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 Papa, libère mon futur époux. [Salem]

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Adam Tenseï

Adam Tenseï
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MessageSujet: Papa, libère mon futur époux. [Salem]   Papa, libère mon futur époux. [Salem] EmptyMar 2 Avr - 8:49

— C’est sympa de votre part, commissaire.

Jon haussa les épaules en avalant une nouvelle gorgée de café.

— Je devais bien ça à ta mère.

Léo hocha la tête un peu songeusement.

— Comment va ton père ?
— Je ne sais pas. On ne se parle plus trop. Après ce qui est arrivé à ma mère, le fait que j’entre dans la police, ça ne lui a pas beaucoup plus…
— Je suppose, oui. Écoute, c’est un bon père. Il ne pourra pas rester loin de son enfant. Crois-moi, ça le rongerait.

De l’autre côté de la rue, dissimulé dans la nuit, à l’ombre d’un porche, Adam jetait incessamment des regards à son téléphone portable. Il attendait un message de Salem. Il n’attendait pas précisément un message de Salem, Salem n’était pas supposé lui envoyer de message, mais simplement, depuis quelques jours, le moindre signe de son compagnon était une sorte de bénédiction qui écartait, pour quelques minutes, ses angoisses. Mais ce soir-là, rien. Salem était à l’entraînement. Normalement.

Depuis l’aventure des zombies, les choses avaient été un peu compliquées pour Adam. Les résultats des analyses de l’Institut tardaient à venir et à chaque fois qu’il appelait l’infirmière, il croyait entendre, dans le ton de sa voix, à l’autre bout du fil, quelque chose d’embarrassé qu’il ne lui annonçait rien de bon. Lui-même se sentait au plus mal ; depuis qu’Isaac s’était invité dans son esprit, les maigres améliorations conquises durant les dernières semaines avaient paru s’effondrer. Souvent, il saignait, de la bouche, du nez, ou des yeux, souvent il perdait la vue pour quelques minutes, parfois une heure entière, souvent ses mains tremblaient ou demeuraient paralyser.

La douleur, parfois, était insupportable. La tentation de prendre des médicaments se faisait de plus en plus puissante. Mais il savait pertinemment que la première pilule risquait fort d’être suivie par beaucoup d’autres et cette spirale, il ne voulait pas s’y engager à nouveau. Alors il prenait sur lui, il ravalait sa douleur et, surtout, il essayait de ne rien laisser paraître aux yeux de Salem. Parce que pour Salem, il devait continuer à être parfait, sinon, c’était certain, il allait finir par le perdre.

Cette rude constatation l’avait frappée après la rencontre avec Jane. Les photographies qui avaient orné le mur de son fiancé, à Boston, les remarques de la sœur de Salem sur la passion de son frère pour les filles, toutes ces filles, justement, qui se retournaient sur ce mauvais garçon, la déclaration d’amour de son propre fiancé, sous ses yeux, à un autre homme, tout lui était revenu en pleine figure ; comme jadis, il avait mesuré l’étendue des différences qui le séparaient de l’adolescent, il avait pris conscience de tout ce que sa vie imposait de souffrances à Salem et leur union lui avait paru improbable.

Depuis quelques jours, donc, Adam était silencieux, taciturne, fuyant. Peut-être le détail le plus remarquable était qu’il avait arrêté de se promener à demi-nu dans l’appartement, parce qu’il craignait, au fond de lui, que ses formes trop masculines fissent enfin prendre conscience à Salem qu’il n’était pas une jolie blonde. Par l’effet conjugué de son état de santé et de ses sombres réflexions, leur vie sexuelle avait été réduite à néant du jour au lendemain et Adam avait noyé toutes les questions dans des réponses vagues qui se terminaient invariablement par une fatigue alléguée.

Ce soir-là, il venait enquêter sur la seule vision de ces derniers jours qui ne lui avait pas représenté Salem en compagnie de l’une de ses anciennes ou peut-être futures petites-amies. Il avait vu un immeuble abandonné, dont il connaissait simplement la façade et sans posséder plus détail, il avait décidé de profiter d’un soir où Salem était au basket — ou bien en train de rencontrer des filles beaucoup plus intéressantes qu’il ne l’était — pour mener à bien ce qui ne devait être qu’une mission d’exploration.

Sans prendre garde à la voiture tous phares éteints qui stationnait depuis deux bonnes heures au bout de la rue, Adam comme une ombre finit par traverser la rue pour gagner la porte défoncée de l’immeuble et se faufiler à l’intérieur. Jon et Léo ouvrirent aussi silencieusement les portières du véhicule et se partagèrent les sorties : Jon couvrirait l’escalier de service et Léo suivrait l’intrus par la porte principale. En profitant de l’effet de surprise, il avait ainsi bon espoir de le coincer.

Pour eux aussi ce devait être, somme toute, une mission de routine. Léo venait d’être nommé à la brigade criminelle, après avoir fait sa preuve dans la rue puis aux narcotiques, et Jon, qui avait bien connu sa mère avant qu’elle ne fût tuée dans l’exercice de ses fonctions, en mémoire de la défunte, avait pris le jeune homme sous son aile. Un informateur lui avait dit que ce vieil immeuble servait de planque pour les armes d’un gang et le commissaire était décidé à y piéger l’un des membres pour pouvoir le faire parler.

Ce beau plan n’eût sans doute pas fonctionné si Adam avait été dans son état normal et en mesure d’exploiter le plein potentiel de sa prescience. Mais alors que le mutant promenait sa lampe torche sur les murs défoncés de l’immeuble, aucune intuition ne venait suggérer qu’on le suivait de près. Il pénétra dans la pièce d’un appartement et avisa sur le sol une latte disjointe. Il s’accroupit pour la soulever : quelques kilos de cocaïne y dormaient en attendant leur revendeur.

Adam resta interdit devant cette découverte. La solution à tous ses problèmes était là, en abondance, et il suffisait de…


— Police ! Pas de geste brusque. Couchez-vous sur le sol et mettez les mains derrière le dos.

Adam ferma les yeux, moitié contrarié, moitié soulagé par cette intervention inattendue.

— Couchez-vous sur le sol.

Adam obtempéra ; l’inspecteur Greggs cala un genou dans son dos pour l’empêcher de se débattre tandis qu’il lui passait les menottes, avant de le relever rudement. Il éclaira le visage de l’Asiatique avec sa propre lampe torche et parut un peu surpris de découvrir de semblables traits si loin des territoires de Chinatown. Du bout du pied, il souleva la latte du plancher avant de commenter :

— Eh bah avec ça, t’es pas près d’revoir le soleil…

***

— Nom, prénom.
— …
— Comment tu t’appelles ?
— …
— Écoute, tu sortiras pas d’ici, tu ferais mieux de coopérer.

Ce n’était pas seulement qu’Adam se bornât dans un silence hermétique : il semblait tout à fait indifférent à ce qui lui arrivait depuis son arrestation. Son regard n’avait pas un air de défi : il était perdu dans le vague, comme plongé dans ses réflexions. Léo l’avait conduit à la voiture pour l’amener au poste tandis que Jon récupérait et étiquetait la drogue. Un peu désemparé, le jeune inspecteur attendait avec une certaine impatience le retour de son supérieur, qui saurait mieux que lui, sans doute, bousculer ce client difficile.

Adam calculait la peine. Trois kilogrammes, même en consommation personnelle, allaient chercher dans les vingt ans. Et personne ne possédait une pareille quantité de drogue sans intention de revente. Bien sûr, en soi, l’affaire n’était pas sérieuse : il n’y avait aucune preuve. Mais Adam savait pertinemment que si son empreinte digitale ou son ADN étaient entrés dans une base de données, ils risquaient fort de faire émerger une dizaine d’autres affaires plus ou moins résolues.

La porte de la salle d’interrogatoire s’ouvrit et Jon parut enfin, avec l’appareil pour les empreintes digitales et trois cafés. Aussitôt, Adam sortit de ses pensées : son regard s’était posé sur le commissaire. Et, pour la première fois depuis bien longtemps, il ne haussa pas un ni deux sourcils, il écarquilla les yeux et ouvrit la bouche. Les deux policiers, étonnés eux-mêmes par cette réaction d’étonnement, l’observèrent puis s’observèrent. À tout hasard, Jon interrogea :


— On se connaît, petit ?

Si Salem n’était pas doué pour faire correspondre les dessins et les visages, Adam qui naviguait constamment entre de multiples versions des gens qui l’entouraient à différents points de leur existence n’avait aucune difficulté pour reconnaître, dans les traits d’homme mûr de Jon, les traits du jeune homme qu’il avait été. L’Asiatique se recomposa un visage impassible mais ne quitta plus le commissaire du regard.

L’homme s’assit devant lui.


— Écoute, tu m’as l’air d’un bon garçon qui se retrouve malgré lui dans les emmerdes. Si tu nous aides, nous, on pourra sans doute t’aider. Mais c’est donnant donnant. Et on va commencer par prendre tes empreintes.
— J’ai l’droit à un coup de fil.
— Après les empreintes.
— Non. Avant. Je veux mon avocat. Vous m’avez arrêté sans cause probable, prendre mes empreintes revient à une fouille injustifiée. Je ne suis pas armé, vous ne m’avez pas identifié à un suspect courant et vous ne m’avez pas surpris en pleine activité illégale. Ma détention constitue une violation de mes droits individuels et je veux téléphoner à mon avocat.

Léo était un peu abasourdi et noyait sa confusion dans le café. Son Chinois muet venait de se transformer en prolixe légaliste qui avait l’air très sûr de lui et Jon lui-même était un peu perplexe. Les petites frappes des rues n’en savaient pas autant sur le détail de leurs droits mais les lieutenants des gangs n’approchaient pas si imprudemment d’une telle quantité de drogue : il y avait quelque chose de louche dans cette histoire.

Toujours était-il que l’entrée illégale dans un immeuble désaffecté ne constituait pas un motif sérieux pour une détention et qu’il n’avait aucune envie, dans le cas où son suspect fût en effet innocent, de s’embourber dans une plainte contre le commissariat : il avait assez de Carol O’Ryan dans ses affaires pour ne pas s’ajouter de nouveaux problèmes. Les deux policiers accompagnèrent donc Adam jusqu’à un téléphone et le surveillèrent de loin pendant qu’il composait un numéro.

En règle ordinaire, Adam eût en effet appelé son avocat, mais pour l’heure, il avait de plus pressantes préoccupations. Une fois le numéro de Salem composé, il ne tarda pas à tomber sur le répondeur. Une nouvelle fois, l’angoisse le saisit. Machinalement, il jeta un coup d’œil à l’horloge murale du commissariat. Normal. L’entraînement n’était fini que depuis une dizaine de minutes, Salem était en train de se doucher. Sans doute. D’une voix malgré tout mal assurée, Adam enregistra son message :


— C’est moi. Tu dois être encore à l’entraînement. Enfin, je suppose. Bref, peu importe. J’ai été arrêté par la police. Je suis au commissariat de Jon Rockwell. Il faudrait que tu passes à l’appart, que tu prennes le carnet d’adresses dans le bureau, où il y a le numéro de mon avocat, et puis que tu viennes au commissariat.



Enfin…

Si tu veux bien.


Le jeune homme raccrocha et revint vers les policiers.

— D’ici une heure, quelque chose comme ça.

Pendant ce temps, ils le reconduisirent à la cellule qu’il partageait avec deux prostituées, un ivrogne et un gringalet en costume-cravate.
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Salem Cordova

Salem Cordova
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Papa, libère mon futur époux. [Salem] Vide
MessageSujet: Re: Papa, libère mon futur époux. [Salem]   Papa, libère mon futur époux. [Salem] EmptyJeu 4 Avr - 10:34



Je m'appelle Rachel Sallabery et j'étais un peu comme tout le monde, vous savez, je ne trouvais pas assez… La liste est longue, pas assez jolie, intéressante, sociable, douée, et puis il n'y avait pas que moi, le monde entier manquait de quelque chose, tout allait toujours mal et je tombais toujours sur les mecs les plus salauds. J'avais envie de voir une révolution, que d'un coup de baguette magique tout devienne plus facile, amusant, romantique peut-être. Mais tout bien réfléchit, il n'y a qu'une chose dont j'aurais réellement eu besoin.
J'aurais voulu des années de plus à vivre, ou juste quelques instants, si c'est trop demander. J'aurais aimé serrer une dernière fois mon fils contre moi et lui dire que je l'aime, que je veillerais sur lui pour toujours.

***

Le ballon fit quelques rebonds avant de rouler sur plusieurs mètres dans un silence de mort, tous le monde s'était arrêté en pleine course et le regardait avec des yeux ronds. Salem haussa les épaules d'un air irrité.

« Oui, bon ça va, j'ai pas fais attention. »
« Va sur le banc, Salem. »

En râlant, l'adolescent quittant le terrain, remplacé par un autre. Quoi ? Il avait raté un panier, tout le monde rate des paniers. Certes, tout le monde sauf lui, à ses yeux, l'anneau de fer à viser était grand comme la Chine, mais enfin, ça pouvait arriver, la preuve. Une fois assis, Salem n'eut malheureusement plus rien pour le détourner de ses sinistres pensées. Depuis l'incident des zombies qui n'étaient pas des zombies, Adam lui semblait aller au plus mal. Pas seulement parce que ses crises s'étaient multipliées, toutes plus atroces les unes que les autres, mais parce que quelque chose, chez son fiancé, avait changé. Il était devenu fuyant, silencieux, il refusait de parler de ses visions après ses crises, une sorte de distance c'était installée entre eux, qui ressemblait à un retour en arrière.

L'impossibilité de savoir ce qu'il se passait nourrissait les inquiétudes de Salem, déjà au niveau de sa mutation, parce que même l'infirmière refusait de lui parler – oui, il la harcelait aussi. Et ensuite parce que tout ça ne semblait pas se limiter à la santé de son compagnon. Salem pouvait comprendre qu'avec ses problèmes, Adam ne soit pas aussi frais et disposé que d'habitude, mais cela  ne suffisait pas à expliquer son comportement fuyant, il y avait autre chose. N'ayant pas pu lui tirer quoi que ce soit, les théories les plus folles lui venait à l'esprit. Le pouvoir d'Adam le détruisait et il n'osait pas lui dire qu'il était condamné, il avait été déçu par ses piètres performances le jour des zombies et tentait encore de le tenir à l'écart de sa vie, il était tombé sous le charme d'Ivan et son gros flingue et voulait retourner arpenter des sous-sols douteux avec lui, maintenant qu'Ulysses était casé, il s'était rendu compte de ses sentiments pour lui, et d'autres choses encore. À cela s'ajoutait les sinistres inquiétudes de ses parents sur les tentatives de suicides d'Adam, qui le renvoyait aux mutilations qu'il se faisait dans sa jeunesse. Malheureusement, il ne paraissait pas improbable que le devin puisse vouloir se faire du mal.

Autant dire qu'il n'avait pas le cœur à la fête, lui non plus, après s'être enfermé dans un mutisme presque adamien tandis que son entraîneuse tentait de savoir ce qui n'allait pas, Salem partit se doucher et se changer, ce n'est qu'en sortant qu'il écouta son répondeur.
Et resta pétrifié un instant.

Qu'est-ce qu'il s'était passé ? Adam n'avait même pas donné un début d'explication, et puis c'était quoi ça, "Si tu veux bien" ? Comment son fiancé pouvait sous-entendre qu'il allait le laisser là-bas comme ça ? C'était à se demander qui était vraiment l'homme qui lui avait envoyé ce message. L'incompréhension le gagnait et avec elle, la panique. Salem fila dehors, grimpa sur sa moto et fonça au mépris du code de la route, des lois et des Dieux, après avoir fait paniquer des centaines de personnes en roula à toute vitesse sur le trottoir pour esquiver les embouteillages, il déboula dans son appartement et se précipita pour récupérer le carnet de numéros, et redescendit aussi sec.

