Conférence ou interrogatoire ? [PV Freija S. Kendrick]

Nombre de messages · **Alix Pascale** Mutante de niveau 2

J'allais enfin savoir ce qu'il s'était réellement passé à la manifestation. Je m'installais dans les gradins à l'université, prête à écouter cette conférence d'histoire, donnée par une spécialiste, d'après les recherches que j'avais pu réaliser à son sujet. Je m'installais confortablement tout en repensant à tout ça. Toute cette histoire ne tournait pas rond. Je m'en étais rendu compte au retour d'Oliver, que je n'avais pas spécialement vu partir d'ailleurs. Mon dieu, que s'était-il passé ? Qui était derrière tout cela ?

Le délire de Drake avait eu une place importante dans ce questionnement. Les autres flics et mes supérieurs n'avaient vu que les divagations d'un esprit malade, surtout qu'après analyses, Oliver était tout sauf mutant. Alors que c'était-il exactement passé ? J'avais interrogé plusieurs élèves de la manifestation et tous m'avaient dit avoir vu Oliver partir de la place tranquillement, comme si de rien était. Étrange, sachant qu'à la base c'était lui qui s'occupait de ce rassemblement. Il aurait au contraire dû rester pour essayer de calmer les choses, surtout que d'après des histoires sur lui, c'était plus son genre que la fuite.

J'avais aussi interrogé une élève que j'avais vu à la manifestation, elle m'avait semblé très marquée par cette histoire mais elle m'avait fourni des renseignements encore plus déroutants. Elle avait croisé Oliver dans la résidence universitaire en train de revenir vers la bataille. Il lui avait semblé complètement paniqué et effrayé, en plus il était à moitié nu, comme on l'avait retrouvé plus tard. Qu'avait-il pu se passer entre temps ? Je comptais bien le découvrir. Les caméras de surveillance avaient montré des incohérences, mais pas suffisamment pour pouvoir avoir des preuves, juste de quoi attiser encore plus mes soupçons.

Je m'étais ensuite rendue au bureau des Free Eagles ce qui m'avait enfin permis de découvrir certaines choses très intéressantes. La venue d'une femme belle, aux allures nordiques et bourgeoises. Un bon début ! Sachant que les caméras ne donneraient rien, je finis par me dire que j'allais devoir faire faire un portrait robot de la femme de manière à pouvoir la chercher activement. Sauf que j'eus la surprise de découvrir quelqu'un ressemblant fortement aux descriptions à l'université. Quelques petits renseignements plus tard et j'avais son identité et je sus qu'elle allait faire une conférence.

Je n'eus qu'à m'inscrire à cette conférence pour pouvoir être sûre de ne pas la perdre. J'utilisais ensuite les bases de données pour en apprendre plus sur elle, non sans dire où j'en étais à mes supérieurs, qui ne virent toujours pas d'inconvénients à ce que je continue mes investigations. Pour le moment... je savais qu'au moindre faux pas, cette enquête s'arrêterait. Je faisais donc attention.

Finalement, je fus tirée de mes pensées par l'arrivée du présentateur qui annonça Mlle Kendrick et lui laissa la place sur l'estrade. Je pus l'examiner attentivement et remarquais qu'on n'avait pas enjolivé sa beauté... Femme fatale ? J'écoutais avec attention ses paroles et je m'intéressais à la conférence, non sans oublier la raison première de ma venue. Je m'étais placée à un endroit un peu éloigné, mais suffisamment proche pour ne pas risquer de me faire remarquer par elle. Si elle avait été sur place, ma présence n'avait pu ne pas être remarquée.

..................................

La conférence se termina et quelques questions fusèrent. Questions intéressantes, assurément, mais j'étais impatiente que cela se termine. Une fois les dernières réponses données, nous fûmes invités à passer dans une salle de réception pour boire et manger. C'était l'occasion rêvée de m'approcher d'elle et d'obtenir des réponses à mes questions. Je pris un verre sur une des tables et m'approchais nonchalamment de ma cible.

- Mlle Kendrick ? J'ai beaucoup aimé votre conférence. C'était très intéressant.

J'ajoutais à mes paroles un sourire sincère. Mes paroles l'étaient, mais même si j'avais écouté, j'avais toujours eu en tête la rencontre provoquée et voulue. Je ne savais pas si elle m'avait vue ou si elle avait compris la raison de ma présence.

- Je suis contente que cette conférence ait eu lieu, ça a redonné le sourire à beaucoup de monde après tout ce qu'il s'est passé dernièrement...

Et voila, une manière d'aborder le sujet qui m'intéressait moi. J'étais un peu tendue, il fallait le dire, car savoir ce que faisait une personne, d'où elle venait... ne donnait pas sa personnalité et cela pourrait être risqué pour moi. Nous verrons bien.

Nombre de messages · **Freïja S. Kendrick** Mutante de niveau 4

La dernière fois que Freïja était venue à l’université, les choses s’étaient passées de manières bien plus mouvementées qu’aujourd’hui. Sa participation au débat sur la remise en question de la légitimité de la présence des mutants sur le campus avait eu son petit effet. Elle avait marqué les esprits et changé un peu la donne. Bref, elle avait accompli la mission qu’elle s’était fixée. Aujourd’hui, elle était là dans un but culturel, du moins officiellement. Car il y avait d’autres raisons à cela, elle voulait voir de ses propres yeux et entendre de ses propres oreilles les répercussions de ses actions dernières. Comment celles-ci avaient bouleversé les esprits. Et puis bien sûr l’Histoire… sa vieille amie, sa passion ! Sa camarade aussi, car elle avait vécu avec elle pendant bien des années. Elle était là pour une conférence, le sujet : l’empire romain. Vaste sujet, mais avec en parallèle le royaume d’Egypte, toujours en prévision de l’exposition qui se mettait en place. Freïja appréciait vraiment faire le tour des universités et de discuter de sa matière avec des esprits neufs et curieux. Avec un peu de chance, elle pouvait tomber sur des jouets des plus intéressants.

Equipée d’un tailleur blanc sérieux et élégant assorti à ses chaussures pourvues de talons de taille modeste et coiffée d’un chignon serré mais pas trop, la « jeune » femme s’avança vers le piédestal de celui qui prend la parole lorsque son homologue eut fini de la présenter. Après une salve polie d’applaudissement, l’historienne commença sa prestation, non sans en éprouver un certain plaisir.

