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 un petit plaisir... [terminé]

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Shinobi Shaw

Shinobi Shaw
Mutant de niveau 2

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MessageSujet: un petit plaisir... [Kahlen]   un petit plaisir... [terminé] EmptyVen 16 Juil - 15:22

    Il était un peu plus de 14 heures lorsque Shinobi émergea d’un profond sommeil qui s’était voulu réparateur. La paresse ne faisait pas réellement partie de son mode de vie, et son réveil tardif trouvait une explication tout à fait logique qui n’impliquait ni une soirée arrosée la veille ou une nuit passée avec une jeune femme remuante. Non. En réalité, Shinobi avait atterri à New York sur les coups de 5 heures du matin après 9 heures de vol sans escale depuis Athènes. Avant de prendre ce vol, il avait rencontré deux ingénieurs grecs au sujet d’un puissant réacteur à air comprimé, dîné en compagnie de deux responsables de recherche – l’un grec et l’autre italien, également de passage dans la région – et avait réglé la paperasse fiscale habituelle pour les deux pays où il résidait.

    Son repos pris, Shinobi s’était levé sans trop rechigner à la tâche et avait couru quelques kilomètres sur son tapis électrique, parce que la pollution newyorkaise n’encourageait pas spécialement à la pratique du sport en extérieur. S’en suivirent quelques pompes et abdos avant qu’il n’enchaîne sur une série d’étirements et ne consente à prendre le chemin de la douche. Avoir une bonne condition physique était une chose très importante pour lui compte tenu des habitudes prises ces 10 dernières années, et Shinobi ne rechignait jamais à s’entraîner durement avant ou après une journée de boulot. Une petite demi-heure plus tard, il ressortait de la salle de bains frais et dispos enroulé dans un drap de bain couleur parme, portable à l’oreille. La conversation était en japonais et le mutant ne paraissait guère peiné de préparer un café en jetant un œil aux informations télévisées pendant qu’il parlait. Le japonais était maîtrisé depuis quelques années, et il était ainsi aussi naturel de l’employer que d’avoir recours à son anglais natal. Sa mère serait fière si elle pouvait le voir à ce moment précis…

    Son appel terminé, Shinobi avala un café noir et consentit enfin à s’habiller. Un rapide coup d’œil au dehors lui permit d’évaluer le temps qu’il faisait et il opta donc assez naturellement pour un jean sombre et un tee-shirt noir assez simple. Une domestication de ses cheveux courts plus tard, il enfilait baskets et veste en jean avant de quitter son appartement de la 5th Avenue à pieds… Le mutant avait dans l’idée d’aller faire un petit tour à la boutique d’antiquités, et le beau temps l’incita à le faire en surface plutôt qu’en s’y rendant en métro. D’une, il éviterait les masses de gens en sueur, et de deux il pourrait profiter de la caresse du vent sur son visage. Oui, c’était de loin la meilleure solution.

    Quelques gamins braillaient dans le parc, et des étudiants promenaient des chiens visiblement en échange d’un peu d’argent. Shinobi ne se laissa guère distraire bien longtemps par le paysage, pressant le pas lorsqu’il remarqua l’apparition de quelques nuages gris. La journée avait pourtant bien commencé, mais il fut contraint de presser le pas lorsque les premières gouttes froides se mirent à tomber du ciel. Il ne restait plus qu’un petit kilomètre à parcourir, et Shinobi imagina pouvoir couvrir la distance avant que l’averse n’éclate réellement… Ce qui devait arriver arriva malheureusement et le tonnerre se mit à gronder à peu près au moment où des hallebardes se mettaient à tomber. Shinobi fut contraint de courir cette fois, et atteignit deux minutes plus tard la galerie du centre commercial.

    Retrouvant une allure un peu moins empressée, il se dirigea vers la boutique qu’il affectionnait tant et s’immobilisa un instant devant la vitrine, observant ces morceaux de passé étalés sous ses yeux. S’essuyant un peu le visage avec un mouchoir, il balança celui-ci dans la poubelle la plus proche avant de pousser la porte de la boutique, salué presque immédiatement par un vendeur enjoué qui avait reconnu cet habitué sans peine.

    M. Shaw, c’est un véritable plaisir de vous revoir !

    Il était en effet difficile d’oublier le visage de celui qui dépensait plusieurs milliers de dollars à chaque achat pour acquérir une arme ancienne ; pour ça, le vendeur ne s’était pas trompé…

    Bonjour, M. James. Je vois que vous avez de nouvelles pièces en vitrine… - son sourire s’était étiré par politesse plus que par réelle joie d’avoir été reconnu – Je ne saurais entrer chez n’importe quel antiquaire et risquer d’acheter un objet en état de délabrement avancé… M. Panabaker veille à ne pas se procurer des choses en mauvais état, et c’est probablement ce qui m’incite à revenir à chaque fois…
    Assurément, Monsieur est un connaisseur !
    On peut dire ça comme ça. Tant qu’à dépenser de l’argent, autant veiller à ne pas acheter n’importe quoi, M. James !
    Monsieur a raison. Si vous le désirez, je peux vous montrer ce que nous avons acquis très récemment…
    Merci.
    Je vais vous faire patienter un petite peu, car nous n’avons pas encore eu le temps de tout installer dans une vitrine. Il s’agit de dagues sacrificielles égyptiennes et d’un Revolver Adams de 1850…
    Je serais curieux de voir le tout. S'il vous plaît.

    Le vendeur s’éloigna après une courbette, laissant Shinobi seul dans le magasin. Le mutant s’éloigna un peu, observant une énorme horloge ancienne sur pieds trônant près de la porte d’entrée…
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Kahlen Samuels

Kahlen Samuels
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MessageSujet: Re: un petit plaisir... [terminé]   un petit plaisir... [terminé] EmptyVen 16 Juil - 17:34



    Cela faisait bientôt deux heures que Kahlen fixait le plafond de la chambre qu’éclairaient les rayons de soleil qui traversaient les stores. Le réveil afficherait bientôt quatorze heures mais la blonde ne voulait pas se lever, elle s’estimait trop fatiguée pour faire quoi que ce soit. Elle avait enchaîné deux nuits blanches dues à ses horaires de travail particuliers et à des insomnies récurrentes. Aujourd’hui, son emploi du temps était vide et la jeune femme était bien décidée à en profiter. Passer toute une journée au lit était un luxe qu’elle n’avait pas souvent et rien ni personne – elle l’espérait – ne pouvait la priver de ça. Seulement voilà, pour une raison étrange, il y avait toujours quelque chose qui venait contrarier ses plans et, alors que quatorze heures venait de sonner, son téléphone portable se manifesta. La sonnerie de ce dernier semblait d’ailleurs bien plus désagréable que d’habitude mais cela était sûrement dû à l’état de fatigue dans lequel la blonde se trouvait. Kahlen se dégagea de l’emprise du drap et se dirigea vers l’armoire où elle avait rangé son téléphone la veille. Elle regarda l’écran du portable pour voir qui voulait lui parler. C’était sa colocataire qui était actuellement dans l’Oklahoma pour rendre visite à sa famille. Contrariée, elle accepta l’appel, mettant ainsi fin à la sonnerie stridente qui l’avait forcée à se lever.

    « Ouaip ? » dit-elle en baillant
    « Kay, il faut que tu me rendes un service, c’est super important ! »
    « Ca peut pas attendre demain ? C’est mon seul jour de congé de la semaine… »
    « Je préfèrerais que ça soit fait aujourd’hui. J’ai besoin que tu ailles à la boutique d’antiquités du centre commercial pour moi, tu vois où c’est ? »
    « Je te rappelle que j’y vais trois fois par semaine au centre commercial. Bon, faut que je fasse quoi ? »
    « Bah, en fait, il y a une superbe horloge à vendre, et j’ai peur que quelqu’un d’autre ne l’achète avant que je revienne à New York. En clair, j’aimerais que tu ailles me la chercher, et je te rembourserai à mon retour. »
    « Tu vas me priver de mon temps libre pour une vieille horloge qui doit sûrement ressembler à rien ? Attends, je rêve là… T’es vraiment sérieuse ? »
    « Mais oui ! Allez, accepte Kahlen, s’il-te-plaîîîîîît ! »

    Il y eut un blanc dans la conversation. Kahlen réfléchissait. La dernière chose dont elle avait envie à l’instant précis était de sortir de l’appartement, cependant, refuser ce que lui demandait sa colocataire pour cette unique raison n’était pas dans les habitudes de la blonde qui dut se résigner, à contre cœur.

