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 La vie paisible d'Adam Tenseï (Salem)

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Adam Tenseï

Adam Tenseï
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MessageSujet: La vie paisible d'Adam Tenseï (Salem)   La vie paisible d'Adam Tenseï (Salem) EmptyDim 4 Nov - 23:23

Il y a trois heures — Passé révolu

A grands renforts de coups de pieds, de coups de poings, le groupe de jeunes hommes molestait la mutante. Le sang bleu giclait régulièrement sur le goudron du parc pour enfants et cette couleur, si peu naturelle, excitait encore la rage des agresseurs. Sur chacun de leurs cous, en belles lettres gothiques, le mot « Pureté » luisait d’encre noire, imprégné dans la peau, à la lueur des lampadaires fatigués, comme un sinistre avertissement. Ce ne fut que lorsque les tentacules qui avaient jadis descendu avec une élégance sensuelle du coup de la femme s’immobilisèrent enfin, quand ils eurent cessé de se tordre nerveusement, et même plusieurs minutes après l’évident décès de leur victime, qu’ils s’arrêtèrent.

Pendant quelques instants, ils contemplèrent leur œuvre avec satisfaction, puis, d’un commun et silencieux accord, mus par un instinct de groupe comme la horde reprend son chemin, ils regagnèrent la voiture et partirent.


***

Dans deux heures — Futur révolu

Ils étaient revenus dans le garage où ils avaient enfermé le mutant — ils avaient bu, l’Asiatique pouvait aisément le sentir. Difficilement, il se redressa, mais aussitôt un coup de poing dans l’estomac, un de pied dans les genoux, le jetèrent à nouveau à terre. Celui qui devait être le chef de la bande le toisait d’un regard méprisant — il n’était pas certain que ce fût un mutant, mais il l’avait aidée, elle, la chose avec ses tentacules, la chose au sang bleu, alors, en quelque manière, c’était un traître.

Les autres sortaient du bric-à-brac du garage, qui des chaînes, qui des barres de fer, avant de se grouper autour d’Adam. Le néon du garage clignotait — il y avait une odeur persistante d’essence — le reste de la maison était silencieux. Alors, après avoir échangé un regard complice, ils commencèrent à frapper et frapper encore, accomplissant leur sinistre besogne, jusqu’à ce qu’il ne restât rien, rien qui fût vraiment humain.


***

Il y a sept heures — Evénements effectifs

Adam soupesait avec un regard songeur le lourd sachet de drogue. Adossée au mur de la cave, les bras croisées, Alicia le scrutait lui, elle détaillait les traits de son visage, le contour de ses pectoraux que l’on pouvait apercevoir sous le tee-shirt, son jeans, juste au-dessous de la ceinture. Se tirant un peu à contrecoeur de cette suggestive contemplation, elle interrogea à nouveau :

— T’es sûr, mon beau ?
— Certain.
— C’est dommage. Un beau morceau comme toi, ça devrait pas toucher à ces trucs.


Adam esquissa un sourire énigmatique.

— T’inquiète pas, Alicia. Sinon, comment vont tes petits-enfants ?

***

Dans dix minutes — Futur quasi certain

La voiture de la horde se rangea sur le bas côté de la route. Ils avaient cru à un contrôle de routine mais, déjà, en face d’eux, surgissait une seconde voiture de police et bientôt quatre hommes armés, en uniforme, les entourèrent. Ils descendirent du véhicule, on ouvrit le coffre pour y retrouver une quantité considérable de cocaïne. Aucun d’eux pourtant ne s’expliquait la présence de ce compromettant chargement. Selon les policiers, une telle quantité impliquait nécessairement la volonté de trafiquer — la peine de prison serait lourde.

***

Il y a deux heures — Evénements effectifs

Adam avait surgi des buissons — d’un coup il avait assommé le premier d’entre eux, d’un autre coupé la respiration au second. Mais il savait pertinemment qu’il n’emportait pas la victoire : ils étaient trop nombreux. Ce qui comptait, c’était le Temps : de gagner un peu de temps. Il fit un signe à la jeune femme, pour qu’elle s’enfuît. Sans hésiter, la mutante courut à toute vitesse, tourna dans un petit sentier, monta dans une voiture hors d’âge qui attendait là et démarra en trombe.

Adam avait mis à terre une partie de ses agresseurs, mais les coups arrivaient de toute part et, bientôt, le jeune homme fut immobilisé, les bras solidement tenus dans le dos. On le tira vers la voiture, on le jeta dans le coffre. Le trajet ne fut pas long. On le sorti du coffre, on le jeta dans un garage cette fois-ci. Ils le rouèrent de coup, sortirent, fermèrent la porte et repartirent pour fêter leur demi-victoire.

Jusque là, tout se passait comme prévu.


***

Il y a cinq heures — Evénements effectifs

Salma, la mutante aux tentacules, lisait et relisait le mystérieux mot qu’elle avait trouvé dans sa boîte aux lettres. Elle avait ôté le voile qui dissimulait la naissance de ses longs tentacules, cachés encore sous son haut, elle s’était assise sur le bord de son lit, dans sa chambre miteuse, et elle avait tenté pendant plusieurs minutes de donner du sens à ces phrases étranges.

« Faites confiance au Japon. A l’arbre courbé, tournez dans le sentier. La voiture vous attend. »

Sans doute une plaisanterie douteuse.

***

Dans une minute — Futur certain

Le téléphone d’Adam attendait patiemment dans sa chambre à l’Institut. A l’heure programmée, l’appareil se tira de sa veille et envoya le message pré-enregistré à la boîte vocale de son destinataire.

« Salem, c’est Adam. 223 Chester Street, Greenwich. Les clés sont dans le coffre. »

***

Il y a vingt-sept heures — Evénements effectifs

— Ca, c’est l’adresse. Ca, c’est l’heure. Voilà les clefs. T’as compris ?
— T’as des problèmes ?


Adam haussa les épaules, sous le regard suspicieux de son frère. L’homme reposa les yeux sur l’adresse — celle de Salem — qu’il tenait en main.

***

Il y a cinq minutes — Evénéments effectifs

Le frère d’Adam coupa le contact, descendit de la moto d’Adam, glissa les clefs dans le coffre. Pendant quelques secondes, il contempla l’immeuble qui se dressait devant lui, en se demandant ce qu’il pouvait bien avoir de particulier. Puis, avec un soupir, il se résolut à prendre le chemin du plus proche arrêt de bus, sans parvenir à se défaire de son inquiétude. Son frère finirait par lui faire naître des ulcères.

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Salem Cordova

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MessageSujet: Re: La vie paisible d'Adam Tenseï (Salem)   La vie paisible d'Adam Tenseï (Salem) EmptyLun 5 Nov - 11:28


En ce moment — Présent certain, effectif et pas drôle.

Salem avait passé une journée tout à fait normale – pour de vrai, lui. Transports, boulot, courses, il était présentement en train de papoter sur un forum de fans de super héros, affirmant qu'il attendait peu du prochain Batman, que ce sera sûrement un navet. Et puis, évidemment, il pensait à Adam, plusieurs secondes par heures, il revoyait son visage, le trouvait beau, revoyait leur dernière soirée, la trouvait parfaite, il mesurait le bien-être que lui procurait sa présence, ce genre de chose simple.

Et puis son téléphone sonna, et avant de s'en rendre compte Salem se retrouva plongé dans la journée d'Adam qui se trouvait être... légèrement autre. Un rendez-vous ? Même venant d'Adam, cette invitation était pour le moins étrange – un message sur le répondeur ? Et puis, quel coffre ? – mais il ne se posa pas vraiment de questions, il verrait bien ce qu'il se passait. Il chercha l'itinéraire sur internet et après l'avoir lu glissa son portable dans sa poche, prit ses clés, son porte-feuille, et descendit tranquillement les escaliers en sortant sa carte de bus.

Qu'il rangea à peine arrivé sur le parking, là, ça commençait déjà à devenir bizarre. Salem accéléra le pas, le regard fixé sur la moto, dès qu'elle fut à portée, il ouvrit le coffre, et commença sérieusement à s’inquiéter. Qu'est-ce que son homme était allé faire... Si c'était une blague, il allait sérieusement le tuer. Le temps qu'il voyait s'écouler devant ses yeux lui apparut soudain comme une menace, mieux valait ne pas traîner, au cas où. Il se remémora l'itinéraire, 300 mètres par-ci, tourner à droite par-là, en se faufilant rapidement entre les voitures relativement peu nombreuses à cette heure il ne lui fallut que quelques minutes pour rejoindre le lieu indiqué. Salem laissa la moto entre deux voitures, devant un immeuble de brique comme on en voit partout, et maintenant ? Il regarda à droite, à gauche, se demandant quoi faire.

Faute de mieux, il fit le tour de l'immeuble, jetant des coups d’œil aux fenêtres, mais il n'y avait rien qu'un bâtiment triste avec des fenêtres sales, des garages, des tâches d'huile et du sang. Salem s'arrêta net, non, il avait espéré, de fait il espérait encore, que ce ne soit pas lui, qu'il ne s'était pas passer ce que ses yeux lui montraient.

Il n'y avait que quelques minuscules gouttes rouges, qui partaient du garage pour s'arrêter un mètre cinquante plus loin, comme si quelqu'un de blessé en était sortit pour monter dans un véhicule, ou l'inverse. Salem s'empara de la poignée de la porte et tenta de l'ouvrir – on ne sait jamais – mais elle était évidemment fermée. Il regarda par la serrure pour tenter de discerner quelque chose, mais son point de vue était trop réduit et il faisait trop sombre pour qu'il parvienne à obtenir quoi que ce soit d'utile.

Bon, restons calme, retourner vers la rue d'abord, la moto, 22 voitures, 8 arbres d'un étage et quart de haut, 25 cents, 178 kilos de poubelles, peut-être qu'en cherchant dedans il trouverait quelque chose d'utile ? 7 personnes, une paire de lunettes de soleil cassé, 9 bouteilles de bières vides, 2 boutons de manchette, trois barrettes à fleurs.

Salem bouscula une jeune femme et lui adressa un regard totalement perdu.

« Pardon, j'ai pas fait attention j'étais un peu... »
« Non, c'est moi, je rêvassais, désolé. »

Il la regarda partir une seconde, puis retourna au garage en courant tout en triturant la barrette dans ses mains, qu'il l'enfonça dans la serrure. Ce fut un peu plus long qu'il en avait l'habitude, à cause de son outil totalement inadapté mais surtout de sa grande nervosité, finalement la porte s'ouvrit, et il resta planté là, sous le choc.

« Non... Adam... Qu'est-ce que... ? »

Il lui fallut faire un effort considérable pour se ressaisir, sortir le prophète de là au plus vite, c'était la priorité. Salem se précipita vers lui en attrapant au passage une barre de fer et une grosse pince. Les liens qui retenaient Adam ne résistèrent pas au solide outil, il jeta ensuite la pince et l'aida à se lever.

« Anne, on peut la joindre ? »

Salem l'entraîna rapidement dehors pour retourner à la moto, dans la rue il remarqua la lumière de phares bien avant qu'une voiture s'arrête en catastrophe et que des types en descendent.

« L'enfoiré, il se barre ! Choppez-les ! »

Faisant un autre lourd effort pour ne pas se retourner toutes les deux secondes malgré les bruits de talonnades dans son dos, il accéléra le pas. La moto était là, Salem poussa Adam pour l'inciter à monter et regarda derrière, un des mecs était déjà en train de retourner à leur voiture. Il balança de toutes ses forces la barre en fer sur le type le plus proche d'eux pour le ralentir, il fut touché en pleine poitrine et hurla comme un veau. Il n'y avait pas de quoi le blesser, mais il le sentit certainement passer – et se retrouva équipé d'une barre de fer. Après quoi Salem grimpa sur la moto et démarra rapidement, pas assez cependant pour ne pas se retrouver avec la voiture aux trousses. Tentant laborieusement de rester aussi lucide qu'il pouvait l'être, il se mit à chercher quel endroit pourrait gêner l'avancée de la voiture tout en leur permettant de passer, si seulement il y avait plus d'embouteillages à cette heure. Ses réflexions furent interrompu quand il aperçut des policiers embusqués à un carrefour, il fallait changer de rue, vite avant de se faire griller.



Salem accéléra, passant en trombe devant les policiers, suivit des racailles, les sirènes hurlèrent et l'instant d'après ils étaient tous sagement rangés sur le bord de la route. Il essaya de cacher un peu Adam dans son dos en espérant que ses blessures n'était pas trop visible pour un humain dans la pénombre.

« Vous savez à quelle vitesse vous rouliez, jeune homme ? »
« 97.02... Heu... J'étais un peu... pressé. »
« Je vais vous apprendre à être pressé, moi, papiers du véhicule. »
« Oui, ils sont dans le coffre, une seconde... Je vais avoir une amende ? »

Salem cherchait une échappatoire, il fallait déjà gagner un peu de temps, la solution arriva miraculeusement quand le policier fut interpellé par ses collègues occupés avec les racailles.

« Charles, c'est le véhicule. »
« Ce sont eux ? Tu as prévenu... »
« Oui c'est fait. »

L'instant d'après des sirènes de police retentirent, et la rue fut envahit. Salem n'en revenait pas, tout ça pour un excès de vitesse, ils avaient les moyens à New York. On lui intima de ne pas bouger, qu'on s'occuperait de lui après, on fit sortir les mecs de leur voiture, puis les policiers se mirent à tourner autour du véhicule, à fouiner, et il y avait quelque chose dans le coffre, apparemment. Le plus vénère de tous, celui qui adressait déjà des regards meurtriers à Salem avant de descendre, sembla devenir fou.

« Mais puisqu'on vous dit qu'elle est pas à nous, cette cam ! On sait pas d'où elle sort ! »
« Monsieur, restez calme, vous allez nous suivre... »
« J'retournerais pas en taule ! J'y retournerais pas ! »

Rapide comme l'éclair, il sortit une barre en fer de sous le siège passager et en asséna un grand coup sur la tête du policier le plus proche de lui. Comme si c'était un signal de départ, les autres passèrent à l'attaque aussi. Les policiers sortirent leurs armes, se précipitèrent pour les maîtriser. Profitant du chaos ambiant, Salem fila en trombe sans que personne ne s'y intéresse, il mit une distance plus que raisonnable entre eux avant de s'arrêter et de descendre pour évaluer l'état de son compagnon.

« Adam, bordel, ça va ? »
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Adam Tenseï

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MessageSujet: Re: La vie paisible d'Adam Tenseï (Salem)   La vie paisible d'Adam Tenseï (Salem) EmptyLun 5 Nov - 12:02

Il fallait bien avouer que, depuis quelques minutes, la situation d’Adam n’était pas des plus intéressantes. Les mains liées dans le dos avec une corde grossière qui lui entamait douloureusement les poignets, le corps couvert d’hématomes, la lèvre tuméfiée, le front un peu ouvert, les côtes en plus ou moins bon état, il n’avait guère d’autre choix que de contempler, dans l’obscurité quasi totale du garage, le mur qui lui faisait face, les étagères qu’il distinguait à peine, les outils qui s’y trouvaient.

Bien sûr, pour la forme, il réfléchissait un peu. Il savait le futur fluide et incertain, essentiellement parce que, pour cette soirée, c’était lui qui en avait soigneusement orchestré les transformations. Or, s’il pouvait bouleverser le cours des événements, d’autres pouvaient le faire aussi, d’infimes imprévus pouvaient se produire qui compromettraient la réussite de son plan — et la cavalerie à moto finalement n’arriverait pas.

Alors, peut-être qu’il pouvait s’en tirer par ses propres moyens. Il faudrait d’abord se relever, arriver à attraper des outils et, les mains dans le dos, couper ses liens, puis forcer la porte du garage depuis l’intérieur et s’enfuir en courant, ou quelque chose comme cela. Il n’y avait aucune de ces étapes qui ne lui parût pas impossible, mais enfin, il n’allait tout de même pas resté là les bras croisés (dans le dos) à ne rien faire.

Ce projet héroïque fut rapidement avorté quand une douleur insoutenable traversa son ventre, provoqua une quinte de toux, lui fit cracher un peu de sang, alors qu’il n’en était encore qu’à la première des nombreuses étapes établies : se relever. Avec un grognement de douleur, le jeune homme s’effondra à nouveau sur le sol, se laissant glisser plus ou moins gracieusement contre le mur.

Ce n’était pas la première fois qu’il se retrouvait dans ce genre de situations, bien entendu. Il évitait d’en faire une habitude, mais il avait appris à ses dépends que, pour sauver quelqu’un, il fallait en général attendre que la personne fût en danger : un message simplement glissé trop tôt, un avertissement prématuré, demeurait sans effet sur le cours des événements. C’était dans les secondes qui précédaient l’irréversible que tout basculait — ce qui impliquait des interventions aussi dangereuses que salvatrices.

Il passa au plan C : espérer que le plan A fonctionnerait. Bientôt, le bruit d’une moto répondit à ses espérances et il essaya de crier pour indiquer sa situation à Salem, mais seul un râle sortit de son corps malmené. Ce n’était pas grave — Salem avait un sens de l’observation à toute épreuve — et le trouverait parmi la dizaine de garages qui s’offrait à lui. Sans doute. Sans aucun doute. Presque sans aucun doute.

Afin de ne pas tenter le diable, le jeune homme se mit à ramper laborieusement vers la porte du garage, afin de pouvoir y donner des coups de pieds qui eussent indiqué sa présence. La progression n’était pas très rapide et il n’en était qu’à mi-chemin quand la porte s’ouvrit — l’Asiatique cligna des yeux pour distinguer, dans la lumière électrique de la nuit urbaine, se découper la silhouette de son sauveur.

Un brin d’impatience frémit en lui quand son sauveur resta planté là à considérer la situation. Adam se retourna pour exhiber ses liens et inviter Salem à prendre des mesures immédiates et vigoureuses. Il restait silencieux, essentiellement parce que parler était douloureux. Il prit appui sur Salem pour se relever une fois libéré, un processus qui lui arracha de longs gémissements de douleur, filtrés par les dents serrées de sa mâchoire contractée.

A la question de son compagnon, le jeune homme répondit seulement :


— Coyote Ugly.

Naturellement. Comment être surpris que le seul secours qu’il pût espérer se trouvât dans un établissement douteux des quartiers dangereux de la ville ?

Adam se dépêcha autant qu’il lui était possible et probablement beaucoup plus que ses blessures l’eussent recommandé, pour atteindre la moto, tandis que Salem se débarrassait de leurs poursuivants — qui arrivaient beaucoup plus tôt que le mutant ne l’avait prévu. Voilà qui compliquait singulièrement sa soirée. Dire que tout s’était jusque là passé à merveille, c’était tellement décevant !

Le jeune homme passa ses bras autour de son compagnon qui enfourchait la moto et s’affala plus ou moins contre lui, alors que l’engin filait à vive allure dans les rues de New York. Ce ne fut que lorsque la rue où il savait qu’avaient traditionnellement lieu les contrôles de vitesse s’approcha qu’il fit un geste faible pour indiquer à Salem de l’emprunter — bénissant quelques secondes plus tard l’administration policière d’être si régulière de ses embuscades.