…

Une fois qu’elle eut terminé, une nouvelle vague d’applaudissement vint récompenser sa performance. Avec une satisfaction intérieure, elle ne put s’empêcher de penser que les salutations étaient plus sincères cette fois là. Bon, apparemment, ce qu’elle venait de raconter plaisait, tant mieux car elle avait bien travaillé pour cela. Elle avait prit l’habitude de venir sur le campus depuis une bonne semaine, avant même la manifestation étudiante afin de rencontrer ses collègues et de se familiariser avec les lieux. Et ce aussi bien pour son travail d’historienne que pour celui de Reine Blanche. Une bonne excuse et une précaution supplémentaire qui prouvaient bien de son expérience et de sa capacité à manipuler les évènements à son avantage. Inutile de préciser qu’elle s’amusait beaucoup de tout cela.

Avec un sourire bienveillant, elle accueillit les questions posées par les étudiants, professeurs et autres passionnés et y répondit avec le plus de clarté et de professionnalisme possible. Chose qui, au vu de sa longue expérience, paraissait naturelle aux yeux de tous. Puis, comme à chaque fois lors de tels évènements, vint l’heure de la collation. D’où venait cette tradition, bien peu le savait, mais disons que cela avait surtout le mériter d’attirer les étudiants les moins curieux. Boire et manger à l’œil, ça ne se refusait pas. Cerise sur le gâteau, aujourd’hui, l’invitée était Freïja. Aussi, elle comprenait que la plupart du temps, le manque de présence esthétique chez de tels orateurs pouvait en rebuter plus d’un ou d’une. Surtout lorsque l’historien de base se collait au stéréotype de l’homme qui ne se coiffe jamais et qui a la même garde robe depuis qu’il a reçu son diplôme, ce qui n’est pas toujours d’une fraîcheur exquise… Mais encore une fois, avec elle, ce n’était pas le cas. La britannique accepta une coupe de bon cœur et gardait sur le visage un sourire radieux, d’autant plus qu’elle n’avait pas à bouger car les gens allaient vers elle comme des mouches attirées par la lumière. Comment voulez-vous qu’elle arrête de se prendre pour une reine avec ce genre de comportement ?

En majorité, les questions ou remarques qu’on lui faisait portaient sur la conférence, sur un point précis ou sur un autre qu’elle n’avait pas abordé. On lui demandait son avis ou une correction, ou encore on la complimentait sur son style vestimentaire. Oui les professeurs d’histoire femmes peuvent parler chiffon ! Puis vint le tour d’une jeune femme qui fit mention d’un sujet encore non mentionné aujourd’hui: la manifestation. L’inconnue commença par la complimenter sur son travail, stratégie simple pour amorcer la conversation mais qui portait toujours ses fruits, les vieux tours étaient ceux qui marchaient le mieux. Puis elle ajouta seulement une remarque sur ce qui s’était passé, une remarque et rien de plus. Mais elle avait abordé le sujet d’elle-même, et il n’en fallait pas plus pour que Freïja comprenne qu’elle voulait en parler. Autrement elle aurait commencé par lui parler d’autre chose, comme de la météo par exemple. Non, il y avait de la préméditation. Ou voulait-elle en venir ? A Freïja de le découvrir !

Celle-ci prit tout de suite un air grave, de circonstance, suite aux propos entendus, un air qui allait de pair avec la réponse qu’elle émit.

– Oui c’est une bien triste histoire. Mes collègues et moi avions effectivement pensé à annuler la conférence. Mais après réflexions, nous nous sommes ravisés. Et puis, comme j’ai eu la chance de ne pas être là pendant l’altercation... je n’avais aucune excuse. Et vous, étiez-vous sur les lieux mademoiselle… ? Désolée je n’ai pas saisi votre nom.

Simple oubli ou réelle volonté d’anonymat ? Il était trop tôt pour le dire, surtout avec les jeunes de nos jours. Dans tous les cas, la Reine Blanche demeura prudente et jouait son rôle à la perfection, observant scrupuleusement et attendant les réponses de son interlocutrice tout en essayant de se rappeler si elle l’avait vue pendant les faits. Bien sûr, il y avait la solution de facilité avec sa télépathie, mais comme à son habitude, elle préféra attendre un peu avant d’en user. Pour l’instant, la situation ne l’exigeait pas.

Nombre de messages · **Alix Pascale** Mutante de niveau 2

La conférence s'était bien passée, j'aurais presque pu oublier ce qu'il s'était passé il y a peu de temps. J'eus des doutes concernant mon idée à son sujet, on aurait presque dit que, pour elle, il ne s'était rien passé de spécial. Tout le monde avait été attentif et on pouvait dire qu'elle savait y faire. Je voyais qu'elle était passionnée et elle le transmettait par son discours. De quoi m'étonner, mais je verrais bien ce qu'il en était plus tard.

En tout cas, je n'étais pas la seule à avoir été conquise par la conférence, la fin de son discours fut souligné par des applaudissements sincères, plus qu'au début. Ensuite, je profitais de la collation pour me fondre dans la foule. Il ne fut aucunement question des évènements précédents. J'avais à quel point elle avait réussi à passer inaperçue et j'en avais la confirmation. Personne n'avait fait le rapprochement avec la jeune femme qu'on avait vu traîner près du bureau de l'association d'Oliver. Étrange, mais bon, on ne pouvait pas dire qu'il était facile de le faire. Difficile de penser qu'elle pouvait avoir un quelconque rapport avec la manifestation.

Je pus l'observer de loin et voir qu'elle était très à l'aise dans son rôle d'historienne. Ce qui n'était certainement pas un rôle, mais alors qu'avait-il pu se passer pour qu'elle intervienne là dedans. J'avais plus de questions que de réponses et il allait falloir que je trouve le moyen de les poser. Sauf que je ne pouvais pas les poser comme cela, avec tout ce monde. Déjà que j'allais avoir du mal à parler de tout cela sans trop entrer dans des hypothèses impossible à vérifier ou à démontrer.

