L'aumône pour un travail monseigneur [PV Esteban]

Nombre de messages · **Calisto Del Alba** Mutant de niveau 1

Cette fois il fallait prendre son courage à deux mains-ou plutôt à deux ailes en ce qui le concernait.- Calisto devait trouver du travail. Les petits trafiques de pièces d'ordinateur, les ventes sauvages de CD qui ne marchaient pas toujours, ça ne pouvait plus durer. Le Mallorquin avait un don très utile pour éviter les squatt pourris et se sauver des ennuis dans lesquels il se mettait mais cela avait un prix: l'énergie. Son corps réclamait bien plus que n'importe lequel humain, ses moindres mouvements ou même le fait de porter ses 5 mètres d'envergure de plumes d'os et de muscles dévoraient ses calories, sans compter que la dignité n'était pas rassasiée. Oui Calisto avait une dignité, surtout depuis qu'il avait grandi. Le jeune homme avait également envie d'offrir autre chose que son corps mal vêtu quoique propre et son corps anguleux. Tout ça ce n'était pas sérieux, comment protéger son petit ami s'il n'était pas assez en forme pour se faire? Certes Cypher était à l'abri à l'institut mais sait-on jamais, et sans doute exagérait-il, mais Calisto se sentait prêt à vivre tranquillement à deux dans un petit appartement si les choses tournaient mal. Oui il voulait pouvoir recevoir le traducteur chez lui. Ce serait sans doute petit mais certainement pas aussi insalubre que celui de ses parents. Non ce devait être propre, à la hauteur de son camarade.

Gonflé d'optimisme, le blondinet se dirigea vers un genre de "stand", il savait que dans cette petit église se tenait aujourd'hui une action d'une association catholique. Le jeune homme comptait jouer sur sa nationalité Espagnole pour être aider bien qu'il ne soit pas certain non plus d'être considéré comme un cas préoccupant. Il avait un diplôme: bac+3 en littérature, parlait bien anglais malgré quelques fautes et avait ses papiers en règles mais bon qui ne tente rien n'a rien, c'est ainsi que légèrement intimidé l'angelot pénétra dans une église, laquelle était bien différente de celle abandonnée où il avait trouvé la statuette de Gabriel puis Ororo Munroe en personne.

-Bonjour

Se présenta-t-il timidement, s'approchant d'un homme visiblement typé comme lui, quoique ses cheveux noirs accentuaient le côté latino alors que Calisto les portait blonds. Le mutant avait parlé anglais, décidé à ne pas mentir pour avoir plus de chance d'être aidé. Tant pis si on le refusait dans la liste des gens à aider, il préférait garder cette dignité, il en avait assez de la clandestinité et des petits trucs pour survivre. Malgré l'urgence de trouver un travail le mutant ailé préférait rester honnête cette fois, sans doute son bon fond et le fait qu'il soit inconsciemment impressionné par ce milieu religieux et austère.

-J'ai entendu parler de votre association y de vuestra instalción ici, à Central Park alors je me suis permis de venir vous voir. Je suis Mallorquin, je voudrais du travail si c'est possible. Je suis prêt à trabajar duro, mucho... S'il vous plaît.

Le blond attendit la réponse de son interlocuteur, lequel n'était peut-être même pas fait pour accueillir les demandeurs, il en avait conscience... Malheureusement la pression, le stress l'avaient fait parler plus vite que son esprit n'avait pu songer. Par chance cette fois il n'avait pas dis de bêtises, on ne devrait pas trop lui en vouloir. Mal à l'aise et admiratif à la fois devant les vitraux sacrés le jeune mutant leva enfin ses yeux bleus vers son interlocuteur, observant ses réactions qui avaient été jusque là ignorées.

Nombre de messages · **Esteban Mendosa** Mutant de niveau 1

Esteban était occupé à trimballer des cartons poussiéreux. Le jeune homme voulait épargner aux prêtre le travail de force. Il était habillé comme pour un déménagement: Un vieux t-shirt poussiéreux, un jean passé et une paire de basket fatiguées suppliant de pouvoir rendre l'âme au fin fond d'une poubelle.

Esteban était là depuis le matin, et avait peu dormi. De temps à autre il ballait discrètement, mais essayait de faire bonne figure. Il ne devait pas travailler aujourd'hui mais la veille deux confrères c'étaient désistés. Quand Calisto entra, Esteban ne le vit pas de suite. Il lui tournait le dos, prenant sa pause un café fumant à la main. Il discutait avec une vieille bigote et n'avait en tête que le moment où elle se tairait pour aller fumer sa clope dehors en paix. Néanmoins le jeune homme ne passa pas inaperçu et des murmures confus s’élevèrent à son passage.

