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 Les bienfaits de l'eau [Adam]

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Salem Cordova

Salem Cordova
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MessageSujet: Les bienfaits de l'eau [Adam]   Les bienfaits de l'eau [Adam] EmptyDim 3 Mar - 22:12

« Hey ! Heeey ! Regarde, le Papillon ! Le Papillon ! »

Et voilà que Salem tentait une nage plutôt étrange, manquant d'éborgner une vieille dame affublée d'un bonnet qui ressemblait à une grosse charlotte violette, avant de se faire lamentablement emporter par le circuit de nage à contre-courant. Sans doute, la présence de l'adolescent dans la vaste piscine chauffée de la station thermale Aquazen pouvait sembler étrange au non-initié, mais c'était son idée, et il lui avait suffit d'une dizaine de minutes pour montrer à chacun que de son point de vue, les thermes, c'est un peu les parcs aquatiques d'hiver. Loin donc l'idée du repos et de la détente que peut-être son compagnon lui-même avait imaginé – quoique, il l'avait sans doute vu venir la chose.

Nous reviendrons au commencement de tout cela dans quelques lignes, ce qui est sûr, c'est qu'après avoir traversé une crise majeure qui avait bien failli tout casser, mais qui avait aussi fait avancer certaines choses à coup de longues discussions, de crises de larmes et de crises tout court, Adam et Salem avait décidé de faire un break. Une petite sortie très zen, en amoureux, histoire de se ressourcer – y'a-t-il des mots clés dans cette phrase qui auraient influencées Salem, ou du moins l'auteur de ce texte ? Possible. Un peu d'organisation plus tard, le temps de trouver un endroit bien noté sur internet, et les voilà donc qui venaient envahir le territoire d'un certain nombre de vieille dames fripées. Cette ambiance mettait de toute évidence Salem en forme, après un premier essai raté et tour supplémentaire dans le courant, il attrapa enfin le muret de l'autre côté duquel se trouvait Adam et se hissa pour le rejoindre, atterrissant plus ou moins en vrac sur ses genoux, et sur une sorte de long banc qui envoyait des bulles. Il était visiblement ravi du programme de la journée, à savoir traîner au lit toute la matinée, se prélasser dans les bains l'après-midi, et dîner dans un restaurant italien – une pizzeria, certes – le soir, avant de rentrer.

Il est bon de savoir que Salem sera dans un avenir proche serein et ravi, car lorsqu'il se réveilla le surlendemain de leurs retrouvailles, il l'était un peu moins. Quand ses yeux s'ouvrirent ce matin-là, ils lui signalèrent qu'il était huit heures et demie, qu'il n'était plus dans le bureau, qu'Adam n'était pas là et que c'était Hawk qui ronronnait dans son oreille depuis dix minutes. Son premier réflexe fut alors de rabattre la couette au-dessus d'eux en maudissant la lumière. Dire que Salem avait la tête dans le coaltar était un doux euphémisme, son cerveau peinait à se remettre en marche, sa tête était lourde, ses yeux le piquaient, sa gorge réclamait à boire et sa vessie menaçait d'exploser. C'est cette dernière qui eut finalement raison de lui, et après avoir fait sa petite affaire, il arriva dans la cuisine, talonné par un Hawk qui semblait déterminé à garder un œil sur lui. Il se frotta les yeux.

« B'jour. »

Salem déposa une bise sur la joue d'Adam, l'air encore dans la semoule, il se servit le café qui restait et se laissa tomber lourdement sur l'une des chaises pour attraper un des pancakes et le tartiner généreusement de nutella. Adam avait quant à lui l'air parfaitement frais, il n'avait pas les cheveux qui partaient dans tous les sens, ni l'air un peu perdu, ni les vêtements tout froissés, ce qui était tout de même notable parce que d'habitude, c'est plutôt l'inverse que l'on peut voir. Après encore quelques instants de silence où Salem grignota son pancake d'un air pensif, il finit par marmonner.

« Je me souviens pas trop d'hier soir, enfin, ce que t'as dis, si, mais après… »

Oui, Salem se souvenait très bien qu'à cause de son comportement, Adam pensait qu'il s'imaginait avec un autre à chaque fois qu'ils faisaient l'amour, que sans doute cet autre était Kevin car après tout, il avait avoué qu'il l'aimait. Et qu'il ne pouvait même pas affirmer qu'il ne pensait qu'à Adam parce qu'effectivement, il y avait parfois d'autres idées qui lui traversait l'esprit sans qu'il le veuille, même s'il n'avait certes jamais imaginé personne et s'en sentait parfaitement incapable. Alors que la brume quittait son esprit, le malaise l'envahissait, il n'était pas certain de pouvoir chasser toutes les idées envahissantes de sa tête pour se donner totalement à Adam, et sa hantise était à nouveau de mal faire les choses, de le décevoir encore, ou de le faire douter de lui un peu plus. Ce qui était sûr, c'est qu'il n'était vraiment plus du tout pressé de marquer leur réconciliation avec de torrides câlins, il était calmé pour un bout de temps.
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Adam Tenseï

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MessageSujet: Re: Les bienfaits de l'eau [Adam]   Les bienfaits de l'eau [Adam] EmptyLun 4 Mar - 9:25

Entre les vieilles dames blanches du quartier cossu de la périphérique new-yorkaise et le jeune couple gay interacial qui venait d’investir les calmes bassins d’Aquazen, tout un monde orbitait. Les avis de ces dignes représentants du troisième âge étaient partagés. Il y avait celles qui voyaient d’un mauvais œil ce déclin de la société, particulièrement quand le déclin menaçait de se noyer avec une technique natative douteuse ; il y avait celles qui lorgneaient Adam, parce qu’il leur rappelait ce jeune amant parti jadis à la guerre du Viet-Nâm et qui n’était jamais revenu ; il y avait celles qui lorgneait Adam, parce qu’il leur rappelait ce Viet-Kong qui, sans aucun doute, avait tué jadis leur jeune amant parti à la guerre du Viet-Nâm et il y avait celles qui les observaient d’un air attendri, contentes d’avoir pour une compagnie, au moins une fois, autre chose que des amies certes très fidèles (et résistantes), mais dont les problèmes articulatoires présentaient, à la conversation, une certaine monotonie.

Adam n’était certes pas aussi à l’aise que Salem dans ce curieux environnement, d’abord parce qu’il n’avait jamais nagé ailleurs que dans une piscine normale ou en pleine nature, ensuite parce qu’il n’avait jamais fait autre chose que des longueurs, aussi parce que le nombre de vieilles dames qui lui trouvaient l’air d’un Viet-Kong sanguinaire dépassait largement celui des regards attendris ou concupiscents et enfin parce qu’à l’accueil, on lui avait formellement interdit d’utiliser son caleçon de bain pour lui imposer un maillot beaucoup plus… beaucoup moins décent. À son humble avis.

Assis donc sur un curieux appareil qui devait le masser et un peu trop crispé pour trouver cela entièrement confortable, Adam n’en observait pas moins Salem d’un air rêveur, non seulement parce que le même maillot de bain pas trop décent avait été imposé à l’adolescent, mais aussi (et surtout) parce que le sourire et l’énergie avaient repris leur droit sur l’homme de sa vie. Adam se sentait… curieusement différent, régénéré en quelque sorte, et comme à leurs habitudes, après la tempête, il flottait sur le petit nuage de son bonheur.

Flotter, c’était certes un bien grand mot, parce qu’il venait de réceptionner Salem en catastrophe. Par mesure de sécurité, les bras adamiens enveloppèrent la bombe salemienne, sous les regards diversifiés des grands-mères, dont certaines envisageaient de sortir de l’eau, soit pour aller noyer leur chagrin dans une tasse de thé, soit pour profiter du cours d’aquagym qui allait bientôt se tenir dans un bassin voisin, activité complémentaire de la randonnée et de la promenade, comme chacun sait.


— Il y a un sauna aussi, je sais pas si t’as vu. J’ai jamais été dans un sauna. Ça t’intéresse ? Sinon, il y a… Les massages. Mais ça, bof. Enfin, comme tu veux. C’est juste que si t’essayes une autre nage, tu vas finir par te noyer.

Adam précisa aussitôt :

— Mais tu te débrouilles très bien, hein. C’est, hm… Très impressionnant.

Mais comment nos héros en sont-ils arrivés à barboter sur le banc à bulles d’Aquazen si loin de chez eux et pourquoi la voiture qui les attendait sur le parking n’était-elle pas le tas de ferraille dans lequel Adam se déplaçait habituellement ? Comment se faisait-il que leurs visages fussent si souriants alors que la semaine précédente n’avait été que pleurs et dépression ? Quelle curieuse suite d’événements a bien pu mener à cette non moins curieuse situation ? C’est ce que l’on apprendra dans cette…

ANALEPSE.

Adam ouvrit les yeux. Salem dormait toujours, situation fort inhabituelle pour eux. Péniblement, mais aussi discrètement que possible, Adam s’extirpa du lit pour tituber jusqu’à la salle de bain, s’asseoir sur le rebord de la baignoire et regarder son téléphone. Quatre heures du matin. Cela dit, comme ils s’étaient couchés vers dix-neuf heures, il avait finalement profité d’une bonne nuit de sommeil. Soit. La journée commençait. Des préparatifs s’imposaient.

Une fois pleinement en possession de ses moyens et de son sens de la chronologie, Adam revint dans la chambre à pas de loup, tira des placards quelques vêtements, referma la porte derrière lui en sortant et regagna la salle de bain. Quand il était venu, une semaine plus tôt, prendre quelques affaires dans les placards, il avait machinalement choisi ses vieux vêtements, ceux d’avant Salem, si bien qu’il lui restait, en dehors de quelques tenues éparses, les ensembles que son fiancé avait patiemment composés pour lui, pour des situations diverses, et c’était précisément ceux qu’Adam cherchait : pendant sa longue méditation, hier, il avait pris de sérieuses résolutions et la première d’entre elles était de s’assurer que Salem le trouverait beau.

Après une longue séance de pompes et d’abdominaux destinée à entretenir ses avantages les plus sérieux et après s’être astiqué jusqu’au moindre recoin, c’est-à-dire lavé (précisons — au cas où), Adam enfila le boxer qui, s’il avait bien compris, mettait en valeur, hm, sa masculinité, le pantalon qui imposait la fermeté de ses fesses à la conscience collective et le tee-shirt qui criait le nom de ses pectoraux. Il s’observa dans le miroir, un peu angoissé. C’était beau, sans doute, mais peut-être… peut-être… Un peu trop ? D’un autre côté, n’importe quelle tenue qui ne ressemblait pas à un assemblage hasardeux pris dans une pile de tee-shirts unis tous identiques constituait, pour lui, un summum de coquetterie, alors, nécessairement, il n’était pas le mieux placé pour juger.

Son regard parcourut la série de produits de beauté alignés soigneusement sur le lavabo. De la crème pour la peau. Avait-il la peau douce ? Du bout des doigts, il se caressa la joue. Ça, la barbe, c’était certain qu’il n’avait pas de problème. Mais peut-être, justement, Salem ne le trouvait-il pas assez viril. C’eût été dramatique, parce qu’avec tous les efforts du monde, Adam se voyait mal lutter contre les lois de la génétique et développer soudainement une pilosité. Alors si Salem rêvait de garagiste avec du poil au torse, il fallait se rattraper ailleurs.

Du gel ? Salem avait une passion pour le gel capillaire (entre autres). Adam attrapa le pot, lut l’étiquette et leva les yeux, dans le miroir, vers ses cheveux. Mais il ne savait pas quoi en faire, lui. Il avait bien vu, dans la chambre d’Ashley, à Boston, en passant, des Asiatiques avec des coiffures atypiques, mais enfin, ils avaient tous les cheveux oranges, d’une part, et ils ressemblaient tous à des filles, d’autre part — si le but était d’asseoir sa virilité, ce n’était peut-être pas la meilleure stratégie. Mais une coiffure plus… plus jeune, plus dynamique ? C’était possible, sans doute. Un faux effet désordonné. Le vrai effet désordonné, il maîtrisait, mais ça ne rendait pas pareil.

Avec un soupir désarmé, Adam reposa le pot et se contenta de coiffer ses épis. Il observa ses mains. Quelques éraflures encore des combats précédents, mais enfin, les ongles étaient corrects. De toute façon, il était toujours propre. Mais peut-être qu’il fallait quelque chose comme une manucure ? S’il essayait de faire cela lui-même, il allait s’amputer d’un doigt, c’était certain, et ses doigts, il en avait besoin. Pour faire des gaufres, par exemple — c’était la seconde étape.

