Une journée de plus au travail, une journée comme les autres, enfin qui aurait dû être comme les autres, mais on m'avait demandé de servir de chaperon de remplacement pendant qu'Alice était malade. Pourquoi j'avais accepté ? Ah oui, c'est vrai, depuis cette histoire de braquage de m*rde où j'avais utilisé mes pouvoirs. Depuis, je jouais profil bas et évitais d'avoir des ennuis avec mes supérieurs. Comment gâcher plusieurs années d'anonymat.

Enfin, donc quand on m'avait annoncé ce que j'allais faire, je n'avais eu d'autre choix que d'accepter et de me la fermer. Une journée absolument géniale s'annonçait donc pour moi et je n'avais qu'une envie, me pendre. Enfin, n'étant pas suicidaire ni fuyarde, j'étais donc partie pour affronter cette gamine qui m'avait été mise dans les pattes et qui apparemment -au vu des rigolades de mes chers collègues- avait un sale caractère et vu son dossier, je sentais que j'allais m'amuser. Enfin, il faudrait faire avec.

J'avais pris la voiture pour venir, malgré le fait que je savais qu'avec mon caractère d'aujourd'hui -et de ces derniers jours- il y avait des risques d'utilisation incontrôlée de mon pouvoir. J'espérais aussi que la Hella n'allait pas trop me taper sur les nerfs, sinon, à mon avis faire la rencontre avec une panthère à deux doigts de vous tuer allait vite la calmer. Enfin, j'espérais ne pas en arriver là avec elle. J'allais donc au commissariat assez tôt, histoire d'avoir le temps de me calmer avant qu'elle n'arrive.

J'allais directement à l'accueil, histoire de bien rappeler à la personne qui s'en occupait de prévenir Hella que ce n'était pas Alice qui s'occuperait d'elle aujourd'hui et de lui demander de la diriger vers la salle de réunion, histoire que les collègues ne fassent pas de blagues idiotes pendant que je découvrais qui elle était et son caractère. J'allais donc moi même en salle de réunion, décidée à l'attendre là bas.

Ce fut un moment de détente dans le silence assez complet que je passais pour me calmer. Presque on aurait pu me retrouver en position du lotus à faire respirer calmement, presque ! Quand je voulais me détendre, j'allais frapper dans un sac de frappe, pas faire des respirations. Chacun son truc... Enfin, le silence avait eu ça de bon que quand Hella arriva, je n'avais pas envie de lui rentrer dedans à la première remarque qu'elle ferait.

[HJ : Désolée un peu court, toujours du mal à commencer...]

Comme tous les jours où Hella devait se rendre au commissariat pour y faire quelques heures : la journée démarrait mal. Elle aurait presque pu en regretter d’avoir, plusieurs fois, cherché à emmerder son contrôleur judiciaire. Sur ce coup, c’est lui qui avait eu le dernier mot en imposant ces heures là-bas, obligatoires, et il avait bien réussi à l’ennuyer plus qu’elle espérait l’ennuyer lui. Hors de question, cependant, de lui montrer d’une façon ou d’une autre. Le problème c’est qu’elle ne pouvait pas couper à cette corvée, une rupture des conditions de son contrat étant plus tragique que de s’emmerder quelques heures dans un endroit bourré de flic. C’est donc avec une mauvaise volonté non feinte qu’elle se leva pour se préparer. Après une douche, elle avait enfilé un jean délavé et troué au niveau des genoux et avait joué avec une super position de t-shirt – celui à manche longue bordeaux, tandis que celui à manche courte était noir – tout en laissant ses cheveux bouclés retomber plus bas que ses épaules. Une paire de converses chipé sur un marché de couleur noire et une courte veste en cuir de la même couleur finissait sa tenue du jour.

Dans le bus qui la trainerait à destination, elle avait mis d’énorme écouteur sur ses oreilles dont le son pouvait s’entendre jusqu’aux passagers à côté d’elle. Si ils n’aimaient pas la musique qu’ils entendaient et bien c’était tant pis pour eux. Elle était presque cette caricature de la salle gosse, avec ses bulles de chewing gum qui éclatait à intervalle régulière pendant que son pied tapait la mesure sur le sol du bus, sans se soucier de la gêne que cela pouvait occasionner. Quand se fut son arrêt, et sans un mot d’excuse, elle poussa toutes les personnes sur son passage pour trouver la sortie et se retrouver, quelques minutes de marche plus tard, devant le commissariat. Elle était presque certaine qu’un tas de bouton lui poussait sur le visage – ce qui n’était pas le cas – tellement elle devait faire une allergie à ce genre d’endroit ! Etre entouré de personne qui avait accès à son dossier avait toujours cette fâcheuse tendance à la rendre nerveuse ce qui, par définition, la rendait encore plus sur la défensive que d’habitude. Elle se retrouva bien vite devant l’accueil.

« Salut Hector… - James ! - …Ouais peu importe ton nom. Le chaperon est là, où elle a encore trouvé le moyen de se pointer en retard. Remarque, avec tous les rendez-vous étrange qu’elle se tape avec des types en cuir, je comprends qu’elle puisse ne pas être à l’heure. »

Plusieurs choses à savoir : tous les hommes de ce commissariat s’appelait Hector, selon Hella. Elle n’avait pas encore de préférence de prénom pour les femmes, alors ça venait au feeling. Ensuite, concernant Alice et ses rendez-vous étrange, ce n’était pas totalement vrai. Mais Hella avait prit un malin plaisir à inscrire Alice sur tous les sites SM connu en donnant son numéro de téléphone. Autant dire qu’elle avait pas mal de coup de téléphone et Hella aurait aimé savoir comment se déroulait ces conversations étant donné que sur chaque annonce, concernant Alice, elle avait écrit en gros « Aime être dominée ». Quoiqu’il en soit, le flic qui était chargé de l’accueil fini par soupirer, en se disant que ça ne servait à rien de chercher à faire entendre son prénom.

« Drake ne viendra pas, tu as un nouveau chaperon qui t’attends en salle de réunion »

L’adolescente ouvrit la bouche, étrangement inquiète en se demandant pourquoi Alice ne venait pas. Quelque part, elle espérait qu’il ne soit rien arrivé à l’inspecteur mais elle ne pouvait se résoudre à poser la question. Elle ne pouvait pas se permettre de laisser penser qu’elle s’inquiétait. Du coup, elle se reprit très vite, afficha un sourire particulièrement amusé et irritant avant de poser son regard sur l’homme face à elle.

« Troisième chaperon… Au cinquième, j’aurais le droit à une récompense, hein ? »

Pour seule réponse : un regard blasé et un doigt pointé en direction de la salle de réunion. Faussement victorieuse Hella se dirigea vers la salle en question, perdant son sourire pendant que personne ne la voyait. Elle ne comprenait pas trop pourquoi Alice n’était pas là, elle avait eu l’air de vraiment tenir tête à l’adolescente. Elle ne l’avait pas lâché comme le premier, du coup, ça rendait son absence un peu intrigante. Mais elle secoua la tête, refusant de penser à ce genre de chose où à se montrer inquiète. La moindre faille dans cet endroit et ça pouvait être catastrophique. Elle ne voulait pas qu’on l’aide, qu’on la comprenne ou qu’on cherche à la sortie de sa situation. Elle ne devait donc pas se montrer inquiète de quoique ce soit et montrer en semblant de truc positif la concernant. Ses écouteurs étaient autour de son cou, la musique non éteinte continuait de diffuser un morceau d’AC/DC et, au moment où elle ouvrait la porte, sa nouvelle bulle de chewing gum explosa alors qu’elle voyait le visage de son nouveau chaperon.

« ‘Jour. J’suppose que c’est à vous qu’on à filer la tâche ingrate de me chaperonner ? Alors, qu’est-ce qui vous a mis dans cette situation ? Un mauvais rendement, une bourde, ou juste une incompétence totale ? »

[t'inquiète, y a pas de soucis^^]

Il y avait des périodes comme celles là où tout semblait aller de travers et ça n'était pas prêt de s'arranger. J'avais peur que l'on découvre que j'étais une mutante et surtout la nature de mon pouvoir assez dangereux. J'avais fait en sorte de le cacher à mes supérieurs et à mes collègues et jusqu'à présent j'avais plutôt bien réussi. Bien sur, quelque fois j'avais fait des erreurs et j'avais montré mes pouvoirs, mais toujours volontairement, ou j'avais montré mes pouvoirs à des gens de confiance, peu nombreux certes. Sauf que maintenant, mon collègue était au courant et tout le monde risquait de l'être parce que des malfrats avaient vu mon pouvoir. Qui les croirait ? Ceux qui cherchaient justement ça... Et cela me faisait peur, parce que même si parfois certains aspects de mon travail ne me plaisaient pas, j'aimais ce que je faisais et j'aimais pouvoir aider les mutants ainsi et j'étais l'une des rares à le faire.

Mais bon, aujourd'hui plus qu'avant, je sentais que la journée allait être pourrie, parce qu'en plus de cette peur qui n'arrêtait pas de me tordre le ventre, on m'avait collé une adolescente qui faisait des heures au commissariat. J'aurais bien volontiers refusé, mais je n'avais pas eu le choix et je ne voulais pas faire des vagues en ce moment et ne devait pas. Donc finalement, c'est moi qui devait m'en occuper ce jour là, parce qu'Alice était malade en ce moment. En plus ayant entendu parlé de la fille, je n'avais pas envie de la rencontrer ou de devoir m'occuper d'elle. Mais je devais le faire et faire en sorte de rester calme et de ne pas me retrouver à utiliser mes pouvoirs, ce qui pourrait être catastrophique. Bon au moins, elle aurait surement la peur de sa vie et ça la calmerait...