Ce qui tira Esteban de sa torpeur volontaire. Il se retourna lentement et fit face à Calisto. Le latino leva un sourcil et ne put retenir un:

"Madre de dios.. Qu'est-ce que..."

Il se contrôla et s’empêcha de jurer plus en avant. Il finit son café d'un trait, voyant que l'être qui venait d'entrer l'avait choisit pour interlocuteur. Circonspect et surprit, le trentenaire laissa Calisto avancer et se présenter:

"-Bonjour
-J'ai entendu parler de votre association y de vuestra instalción ici, à Central Park alors je me suis permis de venir vous voir. Je suis Mallorquin, je voudrais du travail si c'est possible. Je suis prêt à trabajar duro, mucho... S'il vous plaît. "

Le second sourcil d'Esteban se souleva, lui donnant une mine totalement surprise. L'espagnol ne parlait pas aussi bien l'anglais que lui mais il était très compréhensible. Esteban prit un instant pour réfléchir , se grattant le menton puis il se présentant:

"Bonjour, je suis Esteban. Ravi de te rencontrer." Il fit une pause, toisa "l'ange" puis reprit:
"De Mallorca, he? Tu es loin de chez toi!" Esteban avait, à dessein, accentué son accent porto-ricain en prononçant le nom de Mallorca... Histoire d'être sur que son interlocuteur situe bien les différences entre Calisto et lui. Néanmoins, Esteban était taquin avec les espagnols mais dans ce contexte il garda son sérieux:

"Weno. Du travail, beaucoup en cherche... On va reprendre les choses par étapes:

"Nom, prénom, adresse actuelle... Famille présente sur le sol américain... Tu es en règles? Quel est ton métier?"

Esteban le bombarda de question sur sa situation, son identité et ses souhaits professionnels. Au passage, le trentenaire saisit un formulaire qu'il allait pouvoir remplir avec les réponses de Calisto...

Nombre de messages · **Calisto Del Alba** Mutant de niveau 1

[HJ: au passage je n'ai pas dit que Calisto portait son long manteau brun. Juste pour éviter de prêter à confusion. ]

Le jeune homme s'approcha, il était content de tomber directement sur la bonne personne et que celle-ci lui réponde poliment. Toutefois l'angelot se garda bien de montrer un signe d'excitation quelconque. Il avait certes hâte de commencer sa quête, était ravi qu'on soit sympathique avec lui mais il fallait se méfier, en général les mésententes sociales arrivaient après le premier échange. Le blond essayant de faire professionnel se posta devant l'homme et lissa ce long manteau qui pouvait surprendre, ce n'était en effet pas du tout la mode de ceux de son âge et il contrastait particulièrement avec son air juvénile, mais bon Nuggets avait une excellente raison de le garder en tout lieux, y compris dans cette Église. Malheureusement en voulant avoir l'air sérieux, le pauvre Calisto donna à son vis à vis une occasion de plus de s'étonner, en effet, reculant légèrement l'angelot butta contre un banc; il se rattrapa in extrémis et tâchant de ne rien laisser paraître de sa confusion répondit de bonne grâce.

-¿Sí señor, muy muy lejos, pero usted también, eso es cierto no?
[Oui monsieur, trèrs loin, mais vous aussi non?

L'accentuation forcée de l'homme avait tôt fait de renseigner le moineau ébouriffé sur les origines d'Esteban, il était d'Amérique Latine. Peut-être mexicain, péruvien ou Colombien? Le blond ne le savait pas, il n'était pas expert en la matière, toutefois bien que certain de la provenance continentale de l'homme, le jeune mutant n'avait pas saisi que son vis à vis s'était forcé pour "plaisanter", de toutes façons il n'était pas très patriote, Mallorca n'avait pas été tendre avec lui, pas plus que les Etats-Unis. Son monde c'était les toits, peut importe quel drapeau on y plantait, les frontières lui étaient toutes égales car le ciel ne connaissait point la limite. Calisto respectait de son mieux l'endroit où il se trouvait mais n'avait aucune fierté nationale; ce qui expliquait peut-être pourquoi il ne saisit nullement la "blague" de son interlocuteur, surtout que ce dernier se montra immédiatement sérieux par la suite. Désireux de suivre dans cette fois le blondinet se tint le plus droit possible, récitant avec ferveur les données demandées sans plus rechigner.