Adam sortit donc de la salle de bain pour regagner la cuisine. Il était déjà six heures et demie du matin — se préparer à la Salem prenait décidément un temps infini (et le fait que cette préparation eût été précédé d’un entraînement sportif à la Adam n’avait, bien entendu, en toute bonne foi, absolument rien à voir là-dedans). Bref, il était l’heure d’inspecter les placards, d’établir une liste de courses, de laver la table de la veille, de nourrir les chat(on)s et de faire les gaufres.

Quand Salem émergea (enfin !) de son (très) long sommeil, Adam achevait d’actionner la machine à gaufres. La table du petit-déjeuner était prête, raisonnablement arrangée cette fois-ci et tandis que son fiancé gagnait un peu péniblement l’une des chaises, Adam vint déposer une assiette de gaufres à côté de l’assiette de pancakes.


— Hmoui, j’ai… Je sais pas. J’ai eu envie de te cuisiner quelque chose. Mais du coup, ça fait un peu beaucoup.

Ce disant, il fixait Salem avec un regard passionné en réfrénant l’envie qui lui avait prise de renverser la table pour se jeter sur Salem et l’embrasser. Ses résolutions de la veille l’emplissaient d’une bonne humeur dont il était fort loin d’avoir l’habitude et qui se traduisait, comble de l’exubérance, par un léger sourire rêveur. Mais surtout, ce qui importait, c’était d’écarter les derniers nuages d’une affaire bien compliquée par laquelle il ne comptait pas être éternellement poursuivi.

Après s’être assuré que Salem ne manquerait de rien, Adam vint donc s’asseoir à côté de lui pour se servir du lait, parce qu’Adam, comme le lecteur particulièrement scrupuleux de ces histoires l’aura sans doute déjà remarqué, faisait partie de cette infime portion de la population asiatique mondiale à n’être pas intolérant au lactose — c’était un miracle, oui. Donc, il se servit un verre de l’eau, pour renouveler le miracle et parce qu’il n’aimait pas boire du café le matin, attrapa une gaufre chaude, avant de se sentir un peu stressé malgré tout, quand Salem aborda le sujet du jour.

Le jeune homme hocha la tête. Bon, il s’était préparé, il ne pensait même qu’à cette conversation depuis ce matin. Il était prêt. Enfin, il serait prêt quand il aurait fini de tartiner sa gaufre. Et bu un peu de lait encore. Et caresser Hawk qui se frottait contre leurs jambes. Et… Non, il fallait se jeter à l’eau.


— Je suis désolé pour hier. Je me suis mal exprimé, et j’étais pas en super forme. Je voulais pas te mettre dans cet état. Tu sais, ce que j’essayais de te dire, maladroitement, comme un idiot…

Non, en fait, ce qu’il avait préparé, ça ne marchait pas du tout. Il fallait improviser. Adam arrachait un peu nerveusement des miettes de sa gaufre, sur les bords, pour les picorer sans conviction.

— Tu te souviens pas apparamment, mais tu m’as demandé si tu avais l’air ailleurs quand on faisait l’amour, si tu en faisais trop ou pas assez, et si tu étais nul.

Adam n’avait pas baffouillé pendant trente secondes avant de prononcer les mots « faire l’amour », signe immanquable, s’il en fallait, de ses progrès.

— Moi, ce que j’essayais de te dire, c’est que je n’avais jamais eu autant de plaisir qu’avec toi. Jamais. Tu fais tout à la perfection. Et j’espère que ça te plait aussi. Même, je crois que ça te plait. C’est vrai, parfois, je doute, j’ai peur. Mais quand on le fait, je pense pas à tous ces trucs. Je me sens bien. Tu sais, tu as peut-être l’impression que je suis un peu… Je ne sais pas. Obsédé. Mais avant toi, hm…

La gaufre était finalement réduite en charpie et Adam rougissait.

— Avant toi, j’étais loin d’être très demandeur. Même avec Ulysses. Tu es unique, Salem. Quant au reste… Au fait que tu penses à autre chose. Au début, ça m’inquiétait un peu, j’avais l’impression de n’être pas à la hauteur. Maintenant, je m’y suis fait et ça a quelque chose d’un peu… Excitant. Je veux dire, c’est une sorte de défi, et j’aime le moment où je vois que j’ai réussi à te captiver.

Et à propos de Kevin. Bon. Quand je suis tout seul, je pense à toi et des fois, quand je pense à toi, je m’imagine qu’on… fait l’amour. C’est une image. Et toi, tu dis que tu as une mémoire parfaite. Et tu…


Il y eut brusquement un silence durant lequel l’assurance d’Adam parut s’effondrer entièrement. Une seconde, deux secondes, trois secondes passèrent. L’Asiatique papillona des paupières et reprit d’un ton aussi dégagé que possible :

— …tu es amoureux de lui, alors, je suppose que tu le désires aussi. D’après ce que j’ai vu, c’est une hypothèse raisonnable. Que tu sois prêt à réaliser ce désir ou non, c’est une autre question. Donc, si tu le désires, tu dois avoir des images semblables dans ta mémoire. Et comme elles ont du rapport avec ce qu’on fait à ce moment-là et que c’est par les rapports entre les choses que les images t’envahissent, la supposition me semblait… logique.

Quelque force nouvelle que se sentît Adam pour profiter de son existence avec Salem, les événements de Boston n’avaient pas été effacé de sa mémoire et alors qu’il évoquait Kevin, les sentiments de Salem et le passé commun des deux garçons, ses yeux s’étaient faits un peu humides. Mais il avait retenu ses larmes et il pouvait continuer.

— Mais je me rends compte que c’était un peu stupide, parce que ton pouvoir, c’est tes yeux et tes yeux ne voient pas tes pensées, ils voient la matière du monde. Donc tu ne pouvais pas procéder comme ça. De toute façon, c’est sans importance : tu m’as dit que tu ne pensais pas à lui et je te crois. Accessoirement, tu m’as demandé si j’avais raté dans mes visions tous les moments où ça se passait mal entre vous et la réponse est oui : dans tout ce que j’ai vu, vous étiez complices, et tactiles, et heureux, et…

Il sentit un infime tremblement gagner sa main.

— …et…

Le jeune homme prit une profonde inspiration pour retrouver son calme.

— Peu importe. C’est du passé. Voilà.

Salem.


Adam tourna le regard vers celui de son ami.

— Tu es un amant exceptionnel. Mais surtout, tu es un compagnon exceptionnel. Je suis bien avec toi. Je suis bien grâce à toi. On est pas parfaits. Mais c’est pas grave. Je veux pas que tu doutes de toi. Ni de nous. Je suis là. Je suis revenu. Vivre avec toi me sauve la vie.

Le jeune homme rougit et esquissa un sourire un peu timide, avant de détourner le regard.

— Mange.


Dernière édition par Adam Tenseï le Ven 8 Mar - 16:52, édité 1 fois
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Salem Cordova

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MessageSujet: Re: Les bienfaits de l'eau [Adam]   Les bienfaits de l'eau [Adam] EmptyVen 8 Mar - 16:32

Salem émergeait doucement, une nouvelle fois, les tentatives de dialogue du devin s'étaient soldée par des crises et des malentendus. C'était en tout cas l'impression qu'il lui restait du flou abyssal de leur fin de soirée dont il se souvenait difficilement. Mais Adam ne semblait pas lui en tenir rigueur, mieux, il paraissait… bien. Il le regarda sourire, bafouiller, redevenir triste en abordant le drame de la semaine passé, mais ce n'était en rien comparable avec l'état dans lequel il lui était revenu deux jours plus tôt. Physiquement aussi, son compagnon allait beaucoup mieux, il était même très en beauté ce matin et malgré le sujet difficile qu'ils abordaient, il ne put s'empêcher de détailler un peu la façon dont les vêtements qu'il avait soigneusement choisis le mettaient en valeur. Il le connaissait assez pour savoir que ce n'était pas du tout son style habituel, et qu'il s'habillait comme ça pour lui.

Salem posa sa main sur celle d'Adam après qu'elle ait soigneusement démolie cette pauvre gaufre, il l'effleura doucement.

« Écoute, la crise, c'était pas ta faute, j'avais pas assez dormis depuis plusieurs jours, j'étais encore un peu à vif. On a eu une semaine de merde tous les deux et… voilà. C'était rien. »

Sa voix s'était faite calme et douce, il paraissait plus posé que jamais – en même temps avec treize heures de sommeil, il a largement pu faire le tri dans sa tête, feignasse. Ses doigts remontèrent sur son avant-bras qu'il caressa aussi, baissant les yeux d'un air absorbé, avant de souffler.

« Tu es l'homme de ma vie. »

Il eut un mince sourire un peu triste et continua.

« J'ai vraiment cru que je t'avais perdu je pensais que c'était la fin et… et te voir là, voir que t'as fais des gaufres, que t'es magnifique, resplendissant, c'est presque trop beau alors… Je pense qu'on tout notre temps, je veux dire, que tu m'en veuille, c'est normal. Que tout ça t'inquiètes et te fasse te poser des question aussi, tu n'as rien à te reprocher. Je sais que j'ai tendance à m'emporter, mais c'est rien de grave, c'est important qu'on puisse mettre les choses au clair et tout ira mieux peu à peu, il faut laisser le temps. Et c'est pareil pour le… sexe, c'est pas étonnant que tu sois un peu bloqué avec tout ça, on attendra. Mais je t'assures qu'il n'y a jamais eu ni lui ni personne entre nous quand on le faisait. Bon y'a eu beaucoup de conneries, je t'avoue… je passe toujours par une espèce de phase de fébrilité où tout et n'importe quoi me passe par la tête, c'est vraiment… c'est peu gênant pour moi aussi, mais après y'a… ce moment où je ne vois que toi. Vraiment toi, pas toi mélangé au toi d'il y a deux minutes, avec les souvenirs de la fois ou on à manger au restaurant et que tu portais ce tee-shirt, le fait qu'il doit y avoir une fuite d'huile dans ta voiture et la certitude qu'il va falloir racheter de la farine parce qu'avec les gaufres et les pancakes tu en as utilisé 564gr et qu'il ne restait qu'un paquet. Non, il n'y a plus que toi, et quand mon esprit se focalise uniquement sur toi, je vois tout. Le moindre de tes tremblements, les battements de ton cœur qui font frémir tes veines jusqu'au bout de tes doigts, ta température, ta tension, ton souffle, la sueur sur ta peau… Je suis pas sûr que ce soit très glamour, dit comme ça, mais pour moi il n'y a rien de plus beau, de plus excitant et sexy que de te voir comme ça… »

Il resta silencieux quelques minutes, sa main immobile sur le bras d'Adam, avant de marmonner d'une voix songeuse et un poil contrariée.

« Et je ne peux pas récupérer ces images, pas complètement, il y a trop d'informations, puis comme il y en a toujours d'autres pour me parasiter en même temps je serais submergé avant d'avoir vu un dixième de seconde complet. C'est… rageant, mais c'est pas plus mal, en fait. Voilà ce que fais mon pouvoir, dans ces moments-là… »

Il fit un sourire plus franc à Adam et, puisque celui-ci le lui ordonnait, attrapa une gaufres et la couvrit de sucre glace avant de mordre dedans de bon cœur, maintenant qu'il était bien réveillé, il avait un faim de loup. Dormir aussi longtemps, ça brûle des calories – on y croit. Il se remit à le détailler de haut en bas.

« Mais… tu comptais aller quelque part ? Je ne te laisses pas sortir comme ça tout seul, je te préviens. Les gens vont te sauter dessus. »
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Adam Tenseï

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MessageSujet: Re: Les bienfaits de l'eau [Adam]   Les bienfaits de l'eau [Adam] EmptyVen 8 Mar - 17:39

Adam parlait beaucoup, souvent. Si, dans le feu de l’action, il adoptait souvent une réserve méthodique et un peu ombrageuse, dans la vie courante, il n’était pas rare qu’il se mît à disserter sur tout et n’importe quoi, sur les jeux vidéos qui allaient sortir et auxquels, c’était certain, il allait battre Salem (généralement, le couple se débrouillait pour faire planter le système), sur la politique, beaucoup, sur tel ou tel traité de philosophie un peu obscur qu’il avait découvert, sur la manière dont décidément il ne comprenait pas ceci ou cela (les filles, les gens qui respectaient les limitations de vitesse, les burgers au poulet), sur les événements sportifs qu’ils regardaient à la télévsion (et souvent, il gâchait un peu le plaisir en annonçant les scores à l’avance).