Enfin, j'étais donc allé assez tôt au bureau histoire d'éviter de discuter avec les autres et surtout d'éviter d'entendre des bêtises de la part des autres, même si j'y eus droit malgré tout. Je fonçais donc en salle de réunion après avoir prévenu la réceptionniste que j'attendais Hella là bas. J'y allais donc histoire de me détendre un peu avant l'arrivée de cette dernière, même si j'aurais bien troqué le calme de la salle pour un sac de frappe. Enfin, le calme me permit de me calmer un peu et de faire en sorte que je ne sois pas à la limite d'utiliser mes pouvoirs et qu'ils ne se déclenchent pas sur un coup de tête, enfin surtout la partie transformation.

Finalement, la porte s'ouvrit et je devinais qu'Hella venait d'arriver. Je repris une position assise plus adaptée et moins avachie pour me redresser et la voir entrer. Une adolescente tout ce qu'il y a de plus normale, des vêtements peu appropriés au lieu, même si je me demandais si elle aurait pu faire pire. Enfin, sa tenue m'importait peu. Par contre, j'entendis une bulle de chewing gum éclater, je détestais cela, surtout si on avait à parler un peu. De plus, je pouvais entendre en sourdine de la musique et en un coup d'oeil je vis les écouteurs pendant et compris qu'elle avait pas éteint son I-pod ou téléphone.

« ‘Jour. J’suppose que c’est à vous qu’on à filer la tâche ingrate de me chaperonner ? Alors, qu’est-ce qui vous a mis dans cette situation ? Un mauvais rendement, une bourde, ou juste une incompétence totale ? »

D'accord, ce qu'on m'avait dit était assez vrai quand à son caractère, mais malheureusement pour elle, j'avais suffisamment de caractère pour ne pas m'emporter, du moins pour l'instant. Car bien sur ma patience avait ses limites, alors pour l'instant je tenais le coup. Par contre, son ton et son attitude avait tendance à me tirer un sourire.

- Oui c'est moi ! Et toi, tu es la petite dont personne ne veut s'occuper. On va dire que j'ai une mauvaise habitude de taper sur les malfrats et sur ceux qui m'énervent... Ça fait désordre pour les supérieurs !

Je l'avais appelé petite pour voir à quel point elle allait réagir là dessus, je sentais que j'allais avoir mon compte avec elle, alors autant voir ce qu'elle valait.

- Et toi, pour changer aussi souvent de chaperon ? Tu es arrogante, tu as envie d'embêter tout le monde ou tu es juste insupportable ?

Aussi étrange que cela pouvait paraitre, Hella adorait entendre le mot « petite » quand elle était qualifiée par une personne qui ne la connaissait pas. Ce mot lui donnait comme un sens du défi du genre : « petite, ah ouais ? Bin tu vas voir ! ». Tout cela, bien sûr, ne dépassait pas ses pensées mais rien qu’à cette idée elle en eut un sourire ravie. Petite… Il y avait même un jeu qu’elle s’imposait à elle-même sans même s’en rendre compte qui consistait à voir combien de temps une personne pouvait l’appeler de cette manière avant d’opter pour un autre surnom plus en adéquation avec son caractère. Finalement, hormis l’absence étrange d’Alice, cette journée n’allait peut être pas être si mauvaise que ça. Hella prit, après son sourire, un air faussement effrayer quand la femme lui expliqua qu’elle avait la mauvaise habitude de frapper les gens qui l’énervaient. Elle aurait été jusqu’à trembler pour de faux histoire de donner encore plus de ridicule à son expression de frayeur mais ce n’était que le début, autant y aller doucement. Non sérieusement, si le but avait été de l’intimider, ou de lui faire comprendre qu’elle pourrait s’en prendre un, ce n’était pas vraiment ce qui l’inquiétait. Mais c’est dans la lignée de cette fausse expression de peur qu’elle avait eu qu’elle décidé de répondre.

« Encore heureux qu’on soit dans un commissariat et qu’on n’est que quelques mètres à faire pour porter plainte. »

Après tout, elle aussi pouvait sous-entendre des choses comme le « touche moi, je hurle et j’porte plainte ». Alors qu’en réalité ce n’était franchement pas son genre et arriverait même à estimer le mériter selon les circonstances. Ce qui ne voulait pas dire qu’elle était du genre à tout laisser passer. Faut pas exagérer non plus ! Étant donné qu’on ne lui proposa pas de s’asseoir sur une chaise, elle se le proposa à elle-même et s’exécuta. Hella se laissa tomber sur une chaise, les pieds tendus devant elle, sa musique crachant toujours dans ses écouteurs. Adolescente typique quand on s’arrête à l’image qu’elle renvoie. Et, soyons honnête, c’était carrément le but. Et voilà qu’elle prenait un air faussement attristé à la question de la femme qui lui faisait face, comme si on venait de la blessée profondément, à ce détail près que son air n’avait rien de crédible.

« C’est Hector, à l’entrée. Quand je suis arrivée il m’a dit qu’au bout de 5 chaperons on avait le droit à un cadeau. J’aime bien les cadeaux moi, alors… Elle haussa les épaules comme si elle n’y pouvait rien et que c’était plus fort qu’elle de réagir de cette façon. Puis vous êtes la troisième, alors plus j’ai l’impression de toucher au but et moins je peux m’empêcher de chercher à changer de chaperon. »

La vraie raison était ailleurs mais il y avait une probabilité si faible qu’elle sorte de la bouche d’Hella que ce n’était même pas la peine de l’évoquer. Ni même d’y penser, après tout on était jamais à l’appris avec ces foutus télépathes. Y a des fois où elle se disait que ça serait quand même vachement plus simple si les gens étaient étiqueté avec leurs pouvoirs, au moins on savait à quoi s’attendre d’entré de jeux. Surtout pour elle dont la mutation servait à prendre la mutation des autres. Et quand un pouvoir vous tombe entre les mains sans savoir comment il fonctionne, autant dire que c’était une galère pas possible. Les gens ont rarement le pouvoir de faire tomber des pâquerettes du ciel…

« Donc, à la limite, ce que je propose pour que ce soit cool pour tout le monde : vous allez dire que vous voulez plus me chaperonner, je passe directe au quatrième et après j’aurais pu qu’à me débarrasser de lui. Non ? »

Elle disait ça mais c’était juste pour arranger la femme qui se trouvait face à elle. Bien évidemment c’était ironique parce qu’il n’y avait aucun cadeau au cinquième chaperon. C’est son contrôleur judiciaire qui risquait sérieusement de faire la tronche par contre. Et puis de manière beaucoup plus honnête, Hella avait besoin de rester au commissariat. Elle ne savait pas qui elle était, tenter de voler son dossier à l’institut avait été un échec. Peut-être qu’ici, avec les moyens qu’ils avaient, elle pourrait réussir à trouver un semblant de piste sur qui était sa mère. N’importe quoi qui puisse la mettre sur la voix de ses origines.

Un jour faudrait qu’elle trouve le moyen de pouvoir faire ses recherches sans que ça se sache et sans qu’elle n’ait à le dire à quelqu’un. Hella avait déjà beaucoup de mal à demander de l’aide mais quand il était question de qui elle était c’était encore pire. Demander de l’aide à ce niveau c’était affirmer une faiblesse sur laquelle on pouvait trop facilement l’atteindre et ça il n’en était pas question. Mais elle était assez débrouillarde et ne manquait pas d’idée, une solution finirait forcément par s’imposer à elle à un moment où à un autre. D’ailleurs peut être que jouer les rebelle n’aidait pas à ce qu’on lui laisse un peu plus d’accès ou de responsabilités… Mouais, elle réfléchirait à cette théorie un autre jour.

« Ou alors on peut se regarder dans le blanc des yeux jusqu’à ce que la journée de finisse. J’devrais pouvoir tenir encore quelques heures… Heureusement que j’ai rechargé mon téléphone cette nuit ! »

Sous-entendu elle pouvait laisser sa musique hurler encore un bon moment ce qui lui était amplement suffisant pour pouvoir tenir dans une pièce sans rien avoir à faire.

[Comme quoi, quand on me rappelle que j'ai un rp, je répond vite *grand sourire*. Encore désolée.]

Malgré tout ce que j'avais entendu sur Hella, j'étais très loin de m'imaginer que la réalité était encore pire. Je pensais que les autres racontaient des salades et je sentais que je n'avais vu que la moitié de ce dont elle était capable, au vue de ce qui se disait. J'avais néanmoins assez de caractère pour lui tenir tête, enfin je le pensais. Après, le tout serait de voir ce dont elle était capable de faire pour me faire tourner en bourrique... et de ne pas me laisser faire sans rien dire. Ce n'était pas dans mon caractère, alors nous verrons bien. Pour l'instant, l'échange se faisait tranquillement, comme si chacune voulait tester l'autre, à chacune sa stratégie. Je fis donc semblant de dire que j'étais capable de lui en mettre une si jamais elle m'embêtait trop. Un mensonge qui n'était pas caché, genre j'allais le faire... Et elle sembla le prendre comme tel, s'amusant là dessus et faisant semblant d'avoir peur, cela se voyait comme le nez au milieu de la figure. Je n'étais pas dupe, il faudrait bien plus que des sous entendus pour lui faire peur.

- Quand bien même ce serait le cas, d'après toi, ma parole contre la tienne, qui gagne ?

