Et j’aimerais autant que ça ne soit pas la tienne… D’où le muffin, pour vérifier certaines choses.

Un sourire amusé conclut son discours pour adoucir un peu la conversation. Siobhan remarqua le teint rosi de son interlocuteur et appuya ses deux coudes sur le plan de travail, se penchant légèrement vers lui alors qu’il la remerciait pour… ah, il avait compris le compliment qu’elle avait fait avec sa maladresse habituelle ; ça non plus ça n’avait pas changé ! Une bonne nouvelle de plus, alors qu’il feignait d’être complètement concentré sur son assiette de pâtes. Siobhan ne le quitta pas du regard pendant environ une dizaine de secondes, avant de finalement repousser son assiette vide pour poser devant elle un muffin…

Le sujet du rugby était ordinairement un sujet où Siobhan dominait largement ses interlocuteurs, tant en connaissances techniques qu’en vannes, mais malheureusement pour elle, sa langue avait fourché. Par fierté, elle pourrait toujours se défendre d’avoir dérapé sur un terme technique, mais présentement son lapsus n’avait pas vraiment arrangé son état de nervosité ou la couleur de ses joues, au point qu’elle fut ravie de voir débouler un élève dans la cuisine et d’obtenir ainsi quelques minutes de répit avant la réponse de Quentin… Parce qu’il ne laissait jamais passer ce genre de dérapages avec la langue ; même à l’époque. C’était peut-être un peu grâce à lui d’ailleurs qu’elle avait pu corriger à temps certaines mauvaises habitudes.

Lorsque l’élève quitta la cuisine, Siobhan n’avait toujours pas repris une couleur normale, et Quentin s’était mis en tête de lui donner une leçon de linguistique avant de lui demander quel était le mot exact qu’il était sensé choisir pour compléter la phrase de la jeune femme.

C'est une très bonne question… - Autant prendre ça à la rigolade et ne pas se vexer de manière trop évidente. – A ton avis, qu’est-ce qui serait le plus approprié après tout ce qui a pu être dit ou se passer dans cette cuisine ? Est-ce qu’il vaudrait mieux un plaquage efficace par son ambigüité ou un plaquage ambigü à l’efficacité discutable d’un point de vue technique, mais imparable dans d’autres situations ?

Son sourire se teinta de malice malgré toujours cette gêne lisible sur son visage, mais il fallait croire que la couleur du teint de Quentin avait quelque chose de rassurant : elle n’était pas la seule à ne pas être à l’aise dans l’histoire… Lorsqu’ils sortaient encore ensemble, Siobhan était la dernière personne qui avait envie ou tout simplement le goût de jouer avec les mots. Ca n’avait jamais été son truc parce qu’elle cogitait tellement vite en se concentrant tellement peu, qu’elle n’avait jamais produit que des jeux de mots douteux qui échappaient à la compréhension de tous. Le gros travail sur elle-même entrepris depuis de longues années ainsi que ses études de communication lui avaient permis de développer ce goût pour la manipulation des mots. Et au final, elle ne s’en tirait pas si mal que cela lorsqu’il s’agissait d’une conversation qui l’intéressait…
Présentement, on pouvait dire sans se tromper qu’elle était intéressée.

Dans les deux cas en revanche, ça se règlera dans la boue. La suite dépend de ce que tu juges compatible avec un match… - Elle lui adressa un sourire laissant clairement entendre que s’il était le spécialiste des mots, elle était imbattable lorsqu’il s’agissait de rugby. – Après, si tu as de la difficulté à te décider, on peut envisager un cours de remise à niveau… on travaillera tes réflexes, également.

Là, c’était autant pour le charrier que pour le faire réagir. Avec un peu de chance, ça le ferait rosir de nouveau… Siobhan ne s’en lasserait jamais ! ^^
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Quentin Quire

Quentin Quire
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Splotch ! [PV Quentin] Vide
MessageSujet: Re: Splotch ! [PV Quentin]   Splotch ! [PV Quentin] EmptyMer 30 Nov - 20:28


    Depuis qu’il était revenu à l’institut, Quentin ne s’était sentit de retour à la maison qu’une seule fois: lorsqu’Ororo l’avait accueilli. Sinon, les choses avaient changées, partout. En dix bonnes années, c’était la moindre des choses, mais ce n’était pas pour plaire à l’esprit légèrement conservateur du mutant. Des petits détails avaient été modifiés ou carrément retirés. Et même sa chambre n’était pas vraiment la sienne, aucun souvenir bon ou mauvais n’y était attaché, c’était pour l’instant une pièce impersonnelle qui avait actuellement pour seul mérite de lui apporter calme et concentration, mais la bibliothèque était tout aussi efficace à ce niveau là, en mieux même car quelques instants du passé s’y trouvaient encore, cachés ici et là… Mais depuis l’étreinte de Tornade, rien… tout était nouveau ou presque, un peu comme s’il se trouvait dans un musée à l’effigie de son ancienne école. Et les musées, c’est bien, c’est beau, mais ce n’est pas la même chose que la réalité. Quentin en avait conscience, il faisait une légère dépression post retour au bercail, sans parler du fait qu’il a apprit la mort du Professeur il y a pas si longtemps que ça. Mais ici et maintenant, dans cette cuisine et avec Siobhan, il sentait que cela revenait petit à petit ; cette impression d’être chez lui pour de bon. C’était totalement différent de ce qu’il avait pu ressentir en revoyant le bâtiment de l’extérieur l’autre jour, c’était… il ne savait pas très bien comment décrire cela, mais c’était mieux. Être attaché à des pierres ou des choses « mortes », c’était bien, mais voir qu’on avait toujours des liens avec des êtres de chair et de sang, c’était tellement mieux, tellement plus rassurant… Bon, il s’était certes pris un muffin dans la figure, mais cela aurait pu être pire en termes de retrouvailles. Mais il n’était pas sûr que cela se passerait aussi bien avec tous les autres. Scott, Arya, Jean… Y avait de quoi avoir des sueurs froides rien qu’en y pensant, aussi, il préféra se focaliser sur l’instant présent et sur Siobhan afin de voir s’il pouvait détecter des changements bouleversants chez elle, ou même de simples détails pouvant lui donner une idée de ce qu’était sa vie à présent.

    La jeune femme cuisinait toujours aussi bien, elle travaillait beaucoup, mais ça, il n’en attendait pas moins d’elle. Même par le passé, jamais il ne l’aurait imaginée à se contenter d’une seule activité. Là d’après ce qu’il avait compris, elle travaillait à l’institut et en dehors. Siobhan pratiquait encore le rugby, comme venait de le prouver son lancé impeccable et elle était toujours entourée de cette aura de douce folie… une évolution qui faisait plaisir à voir mais qui, dans le fond, n’était pas vraiment surprenant, du moins pas pour Quentin, et surtout pas avec ce qu’il avait sous les yeux. Allez savoir, en profondeur, il pouvait y avoir eut des transformations monstres. La mutation n’affectait pas seulement les gênes après tout… en tout cas elle avait toujours ce don de le aire sourire avec les trois quart des choses qu’elle pouvait dire. Même si cela abordait un concept aussi peu respectueux que la bataille de nourriture.

    – Ma foi quitte à gaspiller de la nourriture, autant essayer d’en préserver un peu même si le mode d’alimentation est particulier… Mais officiellement, je préférerais déguster tes plats en utilisant des couverts.

    Si les cuisiniers n’ont plus de respect pour leur propre travail, où irait le monde ? Mais il fallait avouer que l’irlandaise n’était pas la plus banale des cuisinières. Une description qui convenait aussi probablement avec un bon nombre d’activités qu’elle pouvait pratiquer. L’enseignement par exemple, donc. Cette voie-ci était en fait à moitié surprenante car, lorsqu’il l’imaginait en train d’enseigner quelque chose à des adolescents, Quentin avait du mal à ne pas avoir un sourire amusé par ce genre de scénario. Il la voyait bien donner des cours complètement loufoques qui auraient pour effet de perdre complètement les jeunes mutants. D’un autre côté, il l’avait toujours su largement assez intelligente pour pouvoir leur donner des matières premières vraiment bonnes et largement utilisables. Par contre, l’imaginer en train de réciter des dates et des noms de personnages historiques donc poussiéreux, là pour le quoi, il explosait toujours de rire tant cela ne lui paraissait pas possible. Juste pour l’expérience humaine, il faudrait peut-être essayer de lui faire remplacer Ororo le temps d’un cours et de filmer cela en cachette pour ensuite faire une soirée dvd avec pop corn et fous rires. Enfin, tout cela, avec seulement les éléments qu’il avait, des éléments bien vieux au passage, mais relativement solides car l’irlandaise semblait aller dans ce sens aussi. Mantis encaissa la pichenette de son ancienne camarade avec un sourire et un petit rire moqueur, intérieurement ravi que ces retrouvailles se passent aussi bien. Il finit cependant par avoir un pincement au cœur en constatant que deux de ses amies acceptaient aussi bien son retour. La culpabilité recommença à le ronger, mais pour ne rien laisser paraître, il mit toute sa concentration sur les propos de la mutante. Il réussit même à rire également en apprenant qu’elle donnait cours au rez-de-chaussée, tout en lui envoyant une autre pique adoucie par un sourire ouvertement rieur.

    – Alors je ne dirai plus rien… S’ils sont au rez-de-chaussée, ça leur est plus facile de s’enfuir que d’abréger leurs souffrances.

    Pourtant, sans Siobhan, il n’aurait jamais pensé à aborder l’hypothèse du suicide en classe. Déjà parce que ce serait exagéré sachant qu’elle était probablement une prof géniale, en plus, pour lui, aller en cours n’a jamais été un motif de suicide valable. Au contraire, il a toujours été content d’aller en cours, quelque soit l’enseignant. Encore une fois, l’imagination de l’irlandaise joua contre elle, mais cela, Quentin s’abstint bien de lui dire, surtout qu’il était content de la façon dont leur conversation évoluait. Enfin en tout cas, jusqu’à ce que le sujet Mystique soit posé sur la table. Autant, à la base, ce pouvait être intéressant, vu que la métamorphe était une ennemie habituelle et redoutable des X-men, autant là, l’orientation de la discussion avait quelque chose de glissant si bien que, sans trop savoir pourquoi, le télépathe avait l’impression de marcher sur des braises à chaque fois qu’il ouvrait la bouche pour donner son avis ou pour répondre aux questions improbables de l’hypnotiseuse de l’institut. Vu les réactions de cette dernière, il jugea qu’il avait eut chaud et qu’il s’en été pas mal sorti, déjà il était toujours éveillé et aucun morceau de myrtille n’ornait son visage. Car c’était-là ses deux principaux critères de réussite. Cependant, la lutte pour sa survie n’était pas terminée car autant il était maladroit par moment, autant à d’autres il savait faire preuve d’une incroyable présence d’esprit, là, il crut détecter un autre piège avec la référence nébuleuse à d’autres femmes dans sa vie. Allez savoir pourquoi, celui-là, il était prêt à l’éviter, comme s’il s’y été préparé inconsciemment avant ou même pendant leur conversation. Mais qu’importe l’origine de cela, le télépathe répondit par un sourire un peu embarrassé qui pouvait tout aussi bien venir de l’allusion qui venait d’être faite qu’à la technique de séduction que Siobhan avait utilisée à l’époque. Technique qui semblait plus maladroite maintenant qu’ils n’étaient plus ensembles et qu’ils abordaient le sujet. En l’occurrence, ce sourire allait avec la deuxième hypothèse, mais cela, la mutante n’aurait aucun moyen de le deviner, même si Quentin était à des années lumières d’avoir conscience de ce double sens, il était trop concentré sur ce qu’il avait à dire.

    – Je pense qu’il n’y a qu’une Irlandaise lanceuse de muffin qui peut faire ce genre d’ultimatum romantique. Aussi je ne changerais rien à cette déclaration, même si je pouvais voyager dans le temps.

    C’est vrai quoi, c’était leur moment, un de ces morceaux de vie qui rendait une relation unique parmi toutes les relations qui pouvaient avoir lieu dans le monde. Quentin ne verrait aucun intérêt à revenir dans le passé pour rendre cet instant plus… plus quoi d’abord ? normal ? Pas question, ici, à l’institut, c’est la normalité qui n’est pas normale, enfin… façon de parler. Ici en fait, y a rien qui est vraiment anormal, mais c’est sous entendu. Fallait pas trop s’en vanter car le reste du monde, en général, aimait les choses cadrées. Quentin non. Si quelque chose ou quelqu’un sortait de la norme juste par sa nature profonde, il fallait soit l’accepter soit la tolérer, deux choses qui ne sont pas exactement pareilles. Mais surtout pas la combattre ou encore la forcer à changer. Parce que vous n’aimez pas le vert, vous forceriez l’herbe à devenir bleue, vous ? Ben c’est pareil avec les êtres, la question se pose pas… ou rarement, car oui, il y avait toujours des mégalos prêts à essayer de repeindre le monde comme ils le voulaient. Le problème, c’est que parfois, ils y arrivent. Pourquoi élargir un simple point de vue sur une relation romantique à celui sur le monde en général ? Parce qu’il était comme ça, droit avec tout et de la même façon. Droit dans le sens où il était fidèle aux lignes de conduites et de pensée qu’il a décidé d’adopter. Attention, cela ne voulait pas dire qu’il n’était jamais prêt à remettre ces lignes en questions. Au contraire en fait, c’était une chose qu’il faisait régulièrement, parfois même tous les jours. Ces remises en question l’aidaient d’ailleurs à faire preuve d’une grande tolérance qui pouvait, d’après certains mais pas tous, qualifier les X-men. Quentin était en effet tout à fait disposé pour discuter et écouter des manières de penser différentes voire opposées à la sienne. Cela donnait souvent lieu à des débats animés mais toujours diplomates en dépit des airs catégoriques que le télépathes affichait bien souvent.

    Ici, l’exemple se manifesta sous la forme du raisonnement de Siobhan, un raisonnement que monsieur Quire ne comprenait pas du tout et trouvait même bancal même s’il tenait un peu la route, tel une maison en ruine mais qui remplissait toujours son rôle à savoir héberger son prochain. Après, détail qui rendait la situation particulière ; il s’agissait d’Alice, une mutante intelligente qu’il respectait beaucoup. Même si, dans ses souvenirs, elle pouvait parfois faire preuve d’une mauvaise foi fantastique même si elle avait tord. Là, il ne savait pas si c’était le cas. Auparavant, les explications de la jeune femme tenaient rarement la route et on voyait tout de suite qu’elle avait conscience de son erreur en dépit du fait qu’elle répétait le contraire, mordicus. Peut-être s’était-elle améliorée… ou peut-être pensait-elle vraiment cela et il s’agit alors d’un des nombreux cas que Mantis ne pouvait comprendre à défaut d’accepter la validité de la chose. La preuve en images :

    – Oui, je vois… mais je ne suis pas sûr qu’elle aurait choisi mon apparence, il y aurait sûrement trop de paramètres incertains. Déjà, je suis sûr si des X-men que je ne connais pas me voyaient traîner vers Cerebro, ils ne me laisseraient pas aller à mon gré. Ouais, parce qu’il connaissait pas encore tout ce beau monde, à commencer par ce Logan qui faisait beaucoup parler de lui, vivement qu’il puisse lire les fichiers des autres profs. Mais sinon, pour vérifier qu’un métamorphe ne prenne pas mon apparence, tu devrais te contenter de me demander quelque chose que moi seul connaisse. Ou encore d’utiliser mon pouvoir… mais bon, vu qu’on parle de télépathie, je pense que la première technique serait la meilleure…

    Parce que sinon, cela reviendrait à lire dans l’esprit de la jeune femme, une alternative qui avait de quoi déranger, même si elle impliquait là un consentement de la part de Siobhan. Non, valait mieux éviter les démonstrations de pouvoirs en général. Déjà parce que les pouvoirs sont pas toujours stables. Pour Tornade ou Jean, ça irait peut-être, mais pour Scott ou même Siobhan… ce ne serait pas la chose la plus astucieuse à faire… Même si cela pourrait être relativement drôle… quoique cher en réparations dans le cas de Scott. Mais après tout, on était dans un établissement où personne n’avait peur d’utiliser des muffins préparés avec soin comme armes de jet, donc la dimension matérielle de la chose pouvait certainement être mise de côté. Tout comme il mit de côté la discussion pour se concentrer sur son assiette et cacher un peu son embarras. Le tout sauvé par le rugby et par un étudiant aux tendances insomniaques. Enfin sauvé temporairement car l’irlandaise rebondit sur la question qu’il venait de lui poser. Déjà quelque par, il avait perdu parce qu’il aurait pensé et sûrement préféré qu’elle ne réponde rien. Du coup le rose revint au visage du télépathe, mais à part cette manifestation physique toute bête, il semblait garder le contrôle et répondit avec un air des plus sérieux en faisant mine de réfléchir, les yeux en l’air.

    – Alors… pour un match amical de rugby, entourés d’étudiants probablement mineurs pour la plupart, je pense qu’il faudrait privilégiée l’efficacité technique et sportive.

    En dépit des sous entendus générés par la conversation, le mutant parvenait à garder son sérieux et surtout sa concentration de manière à répondre intelligemment. L’avantage des années écoulées, il avait gagné en expérience concernant les flirts et savait profiter de l’aspect joueur de la chose avec suffisamment de distance pour pouvoir garder la tête froide. Le seul problème dans cette cuisine, c’était justement qu’il n’avait pas la tête si froide que ça. Le genre de chose qui n’arrivait jamais avec les parfaites inconnues qui avaient pu l’aborder et qu’il avait abordé en Russie et un peu avant quand il était encore sur le territoire Américain. Et cette différence était tout à fait normale, car ici, contrairement aux autres fois, il y avait derrière eux un passé qu’ils ne pouvaient pas ignorer, donc au fond, c’était plus qu’un jeu. Et bien qu’il ne sache pas trop pour Siobhan, pour Quentin, c’était un peu jouer avec le feu. Du coup il essayait de se raccrocher à l’expérience qu’il a accumulée ces dernières années, mais pas trop non plus parce que ce n’était pas… Il avait deviné juste avant d’entrée dans cette cuisine, ou même avant de revenir à l’institut : ça allait être compliqué.

    – Et comme tu as pu le voir, je n’ai aucune difficulté à me décider, McGillicuddy…

    S’en suivit un long et lourd regard plein de défi et d’amusement qu’il lui accorda malgré son propre teint de peau rosé. Regard qui ne fut interrompu que par ce qui ressemblait à une sonnerie de téléphone venant de l’Irlandaise…


(j’ai pris un peu de liberté avec ton BlackBerry, corrige-moi si j’ai eut tord ^^)
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Siobhan McGillicuddy

Siobhan McGillicuddy
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Splotch ! [PV Quentin] Vide
MessageSujet: Re: Splotch ! [PV Quentin]   Splotch ! [PV Quentin] EmptyMar 27 Déc - 23:30

Siobhan s’était contentée jusque là d’avoir l’air la plus normale possible et de ne pas faire trop de gaffes qui conduiraient Quentin à la soupçonner de se forcer à avoir l’air normal pour dissimuler quelque chose. C’était un raisonnement complexe comme elle en menait beaucoup trop, mais cela permettait à Siobhan de rester calme. Par calme, il fallait bien entendu entendre « moins hyperactive que la normale », même si à ce niveau là elle avait également pas mal évolué…

Dans l’imbroglio qui se jouait dans son esprit, faisant se heurter un certain nombre de pensées entre elles ou contre les parois internes de son crane, Siobhan n’avait pourtant pas imaginé une seule seconde que le retour de Quentin puisse être mal pris par quelqu’un. Elle n’avait jamais réellement cherché à communiquer à outrance avec les autres résidents autour du départ de Quentin, sans doute par crainte d’en souffrir encore plus. Du coup, il était assez difficile d’imaginer qu’il puisse nourrir quelques appréhensions à ce sujet, et les raisons associées à ces appréhensions. Ce qui concernait Jean était en revanche tout à fait compréhensible dans la mesure où tout le monde craignait de se faire atomiser par Phénix au moindre truc fait de travers, mais même en évitant soigneusement de croiser sa route pour ne pas l’accabler de reproches, Siobhan se doutait qu’elle faisait ce qu’elle pouvait pour contenir Phénix et qu’elle n’encaissait sans doute pas ce qu’elle avait été amenée à faire au Professeur… Quelqu’un avait sans doute expliqué cet incident à Quentin, et Siobhan s’avoua mentalement soulagée de ne pas avoir à évoquer cet épisode douloureux de l’histoire de l’Institut.

Ce qu’elle était devenue après toutes ces années ? Une femme avec la tête suffisamment ancrée sur les épaules pour occuper un poste à responsabilités dans une multinationale, et se présenter devant une classe d’adolescents. Siobhan cultivait ces deux activités et y investissait son trop-plein d’énergie, pour les plus grand bonheur des deux parties… Enfin jusqu’à présent du moins, parce que ni ses patrons ni ses élèves n’avaient formulé de plaintes à ce sujet. Peut-être que les élèves n’avaient pas osé… ou peut-être qu’ils étaient pleinement satisfaits, dans le fond elle n’en savait strictement rien.

Sur un plan moins professionnel, Siobhan s’était fait quelques ami(e)s plus ou moins proches – certains compensant même la disparition de pratiquement toute sa famille – et n’avait en rien perdu cette facilité déconcertante avec laquelle elle parvenait à sociabiliser même avec des gens aimables comme des portes de prison. C’était sans doute son expérience autant que son taux d’alcoolémie qui permetaient ce genre d’exploits, mais Siobhan se moquait du moyen tant qu’elle parvenait à être au contact de gens qu’elle appréciait, même si cela ne devait la contenter que le temps d’une conversation ou d’une soirée. Expansive, l’irlandaise avait une faculté absolument hors normes pour réchauffer une atmosphère glaciale en balançant une vanne horriblement triviale au moment propice, et les choses s’enchaînaient ensuite très rapidement : tournée générale pour la nouvelle venue, échanges multiples de pintes, raclée aux fléchettes ou au billard… puis bagarre générale pour un motif pas forcément toujours très compréhensible. Autant dire que les bars étaient toujours un peu comme une immense salle de jeu pour l’irlandaise.

A moins d’utiliser son pouvoir ou de discuter avec les bonnes personnes, Quentin n’avait pas vraiment la possibilité de constater ces changements – ou aggravations, c’était au choix – dans le mode de vie de Siobhan. Elle avait évoqué ses cours et le rugby, mais ne s’était pas trop étalée sur ses autres loisirs, incluant les barathons en compagnie d’Arya ou les bagarres générales dans des pubs les soirs de match de rugby… Peut-être même valait-il mieux ne pas trop lui en dire à ce sujet. Et c’était à peu près la même chose sur le plan sentimental, que Siobhan prenait soin de ne surtout pas aborder pour ce qui la concernait, même si bien sûr, elle mourrait d’envie de savoir ce qu’il en était pour son ancien camarade.

Concernant la nourriture, Quentin ne sembla pas effrayé d’avoir été désigné cible officielle par la jeune femme, même s’il ne cacha pas sa préférence pour la prise de ses repas avec des couverts. Siobhan haussa les épaules avec exagération :

Mais non. C’est comme quand tu vas manger dans un vrai restaurant asiatique – pas ces trucs à touristes, hein ! – tu utilises des baguettes à la place de tes couverts. Là, le principe serait le même sauf qu’il faudrait m’utiliser moi… - Quelques secondes s'écoulèrent avant qu'elle ne poursuive. - … en te plaçant de manière à recevoir la nourriture. Va pas t’imaginer des trucs cannibales ou… - Mentalement, Siobhan compta le nombre de tours que fit sa langue dans sa bouche. Au troisième, elle reprit la parole. – Enfin tu as compris. Au final, il n’y aurait du gaspillage que si tu es incapable d’attraper convenablement ton repas !

Dit comme ça, ça avait l’air d’une simplicité enfantine, comme la plupart des raisonnements de Siobhan. En y réfléchissant un peu plus, on pouvait s’interroger sur la pertinence de balancer de la choucroute ou un steak à quelqu’un en espérant sérieusement que cette personne parviendrait à tout gober sans provoquer le moindre dégât et sans s’étouffer au passage...

Concernant ses cours, Siobhan pensait avoir trouvé de quoi couper court à toute taquinerie de la part de Quentin, mais lorsqu’elle vit un sourire rieur – et non moins adorable – se dessiner sur ses traits, elle attendit l’arrivée du prochain trait décroché par son ancien camarade… et ce ne fut pas long. Siobhan se retint d’écraser une seconde fois son poing dans son épaule et se contenta d’un air faussement vexé qui ne duperait personne :

Pff… - Ca voulait à la fois tout et rien dire, mais son sourire revint dans la seconde qui suivit. – A notre époque c’était assez difficile de se désintéresser d’un cours sans quitter la salle, mais tu verras que les nouvelles technologies permettent de clairement faire abstraction du cours, du prof et de la terre entière aussi longtemps qu’il y a un réseau à portée de téléphone. Ca leur évite de chercher à fuir de manière trop perceptible…

Ses élèves avaient-ils déjà envisagé de se jeter par la fenêtre ou de fuir pour échapper à ses cours ? Siobhan y prêterait davantage attention la prochaine fois, mais elle espérait sincèrement être capable de partager son goût pour l’art avec les jeunes qu’on lui confiait chaque mercredi… autrement, son moral en prendrait un sacré coup, parce qu’elle ne s’était jamais imaginé être une mauvaise prof.

Siobhan ne parvint pas à complètement noyer le poisson par la suite et n’obtint pas la réponse qui l’intéressait tant concernant d’éventuelles autres conquêtes qu’aurait pu avoir Quentin ces dernières années. Mais elle ne s’avoua pas vaincue pour autant, affichant toujours cet air amusé après avoir déclaré qu’en y repensant à tête reposée, elle aurait pu déclarer ses sentiments en ayant l’air un peu moins brute de décoffrage. Quentin expliqua que même en ayant la capacité de revenir en arrière, il ne changerait rien à cela et Siobhan ne pu s’empêcher de rougir très légèrement, s’en voulant quasiment instantanément de maîtriser aussi peu la teinte de ses joues en sa présence… Un exercice qu’elle réussissait pourtant très bien dans un contexte professionnel mais qui était présentement impossible à réussir.

Concernant Mystique, Quentin ne sembla pas réellement comprendre le raisonnement de Siobhan et apporta même quelques arguments pour l’ébranler. Ce qui était normal, quand on connaissait la logique de son esprit comparé au chaos complexe qu’était la jeune femme. Pour le coup, elle était tout de même soulagée que le faible pourcentage de mauvaise foi n’ait pas été détecté et que Quentin ait considéré son point de vue… mais même si ses arguments étaient tout à fait valables, elle ne pouvait pas tomber d’accord avec lui par principe. Mais quand même, l’idée d’un code entre eux était une très bonne proposition qui pourrait éviter de laisser déambuler une nudiste bleue en liberté dans l’enceinte de l’Institut.

Admettons. – Ca, c’était sa manière à elle de dire que le raisonnement global se tenait pour ce qui concernait Mystique, mais qu’elle ne le partageait pas. – On a quelques souvenirs en communs assez inédits, effectivement… - Un sourire amusé étira les lèvres de la jeune femme avant qu’elle ne poursuive. – J’étais plutôt portée sur une utilisation de pouvoir, parce qu’on sait de manière très précise que les métamorphes ne copient ni les pouvoirs, ni les schémas psy… - Siobhan avait beaucoup appris en parcourant les travaux de recherche du Professeur lorsqu’il avait fallu ranger ses affaires après son décès. Peut-être même un peu trop… - Peut-être même qu’un métamorphe sous hypnose retrouverait sa véritable apparence…

Elle n’avait jamais essayé ce genre de choses pour la bonne et simple raison que les métamorphes étaient des mutants particulièrement discrets et qu’il n’était donc pas simple d’en trouver un sur commande. Cette idée trotta un instant dans l’esprit de Siobhan avant qu’elle ne reconnecte ses neurones entre eux pour reprendre la conversation :

Si j’ai le droit de choisir la manière dont tu vérifieras que je suis bien celle que je prétendrais être, j’ai une petite préférence pour la lecture de pensées très légère…

Siobhan tenait à ses souvenirs comme à la prunelle de ses yeux, ce qui expliquait une certaine réticence à l’idée que quelqu’un puisse y toucher. Pour ses pensées c’était différent, parce qu’elles s’enchaînaient de toute manière tellement rapidement et sans réelle coordination qu’il y avait sans doute de quoi filer une migraine carabinée au plus chevronné des télépathes.

Concernant le rugby, si Quentin parvint à conserver un contrôle parfait, le rosissement de ses joues lui échappa très certainement et les joues de l’irlandaise lui répondirent de la même manière comme par écho, un peu comme si après avoir assumé partiellement le discours équivoque qu’elle avait tenu, elle assumait difficilement ses conséquences… Avant même que Siobhan n’envisage une réponse haute en couleur de la part du mutant, celui-ci fit mine de réfléchir avant d’opter pour l’efficacité technique et sportive parce qu’il s’agissait 1° d’un match amical et 2° de spectateurs mineurs. Siobhan se mordit la langue avec conviction pour s’empêcher de demander avec impertinence si la réponse aurait été différente si le match n’avait pas été amical et qu’il n’y avait eu aucun mineur ou spectateur dans les parages, et le léger goût de sang la conforta dans l’idée qu’il valait mieux souffrir quelques secondes que de balancer un truc qui signifiait aussi clairement qu’elle ne lui était pas indifférente malgré toutes ces années…

Va pour l’efficacité technique, alors !

Quentin la gratifia ensuite d’un regard de défi teinté d’amusement, et l’irlandaise considéra le rosissement de ses joues avec malice avant de lui répondre, donnant l’air d’être on ne pouvait plus prête à répondre à ce genre de provocation – fierté oblige.

Je sais pas trop, mais là je crois que c’est le moment où je dois être épatée parce que… - Un sonnerie l’interrompit, et Siobhan jeta un œil à l’horloge de la cuisine avant d’attraper le téléphone à sa gauche. – Putain…

Ca, c’était la réaction typique qui succédait à chaque évènement non désiré qui venait interrompre un moment plaisant. Parce que oui, ces retrouvailles étaient plaisantes même si Quentin venait de conclure qu’il n’avait pas hésité une seconde à choisir entre un plaquage équivoque et un plaquage sportivement efficace… Siobhan reposa son portable assez rapidement après avoir parcouru en quelques secondes le mail qu’un collaborateur parti à l’autre bout de la planète venait de lui envoyer.

Ils vont finir par me faire croire que je suis indispensable ! – Un rire ponctua cette phrase avant qu’elle ne change brusquement de sujet. – Donc ouais, je suis épatée. Parce que même avec quelques années de plus, tu as gardé les pieds sur terre et t’es pas prêt à sauter sur tout ce qui bouge juste histoire de dire « hey, c’est moi le mâle dominant, écarte un peu les cuisses ma jolie ». – Siobhan acheva cette réplique un peu limite par un large sourire. – Enfin tu vois le tableau. Et du coup, j’imagine que je n’aurais pas à craindre qu’un plaquage amical soit mal interprété de ta part…

Etait-il utile de préciser que sur un terrain de rugby, c'était Siobhan le mâle dominant ? Certains hématomes se rappeleraient sans doute au bon souvenir de Quentin pour le lui remettre en mémoire; on ne plaisantait pas avec le rugby !


(Pas de problème pour le blackberry de Siobhan ^^ Et encore désolée pour le retard Splotch ! [PV Quentin] 158293)
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Quentin Quire

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Splotch ! [PV Quentin] Vide
MessageSujet: Re: Splotch ! [PV Quentin]   Splotch ! [PV Quentin] EmptyDim 15 Jan - 0:36


    En dépit de ce qu’il avait pensé et craint avant d’arriver dans cette cuisine, Quentin se trouvait anormalement calme vu la situation. C’était extraordinaire tout de même, plus tôt, il n’avait pas manqué de se cacher pour ne pas que Siobhan le voit, et maintenant, plus de panique. En fait non, ce n’était pas si étonnant que cela, car pour cette conversation, le télépathe laissait uniquement son cerveau mener la barque. C’était presque comme s’il utilisait sa télépathie pour bloquer ses propres sentiments et le forcer à rester calme. Mais bizarrement, cette technique – totalement inconsciente et automatique – créait également une sorte de brouillard, une espèce de brume qui rend les évènements autours flous et éloignés, un peu comme un rêve. Ceci dit, cette sorte de torpeur l’empêchait également de constater que sa collègue n’était pas vraiment à son aise… quoique, ayant affaire à une originale bien rôdée dans son genre, avec ou sans torpeur, il n’aurait certainement rien vu.

    En fait, les détails sur lesquels il se concentrait étaient purement extérieurs. En fait ces détails n’aidaient pas à le sortir de cette espèce de transe onirique, en espérant bien sûr que le pouvoir mutante de l’irlandaise ne faisait pas partie des facteurs actifs. En fait il s’agissait de son apparence physique et de ses manières, tout ce qu’il pouvait retrouver de connu chez son ancienne petite amie, de sa façon de parler à celle qui rend ses mouvements particuliers et propres. Toutes ses petites choses qui avaient parfois changé sans non plus abandonner toute trace de déjà connu, ou bien celles qui étaient encore là, telles qu’il les avait laissait il y a longtemps. Aussi, c’était là qu’il laissait vagabonder ses sentiments, ses impressions, son « ordinateur empathique capable d’analyser un tas de chose sans aucun raisonnement scientifique ou logique mais qui parfois se révèle correct ou qui a le mérite de changer à au moins 60% sa perception des évènements et accessoirement organe vital responsable de sa circulation sanguine ». Toute cette technologie était utilisée pour essayer de deviner les histoires se cachant derrière chaque manie, geste ou mouvement. Il en connaissait quelques unes déjà, mais il s’amusa à imaginer les autres, et surtout, celles qui l’intéressaient le plus, les histoires étant arrivées après leur séparation. Des scénarios impliquant les choix de vie de la mutante, son parcours sentimental, professionnel ou social… bref, sa vie. Ce petit jeu était à la fois une bonne et une mauvaise chose. Une bonne parce que cela l’empêchait de paniquer ou de penser à des choses qui amèneraient des réactions ou des propos qu’il pourrait regretter par la suite, car pas assez préparés et analysés, mais c’était une mauvaise chose car cela l’empêchait justement de se concentrer sur l’essentiel, à savoir ce qu’il ressentait en cet instant. D’autant plus que cette énergie gaspillait l’empêchait de se « protéger », si bien que – même s’il ne s’en rendait pas compte – il était beaucoup plus facile de lire en lui. Enfin de manière tout à fait anthropologique car, aux dernières nouvelles, Siobhan était ni empathe, ni télépathe.

    Voilà ce qui occupait principalement son esprit, le reste, la part de son cerveau qui était utilisée pour maintenir cette conversation était entièrement régie par la logique et la raison, aussi, les phrases qu’il formulait en réponse aux propos de Siobhan suivaient cette ligne de conduite. Pourtant, ce n’était pas faute de tomber dans les pièges que la douce folle installait sur sa route avec sa fantaisie habituelle. Mais à ce niveau, il reprit bien vite l’habitude de cette façon de faire, façon qui avait bien sûr évolué dans le fond, mais pas vraiment dans la forme. Et cela, même si encore une fois il ne s’en rendra pas compte consciemment, avec le recul, il constatera avec plaisir quoique surprise, que fondamentalement, l’un comme l’autre n’avait pas changé. Les plus poétiques et les plus optimistes parleraient sûrement d’âme restée intacte en dépit des morsures du temps… Question d’opinion.