Il me serait impossible de la mettre sur la scène du crime directement. Tout ce que je savais c'est qu'elle avait eu des liens avec l'association d'Oliver et ce dernier avait eu des agissements étranges le jour suivant. Peut être avait-il été menacé, ou on avait menacé quelqu'un qui lui était proche... Je devais attendre qu'elle soit enfin seule pour pouvoir aller vers elle. Pendant ce temps là, mon jeune âge faisait que je passais plutôt inaperçue dans la foule d'étudiants. De plus personne ne semblait me reconnaître, ce qui était une bonne chose. Sinon, j'aurais fait jaser et n'importe qui aurait pu la prévenir. Autant profiter de l'effet de surprise.

Ce que je fis quand enfin on la laissa pour se concentrer plus sur la collation, deuxième raison pour la venue des gens. C'était le moment que j'attendais et j'étais heureuse qu'il arrive maintenant et non un peu trop tard pour que je puisse lui parler sans éveiller ses soupçons. Elle ne sembla pas me situer, j'en déduis donc que soit elle ne m'avait pas vue là-bas, soit elle n'y avait pas été. Il fallait que j'arrête de partir défaitiste moi. J'allais donc vers elle et entamais la conversation. Des félicitations, avant d'entrer dans le coeur du sujet.

– Oui c’est une bien triste histoire. Mes collègues et moi avions effectivement pensé à annuler la conférence. Mais après réflexions, nous nous sommes ravisés. Et puis, comme j’ai eu la chance de ne pas être là pendant l’altercation... je n’avais aucune excuse. Et vous, étiez-vous sur les lieux mademoiselle… ? Désolée je n’ai pas saisi votre nom.

Je hochais la tête à sa première phrase, compatissante. Je n'avais pas besoin de me forcer, c'était vraiment une tragédie. Ce que j'entendis ensuite me mit la puce à l'oreille. Certes parler d'annuler la conférence était logique, mais le fait qu'elle se place d'emblée hors de la scène où a eu lieu l'altercation... Ça avait tendance à éveiller mes soupçons. De plus, le fait qu'elle essaye de m'y situer moi, il y avait de quoi m’interpeller. Je me faisais peut être des films, mais il y avait quelque chose qui, pour moi, sonnait faux là dedans.

- Oh pardon. Pascale ! Alix Pascale. Oui malheureusement... Mais je n'ai rien eu, grâce au ciel. C'est une chance avec ce qui c'est passé.

Ma référence à dieu était totalement jouée, je ne croyais pas en dieu, ni en rien d'autre d'ailleurs, mais j'avais pris l'habitude de faire certaines références quand la situation l'exigeait ou pour éviter de froisser quelqu'un. Là, je jouais juste la jeune américaine croyante. Donner mon nom ne me dérangea pas, je n'étais pas sur une liste d'invité qu'elle aurait pu voir et il aurait paru étrange que je cache ainsi mon nom. De plus, je faisais en sorte de ne pas laisser transparaître une maturité trop grande pour une étudiante lambda. Je décidais d'abattre une de mes cartes, sans me mouiller trop.

- Pourtant je vous ai vu au bureau de l'association Free Eagles. J'ai pensé que vous seriez invitée à la manifestation. Je lui jetais un regard étonné avant de faire mine de réfléchir. J'ai peut être confondu...

Je faisais semblant d'être gênée, surtout que la confondre avec quelqu'un d'autre serait très difficile, ce qui pourrait mal passer de son côté. De plus, je me plaçais à un lieu où je n'étais absolument pas et où elle chercherait surement à me situer pour me reconnaître. De quoi embrouiller les pistes donc... Elle n'était pas la seule à pouvoir le faire.

Nombre de messages · **Freïja S. Kendrick** Mutante de niveau 4

L’attitude de cette jeune femme ou surtout les propos qu’elle tenait avait de quoi intriguer Freïja. Pour commencer, il y avait la référence religieuse, mais cet aspect était tellement commun dans ce pays, bien plus qu’en Europe et précisément en Angleterre que ce ne fut pas ce qui surprit le plus l’historienne. En revanche, la suite des propos de la jeune femme éveilla les soupçons de l’Externelle. Cela ressemblait à s’y méprendre à une tentative d’interrogation. Et une qui n’était pas très habile, selon elle. Encore trop directe, surtout de la part d’une jeune personne lambda en apparence. Etait-ce donc une detective à son compte ou tout simplement une férrue des enquêtes policières ? Ou encore une proche d’une des victimes de la manifestation qui voulait approfondir un doute personnel basé sur une information vaguement louche ? Allez savoir…

La mutante était à deux doigts d’utiliser sa télépathie pour connaître la vérité, mais son orgueil personnel l’empêcha d’utiliser un tel procéder avec une simple « enfant ». Aussi, la Reine Blanche opta pour une technique plus tradictionnelle, pour le moment. Avec un sourire poli, elle se dit enchantée une fois qu’Alix se fut présentée. Les manières, en toute circonstance, c’était la base. Pour la suite des “interrogations” de mlle Pascale, elle fit mine d’y réfléchir comme si cela faisait partie d’un passée lointain. Fallait dire qu’une femme comme elle était occupée.

- Oui, c’est l’association d’étudiants qui a organisé ladite manifestation, n’est-ce pas ? Oui j’y étais tôt dans la matinée, avant le début des évènements, pour m’entretenir avec leur président au sujet de la conférence d’aujourd’hui.

Freïja fit une courte pause le temps d’arborer un léger sourire poli. Pas trop large car la « tragédie » qui était arrivée au dit président ne le permettait pas. Puis elle reprit :

Vous pensez que j’aurais dû rester sur le campus pour arrêter cette folie ?

Une question posée en toute “sincérité” et “innocence” car son statut d’oratrice lui aurait peut-être permis de calmer les ardeurs des jeunes manifestants. Ca restait plausible. Mais le vrai but de la question de Freïja était de savoir pourquoi la Alix posait ces interrogations. En fonction de la réponse de la jeune femme, Freïja saura si elle est en train de subir un interrogatoire ou s’il s’agissait juste d’une conversation à ragots comme les aimaient beaucoup trop de jeunes filles situées dans cette tranche d’âge.