    « Alors ? »
    « C’est d’accord, mais si tu ne me rembourses pas à temps, j’exigerai des intérêts ! »
    « Merci, merci, merci ! »
    « Tu me remercieras quand j’aurai ton horloge… bon, salut ! »

    Kahlen raccrocha et déposa son gsm sur la table de chevet. Elle leva les yeux au ciel, bougea la tête de gauche à droite et poussa un long soupir. A chaque fois qu’elle avait un moment à elle, où elle pouvait se reposer et ne rien faire de toute la journée, il y avait quelqu’un qui lui demandait de faire ceci, d’aller là, etc. Elle finissait par croire que ses amis s’étaient passé le mot pour la déranger pendant ses rares moments de tranquillité. Après avoir jeté un coup d’œil vers le réveil pour voir l’heure, la blonde se rendit dans sa salle de bain pour prendre une douche. Dès qu’elle fut lavée, elle s’emmitoufla dans son peignoir bleu et alla se préparer quelque chose à manger dans la cuisine. Comme elle s’y attendait, le frigo était presque vide et les quelques aliments qui le garnissaient semblaient périmés. La demoiselle se contenta d’une tranche de pain tartinée de confiture et alla finir de se préparer dans sa chambre. Elle ne prit pas la peine d’écouter le bulletin météo pour choisir ses vêtements. Elle était pratiquement sûre qu’il allait pleuvoir, c’est pourquoi elle avait déjà mis, par précaution, un petit parapluie dans son sac. Kahlen opta pour un jeans bleu clair, une chemise mauve et une veste légère de couleur noire par-dessus qu’elle enfila rapidement. Lavée, nourrie et habillée, il ne restait plus que le maquillage et la coiffure. Devant son miroir, la blonde arrangea ses cheveux, mit un peu de crayon noir sous ses yeux et fit la grimace à la vue des cernes qui avaient pris place sur son visage. Il était midi quarante-trois et elle était déjà prête. Quand il fallait rendre service à quelqu’un, la jeune femme avait toujours préféré faire ce qu’on lui demandait le plus tôt possible, ainsi, elle était tranquille. Kahlen n’était pas du tout ce genre de personnes qui remettent sans arrêt au lendemain ce qu’ils auraient pu faire le jour-même. Fatiguée et légèrement énervée, la jeune femme se mit donc en route.

    Le centre commercial n’étant pas si loin de son appartement, la blonde décida de s’y rendre à pied même si elle était persuadée qu’il allait pleuvoir. Pendant le trajet, le tableau était toujours le même, des gens et encore des gens. Les rues de New York étaient bondées la journée, et on pouvait y rencontrer à peu près n’importe quel type de personne. Il y en avait en effet pour tous les goûts. Des gamins qui, échappant à la surveillance de leurs parents, vous bousculaient et ne s’excusaient pas, des vendeurs ambulants qui essayaient de vous refiler des marchandises de mauvaise qualité à un prix exorbitant, des adultes en train de faire leur jogging quotidien, etc. Autant ce spectacle l’avait surprise voire même émerveillée à son arrivée, autant il la laissait indifférente à présent. Alors que le centre commercial n’était plus qu’à une centaine de mètre, des gouttes d’eau se mirent à tomber, d’abord petites puis de plus en plus grosses. Et une averse, une de plus, comme elle l’avait prédit. Kahlen sortit rapidement son parapluie, ce qui lui permit de ne pas arriver trempée à sa destination.

    Lorsqu’elle entra dans le grand bâtiment, la demoiselle secoua son parapluie et le rangea dans son sac. Il fallait maintenant qu’elle trouve cette boutique d’antiquités dont lui avait parlé sa colocataire. Il lui semblait avoir déjà aperçu ce magasin une fois mais elle n’en était pas vraiment sûre. Alors qu’elle essayait de se souvenir où se situait cette boutique, elle l’aperçut un peu plus loin. Se rendant compte qu’elle passait devant ce magasin à chaque fois qu’elle venait au centre commercial, elle eut un rictus et soupira. Dans la minute qui suivit, la jeune femme arriva devant le commerce et regarda la vitrine. Alors que, pour les connaisseurs, les objets présents étaient de véritables reliques qui avaient une grande valeur, pour elle, il ne s’agissait que de vieilleries qui ne valaient pas leur prix. Désespérée à l’idée de devoir entrer dans ce genre de magasin, Kahlen pénétra dans la boutique en traînant les pieds. Elle fut étonnée de constater qu’il y avait déjà quelqu’un d’autre. La blonde fixa l’inconnu tout en marchant. Elle n’aurait pas dû. Comme elle ne regardait pas où elle allait, elle percuta un objet qui s’écrasa contre le sol dans un grand fracas.


    « Merde ! » laissa-t-elle échapper.

    Kahlen redressa l’objet qu’elle venait de faire tomber et l’observa pendant un bref instant en espérant qu’il soit toujours intact. Malheureusement pour elle, ce n’était pas le cas, l’horloge avait même l’air assez amochée. La demoiselle se mordit les lèvres lorsqu’elle comprit que ce qu’elle venait de casser était précisément l’objet qu’elle était supposée acheter. Elle soupira avant de remarquer que l’homme présent dans le magasin regardait dans sa direction. Pensant qu’il travaillait là, la jeune femme se sentit très gênée et esquissa un sourire maladroit avant de s’adresser à l’inconnu.

    « Même si je trouve cette horloge vraiment moche, je vous assure que je n’ai pas fait exprès. En plus c’est bête, c’est ça que je devais acheter. Enfin, c’est pas pour moi, c’est pour une amie qui a visiblement de mauvais goûts et… »

    Se taire, elle devait se taire. Si cet homme travaillait bel et bien ici, il n’apprécierait sûrement pas entendre quelqu’un critiquer sa marchandise.

    « Est-ce que… vous travaillez ici ? » demanda-t-elle en grimaçant, priant pour que ça ne soit pas le cas.

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Shinobi Shaw

Shinobi Shaw
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MessageSujet: Re: un petit plaisir... [terminé]   un petit plaisir... [terminé] EmptyDim 18 Juil - 22:34

    Attendant patiemment que M. James revienne avec ces armes qui Shinobi brûlait d’impatience de voir, le mutant s’était absorbé dans la contemplation d’une horloge énorme qui trônait un peu bancalement contre l’un des murs. A la voir ainsi, on ne pouvait s’empêcher de se demander si une pichenette suffirait à la faire chuter d’un côté où de l’autre, et il y avait peut-être même fort à parier qu’elle ait été fixée au mur contre lequel elle reposait par un habile stratagème qui ne lui laisserait aucune vilaine marque…

    Shinobi apprécia la finesse de la ciselure du bois qui apparaissait comme presque chirurgicale, les dorures parfaitement restaurées du balancier, et le cadran visiblement authentique comportant les signes du temps. Il n’était pas certain de pouvoir dater cette horloge de grand-mère puisque sa passion résidait dans un tout autre domaine, mais cet objet avait au moins une petite centaine d’années… Le fait qu’elle paraisse en aussi précaire équilibre dissuada le jeune homme de s’approcher pour observer les détails des ornements du cadran, et la cloche de la porte du magasin retentit sans qu’il n’y prête réellement attention.

    Ce qu’il ne vit pas venir en revanche, ce fut cette jeune femme blonde qui le fixa au point de ne pas prendre garde à ses pas et qui pu sans problème permettre à Shinobi de vérifier si le fait d’être bancale du côté gauche ferait chuter ou non l’horloge vers la gauche… Il n’était pas réellement adepte de la destruction d’objets de valeur – sauf s’ils appartenaient à son père – et n’aurait donc jamais donné la poussette fatale à cette horloge lui-même. Cette jeune femme blonde tomba à pic, et heurta suffisamment cette pauvre horloge au point de la faire se balancer dangereusement. Gauche. Droite. Gauche. Avant. Avant. AVANT ! Shinobi eût à peine le temps de se reculer pour éviter l’objet, et son regard se posa sur cette pauvre horloge qui n’avait pas résisté aux lois de la gravité : le coffrage était un peu explosé, et le verre du cadran s’était brisé dans la chute, projetant des éclats dans un périmètre de 30 centimètres autour de l’impressionnant objet.