Mais ce dont Adam ne parlait pas beaucoup, c’était de lui, de ses sentiments et de Salem. Certes, il faisait des compliments, il disait « je t’aime », mais c’était toujours avec une sorte de timidité presque craintive, comme de peur de paraître ridicule, ou de ne pas savoir s’y prendre, et quand il s’agissait de faire la démonstration de son amour, le jeune homme se reposait bien plus sur ses actions, sur la prévenance protectrice dont il entourait perpétuellement son compagnon, que sur ses discours, qu’il trouvait par trop maladroits et sans savoir, rien avoir avec les poèmes ou, de ce qu’il pouvait en juger de loin, les belles déclérations dans les films, au cinéma.

Alors ces deux derniers jours avec leurs longues discussions compliquées, qui avaient ramassé en quelques heures les disputes qu’ils avaient étalées sur quelques mois, avaient été particulièrement éprouvants et, sans doute, Adam en était ressorti grandi. Il avait l’impression d’avoir enfin quitté les terres tumultueuses de son adolescence où ni l’amour, ni le sexe, n’étaient des concepts très compréhensibles pour lui, pour devenir enfin un adulte, mais pas un adulte vieux, desséché et désabusé, un jeune adulte qui observait devant lui une existence dont le destin ne se comptait pas en jours mais en années, une existence agitée, active, orageuse comme son caractère, mais solide et rassurante, parce que Salem serait à ses côtés.

Une impatience indéfinissable s’empara de lui à mesure que Salem abattait ses derniers doutes et lui confirmait et son affection, et son désir. Tout était là devant eux : les gaufres, les autres petits-déjeuners, le dîner chez les voisins, la prochaine soirée de bowling, les commentaires entendus sur Ivan et Ulysses, les expéditions dans les quartiers glauques, le retour de la maison hantée, la fête foraine, un visiteur du passé, des Démocrates, des Républicains, un peintre, un autre visiteur du passé, du sang, des larmes, encore du sang, tout ce qu’il savait, tout ce qu’il pressentait et la somme monumentale de ce qu’il ignorait encore restait à vivre.

Cette excitation bien entendu avait embrassé un domaine mieux délimité quand Salem avait entreprit de lui décrire ses impressions lors de leurs ébats amoureux. Glamour ou pas, Adam enviait presque le pouvoir de Salem en cet instant, parce qu’il supposait que les sensations procurées par un tel spectacle, par une telle conscience des progrès du désir et du plaisir dans le corps de son partenaire, devaient excéder de beaucoup la jouissance, aussi délicieuse fût-elle, qui était la sienne — parce qu’il ne se rendait pas compte que son pouvoir faisait constamment résonner son plaisir avec celui de leurs étreintes précédentes et à venir et lui offrait l’appréhension multipliée et intemporelle d’une dizaine de leurs unions en un seul instant. Voyez-vous, être un mutant n’a pas que des désavantages — engagez-vous (et on ne vous a pas encore parlé d’Ulysses).

Autant que possible, Adam essaya de cacher l’immense fierté que le regard lubrique de son compagnon lui inspirait. Il avait passé des heures, lui semblait-il, dans la salle de bain pour être sûr que les yeux de Salem, une fois réveillés (première étape) et rassurés (seconde étape), ne pussent entièrement se concentrer sur leur petit-déjeuner et il était ravi de constater que son compagnon était sensible à ses charmes, comme bien de jeunes adolescentes en furie sur Internet, donc, mais cela Adam l’ignorait, jamais il n’avait eu la curiosité de regarer sur www.asian-idols-in-america.com la page qui retraçait brièvement sa carrière sportive et désormais politique avant de multiplier les photographies de compétition, de publicité pour sous-vêtements et, un peu moins intéressantes sans doute, celles où il se tenait en arrière-plan, en costume cravate, à côté d’Eros incarné (ou d’un ange, ou d’Apollon, ou d’un habile trucage photoshop, les interprétations différaient) et derrière une politicienne quelconque.

Le jeune homme réprima un sourire trop content de lui et répondit d’un air dégagé.


— Il faut aller faire les courses. Et puis, je vois pas ce que tu veux dire par « comme ça ». Je suis habillé normalement.

Même si Adam avait été chrétien, on ne lui eût pas donné le Bon Dieu sans confession.

— C’est les vêtements que tu m’as achetés, après tout.

Mais Salem avait précisément un goût très sûr pour les vêtements, comme Ivan était en train d’en faire la profitable quoique déboussolante expériencen, et sa principale intention, quand il était achetait des vêtements à son fiancé, semblait précisément être que les gens voulussent lui sauter dessus. Adam, lui, était persuadé que personne ne prêtait attention à lui ou, tout du moins, que si des gens se retournaient sur leur passage, c’était d’abord pour regarder Salem, ensuite pour méditer sur l’étrange couple qu’ils formaient tous les deux.

Ceci étant dit, sa main s’était avec une innocence discutable posée sur le genou de son ami, qui avait conservé, pour sa part, ce short immense qu’il avait enfilé la veille dans sa tentative de séduction à l’issue malheureuse.


— Enfin bref, tu as raison. Il faut laisser le temps…

Et c’était sans doute pour laisser à Salem le temps de bien mâcher sa gaufre — très important, la mastication, pour la digestion — que l’Asiatique remontait lentement la main le long de sa cuisse en repoussant le shirt. Il avait posé l’autre coude sur la table, le menton dans son main et observait de son regard noir, ce jour-là beaucoup plus malicieux qu’impénétrable, la réaction de Salem. Il y avait définitivement quelque chose de différent chez le devin, différent non seulement de son apparition catastrophique des jours précédents, mais encore de la mélancolie nerveuse qui avait si souvent plané au-dessus de sa tête auparavant.

— J’ai voulu mettre du gel, aussi.

Sa main aventureuse se faufilait désormais sous le shirt pour remonter tout en haut de la cuisse.

— Pour les cheveux.

Connaissant Salem, mieux valait apporter ce genre d’utiles précisions. La main d’Adam avait manifestement atteint son but, puisqu’elle parcourait la cuisse de l’adolescent avec une douceur un peu appuyée, qui n’était pas sans se faire un peu suggestive.

— Mais je ne savais pas trop quoi en faire. Tu me montreras, si tu veux. Enfin, tout dépend. La coiffure qui te plait le plus.

Adam ne promettait pas de se rendre au travail avec une coupe déstructurée, quelque art que Salem pût y mettre, mais en dehors de cela, il était prêt à quitter ses habitudes un peu sommaire de baroudeur pour s’ouvrir au monde un peu plus esthétique de la mode, mais s’il soupçonnait, aux vêtements que lui choisissait son compagnon, que Salem n’avait pas non plus envie de le dépouiller de son aura de virilité aventureuse.

Et prévenante.


— Tu as tout ce qu’il te faut ?

Cette question-là était vraiment, entièrement innocente : Adam voulait savoir si une brutale envie de fraise rendait nécessaire qu’il se précipitât chez le marchand de primeurs le plus proche pour satisfaire le désir de Salem.

— Parce que, s’il te manque un truc, si tu as encore faim…

…après avoir mangé la vingtaine de gaufres et la vingtaine de pancakes, savait-on jamais…

— …je peux toujours aller au magasin en vitesse. Il faut que tu reprennes des forces.

Et comme, quelque innocente que fût l’inquiétude d’Adam, sa main n’avait pas cessé ses caresses, Salem devait deviner à quoi son fiancé envisageait d’employer les forces ainsi reconstituées.


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Salem Cordova

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MessageSujet: Re: Les bienfaits de l'eau [Adam]   Les bienfaits de l'eau [Adam] EmptySam 9 Mar - 14:45

« Connaissant Salem » non mais c'est qu'il recommence à vouloir faire faire peser sur les épaules fragiles de ce doux adolescent toutes les perversions du monde, celui-là. Certes, Salem avait peut-être mal interprété les paroles d'Adam, mais c'était parce qu'il venait d'essayer de se remémorer les images d'un Adam en plein orgasme quelques instants plus tôt, et comment en était-il arrivé là ? En essayant de ne plus rien cacher de lui à son fiancé, voilà, ses intentions étaient nobles, c'était un chevalier. Et s'il dévorait ledit fiancé d'un regard brûlant en cet instant c'était aussi à cause de sa tenue, qui lui allait à ravir, de ce sourire presque inédit qui s'était dessiné sur son visage, et de sa main baladeuse. Ah, du Adam tout craché, ça, de dénoncer chez Salem une perversion dont il était la cause et l'objet.

Heureusement, Salem était bien au-dessus de tout ça, il ne se laissait pas (trop) distraire, d'ailleurs, puisqu'il continuait de manger (presque) sagement sa gaufre, en regardant Adam d'un air (quasiment) désintéressé, un sourire pas du tout (mais un peu quand même) pervers sur les lèvres. C'est aussi avec une nonchalance et un flegme certain qu'il laissa glisser ses fesses sur le devant de la chaise, écartant un peu plus les jambes dans le même temps, un geste qui ne visait qu'à se mettre un peu plus à l'aise, lui, et pas Adam et sa main baladeuse, évidemment.

Bref, le gel, donc, Salem devait bien avoir un centaine d'idée de ce qu'il pourrait en faire sur Adam (qui a les idées tordues, maintenant ?), mais il était tellement habitué à le voir comme ça qu'il n'était pas sûr qu'un changement soit nécessaire. Surtout qu'il aimait les comics, lui, pas les mangas, alors les tête de coréens de sa sœur, il pouvait s'en passer. Il passa une main dans les fins cheveux noirs d'Adam en faisant mine de réfléchir.

« Je suis pas sûr de pouvoir te rendre encore plus beau, t'es déjà magnifique. Mais on pourra essayer, pour le fun, on peut faire pleins de choses intéressantes, avec du gel… »

Salem jeta ensuite un vague coup d'œil à la table, tout de même déjà bien remplie, quand Adam lui demanda s'il avait tout ce qu'il lui fallait, et avala le dernier morceau de sa gaufre, en se disant qu'il y avait peu de risques qu'ils meurent de faim, avec tout ça. Il eut un léger rire en écoutant la dernière réplique du devin.

« Je me trouve plutôt en forme, pas toi ? »

Une réplique qui aurait presque pu paraître innocente s'il n'avait pas baissé les yeux vers son short, et que le vêtement extra large laissait toute la place possible à sa virilité pour s'épanouir gaiement. Une légère impatience s'emparait de lui, c'est bien sympathique de jouer les puceaux désintéressés en se taquinant et en comptant les abdominaux de son voisin, mais son corps adolescent accumulait les tensions depuis une bonne dizaines de jours, et le vil plan machiavélique d'Adam qui consistait à enfiler ses plus beaux atours pour le torturer en prenant un temps infini à entrer dans le vif du sujet, alors que Salem gigotait sur sa chaise en ne sachant plus que faire pour l'inciter à aller plus loin ne l'aidait pas beaucoup. Le souffle légèrement plus court, il tenta encore de forcer son self-control légendaire – par le fait qu'il soit très limité – et souffla.

« Mais y'a quelque chose que tu pourrais aller chercher, là, c'est sûr… »

Encore une fois ses yeux descendirent vers son short, et suivirent des yeux le parcours de la main d'Adam, qui avait probablement un peu progressé, attisant encore plus son désir. Pendant quelques instants de plus il tenta de rester tranquille et se cramponna au pieds arrières de sa chaise en laissant Adam disposer de son corps comme bon lui semblait, puis un frisson le parcouru, et un autre.

« Oh et puis merde. »

Salem attrapa la main baladeuse et la retira pour se lever, il empoigna alors le siège d'Adam pour le tourner face à lui et s'assit sur ses genoux, s'emparant alors de ses lèvres tout en soulevant son tee-shirt pour parcourir son torse. Ah… ça faisait longtemps. Grisé par le plaisir de pouvoir à nouveau profiter des si désirables courbes de son compagnon, il sembla à deux doigts de le renverser sur la table et le dévorer tout entier, mais il parvint peu à peu à ralentir le rythme (dommage?). Ses baisers se firent plus tendres et ses caresses moins possessives, il finit par se reculer un peu pour suivre le chemin de ses mains sur les si sexy muscles d'Adam. Son regard brûlant était devenu trop profonds pour ne pas trahir qu'il avait déjà un peu commencé son observation surnaturelle. C'est bien de dormir treize heures, ça laisse l'esprit libre pour penser aux choses vraiment importantes.

