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 Plus jamais comme ça #Libre

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Maddison L. Perterson

Maddison L. Perterson
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Plus jamais comme ça #Libre Vide
MessageSujet: Plus jamais comme ça #Libre   Plus jamais comme ça #Libre EmptyMer 31 Juil - 21:41

Mieux vaut cacher sa déraison mais, c’est difficile dans la débauche et l’ivresse. Ce moment particulier où, de notre part, tout est toléré. Plus de règles, plus de préjugés, plus de retenues. Un monde s’offre à nous, on se sent invincible. On oublie tout ce pourquoi on a bu, on sourit, la vie retrouve un goût qu’on avait presque perdu. Pas de conscience, pas de question et pas de regret. Le monde perd les défauts qu’on lui connait, qu’on lui reproche, tout est vu sous un nouveau jour avec l’impression d’une lucidité impressionnante. On est heureux, on sait que c’est éphémère mais on se garde de s’en souvenir. On oubli et, on croit vivre. Et puis, comme le dit le proverbe : Le plaisir passe, le mal de tête reste.

Le regard flou, elle vacille dans cette boite de nuit qu’elle connaissait sur le bout des doigts. Son sourire disparait et, elle comprend. Elle comprend qu’elle a été trop loin, qu’elle n’est plus maitresse de ses gestes, que ses jambes commencent à refuser de la porter. Maddison regrette ce dernier verre, elle devrait regretter les cinq derniers au moins mais, elle n’avait jamais su s’arrêter. Tout ce qu’elle avait voulu c’était ce petit moment, celui où la conscience décroche, ou plus rien ne l’ennui, ne lui fait poser de question. Un pas sur le côté, elle manque de trébucher sur une personne qui ne s’en étonne même pas. Une main sur une épaule inconnue pour prendre appui, elle se sert de sa deuxième main pour pousser légèrement quelqu’un et se frayer un chemin doucement dans cette marée humaine.

La porte de sortie est en vue mais, elle s’éloigne comme pour se moquer de Maddison. Cours petite fille, jamais tu ne m’atteindras. A chaque pas qu’elle faisait en avant, elle avait l’impression que la porte reculait de trois. La jeune femme porte une main à son visage, se frotte les yeux, tant pis pour son maquillage, mais, les spots lumineux qu’elle avait aimé en arrivant étaient devenus des armes redoutables, inventé pour lui vriller les rétines. Et ce stroboscope balançant sa lumière en une fraction de seconde, de manière régulière, lui faisant perdre tous ses repères. Elle déteste les gens qui l’entourent, avec l’impression que tous les regards sont portés sur elle, qu’on la juge, qu’on se moque. Délire paranoïaque, elle le sait, elle essaye de s’en convaincre, ce n’est pas la première fois. Elle les déteste mais elle sait très bien que, sans eux, elle n’aurait personne sur qui se rattraper à chaque pas de travers. Sa tête… La troisième guerre mondiale se joue à l’intérieur avec cette impression qu’elle va exploser à tout moment. Elle veut que ce soit le cas, qu’elle éclate une bonne fois pour toute, que la douleur cesse, que son mal-être s’éteigne.

L’index et le majeur sur la bouche, avant maquillée, elle continue sa progression empêchant celle de la nausée qui monte. Et, la porte. Enfin. Quelqu’un cherche à entrer mais elle passe la première, passant pour une impolie. Pas grave, il lui fallait de l’air. Dehors. Elle fait quelques pas, son dos contre un mur, le regard rivé vers le ciel sans étoiles. Merci aux lumières de la ville. Trop proche de l’entrée de cette boite de nuit et des regards environnant, Maddison pose une main sur le mur qu’elle longe jusqu’à bifurquer dans une petite ruelle déserte. Une fois de plus, elle se promet qu’elle ne boira plus de cette manière pour ne plus se retrouver dans cet état. Elle se sent mal, revient la culpabilité et, elle s’écroule le long du mur, les jambes repliées contre elle-même. Avec plus de lucidité, elle aurait sûrement remercié son changement vestimentaire de dernière minute. Son jean clair, serré, était bien plus adéquate que la jupe courte qu’elle avait prévue initialement. De cette première tenue était resté le débardeur doré et les talons qui, même dans cet état, ne la dérangeait toujours pas.

Les coudes sur les genoux, le visage entre ses mains, Maddison soupire avant de laisser ses bras entourer ses jambes et laisser sa tête retombée sur ses genoux. Il ne reste d’elle qu’une jeune femme recroquevillé, le dos contre un mur, un rideau de longs cheveux brun et ondulé cachant son visage. Le temps lui échappe.  Un peu plus de deux heures plus tôt, c’était une jeune femme souriante, heureuse, fraiche et en phase avec son temps qui était entrée dans cette boite de nuit. Cette fille est bien loin maintenant, rien à voir avec celle qui est contre ce mur à attendre que son état passe.

_ J’aime bien ta montre.

Maddison ne relève même pas la tête, la voix lui semble lointaine et proche à la fois. Elle ne veut pas qu’on l’ennui, elle ne veut pas qu’on lui parle, ni voir personne. A aucun moment, elle ne songe au fait qu’elle est isolée, sans même être capable de se défendre. A-t-elle seulement la force de crier en cas de problème ? La question ne lui traverse pas l’esprit, elle reste dans sa position pour marmonner.

_ Hmm… Ouais, moi aussi.

Cadeau de famille, elle y tient de manière assez étrange. L’homme, elle le sent s’accroupir en face d’elle, ça la dérange. Mauvais pressentiment. Elle relève la tête, du noir sous des yeux à peine ouverts pour le voir, un sourire qu’elle déteste déjà sur le visage. Derrière lui, les jambes d’un autre homme, elle n’aime pas ça mais ne sait pas quoi faire. Fuir ? Le sol est à peine palpable, elle ne va pas aller très loin.

_ Tes boucle d’oreille aussi.

Cette fois, elle essaye de se relever, ça sent vraiment pas bon. Elle galère, se sent lourde et il suffit à l’homme de poser une main sur son épaule pour qu’elle retrouve le sol presque aussi rapidement. La main de l’homme arrive au poignet de Maddison, elle se débat, elle compte bien garder sa montre. L’alcool ingurgité n’aide pas, ses gestes sont peu précis, sans force mais ce côté irrégulier n’aide pas l’homme à lui saisir la montre. Une baffe plus tard, il attrape son bras avec force pour commencer à enlever sa montre. Maddison c’est entendu crier.
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Adam Tenseï

Adam Tenseï
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MessageSujet: Re: Plus jamais comme ça #Libre   Plus jamais comme ça #Libre EmptyJeu 1 Aoû - 9:04

— Tu n’es pas censé te reposer ?

Adam haussa les épaules.

— J’suis pas en sucre. Alors ?

L’Asiatique agita une nouvelle fois son dessein sous le nez de son ancien compagnon. Ulysses poussa un soupir, attrapa la feuille et commenta, avec une redoutable perspicacité :

— C’est une ruelle.
— Sans blague.
— Qu’est-ce qui te fait croire que je devrais la reconnaître ?

Adam eut l’air un instant un peu embarrassé, avant de reconnaître :

— C’est près d’une boîte de nuit. Ou un club. Un truc comme ça.
— Comment peux-tu être sûr ?
— J’le sais, c’est tout. Cherche pas.
— Hmm…

Silence. D’un ton un peu amer, Ulysses interrogea :

— Donc, tu crois vraiment que je me suis fait prendre dans toutes les ruelles glauques de New York ?
— Lys…

Silence.

— J’ai pas dit ça…

Ulysses releva ses yeux d’une beauté surnaturelle sur Adam, qui détourna prudemment le regard.

— Près du Pandora’s Box.
— T’es sûr.
— À peu près.

***

Le devin, les mots enfoncées dans les poches de son blouson, arpentaient les ruelles tout autour du Pandora’s Box. Il n’était pas rentré dans l’établissement : trop de musique. Très mauvais pour son pouvoir, la musique. Alors, depuis une bonne heure, tout ce qu’il voyait, c’était des bennes éventrées, des escaliers de secours un peu trop rouillés, des petits dealeurs au coin de la rue et des jeunes, qui se pressaient vers la boîte de nuit, bien habillés, dans leurs costumes de lumière.

Quand la nuit tombait, tous ces jeunes devaient voir la musique, l’alcool et les fêtes. Quand la nuit tombait, il voyait les meurtres, les viols, les accidents, les secrets. Il voyait ça tout le temps, sans doute. Les entrepôts déserts, les chambres d’hôtel ravagées, les bosquets retirés dans les parcs. New York était pleine de cadavres. Adam jeta un coup d’œil à sa montre. Il était là depuis un moment. Il n’avait pas l’horaire exacte — c’eût été un peu trop facile, sans doute.

Tout ce qu’il avait vu, c’était une femme, une jeune femme, brune, dans une ruelle, en train de se faire détrousser. D’abord. Ensuite, les choses s’emballaient. Il Savait que ce serait près d’une boîte de nuit. Il Savait que ce serait ce soir-là. En dehors de cela, il se reposait sur l’identification d’Ulysses pour situer précisément le lieu — et à la patience, pour être là au bon moment. Hélas, les brunes, qui sortaient, qui rentraient, ce n’était pas ce qui manquait et, aux yeux d’Adam, qui n’était un spécialiste ni de la mode, ni des femmes, elles portaient toutes plus ou moins la même tenue et elles se ressemblaient toutes plus ou moins.

Il ne fit pas attention d’abord à l’ex-future victime qui sortait de la boîte de nuit en titubant. Encore une. Mais celle-ci était différente — suivie. Par un type qui n’avait pas l’air d’être là pour faire la fête. Un peu plus âgé que la population locale. Habillé pour rester discret plutôt que pour se faire remarquer. L’Asiatique quitta le mur contre lequel il s’était adossé, en face du Pandora’s Box et traversa la rue. Il alla s’engager dans une ruelle quand une jeune femme un peu éméchée s’agrippa à son tee-shirt et roula vers lui des yeux langoureux.


— T’es mignon toi. T’es Coréen non ? Chanteur ?
— Gay surtout. Dégage.

Cette réponse assez peu diplomatique convainquit la jeune femme d’aller tenter sa chance sur une cible moins coréenne, plus hétérosexuelle et plus collaborative. Adam se précipita dans la ruelle où s’était faufilée l’ex-future victime dont il craignait qu’à cause de ce contretemps elle fût devenue une ex-ex-future victime, parce qu’elle avait été talonnée de près par son futur agresseur.

Et il le vit. Il les vit. Elle, un homme, et un complice. Dans sa vision, il n’avait perçu la scène que par les yeux du premier agresseur — le complice se tenait derrière lui. Détail imprévu. Peu importait, de toute façon. Ce n’était pas comme s’il était novice à ce petit jeu là. Il sortit les mains des poches et s’approcha de la joyeuse troupe.


— Y a un problème ?

Sans trop se soucier de retenir Maddison, qui de toute façon n’avait pas l’air de pouvoir courir bien loin, les deux hommes se retournèrent vers lui, le détaillèrent de la tête aux pieds et esquissèrent un sourire narquois. Le cerveau du dos interrogea d’un air moqueur :

— T’as quoi, toi ? Dix-sept ans ? Tu devrais dormir. Y a école demain.

Mais l’autre homme, un peu plus jeune, après avoir fixé Adam, commença à tirer sur la manche de son partenaire. Celui-ci le repoussa brusquement, mais l’autre murmura d’un air un peu inquiet :

— J’crois qu’c’est Tenseï.
— Jamais entendu parler.
— Hell’s Kitchen. Les combats clandestins.
— C’est bon. C’est pas un ninja non plus.

Le pas-ninja-non-plus s’était approché pendant cette fascinante conversation, qui le rassurait un peu sur sa réputation, et balança un crochet du droit dans la mâchoire du leadeur qui commençait à ne plus leader grand-chose. Le type recula de quelques pas, un peu sonné, tandis que son acolyte lui faussait prudemment compagnie, parce que même si la montre de Maddison était jolie, il préférait encore rester en vie.

Le leadeur était soit plus coriace, soit moins perspicace, et après s’être plus ou moins remis du premier coup, fonça sur Adam — hélas pour lui, l’Asiatique paraissait doué de réflexes surhumains — ou alors c’était lui qui était particulièrement lent ce soir-là. Après avoir tapé dans le vide deux ou trois fois et avoir reçu deux ou trois coups supplémentaires, le type cracha un peu de son sang par terre, et, après cette ignoble atteinte à la voirie publique, se décida enfin à rejoindre son compagnon d’infortunes, non sans avoir préalablement averti :


— J’te retrouverai…

Ce qui laissa Adam un peu stoïque. Il fallait dire que la menace n’était pas très originale. Le mutant suivit le voyou du regard jusqu’à ce qu’il disparût à l’autre bout de la ruelle, avant de venir s’accroupir devant l’infortunée Maddison.

