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 Arcane 21 { Alice

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ex_Zane Panabaker

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Arcane 21 { Alice Vide
MessageSujet: Arcane 21 { Alice   Arcane 21 { Alice EmptySam 24 Avr - 18:14

    L'Arcane XXI. Le fou. Il la tenait dans sa main, alors que lui même était immobile devant le commissariat. Dans la plus simple discrétion : habillé d'un costume noir, d'une chemise blanche, d'un haut-de-forme, d'un monocle et d'une canne magnifiquement ouvragée, rien qu'en le voyant, les gens écarquillaient les yeux : son visage animé d'un sourire rassurant, les rides autour de ses yeux lui donnaient un air malicieux, comme un farceur entre deux âges. Il ressemblait, visiblement, au Temps lui-même, qui se moquerait de tout le monde. Ses prunelles noires étaient posées sur le bâtiment, simplement, comme si il attendait. Impérieux, il resta ainsi, au milieu de la place, la foule s'écartant autour de lui comme si il était dangereux. Puis, comme si un son avait retentit, pour l'appeler, il bougea et pénétra dans le commissariat.

    Tout le monde le remarqua, et en même temps personne ne le voyait. C'était paradoxal, mais autant sa discrétion physique n'était pas, autant il avait cet air rassurant qui faisait que chacun l'oubliait une fois qu'ils le perdaient de vue. Comme si il n'évoquait aucun danger. C'est donc ainsi qu'il réussit à passer la vigilance de quelques policiers, et il fut ensuite facile d'ouvrir le bureau qu'il cherchait : un coup d'épingle à cheveux, et un soufflet, une pression par-ci et un toucher subtil là, et ni vu ni connu ni entendu, il pénétrait dans le lieu qu'il voulait.

    Le décor était ordinaire. Un bureau, quelques chaises, un ordinateur, un pot à crayon. Il se serait attendu à plus de fantaisies. Il alla à la fenêtre et l'ouvrit tout grand, le vent fit souffler ses cheveux bouclés, sans pour autant faire tomber son haut-de-forme ; Zane prit cela comme un salut, un encouragement même. Il ne lui fallait de toute évidence pas grand chose.

    Il s'assit dans un fauteuil, et réalisa qu'il tournait ; il s'amusa donc à tourner durant un moment, jusqu'à ce que la pièce soit si vacillante qu'il trouva l'idée d'inventer les fauteuils tournant absolument cruelle et vicieuse. Une fois que le monde eut fini de tourner inlassablement autour de lui, il s'assit avec un air sûr de lui et fier sur un coin de bureau, jambes croisés, à la manière d'un aristocrate. Sa main droite était gantée de cuir, et une chevalière d'argent décorée d'un rubis était passée à son index. Mais on ne voyait pas le moindre bout de peau. Il avait de bonnes raisons de cacher cette main. Douloureuse, il avait du mal à la bouger ; il la plaça face à son visage, et se crispa en essayant ne serait-ce qu'attraper un crayon. Il soupira et laissa le travail à son autre main, qui sortit une carte de tarot, jumelle de celle qu'il avait laissée à Alice comme carte de visite.

    Elle savait qui il était, et personne n'était venu l'arrêter. Certes, elle avait pu ne pas deviner le lien entre son visage et l'antiquaire célèbre, mais elle était rusé, intelligente ; il était certain de trouver un sujet de recherche sur lui sil il fouillait dans le disque dur de l'ordinateur. Mégalomane ? Un poil, juste un poil.

    Il retira son monocle pour le nettoyer, et fit le tour de la pièce, espérant qu'elle reviendrait bientôt - il exultait déjà rien qu'en imaginant le visage qu'elle allait faire. Il s'en amusa beaucoup, et alla se rasseoir sagement, sa montre à gousset, faites d'une main de maître, dans sa main intacte. Le Temps ... Il se mit à se poser quelques questions : est-ce qu'un jour, il payerait pour ce don ? Est-ce que le temps finirait par le rattraper un jour ? Il soupira en songeant à ces idées et espéra que, si elles prenaient vie, elles n'arriveraient qu'après ses recherches. C'était à ce sujet qu'il voulait entretenir Miss Drake, à cause de cette promesse.

    « Je vous enverrais des nouvelles de ce bijou. Chose promise, chose due, Miss Drake » murmura t-il, plus pour lui-même qu'autre chose, vu le désert de la pièce. Retirant son chapeau, il le dépoussiéra d'un revers de manche, puis, entendant du bruit au dehors, il se redressa, retrouvant sa prestance - le haut-de-forme avait reprit sa place sur sa tête, son front orné de ses bouclettes brunes, ses yeux rivés à la porte avec un air désabusé, et ce sourire ironique, amusé, victorieux. Il tenait toujours sa montre à gousset et sa carte de tarot dans sa main valide, et il se tendit un peu, en attendant simplement qu'elle entre - et si ce n'était pas elle ? songea t-il soudain, alerté. Il pourrait utiliser son don, se rassura t-il, en sentant cependant le noeud de la frustration et de la déception lui nouer le ventre, à l'idée que ça ne soit pas Alice.
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Alice Drake

Alice Drake
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Arcane 21 { Alice Vide
MessageSujet: Re: Arcane 21 { Alice   Arcane 21 { Alice EmptyLun 26 Avr - 0:00

    Il était bien tôt pour une intervention – et pourtant, les crimes et délits n’attendaient pas. A sept heures du matin, Alice avait été tirée du lit par l’habituelle sonnerie stridente du téléphone. Son père lui avait parlé d’un cambriolage. Un vulgaire cambriolage.
    Elle avait du aller sur place, faire venir l’équipe de la police scientifique pour relever des empreintes quelconques avant de rassurer la veuve qui habitait dans la grande demeure. C’était fou comme les voleurs repéraient avec aisance les proies les plus faciles. Par ailleurs, cette histoire pouvait lui rappeler non sans amertume ce drôle de mutant qui l’avait laissé plantée dans le tunnel des égouts avec pour indice cette carte de tarot qui représentait le fou. C’était aussi curieux qu’elle ait tenté de se renseigner sans pour autant faire le nécessaire pour mettre la main sur le voleur. Elle s’était laissée convaincre que cette histoire attendrait, ou que se mettre en chasse de cet individu était inutile. Etait-elle assez idiote pour avoir cru ses dernières paroles ? Quel voleur viendrait rendre visite aux autorités ? C’était bel et bien fou.

    Elle avait laissé cette histoire au plaisir de son subconscient, s’attelant plus précisément à la tâche éreintante que son travail lui offrait chaque jour. Que de variétés dans ce métier ! Vous en avez pour tous les goûts – meurtres sanglants, cas psychiatriques, vols ou petits délits… Et le pire, c’est qu’Alice ne s’en lassait jamais.

    Alice gara sa voiture dans le parking réservé du commissariat, l’abandonnant là telle une épave poussiéreuse. Elle haussa un sourcil exaspéré, traçant avec amusement un sillon immaculé du bout du doigt sur son capot avant de daigner se rendre vers l’escalier de service. Son pas était sûr et déterminé – comme toujours. Les cheveux ébène de la jeune femme retombaient en cascade sur ses épaules, s’agitant au gré de ses pas avec une délicate légèreté. Elle portait un tailleur, chose qu’elle réservait pour les journées qui n’étaient pas chargées en missions sportives en tout genre. Elle avait du s’entretenir quelques heures auparavant avec un groupe de personnes qui étaient susceptibles de leur être bénéfiques pour le procès d’un dealer dénommé Spider et Alice avait cru bon de faire un effort sur sa tenue. Ses talons claquaient contre le béton, donnant la cadence de son pas soutenu et sa démarche entrainante.
    Il était maintenant prés de 16 :00 et certains de ses collègues avaient quitté le commissariat pour répondre aux appels de citadins effrayés. Elle parcourut la pièce principale de son étage en adressant quelques salutations aux individus dont elle n’avait pas croisé la route plus tôt dans la journée, puis entreprit de se rendre directement à son bureau sans passer par la case « café ». Elle était pire qu’une pile électrique à l’heure actuelle, et se désespérait d’ors et déjà de ne pas avoir le temps de s’adonner à une petite séance de tirs. Alors qu’elle était au fin fond de ses pensées, elle sortit machinalement son trousseau de clé pour s’apprêter à ouvrir la porte de son bureau. Après quelques secondes, Alice fronça les sourcils en signe d’incompréhension – avait-t-elle oublié de fermer la porte dans la matinée ?
    Alice poussa la porte qui s’ouvrit dans un grincement familier et elle fit quelques pas pour s’y engouffrer, sans pour autant lever les yeux de son trousseau de clé qu’elle remettait dans son sac. La main sur la poignée, elle ne mit que quelques secondes avant de réaliser que quelqu’un se tenait planté à côté de son bureau. La surprise se figea plus encore sur son visage lorsqu’elle se rendit compte que l’individu était le voleur du collier qui avait filé en lui laissant sa carte de tarot. Les yeux inquisiteurs de la brune le détaillèrent un instant. Un chapeau haut-de-forme, un costume noir, mais plus curieux encore, il était appuyé sur une canne et un monocle équipait l’un de ses yeux. Elle resta immobile durant quelques secondes, avant de glisser définitivement dans la pièce et de refermer la porte avec hâte – comme pour éviter les soupçons de ses collègues. La porte claqua bruyamment et Alice se plaqua dos à elle, considérant son invité d’un regard interdit.

    « Vous ?! » Lâcha-t-elle, son ton mêlant interrogation et surprise.

    Comment était-ce possible ? Etait-il assez fou pour traverser tout un commissariat et lui rendre une visite personnelle après son petit délit ? Il fallait bien croire. Son regard reflétait son incompréhension et elle finit par darder ses prunelles obscures dans celles du chapelier. Toujours autant de prestance ! Elle pouvait aisément reconnaître ses traits malgré le fait qu’elle l’ait vu pour la première fois la nuit. Et puis, il fallait dire que son style vestimentaire était incontournable. Alice resta silencieuse à l’observer, avant de daigner faire un pas en avant et reprendre de la contenance.

    « Je ne m’attendais pas à vous revoir de si tôt, Monsieur. » Lui lâcha-t-elle en plissant des yeux malicieux.

    Elle ne connaissait toujours pas son prénom – cependant, elle était presque sûr qu’il le lui confierait lui-même.
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ex_Zane Panabaker

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Arcane 21 { Alice Vide
MessageSujet: Re: Arcane 21 { Alice   Arcane 21 { Alice EmptyLun 26 Avr - 10:04

    Sa silhouette devait se dessiner dans le halo lumineux de la fenêtre derrière lui, toute proche. Pour un peu, il aurait songé ressembler à un ange ! Ce qui le fit pouffer intérieurement ; de l'extérieur, son visage était impassible, mais ses yeux d'un brun sombre pétillaient de malice et d'amusement. En voyant l'air qu'elle eut en le voyant, cela valait toutes les peines du monde ! Il se sentit brusquement moins tendu, c'est en ressentant ce relâchement dans son ventre qu'il réalisa qu'il avait été nerveux. Etrange, en sachant qu'il avait passé l'âge d'avoir peur des rencontres. Il mit cette impression dans un tiroir de son subconscient, et se contenta de hocher la tête, et de faire une sorte de révérence à l'exclamation d'Alice, retirant son chapeau à la manière des gentleman, dont il avait l'allure.

    Il mit sa main au coeur, comme si il avait pu être blessé par les propos d'Alice. Avec son air d'acteur tragique, il avait un air assez idiot, pour ne pas dire comique.

    « Touché » murmura t-il, avant de reprendre son sérieux. « Ne vous avais-je pas promis de venir vous informer des utilités de ce collier, Mademoiselle Alice ? » déclara t-il, en ignorant pour le moment la curiosité envers son prénom de la demoiselle. Tout viendrait quand elle serait prête. Et bien entendu, c'était à lui de juger le moment. Laisser Dieu le faire aurait été trop aléatoire, il prenait la relève, donc.

    « Je vois que vous avez gardé le secret. Sur moi, sur mon pouvoir. Je suis curieux de savoir ce que vous avez pu raconter à vos supérieurs hiérarchiques : que le voleur vous avez filé entre les doigts ? Ho, comme votre fierté a du en prendre un coup ... se moqua t-il gentiment. Il posa sa montre à gousset et la carte du fou sur la table, et se pencha en avant, prenant appui avec habileté sur sa canne. On aurait vraiment dit le fou d'un roi s'apprêtant à faire des cabrioles, et la lueur de folie géniale dans son regard n'était pas pour rassurer autrui.

    « Sachez que grâce à notre petit jeu que j'ai, bien entendu, gagné, le collier m'a servi à bien des choses. J'ai fait grâce à lui la découverte que j'attendais. C'est une bonne nouvelle, je vous l'assure » insista t-il en voyant le peu d'enthousiasme d'Alice, et il eut un demi sourire, avec un air de gamin sournois. « Je suis certain que vous voudriez être dans la confidence, mais je voudrais que vous sachiez une chose, avant de me demander quoi que ce soit. »

    Il fit glisser la chevalière de son doigt ganté, et autant n'avait-il émit aucun son ni aucune grimace de douleur devant ses comparses Damnés, autant devant Alice n'eut-il pas honte de serrer les mâchoires avec un air de martyr. Le gant suivi la bague sur la table, et il dévoila au regard curieux de la demoiselle sa main blessée : la peau noircie, racornie, la chair comme brûlée de l'intérieur par une puissance incalculable. Il serrait les mâchoires, et inspira, comme si le simple contact de l'air sur sa main suffisait à le faire souffrir. Réalisant qu'il n'était pas seul, il reprit ses esprits et se refit un visage neutre, mais la lueur folle de son regard s'était changée en étincelle de douleur.

    « C'est ce collier qui m'a fait cela. Sa puissance dépassait mes espérances. Je vous promets d'être sincère quant aux questions sur ce collier, mais sachez dans quoi vous vous embarquez : quelque chose de dangereux, de prodigieux. »

    Et il en était le centre même, celui qui avait tout découvert ! Un éclair fugace de fierté tira ses traits, puis retomba comme on souffle une bougie. Il observa Alice, qui devait se poser la même question que lui : pourquoi donc venait-il raconter ça à une jeune femme qu'il connaissait à peine, une humaine de surcroît ? Pour être honnête il n'en savait rien. Il avait apprécié de jouer avec elle, peut-être avait-il seulement envie de ne pas s'arrêter. Pas encore.

    « Si vous jouez avec moi sur ce terrain, les règles seront différentes. Nous serons presque dans le même camp. Et je vous protégerais de toutes les menaces. » murmura t-il, doucement, presque timidement. Il avait de nouveau son visage impénétrable, et ses yeux brillaient seulement, sans qu'on eut pu dire ce qu'il pensait, ce qu'il ressentait. Il finit par remettre son gant et sa bague, non sans grimace, puis alla s'asseoir sur un coin du bureau. Non pas par épuisement, mais parce que sa main le lançait jusque dans l'épaule, et que si Alice faisait trop attention, elle verrait que sous la douleur, il était prit de légers tremblements, assez pour en faire tressauter sa canne. Il fallait qu'il reprenne le contrôle. Qu'il surpasse sa douleur. Il ne voulait pas avoir l'air d'un vieil homme perclus de douleurs, pas devant elle.
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Alice Drake

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Arcane 21 { Alice Vide
MessageSujet: Re: Arcane 21 { Alice   Arcane 21 { Alice EmptyLun 26 Avr - 12:47

    Les petits yeux de fouine du curieux personnage étaient rivés sur elle avec malice et amusement. Ses longs doigts ôtèrent le couvre chef en signe de salutations, digne des manières d’une époque plus vieille, et son faciès arbora un air faussement désespéré, main sur le cœur alors qu’il se penchait légèrement vers elle.

    « Touché. Ne vous avais-je pas promis de venir vous informer des utilités de ce collier, Mademoiselle Alice ? »

    Alice se dit momentanément que son interlocuteur était bien renseigné sur sa personne, lui insufflant un regard légèrement méfiant. Il fallait dire que rares étaient ceux qui se présentaient dans son bureau pour discuter de choses et d’autres. Mais elle se doutait que cet individu était loin d’avoir ôté toutes les cartes qu’il gardait dans sa manche. La raison de sa venue ne fut pas vraiment éclairée par ses indications. Cela lui paraissait tellement irréel que ce voleur veuille la mêler à son intérêt vis-à-vis de ce collier. Mais la curiosité était belle et bien là – il avait parlé de ce collier comme si c’était une relique des plus puissantes et mystérieuses. Et il avait rapproché cela à la mutation, ce qui suscitait en elle une intrigue qu’elle ne pouvait dissimulait.

    « Je vois que vous avez gardé le secret. Sur moi, sur mon pouvoir. Je suis curieux de savoir ce que vous avez pu raconter à vos supérieurs hiérarchiques : que le voleur vous avez filé entre les doigts ? Ho, comme votre fierté a du en prendre un coup ... »

    Le lieutenant décela l’allure moqueuse qu’empruntait le ton de son interlocuteur et elle lui rétorqua par un froncement de sourcils singulier. En effet, elle-même ne pouvait pas expliquer le fait qu’elle n’ait pas prise la peine d’informer ses supérieurs de sa conduite non exemplaire dans cette affaire. Quel policier osait jouer avec sa proie ? Ou plutôt, quel voleur prenait la peine de lancer un jeu avec celle qui était à ses trousses ? Elle devait être à ses trousses, et pourtant, elle ne l’était pas. Son interlocuteur mettait l’accent sur le fait qu’elle n’ait pas agis comme elle aurait du, et cela l’agaça brièvement.

    « Ma fierté se porte très bien. Merci de vous en soucier. » Répondit-t-elle.

    Oh mensonge ! Elle s’étonnait de faire preuve d’autant d’indifférence. En son for intérieur, la jeune femme bouillonnait d’impatience et de curiosité. Le fou posa ce qui semblait être une montre à gousset et une carte de tarot sur le bureau et Alice le suivit du regard, réprimant bon nombre de questions impulsives.