Ce n’était pas exactement ce qu’il avait prévu, mais enfin, l’effet serait le même : Adam contemplait avec un sourire aussi béat que son état le lui permettait le combat des Puristes et des policiers, avant d’être rappelé à la réalité par un Salem beaucoup plus pragmatique que lui, ramené sur la moto avec de nouvelles protestations de douleur et entraîné beaucoup plus loin, à l’abri de toute cette agitation.

A nouveau, le véhicule s’arrêta. Adam posa sur Salem un regard où la douleur avait à nouveau pris la place de la satisfaction. Il n’en hocha pas moins la tête (avant de s’en repentir, tant la douleur était vive).


— Oui. Tout comme. Prévu.

Une nouvelle quinte de toux, une nouvelle giclée de sang. Les provisions paraissaient un peu sinistres pourtant. Adam articula à nouveau difficilement :

— Coyote Ugly.

La moto repartit, sans plus se soucier des limitations de vitesse, et Adam indiquait ponctuellement, avec de moins en moins d’énergie, la route à prendre. Ils ne tardèrent pas à arriver près du fameux établissement et, sous l’insistance d’Adam, à se garer dans une petite ruelle transversale qui faisait froid dans le dos. Le jeune homme descendit de la moto et attrapa Salem un peu convulsivement par le bras. Avec une réputation sifflante il lui indiqua sobrement :

— Vas-y seul. Trouve Anne. Regarde personne. Dans les yeux.

Des conseils on ne pouvait plus rassurants.
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Salem Cordova

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MessageSujet: Re: La vie paisible d'Adam Tenseï (Salem)   La vie paisible d'Adam Tenseï (Salem) EmptyLun 5 Nov - 15:37

Salem regardait Adam d'un air choqué et horrifié, lui qui n'avait déjà que très moyennement apprécié le spectacle du combat de boxe était à la limite de tourner de l’œil en voyant dans quel état il pouvait se mettre. Coyote Ugly, oui, il lui avait déjà dit mais Salem avait dû régler quelques petits soucis avant d'y aller, il demanda au devin de lui indiquer la direction à prendre puis repartit, toujours à une vitesse folle.

L'endroit devant lequel ils s'arrêtèrent ne lui disait rien qui vaille, le quartier tout entier non plus d'ailleurs. Ne connaissant pas New-York, Salem n'avait pas eu d'idée précise de l'endroit où ils allaient, même si le nom était étrange. Il grimaça en entendant les recommandations d'Adam, autant parce qu'elles en disaient long sur l'endroit où il devait se rendre que parce qu'elles lui demandaient un nouveau gros effort de sa part.

« Okay, je vais essayer, je te jure. »

Même dans sa voix on entendait déjà qu'il allait échouer, il entra dans le bâtiment les yeux baissés vers le sol, il y avait un bar, des tables, des gens, un escalier sur la gauche et des portes menant à des arrière-salle dans le fond. Salem leva à peine les yeux pour constater que celle qu'il recherchait n'était pas là.

Eigon Lockhart était un tourneur-fraiseur de 31 ans très solidement bâtit, sa silhouette haute et musculeuse ne passait pas inaperçu où qu'il aille, il en avait l'habitude. Tout comme on avait l'habitude de le voir au moins un soir sur deux, les coudes lourdement posés sur le bar du Coyote Ugly, à enchaîner les verres, le gaillard était aussi connu pour sa descente légendaire, sa patience proche de zéro, et ses lunettes de soleil posées devant ses yeux quelle que soit l'heure. Elles lui donnaient une allure de vigile, mais surtout elles camouflaient ses yeux gris acier sans pupilles, il les souleva une seconde pour regarder son verre, histoire de confirmer ce que son palais venait de lui indiquer.

« C'est pas du whisky ça... »
« Je... Pardon, je crois que j'ai échangé votre commande avec un autre... »

Il frappa un grand coup sur le bar et le silence se fit, les veines de ses bras semblaient soudain vouloir lui sortir du corps.

« Non mais tu te fous de ma gueule ?! »
« Désolé, vraiment désolé ! Je vous en offre deux, non, trois! »

Mais Eigon avait cessé de fusiller la femme barman des yeux à travers ses lunettes, autre chose venait d'attirer son attention, un regard perçant planté sur lui. Ses yeux froids se posèrent sur un gamin qui ne devait même pas être majeur, en plus de faire complètement tâche dans ce lieu.

« Qu'est-ce que tu regardes ? »

Tout le monde dans le bar baissa les yeux.

« Heu... Rien... du tout... Rien du tout. »

Salem recula de plusieurs pas, mais ne baissa pas les yeux, il ne pouvait s'en empêcher, ce type était... trop. Trop grand déjà, il ne faisait pas un étage de haut mais quand même, il ne passait pas les portes, ça c'était sûr, ensuite il avait vu ses yeux, ses bras, et cette... puissance. Des données affolantes l'entouraient comme une aura, de la tension dans les muscles, des battements, il n'arrivait pas à tout comprendre. C'était un mutant, ça c'est sûr, le troisième mutant avéré de sa vie.

Le troisième mutant de sa vie serait peut-être le dernier, le petit cœur fragile d'Eigon – si, si – supportait mal qu'on le fixe comme s'il était un alien, ça lui rappelait les heures sombres de la cour de récré, quand tout le monde se moquait de lui parce qu'il était déjà beaucoup plus grand que les autres. Bon, comment lui avait dit le psy, déjà ? Respirer, passer outre, ce n'était qu'un gamin, après tout, il fallait juste attendre, attendre patiemment qu'il arrête, aller gamin, arrête.

« ARRETE ÇA ! »

Du fond de ses observations, Salem vit l'homme se jeter sur lui, il regretta presque de ne pas avoir le temps de calculer la puissance de l'assaut tellement les chiffres devaient être beau. Il fit un bond de coté, trébuchant tandis que derrière lui le type pulvérisait une table, faisant hurler les deux filles qui y étaient installé. Salem se redressa, avant de se jeter au sol pour éviter les restes de la table. Autour de lui, c'était la débandade, ça courait dans tous les sens, ceux qui pouvaient rejoindre la sortie partaient en courant, les autres se cachaient comme ils pouvaient, Salem évita de justesse une chaise.

« Désolé ! Désolé ! Pardon ! Je cherche Anne ! C'est tout ! Je voulais pas déranger... »
« Comme si t'avais la moindre chance, si t'as besoin de fric, va bosser à Mac do, ou deal, j'sais pas... »

Sur le ring, mieux valait ne pas tomber sur Eigon Lockhart, c'était le cauchemar des poids lourds de toute la région. Faut dire qu'il aimait pas trop les combattants qui se relevaient tout le temps, même salement amochés, ça l'énervait, mais il n'aimait pas non plus ceux qui abandonnaient trop vite, ça le mettait en rage. On lui avait dit d'arrêter la boxe, que c'était mauvais pour sa tension, mais s'il ne pouvait même pas se défouler là, il restait quoi ? En tout cas si le gamin avait de bons réflexes, il n'était pas taillé pour faire carrière dans le milieu, ou alors il devait aller dans un club quelconque, pas avec Anne. Il lui rendrait service en le balançant par la fenêtre, ce sera sa B.A de la journée.

Salem avait beau voir venir les coups, il n'avait pas la vitesse du grand type, et encore moins son endurance. Bizarrement, il était à peu près indemne, épuisé en à peine quelques minutes, mais indemne, peut-être le type avait plus envie de lui faire peur qu'autre chose. En tout cas il n'était pas au maximum de ses capacités, ça c'est sûr, il arracha quand même un cri de douleur à Salem quand il lui attrapa fermement le bras alors qu'il tentait de filer en entra dans une des salles du fond. Son regard balaya la pièce.

« Anne ?! Heu... Madame ? »
« 'scusez pour l'dérangement m'dame, toi va pas l'emmerder, crevette. »
« Madame... Adam, c'est Adam ! Il est dehors, il a besoin d'aide. »
« Adam ? »

Peu de temps après, la silhouette massive se pencha sur corps salement amoché du prophète, Eigon le souleva avec toute la douceur dont il était capable – sans lui arracher quelques grimaces, donc. Puis il sentit un regard le titiller et tourna vivement la tête.

« Tu arrêtes ça, tout de suite. »
« Pardon... »

Salem baissa les yeux vers Adam, le pauvre allait vraiment mal, heureusement, il avait quand même réussis à trouver Anne, espérons que ce soit sa dernière mission de la soirée.
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MessageSujet: Re: La vie paisible d'Adam Tenseï (Salem)   La vie paisible d'Adam Tenseï (Salem) EmptyLun 5 Nov - 16:37

Adam poussa un soupir — une activité, il s’en rendit compte aussitôt, beaucoup plus douloureuse qu’il n’eût d’abord pensé — en entendant les cris et les fracas à l’intérieur du l’établissement. Il vérifia ses souvenirs immédiats. C’était peut-être sa faute. Peut-être avait-il oublié de donner à Salem la recommandation d’usage. Mais non, il s’en souvenait très nettement : il lui avait dit de ne pas regarder personne dans les yeux.

Parce qu’il n’apprenait que très lentement sa leçon, Adam tenta une nouvelle fois de se relever et, une nouvelle fois, fut arrêté dans son élan par une cruelle douleur, quelque part ente le foie, la rate et l’estomac, il n’était pas trop certain — ce qui était certain, c’était qu’il s’effondra à nouveau sur le sol avec un goût de sang dans la bouche.

Il jura intérieurement. Il avait beau savoir qu’Eigon — car il ne doutait pas que ce fût lui — ne ferait vraisemblablement pas trop de mal à un oiseau tombé du nid comme Salem, il avait une furieuse envie de se précipiter dans le bar pour défendre héroïquement et inconsidérément son compagnon contre les assauts tonitruantes de la montagne de muscles.

Les clients du Coyote Ugly avaient pour la part adopter une stratégie toute opposée, à en juger par la foule qui se pressait hors de l’établissement. Les habitués n’allaient pas au-delà du trottoir et allumaient une cigarette ou ce qui s’en rapprochait le plus, sachant pertinemment que la rixe ne serait pas longue et qu’il fallait juste libérer la place pour quelques minutes ; les autres partaient trouver un établissement plus calme.

Le silence leur donna bientôt raison et ils s’engouffrèrent à nouveau dans le bar. Adam cracha un peu de sang pour passer le temps et, bientôt, une troupe hétéroclite sortit à son tour des lieux pour s’approcher de lui : il y avait un charmant adolescent de dix-huit ans, qui gardait une distance sainement craintive avec un mastodonte d’une trentaine d’années, qui laissait lui-même un bon mètre de sécurité entre lui et une dame à l’air austère, qui avait peut-être cinquante ans passés.

Adam se laissa soulever de terre sans opposer trop de résistance. Mais à peine Eidon eût-il entrepris d’intimider à nouveau Salem que l’Asiatique murmura d’une voix qui eût été sans doute menaçante si elle n’avait pas été agonisante.


— Eidon. Pas touche. Mon copain.

Le géant regarda tour à tour Adam et Salem, avec une espèce de perplexité toute masculine, avant de murmurer :

— J’me disais aussi qu’il avait une tête de pé…
— Ca suffit, vous deux.


La voix autoritaire d’Anne avait fait résonner son accent français dans le silence de la ruelle et, aussitôt, les deux boxeurs se turent. Si, chez Adam, ce silence naissait de l’action conjuguée de ses blessures et du respect, Eidon semblait éprouver, à l’égard de la femme, quelque chose qui se rapprochait beaucoup plus de la crainte.

Anne fit signe aux trois garçons de la suivre et l’improbable cortège se dirigea, sous sa houlette, vers un immeuble à l’aspect peu engageant, non loin du Coyote Ugly. Ils grimpèrent les sept étages sans ascenseur puis pénétrèrent en file indienne dans un trois pièces sombres : une cuisine, une salle d’eau, un bureau, une chambre et la pièce principale, qui eût été un salon parfaitement normal, si à la place de la télévision il n’y avait eu une sorte de lit qui ressemblait à peu près aux tables de tortures que l’on voyait dans les films, quand un savant fou se penchait sur un innocent promeneur avant d’extraire son cerveau, pour pouvoir parfaire sa machiavélique création.

D’un geste de tête, Anne désigna la table. Adam tendit faiblement la main pour toucher Salem, l’attira près de lui et lui souffla :


— T’es pas obligé d’regarder.

Eidon déposa son fardeau sur la table et s’apprêtait à partir sans demander son reste, quand la voix féminine se fit à nouveau entendre.

— Les sangles.
— Euh…


Avec un rien d’incertitude, les lunettes noires cherchèrent le regard d’Adam, qui se contenta de lever le pouce pour donner son autorisation, juste avant d’être consciencieusement sanglé à la table par l’imposant mutant. Il allait partir à nouveau quand son regard tomba sur Salem. Un vague remord s’empara de lui ; il s’approcha de l’adolescent et grommela :

— Viens, crevette. Reste pas ici.

Sans vraiment lui laisser le choix, il entraina Salem dans la cuisine, le fit asseoir sur une chaise et s’assit lourdement en face de lui. Un peu embarrassé par cette étrange situation et manifestement beaucoup plus à l’aise quand il s’agissait de réduire les gens en miette, Eidon triturait nerveusement ses grosses mains.

— Et sinon, ça fait longtemps que toi et Adam, vous êtes euh…





Potes ?


Pendant ce temps, dans le salon, Anne avait fourré un tissu roulé en boule dans la bouche d’Adam, après que le jeune homme eut refusé d’être légèrement assommé par une quantité appropriée d’alcool — elle ne tenait pas à ce que ses voisins crussent qu’elle torturait des gens chez elle. Ces préparatifs étant achevés, la femme découpa avec des ciseaux le tee-shirt du jeune homme et plongea ses mains dans la chair, entreprenant sa lente et douloureuse réparation.

Adam, lui, se contentait d’étouffer ses hurlements de douleur. Il avait décidément la part la moins fatigante dans cette aventure.
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Salem Cordova

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MessageSujet: Re: La vie paisible d'Adam Tenseï (Salem)   La vie paisible d'Adam Tenseï (Salem) EmptyLun 5 Nov - 21:30

Salem suivait silencieusement la troupe, jetant régulièrement des coups d’œils à Adam pour voir son état, et à Eidon – ça sonne mieux que Eigon en fait – pour voir s'il était toujours aussi dangereux. Celui-ci répondait parfois silencieusement par l'affirmative, en lui jetant un regard noir. Le mastodonte eut cependant un bref répit quand ils entrèrent dans l'appartement d'Anne, et que Salem vit la table de torture. Qu'Adam lui fit plus au moins comprendre que le spectacle ne sera pas beau à voir. Qu'on attacha Adam sur la table de torture. L'analyste voulut s'approcher mais le grand type qui, lui, partait, l'entraîna avec lui malgré ses protestations.

Ils se retrouvèrent tous les deux face à face et, après les présentations d'usage, nom, âge, emplois, un silence un peu gêné s'installa, que Eidon cru bon de briser en parlant de sa relation avec Adam. Vu la façon dont il posa la question, Salem préféra lui épargner les détails.

« Non, juste une quinzaine de jours. »

Un cri étouffé se fit entendre dans la pièce à côté et Salem tourna la tête, c'était horrible pour lui, voir ne pouvait pas être pire que ne pas voir. C'était quoi cette soirée qui lui imposait d'enchaîner les gros efforts à la suite... Il avait l'impression que pendant qu'ils étaient tranquillement assis, son Adam se faisait massacrer.

« Reste assis, je veux pas te voir bouger d'ici. »
« ... »

Salem se tint tranquille un moment, puis esquissa un mouvement sans prévenir, il avait à peine décollé son dos du siège que la lourde main d'Eidon frappa la table avec tant de force qu'elle se souleva du sol. Les yeux de Salem s'accrochèrent à nouveau à tout le flux de données du mutant, lui semblait plus préoccupé par l'état de la table comme s'il venait de se rappeler qu'il n'était pas chez lui, pas dans un bar miteux, mais chez Anne. Il avait porté la main à ses lunettes mais semblait hésiter à les remonter pour mieux y voir.

« Elle est pas cassé. »
« Ah, tant mieux. »
« Tu... Sais ce que ça fait, le truc de la fille ? »

Eidon grimaça, le souvenir n'était pas agréable.

« J'y ai eu droit ouais, heureusement j'me suis jamais retrouvé aussi amoché. Sincèrement, vaut mieux pas que tu vois ton... que tu vois Adam comme ça. »

Salem baissa les yeux, l'air encore plus désespéré, avant d'essayer de se détourner des bruits qu'on entendait encore de temps à autre en parlant.

« Et toi ? C'est quoi ton... truc ? »

Le géant cligna des yeux derrière ses lunettes avant de regarder la main qui avait failli défoncer la table.

« Pulsion, j'l'ai appelé comme ça, je deviens plus fort, j'ai de meilleurs réflexes, je résiste mieux à la douleur et ce genre de chose, mais plus ça s'améliore, moins je me contrôle. Ça dépend presque entièrement de... »
« Ta colère, j'imagine. »
« Principalement, tous les sentiments, en fait. »
« C'était donc ça. »
« Ça ? »
« Ta force, enfin, tout chez toi, ça change en permanence, et ça a atteint des pics impressionnant d'ailleurs. »
« Impressionnant ? J'étais très calme tout à l'heure. Et comment tu peux dire ça ? »
« Je l'ai vu, je peux voir pas mal de chose. »
« Ah, toi aussi tu... »

Un gémissement de plus leur fit tourner la tête à tous les deux, Salem se leva d'un bond, Eidon fit de même. Ils se toisèrent un moment comme deux boxer avant l'affrontement – avec une légère différence de poids quand même.

« Assieds-toi, tu sortiras pas de là. »
« Va te faire foutre. »
« QUOI ? »

Salem essaya de rejoindre la porte, il aurait pu si Eidon n'était pas devenu nettement plus rapide qu'au moment où il avait analysé la situation et fait ses calculs. Pourtant, il avait prévu l'amélioration des capacités du géant, mais pas assez, il se retrouva jeté violemment contre la cuisinière dans un bruit sourd et un couinement de douleur. Puis essaya de se mettre en sécurité à l'autre bout de la table, mais n'eut largement pas le temps, l'autre le choppa par le blouson pour le planquer sur le plan de travail tandis qu'il se débattait comme un diable. Un bruit de ferraille les interrompit quand des ustensiles de cuisine soigneusement rangé dans un pot et un panier de fruit s'écrasèrent au sol. Ils s'arrêtèrent net, se regardèrent comme des enfants qui venaient de faire une grosse bêtise et en un instant s'empressèrent de tout remettre en place.