— Ça va ? Ils vous ont pas trop secouée ?
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Maddison L. Perterson

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MessageSujet: Re: Plus jamais comme ça #Libre   Plus jamais comme ça #Libre EmptyJeu 1 Aoû - 11:04

Elle a mal, sa joue, son poignet, son esprit. Elle n’y peut rien, un geste plus fort que l’autre et elle repensait obligatoirement à son père, aux coups qu’elle n’avait pas pris parce qu’Alex avait fait en sorte de les prendre à sa place pendant qu’elle le blâmait d’être à l’origine de tous les maux de sa famille. Elle l’avait détesté aveuglément, sans comprendre tout ce qu’il faisait pour elle, sans connaitre ce père qu’elle avait toujours vu comme un être parfait. Elle avait ouvert les yeux avec 17 ans de retard et n’avait cessé, depuis, de se sentir coupable. Là, dans cette ruelle, cette pensée ne lui fait pas défaut, elle accepte parce qu’elle trouve que c’est un juste retour des choses, une roue qui tourne pour toutes les années où elle avait été protégé.

Son poignet est lâché, elle se demande combien ils sont alors qu’une nouvelle voix fait son entrée. Elle veut que ça s’arrête sans comprendre ce qui se passe. Il y a bien un échange, des paroles qu’elle ne comprend pas tellement, son esprit s’acharne à lui embrouiller l’esprit. Ses idées et ses pensées lui donnent l’impression d’arriver toutes en même temps, sans avoir le temps de suivre un premier fil, un autre venait, sans rythme, sans logique aucune. Elle s’y perd, s’enfonce et coule. Elle essaye de remonter, de lever les yeux pour voir une silhouette partir pendant que les deux autres se lancent dans une danse blessante. On l’aide, elle le comprend ce qui la fait se sentir encore plus pitoyable, inutile et meurtrie.

Elle songe, un instant, à se lever et à partir. Les deux hommes, occupés, ne s’en soucieraient pas. Les deux mains sur le sol, elle tend les bras, tente de se relever mais le monde vacille tellement fort qu’elle retrouve le sol rapidement avec cette impression de s’y enfoncer. L’alcool fait son effet même si Maddison à l’impression que la baffe qu’elle s’était prise avait eut le mérite de lui rendre des pensées un peu plus cohérentes. La situation lui semble irréelle parce qu’elle ne comprend pas qu’on vienne l’aider, elle ne le méritait pas. L’alcool, censé lui faire oublier sa culpabilité avait, à cette dose, l’effet inverse. Elle n’en a pas conscience mais elle aurait préféré qu’une rencontre se fasse dans d’autres circonstances, quand elle était apte à être cette joyeuse jeune femme que rien ne peut ébranler. À cet instant, elle n’est que l’ombre de cette personne.

Contre son mur, elle n’a même pas la force d’un mouvement de recul quand on s’accroupit à nouveau en face d’elle. Elle lève le regard, de petites fentes horizontales au-dessus d’un maquillage qui n’a pas su rester à sa place. Elle le voit, son visage, de manière floue. C’est étrange de voir de cette manière un visage pourtant si lisse et sans âge que pouvait être celui d’un asiatique. Elle est bien incapable de donner un pays d’origine, même sans avoir un grammage important dans les veines. Elle veut crier, hurler ou se terrer sous le sol tellement elle se sent minable de cet état. Elle commence à secouer la tête de gauche à droite pour dire qu’on ne l’a pas trop secoué mais des éclairs blancs lui passent devant les yeux. Elle s’abstient de plus de mouvement dans un soupir.

Pitoyable, hein ?

Elle n’a pas envie de lui dire que ça va. Rien ne va. Elle s’en sort bien sans penser le mériter, elle n’a rien et elle lui en est reconnaissante d’une certaine manière mais, non, elle ne va pas bien. Elle soupire à nouveau, pendant que ses mains encadrent son visage pour repousser ses cheveux trop présents à son goût. Les coudes en appui sur ses genoux elle se sent dans un état minable. Pitoyable, c’était bien le mot. Elle regrette, avec un temps de retard que ses premiers mots aient pris la forme d’une question, son état incontrôlable est trop propice à un pouvoir qu’elle ne veut pas voir apparaitre. Ses mains retombent, sa tête bascule en arrière pour trouver appui sur le mur frais, presque réconfortant. Un semblant de sourire, le mieux dont elle était capable, coupable et gêné apparaît sur ses lèvres.

_ Désolée. Promis, je ne suis pas comme ça en temps normal.

Pas tout le temps. Maddison a envie de fuir mais elle en est incapable alors, à défaut, parce qu’elle ne peut pas éviter ce regard qui va la juger, elle en est certaine, elle cherche des excuses. C’est le propre de toutes les personnes qui se sentent coupables de l’état dans lequel elles se trouvent. Maddison n’a rien d’innovant sur ce point-là, elle en devient même d’une banalité affligeante, à croire, comme trop de gens, que l’alcool peut aider. Elle le sait pourtant, ça ne dure qu’un temps, la descente est pire que l’état dans lequel elle se trouvait avant. Plus jamais, c’était une promesse, encore une qu’elle ne tiendrait pas… Comme les fois d’avant. Elle baisse légèrement la tête, l’air désolé de la situation.

_ Merci.

Même en préférant qu’on ne la trouve pas dans cet état elle ne pouvait pas nier l’aide qu’il avait été. Elle comprendra, plus tard, quand l’alcool se dissipera, qu’elle avait vraiment eut de la chance de le voir passer par-là, au hasard – parce qu’il s’agissait bien de cela, non ? Un hasard -, elle comprendra ce à quoi elle avait échappé juste parce qu’une personne avait bien voulu l’aider.

_ Tenseï, c’est quoi ? Le nom prit pour jouer les superhéros  en aidant les personnes incapables de reconnaitre leur dernier verre quand il arrive ?

Elle n’a pas réfléchi, elle a juste posé la question qui lui est passé par la tête, les moments de la bagarre lui revenant avec un temps de retard. Elle a la désagréable sensation de voir un replay de manière saccadée où les informations lui sont données au compte-gouttes. Elle le sait pourtant, si elle ne veut pas voir la moindre couleur, elle se doit d’éviter de poser des questions mais toutes ses réflexions lui arrivent toujours avec un train de retard.
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Adam Tenseï

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MessageSujet: Re: Plus jamais comme ça #Libre   Plus jamais comme ça #Libre EmptyJeu 1 Aoû - 13:37

Pas trop secouée. L’assistance aux victimes, lui, ce n’était pas son fort. Il sauvait les gens, c’était déjà pas mal, il ne fallait pas lui demander non plus de se montrer des plus compatissants. Généralement, il laissait les relations sociales à d’autres ou bien il arrivait assez tôt pour que la victime n’en fût pas une. Hélas, ce soir, il avait été un peu retardé et il devait désormais se dépêtrer d’une situation bien plus compliquée, à ses yeux, qu’un combat de rue : une jeune femme en détresse.

Lorsque Maddison suggéra qu’elle était pitoyable, Adam répondit sincèrement :


— J’ai vu pire.

Par là, il voulait dire qu’elle était vivante. Pas découpée en morceaux. Ni passée au chalumeau. Par exemple. De toute façon, alcoolisée comme elle paraissait l’être, Adam ne voyait pas trop ce qu’elle pouvait faire de plus que rester assise dans un coin de la ruelle en attendant. Pitoyable ou non, il s’en fichait un peu — il n’allait pas se mettre à ergoter sur la valeur objective des victimes futures : les trouver au bon moment était un casse-tête suffisamment pénible pour qu’il ne s’embarrassât pas d’interrogations superflues.

Dans l’obscurité de la ruelle, il essaya de l’observer un peu mieux. Pas sûr qu’elle n’eût pris que de l’alcool. En tout cas, ce n’était pas une gamine des rues, ni une prostituée qui travaillait les boîtes de nuit pour lever des clients : trop bien habillée, les ongles trop bien entretenus. Ces choses-là, Adam avait appris à les voir du premier coup d’œil. La rue, les petits crimes, les grands crimes, tout cela était devenu son univers de prédilection peu après l’apparition de ses pouvoirs. À vrai dire, ils ne lui avaient pas trop laissé de choix.

Elle s’excusait, elle tentait de sourire. Adam avait beau savoir qu’elle serait en sécurité désormais, pour peu qu’il la relevât, même en la forçant un peu, et le conduisît au videur de la boîte qui se chargerait d’appeler la police, il n’avait pas vraiment le cœur de la laisser-là toute seule. Un an plus tôt, il l’aurait fait, sans aucun doute, sans aucune hésitation. Mais Salem l’avait tiré de sa carapace de froideur protectrice et les choses n’étaient plus les mêmes, désormais.

Il laissa échapper un soupir, tira un bout de carton par terre et s’assit aux côtés de la jeune femme, dos au mur, les avant-bras sur les genoux, les mains croisées. À son avis, il n’était pas la personne la plus désignée pour réconforter les gens, mais enfin, maintenant qu’il était là et qu’il n’avait rien de mieux à faire, puisque son fiancé était à Boston, il pouvait bien prêter une oreille attentive à une âme en peine avant d’aller retrouver son appartement et ses chats.

La question un peu brusque de la jeune femme lui fit hausser un sourcil.


— Euh… Non. C’est mon nom de famille.

Un nom de super-héros, il n’en avait jamais pris un. Peut-être, un jour, s’il devenait un X-Man, pour de vrai. Et encore, il voyait mal lequel. Le Voyant ? Ça faisait très fête foraine. Le Devin ? Ce n’était pas très impressionnant. Un truc avec un X dedans, ça ferait porno. Et puis, ensuite, il faudrait un costume, et lui, il préférait ses jeans, ses baskets et ses tee-shirts, c’était beaucoup plus confortable. Pour la forme, il précisa :

— C’est japonais.

Mais son accent, à lui, était typiquement new-yorkais. Ce qui n’empêchait certes pas la moitié des gens qu’il croisait de lui trouver des origines un peu partout en Asie.

— Mais mon prénom, c’est Adam.

Ça, par contre, c’était moins japonais. Il lui jeta un regard, de ses yeux noirs et profonds. Il se souvenait de ses propres soirs de déperdition, trop shooté aux antidouleurs pour regagner une petite chambre décrépie louée à un propriétaire point trop regardant. Il avait arrêté depuis plusieurs années, et pourtant, l’envie était toujours là, lancinante, dangereuse, prête à conquérir le moindre petit bout de terrain qu’une faiblesse de sa volonté concéderait.

Il détourna le regard pour fixer à nouveau le mur d’en face et reprit d’un ton dégagé :


— Ils étaient deux, vous étiez seule. Vous auriez été sobre, ça aurait pas fait beaucoup de différence.

Aux yeux de bien des loubards, être une femme constituait de toute façon une faiblesse suffisante et une raison de se faire attaquer.

— Enfin si, vous vous seriez peut-être plus défendue. Et ils vous auraient plus frappée. À moins qu’vous soyez une super-pro du ju-jitsu quand vous avez pas bu, y a de toute façon pas grand-chose que vous auriez pu faire.

Pas très diplomatique (comme d’habitude), mais d’une certaine façon, la rudesse d’Adam avait parfois des effets réconfortants. Ou alors elles traumatisaient un peu plus les victimes qui n’aspiraient qu’à être bercées et consolées avec des paroles rassurantes, mais Adam n’était pas un psychologue et, en dehors de Salem, il ne dorlotait personne. Ce fut donc avec une sollicitude sincère mais un peu brute de décoffrage qu’il déclara enfin :

— D’ailleurs, à moins qu’vous n’vouliez vous faire dévorer par les rats, va falloir songer à trouver un autre endroit pour vous remettre.

Elle devait bien avoir un appartement, quelque part, cette jeune femme-là. Avec un peu de chance, ce ne serait pas très loin et en moins d’une demi-heure, il pourrait la laisser bien au chaud chez elle en toute bonne conscience. Avec beaucoup de chance.

— Vous pouvez marcher ?

Parce que tant qu’il y était, il allait la raccompagner.
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Maddison L. Perterson

Maddison L. Perterson
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MessageSujet: Re: Plus jamais comme ça #Libre   Plus jamais comme ça #Libre EmptyJeu 1 Aoû - 18:27

Maddison ne sait pas si elle doit se sentir rassurer ou non par la couleur qu’elle voit quand il dit avoir vu pire. La couleur, cette manifestation de son pouvoir lui pose problème, elle sait comment il fonctionne, elle en connait les conséquences. Savoir si les gens mentent ou non n’est pas une vocation en soi, elle déteste même le fait de n’avoir aucun contrôle de dessus. Ce pouvoir, elle a l’impression qu’il possède sa propre volonté, qu’il débarque quand bon lui semble et elle a beau le noyer sous des litres d’alcool… Il finit toujours pas gagner. Le vert, si on oublie es désagréments d’un gène X, est censé la rassurer. Il a vraiment vu pire, il ne cherche pas à lui mentir mais elle se demande ce qu’il fait dans la vie, ce qui peut le pousser à voir pire.

