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 Cordova-Tenseï Investigations (Salem)

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Adam Tenseï

Adam Tenseï
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MessageSujet: Cordova-Tenseï Investigations (Salem)   Cordova-Tenseï Investigations (Salem) EmptyJeu 3 Jan - 16:49

Adam défaisait lentement, très lentement, un à un, les boutons de sa chemise. Adossé au mur, Salem regardait le spectacle avec une satisfaction aussi évidente que son manque total d’innocence. Les chatons attendaient sagement dans le salon, blottis dans leur tout nouveau panier. Les rideaux étaient tirés. Le nouveau lit les attendait. C’était une sorte d’inauguration. La chemise tomba au sol.

Le couple avait signé les papiers, récupéré la clef, emménagé dans le nouvel appartement. Naturellement, entre leurs emplois, les études de Salem, les joies et les grandeurs de leur vie quotidienne, il restait beaucoup à faire. Les principaux cartons avaient été déballés, les placards de la chambre étaient pleins de vêtements, l’immense meuble à chaussures de l’entrée plein de chaussures et le réfrigérateur flambant neuf plein de légumes. Mais il y avait encore dans chaque pièce des piles de cartons à déballer.

Mais ce soir-là — comme le soir d’avant, et le soir encore avant — ils avaient une autre idée en tête. C’était qu’ils venaient de se disputer. En gros. Parce qu’Ulysses avait été finalement engagé par Martha Orckmann, qu’Adam en avait parlé avec un peu trop d’enthousiasme, que Salem s’était senti menacé, Adam avait été vexé que son ami ne lui fît pas confiance et il avait fallu l’une de leurs fameuses discussions faites d’incompréhensions, d’excuses et de consolations pour apaiser les choses.

Et comme souvent chez les Cordova-Tenseï, les consolations étaient devenues très concrètes. Adam avait qu’il était prêt à n’importe quoi pour Salem et Salem avait répété ces mots, « n’importe quoi », avec un sourire songeur. Alors après avoir découvert la passion de son amant pour les nœuds de cravate (aux poignets), une passion qu’il comptait bien explorer un peu plus, Adam avait appris que Salem n’était pas opposé à une séance d’effeuillage.

Oh, bien sûr, la chose avait commencé comme un défi, une taquinerie, une plaisanterie. Adam s’était senti un peu ridicule. Mais désormais, Salem le fixait d’un regard brûlant et le jeune homme n’était plus assez intelligent pour se sentir ridicule ; tout ce qu’il voulait, c’était se sentir désirable. Et puis de se retrouver plaqué à plat ventre sur le lit — accessoirement. Un vœu qui, vraisemblablement, serait bientôt évoqué.

Pour aider Salem à patienter un peu, Adam, qui avait ouvert son pantalon sans s’en défaire encore, se rapprocha de lui et déposa un baiser léger sur ses lèvres. Comme, bien entendu, l’adolescent n’était pas l’image vivante de la patience, alors que l’Asiatique se reculait, une main s’était agrippée à l’élastique de son boxer, l’avait attiré à nouveau vers Salem et forcé à entamer un baiser beaucoup plus concret et prometteur.

Bon, l’effeuillage complet serait pour un autre jour ; la main de Salem n’avait pas attendu que tous les vêtements disparussent pour retrouver ses centres d’intérêt et, pour leur part, les mains d’Adam s’étaient glissées sous le haut de Salem pour caresser religieusement ce corps si viril (si si !) qui bientôt aurait raison de son flegme. L’atmosphère devenait de plus en plus chaleureuse et leur étreinte était bercée par les sanglots.

Adam se figea. Comment ça, des sanglots ? Il détacha ses lèvres de celles de Salem, se recula, forçant (hélas) la main de son ami à abandonner son salvateur massage et se retourna — pour manquer d’être terrassé par une crise cardiaque, en découvrant Anya assise au bord du lit, en train de pleurer à chaudes larmes. L’Asiatique rougit et referma maladroitement son pantalon en tentant de trouver une entrée en matière appropriée à la situation.


— Anya, mais qu’est-ce que tu fo… qu’est-ce que… euh…

La jeune fille releva les yeux vers Adam, de toute évidence trop éprouvée pour songer à comparer le spectacle de son idole encore brûlante de désir avec les photographies des magazines, poussa un long, très long soupir, baissa les yeux et se remit à sangloter de plus belle.

Adam échangea un regard désemparé avec Salem.


— Anya ? Qu’est-ce qu’il y a ?

Cette question provoqua une nouvelle tempête de larmes, plus impressionnante encore que la précédente. L’esprit désormais tout à fait débarrassé de ses projets érotiques, Adam vint s’agenouiller devant leur amie et, prenant ses mains dans les siennes, tenta de rassembler toute la douceur du monde pour interroger :

— Anya, calme-toi. Dis-moi. Qu’est-ce qu’il y a ?

La jeune fille renifla bruyamment avant de murmurer, d’un ton désespéré :

— Gerald a disparu…
— Ah. Et euh… C’est qui, Gerald ?


Anya releva de grands yeux surpris vers Adam, comme s’il lui paraissait inconcevable qu’il ne connût pas Gerald, et cette pensée ramenant sa tristesse, elle recommença à pleurer à gros torrents. A nouveau, Adam adressa un regard de détresse à Salem, qui sans doute savait mieux gérer les demoiselles en détresse que lui, parce que c’était tout de même un peu plus son rayon.

Il tenta néanmoins de nouvelles questions :


— C’est euh… un ami à toi ?
— Vi.
— Et pourquoi tu penses qu’il a disparu ?
— On devait faire la chimie ensemble.
— Ah.
— Mais il est pas venu.
— Ah. Mais il a peut-être eu un empêchement, tu sais.
— Non. Non. Il a disparu.


Et avec un nouveau soupir, Anya recommença à pleurer. Soudain, la perspective de se retrouver à plat ventre sur le lit entièrement soumis aux ardeurs viriles de Salem paraissait bien lointaine au pauvre Adam. En tentant de ne pas regretter trop fort cette occasion manquée de se livrer au stupre et à la luxure, l’Asiatique abandonna ses rêves de strip-teaseur amateur pour entrer dans son rôle, beaucoup plus familier, d’habitué des problèmes.

La vie quotidienne suivait son cours.

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Salem Cordova

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MessageSujet: Re: Cordova-Tenseï Investigations (Salem)   Cordova-Tenseï Investigations (Salem) EmptyJeu 3 Jan - 19:56

Un. Ulysses ne perdait rien pour attendre, il le détestait, c'était sûr, cette saleté de gueule d'ange allait passer ses journées collé à son fiancé. Rien que de les imaginer tous les deux penchés sur des kilos de paperasses inintéressante, à échanger des mots compliqués, ça lui donnait envie d'aller le trouver et de lui faire quelque chose d'horrible. Une coupe au bol, par exemple. Deux. Bon, bien sûr, Ulysses n'était pas un mauvais garçon, et sans doute ne tenterait-il rien en sachant qu'Adam était fiancé. Mais c'était ce qui rendait la chose encore pire, il le détestait, et n'avait strictement rien à lui reprocher. Trois. Bien sûr, il ne doutait pas qu'Adam ne ferait rien non plus, il avait une confiance totale en lui, mais… Quatre. Non, il n'y avait pas de mais, Adam était la perle rare, il était beau et intègre.

Prenant une grande inspiration, Salem regardait les doigts d'Adam défaire le cinquième bouton de sa chemise, son regard brûlant remonta ensuite vers son visage. Bien sûr, il adorait le spectacle, mais il devait surtout se faire violence pour ne pas lui sauter dessus de suite. Bouillonnant de l'intérieur, il serra ses poings en regardant les derniers boutons sauter et la chemise glisser jusqu'au sol. Le léger baiser qu'il lui offrit leva cependant les infimes traces de bonnes volonté qu'il lui restait, l'instant d'après Salem dévorait les lèvres de son compagnon, caressait sa peau, avant de prendre les choses en mains de façon très littérale, en glissant ses doigts sous le tissus de son boxer.

C'est alors qu'il projetait de pousser Adam sur leur nouveau lit, qui n'était pas king size mais avait néanmoins une taille bien plus respectable que tout ce qu'ils avaient connus jusque-là – à part leur chambre d’hôtel, c'est vrai – qu'il se figea. Leur lit était déjà occupé, Adam ne tarda pas à s'en rendre compte aussi, et se remit un peu plus vite que lui de sa stupeur puisqu'il parvint à articuler quelques mots. Salem resta pour sa part appuyé contre le mur, le t-shirt en vrac, jusqu'à ce qu'Anya commence à expliquer son problème, il se rapprocha alors, l'air en pleine réflexion.

« C'est très grave. »

Et Salem n'était même pas ironique, certes, Adam devait le regarder avec des yeux de mérou plus très frais – ou plutôt ce qui s'en rapprochait le plus dans son registre personnel d'expression du visage, c'est-à-dire qu'il devait le regarder normalement, ou presque. Mais, son ami l'avait dit lui-même, il venait de sortir d'un de ces moments où il n'était plus assez intelligent ni pour se sentir ridicule, ni pour quoi que ce soit d'autre il fallait croire. Heureusement, Salem, lui, n'avait pas encore atteint le stade où son cerveau cessait toutes réflexions logiques, laissant à son compagnon le temps de retrouver son voile d'innocence et son QI – qui se trouvait pour le moment au fond de son boxer et n'était mesurable qu'en centimètres – il s'assit à côté de la demoiselle en réfléchissant, avant d'hasarder.

« Ça a sans doute déjà dû arriver, que tu n'arrives pas à rejoindre quelqu'un, non ? Tu es peut-être trop stressée pour utiliser correctement ton pouvoir, ou bien il se trouve hors de ton rayon d'action. Dans un lieu inaccessible pour toi, peut-être, c'est possible ? »

Anya sécha ses larmes, ce qui était plutôt inutile puisque le flot était toujours très soutenu.

« Oui, oui c'est possible… »
« Quand est-ce que tu l'as vu pour la dernière fois ? »
« Tout à l'heure, en cours. »

Ça rendait difficile l'hypothèse qu'il soit au fin fond du Canada en ce moment, mais Salem gardait son air sérieux et l'espoir secret de trouver rapidement la solution à ce mystère pour pouvoir reprendre ce qui venait d'être interrompu avec Adam. Car non, sa promptitude à tenter de résoudre ce mystère n'était pas tout à fait désintéressé, et il ne pouvait pas s'empêcher de penser qu'Anya en faisait sans doute beaucoup pour peu de choses. À coup sûr, elle reverrait ce… Gérald (ce nom me perturbe, la première chose auquel j'ai pensé en le lisant c'est à un poisson rouge, bref…) le lendemain, qui s'excuserait de ne pas avoir pensé à la prévenir pour cette absence.

« Et dans quels genre de lieu tu ne peux pas te téléporter ? »
« La zone 51. »
« … »
« Quoi ? Tu n'aurais pas essayé, toi, à ma place ? »
« Si, c'est ce qui m'inquiète, d'ailleurs, enfin… Tu n'as pas d'autres exemples, plus… plausibles ? Plus proches de chez toi ? »
« Le métal peut gêner, les murs épais… les endroits souterrains. Je ne sais pas… c'est la première fois que ça m'arrive. »

Sur ces mots, elle sanglota de plus belle, décidément, quand elle était heureuse, c'était pour de bon, et quand elle était triste aussi. Salem était perplexe, la situation semblait effectivement étrange, mais uniquement en prenant un point de vue mutant. Avant de paniquer, il valait probablement mieux aller sonner chez ce garçon, essayer de le joindre sur son téléphone, lui et ses amis, savoir s'il était du genre à sortir, que ce soit en boite ou en forêt. Mais la jeune fille n'était pas vraiment en état de répondre, il tenta de se montrer compatissant et posa une main sur son épaule, elle s'agrippa alors à son cou, ce qui le figea complètement.

« On va le retrouver ! Je te promets, Anya ! »

Adieu, nuit d'amour.
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Adam Tenseï

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MessageSujet: Re: Cordova-Tenseï Investigations (Salem)   Cordova-Tenseï Investigations (Salem) EmptyJeu 3 Jan - 21:17

Une journée de travail. Une longue, interminable journée de travail, avec des sondages électoraux, des pages de considérations juridiques, des notes de synthèse sur le système de distribution de l’eau à New York et sur la répartition des téléviseurs par foyers, cinq versions différentes d’un même discours aux syndicats de police. Puis une longue, interminable et douloureuse dispute avec Salem.