Voyons voir comment elle réagit ! Je pensais qu'il devait bien y avoir un moyen de la faire tiquer, ne serait-ce que cela. Le sourire ne quittait pas mes lèvres, pouvant donner l'illusion que j'étais sérieuse. Je ne pensais pas qu'elle s'y laisserait prendre, mais je n'avais pas encore bien cerné la jeune fille. Mis à part son insolence, on n'arrivait pas à voir beaucoup de chose d'elle. Elle finit par s'installer d'elle même, dans une attitude provoquant et sans éteindre sa musique. Démonstration qu'elle se foutait complètement que je sois là, moi ou un autre... Alors que je demandais la raison de ses changements de chaperon en émettant des hypothèses, elle fit semblant d'être blessée par ce que je disais. Elle faisait semblant d'être blessée et cela se voyait qu'elle faisait exprès de faire semblant. Je faillis lever les yeux au ciel, mais retins le geste.

Elle émit alors l'idée qu'elle allait avoir un cadeau si jamais elle arrivait à cinq chaperons. Je haussais un sourcil. Elle comptait vraiment me faire croire à une telle absurdité ? Déjà j'avais tiqué sur le nom du réceptionniste, elle devait l'avoir rebaptisé, alors là. On atteignait le pompom. D'une, il y avait vraiment peu de chance pour que ce soit le cas, de deux, les chefs interviendraient surement à un moment ou à un autre et de trois, il était hors de question de la laisser gagner à son petit jeux, même si je ne savais pas ce dont il s'agissait. Et d'ailleurs, je m'en fichais complètement, on m'avait demandé de m'occuper d'elle, un point c'est tout. Quant à sa proposition d'abandonner de suite, il en était hors de question. C'est avec mon plus beau sourire, un peu narquois, que je répondis.

- Non !

Pur esprit de contradiction avec elle ? Peut être, mais je n'avais pas envie de laisser tomber et de passer la main. Je n'avais pas envie que l'on se foute de moi dans le service et qu'on dise que je n'ai rien fait. Je me battais suffisamment contre eux pour ne pas leur donner de quoi m'atteindre un peu plus. Je n'ignorais pas pour qu'elles raisons Hella se retrouvait ici, même si la raison pour laquelle elle était allée à l'Institut était floue, jusqu'à preuve du contraire elle n'était pas une mutante. D'autant qu'elle sache.

Je me demandais quand même pourquoi elle se comportait ainsi avec tout le monde, je n'avais aucun moyen de le savoir maintenant, ne la connaissant pas suffisamment et au vu de sa façon d'être, je n'allais pas facilement arriver à connaitre des choses sur elle. A partir de son casier, je n'avais pas appris grand chose, à part sur son passé, rien d'autre. Sur ce qu'elle était, il allait falloir que je me débrouille moi même. Elle repartit alors à la charge en demandant ce que je comptais faire de cette journée et que si rien n'était prévu, elle avait de quoi s'occuper.

- Et bien je pourrais être tentée de te laisser là, car bien sur j'ai d'autres choses à faire que de passer ma journée ici à ne rien faire. Mais à moins que tu ne sois totalement flemmarde, je pense pouvoir t'occuper. Je souriais et commençais à me lever, avant d'ajouter : De toute manière, quelle que soit ce que tu veux faire, je ne te laisse pas le choix, alors en route !

Je me levais et me dirigeais vers la porte. Je me tournais vérifiant quand même qu'elle suivait avant de sortir et de lui demander de fermer la porte derrière elle. Son attitude ne m'empêchait pas d'être polie et de faire comme s'il s'agissait simplement d'une collègue. Je me dirigeais vers l'entrée, pour voir s'il y avait quelque chose qui se passait et qui nécessitait une intervention. Il y eut alors un appel qui occupa pendant un instant ce cher "Hector". Il finit par revenir à moi pour dire qu'on avait voulu interpeller quelqu'un qui avait pris la fuite en voiture. Il n'était pas loin d'ici et avec un bon trajet on pouvait être facilement derrière lui.

- On se met en route ! J'espère que tu n'as pas peur en voiture.

Je me dirigeais vers l'extérieur, sans faire attention à si Hella suivait ou non. De toute manière, j'irais la chercher quoi qu'il arrive et même par la peau de fesses s'il le fallait.

En temps normal, elle avait peu de choses à répondre quand on lui disait que ça serait sa parole contre celle d’une autre personne. Elle avait le passé qui faisait que même si elle était dans son droit on lui apportait que peu de crédit mais, dans ce cas précis, Alix lui avait déjà donné un élément de réponse dans la conversation juste avant. Du coup, elle haussa les épaules, l’air de ne franchement pas être inquiète si la situation se présentait.

« Je suis connue pour être simplement désagréable par pour coller une baigne à quelqu’un alors que vous, si je suis ce que vous m’avez dit plus tôt, vous avez une tendance à, et je cite, « frapper sur les malfrats et ceux qui vous énerve ». Moralité, on voudra bien croire que je vous ai énervé mais on croira facilement, aussi, que vous vous êtes emportée. »

Ou alors le monde partait vraiment en cacahuète. Ce qui n’était pas impossible. En fait ce qu’elle aimait bien dans cette réponse c’est qu’il y avait l’option de répondre que frapper les gens n’était pas vraiment vrai. Dans ce cas, Alix allait perdre en crédibilité qui, dans l’esprit d’Hella, n’existait pas encore. Bref, Hella pouvait presque être énervante à ce moment précis, contente de son raisonnement et avec l’impression qu’elle donnait de ne pas être impressionnée du tout. Après tout, ce n’était pas comme si elle en était à son premier chaperon dans ce commissariat !

Par la suite, Alix refusa cette idée d’abandonnée maintenant. Hella ne put s’empêcher de sourire de plus belle, ça allait vraiment être amusant. Ce « non » catégorique lui donnait encore plus envie de faire en sorte qu’Alix lâche prise le plus rapidement possible. C’était vraiment puéril comme façon de penser mais elle n’y pouvait rien, c’était plus fort qu’elle, ce besoin de tester la solidité des gens à s’accrocher à une tâche qu’elle se faisait un plaisir de rendre infernal. Et puis c’était aussi une façon de s’assurer qu’on ne s’amuserait pas à chercher à la connaitre ou à s’attacher. Elle était gagnante sur tous les fronts avec cette attitude, en tout cas c’est comme ça qu’elle voyait les choses. Une fois encore elle haussa les épaules comme si cela n’avait pas la moindre importance.

« Tant pis, c’est juste un contre temps mais vous finirez bien par laisser la main à quelqu’un d’autre. Y a pas de raison que vous soyez différentes des deux autres ! »

Son air sur d’elle au moment de dire cette phrase était surtout pour voir la réaction d’Alix et, peut-être aussi, pour lui donner l’envie de s’accrocher un peu plus pour prouver qu’elle pouvait tenir tête à Hella. Et si elle agissait de cette manière, ça serait encore un plus grand défi de lui faire lâcher prise. Ouais, décidément, la journée ne s’annonçait pas si mal que ça, elle allait bien s’amuser. Continuant sur sa lancée en demandant ce qui était prévue pour aujourd’hui, elle laissa entendre qu’elle avait de quoi s’occuper. La réponse d’Alix semblait dire qu’elle était capable de laisser Hella ici, ce qui aurait pu la réjouir étant donné que cela serait considérer comme une petite victoire mais, très vite, Alix annonça qu’il était temps de se mettre en route. Pour quoi ? Pour où ? Aucune idée.

Sur le visage d’Hella, cette demande de se lever paraissait l’ennuyer profondément. En réalité ce n’était pas le cas, restée assise toute la journée était vraiment le genre de chose qu’elle ne supportait pas faire. Alors, sans le laisser paraitre, qu’on lui annonce qu’elle aurait quelque chose à faire était quelque chose qu’elle appréciait. Mais fidèle à son image, elle se leva l’air résignée, trainant des pieds jusqu’à la porte qu’elle referma derrière elle sur demande d’Alix. Etre désagréable était une chose mais elle n’était pas dans la contradiction au point de ne pas refermer une porte parce qu’on lui demandait. Il y avait des limites.

Très vite, Hector fut de la partie pour annoncer un truc où il était question d’interpellé quelqu’un. Hella se voyait déjà envoyé dans un bureau à faire de la paperasse mais elle ne put cacher son étonnement – tellement il était présent – quand Alix lui demanda de venir. Sérieusement ? Jusqu’à présent on lui avait fait éviter le terrain, surement parce qu’elle était trop imprévisible et cela lui convenait bien d’une certaine manière. Faire chier les gens dans leur bureau avec de la paperasse était pas vraiment grave. Ennuyer quelqu’un jusqu’à lui faire foirer une intervention, ça c’était carrément craignosse et elle n’était pas assez désagréable pour ne pas comprendre qu’il valait mieux s’asseoir sur son sale caractère histoire qu’une intervention se passe bien. Enfin elle pouvait toujours continuer à être désagréable mais, sur le terrain, elle ne pourrait pas tout mettre en œuvre pour faire foirer l’intervention. La poisse !

« Bin… Les gens qui sont incapable de trouver la pédale d’accélération m’ont toujours fais flipper ! »

Cela dit, vu que les choses étaient « sérieuses » elle ne joua pas à trainer des pieds ou à trainer tout court. Elle emboita le pas d’Alix et prit juste 2 micro seconde pour se tourner vers James et lui lancer un « A plus Hector », rien que de voir son visage blasé venait de suffire à lui refiler le sourire. Elle monta dans la voiture qu’Alix prit et, une fois installée.

