La journee s'etait bien passee, rien de special ne s'etait passe et cela me faisait le plus grand bien. Le souvenir de la derniere aventure etait gravee dans mon esprit. J'en etais arrivee a vouloir faire ce que je m'etait promis de ne jamais faire. Une seule fois j'avais eprouve cela et parce que j'etais manipulee. Meme si les circonstance etaient attenuantes a l'epoque, cela m'avait laisse un gout amer. Alors aujourd'hui, j'acceptais mal le fait d'avoir refait cela consciement, d'avoir voulu la mort de quelqu'un plus que le fait de n'avoir pas pu trouve une autre solution.

J'avais l'impression d'arriver a la limite de la difference entre mes convictions et ma volonte. Meme mon devoir s'etait oppose a ce que j'avais toujours defendu, la preservation de la vie. Seule l'occasion m'avait manque pour tuer une chose que j'avais enfoui profondemment et maintenant les questions que je m'etais posee a l'epoque ou j'avais failli tuer Forge ressurgissaient plus fortes que jamais. Pouvais-je continuer comme X-Men sans me perdre ou m'etais-je voilee la face toutes ces annees?

La seule chose dont j'etais sure etait que je n'abandonerais pas l'Institut. Il etait donc temps que je me remette en question. Mais cette decision etait difficile a prendre et j'avais du mal a rependre le cours normal de ma vie. Alors pour ne pas me perdre encore plus je me plongeais dans l'enseignement. Je regrettais les missions et en meme temps j'en avais peur, peur de mal reagir et de faire perdre pied ceux qui m'accompagnaient. Je m'enfoncais donc dans une habitude qui me laissait trop de temps pour reflechir et trop peu de sommeil.

Je decidais de prendre une douche avant de me coucher histoire d'essayer de me detendre. Ce qui marcherait peut etre au debut mais elle reviendrait me hanter assuremment. Comme quasiment tous les soirs depuis ce jour la... Maudis jour! L'eau chaude reussit tout de meme a detendre mon corps, meme s'il en faudrait plus pour mon esprit,raison pour laquelle je me cobcentrais sur la sensation de l'eau sur moi et de la detente que je ressentais.

Une fois prete, je revetis un tee-shirt assez large sur short. Etre a l'aise et en meme temps un minimum habillee, histoire de prevenir un quelconque incident. On n'est jamais trop prudent. J'allais me mettre au lit quand j'entendis toquer a la porte sans me retourner de suite je dis d'entrer. Le temps de composer un visage avenant et je me retournais, prete a acceuillir la personne que je pensais etre un eleve qui avait besoin de quelque chose. C'etait aussi pour ca que je m'habillais ainsi, je me voyais mal acceuillir un eleve en petite tenue meme en portant quelque chose le cachant.

Quelle ne fut pas ma surprise quans je me retournais et que je vis Forge. Apres l'etonnement vint le plaisir de le voir, malgre nos precedantes aventures -en tout genre- nous etions reste en bons termes -je me demande encore comment ^^. Enfin finalement c'etait lui et je ne pouvais retenir mon sourire un peu trop content qu'il soit la. Nous n'etions plus ensemble que diable alors pourquoi toujours ressentir cela.

- Bonsoir Forge ! Je suis contente de te voir.

Ce qui etait vrai car malgre le fait d'apprecier sa presence, en plus cela m'empecher de me morfondre sur moi meme et de penser a autre chose. Meme si je doutais de pouvoir lui cacher longtemps mon etat. Sauf extraordinaire chance ou s'il evite certaines questions.

J'avais passe une journée calme. Seule mes pensées démentaient cette impression et même si me plonger dans le travail me calmait, cela ne suffisait pas a me sortir mes idées noires de la tete. Malgré tout je faisais en sorte de ne pas le montrer aux autres. Les élèves n'avaient pas à supporter mes problemes et les autres professeurs avaient les leurs sans avoir à s'occuper des miens. Surtout que c'était trop personnel pour que je puisse en discuter comme ca. Cela touchait mon identité propre et comme personne ne semblait avoir perçu le changement, j'essayais de me débrouiller seule.

Ce n'était pas simple et mon caractère s'en ressentait. J'etais plus fermée et je souriais moins souvent, surtout quand je relachais mon attention. Je n'étais pas sure d'être bonne comédienne mais je ne changeais pas de maniere de faire. L'autre chose qui aurait pu mettre la puce à l'oreille des gens érait une non-utilisation de mes pouvoirs, de crainte qu'ils m'échappent. J'étais suffisemment connaisseuse de mon pouvoir pour savoir que mon état d'esprit était mauvais pour une utilisation quelconque, ce qui m'effrayait.

Je pris donc une bonne douche dans l'espoir de me sortir ces idées noires de l'esprit et me préparais à me coucher. Sauf que ce fut Forge qui vint frapper à porte, même si je ne m'y attendais pas. Je fus surprise qu'il vienne, même si nous étions restés amis malgré tous les «problèmes» qu'il y avait eu entre nous. J'étais heureuse de le voir et je pus alors qu'il entrait l'observer. Il n'a va it pas changé et je remarquais qu'il n'etait pas encore habillé pour aller se coucher. Ce qui m'étonna un peu c'est que son bras bionique soit caché. Non pas que cela me dérange, j'avais l'habitude de le voir, mais qu'il le cache. Enfin il devait avoir ses raisons.