    Pendant qu’une partie plus ou moins consciente du cerveau de Quentin procédait à de telles réflexions, Siobhan lui fit part de sa théorie sur la meilleure façon de manger ses repas. Pour le coup, même à force de logique, Quentin eut l’impression de ne rien comprendre à ce que l’irlandaise lui disait. Tenait-elle à ce point à lui envoyer de la nourriture dans la bouche comme si c’était un panier de basketball ? Probablement pas… le basketball n’était pas assez violent pour elle. Mais tout de même… serait-ce là l’expression de sa culpabilité ? en envisageant ouvertement une méthode d’alimentation potentiellement mortelle ? Pour le coup, le mutant ne savait plus trop quoi penser ni quoi répondre. Prudemment, limite en usant de points d’interrogation à chaque syllabe (sourcils interrogatifs à l’appui), il osa :

    – Je suppose… si la cuisinière tient tellement à nourrir son client ainsi…

    Voilà qui commençait à l’inquiéter un peu, non pas pour sa vie – Quentin avait eut l’habitude de recevoir des menaces de mort bien pires que celle-ci – mais pour la suite de leur relation, et aussi, quelque part, cela lui faisait un peu mal de savoir que Siobhan voulait le tuer, après la manière de le tuer n’était pas importante… seul le fond comptait… ce qui était dommage car s’il avait prit la peine d’analyser la forme, il comprendrait qu’elle blaguai juste, et surtout qu’elle n’avait pas du tout l’intention de le tuer. Mais voilà un problème qu’un esprit trop logique pouvait poser dans une conversation toute simple : l’humour demeurait obscur…

    Mais la suite lui dira qu’en fin de compte, tout n’était qu’humour. Car il l’attaqua – gentiment bien sûr – sur ses qualités oratoires en tant qu’enseignante. Et là, au lieu de laisser sa fierté irlandaise la convaincre de saisir une poignée de spaghettis et de les fourrer dans le gosier de Quentin jusqu’à ce que mort s’en suive, elle le prit à la rigolade, comme il l’avait espéré. Tout espoir de survie et de relation amicale n’était donc pas perdu. A moins qu’elle soit en fait un professeur horrible qui ne prenne pas du tout son métier au sérieux et qui se fiche complètement si un élève écoutait ce qu’elle avait à dire ou non. Mais cela ne correspondait pas du tout à la façon dont Mantis percevait son ex. Au contraire, il cru apercevoir dans les propos de l’Irlandaise son côté enseignante. Objective, consciente de ce qu’elle faisait et ouverte à la possibilité d’être à côté de la plaque, chose qui était probablement inévitable à un moment ou à un autre dans cette carrière, à moins d’être naturellement doué pour ça. Et bien qu’il adorait Siobhan, il se doutait que son hyperactivité devait poser quelques problèmes en cours, ou du moins à certains élèves, ou du moins au début, pour les premiers cours… oui en fait, elle était sûrement parfaite en cours, alors pas de doute à avoir… Passons…

    – Oui.. je suppose que c’est inévitable… Au moins 70% des élèves ont dû envoyer au moins un sms pendant un cours le long de leur scolarité. Pour nous, il n’y avait que la fuite… ou les pigeons voyageurs, mais bonjour la discrétion.

    Pourquoi, mais pourquoi venait-il de parler d’un truc aussi stupide que les pigeons voyageurs?! Il se posait mentalement la question accompagnée par une claque intérieure pour lui-même. Espérant que l’irlandaise n’en profite pas pour se moquer (c’était probablement mal partie pour ce vain espoir), il accueillit presque avec enthousiaste la discussion « Mystique ». Discussion qui dériva en direction de l’établissement d’un « code » pour se reconnaître. La prof d’art plastique proposa une lecture superficielle de pensées. Bon, elle se rappelait enfin du pouvoir de Quentin, c’était certainement une bonne chose, surtout pour les muffins et autres pâtisseries à venir. Cependant, jugeant que cette technique laissait tout de même une chance (infime certes, mais non nulle) pour que le métamorphe hypothétique tombe sur la bonne pensée, le télépathe proposa une alternative.

    – Pourquoi ne pas opter pour une conversation mentale? Comme cela tu constaterais directement que je suis bien télépathe… ça donnera moins l’impression que je fouille dans ta tête. Et en plus, comme ça je saurais si je n’ai pas affaire à un métamorphe.

    Et en plus, cela lui fera toujours un bon exercice, aussi minime était-il. Car il fallait avouer que ces dernières années, il n’avait pas vraiment pu avoir ce genre de dialogue, sachant surtout qu’il devait dissimuler sa nature mutante. Valait mieux ne pas tenter l’expérience de voir ce que le gouvernement Russe fait avec des soldats se révélant être mutants… Bien sûr, la télépathie étant un don relativement commun chez les mutants, il en avait déjà rencontré d’autres, mais aucun n’approchait la maîtrise de feu son mentor. De ce fait, toute tentative de communication mentale s’était révélée extrêmement maladroite et même douloureuse. Certes, avec Siobhan, il s’exposait au risque d’activer son pouvoir d’hypnose ou de sommeil. En parlant de cela, et en écoutant ce que disait l’irlandaise, Quentin ajouta :

    – Je suppose que ton pouvoir pourrait également permettre de démasquer un éventuel métamorphe… Mais il faudrait faire une expérience pour en être sûr. Il n’y a pas de prof ou d’élève polymorphe à l’institut en ce moment ?

    Et voilà que le côté typiquement scientifique de Quentin venait de faire son entrée dans la conversation. Autant jusque-là il s’était contenté d’utiliser sa « froide » logique pour fournir ses réponses, le voici maintenant en train de proposer l’utilisation d’un élève en tant que cobaye. Il ne savait pas trop ce que Siobhan allait répondre à cela, mais cela ne le choquerait pas de la voir affirmer en ce mettant sur-le-champ en quête dudit mutant. Encore fallait-il qu’il y’en ait à l’institut. D’après ce qu’il avait compris avant de venir, le nombre d’élèves et de personnel était l’un des plus bas de ce début de siècle. Cela faisait beaucoup de « si » au final, l’expérience ne sera probablement pas pour ce soir. Au grand soulagement de ce mutant qui leur aurait servi de souris blanche. Amusé un peu par cette pensée, il se demanda vaguement ce qui pouvait bien se passer dans la tête de Siobhan, mais il résista à la tentation d’y jeter un œil, question de principe et de galanterie. En plus, de mémoire de télépathe, il savait que la jeune femme n’avait pas loin de 100 idées à la secondes, c’était un flux mental relativement difficile à suivre si bien qu’il ne comprenait rien de ce qui se passait dans sa tête lorsque sa télépathie accédait par accident aux pensées de l’hypnotiseuse en tout cas à ses débuts. Sur la fin de sa vie à l’institut, il avait commencé à y voir plus clair, mais le fait qu’il la connaissait très bien avait certainement pas mal aidé à la tâche. Mais en dépit de tout ce qu’il savait d’elle, la jeune femme continuait de le surprendre et de le dérouter avec ses conversations étranges comme celle du plaquage équivoque. Elle lui avait laissé le choix de l’interprétation comme si les deux étaient possibles. Pour l’occasion, il utilisa consciemment son côté logique et intello pour se sortir de l’embarras et éviter que la conversation prenne une direction… trop rapide. Cela devait faire à peine dix minutes qu’ils s’étaient retrouvés après une séparation d’une dizaine d’années, valait mieux éviter les moments trop gênant… sans parler d’une tension sexuelle pas si hypothétique que ça. N’empêche qu’entendre Siobhan conclure une conversation tournée sur le rugby avec un tel calme, ça voulait dire beaucoup. Mais il devait certainement se faire des idées, oui c’était sûrement ça… Sinon Ororo se serait montrée bien plus enthousiaste qu’elle ne l’a été en parlant de l’hypnotiseuse officielle de l’institut. Après tout, tout le monde dit tout à Ororo… D’ailleurs, cela renforçait drôlement son pouvoir en tant que directrice, un choix stratégique ? Qu’importe, ce n’est pas le moment de penser à ce genre de chose, il y a un potentiel match de rugby en jeu, avec les fiertés qui en découlaient. Siobhan s’apprêtait à défendre la sienne lorsque son téléphone se mit à sonner.

    Quentin l’observa répondre à ce coup de fil avec intérêt. Il avait sous les yeux une scène qui relatait vaguement ce que l’irlandaise vivait en dehors de l’institut. Avec un sourire discret et amusé, il envoyé une pensée désolée à tous ceux qui souhaitaient plus ou moins secrètement que tous les mutants de l’institut y restent cloîtrés sans aucun rapport avec le monde extérieur. C’était très mal connaître Siobhan McGillicuddy. Il laissa échapper un bref éclat de rire lorsqu’elle fit un commentaire sur ses collègues et écouta ce qu’elle avait à lui dire. Une fois qu’elle eut finit, il prit un air faussement choqué. Même si intérieurement, il se demandait si elle avait vraiment envisagé ce qu’elle venait de dire.

    – Wow… Là tu m’en bouche un coin… Je pensais pas avoir laissé l’impression que j’allais devenir ce… ce genre de gentleman que tu viens de décrire. Je devais être vraiment différent à 20 ans… – acheva-t-il avec une pointe d’humour et un sourire amusé. Cependant, il n’en dit pas plus afin de la laisser s’expliquer si jamais il y avait besoin, avec elle, on ne sait jamais. Aussi, il décida de détourner la conversation vers un sujet qui l’intéressait au plus haut point et qui, accessoirement, pourrait l’amener à en apprendre plus sur… bref, à en apprendre plus, mais patience. Avec un mouvement de la tête, il désigna le portable qui venait de transmettre la récente conversation professionnelle – Sinon, je vois que ton travail en dehors de l’institut semble porter ses fruits… comment ça se passe au boulot ?


    Question fourre-tout, très bonne base pour commencer les investigations…




[t'inquiète pas pour ton retard, avec de tels posts, je crois que je peux tout pardonner ^^]
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Siobhan McGillicuddy

Siobhan McGillicuddy
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Splotch ! [PV Quentin] Vide
MessageSujet: Re: Splotch ! [PV Quentin]   Splotch ! [PV Quentin] EmptyMer 18 Jan - 12:57

(C'est gentil, mais j'essaierais quand même de ne pas trop abuser ^^)

Siobhan n’avait réellement aucune idée des efforts que pouvait faire son interlocuteur pour continuer à paraître calme, mais le résultat était plutôt concluant. Peut-être même un peu trop au goût de l’irlandaise, qui aimait voir certaines rougeurs ou quelques expressions apparaître sur le visage de Quentin. C’était presque à se demander si ça lui faisait quelque chose de la revoir… Il avait dit être content d’être de retour au bercail, mais en fait, rien n’avait vraiment concerné la jeune femme jusque là, à part peut-être les quelques boutades échangées. Etait-il réellement content de la voir ? Siobhan fixa Quentin avec une certaine insistance alors qu’une légère moue animait son visage. Elle n’était certaine de rien et avait l’impression – comme toujours – de passer à côté de quelque chose, ou que quelque chose passait à côté d’elle…

Son regard retrouva un air un peu moins inquisiteur dans la minute qui suivit, alors que Siobhan recommençait à imaginer un tas de scénarios tous plus loufoques les uns que les autres. Le premier était sans doute le plus loufoque et impliquait Mystique ou toute autre femme que Quentin aurait pu être amené à rencontrer. D’autres nettement plus hauts en couleur impliquaient un changement de préférence sexuelle – quel gâchis ! -, une vie d’ascète loin des tracasseries sentimentales, et un tas d’autres choses que Siobhan ne parvenait même pas à envisager. Les années avaient passé, et visiblement une certaine retenue s’était installée, du moins en ce qui la concernait, parce qu’elle ne savait rien de ce que Quentin pouvait avoir en tête à ce moment précis. S’il était revenu beaucoup plus tôt, Siobhan aurait eu beaucoup moins de temps pour réfléchir à pas mal de choses et elle lui aurait sauté dessus, comme s’ils n’avaient pas été séparés plus de deux jours. Par beaucoup plus tôt, Siobhan considérait qu’un mois et demi était une durée idéale, pas parce qu’il lui avait fallu un mois et demi pour l’oublier, mais bien parce que c’était le temps qui lui avait été nécessaire pour comprendre que Quentin était parti et qu’il ne reviendrait pas le lendemain… Son tempérament passionné lui avait joué des tours et l’avait empêchée de réagir aussi normalement que possible, et en y repensant, ça la rongeait quand même encore un peu.

Cela suffisait donc à l’empêcher de lui sauter dessus sans réfléchir – et pourtant lorsque Siobhan avait une idée en tête, il fallait parfois batailler contre un moulin à vent irlandais pour lui faire entendre raison. Mais sur ce point, elle avait eu 10 ans pour réfléchir et mûrir, faire de belles rencontres ne débouchant sur rien et tomber sur des salauds. Le tout avait contribué à calmer Siobhan, du moins concernant son impulsivité sentimentale…

La nourriture servit de diversion, comme n’importe quel autre sujet qui leur éviterait d’être amenés à parler de sentiments. Siobhan plaisantait sur le fait qu’elle pourrait très bien s’entraîner au lancer tout en permettant à Quentin de se nourrir, et elle crut l’espace de quelques secondes qu’il avait fini par croire qu’elle avait véritablement l’intention de le bombarder de bouffe chaque fois qu’elle le pourrait. Sa réponse fut d’ailleurs étonnamment hésitante, mêlant interrogations et haussements de sourcils, et Siobhan resta un instant incrédule avant de retrouver un large sourire.

Avoue que t’as quand même eu peur que je sois sérieuse avec cet histoire d’entraînement au rattrapage de plats sans les mains… - Elle marqua une légère pause avant de poursuivre. – Tu connais mon rapport à la nourriture, pourtant…

Difficile d’oublier ce rapport si particulier, même après tout ce temps. Le chantage à la nourriture constituait – après les plaquages dans la boue – la seconde activité favorite de Siobhan. La nourriture était nécessaire au développement du corps humain, jusque là tout biologiste serait d’accord, mais Siobhan poussait quelques fois cette logique un peu loin, notamment lorsqu’elle était aux fourneaux. Alors certes, elle avait balancé un muffin sur Quentin, mais c’était pour vérifier qu’il ne s’agissait pas d’un intrus… autrement, elle n’aurait jamais gâché quelque chose de comestible. Alors pour ce qui était de lui balancer un steak et des frites en espérant qu’il les rattraperait, autant dire que ce n’était pas demain la veille ! Mais apparemment, Quentin avait l’air d’y croire…

Un autre sujet fut abordé, et le statut de professeur de Siobhan fut bien vite remis en cause avec humour. Ce que la jeune femme prit avec humour même si elle se posa un paquet de questions sans en avoir l’air… Quentin évoqua des statistiques en ayant l’air de savoir de quoi il parlait, alors l’irlandaise acquiesça simplement en levant les yeux au ciel, semblant tout à coup maudire les portables et leur inventeur, avant de simplement rire de bon cœur lorsque Quentin conclut qu’à leur époque il n’y avait que deux options : fuir le cours (en se faisant virer ou en se pétant une jambe en sautant par la fenêtre), ou s’envoyer des pigeons voyageurs. Dans les deux cas, c’était moyen.

Effectivement, on a connu plus discret ! Il y avait aussi les petits morceaux de papier… les règles en métal…

Siobhan avait été une adepte farouche de la seconde méthode qui consistait à écrire un message au crayon de papier à l’arrière d’une règle en métal pour ensuite la prêter innocemment au destinataire du message. Et aucun professeur n’avait jamais osé lui hurler dessus parce qu’elle prêtait trop souvent sa règle et toujours aux mêmes personnes, sauf un prof de mathématiques un peu trop guindé, auquel elle avait répondu que les gens avec lesquels elle n’avait pas d’affinités n’avaient qu’à s’acheter leur propre règle. Siobhan vs la bonne foi : victoire de Siobhan par KO – on demande une équipe médicale d’urgence !

Assez rapidement, il avait été question d’instaurer un code au cas où Mystique ait l’idée de les infiltrer discrètement. Quentin ne sembla pas réellement fan de l’idée proposé par Siobhan, mais suggéra une conversation mentale. Un ange passa avant que Siobhan ne reprenne la parole, pas certaine d’avoir tout compris :

Alors je comprends bien que si j’entends une voix dans ma tête, ça prouvera que tu n’es pas en fait un métamorphe qui essaie de me rouler… Mais la réciproque ? Comment tu sauras que je suis bien celle que je prétends être et non celle qui prétend être celle que je prétends être ?

Siobhan avait toujours été fâchée avec les tournures de phrases les plus simples, ce qui n’aidait pas vraiment tout le monde à la suivre lorsqu’elle s’embarquait dans des hypothèses plus ou moins foireuses. Là pour le coup, elle avait du mal à comprendre l’intérêt de ce signe de reconnaissance pour Quentin, parce que si c’était pour avoir une discussion banale, aucun doute que Mystique s’en sortirait sans souci… C’était justement pour ça qu’elle avait donné sa permission pour être lue de manière superficielle par le télépathe. Pourquoi tout le monde n’avait pas la même logique qu’elle ?!

Les hypothèses soulevées par Siobhan concernant ce que son pouvoir d’hypnotisme pourrait ou non provoquer sur un métamorphe semblèrent inspirer Quentin, qui abonda dans son sens sans toutefois émettre de certitudes vu que la chose n’avait pas été démontrée… Il envisagea même d’expérimenter la chose, demandant bien vite s’il y avait un élève possédant ce type de pouvoir à l’Institut. Si elle ne l’avait pas très bien connu à une époque, elle aurait pu lui balancer autre chose pour vérifier qu’il ne s’agissait pas d’un fake sponsorisé par Mystique, parce que l’utilisation d’élèves pour tester des choses, c’était pas vraiment le genre de la maison… Au final, Siobhan ne savait pas vraiment ce qu’il convenait de répondre, alors elle mit les pieds dans le plat avec une absence totale de finesse :

On peut se dire que si on chope la pétasse bleue dans l’enceinte de l’Institut, on se tient au courant et on testera mon pouvoir sur elle…

C’était le genre de réponses un peu brutes que Siobhan avait l’habitude de fournir, et qu’elle achevait toujours par un sourire, histoire d’adoucir un peu la teneur de ses propos. En fait, elle n’était pas particulièrement adepte des expérimentations. Ou plutôt si, mais pas lorsque cela impliquait un élève ou une personne incapable de faire un minimum le poids… Expérimenter un truc sur un élève lui donnerait donc l’impression de profiter de sa supériorité sur lui, et c’était quelque chose que Siobhan ne pouvait pas concevoir. D’où Mystique. Avec elle, l’irlandaise n’aurait aucun scrupule…

Les expérimentations, c’est pas mon fort… - Un sourire un peu gêné étira ses lèvres. – Il y a un professeur qui est arrivé il y a quelques temps… Dépourvu de pouvoirs… - Le sourire de Siobhan oscillait entre l’amusement et la gêne sans parvenir à se fixer sur l’une ou l’autre des possibilités. – Je sais pas trop comment c’est venu ou même pourquoi c’est arrivé…

Quelques rougeurs apparurent sur ses joues, laissant un certain doute quant à ce qui avait pu se passer avec ce professeur humain. Siobhan tenta de maîtriser un peu sa gêne et reprit la parole de manière incroyablement évasive:

Depuis, j’essaie d’éviter d’expérimenter certaines choses…

Elle ne savait pas vraiment pourquoi elle avait commencé à aborder ce sujet, mais elle avait réalisé au beau milieu de sa phrase que ce n’était peut-être pas une chose qui était bonne à raconter. Elle avait quand même testé si son pouvoir fonctionnait sur un humain, et ce n’était pas un acte qui serait approuvé si ça venait à se savoir…

La suite consista en une lecture rapide de mail et la formulation d’un compliment un peu salé. Quentin prit un air choqué pas vraiment convaincant – mais c’était sans doute voulu – avant de s’étonner d’avoir laissé cette impression avant de partir 10 ans plus tôt. Siobhan fut incapable de retenir un éclair de rire, mais retrouva assez rapidement un air un peu plus sérieux.

C’est pas une question d’impression, en fait. En fait c’est surtout une question de rencontres et d’opportunités. – Siobhan marqua une pause. – Je suis pas sûre que ça soit très clair… Mais même la personne la plus irréprochable peut être amenée à mal tourner pour peu qu’elle rencontre les mauvaises personnes au mauvais moment. C’est un peu comme tous ces types en prison qui ont commis des crimes divers : ils sont arrivés là parce qu’à un moment de leur vie, ils ont fait un choix qui les a mené tout droit dans une cellule quelques années plus tard. – Siobhan agita les mains avant de recommencer à jouer avec son verre vide. – Tout ça pour dire que c’est pas parce qu’à l’époque tu traitais bien les femmes que tu les traiteras forcément bien toute ta vie… Mais vu ta tête, j’imagine que c’est toujours le cas !

Son sourire fut moins amusé, mais beaucoup plus franc, comme pour conclure une seconde fois son raisonnement. Quentin finit par désigner son portable, lui demandant comment ça se passait au boulot. Siobhan changea de position sur son tabouret, remontant le côté de son pull qui passait son temps à glisser pour dénuder son épaule gauche.

J’ai pas trop à me plaindre au niveau du travail, c’est vrai. J’ai beaucoup de tâches à gérer, parfois sans rapport les unes avec les autres. Je cours partout. – Son sourire s’étira avec amusement. – C’est un peu du sur mesure, en fait ! C’est quelque chose que j’ai envie de conseiller aux élèves… - Siobhan marqua une petite pause. - … pas de bosser 35h par semaine en 4 jours, mais de s’investir dans quelque chose qui n’ait aucun rapport avec leur mutation ou avec l’Institut. Avoir une passion, ou un métier qui leur permette de voir que tout ne tourne pas nécessairement autour d’un génome bizarre… - La jeune femme balaya quelque chose d’un revers de main. – Ca m’aide à me sentir utile ici, au-delà des cours que je peux leur donner. Ca leur montre que contrairement à ce qu’on essaie de nous faire croire dans les médias, on peut être mutant et ne pas se cacher…

Réalisant qu’elle avait bien dérivé par rapport à la question qui avait été posée, Siobhan s’excusa avec un sourire un peu gêné avant de reprendre la parole :

Et toi, du coup, ton premier cours est pour quand ?
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Quentin Quire

Quentin Quire
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MessageSujet: Re: Splotch ! [PV Quentin]   Splotch ! [PV Quentin] EmptyDim 22 Jan - 20:59


    En temps normal, Quentin éprouvait déjà beaucoup de difficulté à gérer ses affaires sentimentales – et ce quelle qu’était la femme en question – mais lorsque, et d’une, il ‘agissait d’un phénomène comme Siobhan, et de deux, il y avait un certain bagage amoureux derrière eux, la chose était carrément inabordable. Du coup, il n’avait pas d’autres choix que de laisser son cerveau – organe officiellement neutre – prendre la direction des opérations.

    Du coup, il ne fallait pas s’étonner de le voir envisager avec sérieux la possibilité que l’irlandaise désire procéder à une strangulation culinaire pour se venger d’un éventuel déchirement de cœur. Son cerveau, en temps normal, était tout à fait raisonnable et prenait en compte tous les paramètres ordinaires, la personnalité des gens, le facteur réaliste d’une action hypothétique, l’arrière plan psychologique… tout ce qui donnait au final une préparation mentale globalement fidèle à ce qui se passe en vrai. Là pas de bol, plusieurs facteurs sabotaient ces paramètres normaux, la personnalité de Siobhan était comparable à un électron libre, cela plus l’effet aléatoire du temps combiné à celui tout aussi aléatoire d’une rupture diminuait d’au moins 50% la validité des prédictions logiques de Quentin. Ajoutons à cela le fait qu’ils se trouvent présentement dans une école abritant probablement une bonne centaine de mutants et tous les scénarios, même les plus fantaisistes étaient soudainement possibles. Au risque de gâcher les beaux souvenirs que le mutant avait de son premier amour.

    Bien sûr qu’à l’époque il ne l’aurait jamais imaginée profaner de la nourriture quelconque, il n’y avait qu’à se rappeler de la fois où elle avait assisté à une bataille de nourritures… sur le coup de l’émotion, elle avait failli endormir tout le monde. Mais bon… comme expliqué plus haut, de nombreux facteurs rendaient la situation particulière, aussi, il se demanda qui était en tord. Lui d’avoir osé penser qu’elle avait changé dans sa nature. Ou bien elle parce que c’était normal que l’un comme l’autre ait changé d’une façon ou d’une autre depuis toutes ces années. Mais bien vite, il se rappela que ce n’était pas important de savoir qui avait tord. Le principal était là : elle n’allait pas l’étouffer avec des pâtes. Les chances pour que le télépathe succombe d’une mort aussi tragique que ridicules commençaient à s’amoindrir.

    – J’avoue… je commençais à avoir un peu peur… – il eut ensuite un rire nerveux avant de reprendre – Désolé… comme d’hab ça cogite un peu trop vite dans ma ptite tête, mes pensées ont dû manquer un ou deux virages.

    Autrement dit, les virages nommés « La nourriture et Siobhan = Dieu et une bonne sœur » et aussi celui-ci : « Siobhan n’est pas une psychopathe ». En même temps son raisonnement n’avait pas l’air si stupide… quand on savait ce qu’une fille aussi adorable que Jean avait fait au professeur, on était en droit de se demander si au fond, on connait véritablement une personne… Donc oui, Quentin pensait qu’elle était capable d’en venir à ce genre de méthode avec lui… Elle sous estimait probablement les craintes que le mutant avait par rapport à la façon dont elle avait vécu leur rupture. Si elle avait la dent dure avec lui… il ne le savait pas encore, après tout, il ne l’avait jamais vue se remettre d’une amourette brutalement interrompue… alors concernant leur « amourette » à eux qui était relativement intense, il ne savait pas du tout à quoi s’attendre, et comme elle allait bientôt lui expliquer, le temps pouvait faire des choses incroyables sur les gens, le transformait lui en Casanova pervers, et elle en Cuisinière aigrie. Mais heureusement pour eux, la réalité était toute autre. Tous deux avaient fini par devenir deux enseignants tout à fait respectables et saints d’esprit.

    Enfin, tel était sûrement le cas de Siobhan, Quentin n’était pas encore sûr de mériter le titre de « respectable » associé à sa fonction d’enseignant, pour la simple et bonne raison qu’il n’avait pas encore eut l’occasion de donner cours. Donc si ça se trouve, il sera intérieurement satisfait de voir ses élèves bidouiller leurs portables et autres I-pods au lieu de juger la qualité probablement limite de sa classe. Mais il n’en était pas encore là et préféra ne pas y penser, se laissant aller à rire avec sa vieille amie en imaginant des pigeons voyageurs faire des allers-retours incessants entre les tables des salles de cours. Il abonda également dans le sens de l’Irlandaise concernant les bonnes vieilles techniques de communication scolaire.

    – Aaaah, les grands classiques… remarque, fallait pas mal d’imagination parfois… même les profs ne pouvaient pas dire le contraire.

    C’est vrai que du coup, ce genre d’activité avait le mérite d’améliorer les capacités d’adaptation des étudiants. N’ayant pas mis les pieds dans une salle de classe depuis un bon moment, Quentin ne pouvait pas encore se rendre compte si cette capacité d’adaptation avait disparue ou non. Il s’en rendrait probablement compte très vite. A moins que ses cours soient si bons que même les plus mauvais élèves perdent l’envie de « texter » leurs camarades… mais fallait pas rêver non plus.

    Concernant le sujet Mystique, l’idée d’un code en cas de doute sur l’identité de l’autre commençait à s’approfondir. Mais c’était sans compter sur l’esprit de Siobhan dont les pensées pouvaient friser la vitesse de la lumière d’une direction à une autre. Si bien que lorsqu’elle laissa un silence s’établir, la tentation d’entrer dans sa tête pour voir à quelle folie elle était en train de penser arriva. Mais bien vite, il chassa cette tentation, comme d’habitude, enfin non, il n’avait pas trop de scrupules à utiliser ses pouvoirs, enfin moins que ce que le Professeur aurait sûrement souhaité, mais avec des personnes qui comptaient pour lui, ce genre de procédé était tout bonnement hors de question. A sa grande surprise, Siobhan ne venait pas d’émettre une hypothèse complètement fantaisiste qui frôlait le fantastique. Non là c’était une réflexion vraiment précise et pertinente, non pas qu’il l’a jugeait incapable de ce genre de chose – au contraire, il savait qu’elle était brillante – mais vu le ton de la conversation et la façon dont elle parlait de Mystique, il avait plutôt jugé la conversation tournée vers le léger. Alors une intervention aussi sérieuse le laissa penseur, mais au final, plus parce qu’elle n’était pas dénuée d’intérêt que parce qu’il ne s’y été pas attendu. Etant lui-même télépathe, curieux et érudit sur les bords, il trouva vite la réponse à son interrogation.

    – Eh bien comme tu viens de le signaler et comme le Professeur me l’avait apprit, les métamorphes habituels – dont Mystique – sont incapables de reproduire les schémas mentaux de la personne originale. De ce fait, leur mode de pensée n’est pas le même. Et lorsqu’on connait un peu la personne « scannée », on devine tout de suite qu’il y a imposture. Et dans ton cas, je saurais faire la différence tout de suite… – il marqua une pause réalisant que cela impliquait peut-être qu’il avait l’habitude d’entrer dans sa tête, ou encore qu’il contrôlait si mal ses pouvoirs qu’il écoutait les pensées à chaque éternuement, l’un comme l’autre, ces scénarios n’étant pas très flatteurs pour lui, il se dépêcha de reprendre avec un élément important et potentiellement innocent – En… En plus, les pensées n’ont pas la même voix. Je veux dire… les pensées d’un individu ont le même « son » que celui de leur voix, ça s’inscrit dans ce qu’on appelle le schéma mental donc… je serais sûr de mon coup dans une telle situation…

    Ou comment sauver le poisson… n’empêche qu’à force de vouloir donner des réponses complètes et détaillées, il aurait pu tout de suite commencer par la fin et éviter d’insinuer qu’il entre dans la tête des gens comme dans un moulin ce qui, de toutes façons, est faux. Bon, Ok, il le faisait un peu avec des gens qu’il ne connaissait pas en dehors de l’institut, mais juste UN PEU, suffisamment, seulement, pour savoir s’il y avait danger à être à proximité de ladite personne. Question de précaution, on n’est pas dans un monde de bisounours, surtout lorsqu’on a un gène X…

    Mais il avait beau donner les réponses les plus précises possible, le mieux serait de montrer pour prouver la validité d’une information (besoin de préciser que le côté scientifique de la Force Quire venait de se manifester de nouveau ?) donc de faire une expérience, CQFD. Pour Quentin, utiliser un élève serait un très bon moyen d’y parvenir. Déjà parce que cela leur donnerait à eux, une réponse précise sur le phénomène. Ensuite, cela engloberait tout de même le cadre de l’entraînement pour un élève. C’était important pour eux de connaître les limites de leurs pouvoirs, alors selon lui, il était naturel qu’ils désirent connaître toutes les choses pouvant affecter le fonctionnement de leurs capacités. Ils étaient ici pour apprendre cela après tout… Et quoi de mieux que de vivre la chose pour en comprendre pleinement l’ampleur ? Cependant, il semblait que Siobhan ne partageait pas ce point de vue. La demoiselle était peut-être contre les expérimentations sur les élèves, même si celle-ci n’impliquait qu’au pire un sommeil profond. Elle lui fit d’ailleurs part de son sentiment sur le sujet et Quentin ne sut pas trop qu’en penser…

    – Oui, c’est sûr qu’on pourrait utiliser Mystique si jamais… Tant pis pour la convention de Genève…

    Dingue, elle avait des scrupules à faire des expériences sur des étudiants et lui en avait sur les otages… drôles de phénomènes ceux-là… Mais c’était s’éloigner du sujet et l’Irlandaise ne tarda pas à développer l’explication de son appréhension des expérience et là le télépathe commença à imaginer les pires scénarios, la moitié impliquait une issue à l’hôpital, l’autre impliquait une grande histoire d’amour qui n’était pas encore terminée avec, de préférence, un scientifique collectionnant les doctorats, les thèses, les subventions généreuses, les blagues réussies, et les tablettes de chocolat… L’ennemi imbattable par excellence. Humain, et professeur ici, accessoirement… Le cauchemard. Cependant, il fallait poser la question, oui il fallait en savoir un peu plus sur lui ou déjà, pour commencer, sur ce qui s’était passé. Passant sur le fait qu’il venait de sentir ses couleurs s’envoler et les pâtes ingurgitées se changer en plomb dans son ventre, il demanda d’une voix inquiète qui, il espérait, exposerait seulement l’intérêt qu’un ami attentif porte à une vieille connaissance amicale :

    – Qu’est-ce qui est arrivé ?

    Oui, le mieux était de poser la question directement et d’espérer avoir une réponse claire et rassurante, enfin pas forcément rassurante… la vérité suffirait, rien que la vérité… sauf qu’il n’était pas flic et qu’il ne pouvait rien exiger de tel, surtout pas d’elle, à qui il avait potentiellement brisé le cœur. Ou… ou pas en fait car elle ne l’avait pas attaqué à vue… ah si en fait, avec un muffin… mais elle croyait qu’il s’agissait d’une métamorphe ! ouais… elle avait probablement essayé de se rattraper par politesse. Trop de flou, trop de si, le mieux serait d’avoir une réponse rassurante en fait…

    Et en terme de rassurer l’autre, Quentin ne savait pas si le raisonnement qu’elle déroula à ses oreille allait le convaincre qu’elle ne le voyait pas comme un salaud de coureur de jupons. Bon ok, il aimait bien séduire les femmes, mais il était un homme, hétéro de surcroît, c’était normal d’apprécier le fait de plaire et de séduire l’autre sexe ! Enfin là n’était pas la question, heureusement. Il préféra jouer la carte de l’humour, humour franc certes, mais humour quand même, il ne savait pas pourquoi, une atmosphère plus détendue ne lui ferait pas de mal à cet instant. Il s’employa alors à adopter un air faussement fier et relativement comique, en somme.

    – Le gentleman qui est en moi te remercie de ta confiance.

    Il redevint ensuite plus sérieux lorsqu’il eut sa réponse concernant le travail de l’Irlandaise. Réponse complète, mais pas vraiment propice à diriger la suite de la discussion vers le terrain qui intéressait sournoisement l’esprit de Quentin. Mais c’était le risque avec un sujet aussi large, tant pis, il y reviendra plus tard, surtout que la demoiselle venait de lui renvoyer la balle en lui demandant pour son prochain / premier cours. Il baissa alors les yeux sur son assiette vide pour détourner le regard, constatant justement qu’elle était vide, il se leva et s’en empara avant de se diriger vers l’évier tout en donnant sa réponse – le tout était de ne pas établir de contact visuel afin qu’elle ne voit pas à quel point il stressait à ce sujet.