    La jeune femme avait juré, visiblement mal à l’aise d’avoir engendré une telle destruction. Il était vrai qu’elle avait l’air d’avoir une constitution assez frêle et que cela devait probablement l’étonner au moins autant que Shinobi qu’elle ait pu faire bouger un objet de cette envergure… Songeant que le côté bancal de l’objet n’avait visiblement été compensé par aucun dispositif stabilisant, Shinobi ne s’expliqua pas le fait que l’horloge soit tombée vers l’avant au lieu de poursuivre son balancement et de se fracasser sur la gauche… Ce n’était qu’un détail en soit, mais le sol ne devait probablement pas être complètement plat à cet endroit précis. Elle s’adressa finalement à Shinobi en expliquant que même si elle avait trouvé l’horloge très moche, elle n’aurait tout de même pas cherché à la faire sciemment tomber.

    Encore heureux...

    Ca lui avait échappé dans un sourire amusé, même si la situation n’était pas franchement faite pour prêter à l’amusement. L’inconnue expliqua également qu’elle était sensée acheter cette horloge justement – ce qui parut étrange puisqu’elle la trouvait moche – pour l’une de ses amies qui avait mauvais goût. Shinobi ne pu s’empêcher de hausser un sourcil cette fois, parce qu’il n’était pas véritablement convenable d’afficher ainsi une opinion personnelle comme un fait établi : l’horloge était « moche », pourquoi ne pas plutôt dire qu’elle n’appréciait pas ce genre d’objets ? Son amie avait-elle vraiment « mauvais goût », dans le fond ?

    L’inconnue soupira avant de grimacer et de lui demander s’il travaillait ici. Shinobi sourit de nouveau avant de répondre :

    Ca aurait pu être amusant de vous faire croire que c'était le cas… mais non, je ne suis qu’un client parmi tant d’autres. Le genre de client qui trouve regrettable la disparition de cette horloge…

    Ses paroles ne sonnaient pas comme un reproche mais plutôt comme un regret, parce qu’il s’agissait d’une très belle pièce même pour quelqu’un qui n’aimait pas spécialement les grosses horloges. L’employé ressortit de la réserve et afficha un air à la fois contrit et furieux lorsqu’il aperçut la vieille horloge à terre. Le bruit l’avait attiré, visiblement, et il en avait même oublié de ramener les objets après lesquels attendait Shinobi :

    Sainte Marie Mère de Dieu ! - une petite exclamation aigüe lui échappa alors que ses yeux se posaient sur le verre brisé et les éraflures sur le bois - Mais qu’avez-vous fait !

    L’homme sembla sur le point de mettre un genou à terre pour s’enquérir de l’état de l’objet de valeur, et promena un regard accusateur sur chacun des deux clients présents sur la scène de crime. A gauche, il y avait une jeune femme blonde qui n’était encore jamais venue à la boutique d’antiquités. A droite, il y avait l’un des plus gros clients de la boutique aussi bien en termes d’ancienneté que de sommes dépensées au cours d’une année comptable.

    Avez-vous une idée du prix de cet objet ? – il ne laissa à personne le temps de répondre, mais fixait clairement Kahlen – Visiblement, non !

    Shinobi conserva son air neutre, mais ne pu s’empêcher de constater qu’une fois encore les britanniques avaient le don d’en faire des caisses suite à un évènement inattendu…
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Kahlen Samuels

Kahlen Samuels
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MessageSujet: Re: un petit plaisir... [terminé]   un petit plaisir... [terminé] EmptyMar 20 Juil - 10:28



    Si elle était un jour amenée à rédiger une liste de bonnes résolutions, le premier intitulé serait ‘Toujours regarder où je mets les pieds’. Kahlen, qui n’était pourtant pas d’un naturel maladroit, avait la mauvaise habitude de ne pas faire attention à ce qui pouvait se trouver devant elle lorsqu’elle marchait. La blonde se laissait vite distraire, par quelqu’un, par une vitrine ou par un tas d’autres détails sans importance. Ce genre d’accident ne lui arrivait donc que trop souvent et aujourd’hui n’avait pas fait exception à la règle. Cette pauvre horloge n’avait pas survécu à la tornade Kahlen qui s’était abattue sur elle. Il était clair que la jeune femme et les objets un tant soit peu fragiles ne feraient jamais bon ménage. Constatant l’amplitude des dégâts, c’est-à-dire les morceaux de verre éparpillés sur le sol et le look encore plus déplorable de l’objet, Kahlen poussa un nouveau soupir. Cet accident aurait des conséquences, principalement sur son porte-monnaie, et elle ne le savait malheureusement que trop bien.

    Bien que ce qu’il venait de se passer avait considérablement diminué la bonne humeur de la jeune femme, ce que lui dit l’homme qui, par le simple fait d’être présent, avait été à l’origine de l’incident, la fit quand même sourire. Encore heureux. Il avait raison, car si Kahlen avait volontairement détruit un tel objet, ça aurait été vraiment grave. Détruire quelque chose sous le prétexte qu’on ne l’appréciait pas, c’était purement et simplement du vandalisme. Quand l’autre client lui confirma qu’il ne travaillait pas dans le magasin, la demoiselle sentit une vague de soulagement l’envahir. Cependant, si ça avait été le cas, elle aurait été très embarrassée, d’abord parce qu’elle avait démoli une des antiquités du magasin, mais aussi car elle l’avait ouvertement critiquée. A cet instant, Kahlen se jura de ne plus jamais émettre ses opinions concernant ses goûts en matière de meubles, surtout que, la plupart du temps, les autres personnes n’étaient pas du même avis qu’elle. D’ailleurs, l’homme, lui, semblait apprécier l’horloge, ce qui conforta davantage Kahlen dans sa décision.


    « Mais je trouve aussi que c’est regrettable, seulement, vous savez, il y a des jours comme ça où on aurait dû rester enfermer chez soi et où on aurait dû se taire. Ouais, où on aurait simplement dû se taire, pour changer… »

    La blonde avait délibérément répété la dernière partie de sa phrase comme pour la mettre en évidence, pour faire comprendre à son interlocuteur qu’elle parlait trop et que le mieux à faire était de ne pas prêter attention à ce qu’elle disait. Les amis de Kahlen, eux, avaient appris à ne pas l’écouter lorsqu’elle commençait à raconter n’importe quoi. Une fois lancée, la jeune femme continuait à parler et à dire ce qu’elle pensait sans se soucier de ce qui pourrait se passer. C’était certainement un de ses plus gros défauts mais, même si elle en avait conscience, elle n’arrivait pas à y remédier.

    Dans la minute qui suivit, un deuxième homme fit son entrée et, à en juger par l’expression sur son visage lorsqu’il regarda ce qu’il restait de l’horloge, Kahlen comprit que celui-là travaillait dans le magasin, et qu’il n’était vraiment pas content. Malgré la situation, le fort accent ‘british’ du vendeur lorsqu’il se mit à crier sur la blonde la fit sourire. Même si son accent à elle avait en grande partie disparu, elle ne pouvait qu’apprécier un peu d’élégance parmi ces gens qui, d’après ses propres dires, parlaient comme des fermiers. Très contrarié, le vendeur lui demanda, indirectement mais elle savait qu’il s’adressait à elle, si elle avait la moindre idée de la valeur de l’objet qu’elle venait de casser.


    « Oh si, je connais la valeur de cette horloge… sinon je ne serais pas autant désolée de l’avoir cassée. »

    Kahlen n’avait pu s’empêcher de répliquer, mais elle espérait avoir dit cela suffisamment bas, elle avait murmuré, pour que le vendeur ne puisse pas l’entendre. La jeune femme enchaîna directement pour éviter que le britannique répondre si jamais il avait entendu sa remarque.

