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 Adam Van de Kamp (Salem)

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Adam Tenseï

Adam Tenseï
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MessageSujet: Adam Van de Kamp (Salem)   Adam Van de Kamp (Salem) EmptyLun 20 Mai - 18:27

Lundi soir

Martha Orckmann avait à peine levé les yeux des dossiers qu’elle parcourait. D’une voix presque distraite, elle interrogea :

— Et pourquoi ça ?

Debout de l’autre côté du bureau, le conseiller en stratégie déglutit péniblement. Machinalement, il rajusta la manche de son costume avant de bafouiller :

— Je dois… J’me… Je ne me sens pas très bien. J’ai besoin de repos.

Glaciale, la femme suggéra :

— Vous n’étiez peut-être pas fait pour cela après tout…

Adam jeta un coup d’œil à sa lettre de démission qui dormait sur un coin du bureau et que la politicienne n’avait pas daigné ouvrir ni lire. Il était à deux doigts de la reprendre, de lui dire d’oublier tout ça et de lui assurer une fidélité sans faille et à une force de travail à toute épreuve. Martha ajouta comme négligemment :

— Je comptais vous proposer de m’accompagner à Washington. Directeur de cabinet adjoint. Mais j’ai dû me tromper.

Directeur. De cabinet. Adjoint. Une fois n’était pas coutume, l’Asiatique écarquilla les yeux pour de vrai. C’était une carrière fulgurante, c’était un salaire deux fois supérieurs à celui qu’il gagnait, c’était les coulisses du pouvoir. Martha leva les yeux vers lui.

— Vous êtes sûr de vous ?

Directeur de cabinet adjoint d’un côté. De l’autre, Salem terrifié à l’idée qu’il pouvait mourir d’épuisement. Directeur de cabinet adjoint. Salem. Directeur de cabinet adjoint…

— Je suis sûr de moi.

Ce soir-là, en rentrant à la maison, Adam était tout de même bien silencieux.

***

Mardi

Salem l’avait embrassé, et puis il était parti : les cours le matin, le déjeuner à la cantine le midi, le garage l’après-midi. Adam était seul pour toute la journée, la première journée de parfaite oisiveté qu’il connaissait depuis… des années. Le jeune homme s’était levé, il s’était entraîné, il s’était préparé, puis il avait jeté un regard du côté de son bureau, des plans, des photographies, des notes, des traductions — mais à cela aussi, il avait promis de mettre un frein. Il fallait qu’il fît autre chose. Autre chose…

Les mains dans les poches, le devin se mit à tourner dans l’appartement comme un lion en cage, jusqu’à ce que son regard croisât le chemin des chats. Les perspicaces animaux essayèrent bien de s’enfuir, mais il était trop tard : ils furent attrapés, lavés, séchés, brossés, examinés et Adam, les mains couvertes de griffures, ressortit victorieux de ce combat titanesque, pendant que les trois félins boudaient dans un coin de l’appartement. Il jeta un regard à sa montre — il était dix heures.

Alors il décida de faire le ménage, une activité bien réduite quand on vivait avec Salem : il n’y avait pas grand-chose à reprendre dans les pièces communes, et une fois le sommet des placards réorganisés (là où son fiancé ne pouvait rien voir), Adam se retrouva bien vite dans la rue avec ses sacs de course et sa liste qu’il avait organisée selon les différents rayons du supermarché. Et pour faire durer le plaisir, il se mit à comparer consciencieusement les propriétés et les prix de tous les produits.

Tout allait bien. Après mangé, il était treize heures. Salem serait de retour dans… Cinq heures et trente minutes. Plus que cinq heures et trente minutes à tenir. Adam promena à nouveau un regard désemparé autour de lui, avant de croiser le chemin (immobile, celui-ci) du mixer. Deux fournées de cookies plus tard, il s’attelait aux préparatifs du repas du soir, qui exigeait beaucoup d’émincés de légumes, des travaux de précision et des préparations à l’avance — après, il fallait tout ranger, tout nettoyer, c’était parfait : tout cela prenait beaucoup de temps.

Dix-sept heures trente minutes. Plus qu’une heure. Il avait une heure à tuer. Tuer, tuer, tuer… Ah, ça, il n’avait pas eu de visions ce jour-là. Même pas une petite pour s’occuper, pendant une heure ou deux. Un petit meurtre de rien du tout, une explosion. Un train qui déraillait ? Hélas, Adam se retrouvait seul avec lui-même et trois chats toujours courroucés. Machinalement, il attrapa son portable, tapa « Andrew » dans le moteur de recherche, avant de se rendre compte qu’il ignorait le nom du jeune homme.

Il partit fouiller dans son blouson, pour retrouver la carte, le nom du magasin, chercher le magasin sur Internet et se rendre compte qu’on n’y trouvait pas d’informations sur les vendeurs. Après avoir fourré la carte dans la poche de son jeans, posé le téléphone sur la table basse, il jeta un nouveau coup d’œil à sa montre avant de laisser échapper un soupir. Ce fut donc le son de salvation que celui de la clé qu’on tournait dans la serrure.

Adam bondit du canapé, se précipita vers la porte d’entrée, attrapa Salem par le bleu de travail, le tira à l’intérieur en refermant la porte du pied (ça demande de l’entraînement, attention), plaqua l’adolescent contre la porte (précédemment refermée, donc), se plaqua contre l’adolescent (précédemment plaqué contre la porte) et l’embrassa avec l’énergie du désespoir, longtemps, avant d’appuyer son front contre le sien et de murmurer :


– Tu m’as manqué. J’ai trié les épices par ordre alphabétique.

Il se détacha de Salem pour laisser à l’apprenti-garagiste plein d’huile de vidange la chance de respirer un peu.

— Tu, euh…

Tout cela était un peu étrange.

— Tu as passé une bonne journée ?

Et il ajouta :

— Le dîner sera bientôt prêt.

Oui, Adam était devenu un parfait homme au foyer.
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Salem Cordova

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MessageSujet: Re: Adam Van de Kamp (Salem)   Adam Van de Kamp (Salem) EmptyJeu 23 Mai - 21:08


« Bon, et toi, tu bouges pas, tu restes sage. Pas de bêtises. Je reviens vite. »

Non, le discours de Salem ne s'adressait pas à Hawk et sa clique, mais bien à Adam. Les chats, il venait juste de les charger de surveiller son fiancé. C'est que le changement, c'est maintenant. Son héros avait grandement besoin de se reposer, et comme il avait l'air un peu déprimé maintenant qu'il avait quitté son travail, Salem craignait qu'il compense en se lançant à corps perdu dans les enquêtes et sauvetages de toutes sortes. Mais il ne pouvait pas rester là pour veiller sur lui, après une dernière bise il partit donc en cours.

Difficile de se concentrer aujourd'hui, Salem resta fort pensif une bonne partie de la matinée, et ce ne fut pas beaucoup mieux une fois son menu KFC avalé. Après l'avoir observé du coin de l'œil tout en travaillant, Brad se glissa à ses côtés et appâta l'adolescent avec les deux canettes de sodas qu'il tenait dans les mains.

« C'est la pause ! Alors, qu'est-ce qu'il s'est passé cette fois ? »
« Presque rien. »
« Dis toujours. »
« J'ai l'impression d'avoir raté quelque chose. Adam est à la maison, il a besoin de repos en ce moment, donc pas de boulot ni rien pour lui. Mais du coup, j'ai beau chercher, je n'ai aucune idée de ce qu'il pourrait être en train de faire. »

À sa grande surprise, Brad éclata de rire.

« Adam qui ne fait rien, ça c'est une première ! »
« Ça me stresse, si c'était pour qu'il se retrouve tout seul, ou qu'il déprime, ce n'était pas la peine qu'il arrête de travailler. Et puis toi, je suis sûr que tu as au moins une vague idée de ce que fait ta femme quand tu n'es pas là. »
« Facile, là, je te parie qu'elle dit du mal de moi à ses collègues, j'ai les oreilles qui sifflent depuis cinq bonnes minutes. En plus on s'est disputé hier soir, je me suis moqué quand elle a parlé d'organiser une réunion tupperware, mais soit disant que c'est de ma faute, parce que j'ai transformé tous ses récipients en boîtes à vis et en pots de peinture. »
« Ah… »
« M'enfin, t'en fais pas pour Adam, ça va pas lui faire de mal, il a besoin d'apprendre. »
« Apprendre quoi ? »
« À vivre. Enfin, à vivre plus calmement, il en a tellement fait… »
« Tiens d'ailleurs, qu'est-ce qu'il a fait pour toi ? »
« On parle, on parle, mais la pause est finie depuis longtemps, là. Remettons-nous au boulot. »

Salem tenta de le faire parler un peu, mais après quelques minutes il se rendit compte que les informations que Brad semblaient laisser échapper par inadvertances n'étaient que des fausses pistes sur lesquelles il s'amusait à le promener, on ne se refait pas. Il n'en savait pas plus quand il prit le chemin de l'arrêt de bus et fini, après pas mal d’embouteillages, par rentrer chez lui.
Pour se faire sauter dessus par un Adam en détresse.

Sans même qu'il y réfléchisse, ses mains avaient enserré sa taille, et il embrassait tendrement son compagnon. Salem le contempla avec un mince sourire, puis son regard glissa sur les chats boudeurs et pomponnés qui le regardaient tout en restant à distance de leur tortionnaire du jour. Il avait eu le courage de les laver, et en plus le repas était fais.

« J'ai pas arrêté de penser à toi. »

Après une petite bise en plus, Salem posa son sac sur le meuble à chaussures et commença à dégrafer son bleu de travail, constatant au passage que les très rares objets qui avaient pu dépasser étaient maintenant parfaitement en ordre.

« T'as fais le ménage et tout, wouah… » (oui, pour lui ça faisait des dizaines de détails de différences)

Après avoir pris une bonne douche, il revint tout propre dans l'une de ses habituelles tenues de jeune branché – dommage ? – et se mit à table. C'était quand même une drôle de situation, et l'adolescent ne se sentait pas tellement dans son élément en savourant le délicieux émincé qui semblait anormalement millimétré pour quelque chose qu'il n'avait pas fait lui-même. Son pauvre fiancé avait dû se retrouver sacrément désœuvré pour cuisiner avec autant d'application, sans parler de la montagne de cookies qui le regardait depuis le plan de travail.

« Quelque chose me dit que tu t'es un peu ennuyé… »

Salem se sentait à la fois attendri, parce que, quand même, c'était trop mignon – et la façon dont il l'avait accueilli était tellement parfaite qu'il aurait aimé qu'elle se reproduise chaque soir – mais aussi un peu inquiet. Son compagnon n'était pas fait pour ne rien faire, c'était certain. En même temps, il devait se reposer, et c'était sa mission de veiller sur lui. Ce n'était que le premier jour et les choses étaient déjà compliquées. Finalement, après avoir soigneusement écarté jusqu'au plus infime morceau de carotte du reste des légumes et les avoir étalés sur toute l'assiette pour faire croire qu'il en avait mangé, il approcha sa chaise de celle d'Adam.

« Je crois qu'il va falloir te trouver des choses à faire, même si tu dois avant tout te reposer… Donc pas un vrai boulot, surtout pas si c'est pour être coursier. Pas de conduite tant que ton pouvoir ne sera pas stabilisé, et pas de stress non plus, et rien qui ne demande d'utiliser ton pouvoir. »

Mine de rien, ça réduit déjà pas mal les possibilités, Salem réfléchissait tout en marmonnant.

« Y'a sûrement moyen de faire du baby-sitting dans le quartier, mais c'est pas forcément calme, ça dépend des gamins… Ou un passe-temps qui te plairait, qu'est que tu aimerais faire ? Sinon, reste la réunion tupperware de la femme de Brad, mais bon… »

Après tout, c'est sûrement une activité qui plairait à une certaine Van de Kamp.
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Adam Tenseï

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MessageSujet: Re: Adam Van de Kamp (Salem)   Adam Van de Kamp (Salem) EmptyVen 24 Mai - 12:06

Dire qu’il avait pu passer des années entièrement seul, dans sa petite chambre à l’Institut, occupé certes par ses cartes, ses photographies, ses visions à débrouiller, mais seul, désespérément seul, sans l’espoir de voir revenir le soir près de lui un Salem savoureusement enduit de lubrifiant (pour essieux). Pelotonné contre son ami, occupé à l’embrasser, Adam peinait à comprendre comme il avait pu survivre tant d’années sans les beaux yeux de son prince charmant tatoué en bleu de travail.

Il consentit néanmoins à laisser l’adolescent respirer, en faisant de gros efforts, et l’observa alors qu’il retirait son bleu de travail, en essayant de ne pas l’imaginer couvert de sueur, penché sur une redoutable mécanique, dans sa tenue de garagiste. Hélas, c’était déjà trop tard : Adam, un peu distrait, rêvait à l’habile clé à molette de son fiancé qui, pour sa part, observait le parfait ordonnancement des livres sur l’étagère du couloir et le poil propre et brossé des chats.


— Hmm… ?

Il releva les yeux vers le visage de Salem, parce que ce n’était pas exactement son visage où il avait perdu son regard et haussa les épaules.

— Y avait des trucs qui trainaient, et comme je sais que tu aimes bien que ça soit rangé…

Ça, il y avait une différence monumentale entre le parfait chaos qui avait jadis régné dans sa chambre, à l’Institut, quand il y avait amené Salem, et l’ordre parfait qui gouvernait désormais l’appartement. Mais ce qui était évident surtout, c’était qu’au cours de sa première journée de repos et de loisir depuis des siècles, Adam n’avait rien trouvé de mieux à faire que de travailler, en substituant les tâches domestiques aux entreprises politiques.

Le jeune homme suivit Salem des yeux vers la salle de bain avant de murmurer :


— Je vais… Surveiller la cuisson. Voilà.

Il ne se sentait pas très bien, mais il n’en devinait pas exactement la raison. Toujours était-il que faire les courses, classer les épices et préparer à manger ne lui avait pas apporté la même satisfaction que sauver des gens d’une mort presque certaine ou négocier de nouveaux financements pour la campagne. Et même s’il était physiquement dans une forme remarquable qu’il n’avait pas connue depuis bien des semaines, il ne se sentait nullement soulagé.

Un silence pesant s’installa sur le couple qui dinait en tête à tête devant un plat plus élaboré que de coutume, comme Monsieur et Madame Tout le Monde. Adam était à deux doigts de demander à Salem de lui raconter sa journée au travail avant de lui parler des nouvelles fonctionnalités qu’il avait découvertes sur le mixer quand son petit ami mit métaphoriquement le doigt là où il le fallait.

Il se sentit envahi par un immense soulagement alors que Salem lui offrait l’opportunité de se plaindre de son repos forcé, quand les deux suggestions que l’adolescent mit bout en bout à guise d’activités susceptibles de remplir son emploi du temps lui offrirent une image de sa vie future pour le moins angoissante.


— Le baby-sitting et les réunions Tupperware ? Oui, et puis j’irai prendre des cours de couture pendant que tu regardes des matchs de foot avec tes copains après le barbecue.

Il avait dit cela un peu vivement puis, en entendant le temps de sa propre voix, il s’était ratatiné sur son propre siège et avait murmuré :

— Désolé…

Il se mit à jouer machinalement avec sa fourchette et les bouts de légume qui se promenaient encore dans son assiette, tandis qu’autour d’eux, les chats, qui avaient remisé pour l’occasion leur rancœur, rôdaient autour d’eux en attendant les restes.

— C’est juste, avant, t’étais impressionné parce que je faisais des trucs importants. J’ai pas envie que tu me vois comme ta femme ennuyeuse qui organise des réunions de bougies.

En d’autres termes, ce qu’Adam avouait à mots couverts, c’était qu’il craignait pour son aura de virilité. D’ailleurs, il se mit à énumérer les petits boulots très masculins qu’il avait déjà accomplis par le passé, histoire d’être sûr que Salem se rendît bien compte qu’il était toujours un mâle :

— J’ai déjà été videur dans une boîte, et vigile, je pourrais faire ça aussi. J’ai été barman aussi, un peu. Mais c’est le soir, du coup c’est un peu pourri pour nous…

Il se mit inconsciemment à méditer les panoplies des macho men pour trouver des solutions alternatives.

— Sinon, en attenant la rentrée, j’pourrais travailler sur des chantiers. Ou dans des associations sportives.

Pendant qu’Adam se préparait à endosser successivement tous les costumes de Village People à devenir garçon-vacher, chef Peaux-Rouges et agent des forces de l’ordre, une goutte rouge s’étala au milieu de ses carottes, puis une deuxième, bientôt suivie d’une troisième.

— …rah…

Le jeune homme attrapa une serviette en papier et la cala sous sa narine gauche qui commençait à saigner. Prévoyant la réaction de Salem, il murmura :

— Ça va, c’est rien…

Certes, le sang commençait à battre si fort dans ses tempes qu’il avait l’impression que son cerveau allait exploser pour retapisser sa boite crânienne, mais l’idée d’avouer qu’il avait une migraine ne collait pas bien avec la démonstration de super-virilité qu’il essayait désespérément de mettre en place.

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Salem Cordova

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MessageSujet: Re: Adam Van de Kamp (Salem)   Adam Van de Kamp (Salem) EmptyVen 31 Mai - 21:29

Il faut l'avouer, depuis que son compagnon était en danger de mort possiblement lente et douloureuse, Salem le voyait un peu moins dans le rôle d'un solide boxeur-sauveteur que rien n'arrête. Bien sûr, l'image qu'il avait de lui n'avait pas été complètement transformée mais, au moins pour un temps, il se sentait le devoir de le protéger. Alors, sur l'instant, l'idée qu'Adam s'occupe en aidant quelques gamins à faire leurs devoirs après être allé les chercher à l'école et s'extasie sobrement devant un lot de boîtes hermétiques au milieu des ménagère du quartier ne lui avait pas parut si mauvaise. C'était des activités tranquilles et sans conséquences qui ménageraient son corps et son esprit.
Visiblement, Adam ne partageait pas son point de vue – comme c'est étrange – voyant qu'il l'avait piqué au vif, Salem se reprit.

« Mais ça n'a rien à voir, je cherchais juste des choses que tu pourrais faire qui ne te mettraient pas en danger. On peut regarder un match, ça c'est calme. Quoique tu vas prédire le résultat, ça va donc te faire utiliser tes pouvoirs… »

Pour le match, c'était donc raté, mais il restait le barbecue, sauf qu'ils n'avaient pas de barbecue ni de balcon où le poser, encore une idée irréalisable. Alors que Salem dérivait du barbecue à la cuisine en général, et se disait que pour faire un émincé avec autant d'application, Adam devait adorer se mettre aux fourneaux et aimerait peut-être prendre des cours de cuisine, le devin, qui devait avoir sentit le coup venir, tenta de protéger sa virilité. Avant de faire toute la démonstration de sa force en se vidant de son sang dans son assiette. Salem le scruta un instant, il sembla d'abord rester de marbre devant ce spectacle vu et revu de plus en plus régulièrement au fil des semaines. Puis il ouvrit la bouche.

« M'impressionner ? Tu veux m'impressionner ? Et en soulevant des parpaings, en plus ! D'abord, j'suis pas ton petit-copain de la semaine, je suis ton mari, je n'ai pas besoin de te voir faire des choses incroyables pour rester avec toi. Ensuite, c'est quoi ces clichés ? Football, barbecue, vigile ? C'est ce qui me fait rêver, selon toi ? C'est ça être un… mec ? T'aurais dû me le dire, je vais devoir changer deux ou trois trucs dans ma vie sinon tu vas finir par me parler au féminin. »

Et Adam lit du Judith Butler… Ralala. Après avoir un peu haussé le ton, Salem regretta, le pire serait que maintenant son ami à la santé fragile se sente responsable d'il ne savait trop quoi et finisse par se mettre encore plus mal. Il attrapa sa main avec douceur, son regard se voulant rassurant même s'il était attentif au moindre frémissement dans les yeux de son protégé.

« Tu pourrais bien prendre des cours de couture, ça ne changerait rien pour moi. Ce qui m'impressionne, c'est plutôt que tu arrives à rester calme malgré ce qui t’arrive, ta gentillesse aussi, ton intelligence, ta façon de me faire l'amour, pas des clichés débiles. Au lieu de dire des bêtises, réfléchis plutôt à ce que tu aimerais faire, toi, et qui ruinerait pas ta santé, parce que ce sang, là, c'est pas rien. »

C'est fou comme on peut gagner en maturité juste en se sentant responsable de quelque chose, pour qu'Adam aille mieux, Salem était prêt à faire beaucoup d'efforts. Il en vendrait même ses chaussures, c'est dire. Mais le problème qui se posait à lui était que, justement, se débarrasser de sa collection n'arrangerait pas leurs affaires. Il venait d'en avoir la démonstration, peut-être qu'Anne ou quelqu'un d'autre pouvait améliorer au moins pour un moment la santé d'Adam, mais le véritable problème était ailleurs. Il l'avait dis lui-même, il ne savait pas vivre. Il n'aimait pas tellement son travail, les combats illégaux et les investigations dangereuses, mais sans eux, au final, il était sans repères. Et c'était à Salem de le rééduquer, tout un programme.

« Écoutes, mon ange, si tu t'ennuies demain après-midi, tu pourras me rejoindre au garage. Tu aimes bien la mécanique, non ? »

Et c'est viril, ça, il peut pas râler. Salem eut un petit sourire en coin.