    « Sachez que grâce à notre petit jeu que j'ai, bien entendu, gagné, – Alice fronça de nouveau les sourcils face à la provocation évidente de son interlocuteur – le collier m'a servi à bien des choses. J'ai fait grâce à lui la découverte que j'attendais. C'est une bonne nouvelle, je vous l'assure. Je suis certain que vous voudriez être dans la confidence, mais je voudrais que vous sachiez une chose, avant de me demander quoi que ce soit. »

    Venait-il sincèrement pour lui faire part de ses découvertes ? Cela sentait le roussi tellement c’était surréaliste. Il lui adressa un demi-sourire qui tendait à la rendre moins méfiante, et la jeune femme se contenta d’incliner légèrement la tête sur le côté, ses bras venant se croiser d’un air décontracté. L’individu redressa l’une de ses mains, qui portait un gant – aussi étrange que cela paraisse – et il retira une chevalière qui surmontait l’un de ses doigts, emportant ainsi le tissu avec. La chair apparut aussitôt comme brûlée et Alice crut ressentir la crispation de douleur de son interlocuteur en lui dévoilant cette main blessée. Elle fronça aussitôt les sourcils, abandonnant son immobilisme pour se pencher en avant et observer la blessure. C’était assez grave pour que cela impose la présence d’un médecin de toute urgence. Les yeux noisette d’Alice se levèrent avec incompréhension vers le regard affecté que lui lançait le chapelier et avant qu’elle n’ait eu le temps de dire quoi que ce soit, celui-ci lui reprit la parole.

    « C'est ce collier qui m'a fait cela. Sa puissance dépassait mes espérances. Je vous promets d'être sincère quant aux questions sur ce collier, mais sachez dans quoi vous vous embarquez : quelque chose de dangereux, de prodigieux. Si vous jouez avec moi sur ce terrain, les règles seront différentes. Nous serons presque dans le même camp. Et je vous protégerais de toutes les menaces. »

    C’était théoriquement complètement fou. L’idée fugace d’appeler les hôpitaux psychiatriques pour se renseigner sur la disparition éventuelle d’un homme accro aux hauts-de-forme lui traversa l’esprit mais elle dut la chasser à en voir l’état de ce dernier. Il enfila de nouveau son gant, non sans témoigner de la douleur que cela suscitait en lui et lorsqu’il prit place sur le coin du bureau, Alice s’avança jusqu’à la chaise contre laquelle elle vint s’appuyer.

    « Vous êtes gravement blessé. Avez-vous vu un médecin ? » Lui demanda-t-elle d’un air soucieux. « Comment diable un collier a-t-il pu vous faire une chose pareille ? »

    Elle n’hésitait pas à remettre en question la crédibilité de l’homme d’âge mûr. Après tout, il était en tort et il osait se pointer dans son commissariat pour lui parler ouvertement du bijou volé. Par ailleurs, il mentionnait là un nouveau jeu, avec des règles plus dangereuses – mais avait-t-elle vraiment la folie pour suivre à nouveau cet individu dans ses divagations ? Elle ne pouvait tout de même pas s’empêcher de lui donner le bénéfice du doute. Et si ce bijou avait réellement quelque chose de magique ?

    « Comment pouvez-vous avoir la certitude que je n’essaierai pas de vous mettre en cellule ? Après tout, vous ne restez pas moins qu’un voleur et je suis officier de police. Pourquoi me dire tout ça ? » Lui demanda-t-elle en l’interrogeant d’un regard brillant. Elle s’appuya à son tour contre le bureau, dardant ses prunelles sombres sur le curieux personnage. « Et sachez que je n’ai nul besoin de protection – je sais très bien me défendre toute seule. Après quoi, voudriez-vous me dire votre nom ? »

    Certes, c’était peut-être terriblement ambitieux, mais qui ne tentait rien n’avait rien.
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ex_Zane Panabaker

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Arcane 21 { Alice Vide
MessageSujet: Re: Arcane 21 { Alice   Arcane 21 { Alice EmptyLun 26 Avr - 16:33

    Il douta un instant de sa réponse : sa fierté se portait bien ? Alors, il pouvait repartir sans lui dire quoi que ce soit, sans même la frustrer ? Il n'eut pas besoin de poser la question : en ancrant son regard au sien, il voyait l'impatience et la curiosité. Le simple fait qu'il soit dans cet endroit interpellait la demoiselle à juste titre, et il passait pour un fou, un homme bizarre. Il avait déjà cette réputation, et il en avait le titre - le Fou Rouge. Qu'une humaine de plus ou de moins le croit dingue ...

    Il rangea sa main, délicatement, dans le gant, la cachant aux regards curieux de la demoiselle. Etait-ce par cette curiosité morbide, de celle qui pousse les hommes à observer une scène de meurtre, ou par compassion ? Que ça soit l'un ou l'autre, il refusait de voir ses yeux souillés par la vue de sa main. Et il essaya aussi de se convaincre que c'était par pudeur envers lui. Il avait espéré la cacher, mais face à elle, il n'avait pas honte de la montrer ? Pour qu'elle adhère à sa cause, suggéra son esprit, tout en sachant que la réplique de la raison viendrait, dure de vérité : non, il montrait sa main pour montrer le danger de ce jeu. Pour la protéger, encore une fois. Mais qu'est-ce qu'il se racontait à lui même ? voilà qu'il arrivait à s'embrouiller, et n'arrivait plus à savoir ce qu'il désirait, ce qu'il attendait.

    « Ce n'est pas un collier ordinaire, sinon je ne l'aurai dérobé. Et aucun médecin ne peut me guérir, mais merci de vous en soucier. Je vous en dirai plus en temps venu sur ce collier, Miss Drake. Ne vous inquiétez pas. Je suis ici, aujourd'hui, pour vous proposer le jeu suivant : je compte bien vous emmener avec moi dans ce que le collier m'apportera. » continua t-il, d'un air mystérieux.

    Puis, il se figea un instant, debout, dans un geste élégant, lorsque Alice fit sa déclaration d'un ton qui aurait pu sembler menaçant. Il se tourna très lentement vers elle, avec le sourire du joueur de poker face à un adversaire qui bluffe.

    « Si vous aviez tenu à me voir enfermé, je suppose que vous auriez tenté déjà bien des choses. Mais, qui sait, mon pouvoir, ou mon charisme vous ont conquise. » murmura t-il avec une ironie mordante, puis, plus doucement : « N'avez-vous donc aucune idée de qui je peux être ? Je vous avais donc surestimée, Alice. »

    Sans utiliser son pouvoir, il restait vif, malgré son allure âgée. Il fut en face d'Alice le temps d'un clignement d'oeil. Il l'observait, calmement, sachant qu'il ne risquait rien - du moins l'espérait-il. Il avait pensé qu'elle aurait fait des recherches sur lui, peut-être qu'il avait trop supposé. Qu'elle en avait fait et que les recherches avaient menées à un cul-de-sac ? C'était possible aussi.

    « Vous donner mon nom ne me mettrait pas en danger, selon vos propres mots ? Vous qui semblez si impatiente de me mettre sous les barreaux ... Après tout, je ne suis qu'un voleur, et vous êtes officier de police » répéta t-il avec un sourire amusé, énervant et à la fois séduisant. « Mais si vous y tenez, appelez moi Zane, Alice. » murmura t-il en se penchant vers son oreille, puis, toujours aussi calmement, il décocha un regard amusé à la demoiselle, et fit vole face pour s'approcher de la fenêtre. Il avait négligé certaines réponses qu'elle attendait, il le savait pertinemment, et s'en jouait, avec un amusement d'enfant.

    « Le collier est entre des mains sûres. Je ne l'ai pas apporté là, vous auriez sûrement eu le culot de me le réclamer. Comme je vous l'ai dit précédemment, je tiens à vous en tenir informée. Pourquoi ? Vous n'avez pas besoin de le savoir, pas encore. »

    Ou comment éviter dire « Je ne sais pas » d'un air apitoyé. Il fit tourner sa canne, la douleur étant plus ténue, ses tremblements ayant enfin disparus de son corps. C'était comme un poids en moins, et il était agréable de sentir cette non-douleur. Cette sensation de bonheur que l'homme chercher lors des violences. La cessation de la douleur qui engendre un bonheur éphémère et artificiel. Il regarda au dehors un instant, pensif. Puis il se retourna pour la regarder, de ses yeux sombres et interrogateurs.

    « Et vous : pourquoi ne pas avoir cherché à me mettre la main dessus ? J'aurai pu vous mentir, sur tout. J'aurai pu me moquer de vous. Ce n'est pas le cas, mais j'aurai pu tout inventer, pour essayer de m'en sortir .... Ce qui vous a poussé à ne pas m'enfermer, c'est cette même chose qui me pousse à vous révéler ce que j'ai découvert. »

    C'était sincère, et d'une certaine manière, bien expliquée. De toute façon, il n'aurait pas su dire autrement ! Il fallait qu'elle fasse avec, elle n'aurait rien de plus.

    « Ce collier n'est pas humain. Il dépasse les frontières de votre imagination, et ne faisait qu'effleurer la mienne ... C'est un bijou qui n'a pas de prix, surtout pour la culture. J'aimerais vous en dire plus. Mais je ne sais si cela serait prudent » dit-il plus bas, tout en sachant qu'elle l'entendrait. Il voulait la voir attendre ses paroles. Par fierté, pour voir quelqu'un qu'il appréciait personnellement avoir besoin de ce qu'il allait dire. C'était égoïste, mais il ne pouvait s'en empêcher : il voulait qu'elle s'y intéresse, autant qu'il s'intéressait à ce bijou.
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Alice Drake

Alice Drake
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Arcane 21 { Alice Vide
MessageSujet: Re: Arcane 21 { Alice   Arcane 21 { Alice EmptyLun 26 Avr - 20:03

    Sa main eut vite fait de retrouver son gant, comme si il était dérangé d’une quelconque manière et Alice l’observa faire sur un air perplexe.

    « Ce n'est pas un collier ordinaire, sinon je ne l'aurai dérobé. Et aucun médecin ne peut me guérir, mais merci de vous en soucier. Je vous en dirai plus en temps venu sur ce collier, Miss Drake. Ne vous inquiétez pas. Je suis ici, aujourd'hui, pour vous proposer le jeu suivant : je compte bien vous emmener avec moi dans ce que le collier m'apportera. »

    Elle se doutait bel et bien qu’il n’avait pas dérobé un collier ordinaire. Cela pouvait se lire dans ses yeux pétillants de malice. Et le fait qu’il souhaitait ardemment partager sa trouvaille ressortait d’autant plus de ses iris mordorés. Son interlocuteur se faisait toujours aussi mystérieux au sujet du bijou, et cela ne faisait qu’attiser l’avidité du lieutenant de police. Il lui proposait alors ce nouveau jeu – celui de l’emmener avec lui dans cette aventure que représentait la quête de sa trouvaille. Alice resta immobile durant quelques secondes, son faciès dénué d’expression traduisant son doute au sujet de ces paroles, puis l’étrange individu poursuivit sur un ton taquin.

    « Si vous aviez tenu à me voir enfermé, je suppose que vous auriez tenté déjà bien des choses. Mais, qui sait, mon pouvoir, ou mon charisme vous ont conquise. N'avez-vous donc aucune idée de qui je peux être ? Je vous avais donc surestimée, Alice. »

    Alice plissa des yeux accusateurs – était-il en train de la provoquer ? Il devait avoir pertinemment compris qu’elle était du genre à garder en elle une fierté bien à elle – une chose qui la rendait si mesquine lorsqu’on en venait à la provoquer sur ce terrain. Il s’amusait royalement de la situation, et elle en tirait un plaisir non dissimulé – après tout, elle non plus n’avait pas joué toutes ses cartes. Qu’il ait la prétention de croire qu’elle soit conquise lui arracha un sourire en coin. Si elle n’avait pas donné suite à cette course poursuite, c’était bien pour une raison – laquelle elle l’ignorait encore, mais se doutait que cela était en rapport avec le pouvoir de cet individu et de son amusante excentricité.

    Il apparut brusquement sous ses yeux, la faisant ainsi sursauter sous la surprise. Elle ne s’était pas encore habituée à l’effet spectaculaire du pouvoir de son interlocuteur – cela était légèrement déphasant. Alors, tout était-ce qu’une question de Temps ? Il lui faisait maintenant face, l’observant d’un œil concentré et Alice ne put s’empêcher de l’interroger du regard. Elle était toujours de dos au bureau, appuyée contre le pan de bois, et son interlocuteur était assez prés pour qu’elle distingue les effluves de son parfum distingué.

    « Vous donner mon nom ne me mettrait pas en danger, selon vos propres mots ? Vous qui semblez si impatiente de me mettre sous les barreaux ... Après tout, je ne suis qu'un voleur, et vous êtes officier de police. Mais si vous y tenez, appelez moi Zane, Alice. »

    Il s’était un peu plus penché en sa direction pour lui faire cette révélation, et la jeune femme esquissa un sourire convenu, comme si elle appréciait finalement qu’il lui donne un nom. Peut-être était-ce faux ? Néanmoins, elle pouvait dorénavant mettre un nom sur ce visage, et cela lui suffisait amplement.

    « Si vous êtes ici c’est que vous n’avez nullement peur du danger que je peux représenter, Zane. » Lui répondit-t-elle dans un murmure mielleux. « Après tout, vous m’avez sûrement surestimé, alors pourquoi vous en faire ? »

    Bien entendu, il y avait une légère pointe de sarcasme dans ce propos – Zane l’avait doucement provoqué et elle comptait bien le lui rendre à sa façon. A peine eut-t-elle le temps de le chercher un peu qu’il s’était déjà éloigné jusqu’à la fenêtre ouverte.

    « Le collier est entre des mains sûres. Je ne l'ai pas apporté là, vous auriez sûrement eu le culot de me le réclamer. Comme je vous l'ai dit précédemment, je tiens à vous en tenir informée. Pourquoi ? Vous n'avez pas besoin de le savoir, pas encore. »

    Le culot de le réclamer ? Lisait-il en elle comme dans un livre ouvert ? Alice agrémenta sa remarque par un soupir mêlant exaspération et amusement. Il faisait toujours autant de mystère au sujet de sa propre implication dans cette histoire et cela n’étonnait guère le lieutenant qui se doutait que Zane était quelqu’un qui jouait énormément sur son côté énigmatique. Il se tourna de nouveau vers elle, dardant ses billes sombres sur elle.

    « Et vous : pourquoi ne pas avoir cherché à me mettre la main dessus ? J'aurai pu vous mentir, sur tout. J'aurai pu me moquer de vous. Ce n'est pas le cas, mais j'aurai pu tout inventer, pour essayer de m'en sortir .... Ce qui vous a poussé à ne pas m'enfermer, c'est cette même chose qui me pousse à vous révéler ce que j'ai découvert. »

    Question judicieuse. Qu’Alice se posait encore. Elle fit mine de chercher dans son esprit une réponse digne de ce nom puis s’humecta les lèvres avant de daigner informer Zane de la raison pour laquelle elle avait si facilement marché dans son petit jeu.

    « Il est vrai que vous auriez pu me mener en bateau Zane. Mais je me fie toujours à mon instinct, et cette fois-ci, il m’a dit de jouer avec vous, aussi fou que cela soit-il. » Ajouta-t-elle en ne le quittant pas des yeux.

    « Ce collier n'est pas humain. Il dépasse les frontières de votre imagination, et ne faisait qu'effleurer la mienne ... C'est un bijou qui n'a pas de prix, surtout pour la culture. J'aimerais vous en dire plus. Mais je ne sais si cela serait prudent »

    Il avait dit ça dans un murmure bien intentionné, et la jeune femme ne put réprimer de lui adresser un regard concentré. Bien entendu qu’il la faisait marcher ! Il voulait lui en parler, cela se voyait comme le nez au milieu de la figure. Les interrogations que soulevait le collier en elle la poussaient à poser des questions et à se lancer à la recherche d’un trésor éventuel, comme une gamine dans une chasse au trésor.

    « Allons Zane… » Commença-t-elle sur un ton taquin. « Si vous êtes venu jusqu’ici, ce n’est pas pour me laisser mariner dans du suspense. Et cela m’étonnerait grandement de vous voir repartir sans m’avoir dit un traître mot au sujet de cette affaire qui vous passionne tant. »

    Elle montra ses paumes de mains avec désinvolture avant de reprendre.

    « Vous voyez ? Je n’ai pas de menottes à la main et je ne vais pas vous sautez dessus avec conviction pour vous attacher au radiateur de mon bureau. Je crois que vous détenez toutes les preuves au sujet de la confiance que vous pouvez m’accorder. » Lui murmura-t-elle. « Mais c’est à vous de voir… »

    Elle avait haussé les épaules de manière faussement indifférente – mais mourrait d’envie d’entendre Zane lui parler de ce collier.
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ex_Zane Panabaker

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Arcane 21 { Alice Vide
MessageSujet: Re: Arcane 21 { Alice   Arcane 21 { Alice EmptyMar 27 Avr - 11:42

    Le simple fait de pouvoir mettre un nom sur son visage semblait la réjouir. Il est vrai que, dans la psychologie humaine, chaque chose devait porter un nom, il en était de même pour les personnes. Une personne amnésique se retrouvait vite avec un prénom, qu'il soit le sien ou non, histoire de pouvoir nommer sa personne. Pourtant, le mot objet, si on le désignait comme étant une chaise, ne changerait pas pour autant. Sortant de ses pensées philosophiques, Zane observa la demoiselle de ses yeux brillants d'amusement difficilement contenu.

    « Si vous êtes ici c’est que vous n’avez nullement peur du danger que je peux représenter, Zane. Après tout, vous m’avez sûrement surestimé, alors pourquoi vous en faire ? »

    Il pencha la tête, et grimaça un sourire, avec l'air d'un fou, avec ses boucles noisettes autour de son visage, le halo lumineux derrière lui. Il plissa les paupières, et fronça le nez.

    « Peut-être que j'aime le danger que vous représentez ? » lança t-il, sans trop avoir songé aux répercussions d'une telle question, qui en était une autant pour Alice que pour lui. Pour signifier qu'il ne savait pas vraiment quoi penser il haussa une épaule d'un air négligent.

    « Il est vrai que vous auriez pu me mener en bateau Zane. Mais je me fie toujours à mon instinct, et cette fois-ci, il m’a dit de jouer avec vous, aussi fou que cela soit-il. »

    Il continua de sourire, ses yeux ancrés à ceux d'Alice. Elle semblait ne pas vouloir le lâcher du regard, comme si elle avait peur qu'il parte. Il ne répondit pas, bien qu'il soit flatté que l'instinct de cette demoiselle l'ait fait jouer avec lui, malgré son opinion la dessus, qui aurait pu le vexer. Enfin, quand on était fou, on ne l'était pas à demi. Il gigota un peu, se dandinant d'un pied à l'autre, comme impatient, comme si il attendait quelque chose. Il attendait simplement qu'elle entre dans ce petit jeu déjà lancé ; appuyé sur sa canne, un peu penché en avant, il détourna le regard un instant.