-Je suis Calisto Del Alba mais pas d'adresse-Il baissa légèrement les yeux de honte mais se reprit vivement, il fallait montrer du dynamisme et non de l’apitoiement pour sa personne.- Oui j'ai de la familia aquí mais je ne la vois plus.-Là encore le sujet était difficile à aborder mais l'Espagnol tint bon, il n'aimait pas trop parler de ça, surtout à un inconnu mais devait le faire pour montrer sa bonne volonté et avoir une chance de trouver du travail.- Violenta, muy violenta familia. J'ai les papiers -cette fois ce fut une once de fierté qui passa dans les yeux clairs de l'angelot qui sortit sa carte de sa poche intérieure comme on brandit une épée de vainqueur et les tendit à Esteban.- Je n'ai pas travaillé beaucoup, quelques ventes de discos de musica... Un peu de commerce malo avec les ordinateurs, je sais eso no esta bien... Sinon je peux tout faire... Je sais trabajar duro, et soportar beaucoup.

Calisto se montrait résolu, il travaillerait aussi bien comme serveur que technicien de surface, éboueur que charcutier du moment qu'on lui apprenait et que c'était légal. Le jeune homme avait une seule exigence, laquelle se montrait assez difficile à présenter.

-Une unica chose s'il vous plaît. C'est possible un travail où on reste habillé? Je ne peux pas montrer le dos... J'ai un petit problemalà

Le jeune homme prit un air déconfit, il pouvait aussi bien parler d'un handicap comme le laissait supposer les deux bosses dans son dos qu'une mutation qui l'enlaidissait ou le modifiait simplement.

-C'est pourquoi j'ai aussi du mal à trouver du travail. Ah et aussi, j'ai oublié... Merci, gracias d'essayer de m'aider.

Le jeune mutant s'essaya à un salut poli de haut rang, il inclina légèrement la tête et releva les yeux vers Esteban. Ce dernier lui paraissait un peu plus vieux, Calisto se demanda comment il vivait puisque faire partie d'une association comme celle ci pouvait signifier être bénévole-bien que ce ne soit pas certain.- mais également depuis combien de temps et comment il était entré dans ce genre d'association. Quoiqu'il en soit Calisto était soulagé de trouver quelqu'un qui parlait espagnol, ainsi son anglais un peu étrange et joliment accentué ne serait pas prit dans un mauvais sens comme ça arrivait très souvent, il avait toutefois tenu à continuer dans cette langue pour montrer sa volonté d'adaptation. Qui plus est le mutant avait beau ne pas être patriote, sa langue lui manquait quand même et c'était rassurant de voir quelque chose d'un tant peu soit familier dans cette église.

Nombre de messages · **Esteban Mendosa** Mutant de niveau 1

Pendant le discours de Calisto, Esteban était resté là à écouter et à noter scrupuleusement tout ce qu'il lui disait. Le latino avait un visage de circonstance: Fermé, sérieux sans être sévère. Ce n'était pas le premier étranger à aider pour Esteban et malheureusement: C'était devenu son travail, une habitude. Au fur et à mesure qu'Esteban complétait le questionnaire, il s'imaginait que la vie de Calisto ressemblait un peu à la sienne. C'est assez classique malheureusement: Les USA attirait toujours plus de monde... Esteban voyait sa situation de façon différente: Puerto Rico était un protectorat américain et il y avait des facilités pour Esteban pour vivre ici. Bref, Esteban clarifia son esprit et se focalisa à nouveau sur son interlocuteur:

"Bueno. Ça me parait pas mal. Tiens, amigo tu vas signer ici et là avec tes initiales... En signant tu certifies que les informations délivrées sont corrects et vraies. Je te demande une minute. Je vais consulter les papiers et voir ce que je peux pour toi."

Esteban se retira dans un pièce au fond et ce dernier ferma la porte derrière lui. Puis une fois dans la pièce, il retira sa veste et fit craquer son coup un instant. Il souffla, vidant ses poumons pour se donner un peu de courage... Calisto avait quelque-chose d'étrange... Ce manteau, cette air gracieux... Esteban voulait en avoir le cœur net. Il entrouvrit la porte, histoire d'avoir un léger angle de vue sur Calisto. Il ferma ses yeux, joignit ses mains comme pour prier et laissa son pouvoir s'exprimer: Le cœur du latino commence à secouer légèrement, puis de plus en plus fort. Ses yeux papillonnaient de plus en plus, laissant entrevoir un légère lueur jaune tremblotante. A présent le corps entier d'Esteban était parcouru de spasmes et son yeux mordorés regardait fixement Calisto.

