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 Pied-de-nez aux principes transcendantaux [Douglas]

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Adam Tenseï

Adam Tenseï
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MessageSujet: Pied-de-nez aux principes transcendantaux [Douglas]   Pied-de-nez aux principes transcendantaux [Douglas] EmptyDim 6 Mai - 14:15

Adam était un camarade relativement agréable — pour peu qu’on pût le suivre. Ni son esprit ni son corps ne se préoccupaient beaucoup de laisser à ceux qui les environnaient la moindre seconde de répit et il était rare en effet que le jeune homme crût bon de calmer sa vivacité naturelle pour permettre aux autres de raccrocher les wagons d’un discours paradoxal et souvent beaucoup plus complexe qu’il n’en avait l’air au premier abord.

Quelque sincère que fût sa sollicitude pour Douglas, elle ne tempérait pas entièrement cette disposition naturelle et Adam était d’autant plus porté à céder à ses habitudes qu’il tenait l’intelligence de son interlocuteur en haute estime. Jamais la fatigue ni les douleurs n’avaient vraiment diminué la sienne et il ne songeait pas qu’un esprit éprouvé pût être moins habile qu’à son ordinaire ; les plus horribles visions avaient endurci son âme contre les aléas de l’existence.

Il connaissait peu Douglas, mais il se fiait d’abord à la réputation du jeune homme et ensuite, comme il arrive souvent, aux impressions vagues qu’il avait eues de lui. Sans lui avoir jamais parlé vraiment, il l’avait trouvé intelligent et capable ; or, comme tout ce qu’il en entendait, au hasard des couloirs ou des conversations, confirmait ce premier sentiment, il ne songeait pas désormais qu’il pût en être autrement.

Sans doute cette première appréciation entrait-elle beaucoup dans le secours obstiné qu’il lui apportait, car Adam par dessus tout aimait l’intelligence. Il fût allé aider un autre que Douglas naturellement, mais son assistance eût eu quelque chose de plus réservé et de plus formel, presque, une compassion née d’une profonde humanité plutôt que d’un vif intérêt.

Alors quand il se retourna parce que Douglas ne le suivait pas et qu’il entendit sa réplique, Adam ne put s’empêcher de laisser un sourire enthousiaste monter à ses lèvres, comme si la contradiction, loin de l’irriter, était pour lui une source de satisfaction. Et il fallait avouer qu’en règle générale, ses interlocuteurs préféraient échapper à ses argumentations nébuleuses plutôt que de poursuivre la conversation.

Les mains enfoncées dans les poches de son blouson, il haussa les épaules.


« J’aime les glaces à la vanille. »

Cette phrase avait été prononcée d’un air si détaché qu’il était difficile de ne pas se demander si ses Glacelots, comme les moulins de Don Quichotte, n’avaient pas finalement emporté le peu de raison qui lui restait. Un nouveau geste de tête incita Douglas à passer la porte d’entrée et Adam parut décidé à ne rien ajouter avant que son camarade ne se fût mis à l’abri du froid vespéral.

Une fois que la porte se fût refermée derrière Douglas, l’Asiatique reprit.


« Mais de temps en temps, j’ai rien contre de la fraise, du chocolat ou de la menthe. »

Adam déposa une main dans le dos de Douglas, pour le pousser, avec douceur mais fermeté, vers le couloir qui menait aux cuisines, avant d’enfoncer à nouveau les mains dans ses poches. Comme souvent, son apparence de jeune homme populaire semblait incompatible avec la teneur de ses propos, comme si deux mondes se heurtaient en lui, se liaient dans une association contre-nature.

« L’avantage d’une explication qui n’est pas nécessairement liée au réel par les données de l’expérience est qu’elle n’est pas exclusive des autres, d’une part, et d’autre part que toute explication empirique ne l’exclue pas nécessairement. »

De temps en temps, ils croisaient des élèves dans les couloirs, l’un revenant d’une salle commune un livre à la main, l’autre mâchonnant un sandwich de onze heures confectionné aux cuisines, un troisième absorbé par la musique dont ses écouteurs n’empêchaient pas qu’elle profitât à la moitié du bâtiment. Adam saluait chacun d’eux avec un sourire tranquille, qui témoignait discrètement de son bien-être à vivre dans ce second foyer.