    « Allons Zane… Si vous êtes venu jusqu’ici, ce n’est pas pour me laisser mariner dans du suspense. Et cela m’étonnerait grandement de vous voir repartir sans m’avoir dit un traître mot au sujet de cette affaire qui vous passionne tant. »

    Elle le mettait au défi ? Il aurait pu repartir sans lui parler de rien. Il le pouvait, il en avait le pouvoir. Quant à si il en avait envie, c'était une autre paire de manches ! En réalité, dans cet engrenages de folie furieuse sur un jeu dont les bases étaient à peine construites, il ne savait plus ce dont il avait réellement envie, comme si il ne contrôlait plus rien ; et rien ne l'exaspérait plus que de perdre le contrôle d'une situation !

    « Vous voyez ? Je n’ai pas de menottes à la main et je ne vais pas vous sautez dessus avec conviction pour vous attacher au radiateur de mon bureau. Je crois que vous détenez toutes les preuves au sujet de la confiance que vous pouvez m’accorder. Mais c’est à vous de voir… »

    Il regarda les mains vides - et il savait que le danger ne venait pas de là. Que ce dont il avait peur, en fait, ce n'était pas qu'elle l'arrête, mais que si il lui proposait son jeu, elle ne lui réponde un non catégorique, signe qu'elle ne voulait plus jouer. Si il lui disait, elle le prendrait pour un fou ; non plus un homme âgé, entre deux âges, excentrique et un brin fantaisiste, mais un fou, un malade mental même. Pourtant, ses sens en éveil, comme si chaque particule d'air autour de lui s'écrasait lentement sur sa peau, il frissonna. Puis, baissant les yeux, avec une sorte de timidité sincère, il soupira à voix basse. Il n'était pas dupe de l'indifférence feinte de la jeune femme, mais il allait faire tout comme. Comme si l'idée qu'elle ne s'y intéressait pas le vexait - ce qui était le cas.

    « Ce bijou n'est pas qu'un simple bijou, comme je l'ai déjà dit. Ce bijou a été façonné par un pouvoir. Un pouvoir qui dépasse même ceux Oméga, les plus puissants mutants de nos jours. Pour vous dire la vérité, je pense que les mutants sont apparus dans le lieu où a vu le jour ce collier. »

    Il restait encore évasif, les yeux rivés à sa main gantée de cuir. La chevalière d'argent brillait doucement, d'une lueur qu'on aurait dit intérieure. Il ferma les yeux, cherchant les mots qui viendraient, pour qu'elle ne le prenne pas pour un psychopathe. Ou pire : un menteur.

    « Savez vous que l'homme a toujours le moyen de dater son histoire ? Croyez moi, malgré mes recherches, je n'ai trouvé aucune trace de ce bijou. Et des analyses plus poussées ont révélés qu'il n'appartenait à aucune époque connue à ce jour.»

    Encore une fois, il tournait autour du pot. Cela ne lui ressemblait pas : lui si franc, si direct - au point parfois de ne pas savoir contenir ses mots, n'ayant nulle peur de blesser, car pour lui la vérité présidait sur le bien être des autres, sur leurs petites manies, leur éthique individuelle ... Il cligna des yeux, et leva le regard vers Alice. Qu'elle le regarde en face quand il lui apprendrait ce qu'il savait. Il n'avait pas vraiment à se justifier pour ce qu'il faisait, mais il savait aussi que si des Damnés venaient à apprendre qu'Alice savait quoi que ce soit, ils viendraient la voir. Il la protégerait de toute menace - parce que qu'il était celui qui la mettait en danger. Il était lui-même une menace, mais il préférait éviter cette idée même. Une lueur passa dans ses yeux, imperceptible, et pourtant, ses prunelles semblèrent s'aviver, à la manière de deux flammes illuminant une pièce vide.

    « Connaissez-vous le Triangle des Bermudes ? Je suppose que oui. Je pense que vous savez également que nombres d'appareils ayant survolé cette zone, ou l'ayant simplement traversées, ne sont jamais revenus à bon port. Ils ont disparus, tout bonnement. Je pencherai pour l'hypothèse suivante : les ondes de puissances émises par les mutants sont si fortes qu'elles en dérèglent les appareils humains. »

    Il laissait l'idée se frayer un chemin, lentement, entrecoupant son discours d'une petite pause, faisant semblant de reprendre son souffle, pour qu'Alice ne se vexe pas de le voir attendre qu'elle comprenne chaque mot qu'il disait. Il ne la sous-estimait pas ; il savait juste que son idée était si saugrenue qu'elle avait du mal à percer les esprits étroits. Celui d'Alice devait sûrement être logique, au vu de son métier. Il reprit, plus doucement, comme un homme parlant à un animal farouche, de peur qu'il ne s'enfuit en galopant. On aurait presque pu imaginer Tempo, une main en avant, montrant qu'il n'était pas un danger pour personne, et susurrant à un animal quelconque - ici Alice - qu'il ne lui voulait pas de mal.

    « Cette cité serait sous la mer, si profonde qu'aucun engin ne serait capable d'y aller, du moins je le suppose. A moins que le Gardien ne soit assez ... » Il se tut un instant, pensif, puis sursauta, reprit ses esprits et la parole, étonné de s'être ainsi interrompu lui-même : « Je disais donc que ce bijou était le collier d'un Atalante. Et que cette cité dont je parle est la Cité Perdue d'Atlantide.»

    Il maîtrisait le sujet, cela se sentait à sa voix, douce mais passionnée. Ses yeux également brillaient de mille feux, lueur de curiosité, flamme presque amoureuse. Il y avait aussi de la sincérité sur ses traits. Et il avait le sentiment de se mettre à nu : il évoquait ce sujet, grave, dangereux, à cette pauvre humaine ; il dévoilait son squelette, son intelligence, ses hypothèses, et dans quel but ? Le jeu. Le simple défi du jeu. Dans l'espérance qu'elle accepterait de le suivre dans cette future mission aussi périlleuse que folle. Il ne savait plus quoi penser de sa conduite, sauf qu'elle était folle, désespérée. Cela ne lui ressemblait vraiment pas, et il eut de nouveau un frisson, qui courut de haut en bas dans son dos, et fit se hérisser les petits cheveux de sa nuque. En sentant une légère moiteur sur ses mains, il comprit qu'il était anxieux. Il se mettait dans tous ses états à cause de cette humaine ? Non, rétorqua t-il intérieurement. Personne ne pouvait le mettre dans cet état ; c'était simplement le fait d'évoquer ce sujet passionnant qui lui donnait une torpeur à l'estomac, et augmentait sa respiration ainsi que son rythme cardiaque. Rien à voir avec cette humaine ! se morigéna t-il. Zane, ou comment bien placer les oeillères pour éviter de voir la vérité en face.

    Il songea un instant au danger que représentait son but : visiter cette cité. Comment allait-il y aller ? Dans un sous-marin, ou quelque chose du genre. Magnéto allait sûrement mener cette expédition d'une main de maître. Allait-il pouvoir tenir sa promesse ; allait-il pouvoir emmener Alice avec lui ? Il ne démordrait pas : il arriverait à convaincre Magnéto qu'elle était importante. Il ne savait pas encore comment, et il pensa qu'il mettait sûrement la charrue avant les boeufs : elle ne voudrait pas venir avec lui. Contre toute attente, il prononça, calmement, comme si cette discussion importante et capitale n'avait jamais eu lieu :

    « Sinon, vous auriez du thé ? Enfin, je parle d'un vrai thé, pas de ceux horribles que font les supermarchés. Rien ne vaut un thé pour ... Rien ne vaut un thé » philosopha t-il maladroitement, avec un sourire un peu désordonné, brouillon. Passer du coq à l'âne ne le dérangeait pas ; en fait, il espérait retarder l'échéance et la réponse d'Alice. Non, vraiment, cette situation le mettait mal à l'aise, mais jusqu'à dire que cette femme le rendait bizarre, c'était exagérer ...
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Arcane 21 { Alice Vide
MessageSujet: Re: Arcane 21 { Alice   Arcane 21 { Alice EmptyMar 27 Avr - 14:53

    Lorsque Zane avait évoqué le fait qu’il pouvait très bien aimer le danger qu’elle représentait, celle-ci avait gardé pour elle un sourire convenu. La jeune femme était certaine qu’il ne la considérait pas comme un danger – car il devait bel et bien être assez confiant pour ne pas s’inquiéter de ne pas pouvoir quitter cette pièce. Il avait un pouvoir – cette chose qui le rendait si fugace. Il lui glissait entre les doigts comme du sable, et cela avait bel et bien quelque chose de frustrant pour le lieutenant de police. Il était toujours souriant, lui montrant ses dents d’un air presque inquiétant – chose dont elle avait commencé à s’habituer. Il était là face à elle, presque prêt à lui offrir un spectacle de claquettes tant il était enthousiaste, sûrement pressé d’en venir au sujet qui suscitait son plus grand intérêt. Alors qu’elle le provoquait gentiment au sujet ladite confiance qu’il pouvait lui accorder, Zane prit le temps de réfléchir avant de baisser la tête comme un enfant navré.

    « Ce bijou n'est pas qu'un simple bijou, comme je l'ai déjà dit. Ce bijou a été façonné par un pouvoir. Un pouvoir qui dépasse même ceux Oméga, les plus puissants mutants de nos jours. Pour vous dire la vérité, je pense que les mutants sont apparus dans le lieu où a vu le jour ce collier. »

    Alice l’écouta attentivement, satisfaisant une curiosité qui lui était bien propre. Se pouvait-t-il qu’il dise vrai ? Un objet aussi physique soit-il pouvait-il abriter un pouvoir incommensurable ? Un objet pouvait-il posséder un don, tout comme ces humains qui avaient été choisis par le destin pour devenir des mutants ? L’hypothèse comme quoi les mutants seraient apparus dans le même endroit où était né ce collier arracha un bref haussement de sourcils à la jeune femme. Zane était-il en train d’écarter la science de la nature mutante ? C’était deux choses qu’Alice pouvait difficilement avaler. Il réfléchissait, comme si lui-même tentait de tourner ça de la manière la plus appropriée. Avait-t-il conscience que ces hypothèses étaient assez saugrenues ?

    « Savez vous que l'homme a toujours le moyen de dater son histoire ? Croyez moi, malgré mes recherches, je n'ai trouvé aucune trace de ce bijou. Et des analyses plus poussées ont révélés qu'il n'appartenait à aucune époque connue à ce jour.»

    Ce bijou était nappé de mystère et Alice ne doutait pas que Zane lui dise la vérité sur ce sujet. Peut-être était-ce son côté rêveur qui lui donnait l’envie de croire à ce qu’il lui disait. Par ailleurs, l’intérêt de cette observation était gravement affiché sur son faciès soucieux. Elle avait les pieds sur Terre, alors pourquoi se permettait-elle de se faire embarquer dans une nouvelle histoire rocambolesque ?
    Comment était-ce possible que ce bijou soit de nature inconnue ? Elle se serait presque crue dans un film de science fiction. Le chapelier fou était à deux doigts de lui en dire plus à ce sujet – cela se voyait à ses prunelles brûlantes d’émerveillement. Elle se décida à le laisser finir, pour ne pas éteindre d’une quelconque la lumière vacillante qu’il représentait.

    « Connaissez-vous le Triangle des Bermudes ? Je suppose que oui. Je pense que vous savez également que nombres d'appareils ayant survolé cette zone, ou l'ayant simplement traversées, ne sont jamais revenus à bon port. Ils ont disparus, tout bonnement. Je pencherai pour l'hypothèse suivante : les ondes de puissances émises par les mutants sont si fortes qu'elles en dérèglent les appareils humains. »

    Voilà qui prenait une tournure intéressante – Zane pensait avoir mûrement réfléchi au sujet de ses allégations, et cela ne ressemblait guère aux élucubrations d’un fou sorti de l’asile, malgré le fait que cette histoire soit farfelue. Le Triangle des Bermudes était un fait avéré – c’était mystérieux, inexplicable, et Alice avait de bonnes raisons de croire que c’était un fait surnaturel. Les disparitions étaient là, comme une preuve du fait que l’Humanité ne pouvait pas tout cerner de par la science et leur certitude. Zane lui parlait d’ondes de puissances émises par des mutants, capables d’en dérégler les appareils. Qu’entendait-il par là ?

    Il laissa planer un silence mystérieux, qui eut fini d’agacer la jeune femme. Qu’entendait-il donc par là ? Elle voulait le savoir ! Il lui expliquait cela sur un ton des plus calmes, comme un professeur attentionné qui faisait tout pour que ses élèves cernent bien le sujet.

    « Cette cité serait sous la mer, si profonde qu'aucun engin ne serait capable d'y aller, du moins je le suppose. A moins que le Gardien ne soit assez ... » Lui déclara-t-il distraitement. « Je disais donc que ce bijou était le collier d'un Atalante. Et que cette cité dont je parle est la Cité Perdue d'Atlantide.»

    Gardien ? Pensait-t-il qu’il existe un endroit dans le Triangle des Bermudes qui abritent la Cité Perdue d’Atlantide ? Alice n’arrivais pas à y croire. Elle restait estomaquée, se remémorant tout ce qu’elle savait au sujet de ladite cité et des mythes et légendes qui y étaient rattachés. Elle chercha une quelconque moquerie dans les yeux de son interlocuteur mais n’y trouva qu’une sincérité affligeante. L’homme qui lui faisait face y croyait dur comme fer. Elle était assez interdite pour rester silencieuse – ses yeux exprimant toute la perplexité qui ne voulait guère la lâcher.

    Elle avait conscience du silence pesant, et c’est sûrement pour cela que son interlocuteur reprit la parole sur un ton affecté.

    « Sinon, vous auriez du thé ? Enfin, je parle d'un vrai thé, pas de ceux horribles que font les supermarchés. Rien ne vaut un thé pour ... Rien ne vaut un thé »

    La jeune femme dut cligner des paupières pour s’extirper de sa réflexion, assez troublée par les dires de son interlocuteur pour en afficher un air désabusé. Du thé ?! Il lui parlait de thé ? Elle se redressa, comme si elle avait oublié quelque chose sur le feu puis marcha d’un pas entraînant dans la pièce, sans pour avoir pourtant de but précis. Elle s’arrêta après quelques secondes, sourcils froncés dans une attitude des plus perplexes.

    « L’Atlantide. Vous êtes en train de me dire que le Triangle des Bermudes abrite la Cité Perdue ? Et que la mutation en est originaire ?... » Répéta-t-elle finalement à haute voix.

    Elle se tourna quelques secondes plus tard, le considérant d’un œil inquiet.

    « La mutation n’est pas quelque chose de mystérieux, Zane. Ce n’est pas quelque chose d’inexplicable… Pourquoi pensez-vous que l’Atlantide et le Triangle des Bermudes aient un quelque rapport avec ce collier et la mutation ? » Lui demanda-t-elle en haussant les épaules.

    Elle ignorait bel et bien ce que Zane souhaitait l’entendre dire. Cette nouvelle était particulièrement dure à avaler mais elle s’efforçait à considérer les paroles de son interlocuteur comme cohérentes.

    « Comment vous êtes-vous brûlé la main Zane ? » Reprit-t-elle avec un regard scrutateur. « Vous affirmez que c’est le collier qui en est responsable, mais comment cela s’est-t-il passé ? »

    Elle passa une main sur son front, pensive.

    « Au sujet de ce collier, comment avez-eu vent de ses pouvoirs énigmatiques ? Vous le saviez avant de l’avoir volé… » Elle paraissait toute chiffonnée par la situation.

    « Du thé… Hum… Je n’en ai pas ici non. Mais il y a une machine dans le couloir. » Répondit-t-elle distraitement, pensant à ce que Zane venait de lui dire.
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ex_Zane Panabaker

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Arcane 21 { Alice Vide
MessageSujet: Re: Arcane 21 { Alice   Arcane 21 { Alice EmptyMar 27 Avr - 16:38

    Elle ne l'avait pas interrompu - c'était déjà une bonne chose, il détestait qu'on l'interrompe, surtout quand le sujet était aussi grave et aussi sérieux. Bien qu'il eut pu comprendre qu'elle avait des questions, il apprécia qu'elle attende la fin de son récit pour les poser. Il voyait parfaitement l'effet que cela formait en elle. Ce qu'il expliquait si sincèrement la touchait, de toute évidence, mais il avait eu raison de garder une certaine réserve : la curiosité merveilleuse était voisine de la froide logique, chez elle, et cela se lisait dans ses yeux, pleins d'interrogations à dévoiler. Une fois silencieux, il eut une sorte de hochement de tête, comme pour lui dire qu'il était prêt à la tornade de questionnements.

    « L’Atlantide. Vous êtes en train de me dire que le Triangle des Bermudes abrite la Cité Perdue ? Et que la mutation en est originaire ?... »

    Il hocha la tête. Les hommes, les humains & même les mutants savaient que le gêne mutant était né chez un humain normal, et que c'était ses descendants qui étaient devenus les mutants, portant en eux ce même gêne communs à tous les mutants. Néanmoins, cette évolution, si elle avait été produite chez un seul homme, se serait éteinte, selon la logique des choses, ou du moins aurait été restreinte. Mais il avait d'autres hypothèses : cette évolution avait été proposée volontairement, par un procédé quelconque, chez des hommes à la puissance cérébrale dépassant l'entendement. Ils avaient provoqués l'évolution, peut-être pour sauver leur espèce, ou qui sait ? C'était ainsi qu'étaient nés les habitants de l'Atlantide, possédant un cerveau si puissant que leurs dons l'étaient eux aussi. Une cité, où tous possédaient le gêne, et qui se transmettaient, de descendance à descendance ... L'origine des mutants. Le gêne avait été sauvé, qui sait comment, après la catastrophe qui avait selon la légende anéanti la cité perdue.

    « La mutation n’est pas quelque chose de mystérieux, Zane. Ce n’est pas quelque chose d’inexplicable… Pourquoi pensez-vous que l’Atlantide et le Triangle des Bermudes aient un quelque rapport avec ce collier et la mutation ? »
    « Selon vous, le gêne est apparu soudainement, comme ça, par hasard ? Selon vous, comment le gêne est-il né ? Les scientifiques eux-même ignorent comment sont nés les mutants. L'idée d'une cité mutante, à l'origine du gêne, ne serait pas inconcevable. Cette cité, selon moi, est le lieu où sont nés les premiers mutants. L'un d'eux à fabriqué ce collier, qui est parvenu jusqu'à nous, avec sa formidable énergie mutante encore gardé dans ses matériaux, dont certains ne sont connus de personnes. Cet objet est un alliage de matériaux, certains sont des métaux ordinaires tels que le bronze ou le fer, mais certains sont totalement inconnus. Cet objet a été un simple bijou, je suppose, façonné par un artisan, un mutant aux talents pour le forger. Mais imaginez ce bijou, ce simple bijou, avec une puissante telle pour dévaster ma main. Imaginez celui qui a fait cela, imaginez la puissance que l'on mettait pour faire ce simple objet ... La puissance, la force de ces êtres dépassent notre compréhension même, Alice ! »

    De nouveau, elle avait droit à un discours, cette fois ci moins bridé, plus passionné.On sentait qu'il était convaincu, et sincère avec ça. Il baissa les yeux vers sa main gantée, et la plia quelques secondes. La puissance de briser une main dans un bijou tout ce qu'il y avait d'ordinaire pour ces hommes ... Leurs armes devaient être phénoménales ! Et il osait à peine imaginer ce que devaient donner leurs pouvoirs à pleine puissance. Comme si elle lisait en lui, Alice continua la discussion :

    « Comment vous êtes-vous brûlé la main Zane ? Vous affirmez que c’est le collier qui en est responsable, mais comment cela s’est-t-il passé ?»