    « Ecoutez, je suis vraiment, totalement, complètement, et un tas d’autres d’adverbes en –ment, désolée. Je paierai la réparation, avec des intérêts si vous le voulez, mais croyez-moi je vous rembourserai ! » - elle commença à fouiller dans son sac à la recherche de son portefeuille - « Je peux même vous payer maintenant si vous voulez, c’est pas un problème et… » - elle ouvrit son portefeuille et se pinça la lèvre supérieure - « Vous prenez les chèques ? »

    Alors qu’elle attendait avec anxiété une réponse du vendeur, Kahlen vit soudainement cet endroit d’une toute autre façon. Ce magasin était plein à craquer d’objets beaucoup plus vieux qu’elle et qui ont tous une histoire. Une histoire qu’elle risquerait de voir en les touchant si son pouvoir se déclenchait et qui lui provoquerait donc, à coup sûr, une forte migraine. Parcourant tous les articles des yeux, la blonde enfouit ses mains au fond de ses poches et esquissa un sourire gêné.

    « En tout cas, je ne toucherai plus à rien. C’est préférable… vraiment. »

    Effectivement, c’était préférable, autant pour les objets que pour elle-même. Kahlen ne voulait absolument pas déclencher une autre catastrophe, une par jour, c’était largement suffisant. Et la blonde avait l’intime conviction que, si jamais elle touchait un objet, celui-ci tomberait et entraînerait tous les autres dans sa chute, comme des dominos. Ca serait fatal, pour le magasin mais surtout pour son compte en banque qui, soyons honnêtes, était déjà dans le rouge.

    « Par contre, je vais vous donner ma carte de visite, pour vous prouvez ma bonne foi. Ainsi vous saurez qui je suis et du coup, si je pars en courant, vous pourrez toujours me retrouver et me forcer à vous rembourser. »

    Elle-même désespérée par ce qu’elle venait de dire, Kahlen tendit un bout de papier légèrement froissé au vendeur du magasin avec un sourire gêné sur le visage. Il était vraiment urgent qu’elle apprenne à se taire et à ne pas toujours dire des conneries lorsque la situation devient embarrassante.


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MessageSujet: Re: un petit plaisir... [terminé]   un petit plaisir... [terminé] EmptyVen 23 Juil - 16:59

    Cette pauvre horloge venait d’avaler son bulletin de naissance en laissant à Shinobi une curieuse impression concernant la manière dont elle avait chuté. Il ne lui paraissait pas logique qu’un objet aussi imposant et ayant une certaine valeur n’ait pas été calé ou sécurisé pour éviter ce genre de destructions. Il s’était agi de cette jeune femme, mais il aurait pu s’agir d’un enfant turbulent accompagnant leurs milliardaires de parents, et cette horloge aurait très bien pu tomber sur l’un d’eux… C’était incompréhensible.

    Si la jeune blonde avait d’abord eu un comportement assez déplacé après avoir déclaré que l’horloge était particulièrement laide, elle avait ensuite présenté ses excuses à Shinobi en l’identifiant à un vendeur. Le mutant s’était montré particulièrement amusé et s’était risqué à un trait d’humour malgré la réprobation que lui inspirait la destruction d’un objet ancien. L’inconnue déclara qu’elle trouvait cela regrettable elle aussi, avant de conclure qu’il y avait des jours où il valait sans doute mieux rester chez soi et se taire… La manière dont elle insista sur la dernière partie de sa phrase laissa Shinobi songeur l’espace de quelques secondes avant qu’il ne reprenne la parole :

    Certains jours ne sont effectivement pas propices à certaines choses. Mais si cette horloge n’était pas à votre goût, je suis certain qu’il pourrait se trouver dans cette immense boutique quelque chose qui pourrait vous surprendre…

    Shinobi ne comptait plus le nombre de fois où il était resté comme « coincé » devant un objet particulièrement bien ouvragé sans même oser le toucher. Bracelets de jade, statuettes d’amantes bien aimées ou toiles époustouflantes, Shinobi était bien placé pour témoigner du pouvoir qu’avaient certaines antiquités en étant capable de fasciner une personne qui n’accordait que peu d’importance aux objets de leur catégorie. Cette horloge en est – était ? – la preuve vivante, parce que même si Shinobi n’était absolument pas prêt à acheter une horloge de grand-mère il ne pouvait s’empêcher d’admirer la bonne facture autant que la beauté de l’objet…

    M. James, le vendeur, ne tarda pas à faire irruption dans la vaste pièce et jura de manière assez raffinée avant de s’approcher de l’endroit où le drame s’était déroulé. Son flegme britannique autant que sa bonne éducation l’empêchaient formellement d’élever la voix ou de tenter n’importe quelle action stupide à l’encontre de la jeune femme, et son calme pouvait de ce fait paraître réellement surnaturel dans ces conditions… Shinobi décida de ne pas s’en mêler parce qu’après tout cette horloge ne lui appartenait pas plus que cette boutique. Il adressa donc un sourire encourageant à la jeune femme et s’éloigna en direction de la vitrine où il avait repéré une poterie aux gravures énigmatiques…

    Kahlen avait affirmé connaître la valeur de l’horloge qu’elle venait de briser, mais le sourire qu’elle affichait avait quelque chose de légèrement contrariant : si elle connaissait sa valeur, alors pourquoi n’effaçait-elle pas ce sourire mal à-propos de son visage ? M. James s’agenouilla près de l’horloge, n’osant la toucher de peur d’aggraver son état de destruction très avancé : ses doigts tremblèrent à l’approche du bois précieux, et il leva finalement les yeux pour fixer la jeune femme avec sévérité alors qu’il se redressait :

    Si vous connaissez sa valeur, cela signifie ou que c’était une objet qui vous intéressait, ou que vous êtes une amatrice d’objets anciens… Dans les deux cas, vous comprendrez qu’il vous faudra nous dédommager pour la casse occasionnée.

    Kahlen s’excusa de manière suffisamment sincère pour tirer un sourire compatissant au britannique, et celui-ci ne pu cacher son étonnement lorsqu’elle se mit à fouiller dans son sac à main. Elle promit de le payer maintenant et marqua une pause avant de lui demander si les chèques étaient acceptés. Le problème avec les chèques lorsqu’on était commerçant, c’était qu’on ne pouvait jamais être assuré à 100% de la solvabilité de son client. Un chèque était déposé à la banque généralement en fin de semaine, et mettait entre 2 et 4 jours à être encaissé physiquement par la banque du commerçant… ce qui laissait entre 2 et 4 jours au client pour disparaître de la circulation. Là où M. James était embêté, c’était que la jeune femme en question avait vraiment l’air désolée que cette horloge soit réduite en miettes.

    Nous ne prenons généralement que les chèques des clients que nous comptons parmi nos habitués, mademoiselle… - Toujours cet air aimable qui lui collait à la peau en toutes circonstances – Je pense que comme vous regrettez sincèrement le sort qu’a subi ce pauvre objet, nous pouvons trouver un arrangement…

    Kahlen promit de ne plus toucher à rien, glissant d’ailleurs ses mains au plus profond de ses poches. Elle proposa de lui donner sa carte de visite et s’exécuta avec bonne foi. M. James prit le petit carton et y jeta un œil par curiosité, avant de fixer de nouveau la jeune femme :

    Je vais prendre votre chèque, mademoiselle. J’imagine aisément que si vous n’avez pas votre carte de crédit sur vous, vous n’aurez pas non plus 970$ en liquide dans vos poches. – Le britannique avait prononcé cette phrase avec amusement, même s’il savait que certains clients se promenaient avec d’aussi fortes sommes en poche – Pour éviter également que mon patron ne se retourne contre moi en cas de problème avec votre chèque, je vous demanderais juste votre pièce d’identité pour pouvoir en faire une photocopie… Je n’ai pas pour habitude de me méfier, mais M. Panabaker est un homme qui aime que les choses soient claires et sans ambigüité J’espère que cela ne vous posera pas de problème…

    C’était dans ce genre de situations que l’on appréciait de se trouver face à un britannique de pure souche. Arrangeants et faisant preuve d’un calme à toute épreuve, on ne pouvait réellement souhaiter se trouver face au représentant d’une culture nettement plus impulsive sans être réellement dérangé.
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Kahlen Samuels

