J'étais sortie boire un coup en ville à pied, mais voulant rentrer la pluie me surprit. Certes la journée n'avait pas été belle mais je n'avais qu'une veste à capuche et je n'avais pas envie de rentrer trempée et surement avec un rhume carabiné. Je pris donc un taxi pour rentrer et tombais sur un chinois. Cela n'avait pas grande importance mais je l'avais remarqué quand il avait demandé mon adresse.

La route s'était faite silencieusement et je repensais à cette journée particulière avec mon nouveau coéquipier. J'étais incapable de déterminer ce que je pensais exactement de lui. C'était un bon flic, même si il avait tendance à dépasser les limites mais évitait quand même de se mettre en danger. Par contre il avait un caractère très spécial, il suffisait de s'y faire. J'avais donc tendance à avoir une bonne opinion de lui, même si je n'étais pas toujours d'accord avec ce qu'il faisait.

Alors que je repensais à cette soirée pour me détendre de la journée éprouvante, je fus secouée brusquement. Je restais un moment étonnée, car je n'avais pas fait attention à la route. Le chauffeur lui était descendu et s'expliquait avec l'autre chauffeur, qui je vis était aussi un taxi. Ke m'enfonçais dans le siège attendant que cela passe. Je n'allais pas intervenir, une non-envie de m'en mêler malgré mon métier. Je n'étais pas en service alors qu'ils se débrouille au moins j'étais au sec !

Je dicernais alors le passager qui descendait de l'autre taxi pendant qu'ils parlaient. Je le vis se protéger sous un parapluie et allumer une cigarette. Une façon comme une autre de s'occuper. Puis il se tourna vers le taxi et semblait curieux de savoir qui j'étais. M'ennuyant dans l'attente ke décidais d'aller à sa rencontre et d'engager la conversation.

Je rabattis la capuche sur ma tête, pas question de me mouiller et sortis sous la pluie pour m'approcher de lui. Cela me permit de l'observer plus attentivement. Il était brun, cheveux mi-longs, avec des yeux bleus et il était assez grand et bel homme. Pendant que les deux chauffeurs s'insultaient et rejetaient la faute sur l'autre -de vrais gamins- j'engageais la conversation avec mon compagnon d'infortune.

- On n'a vraiment pas chance... Enfin, vaut mieux eux que nous !

En disant je voulais dire que je n'aurais pas aimé être au volant à leur place. Enfin à leur place j'aurais vite calmé le jeu. Si j'étais en tort, je l'aurais admis, sinon j'aurais calmé l'autre avec ma plaque. Finalement c'était pas mal d'être flic dans ce genre de cas, même s'il vaut mieux éviter ce genre d'utilisation.

- Espérons qu'on y passe pas la nuit, non pas que je sois pressée, mais j'ai pas envie de rester dix milles ans ici. J'espère pour vous que vous n'étiez pas pressé.

Je m'étais entourée de mes bras, hitoire de laisser moins de prise au vent et à la pluie. Il avait de la chance d'avoir un parapluie. Je lui souhaitais de ne pas être pressé parce que sinon il risquait d'être mal barré pour être à l'heure vu qu'aucun des deux cbauffeur n'admettaient qu'il était en faute. Je commençais à me dire que j'allais finir par regler ce problème à ma façon s'ils continuaient comme ça.

J'attendais patiemment dans le taxi que les chauffeurs veuillent bien se mettre d'accord sur qui avait tort. En attendant, j'observais la personne qui se trouvait dehors et le regardait essayer péniblement d'allumer sa cigarette. Il finit par y arriver et je vis qu'il regardait dans ma direction. Est-ce moi qu'il regardait ou juste dans cette direction ? Quelle que soit la réponse, je m'ennuyais à rester sans rien faire dans la voiture, alors autant aller engager la conversation.

Je n'avais pour l'instant aucunement l'envie d'intervenir dans leur dispute, ce serait le meilleur moyen d'avoir des problèmes. Je n'étais pas au fait de leur façon de voir les choses, mais je savais que dans certains cas sortir sa plaque ne servirait à rien. Je sortis donc de voiture et me dirigeais vers le jeune homme tout en rabattant ma capuche sur ma tête, aller sous son parapluie sans y être invitée aurait risqué de le déranger ou de lui faire croire à une tentative d'approche déguisée et je n'avais pas envie de calmer des ardeurs ce soir.

Alors que j'engageais la conversation, sur un sujet plus qu'évident dans le cas présent, c'est à dire notre malchance, les deux asiatiques continuaient à se disputer. Je précisais aussi qu'il valait mieux eux que nous, dans le sens où je n'aimerais pas avoir un accident en pleine nuit et surtout avoir à me disputer avec l'autre conducteur, la réponse de mon interlocuteur m'étonna. Il préférait casser sa voiture lui même, étrange. Enfin, chacun fait ce qu'il veut. J'avais d'ailleurs plus ou moins compris qu'il s'agissait d'un problème de priorité. Pourquoi fallait-il toujours que les gens croient possible de rejeter la faute sur l'autre alors qu'ils sont en tort.

- Je pense que c'est ce qui cause le plus d'accident... Sinon, drôle de façon de voir les choses, mais vous faites ce que vous voulez avec voiture. Et au moins si c'est vous qui la cassez, vous n'avez pas de problème avec un tier, juste peut être d'explications avec l'assurance.