A présent pour Esteban, toutes les personnes étaient entourées d'un halo... Terne pour les humains, dorée et brillant de mille feux pour les mutant. Les spasmes ne durèrent que les quelques secondes que cela prit à Esteban pour percevoir l'aura de Calisto: Mutant, sans aucun doute. Esteban reprit son souffle et fouilla la poche de son pantalon en quête d'une aspirine... L'utilisation de son pouvoir mordait sa chair, brûlait ses yeux et lui donnait de terrible maux de tête. Il prit quelques secondes pour récupérer. Une fois fait il sortit de la pièce et revint vers Calisto

L'espagnol pouvait voir qu'Esteban avait retiré sa veste, laissant apparaitre les nombreux tatouages présent sur ses bras. Le visage du Latino était tiré et de la sueur perlait sur son front: Comme après un effort physique. Il se planta alors devant Calisto et prit la parole:

"Ok... Calisto.. Ermmm, je vais être honnête: Je n'ai pas de chambre ou d'appartement pour toi pour le moment. Par contre j'ai deux jobs à mi-temps que vous pourriez faire. Payé 350 dollars chacun et je pense que cela pourrait vous convenir. Voilà ce que je vous propose: Lundi, jeudi et vendredi soir, il y a des livraisons à faire: Un restaurant de hamburger à besoin d'un livreur pour délivrer la nourriture aux clients. Le travail est de 18 heure à 22 heures. Ensuite, le dimanche après-midi: L'église de la Sainte trinité a besoin d'un homme por porter les repas distribués aux pauvres. Te quiere estos trabajos? Verdad? Ce sont des emplois idéaux pour des gens comme "Nous"

Esteban regarda fixement Calisto, guettant sa réaction. Il avait insisté sur le nous, cherchant à mettre Calisto à l'aise.

Nombre de messages · **Calisto Del Alba** Mutant de niveau 1

Calisto sourit à l'homme, nerveux il essayait de la cacher sans y parvenir bien entendu. Après avoir brièvement lu les papiers le blondinet prit sa plus belle écriture pour signer, il pensait que même sur ce genre de formulaire on pouvait le juger... Autant apparaître pour le mieux, suite à cela Esteban quitta la pièce et le mutant resta immobile. Le jeune homme stressait beaucoup ayant déjà connu des situations similaires. Est-ce que son interlocuteur allait revenir furieux en lui demandant de partir ou allait-il se moquer de lui comme son propre professeur et accessoirement son avocat lors d'un interrogatoire au gouvernement. Le Mallorquin se résigna à attendre malgré son immense envie de tourner les talons et de filer droit. Heureusement le latino ne tarda pas trop et lorsqu'il se présenta, son visage avait gardé la même expression, en revanche il n'avait plus sa veste et son front perlait de sueur. Qu'avait-il donc bien pu trafiquer dans cette salle en si peu de temps, sans bruit qui l'ait mit dans cet état? Serait-il malade? Cela ne regardait pas Calisto qui prenait des risques de se faire virer mais c'était son devoir de s'inquiéter de la santé de ce pauvre homme.

-Disculpe [Pardon] señor, est-ce que vous allez bien? Vous êtes malade?- Le blondinet s'approcha de son vis-à-vis, il n'alla pas jusqu'à toucher le corps tatoué de ce dernier mais se tenait prêt à le retenir en cas de malaise.-Sinon... Je veux bien trabajar en eso, je serai à l'heure, toujours! Euh à vélo? Parce que je ne sais pas conduire de moto. -Il y avait bien un autre moyen, bien plus rapide d'ailleurs mais Calisto n'était pas certain que l'entreprise apprécie que ses pizzas s'envolent.-

Calisto se souvint de sa virée avec Mikko, le Finlandais chevauchait une impressionnante machine que jamais l'angelot n'aurait osé dompter seul. Il ne l'avait même pas essayé en présence du grand blond d'ailleurs, préférant faire la course avec lui. Théoriquement le motard était gagnant, mais pris dans les bouchons Calisto avait gagné la partie. Heureusement bon joueur le mutant ailé avait concédé sa victoire au perdant. Mikko lui avait dit de passer un jour pour faire un tour ou simplement discuter à son magasin de musique, c'était une chose à voir après tout, pourquoi pas?

La dernière phrase du latino sortit l'ange de ses pensées et souvenirs, le surprenant grandement. Cette déclaration voilée lui fit lever ses yeux limpides vers son interlocuteur. Ce genre de sous-entendus n'était pas sans lui rappeler ses problèmes au zoo où il avait fait allusion aux adolescents toujours mal vus aussi bien que les mutants. Le pauvre avait alors reçu une des grande leçon de sa vie, du coup il hésita très longtemps avec l'interprétation du religieux avant de se décidé à prendre le risque. Au point où le blond en était de toutes manières. Au pire il se faisait un ennemi, au mieux un allié.