    Il soupira, un peu agacé qu'elle soit aussi curieuse sur lui, et non pas sur le sujet proprement dit. Ne comprenant pas la nature de cet agacement, il le chassa mentalement d'un revers de main tout aussi imaginaire, et lança un regard morne à la jeune femme, avec une moue désapprobatrice. Comme si cette question était hors sujet, comme si elle interrompait un génie en pleine équation pour lui demander le temps qu'il faisait dehors. Il grommela à voix basse, d'un ton si rauque qu'on aurait cru qu'on lui arrachait l'information :

    « J'ai fait des expériences sur ce collier. J'en ai fait une de trop - en essayant le carbone 14 sur ce bijou pour essayer de le dater, le laser de la machine a du pénétrer dans une partie plus tendre, ou que sais-je ? Peut-être a t-il enclenché un mécanisme, ou encore le bijou en a eu marre de se voir trituré dans tous les sens ; tout ce que je sais, c'est qu'il y a eu une explosion de lumière, et ma main, posée sur la machine, et proche du collier, a été brûlée par le faisceau de puissance qui a émané du bijou. Je suppose que si je n'avais pas porté de lunettes de protection, ni de quoi me protéger le corps, je serais aveugle, voire pire. Mais là n'est pas la question » se reprit-il, avec un nouveau regard noir à Alice, comme si il la punissait mentalement de s'éloigner du sujet.

    « Au sujet de ce collier, comment avez-eu vent de ses pouvoirs énigmatiques ? Vous le saviez avant de l’avoir volé… »

    Il sourit, voilà qu'elle posait de nouvelles questions intéressantes. Il se pencha en avant, comme si il cherchait une réponse adéquate. Il passa sa main droite, celle qui n'était pas blessée, dans ses boucles noisettes, avec un air inspiré, qui sembla le rajeunir un instant, au moment même où ses prunelles brillaient d'excitation et d'amusement. On aurait dit un gamin des rues trop vite grandi, avec cette étincelle d'intelligence dans le regard, cette étincelle presque effrayante, proche de la folie et du génie.

    « Je fais des recherches sur les objets que l'on entrepose partout dans le monde. J'ai trouvé il y a peu un livre étrange, relié en peau de je ne sais quoi, et qui portait en son sein des signes qui ressemblaient aux hiéroglyphes, mais qui n'en sont pas. Je suppose que c'est la langue des Atalante. J'ai vu quelques croquis dedans ; des habits, des bijoux. Et bizarrement, ce bijou ressemblait étonnamment à l'un dessiné dans ce livre. J'ai vite fait le lien ; et le tenir dans mes mains m'a suffit pour le sentir ; cette aura différente. Cette sensation de puissance. Si vous l'aviez tenu, je ne sais si vous l'auriez senti, mais c'était une sensation subtile, et réjouissante. Comme tenir le bonheur dans sa main. »

    Il haussa les épaules, comme si finalement cela n'avait pas d'importance. Sa veste retomba sur ses épaules lentement, et il reprit sa montre à gousset, laissant la carte sur le bureau, les yeux abaissés vers elle, avec un rictus qui soulevait le coin gauche de sa bouche.

    « Du thé… Hum… Je n’en ai pas ici non. Mais il y a une machine dans le couloir. »

    A son ton, elle réfléchissait encore à ce qu'il disait. C'était bien qu'elle penne tout cela au sérieux ; c'était toujours mieux que de se voir rejeté. Elle était intelligente, et avait assez d'instinct pour sentir la sincérité de ses paroles, peut-être même l'intelligence et le génie de ce projet. Il envisagea de sortir boire un thé, mais la machine ne devait servir rien de vraiment bon, aussi décida t-il d'attendre, et brida son envie de thé toute anglaise. Il grogna, tout bas puis son visage s'illumina d'une joie malicieuse, et il sourit en direction d'Alice en la dévisageant :

    « Au fait, auriez-vous enfin trouvé quel est la nature de mon pouvoir, Miss Drake ? Ou suis-je encore un mystère pour votre raison ? » la taquina t-il, en devinant aisément qu'elle y avait longuement réfléchi, et qu'elle avait sûrement trouvé. Si c'était le cas, il s'inclinerait devant elle, et il serait impressionné, moins que si elle l'avait trouvé directement, mais impressionné quand même. Il se redressa un peu et continua de l'observer. Quelle heure pouvait-il bien être ? Il sentit son ventre le tirailler, non par faim, mais par une émotion diffuse. A voir le visage soucieux d'Alice, il sourit, amusé, presque attendrit. Il s'efforça d'éloigner ce sentiment étrange. Allons bon, il n'allait quand même pas voir tout le monde comme ses enfants, tout ça parce qu'il était plus âgé qu'eux ! Il savait aussi parfaitement qu'il ne voyait pas Alice comme une fille, mais mieux valait faire semblant, pour éviter de trop embrouiller son esprit. Esprit qui était tout dirigé vers son expédition ; il ne fallait pas qu'elle le trouble davantage, il fallait qu'il arrête de penser à elle et se concentre sur son travail. Travail fait et à venir. Ce qui ne serait guère une mince affaire, vu les hypothèses et la montagne de données à trier ... Il songea qu'il pourrait lui demander de l'aide, mais cela finirait par se savoir, et il ne tenait pas à la mettre en danger.

    « Peut-être n'aurais-je pas du vous dire tout cela. N'en parlez à personne, évitez même d'y songer. Fou que je suis, je vous mets en danger en vous confiant l'un des secrets les mieux gardés de mon camp ... » soupira t-il, le coeur serré. « Je suis navré d'être la cause de votre souci. Je vous mets en danger par mon incompétence et ma spontanéité. »

    Il se recula d'un pas, et l'espace d'un instant, il songea à fuir. Lui, courageux et faisant face à tout, le voilà qui était prêt à fuir. Pour la bonne cause, si on voulait : protéger Alice. D'où lui venait cet étrange besoin de la protéger de tout, même de lui-même ? De la protéger paradoxalement des jeux qu'il lui proposait ? Il devenait fou, vraiment fou. Il passa sa main sur son visage, indécis, et pour la première fois, on put voir sur son visage l'émotion qu'il ressentait : il était totalement perdu. Il n'avait pas l'habitude, et la situation lui échappait ; il détestait cette sensation d'être impuissant. Pourtant, il était puissant : n'avait-il pas découvert la chose la plus importante depuis ... bien longtemps ? Il avait des théories toutes plus farfelues et géniales que les autres ; il s'était battu maintes fois contre les forces de police et avait conquis des instants avec son pouvoir ; il avait eu affaire à bien des situations, et le voilà qui était perdu, pour la simple et bonne raison qu'il avait peur de mettre une humaine, qu'il connaissait à peine de surcroît, en danger ! Zane Panabaker vieillissait-il prématurément ? Il aurait rit de lui-même, sil il avait réussi à se faire face, mais de toute évidence, le courage n'était pas au rendez-vous, ce jour là. Il provoquait une situation, et finissait par la fuir quand il ne comprenait plus, quand il n'avait pas ce qu'il espérait.

    Il recula encore d'un pas, et regarda sa montre à gousset. Son visage tendu, et de nouveau impassible, malgré ses yeux qui clignotaient comme des néons sur le point de mourir. Il la rangea dans sa poche de veston, avec un geste très délicat, amoureusement, tendrement. Il jeta un regard circulaire, et posa ses yeux sur Alice. Il n'avait pas envie de partir ; il avait l'impression de pouvoir être lui-même avec elle, de pouvoir lui parler franchement, sans arabesques, sans devoir jouer à cache-cache. Paradoxal de savoir qu'il ne pouvait être totalement franc qu'avec une humaine, songea t-il amèrement. Il ferma les yeux un instant, et attendit ; il voulait utiliser son pouvoir et fuir, mais quelque chose le retenait, sans qu'il eut su dire quoi. Il avait pourtant tenu sa promesse ! Alors, qu'est-ce qu'il attendait, au juste ?!
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Alice Drake

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Arcane 21 { Alice Vide
MessageSujet: Re: Arcane 21 { Alice   Arcane 21 { Alice EmptyMar 27 Avr - 23:19

    Zane paraissait croire que le gêne mutant possédait une dimension mystique et énigmatique. Telle une nouvelle civilisation qui se serait développée en retrait, les mutants auraient laissé en vestige ce collier détenant une puissance incommensurable. Alice avait de la peine à adhérer à ce point de vue – après tout, la mutation était due à une évolution de l’être humain – mais pourquoi allez imaginer que le processus avait commencé sur cette île présumée engloutie qui prenait par aux mythes et légendes ? Cependant, Zane avait l’air convaincu que certains des matériaux du bijou étaient de nature inconnue, mais alors pourquoi diable les spécialistes n’avaient jamais-t-il fait circuler d’information à ce sujet ? Il était bien connu qu’une quelconque découverte sur une nouvelle civilisation aurait faite la une des journaux. Alice restait sceptique, cependant, elle devait accorder le bénéfice du doute à son interlocuteur. Celui-ci était si soulevé par l’excitation d’un mystère à découvrir qu’il réussissait à lui insuffler son envie d’en savoir plus.

    Lorsqu’elle lui avait posé la question au sujet de l’accident qui avait tant esquinté sa main, celui-ci s’était brusquement renfermé, comme si cette question n’avait pas lieu d’être posé. Il lui avait jeté un regard peu enclin à l’encourager et ressemblait plutôt à un vieux monsieur ronchon qui ne souhaitait pas que l’on s’étende sur ce point.

    « J'ai fait des expériences sur ce collier. J'en ai fait une de trop - en essayant le carbone 14 sur ce bijou pour essayer de le dater, le laser de la machine a du pénétrer dans une partie plus tendre, ou que sais-je ? Peut-être a t-il enclenché un mécanisme, ou encore le bijou en a eu marre de se voir trituré dans tous les sens ; tout ce que je sais, c'est qu'il y a eu une explosion de lumière, et ma main, posée sur la machine, et proche du collier, a été brûlée par le faisceau de puissance qui a émané du bijou. Je suppose que si je n'avais pas porté de lunettes de protection, ni de quoi me protéger le corps, je serais aveugle, voire pire. Mais là n'est pas la question »

    L’explication qu’il lui donna malgré tout était aussi mystérieuse que surprenante. Une explosion de lumière émanant du bijou ? Serait-il possible que le laser ait défié de sa trajectoire ? Alice n’y connaissait strictement rien en analyse de matériaux et ne pouvait donc pas juger de la véracité de ses propos. Zane avait émis l’hypothèse qu’il aurait pu lui arriver bien pire puis détourna le sujet, lui offrant un regard réprobateur. Elle ne saisissait pas l’agacement fugace qui s’était épris de son interlocuteur, mais elle commençait à s’habituer au caractère curieux du dandy qui lui faisait face.

    A peine avait-t-elle relancé le sujet sur le collier, que Zane s’était fendu d’un large sourire – comme si la question lui avait plu. Le regard éteint dont il avait usé pour la réprimander laissa de suite place à une nouvelle étincelle de gaieté – un éclat d’entrain qui annonçait là-encore des explications bien fondées.

    « Je fais des recherches sur les objets que l'on entrepose partout dans le monde. J'ai trouvé il y a peu un livre étrange, relié en peau de je ne sais quoi, et qui portait en son sein des signes qui ressemblaient aux hiéroglyphes, mais qui n'en sont pas. Je suppose que c'est la langue des Atalante. J'ai vu quelques croquis dedans ; des habits, des bijoux. Et bizarrement, ce bijou ressemblait étonnamment à l'un dessiné dans ce livre. J'ai vite fait le lien ; et le tenir dans mes mains m'a suffit pour le sentir ; cette aura différente. Cette sensation de puissance. Si vous l'aviez tenu, je ne sais si vous l'auriez senti, mais c'était une sensation subtile, et réjouissante. Comme tenir le bonheur dans sa main. »

    A l’entente de la mention de ce bouquin étrange que venait d’évoquer Zane, Alice s’était immanquablement redressée, comme heurtée par ce qui pouvait se révélait être une preuve. Ce dernier pouvait avoir dans ses mains la preuve qu’une civilisation disparue avait bel et bien existé et la jeune femme fut presque outrée qu’il ne lui en ait pas parlé avant. Alors qu’elle s’était murée dans un silence signifiant sa réflexion, yeux perdus dans le vague, Zane décida de reprendre la parole, comme s’il faisait une petite parenthèse sur l’objet de leur débat.

    « Au fait, auriez-vous enfin trouvé quel est la nature de mon pouvoir, Miss Drake ? Ou suis-je encore un mystère pour votre raison ? »

    A l’entente de son nom, Alice releva des yeux distraits vers lui. Il était en train de l’observer avec insistance et sa voix avait de nouveau emprunté le ton du jeu, comme si la charrier était chose à laquelle il aimait s’apprêter. Avant qu’elle ne daigne lui répondre, elle plissa malicieusement les yeux, repensant au jour de leur rencontre qui s’était révélé être plutôt folklorique.

    « Oh ! Une hypothèse m’est apparue lorsque vous avez daigné disparaître sous mes yeux. Je ne sais pas si c’est ça… » – elle songea brièvement à la montre à gousset qu’il tenait en mains quelques minutes plus tôt et se mit à sourire. « Vous jouez vous du temps Zane ? Cela vous sied si bien… »

    Il parut happé par des intimes pensées, puis releva un regard peu assuré en sa direction, comme si quelque chose était venu déranger ses certitudes.

    « Peut-être n'aurais-je pas du vous dire tout cela. N'en parlez à personne, évitez même d'y songer. Fou que je suis, je vous mets en danger en vous confiant l'un des secrets les mieux gardés de mon camp ... Je suis navré d'être la cause de votre souci. Je vous mets en danger par mon incompétence et ma spontanéité. »

    Il semblait tout inquiet et Alice l’interrogea du regard, peu sûre de comprendre pourquoi il doutait dés à présent. Voilà qu’il lui parlait du danger dans lequel il l’avait poussé, ajoutant qu’il lui avait confié un secret qui appartenait à son camp. Son camp ? Alice sembla surprise, puis balaya cette expression pour laisser place à un sourire réconfortant. La question qui la taraudait maintenant était – de quel camp pouvait bien parler son interlocuteur ?
    Le sourire de Zane s’était évanoui par une certaine consternation. Il semblait avoir vieilli d’un seul coup, et Alice crut même qu’il allait se trouver mal. Tel un homme qui craignait de voir le temps se dérober à sa disposition, il jeta un œil à sa montre à gousset et la jeune femme craigna qu’il ne s’échappe à nouveau.

    « Zane ? Est-ce que ça va ? » S’enquit-t-elle sur un ton mêlant désarroi et interrogation. « Vous n’allez pas de nouveau vous enfuir n’est-ce pas ? Pourquoi craignez-vous de me mettre en danger ? Votre camp n’est pas obligé d’apprendre que vous m’avez confié ces informations… »

    Elle tentait vainement de le rassurer, ignorant si toutefois cela faisait son effet. La voilà qui mourrait d’envie de savoir à quel clan il appartenait. Le danger que cela puisse représenter ? Elle l’avait balayé de son esprit comme son inconscience l’y poussait à bon nombre de reprises.

    « Et puis, il est bien trop tard pour revenir en arrière. Maintenant que vous avez suscité mon intérêt, je suis résolument prête à ne pas vous lâcher. » Affirma-t-elle avec espièglerie.

    Elle balaya une mèche de cheveux qui venait à caresser sa joue puis fit un pas en direction de son interlocuteur. Elle craignait qu’il ne disparaisse dans un clignement de paupières, qu’il s’enfuit en laissant sa curiosité peser sur son esprit.

    « Je ne dirais rien de vos révélations… Je vous fais la promesse. » Le rassura-t-elle comme s’il était un enfant. Croix de bois, croix de fer, si je mens je vais en enfer !

    La jeune femme présenta la chaise à Zane, comme pour l’inviter à s’asseoir.
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Arcane 21 { Alice Vide
MessageSujet: Re: Arcane 21 { Alice   Arcane 21 { Alice EmptyMer 28 Avr - 17:06

    Epuisé et vieux, voilà comment il se sentait, debout devant la fenêtre. Dépité. Sans dessus dessous. Il n'avait plus l^'age pour ces bêtises ! Non pas qu'il soit grégaire, ou gâteux, rien de cela - son esprit fonctionnait plus rapidement que certains jeunes, et il était fier de son intellect vif et si pointilleux - mais il n'avait depuis longtemps eu un tel flot d'émotions et de sentiments à brider, à contenir, à analyser. C'était comme le lit d'un fleuve à sec soudain rempli par les crues, tant et si bien qu'il déborderait. Son ventre restait noué par le doute, ce qui ne lui arrivait que rarement, pour ne pas dire jamais. Un fou ne doute pas, un génie non plus. Que lui arrivait-il ? Que diantre se passait-il ?

    Il n'avait pas répondu à la réponse d'Alice sur son pouvoir ; elle avait deviné, et au ton amusé qu'elle avait prit, elle savait avoir bon. La montre à gousset avait été un indice volontairement agité devant son nez ; au moins avait-elle eu assez de raison ou d'instinct pour suivre cette voie. Debout, il craignit un instant de tomber. Pas par évanouissement, mais juste de tomber dans le vide. Toutes sortes de peur affluaient en lui, soudainement, sans aucune logique ni raisonnement, et il tiqua, son faciès fronçant des sourcils, et il chassa enfin toute cette confusion, pour ne garder que l'important. Il leva les yeux vers Alice, d'un air décidé bien que distant.

    « Zane ? Est-ce que ça va ? Vous n’allez pas de nouveau vous enfuir n’est-ce pas ? Pourquoi craignez-vous de me mettre en danger ? Votre camp n’est pas obligé d’apprendre que vous m’avez confié ces informations… »

    Il ne prit toujours pas la peine de répondre ; il avait envie de lui faire croire que c'était par fierté, qu'il n'avait plus envie de gaspiller sa salive pour elle, mais ce n'était pas ça, et il n'arrivait déjà pas à se convaincre soi-même ... Il détourna le regard, cherchant quelque chose pour expliquer à Alice ce qui se passait.