Dans tous les cas, il valait mieux rester prudente. Si la technique de questionnement de mlle Pascale manquait relativement de subtilité, le lien entre sa question et la déclaration précédente de l’historienne était bel et bien présent. Il y avait donc de la logique dans ce jeune esprit. L’université… un territoire qui renferme de nombreuses curiosités intellectuelles.

Nombre de messages · **Alix Pascale** Mutante de niveau 2

[HJ : Désolée pour l'attente... J'ai eu pas mal de choses à faire et je n'ai pas eu la volonté de me plonger dans mes rp.]

J'étais plutôt contente de voir qu'elle ne m'avait pas reconnue, même si je n'avais pas de preuves concrètes de sa présence sur les lieux de l'incident. Pour l'instant, je pouvais donc continuer à me faire passer pour une élève de l'université sans trop de problèmes. Je n'étais pas très habituée à faire ce genre d'interrogatoire et je me doutais que je n'étais pas spécialement discrète. Enfin, elle n'avait aucun moyen pour savoir que j'étais flic et cela m'arrangeait car, n'ayant que des soupçons, je ne pouvais pas vraiment faire cet interrogatoire.

Je ne savais pas comment elle pouvait prendre toutes mes questions, mais en tout cas elle ne laissait rien paraître si elle était embêtée ou inquiète. Si j'avais raison, elle jouait bien la comédie... très bien même. Absolument rien de ce qu'elle montrait ne laissait croire qu'elle avait quelque chose à voir avec cette histoire, hormis un mauvais concours de circonstance. Je décidais d'abattre une de mes cartes, sa présence dans les locaux de l'association d'Oliver. Je me fis une nouvelle fois passer pour une étudiante, asseyant cette idée dans son esprit -où du moins je l'espérais. Je ne pouvais pas dire que j'avais eu accès aux caméras, trop peu probable pour paraître réalisable.

- Oui, c’est l’association d’étudiants qui a organisé ladite manifestation, n’est-ce pas ? Oui j’y étais tôt dans la matinée, avant le début des évènements, pour m’entretenir avec leur président au sujet de la conférence d’aujourd’hui. Vous pensez que j’aurais dû rester sur le campus pour arrêter cette folie ?

A sa première question, je hochais simplement la tête la laissant continuer sur sa lancée. Je lui rendis son sourire qui ne venait pas dénaturer ni ses paroles, ni la situation dans laquelle je l'avais mise. Une fois de plus, je me mis à douter. Pouvait-elle réellement être à l'origine de cette histoire et se comporter de cette manière ? A moins d'être une grande actrice très douée, la réponse était non. Pourtant je n'avais pas l'intention de lâcher l'affaire aussi facilement. Dans mon métier on sait que les apparences sont souvent trompeuses et qu'il faut s'en méfier.

- Ce n'est pas comme si vous auriez pu raisonner cette foule... On peut raisonner un homme seul, mais pas une foule. Je secouais la tête en ayant l'air triste. Et puis je ne souhaite à personne de vivre ça.

Je faisais un peu attention à mes paroles, mais je ne savais pas où elle voulait en venir, je n'arrivais pas à la cerner. C'était dérangeant pour moi, je marchais sur des oeufs. Mais je posais les questions que je voulais poser, même si les réponses obtenues ne me permettaient pas de confirmer mon idée. Elles l'infirmaient plutôt, à mon grand déplaisir. Il y avait quelque chose de louche là-dedans et je tenais à découvrir de quoi il s'agissait. Je lâchais un soupir et ce n'était pas prévu. Il faisait écho au fait que j'étais un peu perdue.

- Pauvre Oliver... Et pauvre Drake aussi ! Il va passer je ne sais combien de temps en prison. Il n'était pas comme ça... C'est tragique.

Je tenais à apporter des mots à ce soupir qui semblait venir de nul part autrement. En même temps, c'était une manière de voir ses réactions face aux deux "victimes". Parce que, malgré tout, Drake avait gâché sa vie à cause de ça et, malgré ses idées anti-mutantes, je ne pouvais m'empêcher de le plaindre. Enfin, il avait choisi sa voie et malheureusement pour lui, et surtout pour Oliver, il était trop tard pour faire machine arrière.

Nombre de messages · **Freïja S. Kendrick** Mutante de niveau 4

La jeune femme agissait de manière véritablement intrigante, cependant, ce comportement ne pouvait pas non plus être considéré comme dangereux ou menaçant pour la mutante qui ne savait pas vraiment où cette demoiselle voulait en venir avec cette conversation. Elle sentait que mademoiselle Pascale voulait en venir quelque part, mais où...

A défaut d'avoir des réponses à ces questions, Freïja se prêta au jeu sans opposer trop de résistance, par curiosité, tout en prenant évidement soin de ne pas trop en dévoiler. Pas question de se compromettre pour les beaux yeux d'une étudiante. Celle-ci lui affirma avec raison qu'elle n'aurait rien pu faire même si elle s'était trouvée sur les lieux. Bon, au moins, elle n'était pas complètement naïve, un point à garder dans un coin de la tête.

Mais cela n'empêcha pas l'Externelle de continuer son rôle de bienfaitrice, sans trop en faire bien sûr pour ne pas éveiller de soupçons.

- Vous avez probablement raison, mais il m'est impossible de ne pas y penser.

Comme l'expérience le lui avait prouvé il y a de cela quelques centaines d'années, le meilleur moyen de mentir était de dire la vérité. Bien sûr, le secret réside dans l'interprétation et son ambiguïté. Et moins les apparences comportaient d’ambiguïté, plus le mensonge passait pour vrai. et puis au final, ce n'était que la vérité. Une autre manière de protéger ses arrières, juste au cas où.

Et puis ici, c'était là un beau piège tendu, si mademoiselle Pascale en arrivait à tomber dedans, elle montrerait ainsi ses soupçons et fournirait par la même occasion une magnifique et justifiable raison pour utiliser la télépathie. Car si la mutante ne faisait pas appel à cette capacité pour éviter d'en venir à la solution de facilité, l'utiliser en cas de danger ne lui posait pas le moindre problème quelque était la menace. Il ne fallait jamais sous estimer son adversaire... du moins pas avant de l'avoir écrasé une ou deux fois. Mais bien sûr, ici, il était trop tôt pour parler même d’adversaire.

