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 Chasse gardée - William -

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Allan Talbot

Allan Talbot
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Chasse gardée - William -  Vide
MessageSujet: Chasse gardée - William -    Chasse gardée - William -  EmptyJeu 23 Mai - 11:15

    Il existe des choses, dans la vie, qui sont outrageusement facile. Par exemple : Allez à l’université pendant l’heure du repas – assurant ainsi qu’une seule personne sera à l’accueil -, demandez à la personne de l’accueil quelque chose qu’elle devra aller chercher dans le bureau derrière, profitez de ce moment pour fouiller sa base de sonnée – et regrettez que votre hyper vitesse ne servent à rien devant la lenteur informatique -, récupérez ce qu’elle vous donne et ressortez avec le sourire. Voilà, en peu de temps et sans effort, vous avez trouvé l’adresse d’une personne travaillant là. On pourrait se demander l’intérêt de récupérer une adresse quand on sait déjà où trouver la personne voulu. C’est simple, et ça se résumait en deux mots : Impact Psychologique.

    Impact Psychologique ? Allan avait le sourire en sortant de l’université, l’adresse désirée dans la tête. Si Emma lui avait bien appris quelque chose, c’était ces deux petits mots. Ne rien fait au hasard, réfléchir à la manière de faire qui sera plus impactant. Il essayait de se tenir à cette philosophie mais, se savait bien trop impulsif la plus part du temps. Sur le coup, il avait vraiment lutté contre lui-même pour ne pas demander où trouver la personne qu’il cherchait. Il savait que c’était stupide d’aller le retrouver ici, trop de témoin, trop de possibilité de fuir mais c’était tellement dur d’attendre, d’être patient. Ce n’était pas sa nature et ça l’était encore moins dès que ça touchait de près ou de loin à Frost.

    Preuve de son manque de prévision, il ne savait pas ce qu’il ferait de cette adresse qu’il venait d’avoir. Enfin, si, il savait qu’il irait le retrouver chez lui, il savait qu’il ne le tuerait pas mais, hormis ça… Aucune idée de la manière dont les choses allaient se dérouler. Y aller était pourtant nécessaire, parce que l’autre homme devait savoir qu’Allan était là, et surtout, ça devait remonter aux oreilles de la télépathe. C’est elle qui avait créé cette situation quand elle avait décidé qu’Allan n’était plus amusant, quand elle avait décidé de passer à autre chose. Jusqu’à présent, Allan avait toujours trouvé plaisant de faire disparaitre tous les hommes approchant d’un peu trop prêt cette femme mais, là, il comprenait que c’était encore mieux. Il les avaient vu ensemble, juste aperçus et, elle était différente de la manière dont elle avait pu être avec les autres. Ce type, sans qu’il ne comprenne pourquoi, sembler compter. C’était là toute la beauté de cette histoire. Et si quelqu’un se demandait pourquoi Allan s’en prenait à la jolie blonde, il répondrait sans hésiter, qu’un jour, quelqu’un a dit que, de l’amour à l’a haine il n’y avait qu’un pas. Ou un truc comme ça, il n’avait jamais été très citation en fait. Il la détruirait d’une façon ou d’une autre, comme elle l’avait fait avec lui et, quand ça sera le cas, alors il n’aurait plus qu’à la récupérer. Si ça ne se passait pas comme ça, alors il envisagerait une manière plus drastique en la visant elle directement. Si lui ne pouvait pas l’avoir, personne d’autre ne pourrait non plus.

    Il s’était forcé à flâner toute la journée, trainant dans les rues, des magasins, achetant des choses avec plus ou moins d’utilité. Le tout était de passer le temps, se changer les idées, lutté contre l’envie de retourner à l’université et régler son problème tout de suite. Oh, il avait également employé une personne, chargée d’en employer d’autre pour aller foutre le bordel au coyote. Passer par un intermédiaire avait un avantage : si Frost décidait de faire un tour dans leur tête, elle y verrait les hommes se faire embaucher par un autre qui n’était pas lui. Tout ça pour qu’elle soit occupée ce soir et être certain de ne pas la voir débarquer, ou même passer un appel à l’autre type. Ce soir il ne devait y avoir qu’eux deux, la télépathe mise de côté. Et, dans son impatience, il avait presque envie de savoir comment Emma prendrait les choses une fois qu’elle comprendrait tout ce qui se passerait ce soir !

    Bien plus tard, il mangea dans un restaurant, accompagné d’une femme rencontrée la veille qui n’avait pas d’autres intérêts que de faire la conversation toute seule. Ça lui permettait de penser à autre chose. Enfin, ça fonctionna les 5 premiers minutes, il avait fini par la trouver tellement ennuyeuse que son esprit se focalisa sur le reste de sa soirée. Fin du repas, elle proposa d’aller chez lui, il accepta la déposant dans un taxi en donnant une adresse et en lui assurant qu’il allait prendre le prochain mais qu’il devait d’abord acheter quelque chose parce que, tout devait être parfait. Elle avait souri, heureuse de ce genre d’attention et avait filé avec son taxi qui allait la déposer au beau milieu d’il ne savait où mais sûrement pas chez lui. Tient, il se demandait même combien de temps elle allait attendre sur le trottoir, dans sa robe trop serrée, avant de comprendre qu’il ne viendrait jamais. Non, en fait il s’en foutait de savoir ce genre de chose, il avait des choses bien plus importante en tête.

    Il ajusta la veste de son costume noir, par-dessus une chemise blanche, avant de mettre ses mains dans les poches de son pantalon. Le restaurant n’avait pas été choisi au hasard, il se situait à quelques pâtés de maison de l’endroit où l’autre type vivait. En fait, il était parfaitement serein, profitant de sa ballade, presque heureux d’avance d’être enfin à ce moment de la soirée. Il devait être pas loin de 22h, le choix de l’horaire avait son importance parce qu’il devait être certain que Frost travaille à ce moment-là. Profitant de la fraicheur de la soirée, il arriva plus vite qu’il ne le pensait devant la porte voulue. Un sourire sur son visage apparu. Il savait que ce moment allait arriver à un moment où à un autre et maintenant qu’il y était, il avait presque du mal à tenir en place. Le bout de son index alla toucher la sonnette de la personne qu’il voulait voir et, une fois fait, il se retourna vers la rue. Deux raisons à cela : confirmer que personne ne passait dans le coin à ce moment-là, et ne pas être visible à cette putain d’invention de Juda qui permettait de voir qui était sur le palier. Ce n’est qu’une fois la porte ouverte qu’il se retourna.

    « Salut »

    il afficha un grand sourire, s’assura que William mette bien une identité sur la personne qui était sur son palier et, une fois fait, sans prévenir (son pouvoir aidant), Allan balança son poing dans la figure de William. Au moins de quoi le sonner suffisamment, voir l’assommer un peu. De toute façon, il y avait peu de chance que William le fasse entrer de son plein gré, il fallait donc bien faire quelque chose. Il passa le pas de la porte, la referma derrière lui et, ensuite, il se mit à trainé William jusqu’à un fauteuil sur lequel il le posa sans plus de ménagement que ça. Bon et maintenant ? Bin, en attendant qu’il récupère toutes ses facultés intellectuelles, Allan en profita pour foutre le téléphone hors service et chercher de quoi boire un verre.
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William Baley

William Baley
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MessageSujet: Re: Chasse gardée - William -    Chasse gardée - William -  EmptyVen 2 Aoû - 15:18

La télévision. Un bien curieux objet, capable de vous présenter le meilleur du pire comme le pire du meilleur, et au final guère plus intéressant qu’un vulgaire magazine de potins. Quoi que… ce n’était pas tout à fait exact. Dans l’une comme dans l’autre, on pouvait dénicher des bribes d’informations potentiellement intéressantes, si l’on savait ne pas se contenter de ce qui flottait de façon répugnante à la surface et que l’on était capable de plonger dessous. Le principal souci résidait dans la fiabilité de ces informations. Impossible de savoir à quoi s’en tenir. Les avis différaient sans cesse, et la plupart du temps les arguments qui les étayaient ne tenaient pas debout eux-mêmes.