« Non c'était pas là ça, c'était plus à droite. »
« Sûr ? »
« Ouais. »

Ils avaient à peine fini leur besogne que le bruit de la porte qu'on ouvre les fit se retourner. Enfin, il allait revoir Adam, si la femme ne l'avait pas achevé entre temps, ou ne les achevaient pas, eux.
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MessageSujet: Re: La vie paisible d'Adam Tenseï (Salem)   La vie paisible d'Adam Tenseï (Salem) EmptyLun 5 Nov - 21:58

Adam était indubitablement le patient le plus fidèle d’Anne. Plus fidèle que cela, c’était être mort. Elle en voyait passer, pourtant, des hommes et des femmes sur sa table de kinésithérapeute d’un genre nouveau — des mutants, souvent, qui n’avaient pas envie d’aller à l’hôpital, des petits malfrats, des gens peu recommandables aux yeux de la société sans doute. Mais pour Anne, la société n’avait pas une très grande importance.

Ce qu’avait été sa vie et les pensées qui se cachaient encore derrière ce front que l’âge et les épreuves avaient ridé, nul ne savait le dire. Les rumeurs qui couraient sur son compte étaient toutes plus fantaisistes les unes que les autres et pourtant, aussi étranges qu’elles fussent, il n’y en avait aucune qui parût entièrement invraisemblable, tant dans son regard bleu, perçant, et rude, un mystère était palpable.

Elle n’inspirait pas vraiment confiance, Anne. Adam était peut-être le seul qu’il la traitât sans crainte. On supposait qu’il avait vu quelque chose qui avait créé entre eux une relation particulière, privilégiée, ou bien simplement qu’il était téméraire et inconscient. Les autres respectaient Anne ou se contentaient fondamentalement d’en avoir peur ; tous savaient qu’il suffisait d’un geste à la femme pour arracher un os, un organe, et ôter la vie.

La douleur de ses soins était d’ailleurs si considérable que la plupart de ses patients supposaient qu’il s’agissait d’une propriété secondaire de son pouvoir, dont le premier usage était la torture. Aucun, sauf Adam, ne prenait la peine de pousser cette sinistre constatation jusqu’à ses dernières conséquences : pour avoir transformé un pouvoir si affreux en instrument thérapeutique, il fallait que la femme eût un cœur d’or.

Si Adam était un patient aussi fidèle, ce n’était pas seulement parce qu’une vision lui avait révélé un peu de la vraie nature d’Anne, pas seulement parce qu’il avait longuement réfléchi aux motivations secrètes d’un si étrange personnage, mais aussi parce que son propre pouvoir, à sa manière, l’aidait à supporter les affres de ces séances de remise en forme.

Ses visions étaient peuplées de scènes de ce genre, des visions extrêmement réalistes dans lesquelles, parfois, il jouait le rôle de la victime. Or, s’il n’était pas devenu fou depuis ces nombreuses années passées sous l’influence d’un tel pouvoir, c’était que contenue au sein de ce don précisément il y avait une certaine résistance, non pas aux souffrances quotidiennes et même graves de l’existence, aux blessures, aux douleurs des sentiments, mais à l’horreur, à l’excès psychologique et physique du mal.

Ce n’était pas qu’il y fût insensible ou même indifférent : il se contentait simplement d’avoir très, très mal, quand il devait avoir trop mal. Alors, quand Anne, ce soir-là, redressa ses côtes, reconstruisit ses poumons perforés, reforma son foie, remodela ses lèvres, redessina son arcade sourcilière, rassembla ses os, il souffrit atrocement sans doute, mais il ne souffrit pas le martyre et quand les mains de la femme quittèrent son corps, qu’elle desserra les sangles et lui ôta son bâillon, beaucoup de ces sensations avaient déjà été mises à distance.

Adam se redressa pour s’asseoir sur le bord de la table. Il y eut un long silence, puis il murmura :


— Merci.

Anne parut hésiter — elle répugnait à sortir du rôle protecteur qu’elle s’était construit décennie après décennie. Mais, à voix basse, elle dit finalement :

— Tu ne peux pas continuer comme ça.
— Parce que ?


D’un geste de la tête, la femme désigna la cuisine.

— Tu laisserais des gens derrière.
— Derrière ?


Adam réfléchit un moment, perplexe, puis comprenant enfin ce que la femme sous-entendait :

— Je cherche pas à me faire buter, hein.

Anne resta silencieuse — ses yeux perspicaces étaient posés dans ceux d’Adam, comme un parent compréhensif mais peu permissif qui chercherait à faire avouer une faute à son enfant — les yeux d’Adam, embarrassés, se baissèrent vers le sol.

Cette difficile conversation fut bientôt interrompue par le tintamarre que les vrais enfants faisaient à la cuisine. Anne poussa un soupir contrarié et, abandonnant dans le salon Adam qui, pour se donner une contenance, avait entrepris d’examiner les lambeaux de feu son tee-shirt, elle se dirigea vers la pièce en question, ouvrit la porte et tétanisa ses bruyants visiteurs d’un regard sans concession.

Naturellement, l’aîné devait être le responsable. Ses yeux se portèrent sur Eidon (ou Eigon, on peut dire les deux).


— T’as envie de perdre un bras ?
— Non, M’dame.
— Alors laisse le môme tranquille et va aider Adam.
— Oui, M’dame.


Et le gigantesque coupable, penaud, après avoir soigneusement contourné celle qui venait de le réprimander, partit dans le salon, sans savoir précisément en quoi Adam avait besoin d’aide. En rien, sans doute, puisqu’il n’y avait qu’une excellente excuse d’Anne afin de pouvoir s’adresser en tête à tête à Salem. Elle referma la porte derrière Eigon (ou Eidon, on pouvait dire les deux).

Après avoir désigné une chaise à l’adolescent, elle s’assit en face de lui.


— Bon. Parlons peu, mais parlons bien. Qu’est-ce que tu sais d’Adam ? Qu’est-ce qu’il t’a dit ? Qu’est-ce que tu as deviné ?

Des questions pour le moins vague, mais il ne paraissait guère possible de quitter la cuisine sans y répondre.

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MessageSujet: Re: La vie paisible d'Adam Tenseï (Salem)   La vie paisible d'Adam Tenseï (Salem) EmptyMar 6 Nov - 10:49

Salem n'aimait pas Eigon – et l'écrire avec un d ou un g n'y changeait effectivement rien. Ce n'est pas qu'il n'ait pas compris que son comportement n'était pas complètement le fruit de sa volonté, ni que lui aussi avait dans doute du faire de gros efforts (décidément je vais le sortir à chaque post de ce rp ce truc-là) ce soir pour ne pas le réduire en bouilli. Mais le ressenti qu'il avait eu lors de leur premier contact était trop récent et primait sur tout le reste. Pour un temps encore, le géant était pour Salem cette masse de données en croissance exponentielle qui s'est jeté sur lui en hurlant sans raisons. Aussi ne cacha-t-il pas un petit sourire satisfait en le voyant se faire réprimander par sa faute – Salem aurait fait un très mauvais frère cadet.

Son sourire s'effaça cependant dès qu'il vit le piège se refermer sur lui, et aucuns des regards noirs d'Eigon n'avait su rendre l’atmosphère aussi glaçante que quand il se retrouva seul à seul avec Anne. Il regarda la porte fermée, de sa position la seule chose qu'il avait pu apercevoir le temps de l'ouverture était le canapé. Adam... Pour encore plusieurs minutes il allait devoir supporter que les dernières informations le concernant soit l'image d'un japonais à demi-mort sanglé sur une table de torture et des cris étouffés. Il grimaça un peu avant de venir s'asseoir – et de rester sage, cette fois, sans vraiment savoir ce qui l'y poussait d'ailleurs, la femme n'avait pas la force et la vitesse d'Eigon, mais son regard l'incita à ne pas faire de vague.

Il resta un moment silencieux, à se poser la troisième lui vient le plus souvent dans sa vie, juste après combien et comment. Pourquoi ? Est-ce que Anne cherchait à l'avertir ? Quelque chose comme : tu es jeune, tu ne sais peut-être pas dans quoi tu t'engages. Mais ils ne s'étaient qu'à peine adressé la parole, il ne voyait pas en quoi son sort pouvait la concerner. Alors c'était pour Adam, peut-être avait-elle peur qu'en en sachant trop peu il finirait par lui faire du mal. Enfin, peu importait les raisons, si elle voulait des réponses, elle les aurait.

« J'en sais assez. »

Son regard perçant se planta dans celui, glacé, de la kiné tortionnaire. Ce n'était pas flagrant chez lui, à peine pouvait-on l'apercevoir dans l'ordre monacal qui régnait dans son studio, mais son pouvoir imposait plusieurs choses. D'abord, les informations devaient être ordonnées, précises et claires, à chaque instant, ensuite, tout est données, ses propres sentiments devaient être isolés des faits, rangés, mesurés. C'était une tâche nettement plus ardue que de démêler les distances des durées, ça lui prenait beaucoup plus de temps et il ne pouvait pas prétendre avoir une vision parfaite de sa propre âme, surtout que dans de nombreux domaine il n'arrivait vraiment pas à se juger. Mais il en résultait un certain sens des réalités, une lucidité quant à sa façon d'être et ses choix qu'on ne remarquait que rarement tant c'était un travail interne.

«  Il m'a parlé de son pouvoir, de ce qu'il fait, je l'ai vu faire des crises, être complètement décalé, j'ai vu les plans dans sa chambre, je l'ai vu à l’œuvre, un peu, et puis j'en ai eu un aperçu ce soir, alors j'en sais assez. Pour savoir que je vais souffrir. »

Sa voix avait un certaine fermeté, il semblait plus résolu que résigné. Après un temps de réflexion, il poursuivit.

«  Adam et moi, ça fait pas bien longtemps qu'on se connaît, je vais pas lui demander de me dévoiler toute ses activités alors qu'il en est peut-être encore à se demander s'il m'aime»

Car après tout, il ne le lui avait rien dit, lui. Soudain, Salem sembla perdre un peu le contrôle de ses sentiments, il trahit un peu de sa fragilité, comme s'il avait attendu depuis des jours de pouvoir simplement parler de ce qui lui arrivait à quelqu'un. Juste pour se sentir mieux.

«  Je dis pas que tout ça, ça me fait pas peur, je suis terrifié, déjà quand j'essaie de le joindre et qu'il répond pas tout de suite ça m'inquiète, et quand je l'ai vu tout à l'heure... dans ce garage...... Ça m'a brisé le cœur. Sincèrement, j'aimerais qu'il arrête, mais c'est facile de dire ça quand on ne voit pas ce qu'il voit. Il avait commencé à le faire bien avant moi et il continuera, la seule chose qui change c'est que je suis là. Et je serais là, chaque fois, peu importe ce qui arrive. »

Son regard glissa peu à peu vers la porte, il n'osait pas trop demander s'il en avait dit assez, s'il pouvait y aller et serrer Adam contre lui, enfin.
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Adam Tenseï

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MessageSujet: Re: La vie paisible d'Adam Tenseï (Salem)   La vie paisible d'Adam Tenseï (Salem) EmptyMar 6 Nov - 11:21

Eidon regardait Adam avec un certain inconfort. Sans doute le jeune homme lui inspirait bien moins de crainte qu’Anne mais, tout de même, il devait reconnaître que l’entraîneuse et son combattant favori formaient un duo duquel il préférait se tenir éloigné. Adam avait certes la réputation d’être beaucoup plus sociable que son aînée, mais tout le monde savait plus ou moins qu’il valait mieux éviter de chercher les ennuis.

Mais même avant d’apprendre certaines des histoires qui circulaient sur le compte de l’Asiatique et de la véracité desquelles il doutait parfois, Eigon s’était senti mal à l’aise en sa présence. Lui qui était toute spontanéité, toute vivacité, qui cultivait, un peu malgré lui, une authenticité sans faille, une solide et rugueuse simplicité, trouvait en Adam un inextricable labyrinthe, froid et hostile, qui lui inspirait appréhension et méfiance.

L’air fatigué et éprouvé du jeune homme tempérait un peu sa méfiance, mais il restait tout de même circonspect. Promenant son regard sur les différents et rares objets du salon, il finit par dire d’une voix gênée :


— Il est sympa, ton euh… Salem.

Ce n’était pas vraiment son avis, mais enfin, il essayait d’être gentil ou, plutôt, prudemment diplomatique. Adam leva son regard noir vers le colosse. Avec un calme qui, selon le perspicace Eidon, n’augurait rien de bon, le jeune homme interrogea :

— Tu lui as fait mal ?

Silence. Eigon songeait à une manière de présenter les choses qui ne fussent pas entièrement à son désavantage.

— Lui qu’a commencé. Il m’a regardé.
— Hmm hmm.
— Il a juste été un peu bousculé. C’t’un coriace.
— Hmm hmm.


Pendant ce temps, à l’autre bout de l’appartement, c’est-à-dire deux ou trois mètres plus loin, une conversation non moins difficile opposait Anne à Salem, conversation qui, exception faite des premières questions de la femme, prenait les allures d’un monologue, tant cette dernière restait d’un calme marmoréen face aux explications de l’adolescent, non qu’elle fût précisément intimidante, menaçante ou même vaguement hostile : simplement, elle ne disait rien, et ne bougeait pas. Pas un cil.

Il s’écoula de longues secondes de silence après les derniers mots de Salem et il n’y avait pas même, dans la cuisine, une horloge pour rythmer des bruits de son mécanisme le passage du temps. Anne finalement murmura d’une voix songeuse :


— Tu me rappelles mon fils.

Sans s’en rendre compte peut-être, Salem venait d’accéder à une information que peu de gens possédaient et qui le propulsait du rang de « parfait inconnu » au rang de « bonne connaissance d’Anne », ce qui n’était pas nécessairement une situation très enviable. Un nouveau silence suivit cette déclaration, et la femme reprit à nouveau :

— Ecoute, Adam n’est pas…

D’un vague geste de main, elle suggéra qu’elle cherchait ses mots, soit qu’elle ne trouvât pas, dans cette langue étrangère qu’était pour elle l’anglais, le terme exact qui eût exprimé sa pensée, soit que la réalité même qu’elle cherchait à définir précisément échappait aux distinctions du langage. Finalement, elle conclut, comme à contrecoeur :

— Disons qu’il n’est pas toujours aussi sympathique qu’il en a l’air.

C’était une constatation plus qu’un avertissement, parce qu’il ne semblait pas qu’elle contînt la moindre réprobation à l’égard du comportement de l’intéressé. Cette entrée en matière suggérait des développements plus précis, mais Anne visiblement ne comptait pas offrir à Salem autre chose que cette très vague et très mystérieuse litote en guise de mise en garde.

Elle se releva et ajouta simplement :


— Il faut que vous soyez partis dans un quart d’heure. J’ai des choses à faire.

Puis elle abandonna la cuisine, gagna sa chambre, tira d’un placard un tee-shirt immense qu’elle lança à Adam, une fois de retour dans le salon. Dans le salon, un silence de plomb s’était installé. Eidon, les mains croisées dans le dos, était plongé dans la muette contemplation de l’immeuble d’en face, à travers les rideaux de la fenêtre, tandis qu’Adam, pour sa part, avait quitté la table de torture et s’acheminait vers la cuisine.

Il attrapa le tee-shirt au vol et rentra dans la pièce précisément au moment où Salem en sortait, provoquant une légère collision suffisante pour réveiller ses quelques blessures résiduelles. Le mutant serra les dents, ravala sa douleur et ferma (comme tout le monde) la porte de la cuisine. Son regard se posa sur Salem. Très doucement, il murmura :


— Je suis désolé, Salem.

Il ne s’excusait pas vraiment pour lui avoir foncé dedans la seconde précédente, mais pour le calvaire qu’il lui avait imposé ce soir-là : le message, la moto, le garage, les agresseurs, la course-poursuite, les policiers, le bar, Eigon, la discussion avec Anne. Le tee-shirt en main, qu’il triturait nerveusement, il avait perdu toute la froide assurance que, quelques minutes plus tôt, il avait en face du mastodonte qui avait osé toucher à son Salem.

Salem était certes plus petit mais, aux yeux d’Adam, il était beaucoup plus intimidant.
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MessageSujet: Re: La vie paisible d'Adam Tenseï (Salem)   La vie paisible d'Adam Tenseï (Salem) EmptyMar 6 Nov - 15:16

Le regard de Salem se posa à nouveau sur Anne, alors c'était pour lui qu'elle s’inquiétait ? Il plissa un peu les yeux.

« Il m'a dit ça aussi. »

Ah, quand il disait qu'il en savait assez. Cependant, cette information revenait, mais sans rien de plus pour lui permettre de se faire une idée, ce n'est pas aujourd'hui que quelque chose viendrait apaiser ses angoisses. Il ne savait pas vraiment quoi faire de ça, ce n'était pas assez concret. Il se leva peu après qu'elle ait quitté la pièce et tout à ses réflexions ne vit pas arriver celui qui occupait pourtant ses pensées. Son regard un peu perdu se posa sur Adam, il était vivant, il allait relativement bien, il n'était pas aussi sympathique qu'il en avait l'air. Ce qui n'empêcha une vague de soulagement de l'envahir, il eut presque les larmes aux yeux alors que toutes les tensions accumulées dans la soirée s'évaporaient. Après lui avoir jeté un bref coup d’œil de bas en haut pour évaluer son état, Salem fit ce qu'il avait si ardemment attendu pendant tout ce temps, il le prit contre lui en faisant attention à ne pas lui faire mal.

« Adam... Tu peux pas savoir combien ça fait du bien de te voir en meilleur état. »

Il se décolla juste assez pour caresser son visage des deux mains et le regarder encore. Il avait bien sûr compris à quoi Adam faisait référence dans ses excuses.

« Ça va, je vais bien, c'est fini maintenant. »

Salem semblait assimiler les informations en même temps qu'il les prononçait, surtout la dernière. C'était fini, Adam s'en était sortis, lui aussi, tout était redevenu comme avant, enfin, à peu près. Sa conversation avec l’entraîneuse avait donné plus d'ampleur à ses idées les plus pessimistes, mais tel un Brestois après la seconde guerre, il avait plus envie de se concentrer sur ce qu'il pouvait y avoir de positif dans cette soirée. Le reste reviendrait tout seul plus tard.

« Anne à dit qu'il fallait qu'on parte vite, vaudrait mieux pas trop traîner. »

Adam avait besoin de repos, et d'une bonne douche, et puis Salem n'avait pas forcément envie de rester ici, avec la table de torture à trois mètres de là. Anne ne lui avait pas fait une mauvaise impression, elle était largement plus opaque qu'Adam, mais ne lui semblait pas aussi horrible que ce qu'il avait pu croire en entendant la description de son compagnon. Sans doute n'en savait-il pas assez pour se faire une vraie idée. Il posa la main sur la poignée de la porte, avant de s'arrêter pour le regarder.