La jeune étudiante se mit ensuite à plaindre les « victimes » de la manifestation, en commençant bien sûr par le jeune Oliver, puis Drake. Compatissante, Freïja affirma encore une fois qu’il s’agissait d’une véritable tragédie. Puis la mutante en profita pour tenter de récupérer un brin d’information utile, afin de s’assurer qu’elle ne négligeait rien dans l’histoire…

– Etiez-vous proche de ces jeunes hommes ?

demanda-t-elle avec une délicatesse prudente. Il fallait faire preuve de tact, dans un sens comme dans l’autre, pas question de faire un mauvais pas avec ce qui semblait être une petite curieuse, car si elle était un minimum intelligente, elle pourrait lui mettre des bâtons dans les roues, et ce serait dommage de s’en prendre à un si doux visage…

Nombre de messages · **Alix Pascale** Mutante de niveau 2

C'était la première fois que je me lançais dans ce genre d'interrogatoire et je n'avais pas l'impression d'avoir fait de grosses fautes. Mais je n'obtenais pas ce que je souhaitais, aucune de ses réponses ne me faisaient avancer et rien ne venait étayer mes soupçons. Je savais que si je n'avais rien, je ne pourrais pas continuer à poser des questions comme je le faisais, surtout si elle prévenait mes chefs. Enfin, au moins n'avait-elle pas été virée.

C'était frustrant, mais je n'allais pas abandonner, en tout cas pas tant que je n'avais pas abaissé toutes mes cartes. Même si je ne pensais pas pouvoir le faire maintenant, ça serait beaucoup trop étrange de passer du statut de simple étudiante à celui de policière, surtout que j'avais réussi à m'y fondre sans qu'elle ne semble soupçonner quoi que ce soit. Je faisais tout de même en sorte d'être cohérente, de ne pas la contredire dans certaines paroles, notamment de sa présence sur les lieux, pour laquelle elle n'avait aucune preuve à lui opposer.

Je hochais la tête quand elle parla du fait de penser à ce qu'elle aurait pu faire si elle avait été là. Si elle mentait, c'était une excellente actrice, je ne pouvais pas lui enlever cela. Elle était claire dans ses propos et aucun mot ne laissait penser à autre chose que la vérité. Il allait falloir que je réfléchisse à autre chose.

- Qu'auriez-vous pu faire contre ça ?

Une question à double sens, pour moi. J'essayais de voir si elle avait une raison d'avoir déclenché cette bagarre... Une raison du genre : discréditer les Purity, provoquer les mutants pour montrer leur dangerosité ou juste mettre le bronx. Même si je n'étais pas fan de la dernière. Alors l'un ou l'autre des premiers. La question était aussi de savoir comment elle avait fait.

Je plaint alors les deux victimes, même Drake pour qui j'avais des remords qu'il ait été pris là dedans. Sa question suivante me surprit et je mis quelques instants à vraiment réfléchir à ma réponse. Elle m'avait désarçonnée et je ne pouvais pas répondre à la légère sous peine de faire tomber mon masque et d'éveiller trop tôt ses soupçons.

- Pas vraiment... Juste de vue. Je les ai déjà croisés en cours, mais nous n'étions pas proche.

Je fis de mon mieux pour cacher mon amertume. Ma réponse était trop longue, trop fouillis pour passer pour réelle. Je commençais à chercher un échappatoire, surtout que je ne devais pas être la seule à vouloir parler à Mlle Kendrick. D'ailleurs le directeur venait vers nous. Là je fus soulagée, j'allais pouvoir m'éclipser calmement. D'ailleurs je me préparais à le faire, mais il me coupa la parole.

- Agent Pascale ! Quelle surprise... Je ne m'attendais pas à vous revoir. Que nous vaut le plaisir ? Pas d'autres problèmes j'espère.

C'était bien ma veine... J'avais complètement oublié que je lui avais parlé avant d'intervenir sur la manifestation et apparemment il avait une bonne mémoire. Malheureusement.

- J'ai entendu parlé de la conférence de Mlle Kendrick et le sujet m'intéressait. Il n'y a aucun prolème, je vous rassure.
- Tant mieux ! Mais je manque à tous mes devoirs. Mlle Kendrick, je vous présente l'agent Pascale, elle a permis à la police d'intervenir rapidement en étant sur les lieux... Mlle Pascale, je ne vous présente pas Mlle Kendrick.
- Merci.

Là j'étais mal barrée. Soit, j'avais de la chance et elle n'ajouterait rien au sujet de notre discussion sinon j'aurais du mal à continuer mes investigations. Enfin, je verrais bien ce qu'il en serait...

Nombre de messages · **Freïja S. Kendrick** Mutante de niveau 4

La jeune femme continua la conversation, suivant Freïja selon les réponses que cette dernière lui donnait. Mais au final, l’emballage était le même : il avait la forme de questions. Et l’Externelle avait de plus en plus l’impression de subir un interrogatoire. Quelque part, elle espérait fort que l’étudiante avait une idée derrière la tête et qu’il ne s’agissait pas simplement de l’ennuyeuse curiosité de la jeunesse. Ce genre d’attitude pouvait être charmante chez les enfants, mais relativement répugnantes chez les plus âgés, du moins si elle n’était pas enrobée avec finesse. Et plus le temps avançait, plus la Reine Blanche était exigeante avec cette finesse d’apparence.

Ce fut donc avec cet espoir de finir par tomber sur une perle intéressante que l’historienne consentit à répondre avec le ton impliqué qui était de circonstance :

– Oh je ne sais pas… j’aurais peut-être essayé d’en ramener certains à la raison… Mais il faut rester réaliste, vous avez raison, je n’aurais pas pu tout arrêter. C’est juste… Je passe mon temps à étudier passivement l’Histoire, j’aurais aimé y participer utilement pour une fois.

Et une petite allusion philosophique. La plupart des étudiants saisirait ce qu’elle voulait dire et si ce n’était pas le cas pour celle là, cela voulait dire qu’elle était stupide ou bien vraiment particulière. Et sa réponse devrait aider Freïja à classer son interlocutrice dans l’une ou l’autre catégorie.