    « Et puis, il est bien trop tard pour revenir en arrière. Maintenant que vous avez suscité mon intérêt, je suis résolument prête à ne pas vous lâcher. »

    Son regard eut un reflet étrange ; comprenait-elle à quel point ces simples mots le touchaient, bien plus qu'ils ne l'auraient du ? Il fronça les sourcils, entre incompréhension totale de soit, et l'étrange émotion qu'il percevait dans son ventre, montant jusque sa poitrine. Elle ne le lâcherait pas, hein ? Il eut un sourire, un rictus triste, sans aucune joie, comme si les paroles qu'elle avait prononcé avaient quelque chose de comique et pourtant de blessant. Il devait sortir de cet enfer ; il n'avait aucun lien avec elle, et ne souhaitait guère en avoir ! Avait-il passé trop de temps seul, pour se surprendre ainsi touché par sa présence ? Trop de questions sans réponses affluaient en lui, et il ferma un instant les yeux, pour se concentrer de nouveau.

    « Je ne dirais rien de vos révélations… Je vous fais la promesse.»
    « Là n'est pas la question ! » répliqua t-il sèchement, plus durement qu'il ne l'aurait voulu. Après tout, elle venait de lui promettre de ne pas en parler ; mais ce n'était pas suffisant, raisonna t-il intérieurement. Il soupira, et son visage s'adoucit légèrement. Il reprit avec également plus de douceur, avec un air de regret fugitif dans les yeux. « Le simple fait que vous sachiez cela peut vous menez à votre perte. Certains mutants peuvent lire en vous comme dans un livre ouvert, et même si vous n'y pensez pas à cet instant précis. Cette perspective est d'autant plus effrayante que je n'ose guère imaginer ce qu'ils feraient à une humaine empêtrée dans nos plans comme un dauphin dans les filets d'un pêcheur. Mon camp est infiniment plus dangereux que vous ne l'imaginez, Alice. Je ne suis qu'un pion. Mes supérieurs sont des gens puissants. »

    Il eut un frisson, pas de peur, pas de froid, mais d'un certain respect englué avec de la sympathie et de l'admiration ; que dire de Magnéto, sinon qu'il était un génie puissant et sans égal ? Et Sélène, Sélène ... Cette femme était un joyau. Il eut un sourire tendre durant deux secondes, avant de se reprendre.

    « Je vous en ai déjà trop dit, mais je ne regrette pas. Je vous l'avait promis, de toute façon ; je suis un homme de parole. Je suis un homme de jeu, également. Alors ... »

    Il essayait de faire celui qui ne s'intéressait à rien - cela aurait été vrai habituellement, mais là ... Un geste, un mouvement, furtif, rapide. Il s'approcha d'elle de nouveau, mais resta à quelques centimètres d'elle, sa canne les séparant comme l'aurait fait un mur de brique. Ce simple artefact en bois cachait bien des secrets. Arme blanche, la poignée contenait également une discrète alcôve avec du poison, un de ces fulgurants remèdes qui tuent dans la douleur la plus totale. Il saisit la main d'Alice, avec une douceur cotonneuse, et l'attira lentement contre lui, ses yeux rivés à ceux de la demoiselle.

    « Êtes-vous vraiment prête à ne pas me lâcher, comme vous dites ? Ce défi que je vous lance est extrêmement important à mes yeux. J'y participerai quoi que je fasse. Mais vous, vous pouvez encore partir vous cacher, avec ces secrets qui sont les nôtres à présent. Je ne vous dénigrerai pas d'avoir encore un maigre instinct de survie » se moqua t-il en se détournant d'elle à nouveau ; il avait le sentiment de jouer au chat et à la souris ; proche, distant, proche ... Il caressa le bout de sa canne, et pencha la tête de côté, un de ces tics qu'il avait quand il songeait pensivement ; ses cheveux cascadèrent en boucles noisettes, et son regard se redressa de nouveau jusqu'à Alice, et ses pupilles s'agrandirent, comme si il était surprit de la voir là, comme si il avait oublié jusqu'à sa présence.

    « Chacun cherche ses origines. Je cherche les miennes là où je peux. Le livre est une preuve tangible et je compte bien apprendre à déchiffrer cette langue. Ces hiéroglyphes atalantes sont de toute beauté, avec ce mélange de beauté et de style qu'on ne trouve que dans la belle poésie. Une fois que je saurai lire l'Atalante et que j'aurai trouvé l'endroit où se cache cette cité, j'irai. Et je trouverais mes origines. Et celle de tous les mutants. »

    Passion et folie se mélangeaient, au sommet de son génie. Il avait serré convulsivement sa main sur sa canne, qui tremblait, non plus de douleur, mais d'excitation.

    « Personne ne l'avait découvert avant moi. Les hommes n'avaient pas l'idée de chercher comme j'ai cherché, voilà leur faute : ils n'avaient pas imaginé trouver d'autres alliages que ceux qu'ils connaissent. Ou alors, dans leur obscurantisme de lâche, ils ont préféré l'occulter. Néanmoins, je reste celui qui a le bijou, et qui a découvert ce que ce collier recelait. Ne vous attendez pas à ce que le gouvernement soit au courant. Ce règlement de compte - car je suppose que règlement de compte il y aura - se fera entre mutants. Nos origines nous taraudent, nous qui songeons à être des monstres ou des dieux, l'opposé de vous. Nous voulons savoir d'où nous venons. Votre théorie simpliste de l'évolution parvenue hasardeusement ne me convient pas. Et elle ne convient pas spécialement aux autres non plus. Il fallait chercher plus loin ; la réponse n'était pas sous notre nez, mais sous nos pieds ! » délira t-il, en plein monologue. Puis il se tut, aussi brusquement que si on avait coupé le courant à un poste de radio. Il baissa la tête, comme pour s'incliner. Il n'avait pas envie de partir - avait-elle réellement pensé ne pas le lâcher ? Non, il fallait qu'il cesse de songer à des choses aussi terre à terre que des sentiments humains, sentiments qu'il rejetait depuis bien longtemps. Il n'avait pas découvert l'Atlantide - ou du moins il n'était pas en phase de le faire pour tout foutre en l'air avec une histoire d'émotions humaine ! Cela aurait été trop bête, trop absurde !

    « Ecoutez, notre rencontre était peut-être due au hasard. Mais moi je ne crois guère au destin, ni aux coïncidences. Etant une femme de logique, vous devez également refuser ce genre d'illusions bonnes pour les états d'âmes du peuple. Mais ce qui en ressort, c'est que ... Que ... »

    Que quoi, Zane ? hurla sa conscience, tendue comme une corde d'arc. Il grimaça, étant allé trop loin, à la fois pour lui et pour elle. Il était en train marécageux, ne sachant plus que dire pour sortir de cette situation bourbeuse, presque au sens littéral du terme. Il n'avait pas envie de redevenir cet adolescent sentimental et si humain qu'il en avait été blessé et trahi par autrui. Il s'était construit lui-même, et ne devait rien à personne ; il avait toujours aimé cette sensation d'être maître de son destin, et de n'avoir aucun lien, de ne pas avoir d'attaches. Les relations étaient comme des ancres, qui vous empêchaient souvent d'avancer ou d'évoluer. Mais le voilà qui s'embourbait dans une soudaine envie d'humanité, dans un sursaut d'émotion aussi élégant qu'un lapin heurté en plein bond par une voiture, allumée plein phares. Il se trouva écoeurant, mièvre ; il soupira, inspira, ferma les yeux, massa la base de son nez, et reprit un visage neutre, reprenant enfin pleine possession de ses moyens - c'était toujours mieux que de tout lâcher en s'écriant : « Courage, fuyons ! ». Il darda un regard impénétrable à Alice, et fit une lente révérence.

    « Toute cette histoire a du vous mettre l'esprit sans dessus-dessous. Je suppose que je devrai partir, à moins que vous ne me reteniez ? Attention, une trop grande fréquentation de ma personne offre des effets secondaires, dont une sorte de dépendance à moi-même. »

    Il fronça le nez, en une parodie de grimace, comme la parodie d'une parodie, et haussa les épaules, avec cet air énervant d'indifférence à tout. Il regarda autour de lui, comme si la pièce était enfin révélée, comme si on venait d'allumer la lumière dans une pièce noire. Il cligna des yeux, avec cet air de renard se découvrant soudain apparu dans le poulailler ; son sourire pointu de chat n'était pas fait non plus pour être rassurant. Son esprit était un marécage douteux, dont il n'osait plus s'approcher sous peine d'être assailli de questions et d'émotions ; aussi marchait-il à l'instinct. Et à l'intelligence, aussi. Il haussa de nouveau les épaules, et passa une main nerveuse sur son veston, comme pour en retirer la poussière ; déjà il songeait à ses expériences sur ce bijou ; déjà, il s'éloignait de la pièce, comme dans un rêve éveillé. Il essayait confusément et inconsciemment d'ignorer Alice, en espérant que se sentir assez distant avec elle ferait disparaître ces émotions traîtresses et inhabituelles chez lui.
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Arcane 21 { Alice Vide
MessageSujet: Re: Arcane 21 { Alice   Arcane 21 { Alice EmptyMer 28 Avr - 21:37

    Zane avait l’air confus, et quelques rides plissaient imperceptiblement son visage mâture. Ses sourcils se froncèrent, comme si quelque chose était venu l’importuner et bien qu’Alice tente vainement de saisir son trouble, elle n’avait aucune idée de ce dont il pouvait s’agir. Il daigna enfin reposer ses yeux dans les siens, rejetant finalement l’indifférence qu’il lui avait accordée durant quelques secondes, et Alice crut déceler une lueur d’inquiétude dans ses prunelles obscures. Il sembla chasser une nouvelle pensée intempestive et ses lèvres pincées s’étirèrent dans un sourire étrange et mélancolique. Après qu’Alice ait articulé une dernière tentative de réconfort, Zane témoigna d’une certaine amertume vis-à-vis de ses propres révélations.

    « Là n'est pas la question ! » – Alice ne put cacher sa surprise, sursautant de par cet élan de réprimande. Il parut se calmer aussitôt, comme si sa colère était aussi furtive qu’un soupir, puis reprit. « Le simple fait que vous sachiez cela peut vous menez à votre perte. Certains mutants peuvent lire en vous comme dans un livre ouvert, et même si vous n'y pensez pas à cet instant précis. Cette perspective est d'autant plus effrayante que je n'ose guère imaginer ce qu'ils feraient à une humaine empêtrée dans nos plans comme un dauphin dans les filets d'un pêcheur. Mon camp est infiniment plus dangereux que vous ne l'imaginez, Alice. Je ne suis qu'un pion. Mes supérieurs sont des gens puissants. »

    Alice se sentit immédiatement comme une petite fille qui avait manqué de prudence. Et diable qu’elle détestait être considérée comme une inconsciente. Ses lèvres se joignirent dans une moue peu convaincue et elle croisa de nouveau les bras contre sa poitrine, secouant légèrement la tête de désespoir. En voilà un de plus qui commençait à s’inquiéter pour elle ! Il évoquait le fait que ses supérieurs étaient puissants et un éclat de lucidité traversa les iris mordorés de la jeune femme. Qui était donc le roi de cette partie d’échecs ? De quel camp, si dangereux soit-il, faisait partie ce maître du temps ?

    « Je vous en ai déjà trop dit, mais je ne regrette pas. Je vous l'avait promis, de toute façon ; je suis un homme de parole. Je suis un homme de jeu, également. Alors ... »

    Alice fit les gros yeux, comme si son interlocuteur ne pourrait pas se défiler aussi facilement. Non ! Il ne pouvait pas lui filer de nouveau entre les doigts, après lui avoir divulgué tant d’informations et avoir ainsi attisé sa curiosité. Alors qu’elle s’apprêtait à lever une main en sa direction, comme pour lui intimer par un contact de rester ici, le mutant fut plus rapide qu’elle et se rapprocha avec prestance. Il attrapa sa main, comme un dandy y aurait déposé un baiser des plus courtois, et dans un geste surprenant, il l’attira à lui. Elle se laissa faire, éprise de cette incompréhension perpétuelle qu’il suscitait en elle. Elle ne saisissait pas ses intentions. Elle n’arrivait pas à sonder ses âtres mordorés pour y lire à l’intérieur. La perplexité pouvait aisément se lire sur le faciès du lieutenant de police.

    « Êtes-vous vraiment prête à ne pas me lâcher, comme vous dites ? Ce défi que je vous lance est extrêmement important à mes yeux. J'y participerai quoi que je fasse. Mais vous, vous pouvez encore partir vous cacher, avec ces secrets qui sont les nôtres à présent. Je ne vous dénigrerai pas d'avoir encore un maigre instinct de survie »

    Il se détourna de nouveau, comme s’il s’amusait largement de ce rapport de proximité qu’ils pouvaient avoir. Pourquoi remettait-il sans cesse en question sa volonté sur cette histoire ? Elle en était tellement vexée. Son visage se ferma quelque peu, comme pour afficher la témérité dont elle savait faire preuve et elle fit claquer sa langue contre son palais d’un air réprobateur.

    « Voyons Zane ! » Lâcha-t-elle sur un ton de remontrance. « Vos confidences ne m’effraient guère. Tout comme vos supérieurs. »

    Elle marqua une pause, plissant les yeux de manière réfléchie.

    « Mais si vous pouviez être plus précis à leur sujet, peut-être que je saurais à quoi m’attendre… » Murmura-t-elle avec méfiance.

    Oui, elle voulait savoir pour qui il travaillait – et lorsqu’Alice Drake avait quelque chose en tête, elle en démordait difficilement. Elle l’observait marcher à travers la pièce, ne le quittant pas du regard de peur qu’il s’échappe.

    « Chacun cherche ses origines. Je cherche les miennes là où je peux. Le livre est une preuve tangible et je compte bien apprendre à déchiffrer cette langue. Ces hiéroglyphes atalantes sont de toute beauté, avec ce mélange de beauté et de style qu'on ne trouve que dans la belle poésie. Une fois que je saurai lire l'Atalante et que j'aurai trouvé l'endroit où se cache cette cité, j'irai. Et je trouverais mes origines. Et celle de tous les mutants. »

    Cette histoire avait tant l’air de le tenir à cœur qu’Alice avait l’impression d’être une fillette qui buvait ses paroles, comme lorsque sa mère lui racontait des histoires de capes et d’épée. Elle se sentait happée par son entrain aux allures de divagations intempestives.

    « Personne ne l'avait découvert avant moi. Les hommes n'avaient pas l'idée de chercher comme j'ai cherché, voilà leur faute : ils n'avaient pas imaginé trouver d'autres alliages que ceux qu'ils connaissent. Ou alors, dans leur obscurantisme de lâche, ils ont préféré l'occulter. Néanmoins, je reste celui qui a le bijou, et qui a découvert ce que ce collier recelait. Ne vous attendez pas à ce que le gouvernement soit au courant. Ce règlement de compte - car je suppose que règlement de compte il y aura - se fera entre mutants. Nos origines nous taraudent, nous qui songeons à être des monstres ou des dieux, l'opposé de vous. Nous voulons savoir d'où nous venons. Votre théorie simpliste de l'évolution parvenue hasardeusement ne me convient pas. Et elle ne convient pas spécialement aux autres non plus. Il fallait chercher plus loin ; la réponse n'était pas sous notre nez, mais sous nos pieds ! »

    Elle le guettait, observait ses moindres gestes avec une fascination non dissimulée. Se pouvait-il que tout ça soit vrai ? Elle pouvait imaginer l’effet que devait produire l’idée que la mutation était née quelque part – que tous ses mutants avaient pris racine dans un endroit emprunt de mythes et légendes. Elle sourit doucement, pensant que Zane était fou. Gentiment fou – assez pour arriver à détourner sa logique imparable pour la plonger dans le doute. Il s’interrompit de manière brutale, comme s’il regrettait déjà d’en avoir trop dit. L’éclat de ses prunelles laissa de nouveau place au doute étouffant et absurde.

    « Ecoutez, notre rencontre était peut-être due au hasard. Mais moi je ne crois guère au destin, ni aux coïncidences. Etant une femme de logique, vous devez également refuser ce genre d'illusions bonnes pour les états d'âmes du peuple. Mais ce qui en ressort, c'est que ... Que ... »

    Elle ignorait bel et bien où il voulait en venir et cela dut se voir à son visage sceptique. Il était là à chercher ses mots, hésitant, et Alice en vint à se demander quelle était la vraie raison de sa confusion. Etait-ce cette histoire abracadabrante dont il prenait conscience de la folie, ou était-ce autre chose qui était plus en rapport avec elle ? Elle balaya l’idée que ce dandy puisse éprouver une quelconque attirance pour elle, puis l’interrogea du regard.
    Elle avait légèrement redressé le menton, comme si ses lèvres étaient à deux doigts de laisser échapper quelques mots. Puis, elle se ravisa.

    Les quelques soupirs qu’il lui adressa en guise de réponse la laissa circonspecte. Il sembla ensuite reprendre un peu de contenance et s’enquit de lui faire une révérence.

    « Toute cette histoire a du vous mettre l'esprit sans dessus-dessous. Je suppose que je devrai partir, à moins que vous ne me reteniez ? Attention, une trop grande fréquentation de ma personne offre des effets secondaires, dont une sorte de dépendance à moi-même. »

    Cette dernière provocation eut fini de l’achever dans son incompréhension. Il se mit à s’éloigner, mettant ainsi son avertissement à exécution et Alice crispa la mâchoire en signe de refus d’obtempérer.

    « Vraiment ? » L’interpella-t-elle. « Vous ne partirez pas Zane. »

    Elle avait dit cela sur un ton confiant, un sourire en coin étirant ses lèvres avec volupté. Pourquoi en était-t-elle si sûre ? Parce qu’il était encore là, à parader devant elle avec hésitation.

    « Voyez-vous, je suis une grande fille. Et mon libre arbitre est bien assez avisé pour savoir quand je dois me mettre en danger, ou pas. »

    Elle se rapprocha de lui, entremêlant ses doigts comme si elle ne savait pas comment formuler sa demande.