« On vous envoie sur quoi ? Un grand père qui fais un scandale dans un hôpital parce qu’il n’a pas pu avoir son fauteuil roulant ? »

Hella n’avait aucune idée de si elle devait prendre au sérieux, ou non, les phrases d’Alix. Est-ce qu’Hella avait vraiment à craindre pour sa santé si elle la poussait trop à bout ? Vu les réponses elle avait un doute mais une chose était certaine, elle ne donnerait pas Alix la satisfaction de la voir douter de ses propos. Hella garda son air « j’men foutiste » comme si Alix pouvait lui dire n’importe quoi sans qu’il puisse y avoir plus d’impact. Alix l’avait tout de même interrogé sur le record qui était à battre et Hella fit mine de compter sur ses doigts avant de relever la tête vers la femme qui lui faisait face.

« 2 semaines. »

Soit pas grand-chose mais c’est qu’elle pouvait vraiment se montrer insupportable si elle le voulait. Cependant elle n’eu pas le temps d’en faire une démonstration parce qu’il était question de partir sur une intervention, ce qui avait eu le don de la surprendre. Pourquoi est-ce qu’on ne la laissait pas au commissariat. En plus elle avait des recherches personnelles à faire, ça ne l’arrangeait pas vraiment et, en même temps, elle était contente de pouvoir quitter ce bâtiment. Elle réussit même à avoir la vraie raison de cette intervention, plutôt que l’hypothèse qu’elle avait sortie. Mieux que ça on lui demanda son avis sur la direction à prendre.

Sauf qu’elle ne pouvait pas répondre comme ça, il y avait un tas de possibilité et sans plus de précision elle ne pouvait pas savoir. Mais très vite son manque d’information fut combler par une voix qui expliquait la rue qui avait été prise. Sous la demande d’Alix, Hella s’empara de la radio pour dire qu’elles arrivaient, répétant mots pour mots ce qu’avait dit Alix. Disons qu’elle ne savait pas vraiment quoi dire d’autre, c’est pas comme si elle avait une formation de flic avec des codes secrets et des blagues de pseudo fonctionnaire.

Hella avait sa radio en main, Alix conduisait que au moment où elle allait rentrer dans la rue en question, la radio annonça que le suspect avait pris une rue perpendiculaire et leur avait échappé. Réfléchir et vite. Vraiment très vite parce qu’Alix avait à peine commencé à entamer sa manœuvre qu’Hella pointa son doigt droit devant elle.

« Non. Tout droit. »

Si Alix allait vraiment tout droit, ça allait secouer un peu mais Hella ne s’en préoccupa pas. Elle avait remis le truc devant sa bouche pour reprendre la parole. Elle avait les yeux fermés pas parce qu’elle avait peur en voiture mais parce qu’elle visualisait le plan du quartier. Après tout fallait bien que ses errances à répétition servent à quelque chose.

« Prenez Park Avenue. Elle enleva la pression qu’elle avait sur le bouton pour parler seulement à Alix. La prochaine à droite, on va sur Lexington Avenue. Les deux rues son parallèle et si je devais me barrer vite fait de New York, c’est pas là que je passerais. »

Ok ce n’était pas une science exacte mais c’était mieux que rien. Les autres possibilités étaient des rues trop étroites ou plutôt bouchées ce qui foutrait en l’air trop facilement une évasion en cas d’imprévu. Elle avait beau retourner le plan dans tous les sens, si le suspect qui conduisait connaissait New York et ne prenait pas des rues complètement au hasard c’est par là qu’il passerait. Elle avait cependant peut-être donné cette indication trop sous la forme d’un ordre parce que la radio reprit bien vite.

« Vous êtes qui ? »
« Celle qui, apparemment, connaît mieux les rues de New York que toi ! »
« Votre matricule ? »

Elle soupira, ne sachant pas vraiment ce qu’elle pouvait répondre à ce genre de chose. Salut, j’suis l’espèce de stagiaire relou qui est là parce que son contrôleur judiciaire l’oblige à faire des heures dans un commissariat ! Franchement, il y avait plus crédible. Elle tendit la main vers Alix et, sans lui passer la radio, elle appuya sur le bouton que ce soit elle qui puisse parler tout en gardant les yeux sur la route. Elle aurait sûrement plus de poids qu’Hella et puis c’était une façon de voir si elle allait écouter les indications d’Hella ou non. De manière très ironique, alors qu’elle avait le doigt appuyer sur la radio elle parla à Alix.

« Chef, j’crois qu’il veut entendre votre voix ! »

Alix donna son matricule comme l’autre abruti le demanda. Hella leva les yeux au ciel et se promis de foutre son poing dans la tronche à celui qui venait de la qualifier de GPS. Ouais, elle se voyait bien lui faire avaler une dent ou deux en lui demandant si un GPS était capable de faire ça. Bon ça restait du domaine du rêve parce que, soyons honnête, frapper un flic n’était pas ce qu’on faisait de plus facile. Et on ne parlait même pas des répercussions, ça elle s’en foutait un peu. C’était le gros problème d’Hella, elle avait une fâcheuse tendance à agir et à réfléchir après, ça lui valait pas mal d’ennui mais sur le coup, elle trouvait un réconfort dans le fait de s’être défoulée et d’avoir fait ce qu’elle avait envie. Après tout, elle ne restait qu’une adolescente !

Cela dit, et même si elle n’en dirait rien, elle apprécia qu’Alix suive la direction qu’elle avait donnée. Ca prouvait qu’elle ne lui avait pas posé de question juste pour la forme ou pour faire genre. Au moins une personne semblait être disposée à l’écouter contrairement à l’autre abruti qui la voyait comme un GPS et qui, apparemment, voyait un souci à la présence d’Hella. A croire que ça lui posait un problème qu’elle puisse trouver une solution pour récupérer la voiture en fuite… Ça se trouve il était de mèche avec le fuyard. Mouais, elle avait l’imagination un peu trop débordante des fois, encore heureux qu’elle ne passait pas son temps devant la télé, sinon, elle aurait une imagination encore plus débordante !

Et puis voilà qu’Alix se mettait à jouer la main. Hella faisant semblant de l’imiter, tout en levant les yeux au ciel « tu restes dans la voiture » Est-ce que quelqu’un avait expliqué à Alix que, juste par esprit de contradiction Hella pouvait sortir de la voiture ? Si Alix avait demandé si Hella pouvait rester dans la voiture, sans l’imposer, l’adolescente s’y serrait pliée sans soucis. Mais quand il n’y avait pas de demande, c’était considéré comme un ordre et dans ces cas, Hella, pouvait réagir de manière complètement disproportionné. Sortir de la voiture alors que c’était interdit c’était un peu comme dire : « Tu vois ? Je fais ce que je veux ». Puéril. Typiquement ado comme réaction mais, elle était comme ça. Vu comment c’était partit il y avait peu de chance qu’elle reste dans cette voiture.

La voiture en fuite fut bientôt en vue et Hella fut quelque fière de ne pas s’être plantée, le virage pour retrouver cette voiture avait été un peu sec mais ça ne faisait rien. Hey, c’était trop fun de vivre une course poursuite pour de vrai, Hella allait avoir plein de truc à raconter à Phen. Elle fut, cependant, forcée de se raccrocher au tableur de bord lorsqu’Alix se mit derrière la voiture de manière à lui barrer le passage et, sans comprendre comment ça s’était produit un coup de feu se mit à retentir. Pas le temps de réagir qu’Alix était déjà revenu pour plaquer la tête d’Hella le plus bas possible.

La situation, le stress, la peur, tout était réuni pour qu’Hella déclenche son pouvoir. Ce qui, logiquement n’aurait pas d’u être un problème si aucun mutant ne s’était trouvé dans le coin. Ce n’était pas le cas car, sans comprendre, ses sens semblaient se développer. Les sons étaient plus distincts, les odeurs aussi. Et merde ! Sur tous les flics du commissariat, il avait fallu qu’on lui refile une mutante. Bordel ! Le tout était de savoir jusqu’où pouvait aller le pouvoir d’Alix. Hella n’avait connu les sens développer qu’avec Wolverine et Daken, alors elle imaginait qu’elle allait avoir des griffes mais en regardant sa main et en se concentrant pour les sortir elle comprit bien vite que ce n’était pas ça.

Elle avait presque envie d’aller au bout de cette mutation sans savoir qu’elle se transformerait en panthère et que c’est ses instincts qui prendraient le dessus, lui laissant probablement la possibilité de tuer un homme. Chose à laquelle elle ne risquait pas de tenir psychologiquement… c’est sa psy qui serait contente d’apprendre qu’elle avait tué une autre personne ! Utiliser une mutation qu’elle ne connaissait pas était dangereux, elle en avait assez fait les frais pour le savoir mais la situation était telle qu’elle n’arrivait pas à se contrôler. Dans le fond il y avait un avantage : Elle était recensée comme mutante sans qu’on sache forcément de quel pouvoir elle dispose. Si jamais elle se servait de sa mutation c’est pas Alix qui dévoilera la sienne.

de toute façon, Hella n’eut pas le temps de réfléchir à quoi que ce soit. Une fusillade la ramenait à trop de chose en plus de la situation stressante que ça pouvait être. Elle se revoyait dans cette banque qui l’avait conduite en prison, de son coéquipier qu’elle avait tué parce qu’il avait pété un câble et ainsi de suite. Assez de circonstance pour que la mutante qu’elle était ne puisse résister à sa mutation. Un changement s’opérait en elle sans qu’elle puisse comprendre de quoi il pouvait s’agir. Quand un deuxième coup de feu se fit entendre, c’est le dernier sursaut qu’elle eut qui déclencha l’entière mutation d’Hella qui eut tout juste le temps de crier un « ALIX ?! » mi-interrogation, mi-inquiet, avant qu’Hella ne devienne une panthère, non sans douleur.