Adam avait cru, avec une profonde naïveté sans doute, pouvoir passer une heure, deux heures, trois heures avec son fiancé — beau, parfait, agréable, doux et sauvage, avec un jeu de hanches très habile — dans la quiétude de leur foyer félin. Alors, il avait un peu de mal à se reconnecter avec la difficile réalité du monde et sans doute son esprit trainait-il les neurones de dépit en partant s’intéresser, bien malgré lui, à Gerald, à ce qui avait pu lui arriver, aux cours de chimie et aux murs de béton.

Fort heureusement, Salem et son aptitude surnaturelle à raisonner dans les moments mêmes où il recevait d’Adam un homme vibrant à sa beauté, Salem l’Imperturbable (du moins pendant les premières minutes) prenait les choses en main — métaphoriquement, hélas, cette fois-ci. L’Asiatique ne put réprimer un soupir de déception et, laissant son ami partir en quête des premières informations en interrogeant Anya bien plus efficacement qu’il ne l’avait fait, il récupéra sa chemise et entreprit de la reboutonner maladroitement.

Adam passa une main dans ses cheveux. Parfaitement calmé (à son corps défendant), il méditait désormais la situation. Un adolescent qui disparaissait, ce n’était pas exceptionnel. Il pouvait y avoir des dizaines de raisons. Il lui était arrivé un accident. Il avait fait une mauvaise rencontre. Une fugue. Il avait juste planté Anya comme une cruche devant ses devoirs de chimie. Il s’était endormi sur son livre. On l’avait découpé en morceaux et dévoré dans une cérémonie sataniste cannibale.


— J’vais faire du thé. Et… Regarder des trucs.

Anya hocha la tête avant de se remettre à pleurer — si toutefois elle avait jamais arrêté. Adam fit un geste de la main à l’adresse de Salem, destiné à inciter l’adolescent à poursuivre son interrogatoire. Evidemment, le mime était parfaitement cryptique : Adam n’avait pas l’habitude de travailler en duo et ses signaux codés n’étaient pas encore très au point. Mais il devait reconnaître que son ami avait bien plus de talent pour interroger les suspects que lui.

Le jeune homme laissa donc Salem et Anya sur le lit conjugal, dont il eût fait avec son compagnon un bien meilleur usage, si ce crétin de Gerald n’avait pas eu la riche idée de faire du vélo dans la nuit par temps de pluie ou de clavarder sur Skype sans regarder l’heure passer. Adam rejoignit la cuisine, mit de l’eau à bouillir et attrapa sur le plan de travail le téléphone qu’il avait laissé là sagement, pour être sûr de ne pas se trouver interrompu par une urgence politique de dernière minute.

Harper Lee et Hawk, qui n’étaient pas les derniers pour la fête, ayant entendu l’un de leurs maîtres rentrer dans la pièce (celui qui faisait toujours semblant d’être insensible et qui finissait systématiquement par leur donner quelque chose, pendant que l’autre avait le dos tourné), quittèrent le panier et vinrent se frotter affectueusement aux jambes d’Adam, en ronronnant de contentement (et d’impatience), pendant que le jeune homme parcourait les gazettes locales de la ville d’Anya, pour tenter de repérer un schéma criminel quelconque, des agressions récurrentes ou des accidents répétitifs.

Tout en passant les uns après les autres les articles de cette ville, Haventown, décidément sans histoire, Adam murmura à l’adresse des chatons :


— Vous, au moins, vous restez sages, quand on veut se reposer.

Se reposer n’était sans doute pas le terme exact, mais Harper Lee et Hoover ne s’en souciaient guère. Constatant le peu d’effet de leur tactique habituellement infaillible, ils entreprirent de miauler leur désespoir, jusqu’à ce qu’Adam consentît à poser son téléphone pour verser des croquettes dans la gamelle et les gratouiller méditativement derrière les oreilles.

Puis, songeusement, il versa l’eau chaude dans trois tasses et, pensivement, y plongea trois sachets de thé. Quatre minutes d’infusion plus tard, il refit son apparition dans la chambre et tendit à son invitée et son infortuné amant leur tasse respective, avant de faire partager le fruit de ses réflexions :


— Il est peut-être à la station de télécommunications de ton village. Comment ça s’appelle ? Haven TV.

Comme cette conclusion ne semblait pas avoir pour ses interlocuteurs le même degré d’évidence qui était désormais le sien à ses yeux, il prit la peine de s’expliquer un peu :

— J’ai regardé, Haventown est construite sur d’anciens marécages. Je parierais pas trop sur les souterrains. Il n’y a pas de montagnes, du coup, la caverne, c’est pas tellement ça non plus. Mais si tu te téléportes près des gens que tu connais facilement et que les murs épais te bloquent, je suppose que tu perçois une sorte de signal. Des ondes, vraisemblablement. Peut-être cérébrales. A vrai dire peu importe.

Si tu ne peux pas te téléporter dans la zone 51, c’est que ce qui la protège n’est pas matériel. Toute la base n’est pas sous une chape de plomb. Donc, probablement une saturation d’ondes. A moindre mesure, on peut supposer qu’un pôle d’émissions classiques te fasse le même effet. Que les ondes parasites t’empêchent de capter le signal qui te sert de balise de reconnaissance. Donc, la station de télécommunications.


Adam put une gorgée de thé brûlant pour se désaltérer de cette longue explication, puis tenta d’avoir l’air viril et stoïque alors que sa gorge était en feu. Il toussota un peu. Pendant ce temps, il essayait de ne pas trop regarder Salem, pour ne pas se souvenir trop amèrement de tout ce dont il était désormais privé pour la soirée — pauvre de lui.

A tout hasard, et supposant que le dit Salem avait probablement réussi à soutirer à Anya des informations précises et utiles sur le fameux Gerald, Adam proposa :


— On peut déjà commencer par l’appeler.

Enfin, « on », Anya. Quand elle aurait repris une partie de ses facultés.
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Salem Cordova

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MessageSujet: Re: Cordova-Tenseï Investigations (Salem)   Cordova-Tenseï Investigations (Salem) EmptyVen 4 Jan - 0:31

Toujours un peu pétrifié par l'étreinte de la jeune fille éplorée, Salem ne comprit pas vraiment le message subliminal d'Adam, trop occupé qu'il était à essayer de lui faire comprendre qu'il n'était pas trop sûr de vouloir rester là avec Anya en larmes. Mais Adam partait déjà, bon, déjà qu'ils avaient parfois des soucis lorsqu'il parlait normalement, il ne fallait pas qu'ils s'attendent à faire des étincelles en langage des signes. Avant de poser la moindre question, Salem tenta de se faire rassurant pour calmer la jeune fille, même s'il séchait complètement sur ce qui pouvait l'empêcher de trouver son camarade. Ils n'avaient finalement clarifiés que quelques points lorsqu'Adam revint avec trois tasses et une explication.

Salem et une Anya un peu calmée écoutèrent sagement les déductions très probablement juste du devin. C'est beau, la complémentarité, Salem compense les petites baisses de régimes d'Adam, et celui-ci peut gérer pour tout le reste du temps.

« Voilà, il doit juste être dans les environs, peut-être qu'il a un rendez-vous improvisé avec sa petite amie dans le coin. »

Vu la tête d'Anya, il sentit tout de suite qu'il avait dit une bêtise.

« Je suis sûr que non ! Il n'a pas de… enfin je ne crois pas qu'il en ai une. »
« Ah, il te plaît. »
« Non ! »

Anya rougit jusqu'aux oreilles, mais même sans ça Salem aurait sans doute deviné. Angoisser autant pour une leçon de chimie ratée, c'était louche. Laissant la jeune fille à sa gêne, Salem répondit à Adam.

« Elle n'a pas son numéro, et il n'est pas chez lui puisqu'elle y est allée pour… réviser. »

Il jeta un regard appuyé à Anya qui tentait d'avoir l'air parfaitement dégagée, avant de sortir son portable.

« Je vais te laisser mon numéro, d'ailleurs, comme ça, avant ta prochaine visite, tu me préviens. Et ensuite, tu devrais aller voir du côté de cette… télévision locale qui doit proposer des programmes passionnants. »
« Oui, d'accord ! »

Le village d'Anya avait le mérite de n'être pas bien grand – comparé à New York – il n'y avait pas cinquante-mille façons de disparaître. Cette histoire d'ondes expliquait très probablement le problème. Un échange de numéros plus tard, la jeune fille, qui aurait pu sembler avoir retrouvé son état normal si Salem ne la savait pas si joyeuse, d'habitude, vida d'une traite sa tasse de thé, puis disparut en un instant en l'abandonnant dans le vide. Salem s'empressa de la rattraper au vol, et sa main rencontra celle d'Adam. En un instant son regard redevint brûlant et il abandonna sa propre tasse sur le sol pour tirer le bras de son compagnon et le faire s'allonger sur le lit pour l'embrasser longuement. Il glissa ensuite sa main sous sa chemise pour le carresser et déposer des baisers sur sa peau. Il le dévora complètement pendant plusieurs minutes, avant de ralentir un peu le rythme.

« J'ai l'impression qu'elle va m'apparaître dans le dos, ou je-ne-sais-quoi, c'est stressant… »

Salem regarda derrière lui, juste au cas où. Bon, ils n'étaient pas obligés de faire le grand chelem ce soir, en sachant que la demoiselle risquait de reparaître, pour leur dire qu'elle ne l'avait pas trouvé, ou le contraire – il y avait vraiment de quoi finir parano. Après une énième tentative d'explorer plus avant les attributs de son homme, Salem s'allongea à côté d'Adam, frustré de se sentir bloqué de cette façon. Par dépit, il se mit en tête de taquiner un peu son compagnon, il ôta son tee-shirt et caressa lascivement son torse en lui jetant des regards et des sourires équivoques. Lentement, il déboutonna son jean et glissa sa main dans son boxer pour s'offrir un plaisir presque solitaire. Il allait se remettre à jouer avec Adam quand celui-ci se volatilisa, ainsi que la chambre, New York, tout. Il eut l'impression qu'on lui pressait le crâne alors que des images floues défilaient devant ses yeux, jusqu'à se fixer finalement.

Une table, il était maintenant allongé sur une immense table de bois sombre, à contempler les poutres et le papier tue-mouche au plafond.

« Anya je vais te… B'soir madame. »

Debout devant un antique fourneau, une très vieille dame le regardait distraitement en touillant son ragoût, pas plus surprise que ça de voir un inconnu tatoué, percé et a moitié nu assis sur la table de sa cuisine. Elle devait avoir l'habitude.

« Bonsoir. »

Anya réapparue par une porte devant lui et lui tendit gentiment une chemise, que Salem ne prit pas.

« C'est pour toi ! »
« Hors de question. »
« Bah… elle est pas si mal. »

Pas si mal… Ce n'était pas vraiment le fait que cette chemise était faite pour les femmes qui le gênait, non, ça, à la limite, ça aurait pu passer. C'était qu'elle n'aurait même pas trouvée sa place dans la pire des brocantes. Le tissus fripé semblait avoir été découpé dans un vieux bout de tapisserie à fleur, le col était probablement inspiré des pyjamas du siècle dernier, et les manches bouffantes ajoutait à cela une couche non négligeable de ridicule.

« Je préfère encore enfiler un sac poubelle. »
« Mais voyons, il fait trop froid dehors ! D'ailleurs je dois te trouver un manteau, aussi. »
« Oh, pitié… »

Salem se leva pour suivre Anya, qui était redevenue très énergique et qui fila dans le couloir après lui avoir posé la chemise sur les genoux. Il avait presque passé la porte quand celle qui était très certainement sa grand-mère lança.

« Ta braguette est ouverte, mon garçon. »
« Ah, pardon. »

Il la referma précipitamment et marcha dans la bâtisse, qui semblait avoir une taille conséquente,d'une voix incertaine, il lança.

« Et Adam ? »

La voix d'Anya lui parvint, toute proche, sur sa droite.

« Je ne peux pas pour l'instant, transporter quelqu'un, c'est pas facile. Et puis j'ai surtout besoin de tes yeux. »
« Qu'est-ce que tu sais de mes yeux ? »

Salem poussa la porte d'où semblait provenir la voix, mais tomba sur une chambre dotée d'un immense lit à baldaquin et encombrée de vieux meuble, sans autre présence qu'un chat aussi obèse qu'orange, royalement vautré sur les oreillers. Et pour cause, lorsque la voix d'Anya lui parvint à nouveau, elle était lointaine, quelque part du coté gauche du couloir.

« J'ai revu Rylan, il est chouette ! Mais où est-ce que j'ai rangé ce… Je veux pas aller là-bas toute seule, j'ai essayé, mais c'est oppressant, je ne sens plus personne et j'ai l'impression que je ne pourrais pas bouger ou… partir si ça va pas, puis il fait noir maintenant… Tu veux bien m'aider ? »
« Maintenant que je suis là… »

Avec méfiance, Salem jeta un coup d'œil dans le couloir, pour tenter de repérer la bonne porte. Il avança en regardant partout où il pouvait pour ne pas se faire surprendre encore. Il faisait plutôt froid, tellement qu'il en avait des frissons et se résigna finalement à enfiler la chemise immonde, non sans une grimace de dégoût.