« Expliquer le réel n’a pas nécessairement pour conséquence d’agir sur lui et la fonction d’un discours peut être éthique, c’est-à-dire se renverser pour modifier celui qui l’articule. »

Les deux jeunes gens descendirent une volée de marches pour s’engager dans un nouveau couloir.

« Une explication fantaisiste n’a pas pour rôle de rendre compte d’une réalité extérieure au sujet qui la fournit ou à celui qui l’entend ; elle permet au contraire d’être moins attachée au réel quand il n’est pas nécessaire de s’y attacher, c’est-à-dire de ne pas être l’esclave de la matière, habitude nécessaire à contracter lorsque l’on désire inféoder la matière à sa volonté. »

Enfin, Adam poussa une porte et pénétra dans une cuisine spacieuse, mais dont les dimensions étaient plus modestes que les vastes fourneaux qui servaient quotidiennement aux repas pris en commun. Il s’agissait ici de fournir aux élèves, dont certains n’avaient jamais approché une casserole de leur vie, non seulement la liberté de se nourrir selon leurs envies, mais surtout un terrain d’apprentissage pour la cuisine.

Adam abandonna sa veste sur l’une des chaises qui entouraient une table d’une dizaine de places et se mit à fureter dans les placards.


« Que tu rêves un instant que les Glacelots sont à l’origine des rhumes ne t’empêche pas de savoir ce qu’est un microbe. Mais savoir ce qu’est un microbe ne t’est présentement d’aucune utilité. En revanche, imaginer que le monde n’est pas nécessairement ce qu’il paraît être mais peut, dans une certaine mesure, présenter un visage nouveau, voilà qui me paraît, sans vouloir être indiscret, beaucoup plus nécessaire. »

Au fur et à mesure de son exploration, Adam sortait des placards divers produits et ustensiles. Il ne cuisinait pas trop mal, pour peu qu’il s’agît de plats fort classiques ; en dehors de ceux dont il avait l’habitude, ses compétences étaient pour le moins incertaines. Il n’éprouvait pour cette activité ni fascination ni répugnance, et des ressources financières fort limitées ne lui avaient pas permis de développer un palais particulièrement raffiné.

Rompant un instant avec sa politique de pudeur et de discrétion, il se retourna vers Douglas, un paquet de pâtes à la main et, d’une voix plus calme et un peu plus grave peut-être, il conclut :


« Nous ne sommes jamais, quelque impression que nous ayons, enchaînés par le réel ; nous n’avons d’horizon que nos volontés et nos aspirations, que nous pouvons toujours repousser. Ce n’est pas que le monde puisse être toujours agréable ou… mignon. L’histoire des Glacelots est une histoire plutôt triste, mais c’est une tristesse que nous créons, et cela, c’est déjà un réconfort. »

Adam esquissa un sourire un peu triste et, un instant perdu dans ses propres réflexions, il laissa échapper un soupir avant de tourner à nouveau le dos à Douglas, d’attraper un énorme couteau et d’entreprendre de trancher tomates, carottes, poivrons, courgettes et aubergines.

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Douglas Ramsey

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MessageSujet: Re: Pied-de-nez aux principes transcendantaux [Douglas]   Pied-de-nez aux principes transcendantaux [Douglas] EmptySam 12 Mai - 18:45