« Bon, je sais que Sakura a déjà essayé de t'apprendre les bases et vu ce tu as trafiqué avec ton ancien tas de ferraille, t'as vraiment rien écouté. Mais j'essaierais de rendre ça intéressant. Et maintenant, au lit. »

Silence. L'adolescent fit les gros yeux.

« Tu m'as bien entendu. T'as saigné du nez, ce qui veut dire… Je sais pas ce que ça veut dire, mais tu vas t'allonger au moins vingt bonnes minutes, le calme, ça peut qu'aider. »
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MessageSujet: Re: Adam Van de Kamp (Salem)   Adam Van de Kamp (Salem) EmptySam 1 Juin - 16:29

Avec sa serviette sous le nez, Adam essaya de disparaître quand Salem commença à lui faire la morale. Il avait lui-même un peu honte de son sursaut de puérile virilité et de ses petites angoisses superficielles, alors la tirade de l’adolescent trouva chez lui un terrain des plus fertiles. Sans doute l’idée que Salem fût (bientôt) son mari apportait-elle une sensible consolation à l’affaire, mais il n’en demeurait pas moins qu’Adam se sentait très coupable.

Donc, l’Asiatique se crispait un peu pendant que la tempête passée, avant de murmurer aussi vite que possible, sournoisement, dès que Salem s’arrêta pour reprendre son souffle :


— J’suis désolé…

Pas une seule seconde, d’ailleurs, il n’avait songé que Salem pût prendre ses angoisses pour lui. Sans doute l’apprenti-garagiste, en dehors du garage, n’était-il pas exactement, comment dire ? un parangon de virilité. Entre la passion des vêtements, les heures dans la salle de bain, la coiffure et la silhouette frêle, Salem n’avait pas grand-chose du maçon velu remuant le béton à grandes pelletées.

Ce qui n’empêchait certes pas Adam de démontrer très fréquemment à ses voisins, d’une manière pas toujours très discrète, combien son fiancé avait de mâle énergie. Le devin s’apprêtait en conséquence à couvrir Salem d’éloges pour le rassurer sur son potentiel viril, quand il fut devancé dans cette importante tâche. Et là… roulements de tambour… Adam eut l’air… roulements de tambour… étonné.

Les yeux écarquillés le flegmatique aventurier observa son petit ami, qui avait soudain l’air très…plus… moins… Ce n’était pas la première fois que Salem lui faisait la leçon, ni la première fois qu’il prenait soin de loi, mais c’était assurément la première fois où les discours de son ami ne frôlaient pas la panique désespérée et faisaient la preuve d’une parfaite maîtrise de la situation.

Soufflé par cette vraie et authentique démonstration de virilité, Adam se mit à écouter très sagement Salem, hocha docilement la tête pour dire qu’il aimait la mécanique, avant d’esquisser un sourire plein de lubrique impatience lorsque Salem lui ordonna avec une mâle assurance d’aller se mettre au lit. Ce ne fut qu’après réflexion qu’il comprit que son fiancé ne pensait pas exactement à la même chose que lui.


— Non mais j’me sens bien, ça va, je saigne plus.

Il avait plongé son regard le plus persuasif dans celui de Salem, mais l’air de son compagnon lui confirma que ses tentatives pour rester debout plus longtemps ne seraient pas couronnées de succès. Adam poussa un soupir et murmura :

— Ouais, bon, d’accord…

Le cuisinier du soir (et du soir précédent, et d’un peu tout le temps, parce que n’oublions pas que Salem était un désastre aux fourneaux) se leva donc pour gagner son lit, sur lequel il se laissa tomber en regardant le plafond, pendant que Salem rangeait symétriquement les assiettes dans le lave-vaisselle, avant de repartir les couverts en suite croissante et géométrique dans le bac approprié.

Qu’est-ce qu’il aimait faire ? L’amour avec Salem, mais ça ne pouvait sans doute pas constituer une activité à plein temps ni un métier. Les jeux vidéos, c’était bien, c’était sympa. Il aimait bien les jeux de stratégie, et les jeux de course, et les jeux de sport, et les jeux de puzzle, et les jeux… Tous les jeux, en fait, où il n’y avait pas d’histoire. Il aimait bien le sport. La mécanique. La cuisine. Il se voyait très bien à des cours de cuisine, mais ce n’était peut-être pas très avouable.

Salem revint avec les cookies qui avaient été au passage réarrangés sur leur assiette en colonnes parfaites de taille égale et Adam se redressa un peu en se calant ostensiblement dans ses coussins, pour que son ami vît bien qu’il se reposait.


— J’te trouve parfait. Et pas du tout féminin. J’suis un peu idiot, excuse moi…

Il attrapa un cookie avant de se coller à Salem.

— Quand j’étais petit, j’avais plein de rêves, pour l’avenir. J’veux dire, des vrais rêves, pas des visions de gens torturés. Alors, je voulais être… Chasseur de trésor, et puis archéologue, ou aventurier. Mais bon, ensuite, j’me suis rendu compte que j’avais peur des avions. Après, vers sept ans, j’voulais être pompier, mais je crois que c’était surtout parce que les pompiers de mon quartier étaient très… euh…

Adam rougit et haussa les épaules. Il avait longtemps à accepter certaines fixations de sa jeunesse, mais quand il s’était enfin décidé à reconnaître ses préférences sexuelles, nombre des événements de sa jeunesse avaient pris un nouveau sens.

— J’voulais bien sûr devenir champion de kick-boxing. Architecte, aussi. Un moment, j’me disais que j’pouvais devenir philosophe, mais c’était bête. Après, à l’époque où j’pouvais encore entendre de la musique, y a quelques années, quand je travaillais comme barman dans un club gay…

Il avait distillé cette information en passant, sans vraiment y songer.

— …j’voulais créer des cocktails sans alcool. Des boissons, sans genre de truc, mais ça m’a pas duré longtemps. J’aurais bien aimé faire du journalisme, aussi, je crois. Mais c’parce que je connais pas si bien que ça. Je sais pas… J’ai jamais eu vraiment de passe-temps à part le sport. Ni tellement de temps à passer…

Adam avait attrapé son troisième cookie et le faisait tourner un peu nerveusement entre ses doigts.

— Et puis, j’ai aussi un peu peur, tu sais, si je fais des trucs où y a des gens, enfin, tu vois… Je suis pas très sociable et euh… Pas spontanément sympa, je suppose. Les gens m’aiment pas trop, en général. Alors, j’ai peur, un peu, tu vois, j’ai peur que ça se passe mal.


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MessageSujet: Re: Adam Van de Kamp (Salem)   Adam Van de Kamp (Salem) EmptyMar 4 Juin - 20:57

Contrairement à Adam, Salem ne se sentait pas le besoin pressant de préserver sa virilité pour garder son homme. Quoique, l'idée commençait à faire son chemin, combien de fois Adam avait-il fait ce genre de remarques ? En général pour parler de lui, d'accord, mais si Adam voulait être viril, héroïque et inébranlable à ses yeux, c'était probablement que les garçons virils, héroïques et inébranlables représentaient une sorte d'idéal pour lui, et sans doute ne rechignerait-il pas à en avoir un à son bras. Si ces réflexions ne l'avaient que peu traversées pendant de nombreux mois, depuis qu'il avait vu son compagnon se faire tourner autour par un skateur blond qui, certes, le prenait maintenant pour un criminel, mais avait été très intéressé au début, les craintes étaient dorénavant permises. Qu'arriverait-il s'il croisait un Captain America progressiste blond, parce qu’apparemment il aimait les blonds – lui aussi, quelqu'un qui saurait lire ses gros bouquins sans sourciller et lui ferait des émincés de carottes… ah non, plutôt quelqu'un qui soulèverait de la fonte, remuerait des parpaings, déboucherait ses tuyaux et fourrerait ses doigts solides dans sa mécanique.

Devait-il réellement changer quelque chose chez lui ? Cette réflexion le prit alors qu'il remplissait le lave-vaisselle, empilait les cookies, et réarrangeait à sa manière les aimants du frigo qu'Adam avait fais bouger dans un excès de zèle ménager. Il était toujours pensif quand il le rejoignit dans la chambre, et que celui-ci s'empressa de le rassurer. L'adolescent haussa évasivement les épaules comme si le sujet n'avait aucune importance pour lui, mais un sourire s'étira tout de même sur ses lèvres.

« T'es pas idiot, tu dis juste des idioties, parfois. »

Après avoir posé les cookies sur la table de chevet sans y toucher, Salem s'allongea près d'Adam, dans le but évident de le retenir au lit suffisamment longtemps pour qu'il soit reposé. Et c'est dans le but de rendre ce repos plus confortable qu'il posa une main sur sa taille et effleura sa peau du pouce tout en l'écoutant. Les paroles de son compagnon était plutôt anodines, mais c'était l'une des très rares fois qu'Adam évoquait son passé, et il fallait bien reconnaître que Salem devait faire quelques efforts pour imaginer qu'il fût un petit garçon ordinaire avec des rêves à sa hauteur.

En fait, c'était ça le problème, Salem avait du mal à voir Adam comme quelqu'un d'ordinaire, avec ses petits et grands projets, ou ses petits et grands problèmes, pas étonnant qu'il n'ait pas trouvé ce qu'il pouvait faire d'autre pour s'occuper que se bastonner dans des clubs louche et risquer sa vie. Heureusement, il n'était pas trop tard, cette journée de repos pas tellement reposante que son fiancé avait prise avait donné du relief aux critiques qu'il lui avait faites près du skatepark, il fallait corriger le tir. Et le rassurer, aussi, un peu.

« T'as pas à avoir peur, les relations entre les gens, c'est aussi une question d'habitude, et toi, on voit que t'as pas trop l'habitude. »

À part en manipulation, certes. Et il faudrait qu'il se débarrasse de quelques mauvais réflexes, comme tordre des bras et balayer des jambes à chaque fois qu'il est surprit. Déjà comme ça, ça ira mieux.

« Mais je suis sûr que si tu vas à l'université, ça se passera bien, t'es très loin d'être un type flippant et pas sympa tu sais. Puis je suis sûr que tu seras pas tout seul, tu dois déjà connaître pleins d'étudiants, Ivan, par exemple. »

Ahahaha.

« Bon, après, si tu veux devenir charpentier, j'ai rien contre non plus. Mais si je te vois plus à la fac, c'est parce que je sais que tu es largement capable de devenir architecte ou tout ce qui te passerais par la tête. À part pilote d'avion de chasse. »

Salem eut un petit rire avant de se faire un peu rêveur.

« Je voulais être pilote d'avion de chasse, moi. Et basketteur, évidemment, et champion de moto-cross, et expert dans le laboratoire du NCIS. Mais ça c'est parce que je regardais trop la télé. T'avais vraiment pas de passe-temps quand t'étais petit ? »

Adam voulait qu'il en sache plus sur sa vie, il le savait, et avait très envie de succomber à la curiosité. Le seul frein, une fois encore, était que les questions qu'il voulait poser à Adam, il se les posait aussi à lui-même.

« Quoique, j'avais pas tellement de passe-temps non plus, en général, je traînais dehors avec… heu… »

Mouais, il traînait dehors, dans les buissons. Salem s'empressa de passer à autre chose.

« Enfin, je faisais du skate, du basket, et pas mal de trucs idiots. La dernière fois que je me suis cassé le bras, c'était en percutant une voiture à l'arrêt après alors que je descendais une pente dans un chariot de supermarché… J'étais quand même un sacré crétin, puis à l'époque, je devais vraiment pas savoir viser. »

Ce qui le fit sourire, puis son regard se perdit un peu dans la contemplation d'Adam. Beaucoup plus sérieux, il reprit.

« Il a évolué comment, ton pouvoir ? Je veux dire, comment il est apparu, qu'est-ce qu'il a changé ? Je me pose la question à chaque fois que j'essaie de t'imaginer avant qu'il arrive. J'ai l'impression qu'à cause de ça je pourrais jamais savoir qui tu es, ou plutôt qui tu étais, mais en même temps, comme ton pouvoir fait partie de toi, c'est idiot d'essayer de t'imaginer sans. Sauf qu'en pensant comme ça j'ai l'impression de te résumer à ton pouvoir, à ce que tu as d'exceptionnel, et de passer à côté des choses simples et ordinaires qui font aussi parties de toi et que je dois savoir sinon je te connaîtrais jamais vraiment… »

Il s'arrêta un instant, l'air de méditer ses paroles.

« Quelque chose comme ça, ouais, entres autres. Après je veux pas non plus que ça te fasse de mal de remuer le passé. »

Tout ça n'était pas très clair dans sa tête, mais en matière de souvenir douloureux, Salem était bien placé pour savoir que tout pousser sous le tapis, c'est bien aussi.
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Adam Tenseï

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MessageSujet: Re: Adam Van de Kamp (Salem)   Adam Van de Kamp (Salem) EmptyMer 5 Juin - 8:14

L’Asiatique poussa un petit soupir de contentement, une fois lové dans les grands bras presque musclés de Salem. Un frisson le parcourut tandis que la main de son homme se faufilait sous son haut et il se pressa un peu plus contre lui. Il aurait aimé faire comprendre à l’adolescent combien ces seuls gestes étaient le témoignage de la confiance qu’il avait en lui, lui faire voir que sa fragilité n’était transparente que pour lui seul, balayer un peu les doutes qu’il sentait naître, depuis quelques jours, chez Salem.

Adam essaya de se représenter une version de lui-même parfaitement intégré à la vie étudiante, un sac à dos sur l’épaule, mais un sac à dos qui ne fût pas plein de cordes, de matériel de crochetage et de lampes torches, un sac à dos avec des cours, et autour de lui des amis, des invitations à des soirées, des groupes d’études, les Témoins de Jéhovah qui le harcèleraient sur le campus et la PRAG DPI du MEE qui discuterait des MCC avec le MCF HDR chargé de l’encadrement. (Oui. J’étais à une réunion hier.)

Il avait un peu de mal à se planter au milieu de ce décor pour lui finalement très exotique. Des étudiants, sans doute, il en connaissait beaucoup. Il en avait sauvés beaucoup, il en avait croisés beaucoup. Il se rendait régulièrement à la bibliothèque universitaire. Mais il n’était jamais qu’un fantôme ou un chevalier blanc sorti du fond de la nuit. C’était, en quelque sorte, beaucoup plus facile que de devoir discuter à l’intercours.

Salem, lui, pouvait tout à fait être expert de la police scientifique et basketteur. Pendant un instant, Adam était prêt à sauter sur l’occasion pour détourner la conversation et se lancer, comme d’habitude, sur l’avenir, les envies et les projets de son compagnon, un altruisme parfois bien pratique qui lui permettait d’éviter ses propres problèmes. Hélas, Salem était désormais méfiant et vigilant comme un lapin de Garenne, et il recommençait déjà son inquisition.

Comme le lapin de Garenne en question était sacrément bavard et s’était embarqué dans la remémoration de ses exploits de cascadeur, Adam crut une nouvelle fois pouvoir échapper à sa propre enfance, mais les questions de Salem ne tardèrent pas à revenir, plus précises. Plus circonstanciées. C’était précisément le genre de question qu’Adam ne se posait jamais, parce que sans avenir, sans présent à lui, il ne se souciait guère de son passé, qui lui avait toujours fait l’effet d’une longue suite de traumatisme. Instinctivement, il répondit :


— J’sais pas…

Mais comme Salem avait l’air cette fois-ci vraiment perturbé par le silence et le secret tacites qui s’étaient installés entre eux, Adam laissa échapper un soupir et se redressa un peu dans le lit.

— Quand j’étais petit, je sortais beaucoup. À droite, à gauche, j’aimais bien explorer. J’aimais bien aussi faire des expériences. Tu sais, les kits de chimiste, ou les bouquins pour reconnaître les pierres, ce genre de choses. Ça m’intéressait, de découvrir le monde, de savoir comment ça marchait, de jouer avec, un peu. Scientifiquement. J’avais toujours des projets, des expéditions.

Après euh… Plus tard, je veux dire. Je sais pas, il y avait plus de cours. J’allais pas tellement en cours, en fait. J’écoutais pas trop non plus. Ça allait pas assez vite, du coup je m’ennuyais, je décrochais. Je partais en ville, pour visiter. J’ouvrais les portes fermées de l’école. Je me battais, un peu. Ce genre de trucs. Du coup, ça se passait pas super bien pour moi au collège. Mes parents ont voulu que je fasse du sport, pour me calmer. Ça a été une révélation, mais je me calmais pas.

Je sais pas exactement quand la mutation a commencé. En fait, pour toi, la partie la plus visible, la plus impressionnante, ça doit être les visions, mais c’est pas c’qui est venu en premier. Et c’est pas c’que j’ressens tous les jours. Je crois qu’au début, j’étais juste soudainement beaucoup, beaucoup plus doué à la boxe. J’ai cru un moment que c’était que j’avais passé un cap. Tu vois, un seuil de progrès.

En fait, j’pensais que j’avais eu un déblocage. J’ai remarqué que je devenais plus doué à partir du lendemain où j’avais avoué à mes parents que j’étais… J’sais pas. Gay. Et j’me suis dit, c’est psychologique, ça m’a soulagé, maintenant, ça va aller mieux. J’étais tellement heureux, en fait. Je m’assumais, j’étais super doué en sport, je me voyais déjà avec l’homme de ma vie en superstar mondiale de la boxe. J’étais survolté à l’époque, j’devais être difficile à vivre.

C’est après que les visions sont arrivées. Au début, j’ai cru que c’était des hallucinations. Genre, la fatigue. J’me suis renseigné. J’ai pensé à la schizophrénie adolescente. Mais après, il y a eu des visions réalisées, et puis j’ai compris. Et là… Tu vois, c’est pas des visions. Je sens tout, comme si j’y étais. La douleur, l’angoisse, tout. Du coup, je faisais plus trop la différence entre ce qui se passait dans mes visions et la vraie vie. Entre ce que les gens faisaient à d’autres que moi dans le futur et ce qu’il pouvait me faire à moi dans le présent.


Le « il » avait émergé spontanément et, pris dans ses propres souvenirs, Adam en avait oublié de contrôler très exactement ce qu’il devait dire.

— J’voyais pas trop la marge entre ce qu’on me forçait à faire dans mes visions et ce qu’il me forçait à faire lui. J’avais juste pas de vie à moi, ou la vie c’était que souffrir. J’voulais juste… Je sais pas. Au fond de moi, je devais avoir le mince espoir que les choses changent, tu vois. Parce qu’à chaque fois que je tentais d’arrêter, j’veux dire, tu sais, de… Mourir. Ça marchait pas.

Adam haussa les épaules.

— Et là, Ulysses est arrivé. Ensuite je l’ai quitté. Puis j’ai quitté Ulysses. Logan m’a fait entrer à l’Institut. Et puis, bon, j’étais plus superstar mondiale de la boxe, mais j’ai rencontré l’homme de ma vie. Tu vois, finalement, j’m’en tire pas trop mal.

Adam esquissa un sourire triste avant de relever le regard vers son fiancé.

— J’sais pas quoi te dire, mon cœur. J’ai l’impression que y a rien de simple et de normal chez moi. J’sais bien que c’est faux. J’aime bien… J’aime bien cuisiner des trucs pour toi. J’aime bien les chats. J’aime bien discuter avec Anya. Plein de trucs. C’est juste que j’ai pas l’habitude que ce soit ça ma vie. J’ai peur que ça s’arrête. Que mon pouvoir casse tout. Que je casse tout. Que tu partes.

Le jeune homme déglutit péniblement avant de murmurer :

— Pour retourner traîner dehors…

Il détourna le regard.

— « …dans les buissons ».
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MessageSujet: Re: Adam Van de Kamp (Salem)   Adam Van de Kamp (Salem) EmptyLun 17 Juin - 20:55

J’sais pas…[/color] Le début de réponse d'Adam avait de quoi décourager l'adolescent : il avait encore plus l'impression de le forcer à remuer un passé douloureux, comme si les présents et futurs horribles que son fiancé pressentait au quotidien n'était pas suffisant. Il était déjà prêt à abandonner, même s'il regrettait de ne pas avoir plus de courage, quand Adam reprit la parole. Peu à peu, Salem se fit une idée un peu plus claire de ce qu'avait été son compagnon dans sa jeunesse, un garçon un peu trop intelligent et un peu trop agité, mais pas si différent au final.

Sans doute aurait-il eu un petit sourire en l'écoutant parler de son enfance s'il n'avait pas quelques craintes sur la suite. Et la suite arriva, avec les douleurs, les angoisses, le "il" fatidique, les envies de mort et les rêves brisés. Adam avait beau avoir fait preuve de toute la pudeur dont il était capable et avoir tout juste survolé chaque fait, Salem en avait l'estomac noué. Non pas qu'il soit particulièrement sensible ce soir-là, mais les douleurs de son ami titillaient les siennes comme il l'avait redouté, notamment le "il" de l'Apocalypse. Il ne lui en fallait pas plus pour avoir envie de fondre en larmes et en même temps, d'éclater la tête de celui qui avait osé s'en prendre à son homme, avec le sentiment qu'ils seraient vengés tous les deux.

La fin de la tirade d'Adam le prit un peu de court, lui qui s'était finalement laissé aller à sourire en l'entendant l'appeler "l'homme de sa vie" arrêta tout de suite. Un ange passa, Salem ne savait pas vraiment commencer ni comment formuler les choses, il y avait un certain nombre de sujet de sujets difficiles à aborder.