Appuyé contre le dossier de sa chaise, William restait immobile, perplexe. Sa soif de renseignements concernant ce qui touchait aux mutants empirait de jours en jours et, avec le mince espoir d’arriver à l’apaiser un peu, il avait allumé son poste et pour la première fois depuis longtemps avait sélectionné une chaine d’informations. Attentivement, il avait passé la soirée devant, diner compris. Celui-ci était arrivé à son terme et la conclusion qu’il tirait de ce petit exercice n’était guère brillante. Pour parvenir à tirer quoi que ce soit du ramassis d’analyses de seconde zone auquel il venait d’assister, il lui faudrait impérativement les recouper avec autre chose. Et encore. L’utilité serait minime, et absolument pas en rapport avec l’effort à fournir.

Non. Rien à tirer de tout cela. D’un geste lent, William appuya sur le bouton de la télécommande mettant l’appareil en veille, puis il saisit son verre et en finit le contenu – une eau minérale de premier choix, cela ne se gâchait pas. Il y avait tout de même quelque chose qu’il retenait de cette soirée : tout ce qu’il avait pu voir était nauséabond. Pourtant il était persuadé que le lendemain il aurait droit aux habituelles conversations enflammées de ses collègues de l’université sur ces même sujets, les uns soutenant une thèse que les autres réfutaient, et vice versa sur le sujet suivant. Bref, chacun aurait accepté sans sourciller les arguments qui allaient dans son sens, et aurait réfuté sans plus de raisons les autres. Cela avait un petit côté déprimant, bien qu’au bout du compte ce n’était pas ce qui perturbait le plus William. Il avait pratiquement tout essayé. Internet, des journaux divers et variés, plusieurs sources officielles de données accessibles au grand public… ce qui n’avait pas débouché sur grand-chose. Au mieux, il avait réussi à faire le point sur une situation qu’il n’avait suivi – par choix – que de très loin durant ces dernières années. A part se rendre compte à quel point il avait été déconnecté du réel, cela ne l’avançait pas à grand-chose. Ce qu’il lui fallait à présent répondait à deux critères : récent, et intéressant. Il ne trouverait définitivement pas cela sous le sabot d’un cheval. Plus il y réfléchissait, plus il arrivait à la même conclusion : Il lui faudrait aller chercher les informations là où elles étaient… et faire le tri. Techniquement, c’était un défi qui l’amusait. En théorie, il avait un nombre incalculable de fois franchi les barrières de la légalité. En pratique, son éducation et ses principes l’en avait toujours empêché. C’était frustrant, mais c’était ainsi.

William se leva, et porta son assiette et ses couverts jusqu’à l’évier. Le silence qui régnait dans l’appartement était réconfortant. Personne ne venait jamais le déranger ici. Il s’était toujours arrangé pour éviter de créer des liens sociaux. Moralité, ses relations avec le voisinage se limitaient à des bonjour/bonsoirs polis, et ses collègues préféraient amplement lui laisser des messages sur sa boite mail que de venir le voir. Cela lui convenait. Cet appartement était une sorte de refuge, où il pouvait se couper du monde des hommes. Sa forteresse de solitude. La seule présence qu’il tolérait à long terme était le doux ronronnement des ventilateurs de ses machines, présence muette et réconfortante qui lui donnait l’impression de ne pas être totalement seul tout en lui évitant de rester constamment sur ses gardes pour éviter que son fichu pouvoir ne se déclenche tout seul. Pour autant qu’il s’en souvienne, il n’avait jamais fait entrer personne chez lui. Cette règle, qu’il avait considérée jusqu’ici comme absolue, faisait partie de celles qu’il se préparait à présent à enfreindre. Bien des choses avaient changées depuis qu’il avait croisé le chemin d’Emma, et alors qu’auparavant il ne se sentait lui-même que dans la quiétude de cet endroit, à présent il y éprouvait un sentiment d’absence.

William ouvrit le robinet de l’évier pour faire venir l’eau chaude. L’avantage de vivre seul était que la vaisselle était vite faite. Alors qu’il s’apprêtait à démarrer celle-ci, attentif à n’éclabousser ni son pantalon noir ni le T-Shirt gris marqué « There’s no place like 127.0.0.1 » – ce  qui ne faisait sourire que lui étant donné qu’il ne le portait jamais à l’extérieur – la sonnette de l’entrée se fit entendre. Surprit, William faillit en lâcher son assiette. Mais heureusement l’habitude qu’il avait prise de contrôler sans arrêt ses réactions joua son rôle, et il se contenta de se figer, perplexe.

Qui pouvait bien venir le déranger chez lui ? Et à une heure pareille ? Un instant la possibilité que ce soit Emma lui vint à l’esprit, mais avant d’avoir eu le temps de se réjouir à cette idée la raison le ramena à la réalité. A cet instant, elle devait être occupée au Coyote. Les probabilités étaient donc contre cette hypothèse. Irrité, William ne songea pas un instant que le danger pouvait venir du visiteur lui-même, plus que de sa présence. Il se contenta donc de se renfermer dans son cocon et se dirigea vers la porte.

Curieux, il jeta un coup d’œil par le judas, ce qui ne lui apporta aucune information. Un instant il songea à s’en inquiéter, mais cela ne ferait qu’exacerber ses émotions et allait à l’encontre de la protection dont il venait de s’entourer. Mieux valait calmement éconduire le gêneur et recouvrer le plus rapidement possible sa tranquillité. William déverrouilla la porte et l’entrouvrit. Un homme se tenait de dos. Jeune pour autant qu’il pouvait en juger, costume noir. Rien d’inquiétant à priori. Restait à savoir ce qu’il faisait ici.

L’homme se retourna et lança un salut dans un sourire que ne perçut jamais le cerveau de William. Ce dernier venait de se bloquer dans un état de stupéfaction totale. Le visage qu’il avait devant lui était reconnaissable entre mille, et ce d’autant plus que le nombre de personnes que William fréquentait était relativement limité. Même s’il n’avait vu cet homme qu’une seule fois, cela lui avait suffi. Un mélange d’étonnement et de peur le submergea et instinctivement il le contint en lui. Ce n’était pas la crainte de blesser son visiteur qui le poussait à retenir un déclenchement éventuel de son pouvoir. Le conditionnement qu’il s’était infligé ces dernières années était simplement toujours actif. Amorphe, il se contenta de regarder bêtement l’homme qui se tenait devant lui. Et une seconde plus tard, il ne vit plus rien.

Noir. Puis gris, ou plutôt une couleur bizarre due à la lumière filtrée par ses paupières fermées. Et un gros mal de tête. Et de mâchoire. Immobile, William tentait de rassembler ses esprits. Il percevait des bruits, indicateurs d’un danger potentiel. Mieux valait ne pas bouger. Pas tant que la situation restait aussi floue.

* Qu’est-ce que c’est que ce bazar ?
* Je n’en sais rien. J’ai l’impression d’avoir pris un train dans la figure !
* Bon. Calmement. Quelle est la dernière chose dont tu te souviens ?
* Je crois… je crois que j’ai ouvert une porte. Ma porte.
* Et ?
* Et c’est tout. A moins d’un gros coup de vent, ce ne doit pas être cela qui m’a envoyé au tapis. Je crois que je vais me rendormir un peu. C’est plus sûr.
* Arrête de faire l’enfant ! Essaye de te souvenir !
* Tu l’auras voulu. Alors… porte… salut… Talbot ! Je me rendors !
* C’est bien. Tu as raison. Fais l’autruche. C’est ta façon habituelle de régler les situations difficiles.
* Qu’est-ce que tu veux que je fasse ? Je ne sais même pas ce qui s’est réellement passé !
* Et donc ? Tu espères qu’il s’en aille, agacé par tes ronflements ?
* Très spirituel. Je ne sais pas. Je ne sais rien, comme d’habitude. Et puis que veux-tu que je fasse ? Je n’ai aucune chance contre lui.
* A cause de sa vitesse ? Ah, tu vois bien que tu sais quelque chose.