    – Je commence la semaine prochaine. J’étais d’ailleurs en train de travailler dessus avant de descendre. Il parait que les premiers contacts sont les plus importants, alors je pense que ça va me prendre tout le weekend…

    Et probablement que même lundi, il sentirait qu’il aurait bien besoin d’une semaine de plus pour se préparera. Mais bon, ça, c’était dû à son côté un peu perfectionniste, combiné à un sujet qui lui tenait autant que la littérature, et ça frôlait l’obsession. Encore un sujet sensible, quoique cette fois, il sentait que cela ne lui ferait pas de mal d’en parler avec quelqu’un qui connaissait le métier, mais bon, question d’orgueil, il n’allait pas demander de l’aide directement, après si Siobhan se proposait de lui donner des conseils… voire des cours privés… Non, n’allons pas jusque-là, changeons de sujet tant qu’à faire.

    – Mais ça me plairait aussi de faire quelque chose en dehors de prof… C’est un peu la guerre froide en ce moment, j’ai l’impression entre les X-men et le monde, alors ça serait peut-être bien d’avoir une autre activité pour le moment…

    Quoi exactement, il ne le savait pas, bien sûr, ça serait trop simple sinon. Mais il savait qu’il voulait utiliser son don pour une grande cause, enseigner était bien, mais son éducation X-man lui avait apprit à voir les choses en grand… « Y a sûrement mieux un faire un soir de weekend que la vaisselle », pensa-t-il en ouvrant le robinet pour entamer sa petite tâche ménagère.



[un jour, j'apprendrai à faire des posts un peu moins longs... ^^]
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Siobhan McGillicuddy

Siobhan McGillicuddy
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MessageSujet: Re: Splotch ! [PV Quentin]   Splotch ! [PV Quentin] EmptyVen 27 Jan - 15:55

Il ne fallait pas être télépathe pour comprendre que Quentin avait fini par croire que Siobhan pouvait être susceptible de chercher à le tuer avec de la nourriture. En même temps, elle avait sans doute fait preuve d’un peu trop de créativité concernant ses propositions… Ca lui jouait toujours des tours, et elle devait sans cesse faire des efforts pour essayer de moins se laisser emporter, parce que lorsque Siobhan laissait son imagination s’emballer, ça avait toujours tendance à l’amener sur des terrains extrêmement glissants. Dans ce cas précis, elle n’avait réussi qu’à faire naître un certain malaise chez Quentin. Le mutant finit d’ailleurs par avouer qu’il avait commencé à redouter un soupçon de véracité dans les paroles de son ancienne camarade, et Siobhan résista à l’envie de lui mettre une autre pichenette, préférant le laisser s’expliquer. Quentin s’excusa, précisant qu’il réfléchissait sans doute un peu trop…

Faut croire que certaines choses ne changent pas…

Ca la concernait autant que Quentin, ne serait-ce que parce qu’elle n’avait jamais réussi à changer ou à complètement effacer cette tendance à recourir à un humour parfois douteux. Concernant Quentin, on ne pouvait passer à côté de cette tendance à tout rationaliser – humour compris – sans être aveugle ou complètement stupide. Dans une certaine mesure, on pouvait se demander comment ils avaient peu réussir à se comprendre avec d’un côté une hyperactive qui parlait plus vite qu’elle ne pensait (ce qui était déjà un exploit, compte tenu de la vitesse à laquelle elle pensait parfois), et un rationnel qui cherchait des explications à tout… Ca faisait sans doute partie des choses inexplicables qui se produisaient parfois. Siobhan n’avait d’ailleurs jamais envisagé les choses sous cet angle auparavant, mais commençait à se poser pas mal de questions : était-elle finalement plus douée que ce qu’elle pouvait croire en matière de relations amoureuses ? Ses très récents échecs indiquaient le contraire, mais l’exception qui se trouvait face à elle soulevait un paquet de questions toutes plus folles les unes que les autres…

Ils évoquèrent ensuite assez brièvement les méthodes les plus créatives qui permettaient d’échapper aux cours les plus barbants à leur époque, et Siobhan conclut même quelque part aux tréfonds de son esprit que les jeunes d’aujourd’hui devaient réellement se faire chier en cours dès lors qu’ils n’avaient plus de crédit sur leurs portables. A son époque, les pannes de crayon de papier n’arrivaient en tout et pour tout guère plus d’une fois tous les 6 mois, alors c’était nettement plus commode… Quentin évoqua l’imagination qu’il fallait avoir fertile à cette époque, et Siobhan acquiesça avec conviction, laissant un sourire étirer ses lèvres.

Je ne sais pas si c’est le genre de souvenirs que conservent les profs lorsqu’ils partent en retraite… mais pour ma part, je serais ravie de garder ce genre de choses en mémoire bien plus que d’éventuels conflits musclés. – Siobhan remonta ôta ses lunettes et les déposa près d’elle sur la table. – Au final, le « problème mutant » a l’air d’être plus gérable que la délinquance dans les lycées… Ca ne ferait pas sourire tout le monde, certes. Mais ça mériterait d’être dit.

Siobhan avait développé un certain sens de la nuance qui était nécessaire dans la vie de tous les jours, mais surtout dans le métier qu’elle exerçait. Elle n’était pas toujours autorisée à faire entendre son point de vue sur la situation des mutants parce que ce n’était pas pour cela qu’on la payait et également parce que tout ce qu’elle pouvait dire pouvait être assimilé à l’opinion de ses employeurs… mais lorsqu’elle se trouvait loin des caméras, des journalistes et des responsables politiques, Siobhan ne manquait pas de laisser échapper quelques remarques pas toujours au goût de tous.

Quentin ne tarda pas à apporter une explication pour dissiper les interrogations de la jeune femme, et Siobhan l’en remercia par un franc sourire. C’était d’ailleurs étrange de voir la facilité avec laquelle il semblait être capable d’apporter une réponse à pas mal de choses sans même avoir à verser dans la mauvaise foi. Rassurée, Siobhan acquiesça, se demandant toutefois ce qui rendait son schéma psy particulier au point de le rendre reconnaissable à coup sûr. La question lui brûla les lèvres durant quelques secondes avant qu’elle n’obtienne une fois de plus une réponse arrivant pile au bon moment : les pensées avaient une « voix » particulière. Siobhan afficha un air étonné parfaitement identifiable avant de formuler sa question :

Donc là tout de suite, si je pense à un truc, tu l’entendras de la même manière que si je l’avais prononcé à haute voix, c'est-à-dire à voix haute ? – Dans le fond, c’était logique : comment faire la différence entre les pensées des gens, sinon ? – Mais même sans copier la manière de penser… un métamorphe est sensé pouvoir copier également les voix… Donc au final… - Siobhan chercha comment terminer sa phrase mais resta un instant silencieuse avant de se décider à poursuivre. – … ça se passerait comment ? Tu entendrais des choses avec ma voix, ou avec la sienne ?

Dire que les subtilités des pouvoirs télépathiques dépassaient Siobhan était un doux euphémisme. Elle avait eu beau parcourir quelques-unes des études réalisées par le Professeur, le tout restait un peu trop abstrait pour qu’elle puisse intégrer chaque détail, chaque subtilité. Du coup comme elle n’y connaissait au final pas grand-chose, Siobhan ne pouvait se résoudre à utiliser l’un de ses élèves comme cobaye. Quentin sembla admettre la possibilité de laisser les élèves tranquilles et de leur préférer un cobaye que personne ne regretterait, à savoir Mystique. La mention de la convention de Genève fit hausser un sourcil à Siobhan peu avant qu’elle ne balaie le tout d’un revers de main, optant pour un air intrigué et un regard un brin soupçonneux :

Me dis pas que tu aurais des scrupules à l’utiliser comme cobaye… ?

Deux possibilités : non, il n’en n’avait pas et c’était tant mieux. Si en revanche il avait des scrupules, ça tendrait à laisser entendre qu’il éprouvait quelque chose pour elle… Et même si ce n’était que de la pitié ou des scrupules, ça suffisait pour mettre Siobhan de mauvaise humeur. Ne jamais soupçonner ses facultés à se mettre en boule en moins de 3 centièmes de seconde, parce qu’à ce jeu là, l’irlandaise pouvait être horriblement douée.

Siobhan expliqua ensuite de manière incroyablement confuse pourquoi elle préférait éviter certaines expériences sur certaines personnes. Et conformément à ce qu’elle avait brièvement imaginé, Quentin changea de couleur en s’imaginant sans doute les pires scénarios possibles… C’était un peu une habitude en fait, parce que lorsque Siobhan s’emmêlait les bâtons, elle arrivait à semer le chaos dans la tête des gens qui essayaient de la suivre jusqu’au bout de ses raisonnements compliqués. Et là, c’était précisément le cas… Alors qu’elle avait tenté comme elle l’avait pu de clore le sujet de ses déboires expérimentaux, Quentin lui demanda ce qu’il s’était passé, un peu comme s’il avait envie d’écarter les pires hypothèses. Siobhan ne savait pas ce qui pourrait être le pire pour lui, mais de son point de vue, il y avait un tas d’accidents corporels qui correspondaient bien à l’idée de ce qui pouvait être le « pire ».

Il est arrivé… ce qui devait arriver… - Siobhan remit ses lunettes sur son nez, visiblement mal à l’aise. – C’était vraiment sympa au début, et euh… - Une fois encore, ses neurones loupèrent une connexion. - … et il s’est endormi. Comme ça, d’un coup. – Sa main droite mima quelque chose qui s’écrasa sur le plan de travail avec un bruit mat. – Et c’était super gênant… J’ai cru que je l’avais tué…

Siobhan avait toujours une fâcheuse tendance à exagérer les choses lorsqu’elle racontait quelque chose qui l’avait beaucoup marquée. Et on pouvait dire que si utiliser son pouvoir sur un collègue était gênant, être incapable de le réveiller avait quelque chose d’assez flippant… sans compter que raconter ça à son ex en étant incapable d’aligner deux mots ensemble qui n’avaient pas l’air de sous-entendre des choses encore plus gênantes relevait vraiment du comble de la poisse. Une poisse infinie, même.
Siobhan essaya par la suite d’expliquer son point de vue concernant l’influence des gens que l’on pouvait être amené à rencontrer, rassurant ensuite son interlocuteur sur le fait qu’elle ne le considérait pas comme l’un de ces salauds qui couraient les rues. Quentin sembla apprécier le compliment et décida de prendre le tout avec humour, adoptant un air à mi-chemin entre la fierté complètement exagérée et autre chose que la mutante ne parvint pas à identifier.

Il fut assez rapidement question des cours de Quentin, et il baissa subitement les yeux sur son assiette. Siobhan ne releva pas – dans un premier temps – et se contenta de l’observer en silence pendant qu’il expliquait commencer la semaine prochaine et qu’il travaillait sur le contenu de son premier cours. La mutante acquiesça, complètement d’accord avec le fait qu’un premier contact manqué devait absolument être évité, à moins de vouloir passer pour le prof ceci ou cela pendant toute sa carrière…

Ya pas mal de choses qui dépendent de ton premier cours, mais faut pas non plus te mettre une pression monstrueuse… Les élèves qui sont ici ont envie d’apprendre et d’avoir une chance d’être autre chose que des phénomènes de foire en échec scolaire comme ceux qu’on nous montre aux infos. Et rien que ça, ça écarte toutes les possibilités de bizutage… Enfin aux dernières nouvelles… - Son sourire s’étira avec amusement alors qu’elle fixait toujours Quentin, se doutant qu’il s’empresserait de lever la tête pour vérifier si elle plaisantait ou non au sujet du bizutage. – Mais je ne me fais pas de souci pour toi… Si tu as su m’intéresser à la littérature alors pourtant que c’était pas gagné à la base, c’est que tu as déjà tout ce qu’il faut pour te présenter devant eux.

En fait, c’était sans doute le meilleur argument à caser sur un cv, parce qu’intéresser Siobhan à quoi que ce soit pendant plus de 10 minutes était un exploit de bonne taille. Quand en plus on savait à quel point Siobhan ne faisait aucun effort pour maîtriser son hyperactivité lorsque les choses ne l’intéressaient pas, Quentin méritait presque une médaille pour avoir réussi là où tant d’autres avaient échoué.

Quentin formula son envie de faire autre chose en plus des cours qu’il donnait à l’Institut, et Siobhan lui dédia un sourire :

Il y a un paquet de choses à faire, à commencer par prouver que l’on peut intégrer les mutants à la société pour peu que l’on s’en donne les moyens… sauf que pour le moment, personne n’a l’air vraiment disposé à faire cet effort. – Siobhan marqua une légère pause, observant presque avec amour le muffin posé devant elle quelques minutes plus tôt. Elle posa de nouveau son regard sur Quentin avant de poursuivre. – Malheureusement pour nous, les Xmen ne sont plus vraiment bien vus depuis quelques temps… Il y a quelques années, on aurait pu contribuer à faire changer les choses de manière radicale. Maintenant, on ne peut qu’essayer…

C’était assez ironique de voir la réputation horrible dont jouissait l’Institut alors que l’établissement servait justement à éduquer les jeunes mutants pour qu’ils ne se laissent pas dépasser par leurs pouvoirs…

Et tu voudrais faire quelque chose de particulier ou tu n’as pas encore d’idée précise ?

Quentin s’était levé pour s’occuper de la vaisselle, sous l’œil attentif – et intéressé – de l’irlandaise. C’était devenu un vrai petit homme d’intérieur, et Siobhan quitta son siège pour lui apporter en toute innocence les reliefs de sa petite séance de cuisine improvisée incluant plusieurs bols, ustensiles aux formes bizarres et de couleurs diverses et les accessoires d’un batteur électrique. L’air de rien, Siobhan s’adossa au meuble de l’éviter à gauche de Quentin pour l’accompagner moralement dans cette épreuve. Songeant qu'elle aurait sans doute l'air suspecte à attendre ainsi, Siobhan haussa assez rapidement les épaules:

Tu as l'air plutôt bien parti... - Son sourire s'étira alors qu'elle enfonçait généreusement son coude dans les côtes de Quentin pour ponctuer sa phrase. - ... alors je me suis dit que ça serait quand même bête de résister à la tentation de te faire rattraper 10 ans de vaisselle en une seule soirée. Et si tu le demandes gentiment en plus de te montrer convaincant, il se peut que je te donne un coup de main pour essuyer le tout...


(Faudrait que j’apprenne aussi à poster moins… ^^)
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Quentin Quire

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MessageSujet: Re: Splotch ! [PV Quentin]   Splotch ! [PV Quentin] EmptySam 28 Jan - 22:40


    Certaines choses ne changeaient pas… c’était le moins que l’on puisse dire. Elle n’avait pas changé et le faisait toujours se sentir aussi désarçonné par ses paroles et ses idées bien à elle. Et lui n’avait pas changé dans le sens où il avait encore l’impression d’être un adolescent au niveau de l’effet que cette fille, pardon, cette femme, lui faisait. C’était un peu comme la première fois qu’il l’avait rencontrée, elle lui avait fait perdre tous ses moyens et le jeune mutant n’avait eut aucune idée de la façon dont il fallait l’aborder ou même lui parler. Il lui avait fallut quelques mois avant de s’habituer au personnage et aussi pour s’habituer au fait qu’il était amoureux d’elle. Est-ce que l’histoire se répètera maintenant ? Lui faudra-t-il des mois avant de pouvoir être à nouveau lui-même en sa présence ? L’expérience lui disait oui, mais les faits actuels tendaient à lui faire penser qu’il faudrait moins de temps que ça, juste ce qu’il faudrait pour s’habituer de nouveau et qui sait, si ça se trouve, d’ici une semaine… Non, ça ne voulait rien dire, si elle le perturbait toujours autant par sa nature, ça ne voulait pas forcément dire qu’il était encore amoureux d’elle, n’est-ce pas ? N’est-ce pas !?! … Encore une bonne raison d’attendre un peu, histoire d’être sûr de ses sentiments. Il ne fallait pas oublier qu’ils se trouvaient dans un endroit regorgeant d’adolescents, les phéromones dansaient dans l’air et étant télépathe, Quentin y était peut-être simplement sensible… Au final, attendre une certaine période avant de se prononcer ne serait pas une mauvaise chose. Certaines choses ne changeaient pas, c’était certain, en réponse, le nouvel enseignant se contenta d’afficher un sourire coupable et amusé à la fois.

    Pour ce qui était des méthodes archaïques de communication, Siobhan et Quentin semblaient partager le même avis. Il était également d’accord sur le fait que ce genre de problème était tout de même plus amusant et moins grave que celui des jeunes délinquants et d’autres phénomènes de violence dans le milieu scolaire. A l’époque où il était étudiant, les violences de ce genre étaient relativement rares, mais c’était sûrement à cause de la politique pacifique de l’institut, et surtout aux réglementations strictes mises en place, parce la violence gratuite était probablement encore moins tolérée chez Xavier qu’ailleurs. Normal, vu que cela impliquait des mutants qui, pour ne pas citer des arguments défavorables à leur cause, atteignaient pour certains la puissance de feu d’un pistolet, voire pire… Donc au final, si on prenait les mutants de l’institut Xavier en référence, on constaterait qu’il y a pas ou peu de violence comparé à un autre établissement scolaire. Donc y avait pas à dire, si l’Etat mettait autant de ressources et d’ardeur à s’occuper de ce genre de problème qu’à celui que « posent » les mutants, on douterait qu’il y ait de bons résultats… enfin ce n’était pas comme s’il en obtenait des bons avec la façon dont il gérait le « problème » mutant, et encore, Quentin ne voyait probablement qu’un tout petit bout du sommet de la partie visible de l’iceberg… Mais cette pensée était un peu trop sombre au goût du télépathe, alors il préféra jouer la carte de la légèreté, même si on pouvait sans doute percevoir l’amertume de ces paroles :

    – C’est sûrement pour ça que le gouvernement se concentre sur les mutants, parce qu’il sait qu’il n’a aucune chance avec la délinquance ordinaire…

    Autre chose étonnante – quoique, pas tant que ça – le télépathe ne se demandait même plus comment ils avaient fait pour en venir à cette discussion. Il commençait à se souvenir qu’avec Siobhan, valait mieux ne pas poser de question, et même éviter de penser à ces questions, histoire de ne pas avoir mal à la tête. Même si, en fin de compte, réfléchir à toutes les hypothèses qu’elle émettait à la fois était probablement un bon entraînement pour un télépathe…

    En parlant de télépathie, l’Irlandais semblait s’intéresser aux sons qu’une pensée pouvait avoir et à la forme auditive qu’elles adoptaient dans l’esprit d’un mutant doté de cette capacité. Ayant reçut des cours personnels de la part de Charles Xavier – qui possédait lui-même ce pouvoir – il savait de quoi il parlait. Il hocha la tête en affirmation pour confirmer ce qu’elle résuma sur la similarité entre la voix des cordes vocales et celle des pensées. Il écouta le reste des théories-questions de Siobhan sans bouger la tête cette fois avant de prendre une petite seconde histoire de choisir le bon angle « d’attaque ». C’était un concept relativement simple à comprendre, et la plupart des non télépathes se contentaient en général du genre d’explication que Quentin avait donné précédemment. Mais il s’agissait là de Siobhan McGillicuddy et elle voulait connaître le fonctionnement des choses les moins susceptibles d’apporter des questions. Mais bon, avec du recul, la télépathie n’avait rien de simple alors c’était sûrement légitime. Quoiqu’il en soit : il ne tarda pas à exprimer sa réponse mais sans utiliser sa voix. Il se contenta de l’observer et utilisa sa télépathie en gardant la bouche bien hermétique. Notons aussi que les pensées qu’il envoyait étaient en tout point similaire à sa voix, même tonalité, même volume, seule différence pour ceux qui ne sont pas habitués à ce genre de choses : la fausse impression que cette voix vient de nous même. Ca le télépathe n’était pas assez subtil pour nuancer ses pensées de manière à donner l’impression qu’elles viennent d’une direction particulière, bref quand il s’exprimait de cette façon, il n’y avait pas ambigüité : on sait qu’on a affaire à un télépathe.

    *J’entendrais sa “voix” originale. C’est un quelque sorte un phénomène psychologique, à partir du moment où il commence à parler, un être humain calque ses pensées sur sa propre voix et celle-ci régit son esprit. Un simple métamorphe ne pourra rien y faire pour changer ça, à moins qu’il soit doté de capacités psy…*

    Quentin arrêta alors d’utiliser sa télépathie, déjà il avait l’esprit relativement fatigué par son après-midi zêlé, il ne voulait pas risquer de pousser son cerveau à bout. Les saignements de nez, c’était pas la classe pour des retrouvailles. Aussi, il reprit à voix normale :

    – Mais d’après ce qu’on sait sur les mutants, ça devrait être très rare. Même moi en tant que télépathe, je ne peux pas changer la voix de mes pensées…

    Après, il y avait bien sûr les mutants dits illusionnistes, capables de générer des illusions auditives et/ou visuelles. Ceux-là pouvaient rendre de telles vérifications inutiles, mais en même temps, si on devait prendre en compte toutes les capacités mutantes réunies, on aurait pas finit d’être parano, et on ne pourrait plus parler d’avoir une vie dans ce cas-ci. Et il faudrait donc donner raison aux anti mutants qui ont peur que les porteurs de ce gêne ne désirent qu’une chose : prendre le contrôle, les tromper et les dominer. Nan, il fallait croire que la plupart des mutants de ce monde, ci ce n’était tout, n’étaient pas des monstres ou des tueurs en puissance. Montrer l’exemple était la base de ce que Xavier avec cherché à enseigner. Après, il ne fallait pas non plus se voiler la face, certains cas étaient bel et bien désespérés dont celui de Mystique ; Siobhan avait bien raison de rester sur ses gardes par rapport à la métamorphe, d’autant plus qu’elle s’était apparemment déjà introduite dans l’école…

    Malgré tout, le mutant aurait probablement quelques scrupules à utiliser cette créature bleue pour des expériences. Il n’en aurait pas le moindre s’il avait ne serait-ce que l’impression que la situation l’imposait – vérifier qu’elle n’ait pas posé de bombe quelque part, les informations qu’elle aurait pu récupérées en s’infiltrant, ou même pour voir ce qu’elle savait exactement sur la situation – mais l’utiliser juste pour le plaisir d’une expérience non merci. A moins qu’elle soit volontaire. Tout résidait dans ce mot : le volontariat, sinon il aurait vraiment l’impression de violer un esprit… pour le plaisir. Et si cela ne le dérangeait pas lorsque la situation l’imposait, cela l’embêterai bien plus s’il s’agit d’une utilisation gratuite et inutile de la télépathie. Ok il respectait peut-être moins que Xavier la vie privée des autres et de leurs pensées, mais ça… Là était tout le dilemme d’un télépathe et les autres mutants et même humains ne comprenaient pas toujours cela, déjà qu’il y avait des désaccords entre eux-mêmes… Aller faire comprendre cela à une Siobhan peu enclin à ne pas torturer Mystique n’allait pas être aisé.

    – Je préfère éviter de faire des expériences télépathiques sur un esprit qui n’est pas consentant tant que je n’y suis pas obligé…

    Inutile de préciser que les limites du « tant que je n’y suis pas obligé » étaient relativement nébuleuses, surtout après ces années d’enquêtes qui pouvaient parfaitement se résumer à une suite d’infiltrations mentales dans l’esprit de ceux qui étaient ne serait-ce que susceptible de posséder une information utile. Et de manière générale, valait mieux éviter de mentionner les activités qu’il avait eut ces dernières années. Son petit doigt lui conseillait pas mal de choses ce soir…

    Des choses pas toujours agréables d’ailleurs, surtout lorsqu’il fallait essayer d’interpréter les paroles de l’Irlandaise concernant cet « homme sans pouvoirs » et cette petite « expérience » qu’ils avaient faite. Quentin n’était pas du genre à tirer des conclusions hâtives, mais force était de reconnaître que chaque phrase sortant de la bouche de la jeune femme voulait dire ce qu’elle voulait dire, au grand drame du mutant et de son petit doigt. L’optimisme de Quentin s’envolait à chaque syllabe parvenant à ses oreilles. Rien ne pouvait vraiment porter à confusion dans de tels propos sauf peut-être… Oui mentionner ce genre de chose lors de retrouvailles était vraiment… cru, même de la part de Siobhan. Serait-ce une façon pour elle de se venger de ce que le départ du jeune homme lui avait fait subir à l’époque ? Quoiqu’il en était, ces mots avaient facilement doublé le poids que Mantis avait dans le l’estomac, mais il essaya de faire abstraction… Il fallait faire bonne figure ! Ou tout du moins essayer, histoire de donner le change. Avec une voix étonnamment neutre – en fait il était un peu sous le choc et l’émotion avait atteint un point si élevé qu’elle n’était pas encore redescendue – il demanda :

    – Mais… comment s’est terminée cette sexpérience… ? Expérience, pardon… je voulais dire : expérience… Elle s’est bien finie ?

    Ah ben finalement l’émotion était redescendue, en cours de phrase, autant pour la discrétion, et la classe en l’occurrence. En même temps ce mot nouvellement inventé porté le préfixe qui hantait ses pensées depuis que l’Irlandaise avait formulé ses explications. S’en suivit de la part du prof de littérature, une rougeur encore plus intense au niveau du visage ainsi qu’une descente du regard en direction de son assiette vide, afin de cacher son malaise, tentative bien inutile, est-il besoin de le préciser ? Surtout qu’elle l’empêchait de voir comment Siobhan pouvait réagir à cela, mais déjà le malaise qu’elle éprouvait en disait un peu trop long sur la véracité de ses paroles. La connaissant, elle avait sûrement décidé d’aborder le sujet puis de l’abandonner en cours de route et ainsi de suite pour obtenir au final ces vagues décousues d’informations catastrophiques pour Quentin. Car oui, il avait l’impression qu’une tempête venait de traverser son estomac.

    Peine perdue… valait mieux aborder un sujet moins difficile… les cours tiens ! Bon ce sujet-là lui donnait une petite boule dans le ventre qui n’avait rien d’agréable non plus, mais ce petit noyau de soucis était étrangement plus agréable que les restes misérables d’une tempête sentimentale innommable. D’autant plus que Siobhan semblait faire l’effort de lui remonter le moral et de l’encourager. Sauf qu’en parlant de bizutage, elle avait opté pour une alternative à laquelle il n’avait pas véritablement pensée. Relevant la tête d’un mouvement brusque, il se rendit vite compte que l’hypnotiseuse plaisantait, il hésita à rire ou à lui lancer un regard désapprobateur, mais ne fit rien au final – faire bouger les muscles du visage demandait trop de capacité émotionnelle et il était encore un peu vidé de ce côté-là… Quoique, son ancienne camarade lui fournit une recharge d’énergie en lui affirmant qu’elle avait confiance en lui et en se prenant elle-même comme exemple. L’usage combiné d’une référence à de bons souvenirs et d’une marque de confiance sincère parvinrent à lui arracher un sourire reconnaissait. Ca allait un peu mieux, il pourra peut-être retourner dans sa chambre sans s’écrouler de désespoir une fois à destination… Ceci dit, ce n’était pas suffisant pour l faire parler ou commenter ces mots bienveillants. Il dû en revanche retrouver l’usage de la parole pour la discussion sur l’utilité des mutants voire des X-men. Il semblait de plus en plus évident que le groupe, en plus d’être connu du monde, avait acquis une mauvaise réputation. Cela dit, il n’avait eut que le point de vue d’Ororo sur ce sujet, et puisque Siobhan avait un travail ailleurs, peut-être possédait-elle un avis différent.

    – On a une réputation si horrible que ça ?

    Parce que cela pourrait changer justement ses projets quant à une activité « extra scolaire ». Si les X-men, donc les mutants, étaient mis à l’écart et rejetés, le mieux serait d’agir discrètement et sans faire connaître son statut d’Xman. Ce serait risqué… enfin quoi, il voulait aider les gens en tant que mutant et si on l’en empêchait… il allait devoir user d’autres méthodes et trouver d’autres idées. Donc pour répondre à la question de sa cuisinière d’un (seul ?) soir :

    – Non, juste des ébauches d’idées… Quasiment rien quoi.

    Et les ébauches en question risquaient pour la plupart de e faire effacer en fonction de la réponse de Siobhan à la question sur la célébrité de leur équipe. Mais tout ça était mal partie, et puis il commençait à avoir mal à la tête, à force d’avoir trop réfléchit… Il fallait qu’il fasse quelque chose de manuel pour détendre un peu son esprit, la vaisselle est donc parfaite pour cela. Et puis… cela lui permettrait peut-être d’avoir une excuse pour rester encore un peu en charmante compagnie. Et de toute évidence, il n’était pas le seul à avoir des idées derrière la tête car il vit la quantité de vaisselle à nettoyer augmenter selon les allers et venues de la mutante. Il ne put réprimer un petit rire plus amusé qu’exaspéré, son sourire demeura même lorsqu’il entendit la mauvaise foi de l’Irlandaise se justifier.

    – Oh je t’assure que cette corvée ne m’a pas été inconnue pendant ce temps. Sais-tu que l’armée russe aime bien mettre ses fortes têtes à la plonge pour les amadouer sans trop les abîmer ? Pour ce qui est de ta participation, je ne te demanderai rien, j’ai confiance en ton sens moral. acheva-t-il sur une note mi moqueuse mi sincère, sourire à l’appui. Elle pouvait l’aider si elle le voulait, il s’en fichait, en fait si elle pouvait ne pas l’aider et rester là sur sa gauche pendant qu’il s’acquitte de sa tâche, ce serait parfait car ainsi il n’irait pas trop vite et pourrais profiter de ce moment. Calculateur ? Non non, il lui laissait le choix !


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Siobhan McGillicuddy

Siobhan McGillicuddy
Mutante de niveau 3

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Splotch ! [PV Quentin] Vide
MessageSujet: Re: Splotch ! [PV Quentin]   Splotch ! [PV Quentin] EmptyDim 29 Jan - 15:21

Si Siobhan avait été au courant des quelques problèmes qu’elle posait à son entourage en étant incapable de faire se succéder deux paroles cohérentes, elle aurait probablement redoublé d’efforts en ce sens. Avec certaines personnes, elle n’avait que peu de scrupules à laisser ses pensées et paroles dévier un peu plus à chaque seconde, mais avec ses ami(e)s… c’était tout autre chose.

La mutante se savait très difficile à vivre sur ce point, et elle avait toujours fait de son mieux pour paraître un minimum « normale » aux yeux des gens qu’elle appréciait. Le Professeur l’avait énormément aidée à se canaliser, et cela même si elle laissait quelque fois entrevoir le chaos qui menait ses raisonnements les plus complexes, et la jeune femme ne pouvait nier qu’elle n’aurait jamais réussi à atteindre un aussi haut niveau d’études et obtenir une aussi bonne place si on ne lui avait pas fait ce cadeau quelques années plus tôt. Parce que pour elle, même si entreprendre tous ces efforts et faire un gros travail sur elle-même avait parfois été dur, le tout représentait tout de même un cadeau d’une valeur inestimable… Au sein de l’Institut, elle s’était construite. Elle avait bénéficié de nombreux appuis ou sources de motivation pour les jours où tout paraissait trop difficile, et Quentin en faisait partie au même titre qu’Ororo, ou même Arya (même si avec Arya, ça avait toujours été très complexe à ce niveau). Pour eux, Siobhan avait fait ne sorte d’être la moins étrange possible et de ne pas partir en live toutes les dix secondes. Ca n’avait pas toujours porté ses fruits, comme en témoignait la déclaration d’amour assez insolite qu’elle avait livrée à Quentin, mais s’il n’avait ni tenté de se pendre, ni de se trouver une copine un peu plus normale, c’était que Siobhan avait réussi à atteindre un degré de normalité suffisant.

La conversation avait légèrement glissé vers un sujet plus sérieux suite à une remarque de Siobhan concernant la délinquance, qu’elle comparait au « problème mutant » avec un cynisme qui ne lui ressemblait pas vraiment. Quentin conclut que c’était parce que les autorités ne pouvaient pas lutter contre la délinquance efficacement qu’ils s’en prenaient aux mutants… L’irlandaise acquiesça malgré un point de vue tout à fait différent à ce sujet.

Ca me paraît être assez paradoxal… Empêcher un jeune d’acheter une arme à la quincaillerie du coin, c’est beaucoup plus simple que d’empêcher des mutants de perdre le contrôle de leurs pouvoirs. Si une loi peut règlementer l’achat de certaines armes ou équipements, j’imagine assez mal comment une loi ou un vaccin empêcheraient les mutants les plus jeunes d’être effrayés par leurs propres pouvoirs. Surtout en laissant des responsables politiques les désigner comme des monstres en toute impunité… Si j’avais 16 ans, des hormones en folie et une mutation balbutiante, tu peux être certain que je perdrais le contrôle de mon pouvoir chaque fois que je serais suffisamment reposée pour qu’il puisse se manifester. – Siobhan marqua une légère pause. – Ca ne reste que des suppositions… mais à ton avis, qu’est-ce qui va générer le plus d’argent : restreindre la vente de certaines armes et lancer une campagne d’information « éduquez vos gamins ou arrêtez d’en faire », ou alors laisser la terreur s’installer vis-à-vis des mutants ? Dans le deuxième cas, les labos pharmaceutiques se sont fait une jolie marge sur la création et la production du vaccin anti-mutant, les entreprises d’armement également avec les équipements sensés résister à tout… et le Gouvernement, avec les lignes téléphoniques surtaxées sensées servir à aider les mutants en faisant débarquer chez eux des commandos armés. – Siobhan marqua une légère pause. – Je ne devrais pas dire ça, ne serait-ce que parce que je fréquente ces milieux de par le métier que j’exerce… mais tout est fait pour générer un maximum de profits. Et chasser un mutant pour le démuter ou l’enfermer, ça génère plus d’emploi et de profits que d’assurer la sécurité de tous dans les établissements scolaires et dans les rues…

Il n’y avait aucun doute à avoir concernant le fait que Siobhan savait parfaitement de quoi elle parlait pour chacun des exemples qu’elle venait de fournir, et cela ne la rendait malheureusement pas vraiment fière d’elle. Le tableau dressé par Siobhan était incroyablement noir mais elle ne voyait pas tout dans cette teinte unique pour autant, parce que si la société qui l’employait générait à la fois de l’emploi et des profits, c’était au détriment du Gouvernement qui devait payer de grosses sommes pour s’assurer les services de Damage Control… Au final, Siobhan occupait précisément le poste qu’il lui fallait pour ne pas être contrainte de renier ses principes.

Le sujet suivant sembla poser quelques problèmes de compréhension, et la jeune femme ne pu s’empêcher de poser un certain nombre de questions. Les réponses de Quentin ne mirent guère longtemps à être formulées, et Siobhan sursauta légèrement en ayant l’impression que les réponses venaient de l’intérieur de sa tête. Son regard ne quittait pas Quentin, alors qu’il précisait les raisons pour lesquelles une métamorphe ne pourrait penser qu’avec sa propre voix quelle que soit l’apparence qu’elle avait choisi d’usurper. La jeune femme acquiesça, un sourire aux lèvres alors qu’elle se retenait d’expliquer que ça lui faisait bizarre d’entendre une autre voix que la sienne dans son esprit. Les télépathes avaient vraiment un pouvoir fascinant, mais sans doute encore plus complexe à maîtriser qu’un « simple » hypnotisme. Quentin poursuivit donc à haute voix cette fois-ci, apportant quelques précisions sur les limites de son pouvoir :

C’est quand même super complexe comme truc… - Un sourire ponctua sa phrase. – Merci pour ce petit cours improvisé.