« Tadam ! »

Le cœur de Salem fit un bond alors que la jeune fille lui mettait sous le nez un… Disons que si elle n'avait pas était taillée comme une allumette, il aurait pensé qu'elle venait de tuer un grizzly. Résigné ou définitivement déprimé pour la soirée, il l'enfila aussi, avant de suivre la jeune fille dans un salon et de tirer une mine d'enterrement, assis sur un épais canapé de cuir marron, sous un immense cadre au point de croix représentant une scène de chasse matinale, tandis qu'une grande horloge comptait les secondes qui le séparaient encore de son amant.

« Donc, toujours aucunes nouvelles de Gilbert, je suppose ? »
« Gerald, non, je ne l'ai pas vu. »
« Mais tu penses qu'il peut y être, à Haven TV ? »
« C'est possible, la zone oppressante est plus grande que je le pensais, mais je ne vais jamais par là, je ne connais pas très bien. »
« Bon, ok… »

Salem pensa soudain à quelque chose qui calmerait son début de dépression et sortit rapidement son portable.

« Allo, Adam ? Prends-moi mon t-shirt, s'il-te-plaît, et le pull, là, le gris avec le col en V, et mon blouson aussi, le troisième en partant de la gauche dans le pl… »

Anya avait disparut, et presque aussitôt il y eut de la friture sur la ligne, avant qu'ils ne soient coupés.
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MessageSujet: Re: Cordova-Tenseï Investigations (Salem)   Cordova-Tenseï Investigations (Salem) EmptyVen 4 Jan - 11:20

Adam ne savait trop s’ils étaient, ce soir-là, détectives ou psychologues. Le jeune homme avait intuitivement endossé le premier rôle, mais quand Salem, dans son infinie clairvoyance et son désir non moins infinie de mettre Anya (soulagée) à la porte, suggéra que la jeune fille était peut-être bouleversée non tant par la disparition objective de Gerald que par le fait que Gerald osât manquer un de leur rendez-vous, l’Asiatique se rendit compte que le problème tenait plus des sentiments inavoués de la principale intéressée que d’un quelconque mystère policier.

Cette évidence ne l’enchanta guère. Retrouver des gens, cela, il savait faire. A peu près. Mais consoler des adolescentes de leurs chagrins d’amour, il n’était pas sûr que cela fût exactement dans son domaine de compétences. Ni d’avoir ce soir-là la patience nécessaire. Il s’abstint donc de tout commentaire, de peur de provoquer une nouvelle crise de larmes avec son sens habituel de la diplomatie qui l’eût poussé à suggérer habilement des choses comme « peut-être qu’il n’avait pas envie de te voir » ou « ça se trouve, il a croisé une amie et il a oublié votre rendez-vous ».

Salem d’ailleurs se débrouillait comme un chef et la main d’Adam rencontra celle de son ami qui rattrapait au vol la tasse suspendue dans les airs par le départ d’Anya. Si ce n’était pas un signe du destin ! Le devin s’empressa de se débarrasser de sa propre tasse pour s’allonger docilement sur le lit et s’offrir aux baisers et aux caresses de Salem. Comme lui ne réfléchissait pas trop, il ne se souciait déjà plus de la fameuse Anya, de Gerald, d’Haven TV et des cours de chimie.

Finalement, la soirée n’était pas si mal engagée. Alors, évidemment, que les lèvres de celui qui devenait, ce soir-là, très laborieusement son amant se détachèrent, Adam ne put réprimer un gémissement de frustration. Il se redressa sur un coude et entreprit d’entamer un discours d’exhortation pour les troupes.


— Non mais, t’inquiète pas, elle l’a sans doute retrouvé, son Gerald. Là, ils sont en train de faire des tableaux d’avancement et des bilans quantitatifs.

Pour appuyer ce beau morceau de rhétorique, l’Asiatique posa son regard brûlant sur celui de Salem et esquissa un sourire peu innocent quand l’adolescent repartit à l’attaque — avant de lutter contre la crise de larmes, à son tour, quand Salem s’allongea à ses côtés. Les yeux fixés sur le plafond, le jeune homme tentait de combattre sa déception et, d’une voix aussi dégagée que possible, il suggéra :

— On peut aller ranger les cartons de vaisselle, sinon…

Il tourna les yeux vers Salem pour sonder son regard et laissa échapper un gémissement point du tout frustré, cette fois-ci, en constatant que son ami ne se décourageait pas si aisément. Ses yeux suivirent avidement le parcours des mains de Salem. Il avait l’étrange impression d’assister à l’une des scènes de ses rêveries quand, parfois, le soir, il rentrait tard du travail, que Salem était avec ses amis, et que seul dans le studio il avait comblé bon an mal an l’absence de son cher et tendre (avec la fameuse boîte qui dormait encore dans l’un de ses cartons).

Comme cependant la patience n’était pas toujours sa maîtresse qualité, il s’était agenouillé sur le lit, pour pouvoir se pencher et goûter un peu mieux à ces promesses délicieuses — mais avant que ses lèvres ne pussent atteindre leur objectif, l’objectif avait disparu et Salem avec lui. Adam ferma les yeux et inspira profondément. Tout allait bien. Une soirée normale. Avec une amie normale en difficulté. On faisait appel à sa charité. A sa sainteté, même. A son angélisme. Certes, on venait de lui voler son Salem. Bon. Tout cela n’était pas très grave. Il allait le retrouver. Dût-il raser Haventown pour ça.

Le jeune homme quitta le lit, ouvrit le placard, se hissa sur la pointe des pieds pour en tirer un sac à dos noir et l’ouvrit pour en inspecter le contenu. Corde. Trousse de crochetage. Lampes torches. Argent liquide. Pied de biche. Gants, cagoule. Craies. Deuxième téléphone portable jetable. Trousse de premiers secours. Briquets. Bombes lacrymogènes plus ou moins artisanales. Il referma le sac et se déshabilla pour mettre une tenue plus adaptée.

Alors qu’il laçait ses rangers, il décrocha son portable :


— Salem. Où est… Oui… Oui… Oui… Allo ?

C’était officiel, Anya allait passer un sale quart d’heure. Adam ouvrit à nouveau le placard et fourra dans le sac à dos un tee-shirt, un pull et un blouson, sans se soucier très exactement de ceux qu’il choisissait : Salem allait devoir supporter de n’être pas habillé à la perfection pour une ou deux heures. Il n’avait pas de temps à perdre avec la mode.

Trois minutes plus tard, la moto fonçait à toute vitesse dans les rues de New York, sans trop se soucier des aléas de la circulation et des futilités du code de la route. Bientôt, la ville fut derrière lui, la campagne devant. Il fallait un peu plus d’une heure en temps normal pour rejoindre Haventown et, ce jour-là, Adam était bien décidé à ne pas perdre de précieuses minutes. Certes, il faisait nuit, on ne voyait pas grand-chose et la route n’était pas sans danger, mais le devin n’avait pas vraiment besoin de voir la route pour conduire.

Il ralentit cependant à l’entrée de la ville, soucieux de ne pas finir dans une petite cellule locale alors que son fiancé était peut-être en train de périr sous les coups de bois d’un caribou sauvage. La moto s’arrêta devant le restaurant où ils avaient dîné, le soir de leurs fiançailles. Adam retira son casque, pénétra dans l’établissement et se dirigea vers le comptoir, où le patron triait consciencieusement ses billets.


— Bonsoir Monsieur. Pour une personne ?
— Bonsoir. Non — merci. Je cherche Anya.
— Anya ?
— Votre serveuse.
— Et qu’est-ce que vous lui voulez, à Anya ?
— Nous étions en train de discuter, dans le café de l’autre côté de la rue, je suis parti aux toilettes et quand je suis revenu, elle avait disparu.
— Oui, elle a tendance à faire ça.
— C’est qu’elle a oublié son téléphone.
— Je peux le lui rendre si vous voulez.
— C’est que je ne voudrais pas vous déranger.
— Vous n’avez qu’à passer chez elle.


Adam esquissa un sourire et adopta la tactique de l’indication qui n’en était pas une mais qui fonctionnait toujours :

— Oui, j’ai le temps. C’est après la grande maison, c’est ça ?
— Oui, voilà, sur Lincoln Street. Au 7.


Le jeune homme remercia son affable informateur et tourna les talons, pour regagner sa moto tandis qu’il consultait le plan de la ville sur son téléphone. Quelques minutes plus tard, il s’arrêtait au 7, Lincoln Street, devant une imposante demeure, et sonnait à la porte.
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Salem Cordova

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MessageSujet: Re: Cordova-Tenseï Investigations (Salem)   Cordova-Tenseï Investigations (Salem) EmptyVen 4 Jan - 14:55

Achetez des portables, qu'ils disaient, si vous vous retrouvez perdu dans l'arrière-pays et en danger de mort, ils vous sauveront. Quelle blague. Salem était loin de chez lui et en danger – Anya allait le rendre fou – et c'est précisément à ce moment-là que sa barre de réseau décidait de jouer au yo-yo. Il soupira de désespoir et ne sursauta même pas quand Anya reparut, l'air inquiète.

« Pendant une seconde, je n'ai plus senti personne, ça faisait peur. »
« T'avais plus de réseau, comme moi. »
« Salem, c'est pas marrant ! »
« Oui, d'accord, laisse-moi réfléchir. »

Récapitulons les faits, il passait une soirée très agréable avec Adam, puis Anya avait débarquée, son Gilbert avait disparut, il y avait cette histoire d'ondes, le fait qu'Anya n'avait jamais vraiment rencontré d'obstacles à son pouvoir, en tout cas pas dans sa ville, jusqu'à aujourd'hui, et son portable qui déconnait. Il pouvait y avoir un paquet d'explications à cela, de la plus simple, Gilbert avait oublié le rendez-vous et l'antenne TV était en travaux pour rajouter une nouvelle chaîne, Haven Pétanque, à des choses beaucoup plus farfelues.

Déjà, cette histoire d'antenne, ça lui rappelait pokemon argent, quand la team rocket s'était emparée de la tour radio pour envoyer des ondes et… il ne savait plus trop ce qu'il était censé se passer, mais à la fin ils devaient pouvoir dominer le monde. Le destin aurait quant à lui pu raconter la fois où il avait rendu visite à sa grande-tante, qui vivait alors dans un village de cent habitants perdu au fin fond des Pyrénées, et qu'en bavardant avec les habitants le long de l'unique rue, il avait appris que la semaine passé la police était venue jusque-là pour déterrer des centaines de tonnes d'explosifs cachés à quelques mètres de l'église par des terroristes basques. Il faut parfois se méfier des petites villes tranquilles et colorées, elles peuvent être l'endroit idéal pour cacher de lourds secrets, que dis-je, des complots. Salem plissa les yeux.

« Tu n'es pas discrète… »
« Hum ? »
« Avec tes pouvoirs, tu t'en est servis devant nous dès le début, pendant ton service. C'est une petite ville, il est possible qu'une bonne partie des gens soit au courant. Peut-être que le vrai problème n'est pas la disparition de Gilbert… »
« Gerald. Et mes pouvoirs ne gênes personne ici, je crois… »
« … peut-être qu'on devrait plutôt se demander pourquoi ton pouvoir est dérangé aujourd'hui, et ici, alors que tu as visité toute sorte d'endroits, ne serait-ce que New-York, des antennes, y'en a partout, ça t'empêche pas de nous trouver. »
« Non… c'est un peu plus difficile, c'est vrai, mais j'y arrive. »
« On est d'accord… Donc, disons, ce n'est pas sûr du tout, hein, mais disons… Tu ne peux toujours pas aller chercher Adam. On aurait bien besoin de lui. »
« Je ne peux pas. »
« Tu ne le trouves pas ? »
« Si, j'y arrive, mais il se déplace. »
« Ah. »

Salem eut un sourire stupide en imaginant Adam en train de voler à son secours. Il comptait bien remercier comme il se devait son héroïque et viril amant dès qu'ils seraient tranquilles. Ce qui n'était pas pour tout de suite, son regard rencontra celui de la jeune fille, qui attendait toujours ses explications. Pas très sûr de la meilleure façon d'expliquer ce à quoi il pensait, il tenta.