Il s’installe, elle ne comprend pas pourquoi. Il l’avait aidé, les types étaient  partis, elle s’en sortirait avec une marque, peut-être deux mais, hormis son état avant qu’elle n’arrive ici, elle allait bien. Son rôle était fini, elle ne lui demande même pas de répondre à ses questions, il est libre de partir. Dans un cas comme celui-là, elle n’est pas certaine de chercher à rester, à répondre ou à comprendre quoique ce soit. Le fait qu’il reste ne fait qu’augmenter un sentiment de culpabilité où, son seul souhait, est de ne plus rien se souvenir à son réveil histoire qu’elle ne se sente pas encore plus minable.

L’avantage qu’elle voit à la position qu’il a adopté, c’est qu’il n’est plus en face d’elle, plus dans son champ de vision et les couleurs n’apparaissent plus. Elle doit regarder les gens pour ça, en plus du fait qu’ils doivent lui parler à elle. Ca la soulage, un peu pendant qu’elle prend note, pas forcément de manière indélébile, de l’origine de son nom. Rien à voir avec un pseudo de superhéros, juste un nom de famille, ça casse un peu l’image du type qui vient de nulle part, qui aide sans rien demandé et dont il ne reste, à la fin, qu’un pseudo comme rumeur. Le fait même qu’il n’ait pas disparut sur le moment, casse déjà cette image. Elle divague, elle le sait mais, elle ne peut pas faire autrement, c’est son esprit qui décide.

_ Adam…

Elle penche la tête légèrement en avant, ne la tourne toujours pas vers lui pour éviter les désagréments de son pouvoir. Ses lèvres se pincent légèrement, dans semblant de sourire qui lui donne l’impression de devoir développer des ressources inestimables.

_ … très biblique pour un nom Japonais.

Il n’a même pas l’accent de son nom alors, cela n’a rien de réellement étonnant mais, son état, elle souligne des choses qui lui seraient apparu comme banale en d’autres instants. Une heure plus tôt, elle aurait même sourit à une association pareil, son était avait été si euphorique à un moment de la soirée. Là, elle constate, c’est tout, sans y ressentir la moindre chose, elle se sent presque lucide, le moment le plus désagréable. Et le mal de tête reste…

Elle loupe son regard, ce n’est pas plus mal, elle n’a pas envie d’affronter le moindre regard en ce moment. Elle en n’a même pas conscience au moment où c’est elle qui tourne la tête vers lui quand il explique qu’elle n’avait aucune chance. Toujours cette même lueur. Effectivement, sobre n’aurait pas fait de grande différence hormis le fait que, dans un état normal, elle n’aurait pas eut besoin de se retrouver dans cette ruelle. Elle commence déjà à avoir mal aux yeux, son pouvoir la fatigue. L’impression désagréable que ses rétines jouent les barbecues qu’on a mal allumés et qui chauffent doucement. Trop lentement. Elle baisse les yeux, remet sa tête dans un axe moins douloureux.

_ Le juji-quoi ? Elle plisse les yeux avec l’impression qu’un mal de crâne carabin lui vrille les neurones restant. Trop compliqué, elle soupire. Mouais, non, en tout cas j’aurais pas été dans cette rue.

Est-ce que ça aurait été différent ? Maddison, c’est un détecteur de mensonge, pas un devin qui prédit l’avenir ou qui sait ou va se trouver une personne en détresse. Peu importe, elle n’est pas capable de revenir en arrière non plus. Mais, à aucun moment, elle ne le trouve déplacé ou peu sociable. Elle apprécie le fait qu’il ne soit pas là à s’apitoyer sur son sort que, d’une manière ou d’une autre, elle avait choisi d’avoir durant la soirée. Rien que le fait de songer à bouger lui fait remonter une nausée oubliée. Les rats ne la tentent pas, longer les murs jusqu’à retrouver son appartement non plus, elle ne voit même pas une proposition de raccompagnement dans les phrases qu’il peut dire.

Elle n’a pas envie de se lever, pas envie de bouger mais un élan de lucidité lui fait dire qu’elle peut le faire, ne serait-ce que pour le libérer lui, pensant qu’il restait parce qu’il ne voulait pas la voir rester seule dans cette ruelle. Un éclair dans le regard et elle se demande si les types sont capables de revenir plus nombreux, expliquant pourquoi il restait là en attendant qu’elle bouge. Elle lui doit bien ça. Difficilement et non sans voir son mode vaciller elle hoche la tête.

_ Oui. Je crois.

Une main en appui sur le mur, l’autre au sol, elle s’arme douloureusement de courage et de volonté pour s’appuyer sur ses jambes et se relever. Le monde bascule à nouveau mais le mur est bien ancré dans le sol, assez pour lui offrir un appui sur lequel s’appuyer sans basculer dans un sens ou dans l’autre. A moins qu’on l’ait aidé, elle n’en sait rien, elle ne se rend pas bien compte des choses.

_ Ok, je…

Une main reste sur le mur, une épaule aussi, pendant que l’autre se porte à son visage. Arrêter de parler, cesser de voir le monde tourner et, surtout, retenir cette nausée. Ses jambes la porte à peine mais elle sait… elle sait que si elle ne quitte aucun mur, elle arrivera à rentrer chez elle qui était par là… Non, là-bas… Euh… Tout s’embrouille. Elle soupire à nouveau, trop d’activité pour un cerveau trop lent, elle pivote, posa son dos contre le mur et fait un signe vague de la main.

_ Je vais y arriver, vous pouvez y aller. C’est cool.

Ca ne l’est pas mais elle ne veut pas le bloquer ici, il a peut-être d’autres gens à secourir. Et voilà, elle part encore alors, qu’en réalité, de manière logique, elle pense qu’il est arrivé par le plus grand des hasards.
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Adam Tenseï

Adam Tenseï
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Plus jamais comme ça #Libre Vide
MessageSujet: Re: Plus jamais comme ça #Libre   Plus jamais comme ça #Libre EmptyJeu 1 Aoû - 21:08

— Hmm ?

Biblique, son prénom ? Il n’y avait pas grand-chose de biblique dans son existence. Vraisemblablement, son pouvoir tenait du blasphème. Sans parler de l’homme qu’il retrouvait tous les soirs en rentrant chez soi. Et de ses opinions politiques. Il n’y avait jamais songé, mais c’était vrai : son prénom avait quelque chose d’un peu ironique, tout bien considéré. Il haussa les épaules.

— Mes parents voulaient qu’on passe un peu plus inaperçus, sur les listes d’appel, à l’école.

C’était une attitude typique de certains immigrés, quand ils étaient en minorité. Les Tenseï n’avaient jamais vécu dans une enclave et si les parents parlaient encore le japonais, leurs enfants, eux, n’avaient de la culture nipponne que leur nom de famille et leur physique. Dans une ville comme New York, porte d’entrée des États-Unis, il était rare que qui que ce fût y prêtât la moindre attention.

— Il y a des gens pour qui Pearl Harbour est encore difficile à avaler, je suppsoe.

À vrai dire, l’essentiel du racisme auquel il était confronté dans sa vie n’allait pas jusqu’à ses subtilités. Les Japonais étaient oubliés. Pour la plupart, il était désormais un Asiatique donc un Chinois, un représentant d’une menace d’invasion économique. La plupart du temps, il n’y prêtait pas attention. Être un mutant gay d’une minorité visible qui aimait les sports machistes, fatalement, ça apprenait à relativiser la valeur de l’opinion d’autrui et à prendre sur soi.

Alors juger les autres sur leur apparence, même transitoire, ce n’était pas vraiment son fonds de commerce. Après tout, Maddison pouvait très bien être une alcoolique finie, ça ne changeait rien au fait qu’elle ne méritait pas d’être molestée dans une ruelle sombre en plein milieu de la nuit par des types peu scrupuleux. Ceux qui profitaient de leur force ou de leur pouvoir, Adam n’aimait pas beaucoup cela et, de toute façon, il y avait trop de visions qui le laissaient impuissant pour qu’il laissât passer celles d’entre eux sur lesquelles il pouvait encore agir.

Le jeune homme se leva et surveilla du regard son protégée du soir, qui tentait de reprendre pied. Bon, la poutre et les barres asymétriques, ce ne serait peut-être pas pour tout de suite. La jeune femme essaya de le congédier.


— Ouais, c’est cool. Tellement cool que vous allez finir par vous écrouler dans les ordures. Ça promet.

Décidément, son tact légendaire n’était jamais très loin. Adam décréta :

— J’vous raccompagne chez vous.

Tant pis, les chats attendraient pour avoir leur dernière ration de croquettes de la journée — ou alors ils monteraient un plan machiavélique pour se la servir eux-mêmes. Sous ses airs rudes, Adam était doué d’une mauvaise conscience phénoménale, une sorte de malédiction qui le poussait à ne jamais laisser quelqu’un sur le bord de la route. Ou de la ruelle. Il s’approcha donc de la jeune femme et proposa (ou ordonna, plutôt, parce qu’il était temps de prendre la direction des opérations et que, de toute façon, Adam prenait toujours la direction des opérations) :

— Aller, prenez appui sur moi, on va commencer par sortir de cette allée.

Il montra son poignet gauche.

— Et vous inquiétez pas, j’ai déjà une chouette montre, donc j’vais pas vous dépouiller.

Et puis une montre de femme, on se demande bien ce qu’il en ferait. Il se voyait mal l’offrir à son skater de fiancé. Adam attrapa donc le bras de Maddison avec une délicatesse qui contrastait à la fois avec sa manière de décrocher la mâchoire de l’agresseur et le côté un peu direct de ses propos, l’incita à s’agrippa à son bras à lui et pivota pour s’approcher lentement de la sortie la plus proche. Bras dessus, bras dessous, ils débouchèrent donc sur la rue principale devant laquelle s’ouvrait le Pandora’s Box.

La même femme qui avait bu un ou deux verres de trop et qui l’avait abordé lorsqu’il était entré dans la ruelle se tenait-là, qui fumait. En l’apercevant avec une jeune femme (certes pas très fraîche) au bras, elle s’exclama :


— J’croyais que t’étais gay.

Adam la fixa de ses yeux noirs.

— Vous êtes pas censée être en train de vous envoyer en l’air avec un type crade dans les toilettes de la boîte, vous ?

Troublée par ce léger manque de galanterie, la femme marmonna entre ses dents :

— Moi qui t’avais pris pour un gentleman.

Sans se demander ce qui pouvait bien, dans son allure, suggérer ne serait-ce qu’une seconde qu’il était un gentleman, Adam passa son chemin, et par conséquent celui de Lauren, pour parvenir à l’arrêt de bus le plus proche — et donc au banc le plus proche. À cette heure-ci, la ligne n’était plus en service et le coin était occupé par deux prostituées qui attendaient patiemment le client. L’une d’entre elle les fixa un instant, plissa les yeux, et s’avança finalement vers eux sur des talons incroyablement hauts.

— J’me disais bien que c’était toi.

Adam releva les yeux et esquissa un léger sourire.

— Bonsoir Kristy.
— Comment tu vas ?
— Oh. Toujours la même chose. Et toi, ton père, ça va mieux ?
— Sorti de l’hôpital hier.
— C’est bien. Tu lui donneras le bonjour.
— Tu viens prendre un café ?

Adam secoua la tête avant de l’incliner vers son acolyte qui dessoûlait.

— Elle a pas l’air en forme…
— Une nuit un peu agitée.
— Je vois. Bon, je vous laisse, il faut que j’y retourne.

Sur cette conversation qui apportait la preuve qu’Adam savait parfois être très courtois, le jeune homme reporta son attention sur la presque victime et, comme si de rien n'était, interrogea :

— Bon, alors, vous vous souvenez où vous habitez ?
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Maddison L. Perterson

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MessageSujet: Re: Plus jamais comme ça #Libre   Plus jamais comme ça #Libre EmptyDim 18 Aoû - 22:34

Elle ne comprend pas, peut-être son esprit embrumé mais, en quoi un prénom aidait à mieux passer sur les listes d’appel, le nom était donné avec. De ses souvenirs, hasardeux mais pas si lointain que cela, c’est ce dont elle se souvient, un nom et un prénom prononcé par un professeur donnant une identité à un élève. Le nom, son nom, rappelait trop ses origines pour qu’on s’arrête sur un prénom si on décide de ne voir que la provenance des gens. De toute façon, il a les traits d’autres origines, prénom ou pas, ça ne changeait pas ce fait. Elle s’en fout, il peut bien venir de New York, de Russie, d’Afrique ou même du Texas, que ça ne lui pose pas le moindre problème. Rien n’est un souci, pas dans son état hormis, justement, son état.