La curiosité de Siobhan était au moins aussi légendaire que son amour du rugby, et elle était absolument incapable de laisser passer quelque chose qu’elle ne comprenait pas complètement. Ignorant tout des réticences de son interlocuteur concernant le côté privé de l’intérieur d’une tête, Siobhan avait suggéré d’utiliser Mystique plutôt qu’un élève n’ayant rien demandé à personne. Ce qui ne sembla pas réjouir le mutant, qui précisa qu’il n’était pas adepte des expériences sur les personnes non consentantes… Ah là, il marquait un point, et même la mauvaise foi de Siobhan ne trouva rien à répliquer.

Si tu veux, on peut considérer qu’elle consent à se livrer à quelques tests de notre part à partir du moment où elle prend l’apparence d’un résident de l’Institut et qu’elle s’y introduit… Resterait juste à la mettre au courant de ça, et après elle pénètrerait ici à ses risques et périls.

En fait non : contrairement à ce qui a été dit plus haut, la mauvaise foi avait toujours réponse à tout, particulièrement chez Siobhan.
Lorsque par la suite elle avait tenté d’esquiver rapidement un sujet qu’elle savait fâcheux, Quentin n’avait rien trouvé de mieux que de poser une question pour l’amener à développer le tout. Logiquement, d’ailleurs, parce que parler avec une personne impliquait de s’intéresser à ce qu’elle racontait, et donc de parfois poser des questions. Mais là… Siobhan s’était suffisamment emmêlé les pinceaux pour sous-entendre un tas de choses à mille lieues de ce qui avait réellement pu se passer, et elle ouvrit des yeux ronds comme des ballons lorsque « sexpérience » échappa à Quentin à la place d’un mot moins équivoque. Il se reprit bien vite et précisa qu’il parlait en fait de cette expérience et pas d’autre chose lorsqu’il avait demandé comment ça s’était terminé, mais Siobhan ne pouvait empêcher ses pensées de partir dans tous les sens : dans sexpérience, on trouvait expérience, ouais, mais on trouvait également sex-, qui n’avait techniquement rien à faire dans cette conversation. Alors est-ce que c’était parce qu’elle avait un peu trop évoqué son collègue humain que Quentin en venait à imaginer qu’il était davantage question de sexe que d’hypnotisme, ou est-ce que c’était tout simplement parce que c’était ce qu’il avait en tête à ce moment précis ? En sachant que si c’était ce qu’il avait en tête, ça avait quelque chose d’incroyablement flatteur, surtout 10 ans plus tard… Siobhan essaya de se secouer mentalement mais ne parvint qu’à une conclusion encore plus confuse laissant entendre que cette histoire, ce lapsus, laissaient entendre que Quentin était jaloux de cet homme qu’il ne connaissait même pas et avec lequel Siobhan avait fait une expérience. La mutante ne pu s’empêcher de secouer la tête, comme si cette action était susceptible de lui remettre les idées en place, et un sourire amusé ne tarda pas à s’inscrire de nouveau sur ses traits malgré une gêne encore visible. C’est le moment où elle remarqua les rougeurs encore plus prononcées sur le visage de Quentin, mais il était déjà trop tard pour réfléchir davantage à la réponse qu’elle s’apprêtait à donner :

Ca s’est terminé de manière désastreuse, et euh… des élèves sont arrivés… nous ont vus… - Elle déglutit avec difficulté. - … et ils ont été suffisamment serviables pour m’aider à le déplacer jusqu’à un canapé. – Chaque détail supplémentaire rendait le tout encore un peu plus glauque, mais Siobhan avait du mal à réfléchir. – Du coup j’en ai conclu pas mal de choses : ne jamais faire d’expériences impliquant mon pouvoir dans un lieu de passage, et plus précisément, jamais pour tester des trucs stupides… - Siobhan eût un mouvement de main assez évasif. – C’était pourtant évident que ça fonctionnerait sur lui aussi !

Il y avait pourtant eu quelque chose, ou même plusieurs choses, qui avaient amené Siobhan à conclure que son collègue avait un esprit bien trop puissant pour qu’elle puisse espérer l’hypnotiser efficacement. Et malgré une intelligence assez hors normes, Edward était tout de même tombé comme une masse sous l’effet du pouvoir de la mutante… Mais encore une fois, le fait qu’elle sous-entende que ce genre de choses pouvaient être fréquentes lui échappa totalement.

Mais putain, j’ai vraiment cru que je l’avais tué…

C’était sûrement ça le pire au final, parce que lorsque l’on était de grande taille, les chutes pouvaient se révéler très dangereuses lorsque la personne était incapable de l’amortir avec ses mains pour empêcher sa tête de s’éclater sur le sol… Lorsque la honte s’atténua un peu, Siobhan décocha comme une flèche un regard malicieux à Quentin :

Super classe ton lapsus, au passage. Tu pouvais parler de moi tout à l’heure… ! – Un léger rire lui avait échappé. – Mais sinon de manière plus sérieuse : c’était déjà suffisamment gênant de louper une expérience, alors encore heureux qu’aucune place n’ait été faite au sexe… Là, ça aurait été vraiment… - Elle chercha le mot adéquat pendant quelques secondes. - … vraiment.

L’ambiance s’allégea ensuite pour le plus grand bonheur de Siobhan, notamment lorsqu’elle vit un sourire reprendre place sur le visage de Quentin. Sourire qui ne resterait pas longtemps en place à cause de la réponse que l’irlandaise s’apprêtait à lui donner au sujet de la réputation des Xmen…

Il y a trois ans, le Président a donné son aval pour un raid de commando de rambos sur l’Institut parce qu’un malade l’avait convaincu que nous formions des terroristes à l’Institut… - Siobhan marqua une courte pause. – On peut considérer que ça s’est amélioré parce que plus personne ne s’est invité avec des mitrailleuses et des grenades, mais tu vas comprendre assez rapidement que les gens grincent des dents dès l’instant que l’on mentionne l’Institut… C’est resté un refuge de monstres dans la tête des gens, et ce ne sont pas vraiment les médias ou les autorités qui vont permettre d’améliorer ça. Enfin c’est assez dur… Certains élèves acceptent déjà très difficilement d’être différents, alors quand en plus tu entends à longueur de journée que tu es un monstre et que tu vis au milieu de terroristes, ça aide pas vraiment à se sentir bien dans sa peau.

Pour les mutants, nous sommes ceux qui collaborent avec les autorités. Simplement parce qu’on a fait pas mal pour empêcher Magnéto de transformer la ville en poudrière à plusieurs reprises… Ca explique le degré de désertion de l’Institut ; personne n’a envie d’être formé à devenir un traître…
- Siobhan laissa échapper un léger soupir. – C’est à peu près ce qui se dit de nous… mais on travaille à restaurer une image moins altérée…

Siobhan déplorait cette situation et se disait chaque jour qu’il ne fallait pas baisser les bras pour que l’œuvre de Xavier continue à vivre. Seulement, il y avait des jours où c’était dur, et lorsque c’était le cas, la jeune femme laissait de sombres pensées envahir son esprit… Quentin avoua n’avoir que quelques ébauches d’idées pour s’impliquer hors de l’Institut, et une lueur de curiosité prit bonne place dans les yeux clairs de Siobhan :

Même pas une ébauche plus claire que les autres ?

Malgré ses difficultés à rester en place, on disait que Siobhan pouvait se révéler de bon conseil lorsqu’on lui demandait son avis sur des sujets qu’elle connaissait réellement. Dans ce cas précis, même ce tressautement incessant de sa jambe gauche qui indiquait qu’elle ne pourrait plus rester ainsi immobile bien longtemps ne l’empêcha pas d’essayer dans savoir plus, parce qu’au-delà de la curiosité, elle avait vraiment envie de faire en sorte que le retour de Quentin soit le plus agréable possible.

Ils finirent par se lever et Siobhan entassa la vaisselle près du mutant, lui laissant entendre qu’elle l’aiderait s’il trouvait des arguments suffisamment bons pour la persuader. Quentin précisa qu’il n’avait pas passé toutes ces années sans frotter des assiettes, et Siobhan laissa son rire résonner dans la cuisine.

Ca, ça veut dire que tu as joué à la forte tête... – Elle marqua une pause avant de réaliser. – Et que tu t’es engagé dans l’armée ?!

Ca, c’était le genre d’informations qu’elle ne s’était pas attendue à obtenir, tout simplement parce qu’elle n’avait qu’une image assez brute de décoffrage des militaires et qu’elle n’imaginait pas du tout quelqu’un doté de la sensibilité et de l’intelligence de Quentin s’embarquer dans une galère pareille…

Non attends, je sais… Tu as croisé une vieille connaissance, vous avez bu quelques bières en mémoire du bon vieux temps, et le lendemain tu as découvert que tu t’étais engagé dans l’armée avec 5 grammes d’alcool dans le sang… ce qui expliquait que tu ne t’en souvenais pas. Sauf que comme dans l’armée on ne plaisante pas, ils ne t’ont pas laissé le choix et t’ont commis d’office au lavage de la vaisselle. – Son rire se fit de nouveau entendre. – Mais sérieusement… dans l’armée ?

Quentin avoua ensuite qu’il ne lui demanderait pas d’aide parce qu’il avait confiance en son sens moral ; une déclaration qui tira un sourire amusé à Siobhan. Elle l’écarta légèrement d’un mouvement de hanche de manière à pouvoir se positionner devant le bac de l’évier contenant l’eau de rinçage.

Ouais, à d’autres, hein !
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Quentin Quire

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MessageSujet: Re: Splotch ! [PV Quentin]   Splotch ! [PV Quentin] EmptyMar 31 Jan - 20:21


    L’esprit engagé et dynamique de Siobhan sembla refaire surface avec toute sa puissance concernant le sujet des préoccupations principales du gouvernement. Pour le plaisir d’observer de nouveau un tel phénomène et aussi pour voir à quel point elle avait changé – ou pas – Quentin l’écouta sans rien dire mais en prenant soin de boire et de digérer toutes ses paroles. Elle lui expliqua donc en quoi l’assertion qu’il venait de formuler lui paraissait paradoxal, exemples à l’appui. Le mutant ne pouvait qu’être d’accord avec chaque syllabe qu’elle prononçait – et encore, son ignorance au sujet de l’ampleur de la situation l’empêchait d’applaudir à tout rompre – et hochait la tête pour souligner son accord à chaque fois qu’il le fallait. Lorsqu’elle eut terminé, il eut en écho la dernière phrase qu’il avait dite et qui été responsable de ce beau (dans la forme, pas dans le contenu) discours, une simple remarque amère… Avec un dernier hochement de tête et un léger éclat de rire qui n’avait rien d’heureux, il conclut :

    – Ouais, c’est bien ce que j’ai dit, c’est plus facile pour le Gouvernement de faire comme ça… tout en s’en mettant plein les poches. – une force inconnue le poussa ensuite à dire quelque chose pour détendre l’atmosphère, activité qui était normalement plus dans les cordes de l‘Irlandaise… aurait-elle déjà commencé à l’influencer ? – L’idéal serait de réussir à rendre les mutants économiquement indispensables sans qu’ils en soient victimes

    Autrement dit : intégrer leur mutation à la société et à l’économie. Chose tout à fait utopique et relativement dangereuse pour les humains ; Quentin voyait déjà des manifestations visant à dissuader les patrons de n’embaucher que des mutants parce qu’ils sont une main d’œuvre parfois plus efficace. Vrai qu’un ouvrier doté d’une endurance 5 fois supérieure à celle d’un humain serait des plus avantageux… Sans parler d’un coursier doté d’une vitesse phénoménale et de toutes les autres possibilités qu’une telle possibilité envisageait.

    – Mais la base serait d’en finir avec cette histoire de « problème mutant ». Tant que le Gouvernement nous verra ainsi, on ne pourra pas lui faire confiance, et sans confiance, on va droit dans l’impasse.

    Et là, il y aurait un problème des deux côtés, car il savait déjà que lui ne sera probablement jamais capable de faire confiance à l’Etat, il en avait trop vu en tant qu’X-man, et pourtant il ne l’avait pas été bien longtemps, ceci dit, concernant les mutants, il en avait vu de belles en Russie…. Et puis, c’était sans parler des groupuscules mutants moins diplomates comme celui de Magneto, les poules auront des dents en or avant que celui-là fasse confiance à une institution composée d’humains au pouvoir. Mais bon, fallait bien avoir un peu d’optimisme… sinon déjà il ne serait pas revenu chez les X-men mais aurait choisi une autre voie.

    – Enfin, je suppose qu’une politique de sécurité dans les rues génèrerait aussi pas mal de profits et d’emplois si elle est bien gérée. Ceci dit, elle ne sera peut-être pas au goût de la population qui, en revanche, n’a rien contre le fait de mettre une grande importance au problème mutant.

    En gros, ce n’était pas le boulot qui allait manquer de ce côté-là. Et Quentin s’y plongerait avec enthousiaste s’il ne savait pas que des terroristes comme Magneto et sa clique ne passaient pas leur temps à aggraver les choses et à donner aux mutants une image monstrueuse. Même éloigné de la civilisation américaine, le télépathe avait entendu parler d’un attentat de métro qui avait fait un bon nombre de victimes. Difficile de prôner le pacifisme au nom des mutants quand tout un groupe hurlait : « c’est la guerre ! ». Mais il fallait y croire, sans quoi, on pouvait fermer d’office l’institut, ce qui était hors de question ne serait-ce que pour limiter l’argument de l’opposition : « les mutants ne contrôlent même pas leurs dangereuses facultés ». La présence de l’école devrait être un bon facteur dans le camp des X-men… le problème, c’est que, d’après ce qu’il avait compris, ils devaient s’en tenir à ce statut et arrêter les autres activités d’aide aux mutants qui avaient également leur importance pour Charles… Heureusement, il ne leur était pas interdit de se livrer à d’autres activités légales, comme le faisait Siobhan avec son travail. Et avec ce qu’il savait là-dessus, cela n’avait rien d’inutile.

    Expliquer et connaître les subtilités de son propre pouvoir faisait partie des impératifs à l’institut. C’était important pour soit même et pour pouvoir ensuite apprendre à contrôler ce pouvoir, mais aussi pour les autres, les humains notamment. Dans l’optique d’une entente parfaite, il fallait être capable de leur exprimer quelles étaient les capacités que l’on possédait. Et de manière rassurante si possible. Si un pyrokinésiste s’amuse à décrire son pouvoir à un humain en lui disant : « j’peux te cramer la tête en un clin d’œil », ça n’allait pas le faire, il fallait une approche diplomatique et surtout pédagogue. Un peu comme celle qu’il avait choisit pour expliquer à Siobhan les subtilités de son pouvoir. Et oui il savait de quoi il parlait, heureusement ! Quentin ponctua son cours par un hochement de tête et d’un « il n’y a pas de quoi » sincère qui accompagna un sourire poli. Sourire qui s’agrandit lorsqu’il eut droit, sans aucun doute possible, à la mauvaise foi de l’Irlandaise quant à une éventuelle capture de Mystique. Décidant que rester sérieux sur ce sujet serait d’avance inutile, Quentin choisit de se laisser prendre au jeu et s’amusa à imaginer la situation improbable que décrivait son amie, non sans ajouter quelques détails de son propre cru :

    – Dans ce cas, il faudrait carrément mettre un panneau d’avertissement à l’extérieur: « Espions métamorphes, entrez et vous serez considérés comme volontaires pour des expériences mutantes ».

    Parfois, il valait mieux arrêter de discuter et se laisser aller à suivre Siobhan dans ses péripéties imaginaires, il s’en souvenait maintenant… Sauf que pour la suivante, il préfèrerait largement rester loin en arrière et même détourner les yeux pour ne pas l’imaginer. Mais trop tard, Quentin voyait déjà son premier amour dans els bras d’un humain doté d’un esprit puissant… Que que… quoi !?

    Autant la première partie de la réponse de la mutante ne l’avait pas rassuré un seul instant, autant la dernière fut comparable à une véritable bouée de sauvetage. Elle avait donc simplement décidé de tester son pouvoir sur lui ?! Le soulagement eut son effet immédiat, Quentin poussa un long mais silencieux soupir de soulagement suivit d’un allègement cardiaque non négligeable. Les dégâts causés par la tempête commençaient à être réparés, aussi vite qu’ils étaient venus, une reconstruction émotionnelle accélérée, ça faisait du bien… Surtout qu’à partir du moment où Siobhan avait inclus les élèves dans son histoire, il s’était promis de ne plus sortir de sa chambre du weekend, par mesure de précaution. Mais la prudence était de mise, ce n’était pas la peine de commencer la grande restauration sentimentale si c’était pour recevoir un deuxième coup de tornade juste après pour avoir imaginé une chose juste parce que c’était ce qu’il voulait. Vérifier devenait donc urgent. Avec une voix qui essayait de paraître désinvolte et désintéressée, Quentin demanda :

    – Donc si je comprends bien… – l’émotion le força à déglutir avant de reprendre : – tu as juste utilisé ton pouvoir sur… sur un humain ?

    Préciser humain lui paraissait important, surtout pour justifier sa question, sinon cela aurait donné l’impression qu’il avait cru comprendre autre chose. Ce qui était le cas, mais elle n’avait pas besoin de le savoir, surtout qu’il n’avait pas été discret… « sexpérience »… vraiment ! Et le néologisme n’avait pas échappé à l’Irlandaise qui le lui fit remarquer avec une pointe de sarcasme, rien de bien méchant, mais vu le contexte, Quentin en fut gêné mais n’eut pas besoin de commenter la remarque de Siobhan car elle avait décidé d’ajouter quelque chose sur le sexe… Pour le coup cela intéressait vraiment Quentin, mais il fit de son mieux pour ne rien laisser paraître et demanda d’un air un peu moqueur (car elle ne s’aidait pas vraiment là) :

    – Vraiment… ?

    Bien sûr il n’insista pas trop car il ne fallait pas non plus paraître trop lourd, mais c’était l’inconvénient de l’aspect taquin qu’avait son début de phrase : il ne forçait aucune réponse. Il comptait donc sur la spontanéité de la mutante pour avoir une réponse à son interrogation.

    Ceci dit, vu le lot de nouvelles qu’elle lui donna par la suite, peut-être valait-il mieux que Quentin arrête d’avoir des réponses à ses questions. La situation était donc vraiment désastreuse. Il reçut les nouvelles sans réagir mais ne manqua pas de sentir ses tripes s’alourdir sous l’effet de cette masse négative d’informations. Il se surprit également à penser qu’il n’était pas si mal que ça en Russie dans sa caserne… Mais ça, il allait bien se garder de le dire à voix haute, surtout à Siobhan. Quelle joie d’être l’unique télépathe dans cette pièce.

    – Bon… ben je crois qu’on ne va pas manqué de boulot… Moi qui pensais que vous aviez changé le monde en mon absence…

    Un trait d’humour qui n’en n’avait pas vraiment la texture, car on voyait bien la fatigue qui transperçait cette assertion. On pourrait croire que c’est étonnant de la part d’un mutant qui s’est tenu aussi éloigné du conflit pendant aussi longtemps, mais c’était sans prendre en compte toutes les choses qu’il avait vu au cours de ces dernières années et qu’il avait dû ignorer au profit de son enquête personnelle.

    – Avec tout ça… je pense que la priorité aujourd’hui serait de changer l’image des mutants et de commencer par redorer le blason des X-men… Y’a un plan particulier en ce moment ?

    Il connaissait déjà un peu la réponse car Ororo n’en avait pas parlé et s’était contentée de qualifier cette période de calme avant la tempête. Mais ce n’était peut-être pas l’avis de tous les professeurs ici, et surtout, il voulait savoir où se situait Siobhan dans la politique des X-men… Bon, il n’était plus sûr de connaître cette politique comme avant… mais ça c’était un autre détail… Ce qui pouvait être noté en revanche, c’était que les explications que venait de lui offrir la mutante avaient encore plus embrouillé les idées de Quentin concernant son activité « bonus ». Il voulait faire quelque chose d’utile, ok, mais dans un tel contexte, il y avait beaucoup trop de paramètres à prendre en compte et il ne voulait rien faire sous le coup d’une pulsion et d’un manque de calcul, juste pour dire : « je vais rattraper mon retard ». C’est donc avec un air sincèrement désolé qu’il répondit :

    – Je n’ai vraiment rien de clair en tête… De toute façon, je préfère attendre un peu d’avoir repris mes marques ici avant de faire quoique ce soit d’autre.

    La priorité: l’institut, les élèves et ses collègues… Ses petites envies et lubies personnelles passeront après tout ça. S’il y avait bien une chose qu’il savait à peu près bien faire, c’était faire le tri dans ses priorités. Pas question de vendre la peau de l’ours avant même de l’avoir trouvé… C’était peut-être cette aptitude particulière qui le rendait efficace pour faire la vaisselle… Finalement il était possible que ses supérieurs ne l’y avaient pas mit uniquement pour lui faire la leçon.

    Sujet étant abordé, Siobhan sembla réaliser ce que ces informations cachaient. Qu’il avait fait l’armée donc… Quentin ne voulait pas s’en caché car il n’en avait pas trop honte au final. Certes il était Américain, mais il fallait dire que son pays n’avait jamais vraiment rien fait pour l’y aider à se sentir chez lui. Et même en tant que soldat, il n’a pas eut à faire des choses qu’il regrettait vraiment, déjà ce rôle avait été une couverture pour lui donc de ce côté-là, il ne culpabilisait pas vraiment, s’il était du genre à culpabiliser pour cela, il aurait eut la présence d’esprit de ne pas s’engager, tout simplement. Ceci dit, dans cette conversation, il ne serait probablement pas avantageux pour lui de révéler tout ce qu’il avait dû faire pour éviter les problèmes d’administration et même de justice…

    – L’armée russe, même.

    avoua-t-il avec une fierté totalement superficielle. Parce que même s’il n’en avait pas honte, il n’y avait pas de quoi être réellement fier, mais Siobhan semblait assez perturbée par la nouvelle, alors il valait mieux essayer de faire passer l’information avec légèreté, comme elle le fit elle-même par la suite en essayant de deviner les raisons d’une telle décision.

    – Je n’étais pas vraiment ivre quand je me suis engagé… Par contre, je garderai sous silence toutes les soirées vécues dans les réfectoires afin de préserver ma dignité.

    annonça-t-il d’un air mystérieux. C’était un peu exagéré de dire cela car ce n’avait pas été l’orgie dionysiaque tous les soirs et même quand c’était le cas, Quentin n’avait pas participé à la plupart d’entre elles. En revanche, il serait totalement stupide d’affirmer que les soldats russes ne savent pas profiter de la vie, de leurs permissions et de leurs soldes. Ces gaillards savaient faire la fête, c’était indéniable.

    Le mutant « lave vaisselle » accueillit le coup de hanche de son amie avec un sourire amusé et résista à la tentation de l’éclabousser en guise de représailles. Sachant ce qu’elle était capable de faire avec de la nourriture préparée avec soin, il préférait ignorer les possibilités qu’offrait un robinet. Aussi, pour s’aider dans son self contrôle (comme s’il en avait vraiment besoin) il revint sur le sujet qui intriguait tant l’Irlandaise.

    – Et ouais… l’armée… Comme quoi les slogans du genre « vous voulez avoir des réponses aux questions que vous vous posez sur vous ? Engagez-vous dans l’armée ! » ne sont pas totalement infondés… En tout cas, ça m’a aidé à avoir pas mal de réponse sur… sur ce que je cherchais.

    Pas besoin non plus d’être précis là-dessus, s’il y avait une personne qui savait pourquoi il était parti, c’était bien Siobhan…

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Siobhan McGillicuddy

Siobhan McGillicuddy
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Splotch ! [PV Quentin] Vide
MessageSujet: Re: Splotch ! [PV Quentin]   Splotch ! [PV Quentin] EmptySam 4 Fév - 18:21

Siobhan avait parfois des difficultés à se concentrer ou à conserver un discours cohérent du début à la fin, mais cela se faisait de plus en plus rare. On pouvait remercier pour cela les séances de yoga qu’elle s’imposait régulièrement et les nombreux efforts qu’elle initiait en ce sens. La jeune femme avait donc appris à museler son hyperactivité autant que son impatience pour prendre le temps de formuler des phrases auxquelles il ne manquait pas de mots, et qui n’étaient pas tronquées.

Quentin semblait d’accord avec Siobhan et avait même acquiescé à plusieurs reprises. Un rire assez bizarre lui échappa avant que le mutant ne confirme ce qu’il avait dit un peu plus tôt au sujet du Gouvernement et de la préférence accordée au profit par rapport à l’avenir des jeunes dans leur globalité. Dans le fond, chasser les mutants et les discriminer, c’était beaucoup plus rentable et plus rapide que d’essayer de réfléchir un minimum sur des mesures et un projet de loi… Quentin proposa avec humour de rendre les mutants indispensables sur un plan économique, et l’irlandaise prit une demi-seconde pour y réfléchir :

Les mutants sont déjà indispensables, mais pas tout à fait dans le sens où tu l’entends. Si par exemple les mutants devaient se mettre en grève demain, combien de structures seraient encore à même de fonctionner à 100% ? Les mutants ont la chance d’être impliqués dans à peu près toutes les strates professionnelles, et même s’ils ne sont pas majoritaires, leur retrait de la vie économique serait une catastrophe pour pas mal d’entreprises…

Certains – comme Siobhan – avaient la chance de posséder une mutation relativement passive, et donc de pouvoir travailler sans que son pouvoir ne devienne un handicap. D’autres mutants n’avaient pas cette chance, mais pouvaient tout de même travailler en ayant recours à divers artifices, ou en ayant eu la chance de tomber sur un patron tolérant – parce qu’il y en avait quelques-uns, quand même. Alors si tous ces mutants décidaient de se mettre en grève, et que tous ceux qui n’avaient pas de travail décidaient de ne rien consommer, dans quel état se trouverait l’économie du pays si le mouvement devait perdurer ?

Utiliser des capacités spécifiques pour certains postes, ça serait à mon sens discriminant envers les humains qui auraient du coup beaucoup moins de chance d’accéder à un boulot de cariste qu’un mutant doué d’une force incroyable… - Siobhan adressa un léger sourire à Quentin. – C’est quelque chose qui mérite réflexion, mais surtout un encadrement strict pour éviter les dérives de discrimination positive… Parce que même si c’est positif, ça reste de la discrimination.

Si Siobhan était une banale humaine sans pouvoirs, elle serait la première à aller balancer des pierres sur la voiture d’un patron qui lui aurait dit que sa candidature était de qualité, mais qu’il préférait embaucher un mutant parce qu’il était capable de travailler vingt fois plus vite qu’elle. C’était de la concurrence déloyale à laquelle les mutants ne pouvaient rien, mais on ne pouvait pas laisser le Gouvernement l’encourager, même si l’intention de départ était bonne.
Quentin conclut assez justement qu’il faudrait en finir rapidement avec l’utilisation du « problème mutant » à toutes les sauces, parce que ce n’était clairement pas en considérant un certain pourcentage de la population comme étant un problème que cela inciterait les mutants à accorder leur confiance aux dirigeants.

Là, ça risque d’être assez compliqué… Parce que tant que nous serons un problème, certains continueront à faire exploser des trucs en signe de protestation. Et tant que des trucs exploseront, on nous considèrera comme un problème. – Siobhan marqua une légère pause. – Ca peut durer longtemps, au final…

Quentin formula une autre remarque très juste lorsqu’il mentionna le fait que même si une politique de sécurité permettrait de créer des emplois, ça ne plairait pas aux gens. L’irlandaise acquiesça simplement, elle-même pas vraiment certaine de réussir à se sentir en sécurité en marchant dans une rue où patrouilleraient des hommes armés. Lorsque Quentin mentionna le fait que la population accordait une grande importance au problème mutant, la jeune femme ne pu qu’acquiescer une nouvelle fois en songeant que c’était assez déprimant comme constat pour l’avenir des jeunes mutants…

Et en Russie… - Elle ne savait pas comment formuler ses questions. - … est-ce que c’est plus facile pour les mutants ?

Siobhan ne savait pas non plus si elle pouvait exprimer son avis sur le gouvernement de ce pays sans risquer de froisser son interlocuteur, alors elle avait préférer jouer la prudence pour éviter un drame. Quoi qu’il en soit, Siobhan n’en restait pas moins sceptique vis-à-vis de la pseudo-démocratie russe, de la même manière qu’elle s’était sentie mal lorsqu’elle avait rencontré l’un des ministres russes en vue d’une négociation de contrat. Le pays entier lui filait la chair de poule…

La conversation était ensuite redevenue un peu moins pesante lorsque Siobhan avait à nouveau fait profiter son interlocuteur de sa mauvaise foi mythique. Quel était le mal à simplement utiliser une intruse comme cobaye ? Pour la jeune femme, il n’y en avait aucun parce qu’après tout, si Mystique n’avait pas envie de risquer sa peau, elle n’avait qu’à se tenir loin de l’Institut… C’était pourtant simple, non ?! Quentin proposa malgré tout d’accrocher un panneau d’avertissement à l’extérieur de l’enceinte de l’Institut, et Siobhan esquissa un sourire amusé :

Voilà, tu as tout compris. Et si avec ça elle rentre…

Le sourire de la mutante s’agrandit : elle lui ferait la peau en plus de faire quelques expériences sur elle.
L’anecdote relative aux mésaventures de Siobhan perturba Quentin de manière visible, et plus la jeune femme tenta de se rattraper, plus les choses s’aggravèrent… jusqu’à ce que la jeune femme se montre un peu plus claire dans ses paroles, parce que là, le soulagement s’inscrivit sur les traits de son interlocuteur. Quentin formula une question avec difficulté, et le rouge monta aux joues de Siobhan qui ne parvenait toujours pas à trouver une justification valable à son geste…

Euh… « juste », c’est un peu… il est quand même tombé comme une pierre… - Siobhan tenta de reprendre son souffle et de paraître moins rouge, mais le résultat se révéla être encore pire. – Je sais que c’était un humain et que je n’aurais pas du… mais c’était par curiosité, et… - Siobhan s’interrompit, la bouche à demi ouverte. Elle poursuivit quelques secondes plus tard. - … si tu le connaissais, tu comprendrais. – Ok, là c’était encore pire que tout, il fallait qu’elle trouve autre chose pour poursuivre. – L’hypnotisme, ça fonctionne en général sur à peu près tout le monde… Là, je me demandais si un humain avec un esprit aussi fort pouvait avoir la même faculté de résistance qu’un mutant d’une certaine puissance… - Ca commençait à devenir moins embrouillé. - … et en fait non… ça fonctionne très bien, même sur les esprits supérieurs !

Siobhan avait ramé pour mener à terme son raisonnement, et le fait qu’elle estime autant l’esprit d’Edward pouvait potentiellement paraître suspect, voire même insultant pour tous ceux qu’elle avait déjà hypnotisé jusque là dans la mesure où jusque là, elle ne s’était jamais demandé si une intelligence supérieure pouvait permettre de résister à son pouvoir. Quentin trouva visiblement amusant d’inciter Siobhan à s’enfoncer encore davantage en l’interrogeant sur la dernière phrase qu’elle avait prononcé un peu trop rapidement et qu’elle n’avait donc pas réussi à terminer de manière naturelle… La jeune femme resta un instant la bouche entrouverte, se demandant par le plus grand des hasards si Quentin ne s’aidait pas de son pouvoir pour la mettre dans l’embarras, même si elle en savait suffisamment sur lui pour savoir que ce n’était clairement pas son genre.

Avec le sexe dans cette équation, ça aurait été… - Une fois encore, elle chercha ses mots avec difficulté. - … bizarre. Pas que l’idée d’avoir ce genre d’activités avec lui soit dérangeante, mais… - Siobhan songea à se frapper à ce moment précis. - … en arriver là pour coucher, ça demande d’avoir atteint un certain degré d’absence d’amour propre.

Il ne fallait en effet pas avoir une super image de soi-même pour en être réduite à utiliser ses pouvoirs pour « appâter » un homme, et c’était d’autant plus difficile à imaginer cela de la part de Siobhan qu’elle n’hésitait jamais à faire clairement comprendre aux hommes qu’elle n’avait pas besoin d’eux… D’ailleurs en y réfléchissant, c’était peut-être autant par manque de confiance en eux que par excès de fierté que Siobhan décourageait vertement tous ceux qui se risquaient à une manœuvre d’approche.

Et puis ça serait quand même assez glauque… - A nouveau, elle eût un mouvement évasif de la main. - … en être réduite à s’en remettre à un pouvoir aléatoire pour espérer trouver quelqu’un. – Siobhan marqua une légère pause. – Comme si c’était pas déjà suffisamment compliqué sans faire intervenir nos mutations !

Siobhan laissa échapper un léger rire pour couper court à cette discussion dans laquelle elle s’enfonçait très clairement toute seule.
Le sujet suivant se révéla beaucoup moins difficile pour elle, mais fut tout de même assez douloureux à évoquer, puisqu’il s’agissait de l’image que pouvaient avoir les Xmen depuis quelques années. Quentin tenta de dédramatiser avec une bonne tranche d’humour, et Siobhan secoua négativement la tête pour ce qui concernait le fait d’avoir changé le monde.

On a fait ce qu’on a pu, mais le monde a l’air décidé à rester ainsi, pour l’instant…

Ce n’était pas vraiment fataliste, mais Siobhan savait déceler un certain nombre de choses dans les évènements médiatiques puisqu’elle-même avait recours aux médias pour diffuser certaines informations – ou non – dans le cadre de son travail. Et même en considérant que la population pouvait avoir envie de vivre en paix avec les mutants, il y aurait toujours des politiciens un peu couillons pour surenchérir en matière de discriminations envers les mutants. Certains avaient voulu le fichage, alors quelle serait l’étape suivante ? On les mettrait dans des trains et on les déporterait en Alaska ?

Quentin comprit assez rapidement la nécessité de changer l’image des mutants dans leur globalité en commençant par rendre leur place aux Xmen.

Alors en théorie, c’est effectivement ce que nous souhaitons faire… il nous manque encore les moyens. C’est assez compliqué d’avoir des appuis pour organiser quoi que ce soit, surtout maintenant que nous sommes clairement une école pour terroristes. Tout ce qui est subventions ou aides diverses pour l’achat de matériel… - Siobhan préféra ne pas achever sa phrase, mais il n’était pas difficile de comprendre que tous s’étaient assis dessus depuis longtemps. – Dans un premier temps, je pense qu’en fournissant un entraînement pointu aux élèves, nous leur éviteront d’être les prochains monstres qui passeront au JT pour avoir perdu le contrôle de leurs pouvoirs… Leur éviter de se faire remarquer dans le mauvais sens du terme, et leur apprendre à ne surtout pas tomber dans la surenchère que défend Magnéto. Pour moi, c’est ce qui est important. – Siobhan sembla réfléchir un instant. – Seulement ça ne suffira pas, parce que chaque jeune qui entre à l’Institut est fiché comme mutant… ce qui implique que peu importera son degré de maîtrise de son don ou son insertion dans la société, il ne sera toujours qu’un mutant. – Siobhan repoussa une mèche rebelle, posant ses yeux clairs sur Quentin. – Du coup ça tombe bien que tu sois rentré, on avait besoin d’une personne à présenter à la prochaine élection présidentielle pour remplacer notre président bien trop trouillard pour réfléchir aux conséquences des projets de loi qu’il soutient… Les élèves vendront des barres chocolatées pour financer ta campagne…

La jeune femme n’était pas du tout sérieuse, mais il pouvait y avoir un début de solution à leur problème en commençant par faire évoluer les personnes qui se trouvaient à la tête des institutions du pays.
Quentin avoua finalement préférer attendre avant de se prononcer sur ce dans quoi il souhaitait s’impliquer et Siobhan acquiesça simplement, comprenant parfaitement que l’à peu près ne mènerait à rien, et qu’il ne faisait pas non plus partie du vocabulaire de son interlocuteur qui était beaucoup trop rationnel pour se lancer dans quelque chose à la va-vite.