« Tu as vraiment... réussis ? »

C'est ce qu'il avait cru comprendre en l'entendant articuler que tout c'était passé comme prévu avant qu'ils aillent au bar – il avait prévu de finir au bord de la mort ? – mais Salem avait besoin d'en avoir le cœur net. Il voulait savoir si tout ce qu'il s'était passé avait servis à quelque chose. Il était tenté de demander tous les détails de cette aventure, mais il n'était pas sûr qu'Adam ait vraiment envie d'en parler. Il avait sans doute eu une vision horrible qui l'avait conduit à prendre les devants sur les événements. Ce n'était peut-être pas le moment de remuer le passé – et les futurs.

Pendant ce temps-là Eidon se demandait ce qu'ils pouvaient bien fabriquer dans la cuisine – c'était long, quand même, en plus ils étaient vraiment collés-serrés avant qu'Adam ferme la porte.
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MessageSujet: Re: La vie paisible d'Adam Tenseï (Salem)   La vie paisible d'Adam Tenseï (Salem) EmptyMar 6 Nov - 16:04

Adam, qui se souvenait avec une certaine douleur de l’état dans lequel s’était trouvé Ashley quand il lui avait révélé concrètement ce qu’était son monde, n’avait cessé de concevoir des craintes, en élaborant son plan et en le mettant à exécution, sur la réaction qu’aurait Salem, une fois l’adrénaline retombée, les événements écoulés et la réalité transfigurée par une expérience traumatique — un peu moins traumatique pour lui que pour le Britannique, sans doute.

Alors le jeune homme ne put retenir un soupir de soulagement quand son ami se porta à lui, le prit dans ses bras et effaça, par ce geste simple et attendu, une partie de ses doutes. Il referma à son tour les bras autour de Salem, inspira la douce odeur de ses cheveux et sentir à nouveau cette étrange et agréable sensation qui lui nouait le ventre et accélérait le cœur — deux processus bien moins douloureux depuis qu’Anne avait officié.

Adam hocha la tête, l’étreinte terminée, manifestement peu surpris par l’hospitalité limitée de celle qui, de toute évidence, était un peu plus qu’une entraîneuse de boxe.


— Pas spécialement envie de m’éterniser, de toute façon.

Il fallait reconnaître que le petit appartement avait quelque chose de singulièrement peu accueillant, quelque chose d’austère qu’il était difficile de préférer au studio de Salem ou à n’importe quel autre logis de New York. Et puis, Adam ne tenait pas à passer ce qui restait de la soirée encadré par Eidon et Anne : on faisait difficilement plus refroidissants comme chaperons.

Le mutant esquissa un sourire à la question de son ami.


— Une jeune femme qui devait mourir est en vie, ceux qui devaient la tuer sont en prison pour un bout de temps et Anne, pour protéger une partie de ses secrets, est obligée de te protéger toi maintenant. C’est un bilan plus positif.

En dévoilant les objectifs de son plan arachnéen, Adam passait sous silence tous les dangers auxquels il s’était exposé pour les atteindre : acheter et transporter la drogue, forcer le coffre de la voiture et cacher la drogue, se faire passer à tabac deux fois, sans compte les imprévus de la course-poursuite. Quelques minutes de plus ou du moins eussent probablement eu raison de sa stratégie : la fille aurait toujours été sauvée, les ex-futurs meurtriers toujours été arrêtés, mais lui serait mort dans un garage.

Mais il n’avait guère envie, pour l’heure, de s’étendre sur ces questions. Il se baissa (avec une très discrète grimace de douleur), pour ramasser le tee-shirt qu’il avait laissé tomber le temps de prendre Salem dans son bras et le déplia. Sur un fond blanc, un cochon hilare tenait un plateau à fromages et, au-dessus de cette illustration, les mots français « Fête de la Ripaille de Saint-Jencin-Les-Toux » s’étendaient plus ou moins harmonieusement.


— Hmm…

Il se voyait mal cependant réclamer à Anne une tenue un peu plus saillante et enfila donc le vêtement, qui était en effet deux fois trop grand pour lui — et par conséquent quatre fois trop grand pour Anne, c’était donc à se demander l’identité de son légitime propriétaire. Presque plus contrarié par la nécessité d’arborer une semblable tenue que par le fait d’avoir failli passer de vie à trépas, Adam emboîta le pas de Salem, se rendit au salon et salua avec concision Anne et Eigon, déjà occupés à préparer un prochain combat entre le colosse et quelqu’un qui n’aurait absolument aucune chance.

Les deux jeunes gens s’éclipsèrent, descendirent dans la rue et ne tardèrent pas à retrouver la moto, toujours rangée sagement dans la ruelle du Coyote Ugly, ce qui tenait beaucoup plus de la prudence des voleurs du quartier qu’à leur hypothétique honnêteté. Adam fait un signe à Salem pour qu’il prît les commandes, pas tout à fait certain d’être en état de conduire et s’installa derrière son compagnon.

Adam avait beau ne pas être frileux et Salem conduire à peu près dans les limitations de vitesse cette fois, filer dans les rues de New York la nuit sans autre protection qu’un tee-shirt, aussi exceptionnel ce tee-shirt fût-il, n’était pas une sensation très agréable et, en descendant du véhicule, une fois arrivé à sa destination, il ne fut que trop heureux de gravir les marches de l’escalier pour retrouver la chaleur protectrice du studio de Salem.

Il allait se jeter sur le lit quand il réalisa pour la énième fois que tout, ici, était décidément très bien rangé et très propre, que lui au contraire était poussiéreux, plein de sang séché, d’huile de moteur et de graisse de vidange et qu’ainsi il allait perturber le bel ordre du royaume salemien. Il resta donc debout au milieu de la pièce unique, sans rien toucher.

Son regard se posa donc sur Salem.


— Euh, j’suis désolé, j’suis un peu… Crasseux. Tu pourrais… Me prêter des vêtements ? Et une serviette de toilette ? Enfin, si j’peux prendre une douche, hein… J’veux pas…

Adam cherchait ses mots. C’était que depuis qu’ils s’étaient rencontrés, il passait beaucoup plus de temps dans le studio de Salem que Salem dans sa chambre, et il était vrai que le premier offrait plus de confort et d’intimité que la seconde. Mais Adam était plus habitué à passer comme un tourbillon dans la vie des autres qu’à s’y installer et il ne songeait que progressivement qu’il était peut-être en train de s’incruster.

Après tout, Salem appréciait peut-être l’indépendance de sa garçonnière maniaquement rangée et n’appréciait que moyennement le désordre qu’il introduisait dans cet univers. Peut-être, même, Salem le trouvait-il trop présent et l’accueillait-il ce soir, chez lui, simplement parce qu’il se sentait obligé, après l’avoir récupéré dans un état lamentable.

Bref, Adam allait beaucoup mieux : il recommençait à s’inquiéter.
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Salem Cordova

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MessageSujet: Re: La vie paisible d'Adam Tenseï (Salem)   La vie paisible d'Adam Tenseï (Salem) EmptyMar 6 Nov - 18:21

Salem eut un mince sourire en entendant que quelqu'un avait été sauvé, ils n'avaient pas fait tout ça pour rien, voilà de quoi illuminer définitivement cette soirée. Il regarda Adam enfiler son superbe tee-shirt – les français étaient mondialement reconnus pour leur bon goût. Puis il le suivit, salua Anne, tira la langue à Eigon qui fulmina sans oser bouger comme si l’entraîneuse le tenait en laisse. Un bref tour de moto plus tard, ils étaient de retour chez lui, Salem n'eût pas besoin de son sens aiguë de l'observation pour remarquer qu'Adam avait l'air un peu coincé. Il passa à coté de lui pour poser son portable et ses clés sur le bar et en profita pour promener une main dans son dos.

« T'es ici chez toi, hein, je te l'ai pas dis ? Fais pas attention au rangement. »

Salem était sans doute le seul à pouvoir dire ce genre de phrases, fais pas attention au désordre, ça, ça se comprenait, mais l'inverse. Il aurait bien voulu être un peu différent à ce niveau-là, mais ce n'est pas comme s'il avait un quelconque contrôle en la matière. Il rejoignit ensuite son placard pour ranger son blouson et trouver des affaires qui ne donnerait pas envie à Adam de filer directement chez lui pour se changer.

« Les serviettes sont sous le lavabo, y'a les gants de toilettes dans le tiroir du bas, dans celui du haut y'a des brosses à dents neuves, à moins que veuilles manger quelque chose. Tu as faim ? J'peux faire des pâtes. Y'a aussi des cotons-tiges, du fil dentaire et des rasoirs. La mousse à raser est au bord du lavabo, avec le dentifrice, le déo et le bain de bouche, sers-toi. Ça te va, ça ? »

Salem lui sortit un t-shirt à peu près à sa taille, assez simple comparé à ce qu'il pouvait porter – mais Adam était-il en position de faire la fine bouche avec celui qu'il avait ? – ainsi qu'un pantalon de sport, vu que ses jeans avaient peu de chance de lui aller. Il le laissa aller prendre sa douche, profitant de ce moment de solitude pour trier les événements de la soirée – il y avait de quoi faire.

Le plus dur pour lui restait la vision qu'il avait eu dans le garage, ça avait été un vrai choc, bien pire que de servir de cible à un mastodonte pour une partie de lancer de tables. Il revoyait les types, les policiers, le sang, et ne pouvait s'empêcher de se demander combien de fois son homme s'était retrouvé dans ce genre de situations – combien, c'est la question qu'il se pose le plus souvent dans la journée, après tout. Les paroles d'Anne lui revinrent aussi en mêmoire, toujours aussi inexplicables, il craignait d'ailleurs un peu d'avoir la réponse un jour.

Le bruit de la porte de la salle de bain le sortit de ses pensées, il n'avait sans doute pas l'air très détendu quand il posa à nouveau ses yeux sur Adam.

« J'y vais aussi. »

Salem avait bien besoin d'une douche pour se remettre de ses émotions, il avait stressé, cavalé, s'était fais poursuivre, avait parlé à un flic, combattu Goliath et s'était retrouvé seul avec Anne. Il rejoignit donc la salle de bain sans pouvoir s'empêcher de penser qu'il aurait bien aimé la prendre avec Adam. Une autre fois peut-être. Ce n'était pas la pudeur qui l'avait poussé à ne pas demander ce petit plaisir, pas tout à fait.

Il enleva son t-shirt et se regarda dans la glace en grimaçant un peu, il y avait plus de marques qu'il avait cru. Des bleus, essentiellement, à part ses mains légèrement éraflées pour avoir tenté de se protéger avec. Son épaule gauche avait particulièrement morflé quand il s'était prit le bar dans la précipitation, alors qu'il tentait d'aller se cacher derrière, mais ce qui l’intéressait le plus était son dos. En se retournant il vit le reflet d'une marque grande comme sa main qui bleuissait gaiement, ça c'était la cuisinière. Dire à Eigon d'aller se faire n'était pas un bon calcul, de toute évidence.

Bon, ça aurait pu être pire – il avait des chiffres pour le prouver. Salem resta un moment sous l'eau, se disant que le mieux serait de mettre de la glace. Mais il hésitait un peu à mettre Adam au courant. Après tout, c'était sa faute, il lui avait donné des consignes simples et précises qu'il n'avait pas été foutu de suivre, ça avait été pareil avec les mexicains. Si Adam finissait par se dire qu'il ne respectait jamais ses indications, peut-être préférerait-il ne pas faire appel à lui quand il en aurait vraiment besoin. Pour envoyer un message pareil sur le répondeur de quelqu'un, il fallait vraiment lui faire confiance, après tout, si Salem n'avait pas fait ce qu'il fallait, s'il avait mis trop de temps à trouver ce garage, Adam serait...



Lorsqu'il rejoignit Adam, vêtu d'une tenue semblable à celle qu'il lui avait prêté, Salem avait en partie balayé ces pensés. Il alla se blottir contre lui, un peu silencieux peut-être, il avait décidément beaucoup à gérer ce soir.
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MessageSujet: Re: La vie paisible d'Adam Tenseï (Salem)   La vie paisible d'Adam Tenseï (Salem) EmptyMar 6 Nov - 19:04

Adam se sentit un peu perturbé par la réponse de Salem — machinalement, il prit les vêtements que son ami lui donnait, murmura un très timide « merci » et rentra dans la salle de bain dont il connaissait à présent la disposition exacte et l’inventaire précis, sans parvenir d’abord à comprendre le problème.

Ce ne fut qu’en refermant la porte derrière lui et en parcourant du regard la petite pièce vide que la vérité lui sauta aux yeux : Salem n’avait pas proposé de l’accompagner. Même Adam était assez lucide pour se rendre compte que leur dernière douche prise en commun, et la seule du reste qu’ils eussent prise à deux, ne pouvait avoir été trouvé désagréable par son compagnon et, s’il ne l’accompagnait pas ce soir-là, c’était nécessairement qu’il lui en voulait, en quelque manière.

Le jeune homme se déshabilla longtemps et resta quelques instants à s’observer dans le miroir. Comme à son habitude, il s’en voulait. Il s’en voulait d’avoir attiré Salem dans ces histoires. Toutes les raisons qu’il avait eues ne lui suffisaient plus : il avait voulu montrer sa confiance à son compagnon, lui faire comprendre ce qu’était son existence, modifier le moins possible les événements qui entouraient de près l’ex-future victime pour s’assurer qu’elle serait sauver, forcer Anne à inclure Salem dans son monde pour attirer à ce dernier une puissante protectrice.

Il se rendait compte que ses intentions étaient louables, peut-être, mais ses méthodes un peu… indirectes. Il détourna le regard de son reflet, se glissa dans la douche et entreprit d’effacer les traces de la soirée qui pouvaient encore l’être. Quelque chose lui nouait la gorge — il se sentait méprisable — et cette amère constatation lui donnait envie de pleurer. Quelque résistant qu’il fût, la violence de la soirée, dont il avait été finalement la première victime, était loin de le laisser aussi indemne qu’il ne le laissait paraître et il se sentait fragilisé.

Il n’avait plus vraiment envie de sortir de la douche, de la salle de bain et d’affronter le regard de Salem. Mais il n’avait pas envie de rajouter d’hypothétiques inquiétudes à celles qu’il avait déjà fait naître chez le jeune homme. Il abrégea donc la douche, se sécha et s’habilla en vitesse, puis sortit de la salle de bain — pour constater que l’atmosphère dans le studio était un peu tendue, et d’une manière bien différente de celle, charmante, qui hantait encore ses souvenirs.

Et Salem le fuyait — pour quelle autre raison, en effet, pouvait-il vouloir se laver ? Moitié lucide, moitié paranoïaque, Adam murmura :


— …d’accord…

…et suivit son compagnon d’un regard penaud. Pendant quelques secondes pourtant, il hésita à se glisser à son tour dans la salle de bain, à prétexter qu’il n’était pas encore tout à fait propre et à partager la douche, enfin, avec Salem, mais il avait l’impression qu’une pareille audace lui était désormais interdite et que, pour son compagnon, il ne serait guère ce soir qu’un détraqué manipulateur qui vivait dans un monde de violence.

Pour se donner une utilité et occuper un tant soit peu son esprit, le détraqué décida de faire la cuisine. C’était au moins une consolation : il avait l’occasion d’empêcher Salem d’adopter systématiquement le rôle de l’hôte et de le soigner comme l’épouse au foyer accueille son mari le soir par une rude journée de travail. Même : il allait faire quelque chose de bon, de revigorant.

Un noble projet qui fut bien vite réduit à néant. Jusqu’à lors, l’Asiatique n’avait jamais inspecté les placards de cette fameuse cuisine et ce ne fut que ce soir-là qu’il prit la mesure de la catastrophe. Des bretzels, des biscuits apéritifs, des choses qu’il ne parvenait pas vraiment à identifier mais qui, de toute évidence, ne devaient pas être très bonnes pour la santé, des gâteaux, des pâtes, des pâtes et des pâtes.

Avec un espoir parfaitement irrationnel, Adam ouvrit le réfrigérateur nain et jeta un œil dans le bac à légumes, qui abritait du soda. Depuis sa première fois avec Salem, il avait resongé avec une certaine autodérision aux projets de réforme diététique qu’il avait cru devoir un temps remplacer tout contact charnel ; il comprenait désormais que ces projets étaient hautement nécessaires.

Mais il n’avait pas vraiment envie de sortir pour se perdre dans l’une de ces épiceries ouvertes vingt-quatre heures sur vingt-quatre, comme il y en avait tant à New York et, pour une fois, il se contenterait de pâtes et d’une sauce tomate, ce qui diminuait de beaucoup l’ampleur de la tâche culinaire qu’il s’était proposée d’accomplir. Donc, il se mit à surveiller l’eau, qui mettait un temps interminable à bouillir — il fallait dire que les plaques n’étaient pas de première qualité.

Il n’abandonna cette patiente observation que pour se retourner quand Salem — magnifiquement habillé, bien entendu — sortit de la salle de bain et vint se réfugier contre lui. Avec une nouvelle vague de culpabilité, Adam passa ses bras autour de lui et demeura également silencieux. L’étreinte ne se relâcha que lorsque les blop-blop de l’eau indiquèrent enfin le franchissement de la première étape.

Le devin se détacha légèrement de son compagnon, versa les pâtes, regarda le temps de cuisson sur le paquet, jeta un coup d’œil à l’heure sur le téléphone de Salem, détailla les instructions sur la brique de sauce tomate, se mit en quête d’une petite casserole pour la faire chauffer, la versa, la mit à feu doux, contempla son œuvre et, à cours enfin d’excuses pour rester silencieux et éviter le regard de son ami, se retourna vers l’adolescent.


— Salem…

Il avait envie de dire beaucoup de choses, sans savoir précisément lesquelles — il avait envie de lui dire que quand il était près de lui, il se sentait tout bizarre et tout nerveux, envie de lui dire qu’il était désolé, envie de lui dire qu’il était le plus beau de tous les garçons qu’il avait vu de toute sa vie et que c’était un fait parfaitement objectif — mais tout cela était très compliqué et il se contenta d’un beaucoup moins engageant :

— T’as pas d’légumes.



Tu peux pas te nourrir exclusivement de bretzels, tu sais. Ou de chips. Ou de pâtes. Faut, je sais pas, varier un peu. Des fruits. Manger des fruits. Et des légumes. Demain, j’vais faire les courses, parce que sinon, tu vas avoir des carences en tout.

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Salem Cordova

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MessageSujet: Re: La vie paisible d'Adam Tenseï (Salem)   La vie paisible d'Adam Tenseï (Salem) EmptyMar 6 Nov - 20:58

Salem laissa Adam prendre les choses en main dans la cuisine, il était plutôt content de voir qu'il commençait à avoir l'air plus à l'aise chez lui – il ne lui avait pas demandé l'autorisation de sortir une casserole. Cependant Adam lui apprit que ce qu'il avait vu dans ses placards ne lui plaisait pas beaucoup. Salem savait bien que sa façon de se nourrir n'était pas exemplaire – c'est le cas de le dire. Sa toute jeune indépendance en était la cause principale, il ne savait pas faire les courses, bêtement. Dès qu'il entrait dans un magasin toutes les bonnes résolutions qu'il pouvait avoir prise s'envolaient, et il se ruait sur les chips et les gâteaux. Son autre problème est qu'il n'aimait toujours pas les choses imprécises. Les pâtes, même en changeant de marque, il savait toujours quelle quantité et quel temps de cuisson il leur fallait, et en ouvrant un paquet de chips il pouvait être sûr qu'elles auraient plus ou moins la même tête que dans tous les autres paquets de chips qu'il a ouvert dans sa vie.