Kahlen Samuels
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un petit plaisir... [terminé] Vide
MessageSujet: Re: un petit plaisir... [terminé]   un petit plaisir... [terminé] EmptyLun 26 Juil - 8:56



    En attendant une quelconque réaction du vendeur, Kahlen se rappela d’un détail qui avait son importance. Sa colocataire. Elle avait demandé à la blonde d’aller acheter l’horloge, elle lui avait donc fait confiance et la mutante s’en voulait. Qu’allait-elle bien pouvoir lui dire ? La jeune femme ne se voyait pas vraiment en train d’expliquer qu’elle avait cassé l’horloge parce qu’elle était incapable de regarder là où elle mettait les pieds. La seule chose qu’elle pouvait faire dans l’immédiat était de prier pour que la réparation de l’horloge soit finie avant le retour de sa colocataire, même si cela semblait tout à fait improbable. Par contre, même si sa colocataire lui rembourserait pour l’achat de l’objet, Kahlen devrait payer la réparation de sa poche et s’en inquiétait. Ces derniers temps, bien plus que d’habitude, la jeune femme avait du mal à boucler ses fins de mois, car les incidents de ce genre s’étaient enchaînés et avaient à chaque fois nécessité des frais supplémentaires qui faisaient mal, très mal même, à son porte-monnaie. Seulement Kahlen était honnête, elle savait que casser l’horloge serait fatal à son compte en banque, et elle aurait bien pu quitter le magasin avant l’arrivée du vendeur et ne plus jamais y remettre les pieds, pourtant elle ne l’avait pas fait, et n’en avait pas l’intention. Elle allait payer, même si cela signifiait qu’elle allait devoir se serrer encore plus la ceinture.

    Lorsque le vendeur s’agenouilla près de l’horloge, Kahlen oublia ses petits soucis financiers et se sentit extrêmement gênée vis-à-vis du commerçant. Il semblait être réellement affecté par l’incident, et être à l’origine de cela rendait la jeune femme mal à l’aise et honteuse d’elle-même. Cet objet, aussi moche le trouvait-elle, avait de la valeur aux yeux de cet homme, et elle l’avait détruit en quelques secondes. Son sentiment de culpabilité s’amplifia lorsque le vendeur se releva. Son regard était sévère et dur et donnait l’impression qu’il était vraiment en colère, ce qui était tout à fait compréhensible. Kahlen craignait ce qu’il allait dire, elle ne voulait pas se faire réprimander même si c’était légitime. Mais, étrangement, il garda son calme et adressa même un sourire à la blonde après avoir parlé. Elle fut soulagée, même si ce n’était que le début de ses ennuis.


    « En fait, j’étais supposée acheter cette horloge… » - Elle marqua une pause, fixant avec une légère pointe de désespoir l’objet qu’elle avait cassé - « Et je comprends tout à fait, c’est normal que je doive payer pour ce que j’ai fait, c’est de ma faute, et je l’assume. »

    C’est vrai, elle assumait ce qu’elle avait fait, mais bien plus moralement que financièrement. La seule chose dont elle avait peur était le montant à payer que le vendeur allait sûrement bientôt lui dévoiler. Et au moment où il le lui dirait, il était certain que la bonne humeur de la jeune femme allait descendre en flèche. Pour ne pas que cette journée soit une des pires qu’elle ait vécu, Kahlen essaya de trouver un point positif à tout ce qui venait de se passer mais n’y arrivait pas. Il n’y avait, pour le moment, rien d’agréable à se souvenir. L’unique chose à faire était d’espérer que quelque chose de bien arrive plus tard. C’est le contraire qui se produisit, la phrase que le vendeur venait de dire s’écrasa sur Kahlen comme une enclume. Il n’acceptait pas les chèques des clients occasionnels. Comment allait-elle pouvoir payer alors ? Alors que la jeune femme commençait à s’inquiéter, le commerçant parla à nouveau, et ce qu’il dit rassura la blonde. Elle avait ressenti tellement d’émotions différentes en si peu de temps que ça en donnait presque le mal de mer. Ce phénomène s’appelait ‘ascenseur émotionnel’, et l’expérience était plus que désagréable.

    « Un arrangement ? Ca serait vraiment très gentil de votre part. »

    Kahlen esquissa un sourire. En fait, ce vendeur était très sympathique et compatissant. Heureusement pour la blonde, qui s’imagina alors ce qu’aurait pu être la même situation avec un homme plus coléreux et incisif. Elle en eut des frissons, et s’estima chanceuse d’être tombée sur ce vendeur britannique.

    Lorsqu’il lui annonça qu’il allait prendre son chèque, un sourire de soulagement apparut sur son visage. Cependant, celui-ci disparut aussitôt que le vendeur eût dit le prix à payer. Choquée, la blonde avait failli s’exclamer un ‘quoi’ de surprise. Kahlen s’attendait à un grosse somme, mais quand même pas à ça. Elle reconsidéra l’horloge qu’elle avait cassée, l’objet devait être vraiment très ancien et précieux pour valoir autant. La demoiselle eut un rictus quand le vendeur prononça le mot ‘liquide’. 970$ en liquide sur elle… cette idée était tellement impensable qu’elle en devenait dérisoire. Quand elle avait regardé dans son portefeuille pour prendre sa carte de visite, la jeune femme en avait profité pour regarder combien elle avait d’argent en liquide. Vingt-trois pauvres dollars et quelques centimes qui ne faisaient vraiment pas le poids contre les neuf-cent-septante qu’on lui réclamait.


    « Le jour où j’aurai 970$ en liquide sur moi, vous pourrez appeler les flics, parce que c’est que j’aurais braqué un commerçant… » - Le moment était peut-être mal choisi pour faire de l’humour, bien que Kahlen pensait réellement ce qu’elle venait de dire. - « En tout cas, merci beaucoup. »

    ‘Merci beaucoup’ n’était vraiment pas suffisant pour exprimer à quel point Kahlen était reconnaissante envers le vendeur. Elle savait bien que n’importe quel autre commerçant n’aurait pas accepter le chèque d’une inconnue, car on ne pouvait jamais être totalement sûr qu’il allait être accepté. La blonde ne fut pas étonnée quand le britannique lui demanda sa carte d’identité, ne pas le faire aurait relevé de l’imprudence. Elle se remit alors à fouiller dans son sac à la recherche de son portefeuille qu’elle sortit dès qu’elle le trouva.

    « Ca ne me pose aucun problème et… » - En ouvrant son portefeuille, un détail lui sauta littéralement aux yeux. - « Par contre, je ne suis pas citoyenne américaine donc, euhm… je peux vous donner ma carte verte, mon permis de conduire ou ma carte d’identité du Pays de Galles. »

    En attendant que le vendeur réponde, la demoiselle observa les objets exposés dans le magasin et, lorsque son regard passa sur le deuxième client, elle comprit que l’incident avait aussi dû lui causer du tord. S’il était resté, ce n’était sûrement pas par curiosité. Le jeune homme voulait certainement acheter quelque chose et attendait que le vendeur lui prête à nouveau attention. Kahlen prit donc ses responsabilités et décida de s’excuser également auprès de lui. La blonde était pour ainsi dire devenue une vraie experte des excuses puisqu’il n’y avait pas un jour où elle ne devait pas en présenter. S’excuser sincèrement était lassant à la longue, mais n’en demeurait pas moins pratique, car les gens appréciaient beaucoup quand on leur disait à quel point on était désolé.

    « Je tiens à vous présenter mes excuses aussi. Je suppose que toute cette affaire doit vous retarder et je voulais que vous sachiez que je suis vraiment désolée. » - Encore une fois, elle afficha un sourire gêné. - « … Je m’appelle Kahlen. »

    La blonde tendit sa main droite pour saluer correctement l’autre client.