Les deux mains plongées dans l’eau chaude, Siobhan n’avait rien trouvé de mieux que de plaisanter sur la manière dont Quentin s’était engagé dans l’armée. En réalité, cette nouvelle avait quelque chose de légèrement dérangeant, notamment parce qu’un militaire représentait justement tout ce que l’irlandaise détestait… Elle avait déjà flirté avec quelques policiers, et même des pompiers, mais elle s’était toujours tenue à des lieues des militaires, qu’elle trouvait un peu trop primitifs dans leurs raisonnements – pour ceux qui parvenaient à raisonner – et beaucoup trop soumis à leurs supérieurs. Quentin précisa qu’il s’agissait de l’armée russe, précisant qu’il n’était absolument pas ivre au moment où il s’était engagé.

Ah. Et donc tu t’es engagé là-dedans de ton plein gré ?

Parce qu’il restait toujours la possibilité qu’on lui ai plus ou moins forcé la main. Siobhan semblait faire un blocage et ne parvenait donc pas à envisager le fait que Quentin ait été volontaire et sobre au moment de s’engager. Quentin mentionna ensuite des soirées en réfectoire dont il préférait ne pas parler, et Siobhan fut incapable de ne pas dire une connerie aussi grosse qu’elle :

Je vois le genre…

Siobhan était vraiment la dernière personne qui pouvait être crédible lorsqu’il s’agissait de critiquer le goût de certains pour se prendre des cuites mémorables entre amis. Mais ce qui l’embêtait plus dans cette histoire de dignité préservée, c’était ce que Quentin avait pu être amené à faire avec plusieurs litres d’alcool dans l’estomac… L’irlandaise résistait pratiquement à tout en grandes quantités, mais est-ce que c’était également le cas pour lui ? S’il ne tenait pas l’alcool, ça pouvait impliquer un certain nombre d’orgies avec des femmes militaires ; le genre de détails qui contribueraient à mettre Siobhan de très très mauvaise humeur, comme en témoignait le regard qu’elle avait posé sur Quentin.

Avec un peu plus de sérieux, Quentin expliqua que les slogans vantant les mérites de l’engagement dans les forces armées comme étant un bon moyen de se trouver n’étaient pas dénués de fondement. Siobhan le fixa avec nettement moins de scepticisme que quelques secondes plus tôt, oubliant pour le coup ses pires craintes concernant les soirées dans le réfectoire. Quentin ajouta que le fait de s’engager lui avait permis d’obtenir pas mal de réponses, et sans trop savoir pourquoi, Siobhan appuya pendant quelques secondes sa tête contre l’épaule du mutant avant de reprendre sa place initiale. Elle savait ce qui l’avait poussé à quitte l’Institut en catastrophe, et était parfaitement consciente du fait qu’il pouvait être assez laborieux de réussir à se construire en ignorant ses véritables racines. Elle-même avait perdu ses parents et en avait grandement souffert, alors elle ne pouvait qu’imaginer la détresse d’une personne qui avait grandi avec des gens qui n’étaient pas ses parents, et qui souhaitait de ce fait apprendre la vérité sur ses racines… C’était d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles elle n’avait pas cherché à commencer un mélodrame en le suppliant de rester à l’Institut là où beaucoup de jeunes filles de 19 ans n’auraient eu que ça à la bouche face à l’éventualité du départ de leur petit-ami. Siobhan y avait repensé à de nombreuses reprises, s’interrogeant sur la pertinence de son attitude, et la maturité qu’elle avait acquise avec les années la confortait dans le fait qu’elle avait bien agi en ne jouant pas son égoïste.

A présent, la jeune femme ne savait pas trop s’il convenait de poser davantage de questions sur un sujet que Quentin avait voulu évasif à plusieurs reprises depuis le début de cette conversation, et même si la curiosité de l’irlandaise voulait qu’elle pose un milliard de questions, elle s’était muée dans un silence propice à la réflexion. Elle ne pu en revanche s’empêcher de faire une observation au regard des informations qu’elle avait obtenues ces dernières minutes :

Si tu as pu intégrer l’armée russe… ça veut sans doute dire que tes racines sont là-bas… ?

On imaginait assez mal l’état-major russe accueillir un américain dans ses rangs en lui souhaitant la bienvenue autrement qu’avec quelques séances de torture, parce que contrairement à ce que l’on pouvait entendre, l’espionnage n’avait absolument pas disparu et était encore monnaie courante dans le monde.
Mais là encore, l’irlandaise peina à trouver les bons mots pour obtenir des réponses qu’elle n’était absolument pas en droit d’exiger de lui.
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Quentin Quire

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Splotch ! [PV Quentin] Vide
MessageSujet: Re: Splotch ! [PV Quentin]   Splotch ! [PV Quentin] EmptyDim 5 Fév - 20:20


    Après toutes ses années, Quentin ne pouvait que constater et admirer les progrès de Siobhan concernant sa capacité à tenir un discours clair ordonné. Non pas qu’à l’époque, elle était trop stupide pour cela – jamais de la vie, même adolescente, il s’agissait d’un des esprits les plus vifs et éveillés que le télépathe avait pu rencontrer – mais disons que son hyperactivité couplée avec ce phénomène couramment nommé « adolescence », rendait la chose un tantinet délicate, surtout pour les auditeurs. Même si, pour ses derniers, avec un peu d’habitude, tout ce que l’Irlandaise disait avait du sens. Si bien qu’à l’époque il s’amusait un peu de voir que d’autres étaient incapables de voir où elle voulait en venir alors que lui l’avait compris, et sans utiliser ses pouvoirs.

    Là, maintenant, sans aucun doute, Siobhan semblait capable de tenir ce genre de discours à à peu près n’importe quel moment (connaissant son goût pour la fête, il ne savait guère si cela pouvait s’appliquer à ces moments de beuverie) et notamment à de jeune étudiants. Un gros plus pour l’institut qui gagnait là une professeur de génie et qui arrivait à s’exprimer comme une chef. Finalement, si quelqu’un parmi les X-men devait se présenter à une élection quelconque, elle serait certainement la mieux placée pour ça. D’autant plus qu’elle lui fit une belle démonstration de sa capacité à prendre ces paroles et à leur trouver des réponses pertinentes, même lorsqu’il s’agissait de simples traits d’humour. Elle ne rigolait pas avec ces choses là et en parler avec tout son sérieux et toutes ses connaissances sur le sujet. Quentin ne put s’empêcher d’être impressionné, la Siobhan adolescente n’aurait probablement pas hésité à lui sortir des situations hypothétiques complètements loufoques et fantaisistes, mais aujourd’hui non… Il ne savait pas trop à quoi été dû cette évolution, mettant de côté la théorie de la maturité acquise avec le temps, il pencha avec amertume du côté des mauvais coups vécus ici qui l’avaient peut-être forcée à s’endurcir sur tels ou tels sujets. Cette théorie lui paraissait être la plus adaptée, mais c’était probablement là un écho de son propre deuil…

    – Sans parler des mutants chefs d’entreprises. Ce qui n’est pas un phénomène si rare que ça…

    Pour avoir pas mal voyagé, Quentin pouvait se vanter d’avoir rencontré un certain nombre de mutants et parmi eux quelques uns avaient réussi à montrer leur petite entreprise, qui était peut-être plus si petite que ça à l’heure actuelle. Mais même, si cela pouvait s’appliquer à des affaires relativement discrètes, il n’y avait pas de raison pour qu’aucun Big Boss de multinationale ne soit mutant. D’ailleurs, ça serait certainement intéressant, anthropologiquement parlant, de voir la réaction de tous ceux qui travaillent pour des mutants face à une telle nouvelle. Certes le business en question pourrait en pâtir un peu, mais Quentin n’avait jamais eut l’esprit marketing. Il pouvait prétendre être à l’aise dans un tel monde, ce n’était pas le cas, les règles en vigueur étant contre ce en quoi il aspire.

    – C’est le danger d’une discrimination positive, et ce quelques soient les minorités en question. Mais je pense que l’idéal serait de créer un système particulier et nouveau pour aider les mutants à utiliser leurs particularités dans un cadre professionnel sans que les non mutant n’en souffrent. Après tout, il serait dommage de ne pas en profiter si tel est leur désir… Un peu comme pour les personnes dotées d’une beauté physique à couper le souffle… on ne leur reproche pas d’utiliser leurs avantages de cette façon...

    Il s’arrêta un instant, réalisant que ce n’était peut-être pas l’exemple le plus percutant ni le plus gentleman qu’il aurait pu trouver. Il n’empêche que c’était un fait, les mannequins utilisaient leur physique pour avoir une carrière et progresser. Or, ce fait tout à fait injuste basé sur des critères indépendants de la volonté des gens était accepté dans la société et ce depuis très longtemps. Ce n’était pas une lubie du monde moderne, cela faisait partie de la nature humaine. Après ce qui changeait avec le temps, c’était les critères de beauté en question, mais ça c’était autre chose. Pour en revenir à la discussion, il admit avec un sourire coupable :

    – Ok, ce n’est peut-être pas le meilleur exemple. Mais personnellement, je ne serais pas choqué de voir des demandes pour un type de mutant particulier dans certains emplois, surtout dans la catégorie physique. Il serait plus judicieux moralement et financièrement parlant d’envoyer un mutant insensible à l’électricité opérer des manœuvres sur un terrain à haute tension.

    Sans oublier que l’idée de mettre son don au service de la société était des plus alléchantes pour bien des mutants. Ce serait là une façon de les aider à s’intégrer parmi les humains. Mais bien sûr, comme venait de le signaler Siobhan, il faudrait faire attention aux abus qui, eux aussi, étaient malheureusement dans la nature humaine. De même que cette façon de considérer tout ce que l’humain ne comprend pas comme étant un problème. Et comme le fit remarquer son amie, cela n’allait pas s’arranger facilement.

    – Et je suppose que les médias ne font rien pour souligner le fait que tous les mutants ne sont pas des terroristes en puissance…

    En Russie, difficile de pouvoir regarder les infos américaines sans que cela soit trop suspect. Difficile même de capter les chaînes américaines, et encore plus dur d’y accéder par internet sans se faire remarquer. Du coup les derniers reportages américains qu’il avait regardé concernant les mutants commençaient à dater. Ceci dit, il se souvient bien que les journalistes n’avaient pas du tout essayé de les montrer comme étant des bisounours.

    M’enfin c’était sûrement toujours mieux que ce qu’il avait compris de la situation en Russie concernant les siens. D’ailleurs, Siobhan lui demanda comment cela se passait là bas pour leurs congénères. En réponse, il commença par faire une grimace qui signifiait : « on peut pas dire que ce soit mieux, on peut pas dire que ce soit pire qu’ici ». Surtout qu’avec les gouvernements… dans les deux cas, il devait y avoir une montagne de choses qu’ils ne savaient pas. Les cadavres étaient probablement légions dans les placards et les laboratoires…

    – Officiellement, les mutants russes doivent se faire connaître du gouvernement qui leur trouvera une fonction particulière à chacun. Mais dans la réalité, beaucoup ont disparus… J’ai aussi entendu parlé d’une ancienne section du KGB qui avait quelques activités en rapport avec les mutants… Mais je n’en sais pas plus… ce n’était pas vraiment mon centre d’inquiétude là-bas…

    Non, il avait bien assez à penser et à cacher dans ce pays. Retrouver ses parents, cacher sa propre nature mutante pour ne pas avoir à se retrouver dans la même position que ces mutants. Cette dernière activité l’empêchait d’enquêter pour en savoir plus sur la situation russe. Mais il avait vite compris / deviné qu’il valait mieux rester discret. Heureusement pour lui, son don est globalement discret.

    – Ceci dit, ils n’ont pas d’équivalent de Magnéto, donc je suppose que c’est un plus pour eux…

    Une bien maigre consolation que cela, mais fallait dire aussi que niveau terroriste mutant, leur maître du magnétisme battait des records. Mais encore une fois, du fait de leur anonymat instinctif, les mutants pouvaient potentiellement se trouver n’importe où, donc il ne mettrait pas sa main à couper quant à ses impressions. Telles étaient les apparences, elles pouvaient être exactes ou non, sans plus ample investigation, ce serait difficile à établir. Mais si quelqu’un devait aller en Russie pour avoir des réponses, Quentin aimerait autant ne pas faire partie du voyage, pour lui, sa présence devait se trouver ici et non ailleurs. Au risque de paraître égoïste… Après, il avait rencontré de drôles de phénomènes dans cette partie du monde, alors il avait bon espoir concernant leur situation.

    Par contre, en ce qui concernait Mystique, il ne pouvait qu’espérer pour elle qu’elle ne remette jamais les pieds à l’institut. Ou bien qu’elle le fasse lorsque l’Irlandaise n’y est pas. Auquel cas, Quentin s’arrangerait pour qu’elle n’y soit plus à son retour. On avait beau parler d’une terroriste mutante, il ne voulait pas que son amie ait du sang sur les mains, pas elle… Et puis, avec un peu de recul, il n’était pas sûr qu’elle soie capable de faire ce qu’elle menaçait de faire… Dans le doute, il nota dans un coin de sa tête de maintenir une distance raisonnable entre la métamorphe et l’hypnotiseuse. De même qu’il se promit d’essayer de rester éloigné de cet « Edward » qui semblait intéresser la curiosité de Siobhan. Quentin ne savait pas trop pourquoi, mais il sentait qu’il vaudrait mieux qu’il reste loin de lui. Peut-être à cause de tout ce qu’il entendait et de tout ce que ces phrases impliquaient. « Un esprit supérieur », coucher avec lui ; une idée qui ne la dérangeait pas… oui, valait mieux pas qu’il le rencontre celui-là. Sinon il sentirait son entraînement de soldat refaire surface et régler le problème « à la russe » lui paraîtrait tout à fait naturel. Allons Quentin, reprends-toi… Tu ne vas pas tuer un de tes collègues tout de même…

    Au lieu de demander un bon gros et tranchant couteau de cuisine, il se permit juste de commenter ce qui avait été dit sur l’aspect glauque de tels rapports sexuels, tout en essayant de rebondir afin d’avancer lentement vers un sujet qui restait encore sans réponse, sans toutefois être dénué d’importance à ses yeux. En l’occurrence, sa question se résuma à un mot qui l’avait intrigué dans ce que l’Irlandaise venait de répondre, et encore une fois, son interrogation se limitera à un mot cité :

    – Compliqué..?

    Bien qu’un sourire était toujours présent sur son visage, on ne pouvait pas ignorer l’interrogation qui était bien là, de même qu’une pointe d’inquiétude. Inquiétude qui serait, avec un peu de chance, traduite par l’explication : un ami qui s’inquiète pour une autre amie. Explication qui n’était pas erronée en l’occurrence, mais Quentin espérait qu’elle soit la seule envisagée par Siobhan, non pas un théorie d’ancien petit ami jaloux ou autre… ce n’était pas le genre de la maison… si ?

    En plaisantant sur le travail accompli par les X-men en son absence, Quentin ne s’attendait pas à recevoir une réaction comme cela. C’était un peu comme si Siobhan se montrait défaitiste, chose qui ne lui ressemblait pas vraiment. Mais faut dire que son absence à lui ne le rendait pas forcément capable de juger si une telle gravité était appropriée ou non. Ca plus sa culpabilité toujours présente, il ne rajouta rien et demeura silencieux pendant quelques instants. L’absence de son et de parole épaissit l’atmosphère jusqu’à ce que l’idée de changer la façon dont l’institut était vu soit exposée à voix haute.

    Exposé qui, dans la bouche de Siobhan, se résumait à resserrer l’éducation des jeunes mutants et à vendre des barres de chocolats… Bien sûr, Quentin réussit à déceler l’humour de sa dernière idée et un sourire ne tarda pas à se dessiner sur son visage, ceci dit, il ne tarda pas non plus à s’en aller. Intensifier la formation des élèves, oui, ok, mais ça a toujours été le crédo de l’institut. Rien de nouveau… à moins qu’il n’y ait quelque chose qu’il ignore…

    – Tu veux dire que jusque-ici l’institut ne s’y prenait pas de la bonne façon avec les élèves?

    Aucune critique ne vint teindre sa phrase, simplement de la surprise et une raie interrogation. Car en fin de compte, si on regardait les anciens élèves de Xavier, prenons par exemple les deux mutants ci-présents, on pouvait se dire que le résultat n’était pas mal du tout en terme d’image. Ok, valait mieux pas savoir ce que Quentin avait fait dans sa quête de jeunesse, mais pour Siobhan, le résultat était des plus flamboyants. Y avait-il un élève qui a tout bouleversé en prenant exemple sur Magneto ou quelque chose du genre capable de remettre en question le fonctionnement de l’institut ? Parce qu’au final, ce que l’Irlandaise disait sur le travail à faire avec les élèves, ça n’avait rien de nouveau… Pour lui, c’était même le B.A.ba de cette école.

    – Ah et je t’arrête tout de suite, pas de politique pour moi non merci. Toi par contre, tu pourrais y arriver. Et je suis sûr que transformer les élèves en scouts vendeurs de friandises serait de bon goût. J’approuve cette partie du plan.

    Tout comme Siobhan, il n’était pas sérieux là dessus, par contre, il l’avait dit avec tellement de gravité qu’il y avait des chances pour qu’un auditeur externe y croit, mais elle… elle devait avoir l’habitude, même si cela faisait quelque temps qu’elle n’avait pas souffert de son humour… Et puis il était vraiment sincère concernant Siobhan et la politique, elle serait certainement capable de changer la vision des gens. Sérieusement, qui pourrait la voir comme un monstre ?

    Pas lui en tout cas, mais la réciproque n’était peut-être plus d’actualité car la demoiselle sembla faire un blocage sur le fait qu’il s’était engagé dans l’armée. Ah oui… Siobhan et les forces militaires. Oups… Elle lui demanda explicitement s’il s’y était engagé de son plein gré et le télépathe en déduisit qu’il valait mieux expliciter les choses lui aussi à ce sujet, sans quoi le muffin sur son visage lui manquerait douloureusement.

    – Oui, c’était le seul moyen pour moi d’accéder à certaines informations interdites aux civils.

    Bon certes, lesdites informations n’étaient pas non plus à portée du premier soldat venu, mais disons qu’il était tout de suite plus facile d’accéder aux bâtiments renfermant ces infos en étant un soldat. Quentin avait beau avoir reçu un entraînement de X-man, il n’avait pas voulu prendre le risque de se faire attraper, surtout qu’au final, il s’était bel et bien fait attrapé, mais il était certain qu’il en aurait bien plus souffert s’il avait été un simple civil. Mais bref, cela faisait partie des détails de son histoire à l’armée qu’il ne voulait pas forcément partager avec Siobhan, afin de la préserver.

    En revanche, parler de ses quelques cuites ne le dérangeait pas, surtout parce qu’il pensait que Siobhan comprendrait cela grâce à ses magnifiques origines irlandaises. Mais non, la jeune femme ne sembla pas des plus enjouées à cette idées comme en témoignait son ton et son regard. Surpris par tant de froideur sur un sujet qui ne la chiffonnait pas vraiment auparavant, Quentin réfléchit un instant avant de penser avoir trouvé la réponse :

    – Oh pardon… tu… tu as arrête de boire?

    Sur le coup, c’était la raison qui lui paraissait la plus logique pour expliquer son comportement, mais à peine avait-il commencé sa phrase, il avait réalisé que ce n’était certainement pas ça, mais en même temps, il ne savait vraiment pas à quoi elle pouvait bien penser. D’ailleurs il lui demanda directement avec un air confus sur le visage :

    – A quoi tu penses au juste ?

    Si sa « modeste » expérience des femmes lui avait apprit quelque chose, c’est qu’il était toujours plus prudent de poser ce genre de question plutôt que de partir sur des quiproquos qui étaient plus courant que ce que lui-même pouvait imaginer. Mais concernant un sujet aussi léger que celui-ci, le mieux était d’être clair et explicit, sans quoi, ça pouvait vite devenir n’importe quoi.

    Et si lui essayait de poser des questions aussi précises que possible, il ne pouvait pas avouer qu’il en était de même pour son amie. Il avait l’impression qu’elle tournait autours du pot en formulant ses interrogations de la façon la plus prudente possible. De quoi avait-elle peur exactement ? Et surtout que voulait-elle savoir ? Avec un regard interrogatif, il s’arrêta dans sa tâche ménagère, posa son regard sur celui de son ami et mesura la température après avoir répondu à sa question :

    – Oui, mes parents sont Russes… Ou plutôt, ma mère biologique l’est. Mon père je ne sais pas, je n’ai rien trouvé sur lui…

    Il avait développé plus que de raison, mais ainsi, il la testait pour savoir si elle voulait vraiment parler de ça maintenant. Après tout elle était l’une des personnes qui méritait de savoir si son absence avait porté ses fruits d’une manière ou d’une autre. Cependant, lui ne voulait pas lancer le sujet de lui-même car il ne voulait rien imposer à personne. N’étant pas dans la tête de Siobhan, il ne pouvait pas savoir si elle désirait avoir cette conversation maintenant. Et il était hors de question d’entrer dans sa tête sans y avoir été invité.


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Siobhan McGillicuddy

Siobhan McGillicuddy
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Splotch ! [PV Quentin] Vide
MessageSujet: Re: Splotch ! [PV Quentin]   Splotch ! [PV Quentin] EmptyLun 13 Fév - 16:00

Il n’avait rien dit, mais Quentin avait sans doute apprécié les progrès de Siobhan en matière d’expression orale. Du moins, ça en avait tout l’air parce que même en y regardant de plus près, il n’avait pas l’air d’avoir fait un effort surhumain pour suivre son raisonnement, et ne donnait pas l’impression de souffrir d’atroces migraines… Mais en cherchant bien, Quentin avait toujours eu moins de difficultés que les autres à suivre les raisonnements alambiqués – et parfois même sans queue ni tête – de la jeune femme lorsqu’elle était plus jeune. Un sourire avait étiré les lèvres de la mutante à cette pensée, parce que s’il y avait des gens qu’elle embrouillait sciemment en faisant preuve d’incohérences, il y en avait d’autres pour lesquels elle mettait en marche l’ensemble de ses neurones. Et même si Quentin était parti pendant une longue durée, cela ne suffisait pas à décider Siobhan à lui jouer ce genre de tours…

Dans un sens, heureusement qu’elle avait mûri et pris le temps de réfléchir à pas mal de choses, parce que si la même chose s’était produite 9 ans plus tôt, une trop jeune Siobhan avec le cœur à vif aurait sans doute agi avec une stupidité incroyable et fait exprès de mettre Quentin dans l’embarras. Très certainement pour se protéger elle-même et s’empêcher de s’attacher de nouveau en prévision d’un éventuel autre départ… Mais heureusement, elle avait mûri. Lui arracher les yeux ou lui taper dessus ne faisaient pas partie de ce dont elle avait envie, et le fait d’en être certaine était déjà très bonne chose comparée à toutes les incertitudes que lui inspiraient ces retrouvailles. Après 10 ans, Siobhan ne savait toujours pas où elle en était sentimentalement, et s’était entichée de pas mal d’abrutis tout en étant certaine de ne baisser sa garde que pour des hommes qui en valaient la peine…

Au final, Quentin sembla partager le point de vue de Siobhan au sujet des mutants, et la jeune femme s’avoua rassurée d’obtenir confirmation du fait qu’ailleurs également il y avait des mutants qui parvenaient à s’en sortir et à se faire une place dans la société. Ce n’était pas juste son ressenti personnel ou le fait de rencontrer par hasard des mutants qui se débrouillaient : c’était un fait, et ça avait quelque chose de rassurant. Quentin évoqua un idéal qui pourrait être mis en place pour éviter les discriminations dîtes positives visant à empêcher les humains d’être laissés pour compte face à des mutants surpuissants dans certains domaines.

Ca serait à mon avis bien trop délicat à mettre en place de manière équitable, même si des politiques décidaient de se lancer là-dedans. Les pressions seraient énormes, aussi bien du côté des lobbys que des organisations pro ou anti mutants… - Siobhan marqua une pause. – Mais s’il y a des personnes suffisamment solides pour résister à ces pressions de toutes sortes, ça ne pourrait qu’être une bonne chose… Un peu comme toutes ces personnes qui s’engagent pour des causes glissantes à cause des pressions des arriérés – Pour Siobhan, « arriéré » était synonyme de Conservateurs. – qui sont réfractaires à tout ce qui va de Harry Potter au mariage gay… - La jeune femme marqua une autre pause, méditant sur la suite pour ne pas utiliser de mots trop forts. – Tu imagines des gens qui estiment qu’un bouquin incite à servir le diable doit être interdit dans tous le pays rester sagement assis pendant que des lois passent pour favoriser l’accès des mutants au monde du travail en fonction de leurs capacités ? Nous sommes les enfants du Diable pour ces gens…

Quentin n’en avait peut-être pas entendu parler en Russie, mais les pressions de ces associations de conservateurs et de parents bien pensants faisaient de plus en plus pression sur l’opinion publique, créant des scandales là où il n’y en avait pas. Une marque choisissait une personnalité gay comme porte parole ? Elles noyaient la marque en question sous les lettres de protestation et affirmaient que plus personne ne consommeraient leurs produits, histoire d’inciter les publicitaires à revoir leur copie. Et on ne parlait pas non plus des multiples autodafés de livres faisant soi-disant l’apologie de la sorcellerie… Siobhan avait eu quelques rapports avec ces associations et recevait assez régulièrement plusieurs brûlots contre Damage Control estimant que sécuriser les bâtiments coûtait beaucoup plus d’argent que de simplement « régler le problème mutant ». C’était typiquement le genre de choses qui retournait l’estomac pourtant bien accroché de l’irlandaise, même si elle faisait son possible pour rester modérée dans ses paroles comme dans ses actes.

Quentin finit par conclure qu’il serait dommage pour les mutants de ne pas utiliser ce qui les rendaient extraordinaires, et parfois uniques. Il poussa la comparaison plus loin en mentionnant les personnes possédant une beauté hors norme auxquelles on ne reprochait pas d’utiliser leurs « avantages »… Siobhan plissa les yeux avec une incroyable suspicion, se demandant en moins de trois secondes si c’était le genre de femmes que Quentin appréciait maintenant et si c’était de Mystique qu’il parlait. Dans le genre obsessionnel, Siobhan méritait de loin une médaille, c’était indéniable. Quentin trouva indispensable de poursuivre au moins pour rattraper un exemple qui n’était peut-être pas le meilleur ou le plus éloquent face à une femme.

Là je suis d’accord, beaucoup plus que pour les avantages d’une beauté physique incroyable. Ca permettrait d’épargner des vies en cas d’accidents, sans parler des économies au niveau des équipements de sécurité…

C’était aussi un bon point à souligner, parce que pour reprendre l’exemple de Quentin, un mutant insensible à l’électricité n’avait besoin ni de chaussures de sécurité ni de combinaisons isolante, et de tous les autres équipements et outils que devait utiliser un humain pour rester en vie sur son lieu de travail. Ce qui ramenait un problème annexe, parce que même s’il n’y aurait jamais assez de mutants d’un même type pour occuper tous les postes d’un même corps de métier, on ne pourrait nier que l’embauche de mutants entrainerait une baisse d’achat d’équipements de sécurité par les entreprises, et donc une baisse des bénéfices des entreprises qui fabriquaient ces équipements. Et qui dit baisse des ventes dit également salariés au chômage technique, voire au chômage tout court… Ce qui encore une fois apportait de l’eau au moulin des anti-mutants et faisait sonner comme horrible et une proposition qui visait à améliorer les conditions de travail de ceux qui faisaient un métier dangereux ou physique.

Quentin devina assez rapidement que les médias n’aidaient pas les mutants à améliorer leur image. Siobhan eût un mouvement très expressif impliquant ses deux bras, mais n’ayant rien de très poli ou de très féminin tout en ayant l’avantage de répondre très précisément à ce que Quentin venait de dire. Songeant que ce n’était pas une manière très convenable de répondre, Siobhan utilisa finalement des mots :

Euh… Pour le dire de manière plus polie… Non. On peut toujours courir pour avoir un peu d’aide de ce côté-là… A moins d’avoir un soutien de poids, ce qui nous ramène à ce que l’on disait tout à l’heure sur la difficulté de trouver une personne capable de ne pas céder aux pressions et de faire son boulot correctement… Si tu veux, si un mutant braque une banque ou incendie une rame de métro par mégarde, l’évènement sera traité de la même manière : les mutants sont dangereux, faut s’en méfier et s’en protéger… En parallèle, je ne me souviens pas avoir entendu parler une seule fois d’un mutant de manière positive dans la presse, et pourtant je passe mes journées à composer des revues de presse sur le sujet pour mon patron !

Siobhan pouvait ne pas être toujours impartiale concernant les mutants parce qu’elle en était une elle-même, mais on ne pouvait pas l’attaquer sur la manière dont elle se consacrait corps et âme à son boulot. Du coup, quand elle assurait n’avoir rien vu de tel dans la presse, on pouvait la croire sur parole. Quentin répondit finalement à la question de la jeune femme concernant les mutants russes, et cette réponse fut probablement encore pire que celle à laquelle Siobhan s’était attendue en la formulant.

Wow… alors ils ont déjà adopté le système de fichage… - Cette nouvelle en mit un sacré coup au moral de la mutante qui mit quelques secondes à digérer le tout. – Et c’est efficace pour trouver du boulot comme système, ou c’est juste pour avoir un œil sur chaque mutant qui voit le jour en Russie ?

Siobhan était sceptique, peut-être parce qu’elle avait été une farouche opposante à la loi visant au fichage des mutants sur le sol américain. Quentin fit s’envoler les 10% d’espoir qui restaient à la jeune femme en précisant qu’en fait, beaucoup de mutants avaient disparu et que les services secrets avaient quelques rapports avec cela. Siobhan soupira avec une certaine lassitude avant de simplement acquiescer lorsque Quentin conclut que son voyage en Russie n’avait pas réellement eu comme but d’enquêter sur la question mutante et la manière dont elle était traitée… Sa dernière phrase sur le sujet russe tira tout de même un sourire à Siobhan.

Pas de Magnéto… Ca peut en effet jouer en leur faveur et leur éviter de passer globalement pour des terroristes.

Siobhan garda pour elle son opinion concernant le régime russe et la manière dont les opposants au régime se retrouvaient toujours avec un tas de casseroles avant de finalement prendre un bon bain de mer avec des chaussures en béton ou de se faire tirer dessus par des forcenés. L’irlandaise ne doutait pas que cette manière de gérer les choses était commune à pas mal de pays, mais la Russie remportait à ses yeux la palme dans ce domaine…

Il fut ensuite question des égarements de Siobhan, et probablement du pire d’entre eux qui avait conduit la jeune femme non pas à coucher avec un collègue contrairement à ce que Quentin avait pu croire, mais à vérifier quelque chose en testant les effets de son pouvoir sur lui. Pas à un seul moment elle n’avait songé qu’elle pouvait endormir un esprit qu’elle jugeait supérieur avec autant de facilité, pas plus qu’elle n’avait soupçonné l’issue de cette expérience qui incluait une chute assez impressionnante au sol. Non, Siobhan avait dans un premier temps relevé le paradoxe qui consistait à résister aux pouvoirs d’un autre mutant parce qu’on était soi-même mutant alors qu’on ne savait pas si un humain intellectuellement supérieur aux autres – mutants compris – était capable de faire de même dans une certaine mesure. Et tout en s’emmêlant les pinceaux, elle avait essayé de faire partager son point de vue à Quentin sur ce sujet sans se douter que ses propos pourraient paraître insultants… Heureusement, Quentin ne s’en formalisa pas, ce qui était une très bonne chose. Ce qui était nettement moins bon en revanche, c’est qu’il esquissa un sourire avant de reprendre le seul mot qu’il aurait mieux valu qu’il ne relève pas concernant la manière dont Siobhan considérait les relations avec les hommes…

L’irlandaise envisagea à la vitesse de la lumière un certain nombre d’hypothèses de réponse, à commencer par le mensonge pur et simple, l’utilisation excessive – et donc suspecte – de l’humour, la mauvaise foi, ou le simple éludement de la question. Aucune de ces possibilités ne parvenait à satisfaire pleinement la jeune femme, et une légère moue prit rapidement place sur les traits de la jeune femme avant qu’elle n’opte pour la solution qui lui correspondait le plus : l’improvisation.

Compliqué dans le sens premier du terme. Trouver quelqu’un, en soit c’est pas hyper compliqué. – Une baffe était nécessaire pour conclure cette phrase ; l’improvisation n’était pas une si bonne idée au final. – Ce qui est compliqué, c’est d’ajouter à ça toutes les contraintes qui vont autour, incluant l’emploi du temps, l’humeur, les envies… et quand encore après tu y mêles la mutation, c’est encore plus compliqué qu’au départ. Bon après, ya toujours la possibilité de se lancer à l’aveuglette, mais je crois que j’ai passé l’âge de me contente du premier abruti qui passe… - Siobhan marqua une pause, piqua un fard et poursuivit en baffouillant. - … ce qui ne veut absolument pas dire qu’à l’époque tu étais le premier abruti venu, hein… Enfin t’étais pas le premier… - Siobhan s’interrompit et rougit de plus belle. - … pas un abruti… - Elle s’interrompit une nouvelle fois avant d’esquisser un sourire désolé. – Ya des fois où faudrait même pas que j’essaie de m’expliquer… Je sais pas pourquoi, c’est toujours pire que ce que mon cerveau avait initialement prévu de dire…

Les joues en feu de Siobhan semblaient irradier une chaleur suffisamment forte pour que le visage complet de l’irlandaise ait prit une teinte assez rouge pour paraître suspecte, notamment si on la comparait à sa peau d’une pâleur caractéristique.

Bref, tout ça pour dire que oui, c’est compliqué pour pas mal de raisons plus ou moins dépendantes de ma volonté…

Le sujet suivant lui permit de retrouver un semblant de calme et une tension artérielle beaucoup plus normale, même s’il ne prêtait toutefois pas à sourire. Quentin posa une question assez bizarre – selon Siobhan – concernant la manière de faire des professeurs de l’Institut, et la jeune femme eût cette fois la sagesse de ne pas improviser sa réponse, mais de réfléchir pendant quelques secondes.