Elle se demande su Pearl Harbor est réellement un motif de racisme parce que, de ce qu’elle avait pu entendre avec des camarades de classe, Pearl Harbor était associé à deux amis d’enfance se battant pour Kate Beckinsale. La magie du cinéma ou la façon de voir les choses autrement, romancés, jusqu’à se dire que c’est une vérité et qu’il n’est plus nécessaire d’ouvrir un livre d’histoire. Elle exagère un peu, elle n’en sait rien, elle n’est pas japonaise et n’a aucune idée de la vie qu’il peut vivre. Peut-être qu’on lui rappelait sans cesse qu’il était d’une nation de kamikaze… D’ailleurs, son esprit vagabond, vient à se demander l’intérêt pour des kamikazes de porter un casque ? Peu importe. Rappelons-nous, mes amis, que les Japonais on détruit Pearl Harbor mais, oublions, que nous avons été les premiers à prendre notre belle terre par le sang. Est-ce que seuls les Américains sont hypocrites ou c’est un truc qu’on trouve dans tous les pays ?

Et son esprit aurait pu encore divaguer un bon moment, avec des questions qui resteraient à jamais sans réponse mais, se lever lui fait tellement tourner la tête qu’elle en oublie tout le reste, incapable même de se souvenir de quoi elle débattait avec elle-même quelques secondes plus tôt. Elle veut y arriver, elle veut le faire seule même si elle s’en sait incapable. Et BAAM… Adam, sa façon de dire les choses, elle se le prend en pleine figure. Elle se referme, se vexe, affiche un air boudeur comme une enfant qu’on vient de réprimander, à qui on vient de dire une vérité absolue dont elle n’a pas envie de se rendre compte. Ca le vexe, elle se sent attaquée dans son ego et ça n’a rien de plaisant. Elle le déteste, a envie de le foudroyer du regard mais refuse de le voir à ce moment-là, refusant d’affronter une lueur verte prouvant ses paroles. Elle lui en veut et, deux minutes plus tard, elle a déjà oublié pourquoi elle le détestait autant.

Elle s’étonne, un instant, quand il tend son bras, quand il l’aide à marcher. Elle s’était attendu à un geste fait avec plus de rudesse, un geste sans appel comme sa façon de dire les choses, elle a même préparé une plainte, par avance, juste histoire de dire mais, elle reste coincée dans le fond de sa gorge. De quoi peut-elle se plaindre, elle sourit, rit un peu avant d’abandonner l’idée de hocher la tête de faire revenir une nausée bien trop présente à son goût.

_ Tant mieux, j’y tiens à cette montre.

Argumenter est au-dessus de ses forces, elle s’y plierait si la question apparaît mais, sans ça, elle préfère garder le silence. Tout effort lui semble insurmontable, elle n’a qu’une envie : s’allonger sur le sol, peu importe ce qui s’y trouve, attendre que ça passe en se promettant inutilement de ne jamais recommencer. Le monde lui semble étrange, le sol trop flasque sous chacun de ses pas, les lumières bien trop agressives. Même la voix de cette parfaite inconnue sonne comme une agression à ses oreilles, elle comprend bien les mots mais ne saisit pas le sens. Elle est incapable de trouver un raisonnement, de chercher les raisons de cet échange entre elle et Adam, ni même la raison des propos échangés. Un coin de son cerveau à bien enregistrer l’information mais, la surface fait la sourde oreille.

Rien ne va en s’arrangeant, elle a l’impression d’avoir parcouru des kilomètres, d’avoir déjà fait le tour de la terre tellement marcher est compliqué et, une autre femme débarque dans son champ de vision, laissant peu de doute sur la nature de son métier. La première question qui lui traverse l’esprit : comment un gay semble aussi bien connaitre une prostituée ? Maddison a l’impression qu’on l’a transporté dans un autre monde, ça semble tellement sorti de nulle part qu’elle se demande si elle n’hallucine pas les dialogues échangés jusqu’à présent. Elle se sent bouger, lever un pouce dans la direction de la femme quand elle annonce qu’elle n’a pas l’air bien. De ce geste, complètement ironique, Maddison assure bien aller. S’ensuit une main levée comme pour saluer cette femme, dont elle ne souviendrait pas au réveil. Maddison a beau ne pas comprendre le métier de cette inconnue, elle lui semble bien moins antipathique que l’autre femme devant le pandora.

L’air frais est quelque chose de bénéfique, loin d’être fraiche comme au réveil, Maddison crut retrouver petit à petit un semblant de cerveau. Le fait d’être assise sur le banc de l’arrêt de bus n’est peut-être pas étranger à ce sentiment. La tête en appui sur la vitre derrière elle, son regard se fixe dans le vide pendant que la question d’Adam se fraye un chemin dans son esprit. Il lui faut un temps de réflexion pour comprendre la question, l’assimilée et en trouver la réponse. Elle pointe une direction de son index, son bras ayant un peu de mal à rester dans les airs.

_ Au campus universitaire.

Sa réponse est bonne, elle vit là-bas, ce qui est faux, en revanche, c’est la direction qu’elle donne. Le campus se trouve à l’opposé de celle-ci. Son sens de l’orientation, déjà mauvais à la base, n’a rien d’enviable après quelques verres.

_ Mais sérieusement. Elle se penche un peu, essaye d’attraper le portable qui est dans la poche arrière de son jean. Appelez un taxi, ça suffira bien.

Elle arrive à attraper l’objet convoité qui lui échappe des mains et tombe sur le sol alors qu’elle soupire. Ce n’est pas son jour. Elle l’a cherché. Son regard se porte sur le Smartphone au sol, qui ne semble rien avoir de grave et, elle se dit qu’il peut rester là un petit moment, le temps pour elle de se préparer à se baisser pour le ramasser. Si elle le fait maintenant, elle le sait, elle va juste basculer en avant.

Ce qu’elle ignore à ce moment-là, et qu’Adam doit également ignorer, c’est que Lauren, cette femme devant le Pandora’s Box, possède un égo qu’il n’est pas bon de ne pas flatter. Pas habitué à ce qu’on la refoule, et encore moins qu’on lui parle comme l’avait fait Adam, elle avait pris la décision de ne pas en rester là. Si elle s’était faite recaler de manière si impolie alors personne d’autre ne profiterais de cet homme dont elle mettait l’homosexualité en doute étant donnée qu’il était parti avec une jeune femme. Juste une excuse qu’il avait sortie. Lauren avait attrapé son téléphone, un sourire malsain sur les lèvres pour composer le 911 et, d’une petite voix innocente et inquiète, merveilleusement simulée, elle avait fini par expliquer qu’elle avait vu un homme, type chinois – comme quoi, tout le monde confondait –, mettre un truc dans le verre d’une jeune femme pour l’entrainer en dehors de la boite par la suite. Elle disait s’inquiéter parce que, la jeune femme en question n’avait pas l’air d’être dans son assiette à partir de ce moment-là et qu’avec toutes les histoires qu’on entendait de nos jours, elle préférait prévenir. Elle fut remerciée alors que son sourire s’agrandissait au moment de raccrocher. Personne ne lui parlait comme il l’avait fait !

Loin de savoir ce qui avait pu se passer quelques minutes plus tôt devant le Pandora, Maddison est bien décidée à laisser à Adam une fin de soirée plus agréable que raccompagner une alcoolique notoire dans le studio qu’elle occupe sur le campus. Ah, la vie d’étudiante !

_ Parce que, techniquement, que ce soit vous ou un taxi qui me ramène, ça revient au même, non ?

Dans tous les cas elle rentrerait avec un inconnu. Adam sera peut-être rassuré – même si elle ne comprend pas la ferveur qu’il met dans cette tache – de savoir qu’elle ne rentrera pas toute seule et, elle, serait rassurée de savoir qu’il peut avoir d’autres activités plus intéressantes.
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Adam Tenseï

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MessageSujet: Re: Plus jamais comme ça #Libre   Plus jamais comme ça #Libre EmptyLun 19 Aoû - 10:00


***

— 911, what is your emergency ?

***

— Le suspect est de type asiatique, entre 17 et 25 ans, carrure sportive, jeans et tee-shirt. Il est accompagné d’une jeune femme du même âge, cheveux bruns ou châtains, possiblement droguée.

***

Adam n’était pas un devin infaillible et ce fut donc avec une relative insouciance qu’il se pencha pour ramasser le portable de la jeune femme et le lui remettre dans les mains, sans songer qu’à quelques pas de là à peine, une terrible et sournoise machination s’ourdissait contre son innocente personne. Pour lui, il avait tout le temps devant eux, que Maddison reprît ses esprits et fût prête à faire quelques mètres de plus, jusqu’à la voiture qui les conduirait, donc, au campus universitaire.

— Ouais, enfin, c’est plutôt par-là, hein.

Il fit un signe de tête dans la direction opposée. Il connaissait New York comme sa poche pour y avoir grandi et y avoir travaillé comme coursier, mais il n’était pas besoin d’être un natif pour repérer le campus qui occupait une bonne partie de la ville. Du coin de l’œil, Adam observa son acolyte : elle avait beau décuver peu à peu, dans l’état où elle était, il ne se voyait pas la lancer toute seule dans la rue ou, même, la faire grimper dans un taxi. Elle allait finir dans l’Hudson.

Le jeune homme secoua la tête.


— Ça r’vient pas au même : moi, j’vais pas vous découper un morceau.

Il avait définitivement l’art de présenter la nuit new-yorkaise sous son jour le plus chaleureux. En toute objectivité, il y avait peu de chance que Maddison finît dans le réfrigérateur d’un psychopathe-chauffeur de taxi avant la fin de la soirée, mais Adam vivait dans un monde de visions horrifiques où ces choses-là étaient un peu plus fréquentes que dans le quotidien des autres New-Yorkais. De toute façon, il n’avait pas grand-chose de plus palpitant à faire ce soir-là : quand son fiancé était absent, New York toute entière perdait de son intérêt.

L’Asiatique jeta un nouveau coup d’œil à sa protégée avant de décréter :


— Aller, c’est parti. Ma voiture est plus très loin.

Parce que douée comme elle l’était, Maddison pouvait faire une hypothermie — Adam préférait de ne pas prendre de risque. Il se releva du banc et tendit le bras pour continuer à soutenir la jeune femme, dont l’esprit s’éclaircissait peut-être petit à petit, mais dont le sens de l’équilibre n’avait toujours pas l’air très fiable. Les deux jeunes gens progressèrent donc à un rythme poussif vers une petite rue qui faisait l’angle et où attendait, parmi d’autres, la voiture d’Adam.

Elle était un peu plus récente que la précédente, mais elle n’était pas à proprement parler de dernière génération : Adam préférait passer inaperçu que de s’offrir de belles mécaniques. Il ouvrit la porte du côté passager et, après avoir vérifié que Maddison pouvait s’y asseoir sans se fracturer le crâne contre le cadran du véhicule, il s’installa au volant.


— Faut attacher la ceinture.

Quelle prudence. Pour les autres, pas pour lui. Quelques secondes plus tard, la voiture démarra. Elle n’avait pas grand-chose d’exceptionnelle, si ce n’était l’autoradio qui refusait fermement de fonctionner, l’absence total de disques de musique et, à vrai dire, du moindre effet personnel, du moindre signe distinctif : pas de ticket de caisse oublié dans la portière, de bonbons à la menthe, de vieux dossiers, rien. On aurait pu la trouver telle quelle chez un loueur — dix ans en arrière.

Avec un sens tout personnel des limitations de vitesse, Adam s’engagea en direction du campus. Il avait, de toute évidence, un don certain pour prévoir les feux qui allaient bientôt passer au rouge et accélérer en conséquence — ou alors, tout simplement, beaucoup, beaucoup de chance. Manifestement, cette conduite un peu sportive n’exigeait pas de lui trop de concentration, parce qu’il jetait souvent des regards à sa passagère pour s’assurer de son état, au cas où il fût nécessaire de bifurquer d’urgence vers l’hôpital le plus proche.

Histoire d’éviter qu’elle s’endormît sur le siège passager, parce qu’il n’avait pas envie non plus de la porter jusqu’à chez elle, il entreprit de lui faire un peu la conversation.


— Donc, vous êtes étudiante. Vous étudiez quoi ?

En fait, il se cherchait lui-même une vocation et puisque son salon croulait désormais sous les plaquettes de formations universitaires, il pouvait peut-être trouver l’aspiration chez une inconnue saoule au milieu de la nuit.

***

Tout près du Pandaro, deux détectives de la SVU venaient de descendre de leur voiture. La femme désigna d’un geste de tête les prostituées de l’abribus et le duo marcha vers les filles pour les interroger sur le fameux Chinois sans doute mal intentionné. Tandis que Kristy faisait mine de ne rien savoir, sa collègue, elle, soucieuse d’éviter les ennuis et de finir sa nuit, expliquait que le suspect était parti en voiture, quelques minutes plus tôt.
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Maddison L. Perterson

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MessageSujet: Re: Plus jamais comme ça #Libre   Plus jamais comme ça #Libre EmptyLun 19 Aoû - 19:08

Maddison se croit télépathe, une courte seconde, peut-être deux. Le téléphone qu’elle regarde, sur le sol, vient à elle, son sourire s’agrandit à l’idée d’un nouveau pouvoir plus utile que le sien mais, très vite, elle comprend : Adam. Elle tend la main, récupère son téléphone dans un hochement de tête et un merci qu’elle avait voulu plus convaincant. Étonnée, par la direction que lui indique Adam, elle jette son regard à l’opposé d’où elle avait tendu un index. Est-il certain de ce qu’il avance ? En y réfléchissant bien, il doit avoir raison, elle n’en sert rien. Tous les chemins mènent à Rome, après tout. Tous les immeubles, qu’elle trouve pourtant si différents en temps normal, deviennent étrangement identiques, juste des masses noires avec des pointes lumineuses parsemées ici et là. Elle se sent un peu perdue, dans une ville qu’elle connait, qu’elle a parcouru durant toute sa vie. Sa meilleure solution est encore de remettre son sens de l’orientation à un parfait inconnu, sorti de nulle part.

