Max arrêta le quad et s'alluma une cigarette , Emily se tenait encore serrée contre lui et il avait eut à mal fou à rester concentré sur la route . Heureusement qu'elle n'avait pas pu voir son visage sinon elle n'aurait pu que remarquer la rougeur des joues du mutant . C'était la première fois depuis deux ans qu'il se retrouvait de nouveau seul avec la jeune femme et si il était heureux , il ne pouvait s'empêcher de ressentir une certaine appréhension . Max savait que ses sentiments pour Emily étaient réciproques , il l'avait compris le jours où il l'avait embrassé . Seulement à cette époque le mutant était déjà en couple et si ce baiser avait permis de révéler leurs sentiments respectifs , il avait été également à l'origine de beaucoup de souffrance pour eux deux . Aujourd'hui Max était de nouveau libre mais il savait qu'il avait brisé le cœur à Emily , c'était pour cette raison que même si il était toujours autant attiré par elle il ne voulait pas refaire la même erreur et risquer de lui faire mal de nouveau.

"On est arrivé l'endroit paye pas de mine mais c'est un des meilleurs pub du Hell's. T'inquiètes on est pas dans la partie craignos du quartier  "

Finalement alors que j'avais espéré utiliser ce trajet pour me calmer, la proximité entre nos deux corps avait presque été intenable. Cela mettait mes nerfs et mes résolutions à rude épreuve, surtout que même si je ne voulais pas me coller, j'étais bien obligée de le faire si je ne voulais pas tomber. J'essayais de ne penser à rien, mais j'étais heureuse d'être derrière lui, ce qui faisait qu'il ne me voyait pas passer par un peu toutes les couleurs tout le long de notre voyage selon que j'arrivais à me calmer ou non.

Je vis arriver notre destination avec plaisir, mais ne reconnu pas de suite les lieux. Il fallait dire qu'il n'était pas dans mes habitudes de trainer dans ce coin de la ville. Il descendit alors, confirmant notre arrivée. Je le laissais descendre, dégourdissant mes bras et mes jambes avant de descendre de quad. J'étais contente d'être arrivée. Je regardais les lieux, qui se fondaient dans le quartier. Mais je savais que Max ne m'emmènerait pas dans un lieu dangereux, ce qu'il confirma d'ailleurs avant de me guider vers l'intérieur. Je restais près de lui car j'aurais bien été incapable de retrouver mon chemin la dedans et je n'avais pas envie de me perdre.

Nous finîmes par nous installer à une table. Il devait avoir l'habitude de venir ici vu qu'il n'eut aucune hésitation à y aller. Je m'installais en face de lui et attrapais la carte pour essayer de me changer les idées, car je n'avais pas très faim maintenant. Je finis par choisir le premier plat qui me tentait sans chercher plus avant. Un silence c'était installé entre nous qui me pesait bien plus que m'effrayaient nos explications futures. Je tournais la carte entre mes mains, m'amusant avec elle distraitement. Finalement, ce fut Max qui reprit la parole et expliqua ce que lui ressentait de cette situation. Je ne pus qu'être d'accord avec ce qu'il disait, j'avais ressenti pas mal de ce qu'il disait ressentir.

- Je dois dire que j'ai hésité... Mais ça ne sert à rien de continuer de fuir... à part souffrir.

Alors oui je préférais mettre les choses au clair une bonne fois pour toute et qu'on se dise ce qu'on avait à dire. J'en avais aussi marre de toute cette tension entre nous, de nos différents, des non-dits. Ça ne nous menait à rien à part nous éloigner alors qu'on pourrait être amis, comme avant. La serveuse arrêta là mes réflexion et je commandais distraitement ce que je voulais. J'avais à peine eu conscience de la coupure.

- Je ne t'aurais pas envoyé bouler, malgré tout. J'ai voulu aussi venir, mais j'avais peur de briser le peu de choses qu'il restait... Je ne sais pas. Je baissais la tête, hésitante, avant de remettre un mèche qui s'était échappée derrière mon oreille. Je relevais la tête vers lui et plantais mon regard dans le sien. - Tu n'as rien foutu en l'air... On a été aveugle et quand on a ouvert les yeux... il était trop tard. J'aurais dû peut être dû faire le premier pas, mais j'avais aussi peur...

J'avais la gorge qui s'était serrée et je vis arriver la serveuse avec les boissons avec plaisir. Je la remerciais chaleureusement, compensant mon attitude précédente. J'avalais une grande gorgée avant de reprendre la parole.