« Hors de question que je retourne avec… »

Il regretta presque aussitôt d'avoir commencé par ça, retirant sa main de sous le tee-shirt d'Adam, le jeune homme se laissa tomber sur le lit pour parler au plafond en suivant du bout d'un ongle les ligne qu'il s'était faites sur les bras des années plus tôt – c'était ça ou se triturer les doigts.

« Il a été là à un moment où j'étais complètement perdu et où je me sentais coupable en permanence. Je ne sais pas à quel point ça a joué dans ce que je ressentais pour lui, mais ça a joué. »

Salem soupira un instant, puis ajouta.

« La vie lui a pas fait de cadeaux non plus, il vous est arrivé des trucs largement pire qu'à moi. »

Voilà, il avait abordé les problèmes de son enfance, c'était fugace, mais ils étaient moins pires que ceux de son fiancé et de son meilleur ami, alors il n'avait vraiment aucune raison de se plaindre, pourtant ses yeux s'étaient mis à briller un peu trop. Il ajouta d'une petite voix.

« Tu devrais porter plainte… t'as assez de courage toi. Les gens comme ton ex, ils s'arrêteront jamais, ils trouveront toujours quelqu'un sur qui se défouler. »

À moins de finir en prison, comme le père de Kevin, quel heureux hasard que la police ait trouvé de la cocaïne dans sa voiture. Pourtant ce sale type avait plus le profil du soûlard de base que du trafiquant de drogue, étrange, vraiment. Il faut croire que, comme pour Daniel Hamilton qui avait tout du bon père de famille dentiste protestant, les apparences étaient trompeuses. Salem sentit la rancœur monter en lui rien qu'à l'idée qu'il coulait lui aussi des jours paisibles avec sa femme et ses gamines, le monde est quand même très mal fait par endroit. Après quelques instants toutefois, il se reprit et repoussa sa colère et sa tristesse dans la zone de quarantaine de son petit cœur. Il fallait qu'il veille sur Adam après tout, ce n'était pas le moment de se morfondre. L'idée de porter plainte lui semblait maintenant ridicule, et il regrettait d'avoir réagit trop vite, simplement parce que l'idée qu'on puisse s'en prendre à son compagnon le révoltait. Là encore, il lui semblait que ce serait plus douloureux qu'autre chose pour Adam, ce type était sans doute le dernier qu'il veuille croiser, et ce n'était certainement pas le genre d'émotions qu'il lui fallait en ce moment.

« Ton pouvoir ne gâche rien, je te cache pas que c'est pas facile tous les jours, mais ça fait partie de toi, de nous. »

Puis, en s'acharnant un peu trop sur le même recoin de son bras, il ajouta.


« Et puis plusieurs fois, tu as fais des crises moins de trois minutes après que je me sois énervé sur toi, et le moment où tu as été le plus mal, c'était après… Boston. C'est moi qui casse tout, des fois je vaux pas mieux que celui qui s'en est pris à toi… »


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MessageSujet: Re: Adam Van de Kamp (Salem)   Adam Van de Kamp (Salem) EmptyLun 17 Juin - 22:38

Hors de question, hors de question, c'était vite dit. Adam commençait à le connaître, le Salem : entre ce que Salem se savait ressentir et ce qu'il disait, il y avait une marge, entre ce qu'il se savait ressentir et ce qu'il ressentait, il y en avait une autre, et comme, par ailleurs, il se comportait de manière parfois un peu chaotique, l'Asiatique n'était pas prêt à croire sur parole, dans le domaine, son fiancé un peu paumé. L'idée de voir Kevin lui ôter son dulcinée était très bien ancrée dans son esprit.

Mais ni cette crainte très sérieuse ni sa très douloureuse confession ne l'avaient assez épuisé pour qu'il ne retrouvât pas en quelques secondes ce qui était devenu la préoccupation première de toute son existence : le bien-être exclusif de Salem. Du coin de l'oeil, il suivit le trajet des doigts de Salem le long des lignes sur sa peau. Il ne posait pas de questions, elles étaient presque inutiles — mais soudain, il se demanda si précisément, il ne fallait pas le faire parler.

Il n'avait aucune idée de la manière dont s'y prendre. Peut-être que Salem avait besoin d'un psychologue ? Un vrai psychologue, pas un rendez-vous d'une demi-heure avec un préposé mécontent et surmené dans les services sociaux. Quelqu'un de l'Institut, quelqu'un de patient, de professionnel. Qu'il eût lui-même besoin d'un bon thérapeute et de longues sessions d'introspection n'effleura pas une seule seconde l'esprit d'Adam, qui, bien entendu, même après ce bel instant de sincérité, continuait à cultiver un art recherché du déni.

Cela dit, si Salem allait voir un psychologue, il allait lui parler de Kevin, et il allait se rendre compte de la force de ces sentiments d'enfance — d'ailleurs, là, n'était-il pas en train de parler de Kevin depuis une bonne demi-heure (bon, peut-être cinquante secondes, mais quand même) ? Bef, Adam obsédait alternativement sur Kevin et sur les cicatrices de Salem, Kevin, les cicatrices, Kevin, les cicatrices, Kevin, les cicatrices, Kevin...

Le devin se crispa. Porter plainte ? Et pour quoi ? Il n'avait pas envie de mettre de mot sur ce qui lui était arrivé, pas envie de savoir précisément, juridiquement, médicalement, ce dont il avait été peut-être la victime, et précisément pas envie d'être la victime de qui que ce fût. L'héroïsme flegmatique et ultra-viril dont il tentait de faire la perpétuelle démonstration n'était pas seulement une expression spontanée de son tempérament : c'était aussi un idéal protecteur qu'il pouvait contempler pour se convaincre qu'il avait définitivement changé.

D'une voix un peu lointaine, il murmura :


— Parfois, j'ai songé à le tuer. J'ai jamais... Vraiment, pragmatiquement, réfléchi à la question. Mais je pense que ça serait très facile. Pour moi, de faire ce genre de choses. Comme les gens qui...

Il hésita puis reprit doucement :

— Comme les gens qui t'ont fait du mal. J'ai songé à ça aussi : les faire payer. Mais j'ai trop peur. Que ce soit naturel, pour moi. Que je sois assez acclimaté à ce que je vois pour pouvoir le faire de sang-froid.

Il avait parlé du passé de Salem à demi-mots, précisément parce qu'ensemble, ils n'en avaient jamais rien dit. À son tour, il se laissa glisser sur le lit et passa un bras autour de son fiancé pour l'attirer contre lui. La comparaison de l'adolescent fut accueillie par une réponse au ton mélancolique et sombre :

— Dis pas ça. T'as rien à voir avec lui. Vraiment rien. Je sais que ça a pas toujours l'air, mais avec toi, je suis mieux. Je veux dire, psychologiquement. T'as aucune idée de l'état dans lequel j'étais à l'époque. J'suis même pas sûr de pouvoir l'décrire. Il y a des choses que tu as faites... qui font mal. Mais c'est pas ton but. Et ça, c'est une sacrée différence.

Evidemment, j'fais des crises quand ça va pas. C'est comme ça que marchent les pouvoirs. J'sais pas quoi te dire, Salem. J'sais pas comment te dire. Tu m'as sauvé la vie, c'est tout. Tu devrais comprendre ça. J'ai pas vraiment envie de réfléchir à comment c'était avant. Avant, t'étais pas là, ça a pas d'intérêt. Je veux juste penser à l'avenir. Raah, mais arrête...


Adam attrapa l'un des bras de Salem pour le fourrer sous son propre t-shirt, histoire qu'il arrêtât de se gratter et occupât plus intelligemment ses mains.

— Calme toi, mon coeur.

(Il était très viril quand même.)

— Tu sais si tu veux... parler. Tu peux. J'veux dire, t'es pas forcé. Mais si tu veux, tu peux. C'pas parce que j'parle pas de mon passé que tu dois faire pareil. Et c'pas parce que tu considères que le mien était pire que t'as pas le droit d'avoir mal. Y a des gens qui se cassent les deux jambes, ça empêche pas de se casser le bras.

Adam réfléchit quelques secondes avant d'avoir l'une de ses lumineuses (et généralement très dangereuses) idées.

— Ou... si t'arrives pas à en parler... mais que tu veux quand même que je sache... je pourrais aussi... Regarder par moi-même.

Certes, il s'était provoqué une seule fois une vision volontaire, pour tenter de retrouver le père de Salem, et le résultat avait été pour le moins catastrophique, mais après tout, c'est en devinant qu'on devient devineron. Donc, Adam avait étendu sa main libre vers le bras libre de Salem, pour effleurer ses poignets du bout des doigts.

— C'est comme tu veux... Ce serait peut-être plus simple pour toi...

Par la mystérieuse puissance chaotique adamienne, la conversation qui avait démarré pour trouver un passe-temps à ses journées désoeuvrées et une vocation pour son avenir professionnel enfin ouvert et radieux s'était muée en quelques minutes en une recherche de nouvelles visions traumatiques. Il était peut-être fait pour écrire des thrillers.






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MessageSujet: Re: Adam Van de Kamp (Salem)   Adam Van de Kamp (Salem) EmptyMer 19 Juin - 20:47

Qui n'a jamais rêvé de tuer son patron, son professeur de mathématique ou son petit frère bricoleur beaucoup trop agité ? Tout en écoutant Adam, Salem se posait la question. Il avait quelques sérieux doutes sur le fait qu'avoir des visions horribles depuis son plus jeune âge fasse de son compagnon un tueur potentiel qui ne serait retenu dans ses pulsions que par la crainte d'être fait pour ça. C'était presque aussi stupide que de dire que les jeux vidéos rendent violent à chaque fois qu'on retrouve un exemplaire de gta 4 dans le salon d'un tueur – qui n'a pas gta 4 dans son salon, d'ailleurs ? L'amour l'aveuglait peut-être mais, objectivement, il était difficile d'imaginer qu'Adam, qui se sentais si souvent coupable de tous les malheurs du monde, puisse abattre quelqu'un sans ciller et continuer sa vie sans plus y revenir. Il devait y avoir une marge entre ce qu'Adam croyait pouvoir ressentir et ce qu'il ressentirait vraiment  en une pareille situation. Très sérieusement, il trancha.

« Cherche pas, je ferais un meilleur tueur que toi. »

Drôle de façon de rassurer Adam, mais puisque celui-ci était occupé à rassurer Salem en même temps, il n'y prêtera peut-être pas attention. L'adolescent baissa les yeux en revoyant avec les paroles de son ami la scène de Boston, bien plus marquante pour son esprit que tout ce qu'il avait pu faire de positif pour lui, même s'il était bien forcé d'admettre qu'il était loin d'avoir joué un rôle d'horrible tortionnaire dans son existence, heureusement. Il les releva vers lui quand Adam usa d'une technique déjà éprouvée par un certain Ashley dans une dimension parallèle pour préserver l'épiderme des amants un trop nerveux, lui donner son corps à explorer. Ça tombait bien, vu la tournure que prenait la conversation, le pauvre avait besoin d'un anti-stress de compétition. Il caressa un peu compulsivement le bas de son ventre.

« Non mais, y'a pas grand-chose à dire. C'était rien. C'était moi aussi, à l'époque, tout me touchait, tout me blessait tout le temps. Je devais être infernal, c'était ma faute aussi. Y'a rien a dire, et puis c'est du passé. »

Salem n'avait pas l'air tout à fait convaincu, et avec sa petite voix et son regard fuyant, il n'était pas vraiment convaincant non plus. Mais aussi troublé qu'il puisse être, cela ne l'empêcha pas de poser un regard sombre sur Adam lorsqu'il suggéra d'aller fouiller dans son passée.

« Hors de question, je t'interdis de faire ça… »

L'instant d'après, il se demanda si sa réplique ne portait pas à confusion, avait-il l'air de vouloir préserver ses secrets ou la santé d'Adam ? Pour lui, la réponse était évidente, mais certains rôlistes tatillons pourrait sauter dans la brèche, mieux valait parer à toute éventualités.

« Je te rappelle que tu dois te reposer, ce n'est vraiment pas le moment de jouer à ça. Déjà que la dernière fois, c'était atroce… »

Tout en titillant le nombril d'Adam, Salem tenta de lui faire comprendre qu'il fallait qu'il pense à lui aussi, à sa santé, à sa vie et à ce genre de petites choses qu'il avait trop vite tendance à oublier. L'adolescent mit tellement d'application dans sa leçon, que finalement, il n'y avait peut-être pas besoin d'être tatillon pour y voir un habile moyen de détourner la conversation. Cette ellipse se poursuivit jusqu'au lendemain matin, où une nouvelle fois, Salem couvrit de baisers Adam et lui donna tout un tas de conseils avant de partir au lycée, laissant le jeune devin dans un appartement parfaitement en ordre, avec des chats impeccables et une montagne de cookies dorées et croustillants. C'était le deuxième jour de survie pour Adam Van de Kamp qu'allait-il trouver à faire cette fois ?

Salem, en tout cas, passa une matinée ordinaire, à penser à son Adam laissé à l'abandon, à leur conversation et aux vacances d'été qui approchaient, tout en mâchant soigneusement son crayon de papier. Il envoya un sms à Brad entre deux exercices de maths pour savoir s'il pouvait prendre Adam avec lui quelque temps, celui répondit par l'affirmative, avec une blague grasse incluant deux hommes en bleu de travail dans une réserve et beaucoup d'huile de vidange, que la décence ne me permet pas de citer.

Quand la cloche de douze heures sonna enfin, Salem s'empressa de se frayer un chemin entre les grands types de la licence électrotechnique pour rejoindre le plus rapidement possible la sortie, tout en pianotant sur son portable neuf mais déjà marqué de plusieurs chocs.

Salem a écrit:
Coucou tu veux toujours venir au garage cet aprèm ? On peut aller manger ensemble.
Jtm

Ah, si seulement il y avait un code du même style que "lol" ou "bsx" qui décrirait par le détail et en trois lettres ses tumultueux états d'âmes, sa vie serait beaucoup plus simple. Il restait les smileys, peut-être, voyons-voir… :'(


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MessageSujet: Re: Adam Van de Kamp (Salem)   Adam Van de Kamp (Salem) EmptyMer 19 Juin - 21:35

Huit heures du matin. C’était un exploit. Même, il aurait pu dormir plus longtemps, si Hawk n’avait pas décidé de lui mordiller l’oreille pendant cinq minutes pour avoir des croquettes. Adam s’extirpa du lit, se cogna à la porte, puis à la suivante, faillit verser de la farine dans la gamelle des chats avant de la remplir pour de bons de croquettes. Il n’avait pas l’habitude de faire ainsi des grasses matinées — huit heures du matin, pensez-vous — alors forcément, il en était un peu chamboulé.

La conversation de la veille ne tarda pas à lui revenir à l’esprit, alors qu’il s’asseyait avec son bol de cornflakes sur le canapé, vêtu de son seul boxer, sans se regarder que la colocation de voisines, de l’autre côté de la rue, commençait à se prendre d’un intérêt certain pour le vis-à-vis. Il n’avait pas été dupe — de Salem, pas des voisins — non, il n’avait pas été dupe. La petite terreur tentait de lui cacher quelque chose, mais il n’allait tout de même pas lui tirer les vers du nez.

Si ? Il ne savait pas trop. Objectivement, il était capable de comprendre que tout ne devait pas rester tout le temps enfoui. Mais tout aussi objectivement, il lui semblait qu’on pouvait aller de l’avant, parfois, sans avoir besoin de ressasser perpétuellement le passé et, tout de même, Salem ne lui paraissait pas perpétuellement au bord du gouffre. Il était même l’une des personnes les plus saines qu’il connût, Ivan mis à part (mais ça, c’était parce qu’il ne connaissait pas Ivan si bien que cela).

Une chose était sûre cependant : Salem se sentait trop souvent coupable. Sans doute il avait à son égard des torts considérables et il ne se passait pas un jour sans qu’Adam, en vaquant à telle ou telle occupation ou, en l’occurrence, inoccupation, ne se remémorât brusquement la scène de Boston, ne sentît son estomac se nouer, une nausée monter, des larmes suivre la nausée, et l’envie de se rouler en boule dans un coin. Mais c’était un détail, n’est-ce pas, quelque chose de tout à fait négligeable et objectivement (encore !) Salem était parfait.

Après avoir terminé son bol, s’être étiré et avoir donné à ses voisines d’en face l’idée d’acheter des jumelles, Adam s’éclipsa dans son bureau aux volets fermés (hélas pour elles), à son bureau qui, par la force des choses (et du caractère de son fiancé), ressemblait beaucoup plus à une salle de sport qu’aux quartiers généraux d’un détective privé. Mais les haltères ne sont pas éternelles et la matinée se passa dans une aussi désespérante angoisse que la précédente.

C’est donc peu dire que de dire qu’Adam bondit dans ses chaussures en recevant le message de Salem et dévala aussi vite que possible les escaliers tout en tapotant de ses doigts agiles sur son clavier :


Adam a écrit:
— On se retrouve au Martin’s.

Le Martin’s — qui n’est pas du tout le nom d’un restaurant près de chez moi, j’ai bien plus d’imagination que cela — le Martin’s, donc, était un restaurant à mi-chemin entre le garage et le lycée, qu’Adam aimait beaucoup parce que le midi, il y avait un buffet à volonté, et que Salem aimait beaucoup parce que l’apéritif n’était jamais servi sans une impressionnante quantité de bretzels.

Adam grimpa donc dans le bus, valida son abonnement mensuel — si c’était pas malheureux — et s’assit à côté d’une vieille dame. Après quelques arrêts, la vieille se pencha vers lui et murmura d’une voix caverneuse :


— Je sens votre âme.

Adam tourna les yeux vers la dame qui roulait les siens dans ses cavités d’un air prophétique.

— Vous vous sentez bien, Madame ?
— Prenez garde… prenez… garde…

Et les yeux roulaient, roulaient, roulaient.

— Euh…
— Les sorcières dansent dans les buissons ardents.
— Ah.

La vieille folle frémit soudain, détourna le regard et déclara d’une voix tout à fait normale :

— Ah, c’est ici que je descends. Excusez-moi jeune homme.

Adam se décala pour laisser la Pythie passer avant de descendre à son tour à l’arrêt suivant. Les mains dans les poches et un peu perturbé par cette prédication qui ressemblait, il fallait bien l’avouer, beaucoup plus à une prophétique que ses déclarations à lui, beaucoup plus terre à terre, il tournait et retournaient non point ses yeux dans ses cavités mais la phrase dans son esprit. Les sorcières dansent dans les buissons ardents. Mais qu’est-ce que cela pouvait bien vouloir dire ?

Plein de cette importante méditation, il parvint au restaurant, promena un regard autour de lui pour s’assurer que Salem n’était pas arrivé et partit s’installer à une table, histoire d’être sûr d’avoir de la place. Sur quoi il sortit son téléphone et se mit à entrer toutes les combinaisons syntaxiques possibles des « sorcières dansent dans les buissons ardents » dans son moteur de recherche, sans parvenir à beaucoup plus qu’à des citations publiques qui ne correspondaient guère qu’à un tiers de la phrase.

Il allait finir par décréter que la veille était tout simplement folle lorsqu’il faillit cliquer sur un lien qui l’eût emmené vers l’histoire des sorcières de Salem — mais son fiancé venait d’entrer dans le restaurant. Se désintéressant de ces futiles recherches, Adam rempocha son téléphone et se leva pour attraper son petit ami par la taille et l’embrasser comme les jeunes font, c’est-à-dire sans aucune décence, parce qu’ils n’ont pas beaucoup d’éducation, s’attirant ainsi les regards courroucés des respectables clients assis près d’eux.

Après quoi Adam se détacha d’un demi-centimètre de son fiancé tatoué, plongea un regard très inquisiteur dans le sien et interrogea :


— Comment tu te sens ?

Parce que Salem avait beau être presque doué pour les diversions, Adam n’en allait pas moins s’assurer de son état.
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MessageSujet: Re: Adam Van de Kamp (Salem)   Adam Van de Kamp (Salem) EmptyLun 1 Juil - 20:43


Ah, Salem, Salem, non, pas l'ado tatoué homosexuel chauffard et migraineux, Salem dans l'État de New York. Que d'histoires passionnantes se sont déroulées là-bas, un procès de sorcières dans un lointain passé, une école de mutants aujourd'hui, de toute évidence, on savait s'occuper, à Salem. Le héros de ce rp n'avait cependant que faire de toutes ces histoires, tout ce qui l'intéressait pour le moment était de se goinfrer de bretzels en compagnie de son fiancé. Ah, les jeunes. C'est donc d'un pas léger qu'il grimpa dans le bus.

« Salem ! Dis-lui d'attendre ! Dis-lui d'attendre ! »

Salem jeta à peine un coup d'œil derrière lui, inutile de beaucoup chercher pour repérer la très bouclée et très rousse chevelure d'Alicia. En fait, je ne sais plus si c'est elle ou Susan qui est rousse, mais bon, ce sont toutes les deux des pnjs de troisièmes catégories que tous le monde à oubliés. Parce que oui, bien sûr, vous avez oublié Alicia, tout ça parce qu'elle n'est apparut qu'une fois et qu'elle n'a peut-être rien dis, ça n'est pas très sympa, mais ici, les pnjs ne se laisse pas faire. Alicia, donc, dont la seule description se résume à "…et Alicia, tout le temps en train de câliner et d’embrasser Kate, même si elles ne sortaient pas ensemble d’après ce qu’on lui avait dit – les filles sont bizarres, parfois." courrait si vite pour attraper le bus qu'elle en devenait aussi rouge que ses cheveux. Salem demanda au chauffeur de l'attendre, et posa un regard un peu moqueur sur la jeune fille quand elle arriva finalement, tellement épuisée qu'elle avait du mal à sortir sa carte de transport. Pauvre non-sportive, ça ne doit pas être facile tous les jours.