Un sourire en coin se dessina sur ses lèvres et, après une petite bise, il fit passer le tee-shirt déjà bien remonté d'Adam par-dessus sa tête, et se releva pour le lui enlever complètement et le jeter par terre. De toute façon, il avait nettoyé y'a pas si longtemps, donc… oui, ça lui traversa l'esprit et lui fit perdre un paquet de jolies données, rah. Bref, puisqu'Adam avait voulu de la torture, allons-y, Salem caressa son propre ventre, faisant ainsi remonter son tee-shirt jusqu'à sa poitrine qu'il caressa aussi. Bon, il se sentait un peu bête, mais c'était juste un jeu, et puis il apprécia assez de refaire les même gestes en sens inverses, faisant redescendre le tee-shirt et dérobant cette charmante vue au regard lubrique d'Adam, tout en poursuivant ensuite sa descente sous l'élastique de son short pour caresser quelques instant l'objet que son compagnon avait tant traîner à atteindre, avant de faire tout le tour de l'élastique pour aller trafiquer dans son dos des choses qui, si elles demeuraient invisibles, semblaient le mettre très en joie. Après quelques minutes à fixer Adam d'un regard brillant en mordillant ses lèvres sans parvenir à retenir ses soupirs, il se lassa de ce petit jeu et poussa le plat de gaufres pour s'asseoir sur le bord de la table, dans une position encore plus offerte qu'il ne l'avait été sur la chaise quelques minutes plus tôt.

« Tu viens ? »

Était-il utile de poser la question ? Sans doute que oui, Adam est l’innocence incarnée, après tout, il aurait été capable de rester sur sa chaise et de sortir sa grille de sudoku, c'est évident. Quand il fut à portée, Salem entreprit de le soulager un peu en défaisant sa ceinture et sa braguette, parce que le jean bien cintré devait être un peu inconfortable en cet instant. Il le captura ensuite entre ses jambes et dévora de nouveau ses lèvres et son cou de baisers tout en se tenant à sa taille d'une main et en s’appuyant sur la table de l'autre.
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Adam Tenseï

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MessageSujet: Re: Les bienfaits de l'eau [Adam]   Les bienfaits de l'eau [Adam] EmptySam 9 Mar - 15:42

Adam en vérité se sentait un peu étrange. Ce n’était pas seulement que le corps de Salem s’ingéniait à réclamer de plus solides caresses avec une rhétorique à laquelle il était bien difficile de résister, ce n’était pas seulement qu’il entendait dans la moindre inflexion de la voix de son compagnon une invitation licencieuse à sceller leur belle réconciliation par d’étroites et vigoureuses poignées de main, ce n’était pas seulement que Salem venait de s’installer sur ses genoux pour le palper consciencieusement et s’assurer qu’en une semaine, personne n’avait trop abîmé le corps qui lui appartenait, ce n’était pas seulement la propension de plus en plus prononcée de l’adolescent à se lancer dans de suggestifs effeuillages, non, il y avait quelque chose d’autre, quelque chose de différent.

Assurément, ses mains qui se posaient au creux des reins de Salem et se faufilaient à leur tour sous l’élastique du boxer, et ses lèvres qui venaient ouvrir celles de son compagnon pour satisfaire une autre sorte de faim matinale éprouvaient des sensations différentes, plus pures, plus agréables, et si, avec son fiancé, Adam n’avait jamais douté de son plaisir, ce jour-là, il le sentit plus pleinement, comme si leur discussion avait définitivement tourné la page d’une vie sexuelle chaotique et mal comprise — la crainte de mal faire, la crainte de la vague violence qui dormait, ou au fond de lui, ou dans l’acte sexuel même, avait disparu finalement. Adam se sentait libre.

Salem de toute évidence était très libéré lui-même et l’Asiatique n’eut pas la moindre hésitation quand le jeune homme s’installa sur la table du petit-déjeuner : ce fut avec une parfaite et décidément très masculine docilité qu’il se leva et s’approcha comme un (aimant) prédateur de son (aimante) proie. Par altruisme, Adam aida l’adolescent à se débarrasser de ce short décidément trois fois trop grand pour lui et qui devait, le pauvre, bien le contraindre en ces moments de grande affection — et ce boxer aussi — et ce fut sans doute pour que Salem ne se sentît pas trop gêné qu’il se débarrassa lui-même, très, très lentement, de ses derniers vêtements.

Jetons un voile pudique sur la suite de ces événements et retrouvons Adam, allongé sur le ventre, sur son lit, entièrement nu, en train de tapoter sur son téléphone, à la recherche de l’adresse d’un spa, ou de bains, ou d’une station thermale, la description de Salem n’avait pas été très précise et il avait la curieuse impression qu’en matière de relaxation et de balnéothérapie, Salem recherchait beaucoup plus les suber-toboggans d’Aqualand que les piscines à calmes remoux de Luxembrun ou Espar.

L’après-midi venait de s’annoncer. C’était que les sensations nouvelles éprouvées par Adam au sortir du petit-déjeuner s’étaient concrétisées par une passion débordante, sans doute favorisée par la longue semaine de privation — imaginez un peu, les pauvres enfants. Il y avait eu la table, puis ils avaient décidé de prendre une douche, et la douche s’était éternisé, puis ils étaient partis pour s’habiller dans la chambre, et le regard d’Adam avait dévié vers son coffre à jouets très personnel, puis vers Salem, puis vers le coffre à jouets, et il avait fallu que l’adolescent se dévouât pour explorer encore en profondeur la nouvelle sexualité de son fiancé.

Nouvelle, nouvelle, c’était peut-être beaucoup dire. Parce qu’après tout, Adam ne s’était pas découvert une passion fétichiste pour les shorts, il n’avait pas non plus tenté de convaincre Salem de mettre des talons hauts ou d’appeler les voisins pour gang-bang improvisé (même si l’idée d’une partie à quatre entre Salem, Ivan, Ulysses et Ivan effleurera forcément un jour l’esprit de quelqu’un — vraisemblablement, l’esprit d’Ulysses). Mais il s’était tout à fait abandonné à son plaisir et, surtout, il avait développé une application inédite de son pouvoir : pressentir juste à temps l’une ou l’autre de leur jouissances pour laisser un peu de repos et reprendre l’étreinte avec une énergie renouvelée — entre cette aptitude, la capacité, quasi unique parmi ses congénères masculins, d’avoir des orgasmes multiples, au gré des presciences et réminiscences de son pouvoir, et la capacité, quasi unique cette fois dans le genre humain, d’en avoir de simultanés, les choses avaient été très mouvementées.

Naturellement, après avoir été plongé, pour finir, dans un état d’extase continue d’une bonne dizaine de minutes dans plusieurs chronologies différentes, Adam avait eu besoin d’un peu de repos, Salem d’un peu de répit et les deux jeunes gens dormirent. Même au réveil, ils étaient un peu ailleurs — Adam surtout — et l’idée de se reposer dans une station thermale avait finalement paru beaucoup plus censé qu’un hypothétique trekk en pleine nature ou qu’un match de basket.

Bien entendu, au réveil, Adam avait été un peu gêné (et ravi) en se rendant compte de ce qui lui était arrivé. D’un autre côté, n’était-ce pas les preuves que les évolutions de son pouvoir n’étaient pas toutes catastrophiques ? Et s’il payait de pareils moments en saignant un peu plus qu’à l’ordinaire, le jeu en valait largement la chandelle. Quoi qu’il en fût, cette longue démonstration de sensualité point du tout flegmatique, très versatile et surnaturelle l’embarrassait un peu, certes pas au point de s’habiller, mais un peu quand même, et il était bien content d’avoir une excuse pour éviter le regard de Salem et se concentrer sur l’écran de son téléphone.


— Aquazen ? Il y a des commentaires. Hmm…

Il fit défiler l’écran.

— Les clients d’Aquazen ont de toute évidence un sens très personnel de la syntaxe anglaise.



Et de l’orthographe.


Adam poussa un soupir un peu contrarié devant le navrant spectacle de l’illétrisme de ses concitoyens parce qu’Adam, comme chacun sait, n’était pas toujours très compréhensif — sauf avec Salem, quand il lui expliquait des points de grammaire. Là, c’était différent, parce que Salem… Était parfait. Voilà. C’était la grammaire qui était mal faite. Ceci étant dit, après le spectacle qu’il avait offert à son amant, ses soupirs avaient une curieuse difficulté à paraître entièrement innocents, même quand ils étaient poussés en toute bonne foi.

— Enfin, ça a l’air bien…

Machinalement, il releva les yeux vers son fiancé et croisa ce regard dont le bleu profond n’en cessait pas de le captiver. Aussitôt, il rougit en retrouvant une curieuse pudeur et murmura d’une voix un peu timide :

— Faut qu’on s’habille, du coup…

Déjà que les grands-mères allaient trouver leur présence éprouvante, mieux valait en effet ne pas débarquer comme des nudistes.
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Salem Cordova

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MessageSujet: Re: Les bienfaits de l'eau [Adam]   Les bienfaits de l'eau [Adam] EmptyDim 10 Mar - 0:24

Waouh, quelle matinée, mes aïeux, Salem avait l'impression d'être passé par toutes les émotions en un week-end, et que les heureuses c'était concentrées dans les quatre petite heures qui le séparaient de son réveil – réveil, presque quatre heures de sexe et sieste, les vielles dames ont raison, ce sont des dépravés. Salem s'était offert sans retenue et Adam avait multiplié les surprises, il l'avait d'abord étonné par son ardeur et son assurance inédite, puis par sa maîtrise inattendue, et un peu surnaturelle tant elle semblait millimétrée, puis par son appétit incroyable. Le moins que l'on puisse dire, c'est que l'adolescent n'était pas fâché de la tournure qu'avait prise les événements, maintenant allongé contre lui, aussi nu et repu qu'Adam, il caressait distraitement son dos en le regardant d'un air rêveur.

« Hum ? »

Ah oui, la thalasso, leur sortie de l'après-midi, Salem se voyait effectivement mal faire une randonnée en raquette ou de l'équitation pour le moment. Il serait bien mieux à s'amuser dans les jets, tourner dans la piscine à contre-courant, faire la bombe, et s'adonner à d'autres activités tout à fait normales dans un espaces réservé à la détente. En plus, Adam serait à moitié nu, ô joie. Il regarda son portable avec le désintérêt le plus total.

« Je te fais confiance. »

Adam qui prend des décisions, ça ne se refusait pas, il flottait décidément un vent de changement dans cet appartement depuis ce matin. Alors que son fiancé parlait naintenant de s'habiller, Salem l'attrapa et le fit rouler pour se retrouver allongé sur lui.

« Je te trouve très en forme. Et je ne dis pas ça par rapport à tout ce qui vient de se passer, quoique… »

Salem fut un bref moment envahit par les derniers événements de la journée dans l'ordre déchronologique, et ne fit rien pour les retenir. Il resta juste silencieux quelques secondes, l'air encore plus rêveur et comblé qu'avant, puis revint à lui.

« Tu as été fabuleux… Je ne sais pas, t'es pas tout à fait comme d'habitude, moi non plus, en fait, je suis un peu moins inquiet, je crois. Mais toi, vraiment, tu es resplendissant… »

Il l'observa avec amour, avant que sa bouche ne se fende en un sourire.

« … même quand tu rougis. »

Un petit rire et quelques baisers plus tard, Salem alla se choisir des vêtements très salemien dans sa garde-robe, se coiffa rapidement – vingt-deux minutes – et couru après Hoover qui en avait profité pour grimper sur la table et embarquer une gaufre – les chats son vraiment sans-gêne. Il rangea ensuite soigneusement la cuisine pour protéger le reste des victuailles des chapardeurs, prépara un sac avec ce qu'il leur fallait, et contempla finalement sa collection de chaussures d'un air parfaitement absorbé.