William avait repris conscience. Et il s’en voulait. Oh il savait pertinemment qu’il n’aurait rien pu faire contre la vitesse d’Allan. Il ne l’avait pas vu à l’œuvre auparavant, et il ne pouvait pas franchement dire qu’il l’avait bien vu cette fois-ci non plus. Mais ce que lui avait raconté Emma lui suffisait pour se faire une opinion. Elle l’estimait dangereux. Il ne voyait pas de raison de mettre cette affirmation en doute. Non, si William s’en voulait, c’était à cause de son propre comportement. En se renfermant pour canaliser ses émotions, il avait limité ses capacités d’analyse. Cela ne lui avait jamais joué de tour auparavant, mais cette fois-ci il était pris à son propre piège. S’il avait laissé la crainte faire effet sur lui, il aurait peut-être été plus alarmé en ne voyant personne par le judas. Cela n’aurait peut-être – sans doute – rien changé, mais là il avait l’impression de s’être laissé piéger tout seul. Et cela l’agaçait. Prodigieusement.

Mais l’heure n’était pas vraiment à tirer les enseignements de son comportement aberrant. Si ce Talbot était toujours ici, l’urgence était à se sortir de ce guêpier. Or William ne voyait pas bien ce qui aurait incité cet homme à venir le mettre KO pour s’en repartir comme il était venu. Cela, plus les bruits… il était toujours là. Lui ou quelqu’un d’autre, mais pour autant que cela avait de l’importance, autant supposer que ce soit lui. Que faire ?

La force brute ? Il ne fallait même pas y penser. Même en passant sur le pouvoir d’Allan qui devait lui donner un avantage pugilistique certain, William ne savait pas se battre. Il n’avait jamais ni appris ni eu à le faire, et donc à part brasser de l’air et espérer faire mourir son adversaire de rire, il ne pouvait espérer grand-chose dans cette direction. Il n’avait chez lui aucune arme, rien qui pouvait lui servir à se défendre, et de toute façon il n’était même pas certain d’être toujours chez lui. Il avait bien l’impression de reconnaitre le contact de son fauteuil, mais c’était un bien maigre indice.

Cela ne laissait guère de possibilités. Il ne lui restait donc qu’à espérer que son visiteur ne soit pas venu lui régler son compte, ou bien à tenter de gagner suffisamment de temps pour le faire changer d’avis ou trouver une échappatoire.

Prudemment, William entrouvrit un œil. Bonne nouvelle : il était toujours chez lui. Mauvaise nouvelle : Talbot aussi. Quant à savoir pourquoi ce dernier farfouillait dans son bar, mystère ! Les deux yeux à présent grands ouverts, il observait l’intrus. Comme d’habitude, il ne savait ni quoi faire ni quoi dire.

* Lâche la pression ! Laisse ton cerveau se remettre en marche, crétin !
* Tu crois peut-être que c’est facile ?
* En tout cas ne fais pas comme tout à l’heure. Essaye de laisser faire un peu ton instinct de survie.
* Ben voyons. Si je perds le contrôle, ça va certainement améliorer la situation.
* Parce-que tu crois qu’elle peut empirer ?
* Toujours. Cela peut toujours empirer.
* Et donc ? Tu vas attendre sans rien faire ?
* Je ne sais pas pourquoi il est venu. Que veux-tu que je fasse ? Je n’ai aucun avantage sur lui.
* Bien sûr que si. Tu sais ce qu’il est capable de faire. Lui non.
* Laisse-moi rire. Et même si c’est le cas, à quoi est-ce que cela pourrait bien servir ? Je pourrais lui faire quoi ?
* Je n’en sais rien. Mais c’est toujours mieux que rien.
* Si cela peut te rassurer…


Une chose était certaine : jamais il n’avait pu affecter une personne au-delà d’une dizaine de mètres. Seul Talbot se trouvait à cette distance. S’il perdait le contrôle, au pire il ne pouvait donc faire de mal qu’à une seul personne, et en l’occurrence – et pour la première fois de sa vie – il s’en moquait. Etrangement, réaliser cela le décontracta un peu. Il pouvait prendre le risque de réagir. Cela ne lui disait pas quoi faire, mais au moins cela lui ouvrait quelques possibilités, dont celle de réfléchir un peu plus librement. Et peut-être de reprendre un minimum l’initiative.

« Les cacahouètes sont dans boite en plastique sur la tablette du haut. »

L’élocution était lente, la voix empâtée, et quant au trait d’esprit… ce n’était pas du Shakespeare. Peu importait. Au moins, il n’avait pas bafouillé. On trouvait sa fierté là où on le pouvait ! William se redressa dans le fauteuil, sans précipitation. Il ne savait pas ce qu’avait en tête son visiteur, mais il ne souhaitait pas lui donner l’impression qu’il voulait se rebiffer. Autant le laisser en confiance. William avait peu d’atouts dans sa manche, et savait qu’il n’avait pas les moyens de jouer les fiers à bras. Laisser penser à cet homme qu’il n’était pas un danger pouvait lui donner du temps.

William porta la main à sa mâchoire. La sensation qui en résultat lui laissait entrevoir la raison de sa perte de conscience. Son esprit vacilla un instant sous l’effet de la crainte, et instinctivement il se referma, cherchant à nouveau à repousser toute émotion. Etait-ce donc tout ce dont il était capable ? Soit laisser la peur prendre emprise sur lui, soit tout rejeter en bloc ? Couard ou apathique ? William tiqua imperceptiblement, et tenta de se relâcher à nouveau.

« D’habitude… on frappe avant que la porte soit ouverte, pas après. »

Il avait repris la parole trop vite, et son léger tic de langage – indicateur de son anxiété – avait ressurgi. William prit une inspiration aussi discrète qu’il le put. Son bras retomba sur l’accoudoir du fauteuil, tandis que son regard curieux se porta en direction de son visiteur tout en évitant consciencieusement de croiser le sien. Il ne voulait pas le provoquer. Peut-être plus tard, en dernier recours. Ce n’était toutefois pas une raison pour le laisser penser qu’il était idiot.

« Que puis-je faire pour vous, monsieur Talbot ? »
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Allan Talbot

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MessageSujet: Re: Chasse gardée - William -    Chasse gardée - William -  EmptyLun 19 Aoû - 20:47


    Dommage que son pouvoir consiste à accélérer ses mouvements et non pas à arrêter le temps parce que, en toute franchise, Allan aurait pu rester des plombes, là, comme ça, à regarder la tête que faisait William quand il l’avait reconnu. Oui, parce que, il allait de soi que William savait qui il était, personne ne l’oubliait il était Allan ! Celui qu’on ne remplaçait pas, qu’on ne mettait pas dans un coin parce qu’on s’était lassé de lui. Il n’était pas relégué au second plan, il était le premier choix, le seul, l’unique. Puis merde, qu’est-ce qu’elle trouvait à ce type, hein ? Lui et son air un peu stupide sur le visage, complétement figé sans savoir ce qu’il devait faire. Ce n’était pas le style de Frost, elle ne choisissait pas des personnes sans personnalité, qui attendaient là, bêtement, en attendant que quelque chose leur tombe dessus. Dans le cas, présent, ce qui lui tomba dessus, ce fut le poing d’Allan, bien placé, précis, rapide, efficace.

    Ce qu’il considérait comme une sorte de mollusque était sur un fauteuil. Pff, il aurait dû le laissé par terre, lui apporter bien moins de considération. Il ne la méritait pas. Pour Allan, les choses étaient limpides, Frost avait quelque chose à tirer de lui parce qu’il était certain qu’elle ne pouvait pas être attiré par une personnalité aussi insipide que pouvait l’être William. Il ne le connaissait bien, évidemment mais, absolument pas objectif, il était partit du principe que William ne valait rien, qu’il était juste bon à se couper de tout. Allan l’avait suivi, s’était renseigné, une vie sociale proche du néant. Qu’est-ce qu’elle pouvait bien trouver à ce type. Penché, un peu au-dessus de lui, pendant qu’il était dans les vapes, Allan le dévisagea pour trouver un attrait physique qu’Emma aurait pu lui trouver. Mais non, se sentant parfaitement objectif, cette fois – ce qui n’était pourtant pas forcément le cas -, il estimait qu’il n’avait rien à lui envié. Allan était hautement plus attrayant que ce type. Une moue de dégout sur le visage, il entreprit de se trouver un verre, il en avait bien besoin.