_ Hmm, c’est pas ce que disent tous les psychopathes en puissance ?

Elle trouve que tout revient au même, elle pense même avoir moins de risques dans la voiture d’un chauffeur de taxi dont c’est leur métier, plutôt que dans la voiture d’un parfait inconnu arrivé, comme par hasard au bon moment dans une ruelle déserte. Son esprit commence à faire des amalgames un peu étranges sur cet homme, elle se dit que c’est bizarre d’être arrivé par hasard, qu’il connait bien les prostituées du coin, jusqu’à savoir que l’une d’elles avait un père malade. Est-ce qu’un mac bien intentionné, ça existait pour s’inquiéter de ses prostituées ? Avec un chauffeur de taxi, elle finira peut-être découpée en morceaux mais, avec lui, elle finira peut-être sur le bord d’un trottoir. C’est la première fois que, volontairement, elle a tourné la tête vers lui après une question, besoin de voir cette lueur, besoin de se rassurer, elle se sait en état de rien en cas de problème.

Bien qu’agressive pour ses yeux déjà mis à mal, elle se sent rassurée par cette lueur verte qui émane de lui, assez pour le suivre sans trop savoir où elle met les pieds. Toutes les voitures se ressemblent, elle s’en fiche, ne cherche même pas à faire la moindre distinction. Il ouvre la portière, elle bloque, une courte seconde. Ne monte jamais dans la voiture d’un inconnu. Combien de fois lui avait-on répété cette phrase. Elle n’a pas la force de lutter, de se poser la moindre question. Elle s’installe et, alors qu’il parle de ceinture, elle tâtonne, la main en arrière pour attraper l’objet en question. Maddison met bien trop de temps à la boucler, incapable de viser correctement mais, elle finit par y arriver et, alors qu’elle devrait s’inquiéter, elle se sent étrangement en sécurité.

Quelque chose cloche dans la voiture, elle ne sait pas quoi. Sans alcool, c’est la propreté et le manque d’affaire qui l’aurait frappé mais, là, elle n’arrive pas à mettre le doigt dessus. Ses études, ce qu’elle avait appris, ne lui servaient à rien dans son état, c’était bien dommage. La route défile, trop vite. Elle imagine en devenir malade mais Adam fait preuve d’une conduite souple pour la vitesse qu’il y met, la ville elle-même semble vouloir l’aider dans sa tâche en lui accordant tous les feux verts, elle en sourit. L’idée est un peu folle, une ville n’a pas de volonté propre à ce point-là. Elle sent ses yeux se fermer, bercée par la voiture, quand Adam reprend la parole. Maddison ouvre les yeux, secoue doucement la tête qu’elle décroche de l’appui-tête, comme pour se forcer à rester éveillée.

Ses études ? Cette question la fait rire, de manière brève. Elle trouve que l’image qu’elle doit donner n’a rien à voir avec les études qu’elle poursuit, qu’elle peut même être un sujet d’études pour d’autres élèves. C’est cette image qui l’avait fait rire brièvement mais, très vite, dans une inspiration suivit d’un soupir, elle se décide à répondre.

_ Psychologie et science du comportement. Elle hausse les épaules, se sent obligée de se justifier sans réellement savoir pourquoi. En général, je suis douée pour savoir si les gens mentent ou non… Sa tête s’appuie sur la fenêtre, le regard posé dehors. Je crois que je veux juste que ça serve à quelque chose mais, comme s’appuyer sur une intuition n’est pas suffisant…

Au moins avec ce genre d’étude, elle pourra – elle l’espère – appuyer ses théories sur quelque chose de concret, avec des preuves et des comportements reconnus. Parler d’intuition n’est pas vrai, elle le sait mais, même dans son état, elle ne parle pas de pouvoir. Parler mutation, ces derniers temps, n’est pas l’idée du siècle. Son choix d’étude ne s’arrête pas à cette seule explication mais, les autres, plus personnelles, ne sont pas de celles que l’on raconte dans la voiture d’un parfait inconnu.

_ Et vous ? Ramassez les filles qui en ont besoin dans la rue, c’est un métier ou vous faites autre chose ?

Elle ne tourne pas la tête vers lui, ses yeux lui font déjà un peu mal pour ne pas risquer de voir une lueur l’entouré alors qu’il répond à une question mais, dans le rétroviseur, une alternance de gyrophare se fait voir. Elle se redresse, tourne la tête pour voir derrière elle, entre les deux sièges et le regrette aussitôt. Mouvement trop rapide, elle ferme les yeux, ravale sa nausée et s’appuie à nouveau sur le siège dans un soupir. Elle a bien l’impression que la voiture va vite mais elle avait mis ça sur le compte de l’alcool, la voiture qui les suit, maintenant, porte à croire que ce n’est pas qu’une impression. La voiture qui les a rattrapés ne les dépasse pas, elle stagne derrière Adam, fait sauver ses gyrophares pour faire comprendre qu’Adam est leur client, qu’il doit se garer sur le côté.

_ Les limitations de vitesse, c’est pas votre truc, hein ?
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Adam Tenseï

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MessageSujet: Re: Plus jamais comme ça #Libre   Plus jamais comme ça #Libre EmptyMar 20 Aoû - 14:07

La personnalité d’Adam avait certes de frappantes caractéristiques sociopathiques et, à bien des égards, le jeune homme avait de la chance qu’aucun de ses proches ne fût un psychologue correctement entraîné, sans quoi il eût été entouré d’une aura de suspicion. Il n’en demeurait pas moins relativement inoffensif — tant qu’on était innocent. Bien sûr, les forces de l’ordre n’eussent pas été tout à fait d’accord avec une semblable définition, mais dans le New York mutant, la légalité et la morale communes n’étaient pas toujours les critères les plus pertinents.

Maddison parlait un peu plus librement : signe qu’elle n’allait pas sombrer sans prévenir dans un coma éthylique. Rassuré, Adam se détendit un petit peu, non sans remarquer l’étrange formulation que la jeune femme avait employée. « Pour que ça serve à quelque chose ». Quoi, « ça » ? On ne parlait pas de la sorte d’une simple intuition. Mais enfin, Adam ne se voyait pas l’interroger alors qu’il la reconduisait chez elle après une expérience traumatisante et, sans faire plus de réflexion sur la question, il s’engagea dans une avenue déserte.

L’Asiatique esquissa un vague sourire quand la jeune femme lui retourna la question.


— J’enchaîne les petits boulots, à vrai dire. Là, j’suis entraîneur sportif. Dans une salle de sport. Pas très... Palpitant.

Mais il avait connu pire. C’était toujours plus reposant que coursier et les horaires étaient plus humains que ceux des bars. Naturellement, certaines clientes étaient un peu trop entreprenantes et certains clients, eux, étaient persuadés de pouvoir soulever des tonnes de fonte dès leur inscription : il fallait toujours négocier et ce n’était pas son fort. Mais dans l’ensemble, puisqu’il n’avait cherché que de quoi s’occuper en attendant de s’inscrire à l’université, il estimait n’être pas trop mal tombé.

Adam allait reprendre la conversation sur les études de la jeune femme lorsque les lumières caractéristiques d’une voiture de police troublèrent la quiétude de leur agréable bavardage. Le jeune homme secoua la tête à la question de sa passagère et se rangea sagement sur le bas-côté de la route. Une femme en uniforme se présenta à sa portière, il baissa la vitre et la lumière d’une lampe torche l’atteignit en plein visage. Adam détourna stoïquement le regard.


— Descendez du véhicule, monsieur.

De l’autre côté de la voiture, le coéquipier de la policière examinait Maddison à travers la vitre. Il releva les yeux vers sa collègue et hocha gravement la tête, pour confirmer que le duo correspondait à la description reçue du Central. Adam suivit ce petit manège en silence et n’eut aucun mal à comprendre qu’il venait de s’attirer des ennuis. Comme d’habitude, d’ailleurs et, pour l’instant, ça ne l’émouvait pas beaucoup.

La policière désigna du menton l’étudiante.


— Votre petite amie n’a pas l’air d’aller très bien.

Adam corrigea flegmatiquement :

— Juste amie. Elle a un peu trop bu. Je la ramène chez elle.
— Vous êtes un peu un chevalier blanc.

La tentation était trop forte et Adam répondit ironiquement :

— Peut-être pas assez blanc au goût de la NYPD.
— Qu’est-ce que vous insinuez ?

Le jeune homme haussa les épaules.

— Votre permis de conduire.

La policière lut la carte qu’Adam lui tendit.

— Adam Tenseï. C’est votre vrai nom, ça ?
— À votre avis ?

Adam n’était pas l’homme du monde le plus doué quand il s’agissait de coopérer avec l’autorité et l’autorité n’était pas l’instance du monde la plus doué quand il s’agissait de gérer Adam. Cette rencontre désastreuse progressait vers de néfastes conséquences.

— On va fouiller votre véhicule.
— J’crois pas, non.
— Vous avez quelque chose à cacher ?
— J’ai lu le Quatrième Amendement.

Alors qu’Adam s’apprêtait à donner un cours de droit constitutionnel, une troisième voiture vint se ranger près des deux premières et un nouveau duo de policiers, deux femmes en tenue de ville cette fois-ci, en sortit. Elles s’approchèrent des agents de patrouille et l’une d’entre elles montra son badge en déclarant :

— Morner, SVU.
— Je pense que c’est votre suspect, détective.

Adam haussa un sourcil.

— SVU ?
— Oui. Quelque chose sur la conscience ?

Adam jeta un regard à Maddison qui venait officiellement de passer du statut de « jeune étudiante avec quelques verres en trop » à « pauvre victime droguée par un prédateur et incapable de comprendre ce qui lui arrivait ».

— Avec elle ? Aucune chance.
— Et pourquoi ça ?
— C’est une femme.

La détective secoua la tête.

— Bien essayé, mais je sais reconnaître un gay quand j’en vois un et toi, mon grand, tu m’as plutôt l’air du genre à profiter des jeunes femmes sans défense.
— Sans blague…
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Maddison L. Perterson

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MessageSujet: Re: Plus jamais comme ça #Libre   Plus jamais comme ça #Libre EmptyMar 20 Aoû - 15:04

Même en cherchant à faire des efforts, en imaginant ce que peut être la vie d’un entraîneur sportif, Maddison reste inapte à juger de ce qui est palpitant ou pas. Il parait que l’important c’est de faire un métier qui plait, qui permette de trouver un but et, à en juger par les paroles d’Adam, son boulot n’était pas celui de toute une vie. Esquisser un léger sourire lui semble être la meilleure réponse à lui apporter, de toute façon, on ne lui laisse pas le temps de faire grand-chose de plus. La voiture s’immobilise, elle soupire, son lit l’appel, elle a juste envie de rentrer chez elle. Pour Maddison, il ne s’agit que d’un contrôle, une amende peut-être pour avoir roulé un peu trop vite alors, elle ne s’inquiète pas et détourne le regard sur le bas d’à côté, juste pour ne pas se manger les résidus de la lumière qu’on envoie dans la figure d’Adam. Peine perdue, un autre agent a fait le tour, sans qu’elle puisse voir le signe de tête fait à sa collègue.

Elle entend ce qui se dit, la rectification d’Adam qu’elle ne trouve même pas vrai. Ils ne sont pas amis, ils ne se connaissent même pas. Mais il est plus apte qu’elle à répondre, à justifier sa vitesse. En tout cas, c’est ce qu’elle pense, ce qu’elle imagine avant de l’entendre répondre à l’agent, sous-entendant que son teint devait poser un problème. En une seule phrase, elle voit son lit s’éloigner un peu plus. Sa portière s’ouvre, l’homme, en tenue, tend une main en lui demandant de sortir pendant qu’Adam doit fournir son permis de conduire. Plissant les yeux, Maddison se demande bien pourquoi on lui demande de sortir mais, peu enclin à manifester à la moindre mauvaise volonté, elle prend appui sur la main qu’on lui offre pour sortir de la voiture. Ses pieds ont du mal à la tenir debout. Elle pose une main sur le dessus de la voiture. On s’habitue vite à une position assise.