-Si des gens comme nous. Yo suis fiché, mais préfère essayer de cacher un peu. Para la Tranquilidad

Des milliers de questions se posaient sur les lèvres de Calisto telles des papillons indélicats qui soulevaient les jupes des fleurs sans vergognes. Il les chassait de toute la force de son esprit. Quel était le pouvoir de l'homme? Était-ce lié à ses tatouages? Comment pouvait-on en avoir autant sur le corps? Que représentaient-ils? Comment se maitrisait-il? Avait-il vraiment voulu dire mutant ou étranger? L'idée de la seconde hypothèse l'effleurait seulement maintenant après avoir pourtant longuement réfléchi. Calisto à ce constat s'empourpra délicatement et baissa les yeux au sol, attendant la sentence. Il s'était avoué mutant à un homme qui ne lui en demandait peut-être pas tant et qui ne lui avait jamais avoué cela... Est-ce qu'on lui donnerait quand même le travail? 350 dollars par mois en économisant, en cumulant deux boulots et en continuant de dormir sur les toits lui permettrait de se refaire une santé, de gâter un peu Douglas même, ce serait merveilleux. Malheureusement le merveilleux se révélait aussi souvent être utopie.

Nombre de messages · **Esteban Mendosa** Mutant de niveau 1

-Disculpe [Pardon] señor, est-ce que vous allez bien? Vous êtes malade?-

Esteban souffla, évacuant le stress et le mal de tête. Il plissait les yeux regardant Calisto. Il laissa un ange passer pendant quelques secondes puis puis d'un air creux il répondit:

"Juste de la fatigue acumulé. Ce que je fais aujourd'hui me demande des efforts et je ne suis pas habitué à en fournir autant. Mais ne t'en fais pas: J'en ai vu d'autres..."

Esteban remarqua que Calisto tiltait sur ses tatoos, ce qui fit sourire le latino. Ces tatouages étaient la preuve de sa dévotion et de sa foi envers le seigneur. mais il était vrai, que les gens avaient tendances à ne pas les voir ainsi. Esteban laissa ainsi planer le doute sur ces derniers.

-Sinon... Je veux bien trabajar en eso, je serai à l'heure, toujours! Euh à vélo? Parce que je ne sais pas conduire de moto.

La question fit sourire Esteban. Il semblait important pour Calisto d'arriver à l'heure et c'est vrai que la ponctualité était une qualité appréciée. Mais le fait que cela soit le premier argument de Calisto pour se "vendre" était une source de sourire, du moins pour Esteban. Il toisa, alors, Calisto et répondit rapidement

"Ils fournissent un scooter mais si tu as ton propre moyen de locomotion: Ne te gêne pas. Cette pizzeria a un contrat avec nous et la mairie: Elle n'engage que des repris de justice ou des sans abris. Donc tu ne feras pas tâche là bas, ne t'en fais pas. Si les pizzas arrivent chaudes, entières et à l'heure: Ça conviendra à tout le monde."

Esteban avait augmenter son niveau de langage. Il faisait un effort conscient de bannir tout hispanisme de son phrasé. Il voulait montrer l'exemple à l'espagnol et encore plus: Il voulait lui faire comprendre qu'il allait falloir à Calisto, travailler son anglais.

Esteban posa alors le formulaire et regarda l'espagnol franchement dans les yeux:

"Tu y arriveras? Être rigoureux? Travailleur? J'engage ma réputation sur ton nom: Ne la salie pas!"

Puis changeant de sujet, le latino revint sur le "nous" lancé plus tôt. Esteban souri d'un air assez énigmatique. Il regardait fixement Calisto dans les yeux, les paupières immobiles. Calisto pouvait voir soudainement, les yeux d'Esteban changer: Un peu comme du chocolat chaud qui se rependrait dans un verre de lait, le blanc des yeux d'Esteban se teintèrent de noir, petit à petit. Esteban avait les yeux marrons mais là c'était bel et bien de noir dont il était question. En quelques secondes, le regard du Latino était noir au sens propre du terme; Il resta ainsi cinq secondes pas plus puis ses yeux reprirent leur couleur d'origine... Pour finir, il gratifia Calisto d'un clin d'oeil et tourna les talons:

"Suis moi, on va passer quelques coups de fils et voir quand est-ce que tu peux commencer..."

Il invita Calisto à le suivre dans le bureau à l'arrière du bâtiment. Un bureau petit et pittoresque: Une vieille table sur tréteaux et trois chaises. Esteban s'assit invitant Calisto a faire de même:

"Alors quand est-ce que tu pourrais commencer, Hermano?"