- Maintenant c'est trop tard du moins pour ça... mais pas pour notre amitié ! Enfin, j'ose l'espérer...

Je priais pour que notre amitié puisse survivre à tout ça, même si je savais qu'il y avait très peu de chance pour que nous puissions être ensemble. Il était avec Tabitha et de ce que j'avais vu, il en était heureux, malgré ce à côté de quoi il passait d'après moi. Mais vu notre attitude l'un envers l'autre, je ne pouvais pas lui dire et puis ça aurait passé pour de la jalousie et non de l'inquiétude. Même si j'avais bien vu que l'inquiétude envers lui n'était pas très bien prise. J'espérais qu'il sera heureux et qu'il réussira à se reprendre en main... Je ne savais pas pourquoi je le voyais mal continuer comme il le faisait encore longtemps. Je le lui souhaitais ! S'il était heureux comme ça...

Je compris enfin ce qu'il s'était passé et je commençais à voir aussi ce que je n'avais pas vu à l'époque. Celui qu'il était vraiment. Parce qu'il n'était pas seulement un drogué ou quoi, non ! Il était comme tous les autres étudiants, mais avec un passé beaucoup plus lourd. J'étais heureuse de réapprendre à le connaitre. J'étais heureuse qu'il m'ouvre son coeur. Nous pouvions enfin parler comme à l'époque et c'était ça la base de notre amitié. Je ne le jugeais pas et nous parlions comme si nous étions seuls. Finalement cette sortie était une aubaine. Je n'étais pas sur qu'à l'Institut nous aurions pu parler comme ça, à moins d'aller squatter une chambre vide et encore...

Moi je sais pourquoi ! Parce que nous ressentions la même chose et que les émotions ont pris le dessus. Je dois t'avouer que je ne pensais moi non plus ne plus jamais te revoir... Et pourtant c'était comme si on s'était quitté la veille ! Comme si la vie nous donnait une deuxième chance.

Je l'écoutais, essayant de comprendre ce qu'il pouvait trouver dans ces trucs de défonce. Je ne pouvais pas comprendre exactement, mais je pensais saisir l'essentiel. Sauf que ce n'était pas une vie ! Ca ne peut pas suffire à faire une vie. Enfin pas à mes yeux... On ne peut pas fuir à jamais ses problèmes... ils reviennent toujours sous une forme ou une autre. Et puis combien de temps avant que... Je baissais la tête en pensant à cela. Bien sur, on entendait tellement de chose sur les overdoses, sur les rixes... Je ne voulais pas le perdre !

Je le laissais cependant continuer, je sentais que si je l'interrompais, il risquait de se refermer ou de perdre ce courage qui l'animait depuis le début de notre discussion. J'en restais alors choquée. Tout ce que j'avais pu imaginer, pu rêver... il me l'offrait sans que je n'ai rien à lui dire, pas à le convaincre de quoi que ce soit ! Je ne m'étais pas attendue à cela, je devais le dire. A ça précédente phrase, je n'avais pas capté l'utilisation du passé quand il parlait de Tab et lui, mais là.... Il venait de me dire qu'il l'avait quittée. Ca aurait dû me réjouir, me faire sauter de joie, mais là... Non je ne pouvais pas me réjouir de sa douleur, de ses problèmes, même s'il était en passe de régler les plus importants. Tout le reste s'effondrait et je ne me voyais même pas imaginer de sortir avec lui, juste d'être auprès de lui comme je le lui avait dit la dernière fois. Quoi qu'il arrive et quelle que soit la situation.

Sa dernière phrase créa une chaleur inimaginable dans mon coeur, mais je n'y pensais qu'à peine, j'étais sous le choc de ses révélations. J'étais incapable de bouger ou de dire un mot. Je crois que mon esprit avait bugué sous les informations qu'il avait reçu. Ce n'est que quand je le vis réagir mal à mon absence de réaction que je reçus une décharge. Non ! Il n'était pas question qu'il se fasse de mauvaise idée. Pour l'instant, je ne pourrais pas répondre à sa dernière phrase, il était trop tôt, il y avait trop à enregistrer. Je lui attrapais la main, l'enfermant entre les miennes et me penchant par dessus la table, cherchant à capter son regard.