« Des légumes ? »

Salem le regarda comme si avait dit un mot encore plus bizarre que « matière transitoire ». Avant de bougonner.

« C'est nul les légumes. »

Preuves à l'appui.

« Ça coûte trop cher, ça se détériore à vue d’œil, ils font jamais la même taille, jamais le même poids, y'en a pas un qui ai le même temps de cuisson qu'un autre, même pour une même variété, si le feu est trop fort ils crament dessus et reste crus dedans, si tu les mets à feu doux ils fondent lentement, si tu les fais bouillir ils deviennent fade autant par le goût que l'apparence, ils donnent jamais le même résultat, impossible d'être sûr en l'achetant que tu obtiendras ce que tu veux au final même en suivant les recettes. »

Salem pouvaient manger des légumes, chez ses parents il n'avait jamais fait le difficile, mais il n'allait pas avaler des trucs moitié-cramé, moitié-crus tout fondu non plus. Il était capable de cuisiner un certain nombre de chose pour peu qu'il connaisse les grandes étapes, les gâteaux par exemple, mais les légumes résistaient, ils ne voulaient jamais ressembler à la photo sur le livre de recettes, c'était désespérant.

Il voulut s'appuyer contre le mur, mais le bas de son dos n'apprécia pas et il s'en décolla. Plus le temps passait, plus son corps lui rappelait qu'il avait été malmené, son épaule se faisait de plus en plus raide, et son énorme bleu le lançait dès qu'il bougeait. Le regard de Salem tomba sur le minifrigo, il savait exactement combien de glaçon il avait, et combien son dos en avait besoin.

« Adam, je... heu... et donc, tu vas m'acheter quel genre de... machins ? »

Finalement, la diététique était un excellent sujet, oui, autant continuer, ce qu'il avait n'était pas grand-chose, après tout. Cela dit, Salem ne pouvait pas s'empêcher d'avoir l'air préoccupé, il sortit les assiettes et les couverts, chercha autre chose pour s'occuper l'esprit, mit les clés dans le vide-poche qui contenait toutes ses clés – et qui était posé dix centimètres à côté. Il ne savait pas cacher les choses, tout ce qu'il obtenait à chaque fois était d'y penser encore et encore jusqu'à ce que ça sorte. Les minutes s’égrenaient, les pâtes eurent le temps de cuire, il laissa Adam faire le service et finalement, après quelques bouchés, lâcha avec une petite moue contrite.

« Je suis désolé de pas avoir écouté, tu sais, dans le bar, j'ai regardé... »

Ça, il l'avait très probablement compris, mais peut-être qu'en lui expliquant il ne pourrait pas repenser à ça plus tard et se dire que Salem n'était pas fiable.

« Eigon... son état... il change tout le temps. Tu sais que je vois autant avec mes yeux qu'avec les infos que je perçois. Avec lui c'est presque comme s'il changeait de tête à chaque fois que mon pouvoir se déclenche, ça m'a complètement troublé. Et pendant ce temps tu crachais ton sang sur le trottoir. J'suis désolé... de pas faire les choses comme il faut. »

Salem posa sa fourchette, il n'avait pas très faim. Il s'en voulait de ne pas avoir été aussi parfait qu'il aurait dû. Aurait-il seulement une chance de prouver à Adam qu'il pouvait lui faire confiance ? Et s'il échouait, encore ?
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MessageSujet: Re: La vie paisible d'Adam Tenseï (Salem)   La vie paisible d'Adam Tenseï (Salem) EmptyMar 6 Nov - 21:26

Les bras croisés, Adam écoutait l’argumentaire peu convaincant de son compagnon. Salem oubliait peut-être que dans le lot « sportif de haut niveau », il n’y avait pas que les avantages des solides pectoraux et des prises d’art martial qui faisaient leur petit effet, mais des choses beaucoup plus élémentaires et moins impressionnantes, comme de solides connaissances en diététique, et si l’appétit gargantuesque d’Adam pouvait laisser croire qu’il mangeait sans trop se soucier de la qualité de son alimentation, c’était se fourrer le doigt dans l’œil. Jusqu’au coude.

Et il était bien décidé à changer le régime alimentaire de son ami, pour éviter de le retrouver dans dix ans avec de la bedaine, la peau jaune et les dents qui tombent, dans vingt ans avec des problèmes cardiaques et dans trente à moitié aveugle. Sans songer que cela impliquait qu’il s’imaginait dans trente ans encore ensemble, probablement en train d’arpenter les routes des Etats-Unis sur leurs motos, Adam commençait à dresser mentalement la liste des courses.

Il leva un doigt autoritaire pour interrompre l’argumentation spécieuse de l’adolescent.


— C’est pas parce que la physique atomique est difficile à comprendre que les centrales nucléaires ne produisent pas d’énergie.

Conformément à son habitude, il frôlait le degré zéro de la pédagogie et de la clarté et ne songeait pas à expliquer que, de la même façon, ce n’était pas parce que les légumes étaient difficiles à cuisiner qu’ils étaient mauvais pour la santé ou, plus généralement, que la difficulté d’un processus n’avait pas nécessairement une influence sur son effectivité.

Et il se tourna pour veiller à ce que les pâtes n’inondassent pas de leur eau de cuisson les plaques déjà peu performantes de ce qui tenait lieu de cuisinière. Cette attention d’habile ménagère ne lui permit pas de se rendre compte de l’étrange remue-ménage qui se déroulait dans son dos et, tout en réglant au mieux le feu pour prévenir des désastres, il répondit sans se retourner à la question de son ami :


— J’sais pas. Des carottes, des concombres, des poivrons, des aubergines, des courges brunes, du choux, des courgettes, de la salade, des tomates, des betteraves, du céleri, du fenouil.

Il supposa que cette énumération plus ou moins engageante avait conduit son petit ami à bouder pour la forme et ne songea pas à interpréter autrement le silence de Salem. Une fois les pâtes cuites, égouttées, mélangées avec la sauce et versées dans les assiettes, il s’assit enfin en face de l’adolescent, qui finalement ne boudait pas tant que cela, mais avait tout de même quelque chose d’un peu étrange.

Et les excuses de Salem sidérèrent son aîné. Adam manqua de s’étouffer avec trois coquillettes — ce qui, assurément, eût été une conclusion peu glorieuse pour cette soirée d’aventures — avala avec précipitation une gorgée d’eau, reposa ses couverts et observa son compagnon avec une notable incrédulité.

Finalement, si telles étaient les pensées qui sillonnaient l’esprit de Salem, l’Asiatique n’était peut-être pas le plus tordu des deux. Adam aurait sans doute éclaté de rire si son ami n’avait pas eu l’air si contrarié.


— Non mais, mon c…

Adam s’interrompit, rougit légèrement et reprit :

— Salem. Enfin… Eigon, il fait presque trois mètres de haut, il porte des lunettes de soleil en pleine nuit, il est complètement timbré et il engueule tout ce qui bouge. N’importe qui l’aurait regardé. C’est compliqué de pas le regarder. J’t’ai dit de pas l’faire, mais j’sais que c’était pas facile.

Adam quitta son tabouret, contourna le bar et s’y adossa du côté de Salem, pour pouvoir tendre la main et caresser la joue du jeune homme.

— J’te donne des conseils, pas des ordres, j’espère que tu t’en rends compte. Et puis… T’as fait tout ce qu’il fallait. T’as été parfait. Courageux. Efficace. T’as pas à t’excuser. Tu es génial, Salem.

Le jeune homme se pencha pour sceller ces compliments, du reste assez objectifs, par un baiser d’abord innocent, et puis un tout petit moins. Mais au bout de quelques secondes, il se redressa soudainement et observa son compagnon d’un air un peu suspicieux.

— Tu t’tiens bizarrement. Un peu.

D’un regard il détailla le corps de son ami, qu’il commençait à bien connaître (mais pas assez à son goût). Il avait beau idéalisé un peu les capacités de Salem, peut-être fallait-il qu’il se rendît à l’évidence : il était peu probable que l’adolescent eût tout à fait échappé aux fureurs d’Eigon. Et même si Eigon était beaucoup moins violent qu’il n’en avait l’air, il n’était pas impossible que l’affrontement eût laissé des séquelles.

Adam concentra donc toute la perspicacité dont il était capable dans son regard, pour que Salem fût bien conscient qu’il n’était pas possible de mentir, le planta dans les yeux de l’adolescent et interrogea très sérieusement :


— Tu es blessé ? Il t’a fait mal quelque part ?

Bien entendu, avant même d’avoir obtenu une réponse à ses questions, Adam commençait à culpabiliser.
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Salem Cordova

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MessageSujet: Re: La vie paisible d'Adam Tenseï (Salem)   La vie paisible d'Adam Tenseï (Salem) EmptyMar 6 Nov - 22:48

Si Adam n'aurait pas fait un bon pédagogue, il n'aurait sans doute pas fait un bon vendeur non plus. Ce n'est certainement pas en parlant de nucléaire et en énumérant tout ce qui pouvait traîner dans un potager qu'il allait donner à Salem l'envie de manger du fenouil. Même en ayant l'esprit préoccupé par autre chose, il grimaça un peu rien qu'à l'idée qu'Adam allait ramener tout ça chez lui pour les lui faire manger.

Salem eut un léger haussement de sourcil en entendant le « mon c... », il crût une seconde qu'il allait dire... Non, impossible, c'est juste qu'il avait du s'embrouiller dans sa phrase après avoir manqué d'air suite à l'attaque des coquillettes, quelque chose comme ça. Il l'écouta ensuite, se disant qu'il aurait effectivement été impossible pour lui de ne pas regarder un type pareil quelles que soit les circonstances, et qu'il mesurait deux mètres quarante-trois et non presque trois mètres mais que c'était sans doute un détail dont Adam se fichait bien. Il regrettait par contre toujours d'avoir perdu du temps à cause de cette histoire.

« Oui mais... Si j'avais fait pareil quand je devais te retrouver, si j'avais... y'avait tellement de possibilité que ça foire... »

Ce qui rendait peut-être sa réussite d'autant meilleure, pourtant ce que Salem voyait surtout c'est qu'il aurait pu échouer et qu'Adam se serait fait réduire en bouilli par sa faute. Mais ses réflexions ne tinrent pas deux secondes face aux compliments d'Adam. Il avait été génial. Une sorte de fierté s'empara de lui, sans doute valait-il mieux regarder le résultat final, les faits. Les faits, oui, la fille était en vie, ils étaient en vie, les malfrats étaient en vie et en taule, un policier était en vie avec le crâne fracturé à l’hôpital, tout s'était bien déroulé. Salem se remit à sourire, mais bien vite ses lèvres eurent mieux à faire, il enroula ses bras autour du cou du prophète super-héroïque en goûtant ses lèvres pour la première fois de la soirée – enfin. Il ne fut pas étranger à l'ardeur que prit leur baiser, encourageant Adam à lui en donner toujours plus, jusqu'à ce qu'un de ses mouvements réveille la douleur dans son dos et le fasse tressaillir.

Adam ne manqua pas de le remarquer et se fit tout de suite suspicieux, Salem, lui se raidit complètement. À ses questions il commença par répondre en hochant vigoureusement et négativement la tête, sans pouvoir s'expliquer pourquoi il couvrait l'autre lourdaud d'ailleurs. S'il n'était pas tombé sur lui, il aurait eu nettement moins de soucis, il n'aurait pas mal, et Adam ne serait pas en train de le regarder comme ça, et tout aurait été parfait dans le meilleur des mondes.

« Il... a pas voulu... »

Mais c'était trop tard, bien malgré lui les informations s'étaient silencieusement entrecroisés, Eigon n'était pas si timbré et Salem ne pouvait pas nier la part de responsabilité qu'il avait dans l'affaire. Particulièrement pour le coup de la cuisinière, qui lui posait le plus de problèmes.

« J'ai pas si mal que ça... »

Il bougea un peu son épaule, puis y porta la main, bon, c'était pas génial, mais la situation n'était pas si dramatique non plus.

« Ça ira, c'est le coté gauche, en me servant de mes yeux je devrais quand même pouvoir passer la sélection pour le club après-demain... Faut juste que je mette de la glace sur... »

Bon, tout ça étant presque aussi clair et engageant que les explications d'Adam sur la diététique, Salem se résigna à donner des informations plus visuelles. À la place de son ami, c'est ce qu'il aurait voulu. Après quelques réticences, il retira son tee-shirt pour lui montrer les principaux dégâts, un peu inquiet quant à sa réaction.
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Adam Tenseï

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MessageSujet: Re: La vie paisible d'Adam Tenseï (Salem)   La vie paisible d'Adam Tenseï (Salem) EmptyMar 6 Nov - 23:14

Si cela ne tenait qu’à cela, Adam irait dans des magasins d’agriculture biologique. Cela devait bien exister quelque part à New York — tout existait toujours quelque part à New York et il affronterait les hippies sur le retour qui lui vendraient des carottes tordues et terreuses à prix d’or, parce qu’ils souhaitaient installer un écran plat dans leur loft bourgeois de SoHo, pour aller avec leurs chaussures vintages importées de Chine. On l’aura deviné, Adam n’aimait pas les utopistes.

Il avait balayé fort efficacement les objections pourtant très pertinentes de Salem sur la fragilité de son plan de la nuit, ou plutôt il avait balayé la nécessité de lui donner des explications sur les visions en cascade, qui lui offraient, dans une même journée, l’éventail des futurs possibles qui exprimaient les possibilités d’un événement unique et lui permettaient d’en explorer les détails, il avait balayé tout cela, donc, d’un baiser.

Et juste après, d’un regard soupçonneux. Sans même attendre la réponse de Salem, il élaborait dans sa tête un plan machiavélique pour se venger d’Eigon, un plan qui n’exécuterait jamais, parce qu’il n’était tout de même pas un psychopathe et qu’il supposait que son compagnon serait beaucoup plus inquiété que flatté s’il se mettait à découper en morceaux tous ceux qui avaient eu le malheur de le bousculer un peu, un jour.

Alors Adam se replia sur sa solution de secours : s’estimer responsable de toute la souffrance du monde, à commencer par celle de Salem, ce qui, pour une fois, n’était pas entièrement injustifié. Ce qui l’inquiétait aussi, c’était la réticence que son ami mettait à avouer cette chose si simple, qu’il avait mal, et Adam avait un peu l’impression d’être une sorte de tyran exigeant avec des caprices iniques à la hauteur desquels son cadet tentait en permanence de se hisser.

Mais il était plus préoccupé par l’état du corps de son compagnon — dont il comptait bien profiter à nouveau un jour ou l’autre — que par ses propres tourments intérieurs. Ses yeux bondirent de l’épaule aux légères contusions sur le torse et le ventre puis il se détacha du bar pour observer son dos et constater qu’il n’avait pas été épargné non plus. C’était officiel : il avait fait subir tout cela à Salem et il était un monstre.

Le monstre se pencha pour examiner le bleu de très près : c’était impressionnant mais, autant qu’il fût capable d’en juger, pas vraiment dangereux. Pendant qu’il inspectait la chose à l’aune de ses connaissances médicales faites de bric et de broc, il interrogea d’un ton un rien surpris :


— Quelle sélection ? Pour quel club ? C’est à quelle heure ?

Ces questions naissaient autant d’un intérêt sincère pour la brillante carrière du basketteur qui attendait nécessairement son talentueux compagnon que d’une volonté d’offrir une distraction à Salem en le lançant sur l’un de ses sujets préférés. Normalement, Salem serait intarissable — à moins qu’il eût trop mal ou qu’il s’inquiétât trop d’une réaction qu’il devait supposer odieuse, puisqu’Adam était un monstre (officiel).

Le jeune homme revint en face de Salem en écoutant les réponses à ses questions pour examiner non moins attentivement l’épaule. Très délicatement, aussi doucement que possible, il entreprit de la palper, en guettant du coin de l’œil les éventuelles réactions de douleur sur le visage du propriétaire. Cela ne devait pas être trop grave, sans doute, puisque Salem parvenait à bouger, mais enfin, Adam songeait désormais sérieusement à entamer une formation médicale, au moins de secouriste, pour être plus en mesure de juger de ces choses.

Il se redressa et déposa un chaste baiser sur la joue de son ami.


— Bouge pas.

Il disparut un instant dans la salle de bain, reparut avec une serviette, ouvrit le congélateur miniature du réfrigérateur miniature et entreprit d’emplir la serviette de glaçons — cela calmerait la douleur et ensuite, il faudrait que Salem ne fasse pas trop savoir. Mais puisque c’était le bras gauche, il lui restait toujours la main droite. Pour jouer au basket. Bien entendu.

Adam revint vers le grand blessé et appliqua la serviette glacée sur l’épaule endolorie. Il observait le visage de Salem, avec une sorte de lueur fascinée dans le regard. Sortant malgré tout de sa rêverie admirative, il interrogea :


— T’as de la pommade, ici, pour les bleus ? Sinon, j’peux aller en chercher. Y a sans doute une pharmacie de garde dans le coin. Ce sera mieux, surtout pour dormir. Ca évitera que ça empire. Et ensuite, je te masserai.

Adam faisait des efforts considérables pour ne pas proposer toute une série de mesures probablement superflues, allant du bain de pieds à la valériane jusqu’au bandage en écharpe, au cas où. Mais ce n’était pas une raison pour prendre les choses à la légère : Salem mangerait des légumes et il se soignerait, Adam dût-il quotidiennement s’épuiser à l’en convaincre (et lui voler ses bretzels).

Mais, avant que l’adolescent pût répondre, Adam reprit, à voix plus basse, mal assurée, comme s’il confiait un secret.


— Tu sais, Salem, je… Je suis content. Qu’on soit ensemble. Je veux dire, je suis… Heureux.

Ce n’était pas encore tout à fait cela — le nœud dans son ventre — il le sentait intuitivement. Mais enfin, il s’agissait malgré tout d’une bonne première approximation. Soucieux de ne pas s’étendre sur cette confession un peu maladroite, il reprit d’un air faussement dégagé :

— Alors, la pommade ?
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Salem Cordova

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MessageSujet: Re: La vie paisible d'Adam Tenseï (Salem)   La vie paisible d'Adam Tenseï (Salem) EmptyMer 7 Nov - 8:45

Salem scruta un peu la réaction d'Adam, bon, il n'avait pas l'air de vouloir demander des comptes à Eigon, qui n'avait pas une si grande responsabilité dans l'affaire – et qui risquait de le massacrer au passage – comme il avait pu le craindre. Il arrêta donc de stresser tout seul et se laissa sagement examiner, en parlant basket.