Finalement, sous cette forme elle ne se posa plus aucune question, un peu comme si toute sa conscience l’avait abandonnée. Tout ce qui comptait était son instinct de survie qui était mis à mal par un type qui tirait avec une arme. Et, sans réfléchir, c’est vers lui qu’elle courut – sur ses quatre pattes noires – après avoir quitté la voiture. Ce qui était certain c’est que si elle possédait une conscience elle préférerait qu’on lui tire dessus pour la stopper plutôt que de tuer un homme mais sans cette conscience rien ne semblait vouloir l’arrêter.

Spoiler:

[justify]Je sentais que la discussion n'avait pas été appréciée et ce des deux côtés. Enfin, l'essentiel était d'arriver au but. Ce n'est qu'après que je discutais avec la personne en question de son attitude et lui faisait remarquer qu'elle avait dépassé les bornes. En voiture ou en action, jamais je ne m'opposais à quelqu'un pour si peu. J'ignorais comment réagirais Hella une fois en face du gars en question, mais j'espérais quand même qu'elle n'allait pas agir violemment, ce ne serait pas une bonne idée pour elle. Moi je m'en fichais un peu !

J'avais décidé de lui faire confiance, il fallait dire que je pensais qu'elle connaissait peut être des raccourcis que je ne connaissais pas. Donc je suivais ses conseils. De toute manière, si je n'en avais pas voulu, je n'aurais pas posé la question, c'était idiot de faire semblant d'impliquer quelqu'un et de finalement n'en faire qu'à sa tête. Elle était là et autant que ça me serve. Surtout que je reconnaissais le parcours qu'elle m'indiquait et en découvrais la pertinence. Étrange comme elle avait pu répondre bien avec tout ce que j'avais pu entendre sur sa mauvaise volonté. Comme quoi, il faut juste savoir comment l'occuper.

Je lui avais instinctivement ordonné de rester dans la voiture sans penser à son esprit de contradiction. Il fallait dire que je m'inquiétais qu'elle se retrouve dans cette histoire, j'ignorais tout du gars qu'on poursuivait et je ne savais pas comment il réagirait quand on lui tombera dessus. Si jamais il était armé... Je ne voulais pas qu'elle soit blessée et c'est pour cette raison que j'avais réagi de cette façon, je prenais la main pour que tout se passe bien. J'espérais qu'elle ne fasse pas de bêtises et qu'elle reste en sécurité.

J'eus un léger sourire quand soudain la voiture apparut devant nous. Heureusement que je l'avais emmenée. Maintenant, je réagissais en conséquence. Quand il s'arrêta à cause du barrage de police, je me mis en position derrière lui pour lui barrer la route. Sauf que je n'avais pas prévu qu'il se mette à nous tirer dessus. Réflexe : protéger Hella. Le reste n'était pas important. Le pare-brise encaissa une balle et ma vitre une autre, avant qu'il ne se tourne vers le barrage pour continuer à tirer. Cela me laissait une marge de manoeuvre, que je comptais l'utiliser et me mis en position protégée derrière la portière.

Quand j'allais me mettre à tirer, après l'avoir mis en joug, j'entendis un cri, qui me transperça les tympan à cause de mes pouvoirs. Celui de Hella, qui m'appelait. Je me tournais vers elle et ce que je vis me fit froid dans le dos : une panthère. Une jeune, en comparaison de la taille que je faisais quand je me transformais. Le temps que je comprenne, elle était déjà partie en direction du gars. Elle se sentait agressée... Elle allait le tuer ! Je réfrénais mon instinct pour sortir de ma cachette alors qu'elle commençait à salement l'amocher.

- Ne tirez pas !!

J'avais hurlé de manière à me faire entendre de tous, ça serait vraiment une sale histoire si jamais elle se prenait une balle, surtout que j'en serrais responsable, à tous les niveaux. Car c'était ma transformation, mon pouvoir qu'elle avait pris et qui m'avait demandé plusieurs années à contrôlé. Des années où j'avais plusieurs fois failli tuer des gens qui m'énervaient... Là il allait falloir que je trouve le moyen de la calmer et tout d'abord d'attirer son attention. C'était les balles qui l'avaient transformée, ce serait donc elles qui la détournerait de l'autre.

J'attrapais un pull sur la banquette arrière et m'en entoura le bras gauche, puis visais dans sa direction. Une balle ricocha à un mètre des adversaires, puis une deuxième avant qu'elle, non la panthère, ne se tourne vers moi. Je gardais ma position offensive, dangereuse, me posant comme étant la personne qui était la plus dangereuse. Et cela devait marcher, sinon ça allait très mal finir autant pour Hella que pour le gars. Et je ne me le pardonnerais pas... Je réfléchissais un peu à comment mon pouvoir avait pu être pris. Peut être je me trompais et c'était aussi son pouvoir, auquel cas, je pourrais toujours l'aider, mais je en voulais pas l'abandonner comme on m'avait abandonné moi avec ce pouvoir sans savoir comment m'en sortir...

La conscience d’Hella, entant que telle, n’existait plus. Elle s’en foutait, elle n’en avait même pas conscience. Aucun sentiment de liberté ne se fit sentir, seulement une sorte d’instinct de survie. Elle était attaquée, elle devait se défendre, se débarrasser de la personne qui essayait de la tuer. Les choses étaient ressenties de manière primaire, aucun cas de conscience, rien qui puisse la raccrocher à son état d’humaine qu’elle avait encore quelques minutes plus tôt. Elle devait vivre et son état devait être assez impressionnant pour que l’homme qui lui tirait dessus un peu plus tôt cesse de le faire. Effet de surprise probablement. Ca ne durerait pas et combien même cela serait le cas, elle devait se protéger, se mettre à l’abri et ça passait pas l’élimination de la menace qui se rapprochait de plus en plus.

Une balle ricocha devant la panthère qu’elle était, la stoppant sur son élan. Et, parce qu’elle n’était plus capable de réfléchir en tant qu’humaine, elle se retourna à l’aide de ses quatre nouvelles pattes. Une autre menace avait fait son apparition et, de ses pupilles, c’est la silhouette d’Alix que la panthère fixa. Pour elle, Alix avait simplement mal visée, quelque chose dans ce goût-là mais la prochaine balle pourrait bien l’atteindre. Un grognement se fit entendre avant que la panthère ne décida de foncer sur cette nouvelle menace. D’un bond, elle sauta sur sa nouvelle proie pendant que sa mâchoire se refermait sur le bras d’Alix. Ce n’était pas ce qu’elle avait visée mais le bras avait dû venir dans sa trajectoire dans un geste de défense – inconsciente qu’Alix savait ce qu’elle faisait – c’était frustrant, elle ne sentait pas la chair juste un vêtement qui l’empêchait d’atteindre convenable sa cible.

L’homme qui avait ouvert le feu ne se sentait plus menacé maintenant que la panthère avait changé de cible, ce qui lui permit de reprendre ses esprits et le contrôle de ses mouvements. Il avait bien entendu cette flic hurler de ne pas tirer mais, lui, il ne travaillait pas pour elle alors les ordres qu’elle avait donné elle pouvait se les garder. De toute façon, il détestait les mutants, et cette gamine ce changeant en panthère était une preuve de plus de la dangerosité de ces monstres. Il leva le bras, visa, tira. Un sourire parcouru ses lèvres quand un couinement se fit entendre.

Une douleur. Vive. Intense. Sa mâchoire se desserra lâchant sa prise. La panthère retomba sur le sol avant de reprendre une forme humaine, encore plus douloureuse. La conscience qui venait avec n’aida pas à minimiser la douleur déjà ressentie. Bordel ! Les pensées d’Hella étaient toutes confuses, elle se savait pas vraiment ce qui s’était passé. Tout ce qu’elle savait c’est qu’elle avait froid, qu’elle était allongée sur le sol et qu’une douleur sans nom lui parcourait l’épaule gauche. C’est sa main droite qui, fébrilement, alla toucher son épaule pour y sentir un liquide qu’elle associa à du sang en voyant sa couleur écarlate quand elle releva sa main devant son visage.

Et puis soudain ce fut un sentiment horrible qui l’envahie : elle était vulnérable, là, allongée sur le sol sans vêtement à cause d’une foutue mutation, blessée sans arrivée à remettre les évènements passés dans leur contexte. Pourquoi… Pourquoi est-ce qu’il fallait qu’il y ai des mutants à tous les coins de rues ? On ne pouvait pas la laisser un peu tranquille ? Il parait qu’avant de mourir on voit sa vie défilée. Eh bien, c’est qu’elle n’allait pas mourir : d’une, rien ne lui passa devant les yeux et, de deux, ce n’était qu’une blessure à l’épaule. Mais, putain, qu’est-ce que ça faisait mal. Hella était incapable de se concentrer sur ce qui se passait autour d’elle, la douleur était trop forte pour se concentrer sur quelque chose en particulier… Un léger sourire lui passa sur le visage. Phen… Vraiment, elle aurait un tas de chose à lui raconter. Un sourire qui disparut très vite, peu de chance qu’on la renvoie en patrouille avec quelqu’un. D’ailleurs elle n’était même pas certaine qu’on la laisserait faire quoique ce soit avec Alix. N’était-elle pas censée être responsable d’Hella ?

« Mutation de merde ! »

Finalement c’est la seule chose qu’elle arriva à baragouiner pour elle-même, sans avoir conscience que quelqu’un pouvait l’entendre. De toute façon, plus personne ne douterait qu’elle était une mutante. Peut-être qu’il fallait voir le bon côté des choses, on aurait peut-être peur d’elle au commissariat maintenant !