En repassant en sens inverse dans les rues, Salem ne se dit pas pas que les gens avaient pu appeler la police, pourtant ils le font même dans gta, à un croisement, les sirènes se mirent à hurler sans parvenir à le faire ralentir, d'autant plus qu'il était plus doué que les policiers pour zigzaguer entre les véhicules. Quelle ne fut pas la surprise des forces de l'ordre de le voir finalement se garer devant un commissariat et y entrer comme un ouragan. Son arrivée, façon blitzkrieg, surprit assez son monde pour qu'il ait temps de rejoindre l'endroit où était enfermé Adam, il faut dire qu'il avait déjà eu l'occasion de repérer les lieux, même si ce n'était pas son objectif de l'époque. Toujours est-il qu'il s'agrippa au barreau et contempla son fiancé d'un air paniqué.

« Adam ! Ça va ? J'ai fais aussi vite que j'ai pu ! Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Ils ont pas le droit de te faire ça ! J'ai ton carn… »

Salem n'avait pas du tout tenu compte de la douzaine de policier qui l'avait suivi en lui hurlant dessus. Alerté par le chahut, Jon sortit de son bureau, talonné par Léonard.

« Qu'est-ce que c'est que ce bord… ? »
« Ce gamin est complètement taré ! »
« Passez-le à l'éthylotest, vite ! »
« Il faut lui faire une prise de sang ! »
« Il roulait à près de cent kilomètre-heure. »
« Oui, bon, c'est un excès de vitesse… »
« Sur le trottoir ! »
« Et les feux rouges, les sens interdits… »
« J'ai failli me manger un tramway en le suivant ! »
« Vive la révolution ! » (ça c'est le maigrelet en costard)
« Où sont les sédatifs ? »

Jon n'avait pas l'air de tout à fait écouter, dès que les policiers avaient relevé un Salem menotté, il l'avait regardé d'un air stupéfait, c'est fou quand même le nombre de fois que le destin venait de balancer ce gamin sur sa route. Et évidemment ce gosse s’appelait Salem, il avait détesté ce nom, au départ, mais dès qu'il avait vu son fils, c'était devenu le plus beau prénom du monde, et aujourd'hui, cela l'arrangeait bien qu'il soit rare. Il ne pouvait s'empêcher d'avoir un léger sursaut quand il l'entendait, même à la télévision, ce qui ne l'empêchait pas de se méfier.Quelles étaient les chances pour que son Salem à lui débarque à New York, qui plus est dans son commissariat ? Cela dit, ce Salem là avait quelque chose de spécial, ses yeux, ils étaient aussi profonds que ceux de la mère de son enfant, et même s'il s'interdisait toute déduction hâtive, il ne pouvait s’empêcher de nourrir de secrets espoirs.

« Je m'en occupe. »
« Hein ? Mais ce n'est pas à toi de te charger de… »
« Il est venu voir ce jeune homme, là. Et m'a l'air beaucoup plus causant que lui. »

Tout en essayant d’être professionnel malgré les questions qui se bousculaient dans sa tête, Jon emmena Salem. Après un test d’alcoolémie négatif et une prise de sang pour les autres substances, qui semblait un minimum vu l'émoi de ses collègues, le commissaire conduisit Salem en salle d'interrogatoire avec son collègue.

« Nom, prénom. »
« Qu'est-ce qu'il se passe avec Adam ? »
« Nous verrons ça après, nom, prénom… »
« C'est mon mari, j'ai le droit de savoir ! »

Il y eut un moment de flottement pendant lequel les policiers le regardèrent avec des yeux ronds, mais Salem n'y prêta aucune attention.

« C'est forcément une erreur ! Si on apprend qu'il a été arrêté, il va perdre son boulot même s'il est innocent !
« Écoute, tu vas aussi avoir des problèmes, alors tu ferais mieux de coopérer, maintenant. »
« Il faut que je lui parle… »
« Nom, prénom. »

Le ton de Jon s'était soudain durcit, Salem n'insista pas.

« Cordova, Salem. »
« Date de naissance. »
« 30 août 1995. »

Le stylo du commissaire s'immobilisa un instant alors que son cœur faisait un bond dans sa poitrine. Non, c'était peut-être juste une coïncidence de plus, le monde est vaste tout de même. D'un air détaché il tenta, comme pour faire la conversation.

« Ça fait longtemps que tu vis à New York ? »
« Comment vous avez su que j'étais pas d'ici ? »
« Oh, c'est l'habitude, on voit des gens d'un peu partout, ici. D'où est-ce que tu viens, petit ? »
« Boston. »
« Ah. Je vois. Très bien.

Très bien, très bien.
»
« On se connaît ? Vous êtes bizarre. »

Jon releva les yeux de sa feuille, qu'il regardait sans plus rien y noter, pour tomber sur le regard bleu de l'adolescent, qui semblait lire à travers lui. En un instant il se revit sur la chaise inconfortable du réfectoire de son lycée, quand elle et ses yeux verts s'étaient planté devant lui.

« Bon, c'est quoi ton problème ? »
« Hein ? Mais je n'ai pas de…»
« Fais pas l'innocent, t'arrêtes pas de me regarder. Qu'est-ce qu'il y a ? J'ai une tâche sur le nez ? Je te fais rire ? »
« Non… non, non… Je te trouve juste… »
« Quoi ? »
« J… jolie. »
« Jolie ? »
« Oui… belle, quoi. »
« Qui ça ? Moi ? »

« Vous allez faire un malaise, ou quoi ? »

Salem regardait les données du commissaire danser devant ses yeux, il avait chaud, il était nerveux. Ce n'était pas plutôt lui qui devrait se sentir comme ça ? Léo aussi le regardait d'un air bizarre, quelque chose ne tournait pas rond. Depuis qu'il était entré dans ce commissariat, Salem n'avait cessé de se poser des questions sur son père, et il était persuadé qu'il était dans la police sans savoir pourquoi. Et ce Jon lui faisait une impression bizarre, d'autant plus que son comportement, ainsi que ses questions, lui laissait penser que c'était réciproque. Un peu hésitant, Salem tenta d'approcher subtilement du sujet.

« Vous avez des enfants ? »

Cette question qui aurait presque pu paraître innocente fit blêmir le commissaire. Salem réfléchit

« Ou disons, un enfant qui, qui… »
« Je reviens. »

Jon se leva en tentant de ne pas avoir l’air trop troublé, les deux autres le suivirent des yeux, puis après un instant à se regarder en silence, ce fut Léo qui se leva en ordonnant à Salem de ne pas bouger de là. Il retrouva Jon qui s’était arrêté devant le coin où Adam était enfermé, vu la réaction que l'asiatique avait eu plus tôt, le commissaire se demandait s’il savait quelque, quelque chose que le gamin le plus concerné semblait ignorer. Tout ça était décidément très étrange, et ça commençait vraiment à l’angoisser.

C’est vrai, quoi, la première fois qu’il avait vu ce gosse, il paraissait complètement shooté, la deuxième fois il s’était rué sur un fou furieux à tentacules avant de poursuivre un kidnappeur, et aujourd’hui il débarquait comme un fou, poursuivit pour près de cinquante infractions au code de la route, pour s’enquérir du sort de son mari qui en plus d'être un homme était un dealer potentiel. Et puis, bon dieu, c’était quoi tous ces tatouages ? Il était dans un gang, aussi ? Pourquoi ce gamin devait-il être…

« Jon… ça va ? C’est qui ce gosse ? »

Léo le regardait d’un air interrogateur.

« Je crois que c’est mon fils… »

Jon regarda du côté de la porte de la salle d’interrogatoire et se figea, Léo se tourna et tomba sur Salem qui, évidemment, n’avait rien écouté.

« Ferme cette porte, petit ! »
« Laisse… »

Mais pour une fois, Salem sembla disposé à obéir, il ferma la porte, et il la bloqua même avec la table en se laissant submergé par toutes les images qu'il gardait de sa vie.


Dernière édition par Salem Cordova le Mar 10 Sep - 19:57, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Papa, libère mon futur époux. [Salem]   Papa, libère mon futur époux. [Salem] EmptyJeu 4 Avr - 20:48

La prison était un moment propice pour méditer. Certes, entre les trois prostituées qui discutaient à vive voix les mérites des candidats au Congrès, le petit homme en imperméable qui marmonnait quelque chose d’incompréhensible et les chansons confuses de l’ivrogne, entre le brouhaha de la salle principale du commissariat, au bout du couloir et la petite télévision du surveillant en faction qui ne surveillait rien du tout, le calme n’était pas exactement monacal, mais les capacités de concentration d’un Adam Tenseï en pleine réflexion ne connaissaient aucune limite.

Depuis qu’il avait vu Jon Rockwell et qu’il l’avait identifié sans aucun doute comme le père de Salem, Adam se sentait étrange. Il se passait quelque chose d’important, quelque chose d’incroyable, sous ses yeux, quelque chose qui traversait les années et, pour une fois, ce n’était pas un meurtre, une scène de torture ou un viol. C’était grave, et triste, sans aucun doute, mais c’était une vie qui se reconstruisait, un passé qui se reconstituait, un futur qui s’annonçait et il en était le témoin plutôt que l’acteur.

Peu à peu, ses préoccupations de la semaine lui parurent futiles. Sa jalousie lancinante avait été brutalement rejetée dans un coin de son esprit alors qu’un événement autrement plus important se produisait dans la vie de son fiancé — de son époux. Toute l’existence de Salem lui paraissait concentré dans la seconde où il franchirait la porte de ce commissariat, car il allait la franchir, pour lui, pour venir le sauver, et cette existence, la seule qui comptât, loin des amourettes de l’adolescence, des blondes et de leurs épées, cette existence qui faisait palpiter le cœur et les peurs de son ami, il en était une part, avec ses grandeurs et ses misères à lui, il en était le pivot.

C’était la vie quotidienne qui terrorisait Adam. Dans les menues distractions d’une existence commune, avec le lycée, le garage, les amis, la jeunesse, il trouvait mille raisons pour que Salem ne fût pas satisfait, mais dans les orages du Destin, Adam n’avait pas peur. Il était né pour la violence des grands jours, avec ce qu’elle avait de beau et d’horrible, il était né pour la consolation après les combats et dans le domaine, il ne craignait ni Jane, ni Kevin, ni Jenny, ni David — quand Salem tournait des yeux pleins d’espoir ou de détresse vers lui, il n’avait plus de doutes.

Adam méditait. Il se souvenait — de la promesse qu’il avait faite à un Salem endormi de renoncer à son idéal inaccessible et stérile de perfection, de son sentiment de puissance retrouvée quand Anne l’avait forcé à exploiter ses capacités surhumaines, du plaisir physique entièrement inhumain qu’il avait éprouvé pendant leurs étreintes réconciliatrices. Sa vie n’avait rien de normal — mais il avait une vie, enfin, qui valait la peine d’être vécue. Jamais il n’avait présenté à Salem le visage de la normalité et Salem était là. Toujours. Épreuve après épreuve, pour soigner son corps sanguinolent, éponger ses larmes névrotiques et calmer ses doutes.

Soixante secondes avant que l’adolescent ne déboulât devant les cellules, Adam rouvrit des yeux noirs plein de détermination. Il se leva pour rejoindre la porte et quand Salem apparut, avec son flot de questions, le devin murmura simplement :


— T’inquiète pas. J’arrive.

Salem ne tarda pas à se faire embarquer par un groupe de policiers très remontés et bientôt, le calme revint dans les cellules. Calmement, Adam regarda autour de lui, avant de s’approcher du maigrelet en costar et de l’envoyer se fracasser le nez contre le mur de la cellule. L’homme s’effondra au sol qu’il se mit à arroser copieusement de son sang en beuglant :

— Il a essayé de me tuer !

Alerté par le bruit, le surveillant quitta son match de football américain, ouvrit la porte de cellule et s’approcha d’Adam avec sa matraque. L’Asiatique l’attrapa au poignet, qu’il tordit au passage, balaya sa jambe, le saisit par le col et l’envoya dans les bras des prostituées. Pendant que l’homme se réceptionnait, le mutant était déjà sorti de la cellule en refermant la porte derrière lui, embarquant les clefs au passage. Il se pencha au-dessus du comptoir de la loge du gardien pour augmenter le son de la télévision et couvrir les éventuels appels à l’aide, avant de retourner dans la salle du commissariat.

Un agent un peu suspicieux l’interpela.


— Qu’est-ce que vous faites, là ?
— Le commissaire m’a libéré. Défaut de cause probable.

Le policier eut l’air un peu suspicieux mais ce soir, décidément, Rockwell ne se comportait pas comme à l’ordinaire. Soucieux de ne pas froisser un supérieur hiérarchique qui n’avait pas l’air dans son meilleur jour, il préféra s’abstenir de tout excès de zèle et laissa le jeune homme se diriger vers la sortie. Dédaignant la sortie, Adam s’engagea d’un pas très sûr dans le couloir des salles d’interrogatoires, passa la première, passa la deuxième et donna un violent coup d’épaule dans la porte de la troisième.

Elle s’ouvrit à peine, mais par l’entrebâillement, Adam passa une jambe et poussa le pied de la table, avant de se faufiler à son tour et de refermer derrière lui, sous le regard médusé de Léonard, qui se demandait sérieusement si son incorporation à sa nouvelle unité avait été une idée si judicieuse que cela.


— Mais… Vous étiez… vous étiez dans la cellule…

Adam haussa les épaules.

— Je suis sorti.

Une fois cette lumineuse explication donnée, Adam s’agenouilla au sol, près de son fiancé de toute évidence plongé dans l’une de ses remémorations chaotiques. Tout doucement, il murmura :

— Salem ?



Mon cœur.


Jon échangea un regard avec Léo. Retrouver son fils, c’était un choc, retrouver son fils marié à un autre homme, c’était un traumatisme, retrouver son fils marié à un dealer passe-muraille au sang-froid de psychopathe, c’était un anéantissement. Mais les Cordova-Tenseï avaient un don hors du commun pour faire abstraction du monde entier quand ils se retrouvaient en péril et, pour l’heure, Adam ne prêtait pas la moindre attention à son beau-papa le commissaire, qui après le délit bien documenté et aux nombreux témoins, cette fois-ci, d’évasion et de coups et blessures sur agent de la force publique, pouvait l’envoyer en prison pour un temps certain.

— C’est moi.



Je suis là.
Tu m’entends ?
Adam.
C’est moi.

Tu te souviens, cette semaine.
Souviens-toi de cette semaine.
Elle a été horrible.
Tu sais bien.



J’ai été horrible avec toi.
Souviens-toi de ça.



Je sais que je t’ai fait de la peine.
Comme toujours.
Cette semaine.
Moi.



Je t’aime.
J’ai tellement peur, Salem.
Je t’aime.



Je suis idiot.
Et faible parfois.
Et j’ai mal, si tu savais, j’ai mal.
Mais je suis là.
On est dans la salle d’interrogatoire.
Les murs sont anthracites.
Elle mesure presque dix mètres carrés.
Tu te souviens, exactement, de combien elle mesure ? Maintenant. Juste maintenant. La salle d’interrogatoire.



Tu es venu me chercher.
Et me voilà.
Je suis venu de te chercher.



Je suis désolé mon cœur.
Je voulais essayer d’être humain pour toi.
Je ne peux pas.
C’est fini.
Je comprends cela maintenant.
C’est fini.
Je ne peux plus être humain.

Je serai pour toi ce que vient après.
L’humain.
Je serai toujours ce qui vient après.
Toutes tes autres joies et tes autres peins, je serai là avec toi et après.