    Confronté à l’impatiente question de Douglas, Adam sembla préférer opter pour une réponse complètement décalée qui eut le mérite de désarçonné le jeune traducteur dans ses interrogations métaphysiques. Doug se demanda même si les propos qu’il lui avait lancés n’avaient pas de sens caché pouvant mener à une telle réponse. Mais il avait beau chercher dans son esprit, il n’y voyait aucune mention de glace ou de parfum quelconque. Peut-être y avait-il une référence culturelle qui lui échappait. Ce ne serait pas la première fois… Et après tout, il ne connaissait pas assez son camarade pour deviner sur quel genre d’image il s’appuyait. Encore plus confus, donc, il s’apprêta à reformuler son interrogation lorsqu’il vit un sourire inattendu se dessiner sur le visage du jeune mutant. Ce sourire en lui-même le fit rougir, par honte… allez savoir laquelle, à ce stade de la soirée, Douglas ne s’interrogeait plus sur ce qu’il se passait dans son royaume émotionnel. Le mouvement de tête incitatif d’Adam lui permit de trouver des gestes à adopter pour donner le change : entrer, fermer la porte, se retourner.

    L’étudiant avait pris le chemin de la cuisine, en quête de réponse, et comme si Adam détenait toutes les clés qu’il tentait désespérément d’obtenir, Doug décida de le suivre. Ignorant pour sa part les autres personnes croisées sur le passage, Cypher progressa à la suite de son aîné en direction de la cuisine. Ah oui, il avait parlé de manger un morceau… De la glace ? Pour donner une illustration culinaire des Glacelots ? Ce expliquerait au moins (vaguement) comment la conversation en est arrivée là. Cependant, pour accumuler les bizarreries sociales, Adam lâcha le sujet pour revenir – d’après ce que Doug parvenait à comprendre – sur celui de base. Pensant avoir trouvé la bonne stratégie à adopter lors d’une conversation avec ce garçon, le traducteur s’y contenta et écouta avec toute l’attention dont il était actuellement capable. Au fil des idées, les deux mutants avaient fini par arriver à destination et Adam ponctua ses discours de diverses actions visant de toute évidence à confectionner un repas. Mais Doug mit moins d’énergie à observer les gestes de son camarade qu’à écouter ses paroles. Les priorités étaient établies, le reste était facultatif. Une conclusion qui pourrait remettre en question l’intelligence du jeune Ramsey. Laisser quelqu’un qu’on ne connait pas cuisiner pour soit n’était peut-être pas un signe d’acuité cérébrale. En même temps, en dépit de tout ce qu’il ignorait sur son camarade, Douglas ne remit à aucun moment l’intégrité d’Adam en question. Encore une fois, on pourrait s’interroger sur les origines d’une telle « certitude », mais alors on prendrait le risque de faire buguer le cerveau du pauvre traducteur. Priorités, priorités…

    Le discours en lui-même, Doug n’était pas sûr de le comprendre totalement. Il fallait dire qu’il y avait là un haut niveau de philosophie, sujet qu’il ne maîtrisait pas particulièrement mais qui ne lui était pas non plus totalement inconnu. Aussi, il pensa saisir certains éléments principaux. Grosso modo (oui dans son état le plus simple était… eh bien de simplifier les choses), la « fantaisie » permettait de ne pas sombrer au désespoir imposé par les limites associées au monde réel et au matériel, donc, d’après lui, c’était vital de s’en servir. Pour quoi ? Pour ne pas céder à la folie peut-être… Doug profitait d’un court silence pour s’adonner à cette pensée lorsqu’il fut surpris par le contact visuel que son camarade établit soudainement. Contact qu’il ne brisa pas et qu’il introduit la notion de réconfort. Un élément qui, cela frappa Doug, semblait des plus personnels pour son interlocuteur, comme le montra la tristesse du sourire qui suivit ces propos. Adam retourna ensuite à ses distractions culinaires, et Doug continuait à l’observer en ce demandant pourquoi de jeunes personnes comme eux, comme Calisto, comme Laura, comme Hella sûrement, avaient vécu tout ces choses qui avaient changé leur regard d’une façon inexplicable, subtile mais belle et bien réelle. Car aucun d’entre eux n’avait le même air insouciant que la majeure partie des autres adolescents, et à bien y réfléchir, c’était le cas de la majorité des apprentis ici… Doug ne connaissait pas leur histoire, il ne leur avait jamais demandé et ne la leur demanderai peut-être jamais… quoique, il l’avait bien fait avec Calisto… et le récit qui en avait découlé n’avait pas été le plus joyeux… Il espérait juste que celui des autres impliquait moins de violence et de mort que le sien…