Je savais combien mon pouvoir pouvait être dangereux, surtout quand il prend le dessus sur la personne « humaine ». Trop de fois j’avais cru perdre le contrôle et manquer tuer quelqu’un. Heureusement, ça ne m’était jamais arrivé, je crois que je ne m’en serais pas remise. Sauf que si Hella avait mon pouvoir, ou un pouvoir similaire, elle ne semblait vraiment pas le contrôler et n’avoir qu’une envie, tuer le danger ! Là, je me reconnaissais, cette part de moi qui voulait régler les problèmes définitivement. Sauf que je ne pouvais pas la laisser faire car soit elle finirait par tuer le gars, soit par se faire abattre.

C’est pourquoi j’étais intervenue, je savais que la seule façon de l’arrêter –à part la tuer ou la blesser fortement- serait de lui offrir un danger plus grand. C’est pourquoi je lui tirais dessus, je pensais pouvoir contrôler l’animal pour essayer d’atteindre la Hella qui était derrière. Au moins, attirer l’attention c’était fait, maintenant, le tout était de survivre à l’attaque qui allait arriver. Je n’étais vraiment pas sure de moi, car en moi mon côté panthère faisait un boucan pas possible pour me transformer et ne pas laisser Hella prendre le dessus. Sauf que si je la laissais faire, ça allait mal finir ! Et puis je n’avais pas fait en sorte de cacher le fait que je sois mutante pour le laisser éclater au grand jour comme ça.

Comme prévu donc, Hella me sauta à la gorge, heureusement que je pouvais un peu prévoir ses réactions, car sinon, je crois qu’elle m’aurait arraché la gorge. J’avais réussi à interposer mon bras protégé entre elle et moi pour éviter de me faire déchiqueter. Sauf que ça ne semblait pas lui plaire, vu comme elle s’acharna dessus. Sauf que je n’y fis pas attention, commençant à lui parler espérant ainsi atteindre la Hella humaine.

C'est fini... Personne ne tirera... Tu es en sécurité... Tout va bien... Tu peux te redevenir humaine, tu peux laisser tes instincts de côté... Ils t'ont été utile mais maintenant tout va bien...

J’aurais peut-être pu y arriver si un coup de feu n’avait pas retenti à cet instant. Pu***n quel était le c*n qui avait tiré. J’eus tout juste le temps de la rattraper avant qu’elle ne finisse au sol, blessée, à nouveau humaine et nue… (j’ai jamais finie nue normalement ^^) Je défis mon pull de mon bras et, sans constater les dégâts, le déposais sur elle. Je relevais la tête furieuse et ne pus que constater qu’ils s’étaient enfin décidés à arrêter le gars et à le désarmer. Ils avaient de la chance d’être occupés eux… Sincèrement, ils allaient m’entendre !

- Appelez une ambulance !

Je me penchais sur Hella dont j’avais entendu sa remarque sur la mutation, je savais très bien ce qu’elle voulait dire, même si maintenant je m’en sortais mieux. J’enlevais le pull que j’avais sur moi et fis pression sur la blessure. Heureusement elle ne semblait pas avoir de dégâts trop importants ou graves.

- Je sais… Désolée… Ça va aller ! Les secours arrivent.

D’accord, j’avais vraiment merdé sur toute la ligne aujourd’hui. Quelle idée j’avais eue ? Aussi, je ne connaissais pas la mutation de Hella et je n’aurais jamais cru me retrouver avec ce problème sur le dos…

Tout semblait s’agiter autour d’elle, on parlait d’ambulance. La poisse. Elle avait jamais aimé les hôpitaux sans même vraiment savoir pourquoi. Dommage qu’elle n’est pas les moyens de se prendre un avocat, elle aurait été certaine de pouvoir faire en sorte de faire sauter ses heures de boulot au commissariat parce qu’elle pouvait prouver que c’était trop dangereux. Quoique, dans le fond, c’était probablement une très mauvaise idée. Son contrôleur judiciaire lui en voulait et aurait sûrement trouvé le moyen de faire rétrograder Alix pour incompétence ou mauvais jugement plutôt que d’enlever ses heures de travail. Dommage, ça aurait pu être cool de ne plus avoir à côtoyer cet endroit parce que, fallait avouer que, ce n’était pas vraiment un endroit qu’elle appréciait particulièrement. Bien qu’il fallait vraiment qu’elle trouve le moyen d’interroger les bases de donnée du commissariat, histoire de voir si elle pouvait retrouver une trace de son identité et de ses origines.

C’est dingue ça, à chaque fois qu’elle avait mal ou qu’elle pensait y rester il fallait qu’elle se mette à se demander qui elle était. Elle s’en voulu presque d’être incapable de passer outre cette histoire d’origine et de se besoin de savoir d’où elle venait. Après tout ce temps, il était peut-être temps de se faire une raison et d’accepter le fait qu’on n’avait pas voulu d’elle avant même qu’elle ne pousse son premier cri. Peu importe, elle décidé de mettre tout ça de côté pendant qu’Alix lui disait comprendre que ce pouvoir craignait. Au moins c’était sûr, maintenant, elle le tenait d’elle. Une confirmation qui fut vite fait quand elle s’excusa, ce qui étonna Hella. Pourquoi s’excuser ? Parce qu’elle avait pris son pouvoir ? Encore fallait-il le savoir ! Parce qu’elle l’avait embarqué dans cette histoire ? Pff, pas grave, elle s’en remettrait et aurait probablement une bonne excuse pour louper quelques cours et quelques heures de travail. Ça va aller… Hella prit sur elle de hausser un sourcil en essayant de se concentrer sur Alix.

« Bien sûr que ça va aller. C’est que l’épaule, j’vais pas mourir non plus. Comme si on se débarrassait de moi aussi facilement. N’empêche qu’aucun de mes chaperons n’avait encore tenté de me tuer… Fallait oser… »

C’était à prendre au seconde degré, même si beaucoup aurait sûrement envie de félicité Alix mentalement tellement Hella en avait fait chié plus d’un au commissariat. Et puis pour ce qui était de sa blessure, c’est clair qu’elle n’allait pas mourir quoique, elle l’avait bien cru au moment où Alix avait pris la décision d’appuyer sur sa plaie. Geste utile mais ô combien douloureux pour l’adolescente qui s’était fortement mordu la lèvre pour ne pas hurler. Elle essayait de se réconforter en se disant qu’elle en verrait d’autre et tout en espérant que ce ne soit pas vraiment le cas. Une blessure par balle, on ne s’est jamais la douleur que ça peut produire jusqu’à ce que ça arrive vraiment et, putain, ça faisait un mal de chien.

« Ça craint, on va finir par me remettre au triage de papier après ça… »

C’était sa façon à elle de gérer les choses, prendre tout au seconde degré. Même si sa douleur était bien réelle, elle savait qu’elle ne pouvait rien y faire alors, autant voir les choses à sa façon. L’avantage de New York c’est qu’il y avait des ambulances un peu près partout et que, à peine appelé, on arrivait déjà à les entendre au loin. Tient, ça lui faisait penser qu’elle allait devoir trouver un moyen de prévenir Phen, histoire qu’il ne s’inquiète pas trop de ne pas la voir revenir à l’heure prévue.

J'étais sur les nerfs. Mon dieu, quelle idée avais-je eue de faire ça ? Certes je savais que parfois la laisser seul risquait de lui laisser la possibilité de faire des bêtises, mais là, c'était moi qui en avait fait une, et une grosse. Je n'avais pas l'intention de me défiler ou quoi, mais on aurait pu me prévenir de ce qui nous attendait ! Il y avait une grosse différence entre un automobiliste qui prend la fuite et qui lorsqu'il est piégé allait se rendre docilement, et l'autre qui risquait de nous tuer dès l'arrêt. D'après notre conversation, il m'avait caché certaines informations et ça avait conduit à cette situation.

On allait m'entendre ! Sauf que pour l'instant je devais m'occuper de Hella en attendant les secours. J'espérais que le gars allait s'en prendre plein la figure. Je dus respirer calmement pour éviter une transformation. Je le sentais mal là, trop d'émotions et trop de volontés contradictoires. Je sentais que si je ne me calmais pas rapidement, j'allais exploser et me transformer. Sauf qu'il ne fallait pas ! Je n'avais pas tenu aussi longtemps pour tomber maintenant. Je décidais de me concentrer sur Hella. Pour l'instant, je ne pouvais pas faire grand chose et le peu que je pouvais voir de sa blessure, ça ne semblait pas grave. J'avais suffisamment vu de blessure par balle pour voir si ça allait plus ou moins bien. J'évitais cependant de trop la bouger, il vaudrait mieux la laisser bouger seule au cas où il y ait quelque chose de cassé.

Autre chose qui me rassura fut sa réaction quand je lui dis que ça allait, elle reprenait son caractère comme si de rien n'était. J'ignorais si c'était juste pour cacher sa douleur ou quoi que ce soit de ce genre, mais ça rassurait !

- Faut un début à tout ! Peut être que ça m'évitera pendant un moment que tu tente de te débarrasser de moi.

C'était dit sur le ton de l'humour, même si le coeur n'y était qu'à moitié. Je m'en voulais à mort de l'avoir entraînée là-dedans et la ressemblance entre nos pouvoir ne m'aidait pas à aller mieux. Je me demandais si nos pouvoirs étaient juste similaires ou s'il y avait autre chose. Enfin, je ne m’appesantis pas et fus tirée de mes pensée par sa phrase. Elle ne s'inquiétait que d'être mise au tirage papier. Cela me tira un petit rire. Mon dieu, elle ne perdait pas le nord.