« Tu es parti à toute vitesse, dis-donc, le temps de ranger mes livres tu avais disparu. »
« Je vais manger avec Adam, et puis sans ça, tu aurais raté le bus. Du devrais me remercier Merida. »
« M'appelle pas comme ça, je ne lui ressemble pas du tout ! Un repas en tête-à-tête, alors ? C'est trop mignon ! »

Salem fit la moue, il y a des adjectifs qui ne collent vraiment pas au couple d'hommes matures et virils qu'il forme avec Adam.

« Non, c'est pas mignon»
« Tu vas lui apporter des fleurs ? »
« Pour quoi faire ? »
« Parce que c'est romantique ! »
« Mais c'est passé, la Saint-Valentin… »

Alicia comprit à quel genre de fiancé elle avait à faire quand Salem lâcha le mot Saint-Valentin avec une moue grimaçante, comme s'il s'agissait d'une punition moyenâgeuse particulièrement vicieuse. Elle était là en présence d'un cas désespéré qui nécessité une aide d'urgence.

« Tu t'arrêtes devant la rue pleine de restaurants, j'imagine ? »
« Heu… oui ? »
« Viens avec moi à l'arrêt d'avant, ma tante est fleuriste, on te fera un beau bouquet. Je suis une spécialiste du langage des fleurs, tu verras, ça fera toute la différence ! »
« Adam ne connaît pas le langage des fleurs, à mon avis. »

Visiblement cela n'importait pas pour Alicia, et quelques minutes plus tard, Salem posait un regard peu convaincu sur un rayonnage d'orchidées savamment arrangé tandis que la rouquine papotait avec une petite dame aux cheveux aussi bouclés que les siens.

« Et lui c'est mon ami, Salem. »
« Salem ? »

La vieille dame lui lança un regard horrifié avant de filer dans l'arrière boutique à toute vitesse, laissant les deux jeunes gens consternés derrière elle. Après un bref silence, Alicia prit une mine d'excuse.

« Ne fais pas attention, elle est parfois un peu… »
« Non, c'est rien, ça doit être les tatouages. »

La jeune fille prit son temps pour faire son bouquet, en tentant sans grand succès d'initier Salem au langage des fleurs. Quand elle lui donna finalement le bouquet, sa tante surgit de l'arrière du magasin et mit dans sa main libre un collier avec une étoile et des lettres bizarres gravés sur le pendentif.

« Garde-le précieusement, mon enfant, ce talisman te protégera. »
« Le pentagramme de Vénus, je crois, ça symbolise… »
« Je pense que j'ai vu assez de symboles pour aujourd'hui, mais merci, à toutes les deux. Maintenant, il faut que je rejoigne… »
« Adam, oui, je comprends que tu sois pressé. À demain, file va. »

Salem enroula le collier autour du bouquet de fleurs pour les maintenir entre elles et fila. Il pensa tout de même à cacher le bouquet dans son dos juste avant d'entrer dans le restaurant, pour ménager un effet de surprise, mais ne pu pas les sortir tout de suite puisqu'Adam lui sauta dessus pour l'embrasser. Il hocha la tête quand son fiancé lui demanda si ça allait, les souvenirs de la veille lui revinrent mais il les balaya bien vite.

« Très bien, maintenant que t'es là. Heu… tiens, c'est pour toi, en langage des fleurs, ça veut dire… »

Réflexion.

« Heu… »

Grosse réflexion.

« Que je t'aime, quelque chose comme ça, on mange ? »

Sans trop savoir pourquoi, Salem se sentait tout gêné, offrir des fleurs, ce n'était pas son genre. Il s'assit à table en vitesse et s'assura que les serveurs les avaient remarqués et viendraient rapidement apporter les menus et les paniers de biscuits apéritifs.

« Et toi, ça va ? Tu ne t'es pas trop ennuyé ? Ni trop baladé nu dans l'appartement ? »

Il eut un petit rire, c'est qu'il le connaît, son Adam, l'air de rien.

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MessageSujet: Re: Adam Van de Kamp (Salem)   Adam Van de Kamp (Salem) EmptyMar 2 Juil - 10:22

Il avait été si préoccupé par Salem, lui à qui tout le monde assurait qu’il était en train de mourir à petit feu (sans compter les vieilles cinglées du bus qui le mettaient en garde contre les sorcières), lui qui précisément était censé se préoccuper de lui-même, il était si inquiet pour son turbulent compagnon qu’il n’en avait pas remarqué que le compagnon en question, au lieu de passer les bras autour de sa taille pour lui palper les fesses, comme d’habitude, les gardait sagement derrière son dos.

L’eût-il remarqué qu’il eût sans doute supposé que Salem s’était fait un nouveau tatouage en forme d’on-ne-savait-trop-quoi pour décorer ses jolis bras, ou bien qu’il s’était acheté un nouveau bracelet en cuir, ou une montre, ou quelque chose dans ce goût-là et jamais, certainement, Adam n’eût supposé que la surprise pût le concerner lui — une situation un peu triste et déséquilibrée, sans aucun doute, comme n’avait pas manqué de le remarquer Alicia qui, comme tous les PNJs de troisième catégorie, était douée d’une lucidité admirable, particulièrement lorsqu’il s’agissait de pointer du doigt les graves problèmes relationnels qui menaçaient à chaque instant de désunir le couple des Cordova-Tenseï.

Mais voilà que Salem se dégageait de ses bras musclés, virils même (quoique passablement imberbes), voilà que Salem, même, récupérait l’usage de ses propres bras, sortait un bouquet de fleurs — très joli, du reste — et bafouillait des explications à la pudeur toute masculine, pendant qu’Adam…

(roulements de tambours)

…écarquillait les yeux.

Le bouquet dans les mains, debout à côté de la table, les yeux fixés sur les fleurs, Adam n’était pas très sûr d’entendre ni de comprendre très exactement les questions de son fiancé.


— Qu… quoi ?

L’Asiatique détacha son regard du bout pour observer en plongée Salem qui lorgnait déjà sur les rangées de paniers à bretzels qui trônaient sur le bar.

— J’me balade pas nu. J’ai… Un boxer.

Certes, quand on considérait les boxers que Salem avait soigneusement sélectionnés pour son homme et qui n’étaient pas exactement faits pour cacher la marchandise, bien au contraire, on pouvait légitimement considéré que le vêtement n’augmentait pas beaucoup la supposée chasteté et l’inexistante pudeur de celui qui le portait. Adam s’assit avec des gestes un peu automatiques sur la banquette en face de son ami, le bouquet toujours dans les mains.

Il avait beau cherché, jamais personne ne lui avait fort des fleurs. Ce n’était pas nécessairement qu’il n’avait eu que des compagnons indifférents, mais il fallait reconnaître que, malgré les continuelles moqueries dont il était l’objet de la part de ses odieux narrateurs, Adam était, tout bien considéré, une sorte de démonstration ambulante de mâle assurance et qu’on songeait plus souvent à lui faire plaisir en lui offrant un nouveau carburateur ou des places pour un match de hokey qu’en lui offrant des roses.

N’était-ce pas, d’ailleurs, l’une des innombrables expressions du problème « Adam est un double de John Wayne » ? Personne ne l’avait jamais considéré assez fragile ni assez sensible pour aimer les fleurs — pour souhaiter qu’on s’occupât de lui — pour avoir besoin de protection — pour avoir ses propres rêves et ses propres ambitions. Et il était bien la dernière personne au monde à avoir cette idée de lui-même : lui, il se voyait comme un cow-boy pétri de devoir qui n’avait le droit qu’au relatif confort d’une selle de cheval. Triste existence.

Adam Wayne murmura donc :


— C’est gentil, Salem.

Comme d’habitude, sa voix avait pris quelque chose de grave, d’important, quand il avait prononcé le prénom de son petit ami, parce qu’il ne le faisait jamais par hasard, jamais à la légère. C’était une ponctuation importante, rare et précieuse, dans sa conversation. Presque timidement, le devin fit tourner le bouquet entre ses mains, en envisageant enfin de répondre aux questions de son chevalier servant (en formation).

— J’me suis pas trop enn…

Il hésita. Il savait qu’il était plus ou moins censé partager ses peines, maintenant, et qu’une bonne partie des efforts nécessaires à la sortie de leur impasse étaient de son côté. Il soupira et reconnut finalement :

— Si, j’me suis ennuyé. C’est super… Angoissant. En fait. De ne rien faire. J’sais pas comment les voisines font. Elles passent leur temps à regarder par la fenêtre, en face, comme si elles avaient rien de mieux à faire, et elles ont l’air contentes. Ça doit être reposant de pouvoir s’occuper à se tourner les pouces comme ça.

Le jeune homme s’interrompit dans cette belle démonstration de naïveté toute adamienne lorsque ses doigts rencontrèrent le pendentif qui entourait le bouquet de fleurs. Parce que maintenant Salem lui offrait des bijoux ? C’était peut-être aller un peu trop loin dans la reconnaissance de son côté sensible…

— Euh…

Adam redressa le curieux pendentif de l’index pour mieux l’observer. C’était très gothique, et il n’avait jamais été gothique.

— C’est, hm… C’est…

Il allait sans doute devoir le porter pour faire plaisir à Salem.

— …très original.

Tentant de gagner un peu de temps, il rajouta :

— J’peux pas le mettre maintenant, si les fleurs vont se détacher. Mais plus tard, hein, bien sûr…

C’était tout de même un peu surprenant : ça ne collait pas trop avec le style ordinaire de son petit ami — celui qui emplissait les placards et qu’il commençait donc, par la force des choses, à être capable d’identifier.

— C’est drôle, j’pensais pas que tu aimais ce genre de trucs… Je veux dire, de bijoux. De style. Artistique, même.
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MessageSujet: Re: Adam Van de Kamp (Salem)   Adam Van de Kamp (Salem) EmptyMar 9 Juil - 21:22

Les paniers de bretzels avait beau lui faire très envie, Salem ne manqua pas de remarquer que sa petite surprise, qui n'était pas tout à fait de lui, avait eu un effet certain sur Adam. Et il faut bien avouer que, même si l'adolescent avait vu plusieurs fois que son compagnon était bien plus sensible qu'il ne voulait le laisser paraître, il gardait à ses yeux son statut de mâle viril, super héroïque et imberbe. Le voir aussi troublé lui fit réaliser une nouvelle fois qu'il se trompait de beaucoup sur son compte et qu'ils avaient encore un long chemin a parcourir pour se connaître parfaitement.

Une perspective qui était loin de le décourager, surtout quand Adam se mit à faire preuve d'une sincérité et d'une naïveté à tomber par terre. C'était adorable, mais il se dit quand même qu'il faudrait trouver d'urgence une occupation à son homme, avant que les voisines n'investissent dans un appareil photo avec un zoom long comme le bras et n'aille partager les clichés sur facebook. Il eut malgré tout un sourire en coin.

« Avoir un beau jeune homme en slip en face de chez soi, ça doit donner envie d'admirer le paysage, j'imagine. »

Son regard tomba ensuite sur le pendentif qu'Adam s'était mis à tripoter d'un air embêté, il l'avait déjà oublié, celui-là. Et pour que Salem zappe aussi vite un accessoire de mode, il falait vraiment qu'il ne soit pas à son goût.

« Oh ça, c'est juste la fleuriste qui me l'a donné, c'est la tante d'Alicia, elle a une boutique tout à côté d'ici. »

Salem eut l'air un peu embêté, parce que bon, si Adam avait trouvé son bouquet stupide, il n'aurait eut aucun mal à lui dire que c'était une fille pétrit de romantisme qui le lui avait presque mit dans les mains de force, mais maintenant qu'il avait vu l'effet de ce cadeau, il aurait préféré garder ça pour lui et récolter tous les honneurs – sur le dos d'une bienveillante pnj, qu'il est vil.

« En fait, l'idée vient un peu d'Alicia… »

Un peu ? Non, rien à faire, il se sentait coupable de présenter les choses comme ça, surtout après la touchante démonstration de sincérité de son fiancé.

« Ou… complètement d'Alicia, et c'est elle qui a fait le bouquet avec son truc de langage des fleurs qui parle d'amour, et puis sa tante m'a donné le machin protecteur. Du coup je les ai mis ensemble, comme ça, ça fait l'amour et la protection, et c'est… cool… J'aimais bien, en fait… »

Salem se sentit à nouveau tout gêné, décidément il n'était vraiment pas fait pour ce genre de conversation, mais, prit d'une inspiration soudaine, il attrapa la main d'Adam.

« Je suis content que ça t'ait plu, et que tu te confies à moi même si moi j'y arrive pas trop. Après, si je devais t'offrir un bijou, ce serait plutôt une bague. Enfin, deux, identiques, comme ça on la met chacun sur le doigt, là… j'oublie tout le temps son nom. Ce serait… cool aussi. Mais c'est pas très important… »

Après un moment de silence où l'adolescent se prit d'un intérêt démesuré pour le set de table, puis quelques marmonnements au sujet des bretzels qui n'arrivaient pas assez vite, Salem jeta un regard vraiment pas assuré à Adam.

« C'est pas très important, mais j'aime bien… Ah ! On va pouvoir manger ! »

Le serveur venait tout juste de prendre deux paniers apéritifs, mais pour avoir suivit, certes du coin de l'œil, mais quand même, les allées et venues autour des bretzels, Salem savait que maintenant que le vieux couple silencieux au fond de la salle et la grande table ronde de touristes polonais avaient été servis, c'était leur tour. Et effectivement, le serveur arriva avec les biscuits apéritifs et la carte des boissons et les autorisa à aller s'empiffrer au buffet. Salem n'aurait bien sûr plus très faim pour ça vu la vitesse à laquelle il engloutissait les bretzels, mais Adam compenserait sans doute le manque à gagner avec son appétit gargantuesque. Ils étaient vraiment fait l'un pour l'autre.
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MessageSujet: Re: Adam Van de Kamp (Salem)   Adam Van de Kamp (Salem) EmptyMer 10 Juil - 9:11

Salem lui avait offert des fleurs-Salem lui avait offert des fleurs-Salem lui avait offert des fleurs. Même en tripotant le médaillon de gothique que son petit ami avait joint avec le bouquet, Adam ne pouvait s’empêcher de sourire d’un air rêveur en regardant les corolles. À aucun moment il ne songea que le plaisir que lui procurait cette attention des plus romantiques était proportionnel à sa frustration de n’en avoir jamais été l’objet et ce qu’il y avait de triste dans la source même de sa joie, il ne le voyait pas. Pas encore.

Mais Adam était le faible objet de tyrannique narrateur et son rêve rose — ou bleu, comme Jasmine — n’allait pas tarder à s’effondrer. Pendant quelques secondes, il fut rassuré d’apprendre que ce n’était pas Salem qui avait eu l’idée de lui attacher autour du cou un pentacle puis de l’engager dans des cérémonies wicca pour se garantir une mutuelle fertilité lors de la prochaine saison de récolte de blés. Mais cette consolation fut de courte durée, parce que Salem commençait l’une de ses laborieuses confessions, où la vérité apparaissait par fragments, petit à petit.

Le sourire d’Adam s’effaça progressivement. Donc, en gros, c’était Alicia qui lui offrait un bouquet de fleurs.


— Ah.

Les yeux toujours fixés sur le bouquet que Salem n’avait jamais eu l’intention propre de lui offrir, Adam avait retrouvé en une demi-seconde son air ténébreux habituel, qui pouvait être certes séduisant, mais qui, en l’occurrence, remplissait l’une de ses fonctions les plus habituelles : réfrigérer l’atmosphère à des dizaines de mètres autour de lui. Là où d’autres (par exemple moi — au hasard) auraient multiplié les remarques assassines en soulignant à Salem que oui, encore heureux, il avait trouvé ça « cool », parce qu’il n’aurait plus manquer qu’il s’en fiche, Adam demeura plongé dans un silence et une fixité de statue tout à fait remarquables.

Puis Salem, qui avait le secret d’être parfois une arme de destruction conjugale massive à lui tout seul, enchaîna, en toute bonne foi, sur l’affaire de la bague. La dernière fois qu’ils en avaient parlé, Adam s’en souvenait très bien, c’était juste avant que l’Asiatique ne se fît enlever par un tortionnaire sanguinaire qu’on avait employé pour l’assassiner, quand Salem lui avait reproché de n’être pas assez impliqué dans leur relation, en plein milieux d’une crise de jalousie aux motifs tout odysséens.

Bref, si ce fut certes l’acte de naissance à la PJ de deux PNJs secondaires qui, pour ne pas savoir faire des courses paisiblement, n’en furent pas moins par la suite remarquables, le souvenir n’était pas exactement parmi ses plus chaleureux. Les bretzels arrivèrent et Adam n’avait toujours pas détaché son regard des fleurs. Il faisait tourner et retourner le pendentif entre ses doigts, sans rien dire.


— Monsieur… ? Monsieur… ? Monsieur… ?

Le devin se tira finalement de sa pénible méditation pour relever un regard noir vers le serveur. Le serveur parut se tasser un peu sur lui-même avant d’interroger d’une toute petite voix :

— Qu’est-ce que vous voulez boire ?
— …un coca…

Le serveur s’empressa de griffonner la commande aussi vite que possible avant de prendre ses jambes à son cou, avant que le psychopathe de la table 33 ne le découpât en morceaux pour le manger, comme faisaient tous les Japonais : c’était tous les jours dans les journaux. Avec sa magnifique aptitude de ne pas adresser le moindre petit bout de coin de regard à Salem quand il était déçu, Adam murmura vaguement, comme s’il s’adressait aux bretzels survivants :

— J’vais m’laver les mains…

Muni de cette parfaite excuse, le jeune homme tira brusquement sa chaise et s’enfuit vers les toilettes, tandis que tout le monde s’écartait sur son passage. Une fois devant le lavabo, il se considéra un instant dans le miroir. Très insidieusement, l’image d’Andrew, à la compétition de skateboard, se faufila dans son esprit. Andrew qui, à la première seconde, avait tenté de le protéger — contre tout : contre une mauvaise chute sur la planche révolutionnaire, contre Salem, contre le monde. Un frisson parcourut la peau d’Adam lorsqu’il se souvint du contact des mains du vendeur sur sa taille.

Ces cinq secondes de rêverie éveillèrent bien entendu un écrasant sentiment de culpabilité. Sur le bord du lavabo, les mains d’Adam se mirent à trembler.


— Hé, petit, ça va ?

Il fallut que l’homme de ménage posât une main sur son épaule pour que l’ancien kick-boxer professionnel consentît à considérer que « petit », ça s’adressait à lui. Il hocha la tête, parfaitement dénué de crédibilité. Comme tout le monde les soupçonnait tout le temps de s’envoyer rail de coke sur rail de coke, l’homme interrogea :

— T’as pris un truc ?

Cette question maladroite évoqua tout de suite à la mémoire d’Adam le sentiment de parfaite quiétude qu’il avait si souvent trouvé dans des calmants achetés en douce, et cette pensée elle-même redoubla son sentiment de culpabilité. Il secoua la tête et murmura d’une voix rauque :

— Je suis… Fatigué…
— T’es trop jeune pour être fatigué.
— Je sais pas…
— Tu sais pas quoi ?
— Si… Je sais pas si… Je sais pas…

L’homme jeta un coup d’œil dans le miroir pour tenter de voir si les pupilles d’Adam étaient dilatées. C’était un truc qu’il avait vu dans les séries médicales et policières, même s’il n’était plus absolument sûr de ce que cela pouvait bien vouloir dire, du moins était-il certain que c’était signifiant.

— Écoute… T’as quelqu’un ici pour s’occuper de toi ?

Il y eut un silence puis Adam murmura :

— …je ne sais plus…
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MessageSujet: Re: Adam Van de Kamp (Salem)   Adam Van de Kamp (Salem) EmptyVen 12 Juil - 13:19

« Écoute… T’as quelqu’un ici pour s’occuper de toi ? »
« …je ne sais plus… »



« Ah. »

Salem s'était bien dit qu'il ferait mieux de laisser cinq minute de répit à Adam, mais il n'avait finalement pas tenu. Il faut dire que l'affaire du bouquet avait rapidement prise une ampleur qu'il n'aurait jamais imaginé, preuve que les choses n'allaient vraiment pas du tout en ce moment chez les Cordova-Tenseï. C'était Anya qui avait raison, au final, elle qui s’inquiétait si souvent à leur sujet, elle avait dû sentir le coup venir, c'est ça, les filles.