C'était amusant cette façon de voir les choses, si chacun bousillait sa voiture dans son coin sans rien demander à personne, ce serait plus simple. Enfin, il est vrai que si tout le monde respectait le code de la route, il y aurait beaucoup moins d'accidents. Mais cela n'arrivera surement jamais et il y aura toujours des gens qui se retrouverons coincés à cause d'un fichu accident. Je remarquais qu'il faisait attention à souffler la fumée ailleurs que sur moi, c'était gentil, non pas que je sois contre ça, mais en tant que non fumeuse j'appréciais ce genre d'attentions. Comme par exemple quand quelqu'un est près de vous et vous demande si ça ne vous dérange pas qu'il fume. Dans ce cas là, c'était moi qui était venue alors je me voyais mal lui en faire la remarque.

Il désigna alors son parapluie et je levais la tête pour le regarder. C'est le genre de réflexes idiots qui vienne sans qu'on ne leur demande rien. Genre il avait quelque chose de spécial, et pendant un instant je me demandais ce qu'il pouvait avoir. Ce qu'il avait, c'était qu'il était assez grand pour deux. Je lui souris, même si j'ignorais à quel point il pouvait voir mon visage sous ma capuche. Certes, ma veste était suffisamment imperméable pour que l'eau ne traverse pas, mais être sous un parapluie était appréciable. Je me déplaçais donc de manière à me retrouver à côté de lui sous le parapluie, tout en ne me collant pas non plus à lui.

- Merci beaucoup.

Je ne fis pas cas de ses hésitations que je remarquais à peine. Mais cela m'aurait fait rire de savoir qu'il faisait attention à ce que je ne prenne pas ça pour une manière déguisée d'engager les choses, encore plus de savoir que si j'avais pu le penser il risquait d'aller se faire moine. Enfin, tout ce que je pensais c'était qu'il était sympa, délicat et assez serviable. Alors j'en profitais pour pouvoir continuer la conversation dans de meilleures conditions. Encore que la plus simple serait qu'on se mette dans un des taxis en attendant qu'ils arrêtent de se disputer.

Enfin rien qu'à les voir c'était mal parti pour qu'ils arrêtent. Ils se disputaient de plus belle, ça ne m'étonnerait pas qu'ils en viennent aux mains. Je me demandais s'il valait mieux que j'intervienne avant, au risque de déclencher la bagarre, ou après quand ils se seront calmés. Enfin, sa voix me sortit de mes interrogations quand il dit qu'il n'était pas pressé ou attendu, mais qu'on allait surement attendre longtemps. Il me conseilla de rentrer à pied si je connaissais le chemin et si ce n'était pas loin. Je savais à peu près où nous étions, sous la pluie ce n'est jamais simple de se retrouver, mais je n'étais pas à côté et même si je savais que je n'aurais pas à payer, l'idée de rentrer à pied ne m'enchantait pas.

- C'est sur qu'on est mal parti. Mais même si je vois où on est, je n'habite pas non plus à côté et je n'ai pas vraiment envie de rentrer à pied sous la pluie. Je réfléchissais et la solution de l'intervention me paraissait plutôt pas mal. Vous croyez qu'on pourrait intervenir, si c'est une question de priorité on pourrait les départager... Une autre solution me vint à l'esprit, cela simplifierait pas mal les choses, mais d'abord il faudrait s'en aller d'ici. Sinon, on peut toujours appeler un autre taxi. Ajoutais-je en haussant les épaules.

L'idée du taxi ne m'enchantait pas vraiment, parce que s'ils voyaient qu'on allait en prendre un autre ça allait pas leur plaire à coup sur. Mais bon, au vue de leur dispute je n'avais pas franchement envie d'intervenir, deux contre une, je n'étais pas sure de faire le poids, même en étant flic.

Cette discussion avait la bonne idée de faire passer le temps, puisqu'on était pas encore reparti. Finalement, à défaut d'être chanceuse sur le fait d'avoir eu un accident, j'étais chanceuse sur le fait que ce soit tombé sur un autre taxi avec quelqu'un de sympathique à l'intérieur. Je n'irais pas donner plus mon avis sur cet homme que je connaissais à peine, je préférais attendre de le connaitre mieux, enfin pour ce que j'en apprendrais dans cette soirée. Enfin, sympathique et original, si je puis dire, sa façon de voir les chose surtout est originale et j'aime bien sa façon de voir.

Alors que justement on parle du fait de casser ses voitures soi-même et d'éviter ainsi de causer des problèmes aux autres, il fit mention du fait qu'il roulait un peu trop vite au grand plaisir des flics, même s'il n'avait jamais eu d'accident. Je désapprouvais certes le fait de rouler trop vite, mais bon, il faisait ce qu'il voulait, après s'il veut continuer à avoir des contraventions, c'est son affaire. Et puis, avec certains flics qui roulaient d'une façon assez... particulière, je ne pouvais pas vraiment lui reprocher sur le coup de rouler trop vite. Surtout qu'en plus je ne tenais pas vraiment à tenir notre conversation ainsi. Sa phrase me fit malgré tout sourire, sourire qui devait être caché par ma capuche enfin j'espérais, sinon j'espérais qu'il le prenne juste pour un sourire d'amusement à cause de ses péripéties avec les flics, pas à cause du fait qu'il disait ça à une flic. De toute façon comment aurait-il pu le savoir.

- Je m'en doute.