« C'est l'entraîneuse à qui t'avais donné mon nom, je pensais vraiment qu'elle m'avait oublié, mais elle a appelé tout à l'heure. Je t'ai envoyé un sms mais t'étais un tout petit peu occupé, à mon avis. Ce sera pas exactement une sélection, mais elle veut me voir jouer avec son équipe après-demain à 18h. »

Vu le sourire qu'affichait maintenant Salem, ce n'est pas quelques bleus qui allait l'empêcher de briller sur le terrain. Il était plus que motivé à trouver un meilleur club. Il sursauta légèrement en sentant la glace contre sa peau, puis se chargea de tenir le tout bien contre son épaule. Bon, il serait sans doute beaucoup moins rapide, et moins assuré pour recevoir et passer la balle, mais il trouverait un moyen de compenser. Il allait répondre au sujet de la pommade lorsque Adam le souffla avec sa déclaration. Parce que c'était une déclaration, certes, elle était maladroite mais Salem la préférait comme ça, elle n'en paraissait que plus sincère, elle faisait plus... Adam. Il se sentit tout drôle d'un coup, et fixa silencieusement son compagnon avant de se rendre compte qu'il devait répondre.

« Heu... pommade... oui. C'est dans la salle de bain, attend. Et moi aussi je suis content, heureux, heureux d'être avec toi. »

Il fila dans la salle de bain avant d'imploser, rouge comme une tomate. Il resta un bref moment à regarder son reflet comme s'il attendait qu'il lui explique comment, comment Adam faisait pour le mettre dans un état pareil avec une poignée de mots qui, objectivement, n'était ni parfaitement adéquates, ni parfaitement agencés. Salem prit une inspiration, se dit que chercher le tube de crème lui permettrait de reprendre contenance, trouva le tube de crème en une demi-seconde puisqu'il savait exactement où se trouvait ce qui ne lui laissa le temps de reprendre contenance. Il respira, hésita, réfléchit, tenta de calculer quelque chose, n'importe quoi, hésita encore, ouvrit la bouche, repensa à ce qu'Adam lui avait dit et trouva ça adorable, regarda la pièce, se répéta qu'Adam n'était pas dans la pièce en comptant le nombre de fois qu'il se le répétait, Adam n'est pas dans la pièce, il reprit un peu de calme.

« Dis, amour... »

Il perdit son calme. C'était trop tôt sans doute, ça allait lui faire peur, ou alors il n'aimerait pas. Oui, c'est sûr, il allait trouver sa mièvre et moche. Il n'était même pas sûr que ça se fasse dans leur situation, de se donner des petits noms comme ça, ils étaient entre mecs mine de rien. Mais après s'être imaginé qu'Adam avait voulu l'appeler mon cœur l'idée ne l'avait plus lâché. Alors il avait réfléchis, chéri, ça faisait un peu trop vieux couple marié pour lui, baby c'était juste hors de question, tout comme chaton ou il ne savait trop quelle bestiole, prophète c'était pas assez personnel. Mon amour, il avait trouvé ça beaucoup mieux, mais Adam n'était pas son amour, il était l'amour, il avait le ciel nocturne au fond des yeux, la douceur du miel, il était parfait, il l'enivrait par sa seule présence.

Après un long instant de silence, une bouille toute rose glissa dans l'embrasure de la porte.

« … tu viendras m'encourager, après-demain ? »

Bon, faire comme si de rien, ne pas faire attention, en regardant les faits, il n'avait rien dit d'exceptionnel. Aucune raison d'avoir le palpitant aussi affolé. Salem le rejoignit donc et lui tendit deux tubes de crème, en évitant de trop le regarder.

« Arnica, et crème hydratante, au cas où y'aurait pas que le bleu que t'ai envie de me masser. »

Juste au cas où, on est jamais trop prudent, si l'idée avait traversé l'esprit d'Adam, ça aurait quand même été dommage qu'il se dise « Oh mince, je peux pas lui étaler de la crème pour les coups partout quand même. ». Très dommage même, les massages, Salem ne disait jamais non, c'était le genre de mot magique qu'il ne laissait pas passer. Du coup, au cas où Adam voudrait en faire plus et se dise « Ah zut, je peux pas lui faire un vrai massage alors qu'il est debout comme ça. », Salem rejoignit le lit et s'allongea sur le ventre. Il fit descendre l'élastique de son pantalon jusqu'à la naissance de ses fesses pour lui présenter tout son dos et cala sa tête dans l'oreiller, les yeux fermés. Voilà, après Adam pouvait aussi bien ne s'occuper que de son bleu s'il le voulait, évidemment.
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Adam Tenseï

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MessageSujet: Re: La vie paisible d'Adam Tenseï (Salem)   La vie paisible d'Adam Tenseï (Salem) EmptyMer 7 Nov - 9:35

Donc, Salem allait jouer dans la NBA. Ce n’était de toute évidence qu’une question de temps. Adam allait devoir réfléchir à tous les moyens d’éviter l’attention des paparazzi, car il ne tenait pas à voir son visage affiché partout dans la presse. Bien sûr, il faudrait aussi un plan pour tenir les groupies blondes à forte poitrine éloignées de sa star du sport. Tout cela allait exiger de lui de sérieuses plages de réflexion.

Bon, ce n’était pas précisément à cela qu’il pensait en regardant Salem disparaître dans la salle de bain — il ne pensait pas à grand chose, en vérité. Il avait un peu l’impression d’avoir pris de la drogue, du moins supposait-il que la sensation était voisine, ou bien d’être devenu soudain très idiot et incapable de penser à autre chose qu’à Salem, Salem en général, comme les mystiques enfermés dans leur ermitage devaient penser à Dieu — en général.

Pour se raisonner un peu, il tenta de comparer ce sentiment avec ceux qu’il avait éprouvés, jadis, pour d’autres garçons. Il passa en revue successivement ses peu nombreuses conquêtes. Non, non et non plus. Sa pensée s’arrêta un instant sur Ulysses — Ulysses le Parfait, celui qui avait failli l’épouser, celui qui avait tout pour lui — et pendant une seconde hésita. Mais ce n’était pas tout à fait cela : avec Ulysses, il s’était toujours senti un peu mal à l’aise, presque forcé.

Salem, c’était différent.

Le visage de Salem parut dans la porte, un peu changé. Adam haussa les sourcils. Il doutait que ce fût la brève recherche d’une pommade adaptée à ses contusions qui eût suscité chez lui une telle émotion, à moins que l’adolescent eût une passion pour la parapharmacie qu’il n’avait pas encore évoquée jusqu’à présent. Une hypothèse beaucoup plus probable était que ce trouble avait quelque chose à voir avec la déclaration et Adam en était à la fois flatté, heureux et intimidé.

Il prit les deux tubes de crème, regarda la crème hydratante et murmura d’un air songeur et guère innocent :


— Au cas où…

L’idée qu’il pouvait avoir besoin d’un troisième tube pour un usage plus spécifique lui traversa une seconde l’esprit et augmenta son embarras. Il chassa cette imagination de ses pensées : il avait plus ou moins compris que Salem ne jouerait pas ce rôle-là, ou plus exactement avait-il décrété que Salem ne le jouerait pas, parce qu’il ne se voyait ni essayer sans l’autorisation de son camarade, ni le lui proposer, de sorte qu’il se retrouvait à peu près dans une épaisse. Arnica et crème hydratante, donc, ce serait bien.

Il suivit Salem du regard et se dit qu’entre sa collection de vêtements, sa collection de chaussures et sa collection de produits de beauté, l’adolescent ne devait en effet pas avoir beaucoup d’argent, à la fin du mois, pour acheter des aubergines et des poivrons rouges. Et qu’il existait entre eux, de ce point de vue, un fossé — parce qu’Adam, lui, ne possédait pas même de gel pour les cheveux.

Une réflexion qui fut interrompue par le trajet du pantalon sur les fesses de Salem.


— Hmm…

L’Asiatique fut contraint de réfréner ses mâles instincts pour se remémorer sa première mission : le bleu. Il s’approcha donc du lit, s’installa à cheval sur les jambes de Salem, à genoux, pour ne pas trop peser, sortit les crèmes de leur étui et entreprit de parcourir en biais la notice, afin de savoir comment réagir si d’aventure, par une réaction mystérieuse, des pustules purulentes venaient à éclater sur la peau de son compagnon.

Après avoir pris connaissance des avertissements qui spécifiaient prudemment que les produits pouvaient provoquer la mort et la destruction du monde, Adam entreprit d’appliquer l’arnica sur le bleu, aussi doucement que possible, très exactement comme il était indiqué sur la notice et comme il avait vu faire tant et tant de soigneurs, ces dernières années. C’était pour le bien de la NBA.

Cette première tâche étant achevée, le jeune homme quitta le lit quelques secondes pour se rincer les mains (et éviter tout effet croisé entre les deux crèmes, savait-on jamais), puis revint, se réinstalla et entreprit d’oindre Salem de crème hydratante. Le massage, c’était décidément beaucoup plus intéressant : plus de surface à travailler, plus de possibilité, plus de Salem.

Le devin s’attarda d’abord sur la nuque puis sur les épaules, en prenant soin de ne pas trop insister sur la gauche, pour ne pas transformer ce qui devait être un agréable moment en séance torture. Puis, lentement, avec une application consciencieuse, il descendit le long des muscles du dos, un peu fier de préparer son athlète à ses futurs matchs. Ce serait un peu grâce à lui que Salem deviendrait champion du monde, bien entendu.

Il s’attardait parfois un peu sur les côtés, remontait le long du corps, pour pouvoir à nouveau descendre et prolonger encore le massage. Mais ses délais ne l’empêchaient pas de descendre toujours un peu plus bas, au bas du dos, jusqu’à être arrêté par une fâcheuse barrière. Adam hésita un peu, intimidé à nouveau, comme si leur dernière et si intime étreinte n’eût rien changé.

Il ravala ses inquiétudes et se raisonna pour déraisonner et céder à (une partie de) ses désirs. Il se décala et, précautionneusement, il fit glisser le boxer et le pantalon, pour les envoyer valdinguer à l’autre bout de la pièce, créant un peu de chaos (pour son plus grand soulagement) dans cet univers un peu trop ordonné. Ses mains se posèrent à nouveau sur le bas du dos de Salem et recommencèrent à descendre, enfin pleinement libres de leurs mouvements.

Cela, il ne l’avait pas appris chez les soigneurs.


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Salem Cordova

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MessageSujet: Re: La vie paisible d'Adam Tenseï (Salem)   La vie paisible d'Adam Tenseï (Salem) EmptyMer 7 Nov - 14:33

Salem frémit en sentant la pommade froide sur sa peau – ou alors c'était les doigts d'Adam qui l'électrisait, sans doute les deux. Il se cambra un peu, essayant de faire comprendre qu'il ne voulait pas que ça s'arrête là. Juste au cas où Adam n'aurait pas encore pris la décision d'aller plus loin dans son massage. Lui aussi avait quelques idées maintenant que son amant était derrière lui comme ça, heureusement planqué comme il était dans son coussin plus personne ne le voyait rougir.
Il attendit ensuite patiemment que le parano se lave les mains pour ne pas courir le risque de faire exploser l'appartement en mélangeant les deux crèmes pour la peau. Salem se demanda presque s'il ne faisait ne faisait pas ça juste pour l'embêter, mais c'est son impatience qui parlait.

Ce n'est pas sans une grande satisfaction qu'il sentit son homme revenir sur lui pour faire des choses nettement plus intéressantes. Une satisfaction qu'il ne cachait pas, d'ailleurs, des soupirs de contentement ne tardèrent pas à lui échapper, il se cramponna fortement à l'oreiller et bougeait légèrement sous ses mains pour l'inciter à continuer. Si avec ça Adam n'a pas comprit que Salem adore se faire masser... il aurait pu rester comme ça des heures. Jusqu'à ce que le massage se rapproche lentement mais sûrement de sa ceinture. Des désirs de plus en plus concrets s'insinuaient en lui, qu'Adam ne calma certes pas en le dénudant complètement.

Si les oreillers pouvaient parler, il y en a un qui hurlerait de douleur en ce moment, Salem s'était un peu redressé sur les coudes, la tête obstinément baissée, il ne bougeait plus d'un pouce mais des soupirs de plus en plus en plus brûlants lui échappaient. Il avait peur, un peu, et il en avait envie, beaucoup, vraiment beaucoup. Il releva la tête pour lancer un regard fiévreux à son talentueux kiné personnel.

« Je... sais pas exactement... »

Toutes les images de Adam fuyant à trois mètres de lui apparurent pêle-mêle dans sa tête et il lui attrapa le bras avec une rapidité dont on ne l'aurait pas supposé capable vu son état. Il n'allait pas le laisser filer si facilement.

« Doucement, juste... vas-y doucement. »

Il fit glisser sa main le long du bras d'Adam pour attraper la sienne et la reposer sur ses fesses où il l'incita à des caresses beaucoup plus intimes avant de le laisser faire. Après avoir sentit son cœur s'emballer encore plus si c'était possible, son regard tomba sur sa fameuse table de chevet bourrée de trucs très très intéressants. Il finit par se décider à bouger juste assez pour ouvrir le tiroir, sortit la boîte de préservatifs et une autre contenant du lubrifiant en dosettes. Il envoya la deuxième derrière lui et couva un peu Adam du regard histoire de lui faire signe qu'il était tout à fait consentant si celui-ci se trouvait prit d'un doute. Quand les choses sérieuses furent sur le point de commencer, il fourra à nouveau sa tête dans l'oreiller, d'où s'échappèrent bien vite de petits gémissements – et ce n'était toujours pas les cris d'agonie du coussin.

C'était plutôt bizarre pour lui, ça tirait un peu, et c'était chaud, de plus en plus chaud, et... il ne savait pas trop comment décrire ça, mais mieux valait que Martha, sa très gentille voisine, n'ai pas encore invité sa famille à dîner ce soir. Un peu curieux, Salem approcha doucement sa main de celle d'Adam pour toucher les doigts qui lui procurait ce plaisir si étrange et son... Il leva le nez, tentant de voir, ce serait mieux, mais il était basketteur, pas contorsionniste. Son regard brûlant un peu (très) ailleurs se posa donc plutôt sur Adam du coup, avant qu'un spasme parte de son ventre pour traverser tout son corps, lui faisant fermer les yeux.

« Aaah... »

L'idéal serait que Martha soit en Chine en ce moment, sans doute. Salem se crispa un peu, il ne savait pas du tout à combien de doigts il en était – et ce n'était bien évidemment pas ce qu'il avait tenté de compter quelques instants plus tôt, on parle de Salem, là, c'est pas du tout son genre – mais ça commençait quand même à bien tirer, et même s'il sentait que ses muscles se détendaient progressivement, il n'était pas à proprement parler rassuré. Son regard fiévreux se posa de nouveau sur Adam.

« A... amour... Mon amour... »

Entre les deux il ne s'était toujours pas décidé – même si certaines mauvais langues pourrait avancer que c'est comme Eigon et Eidon, suffit de les mettre une fois sur deux. Bref, Salem bougea, incita Adam à venir contre lui, lui retira soigneusement ses vêtements si celui-ci avait eu l'audace de les garder pendant tout ce temps (La petite précision inutile du jour : Au début j'avais écrit « lui arracha » et puis je me suis souvenu qu'Adam portait les vêtements de Salem, il m'en aurait voulu.), et le caressa, l'embrassa, sa main venant rapidement se poser sur l'objet contondant qui faisait la virilité de son homme. Il le scruta un moment en promenant ses doigts sur toute la longueur, sa pouvait vraiment entrer ?

En silence, il attrapa la boite de préservatifs et lui en enfila un.

« J'veux... voir. Face-à-face... heu... ce serait beaucoup mieux... »

Pour préserver la tranquillité d'esprit de Salem, mieux valait lui donner le plus d'informations possible.
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Adam Tenseï

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MessageSujet: Re: La vie paisible d'Adam Tenseï (Salem)   La vie paisible d'Adam Tenseï (Salem) EmptyMer 7 Nov - 16:17

Si les intentions d’Adam n’étaient plus tout à fait innocentes désormais et si ses préoccupations thérapeutiques avaient cédé la place à des intérêts non moins concrets mais un peu moins chastes, il n’avait pas prévu de franchir certaines barrières qui lui paraissaient évidentes, quelque suggestive et tentatrice que la position de son ami se fît sous ses yeux torturés par des images de plus en plus précises.

En entreprenant de masser — enfin, de caresser — les cuisses de Salem, Adam tentait de se concentrer sur autre chose. Par exemple, cette intéressante question : pourquoi les instincts charnels de son compagnon se réveillaient-ils les soirs où il venait de se faire passer à tabac ? D’abord, le match de boxe, ensuite, l’aventure des Puristes. Un esprit moins bien intentionné que le sien y eût vu, sans doute, une forme de sadisme un peu inquiétante chez l’adolescent.

Cette réflexion n’était pas entièrement suffisante pour retransformer les caresses en sage massage et, comme le bassin de Salem se redressait un peu, les mains d’Adam se glissaient sous le corps du jeune homme pour s’occuper de tensions d’un autre genre — on n’était jamais trop prudent ni trop consciencieux lorsque l’on avait affaire à un sportif et l’Asiatique prenait son rôle de soigneur très, très à cœur.

Quand il se rendait compte cependant que ce massage-là n’était pas exactement recommandé les manuels de kinésithérapie (ou alors, il venait de se trouver une nouvelle vocation), ses mains revenaient sur les côtés de Salem, remontaient et recommençaient des palpations plus conventionnelles sur les épaules du mutant — et Adam, en toute bonne foi, ne se rendait pas compte que ces interruptions qu’il voulait calmantes n’avaient d’autres effets que d’attiser un peu plus les ardeurs de son compagnon.

Le regard que lui lança Salem l’incita à cesser de bouger. Il ne savait pas quoi ? Adam avait tant et si bien refoulé ses propres envies qu’il ne comprenait plus très clairement ce que Salem voulait dire — et il devait avoir l’air assez perdu pour que ce dernier jugeât bon de se charger de rediriger en personne les mains du boxeur vers l’endroit qu’elles n’eussent jamais dû quitter.

Adam sentit un vent de panique s’emparer de lui. Doucement ? Quoi, doucement ? Tout cela n’était pas prévu ! Il n’était pas prêt. Ou alors il était trop prêt, il ne savait plus trop. De toute façon, il devait mal interpréter les demandes sibyllines de son compagnon. Ses caresses restèrent d’abord très sages, jusqu’à ce que Salem le rappelât à nouveau à l’ordre, en lui lançant de la crème qui n’était destinée, ni à soigner les contusions, ni à hydrater la couche superficielle de l’épiderme.

Partagé entre une envie de fuir et de quitter soudainement tous ses vêtements, Adam mit plusieurs secondes à ouvrir correctement la boîte — tout en espérant que ce défaut d’adresse n’était pas en train d’éveiller chez son amant des doutes quant à sa capacité à accomplir ce qu’il exigeait de lui. Enfin, il sortit une dosette, l’appliqua précautionneusement et entama une caresse qui, cette fois-ci, plus de toute possible, n’avait absolument rien à voir avec la sélection au club de basket.