« Et on fait quoi pour ta fuite d'huile, au fait ? »

Parce que dans un futur proche et quasi-certain, le duo trempera dans les bassin d'Aqauzen, mais ce ne sera pas la voiture d'Adam sur le parking. Et j'avoue que sur ce point, la curiosité m'étreint, que s'est-il donc passé ? Qu'est-il arrivé au tas de ferraille ? Quelle est cette nouvelle voiture ? Tant de questions et si peu de temps dans une vie…
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Adam Tenseï

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MessageSujet: Re: Les bienfaits de l'eau [Adam]   Les bienfaits de l'eau [Adam] EmptyDim 10 Mar - 8:32

Comme il y avait tout de même des restes d’humanité chez Adam, même la présence entièrement nue de Salem à côté de lui et les caresses qui couraient sur son dos ne réussissaient pas à réveiller son corps sérieusement éprouvé par leurs ébats génétiquement améliorés — ce qui n’empêchait certes pas Adam, quand il avait l’impression que personne ne le regardait, de jeter lui un petit regard sur le corps de son amant et de reporter ensuite son attention sur son téléphone avec un sourire rêveur, parce qu’assurément ce soir, il serait à nouveau allongé sur le dos, et Salem serait derrière lui, beaucoup plus actif, et…

Bref. Passons sur l’océan de perversion dans lequel l’esprit d’Adam s’ébattait toujours un peu gaiement. Adam se laissa bien volontiers renverser sur le dos, abandonnant son téléphone pour poser ses mains en bas du dos (sens Cordova-Tenseï) de Salem. Les compliments de son fiancé le firent rougir encore un peu plus, mais assurémment, son orgueil masculin était flatté de cet éloge et que cet éloge contint aussi les longs moments qu’il avait passé entièrement offert à Salem, avec et sans accessoire, ne blessait aucunement ce même orgueil masculin — Adam s’adaptait fort bien à tout ce qu’on lui offrait.

Il murmura.


— C’est grâce à toi…

Avant d’esquisser une moue faussement contrariée.

— C’ta faute, maintenant, tu fais ressortir mon côté fleurs bleues.

Comme si c’était une nouveauté — mais Adam avait une réputation à préserver, une réputation d’aventurier ténébreux et inaccessible, entouré de violence et de mystère. Réputation, certes, un peu difficile à protéger quand on était religieusement occupé à parcourir le corps alangui d’un jeune homme allongé sur soi mais enfin, cela, tous les malfrats que fréquentaient l’Asiatique n’avaient pas besoin de le savoir — à moins d’avoir posé des caméras dans l’appartement des deux amants, auquel cas ils étaient de toute façon bien trop occupés à monter un site pornographique pour se soucier de se moquer de lui.

Un peu plus sérieusement, Adam confirma :


— Je me sens un peu… Différent. Je veux dire, physiquement.

Une évidence qui, certes, se passait d’être souligné tant les démonstrations qu’il venait d’offrir à Salem étaient éloignées de toute réaction physiologique ou psychologique humainement concevable. Accessoirement, il avait aussi pleuré des larmes de sang avec des yeux de démons, indice supplémentaire s’il en manquait que le devin subissait quelques bouleversements personnels, indépendamment des montagnes russes émotionnelles de sa relation avec Salem.

Pendant que, décidément, les mains d’Adam ne pouvaient rester longtemps privées des fesses de Salem, le jeune homme finit par conclure :


— Je ne sais pas trop encore. Je vais… Attendre de voir. J’irai à l’Institut, pour en parler. Enfin…

Il se voyait mal arriver devant Wolverine et lui dire tout innocement qu’en faisant l’amour avec l’homme de sa vie, il avait ressenti des choses très très étranges — il n’était pas tout à fait sûr que Logan, avec toute son expérience et la solidité de son âme de soldat, fût taillé pour ce genre de discussions. Mais enfin, il trouverait un moyen de tourner les choses de manière assez neutres pour pouvoir en parler librement.

— Je rentrerai pas dans les euh… Dans le concret. Bref, on verra, hein.

Il avait recommencé à rougir, ce que Salem ne manqua pas de souligner avant de partir s’habiller. Adam laissa sagement la salle de bain à son ami, reprit son téléphone et, sans songer à trouver une tenue un peu plus décente en attendant son tour dans la douche (encore), il reprit son téléphone, passa les commentaires des vieilles dames ravies, et entreprit de répondre à quelques mails avant de survoler l’actualité politique — ce fut après une dizaine d’heures, au bas mot, qu’il put accéder à la salle de bain, récupérant d’autres habits, aussi choisis par Salem, parce que les précédents avaient un peu, hm… soufferts de sa passion.

Il émergea bien plus rapidement de la salle de bain que son ami et se retrouva face à une douloureuse question. L’huile de sa voiture. Adam poussa un soupir déchirant et annonça la triste nouvelle.


— J’ai plus d’voiture.

Il attrapa une paire de chaussures et entreprit de les lacer (après les avoir mises, bien entendu).

— Il a jamais voulu quitter le parking de l’aéroport, quand je suis revenu de L.A. Du coup, j’en loue une, là. J’avais prévu de…

Il haussa les épaules et avec un sourire un peu triste murmura :

— …j’avais rien prévu du tout, en fait…

Il y eut quelques secondes d’un silence pesant alors qu’Adam se perdait dans ses pensées et, vraisemblablement, dans les circonstances qui l’avaient rendu incapable d’envisager quoi que ce fût pour son avenir, comme d’acheter une nouvelle voiture, mais enfin, il releva la tête, chassa ces sombres souvenirs et reprit :

— Mais du coup, là, on est un peu obligés d’en acheter une neuve. Enfin, s’tu veux, on peut aller à Aquatruc en moto.

Parce qu’il avait laissé sa moto à Salem, sans songer même à la prendre — l’idée d’en faire sans être jamais plus pressé contre le corps de l’adolescent ravi de la condurie avait été trop déprimante. Il releva les yeux vers l’intéressé et murmura d’une voix toujours un peu triste :

— J’aimerais bien, d’ailleurs. Qu’on y aille en moto.

Le jeune homme attrapa son blouson puis l’enfila, attrapa Salem par les hanches, puis… l’embrassa, (presque) sagement.

— Au fait…

Il fit un vague geste de la tête vers le bureau.

— Depuis quand tu as une passion pour la peinture abstraite ?
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Salem Cordova

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MessageSujet: Re: Les bienfaits de l'eau [Adam]   Les bienfaits de l'eau [Adam] EmptyLun 11 Mar - 15:04

Salem hésitait entre deux paires de baskets qu'un certain jeune homme totalement dépourvu de sens esthétique aurait trouvé rigoureusement identique, en dehors des couleurs, quand Adam annonça la triste nouvelle. Salem le regarda soudain avec des yeux ronds, lui qui avait prédit la fin prochaine du tas de ferraille dès qu'il l'avait vu se sentait maintenant tout secoué. La voiture d'Adam, la mythique voiture d'Adam avait rendu l'âme une semaine après que l'opération de la dernière chance qui aurait dû la sauver ait totalement capoté. Cruel concours de circonstances.

« S'il n'y avait plus assez d'huile, ça a dû te démolir les coussinets de tête de bielle, les soupapes ou la culasse, en gros le moteur est mort… Vraiment désolé, amour. »

Une paire de baskets à la main – un certain jeune homme totalement dépourvu de sens esthétique aurait dis qu'il avait choisis les bleus – il vint faire un petit câlin de réconfort à son fiancé, avant de rassembler tant bien que mal les souvenirs des dernières voitures en vente qu'il avait croisées, même si ce n'était pas ce qui l'avait préoccupé ces derniers temps.

« Tu vas vite avoir besoin d'une voiture, pour le boulot, et le reste. On devrait au moins prospecter un peu avant d'y aller, pour que j'ai une petite idée de ce qu'il te faut et que je puisse faire du repérage. De la peinture abstraite ? »

Salem suivit le regard d'Adam et eut immédiatement un soupir désespéré. Avant de se traîner jusqu'au bureau et de râler une fois la porte ouverte.

« Rah, encore, j'ai l'impression d'avoir passé la semaine à mettre le merdier dans tes affaires et à tout remettre à sa place exacte, au cas où tu revendrais. Désolé… »

Mécaniquement, Salem attrapa un papier qui traînait, visiblement partit pour réordonner entièrement la pièce au millimètre près, quand il s’aperçut que le papier en question était la photographie du peintre Eydel. Ce qui lui rappela qu'il y avait une question auquel il était censé répondre, à propos des tableaux de ce même peintre. Ah, mais s'il n'y avait eu que les tableaux, ça n'aurait pas été drôle, avouons-le, parce qu'il y avait aussi une histoire de morceaux de verres, certes. Encore heureux, je constate qu'un paquet d'autres trucs incohérents ont été coupé au montage pour ce qui est des délires de Salem, ouf, à côté d'Ivan qui bosse pour la CIA, c'est presque du gâteau. Bon, première chose à faire quand on ne sait pas trop comment expliquer quelque chose : prétendre que le personnage ne se souvient de rien ou trouver quelque chose d'équivalent.

« C'est un peu flou dans ma tête, tu sais, j'avais des tas d'infos qui tournaient dans ma tête en permanence et je ne savais pas où tu ça était censé me mener. Un peu comme la fois où je suis aller chez les enfants d'Eigon. »

Parfait, il n'y a plus qu'à rassembler tout ça sur une ligne directrice qui soit à peu près droite. En plus, que Salem ait passé la semaine dans le même état que celui qui l'avait conduit à se faire ouvrir le ventre par un terminator de quatorze ans, ça rassure tout de suite. Salem sembla se rendre compte du souci et s'empressa d'ajouter.

« Mais il ne s'est rien passé, rien du tout. J'ai erré dans tous les sens, je suis revenu sur des endroits, je ne sais même pas pourquoi, je voyais des trucs de l'autre côté des murs et puis j'avais l'impression d'avoir tout imaginé, parce que l'instant d'après je n'arrivais pas à retrouver ce que j'avais vu, et je ne pouvais pas aller vérifier moi-même puisqu'il y avait un mur. Sérieux, je devenais fou… »

Salem regarda les tableaux découpés et s'accroupit pour les rassembler devant lui d'un air pensif.

« Je les trouve plutôt cool, rassurants, on va dire. Tu sais comment elle s'appelle, son expo ? La nuit, l'espoir, juste cette semaine, ces mots sont apparus partout sur les panneaux, les bus, les magasines en kiosque, partout. C'est stupide mais même ça je trouvais que ça avait un sens, quelque part, alors imagine… Tout ce bordel que j'ai mis, c'est pas vraiment une piste, c'est juste des associations d'idées bizarres que j'ai eu, je ne sais même pas ce que je cherchais. »

Salem soupira comme son auteur devant tout ce tas d'informations inutiles, avant que son regard ne se pose sur une feuille étalée parmi tout le bordel de ses affaires mélangées à celles d'Adam, et qu'il la retourne pour faire apparaître le portrait de son père tiré de la vision de son fiancé, enfin, logiquement. La vérité c'est que n'importe qui lui aurait trouvé des ressemblances avec le type du dessin, mais lui n'était même pas sûr de pouvoir faire le rapprochement entre ces traits indépendants les uns des autres et une personne bien vivante, d'autant plus qu'il devait y avoir bien une quinzaine d'années de différence entre l'homme du dessin et celui d'aujourd'hui, en admettant qu'il soit en vie.
Étrangement, Salem était convaincu que ce type était en vie.

1243 morceaux de verre, heu…
Un suicide, c'est ce qu'Adam avait vu, la fille avait sauté du sixième étage et s'était écrasée devant la porte du fleuriste d'en bas, renversant l'étal, les vases et les bouquets de fleurs. Salem était arrivé bien trop tard, le corps avait déjà était emmené et un cordon de policiers s'étirait devant la boutique. Il ne saurait pas expliquer pourquoi il resta là à les contempler jusqu'à ce qu'ils soient tous partis. Il ne sut pas non plus pourquoi il fit le tour du quartier le lendemain pour tomber sur le commissariat de la 41ième rue sur Barkley Avenue, qui était le plus proche de l'incident puisque le suivant se trouvait à… peu importe. Un peu hagard, il s'était faufilé entre les policiers et des types plus ou moins louches ou énervés. Il connaissait plutôt bien les commissariats pour y avoir fait plusieurs tours, son regard couru sur tous les visages, comme à son habitude. Sans y réfléchir, il tenta de gagner les étages, avant de s'arrêter pour regarder fixement l'un des agents, d'un regard bien trop profond pour passer inaperçu. L'homme finit par lâcher sa paperasse pour s'approcher de lui.

« Un problème, petit ? »
« Si, non, heu, je… j'ai perdu mon portable… mon téléphone… »
« D'accord… Mais sinon, ça va ? Tu n'as pas pris de drogue, fumer quelque chose ? »

Il regarda ses yeux d'un air suspicieux même s'il tentait de se donner l'air le plus rassurant possible.

« Non non, non j'ai pas… non. »
« Okay, okay, ne t'inquiètes pas, je peux t'aider, d'accord ? Comment tu t'appelles ? »
« Salem… »
« Salem ? Salem comment ? Quel âge tu as ? Attends, petit ! »

Le policier tenta de lui attraper le bras, mais Salem l'esquiva avec une vitesse surprenante et fila. Il entendit le flic le talonner jusque dans la rue. Il ne s'arrêta que beaucoup plus loin, le cœur à cent à l'heure, et prit un de ces bus qui arborait la photo d'Eydel.