Je ne voyais pas vraiment quoi ajouter d'autre. Je n'allais pas me lancer dans une ire contre les flics ou ce genre de chose, cela aurait surement sonné faux et de toute façon ce n'était pas mon genre. Alors plutôt que de dire ce que je ne pensais pas, je restais neutre, disant une vérité qui je pensais, l'était. Je m'imaginais bien mes collègues le voir passer et se frotter les mains en pensant qu'il n'avait toujours pas compris la leçon. Il y en avait comme ça.

Je finis par me réfugier sous son parapluie après son invitation, contente de ne plus sentir la pluie ruisseler sur mon vêtement en me demandant s'il allait finir ou non par me tremper. C'est donc reconnaissante que j'enlevais ma capuche, lui permettant de voir mon visage, libérant mes cheveux roux, qui devait - vu la luminosité- avoir plutôt une teinte châtain foncé-brun. Je levais alors les yeux vers lui, l'absence de peur d'avoir de l'eau qui coule dans la capuche -et donc dans le cou...- me permettant de relever la tête, je pus voir son visage plus nettement. Je vis d'ailleurs au passage qu'il semblait fatigué, depuis n'avait-il pas dormi ? Enfin, je n'allais pas lui en faire la remarque, je comprenais pourquoi il voulait rentrer chez lui. Une bonne nuit de sommeil ne lui aurait pas fait de mal.

Je fis de nouveau la remarque que la situation ne semblait pas s'améliorer du côté de nos chauffeur, et si j'appréciais la discussion, j'avais moi aussi envie de rentrer et trouvais assez poli leur façon de nous faire attendre. Un coup d'oeil de temps en temps nous suffisait pour constater qu'ils se disputaient toujours autant et l'envie d'intervenir me prenait de plus en plus. Sauf que si je ne connaissais pas grand chose aux chinois, je savais qu'il respectait beaucoup les traditions et je n'étais pas sure qu'intervenir directement soit une bonne solution, surtout pour une femme. C'est pourquoi je demandais son avis sur la question et sur les possibilités qu'il nous restait.

Finalement, même si je ne pensais pas tomber sur quelqu'un qui s'y connaisse dans tout ce qui touche à la Chine, je pus constater qu'il avait des bases de chinois -d'après ce que sous entendaient ses paroles- et qu'il s'y connaissait en tradition. Je n'avais pas envisagé qu'ils se disputent pour une autre raison que pour cet accident. Il m'étonna donc quand il parla de la possibilité que leur dispute ne tourne pas autour de cela et que notre intervention soit par conséquent mal prise. Quand à l'appel d'un autre chauffeur, il était d'accord avec moi sur le fait que cela entraînerait surement une bagarre, même si j'avais plutôt pensé le faire venir à une distance raisonnable d'ici. Enfin, puisqu'il était d'accord pour intervenir et les faire passer au parlé anglais, cela réglait le problème. Enfin, j'espérais...

- Oui alors autant essayer de régler le problème nous-même. Ça serait bien oui si vous pouviez leur demander de parler anglais, car je n'ai absolument aucune notion de chinois. Je n'aurais pas envie de faire une bêtise.

Si seulement ils avaient pu parler français, là j'aurais pu très facilement intervenir et savoir à quel sujet ils se disputaient, alors que là il allait falloir compter sur leur bonne coopération. Je commençais à fouiller mon sac, car si jamais ça ne marchait pas, il me restait une dernière roue de secours, en espérant qu'ils respectent les flics. Enfin, c'était une chose de dire à quelqu'un ce qu'on pense des flics et une autre d'affronter en face le flic en question. Je cherchais donc ma plaque, qui bien sur était au fond de mon sac -pas question qu'elle sorte par accident en même temps que mon porte-feuille par exemple- et bien sur aussi, mon sac était plein à craquer d'affaires en tout genre, ce qui rendait la recherche difficile.

Je finis par mettre la main dessus mais me gardait bien de la sortir. Pas tout de suite, d'abord discuter calmement... enfin, aussi calmement que possible, vu comme ils semblaient remontés. Je jetais un regard rapide sur l'endroit de l'accident, vérifiant rapidement qui était en tort. Malheureusement, pour moi, c'était mon chauffeur, j'espérais qu'il ne prendrait pas mal mon intervention. Sinon, et dans le cas où il me laisserait sur place pour m'apprendre, je pourrais toujours demander à l'autre taxi s'il pouvait m'emmener.

- Si vous vous sentez d'intervenir...

J'attendais qu'il fasse le premier pas vers eux, lui seul pourrait intervenir sans peut être déclencher une bagarre, mais il fallait avoir envie de s'interposer dans cette dispute. En tout cas, en cas de bagarre, je saurais intervenir, j'espérais seulement qu'il sache se battre.

[HRP : Désolée pour l'attente... Si jamais tu veux que je parle aussi de la suite, mp moi, je ne savais pas exactement jusqu'où je pouvais aller.]

[HJ : Vraiment désolée pour l'attente.]

Les chauffeurs ne semblait pas prêt d'arrêter. Intervenir semblait être la meilleur des solutions, mais s'engager dans une dispute sans savoir de quoi il en retourne pouvait être assez dangereux. Ni lui, ni moi ne parlions suffisamment chinois pour pouvoir les comprendre, aussi pour l'instant nous ne nous en étions pas mêlé. Mais le fait de devoir attendre comme ça, sous la pluie n'était pas des plus géniale comme situation.