Je suis ton refuge.
Souviens-toi de moi.
Moi qui ne suis là qu’à New-York.
Moi dont le passé est séparé de tout ton passé.
Moi qui depuis le premier jour suis ton présent et ton futur.
Sans rien avant.
Ni images, ni mesures, ni rien qui m’annonce, ni rien que je te rappelle.
Aucune image de moi dans tes souvenirs ni tes désirs
Que celles que nous y avons forgées
Tous les deux
Loin d’eux
Tous
Ceux qui ont existé avant, ou dans d’autres temps jamais vécus de nos existences
Jamais vécus et sans importance
Tous les deux
Toi et moi



Je l’ai retrouvé.
Je suis sûr que c’est lui.
Et toi, tu te souviens à moitié, tu ne sais plus
Tu essayes de retrouver les images qui correspondent
Tu ne trouves pas, le temps a effacé, tu cherches en vain
Écoute-moi
Salem
C’est moi
Fais moi confiance
Je sais, je n’ai pas de doute, je sais que c’est lui
Ne cherche pas à te souvenir
Je l’ai Vu
Laisse tes yeux se reposer
Laisse tes souvenirs
Je l’ai Vu au-delà de tes souvenirs
Et tu n’as pas à douter
Parce que je te le dis
C’est lui



Et tu as peur.
Et tu es triste.
Mais tu te reposeras sur moi, et tu plongeras racine en moi et je porterai.
Je m’occupe de toi
Comme tu t’occupes de moi
Je te protégerai de tout
Salem



Salem



Salem
Je suis là
Reviens

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Salem Cordova

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Papa, libère mon futur époux. [Salem] Vide
MessageSujet: Re: Papa, libère mon futur époux. [Salem]   Papa, libère mon futur époux. [Salem] EmptyDim 14 Avr - 21:30

Rien, il ne trouvait rien. Enfin si, il y avait tout un tas de choses mais rien qui ne l'intéresse. Plus que jamais, Salem avait l'impression de se débattre dans des sables mouvants. Mais pour une fois, ça lui allait, même cette impression d'épuisement mental et la douleur galopante qui le tétanisait lui allait. C'était une fuite, il est vrai qu'il aurait vraiment voulu déterrer ne serait-ce qu'une toute petite image de son passé pour pouvoir enfin confirmer ses doutes, car il ne croyait vraiment que ce qu'il voyait. Mais, si Salem avait longtemps voulu savoir qui était son père, maintenant qu'il se tenait très probablement devant lui, il voulait disparaître. Il était terrifié à l'idée de parler avec lui, de découvrir qui il était, de devoir se dévoiler lui-même. Il avait peur qu'en plus de aviver d'ancienne blessures – ça, c'est déjà fait – cette rencontre n'en ouvre de nouvelles.

Une voix on ne peut plus familière le ramena un peu à la réalité, l'adolescent leva ses yeux bleus, et même si son regard flottait dans le vide comme si Adam était invisible, il semblait soudain immensément soulagé. Il n'était pas tout seul. Adam était venu, c'était tout ce dont il avait besoin en cet instant. Peu à peu, les souvenirs de la dernière semaine chassèrent de son esprit des informations bien plus anciennes, jusqu'à cette salle qui ne me mesurait pas 10, mais 9,60 mètres carrés. Alors qu'il reprenait ses esprits, Salem vint se blottir dans les bras de son compagnon, il murmura.

« Merci. »

De son côté, Jon était… anéantis, c'était le mot. Bien sûr, il n'avait jamais imaginer que le petit garçon qu'il avait laissé derrière lui lui reviendrait couvert de tatouages et marié à un homme, mais avec son métier, il avait croisé plus d'un gamin perdu au passé difficile. Il avait tout de même envisagé la possibilité que son fils ait énormément changé, non, son principal problème était qu'en trois rencontre, Jon avait vu Salem complètement perdu, en train d'aller au-devant de types carrément dangereux et qu'aujourd'hui même il avait traversé la ville en roulant comme un taré pour rejoindre un type que lui et son collègue avaient vu entrer dans un immeuble louche pour le retrouver quelques instants plus tard avec trois kilos de drogue. Si Salem ne lui semblait pas être un grand délinquant, il paraissait par contre du genre à se mettre en danger, et une inquiétude toute paternelle l'étreignait douloureusement. S'il devait apprendre demain que quelque chose était arrivé à son fils fraîchement retrouvé, il ne s'en remettrait pas.

Le fils en question semblait par contre avoir d'autres préoccupations, la tête plongée dans le cou de son… ami, il ne semblait pas vouloir relever les yeux vers lui. Ce n'était peut-être pas plus mal en fait, Jon ne savait pas vraiment par où commencer. Ah, si…

« Léo, tu pourrais aller voir comment celui-là s'est débrouillé pour sortir, et me ramener tout ce que tu peux sur ces deux-là ? »

Pendant que le commissaire se préparait à un sacré casse-tête pour faire sortir ces gamins de là, Salem sanglotait doucement, il se sentait épuisé, comme si le stress de la semaine et les événements de la soirée avaient finalement eu raison de lui. Mais ce n'était pas le moment de se laisser aller.

« Je n'ai pas compris, cette semaine, pourquoi tu allais si mal. Tu avais peur que je te laisse ? Tu voulais être humain pour ça ?

Je ne sais pas comment te le faire comprendre, alors que tu vois peut-être encore des futurs où je suis avec je-ne-sais-qui. Mais c'est toi que j'aime, c'est avec toi que je veux construire mon avenir, peu importes ce qu'il s'est passé avant, il n'y a rien à changer dans ce que tu es. N'essaie pas de te débarrasser de la somme de petites choses qui m'ont séduites chez toi…
»

Salem releva la tête pour faire un sourire un peu triste à Adam, il aurait aimé parler plus longtemps, savoir ce qu'il s'était vraiment passé cette semaine dans la tête de son homme. Malheureusement il y avait un autre problème à gérer, et non des moindres, son regard perçant se tourna vers Jon qui sembla tout de suite mal à l'aise.
Le commissaire se passa une main dans les cheveux d'un air gêné en regardant ailleurs.

« Tu as les yeux de ta mère, c'est vraiment frappant… »
« Vous m'avez abandonné. »

C'est fou, Salem s'était imaginé cette rencontre des centaines de fois, et il s'était vu faire comprendre avec une répartie très inspirée toutes les souffrances qu'il avait traversée, juste parce que lui, ce père, n'avait pas su faire face à ses responsabilités. Et quand l'occasion se présentait enfin, il était incapable de trouver quoique ce soit, seuls quelques mots sortaient douloureusement.

« Vous ne m'avez même pas voulu un seul instant, vous n'avez même pas voulu laisser votre nom sur… »

La panique s'était emparée du policier.

« Ce n'est pas ça. J'avais 22 ans quand Rachel m'a dit qu'elle était enceinte, on était encore étudiants et nos parents ne voulaient rien entendre. J'avoue que moi aussi je pensais qu'il était plus sage de… voilà… Elle a fini par dire qu'elle allait faire ce qu'il fallait, mais j'aurais dû deviner qu'elle n'en avait jamais eu l'intention. Elle est partie sans donner de nouvelles, je pensais qu'elle m'en voulait. Jusqu'à ce que j'apprenne que tu étais né… »

Jon prit une inspiration, ses yeux soudain un peu trop brillants.

« Je t'ai aimé dès que je t'ai vu. J'ai juste été stupide, j'ai eu des milliers d'occasion de faire ce qu'il fallait pour être sûr de pouvoir te garder auprès de moi, mais à ce moment-là je n'ai pas pensé à l'avenir. Je n'aurais jamais pu imaginer qu'elle puisse… partir comme ça. »

Jon était bouleversé, il s'était maudit pour ses erreurs chaque jour et aujourd'hui les remords étaient insoutenables. Salem lui ne savait pas vraiment quoi dire, c'était un peu trop en même temps, il aurait aimé pouvoir sortir et prendre une bonne bouffée d'air frais pour avoir les idées plus claires. Malheureusement, vu la tête de Léonard en revenant, ça allait s'annoncer compliqué.

« Il s'est battu dans la cellule et à enfermer Jeffrey à l'intérieur en sortant. »
« La caméra ? »
« Je viens de le voir sur la vidéo, et ça c'est pour le petit. »

Léo lui posa une pile de rapports sous le nez, Jon se pinça le front en soupirant, sa vie venait de devenir bien compliquée.
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Adam Tenseï

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MessageSujet: Re: Papa, libère mon futur époux. [Salem]   Papa, libère mon futur époux. [Salem] EmptyLun 15 Avr - 8:29

— Qu’est-ce qu’il y a, mon fils ?
— Rien.
— Tu n’as pas parlé pendant le repas. Ça se passe mal, au collège ?
— Non.



Papa ?

— Oui ?
— Dans mes vis… dans mes rêves, souvent, je vois quelqu’un. Pas le visage. Mais ses yeux. Des yeux bleus. Magnifiques. Profonds. Un peu étranges. Est-ce que…
— Adam ?
— Est-ce que, quand je serai mort, il y aura des anges ?
— …
— Parce que c’est un ange, peut-être, qui me regarde.



Ce serait déjà un peu mieux.


***

Les yeux levés vers lui, tombé du ciel, assis par terre, Salem était blottit dans les bras toujours vivants d’Adam et tout autour d’eux, le monde inutile des autres s’agitait. Léo était sorti en refermant soigneusement la porte derrière eux et les hommes les plus observateurs, ceux qui avaient remarqué que le nouveau venu avait la faveur du commissaire, le suivaient d’un regard un peu jaloux de sa trop rapide ascension. Il pianota sur l’ordinateur, fit marcher l’imprimante, et une à une les feuilles du dossier du petit Cordova sortirent de la machine.

Indifférent au commissaire, Adam berçait doucement son fiancé, sans se soucier jamais de l’étrange spectacle qu’il offrait, lui l’évadé au sang-froid inquiétant et aux réflexes inhumains, qui enveloppait d’une tendresse inépuisable son petit tatoué aux allures de junkie, sur le sol froid de salle d’interrogatoire, en parlant d’humanité abolie, de passé, de futur et du Temps.

Adam murmura tout bas à Salem :


— Je n’arrive pas à les chasser. De mon esprit. Kevin, David, Jane. En te rencontrant j’ai l’impression d’avoir retrouvé un espoir de toujours. Je veux pas te perdre. Mais oublie ça. Je suis là. N’aie pas peur.

Précautionneusement, l’Asiatique aida son fiancé à se relever pour qu’il pût faire face à son père. L’insondable regard noir d’Adam détailla calmement l’apparence de Jon. Il en avait un peu entendu parler, de temps à autre, au détour d’un couloir, sans jamais avoir mis un visage sur ce nom. Comme tous les commissaires de New-York, Jon se retrouvait pris, malgré lui semblait-il, dans les jeux compliqués de la politique et Adam qu’il avait des problèmes : son intégrité hermétique aux sollicitations de la hiérarchie n’avait pas très bonne presse.

Un homme bien, c’était tout ce qu’il savait de lui. Un homme bien qui avait abandonné son enfant, mais Adam avait trop contemplé, jour après jour, l’inextricable écheveau des vies humaines pour se risquer à juger sans plus en savoir ce qui, de la part de Jon, n’avait peut-être pas même été un choix. Du reste, ce n’était pas à lui de le faire — juger, accepter, rejeter, continuer — et le bras autour des épaules de Salem, il se contentait pour l’heure de surveiller la porte de sortie, au cas où une fuite précipitée serait rendue nécessaire par son escapade un peu musclée hors de la cellule commune.

Le regard du devin passait de Salem au commissaire, tandis que la conversation insinuait dans un recoin de son esprit, là où son pouvoir entassait scrupuleusement toutes les choses futures en attendant de les transformer en visions, le prénom d’Ewan. Est-ce qu’on aimait toujours son enfant quand on le voyait la première fois ? Et pouvait-on à la fois l’aimer et partir ? Est-ce que c’était difficile, très difficile, d’être un bon père ? Poussé par une obscure nécessité, Adam tentait d’envisager les choses du côté de Jon.

Il se tourna vers la porte quelques secondes avant qu’elle ne s’ouvrît. Léo se glissa dans la pièce en jetant un regard un peu inquiet à Adam. Depuis qu’il avait vu la vidéo, il se demandait bien pourquoi un pareil spécimen s’était laissé embarqué sans opposer de résistance. À en juger par sa petite démonstration dans la cellule, l’Asiatique ne devait pas avoir trop de difficulté à résister efficacement à une arrestation.

Léo replaça la table, déposa les dossiers et, après avoir répondu aux questions du commissaire, il se pencha pour murmurer quelque chose à son oreille :


— Quand je dis qu’il s’est battu, c’est beaucoup dire. Chef, ce type-là… S’il décide de partir, c’est pas nous qui le retiendront.

Jon fixa Adam du regard. Décidément. Son fiston tout juste retrouvé se fourrait dans les pattes d’un psychopathe mafieux chinois grand maître de kung-fu et, vue la tournure que prenait la conversation, Salem ne serait probablement pas décidé à écouter son avis paternel et à abandonner une si dangereuse fréquentation pour épouser une jeune femme bien sous tout rapport, répondant au doux prénom de Mary (il n’y aurait qu’à piocher parmi les innombrables ex-conquêtes de notre autre psychopathe, j’ai nommé Ivan Strömberg), pour produire quelques petits enfants aux beaux yeux bleus qu’il véhiculerait dans un monospace familial plutôt que sur une moto.

— Tu t’appelles comment, toi ?

Adam sortit de ses réflexions sur les différentes manières de changer un nourrisson.

— Hmm ?
— Comment tu t’appelles ?
— Quelle importance ?
— On te retrouve avec de la dope, tu assommes notre gardien, tu t’évades, tu refuses de donner tes empreintes et tu crois que je vais te laisser tripoter mon fils sans rien dire ?

Adam corrigea d’un ton glacial :

— Progéniture.
— Pardon ?
— La paternité n’est pas une conséquence nécessaire de l’enfantement. C’est un titre qui se mérite. Pour l’heure, vous êtes son géniteur, pas son père, jusqu’à ce qu’il en décide autrement.

Affronter la froideur de son fils était une chose, s’entendre faire la morale par Jacky Chan l’Éventreur en était une autre et si Léo n’avait pas posé une main apaisante sur son épaule, Jon se serait probablement levé pour tenter d’étrangler Adam. L’intéressé parut se rendre compte qu’il avait peut-être — ça arrivait parfois — manqué de diplomatie et il rajouta, à contrecoeur mais d’un ton beaucoup plus doux :

— Je m’appelle Adam Tenseï.

Jon fit un signe de tête à Léo, qui hésita, à la fois parce qu’il ne voulait pas laisser son commissaire ce soir-là un peu trop nerveux seul avec un fou dangereux et un fils drogué jusqu’aux yeux et parce qu’il n’était pas très sûr de pouvoir orthographier correctement « Tenseï ». Jon quitta Adam du regard pour appuyer son ordre silencieux des yeux et avec un air résigné, le détective fraîchement nommé s’éclipsa de nouveau.

Un lourd silence s’abattit sur la pièce. Au bout d’un moment, Jon souligna :


— Avec ton évasion, tu risques gros.
— C’est une menace ?
— C’est une remarque.
— Vous allez vite découvrir, commissaire, que je suis difficile à mettre en prison. Et difficile à garder en prison.

D’ailleurs, Léo revenait et déposa d’abord une feuille unique devant Jon.

— Ça, c’est ce qu’on a nous.
— « Dossier effacé par le bureau du procureur » ?

Léo haussa les épaules et tendit une petite liasse à Jon.

— Internet.
— « Championnat du monde junior de kick-boxing : un prodige new-yorkais », « Dix sportifs de haut niveau déclarent leur homo… » Hm. « …sexualité. » « Lutter contre le dopage : entrevue avec Adam Tenseï ». Donc, tu es un sportif ?

C’était bien ça, non ? Un sportif. Qui luttait contre le dopage. Peut-être qu’il faisait partie d’une sorte de milice citoyenne qui luttait contre la drogue, que c’était pour cela qu’ils l’avaient retrouvé avec la cocaïne. Peut-être qu’il aidait Salem à surmonter sa terrible addiction. Léo murmura :

— Continuez.
— « Le Parti Démocrate et le sport : le cas new-yorkais », « Un nouveau complexe sportif dans les quartiers défavorisés », « Martha Orckmann, en route pour le Sénat », « L’irrésistible et étrange ascension politique d’Adam Tenseï », « Les Asia-Américains dans la politique : une intégration encore difficile ».

Un peu gêné, Léo précisa enfin :

— Le reste c’est sur des sites moins euh… sérieux…
— « Kick-boxers en boxers : de beaux vêtements bien remplis », « L’idylle secrète de la campagne Orckmann », « Gros abdos et grosses… » Je refuse de lire ce mot.

Adam se mit à rougir. Léo observait les photographies qui accompagnaient certains articles d’un air aussi dégagé que possible.

— « Adam Tenseï : top ou bottom ? » Comment ça, top ou bottom ?