« Surtout, il ne faut pas que tu paniques, peut-être que mon idée est complètement, fausse, en plus j'ai pas tant d'informations que ça. »
« Je ne paniquerais pas. »
« Ok, disons que si, moi, j'apprenais qu'il y avait, dans une ville donnée, une téléporteuse et que, pour des raisons personnelles, j'en ai besoin. Je pourrais éventuellement décider de la capturer, et dans ce cas-là, la première chose que j'essaierais de faire, c'est l'empêcher de se téléporter, sinon, ça risque d'être compliquée… »

Une étrange agitation régnait maintenant dans l'honorable demeure, presque toutes les lumières étaient allumées, les portes claquaient, des voix s’époumonaient et des meubles glissaient sur le parquet. L'agitation se calma cependant quand la sonnerie retentit, plusieurs longues minutes plus tard, la porte s'entrouvrit de quelques centimètres et Anya jeta un coup d'œil.

« Ah, Adam ! On t'attendait ! J'ai fais du café, il faudra au moins ça pour rester éveillés toute la nuit. Salem ? Tu m'aides à tirer la commode ? »

Après avoir déplacé les meubles qui bloquait la porte d'entrée, Adam pu pénétrer dans le vestibule. D'ordinaire, le spectacle le plus étonnant dans cette pièce était sans doute la tête d'élan accrochée au mur, auquel était suspendu un manteau rose. Cette fois-ci ce fut plutôt la blondinette faisant les cent pas au milieu des meubles, un vieux fusil de chasse dont elle ne savait visiblement pas se servir dans les bras. Salem le regardait d'un air on ne pouvait plus soulagé.

« Merci, merci d'être venu, vraiment. Je vais tout t'expliquer. »

Après avoir enjambé l'horloge, maintenant couchée en travers de l'entrée du salon pour que les méchants trébuchent dessus et se cassent le nez en entrant, selon Anya, la troupe s'assit sur le canapé. Salem raconta toute l'histoire.

« Voilà, en gros j'aurais pas dû la renvoyer ici. »
« Je serais revenue de toute façon, je n'allais pas laisser grand-mère ! »
« Après… ce n'est peut-être pas ça non plus, je lis un peu trop de comics, tu sais. »

Oui, il restait encore quelques espoirs que la soirée se termine normalement. L'espoir fait vivre.
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Adam Tenseï

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MessageSujet: Re: Cordova-Tenseï Investigations (Salem)   Cordova-Tenseï Investigations (Salem) EmptyVen 4 Jan - 15:57

Adam était toujours un peu troublé par l’architecture des villes de province. Plus exactement, Adam était toujours troublé par les villes de province. Très précisément, Adam était toujours troublé par tout ce qui était moins dense, moins peuplé, moins urbanisé que l’immense mégapole new-yorkaise. Une grosse maison comme ça, à New York, il fallait être multimilliardaire pour pouvoir se l’offrir. Dans les villes de province, les gens n’avaient pas le sens de la mesure.

Au bout de longues et pesantes minutes à considérer l’ampleur de la bâtisse et le sens tout à fait personnel qui présidait à l’arrangement floral du jardin frontal, Adam put enfin poser le regard sur une Anya moins joyeuse qu’à l’ordinaire, mais également moins larmoyante. Le jeune homme tendit l’oreille en entendant que, de l’autre côté de la porte, on déplaçait l’ensemble du mobilier pour lui ouvrir le passage.

L’Asiatique put enfin pénétrer dans la maison et contempler d’un air un peu décontenancé l’élan et son manteau rose. Ah, la province. A tous les coups, il y avait dans les environs une forêt peuplée de vieux ermites sanguinaires. Et des agriculteurs républicains aigris qui chassaient les visiteurs indésirables de leurs champs de patates à coup de carabine. Et une légende de la Dame Blanche, quelque part sur la grand-route locale. Et des dîners dansants où l’on jouait de la mauvaise musique country. Bref, en bon citadin, à une heure de New-York, Adam se considérait au fin fond du Midwest.

Lâchant laborieusement du regard l’élan au pouvoir hypnotique, Adam laissa tomber son sac à dos au sol en apercevant Salem, attrapa l’adolescent par les hanches et l’attira contre lui, sans se soucier des meubles, d’Anya, de la grand-mère qui devait être quelque part et de Gerald qui, peut-être, attendait au fond d’un fossé qu’on vînt lui jeter la corde que précisément il avait apporté, préférant serrant son fiancé volé dans ses bras protecteurs.

Parce qu’il avait eu peur, Adam. Certes, il le cachait habilement en couvant Salem d’un regard inquiet et protecteur, en le gardant dans ses bras comme s’il ne l’avait pas vu depuis des jours et en gonflant les muscles au cas où un élan véritable aurait la mauvaise idée de le charger, mais malgré ce comportement on ne pouvait plus anodin, il avait eu peur. Pudiquement, cependant, il n’en disait rien.

Adam se laissa glisser sur le canapé, sans vraiment lâcher Salem du regard, parce qu’il avait disparu déjà une fois sous ses yeux (et ses lèvres), alors il valait mieux se méfier. Une fois tranquillement assis, le jeune homme, un bras passé autour des épaules de son compagnon, qui décidément ne réussirait plus sa grande évasion, écouta de son air absolument impassible les sinistres hypothèses de Salem — en se demandant si le récit de ses propres visions n’avaient pas fini par sérieusement corrompre l’imagination de l’adolescent jadis innocent.

Le devin resta un long moment silencieux après le récit de Salem. Il dit finalement d’une voix lente :


— C’est vrai qu’il y en a beaucoup. Des antennes. A New-York.

Oui, parce qu’en revanche, dans les villes de province… bref. Cette intervention fut à nouveau suivie d’un long silence, ponctué seulement par le mouvement de balancier de l’horloge, un peu déréglée par sa toute nouvelle position, et par les allées et venues imperturbables de Grand-Mère dans la cuisine, occupée à faire des confitures, pendant que « les enfants jouaient » dans le salon.

Adam jeta soudain un regard au fusil et marmonna d’une voix contrariée :


— Pose ça, tu vas blesser quelqu’un.

Un peu surprise par cette réaction soudaine et dans laquelle elle ne retrouvait pas la douceur, certes un peu distante, mais sensible, qui avait toujours été celle d’Adam à son égard, Anya s’exécuta précautionneusement. Depuis son arrivée, le jeune homme n’avait pas vraiment posé les yeux sur celle qui était pourtant le centre de cette histoire et, sur le canapé, quelques centimètres de no man’s land le séparaient dans la jeune fille.

Anya était pour l’heure rangée dans la même catégorie que Rylan : les gens qui avaient fait du mal à Salem. Et Adam était notoirement intraitable en la matière. Un nouveau silence suivit son ordre abrupt, puis il reprit la parole pour interroger Anya, sans pour autant tourner les yeux vers elle, se contentant de fixer le parquet, droit devant lui.


— Anya. Pour te téléporter, tu dois avoir une destination précise ?
— Oui.
— Donc, il faut que tu te concentres ?
— Oui.
— Tu t’es déjà téléportée par réflexe ?
— Comment ça ?
— Sur le coup de la surprise, par exemple.
— Non.
— Donc si quelqu’un t’assommait, tu ne te téléporterais pas automatiquement ?
— Ben… J’sais pas… Je suppose que non.
— Parce que tu n’aurais pas eu le temps de décider d’un endroit où aller.
— Voilà.


Adam hocha songeusement la tête. De toute évidence, la théorie prometteuse d’une super-antenne magnétique qui riverait Anya au sol était un peu ambitieuse, s’il suffisait de la capturer comme n’importe quelle jeune fille. Fidèle à l’idée que les explications les plus économiques étaient, jusqu’à preuve du contraire, les meilleures, Adam crut prudent de s’écarter un peu de la paranoïa obsidionale qui s’était abattue sur la maison pour envisager des explications un peu plus terre à terre.

— Tu as une photo de Gerald, par hasard ?
— Dans ma chambre, oui.
— Fais voir.


La jeune fille disparut soudainement ¬et Adam manqua de sursauter — décidément, il ne s’y ferait jamais. Il se tourna vers son ami pour profiter de cet instinct d’intimité et lui faire partager ses réflexions.

— Ceux qui voudraient kidnapper une téléporteuse ont forcément les moyens d’être discrets et efficaces. Ils iraient pas choisir des solutions compliquées avant de voir si, bêtement, ils ne peuvent pas l’attraper comme ça. Elle a quoi ? Seize ans, à tout casser. Elle a beau être super doué, elle contrôle pas ses pouvoirs parfaitement. Si elle doit se concentrer sur les gens, il suffirait d’une émotion un peu forte pour la perturber.

Ce qui n’expliquait pas ce qu’était devenu Gerald, mais la raison qui empêchait Anya de la rejoindre. Adam profita du calme pour déposer un baiser sur la joue de Salem.

— Voilà !

Maitrisant tant bien que mal les battements de son cœur, Adam attrapa la photographie. Il s’agissait de l’équipe de natation du lycée. Anya pointa du doigt un solide adolescent à la peau brune, aux abdominaux d’acier, à la mâchoire carrée et aux arguments solides. Tout à fait propre à éveiller des émotions un peu fortes. Salem et Adam fixèrent la photographie avec un intérêt tout professionnel — pour les besoins de l’enquête.

— Hmmm. Il est…
— Super gentil.
— Oui. Voilà. Gentil.

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Salem Cordova

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MessageSujet: Re: Cordova-Tenseï Investigations (Salem)   Cordova-Tenseï Investigations (Salem) EmptyVen 4 Jan - 20:56

Salem accepta sans difficulté le rôle de la victime d'un odieux kidnapping qui se fait dorloté par son chéri. Certes, ils n'avaient été séparés qu'une heure et quelques, mais le fait qu'ils étaient si bien dans leur appartement et qu'ils auraient pu faire tellement de choses intéressantes avait rendus cette attente insupportable, tellement qu'il oublia même de demander si Adam lui avait amené des vêtements – la preuve la plus criante de son amour pour lui jusqu'à présent. Il se blottit silencieusement contre son chéri après ses explications, et le laissa interroger à son tour la demoiselle.

L'adolescent écouta avec un soulagement croissant les explications de son ami pendant qu'Anya s'était volatilisée pour chercher la photo. Ouf, ils n'allaient pas se faire attaquer par une bande de guerriers-ninjas, c'était rassurant. Salem sentait bien que c'était son abus d'histoires super-héroïques qui lui avait soufflé cette idée saugrenue, il aurait mieux fait de ne pas la partager avec la demoiselle, maintenant, il fallait tout ranger. Sursautant, parce que le baiser lui avait fait baisser sa garde, il commença par fusiller Anya du regard en se demandant si elle avait décidé que ce soir, Adam ne poserait pas ses lèvres sur lui, puis regarda la photo.

« Oh… Je le voyais plus… enfin, surtout moins… »

Disons que le seul point commun avec un poisson rouge, c'était qu'il nageait. Après avoir bien détaillé le jeune homme – pour ne pas l'oublier – il regarda les autres jeunes qui l'entouraient, dont Anya, aussi rayonnante qu'il en avait l'habitude. Et puis toute une brochette d'ado, Salem ne mit pas longtemps à lancer, d'une voix songeuse.

« Tu as été voir chez les amis de Gerald ? Ou bien essayé d'appeler pour savoir si quelqu'un peut te donner son numéro ? »
« Ah… Je vais demander à Beth, je ne crois pas qu'elle l'ai, mais elle connaît Catherine, qui l'a peut-être, et puis Catherine connaît Sam, qui est le meilleur ami de… »
« Ok, je vois le truc, vas-y, te gêne pas. »
« D'accord, je vais appeler. Je reviens ! »

Sur ce, elle fila à nouveau. Pensif, Salem se demanda si son don ne lui était pas venu d'un besoin de passer rapidement d'une pièce à une autre sans devoir traverser un dédale, vu la taille de la maison. Mais, rapidement, d'autres pensées l'assaillirent.

« J'ai envie de toi, t'as pas idée. J'ai beau essayer de me concentrer sur cette déco immonde, j'arrive pas à chasser de ma tête tout ce que j'avais envie de te faire. »

C'est criminel d’interrompre un homme en plein élan, sauf pour des histoires de préservatifs, là, c'est autorisé. Mais Anya n'avait pas parlé de préservatifs et les avaient interrompu deux fois, en le subtilisant sans prévenir, en plus, c'était infâme. Histoire de ne pas être encore plus tenté de reprendre où ils en étaient, Salem entreprit d'aller voir s'il y avait quelque chose pour lui dans le grand sac. Avant, il redressa maladroitement l'horloge, il n'avait pas vraiment envie de voir quelqu'un finir à l’hôpital après avoir trébuché dessus. Surtout qu'il y avait une dame âgée dans cette maison, très tolérante, mais peut-être un peu myope.