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Shinobi Shaw

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MessageSujet: Re: un petit plaisir... [terminé]   un petit plaisir... [terminé] EmptyLun 16 Aoû - 20:27

    ( Horriblement désolée pour le retard. En espérant que ma réponse suffira à me faire pardonner ^^’’ )

    Shinobi trouvait déplorable la destruction de l’horloge, mais cela ne l’empêcha pas de trouver la situation un tant soit peu amusante lorsque la jeune femme redouta qu’il ne soit un employé de la boutique d’antiquités. Elle avait vraiment l’air confuse et mal assurée face à lui, et la perspective qu’il soit un employé du magasin qui aurait assisté à la scène aurait pu donner à Shinobi un pouvoir non négligeable sur la demoiselle… Mais il n’en avait rien fait. Quand on connaissait sa propension à ne s’intéresser qu’à ses propres intérêts, on ne pouvait s’empêcher de trouver ça étrange, sinon louche. Mais après tout, quel avantage pourrait-il tirer d’une si mauvaise blague ? Aucun, et pourtant ce n’était pas faute d’y avoir réfléchi !

    Shinobi avait donc balayé les doutes de l’inconnue en se présentant comme un type assez normal qui n’avait aucun lien de subordination avec les employés de la boutique. Il avait sous-entendu son goût pour les choses anciennes en déplorant la destruction de l’horloge, mais il était vrai que le simple fait qu’il se trouve dans cette boutique et non dans un magasin de bricolage attestait de son amour de tels objets. Kahlen avoua trouver la perte de l’horloge regrettable et Shinobi réprima un sourire en constatant qu’elle considérait déjà l’horloge comme « morte ». Un peu comme une personne âgée qui aurait trop vécu et qui se serait éteinte en faisant une mauvaise chute dans un escalier, sauf qu’il s’agissait d’une horloge

    Lorsque M. James s’agenouilla près de l’horloge en kit, Shinobi ne pu s’empêcher de songer que son séjour dans la boutique se prolongerait de très longues minutes d’ici à ce que la jeune femme s’acquitte du montant de l’objet et de celui des réparations qui serait indubitablement nécessaires. Cette journée était destinée à son divertissement personnel, et Shinobi ne se fit pas prier pour s’intéresser aux objets qui l’entouraient en attendant que le vendeur britannique règle cette affaire de destruction massive. La jeune femme avoua qu’elle devait à la base acheter cette horloge, et le britannique haussa un sourcil avec incrédulité ?

    Vraiment ?

    Sa main droite reposait contre le bois éclaté du coffre de l’horloge, et il finit par se relever alors que Shinobi – de dos – fixait un coffret à bijou avec amusement. Réduire en allumettes un objet que l’on avait prévu d’acheter, c’était véritablement ce que l’on pouvait appeler de la malchance à l’état pur ! Le vendeur acquiesça lorsque Kahlen expliqua qu’elle était consciente qu’il lui faudrait réparer les dégâts infligés à l’objet en plus de le payer, et le fait qu’elle assume les conséquences de sa maladresse sembla achever de bien disposer le vendeur à son égard. Rares étaient les destructeurs – ou bulldozers, comme lui les surnommait – qui acceptaient de rembourser leurs dégâts sans que la police n’ait à intervenir. Il fallait croire que plus les gens étaient riches, et plus ils étaient de mauvaise foi dans ce type de cas de figure… Déplorable.

    Je ne peux que louer votre honnêteté, mademoiselle. Assumer ses actes est quelque chose qui échappent à bien des jeunes personnes, de nos jours…

    Secouant légèrement la tête pour montrer sa réprobation concernant le fait énoncé, M. James conservait néanmoins ce petit sourire aimable qu’il adressait à Kahlen depuis quelques minutes déjà. Aaah, le flegme britannique ! M. James fut suffisamment professionnel et arrangeant pour aller jusqu’à accepter le chèque de la jeune femme à la condition qu’il puisse photocopier sa pièce d’identité, parce qu’il se doutait bien que personne parmi les nouveaux clients comme parmi les habitués ne se promenait dans New York avec une somme aussi importante en liquide. Avec tout ce que l’on entendait dans les divers journaux télévisés, il valait même mieux ne pas sortir de chez soi les soirs où de dangereux mutants et bandes de malfrats s’affrontaient en pleine rue pour revendiquer une pseudo territorialité sur une rue et deux trottoirs…

    La somme sembla effarer la jeune femme, et le vendeur se fendit d’un sourire amusé cette fois. Cette pièce avait traversé les âges et datait de 1764. Ce n’était pas le genre d’objet que l’on trouvait dans une brocante ou un supermarché ; d’où son coup véritablement exorbitant… La suite sembla l’amuser peu après qu’elle ait jeté un coup d’œil au contenu de son portefeuille, et elle déclara qu’il faudrait appeler les flics lorsqu’elle aurait une telle somme à disposition parce que cela signifieraient qu’elle aurait braqué une banque. Si le britannique tiqua sur l’emploi du mot « flic », il apprécia néanmoins le trait d’esprit de la jeune femme à sa juste valeur :

    Je crains que cela ne soit la même chose pour à peu près la grande majorité des habitants de New York, mademoiselle. – Le vendeur inclina légèrement sa tête ridée lorsqu’elle le remercia. – Je vous en prie.

    La jeune femme avoua ne pas être américaine et proposa de donner sa carte d’identité galloise, son permis de conduire ou sa carte verte :

    Aucun problème. Les Ambassades ont suffisamment de données pour que l’on puisse se fier aux cartes vertes des résidents étrangers. Vous seriez surprise du nombre de clients étrangers qui franchissent le seuil de ce magasin… - Un sourire étira ses lèvres très brièvement. – Je n’en étais pas sûr, mais j’aurais presque pu mettre ma main au feu quant à votre nationalité… Les gallois ont cette articulation si particulière qui est reconnaissable entre mille autres…

    « Articulation », ou plus exactement « non articulation ». Cette blague était récurrente entre anglais concernant les gallois, tout comme les gallois considéraient qu’ils partaient « à l’étranger » lorsqu’ils se rendaient à Londres… En tout cas, M. James avait surtout voulu détendre l’atmosphère et n’avait nullement cherché à paraître grossier. D’ailleurs comment pouvait-on accuser de grossièreté un homme aussi avenant et propre sur lui ? C’était impossible.

    Lorsque la voix de la jeune femme résonna de manière bien plus proche que quelques minutes plus tôt, Shinobi fit volte-face afin de pouvoir l’apercevoir dans son champ de vision. A présent, elle s’excusait auprès de lui concernant un désagrément qu’elle pensait lui avoir causé, et il aurait été véritablement difficile de se formaliser de cet excès de politesse. Shinobi serra la main de la jeune femme lorsqu’elle se présenta, et se présenta à son tour :

    Sinobi. – Un sourire aimable étirait ses traits. - Il n’y a pas de mal, et je ne suis pas l’un de ces newyorkais pressé qui auraient pu se formaliser de quelques minutes d’attente…

    Son éducation avait en grande partie été remaniée par ses Maîtres japonais, et si Shinobi était encore capable de se montrer aussi grossier que le pire des occidentaux, il ne manquait en revanche jamais de respect ou de patience envers ceux qui ne l’offensaient pas.
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Kahlen Samuels

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MessageSujet: Re: un petit plaisir... [terminé]   un petit plaisir... [terminé] EmptyMar 24 Aoû - 18:47


    { T'inquiète pas, faut même pas t'excuser, t'étais en vacances, c'est normal que t'en profites !! }

    La blonde regarda la montre qui ornait son poignet droit pour se renseigner sur l’heure. Ce geste banal pouvait signifier que la demoiselle était pressée et impatiente d’en finir avec toute cette histoire, mais ce n’était pas le cas. L’emploi du temps de Kahlen, pour aujourd’hui, demeurait désespérément vide, il ne faisait aucun doute que lorsque toute cette histoire d’horloge et de remboursement serait finie, elle retournerait à son appartement pour faire une des choses qu’elle faisait le mieux, regarder la télévision. Il était bientôt treize heures, ce qui expliquait le sensation de faim qui commençait doucement à envahir la jeune femme. Le maigre déjeuner dont elle s’était contentée avant de partir n’avait pas suffi. Si elle n’avait pas dû faire un chèque d’un montant de neuf-cent-septante dollars pour combler la casse qu’elle avait causée, Kahlen aurait certainement été dîner dans un restaurant proche, mais, étant donné la situation, il était plus sage de rentrer directement chez elle et de vider les fonds de frigo.