- Tu ne pouvais pas continuer à fuir éternellement ! Je suis désolé pour Tab et toi, mais tu as réussi à te reprendre, tu es fort. Je... j'aurais tellement aimé être là pour toi, pour t'aider comme je te l'avais promis. En te rencontrant, dans les bois, j'ai eu l'impression que tu te détruisais toi-même -et je parle de la drogue. Tu aurais dû venir me voir ! Je ne sais pas ce que j'aurais pu faire, mais j'aurais juste pu être là, te soutenir... Je ne doute pas que tu y arrives mais... tu n'as pas à traverser ça seul ! Ce n'est pas parce que ton couple a volé en éclat que tout le monde va te laisser tomber.

Mon dieu, voilà où nous menaient nos bêtises d'adolescent. Je n'avais pas vu sa souffrance, sa douleur. J'avais eu l'impression qu'il était le même, vu de loin, je n'avais même pas vu qu'ils s'étaient séparés, non pas que j'aurais eu une idée derrière la tête, mais j'aurais compris que quelque chose n'allait pas du tout et j'aurais pu réagir... au lieu de le laisser se débattre là-dedans tout seul.

J'aimais croire en une deuxième chance pour nous deux, même le début avait été légèrement catastrophique, ça ne pouvait aller que mieux ! Optimisme quand tu nous tiens. Enfin, c'était mieux ça que de se morfondre à attendre. Enfin, il semblait avoir plus de doute que moi, mais j'avais espoir qu'il finisse par penser comme moi malgré tout. J'avais espoir de lui donner espoir !

Reparler de cette rencontre faisait mal d'un côté parce que j'avais l'impression que c'était hier et que je me sentais idiote de ce qu'il s'était passé. Je m'étais emballée sur quelque chose qui n'était pas fondé... Je retombais sur terre quand il m'apprit ce qui lui était arrivé ces derniers temps. Punaise, je n'avais rien vu ! Même si ce qu'il s'était passé nous avait éloigné, j'aurais dû le voir malgré tout et non pas être aveugle comme je l'avais été. Je faisais une bien piètre amie... Moi qui avait toujours pensé à veiller sur lui quoi qu'il arrive. Là je n'avais rien vu et je l'avais laissé souffrir seul, puisqu'il n'était plus avec Tabitha. Mon dieu...

Je m'excusais alors, incapable de retenir mes paroles de sortir. J'aurais aimé être là, pour lui, être à ses côtés, le soutenir, l'aider... Je n'avais rien fait ! Ses paroles me blessèrent, mais je savais qu'il se protégeait, je savais que j'aurais pu faire quelque chose, quoi qu'il arrive. Ce n'était pas une simple question d'avoir fait du mal ou non, mais juste d'être amis. Cela voulait dire être là pour l'autre quoi qu'il arrive, qu'on ait déjà vécu.

- Je me fiche que tu m'ai blessé, tout ce que je sais, c'est que je t'aurais aidé du mieux que j'aurais pu. Même si tu penses que tu n'en as pas besoin.

Je le sentis alors trembler, inquiète. Qu'est-ce qu'il se passait ? Qu'est-ce qu'il avait ? Je devais avouer que je n'avais pas l'habitude de faire face à ce genre de chose. J'étais inquiète de le voir dans cet état-là. Je ne savais pas comment réagir ou comment l'aider. Cela montrait à quel point j'aurais été incapable de l'aider s'il était venu me voir pour tout m'expliquer. J'étais incapable de reconnaitre à quoi pouvait tenir ces symptômes.

- Max... Ça va ? Qu'est-ce qui t'arrive ?

Je resserrais ma prise sur sa main, m'avançant encore plus vers lui, combattant la volonté que j'avais d'aller le prendre dans mes bras pour calmer ses tremblements, mais je me retenais, de peur de faire mal. Je ne comprenais même pas que c'était moi la cause de ses réactions physiques.

- Tu veux qu'on aille prendre l'air en attendant qu'on nous serve ? Ça te permettra peut être de te reprendre... Ma voix tremblait sous le coup de l'émotion, incapable de comprendre ce qu'il se passait. Max... Explique-moi !

Nous parlions à coeur ouvert tous les deux, laissant tout ce que nous pensions sortir comme si nous nous lâchions enfin. Tout ce que je pensais, je lui disais et tout ce qu'il pensait, il le disait. Nous étions enfin en train de discuter comme avant. Je lui disais la peine que j'avais d'avoir été mise de coté dans cette affaire que je me fichais de souffrir pour l'aider. Il est le seul pour qui j'accepterais mille tourments si ça pouvait l'aider. J'étais sure de pouvoir faire quelque chose, même si ce n'était pas beaucoup pour lui !