Heureusement pour moi, la personne qui se trouvait coincée avec me proposa de venir me réfugier sous son parapluie. J'acceptais bien volontiers, surtout qu'en plus ce serait plus facile pour parler. Nous avions la même opinion sur le fait qu'on n'était pas encore sorti de l'auberge et qu'il fallait éviter de les énerver encore plus. Mais malheureusement, lui comme moi, n'avions les moyens de rentrer sans reprendre un taxi, ce qui n'arrangerait pas nos affaires, assurément.

Finalement, il fut décidé d'intervenir, mon compagnon d'infortune prenant les devants pour amener la discussion en anglais et moi pour essayer de régler le problème au plus vite. J'étais contente qu'il soit là, au moins on pouvait intervenir plus facilement. Je savais que les chinois étaient très à cheval sur les convenances et donc j'aurais eu un peu peur de me mêler de leurs affaires au risque d'être mal polie.

Nous nous dirigeâmes donc vers nos chauffeurs et il leur parla d'abord dans leur langue, à laquelle je ne compris rien. Heureusement, eux semblaient comprendre ce qu'il disait et finalement nous pûmes parler anglais et je pus comprendre ce qui se disait. Il leur expliqua notre position, tout en assurant qu'il comprenait que leur position était aussi plutôt problématique. Son chauffeur ajouta quelque chose en chinois que mon "ami" ne compris pas et il expliqua qu'il ne parlait pas chinois. Cela semblait les étonner, c'est vrai qu'après les avoir aborder dans leur langue, dire soudain qu'il ne parlait la dite langue pouvait être étrange, mais ils ne restèrent pas là dessus et expliquèrent le différent. Une question d'argent et d'honneur. On n'était pas couchés.

J'écoutais avec attention et réfléchissais au moyen de régler ce problème. Bien entendu, mon chauffeur ne devait pas se balader avec cet argent, sinon cela ferait longtemps qu'il le lui aurait rendu. De plus, je savais que lorsqu'il était question d'honneur avec eux c'était une chose qu'il ne pouvait pas traiter à la légère. Donc il allait falloir qu'ils trouvent une solution voire qu'on les y aide. Je croisais son regard interrogatif, je supposais que cela avait attrait au fait qu'ils aient besoin de faire cela maintenant. Je haussais les épaules, montrant ma parfaite incompréhension à ce sujet, mais une idée commençait à germer dans mon esprit.

Pendant ce temps, Merlin expliquait qu'ils feraient quand même mieux de régler ce problème, parce que cela ne nous concernait pas. Une fois de plus, il fut très gentil et compréhensif, expliquant calmement mais clairement que s'ils n'arrivaient pas à régler leur problème, c'est avec nous qu'ils risquaient d'en avoir pour retard de voyage et rhume. Il est vrai que je n'avais pas chaud avec me veste trempée et l'atmosphère plutôt froide qui régnait. Je ne tenais vraiment pas à prendre froid.

Il fut compris par les deux hommes qui furent touchés par ce qu'il disait, ils ne devaient pas avoir envie de perdre des clients et surtout une certaine réputation. Cela nuirait à leur commerce. Je les vis se replonger dans une petite discussion en chinois bien sur. Je décidais d'intervenir pour essayer de régler leur problème et ainsi faire en sorte que nous repartions le plus vite possible. Je m'éclaircis la gorge, attirant l'attention sur moi et les étonnant quelque peu, ils ne devaient pas s'attendre à ce que j'intervienne dans la discussion exclusivement masculine jusqu'à présent.

- Il pourrait y avoir une solution à votre problème de dettes. Normalement, puisque c'est vous qui avez embouti la voiture de M. Shan, normalement c'est à vous que reviendrait le devoir de payer les réparations sur les deux véhicules. Ne serait-il pas possible de transférer le coût de ces réparations à M. Shan, ce qui lui permettrait de rembourser sa dette...

Ils semblèrent réfléchir à cette possibilité et cela semblait rassurer mon chauffeur. D'une ça nous permettait de repartir et de deux, cela régler son problème de dettes et d'honneur. J'adressais un sourire rassurant à mon ami, enfin on allait pouvoir rentrer, moi me doucher -histoire de me réchauffer- et lui se coucher -il en aurait bien besoin. Pourtant, son chauffeur semblait avoir un problème et hésiter à l'exprimer. Il finit par exprimer ce qui lui poser problème.

- Cela pourrait être une solution, mais j'ai peur que cela ne soit pas suffisant...

Je compris le problème une nouvelle fois. Mais encore, j'avais peut être la solution au problème, que j'exprimais.

- J'ignore si cela suffira ou non, mais dans le cas contraire, il lui suffirait peut être de compenser le reste en remboursant tout simplement, parce qu'à mon avis cela devrait prendre en compte une bonne partie de sa dette. Et puis, vous pourriez peut être lui laisser un peu de temps pour rembourser le reste. Il montre sa bonne volonté en acceptant de payer les réparations, cela montre qu'il ne voudra pas ne pas rembourser le reste...

- Si vous acceptez de me laisser un peu de temps, je pourrais vous rembourser le reste après avoir payer les réparations et nous n'aurons pas de problèmes avec nos clients... Ajoutais mon chauffeur avec empressement, montrant ainsi qu'il était vraiment plein de bonnes volonté.