En ouvrant le sac, il reconnut tout de suite ses vêtements et s'empressa de remercier Adam chaleureusement, il était sauvé. L'adolescent vint poser tout ça sur le canapé et enleva la peau de bête et le lambeau de tapisserie qui le couvrait, il resta comme ça un instant, à détailler Adam, avant de tenter de refréner ses ardeurs en contemplant des lévriers oranges courant après des lapins gris-bleu, dans le tableau au-dessus du canapé. Si c'est la grand-mère qui a cousu ça, elle doit aussi être un peu daltonienne. À contre-cœur, il se rhabilla complètement et s'assit d'un air contrarié.

« Catherine ne répond pas. »

Inutile de dire que Salem manqua de mourir une fois de plus quand Anya lui atterrit presque sur les genoux, l'air déçue que ses appels n'aient pas aboutis à quelque chose. Salem soupira.

« Hé ben, allons la voir ! »
« Là, comme ça ? Tout le monde dîne, à cette heure, ce n'est pas poli. »
« Oui, mais s'il elle a son numéro, il nous le faut. Et puis, il y a bien une chose dont je suis sûr dans cette histoire, Gustave n'est pas ici, autant aller voir dehors. »

Pressé d'en découdre, Salem se leva et ramassa le sac pour se le balancer sur ses épaules, avant de tirer la commode et de se glisser dans l'ouverture. Anya était déjà dehors, il attendit qu'Adam grimpe sur la moto pour se coller à son dos, activité actuellement plus plaisante pour lui que de conduire.

« Par ici ! »

La demoiselle était déjà au portail, et le temps qu'ils atteignent le portail, elle était à quelques centaines de mètres de là, sur le bord de la route. Un automobiliste non-averti aurait sans doute cru à une dame blanche en voyant cette étrange jeune fille apparaître et se volatiliser joyeusement, mais si l'effet était étrange, Salem préférait ça à ses apparitions surprises. Un court trajet les mena dans de petites rues proches du centre de la ville, finalement elle s'arrêta pour frapper à une porte, une femme ouvrit, puis une jeune fille vint la voir. Après une bonne dizaine de minutes – parce que ce sont des filles, quand même – elle revint vers eux.

« Elle n'a pas osé lui demander son numéro non plus… Mais Sam habite en bas, c'est son meilleur ami. »

Le temps de descendre la rue et les voilà qui attendaient sagement pendant qu'Anya essayait de s'expliquer avec un tout petit garçon. Salem fini par descendre de la moto et enlever son casque pour regarder distraitement les vieilles maisons. Elle revint finalement, penaude.

« Il n'est pas rentré non plus. »
« Alors, tout va bien, moi, si j'avais leur âge… »

Et le fait que Salem avait sans doute à peine un an de différence d'âge avec eux n'importait pas. C'est lui le grand.

« … et que j'étais coincé dans un hameau moisi. Je serais planqué dans une vieille baraque abandonnée, quelque part dans le coin, avec mon meilleur pote, en train de boire de la bière et de fumer des joints. »
« Salem ! »
« Bah quoi ? Faut bien s'occuper… ou alors ils sont dans une grange, à se rouler dans le foin. Les veinards… »
« Mais non ! Pas Gerald et Sam. En plus Gerald avait une petite-amie l'année dernière. »
« Ben… moi aussi. »

Salem vit que la demoiselle faisait vraiment une drôle de tête, le drame serait qu'elle se remette à pleurer. Il s'empressa de rectifier.

« Je plaisantais ! C'est sûrement un garçon très sage et parfaitement hétéro, y'a une maison hantée dans les parages, sinon ? »
« Heu… Oui, la maison des Beckett. »
« Hum… mais tu le saurais, s'ils y étaient… »
« Je sais pas… Je peux pas y aller… »
« Pourquoi ? »
« Quand j'étais petite, les jumeaux Mc Berry m'ont attachée et enfermée là-bas. La nuit est tombée, y'avait de l'orage et plein de vent, l'air sifflait de partout. Je croyais qu'ils avaient coincés la porte, mais elle s'est ouverte d'un coup, et j'ai entendu des pas»
« Des pas ? »

Salem était captivé.

« Oui, comme des grosses bottes, ça faisait grincer les planches et ça se rapprochait de moi, mais d'un coup, j'ai pu défaire mes liens et je me suis enfuie. Impossible que je retourne là-bas. »
« … Mais c'est trop cool ! On y va ? »
« Non, pas là ! Je suis sûre que Gerald n'y est pas ! »
« Tu plaisantes ? N'importe quel mec normal irait là ! »

De la liste des métiers fait pour Salem, il fallait sûrement effacer « inspecteur », trop d'imagination et d'idées farfelues pour ça. Il n'était pas très loin de Julian et ses inventions, l'air de rien.
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MessageSujet: Re: Cordova-Tenseï Investigations (Salem)   Cordova-Tenseï Investigations (Salem) EmptySam 5 Jan - 9:06

Finalement, il n’avait rien de très surprenant : avec sa passion des boxeurs, Anya ne pouvait que choisir un jeune homme plutôt… intéressant. Adam, qui n’était pas disposé à la jalousie purement physique et s’inquiétait beaucoup plus des garçons que Salem trouvait sympathiques que de ceux qu’il trouvait simplement attirants, se pressa un peu plus contre son ami en continuant à contempler la photographie — pour bien ancrer les traits de Gerald dans son esprit, au cas où. C’était peut-être nécessaire au déroulement de l’enquête.

Pendant que le couple exerçait consciencieusement ses talents d’observateur et de physionomiste, avec une application qui confinait à la dévotion, Anya leur jetait un regard légèrement soupçonneux, soudain désireuse de reprendre la photographie de son Gerald et de la garder pour elle-même. Déjà qu’il passait son temps à nager dans un maillot de bain moulant devant tout le lycée, elle n’allait pas en plus l’exhiber à des New Yorkais dont l’innocence laissait à désirer.

Trop contente de profiter des suggestions de Salem pour lui arracher la photographie des mains et aller cacher son trésor dans son journal intime, Anya disparut en quête des fameux numéros de téléphone. Pendant quelques secondes, Adam s’interrogea sur ce qu’avait pu la profession de Grand-Mère pour pouvoir s’offrir une semblable demeure. Même pour la province, il fallait bien reconnaître qu’elle était impressionnante.

La décoration un peu traditionnelle suggérait la vieille maison bourgeoise. La famille d’Anya devait être installée ici depuis des générations. Qu’était-il arrivé aux parents de la jeune fille, d’ailleurs ? Y avait-il dans sa joyeuse et perpétuelle fébrilité le besoin de combler un manque ? Que pensait Grand-Mère du pouvoir de sa petite-fille ? Y avait-il… La déclaration de Salem coupa Adam dans ses réflexions d’enquêteur.

Le rouge monta aux joues du jeune homme. Il avait beau être très impliqué dans les étreintes et souvent un peu sauvage, il n’en avait pas moins d’embarras lorsqu’il s’agissait d’en parler à haute voix. Son regard noir se plongea dans celui de Salem et, après avoir un peu hésité, il murmura d’une voix timide :


— Pour te récompenser de ta patience, en rentrant, je serais docile. Très, très docile…

Et sa timidité pour une fois authentique n’était pas sans donner un charme tout particulier et bien peu innocent à cette promesse. Il était vrai qu’Adam mettait un point d’honneur à défier les catégories et cultivait un égal plaisir dans la sensualité souple des abandons et dans la nerveuse et active virilité de l’assaillant, et Salem avait ainsi l’occasion d’explorer avec lui l’un et l’autre rôle.

Adam avait beau jouer le rôle du chevalier blanc qui galopait à la rescousse de sa demoiselle en détresse (qui n’avait pas grand-chose de chaste et virginal, certes), il entendait bien se livrer à la demoiselle à la fin de la soirée. Pour l’heure, il ne lui restait plus que le plaisir des yeux et, délaissant du regard la collection de soupières en simili-porcelaine qui ornait une commode massive, dans un coin du salon, le jeune homme se mit à contempler le corps à demi-nu de son fiancé — un tableau bien plus réjouissant.


— Salem…

Les souvenirs du début de la soirée remontèrent dans son esprit. Son mécontentement à l’endroit d’Anya augmentait de seconde en seconde. Non seulement elle avait osé dérober son Salem, mais elle se permettait de surgir dans leur existence sans prévenir. Il imaginait déjà le jour où elle apparaîtrait en plein milieu d’une bagarre, parce qu’elle avait perdu son trousseau de clefs.

D’ailleurs, elle avait perdu Catherine. Le visage d’Adam perdit aussitôt son expression d’enthousiasme lubrique lorsque le jeune homme entendit la voix de son amie, pour retrouver un air impassible et un peu froid. Magnifique. Ils allaient faire du porte-à-porte parce qu’Anya n’était pas fichue de demander son numéro de téléphone à un joli garçon. Et le fait qu’il eût passé lui-même toute son adolescence à se décomposer devant n’importe quel sourire masculin point trop hideux ne le perturbait pas le moins du monde dans son intérieure condamnation.

Adam se releva donc, en prenant la main de Salem — parce que c’était, de toute évidence, le seul contact licite de la soirée — et fit un geste de tête vers le sac à dos, avant de murmurer à son compagnon :


— Prends moi. J’veux dire, prends le. Le sac. s’il te plait.

Quelques minutes plus tard, Adam rejouait son existence de militant pendant un mois d’élection, à arpenter les villages reculés et consanguins pour distribuer des pin’s rouge, blanc et bleu marqués de slogans uniformes à des habitants éteints, maison après maison. A chaque fois qu’Anya allait négocier un numéro de téléphone à une porte, Adam et Salem restaient à côté de la moto à se jeter des regards impatients. N’avait-on pas idée de les faire ainsi souffrir !

Fort heureusement, l’expérience d’adolescent de son adolescent compagnon (quoi qu’il en dît) faisait progresser les choses. Certes, l’éventualité que Gerald et Salem fussent en plein ébat au fond d’une grange ramena aussitôt à l’esprit d’Adam les photographies de Salem et de Kevin et l’idée que son ami eût sans doute vécu le grand amour champêtre avec ce benêt au prénom immonde (ceci dit en toute objectivité) acheva de crisper l’Asiatique pour le reste de la soirée.

Cela n’empêchait pas l’hypothèse de son clairvoyant fiancé d’être, cette fois-ci, parfaitement plausible. Comme la maison des Beckett était à la sortie du village, comme n’importe quelle bonne maison hantée, et que la sortie du village n’était pas loin, les trois détectives rangèrent la moto et se mirent en marche. Anya racontait à grands renforts d’effets de manche lugubres les légendes locales tandis qu’Adam en vérifiait le fondement historique sur son téléphone.

Au bout de quelques recherches infructueuses, il parvint à exhumer un article de journal qui datait de quelques dizaines d’années.


— Un crime affreux perturbe le calme d’Haventown. Arvin Beckett, 53 ans, plombier de son état, vient de tuer sa femme Marie-Anne Beckett, née Charpentier, 48 an, avant de se donner la mort. Selon la police, Arvin Beckett aurait dépecé son épouse vivante avant de l’égorger, puis de s’ouvrir le ventre. Plusieurs voisins affirment s’être doutés depuis longtemps que le plombier aux airs inoffensifs cachait un lourd secret. Le maire… Et cetera, et cetera.
— Non mais, c’est beaucoup plus ancien que cela ! Ça date de la Guerre de Sécession. Il y avait un soldat de l’Union blessé lors d’une bataille et une jeune infirmière. Un jour…


La petite troupe était arrivée devant la bâtisse en question, pendant qu’Anya racontait sa septième version de la légende des Beckett. Adam considéra un instant le bâtiment laissé à l’abandon, couvert de lierre. Les volets défoncés et pendant, la porte d’entrée entrebâillée, le jardin en jachère. Un panneau à vendre presque défoncé au milieu des herbes hautes. Le jeune homme poussa un soupir, se glissa derrière Salem (en tout bien tout honneur), ouvrit le sac à dos et sortit trois lampes torches.

Après avoir distribué son petit matériel, il fit un signe vers la maison.


— Anya. Elle a pas plus de cinquante ans, cette baraque.
— Oui mais… Mais… Elle a été reconstruite, en fait ! Enfin, je crois. Bon. On y va.


Adam leva les yeux au ciel avant d’adresser un regard entendu à son ami. Il activa la lampe torche et poussa le petit portique qui avait résisté (depuis les années cinquante) au temps. Précautionneusement, il progressait dans l’allée du jardin. A son humble avis, les deux garçons étaient probablement passés à travers un plancher un peu fragile et attendaient, avec une jambe cassée, que quelqu’un eût l’idée de venir les chercher ici.

Les histoires de maisons hantées ne lui faisaient de toute façon absolument aucun effet. Son monde comptait assez d’horreurs pour qu’il n’eût pas besoin d’en rajouter. Ce que, d’ailleurs, il s’abstenait de dire, c’était que le meurtre affreux des Beckett était assez récent pour qu’il fût absolument certain, une fois le pied posé sur le perron de la maison, qu’une vision de la scène, dans une heure, dans deux heures, viendrait récompenser son altruisme.