Sa propension aux inquiétudes et à la culpabilité avait au moins le mérite de lui faire adopter, dans cette situation, la plus grande douceur et la plus grande tendresse. Il ne se souvenait pas exactement de sa propre première fois, parce qu’il n’avait pas attendu de trouver un partenaire pour expérimenter ces activités — et il espérait de tout cœur que jamais personne n’ouvrirait la boite dans le dernier tiroir de son armoire à l’Institut — mais il avait été assez souvent dans son rôle pour savoir la manière de procéder.

C’était que ses amants précédents avaient tous plus ou moins considérer que, puisqu’il était un boxeur, puisqu’il était à peu près viril, qu’il aimait la mécanique et ce genre de choses, c’était à lui de remplir un rôle qu’ils avaient qualifié de façon plus ou moins stupide, avec une gamme d’expressions allant de « faire l’homme » à « être dominant ». Adam, non seulement avait du mal à raisonner en ces termes, mais préférait un peu de variété — cependant, il n’était pas du genre à imposer ses désirs.

Bref, il savait très exactement ce qu’il faisait et, à en juger par les réactions de Salem, quelques mois d’inactivité n’avaient pas complètement entamé son expertise. Il n’interrompit sa préparation sans cesse plus insistante que lorsque Salem fit mine de vouloir se retourner et Adam se laissa attirer avec lui avec le mot « amour » gravé à l’esprit et, à nouveau, une étrange sensation de la ventre.

Le jeune homme laissa son ami le dépouiller de ses vêtements, l’aidant pour être certain qu’ils ne seraient pas abîmés (sans quoi, il n’était pas sûr de sortir du studio vivant) et, enfin libéré de tout ce carcan, entreprit de répondre aux baisers de Salem pendant que la main de ce dernier, sans trop de préliminaire, allait mesurer l’étendue de l’affection qu’il lui portait. Un frisson parcourut l’échine du mutant.

Et soudain, nouvelle angoisse. Adam tenta de cacher la panique de son regard quand Salem prépara le préservatif. D’un autre côté, il ne sentait ni le courage, ni l’envie, de résister à des exigences exprimées de manière si enivrante. Un instant, il hésita à expliquer à son compagnon que, de dos, les choses seraient peut-être plus faciles, mais développer des considérations, pour ainsi dire, mécaniques, ne lui paraissaient pas très romantiques.

Alors, lentement, avec des précautions infinies et la peur au ventre, il entra en lui — puis s’arrêta, pour laisser le temps à l’adolescent de s’habituer — à la douleur, inévitable sans doute, de se dissiper. Il caressa son torse, son ventre, descendit encore pour reprendre le massage qu’il avait commencé un peu plus tôt et annoncer, par ce plaisir, celui qui devait venir.

Et ce ne fut que lorsqu’il fut absolument certain que Salem était prêt qu’il commença ses mouvements, sans interrompre la première caresse — il était ample et lent d’abord, les yeux sans cesse fixés sur le visage de son amant, prêt à tout interrompre au moindre signe d’inconfort, à la moindre protestation puis, au fur et à mesure qu’il sentait Salem se détendre, et que son propre plaisir exigeait de plus vives satisfactions, il s’attachait à offrir à son amant une étreinte plus empressée.

Sans doute retranchait-il beaucoup à la vigueur sauvage dont il avait pu faire preuve avec d’autres, dans le passé — cela viendrait, peut-être, un jour, plus tard. Ce soir-là, il n’en avait même pas envie : quelque chose dans les mots « mon amour », aussi simples et naïfs qu’ils fussent, avait cultivé en lui le désir d’une étreinte douce, profonde et prolongée, plutôt que d’assauts très intenses, mais trop éphémères.

Il était un peu moins démonstratif que le soir où les rôles avaient été inversés, mais de longs soupirs de plaisir, quelques gémissements abandonnés parmi ceux de son amant, suggéraient assez que ses premières inquiétudes s’étaient envolées pour le laisser profiter pleinement de l’instant — de l’instant qui s’éternisait, parce qu’il avait choisi le rythme qui le permettait, parce qu’il était un peu plus habitué que Salem à ce genre d’étreinte, parce qu’il faisait des efforts pour retarder le moment de son abandon. Mais, en sentant croître en lui un plaisir trop grand pour qu’il songeât encore à le contenir, il passa une main dans le dos de Salem, évitant soigneusement le bleu, pour aider son ami à se redresser et pouvoir s’emparer de ses lèvres.

Quelques secondes plus tard, pendant lesquelles le baiser s’était fait sans cesse plus passionné, il se perdit dans un frémissement. Son esprit, à nouveau, s’ouvrait aux autres temps, avec moins d’intensité peut-être que lorsqu’il goûtait une autre sorte de plaisir. Pendant quelques instants, Adam garda l’adolescent contre lui, avant de l’allonger à nouveau, avec mille précautions, de se retirer, de se défaire de sa protection pour la poser au pied du lit et de venir s’étendre à ses côtés.

Si avec cela, Salem n’était pas sélectionné…

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Salem Cordova

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MessageSujet: Re: La vie paisible d'Adam Tenseï (Salem)   La vie paisible d'Adam Tenseï (Salem) EmptyMer 7 Nov - 19:51

Bien sûr, Salem était un horrible sociopathe dont le crime atroce était de sauter sur son copain dès qu'il avait un bleu, peut-être par sadisme, peut-être par attrait pour les super-héros que les actes héroïques avait un peu froissés, peut-être parce que le super-héros, aussi amoché soit-il, avait jeté son pantalon et son boxer à l'autre bout de la pièce pour ensuite tenter de se refaire une réputation d'innocent (mais personne n'est dupe), le mystère était entier.

En tout cas, l'odieux personnage se sentit beaucoup plus à l'aise lorsqu'il put à loisir observer les faits et gestes de son compagnon, blessé, mais pas trop. Il avait bien sûr une légère appréhension que la douceur d'Adam apaisait en partie.
La douleur de la pénétration eut pour très mauvais effet de le faire se crisper un peu, ce qui n'arrangea pas l'affaire. Avec une petite grimace il tenta de se détendre, sentant bien qu'il n'en faudrait pas beaucoup pour que les choses aillent mieux, respirer, souffler, compter. C'était la clé.

Les caresses d'Adam eurent aussi un effet très positif à ce niveau-là, en plus d'être toujours aussi agréables, en peu de temps, Salem afficha un air beaucoup plus détendu que son amant ne manqua pas de remarquer puisqu'il se mit à bouger en lui. Les sensations lui semblaient toujours aussi étranges, mais elles étaient surtout beaucoup plus intenses que celles auxquelles il était habitué. S'il laissa son oreiller en paix cette fois, il s'agrippa aux draps, la tête basculée en arrière sans qu'il ne puisse contrôler quoique que ce soit. Sans doute n'essayait-il même pas, la seule chose qui comptait pour lui à cet instant était son amant et le plaisir qu'il lui donnait.

Si Adam n'avait pas eu autant d'expérience, Salem serait sans doute venu trois fois tôt. Mais le rythme qu'il avait pris l'emmena lentement aux dernières limites du plaisir qu'il puisse supporter sans pour autant dépasser la ligne. C'en était presque trop. Quand il le prit dans ses bras Salem chercha son regard avant de partager avec lui un baiser brûlant. Il se libéra un peu avant Adam et resta ensuite dans ses bras, tremblant légèrement, jusqu'à ce qu'il se détache pour enlever sa protection – avec nettement moins de classe, faut avouer.

Il se blottit à nouveau contre lui dès qu'il fut à portée, le caressant de façon beaucoup moins hâtive et surtout parfaitement chaste (parce que lui aussi peut faire l'innocent). Salem resta ainsi un long moment, sans rien dire, sa bouche servant pour l'heure à déposer des baisers épars sur le visage et le cou du prophète. Il n'avait pas besoin de plus, pas besoin de mots, ou alors de seulement trois mots et demi.

« Adam... »

Il avait chuchoté à son oreille, après un énième baiser sur sa joue.

« Je t'aime.. »

Et l'origine de la sombre perversion de Salem tenait peut-être là-dedans. Il n'attendait pas vraiment de réponse, ou plutôt il évitait d'y penser. Adam était heureux avec lui, le savoir le comblait déjà. L'amour viendrait sûrement un jour ou l'autre. Amour, mon amour, il hésitait toujours, mais c'était un joli mot quoiqu'on mette devant. Ça éloignait pour un temps les peurs qu'il pouvait avoir au sujet des dangers que courait son si tendre amour, ou cette idée diffuse qu'il n'était pas si gentil qu'il en avait l'air, que c'était probablement lui, le pire des deux.
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MessageSujet: Re: La vie paisible d'Adam Tenseï (Salem)   La vie paisible d'Adam Tenseï (Salem) EmptyMer 7 Nov - 21:20

Adam observait le plafond — le cœur battant ¬— le souffle s’alentissait lentement — il avait passé un bras autour de Salem et, de temps à autre, il tendait le cou pour recevoir ses baisers. Tout était si calme, soudainement, mais si perturbé à la fois ; le temps vacillait dans son esprit. Il eût été incapable de l’expliquer, même après des heures, même à quelqu’un de très patient : ce n’était pas des images, ce n’était pas une idée, c’était une sensation, comme la vue ou l’odorat, de cette chose, le Temps, qu’il percevait sans trop savoir comment.

Il avait l’impression, dans ces quelques secondes qui suivaient la jouissance, que son pouvoir avait franchi d’un seul une dizaine d’années et qu’il vivait ce qu’il vivrait toujours, plus tard, quand il aurait tout maîtrisé, quand il cesserait d’être le jouet de son propre don : une perception permanente des fluctuations du Temps, une conscience démultipliée des événements, aussi aisée que de voir ou de sentir, sur sa peau encore brûlante de plaisir, les caresses désormais innocentes de Salem.

Alors, bien sûr, il entendit les mots — « je t’aime » ¬¬— un peu avant que Salem ne les eût prononcé, puis il les entendit les prononcer, et enfin il les entendait après coup. C’était comme l’écho contre la montagne, mais la montagne ne restait pas insensible, et des sentiments mêlés, à nouveau complexes et difficiles, désormais que le désir était passé et avec lui l’heureuse simplification qu’il apportait à toutes choses, des sentiments qu’il ne comprenait pas tout à fait naissaient et se développaient en lui.

Il était heureux, heureux d’être aimé, et que malgré toutes les fautes dont il se savait coupables, certaines imaginaires, d’autres douloureusement authentiques, malgré tous les futurs qu’il avait contemplés avec une presque indifférence, tous ceux qu’il avait manipulés, parce qu’il avait un coup d’avance, pour un bien commun dont il s’était érigé seul juge, frôlant dangereusement l’omnipotence tyrannique sur la foi d’une vision, malgré toutes ces heures passées si proche de la Mort et comme en société avec elle, quelqu’un le regardait et se disait « je l’aime » — et se disait « cet homme est un homme bon et je l’aime » — et l’absolvait ainsi de ses péchés sans avoir même entendu sa confession, avec une confiance aveugle, déraisonnable et pour cela précisément belle.

Il avait peur, aussi — il était même terrifié à l’idée que, désormais, il devait être à la hauteur de cet amour, même adolescent, même naïf, même inconsidéré ; il le savait à présent : c’était cette lumière qui serait jetée sur toutes ses actions, et toutes il faudrait qu’elles fussent dignes de Salem, il faudrait qu’en se disant « cet homme est un homme bon », l’adolescent ne mentît pas sans le savoir, car alors ce sera comme un ange qui contemplerait soudain les vicissitudes des hommes, ou plus simplement, plus véritablement, un chat auquel on fait mal et qui ne comprend pas.

Il y avait l’incertitude aussi — de ce qu’il fallait répondre à cela (« je t’aime »), parce qu’il n’y avait qu’une seule bonne réponse, et que toutes les autres étaient une cruauté, même involontaire — les yeux d’Adam s’étaient fermés, son cœur, calmé un instant, recommençait à battre vite — il l’avait dit avant, à d’autres, mais il avait toujours un peu menti, car en disant « je t’aime », il avait toujours voulu dire quelque chose comme « je t’aime bien », et que si cette affection avait été sincère, elle n’avait pas été la bonne.

Etait-il là, allongé contre lui, son corps contre son corps, celui à qui il pouvait le dire ? Et même si Adam ne croyait pas qu’il y eût pour chacun dans le monde une seule bonne personne, la seule qui fût capable de recevoir et de donner le véritable amour, et même s’il ne croyait pas que le véritable amour fût une chose de roman, l’objet d’une belle tragédie, quelque chose d’exceptionnelle, mais au contraire la simple rencontre de deux êtres, belle précisément parce qu’elle était fréquente et banale, qu’elle arrivait partout, tout le temps, sans raison, avec de mauvaises raisons, après une seconde ou trente ans, et qu’elle se hissait avec la force du quotidien qui résiste au-dessus de l’horreur du Temps, il ne voulait pas se tromper.

La vérité, c’était qu’il ne savait pas exactement ce que c’était — il lui semblait que c’était cela, dans son ventre, son cœur qui battait vite, dans ses pensées qui revenaient sans cesse à Salem, dans ce sourire un peu idiot qu’il avait en songeant à lui, dans cette manière dont il le regardait avec un désir obsédant, mais peut-être, peut-être était-ce plus, peut-être n’était-il pas assez lui-même, trop diminué par le spectacle sans cesse répété de ce que cette ville réservait de plus laid et de plus abject pour être capable même de cette chose évidente.

Et cependant, il fallait être courageux et brave — non pas en recevant des coups, car cela ce n’était rien, cela, on pouvait en prévoir toutes les funestes conséquences, on savait précisément où on allait, mais en marchant vers l’inconnu de toute une existence, vers l’inconnu de l’ordinaire, loin de l’exceptionnel qui ne survenait qu’une fois, broyait et puis s’en allait, vers ce qui serait toute son existence, sa véritable existence, avec les légumes, les pommades, les chaussettes, les incompréhensions et les ballons de basket.

Adam se tourna sur le côté pour faire face à Salem et, très timidement, il murmura :


— Je t’aime.
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Salem Cordova

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MessageSujet: Re: La vie paisible d'Adam Tenseï (Salem)   La vie paisible d'Adam Tenseï (Salem) EmptyMer 7 Nov - 23:02

Dans le cou d'Adam, Salem s'était mis à sourire. Lui qui ne demandait rien n'aurait pas pu être mieux comblé. Il resta silencieux à ne penser qu'à cette unique donnée, Adam l'aimait, ça lui faisait une impression bizarre, mais il se sentait bien, mieux que ça même. Il était simplement, profondément, stupidement heureux. C'est dans une béatitude que beaucoup pourrait trouver mièvre et puérile – tout en souhaitant la connaître un jour – qu'il s'endormit, blottit contre Adam.

La vie paisible de Salem Cordova (Adam) :

Le téléphone sonnait depuis un bout de temps déjà quand il se décida à ouvrir péniblement les yeux, ils s'étaient couchés à une heure pas possible avec tout ça. Son regard détailla d'abord Adam, avant de se tourner vers la fenêtre, le soleil pointait déjà le bout de ses rayons, il devait être plus ou moins 8h25, avec une marge d'erreur de trois minutes trente-sept. Et nous somme le...

Jeudi 8.

« Et merde ! Adam, debout ! »

Salem secoua un peu son camarade, il doutait qu'il soit de congés aujourd'hui, et même s'il l'était, il n'avait pas de double pour ses clés, ou plutôt il rechignait à aller le chercher chez le concierge, qui ne l'appréciait pas beaucoup. Le téléphone avait arrêté de sonner, Salem fila à son armoire, sachant très bien que ça allait vite recommencer. Un mouvement qui lui fit bien sentir à quel point il avait été malmené par le colosse, maintenant que ses blessures avaient refroidis. Il sortit un bleu de travail, un vieux tee-shirt, des chaussures de sécurité et tout ce qui va bien, qu'il allait déposer à la salle de bain quand le portable le rappela à l'ordre pour la troisième fois. Après avoir tout lâché devant la porte, il se jeta dessus.

« Brad, j'vais être en retard je suis désolé, je suis encore chez moi là... oui je sais c'pas mon genre d'oublier ce genre de choses, mais ça arrive... »

Le portable calé entre l'épaule – droite – et l'oreille, Salem se glissa dans la cuisine et sortit du pain de mie et du beurre de cacahuète pour en faire des sandwichs, ça suffirait pour le petit dèj.

« Non, j'suis pas avec une fille, et puis c'est pas tes oignons... non, même ce qui me fait louper le boulot te concerne pas... Mais non ! Non. N... Oui... Il est là ouais... La ferme ! Non j'prends pas ma matinée... Encore moins s'il faut garder tes neveux en échange, tu m'auras pas deux fois... Bon, j'raccroche, je serais là dans trente-deux minutes... Non, pas de baby-sitting... Allez, je raccroche, ciao... Ciao, j'ai dis... Rah... »

Salem raccrocha et posa son portable sur le bar à côté du tas de sandwichs, puis il jeta un coup d’œil de côté à Adam.

« T'as émergé, amour ? »

Peut-être que l'urgence le faisait sortir de son décalage plus vite, il n'allait pas tarder à le savoir. Il croqua dans un de ses sandwichs et passa de l'autre coté du bar en le regardant. La soirée de la veille lui revint en mémoire, principalement dans ce qu'elle avait apporté de bon. Il s'approcha d'Adam et lui déposa une bise sur les lèvres.

« Good morning, tu devrais essayer de voir ce qui peut t'aller dans le placard, j'vais me doucher moi. »

Adam avait dorénavant accès au placard magique fourré de vêtements à en craquer, une preuve de plus, s'il en fallait, qu'il était dorénavant autorisé à mettre du désordre dans sa vie – et qu'il pouvait commencer par l'appartement. Pendant ce temps, Salem récupéra ses affaires et fila dans la salle de bain, rapidement après on pu parfaitement entendre le son de la douche – car il avait laissé la porte ouverte, le début de la fin.


Dernière édition par Salem Cordova le Jeu 8 Nov - 7:48, édité 1 fois
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Adam Tenseï

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MessageSujet: Re: La vie paisible d'Adam Tenseï (Salem)   La vie paisible d'Adam Tenseï (Salem) EmptyJeu 8 Nov - 2:13

— Hmmnonmaisnonmais…

Péniblement, le paisible Adam Tenseï ouvrit les paupières — cela prenait un peu temps, c’était lourd, des paupières, et puis la lumière du jour brûlait, et puis il ne savait pas trop Quand il était, ni depuis Combien de Temps, quelle était la Date, ni l’Heure, ni l’Année, peut-être encore moins le pays. C’était une question d’effort — comment pour se lancer dans une piscine un peu froide — et un, deux, trois.

Une violente nausée s’empara de l’Asiatique. Sa main gauche se crispa sur le drap, ses dents se serrèrent, ses yeux se refermèrent. Un de ces matins. Lentement, très progressivement, il entama le passage de la position allongée à la position assise — le drap glissait sur lui, la température de la pièce se heurtait à celle de son corps et la linéarité du temps commun au joyeux désordre qui réglait encore son esprit.