    Kahlen fixait l’horloge, ou plutôt ce qu’il en restait, et se maudissait d’être aussi maladroite. Mais, de toute façon, l’objet était cassé, on ne pouvait plus rien y changer, alors autant ne pas s’apitoyer sur son sort. Il était quand même préférable de garder un air gêné et désolé, histoire de faire bonne impression au vendeur qui aurait ainsi, sait-on jamais, pu se montrer encore plus clément. La jeune femme ne pouvait cependant pas se plaindre de l’attitude de l’antiquaire. Même si ce dernier s’était d’abord énervé, ce qui était d’ailleurs tout à fait normal vu la situation, il avait rapidement fait preuve d’une courtoisie exemplaire et d’un calme olympien. La blonde ne s’attendait pas à ce qu’il se montre compréhensif au point de ne pas lui demander un quelconque remboursement, c’était simplement une idée utopiste.


    Vraiment ?

    Kahlen fut prise d’un doute, son visage laissait-il paraître à ce point son dégoût pour cette horloge que même le vendeur doutait de son honnêteté ? Elle avait pourtant bien pesé ses mots, pour être sûre de ne pas dire quelque chose de méchant à propos de l’objet, ce n’était donc pas à cause de ses paroles que l’homme était sceptique. La blonde pensa improbable que le Britannique puisse deviner les goûts à la tête du client, alors elle ne comprenait vraiment pas.

    « En fait, c’est pour euh… c’était pour une amie. »

    Elle avait rectifié sa phrase et employé l’imparfait qui, dans le cas présent, marquait deux passés différents. L’horloge, qui n’en était plus vraiment une jusqu’à ce qu’elle soit réparée, et son ‘amie’, qui ne le serait certainement plus dès qu’elle aurait découvert cette histoire. Kahlen se sentait mal à l’aise par rapport à cette dernière, mais son sentiment de culpabilité disparut rapidement. Après tout, sa colocataire aurait dû aller chercher elle-même l’horloge, au lieu de le faire faire par la blonde, tant pis pour elle, elle devrait se passer de l’objet pour encore quelques temps. Ca lui donnera une bonne leçon, la prochaine fois qu’un article lui plaira, elle ira le chercher directement, car Kahlen était bien décidée à ne plus accepter ce genre de services.

    Je ne peux que louer votre honnêteté, mademoiselle. Assumer ses actes est quelque chose qui échappent à bien des jeunes personnes, de nos jours…

    L’honnêteté… un trait de caractère appréciable, mais qui coûtait cher. Kahlen aurait voulu, pour une fois, ne pas se montrer trop honnête pour éviter des dépenses aussi importantes, mais c’était plus fort qu’elle, elle ne pouvait se résoudre à arnaquer quelqu’un. Elle réparait toujours ses tords, quoi qu’il lui en coûte, même quand il s’agissait de presque mille dollars. Comme réponse à ce que venait de dire le vendeur, la jeune femme esquissa un sourire triste qui laissait clairement comprendre que cette situation ne lui plaisait pas du tout.

    « Seulement voilà, ‘bien des jeunes personnes’ n’auraient pas foncé dans cette pauvre horloge… »

    Elle était réaliste et savait que même si l’objet qu’elle avait renversé était mal placé dans la boutique, la grande majorité des clients l’auraient vu et donc évité, ce qu’elle avait malheureusement été incapable de faire. Le seul point positif, puisqu’elle avait fini par en trouver un, était que les dégâts n’étaient que matériels. Si quelqu’un s’était trouvé dans la zone du sinistre, les éclats de verre auraient pu le blesser, alors Kahlen se réconforta en se disant qu’une horloge ne devait normalement pas avoir mal.

    Je crains que cela ne soit la même chose pour à peu près la grande majorité des habitants de New York, mademoiselle. Je vous en prie.

    La jeune femme se sentit soulagée lorsque le vendeur termina de parler. L’humour parfois maladroit de la demoiselle ne l’avait pas dérangé outre-mesure, Kahlen avait même l’impression qu’il avait apprécié, mais elle n’aurait pas pu le jurer.

    Aucun problème. Les Ambassades ont suffisamment de données pour que l’on puisse se fier aux cartes vertes des résidents étrangers. Vous seriez surprise du nombre de clients étrangers qui franchissent le seuil de ce magasin… Je n’en étais pas sûr, mais j’aurais presque pu mettre ma main au feu quant à votre nationalité… Les gallois ont cette articulation si particulière qui est reconnaissable entre mille autres…

    A New-York, comme dans toutes les mégapoles, il y avait toujours des étrangers présents pour le travail ou pour les vacances, et il y en avait vraiment beaucoup. Kahlen se sentit donc bête d’avoir cru que sa nationalité pouvait poser un problème. Décidément, aujourd’hui n’était pas son jour. Soit, elle sortit sa carte verte de son portefeuille et regarda sa photo pendant quelques secondes avant de tendre l’objet au vendeur. Elle devrait sérieusement songer à faire refaire sa carte, car la photo présente dessus était vieille de plus de huit ans et même si on pouvait aisément la reconnaître, on voyait néanmoins assez clairement que ça ne datait pas d’hier.

    « Voilà » - Le vendeur prit sa carte verte. - « Une articulation particulière… ouais, c’est pas faux. Mais bon, les Anglais aussi. »

    Elle afficha un sourire peut-être un peu trop exagéré pour faire comprendre au vendeur qu’elle avait deviné qu’il était britannique grâce aux mêmes critères qu’il avait utilisés. Kahlen fut contrariée que son accent s’entende à ce point-là, même s’il était plus facile pour un Anglais de le distinguer. Elle fut aussi embêtée par le fait que l’antiquaire ait mentionné cette divergence d’accent qu’il y avait entre les Britanniques et les Gallois et qu’elle n’estimait pas suffisamment importante pour être constamment rappelée.

    Shinobi. Il n’y a pas de mal, et je ne suis pas l’un de ces newyorkais pressé qui auraient pu se formaliser de quelques minutes d’attente…

    Le client avait un prénom vraisemblablement japonais. Ce n’était en soi pas très particulier. Ce qui l’était par contre, c’était que l’homme en question n’avait pas du tout le type asiatique. Enfin bon, Kahlen n’allait pas non plus s’attarder sur ce détail qui n’avait pas vraiment une grande importance. En tout cas, le jeune homme ne semblait pas être trop dérangé par l’attente, ce qui rassura la blonde.

    « Enchantée. » - Un sourire amical apparut sur son visage. - « Contente de l’entendre. Il faut croire que j’ai quand même un peu de chance puisque je ne suis pas tombée sur un client pressé… ça aurait été la cerise sur le gâteau ! » - Un gâteau qui avait un goût amer et qui coûtait cher. - « Sinon, euhm, vous aimez vraiment ces… » - Vieilleries, laideurs, horreurs, monstruosités, et la liste était encore longue. - « … antiquités ? »

    Kahlen aimait faire la conversation, même quand le moment n’était pas spécialement bien choisi. C’était donc tout naturellement qu’elle avait posé cette question à l’autre client qui avait contemplé les divers articles de la boutique pendant qu’elle parlait avec le vendeur.

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MessageSujet: Re: un petit plaisir... [terminé]   un petit plaisir... [terminé] EmptyLun 30 Aoû - 19:11

    ( ^^ )

    Le vendeur observait Kahlen avec cette bonne humeur peinte sur ses traits malgré une certaine tension relative au destin funeste qu’avait connu l’horloge. Il n’avait pas cru un instant que la jeune femme ait pu avoir l’intention d’acheter cette horloge parce qu’elle n’avait pas vraiment le look des clients habituels. Les amateurs d’antiquité avaient quelque chose dans leur manière d’être, qui se voyait également dans leur regard lorsqu’ils le posaient sur des antiquités, quelles qu’elles soient…Et lorsque Kahlen observait cette horloge, ce n’était pas vraiment l’amour des objets anciens qui se lisait sur son visage, alors où elle aimait les choses anciennes exception faite des horloges, ou elle ne les aimait pas du tout. Elle sembla hésiter et finit par expliquer qu’elle était là où elle se trouvait pour le compte d’une amie. Le sourire du vendeur s’étira légèrement :

    On repère tout de suite ceux qui sont seulement de passage pour chercher un cadeau. Si je n’en étais pas capable, je n’aurais sans doute pas fait long feu ici…

    Son amusement était clairement visible, et M. James avait un curieux air de grand-père facétieux. Il ailait son travail à un point indescriptible et avait de ce fait développé une espèce d’empathie qui lui permettait assez efficacement de s’adapter à ce que les clients comme les simples visiteurs pouvaient être amenés à lui demander. Tout vendeur avait à un moment donné développé ce talent : on appelle ça l’expérience, en règle générale ; aucune mutation ou pouvoir là-dedans.