    En parlant de leurs camarades, deux d’entre eux, dont Doug n’était pas certain des noms, étaient venus pour subtiliser de la glace dans le congélateur. A leur arrivée, ils saluèrent poliment Adam et se figèrent une courte seconde en observant Doug qui détourna les yeux. Leur présence dans la cuisine fut des plus courtes, mais une fois dehors, ils ne se firent pas attendre pour se lancer dans une discussion parfaitement audible :

    – T’as vu ? C’est lui, Ramsey, celui qui a débarqué un soir, couvert de sang il y a plusieurs jours.
    – Je me demande ce qui lui arrivé, on dit qu’il n’avait pas de blessure apparente, alors ce n’était pas son sang sur…

    Tandis que les voix s’évanouissaient dans les confins du couloir, Doug, mal à l’aise, s’abstint de tout commentaire et se contenta de garder le regard bas et dans le vide. Petite amélioration cependant, ses yeux étaient bien secs quoique non dépourvus d’une tristesse visible. Il sentait qu’il devait dire quelque chose à Adam, il ne savait pas quoi, mais il savait qu’il devait parler, cependant il resta bloqué et garda donc les yeux fixés sur un néant innommable.


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Adam Tenseï

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MessageSujet: Re: Pied-de-nez aux principes transcendantaux [Douglas]   Pied-de-nez aux principes transcendantaux [Douglas] EmptySam 12 Mai - 21:22

Adam n’avait pas vraiment pris la peine de s’assurer que sa discussion de l’empirisme, du spinozisme des idées adéquates et inadéquates et de la philologie nietzschéenne avait été entièrement perméable à l’esprit de Douglas. Il y avait là moins d’égoïsme qu’une forme de distraction à laquelle se mêlait une estime de principe pour les capacités intellectuelles de son interlocuteur, dont il n’avait pourtant pas la moindre idée propre, puisqu’il ne lui avait jamais vraiment adressé la parole — et que depuis leur rencontre, il avait tendance à monopoliser le discours pour le distraire un peu.

Mais à présent, comme une nouvelle activité se présentait à lui et que le soutien qu’il avait apporté au mutant n’était plus uniquement intellectuel, Adam recouvrait un silence salutaire qui permettait à Douglas de digérer (plus ou moins bien) ses propos difficiles. L’Asiatique, lui, était occupé à trancher les légumes, avec une efficacité certaine, mais qui n’avait pas la précision et l’élégance des grands passionnés de cuisine. Après tout, il ne cherchait pas à ouvrir un restaurant de luxe.

D’une certaine façon, songeait-il, il s’était révélé à Douglas beaucoup plus que son camarade ne s’en rendrait compte sans doute. Peu d’élèves à l’Institut mesuraient exactement l’étendue de son intelligence et, pour beaucoup, il était un jeune homme populaire, actif et sportif et donc, nécessairement, loin d’être un petit génie. On ne le trouvait pas idiot, c’eût été impossible, mais on l’imaginait beaucoup plus aisément en train de réparer une voiture que de lire Kant.

Adam, du reste, n’en était pas fâché. Il avait une idée très précise de ses compétences intellectuelles, mais il n’éprouvait aucun plaisir à en faire l’étalage, et il avait suffisamment résisté, au cours de sa scolarité, aux tentatives répétées, de la part de ses professeurs, de le faire rentrer dans les petites cases des mathématiques ou de la médecine, pour ne pas se construire, alors qu’il était enfin libre de ces contraintes, une réputation formée à partir du même modèle.