Le politicien se mit à regarder ses pieds.

— C’est euh… En fonction de… Comment dire…

En désespoir de cause, Léo pointa du doigt une ligne de l’article où la chose était exprimée en termes plus anatomiques. Jon manqua de faire une attaque d’apoplexie. Il regarda tour à tour Adam et Salem, tout en se disant intérieurement qu’il préférait de très loin que son fils fût « top » et qu’étant donné les physiques respectifs des deux zouaves, ça n’avait pas l’air très probable. Bref, projeté de l’univers masculin, sexiste et homophobe des forces de police new-yorkaises au monde composite et fluctuant des Cordova-Tenseï, même avec toute la bonne ovlonté du monde, et Jon en avait beaucoup, l’adaptation était un peu difficile.

— …mon dieu…
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Salem Cordova

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Papa, libère mon futur époux. [Salem] Vide
MessageSujet: Re: Papa, libère mon futur époux. [Salem]   Papa, libère mon futur époux. [Salem] EmptyMer 17 Avr - 21:48

Salem ne quittait pas son père – ou géniteur, c’est selon – des yeux, le très rapide résumé de la situation ne satisfaisait pas vraiment son esprit avide d’exactitudes et de détails, mais il donnait quand même un début d’explication. Pour l’heure de toute façon, les Cordova-Tenseï avaient d’autres problèmes, Jon n’avait pas vraiment sourcillé en feuilletant les papiers le concernant et il lui sembla que le commissaire était bien décidé à le tirer de là. Le cas Adam, par contre, posait beaucoup plus de problèmes. C’est d’abord sagement que Salem regarda le policier feuilleter les articles concernant son homme, la carrière sportive, la lutte contre le dopage, la politique, bien bien… Il commença par contre à se crisper quand les deux agents malgré leur air gêné se mirent à détailler avec une retenue très relative les diverses photos. La dernière question, et surtout la façon dont Jon les détailla l’un et l’autre avec l’évidente intention de trouver la réponse, mit fin à sa patiente observation.
                               
« Bon, ça va bien, maintenant ? En quoi ce genre d’info est censé vous servir ? »
 
Il arracha avec irritation les feuilles des mains de Jon et les posa retournées sur la table. Non mais vraiment, savoir que des centaines de personnes, homme ou femme, se sont perdus dans la contemplation des courbes de son homme et l’ont sans doute imaginé dans toutes sortes de situations compromettantes était déjà agaçant, mais voir deux hommes à l’œuvre, sous son nez, dont l’un est en prime son père, c’était juste insupportable. Et effectivement, ça n’allait pas avancer leurs affaires. Jon sembla s’en rendre compte et tripota les feuilles du dossier de son fils pour se donner une contenance.
 
« Hum… Oui, désolé. »
 
Mais tout de même, son fils est-il vraiment bottom ?
 
« Vous allez nous faire sortir ? »
 
Savoir que c’était son père qui commandait ici avait donné à Salem une curieuse assurance, vu sa situation. Ce qui ne l’empêchait pas d’être toujours aussi glaçant envers son paternel. Jon soutint le regard de Salem un instant avant de regarder le dossier.
 
« C’est ta première infraction, à priori. Enfin, ton premier combo d’une trentaine d’infractions, ta moto à été emmenée, d’ailleurs… »
« Quoi ? Non… »
« … mais tu pourrais t’en tirer avec des travaux d’intérêts généraux, ils font des trucs très bien pour les jeunes. »
 
Salem le fusilla du regard alors que Jon avait un petit sourire en coin, ce serait surtout pour lui une occasion de ne pas perdre son petit de vue une fois de plus. Ignorant la moue de l’adolescent, il poursuivit en soupirant.
 
« Lui, ça va être plus compliqué, il y a la drogue, et puis il s’en est pris à un collègue, c’est pas la meilleur technique pour sortir d’un commissariat sans être inquiété.  Mais apparemment, il y en a d’autres qui sauront quoi faire. »
 
Il avisa d’un coup d’œil le dossier vide, le procureur à ses raisons, sans doute, il se battait déjà assez avec sa hiérarchie pour ne pas aller fouiner là-dedans, même si, pour le bien de son fils, il ne serait pas contre de voir se type étrange au passé opaque derrière les barreaux. Son fils semblait déjà avoir assez de soucis. Après un moment d’hésitation, Jon tenta d’un air un peu incertain.
 
« Qu’est-ce que tu vois ? »
« Pardon ? »
« Avec tes yeux. »
 
Silence. Jon aurait dû se douter que ce ne serait pas si simple, il ajouta.
 
« Rachel avait exactement ces yeux, et elle voyait… hum… »
« Elle voyait quoi ? »
 
Salem avait fini par changer de ton, la froideur avait laissait place à une curiosité avide, il voulait en savoir plus.
 
« Je ne sais pas vraiment, mais elle avait l’air de toujours savoir exactement ce qu’il se passait dans la tête des gens, juste en les regardant. »
« … »
« Ça fait plusieurs fois qu’on se voit, je suis sûr qu'il y a quelque chose. Ça te fait mal ? À la tête ? »
« Pas trop. »
« Mouais, tu souffres le martyr, en gros. »
« Non ! Parfois ça se calme… un peu… avec des médocs… »

Le regard de Jon se fit triste, alors Salem avait peut-être la mutation qui avait potentiellement tuée sa mère, les mauvaises nouvelles se succédaient.

« Tu vois ce que pense les gens aussi ? »
« J'imagine que si je me focalisais sur les expressions des gens je finirais par pouvoir savoir deviner assez finement ce qu'il se passe dans leur tête, surtout si je les connais bien. Moi, ce que je vois ne m'avance à rien. »
« Et tu te focalises sur quoi, toi ? »
« Rien. »

Un petit sourire se dessina sur les lèvres de Jon, il y avait quand même du mieux, niveau conversation, même si Léo les regardaient d'un drôle d'air. Cela avait mis du temps à venir, mais le commissaire commençait à mesurer la chance qu'il avait de pouvoir enfin parler avec son fils. Certes, le petit garçon souriant et bavard avait laissé place à un ado renfrogné mais enfin, c'était son fils. Salem était pensif, parce que décidément, l'utilité de son pouvoir était un grand sujet de questionnement, il finit par ajouter.

« Enfin, à part quand je joue au basket… »
« Tu joues au basket ? »
« Oui, vous aussi non ? »
« Tu t'en souviens ? »
« Pas vraiment, mais j'ai ce petit ballon, là… »
« Tu l'as toujours ? »

Salem hocha la tête, c'est officiel, Jon était aux anges, il finit par sortir l'air très déterminé à sortir les tourtereaux de là, comment comptait-il s'y prendre, je n'en sais rien et je refile généreusement le dossier à mon partenaire, avec mes salutations distinguées – ne me remercie pas, c'est gratuit. Salem se colla un peu à Adam.

« Il a l'air gentil, non ? Un peu comme Brad, mais en moins fourbe.
Et t'aurais pas dû te battre pour venir ici, je m'en serais sortis. J'veux pas que t'ai de problèmes à cause de moi.
»

Dit celui qui s'est fait attraper en roulant n'importe comment.
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Adam Tenseï

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Papa, libère mon futur époux. [Salem] Vide
MessageSujet: Re: Papa, libère mon futur époux. [Salem]   Papa, libère mon futur époux. [Salem] EmptyJeu 18 Avr - 7:56

Le psychopathe putatif n’en menait pas large. D’accord, Jon n’était pour l’heure que le géniteur de son fiancé, mais enfin, il était comme là, devant lui, avec un parfait inconnu, en train de s’interroger sur les ressources et l’emploi de son anatomie la plus intime, qui n’était pas très intime que cela, parce qu’il savait de source sûre qu’une partie de ses sous-vêtements dont il avait fait la publicité, un jour de disette, était faite moins pour couvrir que suggérer. Avant de rencontrer Salem, il n’avait jamais beaucoup réfléchi au destin de ces fameuses photographies, convaincu qu’elles avaient été enterrées dans quelque obscur magazine du Connecticut et ce n’était que depuis qu’il connaissait sa turbulente moitié qu’il lui semblait qu’elles refaisaient en permanence surface.

Il ne savait pas si ce qui l’embêtait le plus, c’était que son beau-père s’imaginât que, sous prétexte qu’il était (un peu) plus massif que Salem, il était forcément debout derrière lui à le besogner tous les soirs avant de fumer une cigarette ou si au contraire, dans un moment de belle lucidité, Jon comprît qu’il n’était pas rare que son dealeur surentraîné en passe d’atterrir pour dix ans à Sing Sing s’ouvrît grand et volontiers aux inquisitions du fluet adolescent qu’il entourait pour l’heure d’un bras virilement protecteur.

Bon, en fait, ce qui l’embêtait, c’était d’abord la perspective de passer dix ans à Sing Sing et de ne voir Salem qu’à travers une vitre blindée (la première semaine, après, bien sûr, il se serait évadé et ils vivraient une existence de fugitifs) et ensuite que Jon s’imaginât n’importe quelle scène où il n’apparût pas, lui, vêtu d’une polaire et de chaussettes thermolactyls. Tout cela, ce fut jusqu’à la terrible et douloureuse nouvelle qui manquât de peu de ruiner son existence toute entière.

On avait confisqué sa moto.

Plus de voiture.
Plus de moto.

Adam était ravagé.

Même la séduisante perspective de voir Salem rentrer le soir, en sueur et salopette de détenu après avoir bêché les jardins publics pendant deux heures sous un soleil de plomb avec trente repris de justice musculeux et velus ne suffit pas à le consoler de cette perte déchirante et tandis que Jon méditait la possibilité de lui éviter de récurer les toilettes du quartier haute sécurité avec une brosse à dents usée pour la décennie à venir, Adam était occupé à se lamenter intérieurement sur leur commun et peut-être irrémédiable statut de piéton.

Il fallut la discussion sur la surnaturelle beauté des yeux de Salem pour tirer Adam de sa spirale infernale qui l’eût sans doute conduit à la dépression et aux pires extrémités (le vol de moto, par exemple) et le jeune homme qui s’était tenu ses propres et surnaturels yeux dans le vide, sous le regard de plus en plus insistant de Léo, reporta son attention sur Jon qui reconstituait petit à petit la généalogie de son tendre ami.

L’Asiatique surveillait du regard Salem, craignant un peu une nouvelle crise, ou tout du moins une crise de larmes. Il était rare que l’adolescent parlât de celle qui lui avait donné le jour, mais Adam savait très bien qu’elle était, pour lui, une préoccupation constante. Instinctivement, il resserra son bras autour des épaules de Salem, tout en se sentant un peu inutile. Il avait l’impression de compliquer les retrouvailles plutôt que de les arranger et sans lui, Jon eût retrouvé un Salem plus calme, au bras d’une jeune fille, dans un bar ou un cinéma plutôt que dans une salle d’interrogatoire. Un Salem traumatisé par son pouvoir, sans doute, six fois moins heureux, bataillant avec sa sexualité, logé dans une arnaque immobilière et à moitié dévoré par un zombie, mais enfin, un Salem plus…

Non, en fait, pour une fois, Adam avait beau réfléchir, il trouvait que Salem s’en portait mieux avec lui à ses côtés. La semaine orageuse était passée et comme tous les lendemains d’orage, le devin comprenait un peu plus clairement son rôle et sa place dans la vie compliquée du jeune Cordova(-Tenseï). Il y avait donc un léger sourire sur son visage quand Salem, en se retournant vers lui, comme Jon s’était absenté, passa en quelques minutes de la froideur vindicative à une voix pleine d’espoir.

Adam haussa les épaules.


— J’me suis pas battu. J’me suis absenté.

De l’autre côté de la pièce, Léo, qui lui avait vu la vidéo, poussa un soupir. Il ne comprenait qu’à moitié ce qui se tramait dans cette pièce, entre le couple interracial d’adolescents homosexuels, criminels et mutants et le commissaire de police, et il n’était pas absolument certain de l’approuver ou de le désapprouver. Toujours était-il que « absenter » lui paraissait être un coupable euphémisme. Mais Adam ne s’en soucia pas beaucoup.

— Sinon, oui, il est… Gentil. Je suppose. Enfin, il a une excellente réputation, toujours.

Il ne savait trop quoi dire. Il se voyait mal donner des conseils et, de toute façon, il n’avait aucune idée de la réaction appropriée. Féliciter Salem de ses retrouvailles alors que son ami était peut-être plus triste qu’heureux ? L’inciter à la prudence en lui rappelant le passé quitte à gâcher son bonheur ? Lui proposer d’assommer Léo avant de se faire discrètement la malle ? Comme souvent en matière de sentiments, quand il devait intervenir plutôt qu’observer, Adam avait l’impression de perdre ses moyens.

— Tu sais, mon cœur, à propos de…
— J’ai l’impression de vous connaître…

Léo, qui en avait un peu marre de faire la potiche dans cette histoire de fou et d’être condamné à transporter des papiers pendant que d’autres vivaient de palpitants épisodes de leur incompréhensible existence et qui, surtout, ne tenait pas plus que cela à voir Adam et Salem s’échanger des mots doux, des baisers et Dieu sait quoi encore, avait décidé de rappeler sa présence, au cas où les deux gamins décidassent de rejouer les Feux de l’Amour sous ses yeux pas du tout ébahi.

Adam se tourna vers lui, et comme c’était lui en effet que Léo regardait, il le scruta de la tête aux pieds, avant de demander :


— C’est quoi votre nom ?
— Greggs. Léonard Greggs.

Aussitôt, la main qu’Adam avait finalement fait glisser des épaules au bas du dos (le normal) de Salem frémit. Pour tout observateur peu habitué à expressions pour le moins… discrètes d’Adam Cordova-Tenseï, l’Asiatique demeurait impossible, mais Salem, qui combinait le double privilège d’une longue familiarité et d’un regard infaillible, ne devait pas à avoir de mal à décrypter la profonde tristesse et le malaise qui venaient de s’emparer de son fiancé. D’un ton impassible Adam répliqua pourtant :

— Jamais entendu parler.
—Hmmm.

Silence.

— Et donc dans la vie vous êtes boxeur-politicien-acteur porno ?

Cette fois, point n’était besoin d’être Salem pour le voir rougir.

— J’ai jamais tourné dans des films pornos…

Sauf si Salem avait décidé de filmer leurs ébats qui, en dehors de la pause de la semaine passée, étaient décidément devenus, depuis les dernières évolutions du pouvoir d’Adam, beaucoup moins humains.

— …Et j’suis plus vraiment boxeur.

Sauf le soir, parfois, dans des combats clandestins, en plein milieu des quartiers louches. Décidément, la salle d’interrogatoire d’un commissariat de police était peut-être le pire endroit de New York dans lequel Adam pût se trouver. Fort heureusement, Léo n’eut pas l’occasion de pousser les questions beaucoup plus loin ; la porte s’ouvrit à nouveau et Jon entra, avec un air pour le moins perplexe, accompagné d’un vieux monsieur en costume-cravate.

Quand Adam le vit, il sourit légèrement et dit :


— Larry.

Pour lui, c’était comme une exclamation de joie. Le vieil homme posa sa sacoche de cuir usée sur la table et sous le regard vraiment médusé de Léo, avant de tendre une main paternelle à Adam.

— Adam, Adam, Adam… Qu’allons-nous faire de toi ?

Derrière de toutes petites lunette de taupe, Larry posa un regard perçant sur Salem.

— Et qui est ce charmant jeune homme ?
— C’est Salem.
— Comme les sorcières.
— Mon fiancé.
— Oh oh !

Larry se pencha vers Salem et murmura d’une voix malicieuse :

— Vous avez attrapé un poisson sacrément fuyant, là, mon petit.

Larry se redressa et déclara d’une voix plus haute :

— Mais enfin, Salem, je ne sais pas si je dois me réjouir pour vous. Votre fiancé, là, a un don certain pour trouver les ennuis, hmm ?

Adam haussa les épaules.

— Je ne faisais que me promener.
— Et en passant, tu as fracturé le nez d’un respectable représentant de l’ordre public avant de t’évader de ta cellule.
— Fracturé, c’est beaucoup dire…
— AH !