J'attendais pleine d'espoir qu'il réponde par l'affirmative et regardais à nouveau le jeune homme qui se trouvait à mes côtés. Peut être pourrait-il trouver une autre solution ou réussir à faire pencher la balance.

Finalement, nous avions décidé d'intervenir dans leur conversation, histoire d'essayer de régler leur problème. Ce qui avait semblé n'être au départ qu'un problème de carambolage de voitures, c'était transformé en problème de dette et d'honneur, le genre de chose qui n'allaient pas du tout ensemble, surtout quand on n'a pas de solutions immédiates. Enfin, on avait essayé de faire reporter le problème à plus tard, mais même ainsi ils n'étaient pas d'accord.

J'avais fini par proposer une autre solution, que celui qui avait une dette paye les réparations des deux voitures pour rembourser. Cela me semblait une bonne idée, ainsi ils avaient la solution de payement et nous pouvions enfin rentrer. Mais même si mon chauffeur semblait totalement pour cette solution, même si je me doutais qu'il lui serait difficile de subvenir aux deux réparations, celui de Merlin ne semblait pas convaincu par cette solution, surtout qu'il n'y aurait peut être pas la totalité de la somme.

Combien est-ce qu'il lui devait ? Cette question me traversa l'esprit et faillit me faire perdre le fil de mes pensées. Enfin, là n'était pas la question et surtout cela ne me concernait en rien et ne m'intéressait pas. Il fallait trouver une autre solution, qui ne pouvait pas venir comme ça cette fois. Il allait falloir faire en sorte de passer outre. C'est pour cela que je proposais un surplus de temps de remboursement au cas où il n'y aurait pas assez de frai de réparation. Ma proposition laissa son chauffeur sceptique, tandis que le mien aimait beaucoup la proposition. Mais malheureusement, la décision revenait au sceptique.

C'est là qu'on se dit qu'on est content d'avoir quelqu'un d'autre avec soi, au moins on est à réfléchir aux problèmes et on a des idées qui se recoupent. Il rappela rapidement que c'était leur problème et que si jamais ça continuait, on allait se plaindre et qu'ainsi ils risquaient de ne plus avoir de boulot, en plus de leurs problèmes présents. Finalement, cela le convainc et je me permis un vrai sourire, on allait enfin pouvoir bouger. Non pas que je n'avais pas apprécié la discussion avec Merlin, mais je rêvais d'aller me coucher.

Enfin, mon sourire disparu rapidement et je retins un soupir. D'accord finalement, je n'étais pas sortie de l'auberge... mon taxi refusait de redémarrer, ni même de faire ne serait-ce qu'un petit bruit. Il était mort... Donc il allait falloir trouver une autre solution parce que sinon j'allais rester ici moi. C'était vraiment ma chance. Enfin, le bon truc, c'était que Merlin allait pouvoir repartir tranquillement et qu'il était sur qu'il avait besoin de sommeil. Mais j'aurais bien aimé qu'il n'y ai plus de problèmes.

- Ben à moins que je ne squatte son taxi, il ne me reste surement qu'à en appeler un autre.

Je n'allais surement pas m'imposer à eux, donc ma phrase était seulement lancée comme ça. Surtout qu'en plus cela ferait faire un détour à l'un des deux et que par conséquent cela n'était pas avantageux. Donc je me résignais à appeler un autre taxi et à l'attendre ici seule, puisque je n'allais pas non plus retenir Merlin, maintenant qu'il pouvait enfin repartir. Donc je commençais à fouiller dans mon sac, quand mon chauffeur pris la parole.

- Attendez, mais cela pourrait être une bonne solution, comme cela en plus je lui cède ma course, et cela rembourse une partie de ce que je lui dois. En plus, cela m'embêterait beaucoup que quelqu'un d'autre ne prenne ma course...

Vu la tête qu'il faisait, c'était vrai qu'il n'aimait pas du tout l'idée de donner sa course, mais comme avec l'autre chauffeur cela l'arrangeait énormément, il faisait très bien avec. Je fus étonnée de voir que cette idée lancée en l'air comme soit appréciée et je décidais de me tourner vers l'autre chauffeur, qui semblait lui aussi aimer l'idée.

- Je suis d'accord avec cette proposition, on y va quand vous voulez !

Il était normal que cela lui plaisait, il récupérait une course en plus, ce qui rattraperait surement le retard pris par l'accident. Mais malgré tout, moi cela me gênait, je n'aimais pas m'imposer de cette façon à quelqu'un. Le fait qu'on se retrouve tous les deux coincés était un pur hasard, mais là on parlait du fait que je prenne son taxi avec lui. Par conséquent, je me tournais vers Merlin, toujours un peu ébahie par la tournure des évènements.

- Ça vous dérange si je prends votre taxi ? Bien sur, il vous déposera en premier.

C'était bien la moindre des choses, enfin à moins que mon appart ne se trouve sur son chemin alors, il n'y avait aucune raison de faire un détour, mais sinon je tenais à ce que ce soit lui qui soit déposé. Et oui, j'envoyais au diable la galanterie, parce qu'en fait je m'en fichais un peu.

Nous avions enfin trouvé la solution pour sortir de ce problème. On pouvait dire que son chauffeur n'avait rien fait pour nous aider, mais finalement il finit par accepter les propositions que nous avions proposées. J'étais contente car enfin on allait pouvoir rentrer chacun chez soi et être enfin tranquille. Enfin, presque...