- Au moins tu ne risques pas de te prendre un balle... De toute façon, il y aura toujours des têtes brûlées pour t'emmener avec elles.

Je sous-entendais que je pourrais l'emmener à nouveau avec moi. Bien sur, la prochaine fois je préférais éviter qu'elle soit en danger, mais bon. Si elle voulait toujours me suivre bien entendu et si on la confiait pas à une autre. J'entendis alors l'ambulance arriver avec soulagement, elle allait pourvoir recevoir des soins. Je laissais donc les ambulanciers s'occuper d'elle avant d'aller "parler" avec celui qui s'occupait de cette affaire.

- Agent Pascale ? Désolé pour tout ça.
- Désolé ? Vous ne manquez pas de culot ! Vous auriez pu me dire qu'il était armé et qu'il risquait d'y avoir des blessés. Ça aurait permis d'éviter que cette jeune femme soit touchée.
- C'est vous qui l'avez emmené !
- Ne me mettez pas tout sur le dos ! Vous saviez ce qu'il se passait et que j'avais une passagère qui n'était pas de la police et vous ne m'avez rien dit. Croyez moi, s'il arrive quoi que ce soit, c'est vous qui prendrez !

Il n'ajouta rien et je me détournais. J'avais très mauvais caractère quand je le voulais et là je n'étais pas d'humeur. J'allais rejoindre Hella qui se faisait embarquer dans l'ambulance et demandais à monter, entre autre parce que la voiture était légèrement trouée. Ils acceptèrent et je montais à l'arrière avec eux.

- Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

Hella n’était pas flic et c’est pour cette raison – en plus d’avoir un mal de chient – qu’elle ne pouvait pas comprendre toutes les implications que cette situation avait apporté : ce qui allait arriver à Alix ? Les raisons qui avaient poussé une personne à ne pas dire que l’homme était armé ? D’ailleurs, elle ne songea même pas à ce dernier point, dans son esprit, les autres flics ne le savaient même pas et puis c’est tout. Tout ce qui touchait à la procédure et ce genre de truc, ça lui passait complètement au-dessus de la tête de toute façon.

Quand Alix lui annonça qu’il y avait un début à tout, Hella voulu sortir un de ses petits rires ironique. Tout ce qu’elle arriva à faire fut de déclencher un petite quinte de toux qui lui ne fit qu’augmenter la douleur qu’elle avait dans l’épaule. Foutue de douleur, un vrai calvaire. Ca avait l’air tellement moins douloureux quand on voyait des gens se faire tirer dessus dans les films. Elle savait maintenant pourquoi c’était de la fiction, c’est pas dans la vraie vie qu’elle allait se servir de sa main pour enlever une balle logé dans son épaule. A coup sûr, elle tomberait dans les pommes avant. Et merde, elle divaguait, incapable de se concentrer sur la même chose trop longtemps. Qu’est-ce qu’elle disait déjà ? Ah oui, qu’Hella éviterai peut-être d’essayer de se débarasser d’elle. L’adolescente haussa un sourcil, au moins, ça ne lui faisait pas bouger l’épaule.

« Sérieusement ? Faut pas y compter, j’ai un quota à tenir. »

Et un contrôleur judiciaire à qui elle devait rendre des comptes aussi. Oh punaise, peut-être qu’elle allait ENFIN pouvoir se faire un arrêt maladie qu’il trouverait assez justifier, qu’elle ne serait plus obligé de venir pendant un bon moment. Une convalescence pour cause de blessure par balle, ça devait être assez long quand même. Peut-être qu’elle devait déjà commencer à se rouler par terre en hurlant de douleur pour qu’elle se fasse arrêter encore plus longtemps ? Non, l’idée de se rouler par terre ne lui plaisait pas, ne serait-ce que pour la réelle douleur que cela allait apporter.

« Sauf si les têtes brûlées ont une mise à pied pour avoir emmené quelqu’un qui ne fallait pas. »

Hella n’en disait rien mais, si ça devait être le cas, elle ne doutait pas de mentir aux supérieurs d’Alix, en disant que c’est elle qui s’est incrustée dans la voiture sans l’accord d’Alix. Ou qu’elle lui avait demandé de l’emmener quelque part et que l’appel avait été émis durant ce trajet, ou même qu’elle avait saoulé Alix jusqu’à ce qu’elle n’en puisse plus pour faire un tour en bagnole de flic. De toute façon, Hella était déjà une sorte de plaie dans ce commissariat alors, on ne risquait pas de remettre ce genre de chose en doute. Et puis, d’abord, elle n’en était pas là. Elle verrait bien les répercussions que ça allait avoir plus tard. Puis le triage de papier ça ne la dérangeait pas plus que ça, elle en était toujours à essayer de trouver une solution pour consulter les fichiers de la police, ce n’était pas en sortant qu’elle allait les voir.

Les secours furent là et on la déposa dans l’ambulance. Elle avait serré les dents comme jamais quand on l’avait mise sur un brancard en ayant l’impression que son épaule avait été laissé sur le sol. Ensuite, on lui posa un tas de question : son nom, son prénom, date de naissance. Questions auxquelles elle répondait avec un automatisme certain.

« Qui il faut prévenir en cas de problème »
« J’en sais foutre rien. »
« Vos parents ? L’homme laissa son stylo en suspend sur la fiche qu’il était en train de remplir. »
« Si vous les trouvez, vous me faites signe. »
« De la famille ? »

Elle laissa échapper un soupir comme elle pouvait et l’homme laissa sa fiche de côté, il y reviendrait plus tard. De toute façon il était occupé à laisser Alix monter dans l’ambulance pour que tout le monde puisse partir d’ici. Direction l’hôpital. Une destination qu’elle adorait, ce qui était à prendre avec beaucoup d’ironie. Alix demanda ce qui s’était passé et Hella posa sur elle un ait interrogateur. Elle voulait dire quoi par-là ? C’était bizarre comme phrase en fait, elle était là, elle avait tout vu, non ? Puis elle se demanda si Alix ne voulait pas parler de ce qu’elle avait fait, de sa mutation. Elle en venait même à se demander si Alix était au courant qu’elle était mutante avant qu’elle ne se transforme. La nature de son pouvoir n’était pas connu mais, du fait, qu’elle soit à l’institut son statut de mutante ne laissait que peu de doute.

« Rien de spécial. J’ai eu peur, j’ai stressé, et boom, bonjour madame mutation. »

Hella savait très bien que si elle avait muté c’était à cause d’Alix. Sans mutant à proximité, il ne se serait rien passé. Par contre, et par expérience, les gens ne pensaient jamais à un vol de pouvoir et pensait qu’Hella avait le même pouvoir qu’eux. Il n’était tellement pas rare de croiser deux fois le même pouvoir que, finalement, ça n’avait rien d’étonnant de penser de cette manière et, quand elle le pouvait – donc quand on ne la voyait pas utiliser un autre pouvoir – elle préférait laisser croire que c’était comme ça. Ouais elle préférait toujours donner l’impression de ne pas savoir que l’autre personne était mutante.

« Vous n’aviez jamais vu de mutant, vous savez pas comment ça fonctionne ? »

Pendant ce temps on pouvait entendre le gyrophare de l’ambulance qui s’élançait à travers les rues de New York vers l’hôpital le plus proche. Elle espérait juste ne pas avoir à y rester pendant plusieurs jours. L’hôpital avait toujours été une forme de prison pour elle, où on ne pouvait pas faire ce qu’on voulait, et où on imposait des horaires pour presque tout, chose difficilement concevable pour quelqu’un défiant un ordre simple juste pour le principe.

« Est-ce que vous pouvez prévenir quelqu’un à l’institut, pour qu’on vienne me chercher, j’ai jamais aimé les hôpitaux ? »

Il valait mieux prendre les choses sur le ton de l'humour et puis je n'avais pas à l'embêter avec les problèmes qui pourraient me tomber dessus parce qu'elle s'était pris une balle. Et puis comme je l'avais dit avec un peu de chance je n'aurais à tenter de la refiler à quelqu'un d'autre parce que sinon je risquais de la tuer moi-même. Enfin, toujours est-il qu'après ma réflexion, j'étais plus inquiète qu'amusée, j'avais oublié que faire de l'humour avec quelqu'un de blessé n'était pas conseillé si on voulait qu'il n'ai pas mal. Enfin, j'avais l'impression d'avoir quand même réussi à la toucher.

Mon sourire s'agrandit quand elle me répondit, c'était à se demander qui allait avoir le dessus ! Enfin, il fallait dire que j'y étais allée fort avec cette histoire et pour qu'elle puisse tenter de se débarrasser de moi, il fallait qu'elle revienne. Ce qui ne se ferait pas de suite. Enfin, si elle n'était pas confiée à quelqu'un d'autre, ça promettait de sacré journée et étrangement, cela m'amusait plus que me répugnait. Etais-je maso ? Je ne pensais pas, c'était juste que dans son genre elle était attachante. Il valait mieux que j'évite de dire ça à haute voix parce qu'elle serait capable de se lever pour tenter de m'étrangler ou un truc comme ça pour me prouver qu'elle n'était pas attachante.

Par contre, la suite me ramena sur la terre ferme, elle n'était pas idiote et elle avait compris que je risquais d'avoir des problèmes à cause de tout ça. Je décidais de ne pas lui montrer à quel point ça risquait d'arriver et de le prendre avec un peu de légèreté. Je n'imaginais même pas ce qui pouvait lui passer par la tête pour me sortir de cette histoire et dévidais que pour l'instant j'allais m'occuper d'être sur qu'elle allait bien et qu'elle recevait les soins nécessaires.