Tout le monde faillit sursauter à la soudaine exclamation de Larry.

— Très intéressant !

L’homme saisit la main de Salem, remonta un peu sa manche et examina un tatouage.

— Vous avez que ce symbole fut pour la première fois découvert en 1662, lorsqu’une expédition dirigée par le fameux capitaine Chester Funnigan, dont les parents, peu de gens le savent, mais c’est intéressant, dont les parents, donc, disais-je, étaient respectivement charpentier et mercière dans le comté de…
— Euh… Monsieur le Procureur ?
— Hmm ? Ah. Oui. Oui…

Larry posa un dernier regard sur le tatouage de Salem avant de se détourner, pour s’asseoir lentement sur l’une des chaises métalliques et tirer à lui les deux dossiers.

— Oui oui oui oui oui. Le dossier…

Il attrapa la première feuille qui lui passa sous la main.

— Top ou bottom ? C’est-à-dire ?
— Rien du tout.
— Hmmm…

Le procureur parcourait malgré tout l’article d’un air vaguement absorbé.

— Ah oui, je vois. J’espère que vous mettez des préservatifs.

Tout le monde eut l’air fort embarrassé.

— Tenez, d’ailleurs….

Il retira ses lunettes.

— Peu de gens le savent, et c’est une histoire vraiment fascinante, mais à la cour de la reine Élisabeth Ière d’Angleterre…
— Euh… Monsieur le Procureur ?
— Hmm ? Ah. Oui. Oui…

Il attrapa le dossier de Salem et se mit à le parcourir.

— Hmm… Hmm… Hmm… Comment s’appelait le précédent ?
— Pardon ?
— Non, désolé, je parlais à Adam. Le précédent ?
— Pardon ?
— Avant Salem. C’était Ken, non ?
— Non…
— Brandon ?
— Non.
— Il avait une tête à s’appeler Brandon.
— Il s’appelait Ulysse.
— Ah, oui, le petit Winford.
— Voilà.
— Il a bien grandi.
— Certes.
— C’est dommage que…
— Quoi ?

Larry releva les yeux du dossier qu’il avait lu à une vitesse sidérante et esquissa un sourire triste.

— Rien.

Il se retourna vers Jon.

— Jon.
— Monsieur le Procureur ?
— Asseyez-vous, voyons, fiston.
— Oui Monsieur.
— Jon, vous savez que les choses vont mal.
— Oui.
— Pour moi comme pour vous.
— Oui.
— Vous, ça ira. Mais moi, je ne serai plus procureur très longtemps.
— Vous êtes encore très…
— La question n’est pas là. Carol va être élue.

La mine de Jon s’assombrit.

— Alors écoutez moi bien Jon. Ce jeune homme-là…

Larry pointa Adam du doigt.

— …est un atout irremplaçable. Il l’a toujours été pour ceux qui cherchent la vérité. Comme vous et moi. Et l’est d’autant plus maintenant qu’il travaille avec Orckmann. Vous comprenez de quoi je parle, n’est-ce pas ?

Jon hésita avant de secouer la tête.

— …alors vous allez devoir me faire confiance que je vous dis de lui faire confiance. Nous lui devons beaucoup.

À ces derniers mots, il se tourna vers Salem et lui lança :

— D’ailleurs, si vous pouviez lui graver cela dans son petit esprit obtus…

Puis se retourna vers Jon.

— Dans la mesure où votre caméra a connu un dysfonctionnement et où la bande a été effacée, dans la mesure où l’officier en faction ne va pas déposer de plainte formelle, le Ministère Public considère, par défaut d’éléments, que l’incident ne justifie pas de poursuite et ne fera pas l’objet d’une inscription dans le casier du suspect.

Larry sortit un papier de sa sacoche, griffonna quelques mots, apposa une gigantesque signature et le glissa vers Jon, avant de se lever, d’aller vers Léo et de déclarer :

— Détective Greggs, votre mère était une héroïne. Faites lui honneur.
— … Oui, Monsieur le Procureur.

Après quoi, l’homme fit un signe à Adam.

— Viens avec moi dans la salle d’à côté une seconde…

L’air soudainement coupable, Adam se détacha à contrecoeur de Salem pour emboîter le pas au procureur et sortir de la pièce.
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Salem Cordova

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MessageSujet: Re: Papa, libère mon futur époux. [Salem]   Papa, libère mon futur époux. [Salem] EmptyVen 19 Avr - 20:18

Salem fronça légèrement les sourcils en observant l'échange entre Adam et le policier qui fait la décoration dans le coin depuis le début – ils auraient dû mettre un yucca, ça coûte moins cher et on peut les éplucher, d'ailleurs en parlant de ça, Salem s'était discrètement attaqué au rebord de la table, c'est que tout ça commençait à être un peu long, et il avait enregistré tous les détails de la pièce depuis longtemps. La réaction d'Adam ajouta de nouvelles questions à celles qu'il se posait déjà, heureusement, il avait l'habitude d'avoir le cerveau en ébullition.

Sa principale préoccupation restait cependant sa mère, comme l'avait si bien deviné Adam. Alors il tenait sa mutation d'elle ? Première nouvelle. Il l'avait déjà imaginé, comme beaucoup d'autres choses, mais c'était un peu étrange de se le faire confirmer comme ça. En fait, c'était un peu étrange d'en entendre parler tout court, surtout avec cette façon toute naturelle qu'avait Jon de dire "Rachel". Les gens avaient toujours ce drôle d'air, quand ils parlaient d'un mort, comme s'ils se sentaient coupables, et il n'en avait jamais rencontrés qui avaient personnellement connu sa mère. Alors, puisqu'il disait toujours "ma mère", les autres parlaient de "ta mère" et plus rarement de "Mlle Sallabery", mais Rachel, c'était bien la première fois qu'il l'entendait.

À défaut de trouver une image de son père dans son esprit – oui, il cherchait toujours dans un coin de sa tête, c'était pas Salem pour rien – il s'était mis à chercher celles sa mère, et le fait est qu'il n'en restait pas beaucoup plus. C'était désespérant quand il pensait aux innombrables visages d'inconnus qu'il pouvait déterrer.

Salem détacha ses yeux de Léo pour regarder la porte un instant avant qu'elle ne s'ouvre, et c'est avec curiosité qu'il observa l'intriguant procureur. Il hocha la tête avec un mince sourire quand il lui signala que son fiancé était du genre à s'attirer les ennuis.

« Ça, je le sais. »

En même temps, ils se retrouvaient en garde à vue tous les deux, alors oui, Salem n'avait pas pu rater ce petit détail. Il se laissa ensuite examiner le bras sans sourciller, et ce ne fut que quand le vieillard – aux yeux d'un adolescent du moins – se mit à parler des anciennes conquêtes de son fiancé qu'il lui parut un peu moins sympathique. Finalement, après avoir expié les fautes d'Adam en une réplique et une signature, le procureur partit discuter avec lui à l'écart. Jon se releva presque immédiatement.

« Viens, Salem, j'ai deux-trois papiers à te faire remplir et tu pourras partir. »

Salem s'empressa de le suivre dans le hall, il avait hâte de filer d'ici.

« Je vais faire du travail d'intérêt général ? »

Jon eut un petit rire.

« Non, pas cette fois. »
« Et ma moto ? »
« Tu ne vas pas pouvoir la récupérer tout de suite. Et vu ce que j'ai lu, j'ai presque envie de faire en sortes que tu ne la revois jamais. »
« Mais c'était exceptionnel ! Plus ou moins… »
« Plus ou moins ? »
« Je savais ce que je faisais… p'pa… »

Jon eut un sursaut, puis regarda le jeune homme d'un air méfiant.

« Tu dois vraiment tenir à ta bécane. »
« Non, c'était juste pour essayer en fait… »

Vu la tête de Salem, ça lui faisait très bizarre. Sans en rajouter, le commissaire lui montra les papiers à signer, quelques mots signalant qu'il avait été pris en excès de vitesse, sans beaucoup plus de détails. Après un moment de silence, Jon demanda presque timidement.

« Je peux te donner mon numéro ? Juste pour qu'à l'occasion… si tu as envie de parler, ou quoi que tu puisses vouloir… Là je sais que ça fait beaucoup pour un soir mais… »

Il s'interrompit alors que Salem sortait son portable, et lui dicta son numéro, l'instant d'après il reçu un message.

917 465-5782 a écrit:
Si tu as envie de parler, à l'occasion.

Jon posa un regard appuyé sur sa progéniture, qui tournait obstinément la tête vers Adam qui arrivait dans le couloir. Mais finalement, comme s'il n'y tenait plus, Salem lâcha.

« Elle était comment, ma mère ? »

Jon leva un instant les yeux au plafond, il se sentit immédiatement mélancolique. Mais il n'avait pas l'air triste, ou plutôt, son expression oscillait entre le désespoir profond et l'hilarité.

« Elle était complètement cinglée. »

Salem se tourna vers lui d'un coup.

« Mais c'est dégueulasse de dire ça ! »
« C'est un compliment. Elle était drôle, et adorable, fière, fragile, elle débordait d'énergie, elle était belle, elle ne le voyait pas. Elle… elle a changé ma vie, tu sais. J'aurais voulu que tu la connaisses, plus que tu ne me connaisses, moi. »
« Dites pas ça… »

Les yeux du commissaire étaient brillants quand il les posa à nouveau sur lui, il observa Salem un moment, un mince sourire se dessina finalement sur ses lèvres.

« Je crois que tu as beaucoup pris d'elle, raison de plus pour te surveiller. »

Jon se retira pudiquement quand Salem s'agrippa à son psychopathe pour se replier du côté de la plante en pot Léo, et les regarda se parler tout bas et se désespérer d'être désormais piétons tous les deux. Il était tenté de proposer de les ramener chez eux – chacun chez eux bien sûr, son garçon, qui n'était encore qu'un bébé après tout, ne vivait sans doute pas avec son "fiancé" (ça devait être un jeu entre eux, cette histoire de fiançailles, ah, les jeunes).

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Adam Tenseï

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MessageSujet: Re: Papa, libère mon futur époux. [Salem]   Papa, libère mon futur époux. [Salem] EmptyVen 19 Avr - 21:02

Larry referma la porte de la troisième salle d’interrogatoire et croisa les bras. Aussitôt Adam s’exclama :

— J’ai rien fait du tout !
— Regarde où nous sommes.
— Non mais c’est vrai ! J’ai rien fait du tout.
— …
— Pour une fois.

Le vieil homme tira l’une de chaises en aluminium renforcé et s’assit dessus, l’air soudain beaucoup moins énergique. Son aimable étrangeté s’était envolée alors qu’il observait Adam d’un air soucieux.

— On ne te voit plus beaucoup, à la maison.

Adam baissa le yeux comme un enfant pris en faute.

— J’ai été pas mal occupé.
— Je vois ça.
— Avec la campagne, et puis Salem. Tout ça.
— Tout ça…

Adam releva timidement le regard.

— Comment va Eddy… ?
— Nul au golf. Comme d’habitude. Et puis il se plaint tout le temps.

Le jeune homme hocha la tête.

— Écoute, fiston. Carol…
— O’Ryan ?
— Oui. Elle a quelque chose sur vous.
— Sur Salem et moi ?
— Non. Sur vous, Martha, la campagne.
— Quoi ?
— Je ne sais pas.

Entre son passé, le passé d’Ulysses et la longue carrière politique de Martha Orckmann, le champ des histoires potentiellement compromettantes était pour le moins étendu et Adam ne savait pas trop par où commencer. Du reste, son esprit était beaucoup plus tourné vers ce qui se passait dans l’autre salle d’interrogatoire que vers les aléas du panier de crabes qu’était la politique new-yorkaise.

Mais Larry reprit la parole.


— Adam. Tu ne peux pas continuer comme ça.
— Non mais ce soir, c’était une erreur de distraction.
— Ça ne change rien.
— Je ferai attention. Je resterai discret.
— Discret ? Parce que tu crois que je parle de la campagne ?

Adam posa un regard interrogateur sur son ami.

— Combien ?
— …j’sais pas.
— Adam, combien ?
— Quatre.
— Par semaine ?

Le devin eut l’air trè gêné et murmura d’une toute petite voix.

— …par jour…
— Quatre visions par jour ?!

Adam haussa les épaules.

— Ça va, j’m’en sors.
— Tu ne peux pas continuer. Tu ne peux pas supporter quatre visions, un emploi comme le tien, les virées dans la nuit.
— Mais si…
— Adam, Eddy a soixante ans et il est en meilleur état que toi.

L’Asiatique eut l’air aussi paniqué qu’il en était capable.

— Tu m’as regardé ?

Larry laissa échapper un soupir.

— Même un humain verrait que tu es au bout du rouleau.
— La semaine a été un peu difficile, c’est vrai, mais…
— Un peu difficile ? Adam, je serai étonné si à ce rythme-là tu es encore en vie dans six mois.
— …
— Sérieusement.

Adam sentit une larme rouler sur sa joue. Il renifla.

— Tu crois pas que l’gamin a assez souffert comme ça ?
— Salem ?
— Oui, Salem. Tu le vois déposer de fleurs sur ta tombe ?

Adam secoua la tête.

— On en a déjà parlé. Si c’est une question d’argent, je les paye.

Il répondit d’une voix lointaine :

— C’pas une question d’argent. Enfin, un peu…
— Tu as besoin de te concentrer sur autre chose que le réel. Au moins quelques heures par jour.
— J’peux pas.
— Peux pas ou veux pas ?
— J’dois réparer.
— Quoi ?
— Le monde…
— Tu en as déjà beaucoup fait.
— Pas assez.
— Tu ne nous dois rien.
— Il y en a plein qui sont morts. Pas sauvés.
— Ce n’est pas ta faute.
— Mais je les ai vus.

Il fallut une demi-heure à Adam et Larry pour sortir de la salle d’interrogatoire. Adam n’avait plus la froideur inattaquable qui avait été la sienne depuis qu’il s’était évadé de sa cellule. Il avait l’air triste et lointain, et quand Salem s’empara de son bras pour lui dire qu’ils allaient sans doute, enfin peut-être, récupérer la moto, mais que pour l’heure il allait falloir songer à prendre le métro, au lieu de se lamenter en se griffant le visage, Adam se contenta de hocher la tête et de murmurer :

— …très bien…

Pendant ce temps, Larry avait salué Jon puis regagné sa propre voiture, Léo était parti rempli des rapports parce que décidément, on a rien à lui faire faire et Jon observait ce mystérieux Asiatique à la vie incompréhensible, aux amis puissants et à la silhouette décidément beaucoup trop masculine. Il avait déjà du mal à faire le lien entre le petit garçon qu’il avait laissé à Boston et l’adolescent à l’allure pas très catholique qu’il retrouvait, mais les voir ensemble, tous les deux, relevait de l’énigme un peu angoissante.

Bien décidé finalement à en apprendre plus, parce que Salem filait déjà du mauvais coton, il s’approcha d’eux et décréta d’un air très autoritaire :


— Je vous ramène dans vos appartements respectifs. On commence par toi Adam.
— … hm…

Voilà qu’il planait, maintenant.

— Tu habites où ?
— Baltimore.

Jon haussa les sourcils. Ce n’était tout de même pas la porte à côté.

— On devrait peut-être te trouver un hôtel pour la nuit, alors.

Mais Adam n’écoutait pas.

— West Baltimore.
— Dis, Salem, tu es sûr que vous êtes fiancés ?

L’Asiatique fit un geste vers le tableau des homicides où les noms inscrits en rouge indiquaient les meurtres irrésolus. Les yeux entièrement noirs fixés sur la liste, le jeune homme se mit à égrener une série d’adresses sans préciser toutefois que c’étaient celles où l’on était le plus susceptible de trouver les meurtriers. Il ne lui fallut pas longtemps pour passer aux meurtres futurs en donnant par l’adresse où ils allaient se dérouler, le nom de la victime, le moyen de l’homicide et la date approximative.

La durée qui les séparait du crime augmentait petit à petit : dans un mois, dans deux mois, dans trois mois, jusqu’à ce que…


— Docks de New York, Adam Tenseï, par balle, cinq mois.

Ses yeux, contrairement à leur habitude, reprirent brusquement leur aspect normal et il répondit avec un peu de retard :

— En fait, on habite ensemble.