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Salem Cordova

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MessageSujet: Re: Cordova-Tenseï Investigations (Salem)   Cordova-Tenseï Investigations (Salem) EmptySam 5 Jan - 18:09

Salem écoutait avec plaisir les histoires d'Anya et d'Adam – même si celle d'Adam était nettement moins romantique, inspirée et… ragoutante. Tout ça lui rappelait un peu les légendes urbaines de Boston que ses amis racontaient les soirs d'Halloween – avec Kevin qui se rapprochait subrepticement de lui et disait en plaisantant qu'il le protégerait. De bons moments de sa vie, en somme. Bien sûr, il ne croyait pas une seconde à ces histoires, comme beaucoup d'autres, il arguait qu'il ne croyait que ce qu'il voyait. Il n'empêche qu'il apprécia la légère tension que fit naître en lui la vision de la vieille bâtisse chargée d'histoire – réelles comme imaginaires.

Après avoir prit la lampe torche, et sourit à son compagnon tandis qu'Anya tentait lamentablement de prouver la véracité de ses histoires. Ils s'avancèrent dans l'allée de gravier envahie de mauvaises herbe et Salem vit que la demoiselle allumait sa lampe derrière eux pour observer ce qu'il restait du jardin. Il s'arrêta pour se tourner vers elle.

« Anya, interdiction formelle de me braquer ça dans les yeux, sinon je te jure que… »
« Quoi ? »

Et bim. La jeune fille pointa sa torche vers lui en même temps qu'elle tournait la tête, complètement ébloui, Salem recula de plusieurs pas en lançant un nombre conséquent de jurons très inspirés. Il avait horreur de ne pas voir, même pour quelques secondes, et c'est avec agacement qu'il se mit à papillonner des paupières et à se frotter les yeux pour chasser la tâche lumineuse qui lui gênait la vue.

« Désolé ! Vraiment désolé ! »
« C'est. Pas. Grave. »

L'air encore un peu embêté par la vilaine tâche, il poussa finalement la porte, et sa lampe éclaira une cuisine dont il ne restait que quelques meubles, et un certain nombre de vieux papiers d'emballage laissés là par d'autres explorateurs. Il ne fut pas surprit que cette maison ait mauvaise réputation, outre son histoire – celle d'Arvin Beckett, pas celle du soldat de l'Union et de l'infirmière – il s'aperçut au bout de quelques pas que cette demeure était plutôt du genre bruyante. Les portes grinçaient, le parquet craquait à chaque pas, et bien que le vent ne soit pas fort, ce soir-là, on l'entendait siffler doucement entre les tuiles, en plus, ce qui devait être un volet, à l'étage, claquait régulièrement. Salem regarda partout avec un sourire fasciné.

« C'est trop cool»
« Alors ? Vous voyez quelque chose ? »

Anya n'avait pas mit un pied dans la maison et tendait le cou depuis la porte.

« Pas plus que toi pour le moment… Gilbeeert ? T'es là? »
« Si tu continues à l'appeler Gilbert, je vais peut-être te remettre la lumière dans les yeux, en fait. »
« Ah oui. Gerald. »

Bon, le tour de la cuisine, c'était fait, Salem jeta un cou d'œil dans le couloir, qui donnait sur quelques pièces et était sacrément sombre. Sans vraiment y réfléchir, il se colla un peu à Adam tandis qu'ils avançaient, se faire peur, il aimait bien, mais c'était mieux avec une présence rassurante à côté. Cela aurait même pu devenir romantique si Anya ne commençait pas à trouver que, tout de même, ils s'en allaient très loin. Un coup de vent fit claquer le petit portillon derrière elle.

« Attendez-moi ! Attendez-moi ! »

La jeune fille accourut et se plaqua contre son dos, sans doute, elle aurait préféré Adam, mais celui-ci n'était pas très chaleureux avec elle, ce soir, alors bon. Salem tenta de la rassurer.

« Il n'y a rien du tout, juste des pièces vides et le bruit du vent. T'inquiètes pas. »
« Et Sam et Gerald ? »
« Je vois rien qui puisse indiquer que quelqu'un est venu récemment, on va voir en haut ? Faites gaffe, la quatrième marche de l'escalier est cassée. »

Tandis que le joyeux trio montait, Salem marmonna pensivement.

« Je me demande quand même comment les Beckett en sont arrivé à se massacrer. »
« Ça arrive souvent ce genre d'histoires, un drame familial, ou un crime passionnel ? »
« Quand même, on dépèce pas les gens pour… »

Tout d'un coup, il regarda son fiancé d'un air pour le moins inquiet, ce n'était pas leur soir, tous les événements pouvant les empêcher de clôturer la journée avec un Adam offert et une étreinte torride se déclenchaient les uns après les autres. Il ne serait pas surprit que son compagnon s'écroule pour se réveiller quelques heures plus tard avec des images de tripes qui volent plein la tête. L'adolescent lui prit la main.

« Ça va aller ? Tu devrais pas trop toucher les meubles et tout, on sait jamais… »

Salem le fixa un moment comme s'il tentait de vérifier qu'il n'allait pas s'écrouler d'un instant à l'autre, mais il n'avait jamais repéré de signe annonciateurs de crises, à part les volutes noires dans les yeux, même pas une seconde avant. Croisant les doigts pour qu'il ne lui arrive rien, il poussa un porte de plus.

« Ah ? Ton article n'a pas parler d'un enfant. »

La pièce était particulièrement oppressante, c'était sans doute la raison pour laquelle elle semblait avoir été moins visitée que les autres. Un petit lit à moitié désossé été plaqué contre le mur, couvert d'une tapisserie à motif d'oursons, les pièces d'un puzzle et des bouts de bois traînaient sur le sol. C'était troublant. Salem s'avança dans la pièce en regardant tout ça d'un air un peu triste, Anya le suivit de près.

« O-on devrait peut-être y aller, de toute façon, y'a personne ! »
« Y'a quelqu'un. »

Il s'était mit à regarder par la fenêtre, Anya scruta l'obscurité à son tour.

« Où ça ? »
« Là, près du puit. »
« Y'a rien près du puit. »
« … Ouais… »
« T'as trouvé un fantôme ? »
« Mais non… il faut que je descende. »

Salem s'empressa de traverser la chambre et dévala les escaliers pour sortir par la porte de derrière aussi naturellement que s'il vivait là depuis des années. La demoiselle tenta laborieusement de suivre.

« Attendez-moi ! Attendez-moi ! C'est laquelle déjà, la marche qui… »
*CRAC*
« HIIIIIIIIII !!! »

Une Anya hurlante et hystérique apparut devant Salem, qui poussa un cri de surprise.

« Anya ! Bon sang, j'ai failli crever ! »
« Mais j'ai peur !!! »

Salem essaya de souffler et de retrouver un rythme cardiaque normal, ce qui demandait plusieurs minutes, là. L'arrière de la maison était aussi défraîchi que l'avant, un toit de tôle abritait du bois de chauffage et un vieux modèle de tracteur mangé par la rouille et, à mi-chemin entre ça et la maison, il y avait un puits. Salem le fixa longuement.

« Le type est parti. »
« Arrête d'essayer de me faire peur, y'avait personne, où alors c'est le fantôme d'Arvin qui est venu nous dépecer… Où tu vas ? Attends ! »

Salem s'avança dans le « jardin » en regardant partout autour, mais aucune trace de celui qu'il était persuadé d'avoir vu. Finalement, il atteint le puits, en partie démolit, lui aussi.

« Y'a quelqu'un ? »
« HIIIIIIIIII !!! »
« Crétine ! C'est Gerald ! »

Gerald et Sam, très exactement, la lampe de Salem éclaira les deux adolescents piégé au fond du trou, qui se mirent à crier pour qu'on les en sorte. L'histoire dira que Gerald est tombé dans le puits en fuyant le fantôme, et que Sam l'y a rejoint en tentant de l'en sortir. Ah… les jeunes… ils auraient mieux fait d'aller se câliner dans le foin, ces deux-là.
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Adam Tenseï

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MessageSujet: Re: Cordova-Tenseï Investigations (Salem)   Cordova-Tenseï Investigations (Salem) EmptySam 5 Jan - 19:11


Adam s’arrêta brusquement avant de gravir les trois marches en bois du perron et braqua sa lampe torche sur les herbes hautes qui avaient envahi le jardin, tandis que Salem poussait la vieille porte grinçante. Il se pencha et redressa de l’index une tige pliée, pour constater qu’elle atteignait la hauteur de celles qui tenaient encore debout ; donc, ceux qui l’avaient pliée étaient passés il y avait peu de temps. Un détail encourageant.

Le devin abandonna ses observations botaniques et pénétra à son tour dans la bâtisse, avec un flegme parfait qui contrastait tant avec la crainte circonspecte d’Anya qu’avec l’enthousiasme baroque de Salem. Pendant que ce dernier détaillait avec un enthousiasme de cinéphile accompli le mobilier fantomatique de la maison hantée, Adam se concentrait sur des éléments moins fascinants mais beaucoup plus holmésiens : les couches de poussière sur le sol.

Le faisceau de sa lampe vint éclairer un instant les pieds de Salem, avant de se reporter sur les traces qu’il examinait, pour faire la distinction. Alors qu’il procédait à ce scrupuleux et fastidieux examen, Adam sentit une vague nausée monter en lui. Il connaissait cette sensation : elle naissait d’un passé pesant, violent, qui emplissait de sa présence un lieu déterminé. Le jeune homme inspira profondément pour refouler cette sensation, le temps de l’exploration du moins, et rejoignit son compagnon.

Fort heureusement, Salem, qui savait comment flatter son homme, vint se coller à lui et, fier d’être un protecteur viril sur lequel on pouvait compter, Adam posa une main au bas du dos (le vrai, pas celui des Cordova-Tenseï) de son ami. Les Beckett furent un instant éclipsés par ce contact et Adam adressa un sourire un peu amusé à l’adolescent. Il y avait dans la fébrilité d’aventurier de Salem quelque chose de touchant et Adam, auquel son pouvoir n’avait guère laissé la possibilité, dans l’adolescence, de rêver aux mystères du monde, était secrètement ému par le sourire ravi qui s’était installé sur le visage de son fiancé.

Cet instant magique fut encore une fois gâché par Anya. Sans pouvoir s’en empêcher, Adam foudroya la jeune fille du regard. Elle se décala un peu plus vers Salem, plus préoccupée, néanmoins, par l’éventualité qu’Arvin revînt d’entre les morts avec un crochet de boucher pour la transformer en k-way pliable que par le mécontentement d’Adam. A moins que l’esprit d’Arvin vînt posséder Adam ? Elle attrapa la main de Salem et entreprit de lui broyer les os.

Avant de monter les escaliers, Adam attrapa l’autre main de Salem et le fit tourner en direction du rez-de-chaussée qu’ils s’apprêtaient à quitter. Il avait tiré, lui, des conclusions fort différentes de leur visite — vraisemblablement parce que c’était la sept-cent-trente-troisième fois qu’il se livrait à un semblable exercice. Puisqu’Anya leur refusait même le plaisir d’une promenade romantique entre les cadavres, autant se livrer à un peu de pédagogie.

Il murmura donc — puisqu’on murmure nécessairement dans une maison hantée, rationaliste ou non :


— Regarde pas les meubles. S’ils sont venus ici, ils se sont pas amusés à refaire la décoration. Regarde par terre. Toi, tu dois pouvoir voir ça sans problème. Compare l’épaisseur des couches de poussière. Remarque les traces de pas. Bien sûr, il y a un courant d’air permanent, et elles sont un peu effacées. Mais tu dois pouvoir les voir, toi. J’suis que tu dois même pouvoir calculer la taille de leurs propriétaires. Et faire une proportion avec la photo pour voir si c’est Gerald.

Pendant que Salem méditait la question, Adam approcha les lèvres de son oreille et glissa :

— Tu ferais un détective tellement séduisant… J’ai peut-être vu autre chose. Faudra pas oublier de m’interroger.

Oui, il n’était pas tout à fait remis de ses émotions. Comme ils n’allaient cependant pas faire l’amour sur l’escalier délabré en face d’une Anya terrifiée, il lâcha finalement la main de Salem et entama l’ascension d’un pas précautionneux et extraordinairement silencieux, témoignant une nouvelle fois qu’il savait parfaitement ce qu’il faisait.

Pendant que Salem et Anya spéculaient sur les motivations d’Arvin Beckett, qui avait peut-être tout simplement confondu sa femme avec un lapin de garennes et s’était éventré de dépit en se rendant compte que son erreur l’avait fait passé à côté d’un bon civet, Adam continuait à observer la poussière sur les marches — la vie de chasseurs de fantômes étaient finalement très terre à terre.