L’agent qui est avec elle prend des précautions qu’elle ne connaissait pas aux flics, surtout quand il s’agit d’un simple contrôle. Il l’aide, doucement à bouger, cherchant à l’éloigner du véhicule sans qu’elle ne comprenne pourquoi. Ils ont juste le temps de contourner la voiture qu’un autre véhicule s’arrête. Maddison, secoue la tête avec l’impression que le monde lui échappe une nouvelle fois et, sans qu’elle ne puisse l’expliquer, son regard se tourne vers Adam pour y chercher de l’aide ou des réponses à ce qui se passe.

SVU. Suspect.

Maddison vacille, se rattrape au flic pendant que son cerveau se demande dans coin elle s’est embarqué. Adam était un suspect, vu le service présent il n’y a pas à se demander de quoi il est suspect. Tout de suite, elle pense être tombée sur un psychopathe en puissance, recherché. Peut-être depuis longtemps. Pour elle c’est logique, elle ignore tout de l’appel qui avait été passé, ses seules données : Un type qui arrive au bon moment dans une ruelle déserte, qui connait des prostituées, qui l’embarque dans sa voiture refusant de faire appel à un taxi, qui ne se montre pas coopératif avec les flics, refuse qu’on fouille son véhicule. Les héros des temps modernes, elle devrait le savoir, ça n’existe plus depuis longtemps. Maddison se sent stupide, sa tête tourne à une vitesse qu’elle ne contrôle pas et elle se sent de nouveau mal.  

Tout est contre Adam, depuis le début, elle doute sérieusement de lui mais… Elle y repense, elle sait qu’elle est montée dans cette voiture parce que, de ce qu’elle a pu voir, il ne lui a jamais menti.  C’est le coéquipier de Morner qui prend le relais pour venir vers elle, il lui parle, lui pose des questions, elle l’entend mais ne le comprend pas. Son esprit est ailleurs. Elle ne fait pas exprès de réagir de cette manière mais, pour l’homme, c’est une preuve de plus qu’elle n’est pas dans son état, qu’elle n’est pas apte à faire quoi que ce soit. A quelques pas, Morner met en doute l’orientation sexuelle d’Adam. Maddison snob complètement l’agent qui est avec elle pour faire un pas en direction d’Adam, pas plus, l’agent qui veut la soutenir l’empêche d’aller plus loin.

_ Adam ?
_Mademoiselle, vous devriez me suivre dans notre véhicule, on s’occupe de tout.

Elle l’ignore, relève la tête et pose son regard sur Adam en se disant que, finalement, elle n’avait qu’une solution pour avoir une réponse à ses interrogations. Elle peut lui demander si ce dont on l’accuse – bien que ce n’est que des sous-entendus pour le moment – est vrai mais, cette question trop directe risquait de lui poser plus de problèmes qu’autre chose. Qui la croira si elle venait à dire qu’elle peut savoir si Adam dit la vérité ou non ? Dans son état, on la penserait folle.

_ Comment s’appelle ton petit ami, déjà ?

Elle espère sincèrement qu’il en a un en ce moment, qu’il lui donne un prénom pour être entouré de cette lueur verte qu’elle sera la seule à voir. Si ça se passe de cette manière alors le « déjà » ajouté en fin de phrase sera son tremplin pour expliquer qu’elle le connait d’avant, un mensonge qui, peut-être, pourrait faire pencher la balance en faveur d’Adam. Si l’homme donnait un prénom, qu’il virait au rouge alors, c’est l’agent qu’elle se décidera à suivre. Elle se saura trompée sur Adam et l’aura échappé belle. Elle espère tellement qu’il puisse avoir quelqu’un parce que, dans le cas contraire, la réponse qu’il donnera ne l’avancera à rien.

On peut bien lui parler qu’elle n’écoute rien, qu’elle ne détourne pas le regard parce qu’elle le sait, pour que son pouvoir fonctionne elle doit voir la personne et, cette dernière doit lui répondre à elle.
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Adam Tenseï

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MessageSujet: Re: Plus jamais comme ça #Libre   Plus jamais comme ça #Libre EmptyMar 20 Aoû - 15:46

Le sang-froid et la rationalité, telles étaient deux des qualités principales d’Adam Tenseï — la plupart du temps. Hélas, le jeune homme n’appréciait guère qu’on vînt mettre son nez dans ses affaires, particulièrement quand le propriétaire du nez avait un badge de police, et particulièrement quand on venait l’accuser, lui, de prédation sexuelle. Après tout, ce n’était pas comme si la SVU avait fait quoi que ce fût pour lui, des années plus tôt, quand il en avait eu besoin et qu’il s’était retrouvé presque seul avec ses problèmes.

La colère montait peu à peu en lui, en même temps que les souvenirs lointains, une colère froide comme à son habitude, calculatrice et vindicative. Ses yeux noirs restaient fixés dans ceux de la détective. Instinctivement, la femme rapprochait la main de son holster. D’une certaine façon, son instinct de policière ne la trompait pas : elle avait affaire à quelque chose de différent, quelque chose de plus qu’un agresseur opportuniste qui droguait les filles dans les boîtes de nuit.

Un silence nerveux de quelques secondes avait gagné la petite troupe et ce fut finalement la voix de Maddison qui le rompit. Adam posa son regard dans celui de la jeune femme. Il se sentit un peu coupable. Il se sentait toujours coupable. Il avait essayé de la sauver et il l’attirait dans une expérience plus traumatique encore. La question de sa protégée le laissa un instant songeur. « Déjà ». Il n’avait pas parlé de Salem. Les propos de l’étudiante lui revinrent en mémoire. Une capacité innée à détecter les mensonges, n’est-ce pas ? Peut-être plus qu’une intuition…

Calmement, il précisa :


— Fiancé. Pas petit ami.

Morner leva les yeux au ciel.

— Salem. Il s’appelle Salem.

À côté de la voiture, l’agent en uniforme tiqua, dans l’indifférence générale. Morner coupa court à ces questionnements futiles.

— Fascinant. On vous embarque.
— Pour quel motif ?
— Résistance à l’arrestation.
— Il faudrait d’abord m’arrêter, pour ça. Et pour m’arrêter, il faudrait un motif.

Le coéquipier de Morner, qui a besoin d’un nom et qui s’appelle donc Laumberg, fixa Adam d’un air suspicieux et interrogea :

— Tu serais pas étudiant en droit, par hasard ?

Les étudiants en droit, c’était les pires : en septembre, pendant les fêtes de fraternité, alors que la SVU était pleine à craquer de jeunes filles qui ne savaient pas trop ce qui leur était arrivé et de fils à papas beaucoup trop sûrs d’eux, ils passaient leur temps à ergoter sur les détails de l’enquête et finançaient par prendre le large dans la limousine familiale. Évidemment, des étudiants en droit asiatiques qui conduisaient des voitures de milieu de gamme et de dix ans d’âge et qui parlaient avec un accent des classes moyennes, il n’y en avait pas beaucoup, mais savait-on jamais.

Adam secoua la tête.


— Cela dit, j’peux appeler mon avocat, si vous voulez.
— Oui, oui, au commissariat.
— Il s’appelle Lawrence Barrister.

Morner avait sorti ses menottes, mais son geste fut arrêté en plein vol. Laumberg laissa échapper un :

— Sérieusement ?
— À cette heure-ci, il doit être chez lui, mais j’ai son numéro personnel…
— Barrister, l’ancien procureur ?

Adam hocha la tête. Morner avait l’air franchement sceptique. L’agent en uniforme, qui craignait que la détective commît une erreur qui pouvait, de toute évidence, être coûteuse pour sa carrière, contourna la voiture et vint prendre la parole d’un air un peu embarrassé :

— Euh, détective… ?
— Quoi ?

Le ton de Morner s’était fait cinglant. L’homme eut l’air d’avoir envie de disparaître dans la nuit, mais il souligna nerveusement :

— Le fils de Jon Rockwell s’appelle Salem…

Les quatre agents de police se mirent à fixer Adam d’un air circonspect. Un suspect qui avait le numéro personnel d’un ancien procureur et qui était fiancé, peut-être, avec le fils d’un commissaire à l’intégrité irréprochable, c’était un coup à finir sa carrière au fin fond des sous-sols du service des preuves. Ou dans les dossiers poussiéreux des affaires classées. Profitant de l’incertitude générale, Adam se décida enfin à rattraper la catastrophe créée par ses bravades inutiles en se montrant un peu plus raisonnable et en suggérant :

— Vous pourriez peut-être demander à la prétendue victime ce qu’elle pense de sa prétendue agression.

Il inclina la tête en direction de la jeune femme. Si Maddison était aussi douée qu’elle l’avait dit pour traquer les mensonges, aussi douée qui le supposait, alors peut-être consentirait-elle à le sortir de là. Mais Adam n’en était pas certain : le commissaire Rockwell, l’ancien procureur Barrister, à elle, ils ne devaient lui faire aucun effet, et peut-être la jeune femme se méfiait désormais de lui et de ses intentions trop chevaleresques pour être véritables.

Quoi qu’il en fût, tous les regards quittèrent le mystérieux Asiatique, qui était soit un psychopathe pervers, soit l’organisateur du prochain bal de la police, pour se reporter sur sa passagère.

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Maddison L. Perterson

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MessageSujet: Re: Plus jamais comme ça #Libre   Plus jamais comme ça #Libre EmptyMar 20 Aoû - 16:52

Tout ce petit monde est bien plus efficace qu’elle, à voir des choses qu’elle est incapable de prendre en considération. Elle regrette son état, se veut plus prompte à agir, à faire quelque chose d’utile pouvant les sortir de là mais, il lui faut sa réponse pour savoir où se positionner, savoir qui elle doit suivre. Morner lui est antipathique mais elle ne fait que son travail, elle doit savoir ce qu’elle fait. L’agent à ses côtés, lui plait déjà plus, elle le suivrait bien en cas de litige avec Adam. Une idée qui s’évapore en deux réponses et une lueur verte qui lui fait plisser les yeux. Elle détourne le regard, porte une main à ses yeux, ils se mettent à pleurer un peu, tout seul, elle en a marre.

Ça lui pique, elle en oublie un peu le monde autour d’elle qui semble bloqué sur un nom qu’elle ne connait même pas. Des stages elle en avait fait mais, retenir les prénoms et les noms n’a jamais été son fort, elle le sait. Elle se frotte les yeux, regrette en même temps qu’Adam ne veuille mettre plus de volonté dans ses réponses, il n’a rien à se reprocher, n’est-ce pas ? Elle est encore en train d’essuyer ses petites larmes de crocodile quand Adam demande son avis, elle relève les yeux, s’intimide un instant en voyant tous les regards braqués sur elle. Maddison a du mal à garder les yeux ouverts sans que la moindre lumière extérieure l’agresse, ses lampes baissées, les lampadaires, même les reflets des phares de la voiture sur le sol. Elle inspire, fait de son mieux, les yeux plissés sans savoir qui elle doit regarder pour s’adresser. Son choix se porte sur Morner, la plus sceptique.

_ Je n’étais pas en état de rentrer, Adam est venu me chercher pour me ramener chez moi.

Des doutes sur lui, depuis l’arrêt du véhicule, elle en avait eu. Cette réponse ne s’est joué que sur son pouvoir, bien qu’elle ne le maitrise pas, qu’elle ne lui fait pas faire ce qu’elle veut, elle lui accorde une confiance aveugle. Il avait été le déclencheur de tellement de choses dans sa vie, qu’elle ne pouvait ignorer ce qu’il lui montrait douloureusement. Maddison n’estime pas mentir, elle passe sous silence le fait qu’elle ne le connaissait pas d’avant, elle ignore ce qui s’est passé dans la ruelle qui apporterait plus de questions et de problème qu’autre chose.

_ Donc, vous le connaissez ?

Laumberg, il fait de son mieux pour débloquer la situation pour expliquer à sa coéquipière que c’était une fausse alerte que, de toute évidence, il n’y a rien à craindre. L’air de ne pas comprendre, Maddison, difficilement, hausse légèrement les épaules.

_ Ce serait si étonnant que ça ?
_ Ça ne répond pas à la question.
_ Si vous voulez que je vous dise que je le connais depuis des années, alors non. Ce n’est pas le cas. Maintenant, je le connais assez pour savoir, qu’effectivement le fait que je sois une fille ne l’intéresse pas dans le sens où vous le pensez, je le connais assez pour savoir ce qu’il fait dans la vie et pour accepter de monter en voiture avec lui pour qu’il me ramène chez moi !

Maddison est excédé, tout ça n’est qu’une perte de temps énorme en plus de ne pas aimer mentir, elle s’emporte plus facile quand elle doit trouver des réponses qui ne sont pas des mensonges sans que ce soit une vérité parfaite. Parler la fatigue, se justifier encore plus, elle n’aspire qu’à retrouver son appartement d’étudiante. Elle ne ment pas, se base uniquement sur ce qu’il a pu dire, ce que son pouvoir lui a confirmé mais espère que cela est suffisant pour qu’on les laisse repartir. Elle soupire, roule des yeux malgré le fait que cela ne doit pas trop se voir vu la forme qu’ils ont actuellement. Reprenant une voix plus calme, plus lasse, c’est à Morner qu’elle continue de s’adresser.