J'étais d'ailleurs contente de voir que lui aussi était content. Il n'avait pas changé et semblait être en forme. Mon sourire était toujours là plus vrai que celui que j'avais préparé pour l'arrivée d'un quelconque élève. J'espérais en secret que la conversation n'aille pas sur des sujets qui amèneraient à mes problèmes que je ne pourrais surement pas lui cacher. Pas à lui, il me connaissait trop. Inconscient de mes pensées et, en quelque sorte de mes prières, il posa une question.

Je ne laissais rien paraitre ou plutot j'essayais, car la question -bien qu'elle soit normale dans une conversation- m'embêtait. Je me demandais combien de temps je pourrais lui cacher cela. Enfin peut être que j'éviterais le sujet, mais je me voyais mal lui mentir. Je décidais de répondre une demi-vérité et de passer poser moi même une question.

- On fait aller... Et toi ?

Piètre tentative. Mais je me demandais si lui en parler ne me ferait pas du bien. Il me connaissait bien et avait vu certains côté de ma personnalité. Mais d'un autre côté je me demandais ce qui l'avait poussé à venir me voir. Il n'avait pas l'air grave ou inquiet, mais plutot calme, enfin pour ce que je pouvais en juger. A moins qu'il ne soit venu que pour le plaisir, ce qui était aussi possible. Enfin je me faisais un peu trop d'idées sans penser que c'était mon état qui le préoccupait.

- Assieds-toi je t'en prie ! J'avais oublié la plu a simple des convenances, ce qui m'arrivait rarement, et je me rattrapais en lui indiquant le lit comme siège. Il y a une raison particulière à ta venue ?

L'indication du lit était du au fait que la pièce ne contenait pas assez de meuble pour qu'on ait tout les deux des sièges, alors autant être sur la même chose. Ma derniére phrase avait été dite abec hésitation, car j'avais eu peur de le vexer en laissant sous entendre qu'il ne pouvait pas venir juste pour le plaisir.

J'avais quitté assez tôt mon bureau ce soir là, je n'avais pas grand chose à faire, même s'il était vrai que ces derniers temps j'avais tendance à reporter pas mal de choses. Ce qui ne voulait pas dire que je laissais tout en plan, je faisais le plus urgent et important. Ce qui faisait que j'étais dans ma chambre assez tôt dans la soirée. Je ne m'attendais pas à de la visite, même si il m'arrivait d'en recevoir. Je fus étonnée de constater qu'il s'agissait de Forge.

Je l'avais invité à s'asseoir et il me demanda comment j'allais. Ma réponse n'était pas des plus positive alors je préférais lui retourner la question. Je savais qu'il avait surement compris que quelque chose n'allait pas, peut être était-ce même pour ça qu'il était venu me voir. Ce qui voudrait dire que mon changement d'attitude avait été remarqué. Ce n'était pas très étonnant en y réfléchissant, mais j'avais préféré ne pas me prendre la tête à ce sujet. Enfin, avec un peu de chance -ou plutôt beaucoup-, il ne s'était rendu compte de rien.

Il répondit alors à ma question en me disant qu'il faisait des recherches cybernétiques sur ses membres cybers. Apparemment il avait des problèmes de durée de vie. Je n'y comprenais pas grand chose là dedans, si ce n'est que ça ne devait pas être pratique de devoir changer souvent ses membres et en plus l'adaptation était difficile. Je ne m'étonnais pas qu'il veuille faire quelque chose pour changer cela, mais ce n'est pas vraiment moi qui l'aiderait, même si ce genre de choses m'intéressaient.

- J'imagine que c'est difficile. Enfin, tu as créé tes membres avant qu'ils soient réalisés en industrie, alors tu devrais réussir à prolonger leur durée de vie.

J'eus un léger sourire, tendre. C'est vrai qu'il n'y avait pas de raison qu'il n'y arrive pas. Il avait déjà fait pas mal de choses à une époque où on pensait à peine à la possibilité de le faire. Enfin malgré tout, je me demandais la raison pour laquelle il était venu me voir. Il savait que je ne pourrais pas l'aider en matière de cybernétique et ce n'était venu dans la conversation que parce que je lui avais demandé si ça allait. Il est donc normal que je lui demande s'il avait un raison particulière de venir -non pas qu'il en ai besoin, ça me faisait toujours plaisir de le voir.

Le réponse arriva, après un soupir et je pensais qu'il aurait mieux valu que je ne pose pas la question. Enfin, vu qu'il y avait été directement cela devait le déranger pas mal. Ainsi, j'avais assez mal joué la comédie, je n'étais pas comédienne, alors... J'aurais pu essayer de le convaincre que tout allait bien, mais rien qu'à l'audition de sa question, mon sourire disparu. Mon premier réflexe fut de détourner la question, comme si cela suffisait pour ne pas avoir à y répondre.

- Qu'est-ce qui tu fais croire que ça ne va pas ?

Piètre défense que celle là. A peine posée que je savais que je n'allais pas m'en sortir comme cela. Je soupirais à mon tour et baisser les yeux. Il était peut être temps que j'essaye de me confier à quelqu'un, peut être qu'il trouverait comment m'aider. Il me comprendrait je pense, il me connaissait, il savait que j'allais mal et c'était le seul à être venu m'en parler. Raison de plus pour lui parler de ce qui me ronger l'esprit et le coeur. Mais comment commencer...

- Tu as raison, ça ne va pas aussi bien que je ne le dis... J'ai toujours placé la vie humaine au dessus de tout, j'aurais préféré mourir plutôt que de tuer. Mais aujourd'hui... je ne sais plus... J'ai voulu tuer pour me sauver. Je ne sais plus...

Parler devenait de plus en plus difficile, ma gorge se serrait au souvenir de ce moment. Si j'avais été seule, je l'aurais surement tuée. Et après dans la salle...