Il préférait de très loin qu’on ne vît en loin que le boxeur et l’adepte de mécanique, le devin un peu perturbé à la rigueur. Mais comme souvent devant la détresse d’une autre personne, il avait cessé tout à fait de songer à ses propres défenses et avait opté pour la stratégie qui lui avait parue la plus efficace. Douglas eût-il eu la réputation d’aimer la bonne musique qu’Adam se serait plié en quatre pour lui trouver le meilleur concert de la soirée.

Il était fort possible que l’air angélique de son camarade ne jouât pas un médiocre rôle dans les sacrifices qu’Adam était prêt à consentir pour lui faire retrouver, sinon le sourire, du moins un semblant de tranquillité. L’Asiatique était toujours sensible aux jolis garçons, et dans son classement inconscient, les jolis garçons en détresse tenaient indubitablement le haut du pavé. Mais cela, Adam évitait d’y trop songer.

Les dés de légumes rejoignirent bientôt l’huile brûlante d’une poêle à frire et, sur un autre brûleur, le jeune homme entreprit de faire bouillir de l’eau. Il s’en tenait aux basiques, de crainte d’empoisonner Douglas et par désir, surtout, d’abréger une préparation qui risquait de s’étendre indéfiniment si par malheur il décidait d’improviser quelque chose d’un peu plus original. S’il y avait une chose dont il était bien conscient, comme tout bon sportif, c’était qu’il ne fallait jamais forcer son talent.

De temps en temps, au fil de la préparation, il jetait des coups d’œil à Douglas, pour s’assurer que les larmes ne perlaient pas à nouveau au coin de ses yeux. Au fond de lui, Adam craignait un peu d’être à court d’arguments. Il ne souhaitait surtout pas forcer son camarade à évoquer plus en détails une histoire qu’il devinait difficile et cette discrétion lui ôtait la plupart de ses recours. Il regrettait de le connaître si peu et de ne pouvoir deviner mieux ce qui lui redonnerait le sourire.

Alors qu’il versait une quantité astronomique de pâtes dans son eau bouillante, sans songer que le régime d’un sportif de haut niveau n’était pas exactement le même que celui de l’adolescent moyen, Adam entendit deux jeunes gens rentrer dans la cuisine pour visiter le réfrigérateur, deux jeunes gens qu’Adam connaissait de noms (comme à peu près tout le monde dans ce bâtiment) et qu’il salua d’un air un peu distrait.

Mais sa distraction ne résista pas à son sens de l’observation solidement éduqué par le professeur Livingston et il ne put s’empêcher de remarquer la réaction des nouveaux arrivants à la vue de Douglas. L’instinct protecteur d’Adam démarra au quart de tour et, en une seconde, le jeune homme fut prêt à défendre l’honneur de son camarade de toutes ses forces (ce qui, dans son cas, représentait une énergie considérable).

Le mutant suivit du regard les deux visiteurs nocturnes qui sortaient et resta les yeux fixés sur la porte en entendant les bribes de leur conversation. Une lueur un peu intimidante passa dans son regard et, d’un geste sec, il baissa le feu de ses brûleurs avant de murmurer :


« J’reviens. »

Il sortit dans le couloir et des bruits de pas rapides témoignèrent qu’il rattrapait, à l’angle, les deux jeunes gens. Le murmure d’une conversation amuït par la distance suggérait qu’Adam parlait aux deux pensionnaires, mais il était impossible de démêler les propos tenus — notamment parce que le jeune homme veillait à ce qu’ils ne pussent être entendus que de ceux à qui il les adressait.

Une ou deux minutes plus tard, l’Asiatique rentra à nouveau dans la cuisine et, après avoir jeté un bref regard à sa préparation, puis à sa montre, ayant constater qu’il lui restait une dizaine de minutes à attendre avant que les pâtes fussent prêtes, il vint prendre place à côté de Douglas. Les mains croisées sur la table, son regard se perdit dans le vide, pendant qu’il dissipait les restes de la contrariété éveillée en lui par leurs deux camarades.