S’il y a une chose que j’ai appris ces dernières années, c’est qu’il n’y a ni « bonne » ni « mauvaise » façon. Par contre, il y a une nécessité – pour ne pas dire obligation – de faire évoluer la manière dont on aborde les élèves… Ca s’est un peu calmé, mais à une certaine époque, l’Institut était un peu comme une colonie de vacances, le genre de truc idyllique où tu arrives début juin et dont tu souhaiterais ne plus jamais repartir parce que le monde extérieur ne te plaît plus du tout… L’Institut a vocation à être un refuge pour les plus jeunes pour leur permettre de se construire sur des bases solides, pas à être un monde idyllique avec des poneys rose fluo. C’est un peu abrupt comme manière de présenter les choses, je sais. Seulement l’Institut ne me paraît pas avoir été construit pour que tous les mutants y constituent leur petite communauté coupée du monde et sourde aux problèmes extérieurs… Ou alors c’est moi qui n’ai rien compris. – La jeune femme se redressa légèrement. – Ce ne sont pas nos méthodes qui datent, pour moi c’est surtout un manque dans notre discours, quelque chose qui n’avait pas besoin d’être dit à notre époque parce que la société n’avait pas encore commencé à glisser vers l’hostilité à notre égard…

Quentin refusa ensuite de se lancer en politique, et Siobhan afficha un air déçu complètement exagéré. Elle secoua ensuite très énergiquement la tête lorsque son camarade lui renvoya la balle en assurant qu’elle pourrait y arriver, avant d’approuver la partie où les élèves participeraient au financement de sa campagne électorale en vendant des barres chocolatées en faisant du porte à porte. Siobhan attendit quelques secondes avant de pouffer de rire, parce que malgré l’air solennel de Quentin, elle n’avait pas été dupe de sa plaisanterie.

Les dessous de table me mettent toujours incroyablement mal à l’aise… !

Fidèle à elle-même, Siobhan ne pouvait s’empêcher de tourner en dérision un certain nombre de choses tirées de l’actualité.
Quentin confirma ensuite qu’il s’était engagé dans l’armée russe, précisant que c’était pour avoir un accès plus simple à des informations visiblement considérées comme sensibles. La jeune femme acquiesça, préférant éviter d’imaginer Quentin crapahuter dans la neige en pleine nuit pour s’introduire dans une salle des archives avec une lampe de poche entre les dents… C’était peut-être normal, mais elle ne parvenait pas à imaginer celui qu’il avait pu être entre leur séparation et aujourd’hui, parce que l’adolescent dont elle s’était amourachée aurait été la dernière personne à décider de s’embarquer dans ce genre de choses, même à dessein. Il y avait énormément de choses qu’elle avait loupé, visiblement…

Le sujet des soirées arrosées de Quentin en compagnie d’autres militaires amena un léger malaise, et le mutant ne passa pas à côté de la réaction de Siobhan. Ou plutôt si, parce qu’il la remarqua mais l’interpréta d’une manière assez inattendue… ce qui était une bonne chose, parce qu’ainsi elle n’aurait sans doute pas à expliquer qu’elle soupçonnait les militaires de la terre entière de se livrer à des orgies de débauche dès qu’ils étaient en permission. Ca aurait de toute manière été trop long à expliquer et à démontrer.

Arrêté de boire, MOI ? – Le rire de l’irlandaise résonna dans la cuisine. – Déjà pour information : je ne bois pas, je fais la fête. Et ensuite, même si je me décidais à arrêter de faire la fête, je crois que mes racines auraient tôt fait de me ramener à la raison !

Siobhan adorait jouer cette carte dans une conversation, parce qu’elle savait que les irlandais étaient souvent vu comme un peuple de pochtrons qui occupaient leur temps au rugby, aux rixes de bar et aux cuites avec les copains. Dans un sens, c’était un peu le cas de Siobhan les soirs de matchs, mais le reste du temps elle était une jeune femme tout ce qu’il y avait de plus recommandable !
Quentin finit par lui demander ce qui lui était passé par la tête si cela n’avait aucun rapport avec un quelconque sevrage, et l’irlandaise essaya de conserver son air détaché :

Rien de bien extraordinaire. Un militaire se contente d’exécuter des ordres à longueur de journées, alors quoi de plus normal que se prendre la plus mémorable des cuites dès que l’occasion se présente ? – La jeune femme haussa les épaules avec une nonchalance qui l’étonna elle-même. – Et si tu veux savoir, je suis carrément jalouse… - Quelques secondes passèrent avant que Siobhan ne juge utile de poursuivre. - … la vodka a du couler à flots.

Les femmes étaient réputées être difficiles à suivre ou même à comprendre, et Siobhan était sans doute largement au-dessus de la moyenne dans ce domaine. On pouvait mettre ça sur le compte de son hyperactivité, mais on pouvait également considérer le fait que tenter de ne pas admettre ouvertement que l’idée de savoir que son ex prenait part à ces orgies avec des femmes militaires l’embêtait très profondément était un exercice très compliqué lorsque l’on parlait parfois plus vite que la musique… Quentin finit par fournir quelques réponses laconiques à la jeune femme concernant son passé, expliquant que sa mère était russe, que visiblement il avait trouvé des informations sur elle, mais qu’il n’avait encore rien trouvé sur son père. Siobhan resta longuement silencieuse, essayant de trouver quelque chose de pas trop stupide à répondre et qui ne soit pas non plus complètement démesuré par rapport à la situation. Lorsqu’elle se décida enfin à reprendre la parole, c’était avec un sourire aux lèvres :

Je suis contente pour toi. C’est important de connaître ses racines, je te l’avais dit à l’époque déjà, mais… Enfin c’est vraiment positif, même si tu n’as pas encore d’éléments concernant ton père. Ca ne veut pas dire que ça restera ainsi… - Siobhan marqua une courte pause, le temps de sécher ses mains dans le torchon le plus proche. – Tu as ta mère de toute manière, et ça c’est déjà tellement positif ! Il y a tellement de gens déracinés qui aimeraient avoir cette chance !

Siobhan avait quelques connaissances issues d’un accouchement sous X qui avaient passé 5 ans de leur vie à essayer de retrouver leurs parents sans succès, alors même si Quentin ne connaissait pas son père, il avait déjà un premier morceau du puzzle et ça, c’était déjà une chance infinie comparé à des centaines de personnes qui malheureusement ne voyaient jamais leurs recherches aboutir… Sans non plus se citer en exemple parce qu’elle avait eu la chance de grandir avec ses vrais parents, Siobhan aurait bien voulu donner beaucoup pour les avoir encore à ses côtés aujourd’hui… mais c’était une autre histoire. La seule chose qui importait, c’était que Quentin ait retrouvé un fragment de son passé ; le reste n’avait aucune importance.

Et donc tu as trouvé des renseignements grâce à ton engagement dans l’armée ? Parce que là-bas ils conservent ce genre d’informations sur les gens avec les informations militaires ? Oh attends… - Siobhan s’interrompit, se tournant vers Quentin avec un regard brillant d’excitation. - … tes parents étaient des opposants politique ! Ce qui expliquerait pas mal de choses…

Siobhan voyait des évidences là où le commun des mortels n’en voyait pas, ça faisait partie de ce qu’elle était. Dans le cas de Quentin et de ses parents, c’était assez différent, et Siobhan devait une autre habitude à son enfance avec ses cousins adoptés par ses parents lorsqu’elle n’était alors qu’une petite fille. Chaque fois qu’elle les regardait, elle avait l’impression de voir en eux sa tante et son oncle, qu’il s’agisse de la manière dont ils s’exprimaient ou tenaient une banale fourchette. Elle était même devenue plutôt douée à ce petit jeu, et cela l’amenait à croire qu’il en était de même pour Quentin. Il était assez dur d’imaginer un lien entre la personnalité de Quentin et des parents opposants politiques, mais pour Siobhan c’était clair : si sa volonté était aussi forte, ça ne pouvait être que parce que sa famille – sa vraie famille – avait eu ce trait dominant qui s’était en quelque sorte communiqué à l’enfant. La mutante n’était pas non plus généticienne, ce qui expliquait que ce raisonnement lui paraisse tenir debout.
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Quentin Quire

Quentin Quire
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Splotch ! [PV Quentin] Vide
MessageSujet: Re: Splotch ! [PV Quentin]   Splotch ! [PV Quentin] EmptySam 18 Fév - 21:09


    Bon, il était clair que plus Quentin entendait les arguments de l’Irlandaise et percevait leur logique, plus il était convaincu qu’elle devrait se lancer dans une carrière politique au nom des mutants. De ce que le télépathe savait, elle était la mieux placée pour cela. Avec Scott, ce serait trop dangereux ; un accident avec ses lunettes et boom, sans parler de son état émotionnel qui, paraît-il, n’est pas au top en ce moment. Ororo pourrait avoir la diplomatie nécessaire, mais ses cheveux blancs sont un trait trop évident de sa mutation, cela perturberait trop ses interlocuteurs. Jean aurait pu être le choix parfait si elle n’avait pas eut quelques problèmes de self contrôle avec ses pouvoirs… Ok, il ne l’avait pas vue depuis un petit moment et ne pouvait pas savoir si elle s’était améliorée ni à quel point, mais au vue de son passé… ce serait trop risqué. Lui, c’était hors de question, déjà à cause de son passé, imaginez un politicien qui sort de l’armée russe… sans oublier que la télépathie est peut-être l’un des pouvoirs mutants qui dérangent le plus. Et puis de toute façon, il n’était pas assez patient… Avec des ados et des jeunes ok, mais des adultes…

    Siobhan quant à elle avait toutes ses chances, surtout aujourd’hui. Dans le passé, cela aurait été impensable à cause de son hyperactivité. Mais vu la maîtrise qu’elle semblait avoir acquise dans ce domaine, cette idée devenait possible. Elle avait le sens de la répartie, du charisme, et n’était pas inculte. Que pouvait-on demander de plus à un politicien ? Bonus non négligeable : c’est une personne droite avec des principes. Seuls défauts : sa mauvaise foi parfois évidente (encore que pas toujours pour le mutant), son goût pour les rixes de bar (souvenirs…) et son amour du rugby (ok les matches amicaux entre dirigeants de gouvernements sont rares, mais imaginez un plaquage de la présidente des Etats Unis sur son homologue Britannique…). Mais comparés aux problèmes que les autres X-men pourraient poser, ceux de l’Irlandaise semblaient bien dérisoires. Enfin, tout cela n’était que fiction et imagination… Un président mutant… probablement pas avant un bon siècle… à moins d’utiliser un subterfuge quelconque…

    Après avoir écouté la réponse de son amie, Quentin décida finalement de la barrer de la liste des présidents X-men possibles, oui parce que désigner des opposants en les appelant arriérés, ce n’était pas l’idéal. Certes elle utilisait ce terme parce qu’ils étaient entre amis et sans aucune pression politique ou sociale, mais il n’était pas certain qu’elle s’en abstienne dans un autre contexte… En tout cas la Siobhan de sa « jeunesse » n’aurait pas utilisé d’autres termes moins violents même confrontée à ses dits arriérés, et encore, ce terme-ci était plutôt soft.

    – En gros, selon toi, le mieux à faire est d’attendre le messie ou bien l’élu qui pourrait sauver le monde sans craindre les mangemorts… pour ne pas reprendre l’exemple d’Harry Potter.

    Voilà de quoi affirment que Quentin ne ferait pas un très bon président lui non plus. Utiliser une image aussi infantile et – avouons-le – violente que celle des Mangemorts pour définir les « arriérés », ce n’était pas très professionnel. Le principal étant qu’il n’y connaissait pas assez en politique pour pouvoir affirmer qu’une telle personne existait déjà, mais décrit comme cela, on avait l’impression de parler du Père Noël de la politique américaine. Un beau rêve mais… un rêve… Siobhan pouvait bien sûr lui prouver le contraire, mais vu qu’elle n’avait pas encore donné de nom en exemple, Quentin en doutait un peu, tout ce qui se disait restait donc dans le cadre de la théorie, cadre qu’eux, en tant que mutants, ne pourraient pas dépasser facilement. Quoique, à grands renforts d’hypnoses et de lectures de pensées…

    Cependant, avant de passer à de telles extrémités, il existait encore des voies moins radicales à emprunter comme l’aspect économique des mutations. C’était compréhensible que les humains aient peur de voir leurs emplois donnés aux mutants juste parce qu’ils ont des capacités en plus, mais en même temps, c’était naturel. De même qu’utiliser des machines plus perfectionnées limitait de plus en plus le besoin de main d’œuvre dans certaines industries. C’était la loi de l’évolution. Et lorsque l’économie comprendra que l’évolution génétique peut lui être utile, il ne faisait aucun doute qu’elle saisira sa chance, la guerre entre les mutants et le gouvernement était une dispute de bisounours comparée aux conflits entre les entreprises… Mais son point sur les aspects mutants potentiellement utiles pour les entreprises, Siobhan l’accepta, plus que son exemple premier sur les normes esthétiques. Celui-ci n’avait peut-être pas été un bon exemple, mais c’était pourtant vrai. On pouvait le renier ou ne pas apprécier ce fait, il n’en demeurait pas moins une réalité avec l’industrie du cinéma, les mannequins, et même la télévision en règle générale. On ne pouvait pas non sortir dans une ville sans tomber sur une affiche montrant un apollon ou une nymphe orné(e) d’un sourire nacré. Dans l’idéal, c’était une chose à changer, mais dans les faits, peu de gens s’y essayaient, les autres l’avaient fatalement accepté. Une autre façon de faire entre les mutants dans la société pourrait d’ailleurs consister à rendre la mutation « belle », mais bon… un tel projet serait très difficile à réaliser, et l’Irlandaise ci présente serait très probablement contre… Bon lui aussi sur le fond, mais la cause des mutants valait le coup. Faut dire qu’il y avait plus de mort à cause de ce problème qu’à cause de la beauté… enfin il n’avait pas non plus les nombres sous la main…

    La suite de la conversation s’orienta sur le soutien potentiel des médias envers les mutants. Soutien totalement fictif pour le coup d’après les informations de Siobhan. Celle-ci n’avait pas manqué d’exprimer de manière gestuelle son affection pour les personnes concernées sous le regard amusé du mutant. Bien sûr, Quentin ne se permit pas de la contredire parce qu’elle en savait bien plus que lui sur le sujet. Il ne s’était pas trop renseigné sur la question. Pendant ses mésaventures en Russie, il n’avait pas vraiment accès à internet, après il avait apprit la mort de Xavier et ensuite il s’était consacré au projet : revenir en force. Pas le temps pour la cause à l’échelle nationale. L’esprit de Quentin n’avait pas quitté l’institut et les personnes qui y résidaient. Du coup, pour la première fois depuis son retour, il tournait son regard sur le reste du pays… Et ce n’était pas très joli à voir, même s’il était en belle compagnie.

    – Donc… soit tous les chefs de rédaction sont des racistes antimutants, soit… le gouvernement fait pression sur les médias…

    Une hypothèse que sa collègue n’avait pas citée mais pas non plus écartée. Mantis la formula donc à haute voix pour vérifier si c’était une possibilité. Si tel était le cas, il faudrait passer par d’autres moyens que les médias afin d’améliorer l’image des mutants.

    Par contre, si elle avait espérer gagner un peu d’espoir en prenant pour exemple la situation mutante en Russie, c’était raté. Mais elle ne semblait pas comprendre l’étendue des conséquences néfastes que cette politique impliquait pour les mutants russes, d’où sa question. Quentin fit une petite grimace en repensant à ce mutant à la peau rouge écarlate qu’il avait rencontré à Moscou avant d’aller à l’armée… A son retour, il avait disparu… Mais il jugea inutile de raconter cette sombre histoire, l’ensemble était déjà assez déprimant.

    – J’imagine oui, que du coup, être un mutant peut aider à avoir un travail pour le gouvernement… mais je doute que les métiers proposés soient variés… Sans parler de la liberté de choix que j’imagine inexistante…

    Voyez, pas besoin d’en rajouter avec une connaissance écarlate portée disparue. Il avait l’impression d’avoir suffisamment donné de détails noirs pour la soirée… C’était parti d’une simple curiosité, mais Quentin aurait préféré que Siobhan ne l’interroge pas sur ce qu’il savait de la politique mutante en Russie, et il était à peu près sûr qu’elle aussi souhaitait ne pas en avoir parlé. Il hocha la tête en affirmation pour confirmer l’avis de la mutante sur l’absence de super terroriste russe mondialement connu, mais il s’abstint également de donner son avis à lui ; comme quoi les russes auraient probablement été enchantés d’avoir un tel pouvoir dans leur territoire. Si les Etats-Unis souhaitaient neutraliser Magneto avant tout, il était à peu près sûr que le gouvernement Russe ferait tout pour pouvoir l’utiliser comme une arme… Mais là encore, il valait mieux éviter de plonger trop profondément dans le réalisme pessimiste.

    Avec le poids d’un sujet aussi sérieux, on aurait pu penser que les deux mutants auraient apprécié de discuter de quelque chose de plus léger, comme les relations de l’Irlandaise. Sauf que Quentin prenait ce sujet avec autant de sérieux – si ce n’était plus – que le problème mutant dans le monde. Et plus il obtenait d’information, plus la Russie commençait à lui manquer. Il ne savait pas trop comment il devait réagir à ces paroles, en fait, il ne savait même pas ce que ces informations lui faisaient ressentir, l’ouragan d’émotion qu’il avait ressenti n’était plus, mais certains débris semblaient avoir décidé de continuer à se promener ici et là au grès du hasard. Ou plutôt au grès des mots prononcés par son amie. Aussi, par mesure de sécurité (qui était plus le fruit d’un reflexe défensif que d’une réflexion intellectuelle), il se retint de penser aux conclusions que de tels propos pouvaient amener, mais il les enregistra pour pouvoir y repenser plus tard, ce qui ne serait pas forcément une bonne chose non plus… pas plus que de demander un complément d’information :

    – Je vois… avec ce genre de problème, je pense que le mieux serait de séparer les raisons dépendantes de ta volonté des autres… Parce que ça semble vraiment confus tout ça. Faire le tri t’aiderait peut-être à rendre la chose plus simple…

    Bon, à mi-chemin il avait décidé de ne pas vraiment demander plus de détails. Aussi il avait tourné sa réponse de manière à ne pas attendre ouvertement une autre réponse. Il lui avait laissé le choix, Siobhan pouvait tout aussi bien garder son conseil pour elle et y réfléchir seule dans sa tête, mais elle pouvait aussi décider d’en parler avec lui. Mais il s’était rappelé qu’il n’était plus vraiment en mesure de lui donner de bons conseils sur le sujet. En plus ce serait prendre le risque qu’elle lui pose à son tour des questions sur ses affaires sentimentales. Et leur conversation étant bien assez glissante comme cela, il ne voulait pas en rajouter une couche. En plus ses réponses à lui seraient probablement aussi confuses que celles de l’irlandaise. Si si, c’était probablement possible.

    De retour sur la situation de l’institut Xavier, Siobhan exposa son point de vue sur les choses qui devaient être modifiées selon elle. A l’écouter, il n’y avait pas grand-chose à changer en fait, Quentin resta attentif à son discours et prit deux bonnes secondes afin de réfléchir et de formuler sa conclusion, ou plutôt sa question, pour voir s’il avait bien compris ce qui venait d’être dit.

    – Donc… si je comprends bien, en somme, ce qu’il faut changer, c’est le discours qu’on donne aux jeunes que l’ont éduque ? Leur faire comprendre que le but de l’institut est de les aider à s’intégrer dans le reste de la société ?

    Il était d’accord avec cela, totalement d’accord même. Mais comme elle venait de le faire remarquer, ce genre de précision avait été inutile pendant leur instruction ici, cela faisait partie des choses évidentes. Il fallait dire qu’à l’époque, le sujet mutant en était encore à ses premiers pas dans les grands médias, le monde n’avait pas vraiment en main toutes les informations qu’il a aujourd’hui… Et la plupart des mutants, tous ceux qui allaient à l’institut en fait, ne souhaitait qu’une chose : être accepté par le reste de la planète. Ce qui aidait pas mal, c’était que celle-ci ne criait pas « à mort aux mutants » par l’intermédiaire de ses politiciens, journalistes ou manifestations. La belle époque…

    Aujourd’hui, tout pourrait être différent si l’on entendait le président déclarer haut et fort que les mutants ne SONS PAS UNE MENACE. Mais on était loin du compte, c’était à peine s’il n’encourageait pas ses citoyens à avoir peur des mutants et à avoir une réserve de « sérum » dans leur cave. Malheureusement, Siobhan ne semblait pas avoir pour désir d’être celle qui changerait cela. Faisant référence à des dessous de table, elle n’emporta pas une voie, mais un rire de la part de Quentin qui, pour donnait le change, secouait la tête en guise de négation comme pour faire genre de ne pas cautionner ce genre de propos.

    Le sourire et le rire de Quentin ne tardèrent pas revenir en entendant l’irlandaise affirmer qu’elle faisait toujours la « fête ». Le télépathe se permit de fermer les yeux un instant pendant son hilarité afin de se remémorer certains souvenirs intitulés : Siobhan dans un bar. Adolescent, la moitié de ses affrontements avait été provoqués par la festive irlandaise qui aimait se faire entendre au milieu d’un attroupement de mâles bruyants, sexistes et stupides. Et pour éviter de voir sa petite amie passer quelques mois dans le coma, il n’avait pas hésité à retrousser les manches. En fin de compte, pour Quentin en tout cas, sa survie se justifiait grandement par l’entraînement au combat qu’on lui avait prodigué.

    – Et bon courage au pauvre fou qui essaierait de déraciner tout ça !

    Lui-même n’avait pas tenté de la changer à ce niveau, pas l’espace d’une seconde… Ok, si, peut-être une seconde et demi parce que bon, en venir aux mains pour des motifs majoritairement puérils, ça vous fait remettre les choses en question… enfin pour Quentin c’était le cas. Et puis peut-être que par cette phrase il allait en apprendre plus sur sa vie jusqu’à aujourd’hui, après tout, si elle avait eut des mecs – car d’après elle, c’était une chose facile – peut-être que l’un d’entre eux aurait essayé d’accomplir ce miracle, si c’était le cas, Quentin ne dirait pas non à une bonne petite anecdote. Mais avant, il allait devoir affronter la jalousie de Siobhan concernant les litres de vodka que son foi avait dû supporter pendant sa carrière militaire. Détail qui ne manqua pas de faire tilt dans l’esprit du télépathe. Avec un air pas vraiment sérieux, il demanda :

    – Alors comme ça on fait des infidélités à la bière et au whisky ? Mais avant de me répondre, j’ajouterai que le concept de cuite ne s’applique pas dans ce cas. Mais on pourra en rediscuter lorsque tu auras pris une « cuite à la russe ».
    Pour le coup sa dernière phrase avait été des plus sincères, et pour cause, il se souvenait douloureusement de ses premiers méandres avec la gueule de bois en Russie. Grâce à ses mésaventures, il en était certain désormais, l’alcool et la télépathie ne faisaient pas bon ménage et la gueule de bois qui transforme chaque petit son en feu d’artifice a des conséquences des plus désastreuses sur les écrans psys… Mais ça, il ne s’en vantera pas, ce ne serait pas vraiment avantageux pour lui d’annoncer qu’il s’était fait porter malade au moins trois fois à cause du nectar nommé vodka…

    Mais la suite de leur conversation sur les bienfaits du voyage de Quentin surprit un peu ce dernier, surtout la partie où Siobhan manifesta son optimisme concernant le père de Quentin. Il réalisa alors qu’il ne lui avait pas dit qu’il avait décidé d’arrêter ses recherches pour en savoir plus sur son père génétique. Il n’eut pas le temps même de réfléchir à comment il allait lui expliquer sa décision que l’irlandaise avait déjà émis une théorie sur l’origine de ses parents ainsi que sur leur lien avec l’armée russes. Cela le fit sourire mais il réalisa aussi que depuis tout à l’heure, elle devait se demandait pourquoi diable il avait rejoint l’armée. Quentin inspira profondément et finit de faire sa vaisselle avant de se tourner vers son amie en s’essuyant l’es mains et en prenant une autre inspiration.

    – Non… Il semblerait juste que mon père ait été dans l’armée russe. Je ne sais pas si c’est toujours le cas. Ma mere génétique, elle, vivait dans un village situé près d’une caserne militaire. C’est comme ça qu’ils se sont… connus…

    Le jeune mutant fit une pause à ce moment. Il jugea qu’il était inutile de préciser les circonstances de la rencontre entre ses parents génétiques… sans mentionner le viol… Mais la suite de son histoire pouvait être racontée, surtout à Siobhan.

    – Ma mère était très croyante, mais le mariage n’était pas une possibilité, donc elle a fuit pour ne pas avoir à subir les reproches de sa famille qui bien sûr, était aussi très pointue sur a religion. C’est ainsi qu’elle est venue aux Etats-Unis et qu’elle m’a mis au monde… Mais peu après, les services de l’immigration l’ont renvoyée en Russie et les Quire m’ont adopté… Elle est ensuite retournée chez elle et est devenue une bonne sœur.

    Il s’arrêta encore une fois pour laisser le temps à son amie de digérer cette nouvelle. Fallait quand même avouer qu’avoir une mère religieuse, c’était assez rare, non ? En tout cas, lui, ça lui avait fait quelque chose sur le coup.

    – Après, pendant que je recherchais des informations dans les dossiers militaires, j’ai réalisé… que je savais déjà tout ce dont j’avais besoin de savoir. Je sais comment je suis venu au monde… comment mes parents biologiques se sont connus… comment j’ai été éduqué et par qui.. et je sais où se trouve ma mère biologique… Je ne pense pas avoir besoin d’en apprendre davantage sur cet homme, remuer le passé… Ca ne m’obsède plus comme avant parce que… je sais où se trouve ma vraie famille.

    La fin de sa tirade semblait vraiment stupide et puérile, pourtant il en pensait chaque mot, ce qui ne voulait pas dire qu’il n’était pas gêné pour autant. Avec un sourire maladroit, il posa les yeux sur ceux de Siobhan avant de donner sa conclusion.

    – J’en sais assez pour savoir que ma place est ici…


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Siobhan McGillicuddy

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Splotch ! [PV Quentin] Vide
MessageSujet: Re: Splotch ! [PV Quentin]   Splotch ! [PV Quentin] EmptyMer 7 Mar - 17:47

(Avec un peu de retard... ^^")


La politique était un domaine dans lequel Siobhan pouvait tout à fait s’insérer grâce aux études très spécifiques qu’elle avait choisi. Ce qui en revanche risquait de mettre un sérieux frein à son évolution de carrière, c’était sans doute son caractère un peu emporté par moments, notamment lorsqu’il s’agirait d’expliquer calmement à un opposant direct ou à l’opposant de son patron qu’il n’était pas le mieux placé pour parler de tel ou tel sujet… Siobhan et son franc-parler faisaient parfois des ravages difficilement chiffrables chez les personnes les moins solides mentalement, et cela même lorsqu’elle n’avait aucune intention de blesser ou de vexer qui que ce soit. Alors certes, elle avait fait de sérieux progrès par rapport à celle qu’elle était étant jeune, mais lui confier une telle responsabilité était sans doute à la fois un suicide médiatique pour n’importe quel parti, et une grossière erreur de jugement incroyable pour n’importe quel stratège l’ayant un peu rapidement choisie.

C’était sans doute un peu paradoxal de voir le recul et la réflexion dont Siobhan pouvait être capable lorsqu’il s’agissait de mettre dans la bouche de son patron un discours parfait à tous niveaux, et l’absence de tout cela lorsqu’il s’agissait de réagir en son nom propre… Et son emportement n’était pas le seul facteur rendant son entrée en politique impossible, mais pourtant l’irlandaise avait préféré éviter de ne serait-ce qu’envisager une telle carrière pour elle-même. Et les choses étaient bien mieux ainsi pour beaucoup de monde !
En revanche, Siobhan ne pu s’empêcher de sourire en entendant le résumé de la situation fait par Quentin.

C’est à peu près ça, sauf si tu as une meilleure idée. A la différence près qu’à défaut de messie, un candidat pas trop pourri et pas trop borné pourra faire l’affaire… Seulement, même avec des critères aussi peu sélectifs, j’ai peur qu’il ne nous faille attendre pendant un moment.

Siobhan n’était pas vraiment du genre défaitiste, mais il fallait admettre que les hommes politiques étaient rarement des modèles de vertu. Il y avait ceux qui se prétendaient proches du peuple, modestes et qui menaient grand train aux frais de l’état, palpant en un mois ce que des travailleurs normaux gagnaient en plus de 8 mois. Mais il y avait aussi ceux qui prétendaient rouler pour les honnêtes travailleurs américains, mais qui ne comptaient que des milliardaires dans leurs amis proches, d’une part parce que c’était plus commode pour financer les campagnes électorales, et d’autre part parce qu’on ne mélangeait pas les torchons et les serviettes : on prétendait le faire à grand coup de visites dans des villages remplis de paysans, on prétendait adorer regarder des programmes de beaufs à la télé pour faire plus « proche du peuple », et en parallèle on palpait allègrement l’équivalent de 16 smic en un mois. Normal, en somme. Et Siobhan ne savait pas trop quoi choisir entre la peste et le choléra, surtout maintenant que le mensonge avait été institutionnalisé et paraissait plus que normal en période de campagne ou de crise… Naïvement, elle avait espéré pouvoir se passer de ce moyen de désinformation en entrant dans le monde professionnel, mais Siobhan n’avait jamais eu recours au mensonge de manière aussi abusive qu’un homme politique…

Tu penses qu’il faudra nécessairement placer l’un des nôtres en politique pour améliorer les conditions de vie des mutants ?

La question était légitime, et sur ce point Siobhan avait vraiment peur de voir un jour surgir le roi des pourris qui cacherait tellement bien son jeu qu’il parviendrait à faire croire à tout le monde – mutants compris – qu’il était celui qui apporterait un changement positif dans leurs vies…

Ravie de voir que tu n’as pas complètement perdu tes facultés intellectuelles au milieu des soldats… Harry Potter, ça reste un excellent choix de lecture. – Un sourire fut adressé au mutant, avec cette taquinerie habituelle propre à l’irlandaise. – Ca te fera peut-être plaisir de savoir que j’ai réussi à ne pas péter les plombs devant chacun des sept tomes, et que loin de m’en être servie pour caler des meubles bancals, je n’ai pas loupé un seul mot. – Elle marqua une pause, adoptant cette fois la mine d’une gosse prise sur le fait. - … ça s’est nettement moins bien passé pour les classiques, en revanche…

Si Quentin était amené à aller visiter la classe d’arts plastiques de Siobhan, il ne passerait sans doute pas à côté des œuvres de divers grands auteurs classiques qui peuplaient la pièce à leur manière, mais absolument pas de la manière propre à un livre. La jeune femme avait pris pour habitude de trouver une toute autre utilité à des livres qu’elle n’avait pas réussi à lire entièrement faute de pouvoir rester posée devant plus de 20 minutes d’affilée. Fort heureusement, si Siobhan était en difficulté face aux livres dans leur version papier, les livres audio étaient devenus ses meilleurs amis et lui permettaient de combler de nombreuses lacunes sur ce plan…

Il fut ensuite question des médias et de l’influence qu’ils pouvaient avoir sur les gens, qu’ils soient puissants ou non. Quentin formula deux hypothèses auxquelles Siobhan acquiesça, et elle prit quelques secondes avant de poursuivre sur la même idée :

Tu as aussi la possibilité intermédiaire, à savoir qu’il peut y avoir des rédacteurs en chef et de journalistes qui font très bien leur boulot, mais qui succombent plus ou moins à la pression ambiante… On voit les policiers intervenir pour tout et n’importe quoi, alors ça rend forcément les gens nerveux, qu’ils soient mutants ou non. Et un jeune qui ne contrôle pas ses pouvoirs, c’est un humain nerveux à la puissance 10 en termes de nuisances, tant pour lui-même que pour les autres…

Siobhan pouvait souvent paraître dure lorsqu’elle assénait ce genre de vérités sans prendre de gants, mais on ne pourrait jamais lui reprocher de balancer des lieux communs à tour de bras. Quentin apporta plus de précisions sur la manière dont le gouvernement russe tirait profit des travailleurs mutants, mais cela paraissait nettement moins sympa que ce que Siobhan avait pu s’imaginer avant d’obtenir des réponses. En fait, les mutants semblaient être déjà plus ou moins condamnés à n’exécuter qu’un certain type de métier en dépit de leurs goûts ou de leurs envies… Et même s’ils n’avaient pas l’air de souffrir de discrimination – comparativement aux mutants américains – ils ne représentaient dans le fond qu’une main d’œuvre exploitable parce qu’elle ne semblait pouvoir servir à rien d’autre qu’à accomplir précisément ce que leurs pouvoirs leur permettaient de faire…

Ca a l’air bien pensé au niveau de la théorie… mais après, est-ce que chaque mutant a réellement envie de travailler en utilisant son pouvoir, là c’est une autre histoire.

Siobhan ne s’imaginait pas vraiment ce que le gouvernement russe pouvait faire subir à ses ressortissants mutants, pas plus qu’elle ne pouvait imaginer que le gouvernement américain puisse lui aussi enlever des mutants pour accomplir des expériences de toutes sortes. Elle était sans doute bien trop naïve sur ce point, mais imaginer des choses aussi sordides ne faisait pas partie de ses habitudes. Et puis accepter l’idée de l’existence de pressions sur les journalistes avait déjà été un gros morceau à avaler, alors lorsqu’elle aurait des soupçons concernant des enlèvements, Siobhan risquait de mettre un certain temps à digérer l’information…

Siobhan s’emmêla ensuite les pinceaux concernant les relations qu’elle essayait d’avoir avec les hommes. Quentin tenta de lui donner quelques conseils, et la jeune femme fit de son mieux pour essayer de les assimiler, même si là encore elle eût du mal à ne pas parler plus vite qu’elle ne réfléchissait…

Pour séparer tout ça, j’imagine qu’il faut que je sois objective… ?

La question n’en était pas nécessairement une, et la jeune femme se doutait qu’elle n’y verrait pas clair si elle continuait à rejeter la faute sur la terre entière. Si aucun homme n’avait trouvé grâce à ses yeux, c’était peut-être aussi un peu parce qu’elle devait avoir un problème… même si sa ferté l’empêchait d’accepter ce fait avec joie.

Tu sais quoi ? Je crois que je vais laisser ça de côté, dans le fond c’est pas réellement important… - C’était même carrément important, mais elle ne voulait pas passer pour la fille désespérée de service. – Ya juste des gens qui sont plus à l’aise que moi dans ce domaine, c’est tout… C’est pas un drame… Ya quand même plus important à gérer… Surtout en ce moment…

La manière dont elle insistait tendait à laisser clairement entendre qu’au contraire, sa vie sentimentale la préoccupait réellement. Heureusement, rien n’avait été dit concernant le fait que c’était un désert depuis un peu trop longtemps, parce qu’autrement l’orgueil de l’irlandaise n’y aurait pas survécu.
Heureusement, le sujet suivant s’avéra moins glissant, et Siobhan ne pu qu’acquiescer avec appréciation peu après avoir constaté que Quentin avait l’air d’avoir saisi ce qu’elle avait en tête au sujet des changements à apporter au sein de l’Institut.

C’est ça. Ce n’est pas en se cachant ici jusqu’à la fin de leur vie qu’on les aidera à s’intégrer réellement, parce que oui c’est assez simple de s’intégrer au milieu d’autres mutants et de prendre goût au fait de pouvoir perdre le contrôle sans risquer de finir dans une cellule… mais ce n’est pas ça la vraie intégration. Ou alors, j’ai vraiment loupé pas mal de cours. – Siobhan marqua une pause. – L’Institut fonctionne comme une mini-société, mais ne reflète pas le monde réel. C’est le message qu’il faut faire passer selon moi, et il y a rarement de seconde chance et de gens prêts à épauler un mutant dans le monde réel… Arrête-moi si tu me trouves défaitiste.