Jon était consterné : c’était officiel, Salem était perdu.
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Salem Cordova

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MessageSujet: Re: Papa, libère mon futur époux. [Salem]   Papa, libère mon futur époux. [Salem] EmptyMar 23 Avr - 20:04

Salem ne répondit pas à la question que Jon lui posa, trop occupé à fixer Adam dont les yeux s'étaient rempli de noir, il ne manquait plus que ça. Il regarda le panneau en écoutant tout ce que débitait son fiancé, en temps normal, Salem aurait tenté de faire le lien entre les deux, pour aider un peu la police, mais cette fois il était trop préoccupé par ses propres problèmes pour puiser encore un plus dans ses ressources. La suite de noms et d'adresses ne parvint pas à le faire sortir de ses pensées.
Sauf la dernière.

« Je te montre le chemin. »

Salem fila dans le parking, puis suivit son père, qui passait son temps à lui jeter des regards vaguement consternés, jusqu'à sa voiture. Il monta à l'avant et indiqua la route de leur appartement, l'air soudain fermé comme une huître. Un silence lourd s'était installé entre les trois hommes, que Salem ne brisa vraiment que quand la voiture du commissaire se gara dans le parking.

« Il est devin. »
« Ah, je vois. »

Il voyait, c'était vite dit, mais dans le flou dans lequel il était, Jon devinait quand même comment Adam avait pu se retrouver dans cet immeuble abandonné, pourquoi il était si inestimable et plus difficilement le sens de ce qu'il avait raconté juste avant qu'ils ne partent. Donc, Adam Tenseï, cinq mois… ?

« Mais le futur, ça fluctue, ça peut changer. »
« Hum… »
« Reste un peu, me laisse pas avec ce crétin. »

Jon se contenta d'hocher la tête et la petite troupe silencieuse grimpa dans l'ascenseur. Trois chats les attendaient de patte ferme derrière la porte de l'appartement et un Hoover affamé – comme d'habitude – suivit Salem jusqu'à la cuisine en miaulant plaintivement – le pauvre malheureux.

« Tu veux boire quelque chose, Jon ? »
« Oui, heu… ce que tu as. »

Le commissaire faisait le tour du salon avec des yeux ronds, c'était… rangé, pas un truc qui dépasse, à part des livres bizarres qu'Hawk avait fait tomber plus tôt, en poursuivant une grosse mouche dans tout le salon. Ça aussi, ça lui rappelait Rachel, c'était presque s'il ne s'attendait pas à la voir débarquer en lui demandant où il était passé pendant toutes ces années. Il eut l'air encore plus troublé en voyant son tout petit garçon revenir avec des canettes de bière, mais se ressaisit alors que Salem se plaquait celle qu'il n'avait pas posée sur la table basse contre le front en fronçant les sourcils d'un air douloureux. L'air de ne pas savoir comment aborder la chose, Jon lâcha évasivement.

« Je comprends que ça fasse un choc. »
« Quoi ? De savoir que mon fiancé va bientôt se faire fusiller ? C'est plutôt une bonne nouvelle, au contraire, il nous reste quelques mois. Moi c'est trois fois par semaine au moins que je le vois mort. Quand il part la nuit en me disant vaguement ce qu'il va faire, et que je sais que s'il ne m'emmène pas c'est parce qu'il va vraiment risquer sa peau. Quand j'essaie d'enlever le sang sur les draps pendant qu'il se repli dans le silence après ses crises. Quand je vois tous les gens qui sont emmerdés qu'il y ait un chinois-pédé-ogm dans la politique, quand j'entends parler de meurtres et de fusillades et que je me dis qu'il l'a peut-être vu, qu'il était peut-être, quand… »
« Salem… Salem, assieds-toi. »

Salem faisait furieusement les cent-pas dans le salon, et les larmes s'étaient misent à ruisseler de ses yeux. Il en voulait à la Terre entière, après tout, c'était à cause des pourris qui traînent partout qu'Adam ne pouvait pas mener une vie tranquille. Jon lui attrapa le bras et le fit s'asseoir sur le canapé, constatant au passage que l'adolescent tremblait de tout son corps et paraissait aussi paumé que la première fois qu'il l'avait vu. Et il n'avait aucune idée de ce qu'il pouvait faire. C'était désespérant d'être à ce point dépassé par les événements. Le commissaire jeta un regard un peu désespéré à Adam quand Salem poursuivit subitement.

« Ce sera de ma faute, je vois tellement de choses… Je peux forcément trouver des indices. S'il meurt c'est que je n'aurais pas sut l'aider… »
« Ne dis pas n'importe quoi, et puis tu n'es pas tout seul. Je ferais tout ce que je peux aussi. »
« Ça fera à peine plus d'un an… J'aurais eu droit à un an de bonheur et je serais veuf ? Je le supporterais pas, je supporterais pas de continuer seul avec toutes les images que j'ai. Je peux l'empêcher, je suis sûr que tout est là, quelque part, les docks je les connais par cœur… »
« Mais c'est dans cinq mois, on a le temps d'agir…»

Rien à faire, Salem avait beau savoir que cette version de la mort d'Adam était pour dans un moment, il restait les autres, innombrables. Son fiancé avait déjà était menacé, tabassé, kidnappé, toutes les pièces étaient déjà en place. Pour sa mère, il n'y avait eu aucuns signes avant coureurs, là, c'était tout l'inverse, le Hasard lui aurait-il rendu son père pour maintenant lui prendre son fiancé ? Salem avait beau dire qu'il s'était fait à l'idée que la mort suivait Adam comme son ombre, il ne supportait pas cette nouvelle. Son esprit creusait toujours plus loin dans le flot de données qu'il possédait, dans l'espoir d'y trouver de quoi repousser ce qui semblait inévitable. Le jeune homme avait maintenant perdu tout contact avec la réalité, même s'il gardait les yeux obstinément ouverts et rivés sur un point indéfini qu'il semblait regarder à travers le crâne de son père. Il ne fit pas le moindre geste quand le sang se mit à couler à grosse goutte de son nez (vengeaaaance). Un long moment plus tard, ses iris bleus eurent un sursaut et se plantèrent sur Adam comme s'il semblait soudain se rappeler sa présence, du fin fond de sa crise.

« Jericho Gonzalez, 1 mètre 824, 1243, (39.28, -76.6), 356.8796, Matt Boëmers, 654 Street… Nasser Ar… 917 789-54… »

Finalement, après dernier un soubresaut, Salem ferma les yeux une fois pour toutes et arrêta de balancer les résultats de ses investigations personnelles pour se laisser mollement tomber en avant. Il sera réveillé quelques heures plus tard par une Harper Lee lui léchant soigneusement l'oreille.
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MessageSujet: Re: Papa, libère mon futur époux. [Salem]   Papa, libère mon futur époux. [Salem] EmptyMar 23 Avr - 21:51

Jon était assis sur une chaise, entouré par des chats suspicieux, dans l’appartement beaucoup trop rangé, en compagnie de deux mutants et sa vie était devenue soudain incompréhensible et beaucoup trop mouvementée pour ses nerfs. Salem était allongé sur le canapé — son père récemment retrouvé n’avait pas eu le courage de le porter jusqu’à la chambre et au lit où cet adolescent qui hier à peine encore était un tout petit garçon faisait des choses bien peu catholiques avec le troisième occupant de la pièce, un Asiatique qui, depuis des heures, regardait dans le vague, en murmurant de temps à autre deux ou trois choses, avant de sombrer dans ce qui semblait être un quasi sommeil dont il ne se réveillait jamais que pour changer un peu de position, lové dans un coin du mur, par terre.

Ce fut vers une ou deux heures du matin que le devin émergea du brouillard où l’avait plongé une semaine éprouvante et une soirée qui l’avait été plus encore. Et naturellement, sa première préoccupation fut…


— Salem… ?

Le boxeur se redressa péniblement en grimaçant un peu de douleur — délirer contre la pierre et sur le plancher, ce n’était pas très confortable. Il passa une main dans ses cheveux, promena son regard autour de lui, l’arrêta une seconde sur Jon qui ne savait trop s’il devait se réjouir ou se lamenter que le psychopathe de service eût retrouvé ses esprits, avant de se poser sur son fiancé. Adam esquissa un sourire triste et vint s’asseoir sur le bord du canapé, pour le regarder dormir.

— …mon pauvre.

Sans regarder Jon, Adam reprit d’une voix un peu plus audible :

— Je vais le mettre au lit.

Sans difficulté il souleva le corps inanimé de Salem pour le porter jusqu’à la chambre et avec une expertise en déshabillement que les Cordova-Tenseï avaient acquise depuis longtemps, non à cause de leurs joyeux strip-teases mais, hélas, en raison de leurs crises respectives, il retira ses vêtements à l’adolescent, avant de le recouvrir de la couette, de se pencher vers lui et de déposer un chaste baiser sur son front.

— Repose toi mon cœur.

Il l’observa encore un instant avant de se relever et de rejoindre le salon où, dans la plus parfaite obscurité, Jon l’attendait. Adam alluma une lampe sur la bibliothèque après avoir poussé la porte du couloir et se dirigea vers la cuisine en décrétant :

— Je vais vous faire du café.

Il s’imaginait bien qu’indépendamment même des retrouvailles inattendues avec son fils naturel, Jon devait avoir du mal à encaisser l’aperçu qu’il venait d’avoir de leurs existences liées, où les excès de vitesse étaient décidément les cadets de leurs soucis. Quelques minutes plus tard, le jeune homme s’assit devant son second beau-père — déjà que le premier était une épreuve — et poussa vers lui une tasse de café.

— Vous voulez… Salem a sorti des bières, vous en voulez une ?

Adam secoua la tête.

— Je ne bois pas ?

D’un air perdu, son interlocuteur interrogea :

— Pas une goutte ? C’est à cause de votre…

Adam esquissa un sourire amusé.

— Non, je veux dire, je ne bois pas d’alcool.

Entre ça et la drogue, Jon devenait décidément suspicieux et il essaya de prendre un air dégagé en suggérant :

— Vous êtes aux Alcooliques Anonymes ?
— … Non. Juste, je n’aime pas ça.
— Ah.

Silence. Jon buvait très lentement sa tasse de café en se demandant s’il était censé avertir Adam qu’il allait mourir dans quelques mois. Finalement, en se rendant à l’évidence que lui, à sa place, préférerait avoir toutes les clés en main, il entreprit laborieusement de faire cette difficile révélation :

— Écoutez, Adam, il faut que je vous dise quelque chose. Ce n’est pas facile à entendre et j’espère que… Enfin, je veux dire, vous ne devez pas vous inquiéter et nous trouverons un moyen, vous, Salem et moi, nous trouverons un moyen de… Enfin voilà : vous avez prédit votre propre mort pour dans cinq mois.

Adam haussa les épaules.

— Ah. Ouais, ça arrive.

Oscillant entre une certaine admiration pour ce stoïque héroïsme qui faisait accepter à un si jeune homme la perspective d’une mort prochaine et des doutes de plus en plus sérieux sur la santé mentale du héros en question, Jon essaya de se faire aussi diplomatique que possible :

— Hmm… C’est bien, c’est euh… Philosophe. D’envisager les choses comme ça. Mais il faut vous battre…
— Non mais… Prédire ma mort, ça m’arrive tous les deux jours. Genre, une fois j’ai prévu que je me ferai dévorer par un lion au zoo. Une autre fois que j’allais être écraser par une comète. Alors franchement, si je m’inquiétais pour ça…

Jon se sentait devenir fou.

— Mais euh… Toutes vos « prédictions » sont aussi fiables ?
— C’est compliqué.
— Sans blague.

Silence.

— Ça vous dérange ?
— Quoi ?
— Que Salem soit mutant.
— Je m’inquiète pour lui.
— Moi aussi. Et qu’il soit avec un homme ? Ça vous dérange.

Jon baissa le nez vers sa tasse de café. Silence.

— C’est étrange, chez vous. Je ne m’attendais pas à ça. C’est très…
— Oui…
— Normal.
— Ah.
— Et adulte.
— Adulte ?

Jon haussa les épaules.

— Tout est rangé. Les meubles vont ensemble. La cuisine est équipée. Il y a les chats. Les photos de vous deux sur la bibliothèque. La liste des courses sur le frigo. C’est, on dirait…
— Une vie de couple ?

À nouveau, Jon eut l’air embarrassé.

— Il a l’air si jeune.
— Il est jeune. Vous inquiétez pas, il lit des comics de super-héros, il va au skate-park, il fait des soirées avec ses amis, des concours débiles de cascade, il va au lycée. Tout ça.

D’un air suspicieux, Jon interrogea :

— Mais vous, vous avez quel âge ?
— Vingt-et-un an. Bientôt vingt-deux.

Le policier eut l’air un peu surpris. Il fallait avouer que rares étaient les personnes qui pouvaient réprimer leur perplexité en tentant de faire le lien entre la figure asiatique à l’âge indéchiffrable pour bien des Occidentaux, les carrières multiples qui peuplaient le curriculum vitae d’Adam, sa jeunesse, son espèce de sagesse intemporelle et ses expressions insondables.

Jon se frotta les tempes d’un air épuisé. Finalement, d’une voix presque timide, il murmura :


— Vous voulez pas me raconter ?
— Vous raconter quoi ?
— Je sais pas. Salem. Comme vous vous êtes rencontrés. Votre histoire.

Adam esquissa un sourire amusé et déjà ses yeux pétillaient.

— C’est un peu long et un peu compliqué.
— J’ai toute la nuit devant moi.
— Très bien. Alors, tout a commencé parce que ma voiture refusait de fonctionner à pleine régime…

Quelques heures plus tard, dans le petit matin, Adam, assis sur le bord du lit, repoussait Harper Lee en pestant :

— Mais laisse le tranquille, j’te dis…

Le jeune homme sourit en voyant Salem soulever les paupières.

— C’pas trop tôt…

Adam avait l’air un peu fatigué, mais en meilleure forme que le soir et, à vrai dire, les jours précédents. Il tendit une main pour caresser la joue de Salem.

— Ton… Jon est en train d’prendre une douche. J’lui ai passé des vêtements. On a discuté cette nuit, pendant que Monsieur dormait…

D’une voix plus sérieuse, Adam murmura :

— Salem…



Je resterai toujours avec toi, tu sais.



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Salem Cordova

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MessageSujet: Re: Papa, libère mon futur époux. [Salem]   Papa, libère mon futur époux. [Salem] EmptyMer 1 Mai - 17:38

Ma voiture refusait de fonctionner à plein régime… Mouais, il a bon dos, le régime. Heureusement que ce n'est pas très classe de critiquer les morts, et surtout que Salem était KO, sinon feu le tas de ferraille en aurait pris pour son grade une fois de plus. Salem, donc, ouvrit un œil en entendant la voix de son fiancé et essuya son oreille baveuse. Il se sentait un peu nauséeux, et le lot d'images qui l'avait assailli persistait dans sa tête, mais il émergea malgré tout et fut bientôt suffisamment réveillé pour… bouder.

« Mouais… Si tu ne te fais pas fusiller, entres autres choses. »

L'adolescent n'avait pas oublié les événements de la veille, loin de là, et au milieu de ce joyeux bazar entre la famille qu'il a, celle qu'il avait ou celle aurait pu avoir, c'était surtout l'avenir de celle qu'il venait de construire qui le préoccupait. Avec mauvaise humeur – parce qu'il tenait à ce que son compagnon voit bien que tout ça l'affectait – il attrapa le bras d'Adam et le força à s'allonger près de lui, après quoi il l'entoura de ses bras et enfouis son visage dans son cou, il murmura.