Mon chauffeur voulut redémarrer son taxi, mais cette fois c'était ce dernier qui était contre nous aider et malheureusement ce n'était pas possible de raisonner une machine. Donc ma joie fut de courte durée et cette fois par contre mon cerveau refusait clairement de se mettre encore en route. J'avais juste envie de rentrer et d'aller me coucher, pourquoi fallait-il toujours qu'il y ait quelque chose qui se mette en plein milieu du chemin ? Surtout qu'en plus cette fois, c'était moi qui embêtait tout le monde.

C'est pour cette raison que j'exprimais tout haut le fait que j'allais prendre un taxi au lieu de prendre celui de Merlin. Pourtant, cette dernière idée sembla remporter l'unanimité auprès des autres. J'en fus étonnée, mais cela me convenait plutôt bien, surtout que pour une fois son chauffeur était d'accord je n'allais pas faire la fine bouche surtout que cela m'arrangeait pas mal. Enfin, tout le monde devait avoir envie de partir et de rentrer chez soi, donc oui j'acceptais cette idée volontiers, mais seulement si ça ne dérangerait pas Merlin d'avoir de la compagnie, après tout c'était son taxi.

Mais cela ne le dérangeait pas du tout apparemment. Je poussais un "yes !!" mental, j'étais contente qu'enfin j'allais pouvoir rentrer et que tout le monde allait pouvoir être débarrasser de cette histoire. Il précisa suite à ce que j'avais dit au sujet du fait qu'il soit ramené en premier que le chauffeur ferait au mieux. Ce qui serait surement vrai, connaissant le professionnalisme des chauffeurs, enfin de certains et cela semblait être le cas de cette personne, malgré le problème de dettes.

- Merci !

Je lui souriais et je n'ajoutais rien. Le chauffeur m'ouvrit poliment la portière et je le remerciais d'un signe de tête et m'installais confortablement à côté de lui sur la banquette arrière. Lui même de son côté s'assit après avoir secoué son parapluie. Je le regardais s'installer à côté de moi lui aussi très confortablement, pas étonnant vu comme il semblait fatigué. Finalement, le chauffeur me demanda où j'allais.

J'allais lui donner mon adresse quand mon téléphone sonna. Vu comme s'était passé ma soirée, je le sentais mal sur ce coup là, encore une fois. Pourquoi cette fois encore j'avais raison, c'était un appel venant du commissariat. Je m'excusais auprès des deux personnes dans le taxi et pris l'appel.

- Allo... Oui c'est moi... Maintenant ?... Oui oui, j'arrive de suite, enfin aussi vite que possible...

Je raccrochais rapidement et en soupirant, j'allais pas rentrer de sitôt. Je relevais la tête vers le chauffeur qui attendait une réponse. Je finis donc par répondre, sans aucune joie, quelle plaie ce métier parfois, enfin, au moins j'avais eu une soirée tranquille.

- Le commissariat de Central Park...

Il sembla étonné et plusieurs émotions traversèrent son visage avant qu'il ne se concentre sur la route et parte. Je me doutais qu'il se demandait pourquoi je m'y rendais en plein milieu de la nuit. Même si il devait se douter que vu comme j'avais répondu, je n'y allais pas parce que quelqu'un que je connaissais avait des problèmes.

Malgré tout, j'eus un léger sourire en pensant au fait que Merlin avait parlé de sa manière de détruire ses voitures et autres choses de ce genre. Je me fichais complètement de ce qu'il avait pu faire, tant qu'il ne dépassait pas les lois en ma présence, ça irait.

Il avait pratiquement fallu une éternité pour que tout le monde se mette d’accord, mais au final tout s’était plutôt bien terminé, et à présent Merlin estimait l’heure d’arrivée chez lui à H-20 minutes. Une excellente nouvelle pour son organisme épuisé, mais également pour les personnes qu’il lui fallait rencontrer tôt dans la matinée.

Alix le remercia de ce qui passait pour de la générosité, mais qui en réalité paraissait tout à fait normal pour le jeune homme qui avait reçu une éducation irréprochable, et britannique en plus de cela. Laisser une femme attendre seule un autre taxi au beau milieu d’un quartier où elle n’avait pas voulu se rendre, en pleine nuit, avait quelque chose d’assez dangereux et d’égoïste, surtout si cela signifiait de la laisser se mettre en danger pour gagner à peine 15 minutes au final… Donc non, elle monterait avec lui et son chauffeur et ils la déposeraient à destination. Merlin lui adressa un sourire, indiquant ainsi que ce n’était pas la peine de le remercier d’être simplement capable de faire preuve de davantage de savoir-vivre que la moyenne.

Le taxi démarra, et le téléphone d’Alix sonna quelques minutes plus tard. Ses réponses furent brèves, mais cela n’étonna guère Merlin vu l’heure qu’il était. Elle indiqua finalement sa destination au chauffeur, et le jeune homme orienta son regard au dehors lorsqu’il l’entendit mentionner le commissariat. Un sourire amusé étira néanmoins ses lèvres alors qu’il lançait sur le ton de la plaisanterie :

J’espère que vous n’avez rien fait de mal.