Ce superbe flash-back ne répond absolument pas à la question, mais ne nous bloquons pas, Salem retourna le dessin et le reposa au sol, un peu remué par tout ça.

« Je… crois qu'il est flic, 'fin peut-être, j'rangerais ça plus tard… On y va ? »

Sur ce, il sortit pour enfiler ses baskets et regarder le vide en silence, il n'avait pas répondu à la question, mais il y avait dans cette affaire beaucoup de questions sans réponses. Et si Salem était sûr des informations qu'il avait, il n'était pas certain de les avoir interprétés de la bonne façon, dans ces moments de trouble.
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Adam Tenseï

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MessageSujet: Re: Les bienfaits de l'eau [Adam]   Les bienfaits de l'eau [Adam] EmptyLun 11 Mar - 15:48

D’une certaine manière, le décès pas du tout prématuré de la carcasse métallique dans laquelle Adam devait avoir transgressé une bonne dizaine de lois sur la sécurité routière ces dernières années arrivait au bon moment ; le jeune homme avait été bien trop préoccupé par le désastre de son existence pour sentir trop vivement la perte qu’il avait faite, même si, le soir où il était rentré de Los Angeles, quand l’automobile avait refusé de démarrer, il avait fondu en larmes avant de songer très sérieusement à se jeter d’un pont, parce que c’avait été la goûte d’huil qui avait fait déborder le vase.

Mais désormais, il était presque soulagé de songer à la voiture, quelque part dans une casse de la banlieue new-yorkaise, parce qu’il voyait quelque chose de symbolique dans cette séparation ; c’était sa lubie d’adolescent qu’il laissait derrière lui pour recommencer son existence. Sa voiture, la seule chose qu’il avait réussi à réparer systématiquement, année après année, celle à quoi il s’était accrochée pour avoir la vague impression de contrôler au moins un élément de son existence chaotique. Maintenant, il en était persuadé, c’était fini : il pouvait faire sans cette soupape de sécurité, il pouvait se rassurer autrement que dans des déplacements névrotiques.

Adam haussa les épaules quand Salem commença à le consoler puis arrêta aussitôt de hausser les épaules quand Salem commença à lui faire un câlin — c’était toujours bon à prendre (le câlin, pas Salem — même si…). Puis son attention se reporta sur les tableaux, il emboîta le pas de son ami jusque dans le bureau, regarda la photographie en écoutant ses explications et ne put s’empêcher, parce qu’Adam restait Adam, de culpabiliser. N’était-ce pas sa réaction précipitée et immature qui avait poussé Salem dans les affres de son pouvoir, jusqu’à se jeter dans les bras d’un nouveau Rylan pour se faire tabasser (dans le meilleur des cas) et se divertir (dans le pire) ? S’il s’était mieux comporté, tout cela ne se fût jamais passé.

La culpabilité devint écrasante quand Salem retourna le dessin qui représentait l’homme de sa seule et unique vision volontaire. Adam avait bien essayé de s’en inspirer pour susciter de nouvelles hallucinations prophétiques, mais rien n’y avait fait et, en voyant son ami contempler d’un air triste ces quelques lignes qui, vraisemblablement, pour lui, n’avaient aucun sens ni aucune cohérence, le devin se sentit d’une accablante nullité. Adam laissa Salem partir pour enfiler ses chaussures et prit à son tour le portrait.

Policier ? Il en connaissait quelques-uns, lui, des policiers — parce que bien sûr il n’était pas resté hors de prison toutes ces années sans avoir quelques relations ; être un génie et un devin ne suffisait pas toujours à passer entre toutes les mailles du filet et, parfois, Adam avait échangé les bons procédés avec tel ou tel inspecteur — encore une partie de son réseau tentaculaire à laquelle il n’avait pas encore initié Salem, plus par faute d’occasion, à vrai dire, que par dessein de le garder dans l’ignorance.

Le regard de l’Asiatique glissa vers les tableaux. Eydel, le père de Salem, la police, les morceaux de verre, ses visions. Ces éléments tournaient en boucle dans son esprit, mais sans succès — il ne parvenait pas à leur restituer la moindre cohérence (sans blague — heureusement que je suis là pour ça). Avec un soupir contrarié, il reposa le portrait et rejoignit son fiancé dans le vestibule, pour poser une main sur ses hanches et l’autre sur sa joue. Tout bas, il murmura avec cet air d’indestructible assurance qu’il avait si souvent quand ils n’étaient pas en train de discuter les problèmes de leur relation :


— Ne t’inquiète pas. Ne range rien. Je vais m’occuper de tout ça.

Il allait trouver du sens aux tableaux d’Ambre, retrouver le père de Salem, trouver un garage pour Salem, sauver des vies, faire élire Martha Orckmann, s’assurer qu’Ulysses allait bien, s’assurer qu’Ivan ne souffrirait pas trop avec Ulysses — pourquoi donc ? Quelle curieuse intuition — acheter des croquettes diététiques aux chats, intensifier ses entraînements physiques et intellectuels, reboucher le trou dans la couche d’Ozone et ressusciter la mère de Bambi. Parce qu’Adam, il faudrait voir à ne pas l’oublier, était un héros né — qu’il ait passé une bonne partie de cette histoire à pleurer et une autre à faire des polissoneries ne change rien à l’affaire.

Héroïquement, donc, Adam caressait la joue de Salem, le regard plongé dans le sien.


— Je suis désolé de t’avoir mis dans cet état-là, mon cœur.

Oui oui, il s’excusait parce que Salem s’était senti mal après lui avoir avouer qu’il aimait quelqu’un d’autre depuis des années et qu’il lui avait menti de nombreuses fois en lui affirmant le contraire. Entre ça et ses manipulations temporelles, Adam pouvait prétendre au titre de Paradoxe Démentiel pour de nom de superhéros, même si les initiales brodées sur son futur costume risquaient de ne pas rendre un effet très flamboyant. Paradoxe Démentiel déposa un baiser sur les lèvres de son fidèle acolyte Visionator avant de lui fourrer un casque de moto dans les mains.

— En attendant, tu vas te détendre et ça ira déjà un peu mieux. C’est parti.

Deux heures plus tard, Salem ne se détendait pas du tout. Bien plutôt, l’adolescent s’ingéniait à nager contre le courant du bassin à courant. Assis sur le bord du bassin, les pieds battant parasseusement dans l’eau, reluqué par trois grands-mères pas du tout opposées à l’idée de pactiser avec les Viets-Kongs s’ils ressemblaient à ça plutôt qu’à de faméliques communistes sanguinaires et cannibales, comme sur les affiches de propagande, Adam suivait du regard son compagnon.

— Mais euh… Enfin, t’es pas censé te laisser porter par le courant ? Genre, pour éprouver le mouvement de l’eau, et tout. Non ?

Décidément, tout cela lui échappait encore plus que les discussions sur les derniers tubes du moment. Lui, son pouvoir l’avait même empêché de regarder les films pas très catholiques où de jeunes gens musclés se sautaient dessus dans les saunas et où l’on se faisait masser par des masseurs bodybuildés et étrangement consciencieux. Tout ce qu’il voyait, c’était que dans les saunas, il devait faire horriblement chaud, que les masseurs étaient des inconnus peut-être dégoûtants qui allaient le palper indécemment et que si c’était pour avoir du courant, merci bien, il y avait l’océan à côté.

Une employée s’était penchée vers chacune des trois dames qui avaient secoué la tête, puis elle s’approcha d’Adam et pendant que Salem tentait de battre son regard (pour la treizième fois consécutive), la femme interrogea l’Asiatique avec une voix sans doute très relaxante mais qui donnait à Adam l’impression qu’on cherchait à l’embrigader dans une secte zen :


— Il manque une personne pour le cours d’aquagym. Désirez-vous vous joindre au groupe ?
— Bien sûr.


La femme esquissa un grand sourire.

— Par ici, je vous en prie.
— Pardon ?
— Pour le cours. Par ici.
— Quel cours ?


L’employée regarda d’un air très suspicieux le corps tatoué de Salem qui faisait de temps à autre son apparition entre les remous puis Adam. Ceux-là avaient sérieusement l’air de drogués. Adam, qui savait pertinement que ses petits décalages pouvaient être mal interprétés, s’empressa de se lever.

— Le cours d’aquagym.
— Bien sûr.


Il avait comme une impression de déjà-vu et n’était plus trop sûr des quelles réponses il avait données à quelles questions, dans quel ordre et dans quel niveau de réalité. Parce qu’il n’avait aucune envie de gâcher l’épopée nautique de Salem en forçant l’employée à appeler les vigiles pour qu’ils jettassent dehors cet Asiatique déboussolé au cerveau manifestement grillé par les amphétamines et son copain qui ressemblait à une BD, Adam se jeta docilement dans la gueule du loup.

Dans la salle d’à-côté, il y avait donc douze mamies et un instructeur d’aérobic, jeune, musculeux, souriant et visiblement très, très content d’avoir un élève : 1) de moins de soixante ans, 2) de sexe masculin, 3) appétissant. Comme un animal pris au piège, Adam regarda successivement les grands-mères, l’instructeur tout sourire et l’employée toute suspicion. Il déglutit péniblement et murmura :


— Merci…

Il marcha jusqu’à l’échelle du bassin pendant que les douze ancêtres et l’instructeur observaient de concert ses fesses, se glissa dans l’eau et se cacha derrière les rangées de vieilles bourgeoises. Avec un enthousiasme terrifiant, l’instructeur tapa dans ses mains et commença le cours.
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Salem Cordova

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MessageSujet: Re: Les bienfaits de l'eau [Adam]   Les bienfaits de l'eau [Adam] EmptyMar 12 Mar - 19:58

Après de nouvelles excuses inutiles d'Adam – la routine, quoi – le couple se retrouva à faire trempette dans les bassins. Salem fut bien content d'avoir une occupation pour penser à autre chose qu'aux événements de ces derniers jours, même si son corps aurait sans doute préféré une vraie détente à une gymnastique aquatique dans les courants – après les heures de gymnastique d'un autre genre de ce matin. Par contre Adam n'avait pas l'air très à l'aise de son côté, depuis le moment où il avait enfilé ce slip de bain très intéressant à regarder de face comme de dos, il était un peu tendu. Les premières minutes, Salem le couvait donc du regard tout en s'amusant se détendant dans les divers remous. Mais une fois dans le bidule à contre-courant, il s'attaqua à la tâche titanesque de parvenir à avancer trois mètres sans se faire emporter et fut donc un peu occupé. Il tenta bien d'expliquer la hauteur du défi à son compagnon mais celui-ci ne parut pas particulièrement intéressé, et quelques minutes d'inattention plus tard, il avait disparu.

C'est en relevant le nez après un énième roulé-boulé que Salem s'en aperçut, et il lui fallut encore quelques secondes pour sortir des courants et jeter un coup d'œil dans le reste du bassin, pas d'Adam. Le sauna ? Il en avait parlé, peut-être avait-il eut envie d'aller voir. Dans le sauna, trois vielles se faisaient frire en parlant chiffon. Le hammam ? Une fois entré il ne vit rien à part des millions de gouttelettes d'eau de formes et de tailles différentes flottants dans l'air, même les visages des personnes juste à quelques mètres de lui étaient indéfinis. C'était carrément flippant.

« Adam ? »

Pas de réponse, il se replia vers la sortie en vitesse. Incapable d'imaginer que son compagnon soit allé lever les bras dix secondes trop tôt dans un cours d'aérobic, Salem partit ensuite aux toilettes pour voir s'il ne s'y était pas réfugié après avoir saigné du nez ou des yeux, il se baissa pour regarder sous les toilettes, mais pas de pieds adamien, ni de sang. C'est en revenant qu'il vit qu'une salle servait au cours d'aquagym, en désespoir de cause, il partit jeter un coup d'œil à travers la porte vitré.

Ce qu'il vit l'horrifia complètement. Non, ce n'était pas Adam en train de danser en rythme avec des grands-mères. Elles étaient toutes parfaitement immobiles, le regard tourné vers un Adam étendu sur le bord du bassin, avec au-dessus de lui un grand blond bodybuildé – qui devait avoir très peu de conversation – qui lui roulait un patin d'enfer.

Le maître-nageur arrêta son bouche-à-bouche en voyant un adolescent tatoué en slip arriver comme une bombe.