« J'ai peur. »

En y réfléchissant, Salem n'était pas sûr d'avoir beaucoup fait part de ses inquiétudes à Adam. Ce n'était pas nouveau, le jeune homme pouvait disserter des heures sur les subtiles différences entre telles ou telles marques de chaussures, telles ou telles marques de shampoings, sur la morale des super-héros ou la supériorité des bretzels sur tout autre aliment solide, mais le gros de son passé et de ses pensées profondes restaient bien enfouis à l’abri de la lumière dans son petit cœur. Peut-être que, de loin, Salem n'avait pas l'air si préoccupé que ça par le train de vie et les crises répétées de son homme, même si son angoisse était grande. Mais en ce réveillant ce matin, après avoir cru que son fiancé allait finir en prison, puis qu'il allait l'y rejoindre, après avoir retrouvé son père et avoir repensé à sa mère, après qu'Adam lui ait rappelé tous les risques qu'il prenait au quotidien, Salem n'avait pas la force de se donner l'air solide qu'il ne l'est. Il resta un moment blottit contre lui, caressant son dos de quelques mouvements des pouces.

« Tu es tout pour moi. »

Il se recula juste assez pour regarder Adam, bizarrement, il avait toujours un petit froncement de sourcil mécontent, comme s'il préférait avoir l'air énervé que triste (il a dû piquer ça à Seamus).

« J'ai passé pas mal d'années à essayer d'éviter de me retrouver comme ça. Parce les gens peuvent disparaître du jour au lendemain, et quand on tient à eux, c'est vraiment trop… »

Salem ressemblait maintenant bien plus à un chaton qu'Harper Lee lové au bout de la couette.

« Ce que je vis avec toi depuis que je t'ai rencontré, c'est la chose la plus belle et la plus terrifiante de toute ma vie. Tu sais, te voir faire des crises, partir la nuit ou te prendre des coups sur le ring ça… je sais même pas comment t'expliquer, mais c'est horrible. J'dis pas ça pour que tu changes, que tu deviennes "plus humain" ou que tu te sentes coupable, j'veux juste que tu comprennes que… c'est dur, parce que tu comptes énormément pour moi… »

Il resta silencieux un instant, avant de s'enfouir la tête dans l'oreiller.

« Rah… Fais pas gaffe, c'est à cause de l'autre là, aussi. J'arrête pas de penser à des tas de trucs. »

Il émergea presque aussitôt de l'oreiller, l'air de penser à quelque chose, justement.

« Je me souviens pas de Jon et ma mère, pas trop non plus. C'est dur parce que, moi et les photos… Les comics encore, ça va, c'est des symboles, ça se décode à force, après je me demande quand même ce que les dessinateurs ont dans les yeux pour représenter le monde de cette… enfin… si je me retrouve juste avec des photos de toi, alors, au bout d'un certain temps… En plus celles que font mon téléphone sont pourries, j'aurais mieux fais de garder mon argent pour me prendre les converse avec le drapeau anglais. Je me souviens des chaussures d'ailleurs, celles de Jon, je suis sûr qu'il faisait du basket, mais c'est stupide, j'aurais mieux fais de me rappeler sa tête. Et puis il y avait aussi… je sais plus, c'est reparti comme c'est venu… »

Rien à faire, les pensées et les images continuaient de tourner dans sa tête dans une logique décousue, et celle d'un Adam dans un sale état se faisaient toujours aussi persistantes. En soupirant, Salem se passa une main sur le front, il fallait qu'il se maîtrise, sinon il s'écroulerait encore. Il essaya laborieusement de chasser le passé révolu et le futur possible de sa tête.

« Vous avez discuté toute la nuit… Et ben, c'est vrai que tu es bavard quand tu t'y met, mais quand même, j'espère qu'il n'y avait pas trop de détails compromettants. »

Même si, après les excès de vitesse, la drogue, les tatouages, l'homosexualité et les pouvoirs, le tableau était déjà pas mal.
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Adam Tenseï

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MessageSujet: Re: Papa, libère mon futur époux. [Salem]   Papa, libère mon futur époux. [Salem] EmptyJeu 2 Mai - 10:04

Mais c’était qu’il était très grognon, Salem, ce matin. Dire qu’Adam l’avait chevaleresquement porté jusqu’à son lit, chastement déshabillé, et qu’il venait l’accueillir à son réveil avec d’amoureuses et rassurantes paroles, et voilà que l’adolescent boudait. C’était terriblement adorable et si Salem n’avait pas eu l’air aussi perturbé, le devin eût fort probablement témoigné très explicitement du charme qu’il trouvait à cet air contrarié. Mais l’heure était grave.

Adam se faufila donc docilement sous la couette, puisqu’on le lui ordonnait, et accueillit son fiancé presque nu — parce que, tout de même, il lui avait laissé son boxer — dans ses bras forts, musclés, mais éreintés par une existence chaotique qui risquait, selon Larry, selon l’infirmière de l’Institut, selon Salem, Ulysses et, à vrai dire, toutes les personnes sensées qu’il connaissait, d’abréger dramatiquement sa vie.

Sauf que Salem ne le lui avait jamais vraiment dit. Il lui faisait des reproches, de temps en temps, il lui disait d’être prudent, mais sa peur toute simple, son angoisse, jamais l’adolescent ne l’avait partagé et Adam, trop occupé à le protéger et à sauver le monde en même temps, ne s’était pas rendu compte qu’en matière d’héroïsme et de protection, tout ce que Salem demandait, c’était peut-être qu’il fût à ses côtés chaque soir quand il se couchait et que le lit, le matin, en se réveillant, ne fût pas trempé de sang.

Alors, bien entendu, quelque précaution que Salem prît pour prévenir les penchants culpabilisateurs d’Adam, en écoutant son compagnon, le devin ne put s’empêcher de s’en vouloir ; avec un art consommé de la contrition, il parvenait à trouver son propre tempérament égoïste et il se reprochait de n’avoir pas été assez attentif aux sourds tourments qui torturaient l’âme délicate de son ami. Parce qu’il était très viril, il essayait quand même de ne pas pleurer en entendant ces paroles où se mêlaient une confession apeurée et une déclaration d’amour, deux choses auxquelles leur pudeur respective ne les avait guère habitués.

Adam serra un peu plus fort Salem contre lui et ce fut avec un peu de réticence qui le laissa se reculer. Il ouvrit la bouche pour lui répondre, mais déjà Salem balayait leurs problèmes avec d’autres problèmes, et en contemplant la succession d’inquiétudes qui s’était abattue en quelques heures, la veille, sur son fiancé, l’Asiatique se sentit, comme à peu près toutes les dix secondes de son existence, d’une mission divine : protéger Salem contre le monde entier et lui offrir des bretzels.

Redressé sur un coude, Adam contempla son ami en silence pendant un moment, avant de murmurer :


— Je t’aime.

Il rosit un peu et tendit sa main libre pour caresser doucement le ventre de son ami, sous la couette.

— T’as pas besoin de t’souvenir de son visage. Il est là dans la pièce d’à côté. Si tu veux vraiment te souvenir… On trouvera un moyen. Moi, je m’en souviens. On trouvera un télépathe qui prendra mes souvenirs, enfin les tiens, et qui te les donnera. Enfin, rendra. C’est pas très compliqué.

Adam avait sans doute trop vécu à l’Institut et dans le monde des mutants pour se rendre compte que leur situation ¬— avoir récupéré dans une vision les souvenirs que Salem n’avait plus — et sa solution — trouver un troisième esprit pour les transférer à leur légitime propriétaire — devaient constituer, pour la plupart des gens qui manifestaient régulièrement dans la rue avec leurs pancartes anti-mutants, le comble de la contre-nature.

— Enfin, peu importe. Il est là. Tu peux le voir, lui parler, l’apprivoiser. C’est ça qui compte. Et moi… Moi, je suis là pour t’aider, tu sais. Je vais pas…

Il s’interrompit et d’un air plus incertain, plus triste aussi, et comme fragile, il murmura :

— Faut que je change. De façon de faire, je veux dire. Je peux pas… C’est trop dangereux et je veux pas te perdre. J’ai toujours tout fait tout seul, mais c’est idiot. Il y a plein de gens qui peuvent faire ça mieux que moi. Si je leur donne les infos. Larry ou Jon, c’est leur métier. Jane, elle a les pouvoirs pour se battre. Il faut que j’apprenne à… Prendre du recul. Pas me sentir responsable. Collaborer.

Il y eut un petit silence, puis Adam retira sa main pour se redresser et s’asseoir en tailleur sur le matelas. Il prit une profonde inspiration et se jeta à l’eau :

— À propos de Larry, il y a un truc dont je t’avais jamais parlé, parce que j’pensais pas que ce serait important, et puis… Mais maintenant, je me dis que… Enfin, je sais pas… Enfin, il y a quelques années déjà, il m’avait dit que…

La porte de la chambre fut soudainement poussée tandis que Hawk filait à toutes pattes sous le lit, une chaussette de la gueule et que bientôt Jon, qui n’avait pas entièrement assimilé la disposition des pièces de l’appartement, surgissait l’autre chaussette à la main, portant du reste de vieux vêtements d’Adam, en croyant rentrer dans le bureau. Il se figea lorsque ses yeux se posèrent sur son tout petit fiston, allongé dans le lit conjugal, avec la montagne de muscles (si si) asiatiques.

— Euh je… Le chat…

Moitié embarrassé par la situation, moitié soulagé de n’avoir pas à continuer son discours, Adam hocha la tête et murmura :

— J’vais la récupérer.

Il descendit du lit et s’allongea par terre pour se mettre en quête de la chaussette, pendant que Jon fixait Salem.

— Bonjour.
— Aller, Hawk. Rends ça… C’est pas à nous. Rah, bordel…

Adam se faufila sous le lit et bientôt, alors qu’il relevait trop inconsidérément la tête, un bruit sourd se fit entendre.

— Sale bête.

Dépouillé de son trophée, Hawk s’enfuit pour regagner le salon et chercher de nouveaux méfaits à commettre, tandis qu’Adam émergeait de sous le lit. Il se releva et, en se massant le front où il s’était cogné, tandis la chaussette à Jon. Il regarda successivement son second beau-père et son fiancé, avant de dire :

— Puisque la salle de bain est libre… Je vais… J’vous laisse.

Il attrapa quelques affaires et disparut bientôt, en fermant la porte mais pas le verrou de la salle de bain — ce n’était pas toutes ces émotions qui allaient lui apprendre la pudeur, tout de même.
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Salem Cordova

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MessageSujet: Re: Papa, libère mon futur époux. [Salem]   Papa, libère mon futur époux. [Salem] EmptyJeu 2 Mai - 17:17

Salem sourit en entendant le mot d'amour d'Adam, ils n'étaient pas si rares, mais voir son si viril et si réservé compagnon confier ses sentiments lui faisait toujours un petit quelque chose. Il secoua ensuite la tête quand il lui proposa une solution totalement mutante pour se rappeler son père. Lui avait beau être mutant, il n'en avait probablement pas vu assez pour que de telle manœuvre lui vienne à l'idée aussi naturellement, mais tout ça faisait beaucoup d'énergie dépensée pour peu de choses, puisque son père était à 9,365 mètres de là environ, d'après ce qu'il percevait vaguement au-delà du visible.

« Ça ira, je n'ai pas tant besoin d'images que ça… »

Hum…

« Enfin, c'est surtout que tout ça est encore un peu trop récent, je me prends la tête sur des détails, mais ça va se calmer. »

Lorsqu'Adam émit l'idée qu'il pourrait se faire aider, et surtout de ne plus prendre entièrement pour lui la responsabilité de tous les malheurs du monde, Salem rayonna. Le simple fait qu'il en parle était déjà une avancée et il avait déjà hâte de le voir déléguer quelques-unes de ses missions, et prendre considérablement moins de risques. Oui, il le voyait déjà dans le rôle du borgne dans les Avengers, chef d'une ligue de super héros.

Spoiler:

Il ne manquait plus qu'un nom, un slogan (un meilleur slogan), un local et un peu de matériel, ça devrait suffire. Alors que Salem s'imaginait déjà commencer une aventure digne de ses comics favoris, Adam piqua sa curiosité en parlant du procureur – qu'il appelait très familièrement Larry, ce qui était déjà surprenant. Mais avant qu'il n'ait fini sa réplique, Hawk déboula, talonné par son père – le sien, pas celui de Hawk, ralala. C'est drôle tout de même, quand Jon n'était pas là, il y avait toute sortes de choses qu'il avait envie de dire ou de demander, mais dès qu'il le voyait, il se contentait de le fixer en souhaitant devenir transparent, ou se cacher dans un trou.

« Bonjour. »

Père et fils se contemplèrent donc silencieusement tandis qu'Adam se battait avec le chat sous le lit. L'adolescent ne put cependant s'empêcher de pouffer de rire en l'entendant se cogner la tête, et lui lança un "Ça va ?" un peu trop enjoué pour ne pas être moqueur. Ce ne fut que quand son compagnon quitta la pièce qu'il arrêta de faire le malin, un silence pesant s'installa.

« Heu… moi aussi je vais à la d… »
« Attends un peu. »

Salem, qui avait commencé à se lever, attrapa son tee-shirt de la veille qu'Adam avait laissé à portée pour se couvrir un peu. Jon s'assit sur le bord du lit, l'air de vouloir prendre le moins de place possible. Tristement, il commença.

« Je vois bien que tu n'as pas envie de me parler et je comprends un peu mais… »
« Non, non, j'en ai envie, je ne sais juste pas par où commencer. »
« Je ne sais, ce qui te semble important ? »
« Tu es un crétin, un irresponsable, tu as tout fais foirer. »

Jon baissa piteusement les yeux.

« J'ai vogué de famille en famille, et pendant ce temps tu te cherchais une autre femme. »

Le commissaire eut un sursaut et tritura son alliance entre son pouce et son index, réalisant soudain que si Salem était aussi fermé, ce n'était peut-être pas uniquement à cause de ses énormes erreurs de jeunesse. Comme pour le conforter dans cette idée, Salem demanda.

« Tu as d'autres enfants ? »
« La fille de ma compagne, oui, elle a 19 ans, et… bientôt… notre famille va s'agrandir… »
« Je vais avoir un petit frère ? C'est prévu pour quand ? »
« La semaine dernière, et ce sera peut-être une sœur, on ne sait pas. »
« Un frère ! »

Jon eut un sourire devant la moue de Salem, qui semblait visiblement déjà se voir traîner sa demi-sœur son demi-frère sur les terrains de basket, les skateparks et les rues marchandes. Il était aussi secrètement rassuré de le voir réagir comme un gamin de son âge, le mystérieux karatéka ne s'était pas trompé, Salem était encore bien jeune. Pour ne pas qu'il s'imagine qu'après la disparition de Rachel, Jon l'avait oublié et était parti conter fleurette à une autre demoiselle, celui-ci raconta plus en détails les pressions familiales et le bazar administratif dans lequel il s'enlisa pendant des années. Finalement, après s'être égaré sur sa rencontre, cinq ans plus tôt, avec celle qui deviendra sa femme et une belle digression sur leurs basketteurs favoris, qui se termina par une violente attaque salemienne à coup d'oreiller parce que le commissaire refusait de reconnaître que Jason Slanders était talentueux et sexy, l'ambiance devint beaucoup plus détendue.

Salem avait donc l'air plus tranquille quand il débarqua dans la salle de bain où Adam, qui devait avoir fini de se doucher, rasait probablement sa barbe inexistante, une serviette nouée autour de la taille, ou quelque chose comme ça. Il posa ses affaires propres sur le bord du lavabo, en poussa celles d'Adam, qu'il avait étalées partout, comme d'habitude – de toute façon pour Salem, si une manche dépasse, c'est déjà étalé partout – et commença à se déshabiller.

« On a commandé des pizzas, et tu sais quoi ? Je vais avoir un frère, ou une sœur, mais un frère, ce serait cool. J'prends ta serviette, la machine est pleine, ça va traîner sinon. »

Après avoir piqué la serviette et jeté un bref coup d'œil au dos – ahem – d'Adam, Salem entra dans la douche et cala la serviette en haut de la porte.

« Y'a sûrement pas que toi et Jane qui vous êtes mis à combattre le crime en se servant de vos mutations, on devrait peut-être chercher ceux qui font ça. Parce qu'agir chacun dans son coin, c'est pas le plus efficace, et puis c'est stupide, et dangereux. »

La porte s'entrouvrit et Salem lui jeta un coup d'œil.

« C'est très stupide même. »

Et la referma.