Le chauffeur tourna dans une ruelle où le taxi pouvait à peine passer, et Merlin considéra l’endroit avec une certaine crispation peu avant que le chauffeur n’explique que c’était pour éviter les embouteillages aux abords du centre culturel comme chaque soir où avait lieu une représentation théâtrale. Merlin acquiesça en s’étonnant toutefois que la portière n’entre jamais en contact avec le mur de briques compte-tenu des ridicules millimètres qui se trouvaient entre. S’il s’était trouvé à la place du chauffeur, le jeune homme aurait sans aucun doute ruiné la carrosserie des deux côtés du véhicule… Heureusement qu’il y avait des chauffeurs de taxi capables de conduire proprement.

Le taxi tourna ensuite à gauche, puis encore à droite, avant de s’immobiliser devant le commissariat où Alix souhaitait se rendre. Il n’avait guère fallu plus de 10 minutes pour y parvenir, mais s’il avait fallu le faire à pieds comme les deux passagers l’avaient envisagé à un moment, cela aurait largement pris plus de temps… Merlin se tourna vers Alix :

Ravi d’avoir partagé ces quelques mésaventures avec vous !

Le chauffeur se tassa sur son siège et la tête sembla lui rentrer dans les épaules. Le poids de la honte, sans doute.

Enfin, nous allions pouvoir rentrer chez nous. Tout le monde était tombé d'accord pour la poursuite de la nuit, enfin juste une petite partie, car le reste serait surement chacun dans son lit. Je ne savais pas combien de temps j'allais mettre avant de rentrer, mais rien que le fait de savoir que j'allais le faire suffisait. Une journée de travail, plus une partie de la nuit coincée ici, ce n'était pas la meilleure chose pour rester en forme.

Heureusement, Merlin accepta de me prendre dans son taxi. J'ignorais si c'était juste de la générosité ou de la gentillesse, mais j'appréciais. Il aurait pu tout simplement se dire qu'il n'en avait rien à faire à propos du fait de me laisser en plan là. Mais bon, heureusement, il avait choisi de m'accepter et donc la question ne se posait plus. En réponse à mon remerciement, j'eus droit à un sourire, plutôt charmant ! Je pensais que cela voulait dire que cela n'était rien. D'autres auraient répondu avec emphase que c'était un plaisir ou quelque chose dans ce genre, lui était resté simple et cela faisait plaisir.

Finalement, avant qu'il n'arrive encore un accident ou un malheur, le taxi repartit, me demandant où j'allais aller, mais là mon téléphone sonna et j'eus l'"excellente" nouvelle que j'allais retourner bosser. J'étais bien sur tout à fait contente d'apprendre cela. Les malfrats pouvaient pas dormir aussi... Enfin, je n'avais pas le choix et j'allais y aller, bien entendu. Je donnais donc l'adresse au chauffeur qui devait se poser quelques questions. Par contre, cela semblait amuser Merlin qui me demanda, sur le ton de la plaisanterie, si j'avais des problèmes.

- C'est plutôt moi qui va causer des problèmes aux malfrats ! Mais pour l'instant je n'ai rien fait de mal... Je vais surement leur en faire par contre !

J'avais continué sur sa lancée et étonnement cela me dérida un peu de plaisanter la dessus et me fit oublier un peu le fait que j'allais repartir au moins une bonne partie de la nuit. Par contre, d'un coup la tension remonta quand le chauffeur pris une rue, pardon, une petite ruelle, qui laissait tout juste passer la voiture. Et encore je me demandais comment cela pouvait passer sans rien toucher. Mais le chauffeur étant un professionnel, rien ne toucha et nous sortîmes de cette rue comme si nous étions juste dans une avenue.

Enfin, c'était son taxi, pas ma voiture. Je ne m'y risquerais pas, par contre, ça ne m'étonnerait pas que Hart s'y risque, vu sa conduite... Encore que... Finalement, le taxi prit un dernier virage avant de s'arrêter devant le commissariat. Finalement, il était rapide et le détour, s'il y en avait eu un, n'aura pas été très long pour Merlin. D'ailleurs avant de nous quitter, Merlin partit encore sur une note d'humour pour dire au revoir.

- Moi aussi j'ai été ravie ! Par contre, la prochaine fois, on se fera quelque chose de plus calme ! Bonne nuit !

J'eus un grand sourire. Il y avait très peu de chance qu'il y ait une autre fois, vu la façon dont on s'était rencontré. Sur un dernier au revoir, je descendis du véhicule et passait du côté conducteur pour payer la course. Je me dirigeais ensuite vers le commissariat. Je détestais venir ainsi sans mon arme de service, mais je n'avais pas vraiment eu le choix. Je rentrais donc pour passer la nuit au travail.

Merlin avait un tempérament de facilitateur, et cela avait permis à Alix de prendre place dans son taxi. Jouer au roi des relous n’était pas vraiment dans son tempérament, et de manière très large, il avait même tendance à toujours essayer d’arranger les gens qu’il sentait être de bonne foi. Alix n’avait rien demandé dans cette histoire, elle était juste montée dans un taxi dont le chauffeur avait un peu de mal avec les priorités à droite. Son implication s’arrêtait là, elle n’avait prêté de l’argent ou n’en devait à personne, elle n’avait pas fait sa difficile en étant impitoyable en négociations, bref s’il avait fallu que Merlin soit vraiment impitoyable avec quelqu’un, ça aurait davantage été avec l’un des deux chauffeurs qu’avec la jeune femme. Alors pourquoi refuser de partager le seul taxi encore en état de rouler ?