Au bout d’une dizaine de secondes, il brisa finalement le silence en murmurant d’une voix étrangement triste :


« Pas vraiment, non. »

Ses yeux aussitôt se relevèrent et parcoururent d’un regard circulaire la cuisine, comme s’il venait de se réveiller et qu’il reprenait conscience de son environnement. D’un air un peu gêné, il reprit, avec une voix que la tristesse avait presque entièrement désertée :

« Ah, désolé, mauvais timing. Je voulais dire… »

Sa voix se suspendit. Des impressions contradictoires se bousculaient dans son esprit, miettes d’un futur tout proche, parfaitement anodins, mais dans le surgissement dans le présent troublait toute sa compréhension. Adam ferma les yeux en tentant de remettre de l’ordre dans ses pensées et répéta, d’un air un peu perdu :

« Je voulais dire… Euh… »

Des miettes très brèves de réalité, passées ou encore à venir, sillonnaient son crâne et ses mains sur la table tremblaient très légèrement. Le jeune homme se mordit la lèvre un peu violement, pour qu’une sensation précise, physique, vînt rapatrier son esprit dans le domaine de l’immédiat et du réel. Enfin, avec un soupir, il conclut d’un air soudainement découragé, qui tranchait avec la volonté dont il avait preuve jusqu’à lors :

« Non, rien… Rien. Laisse tomber. Tu… Tu veux quoi, en dessert ? »

Bon, Douglas n’avait toujours pas confirmé qu’il mangerait quoi que ce fût, mais Adam n’en était pas à cela près.
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Douglas Ramsey

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MessageSujet: Re: Pied-de-nez aux principes transcendantaux [Douglas]   Pied-de-nez aux principes transcendantaux [Douglas] EmptyDim 13 Mai - 17:06


    Doug releva juste le regard pour voir Adam sortir de la cuisine. Il semblait aller rattraper les deux adolescents qui venaient de sortir de la pièce. Dans quel but ? Mystère et boule de gomme. Le traducteur poussa un soupir discret avant de replonger son regard dans le vide. Il ne bougea celui-ci que pour constater que son camarade-cuisinier-conteur était revenu et avait pris place à côté de Douglas qui n’avait pas la force de regarder directement son voisin et qui, de ce fait, reposa les yeux dans le vide. Tandis qu’une belle photo des deux jeunes mutants assis côte à côte et regardant dans le vide aurait été sympa à prendre, les pâtes ronronnaient dans leur eau.

    Finalement, alors que Douglas était un peu perdu dans un océans de pensées sur lequel flottaient encore les paroles philosophiques apportées par Adam, ce dernier brisa le silence avec une nouvelle déclaration qui fit sérieusement considérer à Douglas sa propre faculté à suivre une conversation. Avant bien sûr qu’il se rappelle que le pouvoir du jeune homme était vaguement lié avec le temps. Compte tenu de sa présence à l’institut et de l’absence d’insigne « X-men » sur sa tenue (non pas que ce genre d’insigne existait vraiment mais, c’était là une façon de pensée) on pouvait se douter que le niveau de contrôle d’Adam était plus qu’incertain, et quand bien même, les émotions pouvant influer sur ce contrôle fragile, s’il se trouvait actuellement dans un état émotionnel fragile, le pauvre devait avoir du mal… A y repenser, Adam s’était montré bien triste, la tristesse devait sûrement être un déclencheur… Pour une fois, Douglas s’estimait satisfait de son pouvoir à lui celui-ci s’activait automatiquement lorsqu’il était confronté à un code ou à un langage écrit, des facteurs qu’il était relativement facile de contourner afin d’éviter des maux de crâne. De toute évidence, Adam n’avait pas de telles facilités matérielles.