Les cheveux en désordre, il regardait machinalement Salem aller et venir dans la pièce, sans être très certain de ce qu’il voyait. Il écoutait aussi la conversation téléphonique, du moins l’entendait-il, mais il était encore moins certain de ce dont il s’agissait. A peine arrivait-il à organiser deux ou trois mots de manière cohérente. Nouvelle nausée, nouvelle crispation — soupir.

Le mutant se leva, vacilla, manqua de s’effondrer par terre et se rattrapa au mur. Tout allait très bien, il avait juste besoin de quelques secondes supplémentaires pour reprendre contact avec ce monde affreusement chronologique dans lequel les humains vivaient et pour s’habituer à nouveau à cette difficile réalité, qu’il possédait un corps à lui et un esprit à lui, plutôt que tous les corps et tous les esprits passés et à venir, dont la multiplicité désincarnée était parfois un peu plus reposante.

Le regard noir et passablement confus se reposa sur Salem. Là, il lui avait posé une question. D’une voix lointaine, Adam murmura :


— Quoi ?

Le léger baiser eut le mérite d’incarner un peu plus son corps et d’organiser une partie de sa réalité. Il se tourna un peu mécaniquement vers le placard, l’ouvrit et se mit à observer les vêtements sans plus penser à rien. Après quelques secondes, il se souvint qu’il était censé s’habiller. Après un nouveau temps de réflexion, il se souvint que, depuis qu’il avait changé d’emploi, sa tenue vestimentaire était beaucoup plus codée. Après un troisième moment de méditation, il se souvint qu’il avait un emploi et que ce n’était pas le week-end.

Pris d’une soudaine panique, il bondit — trébucha — vers le téléphone de Salem et jeta un coup d’œil sur l’heure. Huit heures trente-cinq minutes. Il avait donc encore une heure et demie, en gros, pour se présenter à la réunion de dix heures, sur le chantier du futur gymnase associatif d’il-ne-savait-plus-trop-quel-quartier, pour discuter avec les élus locaux et les représentants des travailleurs sociaux.

Il n’avait pas vraiment d’autres horaires fixes que ceux des réunions et des rendez-vous, désormais ; tout ce qui importait, c’était que la masse quotidienne de travail (lectures, compte-rendu de rapports, rapports, prospection, contacts, entretien du réseau, recensement des fournisseurs, synthèse de l’actualité, etc.) fût abattue et il lui suffirait, ce soir-là, de rester un peu plus tard. C’était une fausse souplesse, bien entendu, puisqu’elle impliquait en réalité plus de travail, mais elle lui convenait parfaitement.

Comme il avait commencé à passer en revue le contenu de sa future journée plutôt que celui du placard de Salem (où il doutait de trouver miraculeusement un costume-cravate à sa taille), ses pensées s’organisaient un peu plus et, finalement, son regard se posa sur la salle de bain. La porte ouverte. La frustration de la veille lui revint en mémoire. Il jeta un nouveau coup d’œil au portable. Il avait le temps, non ? Juste une douche.

En évitant très soigneusement de penser que Salem devait probablement être au travail depuis quelque temps déjà, le jeune homme se glissa dans la salle de bain et, après une éphémère hésitation, se faufila dans la douche. Il s’approcha un peu de Salem, parce que c’était une petite cabine de douche et qu’il était bien obligé, voyez-vous, de se coller à lui, et le prit par la taille.


— C’est pour euh… T’aider, parce que t’as mal au dos. Ou pour gagner du temps. Enfin, j’sais pas, un truc comme ça.

Doucement mais sûrement, après cette belle justification, il poussa Salem jusqu’à l’adosser au carrelage de la douche, pour pouvoir se presser contre lui (car la cabine était vraiment très petite), tandis que ses mains commençaient à courir sur la peau de l’adolescent et qu’il interrogeait, avec un air aussi (peu) dégagé que possible :

— T’es vraiment très pressé ?

Donc, il avait émergé et décider que « Salem, nu, dans la douche » était très au-dessus de « rendez-vous professionnel » dans la liste de ses propriétés et que pour passer de cette première étape à la seconde, il avait de toute façon largement le temps. Ce n’était pas comme s’il devait s’habiller, déjeuner, retourner à l’Institut, prendre son téléphone portable, mettre son costume, prendre le bus parce qu’il n’avait plus de voiture, rejoindre le gymnase tout en prenant connaissance rapidement des faits d’actualité pertinent et en se préparant au rendez-vous.

Facile.

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Salem Cordova

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MessageSujet: Re: La vie paisible d'Adam Tenseï (Salem)   La vie paisible d'Adam Tenseï (Salem) EmptyJeu 8 Nov - 14:12

Salem guetta son homme dès qu'il entra dans la salle de bain, apparemment il était de retour sur terre, il put même constater qu'il était particulièrement en forme lorsque son corps se pressa contre le sien dans la douche – qui était évidemment minuscule, presque une minidouche. La justification le fit sourire.

« Pour économiser l'eau plutôt, cette douche consomme 17 litres à la minute, donc pour une douche de cinq minutes on économisera en un an l'équivalent de douze piscines olympique et demi... Du coup tu vas être obligé de m'accompagner à chaque fois. »

Bon, on a vu plus glamour comme déclaration, mais Salem ne laissa pas à Adam le temps de penser à l’environnement, il l'embrassa longuement en promenant ses mains sur sa peau.

« Ça va, je peux m'arranger, mais toi ? »

Quoi qu'Adam ai eu à faire, ça n'avait pas l'air de le presser plus que ça, le câlin s'éternisa, les caresses d'abord innocentes se firent plus précises – histoire d'être de bonne humeur pour la journée. Et après avoir gaspillé des litres et des litres d'eau Salem ressortit de la douche l'air beaucoup trop content pour que ça ne soit pas louche. Il allait s'habiller quand un coup d’œil hors de la salle de bain lui indiqua qu'il avait un message. Tout en finissant de se frotter la tête avec sa serviette il alla regarder, première info, le temps s'était écoulé bien plus vite qu'il n'avait cru, son bus était passé depuis longtemps et avec le prochain il n'arriverait pas au garage en moins de trois-quarts d'heures, autant ne pas y aller du tout, c'est sans doute le genre de raisonnement que sir Redford eut aussi.

Brad a écrit:
Ma sœur t'attendra chez elle samedi à 16h, elle devrait rentrer vers 21h. Oublie pas d'aller chercher Enzo à la patinoire à 17h, il a hockey. Fais-lui réviser son histoire si tu peux, ça te feras pas de mal.

Hayley a encore une conjonctive, ses gouttes sont dans l'armoire à pharmacie.

J'adore faire affaire avec toi. J'espère que tu t'amuses bien. ; )

À c't'aprèm.

Salem soupira, pourquoi, sur tous les propriétaires de garage de la région, avait-il fallu qu'il tombe sur le plus vicieux ? C'était désespérant de le voir manigancer contre lui en permanence, et de voir qu'il n'avait aucun moyen de changer les choses désormais. Pour la peine, il retourna se blottir un peu contre Adam.

« Je suis libre jusqu'à 13h30 finalement, tu vas aller te chercher des vêtements à l'institut, non ? J'vais t'accompagner je pense pour... visiter. »

Il n'avait pas vraiment d'idée de ce qu'il allait pouvoir y faire, d'autant plus qu'à part les chambres il ne savait pas exactement ce qu'il pourrait trouver. Mais puisqu'il n'avait désormais rien de mieux à mettre dans son emploi du temps, et que c'était le seul endroit où il pourrait peut-être en apprendre un peu sur les mutants, et sur lui-même, autant aller jeter voir. En espérant qu'il ne se retrouve pas embarqué dans un cours de méditation.

Le second câlin terminé, il s'habilla donc avec une tenue nettement plus agréable à regarder et récupéra les clés de la moto – qu'il n'avait pas très envie de rendre, d'ailleurs.
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Adam Tenseï

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MessageSujet: Re: La vie paisible d'Adam Tenseï (Salem)   La vie paisible d'Adam Tenseï (Salem) EmptyJeu 8 Nov - 21:03

Adam ne se sentait pas très écologiste, pour l’heure. En revanche, il se sentait finalement très éveillé — le brouillard se dissipait — et il avait des idées très précises sur son futur immédiat. Sans vraiment songer à l’heure, il haussa les épaules quand Salem l’interrogea sur son emploi du temps et, plutôt que de répondre, l’embrassa en laissant ses mains vagabonder sur le corps de l’adolescent avant de se dévouer à une tâche plus précise et plus circonstanciée.

De sorte que lorsque Adam sortit enfin de la salle de bain, lavé, séché, rasé, habillé, l’heure avait avancé et celle de son rendez-vous s’approchait à grands pas. Tout était encore faisable, mais il n’était plus question de s’attarder et, attrapant un sandwich aux cacahouètes, le jeune homme l’engloutit avec une rapidité qui témoignait d’une longue expérience dans le domaine de la voracité matinale — quoique ce fût, jusqu’à présent, pour des raisons bien moins agréables qu’il s’était trouvé en retard.

Adam accueillit Salem dans ses bras pour une étreinte beaucoup, beaucoup plus chaste que celle qu’ils venaient de partager sous la douche et répondit :


— J’ai un rendez-vous en ville à dix heures. Il faut que je passe à l’Institut chercher mon costume. Ensuite, il faudra que je rattrape le midi les heures de ce matin au bureau.

Adam était un peu embarrassé ; rien ne lui paraissait plus désirable que de passer du temps avec Salem, mais il ne lui était guère possible de faire faux bond à son rendez-vous sans perdre son emploi et maintenant que sa vie était absolument parfaite et qu’il avait tout ce qu’il avait tant désiré à peine quelques semaines plus tôt, il n’était pas prêt à tout laisser s’effondrer en retirant une carte du fragile château.

Quoique ses raisons fussent parfaitement valables et tout à fait rationnelles, il se sentait bien sûr affreusement coupable à l’idée de laisser Salem seul pendant les si nombreuses heures qui séparaient dix heures de treize heures trente. Sur un ton d’excuses qui n’eût peut-être pas été très différent s’il avait fait brûler le studio de son compagnon (et tous ses vêtements), il murmura :


— J’suis désolé…

Comme Salem était déjà très occupé à jouer avec les clefs de la moto et que l’intérêt de l’adolescent pour le gros engin n’avait pas échappé à l’œil perspicace d’Adam, le mutant songea qu’il y aurait au moins, pour lui, une médiocre consolation à pouvoir le conduire un peu plus longtemps, et l’Asiatique était prêt à céder ce maigre privilège pour racheter l’impardonnable conduite qui était la sienne en allant travailler.

— J’te laisse conduire.

Les deux jeunes gens dévalèrent l’escalier, retrouvèrent la moto sagement garée, l’enfourchèrent et partir à une vitesse presque réglementaire vers l’Institut. Adam profita du voyage pour se remémorer les principaux points qu’il devait aborder lors de son entrevue avec les agents sociaux ; c’était autant de minutes économisées sur le reste de sa journée, qui s’annonçait beaucoup plus chargée que la description laconique qu’il venait d’en faire à Salem le laissait entendre.

Ils ne tardèrent pas à arriver à l’Institut et, une fois la moto garée, s’engagèrent dans les couloirs. S’ils n’avaient pas croisé grand monde, au beau milieu de l’après-midi, lors de leur précédente visite, à cette heure de la matinée, les couloirs et les escaliers étaient pleins de jeunes gens qui allaient en cours, au travail, prendre le petit-déjeuner, tous plus ou moins pressés.

Et tous, ou presque, intéressés par Salem. L’Institut était une grande famille, une petite communauté, et comme dans tous les groupes, un intérêt pour les rumeurs se développait. Ceux qui savaient qu’Adam n’avait pas été aperçu de la soirée, en le voyant revenir au matin avec un étranger, se laissaient aller à toute sorte de suppositions et il était vrai que la plupart tombaient fort loin de la vérité, car personne ou presque n’eût imaginé le boxeur autrement qu’avec une jolie blonde à son bras.

Après avoir été détaillés par des dizaines de regards, les deux mutants atteignirent enfin la chambre d’Adam. L’Asiatique se précipita sur son téléphone, passa les innombrables messages en revue, pour s’assurer qu’il n’y avait rien d’essentiel, avant de laisser l’appareil sur le bureau pour tirer de son armoire un costume-cravate — d’un air un peu désespéré : il y avait un fossé entre ses tenues habituelles et ce genre de vêtements.

D’une voix résignée, il murmura :


— J’vais enfiler ça…

Il s’éclipsa dans la salle de bain, laissant Salem dans le chaos qu’était toujours sa chambre, avec les plans, les photographies, les piles de livres, les carnets de notes absconses, les listes encodées punaisées au mur. Il avait passé une semaine à se morfondre tous les soirs de son éphémère rupture avec le mécanicien et cela n’avait guère arrangé le désordre qui régnait dans sa tanière.

Au bout de plusieurs minutes, Adam émergea de la salle de bain, parfaitement habillé, si ce n’était la cravate toujours défaite, mais avec sur le visage un air de profond abattement et, dans ses mouvements, un certain embarras, comme si on l’avait forcé à endosser un déguisement. Il s’approcha de Salem et, d’un air un peu honteux, murmura :


— J’suis pas arrivé à euh… Faire le nœud, pour ce machin…

Il agita un côté de sa cravate.

— D’habitude, j’y passe un quart d’heure, mais là… Est-ce que tu sais faire, toi ? Sinon, j’regarde sur Internet…
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Salem Cordova

Salem Cordova
Mutant de niveau 1

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MessageSujet: Re: La vie paisible d'Adam Tenseï (Salem)   La vie paisible d'Adam Tenseï (Salem) EmptyJeu 8 Nov - 22:31

Salem balaya les excuses d'Adam d'un geste de la main, comme on chasse une mouche. Il n'était pas tyrannique au point de reprocher à son homme de travailler, lui serait aussi partit au garage s'il n'avait pas pris autant de retard – même s'il était loin de regretter la cause dudit retard – et qu'il n'avait pas été victime d'une nouvelle fourberie de son patron.

Il faillit se mettre à sautiller sur place en entendant qu'il pouvait encore conduire, c'était sûr, son premier gros investissement serait pour une moto, quand il aurait de l'argent – c'est beau de rêver. Il parvint sans trop de mal à retrouver le chemin de l'Institut, suivant le même trajet que lorsque Adam l'y avait conduit, et se gara dans le parking. Sur le chemin de la chambre d'Adam, Salem ne manqua pas de remarquer les regards curieux posés, tout comme personne ne put rater les siens tellement il scrutait en détails tous ceux qu'il croisait, allant même jusqu'à se retourner pour ne rien rater.

Tous ces gens étaient des mutants, il avait un peu de mal à le réaliser. Ils étaient si nombreux – oui, des dizaines, c'était beaucoup, le nombre de mutants avérés qu'il a vu dans sa vie venait d'augmenter d'au moins 500 % – et puis surtout, ils paraissaient tellement normaux... Enfin, ce n'était pas vraiment le terme, mais voir une fille avec des oreilles pointues parler tranquillement avec ses copines de leur prochain devoir lui fit une drôle d'impression. Un espoir le traversa, peut-être qu'un jour, tout le monde s'acceptera malgré leurs différences, ce serait tellement bien. Il se sentit légèrement envieux aussi, lorsque ses pouvoirs étaient apparus il n'avait eu personne pour ne serait-ce que lui dire qu'il n'était pas bizarre ou fou. Un endroit comme celui-ci l'aurait bien aidé.

Salem retrouva le désordre organisé de la chambre d'Adam avec un certain plaisir. Il se doutait bien que tous ces papiers griffonnés et ses photos étaient sans doute plus effrayant qu'autre chose pour n'importe quelle personne à peur près saine d'esprit, mais pour lui l'effet était tout autre. Il se sentait un peu comme un gamin devant qui on venait de déposer une énorme montagne de lego. Toutes ces informations qui n'attendaient qu'à être reliées les unes aux autres, assemblées à celles qu'il avait déjà, et au final, comprises et maîtrisées. Il se mit d'abord à chercher les changements depuis son dernier passage, tellement plongé dans sa tâche qu'il n'écoutait plus vraiment.

« Hmm... fais comme chez toi... »

Marmonna-t-il en se penchant sur le plan au sol sans en détacher les yeux, scrutant chaque photo, chaque punaise, chaque mot, avant de passer aux autres tas d'infos placardées partout sur les murs pour tenter d'établir des liens logiques et de décoder les dizaines de dizaines de mots plus ou moins étranges écris partout. Il aurait continué comme ça encore un long moment si Adam ne l’interrompit pas pour une mission nettement plus simple. Ses yeux papillonnèrent encore un instant sur les dizaines de post-it avant qu'il ne se décide à s'en détacher.

«



Mon Dieu, un costard. Heu... Oui j'ai déjà vu faire.
»

Un peu perturbé, parce qu'il n'avait pas du tout fait attention au genre de vêtements que son ami avait sortit du placard, il s'approcha de lui et releva le col de sa chemise pour lui nouer l'accessoire indispensable, avant de le regarder de haut en bas. C'était encore plus étrange pour lui que la foule de mutants.

« Ça te va pas mal en fait, je crois que tu embellis le vêtement. »

Il lui fit un petit sourire et vint l'embrasser un instant, histoire de le motiver pour sa journée.

« Bon, je te retiens pas plus, travaille bien. Moi je vais espionner les gens dehors. On s'appelle ce soir, si tu veux. »

Après un dernier baiser il laissa Adam, se doutant bien que son nouveau travail lui imposait sans doute un certain nombre d'obligations qu'il n'avait jamais pris la peine de lui détailler. Il espérait en tout cas que son homme n'allait pas passer la journée à avoir des remords sans aucunes raisons. Pour sa part, il partit donc à l'aventure dans les couloirs. Ses regards perçant et sa vilaine tendance à fouiner dans absolument tous les recoins ne manqua pas d'être remarqué. Il fut interpellé par une dame aux cheveux argentés alors qu'il venait de trouver comment déverrouiller une porte secrète donnant sur un drôle de tunnel – sans doute un passage secret menant à l'extérieur en cas de pépin, c'était bien foutu quand même.

Il fut alors conduit dans un bureau ou deux autres adultes attendaient comme elle de savoir ce qu'il fabriquait ici. Après avoir brièvement expliqué qu'il était mutant, qu'il n'était pas en train d'espionner et que tout ça, c'était la faute d'Adam qui lui avait fait connaître l'endroit, on l'envoya rejoindre un cours où l'on expliquait à une poignée de jeune de treize à quinze ans ce qu'était la mutation, le gène x, et les changements qui s'étaient produit dans le monde depuis son apparition, les groupes qui s'étaient formés, comme les x-men, les damnés et leur philosophie.

Salem quitta finalement l'Institut avec les idées un peu plus claires – et un devoir à rendre.

Fini !
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