    C’était sûrement le plus gros défaut d’Allan –entre tant d’autres -, il était sûr de lui, bien trop sûr pour ne pas s’inquiéter de William qui, à ses yeux, ne pouvait pas représenter la moindre menace. Emma lui avait déjà dit, lui avait déjà prouvé, il devait se méfier des gens, encore plus quand on a l’impression qu’ils sont inoffensifs. Mais, imbus de sa personnes, c’est avec dédain qu’il rejetait cette possibilité. William ne pouvait pas être une menace, il était juste… Mince, il ne savait même pas ce qu’il était mais, il fallait le mettre sur le côté et pour de bon. Pour Allan, il n’y avait rien de flatteur à savoir qu’il avait été remplacé par ce type, il était tellement à l’opposé de lui. Vraiment, il ne comprenait pas les femmes et leurs critères, encore moins ceux d’Emma à ce moment-là. Si Allan ne savait pas qui elle était, il aurait presque pu la voir comme la blonde de première classe qui s’était entiché du premier venu sans la moindre personnalité, sans le moindre charisme. Non, c’était obligé, quelque chose lui échappait, elle avait forcément quelque chose à tirer de lui.

    Et pendant qu’il cherchait un fichu verre, il n’avait aucune idée que, dans la tête de William, c’était l’heure d’un débat. Il ne connaissait même pas ce côté-là de chez lui. Mais il aurait adoré savoir que William préférait faire l’autruche et penser qu’il ne pouvait rien contre lui, ça lui aurait donné un sentiment de supériorité encore plus important que ce qu’il ressentait à présent. Pour peu que ce soit possible. Il ne vit pas non plus William ouvrir les yeux, c’est pour dire à quel point l’homme l’inquiétait ! Il compris qu’il était réveillé au moment ou les premiers furent prononcés par le maitre des lieux.

    « Les cacahouètes sont dans boite en plastique sur la tablette du haut. »

    Sans la moindre inquiétude, Allan se redressa – plié devant un placard – pour se tourner vers William. Il fit claqué deux de ses doigts ensemble, dans un sourire, comme si William venait enfin de lui donner la réponse qu’il attendait depuis si longtemps – quelques minutes, tout au plus -.

    « Cool, mais c’est surtout l’alcool et les verres que je cherche. Je viens de manger »

    Et ça sonnait presque comme un « Merci de te soucier de l’état de mon estomac », de manière ironique, bien évidemment. Vrai, il sortait de table alors, les cacahuètes, ce n’était pas réellement ce qu’il cherchait et il avait décidé de prendre la phrase de William comme une bénédiction à se servir et à faire comme chez lui. A la différence près que, chez lui, il savait parfaitement où trouver ce dont il avait besoin. Un détail ! Cela dit, maintenant que William était éveillé, l’alcool qu’il cherchait pour tuer le temps, lui apparaissait comme beaucoup moins attrayant. Se dirigeant vers une chaise, William décida de faire… Il ne savait pas trop comment définir les phrases de William, finalement, peut-être qu’il avait un semblant de caractère.

    « D’habitude… on frappe avant que la porte soit ouverte, pas après. »

    Allan ne cacha pas son sourire après le premier mot de William, ce petit temps de battement dans sa phrase avait quelque chose de plaisant, alors pourquoi se privé d’en sourire et de le signifier. Détournant le regard, sans une réponse, Allan attrapa une chaise et revint vers William pour la poser à une distance raisonnable devant lui. Allan trouva sa place sur cette chaise posé à l’envers, une jambe de chaque côté du dossier, les bras croisé sur son dessus, le visage braqué sur celui de William.

    « Que puis-je faire pour vous, monsieur Talbot ? »
    « Dans la mesure où j’en suis à chercher les cacahuètes, on peut passer à moins de civilité. Allan, ça ira très bien. »

    Il n’avait aucune envie que, ce qu’il considérait comme une vermine à écraser, l’appelle par son prénom mais, c’est ce qu’Emma appelait de la psychologie. Encore un truc qu’elle avait tenté de lui apprendre. Il avait balancé sa phrase l’air décontracté, avec un grand sourire, un peu comme si c’était un rendez-vous calé, entre deux personnes qui n’ont aucune animosité l’une envers l’autre. Tout l’inverse de la situation actuelle. Le regard d’Allan se porta sur la mâchoire que William avait pris en main quelques minutes avant. Une moue sur le visage, faussement désolé – et il tenait à ce que ce « faussement » puisse se voir.

    « Désolé pour » De son index il désigna sa propre mâchoire pour faire référence à celle de William « Ta mâchoire, tu sais, l’euphorie du moment, tout ça, tout ça »

    C’était clairement du foutage de tronche, il n’avait rien de désolé et, en plus il admettait volontiers que la situation pouvait avoir un côté amusant – voir ludique – pour lui. En fait, ce qui lui plaisait encore plus dans cette situation c’est que ce qu’il ressentait devait être à l’inverse de ce que pouvait ressentir William. Avouez que ça pouvait avoir un côté presque stimulant, non ? Et oui, il tutoyait William. On pouvait voir ça comme un manque de respect… C’était exactement ça. Allan n’apportait aucune considération à William, ce n’était qu’un insecte à écrasé avec la première chaussure qui nous tombe sur la main, il ne méritait même pas les chaussures de ville – hors de prix – qu’il avait aux pieds à ce moment-là.

    « Et, si on doit d’abord frapper avant que la porte soit ouverte, j’ai envie de dire, qu’avant de baver sur quelqu’un, on s’assure de sa disponibilité. »

    Tout sourire, aussi faux soient-ils, l’avait quitté. On entrait dans le vif du sujet : Emma et le fait que William lui tournait autour. Dans la réalité, Emma était bien libre, son histoire – si on peut appeler ça de cette manière – avec Allan s’était finie de manière indiscutable. Mais, Allan, avait une perception des choses différentes, comme il était capable de se voir comme un dieu vivant, il avait décidé de croire que rien n’était fini avec Emma, qu’il n’y avait que lui et personne d’autre. C’est juste qu’Emma l’ignorait. Encore un simple détail ! William sortait de nulle part et venait, comme un parasite, marcher sur le territoire d’Allan. Qu’est-ce que croyait l’informaticien, qu’il resterait là, sans rien faire, à le regarder prendre ce qui lui appartenait. Emma était sa propriété, elle en perdait même son statut d’humaine – ou de mutante, au choix – parce qu’Allan avait une façon très convaincante de modifier sa façon de voir les choses pour que ça corresponde à ses envies.

    Elle avait voulu jouer avec lui, elle perdrait. Il le savait, il en était certain. Ça serait lui ou ça ne serait personne. Si ça devait passer par l’extinction d’une espèce comme William pour qu’elle comprenne qu’il n’était pas là pour jouer, alors, il y viendrait. Il ferait ce qu’il faut pour qu’au final, elle comprenne qu’il n’y avait que lui ! Mais William lui avait demandé ce qu’il voulait alors, il était temps de commencer doucement cet entretien. Parce que, ce n’était que ça… Pour le moment.

    « Je veux savoir ce qu’Emma te veux parce que, soyons honnête, Will » Oui, en plus de tutoyer, il y mettait des familiarité « Tu te doutes bien qu’elle ne s’intéresse pas vraiment à toi en tant que personne. Tu l’as vu ? Qu’est-ce qu’une femme comme elle ferait avec quelqu’un comme toi ? »

    Allan semblant presque désolé d’avoir le rôle du mauvais messager, celui qui annonce les mauvaises nouvelles, celui qui permet aux gens de voir la vérité en face. En réalité, il n’avait rien de désolé, il y prenait même un certain plaisir mais ça n’enlevait rien au sérieux de sa question. Qu’est-ce qu’un type comme lui pouvait apporter à quelqu’un comme elle. Ils étaient diamétralement opposé, rien ne pouvait les liés. Peut-être qu’il avait simplement un intérêt sur un point de vue professionnel, qu’elle se servait de lui pour avoir ce qu’elle voulait à moindre coût. Oui, c’était forcément cela. William n’était qu’un pion qu’elle déplaçait à sa guise sans qu’il n’en prenne conscience.