    S’étant tourné vers son camarade, Douglas remarqua la confusion progressive dans laquelle Adam plongeait, non sans ressentir un certain malaise car il était incapable de l‘aider à gérer ce qui semblait être une crise. Certes il avait quelques techniques à lui pour mettre fin à une traduction trop éprouvante, et donc s’abstenir de se changer en une fontaine à sang, mais considérant Adam comme étant plus âgé et expérimenté que lui à la fois en vie et en pouvoir, la surprise de le voir ainsi dérangé empêchait la bonne parole de Douglas de franchir sa bouche. Sans oublier le fait qu’il ne savait pas s’y prendre avec les gens, qu’il ne savait jamais quels mots choisir, qu’il n’avait pas une expérience comparable à celle des enseignants de l’institut en termes de contrôle de pouvoir… oui, ce n’était pas étonnant qu’il s’abstienne de dire quoique ce soit. Cependant, il ne fit pas rien pour autant, inconsciemment – car n’oublions pas, la fatigue physique provoquait chez Douglas un blocage dans sa capacité à ne pas écouter ses instincts – il posa une main inquiète et compatissante sur le dos de son voisin. Le genre de contact physique qu’il ne ferait jamais en tant normal avec qui que ce soit car il n’en comprenait pas l’utilité exacte, surtout pas avec un garçon dont le physique était loin d’être ingrat. Allez savoir si c’était l’habitude générée par sa relation avec Calisto ou bien seulement la fatigue, mais en tout cas Doug ne s’interrogea pas ça sur cette démonstration d’empathie, trop inquiet justement pour son camarade.

    Et ce dernier finit par sortir de ce que Doug avait identifié comme étant une perte de contrôle, il lui demanda ce qu’il prendra en dessert. Une question qui, combinée à l’odeur qui commençait à émaner des marmites préparées par Adam lui fit réaliser que son estomac semblait réclamer de la nourriture. Cependant, comme à son habitude, organisée et réfléchie, Doug resta raisonnable dans son appétit.

    – Je ne sais pas, un fruit ou quelque chose comme ça… ce sera selon ce que je mangerai…

    Car il n’avait pas vraiment identifié tous les ingrédients qui avaient été utilisés, ça pourrait donc influer sur sa décision de prise de dessert. Il savait qu’il y aurait des pâtes au menu. Certes il n’avait pas accepté de vive voix l’invitation à manger, mais le fait qu’il ait suivi Adam jusqu’ici devait bien signifier qu’il était d’accord pour manger. C’était une réponse implicite des plus logiques dans l’esprit du traducteur, mais pas forcément dans celui d’autrui. Mais fidèle à lui-même et soutenu par sa perte récente d’énergie Doug ne prit pas ce facteur en compte l’espace d’un instant. Surtout qu’en dépit des propos tenus par son camarade, il s’inquiétait toujours de l’état de celui-ci. Il ne lui avait jamais véritablement parlé en effet, mais aujourd’hui, l’air triste qui apparaissait régulièrement sur ce visage commençait à l’inquiéter. Il avait carrément eut sa dose de tristesse, mais il savait de quoi il était question, et en ajoutant tous les propos que son camarade lui avait tenu pour le rassurer sur ce monde, Douglas en vint à la conclusion que le chagrin d’Adam était encore plus puissant que le sien. Un peu comme si la douleur se transformait en une paire de lunettes magiques qui pouvaient voir la peine chez les autres… Un phénomène absolument incompréhensible, mais autant ne pas se concentrer sur des questions auxquelles il se savait incapable de trouver une réponse. D’une voix timide et inquiète, il demanda :

    – Ca va ?

    Pas très recherché comme locution, mais c’était la plus simple et la plus directe, en plus, il n’avait pas la force, sans même parler de l’envie, de passer par quatre chemins. Surtout que ce genre de méthode augmentait les chances de lui faire perdre le fil de sa pensée qui aimait bien partir dans toutes les directions.


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Adam Tenseï

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MessageSujet: Re: Pied-de-nez aux principes transcendantaux [Douglas]   Pied-de-nez aux principes transcendantaux [Douglas] EmptyLun 14 Mai - 9:29

Triste, Adam l’était indubitablement. Cet aspect de sa personnalité, qui se heurtait si vivement avec son énergie ordinairement inépuisable et son optimisme pratique, héroïque presque, surgissait parfois au détour d’une conversation, mais il était rare qu’il le laissât voir aussi clairement qu’il le faisait ce soir-là. Sans doute la situation de Douglas, qu’il comprenait à demi-mot, forçait-elle ses propres troubles à faire surface, bien malgré lui.