_ Écoutez si vous craignez vraiment quelque chose vous n’avez cas me ramener chez moi mais, sinon, est-ce que vous pouvez nous laisser partir parce que j’aimerais vraiment aller retrouver mon lit.

Laumberg lance un regard à Morner pour lui faire comprendre que, selon lui, la jeune femme met assez de volonté dans ses propos pour ne pas être sous l’effet de quoi que ce soit hormis de l’alcool et qu’il est peut-être temps de passer à autre chose. Morner, qui garde les menottes en main pose son regard sur Adam.

_ Un témoin nous a dit avoir vu quelqu’un correspondant à votre description mettre quelque chose dans le verre d’une jeune femme correspondant à sa description au pandora’s box

D’un hochement de tête elle désigne Maddison. Cette dernière soupire, lève les yeux au ciel et se laisse glisser contre la voiture au niveau de la roue arrière. Les genoux contre elle, la position n’a rien de très adéquate dans cette situation mais elle en a marre d’être debout et sent que c’est reparti pour un tour, pendant que Morner continue dans sa foulée en reportant son regard sur Adam.

_ Une idée des raisons de cet appel ?

Maddison ne sait pas si elle doit rire ou pleurer de la situation ; partagée entre le fait de trouver bien qu’on s’inquiète de la situation et le fait que c’était parfaitement ridicule d’insister autant. Elle passe les mains sur son visage en s’entendant murmurer, sans savoir si on pouvait l’entendre ou non

_ Il aurait fallu qu’il entre pour ça !
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Adam Tenseï

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MessageSujet: Re: Plus jamais comme ça #Libre   Plus jamais comme ça #Libre EmptyMar 20 Aoû - 17:54

Pour quelqu’un d’un peu aviné et qui n’avait peut-être pas l’habitude de se faire questionner par la police, la prétendue victime ne s’en sortait pas si mal que cela. Bien sûr, la nervosité entamait un peu de son assurance, mais personne ne disputait le fait qu’elle eût trop bu et, tout bien pesé, Adam commençait à voir la lumière au bout du tunnel et la salle d’interrogatoire à proprement parler s’éloigner à mesure que les secondes passaient. Il reporta donc son attention sur les inspecteurs.

Laumberg avait l’air partisan de laisser tomber l’affaire, sans doute parce qu’il ne tenait pas particulièrement à poireauter pendant un quart d’heure dans la nuit au bord de la route à discuter du droit des suspects et sans doute aussi parce qu’il estimait que leur temps serait mieux employé à traquer de véritables dangers publics, mais Morner n’avait toujours pas l’air pleinement convaincue. Elle recommença à poser des questions.

Adam haussa les épaules.


— J’sais pas. Jamais mis les pieds au Pandora’s Box.
— Trop hétéro ?

Le ton de la femme avait été un peu sarcastique. Adam secoua la tête : cette fois-ci, il avait repris son calme et il était bien décidé à tirer Maddison de là sans lui imposer un détour par le commissariat. La jeune femme, assise contre la voiture, n’avait pas l’air de se porter à merveille et le mutant commençait à soupçonner que l’alcool n’était pas la seule raison de cette soudaine rechute.

— Trop de musique.

C’était une raison un peu étrange, et pourtant : son pouvoir lui interdisait d’écouter de la musique. Rester au Pandora’s plus de cinq minutes, c’eût été acheter un aller direct pour l’hôpital le plus proche. Il esquissa une moue songeuse et puis concéda :

— Et puis, je ne bois pas d’alcool.
— Décidément, vous êtes irréprochable.
— Non, je suis un ancien drogué. J’évite les dépendances.

Cette sincérité compromettante, parfaitement inattendue, déstabilisa l’inspectrice. Elle avait joué l’attaque parce qu’Adam l’avait défiée, mais maintenant que le jeune homme se plaçait de lui-même en position de faiblesse, sa propre attitude n’avait plus de bonnes justifications. Et chez Adam, tout y était : son aveu avait été suivi d’un regard détourné, d’un haussement d’épaules apparemment nerveux et de mains fourrées dans ses poches, comme pour tenter de prendre le moins de place possible — autant de gestes soigneusement calculés par le jeune homme pour donner l’impression d’un aveu réticent.

Laumberg vit une nouvelle ouverture et s’y engouffra :


— Et c’était quand, la dernière fois ?
— Trois ans. Six mois. Deux semaines.

En vérité, il n’en avait aucune idée, mais les drogués véritablement repentants allaient aux réunions anonymes et aux réunions anonymes, on comptait soigneusement les jours : il fallait donner le change. Morner regarda successivement Maddison, qui avait défendu Adam, Adam, qui n’avait pas l’air si impassible que cela, Laumberg, qui n’avait aucune envie de se frotter à un ancien procureur, et les officiers uniformes, qui n’avaient pas plus envie d’affronter un commissaire. Et elle-même commençait à se dire qu’en arrêtant un Asiatique homosexuel des classes populaires, elle risquait d’avoir beaucoup de minorités sur le dos.

Finalement, l’inspectrice laissa échapper un soupir :


— Bon. C’est bon pour cette fois. Mais conduisez prudemment.

Cet ultime conseil avait quelque chose de dérisoire au regard des accusations qu’elle avait faites, mais Adam se contenta de hocher la tête en regardant ses pieds. Laumberg s’accroupit en face de Maddison et lui tendit sa carte en lui disant de l’appeler n’importe quand si d’aventure elle avait un problème, puis les deux détectives embarquèrent dans leur voiture et démarrèrent, laissant derrière eux les officiers en uniforme, qui ne savaient trop quoi faire.

L’idée de mettre une contravention qui sauterait probablement quand Adam appellerait son futur beau-père n’avait rien de très séduisant de sorte qu’après avoir fait un vague commentaire sur le phare arrière, ils partirent à leur tour, bien trop contents de sortir de cet imbroglio juridique sans y laisser leurs chances d’avancement. Adam suivit du regard la voiture qui s’éloignait d’un air impassible, recouvrant brutalement toute sa calme assurance, comme s’il n’avait pas été affecté par la mésaventure.

Il sortit les mains de ses poches, verrouilla d’un geste la voiture et vint s’asseoir contre le véhicule, à côté de sa passagère.


— Une soirée pittoresque.

Il avait dit cela d’un ton égal — l’humour à froid, c’était sa marque de fabrique. Il enchaîna bientôt :

— Alors comme ça, vous avez un don pour savoir si les gens mentent ou non.

Il avait utilisé le mot « don » sciemment, plutôt que « intuition » ou « talent ».

— Vous avez un sacré regard, aussi, quand vous posez des questions…

Adam avait un mutant qui voyait à travers les murs à la maison : il savait très bien quand quelqu’un regardait autre chose que ce qui se passait juste sous son nez. De toute façon, il avait vécu assez de temps à l’Institut et il le fréquentait encore assez pour soupçonner des mutants là où d’autres n’auraient vu que des individus un peu plus doués que la moyenne. Il n’en était pas absolument certain, mais le comportement de Maddison laissait de sérieux indices : le talent pour détecter les mensonges, la question inattendue, le regard fixe, la soudaine rechute migraineuse après avoir eu sa réponse.

— On peut attendre ici un peu. Le temps que ça aille mieux.

Il était bien placé pour savoir que les manifestations d’un pouvoir étaient souvent éprouvantes. Il avait assez souvent nettoyé son propre sang sur la moquette pour ça.
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Maddison L. Perterson

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MessageSujet: Re: Plus jamais comme ça #Libre   Plus jamais comme ça #Libre EmptyMar 20 Aoû - 19:55

L’oreille distraite, Maddison se concentrait surtout sur ses genoux. Ils ne font pas de lumières, ne mentent pas et ne gesticulent pas dans tous les sens. Autant d’avantages qui font d’eux des alliés de choix pour la jeune femme qui, pourtant, apprécierait qu’ils puissent la supporter un peu mieux quand elle se trouve debout. On ne peut pas tout avoir. Lever les yeux à la révélation d’Adam n’avait aucun intérêt pour elle, il ne lui parle pas directement et, en réalité, elle ne cherche même pas à savoir si l’homme ment ou non. Aveuglément, stupidement peut-être, elle le croit parce qu’il n’a pas fait preuve de nombreux mensonges jusqu’à présent. Elle n’est pas la seule à y croire et, ça semble être le point décisif, celui où Morner décide – Enfin – d’abandonner la partie ou soulagement de toutes les personnes présentes.

Quelqu’un en face d’elle, à sa hauteur, elle lève la tête, ses petits yeux sur le visage de Laumberg. Doucement elle lui sourit, extirpant un de ses bras enroulé autour des jambes pour attraper la carte qu’il lui tend.

_ Merci.

C’est tout ce qu’elle trouve à lui dire, plus que son geste, elle le remercie d’avoir essayé de mettre fin à tout ça plus rapidement que ça à coéquipière, le regard qu’elle lui lance semble même lui souhaiter plein de courage pour faire équipe avec une personne aussi zélée. Il en faut, il parait. Elle ne bouge pas, carte la carte entre ses doigts pendant que tout le monde se met doucement en marche pour les laisser tous les deux. Retour à la casse départ, elle sur le sol, appuyée sur quelque chose, Adam qui la rejoint. Un goût de déjà-vu.

_ Ouais.

Elle laisse échapper un bref rire, assez bas niveau volume sonore, amusée par sa réflexion.

_ On devrait recommencer plus souvent.

Bien que l’idée d’être prise pour une victime plutôt qu’une débauchée ivre sur la voie publique engage bien moins de problèmes judiciaires, elle préfère ne pas réitérer l’expérience de si tôt.  Maddison sait qu’elle a parlé d’intuition et pas de don mais, son état, sa fatigue, autant d’éléments qui l’empêchent de voir une différence majeure dans ces deux termes. Elle qui, d’habitude, prend un soin particulier à vérifier et analyser les choix des mots que pouvaient faire les personnes, ce soir, elle s’en sent incapable. La tête en appui sur la carrosserie de la voiture, elle tourne le visage vers Adam dans un sourire.

_ J’ai un sacré regard dans beaucoup d’occasions quand je le veux bien mais…

Elle le désigne, sans aucune critique, un peu amusé et avec un mal de tête horrible.

_ Pas assez hétéro pour que je m’y applique avec vous.

Gentiment, elle sourit avant de reporter son regard devant elle, évitant soigneusement toutes les lumières qui se sont sentir sur cette rue. Elle sait qu’il n’est pas réellement question de son regard, elle sait que c’est comme une question voilée, elle sait… Mais, parler de mutation, de nos jours, ce n’était pas le sujet qu’on aborde aussi facilement. Au mieux elle peut dire qu’elle est une sorte de devin mais ça serait mentir, elle ne le fait pas, n’aime pas ça. Des situations obligent à une certaine omission dans ses réponses, elle en est pleinement consciente mais elle se rassure, se dit que ce ne sont pas vraiment des mensonges, qu’elle n’a pas trop le choix. L’omission c’est plus simple, ça demande bien moins d’imagination qu’un vrai mensonge mais dans un monde où la suspicion est partout, où chacun scrute le moindre geste de son voisin, elle sait qu’elle ne fera pas le poids, que l’omission ne sera jamais suffisante.

_ J’ai douté.

Elle s’est tu un instant, lèvre pincée en se demandant pourquoi elle venait de dire cela. Culpabilité, une grande histoire chez elle. Il était venu l’aider de manière inattendue, parce qu’elle ne croit pas en ce genre de personne et, elle, elle avait douté devant des gens avec un uniforme et des plaques. Elle s’en veut parce que, après tout, ce genre de comportement, celui qu’il avait eu, qu’il a encore, devrait être encouragé par être mis devant un tribunal pour être jugé.

_ J’ai vraiment cru, à un moment, que vous étiez recherché.

Elle sourit, prouvant qu’elle se sent stupide d’y avoir cru et, doucement, l’air navré, elle hausse les épaules.

_ Je suis désolée.

Qu’elle le soit ne change probablement rien à sa vie à lui, peut-être même que ça n’a aucune sorte d’importance de l’entendre dire ça. Ça en a pour elle, question de vécu. Et, si ses paroles sont plus sensées, elles n’en restent pas moins laborieuse, sur un faible son sonore. Son mal de tête l’empêche de parler plus fort de peur de faire exploser sa pauvre petite cervelle sur le champ. Si elle se sent mieux de lui avoir dit, de s’en excuser à demi-mot, physiquement elle reste toujours patraque et faible. Ses facultés reviennent, son corps l’abandonne. Encore une fois, on ne peut pas tout avoir.