« D'accord... »

Non, en fait, n'importe qui d'autre que lui aurait sans doute remarqué quelque chose, c'était lui qui avait un problème. Il n'avait jamais été assez attentif. En amour, on ne pouvait pas compter sur lui. C'était toujours, en substance, ce que lui avait dis ses exs, et maintenant, ce qui disait Adam. Enfin, Adam, il n'avait pas eu le cœur de le lui dire en face, ou peut-être essayait-il encore de le protéger, malgré tout. Salem avait fais un pas en arrière, laissant la porte des toilettes se refermer, il n'avait plus aucune idée de ce qu'il devait faire. Ou plutôt, il avait juste envie de partir, se cacher quelque part et se faire oublier, fuir une fois de plus. Décidément il n'avait vraiment pas changé. Comme au ralenti, il rejoignit leur table, où était toujours posé le bouquet final. Est-ce qu'il aurait dû le deviner, qu'Adam aimait les fleurs ? Le problème n'était plus vraiment là, bien sûr, il était dans le fait qu'il ne sache toujours pas ce qu'aimait Adam de manière générale, qu'il n'avait pas osé demander plus de détail sur l'ex qu'il l'avait presque détruit, qu'il n'avait pas parlé de lui non plus. Ils avaient fait des progrès, certes, mais pas assez pour que son compagnon ait confiance en lui.

D'ailleurs, voulait-il encore de lui ? D'accord, la dernière fois que Salem avait parlé de bague, ce n'était pas vraiment pour le côté romantique de la chose et ça s'était plutôt mal passé. Mais depuis l'idée avait fais son chemin et, définitivement, Salem se voyait bien montrer fièrement à ses amis l'anneau qu'ils auraient choisis ensemble de mettre sur le doigt-dont-il-oubliait-toujours-le-nom, sauf que cette idée faisait fuir son compagnon. Alors peut-être n'osait-il pas lui dire qu'il ne voulait plus l'épouser, qu'il voulait le quitter, au contraire. Il venait de quitter son travail, ne souhaitait plus se battre dans des combats illégaux ni risquer sa vie dehors, il rêvait d'une nouvelle vie dans laquelle, peut-être, Salem n'était pas. Et était-ce vraiment un mal ? Physiquement et mentalement, Adam n'allait pas bien, il avait besoin de repos, il risquait de mourir, et avec l'adolescent à ses côtés il ne pouvait même pas manger au restaurant tranquillement. Salem avait bien vu, dans les toilettes, à quel point il était perdu. Il l'avait déçu une nouvelle fois, alors même qu'il s'était décidé de tout faire pour le protéger, mais il n'avait jamais était capable de protéger autre chose que lui-même, de toute façon, à quoi pensait-il ?

Salem était donc très occupé à se flageller intérieurement quand la porte des toilettes sembla sur le point de s'ouvrir. Il se leva d'un bond et fila vers la sortie, prit d'une envie pressante de prendre un bol d'air, ou de retarder le moment où Adam lui dirait qu'il n'est qu'un égoïste et qu'il ne veut plus jamais le revoir. Dehors, il ne prêta aucune attention aux 27 voitures, 8 scooters et 4 motos qui s'entassait dans le minuscule parking du restaurant en l'empêchait de faire correctement les cents pas et chercha en vain quelque chose à dire ou à faire pour arranger les choses. Mais il avait peu d'espoir, surtout en cet instant, dans sa capacité à rassurer, à protéger, et même à plaire. Alors qu'une fois de plus tout semblait s'écrouler pour lui, il n'y avait qu'une chose qu'il arrivait à se dire.

Il l'aimait. Il était peut-être le plus minable des amants de la terre mais il n'imaginait pas la vie sans lui. Il voulait l'aider à se sentir bien, le protéger de tout, même si à l'évidence, il en était incapable. Il espérait que quand un inconnu lui demanderait si quelqu'un est là pour s'occuper de lui, Adam répondrait que oui, bien sûr, il y a ce gamin paumé à la table 33. Oscillant quelque part entre l'envie de se battre vaillamment et la renonciation, Salem se mit, non pas à pleurer, il ne pleurait pas, mais à se frotter frénétiquement les yeux.

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Adam Tenseï

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MessageSujet: Re: Adam Van de Kamp (Salem)   Adam Van de Kamp (Salem) EmptyVen 12 Juil - 16:35

La meilleure preuve qu’Adam allait très mal, c’était quand même qu’il n’avait pas senti Salem arriver. Pour la première fois depuis très longtemps, le jeune homme sursauta en entendant la voix de son fiancé derrière lui. Il se retourna brusquement et posa un regard perdu sur Salem — qui s’enfuit. Aussitôt, le cœur d’Adam se resserra un peu plus, son grand cœur héroïque. Donc, Salem le voyait en pleine détresse, et puis il tournait les talons et il partait. De toute évidence, Adam avait la réponse à sa question : personne ne s’occupait de lui. À part le type qui lavait les toilettes.

Le type qui lavait les toilettes songeait lui, de son côté, qu’à chaque fois qu’il venait laver les toilettes, il y avait toujours des cinglés. Entre les gens qui restaient là pour téléphoner pour des heures, les femmes qui écrivaient sur les miroirs avec leurs rouges à lèvres et les bodybuilders chinois qui tremblaient comme des feuilles, il y avait l’impression que tout ce monde-là avait plutôt besoin de bons psychiatres que de cuvettes bien propres.


— C’était qui, ça.
— Mon fiancé.

Le bodybuilder chinois était homosexuel.

— Ah.

Adam fixait la porte des toilettes obstinément. Il se sentait abandonné à son propre sort. Finalement, il avait tout de même un petit peu de mal à se sentir coupable. Il voulait bien admettre qu’il ne rendait pas la vie facile à son compagnon, admettre que Salem eût d’autres problèmes, mais l’image de l’adolescent qui le regardait se faire consoler par un inconnu avant de partir sans demander son reste avait quelque chose de trop cruel pour qu’il n’en sentît pas, enfin, l’injustice.

L’inconnu, lui, reprenait peu à peu ses esprits.


— Et, euh… Il te laisse souvent comme ça ?

Adam haussa les épaules.

— Il a des problèmes…

Sa tentative de justifier Salem manquait un peu de conviction. L’homme de ménage prit un air préoccupé et interrogea plus ou moins diplomatiquement :

— Il te fait du mal ?

Adam fronça les sourcils.

— …non.
— Tu sais, il n’y pas de honte à avoir. Ce n’est pas ta faute. La violence conjugale, c’est…
— Il n’est pas violent.
— D’accord, d’accord.



Et vous allez vous marier ?


Un petit silence. Adam hocha la tête.

— Vous n’êtes pas, hmm… un peu jeunes, pour ça ?
— J’suis pas jeune.

L’homme laissa échapper un rire un peu triste, avant de prendre Adam par les épaules et de le tourner à nouveau en direction du miroir.

— Je suppose que tu as l’impression d’avoir tout vécu, mais regarde ça. Ça, c’est un visage de gamin encore. Et ça…

Il montra son propre reflet parcheminé.

— C’est un visage de vieux.

Adam esquissa une moue dubitative.

— Faut pas être pressé comme ça, petit. La vie, t’as tout le temps pour la découvrir. Tu as l’air d’être un brave garçon. Je suis sûr qu’il y a plein de types sympas, dehors, qui demandent pas mieux que de s’occuper de toi. Pour de vrai.

Adam ne répondit rien.

— Qu’est-ce que tu fais, dans la vie ?
— Rien. Enfin, si. Des études, je crois.
— C’est bien ça. Des études de quoi ?
— Je sais pas encore.
— Qu’est-ce que t’aimes faire dans la vie ?
— Du sport. Jouer aux jeux vidéos. Euh… Me promener dans les bâtiments désaffectés. La mécanique. La philo. Les énigmes. La politique. Je sais pas trop.
— Ça fait pas mal de choses. T’as une vie chargée.
— Pas vraiment…

Nouveau silence. Adam détourna les yeux du miroir et, sans grand espoir, murmura :

— J’vais voir s’il est encore là.
— Des fois, c’est mieux de laisser les gens partir.

Sans rien répondre, l’Asiatique quitta les toilettes, suivit par le regard perplexe de l’employé. C’était décidé : jamais plus il ne se plaindra d’avoir une adolescente compliquée à la maison. À côté de ça, les hésitations sentimentales de sa fille étaient une partie de plaisir. Il plongea la serpillère dans son sceau tandis qu’Adam, de retour à sa table, découvrait que non content de le laisser végéter dans les toilettes, Salem l’avait tout simplement planté là dans le restaurant.

Au moins, le message était clair. Enfin, il était clair dans l’esprit malsain et torturé d’Adam. Le jeune homme attrapa son sac, sortit son portefeuille et jeta quelques billets sur la table avant de sortir, et comme le monde est décidément très mal fait, il emprunta la sortie opposée à celle qu’avait choisie Salem pour prendre l’air et méditer tranquillement sur sa vie, parce que je suis sadique et que le restaurant avait deux entrées. Adam sortit donc sur le boulevard, fit un signe à un taxi et s’engouffra dans la voiture jaune qui s’arrêta devant lui. Il fouilla à nouveau dans son sac et tendit une adresse à la conductrice, avant de préciser :


— C’est une boutique de skateboard.
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MessageSujet: Re: Adam Van de Kamp (Salem)   Adam Van de Kamp (Salem) EmptyMar 16 Juil - 15:15

Le vil Salem finit par se remettre laborieusement les idées en place, malgré ce qu'il avait entendu de la discussion entre Adam et le balayeur-psychologue, il n'était sans doute pas trop tard pour que son compagnon recommence à lui faire confiance. Un peu plus serein après sa petite montée de stress, il retourna dans le restaurant, pour y trouver une table vide. À tout hasard, et même si l'argent posé sur la table indiquait le contraire, il partit jeter un coup d’œil aux toilettes. Les regards soupçonneux de l'homme de ménage, qui hésitait sans doute à prévenir la police qu'un jeune drogué, violent avec son futur conjoint et au comportement étrange traînait dans le restaurant, ne l'atteignirent pas. Adam avait payé le restaurant et était partit, c'était tout ce qu'il voyait.

L'idée lui semblait tellement surréaliste qu'il se demanda un instant s'il n'était pas retourné à une mauvaise table, c'était bien la première fois qu'il n'arrivait pas à croire ses yeux. Après être sorti côté rue et avoir scruté chaque recoin comme s'il s'attendait à le voir soudain sortir de derrière un lampadaire – oui, il aurait jeté la plus banale des logiques au feu pour garder espoir – il dû se faire une raison, son fiancé l'avait planté là. Au moins le message était clair. C'est fou, même lui n'avait jamais fais ce coup-là à personne.

« Monsieur, vous avez oublié ça. »
« ... »

Une serveuse venait de sortir du restaurant pour lui mettre dans les mains le bouquet de fleurs, il le prit sans un mot. Sur le chemin de l'arrêt de bus, il croisa une poubelle où il le balança, mais en gardant le collier. Si Alicia apprenait qu'il l'avait jeté, elle lui arracherait probablement la tête. Brad ne fit pas de remarque en le voyant arriver une bonne heure d'avance, en faisant une tête d'enterrement, mais il comprit sans doute immédiatement. Après avoir avalé sa bière et son sandwich, l'homme lui proposa de se mettre à bosser, et il ne le lâcha pas d'une semelle, chose qu'il n'avait plus fait depuis des mois, préférant laisser l'adolescent se débrouiller et appeler à l'aide quand c'était nécessaire.

Après lui avoir donné quelques indications purement mécaniques, le patron ponctua l'après-midi de tout un tas d'anecdotes et de réflexions sur le travail, la famille, les gens en général, il ne partait pas dans de longs monologues mais ne laissait jamais le silence s'installer trop longtemps même quand il finit par rendre à Salem un semblant de sourire. Alors que le soleil commençait à décliner sur le port, l’adolescent finit par murmurer.

« Merci. »

Brad haussa es épaules d'un air faussement désintéressé.

« J'ai rien fais. »
« Je sais pas... J'aime bien t'écouter parler. »
« J'aimerais bien t'écouter parler aussi, mais ce n'est pas si facile de te tirer les vers du nez, pas vrai ? C'est dur, les garçons, Amy au moins, elle n'arrête pas de tchatcher. »
« Mais elle a seize ans, ta fille, c'est pas pareil. »

Redford éclata de son rire tonitruant.

« Oui, oui, c'est très différent, deux ans, où avais-je la tête ? Alors, tu me racontes ? Et si tu as le temps, on parlera de tes bras aussi. »

Bon, pour les bras, il faudra sans doute attendre encore mais, assit au fond du magasin, Salem raconta son repas désastreux en s'essuyant le cambouis qu'il avait sous les ongles. Les bras croisés, Brad l'écouta sans un mot, puis conclu.

« Séparez-vous, si ce n'est pas déjà fais, ça fait déjà un moment que plus rien ne va entre vous de toute façon. Arrêtez de vous faire du mal comme ça. »
« Quoi ? Non mais ça va pas ? Ok, c'est devenu vraiment bizarre, mais je vais pas le laisser se... »

Voyant que le garagiste souriait, Salem lui donna un coup dans le tibia.

« Tu crois que c'est le moment de me tester ? C'est plutôt à lui que tu devrais faire ce coup-là, c'est lui qui est parti... »
« Non, c'est bien toi qui en a besoin. »

Le duo continua de parler jusqu'à ce qu'il soit temps de partir, Salem n'avait pas envie de traîner, il voulait retrouver Adam à l'appartement. Car Adam devait être rentré à l’appartement, oui, il devait y être, la seule autre hypothèse qui lui venait, il préférait ne pas y penser. En rentrant, il se dit qu'il serait peut-être mieux d'apporter quelque chose – bêtement, il pensa à un bouquet de fleurs, mais ce n'était vraiment pas le moment – c'est avec une boite de chocolats en forme d'escargots qu'il rentra. Il fut joyeusement accueillit par trois chats affamés.

Ok, hypothèse n°2, Adam avait pris un billet pour Los Angeles ou ailleurs, il l'avait encore fuis. Alors il pouvait être n'importe où et dans n'importe quel état, sachant qu'il devait normalement se ménager pour ne pas mourir, ce qui ne sera sans doute pas le cas s'il se sent aussi mal que la dernière fois. Salem venait d'assassiner son fiancé.

Non, il était encore un peu tôt pour paniquer, Adam faisait probablement un tour dans son immeuble abandonné favori pour se vider la tête, et il serait de retour dans quelques heures. Le mieux serait alors de l’accueillir avec un bon dîner comme il l'avait fait pour lui la veille. C'était toujours agréable. Non sans pousser quelques jurons, Salem tenta de couper les légumes qui traînaient en morceaux rigoureusement égaux pour constater une fois de plus qu'ils changeaient complètement d'aspects et de textures une fois sur la poêle, il fit bouillir du riz, parce qu'il lui fallait au moins ça pour faire passer les tomates et les courgettes, et décongela deux portions de saumon. Tout ça en même temps, de sorte que le riz fut prêt avant les légumes, et bien avant le saumon, mais malgré les déboires, tout fut prêt pour l'heure du dîner. Il dressa la table, et patienta, cinq minutes, puis il s'occupa en faisant le ménage, qui était déjà fait, il s'occupa donc à ranger les icônes de son bureau et son énorme dossier de musiques téléchargées presque légalement.

La nuit était tombée depuis longtemps sur New York quand Salem finit par dévorer son repas, avec ce qu'il avait avalé à midi il n'aurait pas pu tenir jusqu'au lendemain matin. L'angoisse de devoir passer une nouvelle semaine à se demander où était passé Adam le paralysait, impossible de penser à quoi que ce soit d'autre, mais que pouvait-il faire ? Envoyer un sms lui paraissait dérisoire, mais il ne voyait rien de plus à faire, il doutait qu'Adam soit partit se réfugier chez ses parents ou quiconque qu'il connaisse. Alors qu'il sortait son téléphone, une autre idée lui vint, beaucoup plus radicale, mais vu l'état de santé d'Adam, mieux valait ne pas prendre de risques et le laisser faire n'importe quoi.

Où que soient Adam et Andrew et quoiqu'ils fassent, ils ne furent donc bientôt plus deux, mais quatre. Salem, main dans la main avec Anya, apparurent subitement dans le dos du devin.
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Adam Tenseï

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MessageSujet: Re: Adam Van de Kamp (Salem)   Adam Van de Kamp (Salem) EmptyMar 16 Juil - 15:48

Le taxi s’arrêta devant la boutique de skateboard, Adam tendit quelques billets à la chauffeuse et descendit du véhicule. Pendant cinq minutes, il resta à regarder la vitrine : les planches, les habits, les différents accessoires. C’était typiquement le genre d’endroits dans lequel Salem devait passer des heures. Le jeune homme prit une profonde inspiration, chassa son fiancé de son esprit et poussa la porte, non sans retourner le panneau « Ouvert » du côté « Fermé » au passage.

Il s’approcha du comptoir. La boutique était déserte. C’était l’heure du repas, les gens ne se précipitaient pas pour acheter du vernis ou une nouvelle casquette. Machinalement, Adam promena son regard sur les différents articles avant de tendre le cou pour tenter d’apercevoir quelque chose dans l’arrière-boutique — effort superflu, puisque le charmant Andrew en revint bien vite, une boîte de chaussures entre les mains.

Son regard se posa sur Adam. Et un merveilleux sourire éclaira son visage — essentiellement parce qu’Adam était là tout seul.


— Salut. J’pensais pas que tu…
— J’peux rester ?

Andrew haussa les sourcils.

— Ben… Oui. Pourquoi pas ?

Adam détourna le regard en faisant courir ses doigts sur le bois du comptoir.

— La dernière fois qu’j’t’ai vu, tu m’as surtout dit de pas t’approcher. T’avais l’air plutôt décidé.

Assez pour se téléporter en plein milieu d’un restaurant, en tout cas. Andrew parut surpris et secoua la tête.

— N’importe quoi. Tu dois confondre.
— Avec un autre téléporteur blond de Manhattan ?

Andrew rougit et balaya le magasin du regard, pour s’assurer que personne ne les avait entendus. Bref, il avait l’air authentiquement surpris et Adam imaginait mal comment ce petit incident avait pu être oublié par celui qui avait semblé si vindicatif à l’époque. Son esprit d’enquêteur commençait à pousser des murmures de protestation au fond de son cerveau, mais pour une fois, l’Asiatique avait d’autres préoccupations.

Un peu brusquement, il interrogea :


— Si on passait la journée ensemble demain, qu’est-ce qu’on ferait ?
— Euh…

Assurément, Andrew aimait bien Adam et Adam avait — d’après ce qu’il avait pu en juger — de sacrés abdominaux, mais le vendeur commençait à se demander sérieusement si le brun ténébreux n’était pas par hasard un peu trop ténébreux et dérangé pour lui. Lequel brun ténébreux esquissa un sourire très timide pour appuyer sa question et inciter son admirateur circonspect à répondre.

— J’sais pas… T’as pas l’air super en forme, alors euh… On pourrait faire un truc le matin, je sais pas, j’t’apprendrai à faire du skate, ça avait l’air de t’intéresser. On irait manger un morceau, on se promènerait sur le port, on irait au cinéma et puis…
— J’peux pas aller au cinéma.
— Ah… Euh. C’pas grave. On pourrait… Jouer. Y a une association de jeux de société, pas loin d’ici, vers chez moi et…
— Tu vis par ici ?

Le regard noir d’Adam s’était soudainement braqué dans celui d’Andrew. Andrew murmura d’un air méfiant :

— …oui… pourquoi… ?

Ne pas penser. Ne pas réfléchir. Ne pas chercher la petite bête. Ne pas…

— Qu’est-ce que t’as fait, la dernière fois, après le skatepark ?
— Rangé mon stand.
— Et après ?
— Posé le matériel à la boutique.
— Et après ?

Andrew resta silencieux avant de répondre d’une voix hésitante :

— J’suis allé… Faire les courses…
— T’es sûr ?
— Oui. Je crois. C’était… C’était y a longtemps, quand même.
— Tu te souviens plus. Ça t’arrive souvent ?

Le téléporteur s’accrochait à sa boite de chaussures comme à une bouée de sauvetage.

— Écoute, t’es mignon, et tout, mais euh… Tu me fais un peu peur, là…

D’ailleurs, il commençait à se demander si entre Salem et Adam, ce n’était pas Salem qui était sérieusement en danger dans cette relation. Adam baissa les yeux et murmura :

— Désolé…
— Ouais. Bon, en fait, j’ai du travail là et…

Adam haussa les épaules, tourna les talons et quitta le magasin. La porte se referma derrière eux, Andrew poussa un soupir de soulagement derrière son comptoir et l’Asiatique regarda les voitures défiler dans la rue sous ses yeux. Son esprit passait incessamment de Salem à Andrew, d’Andrew aux incohérences d’Andrew et d’Andrew à…

— …Anya…

***

Anya et Salem apparurent brusquement dans le dos d’Adam, qui murmura impassible :

— Faites pas de bruit.

Ce qui certes était une recommandation superficielle, dans la mesure où le devin était très occupé à forcer la serrure d’une porte sur laquelle était inscrit le mot « Archives ».

— T’aurais pas dû l’amener ici.

Comme l’anglais est bien plus précis parfois que le français, Adam avait clairement dit « you shouldn’t have brought her here » — c’était donc bien à Salem qu’il s’adressait et d’Anya dont il parlait. Un petit déclic se fit entendre et la porte s’ouvrit. Adam rangea son matériel du parfait cambrioleur dans la poche intérieure de sa veste et, toujours sans se retourner vers ses visiteurs manifestement pas si surprise que ça, leva une main gantée et précisa :

— Surtout, allez pas mettre vos empreintes partout.

Anya échangea un regard perplexe avec Salem tandis que la petite troupe pénétrait dans une salle d’archives parfaitement dénuée d’intérêts : une vingtaine d’étagères, des boîtes. Dans les boîtes, des dossiers. Des certificats de naissance, des actes de décès, des proclamations de bans. Adam consentit enfin à se retourner en direction de ses amis…

…pour poser sur eux des yeux où dansaient en permanence des volutes de fumée noire. Il pointa un doigt sur Anya.