La suite porta sur les possibles liens entre la jeune femme et les acteurs principaux de la manifestation. La métamorphe cru déceler dans cette réponse une certaine confusion. Peut-être était-elle plus proche de l’un des garçons que ce qu’elle essayait de faire croire. La Reine aurait-elle affaire à un de ces récits glamour capables de faire trembler des adolescentes larmoyantes ? Ou pas… elle semblait avoir un regard un peu fuyant maintenant, et à bien y réfléchir, sa réponse ne semblait pas si émotive… voire pas du tout. Or à cet âge là, généralement, l’émotion, on en a à revendre, tellement qu’elle dégouline. Ici, rien de cela. En tout cas, rien de l’ordre de la romance Baudelairienne. Intriguée, Freïja allait lancer un autre appât pour voir comment l’autre allait l’attraper lorsque le Président de l’université arriva. L’homme fut accueilli avec un sourire poli, lèvres serrées typiquement british. Et là, il lâcha la bombe et ce fut Freïja qui dû se retrouver à gérer ce revirement de situation. Avec le souci de vouloir arborer une réaction un tant soit peu naturelle, elle décida de réagir comme son cœur le disait. Nul besoin de répéter cet adage : mentir, c’est enrober la vérité dans un cristal fantaisiste ; alors libre aux autres de briser la carapace de chimères afin d’accéder au cœur de la chose.

Lorsque le Président et l’agent Pascale eurent finit, elle les regarda l’un et l’autre puis eut un éclat de rire.

– Excusez-moi… je veux dire… c’est tellement hilarant… Il semblerait que les autorités policières, en la personne de l’agent Pascale ci-présente aient décidé de me faire passer un interrogatoire en se faisant passer pour une étudiante !

Son regard sincèrement rieur alternait entre les deux personnes. Pour sûr, la situation l’amusait grandement. Mais le meilleur serait à suivre, indéniablement. Car elle était curieuse de savoir comment les policiers ont fait pour en arriver à la soupçonner.

– Toutes mes excuses pour ma réaction mais… je pensais que ce genre de chose n’arrivait qu’aux autres. Alors, qu’ai-je fait pour mériter les…

Elle ne termina pas sa question car elle vit l’expression sur le visage du Président, un visage rouge écarlate de mécontentement d’ailleurs qui était dirigé tout droit sur la jeune agent. Intérieurement, Freïja souriait car elle savait que les huiles de l’université la tenaient en très haute estime. La suite promettait de chauffait pour Alix.

[vu que c’est toi qui as introduit le PNJ, je ne voulais pas trop le faire agir. N’hésite pas à me mp si j’en ai quand même trop fait]

Nombre de messages · **Alix Pascale** Mutante de niveau 2

[HJ : Tu peux le faire agir à ta guise, ça ne me dérange pas. Désolée pour le retard...]

Je ne comprenais pas pourquoi elle se serait mêlé à cette histoire et rien dans ses réponses ne m'indiquait quoi que soit. Elle avait semblé réellement triste pour les morts et semblait vraiment avoir voulu se rendre utile dans cette affaire. Pourquoi fallait-il que j'ai l'impression de m'attaquer à l'escalade d'une falaise lisse, ou quasiment ? Les seuls chemins ne menaient pas au sommet, mais me faisaient tourner en rond sans solution. Cela avait plutôt tendance à me faire faire demi-tour. Mais pas maintenant.

J'avais voulu être discrète et ça avait plutôt bien marché. Rien dans les réactions de Mlle Kendrick ne m'avait laissé penser que j'avais fait des erreurs. Peut être que le fait qu'elle continue la discussion alors qu'elle aurait pu y mettre un terme, mais j'étais trop confiante. Ça c'était passé trop bien, même si je n'avais pas obtenu grand chose pour confirmer ce que j'avais pu découvrir. Étonnant si c'était vraiment elle...

J'avais été déstabilisée par ses paroles sur mes liens avec les morts. J'aurais dû m'y attendre, mais je n'avais pas préparé de réponse à cette question et cela m'avait embêté. J'aurais peut être pu réagir de manière appropriée sans trop de casse et même peut être partir là dessus, vu que je n'arrivais à rien, mais l'arrivée du Principal chamboula tout. Au départ, j'avais pensé que ce serait une bonne chose de détourner la conversation, mais j'avais oublié une chose : il me connaissait ! J'étais mal barrée, il fallait le dire, surtout que je ne savais pas comment Mlle Kendrick allait réagir à cette situation.

Je fus étonnée de l'entendre rire et cela dû se voir sur mon visage. Je m'étais attendue à ce qu'elle s'énerve, qu'elle me demande des comptes assez durement ou qu'elle me fasse sortir... Mais ce rire était déconcertant. Surtout qu'il ne semblait pas emprunt de quelque inquiétude que ce soit. Il était franc et direct. Tout aussi direct que le regard noir que me lança le Directeur en apprenant ça. J'eus un sourire navré auprès de lui et de Freija, faisant marche arrière par rapport à ma précédente attitude.

Je n'avais pas envie de tout dévoiler, mais je n'avais rien, pas plus qu'avant surtout. Je ne pouvais pas éluder sa question, surtout que je savais qu'il n'accepterait pas cet échappatoire. J'allais devoir enrober ma réponse au plus possible. Il me coupa alors que je cherchais la manière de dire les choses sans m’emmêler dans mon histoire.

- Expliquez-vous donc !
- J'essaie de démêler ce qu'il s'est passé à la manifestation et j'espérais en apprendre plus en discutant avec Mlle Kendrick.
- Je croyais que c'était clair ! Vous ne sous-entendez tout de même pas que Mlle Kendrick soit mêlée à cette affaire ?

Je ne pouvais pas affirmer que je pensais que c'était le cas, à moins de me tirer une balle dans le pied et de me faire sortir ou/et attaquer en justice pour diffamation. Néanmoins, il me fallait taire ses inquiétudes et le meilleur moyen était d'affirmer haut et fort que ce n'était pas le cas. Même si cela devenait moins crédible pour d'autres. Il fallait que je le calme. Tout de suite.

- Bien sur que non ! Mais nous avions remarqué qu'elle avait pu discuter avec M. Drake et Oliver avant le tragique évènement et j'avais voulu en apprendre plus... Sans la convoquer au commissariat.
- Sachez que je n'apprécie pas cette initiative, vous auriez dû m'en parler avant d'importuner Mlle Kendrick. Nous aurions trouvé un moment et un endroit plus... opportun.