« Adam ! »

Adam ouvrit ses yeux démoniaques et Salem s'empressa de lui tomber dessus et de plaquer sa tête contre sa poitrine pour cacher ça. Le maître-nageur regarda ce spectacle un instant avant de continuer à gérer la situation.

« Je vais appeler une ambulance. »

Salem releva immédiatement les yeux.

« Non, non, tout vas bien, ça… lui arrive parfois. »
« Qu'est-ce qu'il a ? »
« Heu… crise d'épilepsie… »
« Mais c'est grave ça ! »
« Non mais ça va, j'ai de la ventoline dans mon sac. »

Sur ce, Salem tenta de traîner son fiancé loin de là, sous le regard perplexe de l'assistance, et surtout du maître-nageur, qui les suivis.

« Je peux le porter. »
« Non merci, moi aussi j'ai des muscles. »
« Ne soyez pas ridicule. »

Il attrapa Adam et le souleva comme l'aurait fait un super-héros et quelques instants plus tard son fiancé était allongé dans une minuscule infirmerie qui devait probablement n’accueillir que des vieilles dames ayant eu un coup de chaud au sauna à force de papoter. Le maître-nageur avait finit par les laisser tant Salem lui jetait des regards meurtriers en s'accrochant à son copain lui aussi un peu louche, il restait maintenant à la porte.
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Adam Tenseï

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MessageSujet: Re: Les bienfaits de l'eau [Adam]   Les bienfaits de l'eau [Adam] EmptyMar 12 Mar - 21:12

Le problème, avec l’aérobic, voyez-vous, c’était qu’il y avait tout le temps de la musique. Après quelques mouvements d’échauffement, qu’Adam exécuta à contrecoeur en cherchant la première excuse valable pour s’enfuir du bassin et se soustraire au regard curieusement insistant du professeur, qui certes ne manquait pas de solides arguments pour appuyer son intérêt, mais qui enseignait tout de même l’aquagym aux grands-mères, il y avait plus mystérieux et séduisant comme profession (genre, au hasard, garagiste), le sculptural maitre-nageur se pencha pour lancer la musique et motiver ses troupes.

Mais la musique, Adam, ça le mettait toujours dans des états impossibles. Il essaya de faire abstraction — après tout, puisque son pouvoir évoluait, il avait peut-être le droit, maintenant, d’écouter du disco sans se noyer. Hélas, Rome ne s’est pas construite en un jour et ce n’était pas cette semaine qu’Adam allait redécouvrir les joies de Mozart et Lady Gaga, ou peu importe ce que Salem écoutait en dodelinant de la tête sur son téléphone, avec ses écouteurs, non — cette semaine, Adam se laissait tomber mollement au fond de la piscine.

Fort heureusement, le désintérêt du maître-nageur ne s’était pas démenti avec le début du cours à proprement parler et le malaise de son nouvel élève (et déjà élève favori) ne passa pas inaperçu. Aussitôt, l’homme plongea héroïquement dans la piscine pour sauver l’infortuné gymnaste aquatique et le remonta sur le bassin, sous les exclamations mi-admiratives, mi-apeurées, des vieilles dames qui regardaient avec des yeux pétillants cet épisode d’
Alerte à Malibu qu’on rejouait devant elle.

Dire que ce pauvre maître-nageur avait prévu d’inviter Adam à continuer les exercices dans une cabine de sauna déserte après le cours, il en était réduit à satisfaire ses ambitions avec un bouche-à-bouche très consciencieux, jusqu’à ce que Salem déboulât, avec ses tatouages, sa tête de chaton mouillée et son air virilement protecteur. Le professeur d’aquagym regarda d’un air un peu dubitatif ce gringalet qui s’appropriait son rencard avorté, puis d’un air très suspicieux quand Salem sembla lui interdire d’examiner le bel Asiatique aux yeux bizarres qui était allongé au bord de la piscine.

Ces deux-là avaient décidément un comportement bien incohérent et, quand le professeur, que nous appellerons Bob pour les besoins de la cause, quitta l’infirmerie, ce fut moins pour apaiser le tigre Salem qui protégeait farouchement sa propriété que pour aller partager ses soupçons avec le reste du personnel. Une dizaine de minutes plus tard, Adam se redressa brusquement, tout en sueur, toussant comme un beau diable et s’exclama avec une touchante spontanéité :


— La vache, c’est comme ça la musique ? J’me souvenais plus, mais c’est affreux, comme truc.

Telle était la triste vérité : la vision d’Adam avait été exclusivement composée de morceaux épars des vidéos de Véronique et Davina, recombinés en dépit du bon sens et repassés en boucle, parfois superposés les uns aux autres. Ce spectacle traumatisant, certes, mais relativement anodin avait au moins le mérite de ne pas le plonger dans un coma aussi prolongé que ses visions authentiquement sanglantes, mais il lui avait coupé durablement l’envie de fouiller dans les musiques de Salem pour tester les limites de son pouvoir.

Le mutant secoua la tête, cligna des yeux et s’assit sur le bord du lit, promenant autour de lui un regard vaporeux mais beaucoup plus humain que celui qu’il avait eu sur le bord de la piscine. Il le posa finalement sur Salem et lui adressa un sourire rassurant.


— T’inquiètes, ça va. Mais il fait super chaud, ici. C’est ça, un sauna ?

Il n’était pas encore tout à fait remis, ce qui expliquait probablement qu’il eût raté la grosse croix rouge sur la grosse boite blanche de premiers secours, et le tensiomètre qui pendait sur un crochet, avec un stéthoscope hors d’âge. Il reprit son examen de l’espèce de placard à balais dans lequel on l’avait refourgué et, avec un peu plus de clairvoyance, il remarqua :

— Ah non, p’t’être pas, non.

Il tendait la main vers Salem pour l’attirer vers lui et l’embrasser, afin de se remettre de ses émotions (une version générique de la ventoline, bien entendu), quand la porte s’ouvrit et que l’infirmerie se retrouva soudainement surpeuplée, puisqu’y entrèrent l’employée qui l’avait sournoisement piégé dans le cours d’aquagym, le maître-nageur décidément très bien formé et deux grands types, beaucoup plus musclés que le maître-nageur et Adam réunis, et dont l’air un brin patibulaire n’éveillait pas nécessairement l’envie de plaisanter.

L’un des deux colosses indiqua sobrement :


— Nous avons appelé la police.

Un peu moins dans le brouillard que quelques minutes plus tôt, Adam n’en jeta pas un regard moins interrogatif vers Salem, avant de reporter son attention sur Hulk pour l’interroger ingénument.

— Pourquoi ?
— Il paraît que vous causez du désordre.
— J’ai glissé.
— Je croyais que c’était une crise d’épilepsie.


Imperturbable, Adam répondit :

— C’est pour ça que j’ai glissé.
— Vous perturbez la clientèle.
— Parce que… ?
— Ceci n’est pas un parc de loisirs.


Adam, qui avait décidément une curieuse capacité à garder son calme et sa contenance devant des mastodontes quand lui-même n’était vêtu qu’un slip de bain, répliqua avec un sourire légèrement ironique :

— De toute évidence.
— Nous vous laissons une chance de vous en aller calmement avant que la police n’arrive.


Le devin haussa les épaules.

— Vous avez pas appelé la police.

D’une voix monocorde le colosse répéta :

— Nous avons appelé la police.
— Vous n’avez aucune raison d’appeler la police et je parie que même dans un quartier tranquille, ils apprécient pas des masses d’être dérangés pour rien. Tenez, même, j’crois que c’t’un délit, d’appeler les flics pour un oui ou pour un non. Comme vous travaillez pour…


Adam tendit le cou pour décrypter le blason sur l’uniforme du vigile.

— Asper Security, j’sais qu’on vous a appris ça en formation. De toute façon, vous avez pas envie que les clientes bourgeoises voient débarquer des uniformes et se disent que le lieu est mal fréquenté. Vous nous dites que vous avez appelé les flics pour nous mettre la pression, parce que vous êtes persuadé qu’on est des junkies marginaux et qu’on va se barrer sans demander notre reste.

Et vous êtes persuadés qu’on est des junkies parce que… Hmm… Voyons, si une vieille avait failli se noyer dans le cours d’aquagym, personne se serait posé d’questions. Et si le vieux mari de la vieille dame avait été un peu nerveux en voyant sa tendre épouse gésir inanimée sur le bassin…


Au mot « gésir », les vigiles et le maître-nageur échangèrent des regards indécis.

— …tout l’monde aurait trouvé ça normal. Du coup, ça ressemble vachement à d’l’homophobie, ça. J’suis qu’en cherchant bien, on peut même trouver un peu de racisme, là. On peut p’t’être appeler la police, finalement.

Un lourd silence s’installa dans la pièce. Le maître-nageur pensait qu’avec ses jolis abdominaux, ce type était décidément bien trop compliqué et qu’il n’était probablement pas du genre à se détendre dans les saunas. L’employée pensait que, vraiment, il n’y avait que des tarés à venir dans cet établissement. Les deux vigiles pensaient qu’ils étaient bien trop peu payés pour prendre la peine de s’engager dans ce genre de débats et qu’accessoirement, connaissant l’employée et le maître-nageur qui les avaient alertés, et qui les alertaient un peu tout le temps pour des broutilles, ils avaient plutôt envie de payer une bière à Adam que de le jeter dehors.

L’employée risqua d’une voix mal assurée :


— Vous euh… Vous voulez parler au responsable d’équipe ?

Ah, Adam… Salem aimait nager à contrecourant, Adam aimait nager à contre-autorité. Ces deux-là étaient décidément beaucoup mieux assortis qu’ils n’en avaient l’air.
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Salem Cordova

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MessageSujet: Re: Les bienfaits de l'eau [Adam]   Les bienfaits de l'eau [Adam] EmptyMer 13 Mar - 21:08

Salem, sur le coup, ne pensait pas beaucoup aux conséquentes du malaise d'Adam sur le personnel ou les clients du centre de thalasso, le plus important était déjà que son compagnon ait de nouveau les yeux en face des trous, et pas trop remplis de fumée noire, tant qu'à faire. Il attendit donc sagement et finalement accueillit d'un sourire le retour de son fiancé, qui n'avait pas dû avoir de vision trop horrible cette fois puisqu'il avait l'air plutôt de bonne humeur. Paumé, mais de bonne humeur.

« Un sauna ? Pas trop, non. »

Ce fut sans hésitation que Salem prodigua les premiers secours à Adam avec un bouche-à-bouche très consciencieux et approfondi, avant que tout une troupe ne débarque pour leur faire peur. Sans doute aurait-il filé sans demander son reste si Adam n'avait pas immédiatement répliqué, et il est vrai que, tout bien réfléchit, ils n'avaient rien fait de mal. Adam avait juste eu un malaise, après tout, ce sont des choses qui arrivent, avoir les yeux noirs dans ces moments-là est un peu plus rare, mais ce n'était pas comme si Salem avait cassé la barre relevable des toilettes pour handicapés quand il y était allé il y a trois-quart d'heure, parce qu'il avait remarqué une vis qui dépassait – y'a des jours comme ça, où l'on a envie de dévisser des trucs. De toute façon personne n'avait dû le remarquer, donc ils étaient innocents.

Après avoir découvert le verbe « gésir » et enhardi par le courage et la distinction dont son homme faisait preuve, même en slip, Salem répondit par l'affirmative à la petite dame, ils allaient parler au responsable. Et il en avait des choses à dire, au responsable, bon, qu'ils n'avaient rien fais de mal, ça il passa vite dessus. Par contre il épilogua longuement sur ce type qui avait roulé un patin à son fiancé et avait reluqué son torse en moyenne quarante-trois seconde par minute tandis qu'ils se faisaient menacer par les deux bears. Le responsable pour le moins gêné leur proposa d'aller boire un verre gratuitement au bar et de retourner dans les bassins s'ils le souhaitaient. C'est donc devant un coca plein de glaçons que Salem continua à ruminer pendant pas mal de minutes. Morceau choisi :

« … non mais franchement quel bellâtre prétentieux, t'aurais vu sa tête quand je t'ai pris dans mes bras. S'il avait pu me dire de retourner jouer dans le bac à sable, il l'aurait fais. En plus, je veux pas dire, mais se teindre en blond c'est plus à la mode depuis dix ans au moins, et puis j'ai regardé son maillot et franchement, y'avait pas grand-chose à mesurer là-dedans… »

Bref, Salem s’énerva tout seul aussi longtemps que l'image du faux-blond bodybuildé penché sur l'homme de sa vie persista dans sa tête, et se calma quand elle fut remplacée par l'image d'Adam affrontant les colosses. Après cet aparté, il était peut-être temps de reprendre les choses sérieuses.