- Je me demande si je ne vais pas au contraire être félicité pour avoir enfin fait arriver ce dont beaucoup rêver ! Tu as fait tourné pas mal de monde en bourrique.

Finalement, je la laissais entre les mains des ambulanciers pour aller dire ce que j'avais sur le coeur au gars que j'avais eu sur la radio. Je lui disais clairement ma façon de penser et l'engueulais sans ménagement. Puis je revins vers alors que l'ambulance allait partir et montais avec Hella pour qu'on puisse discuter un peu. Je décidais d'en apprendre un peu plus sur ce qui s'était passé, parce que je me voyais en elle et je reconnaissais ses pouvoirs. Je devais avouer que comme je n'avais que peu de contact avec le monde mutant, je ne savais pas trop quels pouvoirs on pouvait rencontrer et je n'imaginais pas que quelqu'un d'autre ait les mêmes que moi.

Alors quand elle parla de ce qui arrivait souvent aux mutants, cela me mit sur la voix. J'avais la même mutation qu'elle ou peut être l'inverse. Vu que j'étais la plus vielle, c'était surement l'inverse ! Bien sur, je savais que c'était une mutante et tout et ce n'était pas comme si je ne connaissais pas les effets des mutations. Mais je devais avouer que la coïncidence était bien grande... Cela faisait très étrange de se retrouver face à soit, face à cette partie de soi qui nous faisait tant peur avant et encore parfois maintenant.
Mais je redescendis sur terre décidant de ne pas rester encore dans mes pensées. Ces paroles me firent tiquer. Bien sur que j'avais déjà vu ça ! Enfin, cela n'était qu'une réflexion de plus, je commençais à être habituée.

- Si j'ai déjà vu, mais d'aussi prêt c'est... impressionnant ! Et puis, je... Non oublie...

J'avais failli parler de mes propres pouvoirs, mais ce n'était ni l'endroit ni le moment pour cela. Puis nous n'étions pas seule alors parler de ça devant des inconnus ne me tentait pas trop, je tenais au fait que presque personne ne savait que j'étais une mutante. Je tenais à ma tranquillité et à mon boulot. Déjà que beaucoup de collègues ne m'aimaient pas à cause de mon caractère, alors là je ne pourrais compter sur personne en mission. Sachant que la confiance était la première chose à avoir pour pouvoir faire ce boulot.

Elle me demanda si je pouvais prévenir quelqu'un à l'Institut pour pas qu'elle reste longtemps à l’hôpital. Je pouvais la comprendre je n'aimais pas ça non plus, beaucoup trop d'odeur et surtout celle du sang. C'était intenable quand mes pouvoirs se déclenchaient. C'est pour ça que je ne l'aimais.

- Je les appelle dès qu'on arrive à l’hôpital. Je verrais ensuite pour qu'ils sachent quand venir... Je dois dire que je n'aime pas non plus l'hôpital ! Donne moi un numéro à appeler.

L'ambulancier leva les yeux au ciel mais je l'ignorais avec un petit sourire au lèvre. Ce n'était pas les gens dans les hôpitaux que je n'aimais pas mais le lieux, indispensable, mais invivable. Je ne savais pas comment on pourrait s'en passer. Une fois arrivée, j'allais la laisser partir se faire soigner.

- Je te laisse le temps d'appeler, mais je reste dans le coin !

J'allais donc à l'extérieur tandis qu'elle était amené à l'intérieur. Je sortis mon portable et composais le numéro qu'elle m'avait donné. J'attendis quelques instants avant qu'on ne me réponde.

*Bonjour ! Alix Pascale à l'appareil... Je suis policière et j'étais la personne qui chaperonnait Hella Health aujourd'hui au commissariat. Il y a eu un problème... Nous nous sommes retrouvées au milieu d'une fusillade et elle a été touchée à l'épaule... Nous sommes actuellement à l'hôpital et elle est en soins, mais quelqu'un pourrait venir la prendre, elle n'a pas l'air de vouloir rester... Oui je vous remercie ! Je vous attends... A tout de suite...*

Je raccrochais et rentrais dans l'hôpital, me renseignant à l'accueil pour savoir où je pourrais la trouver. On ne me fit pas de difficultés vu que j'étais flic et qu'Hella était sous ma charge. Je pus aussi dire que les personnes qu'il fallait avaient été prévenue ce qui sembla rassurer. J'allais donc dans la chambre qui lui avait été attribuée pour l'attendre. Elle finit par revenir et je l'accueillis avec un sourire.

- J'ai appelé, quelqu'un arrive pour te prendre et te ramener. Je ne sais pas quand il arrive, le temps de traverser la ville ! Ça va aller ?

C’était fort probable que certains cherche à la félicité pour avoir tenté de la tuer indirectement, et ça lui donnait presque envie de sourire comme réflexion. La douleur l’empêcha de le faire. Cela dit, même si ça en arrangeait certaine, ça risquait quand même de faire mauvais genre pour le commissariat, elle voyait déjà les titre « une pauvre Adolescente, morte sous la tutelle de la police », qu’elle soit désagréable ou pas, les gens verraient juste qu’une adolescente était morte. La direction du commissariat risquait de ne pas voir ça d’un bon œil… Mais, en fait, elle s’en foutait. Elle était en vie, il n’y avait pas vraiment à se poser de question.

Hella ne comprit pas trop ce qu’Alix voulait dire concernant les pouvoirs. La flic lui demandait d’oublier ça. Ok, pas de problème. De toute façon Hella avait envie de plein de chose, là, tout de suite, mais sûrement pas de réfléchir ou de chercher à comprendre ce que voulait dire les gens. Dans le fond elle trouvait juste marrant de voir les gens préférés cacher leur mutation parce qu’il était évident pour elle qu’Alix était une mutante. Si ça n’avait pas été le cas, Hella n’aurait jamais pu se transformer en panthère. Mais le sujet n’était pas là, ce n’était pas important. Pas grand-chose ne l’était d’ailleurs à ce moment précis. Elle avait juste envie de rentrer. Hella se bougea comme elle pouvait pour atteindre son téléphone et donna le numéro d’Edward. Le premier qu’elle trouva quand il lui avait donné pour le tenir au courant de l’endroit où était allé Bastet – encore une histoire tordue – bref, elle avait son numéro, il était de l’institut, ça ferait l’affaire. L’avantage avec lui, c’est qu’il ne lui prendrait pas la tête en lui posant un tas de question. Le danger était qu’il s’en foute complètement et qu’il ne vienne pas.

Alix alla passer un appel, Hella fut emmener voir un médecin. Elle détestait ce type, juste parce qu’il la faisait bouger dans tous les sens, pour voir ce qu’elle avait. Elle eut le droit à une radio, juste histoire de s’assurer que rien n’était cassé et qu’une balle ou un éclat, ne se trouvait pas à l’intérieur. Bandage, épaule bloquée, elle fut remise dans un lit et entrainé dans une chambre. Elle ne savait pas combien de temps ça avait duré. Beaucoup trop longtemps, les hôpitaux n’étaient pas connus pour leur rapidité d’action. Le médecin était là aussi et, Alix déjà présente. C’est quand le Doc entendit Alix parler de quelqu’un venant chercher Hella qu’il secoua la tête.

« Impossible. Lors d’une blessure par balle, on est obligé de prévenir la police pour une déposition. Elle ne va pas pouvoir partir avant ça, et puis on attend les résultats de sa radio »
« Je vous jure… Elle soupira en posant son regard sur Alix. Ce n’est pas faute de lui avoir dit qu’on s’en foutait de prévenir la police puisque vous êtes là. Mais je crois qu’il ne veut pas me croire, soit disant que tout le monde lui dit ça pour éviter la police »

le médecin baissa les yeux parce que c’est exactement l’échange qu’ils avaient eu un peu plus tôt. Il ne l’avait pas cru. Encore une gamine à problème, c’était la réflexion qu’il s’était fait. Mais là, elle en parlait ouvertement devant cette femme et il commençait à se dire que c’était peut-être vrai. Alors, rapidement, et pour se décharger de tous problèmes éventuels, il ajouta :

« Je ne suis que le règlement. »

Il en profita également pour s’éclipser, prétextant une urgence en promettant de revenir rapidement quand il aurait les résultats de la radio. Il profiterait de ce temps pour aller vérifier le registre de cette arrivée, au moins pour vérifier ce que les ambulanciers avaient mis sur le dossier et vérifier qu’elle était bien avec la police. C’est en quittant la pièce précipitamment qu’il bouscula un homme qui, lui, entrait dans la chambre. Pour une gamine qui n’avait pas de famille ça faisait beaucoup de passage !

« La prochaine fois que vous avez besoin que quelqu’un vous ramène, vous serez gentille de faire appeler les Taxi, histoire d’éviter que je me déplace pour rien. »

Edward venait de rentrer et restait égale à lui-même, il avait fait vite parce qu’il était déjà en ville, un repas de prévu avec William qui, d’ailleurs le talonnait de près et levait déjà les yeux au ciel en entendant la première réplique de son ami. La pauvre gamine était dans un lit d’hôpital et il trouvait le moyen de se plaindre. Edward, de son côté, avait à peine finit sa phrase qu’il se tourna vers Alix.

« Edward Livingston. Je suis prof à l’institut » Il travaillait souvent pour le commissariat de la ville mais ne se souvenait pas avoir déjà travaillé avec cette femme. Et s’il ne s’en souvenait pas, c’est que c’était probablement le cas. « Quand est-ce qu’elle pourra sortir ? J’ai un emploi du temps chargé »

il n’avait pas franchement envie de passer trop de temps ici, les hôpitaux s’étaient pas son truc surtout depuis qu’il s’y était retrouver pour sa jambe plâtrée.