Je me doutais qu'il n'appréciait pas du tout, mais je n'avais pas voulu que ce soit le cas, il fallait que ses réponses soient les plus directes possibles. Même si ça n'avait rien donné. Il ne me restait plus grand chose à faire à part m'excuser platement auprès d'elle.

- Je vous prie de m'excuser pour mon approche si peu conventionnelle et j'espère ne pas vous avoir blessée par cette supercherie...

Le Directeur se calmait peu à peu et acquiesçait à mes paroles, approuvant mes excuses et affirmant silencieusement le fait qu'il y aurait eu des raisons qu'elle soit blessée. Je pouvais aussi le comprendre, mais j'espérais fortement qu'elle ne le soit pas et qu'elle ne fasse rien contre cette enquête.

- Vous voulez peut être que cesse de vous importuner ? Je le comprendrais...

Nombre de messages · **Freïja S. Kendrick** Mutante de niveau 4

Le petit “tour” de Freïja fonctionna à merveille. Son rire décontenança de toute évidence Mlle Pascale qui sembla pour le coup perdre de son nez curieux. Alice sortait du terrier en marche arrière sous le regard noir du grand chapelier sérieux. La situation amusa beaucoup l’Externelle qui ne manquait pas de voir l’ironie dans tout cela : quelques étaient les soupçons de la jeune femme, ils étaient exacts. La Reine Blanche se promit de faire un tour dans l’esprit de cette curieuse créature. Car si elle ne semblait pas avoir la moindre preuve (comme l’indiquait la façon dont elle était écrasée par l’œil furieux du directeur) elle avait fait preuve d’un très bon instinct. Ou bien tout simplement, d’une chance insolente, mais dans les deux cas, Freïja ne sous estimait jamais l’importance d’un tel facteur. Elle était devenue bien orgueilleuse avec l’âge, mais elle n’était pas stupide au point de ne pas croire à ce que le commun des mortels appelle la Destinée. Une puissance qu’il valait mieux ne jamais ignorer.

Tandis qu’en apparence, elle semblait vouloir reprendre de la tenue, Freïja prenait soin de ne pas perdre une miette des explications de la jeune policière. Elle fut déçue, mais pas surprise du tout, de constater qu’en effet, la petite n’avait RIEN. Cependant, elle montra des qualités dangereuses en vue de sa position ; elle prenait son travail au sérieux, ne négligeait rien et n’hésitait pas à remettre en cause les « idées reçues » des autres. La mutante remarqua bien évidemment que l’agent de l’ordre parlait à la première personne du singulier, au je. Donc elle était la seule concernée et l’Oiseau Moqueur en déduit que le reste des forces de l’ordre ignorait tout des agissements de mademoiselle Pascale. Celle-ci n’avait pas peur de voler en zone sombre en solo et mettre son museau dans les eaux troubles. C’était donc quelqu’un de dangereux pour Freïja car cette dernière était bien le véritable chef d’orchestre des funestes évènements.

« Il faut se méfier des rats… solitaires ils ne sont que nuisibles. En groupe, ils peuvent dévaster un pays. »

Les paroles de son maître faisaient écho dans l’inconscient de Freïja. Dans l’inconscient seulement car aujourd’hui, ces préceptes faisaient partie de son B.A.ba et elle n’avait plus besoin d’y penser pour les appliquer. C’est donc sans sous estimer son adversaire que l’historienne répondit aux excuses d’Alix.

– J’avoue être plus surprise que blessée, Mlle Pascale. Amusée également… mais c’est parce qu’il arrive tellement peu de chose aux historiens en règle générale.

elle appuya ses propos en adressant un regard rieur au directeur qui y répondit relativement bien avant de refaire ses gros yeux à la policière.

Puis, la jeune femme annonça qu’elle allait laisser l’historienne tranquille. Et si cette annonce satisfit le directeur, Freïja, elle, voyait bien qu’elle dissimulait autre chose : Alix n’en avait pas fini. Elle proposait de cesser de l’importuner mais ne disait aucunement avoir terminé son « interrogatoire ». Curieuse, la mutante aux traits nordiques allait se prêter au jeu encore quelques instants lorsqu’un étudiant, enhardi par le vin offert, vint directement à elle pour lui poser une question d’histoire avec des formes de politesse des plus limitées. Désireuse de faire bonne impression dans le milieu de ce côté de l’atlantique, Freïja y répondit avec le sourire serein et sage qu’elle avait abordé pendant la majeur partie de son discours. Mais bien vite, d’autres étudiants arrivèrent avec d’autres questions. La variété des interrogations parvint à faire sortir Mlle Pascale de la tête de la métamorphe pendant un bon quart d’heure avant que son regard ne recroise celui de l’agent.

Craignant de la voir partir et cédant à la tentation, elle pénétra dans l’esprit de la jeune femme. La Reine Anglaise n’eut pas le temps d’apprendre tout ce qu’il y avait à apprendre sur elle, elle n’en avait pas l’envie non plus. Une seule chose l’intéressait : savoir sur quoi se basaient les soupçons de cette fille. Le contact visuel intense (nécessaire au bon fonctionnement de la télépathie de l’Externelle) ne dura qu’une seconde avant d’être coupé par le passage d’une tierce personne. Le visage neutre mais insistant de l’historienne se détourna de sa cible pour se reposer sur ses interlocuteurs. Enfilant un masque de façade pour dissimuler son agacement, elle reprit le fil de la conversation avec le même sourire et la même humeur que précédemment. L’agacement était pourtant bien là car elle avait comprit que les doutes de la jeune femme étaient fondés sur une base sur laquelle l’Externelle ne pouvait exercer aucun contrôle : l’instinct.

[No problem. A toi de voir maintenant si tu veux continuer à asticoter Freïja, à tes risques et périls ^^. Si y a des soucis d’inspiration (ma parano à chaque fois que je poste) n’hésite pas à me mp !!!]