— Reste-là et fais la vigie. Histoire de nous prévenir si quelqu’un approche.

La carrière d’homme au foyer d’Adam Tenseï n’avait donc pas duré longtemps.
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Salem Cordova

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MessageSujet: Re: Adam Van de Kamp (Salem)   Adam Van de Kamp (Salem) EmptyMer 24 Juil - 13:49

Salem avait un peu le mal de mer – ou le mal de la téléportation – en arrivant, mais à part ça, il n'était pas vraiment troublé. Adam s'était remis à faire des choses illégales et dangereuses, il savait bien que ça finirait par arriver. Est-ce que c'était à cause de leur dispute, ou parce qu'il s'était déjà lassé de sa vie d'homme de maison ? L'adolescent n'aurait su le dire, et ce n'était pas le moment de demander. Déjà, la porte des archives s'ouvrait et son compagnon continuait à lâcher ses directives avec une absence d'émotions qui, pour la première fois, mettait Salem un peu mal à l'aise. Bien sûr, ils étaient maintenant tous embarqués dans il-ne-savait quelle mission et ne pouvaient donc pas se permettre de bavarder, mais après leur repas désastreux, ces retrouvailles contrariées étaient un peu frustrantes. Il ne se sentait pas tout à fait à sa place, même s'il aimait bien, lui aussi, ce genre d'expédition. Sans doute n'avait-il pas la tête à ça, avec son plan de réconciliation qui tombait à l'eau. Tout en entrant dans la salle, les mains dans les poches pour se retenir de tripoter tout ce qui dépasse – et il y en avait, des choses – Salem se sentit quand même le besoin de marmonner.

« C'est elle qui m'a emmenée ici, on était aussi inquiet l'un que l'autre, et tu dois te ménager, je te rappelle... »

Nan mais, ça disparaît d'un restaurant, ça part à l'aventure sans se soucier de sa santé, et en plus ça prend la dévouée et soucieuse Anya pour un fardeau. Y'a des chutes de cartons sur le coin du museau qui se perdent, moi je vous le dis. Salem ne s'attarda pas plus sur ses inquiétudes, mais ne cessait de jeter des regards scrutateurs à Adam comme s'il s'attendait à ce qu'il s'écroule d'un instant à l'autre. Vraiment, il n'aimait pas ça, maintenant qu'il savait ce que l'utilisation de son pouvoir avait de désastreux pour la santé d'Adam, ces volutes noires étaient encore plus de mauvais augure, il en était réduit à se répéter que les risques que son ami tombe raide mort étaient infimes, sans doute. En fait, personne n'en savait rien.

« Tu cherches quoi ? »

La meilleure chose à faire pour l'instant était d'expédier rapidement le casse de la préfecture, ou autre, et le ramener à l'appartement. Là, Salem aurait tout le temps de lui passer un savon, puis de s'excuser, ou l'inverse, à moins qu'Adam soit là parce qu'il ne va pas bien, dans ce cas-là il devrait seulement s'excuser, mais placer quand même quelques remarques sur sa santé, bref, il verrait bien. En attendant, il cessa d'observer son compagnon pour détailler avec une attention surnaturelle les cartons remplis de dossiers.

« Ou qui, plutôt... »

En attendant de nouvelles directives, le regard de Salem accrochait à tous les noms ou prénoms qui lui disaient quelque chose. Faisant défiler les dossiers avec un mouchoir en papier qu'il avait sortit de sa poche, il dénombra raidement une dizaine d'Adams, oui, ça tournait à l'obsession. Impossible de se changer les idées, leur dispute lui revenait à l'esprit sans arrêt, il avait besoin d'éclaircir la situation. Est-ce qu'Adam voulait encore de lui ? Qu'est-ce qu'il pouvait faire pour qu'il compte l'un sur l'autre ? Pourquoi était-il parti ? Délaissant les dossiers, il s'approcha d'Adam qui farfouillait dans son coin et posa une main sur son épaule.

« Ça va ? »

Salem scrutait si intensément les volutes noires dans les yeux de son fiancé qu'il semblait pouvoir voir le fond de son crâne.

« Je suis désolé, pour tout à l'heure, vraiment... »

Il avait opté pour les excuses en premier, mais ne se sentait pas mieux pour autant, les problèmes de santé d'Adam le préoccupait aussi. C'était sa responsabilité, il était censé s'occuper de lui et pourtant le voilà qui risquait encore sa peau, pas étonnant qu'Adam ne compte plus sur lui, au final. À force d'entendre l'auteur rabâcher lourdement sur son incapacité à protéger son homme, à moins que ce ne soit le sinistre avenir qui l'attendait s'ils continuaient comme ça, Salem fini par craquer, il empoigna Adam et le tira de toutes ses forces vers la porte.

« Et puis merde, tu sais quoi ? J'en ai rien à cirer, de ce qu'on fout là, tu rentres. Tu étais d'accord pour faire une pause, tu sais ce qui arrivera sinon. Un jour, peut-être, tu pourras utiliser ton pouvoir sans risques, mais en attendant, tu rentres. J'te laisserais pas recommencer. J'te laisserais pas crever comme ça, je pourrais pas me le pardonner. Anya... »

La jeune fille ne prit pas vraiment le temps de tergiverser en voyant le regard qu'il lui lança,l'instant d'après, elle avait disparut, au milieu d'une phrase où elle lui promettait de revenir dès que possible. Bien sûr, Adam disparut avec elle.

« Y'a quelqu'un ? »

La vie de vigile de supérette, ça ne paie pas beaucoup, il faut avouer. Heureusement, dans ce beau pays que sont les États-Unis d'Amérique, avoir cinq boulots en même temps, c'est jouable. Une nuit sur deux, Ronald travaillait donc à la [insérer le nom ici], et c'était bien le job qu'il préférait entre tous. Il passait la nuit à grignoter, les yeux rivés sur la chaîne sport, et rien, en huit ans, n'avait troublé sa tranquillité. Tellement qu'il se dit que ce devait être son imagination quand il fit un tour rapide dans les couloirs déserts, oui, il avait simplement cru entendre quelque chose. Par souci de professionnalisme, il vérifia quelques pièces, et fini par ouvrir la porte de la salle des archives, qui était censé être toujours fermée. Étrange. Bon, il ne pouvait pas savoir si quelque chose avait bougé, il n'avait jamais mis les pieds dans cette pièce, donc soit c'était un oubli, et il devra faire un rapport d'incident, soit quelqu'un était venu fouiller. Avec le calme qui le caractérise, Ron inspecta la pièce mais ne trouva rien. Il se mit ensuite à patrouiller dans les couloirs.
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MessageSujet: Re: Adam Van de Kamp (Salem)   Adam Van de Kamp (Salem) EmptyMer 24 Juil - 14:16

— Pfff…

Les garçons, c’était naze. Prenez Gerald, par exemple. Bien sûr, Gerald était gentil, bien sûr, il lui offrait des fleurs, mais quand même, un soir sur deux, il était en train de regarder elle ne savait trop quel match d’elle ne savait trop quoi à la télévision, un sport de filles probablement comme le football américain. Heureusement qu’elle allait le voir à l’entraînement de l’équipe de natation du lycée, avec son petit maillot de bain bien rempli, parce que sinon, ils ne passeraient pas beaucoup de temps ensemble.

Et puis Adam aussi, il était pénible. Bon, il avait des problèmes. Avec Salem, avec la vie en général. Tout le temps. Mais des fois, il était un peu méchant avec elle. Franchement, elle, elle ne faisait jamais qu’aider, et tout ce qu’on lui donnait à faire, c’était de regarder un couloir désert. Vive l’aventure… Il n’y avait rien de plus ennuyeux que…

Adam est dangereux.

… de regarder cette rangée de portes. Elle allait lui dire deux ou trois mots du fond de cette pensée à cet Adam…

Dangereux.

…qui n’en faisait jamais qu’à sa tête. Et pendant qu’Anya maugréait, plantée devant la porte comme une potiche, Adam progressait dans les rangées des archives, talonné par un Salem un peu perdu, qui se demandait comment il allait bien pouvoir faire pour remettre le grappin sur son incontrôlable fiancé. L’incontrôlable fiancé en question, lui, avait l’air tout à fait déphasé, plus que d’habitude — c’est dire. Il passait un regard indifférent sur les rangées de dossiers, sans adresser le moindre mot à Salem, comme s’il avait affaire à un parfait inconnu.

Quand l’adolescent l’interrogea sur ce qu’ils étaient censés trouver dans cette forêt de documents administratives, Adam répondit laconiquement :


— Eux.

Y a pas à dire, les devins, c’est toujours très éclairant. Ce devin-là particulièrement. Peu concerné par le temps angoissé de Salem, Adam continuait sa visite parfaitement illégale. Ce ne fut que lorsque la main de Salem se posa sur son épaule qu’il s’arrêta, pour se crisper, se retourner vivement et revoir, clair comme le jour où c’était arrivé, la fois où il avait renversé Salem dans le jardin horticole, à leur tout premier rendez-vous, parce que ce petit crétin avait trouvé amusant de le surprendre dans l’ombre.

La vision de quelques secondes disparut comme elle était venue, laissant un Adam, pour une fois, parfaitement conscient. Enfin, c’était peut-être beaucoup dire : en tout cas, il était parfaitement debout, un progrès en soi. Par contre, il n’avait pas vraiment l’air d’entendre ce que lui racontait Salem, de sorte que le début d’excuses parut tomber un peu à plat, perdu dans les volutes de fumée noire. Bref, le mutant n’opposa pas une très grande résistance quand Salem, qui, avouons-le, n’avait pas exactement la même carrure que lui, entreprit de le tracter comme un vieux sac de linge sale.

D’une voix lointaine, Adam murmura :


— J’ai pas fi…

…retomba sur son canapé…

— …ni.

…et regarda sa télévision hérissée de console. Anya se tenait devant lui, les bras croisés. En l’espace de quelques secondes, la fumée noire se dissipa, pour être remplacée par un mal de crâne carabiné. Adam se redressa sur le canapé, plus ou moins, promena le regard autour de lui, et interrogea :

— Il est où, Salem ?
— J’irai le chercher quand tu seras calmé.
— Non, on y va maintenant.
— C’est moi qui décide. T’as assez fait de bêtises.

Un éclair de douleur traversa le cerveau d’Adam, qui se prit la tête entre les mains et murmura :

— Andrew…

Anya écarquilla les yeux et interrogea d’une voix mal assurée :

— T’as couch… T’as été avec Andrew ?

L’idée qu’Adam pût aller voir ailleurs, pour elle, c’était un peu comme si le Prince Charmant (c’était Adam) n’allait pas réveiller la Belle aux Bois Dormants (c’était Salem). Sauf que dans son histoire, la Belle aux Bois Dormants était toujours amoureuse d’un prince charmant de son enfance, mais passons les sinistres détails de ce conte de fées moderne. Adam releva les yeux.

— Quoi ?
— J’peux pas croire que t’ais fait ça !
— De quoi ?

Anya secoua la tête d’un air de désapprobation.

— Je suis tellement déçue…
— Mais quoi ?

Adam n’eut pas le loisir d’obtenir une réponse. Anya avait disparu, pour réapparaître à côté de Salem, se cogner la tête contre une étagère et marmonner :

— Rayeuh…

Ils étaient dans un placard à balais. Anya serra la main de Salem et murmura tout bas :

— Je suis désolée, Salem…

De son côté, Adam titubait vers le vestibule, fouilla le meuble d’entrée à la recherche de ses clés de voiture, mais il n’avait plus de voiture. Tant pis. Il allait trouver un taxi dans la rue. Le devin ouvrit la porte, puis ouvrit de grands yeux noirs, puis il Vit — et s’effondra aux pieds de sa voisine, qui revenait des courses, en giclant un peu de sang sur ses jolies chaussures.
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Salem Cordova

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Adam Van de Kamp (Salem) Vide
MessageSujet: Re: Adam Van de Kamp (Salem)   Adam Van de Kamp (Salem) EmptyJeu 1 Aoû - 14:25

Plié en huit dans le placard à balais, Salem n'accorda pas un regard à la nouvelle arrivante, et pour une fois, il ne sursauta même pas. Les yeux rivés sur la légère ouverture entres les portes, il posa simplement son index sur ses lèvres.

« Shht… »

Il ne sembla pas entendre le marmonnement de la jeune fille sur quelque chose que les garçons n'auraient pas et lui souffla.

« Tu peux me ramener ? Je crois que j'ai semé l'espèce de gros lour… »

Les portes s'ouvrirent sur un grand type solidement bati, qui sembla à peine déconcerté en constatant que c'était deux enfants qui étaient parvenus à franchir toutes les sécurités. Les yeux brillants, Anya détailla la musculature du vigile, qui l’intéressait apparemment plus que le sort qu'il allait leur réserver.

« … daud. »
« Bonsoir, jeunes gens, on se promène ? »
« Vous faites de la boxe ? Parce qu'on dirait, un peu. »
« Non, suivez-moi sans faire d'histoires. »

Le cagibi où travaillait Ronald était à peine plus grand que le placard d'où les adolescents venaient de sortir, ce qui était plutôt pratique. Salem fit en un clin d’œil le tour du propriétaire pour trouver ce qui pouvait être utile, il fallait filer de là et disparaître sans être vu des caméras ou du vigile, de préférence. Il avait déjà remarqué le passe-partout de l'agent, et dans la pièce, il y avait les écrans de surveillances, une veste vachement cool avec écrit « Sécurité » et une matraque qui devait plus servir à impressionner qu'à frapper. Anya elle, avait remarqué la télévision, elle fit la grimace.

« Vous aussi vous regardez ce tournoi ? Gerald n'arrête pas non plus, pourtant je lui ai dis, et plusieurs fois, qu'on devrait sortir plus souvent, mais... »

Tout olympien qu'il fût, Ronald commençait quand même à jeter de drôle de regards à cette demoiselle qui ne semblait pas du tout se rendre compte qu'elle était dans un sacré pétrin.

« Asseyez-vous, les jeunes. Avant d'appeler la police j'aimerais bien savoir ce que vous cherchiez comment et comment vous êtes entrés ici. »

Salem, occupé à s'imaginer un moyen de fuir digne d'un film de samouraï, marmonna pensivement.

« Et bien, en fait... »
« Oh, nous, vous savez, on suivait juste Adam, alors... »
« Mais dis pas ça ! »
« Adam ? Vous étiez trois ? »
« Oui, c'est toujours lui qui fait les bêtises, surtout quand il se dispute avec lui, là. Et moi j'essaie d'aider, vous savez, mais Adam, on dirait qu'il ne le voit même pas et... »

Ron était déjà debout, son téléphone dans une main et sa lampe-torche dans l'autre, prêt à faire régner la justice.

« Je vais voir s'il est encore dans le coin, vous, ne faites pas de bêtises. »

Il sortit alors en prenant le soin de fermer la porte à clés, Salem en resta soufflé.

« Bien joué, je vais fracturer la serrure pour qu'il croit qu'on est passé par la porte et on sera bons. »

C'est donc une Anya très fière d'elle, et un Salem vêtu d'une veste de vigile quatre fois trop grande pour lui, qui débarquèrent dans le salon vide. L'adolescent s'empressa d'aller voir la chambre.

« Il n'est pas là. »

Salem partit voir quand même, parce que bon, tant qu'il n'a pas vérifié de ses yeux, il a un peu de mal, puis il retourna vers la jeune fille qui grommelait au sujet des garçons qui n'écoutent jamais ce qu'elle leur dit – elle a ses règles, en fait, ce sont des choses qui arrivent. Il demanda le plus gentiment possible, pour ne pas la froisser davantage.

« Et… hum… tu pourrais le retrouver ? Il n'a pas pu aller bien loin en si peu de temps, enfin, j'espère. »
« Non, il est juste à côté. »
« À côté ? »

C'est donc une Anya grommelante – parce qu'Adam non plus n'avait rien écouté de ce qu'elle lui avait dit – un Salem bizarrement vêtu et un Hawk décidé à explorer le vaste monde qui se présentèrent devant l'appartement de leurs voisins de palier. À peine le temps de demander si Silvia n'avait pas vue Adam qu'ils se retrouvèrent tous dans le salon, avec des tasses aux couleurs de l'Italie dans les mains. Sauf Hawk, qui n'avait pas de mains, et Adam, vautré sur un fauteuil et toujours en bonne partie hors service – et peut-être en train de marmonner des trucs bizarres, lui aussi, ça compléterait bien le tableau.

« Je suis contente que tu sois rentré, Salem, je cherchais ton numéro partout. »
« Vous avez appelé un médecin ? »
« Non, j'aurais dû ? Je me suis dis que face à un mutant il ne pourrait rien faire. »
« Ah, vous avez deviné…Vous connaissez des mutants ? »
« Pas personnellement, mais je regarde « Tous différents » à la télé, et puis ses yeux étaient noirs et il disait… des choses… Heureusement que madame Pilgrim, de l'étage au-dessous, ne l'a pas vu, elle aurait hurlé au diable. »

Sinon, j'avais imaginé toute une scène où elle appelait les pompiers, qu'il aurait fallu poursuivre dans les rues, puis convaincre de laisser Adam, avec des effets spéciaux derniers cris, des explosions et de la 3d, mais le script à été refusé pour cause de restrictions budgétaires. Silvia se contenta donc de sourire gentiment aux personnages qui en avait déjà assez pris pour la journée – mais demain, qui sait. Salem, peu préoccupé par le budget ou la migraine lancinante qui lui perçait les tempes, s'approcha d'Adam dès qu'il lui que les volutes noires commencèrent à se dissiper. Il évita de lui parler ou de le toucher pour ne pas le perturber, mais le couvait du regard et semblait remarquer le moindre de ses frémissements.
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MessageSujet: Re: Adam Van de Kamp (Salem)   Adam Van de Kamp (Salem) EmptyJeu 1 Aoû - 14:56

Pendant que Silvia transportait tant bien que mal son musculeux voisin d’en face dans l’agréable salon qui était le sien, le voisin en question, lui, Voyait des choses.

***

Ils étaient dans la voiture. Il regarde à gauche. Il y a une petite fille. Elle est insupportable, elle n’arrête pas de parler. Oui, vraiment, elle est insupportable : elle a encore piqué son Action Man. Pourtant, ce n’est pas pour les filles. Il se penche en avant. « Papa, elle a pris mon Action Man ». Papa dit de rester calme. On est bientôt arrivé. Dehors, il fait nuit noire. La route de campagne est déserte. « Mais, Papa, elle… » Maman se retourne. « Andrew, calme toi. » Il regarde dans la vitre. Il voit sa frimousse à cheveux blonds. Il regarde sa sœur. Avec ses cheveux blonds. Il regarde par le pare-brise. Tiens, une voiture leur fonce dessus. Et le voilà dans une rue de New York, devant un bâtiment. « Foyer pour Enfants ». Une femme s’approche. « Comment tu t’appelles ? ». Il s’appelle Andrew. « Tu es tout seul ? » Il ne sait plus. « Où sont tes parents ? » Il ne sait plus. « Comment s’appellent tes parents ? » Il ne sait plus.

***

Pendant qu’Anya expliquait dans le détail à Silvia combien, en ce moment, les garçons étaient pénibles, parce que c’était l’été probablement, qu’il faisait trop chaud et que comme eux ils ne portaient pas de robes, ça devait être insupportable, que Silvia tentait de bourrer Anya de petits gâteaux, parce que cette gamine-là avait l’air trop maigre et que ce n’était pas comme ça qu’elle allait avoir dix-huit enfants, pendant qu’Hawk vadrouillait dans l’appartement à la recherche d’un saucisson qu’on aurait laissé sans défense et que Salem comptait les cils de son fiancé, le fiancé, qui était aussi le musculeux voisin (ne nous égarons pas), marmonnait :

— Pas seule, elle était pas seule, pas seule…
— … de toute façon, je crois qu’ils ont besoin d’une thérapie. Un conseiller conjugal, par exemple, pour les aider à résoudre leurs problèmes de couple. C’est important la communication, dans un couple, c’est le fondement d’une relation saine. Je parie que vous les entendez souvent crier.

Silvia rougit.

— Hmoui.
— Ça, c’est parce qu’ils se disputent tout le temps.
— J’aurais plutôt dit le contraire.

La jeune fille regarda avec un air d’incompréhension naïve l’infortunée voisine dont la chambre était séparée par un simple mur de la chambre du couple Cordova-Tenseï. Silvia toussota et tendit une assiette en porcelaine à Anya :

— Un autre cookie ?

Le regard d’Adam se clarifiait de seconde en seconde.

— Andrew…
— C’est un de vos amis aussi ?