    « Je ne sais pas moi, tu travail sur un projet qui pourrait l’intéresser pour son entreprise ? Tu fais les cookies mieux que personne ? »
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William Baley

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Chasse gardée - William -  Vide
MessageSujet: Re: Chasse gardée - William -    Chasse gardée - William -  EmptyJeu 5 Sep - 9:19

Calme. Surtout, rester calme. S’il existait quelque chose qui pouvait agacer William, c’était bien qu’on le prenne pour un imbécile. Evidemment, la réaction d’Allan après la première phrase de William pouvait être considérée comme étant de l’humour, mais ce dernier doutait franchement que cela ait été son intention. Cela ne cadrait pas vraiment avec le personnage, pour autant qu’il le connaissait, c'est-à-dire assez peu en réalité. Ce qui n’était guère une bonne chose d’ailleurs, car il devait en être des affrontements humains comme des échecs ou du poker : connaître votre adversaire était toujours un avantage. Or à cet instant, William espérait seulement qu’Allan soit aussi dans le flou que lui.

Quoi qu’il en était, ce bref échange verbal semblait avoir interrompu Allan dans ses recherches, puisqu’il préféra prendre place devant le fauteuil de William. Monsieur prenait ses aises, à califourchon sur une chaise. Si cela pouvait lui faire plaisir, ce n’était pas cela qui allait perturber William. Etant donné que peu importait où Allan pouvait s’installer, il n’avait aucune chance de lui échapper, celui-ci pouvait bien s’installer accroupi au sommet du placard si cela lui chantait ! Ce serait même mieux étant donné que cela enlèverait la poussière.

William avait bien conscience de ne pas être à son avantage. En fait, il faisait même tout pour en donner l’impression. Bien entendu, ses hésitations de langage ne faisaient pas partie de ce stratagème, mais d’une part il ne pouvait pas grand-chose contre elles et d’autre part cela allait dans son sens. Allan avait remarqué la dernière en date, et cela semblait l’amuser. William avait un peu de mal à comprendre pourquoi, mais il préféra ne pas y prêter attention. Ce n’était qu’un détail, contrairement à la suite des propos d’Allan.

« Dans la mesure où j’en suis à chercher les cacahuètes, on peut passer à moins de civilité. Allan, ça ira très bien. »

Alors là, il pouvait toujours courir. Certaines choses étaient acceptables, d’autres non. Se faire taper dessus, il n’y pouvait pas grand-chose. Passer pour un crétin, il pouvait assumer. Appeler ce gars-là par son prénom, c’était au-dessus de ses forces. Question de principe.

William suivi le regard de son invité forcé, qui se portait sur sa mâchoire endolorie. Pour un peu, il aurait eu l’impression qu’Allan regrettait son geste.

« Désolé pour ta mâchoire, tu sais, l’euphorie du moment, tout ça, tout ça »

Ce fut au tour de William de regarder fixement Allan, avec son air amorphe habituel. Heureusement d’ailleurs, car même s’il ne pouvait garantir qu’il n’avait pas eu une seconde d’hésitation – après tout Allan jouait bien son rôle – il était certain que ce dernier se fichait de lui et le lui montrer n’était pas vraiment une bonne idée. L’euphorie du moment ? Ce qu’il ne fallait pas entendre tout de même ! Mais cela laissait William un peu perplexe. Il ne voyait dans le comportement de son visiteur que deux possibilités. Soit celui-ci le prenait vraiment pour un crétin, soit il se fichait ouvertement de lui. Dans un cas comme dans l’autre, c’était un tantinet désagréable. Tout de même. Tout comme ce tutoiement soudain et voué à rester unilatéral.

« Et, si on doit d’abord frapper avant que la porte soit ouverte, j’ai envie de dire, qu’avant de baver sur quelqu’un, on s’assure de sa disponibilité. »

Bon. D’accord. A plus copain-copain alors ? Fini les sourires forcés ? Au moins les choses devenaient un petit peu plus claires. A peine, étant donné que William ne savait toujours pas ce à quoi Allan voulait en venir, mais c’était déjà cela. Pas plus qu’il ne comprenait pourquoi Allan affirmait qu’Emma n’était pas disponible, pour reprendre ses propres termes. William avait une totale confiance en elle, et ne pouvait considérer que ce que racontait Allan soit vrai. Que ce dernier soit jaloux, il pouvait le concevoir. Qu’il raconte n’importe quoi, c’était plus curieux. William n’était pas très doué pour ce qui touchait à la psychologie humaine, donc imaginer ce qui se passait dans la tête d’Allan n’était pas à sa portée. Peut-être si le temps lui était laissé d’obtenir davantage de détails il pourrait le deviner, mais pas pour le moment. Même son pouvoir ne le lui permettrait pas. Ce fut donc un peu perdu qu’il attendit la suite.

« Je veux savoir ce qu’Emma te veux parce que, soyons honnête, Will. Tu te doutes bien qu’elle ne s’intéresse pas vraiment à toi en tant que personne. Tu l’as vu ? Qu’est-ce qu’une femme comme elle ferait avec quelqu’un comme toi ? »

Là, ce fut plus compliqué pour William de rester stoïque. Il s’y efforça autant qu’il le put, car il ne souhaitait pas montrer à Allan que la question avait porté. Non parce qu’il ne se l’était jamais posée, bien au contraire. En fait elle le hantait depuis qu’il s’était rapproché d’Emma. Il n’avait pas de réponse. Pas de position à défendre. Il se contentait d’essayer de ne plus se la poser en se raccrochant à une chose : il la croyait sincère. Il n’aurait su dire pourquoi. C’était une certitude, qui ne reposait sur aucune preuve. Qui n’en avait pas besoin. Il en avait fait un axiome de base, sur quoi tout le reste se fondait. Cela l’aidait à ne plus trop se poser cette question. Mais cela ne lui apportait pas pour autant de réponse et entendre quelqu’un d’autre aborder le sujet le mettait mal à l’aise.

A vrai dire, à cet instant précis quelque chose d’autre aidait William à oublier la question d’Allan. Une autre question, que lui-même se posait au sujet de son visiteur, et qui se résumait à peu près à « En quoi cela le regard-t-il ? » mais en termes un peu moins polis.

« Je ne sais pas moi, tu travail sur un projet qui pourrait l’intéresser pour son entreprise ? Tu fais les cookies mieux que personne ? »

Est-ce qu’elle se serait rapprochée de lui par intérêt professionnel ? Il ne s’était jamais posé cette question. En fait cela ne lui était jamais venu à l’esprit.

* Et tu ferais bien de ne pas te la poser.
* Trop tard…


William essayait de rejeter cette hypothèse mais cela revenait à essayer de reprendre un os que l’on venait de jeter à un doberman. C’était toujours possible, mais il était nettement plus prudent de le laisser finir. En quelques secondes, il balaya ses activités actuelles. Penser un instant qu’Emma se soit embarquée d’un fardeau comme lui parce qu’il travaillait à l’université était risible. Alors quoi ? Avant ? Non… il y avait trop longtemps qu’il avait cessé de travailler en crypto pour valoir le coût. Il devait y avoir sur le marché des spécialistes bien plus pointus que lui, et prêts à tout. Et surtout, si ce qu’Emma cherchait était une compétence technique, William savait qu’elle avait des moyens bien plus simples pour convaincre quelqu’un de travailler pour elle. Cette hypothèse-là était donc absurde. Problème résolu… au moins pour le moment.

Toujours immobile, William tentait de trouver un moyen de se tirer de ce mauvais pas. N’importe lequel. Et si en passant il pouvait identifier une faiblesse chez Allan, ce serait toujours cela de gagné. Mais pour le moment, des faiblesses il n’en voyait que chez lui. Il ne lui restait donc plus qu’à jouer le jeu et tenter de gagner du temps. Il désigna le bar d’un geste de la main.

« Si vous ne voulez plus boire, moi par contre je ne suis pas contre… un petit remontant. »

L’aspect « j’ai besoin d’un remontant » était un peu sur-joué, mais William misait sur le fait que c’était crédible. Après tout, il passait déjà pour un moins que rien, alors rajouter un peu de couardise ne lui coûtait pas grand-chose. Cela lui donnait une excuse pour se lever, aller chercher des verres et une bouteille, revenir… autant de temps de gagné. Si toutefois Allan le laissait faire. Mais ils savaient tous les deux que William n’avait aucune chance de le prendre de vitesse. Et William était certain que le voir chanceler allait réjouir son visiteur. De toute façon il allait vite être fixé. Restait à savoir si ses jambes allaient le porter, après le coup qu’il avait reçu. Mais il n’avait pas trop le choix. C’était ça ou s’effondrer comme une bouse, ce qui était un autre moyen de gagner du temps mais qu’il préférait garder en deuxième solution.