Nombre de messages · **Calisto Del Alba** Mutant de niveau 1

-Je ne suis pas sûr que ça ne fasse pas tâche sans vouloir insistir... Euh insister.

Répondit le blondinet d'un ton légèrement mal assuré. En réalité il s'imaginait mal voleter dans toute la ville pour livrer des pizzas. Ce serait vraiment très étrange selon son point de vue, surtout qu'en général les poils et les plumes ne devaient ps s'approcher de la nourriture pour une question d'hygiène. Remarque si Esteban affirmait que c'était possible, l'angelot serait ravi, pour un oiseau New York était un mouchoir de poche et cela lui permettrait de continuer à s'entrainer. En effet le mutant ailé sentait qu'il s'améliorait ces derniers temps, il allait plus vite et une endurance augmentée, enfin peut-être n'était-ce qu'une impression aussi. De toutes manières pour être certain de pouvoir utiliser son moyen de locomotion il faudrait le montrer à l'homme, ce dernier ne s'attendait sûrement pas à ce que des ailes jaillissent du dos chaudement habillé de Calisto, il devait certainement penser à un don moins visible ou moins bizarre. Les porteurs du gêne X qui volaient n'étaient pas si rares mais ceux qui évoluaient au moyen d'ailes plumeuses si, enfin apparemment encore une fois.

-Je ferai attention se... Monsieur. Votre réputation sera intacte! Je serai tout ce que vous dites!

Calisto essaya aussi d'améliorer son espagnol, c'était difficile de ne pas glisser des petits mots en espagnol, de se rappeler de tout son vocabulaire anglais mais rempli de bonne volonté, il essayait. Esteban le fixa alors, comme pour appuyer le sérieux de ses paroles, Calisto soutint de ses yeux bleus le regard chocolat de son interlocuteur, signant silencieusement un contrat, une promesse... Il ne voulait pas décevoir celui qui l'aidait au point d'être malade ni Douglas ni lui-même. Un autre échec achèverait de forger sa haine envers soi-même, il ne se supporterait clairement plus dans ce cas là.

C'était ainsi que pensait le Mallorquin lorsqu'il fut tiré de ses songeries par le regard du latino. Le chocolat de son regard s'effaça, devenant noir. Surpris l'ange recula légèrement mais continua de soutenir courageusement les yeux de son comparse. Il hocha la tête, encore frémissant quand Esteban lui demanda de le suivre, se demandant si le pouvoir du religieux était de changer de couleur à ses yeux ou sonder l'âme comme un télépathe. Entre les deux hypothèses, le fossé était large, très large et une multitude de questions eurent le temps de se glisser dans la tête du blondinet. Ce dernier se força toutefois à fermer son bec pendant qu'ils voyageaient jusqu'au bureau, un endroit simple et vieillot qui avait son charme.

-Je peux commencer ahora... Maintenant pardon, c'est bien maintenant que l'on dit non?

Nuggets était concentré sur son langage comme jamais, on le voyait nettement faire des efforts. Son visage androgyne était crispé par la réflexion quand il hésitait sur un mot anglais. Soutenir sa grammaire à bout de bras ne serait pas possible pendant longtemps car il fatiguait vite et son phrasé en devenait limité et lent, mais au moins il essayait.

-Au fait, avant de commencer... Comme je ne sais pas faire de scooter, je préfère montrer le moyen de locomotion, je crois que vous allez changer d'avis sur le droit de l'utiliser.

Frémissant, l'angelot se découvrit, étendant doucement ses 5 mètres d'envergure de plumes dans le petit bureau qui en paraissait encore plus minuscule, tout comme la silhouette naturellement affinée de Calisto. L'intéressé aurait préféré ne rien dire pour avoir le boulot, mais il se disait qu'être sincère était mieux. Au moins s'il était renvoyé ce serait maintenant et sans dégâts et puis pour une fois, c'était l'autre qui avait montré ses pouvoirs avant, Calisto ne risquait donc pas trop de représailles.

Sur les tatouages, le blondinet crut remarquer une croix, c'était sûrement son imagination vu qu'il savait que le latino était religieux mais le parallèle était plutôt amusant. Ils étaient tous deux dans un lieu où se trouvaient des membres d'une association religieuse: le prêtre ou peu importe le rang du latino -Calisto n'y connaissait rien en religion.- et l'ange tombé des cieux avec un bon coup de pied dans le derrière.

-Comment vous faites avec vos yeux? A quoi ça sert? Et comment vous êtes accepté ainsi?