Concernant les tendances fêtardes de Siobhan, Quentin ferma d’abord les yeux pendant quelques instants, laissant à la jeune femme tout le loisir de l’observer sans se faire clairement griller. Il devait sans doute avoir encore en mémoire les bagarres que la jeune écervelée qu’elle était avait pu déclencher après avoir bu quelques bières. Dans un sens ça avait été assez formateur, aussi bien pour elle que pour Quentin, parce qu’une fois que la clientèle du bar était prête à en découdre, il fallait bien se défendre un minimum pour ne pas finir avec une dizaine de dents en moins… La phrase qui suivit tira un sourire à Siobhan, parce que clairement, personne ne pouvait espérer la changer sans se prendre au passage quelques réflexions salées – ou même quelques coups. Siobhan était une femme entière, qui se voulait indépendante, et à ce titre elle n’appréciait que moyennement que des gens se permettent de porter un jugement sur elle ou sur ses actes, surtout lorsqu’elle ne leur avait rien demandé.

Ca a plutôt pas mal évolué de ce point de vue. Si tu as envie de découvrir ce qu’est une ambiance à l’irlandaise, je me ferais une joie d’être ton guide ! – Un sourire ponctua sa phrase. – Et puis ça me permettra de vérifier que tu as toujours des réflexes, parce que même sans télékinésie tu aurais du éviter mon projectile… !

Là, elle le taquinait plus qu’elle ne critiquait parce qu’il n’était pas vraiment habituel de se faire bombarder par un gâteau, alors comment évaluer ce que la personne en question était sensée faire en se basant sur ce qu’on lui avait appris à faire face à un couteau ou à un projectile dangereux ?
Quentin en remit une couche, mentionnant dans la même phrase le mot « infidélité » et les deux boissons alcoolisées préférées de la mutante, et Siobhan lui dédia un sourire coupable bien avant de hausser les épaules avec nonchalance en entendant parler de cuite « à la russe ».

Ouais. Bin pendant qu’on y est, je propose qu’on étudie ça de plus près, parce que la seule différence notable que je vois entre nos cuites et vos cuites, c’est la température extérieure et les toques en fourrure ! – Siobhan avait une image bien à elle des russes, il ne fallait pas lui en vouloir. – Nous on est plutôt du genre raffiné, on se cuite en prenant notre temps, donc ça demande un truc moins fort que de la vodka, sinon ça se termine assez mal… Mais cela dit, la vodka reste quand même un bon moyen de mettre rapidement de l’ambiance. Ca aussi, ça pourrait être classe à l’occasion !

Non, elle n’avait pas changé et c’était peut-être même encore pire qu’avant. Siobhan cultivait son amour des barathons comme les sportifs cultivaient l’amour de leur discilpline, et ça n’avait pas l’air près de changer pour les années à venir… Du coup, quoi de plus naturel que de proposer à Quentin de se joindre à elle ? Avec Arya, ça ferait une fine équipe. Et une sacrée ambiance. Les autres clients n’avaient qu’à bien se tenir !

La vaisselle fut terminée assez rapidement – pour de vrai, Quentin n’avait pas perdu la main – et il se tourna finalement vers Siobhan avant d’apporter une réponse aux interrogations concernant ses parents. Son père était soldat, et bien sûr la mutante n’avait pas pu s’empêcher de déblatérer une certaine quantité de conneries en rapport avec les militaires. Bravo Siobhan. Dans son genre, elle était la championne incontestée de la gaffe, et personne n’avait encore réussi à lui prendre un titre dont elle se serait volontiers débarrassée… Siobhan parvint à afficher un sourire lorsque Quentin poursuivit en parlant de sa mère biologique, qui vivant dans un village où se trouvait justement une caserne. La suite fut quelque peu compliquée à comprendre, notamment concernant le mariage impossible entre sa mère très croyante et le soldat qu’avait été son père, mais l’irlandaise fit son maximum pour s’accrocher jusqu’au bout et ne pas perdre le fil des explications de Quentin. La suite fut la succession d’évènements bêtes, à savoir qu’en étant arrivée sans papiers sur le sol américain, elle avait été gentiment renvoyée chez elle mais le bébé avait été conservé…

Contrairement à son habitude, Siobhan écouta son récit jusqu’à la fin et trouva encore le moyen de rester silencieuse même après avoir appris que la mère biologique de son ex petit-ami était rentrée dans les ordres… Si le début de l’histoire l’avait laissée perplexe, que fallait-il dire de la fin ?

Oh putain… - C’était le genre de réaction sincère que l’irlandaise avait tout le temps, même lorsque ça tendait à ne pas être approprié à la situation. – Ca fait beaucoup d’informations en une seule fois… j’imagine que tu as du être sonné par tout ça parce que… enfin c’est pas vraiment courant comme révélations ou comme… euh…

Siobhan s’interrompit, davantage pour s’empêcher de dire une énième connerie que parce que les révélations ne lui inspiraient rien. Elle avait l’impression d’avoir des tas de questions à poser mais n’était pas certaine d’être en droit de les poser ou même de penser aux choses qu’elle avait à présent en tête… Quentin poursuivit finalement en expliquant qu’il avait compris qu’il possédait déjà les informations qu’il désirait, à savoir connaître la localisation de sa mère, et que le reste n’importait pas vraiment parce qu’il savait où était sa vraie famille. Siobhan essaya de tiquer avec discrétion, elle aussi mal à l’aise par l’emploi de cette expression. Sa VRAIE famille sous entendait qu’il en avait une fausse, et même si c’était un peu stupide de prendre le contrepied de ce qui venait d’être dit, cela signifiait qu’il y avait des gens qui faisaient partie de sa famille mais pas de la même manière que d’autres… C’était assez confus dans la tête de Siobhan, aussi elle ne mit guère longtemps à enrouler ses bras autour du cou de Quentin, considérant que c’était la meilleure chose à faire après ce qu’il venait de lui révéler concernant le fait qu’il avait enfin trouvé sa place.

Tu m’excuseras de pas être trop bavarde pour l’instant. C’est pas que j’suis pas contente ou que je ne m’intéresses pas à ce que tu dis, mais je pense que j’ai assez déblatéré de conneries pour la soirée, j’ai explosé mon quota haut la main… - Elle marqua une petite pause, mais ne le relâcha pas pour autant. – Si tu veux savoir ce que ça m’inspire là tout de suite, j’suis quand même soulagée que tu ne sois pas parti pour courir après une chimère : tu as fait tes recherches, tu t’es donné les moyens d’arriver là où tu voulais arriver, et tu as retrouvé tes racines. Et si en plus tu as trouvé où était ta véritable place, là ce n’était plus seulement une quête pour retrouver tes racines… c’était plus du genre voyage initiatique, mais sans le côté mystico-blasant. – Siobhan s’écarta légèrement, faisant toujours face à Quentin mais cette fois de manière à pouvoir plonger son regard dans le sien. – Enfin pour faire court, j’suis contente que tu considères que ta place se trouve ici avec nous, et… Oh putain on a tellement de temps à rattraper !

Ou comment partir en sucette quand on s’était promis de ne s’en tenir qu’aux paroles sensées… Bref, du grand art à la sauce Siobhan.
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Quentin Quire

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Splotch ! [PV Quentin] Vide
MessageSujet: Re: Splotch ! [PV Quentin]   Splotch ! [PV Quentin] EmptyDim 18 Mar - 14:45


    S’exiler de son pays pendant plusieurs années avait l’avantage (ou l’inconvénient) de générer également un éloignement avec la politique de celui-ci. En l’occurrence, Quentin avait profité allègrement de l’absence de corruption exposée à la télévision pendant une campagne quelconque ou même à l’occasion un projet de loi hypocrite. On ne peut pas dire que ce genre de chose soit véritablement étranger à la Russie, mais la différence de mentalité entre ces deux pays et le fait, qu’en tant que militaire, la télévision était un luxe qui n’était pas autorisé à tout le monde ont réussi à lui offrir de belles vacances. Cependant, il ne s’attendait pas non plus à ce que le monde ait subi une révolution pendant cet intervalle, donc il ne fut guère surpris par les propos de Siobhan, même si quelques bonnes nouvelles ne lui auraient pas fait de mal.

    – Ouais… toutes ces qualités seraient assez paradoxales pour un politicien.

    Ce n’était pas la peine de démontrer quelle était la pensée de Quentin concernant les politiciens. Il voulait bien être optimiste quand il le fallait, pour certaines causes… Ok, pas toujours en fait, mais un minimum. Cependant, concernant les hommes politiques, ce n’était pas demain la veille qu’il allait voir rose dans leur direction. Certes, il reconnaissait leur aptitude à parler, convaincre, insinuer des choses tout en déclarant leur exact opposé, leur sens de la rhétorique n’était – pour la plupart – pas remettre en question. Mais le reste… si l’âme existait vraiment, Quentin serait certain que celle de la plupart des politiciens était corrompue, voir noire. De ce point de vue là, on avait pas vraiment envie qu’un mutant se retrouve dans un tel milieu, chose qui, pour ce qu’on savez, était peut-être déjà le cas.

    – Pas nécessairement, mais je pense que cela aiderait pas mal à changer l’opinion des moins tolérants. Une sorte d’effet Obama sur les mutants ne serait pas une mauvaise chose à mon sens. Par contre, si on prend cet exemple, on va devoir attendre encore longtemps avant de voir une telle chose arriver.

    L’idée avait ses attraits et ses points négatifs, et il était certainement bien trop tôt pour envisager une telle chose. Toujours était-il que le problème resterait le même, mutant ou humain ; à savoir trouver l’individu le moins malhonnête possible. Et parti sur un tel critère, comment ne pas rester défaitiste ?

    En parlant de défaitisme, lorsqu’il était adolescent, Quentin s’était souvent retrouvé confronté à un combat qui était perdu d’avance : placer un livre entre les mains de Siobhan et forcer cette dernière à garder les yeux dessus pour pouvoir le lire. Pour cela, le télépathe avait eut recours à des stratagèmes aussi variés que fantaisistes mais s’était toujours retrouvé vaincu par l’hyperactivité de l’Irlandaise. Maintenant que celle-ci lui avoua qu’elle s’était montrée capable de lire sept livres entiers (et relativement volumineux), Quentin se dit avec philosophie que c’était encore là les effets du temps et qu’il n’aurait rien pu y faire. On peut marchander avec un arbre, il poussera moins en une nuit qu’en dix ans. Et peut-être que l’hypnotiseuse était d’un calibre similaire. Si tel était le cas, Quentin pouvait rester confiant concernant les grands classiques littéraires qu’il avait tant bien que mal essayé de placer entre les mains de sa petite amie.

    – Ben voilà, j’ai apprit à boire avec les soldats russes et toi tu as réussi à finir sept livres sans trop de difficultés. Je pense que nous sommes sur la bonne voie.

    Ouais enfin il ne voulait pas non plus sombrer dans l’alcoolisme ou même ressentir le besoin compulsif de déclencher une bagarre à chaque fois qu’un insigne de bar ou de pub lui ferait de l’œil. Mais bon, si cela permettait à Siobhan de découvrir le monde merveilleux des livres et des auteurs, Quentin serait prêt à faire un effort et à retrousser les manches, pour la bonne cause, bien sûr.

    Toujours sur le sujet d’une bonne cause, Siobhan fit remarquer qu’en dépit de la plupart de leurs informations, certains journalistes étaient potentiellement soumis à des pressions externes quant à la partialité de leurs écrits et reportages. C’était bien sûr une possibilité, comme le disait si bien le Professeur, tous les oiseaux ne sont pas noirs. C’était sûrement vrai chez les journalistes, les policiers, et peut-être même les politiciens, mais ces oiseaux là n’étaient pas les plus menaçants, sinon le résultat serait tout autre. Les malheurs de la sélection naturelle…

    – Bien sûr, pourtant avec des médias comme internet, on pourrait s’attendre à voir ou à entendre plus de choses en faveur des mutants. Ou même juste pour dire qu’on est pas tous des bombes prêtes à exploser. Mais là encore, je pense que nous ne savons pas tout… Sans être trop parano…

    Peut-être avait-il vu trop de films ou lu trop de livres, mais Quentin ne doutait pas de la toute puissance du Gouvernement américain et de sa capacité à cacher certaines informations ou à étouffer des évènements qui ne leur plaisaient pas. En fait, l’Etat avait sûrement une espèce de télécommande miracle qui leur permettait de diffuser tel ou tel programme. Mais Quentin préféra ne pas déployer toutes ses hypothèses sur le sujet, il ne voulait pas que sa collègue ne vienne à croire qu’il soit atteint de paranoïa ce qui, en toute honnêteté, était certainement le cas pour la plupart des personnes présentes dans l’institut, enseignants inclus.

    Et pour ne pas quitter l’allée des idées sombres, allons jeter un œil en Russie. Un cas sur lequelle Siobhan fit une remarque intéressante et potentiellement sarcastique. Dans le doute, Quentin préférait être clair avec ce que lui pensait de la situation nommée. Et bon… sans se vanter, il en savait un morceau. Le gouvernement russe n’en savait rien, mais Quentin était conscient de beaucoup plus de choses que ce dont un Américain lambda devrait l’être. Et encore, c’était sans vraiment creuser ce sujet. Le jeune homme avait eut des frissons rien qu’en imaginant ce qu’il aurait pu découvrir si ses investigations s’étaient dirigées vers la politique mutante.

    – Je ne crois pas que cela fasse partie des considérations prises par le Gouvernement russe.

    Amis du blues, bonsoir ! Y’avait bien mieux comme sujet de conversation, bien plus intéressant, moins négatif et tout aussi réalistes. Comme les relations entre Siobhan et les hommes, un thème qui intéressait notre télépathe bien plus que ce qu’il montrait. Pour commencer, son amie émit ce qui semblait être une constatation masquée sous forme de question. N’étant pas sûr qu’il avait à répondre, Quentin se contenta de hocher silencieusement la tête en affirmation et avec un air déterminé sur le visage. Oui l’objectivité était importante pour ce genre d’introspection, assurément. Facile ? pas vraiment… certes. Mais ils savaient tous deux que pour profiter de la vie et en souffrir un minimum, prendre le chemin de la facilité était presque jamais la bonne chose à faire. Et « bonne » pas nécessairement dans le sens moral du terme. Cependant, la jeune Irlandaise décida que ce n’était pas si important que cela et qu’il y avait des affaires bien plus urgentes à gérer d’abord. Le professeur de littérature ne put alors s’empêcher de regarder sa collègue droit dans les yeux avec une expression inquiète et peut-être même tendre dans le regard.

    – Si tu le dis… mais tu as le droit de penser à toi de temps en temps.

    A quoi bon se battre pour une bonne cause si au final on se retrouvait seul et malheureux ? Non Siobhan devait penser à elle, c’était évident, le dire était inutile en fait. Sauf que du coup, cela montra bien clairement qu’il était inquiet pour elle et que le bonheur de la jeune femme lui paraissait être d’une extrême importance. Mais c’était tout à fait justifiable rien qu’à la façon dont la mutante avait affirmé le contraire. N’importe qui d’autre serait inquiet à la place de Quentin, non ? A moins qu’un quelconque changement drastique ne soit tombé sur l’institut. Pourtant, d’après Siobhan, un tel changement serait le bienvenue, du moins dans la mentalité. Quentin écouta ce discours en silence et ne reprit pas la parole pendant une dizaine de secondes, histoire de bien digérer ces paroles et d’être sûr de les avoir comprises comme il fallait.

    – Ok… Mais je pense tout de meme que ça, les jeunes en ont déjà conscience. Je veux dire… ça a peut-être change depuis toutes ces années, mais une grande partie des ados viennent ici parce qu’ils ont connu ce genre de discrimination. Donc je ne pense pas qu’ils oublient jamais qu’il faut se méfier de la « société extérieure » et que l’institut est comme un cocon. Ce que tu dis me laisse donc penser que ce n’est plus le cas et que les étudiants de l’institut ne viennent plus pour ces raisons. Comment se fait-il que nous ayons encore des étudiants alors ? Pourquoi viennent-ils ici ?

    Si la réponse était: pour apprendre à contrôler leurs pouvoirs, alors une autre question se poserait. Comment les professeurs / X-men avaient continué leurs enseignements jusque-là pour en arriver au problème énoncé par l’Irlandaise. Car enfin… certes, ça commençait à dater, mais dans les souvenirs du mutant, il ne s’était pas passé une seule journée ici sans que le Professeur ne les sermonne sur son idéal et sur ce qu’il convenait de faire pour pouvoir s’intégrer dans le « monde des humains » ou mieux : pour pouvoir vivre en harmonie avec eux et créer une nouvelle société basée sur cette fusion des espèces. Si les enseignants de l’institut avaient perdu cette voie, on était en droit de se demander ce qu’il s’était passé ici. Peut-être était-ce là un effet de la mort du Professeur, mais si c’était le cas, le moment de se bouger commençait à devenir urgent.

    Enfin, il y avait heureusement des sujets de conversation plus légers comme celui sur les capacités de Siobhan à mettre l’ambiance adéquate dans une taverne. Elle invita d’ailleurs Quentin à la joindre pour qu’il puisse constater l’évolution de cette extraordinaire faculté. Et aussi afin de tester les réflexes du jeune homme, car il avait échoué à l’épreuve du Muffin volant. Loin de se sentir insulté, Quentin répondit avec le sérieux qui lui était propre (quoique, Scott lui avait peut-être emprunté, ou inversement) :

    – Ma foi si tu m’invites, je ne trouverais aucune raison pour ne pas assister à cela. En revanche je suis à peu près sûr que notre match de rugby te prouvera l’exactitude de mes réflexes.

    En fait il n’avait pas plus envie que ça de voir l’Irlandaise dans ce genre de milieu. Ses souvenirs lui en disaient assez sur cette activité qui lui était propre, et si en effet elle s’était « améliorée » dans ce registre, le télépathe était à peu près sûr de ne pas vouloir être témoin d’une telle scène. Mais il ne pouvait pas dire cela car, mine de rien, il avait sa fierté de mâle viril qui n’a pas froid aux yeux.

    Dans cette continuité, il n’avait pas peur des défis d’alcooliques auxquels sa collègue semblait penser, il les relèverait s’il le fallait. Mais encore une fois, s’il avait son mot à dire, il préfèrerait en rester au match de rugby. L’alcool et la télépathie ne faisant pas bon ménage, il avait acquis une réputation de « fragile » dans sa caserne. Point positif : il avait gagné en résistance mentale. C’était toujours ça de pris même si le Professeur aurait doublement froncé les sourcils devant les spectacles pathétiques qu’il avait offert aux soldats Russes lors de ses premières VRAIES rencontre avec miss vodka. Aussi il rit de bon cœur en entendant la façon dont Siobhan percevait les Russes avant de répondre à sa proposition qui – quoi qu’on en dise – reste relativement alcoolique.

    – Classe je ne suis pas sûr, mais sociologiquement intéressant, je n’en doute pas.

    Il pouvait parler lui avec ses origines des moins communes. A ce niveau, si Siobhan se montra étonnement silencieuse et attentive, sa réaction fut des plus Siobhanesques. Elle tira même un sourire du visage sérieux de Quentin qui repensait plutôt à la tête qu’il avait fait à chacune de ses révélations faite en live. Y avait pas plus différent, même si dans le fond, c’était à peu près la même chose : le choc à l’état pur. Quoique, dans son cas, l’émotion avait eut sa part.

    – Ouais… je pense avoir de quoi écrire une autobiographie, je vois déjà le titre : « Les origines de l’enfant cerveau ».

    déclara-t-il avec humour mais non sans conserver un brin d’émotion dans sa voix et sont ton. Après tout, certaines des révélations citées étaient plutôt récentes. Même si, comparé à la nouvelle de la mort de Charles Xavier, tout cela n’était rien.

    Son amie n’ajouta rien pendant un moment et demeura incroyablement silencieuse. Jusqu’à ce que, sans crier gare, elle n’enroule ses bras autours de lui pour l’étreindre amicalement. Le télépathe reçut ce câlin avec toute la contenance dont il était capable compte tenu de son état émotionnel à fleur de peau. Bon sang, il avait l’impression d’être une petite adolescente et il n’aimait pas trop cela ! S’en suivit un rapport oral plus explicit sur les réactions de l’Irlandaises à ce sujet. Certes, cela ressemblait plus à un parcours initiatique qu’à une simple enquête pour découvrir ses racines. Il en avait conscience, et c’était d’ailleurs ce qui l’aidait à rester à l’institut sans trop baisser les yeux. Même si ce n’était pas pour cela qu’il était parti à la base, Quentin sentait bien que c’était ce dont il avait besoin et donc, il assumait pleinement ses actions et ses choix, et il n’allait pas les regretter une seule seconde. Ce qui, paradoxalement, ne l’empêchera pas d’être désolé pour la peine qu’il a dû causer avec son départ. Le reste des paroles de son amie resta perdu au milieu des remous d’émotions qui secouaient le cœur de Quentin. Il n’en garda que l’optimisme et la joie qui en ressortait ; elle n’était pas en colère contre lui et ne lui en voulait pas. C’était le plus important. L’envie de maintenir le contact physique était bien là, mais il y résista et préféra couper le contact non sans regret. Les yeux brillants, un large sourire qui n’était pas sans rappeler l’adolescent qu’il fut et une aura de bonheur sur le visage, Quentin répondit simplement :

    – Oui… On va enfin pouvoir changer le monde comme on l’avait prévu…

    Référence humouristique directe à tous ses projets fous que les adolescents (amoureux) faisaient quant à leur avenir. Phénomène qui n’avait pas épargné les deux mutants.


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Siobhan McGillicuddy

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Splotch ! [PV Quentin] Vide
MessageSujet: Re: Splotch ! [PV Quentin]   Splotch ! [PV Quentin] EmptyVen 23 Mar - 10:48

Siobhan n’était sans doute pas la personne la mieux placée pour offrir une description optimiste et fantasmée du monde politique. En fait, si on considérait son métier et le fait qu’elle-même était amenée à travestir les faits avec moult effets de manches, elle était sans doute la pire personne que Quentin pouvait interroger à ce sujet. « Les hommes politiques, c’est tous des pourris ». Voilà ce que la population était encline à penser de ses dirigeants depuis quasiment la nuit des temps, un peu comme si le fait d’être au pouvoir rendait automatiquement chaque individu pourri jusqu’à la moelle…

Siobhan avait essayé de s’intéresser à ce phénomène dans son coin, se demandant comment des citoyens pouvaient voter de bon cœur pour une personne qui leur cachait des choses ou ne disait que ce qui produisait sa remontée dans les sondages. La réponse n’était pas vraiment simple, mais le fait d’être chargée de communication lui permettait d’appréhender en partie le phénomène, à défaut d’être télépathe ou psychologue pour aller voir dans la tête des politiciens. Chaque information était soigneusement choisie, analysée avec un certain parti-pris, et traitée par l’homme politique chaque fois qu’une caméra passait à portée. Bien sûr, il se contentait de retransmettre ce qu’un autre avait sans doute écrit pour lui – c’était presque devenu monnaie courante, hélas – et avec les sous-entendus ou les approximations que cela impliquait ensuite. Futur président, sénateur ou simple gratte-papier rattaché à un département précis, chacun avait ses raisons de procéder ainsi, et la tendance voulait que chacun s’efforce de réagir de plus en plus à chaud sur les évènements de l’actualité, s’assurant ainsi un risque plus important de dire des conneries aussi grosse que lui...

Alors au final, comment trouver un candidat qui soit honnête dans ce marasme de types incapables de s’exprimer en public en utilisant leurs propres mots ? C’était dur, et Siobhan l’avait fait remarquer sans vraiment mettre les formes, précisant que pour elle, certaines qualités ne pouvaient que faire défaut aux politiciens compte tenu de leur manière d’agir pour toujours se mettre en lumière. Quant à placer un mutant à la tête du pays ou en faire entrer au Sénat, Siobhan était quelque peu sceptique. Quentin également, même s’il estimait que cela pourrait être une bonne chose pour faire évoluer la manière dont les gens voient les mutants… Siobhan acquiesça, plus défaitiste que la moyenne sur ce sujet-là simplement parce que même avec des mutants occupant de hautes fonction, ça ne changeait pas réellement le problème. Il n’y avait qu’à voir Hank McCoy, qui se démenait chaque jour pour qu’une coexistence soit possible… Non, il y avait vraiment de quoi se décourager.

Pour détendre un peu l’atmosphère, Siobhan avait brièvement évoqué 7 interminables livres qui pourtant avaient retenu son attention alors que quelques années plus tôt, Quentin avait pratiquement tout essayé pour l’inciter à lire… Mais malheureusement, cette activité n’avait rencontré que peu de succès auprès de l’hyperactive irlandaise, notamment à cause d’une immense difficulté à rester tranquille 5 minutes. La seule chose qui aurait peut-être pu fonctionner aurait été de l’attacher… mais il aurait fallu pouvoir encaisser la vengeance de Siobhan après l’avoir libérée de ses entraves. Oui donc en fait, Quentin avait essayé vraiment tout ce qui était envisageable sans risquer de se faire casser quelque chose par la suite. Siobhan pouvait être un vrai garçon manqué quand elle s’y mettait…

Le mutant conclut avec amusement qu’il avait appris à boire avec des russes, et qu’elle avait appris à rester face à un livre sans avoir envie de le déchiqueter, ce qui les plaçait tous les deux sur la bonne voie. Siobhan esquissa un sourire amusé, se demandant quelle pouvait être la bonne voie correspondant au fait de boire, mais elle utiliser cette information avec humour :

C’est le moment où je te dis que je n’ai lu que le premier et que j’ai acheté les suivants en version audio, lus par un acteur bien de chez moi à la voix de velours… - Le rose lui monta aux joues très brièvement. – Mais si on appelle ça des audiobooks, on peut quand même considéré que je les ai lus ! – Son sourire s’étira ensuite, annonçant une nouvelle sottise. – Rappelle-moi de t’apprendre à boire comme un irlandais, parce que boire avec des russes c’est un peu comme préférer la version audio d’un livre… C’est un peu tricher avec l’apprentissage…

Siobhan n’en démordrait pas : les irlandais étaient ceux qui se prenaient les meilleures cuites. Tous les autres pouvaient aller gentiment se rhabiller et récupérer leurs toques en fourrure au vestiaire !
Il fut ensuite question de la matière dont les médias traitaient le problème mutant, avec ou sans influence pour les inciter à traiter un sujet d’une manière précise. Bien vite, Quentin évoqua internet et la possibilité de pouvoir diffuser plus largement son opinion, notamment celles qui étaient favorables aux mutants. Siobhan acquiesça tout en restant silencieuse, laissant son interlocuteur poursuivre sur le fait que tous n’étaient pas nécessairement aussi dangereux que des bombes, avant de finalement conclure que même sans être parano, ils ne savaient pas tout. La jeune femme prit quelques secondes pour réfléchir de manière à organiser un minimum sa pensée parce que si elle se lançait tout de suite, la probabilité pour que Quentin la suive sans avoir à entrer dans sa tête tournerait sans doute fortement autour de zéro.

Je suis sûre que les mutants doivent avoir une voix pour porter leurs aspirations et relayer des messages positifs… Je ne suis juste pas convaincue de regarder au bon endroit, internet est très vaste après tout ! – Siobhan marqua une courte pause avant de poursuivre. – Tu pensais à une éventuelle censure, c’est ça ? Il y a un type un peu fou qui nous innonde de lettres au bureau pour nous faire part de ses théories les plus folles, comme notamment le fait que le premier mutant était en fait l’enfant d’un alien et d’une humaine, et qu’il s’est ensuite multiplié en transmettant ses gènes… - D’un mouvement de main, elle balaya cette théorie. – Pas vraiment le genre de choses qui tendent à rassurer les gens. Des mutants descendants d’aliens… non mais tu imagines ?

Siobhan, elle, imaginait très bien la chose. Ce qu’elle n’imaginait pas en revanche, c’était la diversité de pouvoirs des descendants de l’alien originel : est-ce que cela voulait dire que cet alien avait tous ces pouvoirs en même temps ? Sous le coup de la concentration, le front de Siobhan s’était légèrement plissé, et elle se rendit compte d’elle-même qu’elle était en train de partir en sucette mentalement. Quentin confirma ensuite que le gouvernement russe ne faisait pas vraiment de cas par cas au moment de donner du travail aux mutants, et dans le fond Siobhan s’en était un peu doutée… Sans tomber dans les clichés les plus évidents, on ne pouvait tout de même pas dire que les russes étaient connus pour la douceur et la tolérance de leurs dirigeants. Et ça se manifestait également dans la manière dont ils géraient leur « problème » mutant, bien entendu…

Un sujet assez délicat arriva finalement sur le tapis, encore une fois à cause de Siobhan, et Quentin hocha la tête pour confirmer ce dont l’irlandaise se doutait déjà : pour résoudre son problème avec les hommes, il ne fallait pas qu’elle se limite à lister leurs torts, mais il fallait également qu’elle se montre objective concernant les siens… Une idée qui était clairement loin de l’emballer, si bien qu’elle tenta elle-même de se persuader du fait que les relations amoureuses n’étaient peut-être pas la chose la plus importante à gérer dans la situation actuelle. Quentin confirma à demi-mots sans avoir l’air de réellement y croire, et ajouta qu’elle devait également penser à elle de temps à autre. Siobhan éluda la question en un sourire, visiblement pas prête à l’évoquer ce soir ou pour les 10 prochaines années à venir…

Le sujet suivant la mit moins mal à l’aise puisqu’il concernait les grandes lignes de l’enseignement des Xmen, et avec ça elle se sentait nettement plus à l’aise ! Quentin affirma que tous avaient sans doute déjà conscience de ce que Siobhan considérait comme manquant dans leur éducation, et l’irlandaise se contenta d’une mine peu convaincue tout en le laissant poursuivre. Des questions glissantes ne tardèrent pas à suivre, et Siobhan fit de son mieux pour y répondre en fonction de ce qu’elle savait :

Ils continuent de venir ici à cause des discriminations, ça ça n’a pas changé. Mais repartir pour intégrer un monde où les discriminations demeurent, c’est là que ça coince… - Elle marqua une pause avant de poursuivre, l’air plus grave encore. – Nous n’avons plus tant d’élèves que ça, en fait… L’Institut ne semble plus aussi sûr qu’avant depuis l’assaut de Stryker, alors certains préfèrent tenter leur chance seuls…

Le sujet était suffisamment difficile pour réussir à plomber le moral chaque fois qu’il était évoqué, et si Siobhan était à chaque fois persuadée d’avoir trouvé le moyen d’inverser la tendance, les résultats escomptés ne venaient jamais…
C’est donc pour poursuivre sur une note un peu moins dépressive que Siobhan avait promis d’emmener Quentin dans un pub pour refaire son éducation à l’alcool et lui montrer dans la foulée ce que faire la fête voulait dire. Le mutant précisa avec un sérieux déconcertant que sa performance au rugby rassurerait Siobhan sur ce point, et la jeune femme afficha un sourire immense incapable de dissimuler les scénarios divers qu’elle avait en tête pour tester les réflexes de Quentin… Le mutant qualifia la proposition de cuite bien de chez elle formulée par Siobhan de « sociologiquement intéressante », et la jeune femme ne pu s’empêcher de rire :

Ca tu vois, c’est typiquement le genre de trucs qui pourrait déclencher une bagarre après quelques bières. « Sociologiquement intéressant », c’est 8 syllabes de trop pour une personne alcoolisée, et quand une expression reste incomprise, on lui attribue facilement la valeur d’une insulte en deux syllabes… - Siobhan haussa les épaules. – Ouais, j’ai perfectionné mes aptitudes à faire et défaire les conversations, même avec 4 pintes dans le nez !

Ce qu’il fallait surtout se demander, c’était l’effet que pouvait avoir l’alcool sur le peu de contrôle de son hyperactivité que pouvait avoir développé Siobhan ces 10 dernières années. Mais Quentin aurait tout le loisir de découvrir cela ; la seule chose certaine était qu’il prendrait probablement peur s’il était encore suffisamment sobre pour…

Concernant ses origines, Quentin précisa avec humour qu’il avait maintenant suffisamment de matériel pour écrire une autobiographie, ce qui ne manqua pas d’amuser l’irlandaise. Siobhan avait de son côté jugé préférable de se taire pour éviter de dire encore des âneries plus grosses qu’elle – ce qui était chose facile, elle était très inventive dans ce domaine – et s’était limitée à cette étreinte qui surprit sans doute Quentin autant qu’elle le chamboula. Enfin plus exactement, Siobhan décela très bien sa surprise, mais passa à côté du chamboulement émotionnel parce qu’elle n’était ni télépathe, ni empathe, et aussi parce que 10 ans la séparaient de l’adolescent facilement impressionnable par sa forte personnalité pour lequel elle avait eu le béguin…

Lorsque Quentin choisit de s’écarter d’elle, Siobhan eût l’impression de voir en lui son propre reflet au sourire large et aux yeux légèrement humides. Elle avait souvent fantasmé son retour à l’Institut et toutes les choses qu’elle pensait avoir le cran de réaliser, comme notamment le fait de lui sauter dessus ( 21 ans) ou de lui sauter dessus (toutes les autres années qui ont suivi, en gros), mais jamais elle ne se serait crue capable d’un calin qui ne s’accompagnerait pas de larmes. Passant une main sous son œil droit, Siobhan chassa une larme qui menaçait de couler, sauvant ainsi temporairement la face. Quentin évoqua le monde qu’ils allaient pouvoir changer, faisant remonter un tas de souvenirs à la surface… C’était plus clair que jamais, il lui avait réellement manqué.
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Quentin Quire

Quentin Quire
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MessageSujet: Re: Splotch ! [PV Quentin]   Splotch ! [PV Quentin] EmptyMer 18 Avr - 22:12

[désolé pour le retard, j’ai l’impression que l’Ecosse me pompe toute mon inspiration, à moins que ce soit le cidre…]

    Quentin quitta de bonne grâce la sphère politique pour plonger dans un bain de souvenirs généré à l’évocation consécutive des mots « livres » et « Siobhan ». Une association qui avait relevé de véritable défi à l’époque. Barbotant au milieu de ces images et séquences passées, il fut brutalement remis sur terre lorsque l’Irlandaise lui révéla ne pas avoir vraiment lu les livres qu’elle proclamait avoir appréciés. Là, le visage du télépathe se fit grave et choqué, avec tant d’exagération que s’en était presque comique (mais pas pour lui). Sur ce, son ancienne camarade fit un parallèle entre sa lecture à elle et ses beuveries à lui. Même si on pouvait s’interroger sur la validité d’un tel rapprochement, elle marquait un point. Mais cela n’empêcha pas le jeune homme d’ajouter son grain de sel… avec un air faussement mesquin sur le visage :

    – Je suppose que cela peut se faire… si en échange, tu consens à lire du Charles Dickens avec tes yeux d’Irlandaise.

    Oui, d’une certainement manière, on pouvait dire que, pour Quentin, Dickens était à la littérature ce que la bière irlandaise est au véritable buveur dans l’esprit de Siobhan. Aussi, il n’y avait pas de raison qu’elle se permette de lui donner des leçons de beuverie gratuitement. Même si, en toute honnêteté, Quentin en souffrirait bien moins qu’elle, confrontée à un seul livre. Quoique… si la beuverie venait à se transformer en cuite, sa télépathie risquait de lui faire payer très très cher. Siobhan avait l’avantage d’avoir un pouvoir qui ne l’empêchait pas (du moins potentiellement) de s’adonner à de la lecture intensive.