La question soudainement lucide de son ami lui serra le cœur et d’une voix faussement dégagée, il répondit :


— Ça ira, t’en fais pas.

Pour les dix minutes à venir, probablement. Après, il ne promettait rien. Arrivés dans la chambre de l’enfant, Adam resta fixé devant le puzzle. Au mot « puits », il décida de se désintéresser du sort de Sam et Gerald, qui étaient, ou bloqués au fond du puits et la corde les en sortirait, ou morts au fond du puits, et alors il n’y avait rien à faire. Avec la froideur rationnelle qui le caractérisait toujours lors de ses explorations, l’Asiatique était bien plus intéressé par ce nouveau mystère.

Il y avait quelque chose dans les morceaux du puzzle qui lui paraissait étrange. Salem et Anya étaient déjà partis à la poursuite de leur fantôme. Adam s’accroupit et fit tourner l’un des morceaux entre ses doigts, avant de rassembler les autres et de tenter de percevoir, malgré les pièces manquantes, l’image générale. C’était une vue de New-York. Les Twin Towers. Et ça, c’était un bout… du 7 World Trade Center.

Un frisson glacé parcourut l’échine du jeune homme. Lentement, il se releva, tira son téléphone de sa poche et réactiva l’écran, qui était resté sur l’article. Date du meurtre : 3 décembre 1985. Deux ans avant la construction du 7 World Trade Center. Adam déglutit péniblement et se mit à parcourir au hasard la chambre de la lumière de sa lampe torche, qui finit par s’arrêter sur la silhouette d’un petit garçon.


— Bonsoir.

Adam resta quelques instants silencieux, pendant que son cœur ralentissait. D’une voix lente, il répondit :

— Bonsoir.
— …
— Comment tu t’appelles ?
— Arvin.
— Tu as quel âge, Arvin ?
— Dix ans.


Adam passa aussitôt à la question la plus pertinente du moment.

— Qu’est-ce qui est arrivé au reste de ton puzzle ?
— Parti.


La nausée continuait à monter. Si le puzzle était parti, c’était qu’Arvin ne vivait pas vraiment ici. Sinon, il aurait eu ses jouets en entier. Du reste, Arvin faisait peur. La maison faisait peur. Le puits faisait peur. Les marches qui grinçaient, la porte qui grinçait, le vent qui sifflait. Le petit lit, l’enfant terrifiant. Adam avait assez de souvenirs des films d’horreur qu’il avait pu voir dans sa propre enfance pour trouver tout cela un trop typique.

Il ferma les yeux pour réfléchir, tandis que la température baissait. Anya. Le bruit des bottes. Impossible de se téléporter. La nausée. La maison hantée. La Guerre de Sécession. Le double meurtre. La chambre d’enfant. Le vent qui ne soufflait pas fort et qu’on entendait à travers les tuiles. Les pièces de puzzle disparues. Adam rouvrit les yeux et Arvin continuait à le regarder d’un air sinistre.

Le devin tourna les talons et sortit de la pièce pour descendre les escaliers, tandis que la voix du petit garçon résonnait derrière lui.


— Où est-ce que tu vas ?
— Te chercher, Arvin, te chercher.


Quelques minutes plus tard, Adam était dans le jardin, avec Anya, Gerald et Sam qui finissaient de se hisser hors du puits grâce à la corde qu’il avait emporté et qui juraient leurs grands dieux avoir vu le fantôme ensanglanté d’Arvin senior, et Salem qui eût été aux anges si Adam n’avait pas disparu tout ce temps. Lequel Adam se rapprocha d’Anya et interrogea sans ambages :

— Anya ?
— Oui. T’as vu, c’est Gerald.
— Super. T’as la nausée ?
— Euh… Un peu. Pourquoi ? C’est l’émotion.
— Hmm.


Un sourire amusé commençait à s’imposer sur les lèvres d’Adam.

— Vous savez à qui elle appartient, cette maison, par hasard, les jeunes ?
— Hmmm… A un type.
— Un vieux.
— Ouais, enfin, il a quarante, cinquante ans, quoi.
— Il est un peu bizarre.
— Il raconte toujours des histoires étranges.
— Mais il est pas méchant. Il vient parfois au restaurant. Il vit à l’autre bout de la rue.
— J’crois qu’il est bibliothécaire.
— Il m’a dit qu’il avait été dresseur d’otaries, à moi.


Adam se détourna, laissant les adolescents débattre sur la profession de l’heureux propriétaire de cette belle maison, qui était presque certainement jongleur dans un cirque et ancien béret vert, pour se rapprocher de Salem, le prendre par la taille, sous le regard un peu embarrassé de Sam et Gerald, qui n’étaient pas habitués aux vices de la grand-ville. Adam murmura :

— Elle est pas parfaite, cette maison hantée ? Je te parie tout ce que tu veux que le propriétaire aime pas seulement raconter des histoires. J’suis sûr qu’il les met en scène. J’ai même croisé un vrai fantôme, c’était très pittoresque. Ça doit demander un paquet d’ondes télépathiques, d’entretenir toutes les illusions. Pas étonnant qu’Anya et moi, on en soit malades.

Ghostbusters — I don’t fear no ghosts.
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Salem Cordova

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MessageSujet: Re: Cordova-Tenseï Investigations (Salem)   Cordova-Tenseï Investigations (Salem) EmptySam 5 Jan - 22:55

[Je m'étais retenu de mettre un truc sur Ghostbuster, et c'est toi qui le fais, je rêve xD]

« Allez, du nerf, les jeunes ! »

Salem avait solidement noué la corde d'Adam aux restes de l'arceau de fer qui avait jadis servit à prendre l'eau, et il attendait qu'ils soient à portée pour les hisser hors de là. Régulièrement, il jetait des coups d'œil à la porte de la maison.

« Qu'est-ce qu'il fabrique ? »
« T'inquiètes pas, Adam est costaud, et puis tu as dis que le fantôme du dépeceur était ici, à l'intérieur, il ne craint rien. »
« Je n'ai jamais parlé de fantôme, et il n'était plus près du puits quand on est sorti. »
« Tu crois qu'il est monté tuer Adam ? »
« Rah… Laisse tomber, aide-moi plutôt. »

Quelques efforts plus tard, les garçons étaient dehors, avec des histoires de fantômes plein la bouche et une reconnaissance éternelle envers Anya, leur sauveuse. Pour sa part pas du tout fâchée d'être ainsi remerciée et cajolée par les deux beaux-gosses du lycée. Salem, cette fois-ci, n'avait que peu d'intérêt pour les toutes nouvelles légendes de la maison Beckett, il fit quelques pas vers la porte, d'où venait de sortir Adam, avec visiblement une idée en tête.

Il se laissa enlacer sans problèmes, ignorant royalement les deux campagnards couverts de boue qui les fixaient. Un télépathe. Salem sourit, ça expliquait effectivement beaucoup de choses, comme les autres, l'adolescent avait entendu les bruits effrayants et s'était senti oppressé, particulièrement dans la chambre. Mais son pouvoir était insensible aux illusions, il avait fait le test à l'institut, avec une apprentie. Son esprit n'était pas toujours en état d'analyser les informations, mais pour l'instant personnes n'avait réussit à l'empêcher de les collecter, ou à altérer celles-ci.

« Et je te pari qu'il est dans le coin, en ce moment-même. C'est pas surprenant, aucun intérêt de faire une blague à quelqu'un si on ne peut pas voir sa tête lorsqu'il se fait piéger. Il s'est rendu invisible et il est venu voir les gamins, dans le puits. Alors comme ça, t'as vu un fantôme, toi aussi ? C'est vraiment génial ! »

Salem était presque déçu de n'avoir que peu de chance de se faire pareillement manipuler, même les gamins avaient une histoire à raconter maintenant. Il tourna la tête vers eux et eut l'étrange impression que Sam tentait vainement de faire du charme à Anya, tandis qu'elle s'était mise à jouer au docteur avec Gerald, mais c'était sans doute son imagination. Il eut un sourire amusé.

« J'adorerais me balader un peu plus, et attraper ce télépathe qui à l'air d'avoir pleins de choses à raconter, mais je crois que eux ont assez vu cette maison pour un bout de temps, et ils ont besoin d'une douche. »

Quelques minutes plus tard, la petite troupe avait demandé l'asile chez Sam, les deux explorateurs de puits étaient partis panser leurs égratignures, et eux furent chaleureusement remerciés par les parents, qui s'étaient dépêché de prévenir l'autre famille. Anya avait quant à elle la ferme intention de passer encore un bout de cette soirée avec les deux garçons, qui la tenait maintenant en haute estime. Finalement, après avoir refusé de boire le café, arguant qu'il était tard et qu'ils avaient une longue route pour rentrer, ils se retrouvèrent enfin seuls, dans la rue. Leur devoir était accompli, ils avaient trouvé Gerald, ce qui signifiait donc… qu'Anya n'allait plus s’immiscer entre eux pendant au moins le reste de la nuit.

Salem redescendit pensivement la rue pour aller observer de loin la bâtisse (presque) hantée. Il restait quand même toutes sorte de points à éclaircir dans cette affaire, et son intérêt pour les histoires de fantômes – et de mutants – allait croissant depuis le début de la soirée. Mais il n'y avait pas que ça qui l'intéressait ce soir, il vint enlacer Adam.

« J'aimerais bien savoir ce qu'il se passe dans cette maison, quand même… Par quoi je devrais commencer ? Faire des recherches, visiter les lieux un peu mieux ou… questionner des témoins ? »

Il caressa nonchalamment le creux du dos d'Adam.

« Je ne suis encore qu'un détective débutant alors… apprends-moi. Je te laisse choisir. »

Débutant ou pas, Salem ne doutait pas de trouver des moyens de faire parler le seul témoin qu'il avait pour le moment sous la main.
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Adam Tenseï

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MessageSujet: Re: Cordova-Tenseï Investigations (Salem)   Cordova-Tenseï Investigations (Salem) EmptySam 5 Jan - 23:44

Tout occupé à son Salem enfin retrouvé, Adam n’accordait plus la moindre attention à Anya, Sam ou Frodon, pardon, Gerald. Comme Anya n’était pas pressée de préciser ce que le tatoué jovial et le Chinois athlétique venaient faire dans cette histoire et pourquoi c’était eux qui les libéraient du puits plutôt que les pompiers volontaires du coin, ni d’expliquer la raison qui poussait le Chinois athlétique à attirer contre lui le tatoué jovial comme Bob de l’équipe de football américain plaquait contre le casier Cheryll des pompom girls, Sam et Gerald en étaient réduits à se demander si, dans leur chute, ils ne s’étaient pas violemment cognés la tête.

Pendant ce temps, coupé du monde, Adam esquissait une moue songeuse.


— J’sais pas. Il est peut-être dans sa maison, tu sais. Peut-être qu’il perçoit le trouble des gens et que c’est ça qui l’amuse. C’est possible aussi qu’il ne fasse pas nettement la différence entre ses histoires et la réalité.

Adam n’avait pas l’air particulièrement enthousiaste, lui, en évoquant les fantastiques divertissements de leur illusionniste béret vert et dresseur d’otaries. Comme bien des gens, le jeune homme éprouvait une certaine difficulté à fréquenter des télépathes, soucieux de préserver l’intimité de ses pensées. On lui avait certes dit, à l’Institut, que son cerveau labyrinthique à la chronologie fantaisiste était difficile à lire, mais difficile n’était pas impossible, et Adam préférait ne pas courir le risque.

Il hocha donc la tête et, après avoir récupéré sa corde (parce que ça coûtait cher, ces machins-là) et son sac à dos (pour ne pas charger son beau Salem), il se mit en route, un bras autour de l’épaule de son fiancé, marchant un peu avant, parce qu’il savait précisément où ils allaient — une assurance qui achevait de perturber Sam et Gerald, définitivement peu faits pour aller se rouler dans le foin (ni, il faut bien l’avouer, gagner la médaille Fields).

Le sourire aux lèvres, Adam écoutait silencieusement, avec Salem, la conversation qui roulait sur leur compte dans leur dos.


— Mais, euh… Anya. C’est qui ?

Avec son naturel désarmant, la jeune fille répondit :

— Ben, c’est Adam et Salem.
— Ah. Et euh… Ils sont… Enfin, tu vois… Ils sont…
— New-Yorkais, oui.
— Non, c’est pas ça. Je veux dire. Ils sont vachement tactiles. Quand même. Pour des amis.


Soucieux de nourrir la conversation, le bras d’Adam abandonna l’épaule de Salem pour se glisser autour de sa taille.

— Ouais. Tout de même.
— C’est normal. Ils sont fiancés.


Un petit silence perplexe suivit cette déclaration.