« Peut-être qu'on devrait attendre pour te racheter une voiture, que ton pouvoir se soit stabilisé. Sinon il va peut-être encore t'arriver des trucs dangereux. »

Parce que tout de même, Adam avait manqué de se noyer, et au volant les conséquentes pourraient être encore plus fâcheuse. Surtout que si son pouvoir subissait des bouleversements, ils ne pouvaient pas savoir si une crise d'un nouveau genre n'était pas en préparation, et puis même sans ça, Salem avait remarqué depuis son retour qu'il lui arrivait d'être décalé un peu plus souvent, ça pouvait être dangereux. Sans doute était-il aussi devenu un peu parano, mais enfin, il ne voulait surtout qu'il arrive quelque chose à son homme– et qu'un type musclé et brillant d'huile vole à son secours.
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MessageSujet: Re: Les bienfaits de l'eau [Adam]   Les bienfaits de l'eau [Adam] EmptyMer 13 Mar - 21:45

En vérité, Adam n’avait pas spécialement envie de parler au responsable et c’était par pure esprit de contestation qu’il entreprenait de faire valoir son bon droit ; si cela n’avait tenu qu’à lui, ils seraient repartis sur leur moto pour regagner leur appartement, faire les courses et jouer aux jeux vidéos toute la soirée, sans personne pour leur dire qu’ils étaient suspects. Ni pour leur jeter un regard noir — sauf les chats, peut-être, quand ils estimaient n’avoir pas été assez nourris (c’est-à-dire souvent, mais avouons-le, ces chats-là ne sont pas très, très bien éduqués).

Mais puisque Salem avait envie de pousser l’expérience un peu plus loin, ce n’était pas Adam qui allait se plaindre. Résultat : les deux jeunes gens sirotaient tranquillement leur soda, une fois lavés et rhabillés, en devisant sur leur aventure du jour. Sur le chemin des vestiaires, l’un des deux vigiles avait profité que personne ne les regardât pour se pencher vers eux et leur dire qu’il était désolé et que les employés, ici, étaient un peu… sans finir sa phrase mais en levant les yeux au ciel d’un air entendu.

Adam, qui avait été vigile de sécurité dans un parking et dans un supermarché, juste avant de devenir videur de boîte de nuit puis barman et juste après avoir été employé des espaces verts maçon non-déclaré, dans la valse des petits boulots de deux ou trois semaines qu’il avait enchaînés en sortant du circuit professionnel et dont le dernier en date, avant l’apparition salvatrice de Martha Orckmann, avait été coursier, Adam, donc, avait adressé un sourire rassurant à son interlocuteur et lui avait assuré qu’il comprenait.

Mais il ne s’était pas étendu sur la question. Sur cette partie de son passé, il n’avait pas dit grand-chose à Salem, sinon, justement, qu’il avait fait des « petits boulots ». Plus généralement, en dehors de son travail au parti démocrate, la vie professionnelle d’Adam était un mystère complet : de sa carrière sportive, Salem n’avait pu récupérer que ce qu’il avait trouvé sur Internet et ce qu’une Anya beaucoup plus disserte que son héros avait raconté en long et en large, de ses emplois divers, le mutant n’avait pas pipé mot et de ses rêves d’enfant ou d’adolescent, rien n’avait filtré — à croire qu’il se contentait de faire ce qui se présentait à lui sans se poser de questions.

En renvoyant les vigiles, Adam avait commencé à réfléchir à tout cela en se demandant si cela ne faisait pas partie des choses qu’il pouvait dire à Salem, dans leur fameux contrat, plus ou moins imposé par l’Asiatique d’ailleurs, d’en apprendre un peu plus l’un sur l’autre. Ces préoccupations cependant lui sortirent vite de l’esprit quand Salem se mit à dénigrer le maître-nageur avec une jalousie que le jeune homme trouvait très flatteuse — comme Adam n’était pas vraiment du genre à laisser ses yeux ou même ses pensées se promener sur la marchandise, il n’avait pas souvent l’occasion d’entendre ce genre de propos de la part de Salem.

Et puisqu’il n’avait rien fait de mal et qu’ils n’étaient pas tournés contre lui, le jeune homme devait reconnaître que ce n’était pas désagréable. Ce fut sans doute pour cette raison qu’il glissa quelques petites phrases pour alimenter la vindicte de Salem et allonger un peu son discours, du genre :


— Quand même, il était super musclé, je me demande s’il fait autre chose que de l’aquagym…

Ou :

— Tu sais, moi, la taille, j’m’en fiche un peu…

Dixit celui qui, lorsqu’il avait vu le corps parfait d’Ulysses nu la première fois, était resté très, très rêveur. Mais enfin, tous les moyens étaient bons pour relancer Salem et Adam songeait sérieusement à retourner dans les cabines d’essayage pour peloter son fiancé de contentement, tant il se sentait titillé par cette virilité possessive, lorsque l’adolescent abandonna cet agréable sujet pour faire preuve d’une prudence qui, chez lui, n’était habituelle que lorsqu’elle consistait à protéger Adam.

Lequel Adam sentit le ciel lui tomber sur la terre.


— Mais…

Il n’avait pas pensé à ce petit détail. Jusqu’à alors, il n’avait jamais eu de crises au volant, mais il était vrai que, plus généralement, il n’avait jamais eu de crises qui pussent le mettre en danger : jamais dans un escalier, ou dans l’eau, ou en plein combat. Il avait toujours supposé que son pouvoir avait une sorte de verrou de sécurité, mais, de toute évidence, il avait failli se noyer.

Un peu paniqué à l’idée de devenir piéton et parce que l’idée vexait sa mâle fierté, il tenta de se justifier :


— Là, y avait de la musique, et tout. En voiture, c’pas pareil…

Salem n’avait pas l’air très, très convaincu et Adam se mit à martyriser la paille de son coca d’un air suppliant.

— J’vais quand même pas rester cloitré à l’appart… Si j’peux pas conduire, j’peux pas utiliser les escaliers… ou les passages piétons… ou faire du développé-couché… ou me battre… ou escalader des immeubles en ruine… ou prendre un bain…

Autant d’activités plus ou moins quotidiennes pour lui. Si Adam avait eu la moindre culture littéraire ou cinématographique, il eût conclu qu’il n’avait aucune envie de finir comme les Precogs de Minority Report, enfermé pour toujours à faire des prédictions.

— Je vais faire des exercices, je vais m’entraîner et… Et ça n’arrivera plus. Je vais contrôler tout ça, tu sais. Et puis…

Adam esquissa une moue songeuse à la recherche d’arguments supplémentaires.

— Comment on va faire, sans voiture, pour… Pour… Euh…

Faire les courses — c’était à cinq minutes de chez eux. Retourner à Boston — il était très loin d’en avoir envie. Aller chez ses parents — il pouvait prendre le bus.

— …aller à la campagne…

De la part du jeune homme qui n’avait jamais vu un bovin en vrai de son existence et pour qui, en dehors de New York, de Londres et de Tokyo, à la rigueur de Los Angeles désormais, le monde n’était qu’un no man’s land où vivaient les coyotes et les braqueurs de diligences, l’argument n’avait pas beaucoup de poids, mais Adam était authentiquement désespéré à l’idée d’appuyer sur le bouton « Appel Piétons » ou de s’entasser dans le métro avec les grands-mères désagréables, les jeunes éteints et les accordéonistes désaccordés. En plus, le métro, c’était sous terre, et ce n’était pas que ça lui fît peur, non, mais enfin, voyez-vous, sous terre, quand même…

À tout hasard, Adam tenta :


— On pourrait acheter celle que tu veux…

Quitte à vendre un rein s’il le fallait. Après tout, de reins, il en avait deux, de voiture, il n’en avait plus. Question de priorité.
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Salem Cordova

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MessageSujet: Re: Les bienfaits de l'eau [Adam]   Les bienfaits de l'eau [Adam] EmptyJeu 14 Mar - 18:07

Comment ça il était super musclé ? Ah ça y est, un baiser et môssieur commence à s'intéresser au bodybuilder décolorés sans cervelle, n'importe quoi. Salem avait beau se dire dans un coin de sa tête qu'Adam le taquinait sûrement, ça faisait persister l'image de ce crétin dans son esprit et du coup il s'énervait de plus belle. Mais le destin fit rapidement changer les choses, bientôt ce fut au tour de Salem d'être goguenard face à son compagnon quelque peu inquiet. Apparemment Adam n'était pas prêt à se mettre à la trottinette, pendant un moment, il joua le fiancé prudent et raisonnable qu'il n'était pas tant que ça.

« Non mais vraiment, ça m’inquiéterait de savoir que tu prends le volant, et puis c'est temporaire, trois, quatre mois peut-être. Une carte de bus, ce n'est pas très cher, en plus. Le réseaux New-yorkais fonctionne très bien, sauf aux heures de pointe. Je me souviens de ce jour où je me suis retrouvé collé contre la vitre avec ce type qui avait des chicots effrayants et une haleine… a tombé, si j'ose dire. Ça fait des souvenirs, tu me raconteras. »

Parce que la moto aussi était dangereuse et que Salem était donc obligé de la garder, pour lui, pauvre garçon. Le petit jeu perdit cependant toute crédibilité assez vite, puisqu'il ne lui fallut que quelques minutes pour éclater de rire face à la moue de rondoudou triste – à sa façon – d'Adam. La main l'adolescent se posa sur son bras et il s'empressa d'ajouter.

« Je peux vraiment choisir n'importe laquelle ? Parce qu'il y a les voitures sans permis aussi, avec ça tu as peu de risque d'avoir un accident grave. »

Nouvel éclat de rire, Adam dans une voiture qui fait d'impressionnantes pointe à 45 km/h, Salem aimerait bien voir ça. Après avoir insisté sans grande conviction sur la pertinence de cette proposition et sur le fait qu'après tout, c'était lui qui choisissait, ils terminèrent leurs verres, et quittèrent ce spa qui n'était pas un endroit pour eux, vu la tronche que tiraient les vieilles de la table à côté. Salem joua avec les doigts d'Adam jusqu'à atteindre la moto qui les attendait, il lâcha alors sa main pour enfiler son casque et grimper dessus, puis roula un moment – avec Adam tendrement enlacé contre lui – s'éloignant des magasins dont ils avaient l'habitude autant que de leur appartement, et s'arrêta finalement sur le bord d'une route, près d'une voiture larguée là avec sa pancarte "à vendre". Le véhicule était indéniablement plus récent et en meilleur état que son ancienne voiture, avouons qu'il serait de toute façon difficile de trouver pire, à moins de traîner dans Hell's Kitchen pour récupérer une carcasse presque entièrement désossée. Mais ce n'était pas non plus la dernière Ferrari à la mode, et si elle était rouge, c'était un rouge bordeaux pas trop voyant. Ses courbes semblaient en plus avoir été choisies pour ne pas trop s'éloigner de l'ancien destrier de son devin d'amour. De toute évidence, en matière de voiture, Salem avait un peu changé son fusil d'épaule depuis le jour où il avait proposé à Adam d'envoyer son tas de ferraille aux ordures. L'air amusé de ses propres changements, il enfonça le clou.

« Y'a pas à dire, les vielles voitures ont quand même plus de classe que les nouvelles, surtout les américaines, tu ne trouves pas ? Bon, sinon j'en ai d'autres à te montrer, et quelques voitures sans permis vraiment trop mignonnes. »

Il en fit le tour avant de reporter plutôt son attention sur Adam, qui mettait un temps infini à faire exactement les mêmes observations que lui. Un léger coup de blues le prit et doucement, il vint se plaquer contre son dos et entourer sa taille de ses bras.

« Je t'aime. »

On ne se remet pas si vite d'une semaine sans Adam et pour quelques heures encore, Salem était un peu fasciné de le voir là, avec lui, rayonnant. Certes, ils avaient trouvé le moyen d'avoir des embrouilles dans une station thermale mais bon, c'était les Cordova-Tenseï, voilà. Oh, tiens.

« Tu comptes plus que tout pour moi. J… J'ai peur que tu m'échappes encore. »

Il comptait plus que sa famille, parce qu'il est sa famille de toute façon, et qu'il a besoin de lui pour se sentir entier. Bien sûr, Adam était parti par sa faute, mais c'est justement pour ça qu'il était un peu inquiet, même si, clairement, Kevin était le boss final de son passé – en matière amoureuse, en tout cas.
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