Face au silence de mort, la perspicace Silvia suggéra :

— Apparemment pas…

Anya secoua la tête d’un air triste :

— Non, c’est un garçon qu’on a rencontré lors que Salem a gagné un championnat de skateboard, mais il ne fait pas de boxe. Je parle d’Andrew, pas de Salem, même si Salem ne fait pas de boxe non plus. Par contre, Adam, vous devriez le voir, tout en technique, tout en souplesse, et endurant avec cela…
— Oui, j’ai entendu cela. Et donc, Andrew ?
— Eh bien, Andrew, il a un faible pour Adam, enfin je crois, c’est un peu difficile à dire, les garçons, c’est compliqué. Et puis Adam, pour lui arracher une expression, bonjour. Enfin, bref, ils se plaisaient bien, je crois, du coup, Salem était très en colère, et je crois qu’avec Adam, ils se sont disputés. Ils se sont encore disputés, et du coup, Adam est parti voir Andrew et ils ont… fait des trucs ensemble. D’un autre côté, Salem est aussi amoureux d’un type qu’il a connu dans son enfance, et je crois qu’il l’a dit à Adam, mais Adam ne veut pas en parler, et Salem non plus, du coup, je ne sais pas trop ce qui s’est passé. Et puis il y a Jane, aussi, bien sûr. Sans parler d’Ulysses, Ulysses, c’est un peu… Je ne sais pas, on dirait un dieu grec, donc il a failli épouser Adam, mais maintenant, il est avec Ivan, qui est un ami de Salem.
— Je vois. Un autre cookie ?

Anya était en train de reprendre sa respiration, quand les yeux d’Adam revinrent enfin à la normale et que l’Asiatique articula d’une voix faible :

— Hawk, laisse le pain tranquille.
— Mroow ?

Hawk, qui s’apprêtait à bondir sur la table, subjugué par l’autorité naturelle d’Adam, ou bien captivé par la mouche qui venait de passer devant ses moustaches, abandonnant son expédition boulangère pour se faufiler sous un meuble et, tapi, attendre sournoisement sa proie. Ingénument, Adam interrogea :

— Et les certificats de naissance ?

Manifestement, personne n’avait l’air de savoir de quoi il parlait — il allait sérieusement falloir revoir la formation de ses acolytes. Ne sachant pas qu’Anya venait vicieusement de l’accuser d’avoir trompé Salem avec Andrew et, pourquoi pas, Ulysses, non sans déballer au passage tout un pan de sa vie privée, Adam se redressa plus ou moins sur le fauteuil et promena péniblement son regard autour de lui.

Silvia lui adressa un sourire, même si elle commençait à prier le ciel pour que toute la troupe regagnât l’appartement d’en face, parce que jusqu’à lors, sa vie n’était pas si compliquée. Anya eut l’air de vouloir se fondre dans le mobilier, parce que de temps en temps, oui, elle se rendait compte qu’elle parlait trop. Et Salem… Salem avait une mine affreuse. Les yeux d’Adam s’arrêtèrent dans les yeux de Salem. Ils s’étaient disputés. Enfin, presque. Il se souvenait de cela.

Le restaurant. Puis Andrew. La révélation. Les archives. La mairie. L’appartement. La vision. Tout ça parce que Salem n’avait pas eu de lui-même l’idée d’acheter des fleurs.

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MessageSujet: Re: Adam Van de Kamp (Salem)   Adam Van de Kamp (Salem) EmptySam 3 Aoû - 15:58


Bien qu'il soit le plus proche d'Adam, Salem ne remarqua pas tout de suite qu'il était de retour. Ses yeux s'étaient posés sur Anya, qui se ratatina immédiatement dans son fauteuil comme si elle voulait disparaître entre les coussins. Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il avait blêmit. En fait il était passé à un ton blanc-vert qui aurait était du plus bel effet pendant l'invasion de zombies, mais le plus gros des dégâts était invisibles à l'œil nu. Reprenons en détail le cours des événements pour que le sadique du dessus puisse longuement savourer les effets de sa bombe.

Salem n'écoutait que d'une oreille les babillements intempestifs d'Anya, jusqu'à ce que le sujet devienne Andrew. Il avait beau ne plus y avoir beaucoup de risques que le vendeur de skate téléporteur veuille lui voler son fiancé, Salem restait à l'affût à son sujet. Enfin, plus beaucoup de risques, c'était ce qu'il avait cru, le blondin ne prenait-il pas Adam pour un assassin ? Apparemment, les choses avaient évoluées sans qu'il ne le sache. Son regard médusé se tourna vers la jeune fille, et il eut comme un choc, un instant, c'est Andrew qu'il avait cru voir dans le regard et les trait de l'adolescente. C'était sans doute à cause de ce qu'il venait d'entendre, déjà Salem revoyait comme dans un cauchemar ce crétin tenant la taille de son fiancé, tandis que celui-ci se montrait beaucoup trop docile. Il avait beau essayer de se dire qu'Adam ne ferait jamais ça, cette image seule suffisait à faire vaciller ses certitudes.

Mais c'est qu'Anya ne s'arrêta pas là, non, ensuite vint Jane, "bien sûr". Comment ça, "bien sûr" ? Qu'est-ce que l'aventurière venait faire là ? Certes, depuis qu'il l'avait rencontré, Adam avait passé pas mal de temps avec elle, mais elle ne faisait que l'aider, à priori. Et puis de toute façon, Adam était gay.

Non ?

Salem n'était déjà plus sûr de rien, mais au cas où il aurait pu en réchapper sans trop de casse, mieux valait enfoncer le clou avec les exs. Kevin, son énorme erreur, mais aussi la personne qu'il avait le plus envie d'appeler à l'aide en cet instant – ce qui augmentait encore d'un cran son sentiment de culpabilité. Et Ulysses, le dieu descendu sur terre, la perfection qu'il ne sera jamais et qui nourrissait peut-être encore de tendres sentiments pour son homme. Oui, Salem avait toutes les raisons de se sentir mal. Il détourna les yeux quand Adam le regarda.

« Tu nous as pas dis ce que tu cherchais, là-bas. On ferait mieux de rentrer, on a assez embêté la voisine comme ça. »
« Mais non, pas du tout. »

Silvia avait beau dire, elle semblait soulagée qu'Anya ait arrêtée de la noyer de paroles. Salem ne prêta aucune attention aux filles et se leva comme s'il avait soudain besoin de se dégourdir les jambes. En fait, il avait juste envie de filer chez eux et s'enfermer à double tours dans la salle de bain, mais la dernière fois qu'il s'était replié pour faire le point, Adam l'avait laissé tomber pour aller faire il ne savait quoi – et il n'était pas certain de vouloir savoir. Il tendit donc la main à son compagnon pour l'aider à se lever et suivre le mouvement, mais évitait soigneusement son regard.  Quelques politesses plus tard, la voisine ferma sa porte et Salem installa le devin sur le canapé, puis se mit à regarder obstinément par la fenêtre dans un silence de mort. Anya, restée en retrait, regardait son couple vedette avec angoisse, c'était sûr, ils allaient encore se disputer alors que ça allait déjà mal. Ce qui provoquerait la fin du monde, et elle n'avait pas de plans. Incertaine, elle regarda Salem.

« Je suis dés… »
« Laisses tomber. Tu devrais peut-être t'en aller, non ? »

Seul obstacle entre l'Adam à peine reconnecté et la fureur de Salem – parce que, sûrement, il allait se mettre en colère, comme la fois où il s'était énervé sur elle, elle s'en souvenait très bien – Anya tenta courageusement de faire face.

« Mais on a pas fini l'enquête… »
« Rien à foutre. »

Et voilà, il devenait vulgaire, ça n’annonçait rien de bon. La jeune fille chercha ses mots.

« Mais… »
« Anya… »

Le regard de tueur que lui lança Salem la fit finalement jeter les armes et elle disparut. Salem soupira et se massa les tempes comme si cela pouvait chasser sa migraine, ou les multiples images de son rival. Bien sûr, de son côté, Adam ne devait rien y comprendre, bah c'est chacun son tour, nan mais, et puis les éclaircissements arrivent. Plutôt que de regarder son ami, Salem demanda à la télévision.

« Tu… as revu Andrew depuis la dernière fois ? »

Avant de prendre enfin son courage à deux mains et de faire face, lui aussi. Il s'assit sur la table basse devant Adam, l'air totalement perturbé.

« Je suis désolé pour tout à l'heure, et pour tout. Et je comprends que tu aies du mal à compter sur moi. Je me repose sur toi depuis le début, je t'ai fais les pires coups du monde et j'ai du mal à changer, à comprendre ce dont tu as vraiment besoin, mais… »

Bonjour pour trouver quelque chose de positif après ça, pour gagner un peu de temps, revenons sur le vigile. Ronald était revenu bredouille de sa recherche du troisième cambrioleur, et avait retrouvé son bureau vide. Voilà ce qu'il racontait au préposé du commissariat.

« … et ma veste a disparue en plus. Ils se sont vraiment foutus de moi. »
« À quoi ressemblaient-ils ? Des signes distinctifs ? »
« Pas vraiment, c'était deux gamins, seize ans peut-être. La petite était très blonde et elle n'arrêtait pas de dire des trucs complètement hors sujet. Mais le gosse était encore plus bizarre, il avait un drôle de regard, beaucoup de tatouages… Je pense qu'il était drogué. »

Tandis que Jon dressait l'oreille – parce qu'évidemment, il était là – Salem baissait les yeux.

« Mais je te laisserais jamais tomber, je te prouverais que je peux être là pour toi. Je fais encore pleins de conneries, mais je veux te donner le meilleur et j'y arriverais. Adam, je… »

La dernière phrase, bien qu'absolument capitale, fut coupée net quand Salem observa soudainement le mur avec un regard aussi analytique que fatigué.

« Anya. »
« Tu m'as dis de m'en aller, c'est ce que j'ai fais ! C'est quoi tous ces papiers ? Oh ! Des appareils de muscu ! »

Salem soupira et partit rejoindre la demoiselle, qui avait quitté le salon pour rejoindre la pièce d'Adam, mettant les dossiers sans dessus-dessous et rangeant les haltères dans le désordre – de quoi stresser un peu plus l'adolescent.

« Qu'est-ce que tu fabriques ? »
« Je ne veux pas que vous vous disputiez. Vous êtes tous les deux bêtes aujourd'hui, si je vous laisse, vous allez faire n'importe quoi. »
« Je peux quand même lui parler, non ? Après ce que tu as raconté… »
« Mais s'il est allé avec Andrew, c'est parce que vous vous êtes disputés. Alors si vous vous disputez encore… »
« On ne se dispute pas. »

C'est juste avant que Salem n'implose que son téléphone sonna.

Papa a écrit:
Dis, tu ne serais pas allé fouiner dans les archives de la mairie, plus tôt dans la soirée ?
Salem a écrit:
Je ne vois pas de quoi tu parles.
Papa a écrit:
Écoute, je comprends que tu veuilles suivre ton… ami. Adam fait des choses incroyables, le procureur m'en a parlé, mais je pense qu'il te met vraiment dans des situations délicates. Là c'est juste un vigile qui t'as attrapé, mais je suis certain que tu as vécu pire que ça vu comment tu t'es mis en danger à la réunion sur les mutants. Tu es encore très jeune et je pense que tu te sentirais mieux dans un environnement plus équilibré, peut-être pourrais-tu venir à la maison quelque temps…

Et c'est donc sur un Salem torturé, coupable, triste, énervé et abasourdi que ce message se termine.

C'est fou le bazar que peut mettre un bouquet, quand même… J'en connais qui agresse les gens à coup de teckel et qui s'en tire mieux que ça.
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Adam Tenseï

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MessageSujet: Re: Adam Van de Kamp (Salem)   Adam Van de Kamp (Salem) EmptySam 3 Aoû - 16:52

Adam ne comprenait strictement rien à ce qui lui arrivait. C’était un peu comme changer deux fois de trains sur un seul trajet : une douloureuse épreuve dont il n’était pas certain de ressortir vivant. Là, tout le monde le regardait, ou évitait de le regarder, c’était un très mauvais signe. Il n’y avait guère que Hawk qui n’avait pas l’air de lui vouloir quelque chose, à part peut-être de la nourriture. Bref, le devin se laissa tracter sans opposer trop de résistance jusqu’à au canapé de son appartement, une épopée de quelques mètres qui, après sa vision et sa journée, suffit à l’épuiser.

Anya fut jetée dehors sans trop de ménagement et Adam se retrouva seul à seul avec Mister Freeze. Salem n’avait pas l’air content du tout. Ce qui énervait passablement Adam — passablement, parce qu’il n’était pas encore très énergique. Mais enfin, c’était lui qui devait supporter les coups fourrés de son fiancé depuis des mois, c’était lui qui avait eu la preuve par A plus B et trois roses que Salem n’était pas capable de penser seul à lui offrir un bouquet, et c’était à lui qu’on en voulait pour une raison parfaitement obscure.

Et blonde. Adam haussa un sourcil quand son cher et pas très tendre évoqua Andrew. Ça, pour l’avoir vu, il l’avait Vu, mais manifestement, ses explications et sa légendaire probité comptaient moins que les affabulations d’une adolescente sous stéroïdes (parce qu’elle devait être sous stéroïdes, ce n’était pas possible autrement). Oh, il commençait à comprendre ce qui s’était passé : Anya avait cherché à lui faire avouer qu’il avait couché avec Andrew et, en l’absence de réponse satisfaisante, il s’était contenté de remplir les blancs de son histoire à sa fantaisie.

Tandis qu’Anya venait de grimper très haut dans la liste des ennemis personnels d’Adam Tenseï, en compagnie d’une partie des détenus de Rikers et Attica, Salem soufflait le chaud et le froid, en promettant une fidélité éternelle et un engagement sincère après l’avoir accusé en termes voilés d’aller butiner ailleurs — l’hôpital qui se moquait de la charité. De seconde en seconde, Adam sentait la colère monter en lui — contre Anya, contre Salem, contre Andrew pour la forme, contre deux inconnus allongés dans leurs lits d’hôpital, contre lui-même, contre le monde entier.

Les choses ne s’arrangèrent pas quand Adam Sentit Anya prête à déranger ses haltères. Il laissa Salem partir, ferma les yeux et tenta de se calmer. D’habitude, quand il était en colère contre Salem, il adoptait ce qui constituait pour lui le plus sûr des compromis : la fuite. Mais cette fois-ci, il se voyait mal tituber jusque dans le vestibule pour attraper discrètement ses clés, tournebouler dans l’escalier et atterrir dans un bus. Adam était coincé avec son ressentiment et Anya et Salem étaient coincés avec le ressentiment d’Adam.

Il va y avoir du sang.

L’Asiatique rouvrit les yeux, quitta le canapé, tituba jusqu’à sa pièce réservée, ce jour-là très peuplée, poussa la porte et prit appui contre le cadre, histoire de ne pas ruiner son entrée par un évanouissement.


— Adam, tu devrais te repo…
— Silence.

Il y avait les yeux noirs et distants d’Adam pour tous les jours, il y avait le regard de tueur qu’il jetait aux gens quand il était un peu contrarié et il y avait celui qu’il posa sur la greluche qui avait gâché sa vie. Anya referma la bouche.

— Sors d’ici.
— D’accord, d’accord. Je reviendrai plus tard… quand vous serez calmés.

Elle allait sagement se téléporter chez Grand Maman quand Adam, qui avait senti le coup venir, fit quelques pas pour lui attraper le poignet.

— Ayeuh !
— Ne reviens pas. Sors de ma vie. Je veux plus jamais te parler. Plus jamais te voir.

Il libéra le poignet d’Anya qui pleurait déjà à gros bouillons et la jeune fille se volatilisa dans les airs. Adam vacilla, parce que le plancher a toujours tendance à tourner quand on martyrise de pauvres innocentes. Il s’assit sur le banc de musculation, puis releva les yeux vers Salem.

— Toi…

Tout cela s’annonçait décidément très mal.

— Comment oses-tu me regarder comme ça ? Comment peux-tu la croire elle plutôt que m’accorder le bénéfice du doute ? Je te signale que moi, je n’ai jamais rien fait pour te donner des soupçons, que moi, j’ai toujours été sincère avec toi dans ce domaine. Tu veux savoir si j’ai vu Andrew ? T’as conscience que j’ai pas forcément des témoins pour prouver mon alibi, alors si tu veux vérifier, on sait jamais, peut-être que je vais te mentir, si tu veux vérifier, ce sera compliqué.

Oui, je suis allé le voir. Je voulais lui demander ce qu’il ferait pour moi. Comme ça. Pour savoir ce que n’importe quel type ferait pour son petit copain. Tu sais. À défaut de voir ça dans les films, ou à la télévision, ou dans les livres. Je voulais avoir une idée. Comprendre si juste je t’en demandais trop. Tu sais, j’ai toujours l’impression que c’est ma faute. T’as l’air tellement désespéré quand tu me dis que tu vas t’améliorer, quand je me demande si c’est pas un effort insurmontable pour toi. De t’occuper de moi. Alors je voulais vérifier. Vérifier si j’étais pas un tyran.

Tu sais, quand j’étais plus jeune, quand j’étais avec Ulysses, à chaque fois que je passais une journée harcelé par les visions, Lys, il me faisait monter dans sa voiture, il conduisait pendant une heure ou deux, et puis il me débarquait sur une plage. Pas une jolie plage. Mais loin, tellement loin de tout : juste l’océan, et la plage, dans le froid. Et là, j’étais tranquille. Plus de visions. Mais tu vois, Ulysses, c’est Ulysses, j’ai toujours cru qu’il était un peu fou. Pour de vrai, je veux dire, qu’il avait un problème, qu’on pouvait pas être attaché à quelqu’un comme ça. Que ça comptait pas.

Enfin voilà Salem. J’ai pas couché avec Andrew. Je sais que ça va être difficile à croire, parce qu’Anya a dû te dire le contraire et qu’après tout, Anya, c’est quand même la personne la plus fiable qu’on connaisse. Je veux dire, si un jour quelqu’un m’assassine, je la veux comme témoin oculaire. Je t’ai jamais trompé. Je suis désolé que ce soit si difficile pour toi de me croire et de t’occuper de moi. J’avais pas conscience d’être un tel poids pour toi.


Adam secoua la tête et finit par murmurer :

— J’vais dormir sur le canapé.

Il quitta le banc, tourna le dos à Salem et partit s’effondrer sur le canapé — pour s’endormir aussitôt. Tomber d’épuisement. Ou s’évanouir. Difficile à dire.[
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Salem Cordova

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Adam Van de Kamp (Salem) Vide
MessageSujet: Re: Adam Van de Kamp (Salem)   Adam Van de Kamp (Salem) EmptySam 3 Aoû - 21:51

Oula. C'est ce que se dit Salem en voyant comment son compagnon jetait Anya. Il se fit tout petit, dans un vain espoir de devenir suffisamment insignifiant pour ne pas en prendre pour son grade à son tour. Cela ne suffit pas, bientôt le regard noir se tournait vers lui. Les reproches du devin avaient un air de déjà vu, une fois de plus, il avait douté de son compagnon sans raison valable, alors que c'était lui le méchant de l'histoire. Et il disait vouloir le protéger…

« C'est pas… »

Salem avait plusieurs fois tenté d'ouvrir la bouche, mais c'est tout ce qu'il arriva à placer, juste avant qu'Adam ne sorte. Il resta dans le bureau une minute, le temps d'essuyer ses larmes, qui coulaient à torrent parce qu'il était un peu à bout de nerf, et de se traiter d'idiot, trois fois. Quand il jeta un œil dans le salon, Adam dormait déjà à point fermés, il prit mille précautions inutiles pour s'approcher de lui sans le réveiller et termina de se calmer en le couvant du regard, avec une tendresse un peu triste qu'il n'avait que quand il le regardait dormir.

Il avait encore été égoïste. Voilà tout ce à quoi il pensait.
Parce que, rectifions quand même le tir, Salem n'avait pas été en colère contre Adam, et si ses accusations étaient voilées, c'est parce que ce n'étaient pas censé être des accusations. Salem avait eu peur, Adam avait dis qu'il n'y avait personne pour s'occuper de lui avant de le laisser tout seul dans un restaurant – oui, ça revient souvent, mais c'est que monsieur à peur de l'abandon, au moins il aura retenu la leçon – il multipliait les gaffes alors qu'Andrew, mine de rien, avec sa planche bizarre, avait fais sourire son fiancé et ainsi de suite. Donc, il avait douté, pas d'Adam, mais de lui, et avait cherché à être assuré des sentiments de son ami. Sauf qu'il n'avait pas tenu compte de la sensibilité de ce dernier.

Bref, il fallait corriger le tir, ce n'est pas tout de dire qu'on va faire changer les choses, il faut le prouver par des actes. Avec un Adam endormi, c'était un peu plus compliqué de montrer qu'il était l'homme de toutes les situations, mais Salem avait de la ressource. Il retroussa ses manches, parce qu'elles étaient vraiment beaucoup trop longue, et chercha des idées. De quoi Adam avait-il besoin ? D'une couverture, ce serait un bon début. Salem en pris deux et l'emmitoufla soigneusement avec, et peu importe qu'il fasse 36° à l'ombre dans certains coins hostiles du monde, en ce moment. Puis il réordonna avec soin les haltères et les papiers d'Adam, ce qui fut malheureusement assez rapide, et l'adolescent se retrouva à nouveau à court d'activités.

Peut-être était-il temps d'aller au lit, il se sentait épuisé, mais avec tout ce qui était arrivé, il savait  qu'il n'allait pas arrêter de cogiter et ne fermerait pas l'œil avant un moment parce. Au lieu de ça, il se mit au bureau et attrapa une feuille et un stylo-plume qu'il savait bien rangé dans le tiroir.