    « J’aimerais beaucoup voir ce livre Zane. » Lui confia-t-elle avec culpabilité.
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ex_Zane Panabaker

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Arcane 21 { Alice Vide
MessageSujet: Re: Arcane 21 { Alice   Arcane 21 { Alice EmptyJeu 29 Avr - 11:27



    Les yeux plongés dans ceux d'Alice, il ne pu que s'avouer qu'il goûta cet instant où il fut proche d'elle, asse pour que leurs corps se frôlent, se touchent. Sa main tenait celle de la demoiselle, et ce simple contact, sans rien de spécialement érotique, offrit à ses sens diverses et affolantes sensations, comme la douceur et la texture de sa peau. Il se recula, s'éloigna, comme un jeu, mais aussi pour sauver ce qui restait de lui-même, pour ne pas perdre entièrement sa fierté. Il écarta toute sensation, qu'elle soit agréable ou pas ; il ne devait pas se laisser distraire ainsi, ce n'était pas professionnel ! De toute façon, Alice ne semblait pas apprécier ses manières - qui n'étaient décidément pas celle du gentleman qu'il était. Il se gourmanda intérieurement, et reprit une posture, à la fois élégante, et en même temps comme si il était prêt à s'envoler, une main sur sa canne, l'autre sur son chapeau, dont il jouait avec un léger demi-sourire, le mettant sur son crâne pour l'y retirer et souffler du dessus du couvre-chef une poussière imaginaire.

    « Voyons Zane ! Vos confidences ne m’effraient guère. Tout comme vos supérieurs. Mais si vous pouviez être plus précis à leur sujet, peut-être que je saurais à quoi m’attendre… »

    Alors là ! Il manqua de s'étouffer de rire, et dut fermer les yeux, un large sourire de moquerie marquant son visage : ça ne prendrait pas avec lui. Etait-il sot pour croire seulement ... D'ailleurs pourquoi croire quoi que ce soit ? Il n'avait pas à fonder d'espoirs, sauf sur lui-même. Cette jeune femme ne s'intéressait pas à lui mais à ce qu'il représentait : un mutant, et beaucoup de savoir, sûrement. Il se gronda, toujours intérieurement, pour être si imprudent, alors que sa vie durant, il s'était toujours méfié d'autrui, allant jusqu'à passer pour un ermite excentrique auprès des autres Damnés de Hong Kong. Il s'entendait bien avec certains mutants, bien entendu, surtout Némésis, qui lui rappelait Sarah, cette jeune femme à qui on aurait du le marier, et qu'il avait toujours considéré comme un soeur. Il se conduisait d'ailleurs avec la mutante de façon paternelle, fraternelle. Elle faisait partie de sa famille, cette famille qu'il construisait au fur et à mesure. Alice aurait-elle une place dans celle-ci ? Il en doutait, et pourtant, tout au fond, il avait envie de l'y inclure, parce qu'il avait de croire qu'elle s'intéressait à autre chose que son pouvoir ou son savoir. Hélas, il ne se fit pas plus d'espoirs plus longtemps, et claqua également sa langue sur son palet, et le bout en argent de sa canne contre le sol, assez violemment pour faire résonner un bruit tout métallique, tandis que ses yeux observaient la demoiselle d'un air de sermon.

    « Ne me prenez pas pour un sot, Mademoiselle, je risquerais de me vexer. Je crains de ne pas être en posture pour vous dire ce genre de choses. Je n'en ai d'ailleurs nulle envie ; si vous êtes en danger, je le saurai avant vous, et je vous protégerai. car bien que votre fierté de jeune femme en prenne un coup - oui, pour la société et pour vous même, vous êtes forte, indépendante, jeune ... Mais contre les miens, vous n'aurez aucune chance seule. Aussi, malgré votre refus, je tiens tout de même à ce que vous restiez entière. En un seul morceau. Sinon, le jeu ne sera pas aussi drôle, sans vous » finit-il en jouant avec sa canne, d'un air indifférent, comme si tout cela ne l'intéressait plus, comme si cette situation ne le concernait plus. Il avait réussi à reprendre le contrôle, et bien que ses veines soient aussi bouillantes qu'un geyser, il arrivait à feindre cette neutralité qui n'était plus sienne. Il tenta de s'échapper, ou du moins fit-il semblant.

    « Vraiment ? Vous ne partirez pas Zane. »

    Il leva un sourcil interrogateur, en accent circonflexe ; son monocle manqua de tomber, et il le rattrapa d'une main vive - plus vive qu'on n'aurait pu s'y attendre, en voyant son visage âgé. Il détestait être mit dans la catégorie vieux. Il n'avait pas encore atteint le demi-siècle, que diable. Il eut un léger sourire amusé, l'invitant à continuer sur sa lancée - il suffisait d'un mot de trop, ou d'un mot qui manquait, et il n'aurait aucun regret à s'enfuir, comme la dernière fois. Il aimait relever les défis, et faire le contraire de ce que les gens attendaient de lui. Son côté gamin, qui voulait ça. Il soupira et se retrouva de nouveau face à elle, son index placé sous son menton pour lui faire lever les yeux vers lui - sa silhouette grande et dégingandée, sembla presque fragile quand ses yeux s'ancrèrent à ceux de la demoiselle - ses prunelles vacillèrent un instant et s'enflammèrent, en même temps que le rictus de joie déforma sa bouche en un air de requin.

    « Voyez-vous, je suis une grande fille. Et mon libre arbitre est bien assez avisé pour savoir quand je dois me mettre en danger, ou pas. »
    « Je déteste que l'on me dise quoi faire. Je partirais si j'ai envie, Alice. Et puis, peut-être était-ce ce que j'espérais vous entendre dire ? Peut-être vous ai-je poussé à formuler ces mots, avec mon attitude ? Vous êtes jeune, le danger ne vous fait pas peur - ce n'est ni du courage, ni de la bravoure, mais de l'inconscience, surtout quand on ne sait pas à quoi s'attendre.»

    Il la vit s'approcher, comme une petite fille, et fronça les sourcils - durant un fugace instant, il se retrouva, jeune homme aux boucles brunes, élancé, rieur, avec Saraha, sa Sarah. Il détourna les yeux, hanté par un souvenir qu'il croyait enfoui.

    « J’aimerais beaucoup voir ce livre Zane. »

    Il attendit quelques secondes que sa mémoire veuille bien laisser filer cet écho, ce fantôme de souvenir, et il revint sur Alice, le regard de nouveau allumé par cette flamme particulière du Chapelier Fou.

    « Peut-être le verrez-vous, un jour, qui sait ? Mais pour l'heure, en attendant, l'occasion est venue. » déclara t-il, avec toujours ce même amusement qu'il avait en faisant des piques sur le Temps et l'heure.

    Et sur ces mots étranges, il s'approcha d'Alice, et la serra soudain contre lui avec son bras valide, à la main non blessée, et tint la canne dans le dos d'Alice comme une barre de sécurité, sans lui faire mal, avec beaucoup de précautions. L'autre main alla tenir son chapeau, bien que le geste le fit grimacer.

    « Accrochez-vous, je vous prie » souffla t-il tout contre la chevelure d'Alice; et soudain, ils se retrouvèrent comme hors du temps.Tout était figé, pâle, sans goût, tandis qu'eux-deux étaient entourés d'un halo lumineux. Zane lui prit la main et l'amena avec lui, silencieux, d'un silence si fort et pourtant si plaisant qu'il faisait comprendre que les questions viendraient plus tard. Il l'amena sur le toit du commissariat. Sans peine, il monta les escaliers, et enfin ils se retrouvèrent à l'air libre - le vent lui-même ne mugissait pas, et il semblait que l'air formait des statues d'air, aux reflets de soleil, argentés, dorés, blancs et bleus, c'était fugace, comme de la fumée, et l'air en était empli, de ces statues d'air impressionnantes, sans réelle forme, aux contours discrets et aussi éphémères qu'une étoile filante.

    Il s'approcha du bord du toit, et invita Alice à l'y rejoindre.

    « Nous allons voir si je peux vous faire confiance, voulez-vous ? Je ne montrerai ce livre qu'aux gens capables de jouer mes jeux, et capables de se fier à moi, bien en entendu. »

    Il n'était pas clair, mais on devinait ce qu'il en était, ce qu'il voulait faire. Il sourit, un peu plus amusé à chaque seconde. Il avait l'air vraiment fou, et pourtant, son visage était rassurant, ce visage calme et pourtant jeune - c'était ses yeux qui gardaient cette jeunesse, cette lumière jeune, fraîche, passionnée.

    « Montez et sautez, je vous prie. Si vous me faites confiance, vous saurez que je vous rattraperais. Si vous ne vous prêtez pas au jeu, je ne me prêterais pas au votre. Echange équivalent, le dogme des alchimistes. » récita t-il doucement, avec son petit air amusé. Il n'avait cependant pas l'air arrogant de ces vieux barbants qui font la leçon - pas encore du moins. Lui qui n'était pas moraliste pour un coup, il se laissait prendre au jeu avec cette gamine.

    Alice pouvait croire beaucoup de choses : qu'il allait la rattraper, ou pas. Et ce pour diverses raisons : elle pouvait avoir deviné cette légère attirance qu'il niait de tout bloc ; elle pouvait imaginer qu'il ne la rattraperait pas, que tout cela passerait pour un suicide, et qu'elle en savait trop. Il pouvait presque deviner le contenu de ses pensées. Allait-elle lui faire confiance ou pas ? Lui-même hésitait encore, pourtant il lui avait révélé bien des choses. Bien entendu, il avait l'intention de la rattraper ; il ne laisserait personne et surtout pas lui-même lui faire du mal, mais ça, elle n'était vraiment pas obligé de le savoir. Monté lui-même sur le rebord, il fit en sorte que le vent se lève ; il vint flotter sur eux, comme englué dans de la mélasse. Même si il maîtrisait le temps, il ne pouvait contrôler l'impact de ce dernier sur certains éléments. Le Temps était complexe, même pour lui. Que dire alors pour ces pauvres mortels, qui subissaient le temps ? Il en était un, il subissait le temps alors qu'il aurait pu commander à son ami l'Horloge de lui donner la jeunesse éternelle - il aurait trouvé si il avait cherché ; mais être éternel ne l'intéressait pas. Comme avait dit Woody Allen : l'éternité, c'est long, surtout vers la fin. Voir les gens qu'il appréciait mourir, très peu pour lui ; surtout que ceux qu'il aimait étaient rares, et avaient d'autant plus de préciosité dans son coeur. Il regarda Alice : avait-elle quoi que ce soit à voir avec ces soudains relents d'humanité, à lui le solitaire, le vieil homme à la montre ? Il était vieux, trop vieux pour s'attacher à quiconque de plus. Il n'avait rien demandé, et pourtant l'impact qu'elle avait sur lui était déjà étonnant ; il brisait tout ce qu'il croyait.

    « N'ayez donc pas peur. Vous allez bientôt me dire que vous avez le vertige ! » Une grande fille comme vous ! » la taquina t-il, avec ce regard malicieux qui était une partie de lui-même.

    Leur rencontre avait été une rencontre étrange. Il était passé pour un fou, rien de nouveau. Mais trouver quelqu'un à se mesurer, une humaine qui aimait jouer, qui n'avait pas semblé avoir peur de lui ... Mais il ne croyait pas aux coups de foudre. De toute façon, qui parlait de coup de foudre ? Comme si il pouvait être attiré par cette femme ! Bon, il était vrai qu'elle avait un caractère de cochon - il avait toujours aimé les femmes volontaires ; elle était belle aussi. Et trop jeune. C'était un point à ne pas oublier. Et puis, trop humaine, trop distante. Trop tout ! Et de toute façon, il n'était pas attiré par elle, un point c'était tout ! Le voilà qui recommençait ! Il vacilla, puis avec une étonnante agilité, d'un bond si agile qu'on aurait dit une danse il se retrouva debout sur le toit, le chapeau vissé à la tête. Il ne fallait pas croire les apparences : il était encore fort, encore agile ; il n'était pas un manchot ; il savait encore utiliser les compétences de son corps en pleine vigueur. Il se pencha en avant, le regard rivé à Alice, une étincelle moqueuse dans les yeux. Tout son être hurlait, avec cette ironie mordante : « Tu ne le feras pas, dégonflée.» et bien entendu c'était juste histoire qu'elle le fasse ; psychologie inversée, Freud, et tout ça. Les gens fiers ne résistent pas quand on les abaisse. Et c'était sur cette corde sensible qu'il avait décidé de jouer, comme on jouerait d'un violon d'Ingres. Peut-être s'en apercevait-elle, mais de toute façon, sauter était la seule solution pour satisfaire sa curiosité d'enfant. Il garda son sourire de Joker sur le visage, le corps bizarrement tordu, comme une marionnette désarticulé.
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Arcane 21 { Alice Vide
MessageSujet: Re: Arcane 21 { Alice   Arcane 21 { Alice EmptyJeu 29 Avr - 16:03

    Alice n’aurait su dire si c’était la contrariété qui fit glapir son interlocuteur ainsi. Peut-être avait-t-elle été présomptueuse en affirmant qu’elle ne craignait pas le danger que pouvait représenter ses supérieurs – Alice était une femme bourrée de fierté et d’orgueil, mais elle se donnait toujours les moyens de se dépêtrer d’une fâcheuse situation. Zane se montra aussitôt autoritaire, comme si sa prétention était tout à fait ridicule, et Alice secoua légèrement la tête d’un air désespéré.

    « Ne me prenez pas pour un sot, Mademoiselle, je risquerais de me vexer. Je crains de ne pas être en posture pour vous dire ce genre de choses. Je n'en ai d'ailleurs nulle envie ; si vous êtes en danger, je le saurai avant vous, et je vous protégerai. car bien que votre fierté de jeune femme en prenne un coup - oui, pour la société et pour vous même, vous êtes forte, indépendante, jeune ... Mais contre les miens, vous n'aurez aucune chance seule. Aussi, malgré votre refus, je tiens tout de même à ce que vous restiez entière. En un seul morceau. Sinon, le jeu ne sera pas aussi drôle, sans vous »

    Comment pouvait-il prétendre la protéger ? Il se moquait d’elle et de son caractère impétueux. Oui, elle était quelqu’un d’indépendant, qui n’aimait pas être considérée à la légère, et même si elle se doutait que face à un groupuscule de mutants enragé, elle n’en mènerait pas large, elle aimait penser qu’elle pourrait s’en sortir. Et s’en sortir seule. Il avait de nouveau évoqué ce jeu, qui semblait motiver son ambition et la raison de sa présence ici. Pourquoi devait-t-elle faire partie du jeu ? Quelle idée saugrenue avait pu naître dans cet esprit d’illuminé ? La situation était très sérieuse, et Zane semblait être partagé entre un goût du jeu insatiable et une crainte du danger que cela puisse représenter. Oh oui, Alice doutait sincèrement que les supérieurs hiérarchiques de ce dernier accueilleraient une petite humaine dans leur découverte.

    Alors qu’elle lui avait imposé de rester ici, Zane avait affiché un visage à la fois surpris et goguenard, comme si cette affirmation était un nouveau défi à lui faire relever. Devait-t-elle surveiller ses paroles au point de craindre qu’il se joue du temps et d’elle par la même occasion ? Il apparut brusquement devant elle, un large sourire carnassier lui offrant le faciès d’un dément et Alice ne put s’empêcher de le considérer d’un œil inquiet.

    « Je déteste que l'on me dise quoi faire. Je partirais si j'ai envie, Alice . »- comme les gosses pensa brièvement Alice en haussant un sourcil taquin. « Et puis, peut-être était-ce ce que j'espérais vous entendre dire ? Peut-être vous ai-je poussé à formuler ces mots, avec mon attitude ? Vous êtes jeune, le danger ne vous fait pas peur - ce n'est ni du courage, ni de la bravoure, mais de l'inconscience, surtout quand on ne sait pas à quoi s'attendre.»

    Il donnait cette impression, que tout était sous son contrôle, comme s’il était maître de la situation. Cependant, Alice se doutait que quelque chose était à deux doigts de défaillir dans l’attitude de son interlocuteur – cela se voyait à ses doutes. Il la traitait ouvertement d’inconsciente et Alice eut la brutale envie de riposter pour lui faire ravaler son égo surdimensionné. Il ne la connaissait pas – il n’était pas son père après tout !

    « Peut-être le verrez-vous, un jour, qui sait ? Mais pour l'heure, en attendant, l'occasion est venue. »

    Il détourna les yeux des siens un instant, puis se décida à lui répondre avec mystère. Pourquoi tant d’énigmes ?! Elle n’aimait pas les « peut-être », et sa curiosité était tenace lorsqu’elle s’y mettait.

    C’est alors que Zane la surprit encore une fois, se rapprochant pour glisser sa main dans son dos, lui murmurant de s’accrocher. S’accrocher ? A quoi ? Ses yeux s’étaient arrondis en signe de surprise. Manifestement, Zane était la personne la plus imprévisible qui soit – elle n’en restait pas moins curieuse et pensive. Elle n’eut pas le temps de dire quoi que ce soit, qu’une drôle de sensation s’éprit de l’épiderme du lieutenant. Un frémissement se mit à l’ébranler et elle ferma rapidement les paupières, comme si tout semblait baigné d’une pâle lumière matinale. Elle ne mit que quelques secondes avant de se convaincre que Zane avait utilisé son pouvoir – pas seulement sur lui, mais sur elle aussi. Les yeux de la jeune femme se reportèrent sur l’horloge, dont les aiguilles étaient figées. Abasourdie, Alice se laissa entraîner par le geste du curieux maître du temps, troublée par cette sensation. Elle restait muette, comme si la petite fille qu’elle était au fond d’elle se retrouvait inquiétée d’intégrer un pays magique. Il la conduisit jusqu’au toit du commissariat et la jeune femme put constater que tout s’était figé, jusqu’au brin de poussière le plus fugace. Les couleurs de l’atmosphère interrompue avaient quelque chose de féérique et elle dut cligner des paupières pour s’assurer que tout ceci n’était nullement une illusion.

    Elle restait immobile comme une idiote, regardant autour d’elle avec une surprise non dissimulée. Le vent ne soufflait pas, le silence était pesant. Pas de ronronnement de moteurs, ni de gyrophares alertes – tout n’était que silence.

    Zane attira de nouveau son attention alors qu’il se rendait au bord du toit avec une confiance exaspérante. Alice avança jusqu’à lui d’un pas hésitant, peu sûre de comprendre où il souhaitait en venir. Comme pour dissiper son trouble, il se décida à prendre la parole.

    « Nous allons voir si je peux vous faire confiance, voulez-vous ? Je ne montrerai ce livre qu'aux gens capables de jouer mes jeux, et capables de se fier à moi, bien en entendu. »

    Son sourire, comme ses paroles, n’annonçaient rien de bon. La jeune femme le dévisagea un instant, cherchant une certaine lucidité dans son regard.

    « Montez et sautez, je vous prie. Si vous me faites confiance, vous saurez que je vous rattraperais. Si vous ne vous prêtez pas au jeu, je ne me prêterais pas au votre. Echange équivalent, le dogme des alchimistes. »

    « Comment ?! » Répliqua aussitôt Alice.