Bang, il n'avait pas pu résister au final, trop désireux d'en savoir plus, trop fasciné par l'homme aux tatouages: son physique, son don, ses tatouages, sa façon d'agir, ses convictions. Le latino avait la même langue que lui, ils étaient si différents et si proches à la fois... Même leur apparence était on ne peut plus éloignée l'une de l'autre: le blond et le brun, les cheveux mi longs pour le premier, courts pour l'autre, le corps frêle pour Calisto, l'autre plus viril et surtout couvert de tatouages qui rendaient cette silhouette encore plus impressionnante. Des convictions au goût d'inachevées pour Nuggets, une vocation certaine pour le second... Et enfin, la marginalisation de l'angelot, l'intégration parfaite du religieux mutant. Et ils étaient là, tous les deux, dans la même pièce, réunis. Tout cela était fort étrange.

Nombre de messages · **Esteban Mendosa** Mutant de niveau 1

La seule réaction qu'obtint Calisto quand il montra ses ailes fut un:

"Hijo de puta... Un angel? Jajaja Hombre, tu vas avoir du succès ici."

Esteban fixa les ailes blanches, fasciné. Il se leva et approcha lentement... Et ne put se retenir de les toucher. Il passa le bout de ses doigts le long des bords soyeux des ailes. Le latino eut un sourire presque enfantin: Qui n'avait pas rêvé de voler étant gamin?

"Tu as un don merveilleux, Calisto. Je comprend pourquoi tu le caches mais c'est presque dommage! Tu devrais essayer de te révéler à une partie de la communauté religieuse, dans les quartiers pauvres: Ils sont évangéliques et auront moins de mal à te voir comme un ange."

Puis Esteban détourna les yeux et alla se rassoir. Il saisit son téléphone et passa 3 coups de fils. Il appelait les sociétés en question, pour leurs dire qu'il avait trouvé quelqu'un pour les deux jobs à mi-temps. Visiblement, aucun des interlocuteurs ne fit de problème et Esteban finit par gratifier Calisto d'un clin d'oeil tout en raccrochant:

"Eso es, hermanito: Tu as officiellement du travail."

Les yeux pétillant, il prit soin d'imprimer des contrats de travail: Pour faire simple, Calisto était employé par l'association pour laquelle travaillait Esteban. Puis cette dernière déployait Calisto là où on avait besoin de lui. Une fois imprimé, Esteban lui dit:

"Avant de finaliser j'ai besoin de ton titre de séjour et d'un passeport. Si tu as un permis de conduire: Il me le faut aussi."

Cela étant dit, Esteban fut interrompu par les questions de "l'ange":

-"Comment vous faites avec vos yeux? A quoi ça sert? Et comment vous êtes accepté ainsi?"

Esteban prit un air absent, triste. Il regarda le vide quelques secondes. D'un voix emprunt d'émotion il répondit;

"Je me cache aussi. Ma mutation fut mal acceptée la seule et unique fois où je me suis livré. Erm... Juas... Disons que... Ils ne sont pas au courant... Et cacher ma mutation n'est pas si difficile. Mais ils ne doivent pas savoir, Calisto: Personne, hormis nos semblables, ne doivent savoir pour moi... Quant à l'effet de ma mutation... Disons que je vois plus et mieux que le commun des mortels... Rien d'abrasif en tout cas."

Sautant rapidement à un autre sujet, Esteban tenta de reprendre un visage plus jovial:

"Alors de quel moyen de transport connais-tu le fonctionnement? La voiture? Le vélo? Sinon, si tous tes papiers sont effectivement en règle: Tu commence lundi prochain. Deal?"

Nombre de messages · **Calisto Del Alba** Mutant de niveau 1

-Mais... Pourquoi? Je ne suis pas un ange, ce serait injuste de me faire passer pour tel...

Calisto fut quelque peu désarçonné par la réaction d'Esteban, il ne comprenait pas l'idée de ce dernier. Qu'est-ce que le blondinet athée ferait dans un quartier pauvre évangélique à psalmodier des prières? Ce serait tromper ces gens et Calisto ne saisissait pas le principe. Il n'était pas croyant, les pratiques lui étaient inconnues mais celle-ci paraissait être plus félonie qu'autre chose. Toutefois le Mallorquin ne s'énerva pas ni ne remis plus en cause les paroles précédentes de son nouvel ami, pas question de se le mettre à dos en commençant à prêcher la morale et le bon sens, sans doute qu'il avait dit ça sous le coup de la surprise voilà tout, de plus Calisto ne se donnait pas le droit de juger comme il avait pu le faire avant.