Un trait d’humour plus tard, Merlin recevait une réponse plutôt surprenante de la part d’Alix, à savoir que c’était bien elle qui allait cause des problèmes aux malfrats là où il avait simplement sous-entendu qu’elle pouvait avoir des problèmes avec la police. Elle était donc l’une des leurs.

Vous travaillez souvent de nuit ? Ca ne doit pas être simple ; certaines rues sont encore plus mal famées pour un officier de police que pour un simple passant…

Tout le monde avait connaissance de ces voyous qui faisaient parfois la loi sur un pâté de maison entier ou une moitié de quartier, et la police hésitait très souvent à y mettre les pieds, accentuant cette impression qu’il s’agissait d’un no man’s land où la Loi telle que tout le monde la connaissait cessait de s’appliquer. Sans doute lui avait-on adjoint un collègue masculin pour éviter certains drames qui faisaient la une des journaux… Mais en tout cas, Alix n’avait pas l’air plus inquiète que ça. Elle devait avoir l’habitude de travailler de nuit.

Le taxi s’était finalement arrêté devant le commissariat, et Alix avoua avoir été ravie, ce qui tira un sourire amusé à Merlin. Elle évoqua une prochaine fois qui leur permettrait de faire quelque chose de plus calme, et le jeune homme acquiesça sans trop comprendre s’il s’agissait d’un rencart ou d’une phrase lancée comme ça par courtoisie. La plupart du temps, il avait du mal à comprendre les femmes, alors le fait qu’il s’agisse de l’une ou l’autre des possibilités ne l’aurait pas du tout étonné.

Bonne chance !

Alix lui sourit avant de payer sa course et de s’éloigner, et il la regarda s’éloigner jusqu’à ce que le chauffeur chinois redémarre pour rejoindre l’adresse indiqué il y avait une éternité, lorsqu’il avait pris place dans ce taxi avant que son aile ne se fasse emboutir…

Dix minutes plus tard, c’était à lui de payer sa course. Lorsque ce fut fait, Merlin entra dans le hall de l’immeuble où il vivait et rejoignit son appartement en ascenseur. Ses mains glacées par le froid l’empêchèrent de rentrer la clé dans la serrure du premier coup, mais le second essai fut le bon. Il ne lui fallu ensuite guère plus de 20 minutes pour laisser tomber sa valise et à peu près tout ce qu’il portait sur le sol, prendre une douche et s’écrouler comme une masse dans son lit… La journée avait été beaucoup trop longue.

Alors que j'avais pensé à rentrer enfin chez moi, j'eus droit à un appel du commissariat et à une demande de retourner bosser. J'aurais bien aimé pouvoir ignorer cet appel, mais je ne pouvais pas le faire, pas vu mon grade -inexistant. Donc, c'est en soupirant que je dis que j'arrivais et que j'annonçais ma destination au chauffeur. En soupirant même beaucoup. Parfois, je n'aimais pas ce métier, alors que d'autres fois, je l'adorais ce fichu métier. Enfin, là n'était pas la question, je m'y rendais.

J'eus droit à une petite question sur la possibilité d'avoir des problèmes avec les flics, je laissais entendre que c'était moi qui allait causer des problèmes aux autres. Il n'avait pas vu le problème de ce côté là. Cela m'amusa légèrement, un peu de joie avant d'aller travailler, un peu de plaisir et prolonger une discussion qui avait été plutôt bonne. Il me demanda si ce n'était pas trop dur de travailler de nuit et surtout pas plus dangereux. Franchement, si, mais cela ne changeait rien, un travail était un travail et malgré tout, je devais faire mon boulot, malgré toutes les complications.

- Ça arrive, il faut bien que des gens soient là au cas où il y ait des problèmes, même de nuit. Sincèrement, de nuit ou de jour, certaines rues ne sont pas sure pour des policiers alors... Et puis, on fait en sorte de ne pas se mettre inutilement en danger.

J'eus un petit sourire. Il est vrai que parfois les patrouilles et tout étaient dangereuses, mais cela ne changeait pas forcément parce qu'il faisait nuit. Ce n'était pas pour cette raison que les malfrats agissaient encore plus en toute impunité. Même si, il est vrai, qu'ils préféraient la nuit, moins de témoins, et même s'il y avait des témoins, peu verraient leur visage. Enfin, j'ignorais de quoi il s'agissait exactement, mais le crime était déjà commis donc un peu moins de danger qu'en temps normal. Enfin, de toute façon les patrouilles ne se faisaient jamais seul et on gardait au maximum le contact avec la base, pour éviter tous problèmes.

Finalement, après un passage dans une rue beaucoup trop étroite pour être qualifiée de rue, nous nous arrêtâmes devant le commissariat. Une bonne inspiration et une dernière pensée sur cette soirée et je m'apprêtais à descendre. Il me dit avoir apprécié les aventures... J'étais d'accord sur ce point et ajoutais que la prochaine -s'il y en avait- il faudrait faire quelque chose de plus calme. Je ne pensais pas à mal, bien sur, rigolant juste sur ce fait. J'ignorais tout de ce qu'il pouvait penser après mes paroles. Je lui souhaitais bonne nuit et il me dit bonne chance.

Une vieille habitude me fit seulement hocher la tête après sa bonne chance, car cela portait malheur de dire merci. Enfin, pas exactement, mais les vieilles habitudes ont la vie dure. Je descendis donc de voiture et j'allais payer ma course avant de rentrer dans le commissariat, prête à affronter ce qui m'attendait.