Elle se demande, quand même, qui a pu téléphoner pour donner la description d’Adam. Elle pense, un instant, que l’appel dénonçait peut-être réellement quelqu’un et que les agents avaient attrapé la mauvaise personne mais cette idée lui échappe. Sa description à elle correspondait aussi, les chances pour que deux autres personnes leurs ressemblants, le même soir, aient également été présentes au Pandora, sont très minces. Elle ne repense même pas à la femme devant la boite, cette partie-là a été complètement occultée de sa mémoire. En fait, elle pense qu’elle n’aura jamais la réponse à cette question.
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Adam Tenseï

Adam Tenseï
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Plus jamais comme ça #Libre Vide
MessageSujet: Re: Plus jamais comme ça #Libre   Plus jamais comme ça #Libre EmptyMar 20 Aoû - 20:40

Maddison évitait de trop en dire. Une prudence répandue chez les mutants. Adam ne fit pas de remarque. Il n’allait certainement pas la pousser à parler, pas maintenant en tout cas. Bien sûr, l’idée de s’associer à un détecteur de mensonges ambulant, si tel était bien le don de la jeune femme, lui avait effleuré l’esprit : l’information avait été rangée, quelque part sur la toile de ses plans, de ses ressources, de ses contacts. C’était comme ça que l’on survivait : en tirant parti de tout.

Et en mentant. Adam vivait dans un monde gris où les mensonges étaient légions et où même la vérité, avec un peu de mise en scène, pouvait servir à des fins peut-être douteuses. Après tout, il était vraiment un ancien drogué. Quatre-vingt-dix-neuf pour cent du temps, c’était un handicap. Mais quand une occasion se présentait, il savait l’exploiter, enrober cette vérité d’un peu de comédie, profiter du rythme d’une conversation et débloquer une situation avec le bon aveu au bon moment.

Mais il y avait au moins une chose sur laquelle la jeune femme ne se trompait pas en lui présentant ses excuses : ses desseins étaient toujours louables. Les méthodes qu’il employait pouvaient être terribles, rarement légales, parfois tout à fait immorales, mais à la fin de la journée, il avait sauvé des innocents. Pas tous. Il n’y parvenait pas. Il s’en sentait coupable. Mais quelques-uns. Et c’était pour cela qu’il avait tant d’amis, partout, prêts à l’aider, des prostituées aux procureurs.

Le jeune homme secoua la tête pour écarter les excuses de sa protégée.


— J’ai l’habitude de ne pas inspirer spontanément confiance.

Difficile de faire autrement : son regard froid et perçant, sa conversation qui alternait entre dérobades et conversations brutales, sa manie d’agir sans donner d’explications, tout dans son comportement braquait l’instinct de survie et alertait le bon sens de ceux qui le côtoyaient pour la première fois. Malgré ses apparences, Adam était très loin d’être un sociopathe : il ne passait pas son temps à jouer un rôle et, quand il restait au naturel, il n’avait pas la personnalité du monde la plus aisée à apprécier et croire.

Il jeta un coup d’œil à la jeune femme. Elle paraissait avoir les idées un peu plus claires, mais elle semblait également plus faible. La fatigue et l’alcool ne devaient pas aider à la récupération après l’utilisation de son pouvoir, si elle en avait un en effet. Et jeune comme elle l’était, loin de l’Institut autant qu’Adam pût en jouer, il y avait peu de chance qu’elle eût sur les effets de sa mutation un contrôle très étendu. Attendre plus longtemps au milieu de la ville ne changerait pas grand-chose.

D’une voix douce et protectrice, l’Asiatique murmura :


— On va essayer de s’relever. Faut qu’vous rentriez.

À nouveau, comme quelques dizaines de minutes plus tôt dans la ruelle à côté du Pandora’s, il l’aida à se redresser, à regagner le siège passager. La voiture redémarra bientôt, en respectant, cette fois-ci, strictement les limitations de vitesse — une torture pour Adam, mais il n’avait pas envie de se faire à nouveau arrêter. En conduisant, il se mit à son tour à songer au mystérieux appel téléphonique qui avait mis les policiers sur leurs traces.

Oh, ce n’était pas les ennemis qui lui manquaient. En politique. Dans le crime. Dans sa vie personnelle. Mais aucun n’était vraiment du genre à hanter les alentours du Pandora’s pour donner une description précise de Maddison. Le mystère restait entier — pas pour longtemps : Adam n’était pas du genre à laisser un méfait contre lui impuni. Les vengeances entretenaient la réputation et la réputation était le premier rempart contre les mésaventures.


— On est bientôt arrivés. C’est quoi, précisément, votre adresse ?

Le campus universitaire ouvrait devant eux ses larges espaces, plus agréables et plus verdoyants que l’architecture bétonnée qu’ils venaient de quitter. Même la nuit, il y avait quelque chose de rassurant. L’université ne tenait pas à construire un environnement propice au moindre crime : plus le campus était agréable, plus les inscriptions montaient, et les droits d’entrée des universités américaines étaient assez importants pour que le jeu en valût la chandelle.

Adam ralentit pour pouvoir mieux scruter les noms des rues, puis les numéros des bâtiments. Ce n’était pas sa première visite sur le campus, mais les logements étudiants avaient tendance à être des copies conformes les uns des autres et, au bout de quelques minutes, on avait l’impression de se retrouver dans le labyrinthe de maisons identiques qu’étaient les banlieues britanniques. La voiture finit tout de même par s’arrêter en face du bâtiment indiqué par Maddison.


— Voilà.

Le jeune homme laissa échapper un soupir, tout de même satisfait d’arriver au bout de ce qui s’était transformé en petite épopée, au lieu du sauvetage somme toute banal qu’il avait prévu. Il tourna le regard vers Maddison et se demanda pour la première fois si échouer ivre dans une ruelle était une habitude pour la jeune femme. Il était loin de juger. Il avait eu sa part de soirées lamentables. Et d’ordinaire, il se contentait de sauver les gens de leurs périls immédiats. Le travail social, ce n’était pas sa tasse de thé.

Malgré tout, il demanda :


— Ça va aller ? J’veux dire, ce soir. Et en général, aussi.

Ce n’était pas très habile. Gérer les situations de crise, il savait faire ; gérer les problèmes psychologiques, c’était une autre histoire. Il détourna les yeux.

— J’suis pas très doué pour… Parler. Mais j’connais des gens qui peuvent aider. Si vous avez des problèmes. J’veux dire, en général. Avec la boisson, ou…

Il haussa les épaules.

— Les intuitions.
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Maddison L. Perterson

Maddison L. Perterson
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Plus jamais comme ça #Libre Vide
MessageSujet: Re: Plus jamais comme ça #Libre   Plus jamais comme ça #Libre EmptyMar 20 Aoû - 21:35

_ C’est connu, on ne fait pas confiance à ceux qui ont détruit Pearl Harbor.

Ce petit sourire qu’elle a, malgré sa mine désastreuse, le timbre de sa voix qui sonnait comme de l’humour malgré le fait d’être bas. Tout est fait pour prouver qu’il ne s’agit que de ça, d’humour avec, en prime, cadeau, une référence à ce que lui avait pu dire dans la ruelle. La soirée a été assez riche pour que, malgré son taux d’alcool, elle se souvienne de ce qui s’est passé. Il est quand même loin, elle trouve, de la façon dont il avait pu lui sortir certaines phrases. Peut-être que ce n’est qu’elle qui le voit de manière différente, elle ne sait le dire.

Maddison se relève, surtout grâce à l’aide qu’Adam lui apporte, sans lui, la troisième tentative n’aura toujours pas été la bonne. Elle retrouve le confort du siège, s’empêche de sombrer, mission difficile étant donné qu’elle garde les yeux clos. La lumière est infernale. Elle se concentre, quelques secondes, pour enfin lui donner le numéro de son immeuble, de sa rue. Elle n’est pas capable de dire le nombre de verres avalés ce soir mais, il y a des informations que même tristement atteint, on n’oublie pas.

Le trajet se passe sans qu’elle ne le sente passer, son allure réduite lui convient parfaitement à elle. Ses yeux s’ouvrent à nouveau quand la voiture s’arrête, la destination est atteinte, ce qui est confirmé par la voix d’Adam. Elle soupire, soulagée à l’idée que quelques marches à monter et elle sera chez elle. Elle se voit déjà éteindre toutes les lumières et se vautrer dans son clic-clac qu’elle ne prendra même pas la peine d’ouvrir. Mais avant, elle veut le remercier, la moindre des choses. Sa tête se tourne vers ce sauveur qui, elle le percute à peine, ne connait même pas son prénom. En tout cas, elle ne se souvient pas l’avoir dit. Elle songe à rectifier ce fait mais il prend la parole plus vite qu’elle et… Elle bloque.

L’empathie n’est pas le mot qu’elle aurait employé pour le décrire. Assez direct, un peu brut de décoffrage, ça oui. Elle bloque parce qu’elle s’étonne de sa question, ignorant si c’est elle ou si c’est lui qui est le plus surpris. Il n’a pas l’air de l’être mais cette façon qu’il a de détourner le regard pour expliquer qu’il n’est pas doué dans ce domaine. Même dans son état, elle s’en est rendu compte, ça la fait sourire, elle trouve ça presque adorable.

_ Je suis une étudiante de 22 ans, la boisson c’est comme un rite normal et obligatoire, non ?

Une question, bien que prononcé comme si ça ne demande pas de réponse, ça reste une question et pas une réponse. Comme tout étudiante, elle a ses problèmes, l’alcool est une solution, certains soirs mais pas tout le temps. Sincèrement, elle n’estime pas avoir un problème avec l’alcool, pas encore et n’espère pas que ce soit le cas un jour. Il a parlé de gens qui pouvaient l’aider, elle pense logiquement à un psy, l’idée ne l’emballe pas. Forcément. Il reparle de ses intuitions, elle se sent virer parano en se disant qu’il sait, qu’il a compris, elle en perd son sourire quelque seconde. Non, l’alcool, elle psychote. Elle n’en sait rien.

_ Merci pour la proposition mais, ça va aller, je suis juste fatiguée… Enfin, ça et l’alcool. Ça ira mieux demain.

Elle sait qu’elle reconsidéra cette offre, une fois au calme, quand elle se demandera si Adam avait réellement compris ce qu’elle était. Son pouvoir… c’est compliqué, elle ne le maîtrise pas, il est douloureux alors, peut-être que des personnes peuvent aider, elle n’en sait rien. Dans l’immédiat, elle a juste besoin d’aucune lumière autour d’elle, de reposer ses yeux, sa tête et son corps. Elle ne se sent pas apte à prendre la moindre décision, à réfléchir sur des hypothèses mettant en cause la capacité d’Adam à comprendre et voir les choses. Elle ne songe même pas au fait que si il semble si bien comprendre c’est qu’il sait de quoi il parle, toutes ces réflexions lui viendra plus tard. On ne dessaoule pas en un trajet de voiture, entre coupés d’une arrestation qui n’a pas abouti.

Sa main va à l’extrémité de la ceinture qu’elle débloque pour l’enlever, elle se félicite même d’y avoir pensé et de ne pas se retrouver comme une abrutie au moment de sortir. Cette même main qui va chercher la poignée de la portière pour l’ouvrir à son tour après, dans un instant de lucidité, s’assurer de personne ne passe devant au même moment. En plus d’être fatiguée, elle culpabilise du temps qu’elle lui a fait perdre, de ce bout de soirée qu’elle lui a fait passer. Partir c’est aussi sa manière de le remercier, de le libérer d’une mission qu’il s’est donné. Elle est au pied de chez elle, en un seul morceau, plutôt efficace le type. Avant de s’insuffler du courage pour sortir de la voiture, elle tourne à nouveau le visage vers lui.

_ Merci pour...

Elle pince légèrement les lèvres, un peu gêné de cette soirée, de l’image qu’elle a pu donner d’elle. Elle pouvait être tellement différente sans ce grammage dans le sang. Vaguement, elle balance une main pour désigner un ensemble.

_ Eh bien, pour tout.

Elle se détourne, ses jambes passes le cadre de la portière, ses mains en appuient, elle sort enfin. La stabilité ce n’est pas encore ça mais, l’idée de rentrer chez elle lui donne presque l’impression de pouvoir courir un marathon. Hautement théorique comme idée, en pratique, elle s’écroulera après cinq mètres. Elle va pour refermer la porte quand une pensée qu’elle avait déjà eu refait surface. Une main sur le dessus de la voiture, l’autre sur la portière, elle se penche légèrement en avant pour retrouver le visage d’Adam.

_ Oh et, si jamais vous tenez un genre de carnet à trophée, pour les personnes que vous aidez,

Elle sourit, c’était de l’humour parce qu’elle ne croit même pas qu’il passe ses nuits à la recherche de personne à sauver.

_ Maddison. C’est mon prénom.

Un geste de la main, elle le salut et se redresse, levant les yeux vers le bâtiment qui lui fait face. Elle regrette l’absence d’ascenseur, d’avoir une chambre située au deuxième étage. Elle ne s’en plein jamais, deux étages ce n’était rien mais, dans des soirs comme celui-là, le rez-de-chaussée a un attrait tout particulier à ses yeux. Elle inspire, s’encourage mentalement et referme la portière de la voiture. Elle y arrivera.

(Si la question se pose, elle est capable de retrouver sa porte toute seule et de monter les deux étages, comme une grande Wink )
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