-Verdad? Que por fin tengo un trabajo?! Je vais pouvoir manger! Gracias! Je serai à la longueur... Euh la largeur... euh la hauteur!

Le blond s'était promis de se contenir comme un adulte professionnel qu'il était mais c'était présentement impossible, il était tellement heureux, soulagé de trouver quelqu'un qui l'aidait! Calisto n'avait toutefois pas sautillé comme un gamin mais il s'était quand même relevé de sa chaise en battant une fois des ailes, ce qui dans ce bureau étriqué avait fait passer un bon coup de vent, heureusement rien n'avait été détruit.

-Passeport, ah oui voilà! Mais je n'ai pas el carnet de conducir... Enfin le permis désolé.

Ayant volé dès ses 16/17 ans et sans le sou, le blondinet n'avait pas eu besoin de ce diplôme; qui plus est, il était rentré dans l'institut à cette époque et avait commencé ses études avant de finir comme maintenant à la rue. Le jeune homme eut un petit air contrit avant de reprendre, plantant ses yeux dans ceux du mutant religieux. Il avait bien entendu la description de ce dernier mais pas tout saisi, c'était tellement mystique tout cela, encore un truc d'église... Moins voir pour mieux voir, curieux. Néanmoins l'angelot faisait confiance à son interlocuteur et pour le prouver, c'est sans hésitation qu'il avait rivé ses prunelles d'azur dans celles chocolats.

-Vélo-Fit-il puisqu'apparemment l'idée d'apprendre aux pizzas à voler avait été abandonnée, l'espagnol se félicita d'avoir avoué son don avant de se faire virer avec force et fracas.-je pédalerai vite et fort, je connais bien la ville.

C'est alors que le jeune homme remarqua la tentative quasiment avortée de son compagnon pour avoir l'air plus joyeux, visiblement le thème mutant l'attristait. Calisto lui aurait bien conseillé d'aller voir l'institut mais il n'était plus certain de l'école, ayant délaissé sa rage contre elle mais pas son chagrin ni son appréhension en ce qui la concernait.

-Je ne dirai rien hermano, c'est promis. Allez ne soit pas triste, courage. ça ne sert à rien.

Fit le Mallorquin en employant le tutoiement pour soutenir un ami et non un membre de l'association. Il s'assit non loin et frôla son dos amicalement avec une de ses ailes, apposant son doux plumage contre les bras tatoués du latino.

-Tu sais, pour être un ange, pas besoin de regarder le ciel ou d'avoir des plumes... Ce que tu fais là, c'est le travail d'un ange. Sans toi, beaucoup dont moi serions en train de mourir lentement de faim et de chagrin. Tu me donnes un nouvel objectif, des ouvertures. Je vais enfin travailler comme les autres, c'est super. Alors sois fier de toi et dis-toi que ta mutation ne fait pas de toi ce que tu es, c'est difficile de se cacher mais pas insupportable, j'en sais quelque chose.

Calisto sourit doucement, avoir ses ailes à couvert l'énervait parfois, il détestait ne pas être entièrement lui même, cependant il se rappelait que l'apparence ne faisait rien et que ses 5 mètres d'envergure plumeuses n'étaient qu'une petite partie de lui, en montrant le reste, en s'oubliant un peu, il pouvait être très heureux et soi-même. C'était une leçon difficile à apprendre mais l'angelot s'était fait une raison. Pourvu qu'il puisse voler un petit peu près du chantier en cachette, le reste passait tout seul. Il ne se sentait pas humilié de devoir se dissimuler, comprenant même la peur des humains à leur égard. Lui aussi serait terrifié sans son gêne X face à une bande de gens dotés de ce qui s'apparentait à des super pouvoirs. Du coup pas besoin de prendre l'antidote mais il fallait assumer... Accepter de vivre cacher et d'exister autrement.

-Sinon j'ai entendu dire qu'il y a un réseau d'aide aux mutants. Bon c'est peut-être une rumeur, une "légende" mais si tu veux, je pourrais t'aider à les chercher... Eux sauront sûrement quoi faire, si ils existent vraiment quoi.

Calisto accompagna ses ultimes paroles d'un petit sourire gêné. Il espérait ne pas avoir outrepassé ses fonctions et ne pas mettre Esteban en colère comme beaucoup de ses rencontres précédentes quand il avait tâché de les consoler ou de leur parler plus sérieusement. A croire qu'il n'avait pas appris la leçon! L'ange se raidit à l'idée que le religieux se fâche contre sa personne, il avait tellement eu envie de l'aider, de le consoler, il admirait tant cet homme malgré sa croyance non partagée. Pourvu que tout cela ne se retourne pas encore bêtement contre lui.

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