Je ne fus pas étonnée de sa réponse par contre, elle était dans la continuité même de cette discussion. Par contre, ce fut mon tour d’être prise de tremblement à ses paroles. Ce qu'il me disait me réchauffait, j'avais l'impression que soudain sa main brûlait la mienne. Sauf que je ne l'aurais retirée pour rien au monde. Ma respiration se fit courte et j'essayais de me concentrer sur autre chose. Ce fut ses tremblements qui attirèrent mon attention et me calmèrent un peu. J'étais vraiment inquiète surtout en voyant que ses tremblements ne faisaient qu'augmenter. Je ne savais que faire et je préférais lui demander.

Il m'expliqua et là je serrais sa main plus fort encore pour lui montrer mon soutien de peur que ma voix ne me trahisse. Je me penchais, cherchant un moyen de l'aider. Je ne savais que faire et doutais de plus en plus de ma capacité à l'aider. Sauf que je m'attendais à tout sauf à ce qui allait se passer. Je baissais les yeux vers ses mains qui continuaient de trembler et qui prenaient un teinte bizarre. J'allai le lui signaler, sauf que quand je relevais la tête...

Il emprisonna mes lèvres avec les siennes et mon esprit en même temps. Je ne sentais plus que ses lèvres qui embrasaient mon corps tout entier et je me laissais aller. La table me gênait même si il valait mieux qu'elle soit entre nous. Une de mes mains quitta son appui sur la table pour aller se poser sur sa nuque, pour faire durer ce baiser. Pour ne pas en perdre une miette. Ma langue joua alors sur ses lèvres sans que je puisse me retenir. Mon souffle se faisait court sans que je ne veuille arrêter ce baiser. J'avais l'impression d'avoir chaud comme jamais, même avec mes pouvoirs. Je m'écarteais finalement et retombais sur la chaise, le souffle court... Mon cerveau se remit difficilement en marche, comprenant ce qui s'était passé. Mais que c'était-il passé ??

- Que... Comment... Pourquoi ?

J'avais soufflé ces trois questions, ne sachant pas vraiment quelle question je voulais exactement poser. J'étais totalement perdue et je n'arrivais à reprendre mes esprits. A quoi jouait-il ? Se rendait-il seulement compte de à quel point il me rendait folle ?

- Chut ! Ne dis rien !! Ne gâche pas tout... Dis-moi juste que... Que quoi ? Valait-il mieux qu'il me dise que ce n'était pas possible et qu'il valait mieux arrêter là ou qu'il me dise ce que je voulais entendre depuis si longtemps ? Bon dis-moi... ça sera plus simple !

Je ne savais même pas s'il me suivait ou pas... Je ne me suivais pas moi même alors.

Moi qui m’étais promis de ne plus jamais me laisser avoir, de ne plus me laisser submerger par l’intensité de mes émotions, voilà que tout partait en l’air… Je ne sais pas ce qui avait déclenché tout cela, mon inquiétude pour lui, mes sentiments… Non je n’avais aucune réponse ! Mais avais-je besoin de raison ? Non, seul suffisait ce qui avait eu lieu, le reste n’avait eu aucune importance. Et voilà que j’attendais comme une idiote de paroles et je ne savais même pas ce que j’avais envie d’entendre. Préférais-je qu’il me dise qu’il avait fait une erreur ? Que ça ne pouvait pas aller plus loin ? Ou qu’il me dise qu’il m’aimait comme un fou ? C’est à cause de cette indécision que j’avais décidé de le laisser parler, ne sachant vraiment pas quoi dire, quoi demander.

Ce qu’il me dit me rendit des plus heureuse. Il était amoureux de moi –bon je le savais déjà, mais ça ne faisait pas de mal de le réentendre. Par contre, la suite me fit froncer les sourcils et si mon cœur avait eu des raté suite à ses premières paroles, j’eus l’impression qu’un étau enserré ma poitrine. Comment pouvait-il se dévaloriser ainsi ? Avait-il seulement conscience de l’effet qu’il me faisait ? Et moi dans tout ça ? J’avais mon mot à dire, non ? Je l’écoutais, nourrissant une colère que je saurais mettre à profit s’il ne décidait pas de tuer dans l’œuf notre possible.