Lentement, William se leva et d’un pas un peu plus hésitant que son état ne l’exigeait, se dirigea vers le meuble où étaient rangées les alcools. Il ouvrit l’un des battants et avança la main vers une des bouteilles. Par réflexe il s’apprêtait à choisir l’un de ses whisky habituels, mais il hésita. Proposer un verre à Allan lui permettrait peut-être de gagner encore plus de temps. Mais il ne disposait ici que de bonnes bouteilles et en servir à cet énergumène lui faisait mal au cœur. Ou alors le rhum du fond, une chose qui trainait depuis il ne savait plus quand. Mais franchement, du rhum... ou alors... Une petite idée tordue germa tout à coup dans son esprit. Cela ne coutait rien de la tenter. William s’empara d’une bouteille rangée derrière les autres. Un single malt de 10 ans, en Cask Strength et donc directement issu du tonneau et non coupé d’eau. Une petite merveille, ne titrant pas loin de 65 degrés, mais qui les cachait traitreusement bien. Cela allait être du gâchis total, mais si Allan entrait dans le jeu, l’un des deux finirait écroulé sur le tapis du salon. Donc la soirée finirait soit bien, soit moins mal, en fonction de celui qui tiendrait mieux l’alcool que l’autre. Et même si cela ne faisait que perturber les capacités d’Allan, ce serait toujours ça de gagné si la situation dégénérait.

En revenant vers son fauteuil, William attrapa deux verres. Pour qu’Allan entre dans son jeu, il lui fallait d’abord entrer dans le sien. Il s’assit et ouvrit la bouteille comme s’il s’était agi d’un simple bourbon, puis remplit les verres à moitié avant de lentement en tendre un vers Allan.

« Pour répondre à la question précédente… je dirais bien qu’un informaticien est bien placé pour savoir faire les cookies. Mais en général cela ne fait rire que moi. »

C’était hélas vrai. Mais de toute façon cette plaisanterie stupide n’avait pas pour but de faire rire Allan, mais uniquement d’engager la conversation. Le ton n’y était d’ailleurs pas, William ayant parlé d’une voix lente et totalement dépourvue d’entrain.

La suite allait être plus compliquée. Il ne voyait pas quoi dire. La seule chose qui le rassurait était qu’il ne risquait pas de dévoiler quoi que ce soit d’important. Par contre, plus il pourrait faire parler Allan et plus il aurait de chances d’apprendre quelque chose d’exploitable. Et plus le niveau de whisky descendrait dans la bouteille. Il lui fallait juste s’assurer que les verres restaient toujours pleins.

William but une gorgée, et reprit calmement la parole.

« Franchement… je me pose la même question. Et je suis tout prêt à chercher… à obtenir la réponse. »

Bon. Si ça ce n’était pas entrer dans son jeu, il ne voyait pas ce qu’il pouvait faire de plus. Lui répondre d’aller se faire voir ailleurs ? Cela ne ferait que faire monter le ton et la situation tournerait court. William savait qu’il n’avait pas la répartie nécessaire à une joute verbale de ce genre. De plus, Allan s’attendait sans doute à ce qu’il défende sa position, et si cela pouvait le déstabiliser un peu cela ne pouvait pas faire de mal.

« Vous connaissez mieux Emma que moi. Après-tout, vous avez… vécu… avec elle. »

Bon, il fallait quand même arrêter maintenant de le caresser dans le sens du poil, parce qu’après il ne lui resterait plus qu’à lui cirer les pompes. Et s’il pouvait en plus arrêter aussi d’hésiter à chaque phrase, ce ne serait pas plus mal ! William reprit une gorgée de whisky, ostensiblement, de façon à inciter Allan à faire de même.

« Je ne vois pas… en quoi je peux l’intéresser. »

C’était également vrai. Il était tellement plus facile de dire une vérité contrôlée que de mentir. Mais le sujet était sensible et l’alcool aidant, le jeu risquait de se retourner contre lui. Il ne fallait surtout pas qu’il se laisse réellement entrainer là-dedans. Ce genre de situation était nouveau. Il n’y était pas préparé. Il n’avait jamais eu à affronter des personnes comme Allan. Il lui fallait apprendre. Et apprendre vite. S’il se sortait de ce mauvais pas, il lui faudrait faire un sérieux point sur la façon dont sa vie avait changé, et sur ce que cela impliquait.

« Je suis quelqu’un de simple. Pas de faste. Pas de grande vie. Rien à voir je suppose avec ce que vous avez à proposer. »

William avait baissé le regard. Ce qui pouvait passer pour du dépit n’avait que pour but de masquer son intérêt. Première tentative pour en savoir plus sur Allan, sur sa façon de voir les choses. Peut-être un coup dans l’eau. Qui ne tente rien n’a rien.

« Professionnellement, c’est la même chose. Je ne pense pas qu’elle attende d’un employé de l’université plus que ce qu’elle pourrait obtenir d’un cadre dirigeant. Non ? »

Il continuait à jeter ses hameçons. Traiter Allan de cadre dirigeant n’allait peut-être pas lui faire plaisir, mais c’était une autre façon de l’inciter à parler. Mais au final, si tout se déroulait comme il l’espérait, William aurait certainement obtenu du temps, peut-être quelques informations, mais ce serait tout. Il fallait qu’il relance. Et pour cela, il lui fallait miser. Avec quelque chose qui pourrait inciter Allan à poursuivre. William remplit à nouveau les verres, et reprit d’une voix faussement songeuse.

« J’ai bien travaillé un peu dans la cryptologie. Peut-être… »

Vrai. Et de toute façon, c’était une information totalement publique.

« Il y a bien un nouveau logiciel auquel j’ai contribué… »

Vrai. Il y en avait même tout un tas, mais rien en rapport avec la crypto. Cela, par contre, c’était un petit peu plus difficile à prouver.

« Vous croyez que… »

Et une question ouverte pour le monsieur d’en face, une ! William réalisa tout à coup, en cherchant à suspendre judicieusement ses fins de phrases, qu’il n’avait pas hésité comme à son habitude lors de ses dernières tirades. Peut-être parce qu’il les avait soigneusement préparées. Il espéra juste qu’Allan ne le remarquerait pas et que cela ne lui mettrait pas trop la puce à l’oreille.

* Et toi, à force de jouer au plus malin, tu ferais mieux de faire gaffe. Tu risques de trouver des  réponses que tu ne souhaites peut-être pas entendre.
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Allan Talbot

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MessageSujet: Re: Chasse gardée - William -    Chasse gardée - William -  EmptyDim 8 Sep - 12:00


    Soyons honnête, Allan ne connaissait strictement rien de William. Il savait où il bossait, connaissait un peu près le boulot qu’il exerçait mais, hormis ça ? Ah, si, qu’il trainait un peu aux côtés de Frost. Beaucoup trop. Mais hormis ça, c’était le vide absolu. Qu’il soit mutant avait à peine effleuré l’esprit d’Allan, qu’il puisse être dangereux n’était même pas envisageable. Rien chez William ne donnait lieu de s’inquiéter, il avait l’air celui qui reste dans un coin attendant que les choses se passent. Celui qui ne prenait pas de décision, qui ne contredisait pas, celui qui disait oui à tout juste pour éviter le conflit. D’accord, Allan n’avait pas assez d’éléments pour être sûr à 100% de ces différents points. Mais c’est comme cela qu’il voyait les choses, comme cela qu’il avait envie de les comprendre. Personne n’avait demandé à Allan d’être objectif concernant le dénommé William. Allan ne faisait pas que prendre William pour un crétin… Il se foutait aussi de lui ouvertement !