— Mais qu’est-ce qu’ils font là ?
— Eh ben en fait, Salem et moi on était persuadés que Gerald avait été enlevé par un groupe de terroristes machiavéliques qui avait pris possession de la station de télévision, alors du coup, j’ai sorti la carabine de Grand-Mère et…


Adam échangea un regard complice avec son ami en écoutant l’histoire probablement incompréhensible de la jeune fille se développer. Ils arrivèrent finalement chez Sam, dont les parents avaient craint qu’il se fût fait renverser par un sanglier enragé (ou quelque chose comme cela). Le couple parvint au bout d’un quart d’heure à échapper à l’hospitalité familiale et regagna la rue qui paraissait désormais étrangement calme.

Revenus en face de la maison hantée, Adam vint sagement se presser contre son fiancé, les mains posées sur son torse. Il se cambra légèrement en sentant celles de Salem au bas de son dos.


— Eh bien…

Lui n’était pas exactement pressé de remettre les pieds dans une bâtisse qui pesait sérieusement sur ses sens de mutant, ni à vrai dire de prospecter les environs jusqu’à la maison de l’illusionniste mythomane supposé. Il restait les témoins, bien sûr, à interroger. Comme Salem aurait besoin de l’autorisation des parents de Sam et Gerald, il n’y avait plus que lui à être immédiatement disponible.

Avec un vif souci pédagogique, il répondit donc :


— C’est sans doute plus prudent de revenir dans la maison le jour. Elle est tout le temps abandonnée et, la journée, l’illusionniste sera vraisemblablement occupé ailleurs. Tu as beau ne pas voir les illusions, il y a les autres sens, on ne sait jamais. Les données récoltées seront plus objectives. De toute façon, la plus grande règle, c’est de ne jamais se risquer avant de rassembler toutes les informations que tu peux. Mieux vaut commencer par faire des recherches.

Finalement, il s’était laissé emporté par le souci de satisfaire la curiosité d’apprenti-détective de Salem, qu’il soupçonnait d’être authentique. Il se résolut donc à fournir de plus amples explications (et puis, en attendant, Salem continuait de le caresser, il n’était donc pas tout à fait perdant).

— Ce qui est important, c’est de toujours réfléchir. D’abord, de distinguer entre ce qui est pertinent et ce qui ne l’est pas. Evidemment, ça demande un peu d’intuition, d’expérience en fait. Mais ça vient. Ensuite, quand tu as une donnée, soit de tes recherches, soit de ton exploration, il faut la pousser dans ses conséquences. Essayer de l’expliquer, en quelque sorte. C’est un peu comme… comme…

Adam chercha pendant quelques secondes une comparaison, puis reprit :

— Comme la mécanique. Chaque pièce a sa place, parce que l’ensemble est toujours cohérent. Il n’y a jamais rien d’étrange. Tout ce qui est étrange, c’est ce qui a été mal expliqué. Comme cette maison. Tu te souviens du puzzle.

La dernière phrase avait été une affirmation. Salem l’avait vu, donc Salem s’en souvenait : Adam lui faisait confiance. Il savait pertinemment que dans l’esprit de son ami, les pièces du puzzle étaient exactement présentes.

— C’est une donnée. Il faut en tirer toutes les conséquences. La première observation, c’est que le puzzle est incomplet. Où sont passées les pièces ? Qui irait emporter les pièces d’un puzzle sans les emporter toutes ? La seconde, c’est voir ce que le puzzle représente. Il n’y a pas tous les bouts, mais sur celui-là, on voit un bâtiment de 87. Le supposé meurtre des Beckett — et je suis prêt à parier que l’article de journal est un faux et qu’il n’y a jamais eu de Beckett — le supposé meurtre, donc, a eu lieu en 85.

Donc l’enfant vient après le meurtre. D’ailleurs, l’article ne parle pas d’enfant. Mais la maison est abandonnée depuis, selon Anya. Sinon, elle ne s’appellera pas la maison des Beckett. L’explication la plus logique, c’est qu’elle est squattée. Mais alors, encore une fois, pourquoi il n’y a que certaines pièces du puzzle ? Là, tu dois te douter que tu es sûr quelque chose. Une incohérence.

A ce moment là arrive mon fantôme. Il a dix ans, c’est un enfant, avec une coupe au bol, il est calme, il s’appelle Arvin. Beaucoup de coïncidences et surtout, beaucoup de traits typiques. La chambre, les jouets abandonnés, l’enfant-poupée qui fait peur. Nouvelle donnée, qui t’invite à reconsidérer toutes les précédentes. Toute la maison semble sortie d’un film d’horreur. Est-ce que c’est possible ? Tu examines toutes tes données, pour tenter de les justifier rationnellement.

Le jardin en friche, oui, si la maison est abandonnée. Les marches qui grincent, oui, puisque l’escalier est en bois. Pareil pour la porte. Pareil pour les meubles. La poussière. Tout ça, c’est bon. Mais le vent qui souffle dans la toiture alors que les herbes bougent à peine dehors ? Non, ça, c’est le détail en trop. C’est le réalisme qui tue l’illusion. Du coup, qu’est-ce qui cloche ?

Anya peut pas se téléporter. Peut-être parce qu’elle a peur. Mettons. Mais peut-être parce que c’est pas possible. Qu’elle est brouillée. Moi, j’me sens pas bien. Même conclusion. D’où, illusionniste. Avec ça, tu as tes éléments pour interroger les témoins. Est-ce qu’ils ont vu des trucs étranges ? Est-ce que ces trucs étranges sont vraiment étranges ou simplement typiquement fictionnels ? Les bruits de pas, par exemple. La Guerre de Sécession. Des trucs classiques. Est-ce qu’ils connaissent quelqu’un qui aime les histoires ? Au point de la mythomanie ? Et ainsi de suite.

Faut juste tirer les conséquences, comme quand tu démontes et remontes un moteur.


C’était bien sûr beaucoup plus simple à dire qu’à faire — surtout quand on était prisonnier d’une maison réellement oppressante, dans une chambre terrifiante, avec un fantôme très convaincant et que l’on tirait ces conclusions en cinq minutes, devant trois pièces de puzzle. C’était en réalité la première fois qu’Adam faisait la démonstration de son esprit de déduction étape par étape. Son intelligence était d’ordinaire sensible au détour d’une réflexion ou d’une décision, mais jamais tout à fait déployée dans les occasions de leur quotidien et, jusqu’à présent, le jeune homme avait toujours évité de s’expliquer exhaustivement sur ses explorations.

Comme s’il avait eu l’impression d’en avoir trop dit ou de s’être rendu ridicule par ses longues explications, Adam détourna les yeux et murmura presque timidement :


— Bref, tu t’en fiches sans doute. On devrait rentrer, il est tard.

Le pauvre en avait même oublié l’interrogatoire qu’on lui avait promis — et les menottes.
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Salem Cordova

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MessageSujet: Re: Cordova-Tenseï Investigations (Salem)   Cordova-Tenseï Investigations (Salem) EmptyDim 6 Jan - 14:52

Salem ne se fichait pas des explications d'Adam, loin de là, elles répondaient précisément à l'une des principales problématiques de sa vie, depuis que son pouvoir s'était développé. Que faire des informations dont il disposait ? Comment s'en servir ? Il ne pouvait qu'admirer l'esprit de son compagnon qui, avec sans aucun doute bien moins d'informations qu'il n'en avait, était parvenu à un raisonnement bien plus poussé que lui. Ne serait-ce qu'avec le puzzle, lui ne s'était pas posé plus de question que cela, c'était une chambre d'enfant, il y avait donc des jouets. Il n'avait pas non plus prêté une attention particulière aux empreintes sur le sol avant qu'Adam n'en parle, plus intéressé qu'il était par l'aventure, que par l'enquête.

En tout cas, cet illusionniste était peut-être complètement mytho, mais il était puissant. Probablement, il avait tenté de les empêcher de voir ce qu'il se passait dehors quand ils étaient dans la chambre, pour qu'ils s'intéressent plus à son tour avec le puzzle et le fantôme qu'au jardin. Et encore maintenant, Salem n'arrivait pas à déterminer si le type qu'il avait vu dehors était simplement Sam penché au-dessus du puits pour aider son ami, ou quelqu'un d'autre. C'était exactement une des incohérences dont Adam venait juste de parler. Tout comme la téléportation d'Anya, son pouvoir avait été en partie entravé, il ne parvenait pas à faire revenir toutes les informations dont il avait besoin. Soudainement, il était moins sûr d'avoir envie de retourner là-dedans, la simple idée que ce lieu serve de terrain de jeu à un télépathe plus puissant que ceux qu'il avait rencontré à l'institut était vraiment inquiétante.

« T'es vraiment doué pour raisonner vite et bien, c'est impressionnant. Faudrait que j'arrive à faire pareil. N'empêche, c'est pas du tout un endroit pour des ados, ils auraient pu se faire beaucoup plus mal que ça… »

Les jeunes n'ont vraiment aucune prudence, se dit-il en occultant complètement le fait qu'il s'était lui-même précipité dans la demeure en apprenant qu'elle était hantée. Mais lui, il était un peu mieux armé qu'eux – en gros, il avait Adam – alors c'était moins imprudent. D'ailleurs, ils avaient accomplis un nouvel acte héroïque ce soir, en aidant une demoiselle en détresse armée d'une carabine et en sortant deux garçons des griffes d'un terrible… fantôme. Ils avaient fait leur bonne action de la journée, c'était certain.

« Allez, rentrons. »

Sans enlever sa main du dos d'Adam, parce qu'elle y était bien, Salem retourna vers la moto, puis enfila son casque et prit les commandes, laissant cette fois-ci à son compagnon le soin de se presser contre son dos. Il fallait que le devin se ménage, sinon il allait soit avoir une vision, soit passer le reste de la soirée à prédire l'avenir immédiat des chatons, quelque chose comme ça. Debout sur le perron de la maison hantée, un petit garçon les suivit des yeux alors qu'ils s'en allaient, et murmura.

« À bientôt. »

Ce qui faisait très film d'horreur aussi, certes. Mais Salem ne le vit pas, et l'entendit encore moins, il fila sur la nationale au mépris des limitations de vitesse et d'un certain nombre de règles élémentaires de prudence, pour finalement se garer devant leur immeuble une heure et quelques plus tard.

L'avantage, quand on vit dans les derniers étages d'un bâtiment, à New York, même si ce n'est pas le plus grand de la ville, c'est qu'il faut un certain temps à l'ascenseur pour arriver jusqu'en haut. Après toutes leurs aventures, Salem trouva judicieux de profiter de ce moment pour rappeler à Adam toutes les promesses qu'il lui avait faites. En commençant par le débarrasser de son sac et le plaquer contre le miroir du fond, ses lèvres se joignant à celle de son amant pendant que les chiffres défilaient bien trop vite au-dessus de la porte. À cette heure avancée, il ne craignait pas vraiment de choquer une âme sensible. Pour mieux maîtriser le suspect – qui était certes très conciliant, mais sait-on jamais – Salem dézippa son blouson et posa ses mains sur son torse – technique originale, mais visiblement, ça marchait.
*Ding*
Salem grogna alors que la porte s'ouvrait derrière lui, mais pour cette fois, ce n'était ni la faute d'Anya ni celle du destin, il se détacha à grand peine de son suspect et traîna nonchalamment le sac jusqu'à leur appartement, pour l'abandonner dans l'entrée. Harper Lee lui jeta un regard étonné, soit parce qu'elle trouvait étrange qu'il arrive par la porte alors qu'il n'était pas censé être sorti de la chambre, soit parce que ce n'était pas dans ses habitudes d'abandonner ses chaussures au milieu du salon et de balancer manteau et pull sur le canapé.

« Allez viens par là, amour. »

Avec un sourire, il l'entraîna dans la chambre et le fit asseoir sur le lit, pour une séance d'effeuillage nettement plus rapide et ponctuée de caresses et de baisers. Alors que la température commençait à se faire très élevée, il chuchota à son oreille.

« Je vais avoir deux ou trois questions à te poser, jeune homme. À propos de… »

Salem regarda les cartons qui encombraient encore la chambre, et l'abandonna un instant pour aller fouiller dans l'un d'entre eux et en sortir une boite de chaussures dont il savait le contenu très intéressant.

« Ça, et je ne te lâcherais pas tant que je n'en aurais pas eu assez. »

Il revint s'asseoir sur ses jambes et commença par menotter un de ses poignets avec l'un des fabuleux jouets que contenait la boite, puis se remit à dévorer ses lèvres, l'air décidé à faire durer la nuit encore un bon moment.

Et c'est ainsi que ce termine ce rp, comme il a commencé – c'est-à-dire de façon complètement perverse. C'était trop court, j'en veux encore. À suivre, donc…
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