- Je pense avoir quelque chose à dire à ce sujet non ? Tu penses vraiment que je te laisserais gâcher mon avenir comme tu le dis si bien ? Pourtant tu m’as entrainée dans pas mal de tes aventures ! Tu m’as poussée à me dévergonder et malgré tout je suis toujours l’une des meilleures élèves de l’école et très bonne à l’université. Tu penses que je devrais choisir entre les deux ? Et si je ne veux pas ! Je t’assure que je peux tenir sur deux fronts. Et tu crois que, petite amie ou pas, je réagirais comment si tu te tuais ? Ce n’est pas parce qu’on aura réussi à enterrer nos sentiments que cela ne risquera pas de me détruire malgré tout. Parce que moi aussi je suis folle de toi…

Etait-il aveugle à ce point ? Ne voyait-il pas que ses émotions, ses sentiments, étaient partagés ? J’étais irrécupérable je pense… et ce n’était pas lui qui me changerait aussi facilement ! J’avais pris ma décision et elle était impossible à changer. Du moins tant qu’il voudra lui aussi que ça marche. Je préférais donc mettre les choses au clair de suite, mieux vaut maintenant que regretter.

- Tu dis que tu n’as aucun avenir et je t’aurais peut-être cru il y a quelques heures, mais uniquement parce que j’avais l’impression que TU ne t’en donnais aucun. Et même comme ça je me serais battue pour toi ! Mais là, tu te bats. Tu affrontes cette partie de toi qui justement te bouche l’avenir. Tu ne veux pas me perdre, mais moi non plus je ne veux pas te perdre ! Je ne te laisserais pas te détruire ! Je n’étais pas là pour t’aider à l’époque, mais là je ferais tout ce que je pourrais pour t’aider. Je repris difficilement ma respiration avant de reprendre, un ton en-dessous. Tu dis que tu ne veux pas me faire souffrir encore, mais tu crois que je ne souffre pas de te voir comme ça ? J’ai l’impression d’être une spectatrice, de ne rien pouvoir faire… Alors laisse-moi entrer ! Laisse-moi t’aider ! Ne penses pas que c’est de l’égoïsme, ou alors dis-toi que je suis moi-même très égoïste de te vouloir. Je t’aime ! Tu penses que ce sont tes mauvais côtés qui vont nous faire plonger tous les deux, mais moi je suis persuadée que c’est moi qui vais nous permettre de remonter la pente. Tu le veux n’est-ce pas ? Alors pourquoi ne serait-ce pas possible ? Je lui attrapais à nouveau la main et la serrais fort. Ensemble !

Je ne pus m’empêcher de penser : Comme avant. Combien de fois nous étions-nous sauvés enfant ? Même si ça n’avait rien à voir avec les dangers d’aujourd’hui, le parallèle était vite fait. Je ne supportais pas de le voir comme ça et je ne supportais pas les barrières qu’il mettait entre nous. Bon d’accord, je crois que j’avais un peu de mal avec les barrières, surtout celles qui sont totalement inutiles.

Après tout ce qu’il avait dit, tout ce qu’il avait fait pour me faire fuir, pour que j’abandonne la partie, je m’attendais à devoir batailler dur pour lui faire admettre mon point de vue. Mes paroles n’étaient que le début d’une longue liste destinée à ne pas lui laisser la possibilité de me dire non. J’ai un sale caractère parfois, je l’avoue, mais il était hors de question que j’abandonne maintenant. Je lui laissais tout de même le temps de répondre avant de continuer sur ma lancée. Je n’avais quand même pas envie qu’il se ferme totalement à la discussion, ce qui ne nous aurait pas fait avancer. Je priais donc intérieurement pour qu’il ne me résiste pas, malgré la sensation que ça allait surement être le cas. Je n’en laissais rien paraitre, même si je soupirais intérieurement.

Je fus donc des plus surprises lorsqu’il reprit la parole. J’obtins un sourire, bon signe vu sa morosité depuis le début de cette conversation. J’eus quand même un instant peur qu’il n’abandonne, mais je souris finalement. Il avait au moins raison sur un point, je n’allais pas changer d’idée comme ça ! Par contre, j’avais plus d’espoir que lui quant à nos chances. Il lui faudrait surement du temps pour être un peu optimiste et d’ici là je le serais pour deux ! J’étais cependant d’accord sur un autre point : quitte à regretter quelque chose, que ça ne soit pas d’être passé à côté par peur. Pour le moment, autant ne pas y penser.

- Tu as raison sur au moins une chose : tu ne m’aurais pas fait abandonner ! Pour le reste, seul l’avenir nous le dira et je pense que tu as tord.