« En plus on a un policier avec nous, je suis sûr qu'on pourrait faire un truc super. »

Ou alors il avait juste trop lu de comics, d'ailleurs il songeait sérieusement à se mettre au tir à l'arc.
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Adam Tenseï

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MessageSujet: Re: Papa, libère mon futur époux. [Salem]   Papa, libère mon futur époux. [Salem] EmptyJeu 2 Mai - 17:57

Pendant que Salem renouait avec sa famille naturelle et paternelle, Adam s’observait dans le miroir, l’air tout de même beaucoup moins serein et rassurant que quelques minutes plus tôt, dans la chambre, quand il avait promis à Salem que tout allait s’arranger et qu’ils allaient vivre tous les deux très heureux, très longtemps et très sages. Lui, il pensait surtout aux sinistres propos de Larry, la veille, dans le commissariat, il pensait à la semaine abominable qu’il venait de passer et de laquelle l’apparition salutaire de Jon avait détourné l’attention de Salem et il pensait aux résultats de ses examens, à l’Institut, qu’il attendait toujours.

Parce que ce qui était certain, c’était que Larry, en lui prédisant un prochain trépas, ne pensait pas du tout à une balle perdue parce que ce que Larry voyait, en regardant les gens, c’était leur santé — il la voyait d’une façon qu’Adam n’avait jamais très bien comprise mais qui, jusqu’à présent, n’avait jamais été prise en défaut non plus. L’idée de mourir d’épuisement, ou quelque chose dans ce goût-là, terrorisait beaucoup plus le devin que la perspective de se faire exploser la cervelle par des contrebandiers mexicains, parce qu’il imaginait déjà la lente déliquescence, les jours où il perdrait petit à petit toutes ses ressources physiques et intellectuelles, et puis…

Il frissonna, détourna le regard de son reflet, ôta rapidement ses vêtements et se réfugia dans la cabine de douche. Il avait l’impression de sentir soudainement le poids de son existence sur ses épaules finalement encore trop frêles : les gens qu’il ne connaissait à sauver d’un danger qu’ils ne courraient pas encore, Salem à guider dans sa nouvelle famille, l’ancienne famille de Salem qu’il n’avait pas revue depuis leur séparation, son pouvoir qui l’acheminait lentement mais sûrement vers l’agonie, la proposition de Larry, les difficultés d’Ulysses, Hoover qui se grattait trop souvent l’oreille gauche, le garage à financer, le mariage à organiser, Ewan, la campagne électorale à gagner, la mère de Léo, la voiture à trouver, le pouvoir de Salem.

Adam essuya rapidement les larmes qui coulaient sur ses joues avec l’eau de la douche, prit une profonde inspiration, une deuxième parce que ça ne suffisait pas et une troisième pour la route et entreprit de se frictionner vigoureusement (mais chastement), en tentant de faire ces noires pensées de son esprit à grands coups de gel douche hydratant respectueux du pH naturel de la peau, l’une des nombreuses lubies salemiennes dont la salle de bain commune était envahie.

Lavé, séché, la serviette autour de la table, Adam alla vérifier dans le miroir qu’il avait l’air un peu plus présentable et dès qu’il pressentit que Salem allait surgir dans la salle de bain, il tenta de se composer l’apparence la plus solide, la plus virile, la plus rassurante possible. Il fallait dire que l’enthousiasme débordant de son fiancé ne lui laissait pas le courage de s’effondrer au sol pour pleurer tous ses malheurs.

L’Asiatique se laissa dépouiller de sa serviette et, une fois Salem entré dans la cabine de douche, il se retourna pour s’accouder au lavabo, passa une main dans ses cheveux encore humides et murmura :


— Ils ont ça…

Il haussa la voix pour couvrir le bruit de l’eau.

— Ils ont ça, à l’Institut. En gros. Je crois. Je devrais… J’ai jamais pensé… Je sais pas pourquoi…

À bien y regarder, il devait reconnaître que son brillant petit cerveau n’avait pas réfléchi à grand chose en s’engageant dans les aventures sordides qu’il enchaînait depuis quelques années désormais. Il s’était mis en tête de tout résoudre tout seul et s’était soucié seulement du comment sans jamais se pencher sur le pourquoi et, jusqu’à lors, personne ne s’était intéressé assez à lui pour le mettre devant le fait accompli de ce qui était, il devait bien le reconnaître, très stupide.

Il y avait bien eu Ulysses, mais Ulysses avait déjà eu assez à faire pour le sortir de ses relations destructrices et lui apprendre à ne pas essayer de se jeter par la fenêtre : il n’avait pas eu le temps de s’attaquer aux autres problèmes. Pendant que Jon, resté seul dans la chambre, observait les tables de chevet, puis la commode, se levait et jetait un regard curieux à la petite boîte qui trônait innocemment sur le meuble, Adam, mû par une impulsion subite, ouvrit la porte de la douche et vint y retrouver Salem, pour planter son regard dans le sien, hésiter cinq bonnes secondes et finir par murmurer à son tour :


— J’ai peur. Moi aussi, j’ai peur.

Tandis que Jon soulevait le couvercle de la boite avant de le refermer aussitôt, parce que le premier « jouet » trouvé lui en disait déjà beaucoup trop à son goût sur le reste du contenu et qu’il se repliait prudemment dans le salon pour lire les titres des livres bien compliqués qui s’alignaient sur l’étagère, alternés avec des comics beaucoup moins abstraits, Adam, qui avait perdu son expression de calme hermétique pour retrouver la fragilité confuse qu’il n’était capable d’avoir qu’en présence de Salem, reconnut :

— Je sais pas trop… Pourquoi je fais les choses que je fais. J’aime bien me battre, mais j’ai pas spécialement envie de faire des combats clandestins. J’aime bien me promener la nuit dans des bâtiments abandonnés, mais j’ai pas spécialement envie de résoudre des meurtres. La politique, ça m’intéresse, mais j’ai pas envie de passer ma vie à élaborer des stratégies.

À mesure qu’il déclinait la fausseté de ce qui paraissait à bien des égards les principaux piliers de son existence, il se rendit compte que la suite de cette déclaration pouvait à bon droit inquiéter Salem et il s’empressa de souligner :

— T’es la seule partie de mon existence qui me plaise, Salem. Tous les deux, on est tellement bien. J’veux dire, pas seulement dans les grands moments, mais aussi, ce qu’on fait, tout le temps, au quotidien. Tes amis, et le sport, et les jeux vidéos, et quand on discute, et tout. Je veux pas être un super-héros. Je voudrais être… Architecte… Ou… Ou guide à New York. Ou… Urbaniste…

Mais tu sais, j’veux pas… J’veux pas te décevoir. Des fois, quand tu m’regardes, j’ai l’impression d’être Machin-Man, là. Et j’veux pas que tu vois autre chose. Et j’peux pas reprendre des études, sinon tu pourras pas ouvrir ton garage quand tu finiras les tiennes, parce que peut-être qu’on aura pas assez d’argent, et puis… Je ne sais pas. J’ai peur de découvrir que je suis pas doué pour la vraie vie, tu sais. Ou plus adapté.


Adam se sentait un peu idiot, nu sous la douche, avec sa tête de chien mouillé et son air désemparé. Il esquissa un sourire un peu triste et marmonna :

— Bon, là, j’dois pas avoir trop une tête de super-héros, bien sûr…

Il secoua la tête.

— J’suis désolé. J’veux pas gâcher ton bonheur. C’est juste… J’ai envie d’être à ta hauteur. Mais tu sais quoi, tout ça, ça peut attendre. Tourne toi, j’vais t’laver l’dos…

La Critique de la Raison Pure entre les mains, Jon commençait à se demander sans trop se le demander ce que les deux jeunes gens pouvaient bien fabriquer dans la salle de bain.
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Salem Cordova

Salem Cordova
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Papa, libère mon futur époux. [Salem] Vide
MessageSujet: Re: Papa, libère mon futur époux. [Salem]   Papa, libère mon futur époux. [Salem] EmptyVen 3 Mai - 20:12

Pendant que Jon se traumatisait un peu plus à chaque minute qui passait, Salem constatait que son compagnon était encore loin d'être dans son assiette, et qu'il avait sérieusement besoin d'un conseiller d'orientation. La fatigue d'Adam ne lui avait pas échappée, mais il l'avait mise sur le compte de la semaine éprouvante qu'ils avaient passées, et, comme il n'était pour sa part pas capable de voir les jauges de vie des gens, Salem pensait que les choses s'amélioreraient avec un peu de repos et d'attention. Les questionnements d'Adam sur son avenir professionnel étaient par contre complètement nouveaux, depuis leur rencontre, les choses lui avaient semblé posées. Son compagnon faisait des combats et des sauvetages depuis pas mal d'années déjà et Salem n'avait jamais imaginé qu'il puisse en être autrement, et pour son travail, il semblait lui plaire et être à la hauteur de ses capacités. C'est sans doute ce que tout ça s'était peu à peu inscrit dans leur routine et qu'Adam ne s'en plaignait pas qu'ils n'avaient jamais vraiment discutés de ses projets, alors qu'ils s'étaient longuement penchés sur le financement du garage de Salem.

L'adolescent se demanda s'il aurait dû se rendre compte qu'Adam n'était pas pleinement satisfait de sa vie, ou si ce besoin de changement était récent, car après tout, il s'était passé énormément de chose dans leur vie en quelques mois. Il y avait eut leurs fiançailles, leur déménagement, l'adoption des chatons et tout un tas de rencontres agités – et des histoires de bébés, parfois. Leur vie avait bien changée et il n'était pas si étonnant que quelques remises en question s'imposent. Après que son ami lui ait assuré qu'il ne comptait pas ajouter un "Et toi, je t'aime bien, mais je n'ai pas particulièrement envie de me marier" à la liste, Salem eut un petit sourire attendri.

Attendri, parce qu'Adam était adorable, à douter comme ça, avec sa tête de chaton mouillé, et parce qu'il le voyait déjà mâchouiller le bout de son crayon dans un amphi – quoique que manger les crayons et gigoter sur un siège, c'était plutôt son truc à lui. Bref, comme souvent, la première mission de Salem fut de rassurer son grand et costaud fiancé qui s'était encore mit à raconter n'importe quoi, il l'attrapa par la taille en secouant la tête.

« Et tu crois que je pourrais être heureux si tu ne l'es pas ? J'avais pas dans l'idée d'ouvrir un garage juste après avoir eut mon diplôme, au départ, parce que c'était évident que je n'aurais pas eu les moyens. Maintenant, c'est un peu plus envisageable, mais je suis jeune encore, j'ai le temps pour ça. Surtout qu'au niveau de la gestion, il y a encore du travail, demande à ta mère, héhé. Enfin bref, réfléchis-y sérieusement, et si tu veux reprendre tes études, on trouvera les moyens pour ça. Je veux que tu fasses quelque chose qui te plais. »

Après une bise, il ajouta en souriant.

« C'est vrai que tu ne peux pas lire d'histoire et ce genre de chose, alors ça doit t'échapper un peu, mais moi, à force de lire des comics, je fais pleins de rapprochement entre les histoires et la réalité. Du coup, je te vois comme un super-héros c'est sûr, mais… c'est pas parce que tu sauves des gens, c'est parce que tu es gentil, et courageux, et altruiste, et parce que tu as ta part d'ombre aussi, ce genre de choses. 'Fin, c'est pas comme si tu avais un cahier des charges à remplir, tu es juste toi et moi, je te trouve fabuleux. Voila. »

Ah, c'était dommage, d'ailleurs, Salem aurait bien aimé lire l'histoire d'un super-héros asiatique-mutant-gay qui sauve le monde grâce à ses visions de l'avenir. Mais ce n'est pas chez dc comics qu'ils vont écrire ça, ils n'ont pas assez d'imagination et puis, ce ne sont que des vendus qui refuse même de révéler officiellement la vraie sexualité de Batman. En parlant de sexualité, d'ailleurs, son héros de chair et d'os était passé à un tout autre sujet, Salem eut une expression pas du tout angélique en entendant son "tournes-toi" et s'exécuta aussitôt. Après s'être docilement laissé faire, pour ne pas dire qu'il multipliait les provocations pour inciter Adam à aller plus loin, il en vint aux mains. De longues minutes de caresses pas du tout chastes et de baisers langoureux s'ensuivirent, à l'issue desquelles Salem fit malencontreusement tomber la bouteille de gel douche Palmolive à l'aloe vera et se pencha pour la ramasser.

Un long moment s'était donc écoulé quand un Salem aux yeux décidément très brillants réapparut dans le salon.

« Critique de la raison pure ? Il est pas mal… 'fin, j'ai pas tout compris et je me suis arrêté à la page 57, mais ça avait l'air bien. T'en penses quoi, toi ? »
« C'est… transcendant. »
« Ah… »
« 'Fin, je crois… »
« Mouais… je vois de qui je tiens… »

Jon referma le livre et le posa respectueusement sur la table basse pendant que Salem grattouillait Hoover derrière les oreilles.

« Hum… J'ai beaucoup parlé avec Adam cette nuit, mais je ne suis pas sûr d'avoir tout suivi, vous êtes mariés ou… »
« Non, pas encore, d'ailleurs j'ai un paquet de coup de fil à passer, sinon tout va finir réservé jusqu'à l'hiver. Et puis d'ailleurs, est-ce qu'on doit rencontrer ta famille ? Est-ce que tu dois rencontrer la mienne ? Est-ce que je dois inviter tes parents alors qu'ils me détestent ? Rah… c'est compliqué… »
« Mes parents ne te détestent pas, ils étaient juste inquiet pour mon avenir, à l'époque. Imagine que tu te retrouves avec un enfant à ton âge… »

Salem se mit à réfléchir, l'air de se pencher sérieusement sur la question, Jon paniqua en un instant.

« J'ai dis ça comme ça ! Les conséquences seraient graves, imagines, tu es encore au lycée. »
« N'empêche, un petit métis, ça doit être adorable. »
« Mais vous êtes deux hommes… »
« Et alors ? »
« Non mais… mais, mais… »
« J'ai pas dis que ça allait arriver maintenant, mais quand même, un mini-Adam… »
« J'ai l'impression de voir ta mère… »

Spoiler:

Avec un sourire, Salem laissa là son père – et son fiancé qui ne devait pas être loin, d'ailleurs – pour attraper son porte-monnaie et ouvrir la porte à un livreur de pizza qui s'apprêtait à sonner. Après avoir payé, il posa le tout dans le salon, sortit le coca et se mit à manger goulûment, n'ayant pas eu de dîner la veille. Jon, que cette histoire de bébé avait laissé encore plus perturbé, reprit après avoir grignoter quelques parts.

« J'aimerais rencontrer ta famille un jour, voir où tu as vécu, ce genre de choses… »
« Ma famille est à Boston, mais j'en parlerais avec eux, ça va de soi… »

C'est alors que le téléphone du commissaire sonna, qu'il s'empressa de répondre en voyant le nom et qu'il devint blanc comme un linge.

« Ma femme a perdue les eaux. »
« Alors tu devrais vite la rejoindre ! »
« Je… et si je rate encore tout ? Peut-être que je suis pas fais pour être un bon père… et puis… »
« Commence par le déclarer, celui-là… »
« Oui, je devrais peut-être y aller tout de suite, d'ailleurs, comme ça… »
« Attends quand même qu'il naisse. »
« Ah heu, oui bien sûr, mes clés, où je les ai m… »
« Poche gauche. »

Après avoir reconduit un Jon pour le moins excité et paniqué à sa voiture en lui assurant qu'il l'aurait bien accompagné, mais que rencontrer sa demi-belle-mère – ou quoique que ce soit – sa sœur par alliance et toute leur famille qui ne manquerait pas d'accourir, ça faisait beaucoup d'un coup, Salem salua son père et le regarda partir. Une fois rentré, il reprit de la pizza et se blottit contre Adam. Il se sentait un peu étrange, sa famille tout juste retrouvée était en train de s'agrandir, il avait un paquet de nouvelles personnes à rencontrer, et puis il fallait se renseigner sur les bourses universitaires, se décider une bonne fois pour toutes sur la couleur des fleurs à acheter et faire quelque chose pour Hoover qui devenait vraiment rondelet. Ça en faisait des choses à gérer, mais ça en valait la peine, et il croisait les doigts pour que ça dure.

END

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