    Vraiment, plus il regardait ce type et moins il ne comprenait. La plus part du temps, il restait sans expression, à croire que son corps était là mais que son esprit s’était déjà barré ailleurs. Il ne s’indignait pas réellement, il ne s’énervait pas. Non, ce type se contentait d’écouter, d’écouter encore et d’attendre qu’Allan est fini avant de… Bin avant de rien en fait. Pour Allan qui était habitué à avoir des réactions à chaud, c’était presque énervant de voir quelqu’un qui ne réagissait pas sur le moment. Ça lui donnait une furieuse envie de se lever et secouer William et, si ça ne l’aidait pas à réagir, ça aurait au moins le mérite de défouler un peu.

    « Si vous ne voulez plus boire, moi par contre je ne suis pas contre… un petit remontant. »
    « Fais comme chez toi. »

    Alléluia ! Non seulement il s’animait mais, en plus, c’était pour prendre un peu le contrôle de sa propre demeure et, SURTOUT, c’était pour boire quelque chose. Pitié, il fallait qu’il avale tout le bar d’une seule traite, qu’il fasse quelque chose. Peut-être que sous l’effet de l’alcool il serait un peu plus amusant et réactif. Du point de vue d’Allan, il était fort fâcheux de débarquer chez quelqu’un, de le frapper, de vouloir avoir une discussion avec lui, sans que ce dernier soit mort de peur… Ou autre chose, peu importe du moment qu’il réagissait. Bon, forcément, comme il n’était pas des plus objectifs, même quand William réagissait il n’avait pas l’impression que c’était le cas. A ce rythme-là, c’est lui qui allait avoir besoin de se vider le bar.

    Même dans sa façon qu’il avait de se lever, ce mec était lent… Très lent… Affreusement lent. Allan laissa passer un soupir en baissant la tête qu’il secouait doucement. Démoralisant. Se Allan n’avait pas trouvé un certain réconfort dans les pas hésitants de William, il ne faisait pas de doute qu’il aurait déjà ramené un tas de bouteille au pied du propriétaire des lieux. Et ne parlons pas du temps que mit William à trouver une bouteille. Peut-être qu’il avait des allergie diverses, qu’il était obligé de lire toutes les étiquettes pour être sûr de pouvoir boire un truc qui n’allait pas risquer de le tuer. Allan n’espérait pas que ce soit le cas, quitte à ce que William meurt ce soir, il préférait y être pour quelque chose plus qu’un simple empoisonnement.

    Allan avait l’habitude d’aller vite. Son pouvoir était, finalement, qu’une extension de ce qu’il était en temps normal, une aide à accélérer le mouvement quand il trouvait que ça trainait trop en longueur. La patience ne faisait pas parti de son vocabulaire, en plus de la tolérance, du bon sens, et d’un tas de trucs que les gens trouvaient bien en temps normal. Bref, il avait l’impression qu’il venait de s’écouler une année entière quand, enfin, William reprit sa place. Tient, voyez par vous-même : William tendit lentement le verre qu’il avait servi pour Allan. Affligeant. Avec plus de rapidité, Allan attrapa le verre en question, ça ne pouvait pas lui faire de mal.    

    «Pour répondre à la question précédente… je dirais bien qu’un informaticien est bien placé pour savoir faire les cookies. Mais en général cela ne fait rire que moi. »

    Hein ? Ouais, ok, William n’avait pas besoin de boire pour insister Allan à le faire, il le fit de lui-même à ce moment très précis. Une gorgée. Une bonne gorgée pour être exact et… Pioufff… Allan n’était pas un expert en Whiskey mais il avait l’impression que c’était le genre de boisson que pouvait sortir Emma en de rare occasion, de ses bouteilles qui semblent avoir parcouru le temps. Si cet enfoiré avait volé dans le bar d’Emma, il le tuerait… Ah non, en fait, il le tuerait pour bien moins que ça, il fallait juste que ce soit le bon moment. Sûr de lui et même pas inquiet par le degré d’alcool contenu dans son verre, Allan ne vit aucun danger dans le liquide ambré, qu’il ne fut même pas foutu d’apprécier plus qu’un vulgaire Whiskey trouvé en grande surface.

    Ce qu’avait dit William n’avait aucune espèce d’importance pour lui, il ne comprenait même pas. Si de l’humour s’était caché dans cette phrase, assurément Allan ne l’avait pas saisi. De toute façon il partait du principe qu’il n’y avait que les informaticiens pour comprendre les blagues d’autres informaticiens. Peut-être qu’il existait une application pour faire les cookies et que ça les rendaient doué dans ce domaine ? Qu’est-ce qu’il en savait lui ! Héritier qu’il était n’avait jamais eu besoin de s’y connaitre en termes d’humour, il avait de l’argent et, généralement, par pur intérêt, les gens qui l’entouraient riaient à ce qu’il disait sans que ce soit réellement drôle. Tout ça pour dire que, même en essayant d’y mettre de la bonne volonté, il ne voyait pas ce qui pouvait y avoir de drôle dans ce que venait de dire William.

    Tout ce que voyait Allan c’était toujours cette lenteur, même quand il parlait sans y mettre la moindre intonation. Hey, à continuer comme ça, c’est Allan qui allait finir par prendre un tabouret, une corde et se pendre tout seul comme un grand. Quoi que non, quitte à en arriver là, il était presque certain que c’était William qu’il mettrait au bout de la corde. Le tuer devenait presque un acte social tellement ce type devait être une plaie pour son entourage. Mais qu’est-ce qu’elle pouvait bien lui trouver ? Et puis si, en plus il buvait entre deux phrases…

    «Franchement… je me pose la même question. Et je suis tout prêt à chercher… à obtenir la réponse. »

    Allez Wiiliam, enchaines un peu mieux tes phrases ! Nouvelle gorgée. Allan en avait besoin, sûrement plus que William qui lui rappelait le robot dépressif dans un film euh… H2G2 : le guide du voyageur intergalactique… interstellaire ?! Enfin, un truc dans le genre. Ce petit truc blanc avec une tête énorme, tellement intelligent mais affreusement lucide, qui déprime sur l’univers. Allan posa son regard sur William comme pour essayer de voir si, lui aussi était super intelligent, ce qui expliquerait son attitude. Mais non, il n’arriva jamais à cette conclusion… peut-être que quelques verre plus tard il y verrait plus clair.

    L’informaticien n’était même pas censé lui proposer de l’aider à chercher, il était censé jouer les gros dur, à balancer des trucs ironiques pour ne pas lâcher le morceau. Ou alors, il était censé avoir tellement peur qu’il balancerait tout ce qu’il sait. Mais non, ni l’un, ni l’autre… Il était prêt à chercher la répondre à la question d’Allan. Ca ne tournait vraiment pas rond dans sa tête.

    «Vous connaissez mieux Emma que moi. Après-tout, vous avez… vécu… avec elle. »

    Sur ce point, assurément, ils étaient tout à fait d’accord. En tout cas dans l’esprit d’Allan c’était une évidence, William ne faisait même pas le poids. Tient d’ailleurs, pour ponctuer cette vérité, il leva son verre et bu une nouvelle gorgée… Petite gorgée. Allan était persuadé de connaître la télépathe mieux que quiconque, il se leurrait mais n’en avait pas conscience. Ou ne voulait pas en prendre conscience.  Tient, et pour la forme, il se fendit d’un grand sourire, comme pour le narguer un peu. Oui, il avait vécu avec elle, oui ils avaient de nombreuses années en commun – vraiment pas grand-chose dans la vie d’Emma.

    «Je ne vois pas… en quoi je peux l’intéresser. »

    A défaut d’être rapide, au moins, William était lucide. On n’avait pas tout perdu. Emma et ces lubies, à croire qu’en ce moment c’était dans le social qu’elle voulait faire. Trouver le plus lent de tous et essayer d’en tirer quelque chose. Mais en fait c’était peut-être réellement ça qu’elle faisait. Enfin, elle avait toujours aimé les défis alors William, de par sa lenteur et son manque de… Bin, son manque de tout, en fait… peut-être qu’elle voulait essayer d’en tirer quelque chose. Ouais, c’était bien son genre.