    Une amatrice d’objets relativement récents, visiblement…

    L’horloge comptait parmi les objets les plus récents contenus dans la boutique malgré ses 200 ans d’âge, et le fait que le choix se soit porté sur elle plutôt que sur des pièces plus récentes en attestait. Etait-ce un cadeau spontané ou une demande d’achat de la part de l’amie en question, M. James n’en avait aucune idée et n’avait pas non plus de moyen de s’en assurer. M. James remercia la jeune femme pour son honnêteté, et Kahlen sourit avant de préciser que si la plupart des jeunes n’étaient sans doute pas aussi honnêtes, ils n’auraient pas non plus foncé dans cette horloge. C’était peut-être vrai. Dans tous les cas, rien ne permettait d’en être certain là encore ; M. James n’était ni voyant ni médium, et à ce niveau-là il préférait encore éviter d’imaginer des statistiques liées à la destruction des objets anciens qu’il devait vendre…

    Kahlen sembla ensuite soulagée que le vendeur se montre compréhensif, et sans doute s’était-elle imaginé qu’il lui aurait hurlé dessus comme le faisaient ces vendeurs de fausses antiquités qui pullulaient en centre-ville. Et c’était quelque part un peu stupide de leur part puisqu’ils vendaient la plupart du temps des contrefaçons made in china ou dans n’importe quel pays où la loi ne prévoyait aucune sanction à l’encontre des faussaires.

    L’antiquaire avait pris la carte d’identité de Kahlen et avait jeté un œil à la photo par curiosité, constatant muettement que si elle semblait avoir vieilli depuis que la photo avait été prise, il ne s’agissait pas moins de la même personne pour autant. Le britannique s’abstint de commentaires et se contenta d’adresser un sourire lorsqu’elle lui renvoya son trait d’esprit au sujet de son accent purement anglais. Le vendeur préférait de loin s’en amuser plutôt que de se vexer stupidement, parce que tomber sur une personne aussi jeune et possédant un tant soit peu de répartie était quelque chose d’assez rare sur le sol américain. Le sourire de la jeune femme laissait entendre qu’elle n’était pas vexée, et cela contribuait à l’amusement du britannique, qu’elle avait sans doute démasqué grâce à cette observation légèrement piquante mais sans réelle méchanceté.

    Affairé à la caisse, le vendeur pouvait néanmoins entendre la conversation entre les deux clients. Shinobi s’était présenté en assurant qu’attendre ne le tuerait pas, et Kahlen s’était déclarée contente que cela ne soit pas l’inverse. Shinobi esquissa un sourire amusé avant de poursuivre :

    Les gens pressés ne sont pas nécessairement les plus impatients ou les plus grossiers. Ou peut-être est-ce juste une question d’éducation, dans le fond…

    Il s’amusait lui-même de ses paroles. Lorsque Shinobi avait débarqué sur le sol nippon, il était la caricature très exacte de l’américain exaspérant qui ne respectait rien d’autre que sa petite personne. En trouvant un Maître d’arme, il avait non seulement appris un Art très ancien, mais avait également été conquis par le raffinement et la justesse de la philosophie du vieil homme. Outre le dépaysement et le côté « exotique » qui charme à coup sûr le plouc de base lorsqu’on vient à lui parler du Japon, Shinobi pouvait réellement prétendre avoir évolué de manière positive suite à cette expérience. S’il était toujours impatient et insupportable lorsqu’il s’ennuyait, le mutant avait appris et mis en application suffisamment de préceptes ancestraux pour prétendre être un homme bien éduqué. Il n’était certes pas un modèle de vertu sur bien des plans, mais pour ce qui était de l’éducation on ne pouvait se permettre de lui faire un reproche en ce sens sans se prendre en retour une réflexion bien salée…

    Kahlen lui demanda finalement avec une certaine maladresse s’il appréciait les antiquités – elle chercha d’ailleurs longuement le mot, ce qui indiqua qu’elle n’était pas exactement de cet avis concernant les objets anciens. Le mutant sourit avant de lui désigner du doigt dans une vitrine un médaillon sculpté dans un jade très clair, témoignage de sa pureté et de sa valeur :

    Voyez ce médaillon. Si je ne sais ni à qui il a appartenu, ni à quoi il pu servir, je peux en revanche attester que le commanditaire avait un goût prononcé pour les belles choses réalisées dans le respect d’un savoir-faire ancestral, et que l’exécutant a passé plusieurs centaines d’heures sur cet ouvrage. Ce n’est pas tant le résultat final qui doit être apprécié, mais le cheminement. C’est un peu comme un raisonnement en sciences ou en philosophie : on se moque bien du résultat que tout le monde connaît, et on accorde bien plus d’importance au cheminement de la pensée parce que c’est ce qui différencie un penseur ou un artisan de ses semblables… - Le sourire du mutant s’élargit. – Excusez-moi. C’est un sujet sur lequel je pourrais converser pendant sans doute un peu trop longtemps pour un esprit non séduit par ces objets. La beauté est parfois bien relative, cependant, mais on ne peut ignorer ce que ces objets ont traversé pour nous parvenir et la manière dont ils l’ont fait, en s’imprégnant du temps qui passe… - Shinobi marqua une légère pause. – J’imagine qu’il vous faudra trouver autre chose pour votre ami(e)…
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Shinobi Shaw

Shinobi Shaw
Mutant de niveau 2

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MessageSujet: Re: un petit plaisir... [terminé]   un petit plaisir... [terminé] EmptyDim 7 Nov - 16:17

    Toujours amusé par la situation autant que par la gêne qu’avait son interlocutrice à ne pas qualifier de vieilleries tout ce qu’elle pouvait apercevoir dans cette boutique, Shinobi affichait un sourire indiquant parfaitement bien son état d’esprit. Il était en effet rare de tomber sur des personnes appréciant autant que lui les antiquités et leur vouant ce respect presque religieux – même pour les plus laides d’entre elles – pour le simple fait d’avoir vécu, mais il était également très rare de tomber sur des personnes prêtes à faire comme si elles éprouvaient un certain respect pour ces objets anciens…

    La discussion s’était donc poursuivie pendant quelques minutes, avant qu’un coup de fil n’incite Shinobi à écourter sa petite virée à la boutique d’antiquité : il y avait eu un problème avec un prototype de missile lors des essais réalisés dans le Sahara, et le responsable du test sur place avant demandé à être rappelé au plus vite par le chef de projet – qui n’était autre que Shinobi. Il n’avait rien pu apprendre de plus à ce sujet, mais savait qu’aucun employé ou civil n’avait été blessé par accident. Il arrivait quelques fois que de trop fortes chaleurs ou que des températures trop basses ne provoquent des distorsions dans la coque métallique des missiles, et si c’était ce qu’il s’était produit, cela signifiait que l’alliage mis au point par son équipe n’était pas viable parce qu’il mettrait trop de personnes en danger, que cela soit du côté des ennemis, que du côté de ceux qui avaient payé pour obtenir ces missiles. Ce qui signifiait donc qu’il aurait plusieurs nuits de travail devant lui jusqu’à ce que le problème soit réglé.

    L’arme qui pourtant l’intéressait fut laissée à l’employé de la boutique, avec la demande expresse de ne la vendre à personne d’autre qu’à lui, quitte à ce qu’il paie l’objet plus cher que son prix actuel. Shinobi avait le sens des priorités, et repasserait donc dans les jours prochains pour l’antiquité. Saluant l’employé pour la jeune Kahlen, Shinobi quitta la boutique et prit le chemin de son appartement, d’où il lancerait assez rapidement une vidéo-conférence avec l’ingénieur en charge des tests sur le prototype du missile…


    (Rp terminé)
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