Les trucs que font les couples
dans les films

Des bisous, des câlins et tout
Donner des bouquets de fleurs (encore désolé)
Se promener, devant un soleil couchant (ou des cerisiers en fleurs selon les pays), mais les docks c'est bien aussi
Manger un chocolat liégeois à deux, ou autre chose, mais à deux
Faire des surprises
Aller au restaurant (et se faire du pied)
Prendre le petit déjeuner au lit (acheter les croissants d'abord)
Avoir des bagues de fiançailles(c'est pas moi qui le dit, c'est dans le film)
     Trucs de couples pas dans les films
Faire une course de motos sur la route soixante-six
Faire les boutiques
M'expliquer les bouquins bizarres avec des mots simples (je peux raconter mes comics en échange)
Se cacher sous les couvertures pour discuter
Aller au parc aquatique

Oui, cette écriture est moyennement lisible, mais Salem écrit mal, normalement, et connaissant l'écriture de certains, ça pourrait être bien pire – mes yeux saignent encore.

Salem bailla, c'est que ça lui avait prit pas mal de temps de trouver toutes ces idées. Il croisa les bras sur le bureau et s'autorisa à fermer les yeux quelques instants pour se les reposer. Quand il les rouvrit, le petit matin illuminait faiblement la fenêtre.

« Mpfrrr… »

Voilà ce qu'il lança à l'attention du soleil qui arrivait trop tôt, il se redressa mollement, faisant craquer toutes ses vertèbres, qui avaient profité de sa position inadéquate pour se bloquer allègrement. Ce contretemps ne lui fit pas pour autant oublier sa mission : apprendre à Adam ce que font les couples, ça semblait lui tenir à cœur. Il relut son papier, ajouta "Faire un pique-nique" aux activités de couple de films, puis abandonna sa feuille pour aller regarder dans quel état était ses cheveux à la salle de bain, oui, c'est important. Quand il eut ordonné sa tignasse – une demi-heure minimum – il glissa du côté du salon pour voir si Adam était réveillé, mais fut prit dans un guet-apens, trois chats qui n'avait pas eu leurs croquettes du soir guettaient le moindre bruit, et lui bondirent dessus à la sortie de la chambre conjugale, où ils avaient dormis comme des rois.

Après avoir été traîné de force dans la cuisine à coup de miaulement plaintif, de truffes humides et de croc-en-jambe, Salem put rejoindre son fiancé. Les trois tortionnaires, trop occupé à se goinfrer, l'avaient oublié pour un temps. Comme il été encore tôt et que le devin nous avait fais une belle crise, on va dire qu'il était encore allongé, au minimum. Salem se faxa silencieusement près de lui et déposa un baiser sur son front.

« Pardon… »

Sans se rendre compte qu'il était vraiment beaucoup plus diplomate quand Adam ne pouvait pas l'entendre, Salem ferma à nouveau les yeux pour quelques minutes, et s'endormit comme une masse, en équilibre précaire sur le rebord du canapé.
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Adam Tenseï

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MessageSujet: Re: Adam Van de Kamp (Salem)   Adam Van de Kamp (Salem) EmptyDim 4 Aoû - 8:19

Après que son fils irrécupérable eut laissé son message sans réponse, Jon avait décidé de dissiper un peu des horribles et nombreux doutes qui tourmentaient son esprit depuis le jour à la fois merveilleux et traumatisant où il avait retrouvé Salem et où il l’avait découvert subjugué par un Asiatique psychopathe et masculin. Il s’était donc rendu chez Larry et maintenant, l’ancien procureur le fixait au-dessus de son verre de whisky. Avant de secouer la tête.

— Je ne peux pas.
— C’est mon fils, Lawrence. Il est là, au milieu de tout cela, j’arrive à peine à le comprendre. J’ai besoin de… Savoir. J’ai besoin de pouvoir l’aider. Après toutes ces années.

L’ancien procureur soupira, se leva et fit signe au commissaire de le suivre. Les deux hommes arrivèrent dans un vaste bureau. Larry décala un tableau pour révéler un coffre-fort, composa le code et en tira un épais dossier.

— Quand j’étais encore procureur, il y a quelques années, il s’est passé quelque chose d’étrange. Les cellules de Rikers se sont remplies. Des gens qu’on surveillait depuis un moment ont commencé à commettre des erreurs inexplicables. Pour les policiers, ce n’était pas évident. Chacun sa partie de la ville, pas de vision d’ensemble. Pour les assistants du procureur non plus. Mais moi, je voyais tous les dossiers et l’effet était… Suspect. J’ai commencé à lire scrupuleusement tous les rapports. Et dans deux ou trois d’entre eux, une description revenait. Homme, Asiatique, entre seize et vingt ans. J’ai fait jouer des indicateurs. J’avais l’impression de devoir les convaincre de témoigner contre un tueur à gages. Mais j’ai eu un nom. Adam Tenseï. Alors j’ai fait mes petites recherches. Ça, c’est la liste des crimes auxquels il me paraissait lié, à l’époque.

Larry ouvrit le dossier et poussa une liasse vers Jon. Rapidement, le commissaire en parcourut la première page : homicide, homicide, homicide, trafic de stupéfiants, homicide, attaque à mains armées, viol, homicide, viol, viol, conspiration pour commettre un acte de terrorisme, détournement de fonds, acte de terrorisme, trafic d’armes à feu, séquestration, et le dossier continuait sur dix pages.

— J’ai enquêté sur son passé. Une belle carrière de sportif. J’ai demandé à un vieil ami entraîneur de boxe d’évaluer ses gains. Selon lui, Adam aurait amassé un million cinq, entre les prix, les publicités, les expertises pour les équipements. Je dis amassé, parce que j’ai demandé à un comptable, et l’argent a disparu. Jamais dépensé. Pas de belle voiture, pas de nuit dans des hôtels de luxe, pas de voyages. Pas de comptes en banque. Introuvable.  Alors je suis retourné dans la rue et j’ai tenté de faire parler les gens. J’ai repris les rapports. J’ai voulu établir une carte, un schéma de ses relations.

Larry sortit une nouvelle liasse de son dossier magique — une très grande feuille de papier, à vrai dire, pliée et repliée. Il se mit à déployer son plan qui ne tarda pas à couvrir tout le bureau.


Larry se mit à pointer du doigt telle ou telle personne sur le schéma :

— Dealeur, prostituée, mercenaire, recéleur, faussaire, autre dealeur, assistante du procureur, avocat, avocat, avocate, banquière, sénateur, gardien de musée, employé de mairie, artificier, hackeuse…

Jon déglutit péniblement avant de pointer du doigt l’un des personnages d’où partaient plusieurs traits vides et qui ne portait que la mention UW.

— Et ça ?

Larry laissa échapper un petit rire.

— Ça, c’est la fin de l’enquête. Ulysses Winford. Je crois que vous l’avez déjà rencontré…
— Difficile à oublier.
— Lui aussi était… très proche. D’Adam. J’ai commencé à poser des questions sur Ulysses. La semaine suivante, le procureur général a coupé les fonds de l’enquête. Les dossiers ont été saisi par le Bureau. Et expurgés. Sauf celui-ci, c’est ma réserve personnelle.
— Pourquoi ?
— Winford est l’un de nos meilleurs experts en géographie de la péninsule arabique. Et en langues. Et en armes. Pas difficile de deviner qui l’emploie…

Cling, cling, cling. Cette suggestive onomatopée, c’était bien sûr le bruit des croquettes qui tombaient dans les gamelles métalliques des chats, parce qu’ils en avaient plusieurs, maintenant, une chacun, avec leurs noms marqués dessus — Salem était un papa poule. Pendant que Jon passait une nuit blanche à imaginer son fils pris dans la toile criminelle d’Adam Tenseï, son fils, lui, partit se frotter sur le canapé contre son fiancé.

La cascade de croquettes avait réveillé Adam, qui ouvrit enfin péniblement les yeux et découvrit un Salem pelotonné contre lui et néanmoins en danger de tomber sur le canapé. L’Asiatique émergea pendant une ou deux minutes, avant de se tirer des coussins aussi silencieusement que possible et de pousser le corps endormi de son fiancé un peu plus profondément dans le canapé et de lui arranger sa couverture.

Pendant un instant, il le regarda dormir. Il avait cru se trouver seul au réveil. Son petit cœur de justicier amoureux se mit à battre un peu plus fort. Son grand corps de justicier amoureux s’orienta avec plus ou moins de succès dans le bureau, pour constater l’ampleur des dégâts. Tout était rangé au millimètre. Sauf une feuille qui trainait. Adam s’approcha, s’assit sur la chaise et plissa les yeux pour déchiffrer la cryptique écriture de son fiancé. Un sourire s’installa sur son visage.

Dans l’appartement, il régnait le calme d’après-tempête. Adam n’avait pas encore les idées très claires, mais il avait les sentiments très nets. Il quitta son bureau pour rejoindre la salle de bain et parfaire son apparence, parce que, paraît-il, c’était important. L’opération prit un temps considérable, parce que, pour ne pas réveiller Salem, le devin à l’immense réseau criminel était contraint d’utiliser un très mince filet d’eau — encore une activité ténébreuse et suspecte.

Il parvint néanmoins à sortir de la douche tout à fait propre et il fit même un effort pour suprême pour lui qui passait son temps à se promener dénudé sous les yeux avides des voisines d’en face : il s’habilla. Avec une jolie chemise. En se regardant dans le miroir, il esquissa un nouveau sourire. Combien de fois s’étaient-ils disputés et combien de fois s’étaient-ils levés le matin, chacun de leur côté, pour investir la salle de bain et réapparaître dans leurs habits de lumière pour reconquérir leur fiancé ? C’en était devenu presque un rituel.

Adam s’apprêtait à rejoindre son fiancé quand la sonnerie de la porte d’entrée retentit dans l’appartement. Les chats partirent courageusement se cacher sous un meuble et Adam se mit en route pour massacrer la personne qui venait perturber sa réconciliation. Il ouvrit donc la porte…


— Jon ?
— Je viens chercher Salem.
— Il dort.
— Je le ramène à la maison.
— Certainement pas.

Les deux hommes se fixèrent en silence. Jon tenta un coup de bluff :

— C’est lui qui me l’a demandé.

Cette fois-ci, Adam eut l’air perturbé pour de bon. Après leur soirée de la veille, l’hypothèse ne lui paraissait pas du tout improbable. Jon sentit une brèche dans laquelle s’engouffrer :

— Ça ne devrait pas te surprendre. Ce n’est pas une vie faite pour lui. Si tu tiens vraiment à son équilibre, tu devrais le pousser à accepter ce qui est le mieux pour lui.
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Salem Cordova

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MessageSujet: Re: Adam Van de Kamp (Salem)   Adam Van de Kamp (Salem) EmptyJeu 8 Aoû - 15:25

Le bruit de la sonnette réveilla Salem en plein rêve, il se tira laborieusement du canapé en se demandant qui pouvait venir les déranger si tôt, alors qu'ils n'avaient rien commandé chez Amazon récemment. Il se traîna vers la porte d'entrée en essayant d'écouter pour savoir si c'était un couple de témoin de Jéhovah ou plutôt un rempailleur de chaises, mais ce n'est qu'en voyant l'importun qu'il comprit que ce serait bien plus difficile à gérer que ça.

« Papa ? Heu... Jon... ? »
« Salem, je suis venu te chercher. »

Certes. Salem n'avait peut-être pas répondu au message de son père, la veille au soir, mais il l'avait quand même lu. D'après ce qu'il se rappelait, il se terminait sur quelque chose comme « Peut-être que tu pourrais venir », oui, un truc comme ça. Ce n'était donc pas un « Prépares ton sac je viens t'emmener demain aux aurores », ou alors il n'avait vraiment rien suivit. Et puis, d'abord, s'il n'avait pas répondu, c'était qu'il y avait une bonne raison. D'ailleurs il resta complètement silencieux à nouveau, sauf que son regard légèrement affolé valait tous les refus du monde,  Voyant ça,Jon s'invita dans l'appartement, vint se mettre à son niveau et lui posa une main sur l'épaule.

« Écoute, mon ange... »

Salem paniqua un peu plus.

« Je ne veux que ton bien, tu ne te rends vraiment pas compte de la situation dans laquelle tu te mets. Rien que ce que tu as fais hier soir... »
« J'ai rien fait hier soir. »
« Salem, tu portes encore le manteau que tu as volé. »

Il y eut un moment de flottement – si on m'avait dit que cette veste servirait à quelque chose.

« Bon, d'accord, sauf que... »
« C'est grave, vraiment, enfin, là encore, c'était pas grand-chose, je ne sais pas ce que tu faisais là-bas mais... ce sera quoi, la prochaine fois ? Et si un jour ça tourne mal ? Je ne peux pas te laisser, si je te perds à nouveau je ne me le pardonnerais pas. »
« Je comprends mais... si j'arrête ? J'aurais plus de problèmes, voilà. Je suis pas obligé de partir. »
« Je ne suis pas sûr. »

Jon ne pouvait s'ôter de l'esprit le dossier qu'il avait survolé la veille, il pensait à tous les types qui devaient avoir une bonne rancune contre Adam, et seraient sans doute ravis de se défouler sur son petit-ami, du fait qu'ils pouvaient finir derrière les barreaux tous les deux, ou se faire juste saigner à blanc. Ce n'était pas avec une promesse qu'il n'était pas sûr que son fils puisse tenir – vu comment il avait pu le voir aller au-devant de la mort – qu'il serait rassuré. De son côté, Salem cogitait aussi.

« C'est parce que c'est un garçon ? »
« Non, pas du tout. »
« Alors quoi ? T'as enquêté sur lui, c'est ça ? Je connais son passé, 'fin, en gros, quoi, mais il est pas mauvais, Adam, c'est même tout le contraire. J'ai jamais été aussi bien que depuis que je suis avec lui, même si on se dispute, des fois. »

Jon jeta un coup d’œil à la dérobée à Adam, pour lui c'était quand même un type plutôt très froid qui avait fait une prise de catch à l'un de ses collègues alors qu'il était en garde à vue, après s'être fait arrêter dans un bâtiment abandonné à côté d'une grosse quantité de drogue. Niveau gendre idéal, on fait mieux, et le commissaire commençait à se demander sérieusement ce que Salem avait pu vivre avant pour trouver que cet asiatique asocial était ce qu'il avait connu de mieux. Voyant qu'il lui serait très difficile de convaincre son fils irrécupérable, même avec le meilleur argumentaire au monde, Jon tenta de se montrer plus conciliant.

« Je ne te demande pas de faire un choix entre nous deux, mais juste de prendre un peu de recul, ça n'a rien de définitif et puis, comme ça, on pourrait apprendre à se connaître. »
« Tu pourrais apprendre à connaître Adam aussi. »
« Toi d'abord. »

Salem soupira en faisant une moue boudeuse, mais son père ne perdit pas de sa détermination pour autant, il semblait décidé à ne pas quitter l'appartement sans lui. Ça faisait donc une voix pour et une voix contre son départ, restait à connaître l'avis d'Adam. Salem lui fit signe de le suivre et alla se planquer dans le bureau, loin des oreilles paternelles. Il soupira encore, parce que s'il disait non, Jon serait sans doute très fâché, et peut-être allait-il le détester. Même s'il le connaissait à peine, ça l'embêtait pas mal. D'un autre côté, il fallait qu'il veille sur Adam, pour sa santé, parce qui n'avait vraiment pas l'air de comprendre ce qu'était le repos et que sans personne pour le surveiller, il allait faire n'importe quoi à coup sûr. Cependant, une fois dans le bureau, il commença quand même par attraper Adam par la taille pour lui faire un petit câlin, parce qu'il a le sens des priorités.

« Je suis désolé pour hier. Tu es toujours fâché ? »

Il lui fit un regard de Jack Russel terrier en manque de caresses pour tenter d'annihiler le peu de rancunes qu'Adam pouvait éventuellement avoir, puis, en caressant insidieusement le bas de son dos pour ne lui laisser aucune chance, il lâcha.

« J'ai vraiment pas envie de partir même temporairement. C'est stupide... »
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Adam Tenseï

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MessageSujet: Re: Adam Van de Kamp (Salem)   Adam Van de Kamp (Salem) EmptyVen 9 Aoû - 13:49

Les yeux noirs plongés dans les yeux bleus, le silence dans le bureau, Jon dans le salon, en train d’inspecter les environs. Adam réfléchissait. Jon était un homme raisonnable. Une excellente réputation. Un homme solide. S’il fallait quelqu’un pour protéger Salem, c’était lui. Depuis qu’Adam avait rencontré Salem, l’adolescent… s’était fait poignardé, attaqué par des zombies, arrêté par la police, maltraité par un géant, par un fantôme, par des agents de sécurité, par des trafiquants de drogue.

Jon avait raison : la situation était grave. Salem était venu à New York pour démarrer une vie nouvelle et tout ce qu’il avait trouvé, c’était lui et ses problèmes. Maintenant, son père était là, dans la pièce d’à côté, à inventorier le contenu du réfrigérateur. Combien de fois le petit Salem avait-il dû en rêver ? Combien d’histoires sur sa mère Jon pourrait-il lui raconter ? Combien de soirées calmes ? De conseils avisés. Une vie prospère. Loin de leurs disputes à eux, de leur tumulte et de leurs souffrances.

Du pouce, Adam caressa la joue de Salem et murmura :


— Je ne suis pas fâché.

Il n’avait pas l’air tout à fait joyeux pour autant. Soudain, il attira Salem contre lui et le serra fort dans ses bras, inspirant à fond le parfum de ses cheveux et, après de longues secondes, laissa échapper d’une toute petite voix :

— Je suis désolé.

Il se détacha tout aussi soudainement de son fiancé et passa d’un geste vif la paume de sa main au coin de ses paupières pour balayer les quelques larmes qui avaient commencé à y perler. Son regard avait quitté celui de l’adolescent et s’obstinait à ne plus le retrouver. Après un nouveau silence, Adam reprit la parole d’une voix qu’il tentait de rendre aussi détachée que possible :

— Tu devrais aller avec lui. C’est mieux pour toi. Beaucoup mieux. Tu l’as retrouvé, après tout ce temps, vous avez beaucoup à vous dire. Pour vous connaître. Et puis, comme ça, tu pourras… prendre du recul. Ne plus te soucier de mes problèmes. Repartir du bon pied.

C’était à peine si Adam ne reprenait pas textuellement le sage discours que Jon leur avait servi un peu plus tôt dans le couloir. Mais lui, il ne voyait pas quoi faire : il était épuisé, il avait mal tout le temps, il n’avait plus de travail, plus rien, et il ne pouvait pas être l’homme fort et inébranlable dont Salem avait nécessairement besoin. La preuve : la veille, il s’était énervé contre son petit ami, crime impardonnable s’il en était.

Obstinément, Adam répéta :


— C’est mieux pour toi.

Il imaginait Salem assis à la table familiale, Jon découpant le gigot, Jon donnant des conseils à son fils, un chien, une grosse voiture familiale et des parties de base-ball dans le jardin. C’était autrement plus vendeur que leur quotidien bousculé. D’une voix éteinte, Adam décréta finalement :

— Tu devrais aller préparer tes affaires.

Puis, sans rien ajouter, ne lui accorder d’autres regards, il se détourna, quitta le bureau en trombe et regagna le salon, pour tomber nez à nez avec Jon, qui avait fini de vérifier les dates de péremption sur les produits frais du réfrigérateur.

— Il arrive.

Le policier hocha la tête.

— C’est la bonne décision. Il sera bien avec moi.

Adam haussa les épaules. Jon s’approcha de lui et lui posa une main paternelle sur l’épaule.

— Vous êtes trop jeunes, vous allez trop vite tous les deux. Vous avez besoin de calme et de stabilité. Tu devrais aller voir tes parents aussi. Faire le point sur ta vie. Peut-être que d’autres voies se présenteront à toi.

Adam releva les yeux.

— D’autres voies ?
— D’autres opportunités. Salem devait être avec une fille de son âge, ce serait plus simple pour lui, meilleur pour sa stabilité, et toi tu peux…

Le devin se dégagea brusquement. Mais Jon était bien décidé à pousser sa chance : Larry et Salem avaient beau chanter les louanges d’Adam, lui, tout ce qu’il voyait, c’était que son fils longtemps perdu était malheureux, et s’il devait froisser la susceptibilité d’un inconnu peu agréable pour ramener Salem sur le droit chemin, ce n’était pas un grand prix à payer. Il insista donc :

— Tu sais, j’ai déjeuné plusieurs fois avec Salem, et je vois bien que… qu’il aspire à une existence un peu plus normale, un peu plus rangée. Il joue les rebelles, c’est normal à son âge, mais tu sais bien qu’il rêve d’une vraie famille. Classique.

Adam sentit une boule se former dans son ventre alors que les lointains souvenirs du début de sa relation avec Salem remontaient rapidement à la surface. Jon pouvait-il viser aussi juste par hasard ou était-ce le Destin qui le rendait aussi clairvoyant ? Comme Adam n’avait pas envie de fondre en larmes devant Jon qui, pour être un homme intègre, n’était peut-être pas des plus sympathiques en ce moment précis, il tourna les talons, traversa le couloir et s’arrêta devant la porte de la chambre où le placard de Salem se vidait petit à petit.

— Je vais… Je dois… J’ai besoin de prendre l’air. Un peu. Laisse les chats. J’m’en occuperai.



On s’appelle.


Adam attrapa ses clés, claqua la porte derrière lui et dévala les escaliers de l’immeuble pour disparaître, aussi vite que possible, dans les rues inextricables de New York, sauter dans le premier métro venu et naviguer de ligne en ligne jusqu’à la tombée de la nuit.
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