C’était tout simplement cela, je pensais pouvoir réussir là où beaucoup avaient abandonné. Je ne me pensais pas meilleure que les autres, je pensais juste avoir de meilleures cartes qu’eux. Je le connaissais depuis très longtemps, bien avant tout ça, je savais qui se cachait au fond de lui, et il était amoureux de moi, autant que je l’étais de lui ! Ca faisait une sacré différence et, avec de la chance, beaucoup d’envie de se battre. En tout cas, s’il s’avisait de baisser les bras, je serais là pour nous deux !

Lorsqu’il reprit la parole sur un ton plus léger, je ne pus m’empêcher de laisser éclater un grand sourire. Peut-être que les deuxièmes chances n’existaient pas, peut-être que nous allions nous planter en beauté, mais ce soir, je n’avais qu’une envie aussi faire que cette soirée soit la meilleure soirée au monde ! Dehors les mauvaises pensées et place à l’amusement.

- Tu as raison ! Faisons qu’il soit inoubliable et dans quelques temps on en rira. Je ne sais pas si c’est le plus important, mais à mes yeux, c’est qu’on soit enfin ensemble. Alors, il faut fêter cela !

On aurait dit que le timing était parfait, puisqu’un serveur toussota à coté de nous pour nous servir. Je lui souris en lui laissant la place pour qu’il pose mon plat puis celui de Max. Je le remerciais avant de reporter mon regard sur Max. Même si je sentais encore qu’il y avait des choses enfouies et douloureuses, je le sentais enfin s’ouvrir et être lui-même, ne serait-ce qu’un peu. Cela me faisait plaisir et j’espérais voir ça plus souvent. Je commençais donc à manger mon plat, lui souhaitant bon appétit. Plutôt bon ! Je ne connaissais pas cet endroit, mais il mériterait d’avoir une bonne pub. Enfin, quand on est placé dans un mauvais quartier… Enfin, vu le nombre de clients, le quartier ne faisait pas fuir tout le monde.

- Bon choix de restaurant ! Je me régalais. Je lui souris soudain avant de lui tendre un morceau de mon plat, oubliant qu’il l’avait surement déjà gouté. Tu veux gouter un peu du mien ?

J’avais retrouvé le sourire et l’impression que les choses reprenaient leur place. Pourtant il y avait quelque chose de différent, de nouveau, et cette nouveauté était très agréable et je voudrais qu’elle dure indéfiniment !

Je n'aurais jamais cru que cette sortie se transformerait en rencart. Bon sauf si j'avais écouté ma coloc, mais je ne lui dirais pas qu'elle avait raison. Comment ça, je suis de mauvaise foi ? Enfin, j'étais très heureuse de la tournure prise par les événements et le fait qu'il se détende enfin ! J'étais aussi préparée à lui donner tort sur ses impressions quant à notre couple. J'étais sure de pouvoir l'aider et le soutenir ! Il avait encore plein de doutes, mais moi au contraire, je voyais l'avenir s'éclairer. Bien sur ce ne sera pas facile, mais nous y arriverions ensemble ! Sa remarque ensuite sur le restaurant me fit rire.

- Ce n'est pas grave ! Notre premier rendez-vous sera hors du commun. Je lui souris avant d'ajouter. Et tu n'as pas besoin de costume pour me plaire, tu es très beau comme ça.

Puis, j'avais quand même du mal à l'imaginer en costard. Je ne savais pas, ça risquerait de sonner un peu faux, surtout pour un premier rendez-vous. Je le préférais comme ça. Et puis, je le voyais mal atterrir à une rave en costume. Cela me tira un petit sourire en coin, amusée. Il me laissa manger mon plat, qu'il connaissait bien sur, cela ne me contrariait pas Il me proposa de changer de destination, c'est vrai qu'à New-York, il y avait plein d'endroits où s'amuser. Mais l'idée de la rave me plaisait bien et nous allait bien. Autant rester dans le coté décalé de notre rendez-vous.

- Pas de problème pour la rave ! Tant qu'à être dans le différent autant y aller jusqu'au bout et faire de ce rendez-vous un moment totalement décalé !

Ben quoi, ça serait amusant ! Nous serions ensemble, tous les deux pour une fois et nous partagerions ce bon moment. C'était tout ce qui comptait à mes yeux, l'endroit ne comptait pas pour moi. J'étais curieuse de savoir où nous allions bien pouvoir atterrir. Je profitais aussi du repas, autant que de cette sensation qui me faisait chaud au coeur. J'étais heureuse.

- Alors où est-ce que tu m'emmènes ensuite ?