    «Je suis quelqu’un de simple. Pas de faste. Pas de grande vie. Rien à voir je suppose avec ce que vous avez à proposer. »

    Allan acquiesça avec une profonde conviction. Il n’y avait absolument rien de comparable entre les deux hommes, ils n’avaient rien de commun à offrir à Emma. Allan offrait une vie digne de ce nom, digne d’elle et de ce qu’elle pouvait être/faire. Lui, qu’est-ce qu’il avait ? Une vie de pantouflard dans une baraque pourrie – encore une fois, il n’avait rien d’objectif – et puis quoi après ? Un chien, un chat, un poisson rouge et une clôture au bout du jardin ?! Il en était persuadé, ce n’est pas ce qu’elle voulait.

    Il est a noté que c’est probablement sa phrase la plus longue et, contrairement à ce qu’avait pu penser Allan, il ne fallut pas 6 mois pour qu’il arrive à la prononcer. Non, cette phrase avait été fluide. Et si Allan avait déjà eu la présence d’esprit de comprendre ce fait, on n’allait pas non plus lui demander l’intelligence de comprendre ce que ça signifiait. Pour lui, l’explication se résumait en un seul mot : Alcool. Il fallait que ce type picole pour réussir à prononcer des phrases correctement. Emma l’avait peut-être vu que bourré !

    «Professionnellement, c’est la même chose. Je ne pense pas qu’elle attende d’un employé de l’université plus que ce qu’elle pourrait obtenir d’un cadre dirigeant. Non ? »

    Allan confirma par un non de la tête, avant de boire une nouvelle gorgée, à croire que maintenant, c’était lui qui voulait inciter William à boire plus. Il commençait à y avoir un semblant de rythme, il ne fallait pas s’arrêter en si bon chemin, ça aurait été dommage. Autant dire qu’il se foutait complètement de cette histoire de cryptologie, Allan n’était même pas certain de savoir exactement de quoi il retournait exactement. Par contre, quand il fut question d’un logiciel, là, pour le coup, ça devenait un peu plus intéressant. Peut-être qu’il y avait quelque chose à tirer de ce côté-là ?

    N’empêche que, pendant ce temps, les verres étaient de nouveau remplis mais, ça ne posait pas de soucis à Allan qui pensait que ça aidait William à parler un peu mieux. Jouer à essayer de comprendre une phrase entrecoupée, c’était un peu comme décrypter du morse. C’est drôle deux minutes mais après, ça saoul. Les airs faussement songeurs de William fonctionnèrent parfaitement. Allan l’avait trouvé crédible, en même temps, il ne se méfiait tellement pas de William qu’il le croyait incapable de faire semblant d’avoir telle ou telle expression.

    «Vous croyez que… »

    Que quoi ? Non parce qu’en plus, ça allait être à Allan de finir les phrases de l’individu ? Fallait vraiment tout faire soi-même. Affligeant. Allan pencha son verre de droite à gauche, pour regarder le liquide ambré se balader dans un sens et dans un autre. On lui proposerait de couper son verre avec du coca, qu’il accepterait. C’était vraiment du gâchis de lui filer ce genre de chose à boire. Il reporta son regard sur William dans un haussement d’épaule.

    « Que quoi ? Ça dépend c’est quoi comme genre de logiciel ? »

    Sauf si c’était vraiment révolutionnaire, il y avait peu de chance que ça puisse intéresser Emma. Elle avait une entreprise à la pointe, des employés tous plus doués que les autres. Qu’est-ce que William pouvait inventer que les têtes d’ampoule qu’elle avait ne pouvaient pas faire ? Non, vraiment, Allan ne croyait pas à cette théorie, une fois encore il avait une trop mauvais opinion de William pour l’imaginer en train d’inventer le truc du siècle. Un sourire parcourra ses lèvres alors qu’il posa son regard sur William.

    « Non, en fait, je crois savoir ce qu’elle veut. »

    La théorie à laquelle il avait pensé un peu plus tôt lui plaisait bien, en plus d’être la plus réaliste selon lui. Qu’Emma ne puisse voir en William qu’un défi – social, selon lui – était la meilleure explication. C’était son truc à elle, tenté des trucs là où c’était voué à l’échec.

    « Ça doit être pour elle d’un défi. S’tu veux mon avis, j’dirais que c’est acte social mais bon, c’est Emma… »

    Et il refusait de l’admettre mais Allan savait de quoi il parlait. A la base il n’était qu’un héritier, reprenant la fortune d’un père mort dans un accident de voiture – à vouloir aller trop vite, on finit souvent dans un mur. Il n’avait, alors, aucune ambition hormis se faire accompagner des femmes les plus en vogue, trouver l’alcool qui lui retournera la tête le plus rapidement possible, tester de nouvelle drogue dont le prix était indécent.  Et, sans Emma, il aurait continué longtemps de cette manière, une vie qui ne menait à rien, où il aurait fini – comme son père – par se prendre un mur avec une voiture commandée sur mesure.

    Emma avait débarqué, il ne voulait pas s’en rendre compte mais, elle l’avait façonné comme elle le voulait. Elle lui avait offert une place chez les damnés, lui avait donné des envies de grandeur. Frost repêchait des gens et, après, elle en faisait ce qu’elle voulait, c’était comme ça. Bien sûr, selon Allan, elle ne l’avait pas fait sur lui mais uniquement sur les autres. Comprenez, il était différent, il était Allan Talbot.

    « Elle a toujours aimé aller chercher des gens la moindre vocation, insipide pour ensuite en tirer quelque chose. Enfin, disons qu’elle les entraine dans une direction qui n’aurait pas été la leur en temps normal et, après, ça ne l’amuse plus, elle passe à quelqu’un d’autre. »

    Finalement, en s’écoutant il commença à se poser quelques questions. Est-ce qu’il entrait dans cette définition ? Non, non et non. Impossible, il était quand même quelqu’un avant qu’elle ne le prenne sous son aile. Il n’avait rien à voir avec William. Rien du tout ! Emma ne l’avait pas lâché, il avait juste merdé quelque part – sans savoir où – et il l’avait déçu mais, il allait rattraper le coup, il le savait, il le devait. Une nouvelle résolution sur laquelle il s’accrocha plutôt que de penser d’avoir été un pantin dans la collection de Frost. Et pour fêter ça, il but une autre gorgée d’un verre encore plein.

    « Alors tu vois Will, si t’es le premier à ne pas comprendre pourquoi elle s’intéresse à toi, il n’y a peut-être pas besoin de chercher plus loin. »

    Allan avait retrouvé le sourire, c’était forcément ça l’explication à tout. En fait, William n’était pas une menace, il n’était qu’un jeu dans l’univers de Frost, un passe-temps. Elle finira par se lasser de lui et, après, il retombera dans les oubliettes encore plus paumé que ce qu’il pouvait être aujourd’hui. Il n’y a pas à dire, il aimait cette femme. Merveilleuse. Et comme pour chercher à s’en convaincre de manière plus poussé, il se décida à donner des exemples de comment elle s’y prenait.

    « De toute façon ce n’est pas compliqué de le savoir. Est-ce qu’elle essaye toujours de te rassurer quand tu doutes sur tes compétences ? Est-ce qu’elle essaye de te pousser à voir plus loin ? Est-ce qu’elle a déjà dit avoir besoin de toi ? »

    Peut-être qu’ils n’en étaient pas encore à ce stade mais, il le savait, ça viendrait. Et, en fait, s’ils en étaient pas là c’était encore mieux parce que le jour où Emma viendrait vers lui pour lui demander son aide, William se rappellera de cette conversation et, avec de la chance, s’il n’est pas trop stupide, il se méfiera.

    « Tient, laisse-moi deviner, quand tu lui demande ce qu’elle fait avec toi, elle te répond qu’elle n’en sait rien, qu’elle ne peut pas l’expliquer que c’est juste plus fort qu’elle. C’est ça ? »

    Evidemment que c’était plus fort qu’elle, Emma était toujours à la recherche d’un nouveau défi. Rien à voir avec un sentiment amoureux ou quoi que ce soit. Elle était comme ça, c’est tout. A ce stade, Allan était persuadé que William n’était qu’un jouet… Si l’alcool continuait de cette manière alors, il y avait de grandes chances qu’Allan se mette à penser que lui aussi. Ce qui ne serait vraiment pas cool pour lui, surtout sous l’effet de l’alcool. Allan ne se faisait pas avoir. Allan était Allan. Merde, il méritait une statut grandeur nature en plein centre-ville, il méritait qu’un autel soit érigé en son nom, il… Il était parfait.
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