Le projet Damoclès devait arrêter les mutants jugés dangereux ou gênants, c'était pour cela que des mutants avaient été entrainés pendant plusieurs années, parfois même toute leur vie. Ce matin-là, je me préparais à sortir pour faire ce que je faisais de mieux, c'est-à-dire me battre et arrêter des gens. J'étais encore dans mon appartement, vêtu d'un uniforme d'intervention noir. En fait, ça ressemblait beaucoup à une tenue de jogging avec un gilet par balle et des rangers, sauf que je mettrais une veste par dessus le gilet par balle, pour ne pas faire trop voyant. Et puis, la veste servirait aussi à cacher le holster contenant mes deux firestar et mes chargeurs pleins. On ne pouvait pas toujours compter que sur ses pouvoirs face à d'autre mutants, autant être paré à toute éventualité.
Pour l'heure en tout cas, j'étais assis sur le canapé, nettoyant mes armes sur la petite table du salon. C'était essentiel qu'elles soient impeccables, une arme mal entretenue s'enreillait et n'était absolument pas fiable. Or il fallait que je puisse compter sur mes armes. Mais j'avais enfin fini, ce n'était pas aussi long que ça en avait l'air de démonter, nettoyer et remonter une arme. J'étais prêt à partir, pour rejoindre Davies, on devait se retrouver sur les chantiers, un mutant s'entrainait dans un immeuble dont la construction avait été abandonnée quelques mois plus tôt. Des ouvriers d'un chantier voisin l'avait vu un soir en rentrant chez eux.
Je rangeai les deux firestar dans mon holster et mis sur mon dos une veste en cuir avant de sortir de chez moi. Il ne fallut pas bien longtemps avant que j'arrive au point de rendez-vous, en voiture parcourir New-York était somme toute assez simple quand on savait par où passer pour éviter les embouteillages du matin. Les chantiers n'étaient pas vraiment un lieu que l'on visitait par plaisir, soit on y travaillait, soit on s'y cachait. Là en l'occurence, le mutant que nous cherchions était là pour se cacher, il ne serait pas forcément simple à retrouver. De plus, nous ne savions pas forcément de quoi il était capable. C'était aussi pour cela qu'on nous avait envoyé le chercher, aucun ouvrier n'avait su dire ce qu'il faisait mais il était puissant.
Je me trouvais pas loin de l'immeuble en question, attendant Davies avant de faire quoi que ce soit, un contre un semblait fou si on ne savait rien de son ennemi. Et pour passer un peu plus le temps, je jouais avec ma balle porte-bonheur tout en fumant ma dizième cigarette de la journée. J'espérais que le mutant ne savait pas déjà que j'étais là, ça poserait des problèmes si notre intervention n'était plus aussi surprise qu'elle devait l'être. L'endroit était désert, les seuls bâtiments alentours n'étaient pas finis de construire et ne le seraient sans doute jamais, rien ne laissait penser que qui que ce soit était là et sans la fumée de cigarette que je dégageais, il n'y aurait eu aucune trace d'activité humaine dans les parages.