    Ses membres s’étaient crispés en même temps que son visage, comme si une répulsion certaine s’était éprise d’elle. Elle chercha un quelconque humour dans les yeux de son interlocuteur, mais n’y trouva qu’un sérieux affligeant. L’atmosphère figée laissa bientôt place à la caresse familière du vent contre sa peau – chose qui était rassurante dans une situation comme telle. Alice restait interdite, alors que quelques mèches vinrent flotter autour de son visage dans une danse suave. Les yeux noisette de la jeune femme quittèrent ceux de son interlocuteur pour venir caresser la hauteur vertigineuse qui la séparait du sol. Elle ne souffrait pas vraiment de vertige, mais les précédentes paroles de Zane avait réveillé en elle une nouvelle inquiétude.

    « N'ayez donc pas peur. Vous allez bientôt me dire que vous avez le vertige ! » Une grande fille comme vous ! »

    Alice lui jeta immédiatement un regard assassin – comment pouvait-il être aussi pédant ? Il lui proposait ouvertement de sauter dans le vide et osait lui reprocher son doute ? Il se moquait d’elle, de par son regard d’effronté et son sourire provocateur. Pourquoi lui demandait une preuve aussi tordue de confiance ?

    « Vous êtes dingue ?! Je ne vais pas sauter. » Affirma-t-elle, ses lèvres se joignant dans une moue boudeuse. « Ne poussez pas les choses Zane. Je ne m’en remettrais pas à vous corps et âme. Il y a bien d’autres manières de prouver ma confiance. »

    C’est vrai ! Tout ceci était une histoire de bouquin, de mythes et légendes et de collier magique – mais elle ne pouvait pas effacer sa méfiance d’un revers de main comme si elle n’avait jamais existé. Zane était un voleur – elle voulait bien lui accorder de son temps et lui donner le bénéfice du doute, mais elle ne souhaitait pas le suivre dans son jeu suicidaire. Malgré son aversion à suivre son cheminement, Alice se doutait qu’elle n’aurait droit à rien si elle ne se jetait pas dans le vide avec toute l’inconscience dont elle était capable. Se dandinant sur un pied et l’autre, Zane arpentait le rebord, une lueur criarde de défi dans le regard.

    « Moi non plus je n’aime pas que l’on me dise ce que je dois faire. Surtout lorsqu’il s’agit de faire un truc aussi dingue. » Ajouta-t-elle alors que ses prunelles se perdaient un instant dans le vide pour se reporter de nouveau sur Zane.

    La jeune femme laissa échapper un soupir, puis fit un pas convaincu pour monter sur le rebord. Un élan d’impulsivité, comme cela lui était propre. Elle sentait le vent s’insinuer derrière sa nuque comme pour la glacer d’effroi. Elle jaugea un instant le vide avant de planter son regard sombre dans celui de Zane.

    « Je suis là avec vous. Alors que j’aurais très bien pu couper court à cette discussion. N’est-ce pas une preuve suffisante ? » Lui demanda-t-elle, agacée.
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ex_Zane Panabaker

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Arcane 21 { Alice Vide
MessageSujet: Re: Arcane 21 { Alice   Arcane 21 { Alice EmptyJeu 29 Avr - 17:10

    Alice était perplexe. Totalement perdue - est-ce grâce à cet air égaré qu'il ressentit une sorte de joie malsaine ? La savoir perdue face à lui, dans son jeu, pendant qu'il contrôlait la situation ou du moins qu'il contrôlait ce qu'il pouvait, la voir le suivre docilement était à la fois encourageant et rageur. Il avait espéré qu'elle accepterait, tout, d'emblée, mais en même temps, paradoxalement, il souhaita qu'elle montre sa force de caractère, encore une fois. Il la vit s'étrangler presque, en lui expliquant clairement ce qu'il attendait - n'avait-elle pas encore deviné ? Il l'observait, avec ses prunelles étincelantes et sombres, son sourire machiavélique et le nez froncé ; il ne savait pas de quoi il avait l'air, mais ça ne devait rien faire pour la rassurer. Il ne voulait de toute façon pas la rassurer - ce n'était pas son rôle après tout ! Quel était-il, alors ? Il était le bâton qui pousse la roue, qui la met dans le droit chemin ; ici il jouait l'engrenage, qui permettrait à Alice d'entrer dans son jeu. Un engrenage bien huilé, qui concorderait parfaitement. Restait à voir si la machinerie suivrait. Il ne suffisait pas de mettre la bonne voie face à Alice, il fallait bien entendu qu'elle y mette les pieds et qu'elle se mette à avancer, sinon c'était vain. Il continua de la regarder, calmement.

    « Comment ?! »

    Il fallait donc la pousser un peu. La bousculer, histoire qu'elle soit si rageuse, si convaincue qu'il voulait la rabaisser qu'elle voudrait lui montrer de quel bois elle se chauffait. Et ses yeux figés dans les siens, Zane souriait, moqueur, vilainement moqueur.

    « Vous êtes dingue ?! Je ne vais pas sauter. Ne poussez pas les choses Zane. Je ne m’en remettrais pas à vous corps et âme. Il y a bien d’autres manières de prouver ma confiance. »

    Il éclata d'un rire bref, sans joie, mordant, piquant, désagréable à entendre - pas à cause de son, presque mélodieux, et grave, mais à cause du sentiment amer qu'on sentait poindre derrière. Il ne dit rien, mais il se recula d'un pas, toujours penché en avant, l'air figé comme dans du bois blanc.

    « Moi non plus je n’aime pas que l’on me dise ce que je dois faire. Surtout lorsqu’il s’agit de faire un truc aussi dingue. »

    Elle tenta d'évaluer le risque, les possibilités de tomber, le taux de chance pour qu'il la repêche comme il l'avait stipulé. Il se demandait ce qui pouvait bien lui passer par la tête en cet instant - alors qu'elle se dressait près de lui sur le rebord. Elle semblait moins à l'aise que lui - il semblait soudain avoir rajeuni, gracile comme un chat, juché sur le toit, sur le rebord, nullement attiré par le vide. Il lui sourit, doucement. Encourageant d'un regard la demoiselle.

    « Je suis là avec vous. Alors que j’aurais très bien pu couper court à cette discussion. N’est-ce pas une preuve suffisante ? »

    Il lui rit de nouveau nez, avec un regard tout aussi agacé.

    « Non ce n'est pas suffisant, Miss Drake » rétorqua t-il du même ton. Puis avec une cabriole que son âge avancé n'aurait pas conseillé, il se retrouva derrière elle, une main sur sa hanche, comme pour la retenir de tomber, l'autre sur son épaule, comme pour la pousser. Sentait-elle le vent siffler sur les cheveux, sur leurs corps ? Lui le sentait, c'était agréable.

    « Le toit du monde » fit-il rêveusement, en la tenant fermement, puis avant qu'elle ait pu dire quelque chose, il répliqua enfin, sérieux, presque insensible : « Avancez et sautez, ou je vous pousse. »

    C'était tout à fait sérieux. Puis sachant qu'avec son caractère, elle voudrait sûrement s'enfuir, comme un cheval désordonné, comme au pied du mur, il siffla, toujours dans son dos, près de son oreille :

    « Il me serait facile d'arrêter le temps, pour vous aussi, et de vous pousser dans le vide, puis de remettre la machine en route. »

    Il se recula finalement, les mains derrière le dos, et fut à plusieurs mètres d'elle en quelques secondes, d'un bond agile, comme un artiste de cirque. Il défroissa d'un geste son veston, et montra les dents à Alice, pas dans un sourire, mais dans un geste animal, comme quand les loups se montrent leurs crocs.

    « Finalement, après réflexion, si vous ne désirez pas sauter, ne sautez pas. Vous y pousser ne serait pas spécialement intelligent, cela ne prouverait en rien votre confiance. Puisque notre marché est rompu, je m'en vais de ce pas. »

    Et le temps se remit en marche : tout autour d'eux se remit à reprendre des couleurs, et le halo lumineux qui les entourait pâlit pour disparaître totalement. Il la regarda,, neutre. A quoi s'était-il attendu, hhm ? A ce qu'elle lui fasse pleinement confiance ? C'était totalement absurde. Il lui tourna le dos et s'approcha des escaliers, puis, lentement, refit volte-face. Il allait partir, bien entendu, mais il tenait à ne pas s'enfuir comme un vaurien.

    « Le collier sera restitué au musée une fois que j'en aurai fini avec lui ; disons que c'était plus un emprunt qu'un vol. Et si cette histoire ne mène à rien, je me rendrais à la police. Enfin, vous devez deviner que cette histoire mènera à quelque chose, je ne dirait pas de telles choses si cela devait me conduire en prison, bien que des barreaux ne me retiennent pas longtemps. Sur ce, Miss Drake, au plaisir de vous revoir. »

    Et soudain, il se figea. Pas parce qu'il ne voulait pas repartir, mais à cause de sa main : il avait senti un sursaut dans sa chair, qui avait avivé la brûlure, la sensation de puissance qui l'écrasait, doucement, lentement, comme un rouleau compresseur. Il retira son gant, rapidement, pour voir sa peau noire onduler. Il écarquilla les yeux, et sa main se mit à luire, lentement - il ne put empêcher un cri étouffé d'échapper de ses lèvres, tandis qu'il tombait à genoux, sentant son énergie décroître. Sa main luisait, de plus en plus fort - que lui arrivait-il ?! Il jeta un regard à Alice, et lui ordonna sèchement, ne pensant qu'à la sécurité de la jeune femme :

    « Restez où vous êtes ! »

    Puis un hurlement déchirant perça le ciel - si Alice ou Zane avait regardé en bas, ils auraient vu des visages se lever, étonnés, frissonnants devant la douleur qui perçait dans ce simple cri, presque inhumain. Zane, effrayé, se rendit compte qu'il s'agissait de son cri à lui - sa main luisante l'affaiblissait, mais surtout, il avait l'impression qu'on le marquait au fer rouge - c'était presque ça. En quelques secondes, tout fut finit, et il était là, à genoux, au sol, pantelant, haletant, couvert de sueur, pâle comme un malade, tenant contre lui sa main toujours brûlée, dont le dos était recouvert à présent de runes qui semblaient tout droit sorties du livre qu'il avait trouvé. Il inspira par la bouche, le souffle court, l'impression d'avoir été noyé dans de la lave, et il vacilla, essaya de se remettre d'aplomb sur ses jambes, n'y parvint pas. Il ferma les yeux, essayant de chasser ce souvenir de sa tête - mais rien n'y fit ; les picotements dans sa main étaient bel et bien là, comme des fourmis qui travailleraient sous sa peau. Il inspira une nouvelle fois, et ses traits tirés par la douleur se relâchèrent un peu.

    Il réussit après quelques instants à rassembler les morceaux éparpillés de sa fierté, et se redressa, drapé dans ce qui lui restait d'arrogance. Néanmoins, on pouvait voir dans ses yeux la peur mêlée à la curiosité et à la douleur. Même si il faisait semblant de rien, qu'il tentait d'échapper à ses sentiments, il restait humain, jusque dans la douleur qui le transperçait - à moins que ce ne fut l'écho de l'instant précédent, qui était encore assez vif. Il leva ses yeux vers Alice, perdu, échevelé, les mâchoires serrées. Bien entendu, elle n'avait rien manqué à la scène ; quelle situation désavantageuse ! Il faudrait qu'il avertisse Magnéto de cette nouvelle.

    En remontant sa manche, il vit que sa main n'était pas la seule a avoir changé : sa peau avait brûlée plus loin, jusqu'au poignet, comme une gangrène qui se propagerait sur sa peau - c'était terrifiant, douloureux, incompréhensible. Il regardait sa main, comme si elle ne faisait plus partie de lui-même, jeta un regard à Alice, revint à sa main. Personne ne pouvait comprendre ça, même lui ne comprenait pas. Il se devait de comprendre - est-ce qu'il allait être prit par cette espèce de puissance, qui le tuerait ? Allait-il mourir pour la science ? Il ne souhaitait nullement mourir. Ni couper sa main, ni son bras, ni quoi que ce soit. L'idée d'aller voir un médecin ne l'effleura pas - ils diagnostiqueraient un virus inconnu et le garderaient pour des analyses. Peut-être devrait-il demander à Magnéto ou Sélène. Il devait les voir, de toute façon - et sous peu ! C'était urgent, impératif ...

    Il aurait pu pleurer de douleur, si il avait été du genre à pleurer - mais il ne versait de larmes pour rien. Il mit du temps avant de retrouver son souffle et sa maîtrise de soi - il tremblait, de douleur, glacé de sueur, les dents si serrées qu'il avait un goût de sang dans la bouche, un goût amer. C'était si frustrant de ne pas comprendre, de ne pas savoir, surtout quand quelque chose vous arrivait à vous ! Etait-il un élu de quelque sorte, vu qu'il avait découvert le bijou ? Ou était-ce la punition des Atalantes sur celui qui avait voulu en savoir trop ? Il voulait déchiffrer le livre, comprendre leurs runes - celle sur sa main était semblable à l'une d'elle, dans le livre. Que signifiait-elle ? Sur sa chair noircie, on voyait un symbole, tracé à vif sur sa peau, d'une blancheur éclatante sur le dos de sa main sombre. Il représentait un cercle, avec des vagues à l'intérieur, ainsi qu'une étoile au dessus, ou du moins quelque chose qui ressemblait à une étoile. Il resta là, immobile, incapable de dire ou de faire quoi que ce soit.


Dernière édition par Zane Panabaker le Ven 30 Avr - 11:37, édité 1 fois
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Alice Drake

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Arcane 21 { Alice Vide
MessageSujet: Re: Arcane 21 { Alice   Arcane 21 { Alice EmptyVen 30 Avr - 10:54

    Alice n’en revenait pas – elle se serait frappée le front avec dépit si les âtres obscurs de son interlocuteur n’étaient pas rivés sur elle avec tant d’insistance. Et de moquerie ? Elle guetta sa réaction, partagée entre l’envie de le gifler violemment et de tourner les talons pour quitter cet endroit. Et le pire dans tout ça, c’est qu’il se permettait de s’esclaffer de manière tout à fait déplacée – ce n’était pas là l’amusement tendre d’un homme, mais le rire d’un dément, glacial et acide. Elle n’arrivait pas à saisir ses intentions et ses propositions bien curieuses. Sourcils froncés en guise de contrariété, Alice sonda les yeux de Zane lorsqu’il se remit à lui rire au nez.

    « Non ce n'est pas suffisant, Miss Drake »

    Zane avait l’air à l’aise sur le rebord du bâtiment – il s’élança dans une parodie de pirouette et eut vite fait de retrouver derrière elle, lui arrachant un sursaut d’impulsivité. Tous ses muscles se tendirent, comme si elle craignait d’être poussée dans le vide, et elle voulut tourner les talons mais Zane la maintenait de dos avec une poigne infaillible.

    « Le toit du monde. Avancez et sautez où je vous pousse. » Lui lâcha-t-il dans un ordre menaçant.

    Malgré la fâcheuse posture dans laquelle se trouvait Alice, cette dernière tentait de garder son calme. Ses doigts s’étaient renfermés dans les paumes de ses mains à s’en faire blêmir les phalanges, mais elle ne s’était nullement accrochée à l’instigateur de cette scène loufoque. Et quel port de tête lui donnait la crainte ! Ses yeux se promenèrent encore dans le vide avant qu’elle ne déglutisse difficilement. Elle aurait pu exprimer son mécontentement en le repoussant en arrière, ou même en le déstabilisant de sorte à ce qu’il tombe dans le vide – cependant, Alice savait qu’il ne souhaitait pas la tuer. Pourquoi ? Parce que tout cela était une histoire de confiance, et pas d’homicide.

    « Il me serait facile d'arrêter le temps, pour vous aussi, et de vous poussez dans le vide, puis de remettre la machine en route. »

    « Etes-vous en train de me menacer Zane ? » Susurra-t-elle entre ses dents avec amertume.

    Comment osait-t-il se comporter de la sorte ? Zane finit par desserrer son étreinte et Alice se tourna brusquement vers lui, cheveux retombant devant ses yeux pour lui donner un air farouche. Les prunelles de la jeune femme étaient sombres et détaillèrent le curieux personnage durant quelques secondes. Il lui montra ses dents dans un geste agressif avant de reprendre la parole.

    « Finalement, après réflexion, si vous ne désirez pas sauter, ne sauter pas. Vous y pousser ne serait pas spécialement intelligent, cela ne prouverait en rien votre confiance. Puisque notre marché est rompu, je m'en vais de ce pas. »

    Il osait prendre la mouche ? Alors qu’il venait impunément de lui faire une proposition des plus suicidaires ? Décidément, Alice n’arrivait pas à saisir le cheminement des pensées de son interlocuteur, et elle était assez furieuse pour le traiter de malade ouvertement. Le temps se remit en route dans un claquement de doigts et une sensation de vitesse fit vaciller Alice. Elle se reprit rapidement, passant une main sur son visage soucieux avant de fixer Zane s’éloigner. Elle était perplexe, et les mots avaient peine à franchir ses lèvres tellement elle était déconfite.

    « Le collier sera restitué au musée une fois que j'en aurai fini avec lui ; disons que c'était plus un emprunt qu'un vol. Et si cette histoire ne mène à rien, je me rendrais à la police. Enfin, vous devez deviner que cette histoire mènera à quelque chose, je ne dirait pas de telles choses si cela devait me conduire en prison, bien que des barreaux ne me retiennent pas longtemps. Sur ce, Miss Drake, au plaisir de vous revoir. »

    Elle aurait très bien pu tenter de l’arrêter, mais elle n’en avait nulle envie, bien trop agacée par son précédent comportement. Qu’il rende le bijou était tout aussi absurde que cette histoire d’Atlantide, mais elle n’arrivait néanmoins pas à douter de sa sincérité. Zane n’avait pas l’air d’être un criminel – il était juste un peu excentrique.
    Alors qu’elle le suivait des yeux, l’homme se figea sur place comme s’il avait été foudroyé par une force inconnue. Elle était distraite, perdue dans ses pensées – mais lorsque Zane lui cria de rester où elle était, elle s’avança d’un pas hésitant, quittant définitivement le rebord.
    Le mutant tomba à genou, tenant sa main blessée qui se mettait à luire. Quelque chose était en train de se passer – quelque chose d’anormal. Zane laissé échapper un cri de stupeur. Un cri qui glaça le sang de la jeune femme pour la figer sur place avec incompréhension. La scène se déroulait sous ses yeux, et même si elle mourrait d’envie de se jeter sur Zane pour voir ce qu’il avait, elle resta immobile et consternée. Le mutant se tordait presque de douleur et mit quelques minutes avant de pouvoir se relever. Alors qu’elle restait interdite, elle le perçut relever sa manche pour observer la brûlure de sa main. La peau calcinée remontait sur son avant bras et elle échangea un regard circonspect avec son interlocuteur.