Nombre de messages · **Alix Pascale** Mutante de niveau 2

[HJ : Je suis désolée, mais je pense qu'il vaut mieux arrête là le rp. Ca ne vient pas de toi, mais comme tu l'as constaté, je mets de plus en plus de temps à répondre et cela vient du fait que j'ai de moins en moins de motivation sur le forum. Je préfère donc libérer -enfin- ce rp et peut être revenir plus tard... J'espère que tu ne m'en voudras pas trop du temps passé sur ce rp, ni de l'implication que tu y as mis pour qu'il se termine comme ça.]

Maintenant elle savait à quoi s'attendre et je n'étais plus à ma place. Je savais que si continuait j'allais avoir des problèmes avec le directeur. Je fus étonnée de voir le calme avec lequel elle apprit que j'étais flic. C'était bien la première à rire à ce genre de nouvelle, cela me déstabilisa, mais je fis en sorte de reprendre contenance rapidement. Je commençais à me dire qu'elle pourrait très bien cacher son jeu sans que je n'en vis rien du tout. Sauf qu'il me fallait des preuves pour accuser quelqu'un et je n'avais rien.

J'expliquais donc ce qu'il se passait, m'excusant platement, sans que cela semble plus émouvoir Freija. J'espérais juste qu'elle n'allait pas me couper l'herbe sous les pieds avant que je ne puisse creuser plus. Ca serait facile et je ne douterais pas que le directeur allait contacter mes supérieurs et que j'allais me faire remonter les bretelles. Je savais que je marchais sur des oeufs en faisant cela, je m'attaquais à un poisson trop gros pour moi.

Néanmoins, elle semblait prendre tout cela avec humour, heureusement pour moi. J'imaginais que si je me trompais elle devait avoir une vie plutôt tranquille, son métier n'était pas des plus mouvementés.

- C'est vrai que votre métier doit être tranquille. Mais il doit aussi avoir des côtés trépidants.

Notre conversation fut interrompue par un jeune homme qui semblait avoir un peu bu. Je n'aurais rien eu contre le faire partir, mais Freija semblait vouloir continuer. Je la laissais donc, surtout que d'autres élèves arrivaient. Je continuais à tourner dans la salle tout en me demandant ce qui allait se passer maintenant. Allais-je revenir à la chasse ? Je me demandais comment... Surtout maintenant et alors que nous risquions d'être interrompues à tout moment. Elle capta alors mon regard et étonnement ne le quitta pas. Je ne la quittais pas des yeux non plus tout en fronçant les sourcils, me demandant ce qu'elle faisait... Quelqu'un passa entre nous et nos regards se séparèrent.

Alors que je décidais d'une approche stratégique, je croisais le regard du directeur et compris qu'il ne me laisserait pas recommencer. Je décidais donc de laisser tomber pour l'instant et battis en retraite. Je lançais un regard dans sa direction et alors qu'elle me regardait, je lui fis un léger signe de tête avant de partir. Je voulais qu'elle sache que je n'abandonnerais pas. Pas sans avoir des réponses !

Nombre de messages · **Freïja S. Kendrick** Mutante de niveau 4

Entourée de son public admiratif, Freïja répondit aux questions plus ou moins intéressantes que lui posaient ces jeunes esprits avides de savoir, ou pour une partie, avide de profiter du spectacle qu’elle leur offrait. Elle qui d’habitude se plaisait à jouer ce rôle se voyait répondre sans aucun engouement, son esprit était encore focalisé sur cette jeune femme qui avait voulu l’interroger. Si la position sociale et professionnelle de cette Alix ne menaçait en rien la Reine Blanche, celle-ci était assez inquiète de la voir faire preuve d’autant d’audace mais surtout d’intuition. Ces deux facteurs, quoique très amusants à observer, ne pouvaient pas être contournés par une galipette rhétorique ou politique, les armes habituelles de la mutante. Si cette jeune femme continuait, Freïja allait soit devoir se montrer prudente, soit prendre des mesures. En tout cas, elle ne pouvait pas se permettre un tel risque, surtout avec ses projets ambitieux.

Prétextant vouloir prendre un verre, elle quitta son petit groupe de curieux et se dirigea vers un des buffets disponibles, elle y prit une coupe d’eau gazeuse. Ce petit moment de répit lui permit de réfléchir d’avantage à la démarche à avoir pour la suite. Après tout, cette Alix n’était pas non plus une menace réelle pour elle, un simple moustique qui pourrait la ralentir, tout au plus. Il n’y avait pas besoin d’utiliser de gros moyens… Persuader le président de l’université d’aller se plaindre devrait suffire. Dans le cas contraire, elle pourrait agir à sa guise, ce qui ne lui plaisait pas vraiment, elle n’aimait pas perdre son temps, surtout lorsque celui-ci n’était pas de son côté. Peut-être irait-elle demander une faveur à ce brave Akihiro…

L’historienne fut rapidement rejointe par le président qui était toujours courroucé par l’attitude de Mademoiselle Pascale. Sans qu’elle lui dise quoi que ce soit, il vociférait des menaces à l’encontre de la jeune femme. Son intention d’aller se plaindre aux supérieurs de la policière étant réelle, Freïja comprit qu’elle n’avait pas besoin d’ajouter quoique ce soit pour que sa première mesure soit exécutée. Elle fit semblant d’essayer de calmer les ardeurs de son hôte, mais sa politesse apparente ne fit qu’amplifier la détermination de son interlocuteur. Intérieurement, elle poussa un soupir. Pourquoi fallait-il que tout lui soit aussi facile ? Elle en venait presque à espérer que cette femme vienne lui mettre de vrais bâtons dans les roues. Et dire qu’elle s’était attendue à venir vivre une grande aventure de ce côté de l’Atlantique… encore une fois, ce continent « nouveau » l’aura bien déçue. Cela dit, elle devait avouer que la manifestation de l’autre fois l’avait bien amusée.

Entre deux menaces, le président de l’université s’interrompit. Freïja suivit son regard pour en trouver l’explication et elle vit la jeune Alix Pascale, sur le point de partir. Elle lui fit un signe de tête auquel l’Eternelle répondit avec un sourire poli et amusé. Lorsque la policière s’en alla, le président reprit son discours outragé sans même regarder son invitée. Freïja elle, continuait de sourire, espérant qu’elle aurait là un challenge digne d’elle, même si elle ne doutait pas une seconde de sa réussite, par pure modestie…

FINI

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