    Passant d’un bassin à un autre, ils atterrirent dans les profondeurs des médias et de leur rôle dans la façon dont les mutants étaient perçus. Quentin se montra optimiste en offrant à l’internet des possibilités plus réjouissantes que celles proposées par les stations radios, les shows télévisés, ou même la presse. Siobhan, elle, préféra mettre en avant l’expérience qu’elle avait acquise à son travail et qui ne lui avait pas encore permit de trouver quelque chose en faveur des mutants sur le net. Bizarre, pourtant on trouvait de tout là, même des gens qui pensent que les mutants seraient des anges envoyés par Dieu pour sauver le monde de crises diverses et imminentes. Mais bon, la théorie opposée était aussi bien présente dans ce petit monde virtuel, plus dans les églises, en fait, mais bon… Un autre de ses arguments – bizarrement associé à la censure, mais bon, c’est Siobhan, alors on cherche plus à savoir comment elle peut arriver à faire le rapprochement entre une plume de pigeon et le poker - concerna un homme qui leur avait formulé une théorie… intéressante pour justifier l’origine des mutants. Amusé par cette idée bizarre impliquant un alien, Quentin fit mine de prendre cela au sérieux.

    – Voilà qui chamboulerait toutes les théories du Professeur… Et qui nous forcerait également à changer de nom car Mutation perdrait un peu son sens… sauf si on conçoit qu’un hybride entre un humain et un alien puisse entrer dans la définition d’une mutation… Oui en fait ça a beaucoup de sens !

    Bien sûr, Quentin ne garda que les aspects les plus amusants (selon lui) de cette théorie farfelue. Mais même si cela s’avérait être la vérité (dans un monde où certaines personnes peuvent voir l’avenir, il ne faut jurer de rien) cela n’était pas très effrayant… ou plutôt, pas pour lui. Pour la plupart, le facteur alien ne ferait que rajouter de l’inconnue dans l’équation et s’il y avait une chose que les X-men savaient, c’était que les gens ont peur de ce qu’ils ne connaissent pas et ne comprennent pas. Au final, rester sur Terre n’était pas une si mauvaise idée.

    D’ailleurs, les deux mutants firent une halte en Russie, le temps de parler du gouvernement et de sa politique concernant les mutants. Simple comparaison de deux situations assez différentes, il serait au passage, sans doute intéressant de voir quelle était la situation dans d’autres pays, les plus pauvres notamment. Mais ce sujet ne serait pas abordé aujourd’hui par ces deux X-men, surtout étant donné que l’un des deux ne voulait qu’une chose : reconstruire ses racines à l’institut. Donc mettre son nez dans le reste du monde serait assez contre productif.

    Après ce court séjour à l’étranger, les deux mutants se retrouvèrent dans un terrain connu (en tout cas, il l’était autrefois pour Quentin) : le cœur de Siobhan. Mais une fois encore, ce ne fut qu’une simple escale, non par manque d’information cette fois – sauf de la part du télépathe, bien sûr – mais plutôt par manque d’engouement de la part de l’Irlandaise. Chose que le nouveau professeur de littérature comprenait très bien, lui-même n’aimerait pas forcément aller sur ce terrain aussi tôt avec elle. Mais bon, cela voulait aussi dire qu’il n’en saura pas plus sur la situation sentimentale de la demoiselle. Il lui faudra donc trouver un autre chemin pour y parvenir… Ororo, peut-être… ?

    Paradoxalement, leur prochain arrêt fut l’institut Xavier, avec en panorama les difficultés que l’établissement rencontrait dans la relation établie entre les élèves et le reste du monde. Encore une fois, Quentin se montra relativement enthousiaste tandis que Siobhan faisait de son mieux pour ne pas paraître trop pessimiste, mais le jeune homme reconnaissait certaines mimiques du visage de son ancienne petite amie, aussi, il devina que la couleur d’humeur qui dominait pour le moment chez les X-men n’était pas le rose. Mais il ne dit rien, conscient qu’il s’en rendra rapidement compte par lui-même dans les semaines à venir. Pour l’instant, donc, il se contenta de recevoir les informations filtrées par son amie. Il les encaissa plutôt bien, même si quelque chose commençait à remuer dans son cerveau : cette fameuse attaque militaire. Stryker… un nom qui commençait à revenir dans les conversations qu’il avait avec ces camarades. La curiosité du télépathe se permit finalement une question :

    – Qu’est-ce qu’il s’est passé pendant cette attaque, exactement ?

    On ne pouvait pas lui en vouloir de s’interroger là dessus. Ok, il savait (enfin, d’après ce qu’on lui avait dit et ce qu’il en avait déduit) que cela n’avait pas eut d’impact direct comme la mort d’un X-man ou même d’un élève, mais il semblerait que les conséquences indirectes soient assez importantes pour être encore senties aujourd’hui, or, d’après la chronologie qu’il avait commencé à tracer dans son esprit, l’attaque commençait à dater quelques peu. En plus, même si Ororo lui en avait touché deux mots, il n’avait pas entendu le point de vue de Siobhan et son implication dans ces évènements. Et il n’y a pas besoin de préciser que toutes ses informations intéressaient fort notre ancien militaire.

    Comme pour établir un équilibre dans cette conversation, le nouveau sujet abordé fut positif, ou en tout cas, joyeux et amusant à aborder: le pub, et les activités qui en découlent avec une personne comme Siobhan dans les parages. Le deal fut établi, la jeune femme allait l’amener avec elle pour qu’il puisse assister au spectacle et voir de ses yeux l’évolution (mais ce n’était pas sûr qu’un tel terme puisse être employé en l’occurrence… affaire à suivre). Il ne restait plus qu’à aller sur place… pas tout de suite bien sûr parce qu’il avait beaucoup de choses à faire. Personne n’a dit que le métier d’enseignant était une chose simple qui n’impliquait aucune organisation, sans compter sur le stress personnel. Et puis, il n’était pas certain de ressortir d’une telle expérience en un seul morceau, alors il préférait attendre un peu, au moins de s’être affirmé en professeur ici. Ce serait du plus mauvais effet d’arriver la semaine prochaine – première semaine de cours – avec un œil au beurre noir (et encore, c’était la moindre des séquelles possibles). De ce fait, par mesure de prudence, il jugea bon de ne rien ajouter, par crainte de pousser l’enthousiasme de Siobhan à vouloir le traîner dans un pub ce soir même. Il se contenta donc d’hocher la tête à la négative avec un air exaspéré, qui aurait pu paraître carrément condescendant s’il n’avait pas été accompagné d’un sourire amusé.

    La suite fut plus personnelle, et Quentin n’aimait pas trop le fait d’être celui qui parlait le plus et qui était au centre du sujet, mais bon, c’était inévitable avec des retrouvailles, et même dans des conversations, de manière plus générale. Il s’attendait également à ce qu’elle prenne mal tout ce qu’il lui apprit sur ses origines et sur ses choix personnels. Après tout, il était parti en quête de ses racines et là, il ne revenait qu’avec la moitié d’entre elles ainsi qu’avec la décision de s’arrêter là parce que maintenant, la pensée du moment est : c’est ici chez moi. Avec certaines filles, il y aurait peut-être eu des réactions du genre : « Mais t’es complètement stupide ! T’aurais pas pu réfléchir à cela plutôt ! Si t’avais eu un semblant de cervelle à l’époque, tu serais venu à cette conclusion dès lors ! ». Seulement voilà, Siobhan McGillicuddy n’était pas n’importe quelle fille, n’est-ce pas ? Cette pensée le frappa avec encore plus d’impact lorsqu’ils s’étreignirent. Une fois libéré, Quentin ne passa pas à côté du mouvement qu’elle eu au visage, signe d’émotion évident. Cependant, en bon gentleman, il ne dit rien. Ce qui ne l’empêchait pas de penser : « pareil pour moi ». Mais le problème avec ce genre de contact, c’était la suite. Le regard de Quentin alterna entre le yeux de Siobhan et le sol, le tout avec les mains maladroitement placées dans les poches de son pantalon et un sourire un peu gêné qui s’accompagna d’un rire nerveux auquel il aurait juré avoir entendu une réponse simultanée de la part de la jeune enseignante. Se sentant des plus ridicules, il se força à dire quelque chose. Bien sûr, ces paroles ne firent pas remonter la faible estime qu’il avait de lui-même en cet instant.

    – Bon et bien… je… je crois qu’il est tard et que…

    Pitié, faites qu’elle enchaîne direct avec quelque chose, ou quelqu’un, n’importe qui !.


[Woilà, j’espère que ça te plait, si j’ai prit des libertés qui te conviennent pas, n’hésite pas à me le dire, j’éditerais en conséquence !]
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Siobhan McGillicuddy

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MessageSujet: Re: Splotch ! [PV Quentin]   Splotch ! [PV Quentin] EmptySam 28 Avr - 21:48

(le cidre c’est bon, pourtant ! ^^ Sinon ne t’en fais pas, le but n’est pas de se précipiter pour répondre, je préfère largement attendre et avoir une réponse de qualité. Donc pas de problème pour moi, surtout que ton post était très bien !)

Lorsque Siobhan avait avoué ne pas avoir réellement lu les sept tomes d’Harry Potter, le visage de Quentin avait perdu son air taquin pour laisser place à un air choqué qui, bien que parfaitement exagéré, avait quelque chose d’incroyablement déstabilisant pour la jeune femme… Siobhan se sentit presque rétrécir tout en sachant que Quentin exagérait la chose sciemment, mais elle ne pouvait pas faire autrement que de se sentir légèrement coupable. Avant qu’elle n’envisage de commencer à baisser les yeux, Quentin reprit la parole pour accepter sa proposition de lui apprendre à boire convenablement en y mettant une unique condition : lire du Dickens elle-même, donc avec un livre, donc à l’ancienne, quoi. Un ricanement lui échappa avant que Siobhan ne reprenne la parole :

Tu es sûr de bien être le même Quentin qui avait manqué de devenir chauve à force de s’arracher les cheveux à chaque tentative loupée pour me faire lire un chapitre entier sans interruption ? – Son sourire s’étira. – Je veux bien essayer vu que ça a l’air d’être un défi. Par contre de la même manière que je t’accompagnerais pour t’apprendre à boire correctement, tu devras m’accompagner pour lire ce bouquin… Sinon, c’est abusé.

Les vieilles habitudes revenaient vite, et Siobhan était du genre à toujours chèrement négocier les exploits que l’on attendait d’elle : Quentin voulait la faire lire, alors il assisterait à son calvaire et l’observerait également de ses propres yeux. Dernière motivation pour cette négociation et pas des moindres : cela permettrait à Siobhan de passer du temps avec lui. Bon ok, elle devrait se farcir un livre qui ne l’emballait pas du tout, mais elle serait en bonne compagnie… Difficile de se débarrasser de son béguin d’adolescente !

Siobhan avait ensuite mentionné de manière un peu hallucinée un courrier qui avait été réceptionné par son patron et qu’elle avait pu lire concernant un extraterrestre qui serait probablement le père du tout premier mutant… La théorie pouvait être fondée ou non, l’irlandaise n’avait pas vraiment d’opinion sur la question. Pas parce qu’elle s’en moquait royalement, mais parce qu’elle n’avait pas de notions de génétique, ou pas suffisamment pour se permettre de dire que cet homme avait raison de dire ça ou au contraire qu’il nageait dans son propre délire. Siobhan pouvait très souvent parler beaucoup plus vite qu’elle ne réfléchissait, mais il y avait des sujets sur lesquels elle préférait s’abstenir de dire des conneries. Quentin, qui avait sans doute suffisamment de connaissances sur le sujet pour formuler son avis à voix haute conclut que cela bouleverserait les théories du Professeur, et même la dénomination de « mutant » que les médias balançaient à toutes les sauces… Siobhan acquiesça, comprenant bien que si le mutant n’était plus un homme dont les cellules évoluaient mais le descendant d’un être différent biologiquement, l’appellation était incorrecte.

Parce qu’elle n’était pas capable de lire dans les pensées de Quentin, Siobhan ne perçut rien de l’espèce de frustration concernant son manque de détails à propos de sa vie sentimentale, ou de son projet d’aller essayer de pêcher des infos auprès d’Ororo… C’était un stratagème qui porterait ses fruits parce qu’Ororo avait été témoin des difficultés de Siobhan à tourner la page après le départ de Quentin, mais aussi parce qu’elle connaissait les difficultés de l’irlandaise à s’engager tant elle craignait de rester une nouvelle fois sur le carreau. Siobhan de son côté aurait bien aimé en savoir plus, mais à moins d’aller trouver un télépathe plus puissant que Quentin, elle ne pourrait rien apprendre qu’il n’accepterait pas de lui dire lui-même. Autant dire qu’elle allait devoir trouver rapidement le moyen d’en apprendre davantage…

Le sujet suivant fut beaucoup moins glissant, mas peu réjouissant puisqu’il concernait l’attaque de l’Institut par ce grand malade de Stryker… Siobhan hésita un instant avant de répondre, se demandant ce qui n’avait pas été clair dans la phrase « Stryker a attaqué l’Institut avec un commando », puis finit par répondre :

Le commando est arrivé, ils ont capturé un maximum d’élèves… Et de notre côté, on a essayé d’en sauver un maximum et de les mettre en sécurité dans les bois pendant qu’une espèce de psychopathe profitait de la visite du Professeur à Alcatraz pour l’enlever… - Siobhan marqua une pause avant de reprendre, ressentant la nécessité d’apporter des précisions. – Le Professeur était allé rendre visite à Magnéto avec Scott, et c’est à ce moment là qu’il a été enlevé par une pétasse à la solde de Stryker afin de l’utiliser dans une réplique parfaite du Cérébro… Au final, si on a réussi à retrouver le Professeur et les élèves, c’est grâce à Magnéto… - C’était le genre de nouvelle qui méritait que l’on s’interrompe, au moins le temps de laisser son interlocuteur la digérer. – Et c’est également grâce à lui que tous les mutants de la planète n’ont pas été tués télépathiquement…

Quentin ferait rapidement le lien entre la mort simultanée de tous les mutants de la planète et l’utilisation du Cérébro, parce que tous connaissaient les possibilités théoriques de l’appareil autant que la puissante mutation que possédait Charles Xavier.

On a vraiment eu beaucoup de chance, même si tout a failli très mal se finir…

Siobhan continuait d’éprouver des sentiments mitigés à l’égard de Magnéto parce qu’il les avait aidés sans contrepartie, mais avait utilisé la copie de Cerebro à des fins vraiment condamnables… L’irlandaise était complètement dans le brouillard concernant ce mutant puissant, mais capable d’échafauder des plans diaboliques en un claquement de doigts.

Peu après leur étreinte, Siobhan avait réellement eu du mal à continuer d’afficher le sourire et la neutralité de la bonne pote heureuse de voir revenir un ami perdu de vue. Elle voyait revenir son ex petit-ami, celui que chaque cellule de son corps avait aimé au point de l’amener à ne s’engager sérieusement dans aucune relation par la suite, un peu comme si elle était certaine qu’il reviendrait un jour… Alors le fait qu’il ne fasse aucun commentaire sur cette larme discrète qu’elle avait chassée d’un mouvement de main fut grandement apprécié par la jeune femme autant que par son ego. En fait, Quentin semblait même essayer de ne pas trop la fixer et laissait son regard aller de son visage au sol, les mains enfoncées dans ses poches. Siobhan rit nerveusement à peu près au même moment que le mutant, visiblement parce qu’aucun des deux ne se sentait à l’aise dans cette situation… Est-ce que c’était un signe ? Pas le temps de le déterminer, parce que déjà Quentin amorçait avec maladresse une phrase laissant entendre qu’il ne tarderait pas à remonter dans sa chambre. C’était le moment de trouver quelque chose pour le retenir, même n’importe quoi !

Où est ta chambre, au fait ?

Le sourire gêné qu’elle affichait depuis la fin de leur étreinte s’accompagna de quelques rougeurs suffisamment visibles pour qu’elle ajoute autre chose :

Euh… non, oublie ça… - Ses joues avaient à présent l’air sur le point de s’embraser ; avoir la peau très claire était un véritable calvaire dans ce genre de situation. - … que je passe te voir à l’occasion ! – La fin de phrase était encore pire que la phrase de départ, et Siobhan eût clairement envie de se frapper elle-même. – Enfin pas pour ce genre de choses… encore que bon… - Un sourire amusé apparut brièvement pendant que ses neurones loupaient une connexion. – Enfin ça dépend de pas mal de choses… tu vois ?

Siobhan n’était vraiment un cadeau pour personne lorsqu’elle-même se mélangeait les pinceaux. Avec un peu de chance, Quentin ne comprendrait rien…
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Quentin Quire

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MessageSujet: Re: Splotch ! [PV Quentin]   Splotch ! [PV Quentin] EmptyMer 9 Mai - 21:52


    Il s’y était évidemment attendu en lançant son défi. Siobhan marchanda les conditions pour y gagner un peu. Même si ici, sa condition coulait de source même avant qu’elle ne la pose. Déjà à l’époque, il était difficile de faire affaire avec elle, aujourd’hui, ce devait être pire que tout, surtout avec son travail. Heureusement, rien de vital n’était en jeu ici, quoique… pour certains la littérature, c’était la vie. Et sans entrer dans cette catégorie, Quentin pourrait se joindre de plein grès à une telle religion, avec une mention pratiquant au passage. De plus, superviser la lecture de Siobhan serait un double bon entrainement ; d’abord, cela lui permettrait de passer du temps « au calme » avec elle, potentiellement en tête à tête, ce qui mènerait (toujours potentiellement) à des discussions plus personnelles ; deuxio, avec la patience et la tolérance qu’il en gagnera (restons réalistes, on parle d’un électron irlandais pourvu de jambes en bon état de marche, de course même), impossible que ses capacités pédagogiques n’en bénéficient pas. Bref, il n’avait aucune excuse potable à opposer au dangereux pari auquel il était confronté, aussi, il tendit une main professionnelle, prête à être serrée, en direction de son ancienne camarade, le tout bercé d’une annonce aux allures passablement militaires :

    – Condition acceptée !

    Les vieilles habitues ont la vie dure… Même si en l’occurrence, cette habitude là n’était pas si vieille que ça (le temps, plus que tout c’est très relatif) et qu’il venait d’en user de manière consciente en tentative d’humour. Réaction à attendre. Mais Quentin n’éliminait pas la possibilité de recevoir un autre muffin dans la face, ce genre d’appréhension était bien ancré dans son caractère… et ce genre de réaction dans celui de Siobhan. Combinaison potentiellement explosive…

    Après un détour chez les extra terrestres et une dérive aux bords des sentiments de Siobhan, la discussion atterrit en plein raid militaire avec, enfin, un petit résumé sur cette attaque qui était responsable des points d’interrogations les plus stressants qui hantaient l’esprit du nouvel enseignant. Ainsi, en bon public, il écouta avec attention le petit récit. Il fut d’ailleurs moyennement surpris d’entendre que Magneto avait été impliqué, le contraire l’aurait bien étonné. Mais ce qui ne manqua pas de le surprendre en revanche, ce fut l’air proche de la reconnaissance qu’il crut voir sur le visage de son amie à l’évocation du maître du magnétisme. Surtout vers la fin de l’histoire. Le reste, il le savait déjà plus ou moins, mais là, la version des faits de l’Irlandaise apporta une nouvelle crainte dans son cœur de télépathe. Et si l’hypnotiseuse décidait de s’allier à Magneto ? On ne pouvait pas renier tout ce que cet être avait fait pour les mutants (encore que...) mais il ne fallait pas oublier qu’il s’agit avant tout d’un terroriste qui n’a aucune considération pour la vie humaine. Alarmé, il n’en oublia pas moins de réfléchir un minimum avant d’ouvrir la bouche. Car il n’oubliait pas le fait qu’il avait des années d’absence, rien que ça (combiné à une certaine culpabilité) l’empêcha de mettre son nez n’importe où. Mais rien ne l’empêchait de renifler un peu pour tenter de voir ce qu’il en était.

    – Oui, dommage tout de même que ce soit à cause de lui – en grande partie – que les humains nous voient comme des terroristes en puissance parce qu’il a essayé de les exterminé à plusieurs reprises… désolé, j’ai perdu le compte exact.

    Un peu trop engagé au début, Quentin finit par réaliser, en plein milieu, qu’il se montrait un peu trop vindicatif sur ce temps de parole. C’était plus pour cela qu’il s’excusa en fin de phrase, et aussi à cause du fait qu’il n’avait pas été là pour juger. Mais en somme, le ton utilisé à la fin était bien différent de celui emprunté au début, légèrement radical. Car il avait beau avoir gardé les enseignements de Xavier « tous les oiseaux ne sont pas noirs », ce qui compte au final, pour Quentin, ce sont les actes. Les actions que l’ont choisit nous définissent, et promouvoir l’extinction d’une race au moyen de plusieurs attentats aussi variés que retors pouvait en dire beaucoup sur un individu. Pour Quentin, le doute n’était pas permis, Magneto est une sorte d’élitiste assassin. Et à moins que Siobhan ne le convainque qu’il se soit transformé en père Noël magnétique doté d’un badge : « n’a pas tué depuis 5 ans », la position de Mantis resterait fixe sur ce sujet.

    La jeune femme conclut un peu tristement que c’était surtout la chance qui leur avait permit de s’en sortir sains et saufs. Là pour le coup, Quentin ne trouva rien à redire, alors il se contenta de garder le silence de celui qui est désolé de ne pas avoir pu être là… même si les chances pour qu’il ait été capable d’arrêter un commando de soldats à lui tout seul étaient nulles. On dit que c’est la participation qui compte… Et là, dans cette période de sa vie, il était bien d’accord avec ce principe.

    La suite des évènements le fit grandement regretter la douce époque pas si lointaine pendant laquelle il avait le visage recouvert de muffin et de myrtilles. Tous deux étaient nerveux, c’était évident, surtout pour un spectateur externe, car les deux acteurs principaux semblaient tellement occuper à paraître naturel qu’ils ne voyaient pas la gêne de l’autre en dépit de son évidence. C’était en tout cas l’explication la plus simple pour justifier ce phénomène. Mais ni l’un ni l’autre n’était apparemment en état de réfléchir à cela, même s’il était facile de deviner que chacun était satisfait du nombre de personnes présentes dans cette cuisine : deux c’était suffisant, ou parfait… à ce niveau, le vocabulaire employé se tenait encore sur un fil instable… Siobhan coupa court à ce massacre social en posant une question simple à laquelle Quentin se raccrocha pour s’échapper de son auto humiliation. Il lui expliqua donc en des termes simples, précis et sans aucun sous entendu quelconque l’emplacement de sa chambre. Mais à peine avait-il fini que la jeune mutante se lança dans une justification qui valait bien la dernière performance du télépathe. Celui-ci, bon samaritain, essaya de lui venir en aide à son tour, ce qui donna un assez beau… n’importe quoi !

    – Euh… non, oublie ça…
    – D’accord, mais tu sais…
    –… que je passe te voir à l’occasion !
    – … oui, comme ça on pourra rattraper le…
    – pas pour ce genre de choses… encore que bon…
    –… non bien sûr…
    – Enfin ça dépend de pas mal de choses… tu vois ?
    –… c’est trop tôt pour…

    Et comme par miracle, enfin, ils s’arrêtèrent de parler, tous les deux en même temps, synchro. Quentin fixa Siobhan l’espace d’une bonne seconde avant de laisser un autre rire nerveux s’échapper, encore une fois, il ne put vérifier si ce rire était partagé ou non car il baissa de nouveau les yeux pour cacher son malaise. Mais décidé à arrêter de détourner le regard, il le replongea aussitôt sur celui de son ancienne camarade pour annoncer avec un sourire toujours un peu gêné :

    – Bon, on dirait que nous sommes tous les deux fatigues pour le coup… Je ne sais pas quel a été ton programme aujourd’hui, mais moi je pense que je devrais aller retrouver mon oreiller avant que je ne dise n’importe quoi.

    Le jeune homme se tut pendant quelques longs instants (encore un fois, merci à la relativité du temps) avant de dire:

    – Bonne nuit Siobhan…

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Siobhan McGillicuddy

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MessageSujet: Re: Splotch ! [PV Quentin]   Splotch ! [PV Quentin] EmptyVen 8 Juin - 13:34

(avec un certain nombre de jours de retard… *trouvera le moyen de se faire pardonner xD*)

Siobhan était d’un naturel assez joueur, mais cela ne voulait pas obligatoirement dire qu’elle était du genre à tout accepter par pur amour des défis. Quentin en obtint assez rapidement la preuve lorsqu’elle commença à marchander pour faire en sorte que les conditions la satisfassent elle aussi au maximum… En clair, on ne la lui faisait pas, même si elle avait vécu des choses qui l’empêchait de nourrir la moindre méfiance à l’égard de Quentin – ce qui n’était malheureusement le cas de beaucoup d’autres hommes.

Au final, il lui faudrait se taper quelques bouquins pour passer du temps avec lui. Il y avait à la fois des bons et des mauvais point dans ce marché, parce que Siobhan n’était pas certaine de réussir à endurer plusieurs centaines de pages sans éprouver le besoin de gesticuler dans tous les sens ou d’aller prendre l’air toutes les 2 minutes, mais en revanche elle était presque certaine que pendant qu’elle améliorerait sa culture littéraire, elle aurait toutes les chances d’essayer d’orienter la conversation vers un sujet qui l’intéressait au plus haut point... Comme quoi, il fallait savoir donner de sa personne pour obtenir certaines informations.
Quentin accepta de manière assez militaire – rigide – et la mutante esquissa un sourire ravi, semblant véritablement satisfaite des termes de leur marché.

La conversation avait ensuite dérivé pour en arriver à Magnéto, à propos duquel Siobhan ne savait pas trop quoi penser depuis un moment. Elle se savait libre de dire et penser ce qu’elle voulait lorsqu’elle n’était pas sur son lieu de travail, mais ce sujet était précisément du genre à pouvoir provoquer pas mal de réactions, et malheureusement pas toujours les plus douces… Magnéto déchaînait les passions au moins autant que les attentats qu’il provoquait, et Siobhan éprouvait la plus grande répulsion vis-à-vis de cette violence gratuite ou du sacrifice d’innocents au nom d’une cause quelle qu’elle soit. Là où son avis était nettement moins tranché, c’était pour tout ce qui touchait à l’homme, ce qui avait pu le lier à Xavier, ce qui l’avait poussé à s’en éloigner sans pour autant chercher à le rayer de la surface du globe… C’était surtout ça qui rendait les choses difficiles aux yeux de l’irlandaise, et peut-être l’était-ce encore plus pour une fille d’activiste pro-mutants que pour une personne lambda n’ayant jamais connu ce milieu dangereux. C’était en quelque sorte l’héritage que lui avaient laissé ses parents et qui lui compliquait tant la tâche à chaque fois que le sujet revenait sur le tapis, parce qu’il était clair que Siobhan préférait de loin éviter de s’exprimer sur le sujet de Magnéto et des Damnés aussi longtemps que cela n’était pas nécessaire. Elle avait besoin d’être certaine de ce que ce groupe lui inspirait, et on ne pouvait pas dire que les divers signaux envoyés récemment l’aidaient à se décider d’une manière ou d’une autre…

La voix de Quentin troubla les pensées de Siobhan, et la jeune femme posa de nouveau son regard clair sur lui tout en réfléchissant au choix des mots qu’elle allait utiliser pour lui répondre. Oui, Magnéto était un terroriste, du genre coriace et particulièrement inventif lorsqu’il s’agissait de frapper fort… mais après ? Est-ce qu’il n’avait pas sauvé la vie de chacun d’eux ? Ce que Siobhan gardait en tête, c’était bien entendu le fait que Magnéto n’avait pas tout interrompu à Alkali Lake par pur altruisme, mais tout de même… L’irlandaise voulait bien lui laisser le bénéfice du doute à ce sujet, et c’était précisément ce doute qui la maintint silencieuse pendant bien trop longtemps avant qu’elle ne reprenne enfin la parole :

Je te l’ai dit, j’ai un peu de mal à être certaine de ce que je pense de lui. Je sais ce qu’il faudrait que j’en pense… mais tu me connais, je réfléchis sans doute beaucoup trop.

Beaucoup trop, et également beaucoup trop rapidement, c’était ce qui la caractérisait avant tout le reste. Ca, et le fait qu’elle ne supporte pas qu’on lui impose des idées toutes faites. Considérer Magnéto comme un salaud serait tellement plus simple si elle était le genre de femme à prendre tout ce qu’on lui disait comme argent comptant, mais ça aurait également été beaucoup plus dangereux de la compter parmi les Xmen si elle avait été aussi facilement influençable. Au final, cette condamnation sans nuance de Magnéto et de ses agissements la ramenait inlassablement à son enfance, à son frère mort et à ses parents… Etaient-ils de la même trempe que le manipulateur de métal et auraient-ils pu sacrifier des milliers de vie pour prouver que les mutants étaient supérieurs ? Siobhan baissa un instant les yeux, l’air troublée : elle n’aurait sans doute jamais la réponse à cette question…

La suite se révéla nettement moins sérieuse, notamment lorsque Siobhan essaya de relancer la conversation avec sa maladresse habituelle. Au lieu d’une simple question de courtoisie, elle avait donné l’impression d’être une grosse gourde, et fort heureusement Quentin fit de son mieux pour essayer de rattraper le coup… L’échange qui s’en suivit fut du pur n’importe quoi, jusqu’à ce que tous deux préfèrent se taire plutôt que de continuer à s’enfoncer mutuellement à des kilomètres sous le niveau de la mer. Siobhan prit le parti de conserver ses lèvres jointes et de se mordre la langue pour s’empêcher de prononcer encore un nombre incroyable de stupidités, et un rire nerveux lui échappa en réponse à celui qui échappa à Quentin. Leurs regards se croisèrent enfin de nouveau, et Siobhan ne pu empêcher le rouge de lui monter aux jours. Alors là, pour une première discussion depuis des années, elle avait sans doute jeté toutes ses forces dans la recherche des phrases les plus stupides qu’elle puisse prononcer ! Le mutant allégea cette impression de ressembler à une cruche en déclarant qu’ils devaient être tous les deux fatigués, et Siobhan ne pu qu’acquiescer en affichant un sourire très léger à cause de la gêne. Quentin lui souhaita bonne nuit, précisant qu’il allait aller se coucher très prochainement, et la jeune femme prit quelques secondes avant de répondre afin de ne pas faire d’autre bourde.

Bonne nuit, Quentin.

Son sourire avait retrouvé cet éclat qui lui était propre. Et à présent que la gêne s’était dissipée, il ne lui restait plus qu’une seule certitude : elle était heureuse de le savoir de retour…
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Quentin Quire

Quentin Quire
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Splotch ! [PV Quentin] Vide
MessageSujet: Re: Splotch ! [PV Quentin]   Splotch ! [PV Quentin] EmptyJeu 14 Juin - 11:44


    A peine avait-il terminé son discours que Quentin se pinça discrètement les lèvres, songeant à la bêtise qu’il venait de faire. Parler aussi brutalement d’un activiste, même aussi violent que Magneto, faisait partie des choses qu’il avait toujours évitées de faire en présence de Siobhan. Pourquoi ? Ben parce qu’il savait pour les parents de la demoiselle, tout simplement. Car bien sûr, en tant que couple, ils avaient eu des discussions assez intimes, plus que la moyenne, et le sujet des parents de l’Irlandaise avait été bien approfondi entre les deux jeunes adolescents. Bien sûr, à l’époque, Quentin était beaucoup moins pragmatique et beaucoup plus tolérant qu’aujourd’hui. Avant, s’il ne tolérait pas la violence utilisée, il comprenait comment on pouvait en venir à de tels procédés pour une juste cause. Mais maintenant…

    Cela faisait partie des choses qui avaient changées chez lui ; il s’était endurcit. Radicalement… Alors oui dans le fond, il était toujours le même garçon un peu timide et maladroit, boulet même avec la gente féminine. Mais aujourd’hui, lorsqu’il voyait ou entendant des choses qu’il ne pouvait pas accepter, il ouvrait la bouche. Car oui, la violence dont avait fait preuve le « maître du magnétisme » faisait partie des choses qu’il ne pouvait tout simplement plus supporter, et encore moins tolérer. Il avait connu suffisamment d’adeptes de la gâchette pour savoir que cette méthode ne servait soit qu’à satisfaire les instincts les plus primitifs des personnes qui se disent guerrières, soit à combler les lacunes intellectuelles de ce qui ont été favorisés dans leurs capacités physiques. Dans les deux cas, la mort était superflue et facilement évitable. Après, il était conscient que l’affrontement physique était parfois inévitable, pas niais le télépathe. Seulement, selon lui, il y avait très souvent un moyen de contourner cette violence alors pourquoi s’exploser les poings lorsqu’on pouvait tout simplement éviter l’action ? Tel était sa façon de voir les choses, ceci dit, il ne valait mieux pas faire le compte des bagarres qu’il avait vécu car cela risquerait de réduire sa philosophie de pacifiste à néant.

    Ainsi il s’en voulait un peu d’avoir formulé un avis aussi direct et sans pincette devant son amie. Mais mis à part son pincement de lèvre et la claque qu’il s’infligea mentalement, rien n’y parut. Et ses craintes furent confirmées lorsque Siobhan répondit à son tour. Elle n’était toujours pas à l’aise avec le sujet. Cependant, le fait de la voir encore parmi les X-men était plutôt bon signe.

    – N’oublie pas de simplifier les choses de temps en temps. Ca défragmente le cerveau et lui permet de repartir de plus belle. Et puis ça aide parfois à trouver les bonnes réponses…

    Lancer une minuscule opinion personnelle en l’enrobant d’une épaisse couche d’humour, c’était ce qui lui semblait être la meilleure chose à faire en la circonstance. C’était là leurs retrouvailles après tout, pas la peine d’aborder un sujet aussi grave. Notons néanmoins qu’en temps normal, avec n’importe qui d’autre, Quentin n’aurait probablement pas mis un terme à la discussion, pas jusqu’à ce qu’il soit certain du résultat, un résultat positif, bien évidemment. Mais là, encore une fois, la donne n’était pas la même. Leur ultime dialogue en était d’ailleurs la preuve.

    Après ce cafouillage innommable, Siobhan consentit à dire bonne nuit elle aussi. Phrase sur laquelle Quentin resta bloqué une petite minute à regarder le visage de sa première petite amie. Mais lorsqu’il réalisa ce qu’il faisait, il secoua légèrement la tête pour se remettre les idées en place et après un énième sourire accompagné d’un petit hochement de tête, il quitta la cuisine et s’en retourna dans sa chambre, non sans se tromper de direction une fois arrivé à l’étage. Lorsqu’il fut arrivé dans ses quartiers, il retourna à sa place de travail devant son bureau et feuilleta ses papiers pour se préparer à replonger dans le travail. Mais ses pensées s’égaraient assez loin du pays des merveilles, mais finalement assez proche d’une certaine « Alice »… Il lui fallut une bonne demi-heure avant de pouvoir retrouver la concentration nécessaire pour faire du travail décent. Mais les interruptions oniriques furent nombreuses laissant au final très peu de place pour ce brave Morphée en cette nuit.


[une bien pitite conclusion, je sais… je fais dans le sobre en ce moment, désolé ^^’]
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