    Elle dut mettre bien quelques minutes avant de daigner réagir. Elle s’avança d’un pas empressé vers Zane et l’interrogea d’un regard inquiet.

    « Est-ce que ça va ?! Que s’est-il passé ?! » Lâcha-t-elle sur le ton de la surprise.

    Zane était complètement décontenancé et quelques gouttes de sueur perlaient encore à son front. Lorsqu’elle fut assez proche pour voir la main du mutant, elle en observa les sinueux schémas qui s’étaient affichés sur sa peau calcinée.

    « Mon dieu… » Murmura-t-elle.

    Elle n’était pas croyante – cependant, ses mots avaient franchi ses lèvres comme une prière salvatrice. Il n’y avait pas ces étranges dessins lorsque Zane lui avait montré sa main pour la première fois. Comment était-ce possible ? La logique inébranlable d’Alice venait de dégringoler comme un château de cartes dans un coup de vent. Les yeux interrogateurs de la jeune femme se plantèrent dans ceux de Zane avant de se reposer sur cette main blessée, preuve que le paranormal avait bien sa place sur cette terre.

    Alice posa instinctivement une main voulue rassurante sur l’épaule du mutant, cherchant une réponse dans ses yeux effarés.

    « C’est en train de vous ronger… Comme une malédiction. » Lâcha-t-elle en déglutissant péniblement. « Il faut faire vite Zane. Il faut décrypter ces signes ! »

    Comme si toutes leurs altercations précédentes n’avaient plus lieu d’être, la jeune femme se sentait éprise par une volonté de venir en aide à Zane et à trouver la raison de ce phénomène.
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Arcane 21 { Alice Vide
MessageSujet: Re: Arcane 21 { Alice   Arcane 21 { Alice EmptyVen 30 Avr - 12:10

    Il ferma les yeux, les rouvrit. La douleur l'avait comme qui dirait expulsé de lui-même. Comme si il avait vécu la scène sans être dans son corps - pourtant relié à lui, car il sentait la brûlure sur sa main, et qui se propageait dans son bras, l'engourdissant jusque l'épaule, avec l'impression de l'avoir plongé dans de l'eau bouillante jusqu'au coude. La trace était là, imprimé dans sa chair, blanche au milieu de la peau noircie. Le spectacle était fascinant et un peu écoeurant - ne manquait plus que l'odeur de calciné, qui heureusement n'était pas là. Et cela s'était propagé, jusqu'au poignet, et il eut peur de le voir s'emporter encore. Jusqu'au coude, puis l'épaule. Allait-il virer entièrement au noir, allait-il se calciner de l'intérieur ?

    « Est-ce que ça va ?! Que s’est-il passé ?! »

    Il leva les yeux vers Alice, entendit ses questions angoissées comme si elle était lointaine, avec l'impression d'avoir la tête dans du coton. Il inspira de nouveau. Et se redressa, essayant de retrouver sa prestance - bien entendu c'était vain. Il regarda Alice, avec l'air farouche et décidé de ceux qui ont de la fièvre et qui semblent délirer - ce qui n'était pas son cas, non ?

    « Mon dieu… »
    « Dieu n'a rien a voir avec çà » rétorqua t-il, férocement, avec un ton torve ; ce brusque ton amer n'était pas pour Alice, il espéra qu'elle le sentirait.

    Il tenta de s'éloigner, fit un pas, sa canne tomba au sol - tiens, il ne l'avait pas déjà lâchée ? Il avait du mal à ressentir son corps. La douleur avait glacé le moindre de ses muscles.

    « C’est en train de vous ronger… Comme une malédiction. Il faut faire vite Zane. Il faut décrypter ces signes ! »
    « C'est ce que je compte bien faire. Une malédiction ... Peut-être oui. L'érudition a un prix. Ma vie vaut bien la découverte de l'origine des mutants. »

    Il avait dit ça d'un ton si détaché qu'il s'effraya lui-même. Il ne tenait pas à mourir, bien entendu, mais sa raison suivait le raisonnement logique qu'un sacrifice, c'est quand certains meurent pour aider un plus grand nombre. Il haussa une épaule et grimaça - même hausser une épaule était difficile. Ses muscles commençaient à peine à se décrisper, tordus de douleur et de contractions. Il avait l'impression d'avoir courut pendant trois jours, et ce n'était guère agréable.

    « Je suis navré que vous ayez assisté à cela » murmura t-il, doucement, avec un regard désolé vers Alice. « J'en suis venu à me dégoûter un peu moi-même. Je ne tenais pas à vous forcer à quoi que ce soit. J'aimerais vous faire comprendre pourquoi j'ai agis ainsi, mais je ne me comprends pas moi-même. Je ne vous aurais pas laissée mourir ; j'ai été fou pour vous demander une telle chose que de sauter. »

    Il regrettait aussi qu'elle n'eut pas eu le culot de sauter, pour le défier. Qu'elle n'eut pas sauté, et qu'elle ne lui fasse pas confiance. Mais l'angoisse qu'avait provoqué sa douleur le rassérénait. Quelqu'un s'inquiétait pour lui ; c'était bon de voir ça. De ressentir ça.

    « Je pense que les Atalantes ont mit dans leurs objets leur énergie, sans le vouloir, en les façonnant avec leurs pouvoirs. C'est si puissant que ça m'a sauté à la figure - ou plutôt à la main. Cette marque, je pense que selon les légendes et mes hypothèses, la clef pour faire entrer quiconque en Atlantide. Savez vous que cette cité est sensée être gardée par un monstre que Dieu a offerts à l'Atlantide ? Le Léviathan. Dans la bible, il est dit que c'est un monstre de l'Apocalypse, à plusieurs visages, tous plus bestiaux les uns que les autres. Mais ce que la Bible ne dit pas, c'est que Léviathan, ce monstre avait une conscience, punition de Dieu pour ses péchés, et il a finit par regretter ses carnages. Dieu l'a dont transformé en créature aquatique, et lui a ordonné de protéger cette cité contre les intrus. »

    Il se tut - il avait retrouvé son air savant et ses longs discours, mais son coeur devenait poussif - la douleur était là ; quand disparaîtrait-elle ? Il avait si mal que ça en devenait insupportable. De lancinante, elle était passée à active, comme si la puissance continuait à le ronger de l'intérieur. Une goutte de suer perla sur son front et roula jusqu'à sa joue, comme une larme, salée et brillante.

    « Ce monstre est sensé avoir une tête gigantesque, triangulaire, à la bouche béante - cette même bouche qui dévorait les âmes des vivants autrefois. Il a un long corps de serpent, aux écailles lisses et luisantes, et la plupart des récits en parlent comme d'une gigantesque bête bleue-verte ; ses yeux sont comme ceux des chats, disproportionnés et d'un jaune doré. Il a quatre membres, pourvus de griffes acérés. Sa tâche est de voir ceux qui approchent de la cité, et de tuer ceux qui ne portent pas la Clef avec eux. Je pense que la clef ... »

    Il leva sa main tremblante, resserrée sur elle même, les doigts crispés comme la serre d'un rapace.

    « C'est ceci » dit-il en désignant du bout de son index la marque sur sa peau. Il la regarda, partagé entre amour, curiosité et dégoût. Il soupira, passa sa main valide dans ses boucles noisettes, et lança un regard farouche à Alice.

    « Cette démonstration improvisée et non volontaire vous a convaincue, on dirait. » arriva t-il à plaisanter, avec un sourire un peu crispé au coin des lèvres. Il haussa une épaule - celle de son bras valide ; on voyait bien qu'il faisait des efforts pour ne pas bouger un muscles du côté blessé. Mais sa main continuait de trembler, parcourue de soubresauts. Sa vision l'agaça tellement qu'il finit par remettre son gant, non sans devoir décripser ses doigts, comme on tenterait de courber du bois mort. Il serra les mâchoires, et réussit à ne pas gémir quand un faisceau de douleur l'atteignit jusqu'au coeur ; mais il relâcha vite sa main quand elle fut recouverte, ou peu s'en faut, du gant. Il inspira, durement, et regarda de nouveau Alice.

    « Je n'ai jamais eu de mauvaises intentions à votre égard. Vous êtes quelqu'un de bien - une personne bien différente de moi. Je n'ai eu aucun scrupule à voler un musée dans un but personnel - je ne regrette pas, cependant. Je tiens encore à m'excuser pour tout à l'heure. Et gageons que cette main ira vite mieux - ou je finirais pas me retrouver à boire du thé dans un terrir plutôt étroit » plaisanta t-il de nouveau, d'un humour noir assez rare chez lui. Il soupira de nouveau ; le vent souffla de nouveau, et il crut entendre un bruit - mais personne ne vint sur les toits, il avait dût rêver.

    « Je prive vos supérieurs de leur meilleur atout. Je pense que nous devrions parler de tout cela une autre fois, et ailleurs.»

    C'était une sorte d'invitation, maladroite, très confuse, et encore une fois, le Chapelier Fou semblait si timide que c'en devenait comique. Pour un peu, il aurait rougi. Il se mordilla la lèvre, et fronça le nez.

    « Appelez-moi en cas d'urgence. Sinon, attendez simplement que moi, je vous contacte. Vous saurez quand je vous enverrai un signe - vous ne pourrez pas le manquer. »

    C'était certain ! Si il voulait lui envoyer un signe, il lui en enverrait un compréhensible seulement d'elle. Cela dit, il lui tendit une carte de tarot, ainsi qu'une carte de visite - Zane Panabaker, de Zane Antiquités Industrie. Un numéro était en bas - un téléphone fixe et un portable, rajouté au crayon. Le logo, un chapeau et un as de pique - ♠ -, était très joli. Par un effet d'optique, durant une seconde, on eut pu croire qu'un lapin était sorti du chapeau sur la carte et avait sourit. Zane sourit - un de ses amis avait fait de ses cartes des petites merveilles illusoires.

    « J'aurai aimé disparaître avec panache, mais vu la douleur de ma main, je suppose que je vais devoir pendre les escaliers » fit-il avec un amusement feint.

    Il fit une révérence à Alice de nouveau, puis revenant sur ses paroles, disparut. Tant pis pour la douleur, il préférait partir dans un nuage de fumée en laissant un bon souvenir - ou au moins un souvenir - plutôt que d'avoir l'air d'un vieux. Il se retrouva en un rien de temps au bas du commissariat. Pour les gens autour de lui, rien n'avait changé. Mais pour lui, tout avait une perspective différente.

    « A bientôt, Alice » murmura t-il, avant de s'enfoncer dans la foule de gens qui passaient. Si quelqu'un l'avait observé, il l'aurait soudain vu disparaître. Comme par magie. Et quiconque aurait vu son chapeau se balancer sur sa tête avant de le voir s'envoler en fumée aurait songé à un drôle de conte, avec un lapin blanc et un chapelier fou.
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Alice Drake

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Arcane 21 { Alice Vide
MessageSujet: Re: Arcane 21 { Alice   Arcane 21 { Alice EmptyDim 13 Juin - 9:57

    Alice était inquiète, même si l’homme qui se dressait face à elle – ce mutant – jouait à un jeu avec elle dont elle ne saisissait pas le sens réel. Elle venait d’être témoin d’une chose extraordinaire, une chose des plus inexplicables qui remettait en question toute la plausibilité des lois de ce monde. Ses yeux étaient fixés sur Zane, tandis que celui-ci se remettait à peine de ses émotions. Elle était à la fois ici et ailleurs, tellement tout cela suscitait en elle une curiosité effrayée.

    « C'est ce que je compte bien faire. Une malédiction ... Peut-être oui. L'érudition a un prix. Ma vie vaut bien la découverte de l'origine des mutants. »

    Alice l’observa, circonspecte. Comment pouvait-il dire cela ? C’était stupide. Elle s’apprêtait à rétorquer qu’il ne fallait pas qu’il se mette en danger plus qu’il ne l’était déjà, cependant, il la devança.

    « Je suis navré que vous ayez assisté à cela » Enchaina-t-il. « J'en suis venu à me dégoûter un peu moi-même. Je ne tenais pas à vous forcer à quoi que ce soit. J'aimerais vous faire comprendre pourquoi j'ai agis ainsi, mais je ne me comprends pas moi-même. Je ne vous aurais pas laissée mourir ; j'ai été fou pour vous demander une telle chose que de sauter. »

    La jeune femme dut laisser quelques secondes à son esprit pour se rendre compte à quoi il faisait allusion. Bien sûr – le saut dans le vide. Elle était tellement troublée par ce qu’elle venait de voir que cela lui était sorti de la tête comme si ça n’était qu’un rêve. Elle fronça les sourcils, pensive puis se surprit à fixer le sol durant quelques secondes.

    « Certes, c’était complètement fou… » Commenta-t-elle, évasive.

    « Je pense que les Atalantes ont mit dans leurs objets leur énergie, sans le vouloir, en les façonnant avec leurs pouvoirs. C'est si puissant que ça m'a sauté à la figure - ou plutôt à la main. Cette marque, je pense que selon les légendes et mes hypothèses, la clef pour faire entrer quiconque en Atlantide. Savez vous que cette cité est sensée être gardée par un monstre que Dieu a offerts à l'Atlantide ? Le Léviathan. Dans la bible, il est dit que c'est un monstre de l'Apocalypse, à plusieurs visages, tous plus bestiaux les uns que les autres. Mais ce que la Bible ne dit pas, c'est que Léviathan, ce monstre avait une conscience, punition de Dieu pour ses péchés, et il a finit par regretter ses carnages. Dieu l'a dont transformé en créature aquatique, et lui a ordonné de protéger cette cité contre les intrus. »

    Tandis qu’Alice buvait les paroles du mutant, la vie autour d’eux avait repris son cours effréné. Le vent souleva les cheveux de la jeune femme et elle les chassa d’un geste instinctif de la main. Ces légendes pouvaient donc être vraies ? Rien que de penser à l’existence éventuelle d’un monstre sous marin dans les bas-fonds la faisait frissonner. De peur ou d’excitation ? Il fallait dire qu’elle était figée entre un fouillis de sensations palpables. Mais c’était totalement fou.

    « Ce monstre est sensé avoir une tête gigantesque, triangulaire, à la bouche béante - cette même bouche qui dévorait les âmes des vivants autrefois. Il a un long corps de serpent, aux écailles lisses et luisantes, et la plupart des récits en parlent comme d'une gigantesque bête bleue-verte ; ses yeux sont comme ceux des chats, disproportionnés et d'un jaune doré. Il a quatre membres, pourvus de griffes acérés. Sa tâche est de voir ceux qui approchent de la cité, et de tuer ceux qui ne portent pas la Clef avec eux. Je pense que la clef ... »

    Alice buvait ses paroles, l’inquiétude marquant son visage concentré. Zane leva la main pour lui montrer la brûlure à la forme curieuse.

    « C’est ceci. »

    Le lieutenant inclina la tête sur le coté, ne pouvant refréner un élan de perplexité. Elle ne pouvait arriver à y croire, et pourtant, elle avait bel et bien été témoin d’un évènement paranormal. Comment pouvait-on expliquer ça ? Intérieurement, elle se criait qu’on lui souffle la réponse.

    « Cette démonstration improvisée et non volontaire vous a convaincue, on dirait. »

    Et comment ! Alice cligna un instant des paupières puis plongea ses yeux dans ceux de son interlocuteur. Il glissa avec peine le gant sur sa main blessée. Il ne pouvait pas repartir comme il était venu – dans cet état. Du moins, c’est ce qu’elle s’acharnait à penser.

    « Je n'ai jamais eu de mauvaises intentions à votre égard. Vous êtes quelqu'un de bien - une personne bien différente de moi. Je n'ai eu aucun scrupule à voler un musée dans un but personnel - je ne regrette pas, cependant. Je tiens encore à m'excuser pour tout à l'heure. Et gageons que cette main ira vite mieux - ou je finirais pas me retrouver à boire du thé dans un terrir plutôt étroit »

    Non pas de mauvaise intention, seulement l’émergence d’une folie bien particulière. Cela ressemblait en quelque sorte à des excuses et Alice se contenta de l’écouter avec attention, la perplexité saisissant toujours ses traits fins. Et le voilà qui plaisantait sur une fin sombre pour sa personne ! Le lieutenant croisa les bras contre sa poitrine et secoua la tête dans un signe d’exaspération. Voilà qu’il ne voulait pas qu’elle l’aide.

    « Je prive vos supérieurs de leur meilleur atout. Je pense que nous devrions parler de tout cela une autre fois, et ailleurs.»

    « Ne vous en faites pas – mes supérieurs pourront se passer de moi. Il faut dire que ce n’est pas tous les jours que j’assiste à ce genre d’intervention surnaturelle. » – la fin de sa phrase se noya dans une réflexion évasive.

    « Appelez-moi en cas d'urgence. Sinon, attendez simplement que moi, je vous contacte. Vous saurez quand je vous enverrai un signe - vous ne pourrez pas le manquer. »

    Encore des énigmes ? Cette entrevue touchait manifestement à sa fin. Alice voulut riposter mais elle n’eut pas le temps de dire le moindre mot que Zane lui tendait une carte de tarot, accompagnée d’une carte de visite. Elle ne put cacher sa surprise et observa le bout de papier en reposant en alternance son regard sur son interlocuteur. Zane Panabaker – de Zane Antiquités Industrie. Si ces informations étaient vraies, elle possédait donc un peu plus de données sur son mystérieux voleur de musée. Comme hypnotisée par le petit logo de l’as de pique qui habillait la carte, Alice resta à fixer le bout de papier durant quelques secondes.

    « J'aurai aimé disparaître avec panache, mais vu la douleur de ma main, je suppose que je vais devoir pendre les escaliers »

    Elle savait qu’il était inutile de le retenir, car depuis le début, c’était toujours lui qui décidait de leur entrevue et de leur durée. Elle n’avait jamais aucun contrôle lorsqu’il s’agissait de lui, et cela la rendait nerveuse. Elle lui jeta un regard déploré avant de se résigner à le laisser partir.

    « Faites attention à vous Zane. » Eut-elle le temps de glisser avant de le voir disparaître sous ses yeux.

    Elle ne put réprimer un sourire, comme si elle se doutait que cela finirait comme ça. Encore bouleversée par ce qu’elle venait de voir, elle mit cinq bonnes minutes pour descendre les escaliers et regagner son bureau. Elle observa à plusieurs reprises la carte de visite du mutant, tentant de trouver des explications logiques à ce qu’elle venait de voir. Il était parti mais elle était certaine d’avoir de ses nouvelles d’ici peu, et elle l’espérait même…
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