Toute sa vie, Adam s’était efforcé de ne pas céder à ce désespoir secret. Il s’agissait moins de courage que d’instinct de survie. Depuis sa plus précoce adolescence, des scènes horribles sillonnaient son esprit sans qu’il pût les contrôler et les viols, les meurtres, les tortures du passé et du futur formaient son spectacle quotidien. Bien sûr, parfois, des scènes plus joyeuses, ou simplement plus anodines, se présentaient dans le tourbillon des horreurs, mais ces rares interludes de paix ne suffisaient pas à le soulager.

Il s’était armé contre ces vicissitudes. Mais tous ses efforts n’avaient pas été sans prix. Il s’était engagé dans le sport pour que son corps, trop las, trop brisé par les entraînements, ne pût plus accorder beaucoup d’énergie aux moroses méditations. Il s’était fait un devoir d’aider ceux qui pouvaient l’être, d’interpréter ses visions, de se mettre en mesure de faire quelque chose, d’empêcher, du moins, ce qui ne s’était pas encore produit et, parfois, il y parvenait.

Mais tout cela s’était fait aux dépends de sa propre existence, précisément parce qu’Adam avait été contraint de fuir ses pensées les plus naturelles pour ne pas sombrer dans la folie. Sa vie personnelle était devenue chaotique. Il était entré dans l’âge adulte cependant et la maîtrise grandissante, quoiqu’encore très imparfaite, qu’il acquérait de son pouvoir, l’habitude sans doute, lui permettaient de vivre plus paisiblement ; mais ce soulagement acquis d’un côté le forçait désormais à prendre conscience des sacrifices consentis et à regarder en face le désert traversé.

Quelque conscient qu’il fût désormais de ses propres aspirations frustrées et des douleurs longtemps maintenues en-deçà de sa conscience, Adam n’était toujours pas une personne prompte à se livrer et, fidèle à ses habitudes, il haussa les épaules à la question inquiète de Douglas et, forçant un sourire derrière le voile de ses troubles, répondit d’une voix peu convaincante :


« Oui. Bien sûr. J’vais vérifier la cuisson. »

Sans perdre une seconde, sans doute pour ne pas donner à son interlocuteur l’occasion de lui représenter que ses talents de menteur n’étaient cette fois-ci pas très considérables, Adam se releva et se réfugia derrière ses fourneaux, s’efforçant de remettre de l’ordre dans son esprit et de retrouver, dans un coin de son âme, l’énergie nécessaire pour continuer à distraire Douglas — car telle était sa principale mission.

Cependant, la sollicitude de son camarade l’avait touché et touché d’autant plus qu’il comprenait bien que le jeune homme n’était pas naturellement porté à ce genre de gestes. Combien plus précieuse était donc sa réaction dans un moment de détresse tel que le sien, cela, Adam le mesurait. Il regrettait que ses propres difficultés sociales, bien différentes en apparence de celles de Douglas mais qui, dans le fond, en partageaient quelque chose, ne lui permissent pas d’exprimer sa reconnaissance.

Ou de l’exprimer autrement qu’en s’affairant à la cuisine. Mais il n’y avait plus grand-chose à faire et si Adam remuait consciencieusement la sauce aux légumes, c’était beaucoup plus pour se donner une contenance que pour améliorer le plat. Quelques herbes de Provence par ici, du poivre, du sel, et tout était prêt enfin. Les pâtes égouttées, la sauce ajoutée, le tout vigoureusement remué, et le jeune homme revenait vers la table, pour déposer la casserole sur un dessous-plat.

Prévenant d’un geste de la main les intentions de Douglas :


« Bouge pas. »

Et il revint quelques secondes plus tard vers la table, avec les couverts, les verres, les assiettes et une carafe d’eau, tout cela transporté dans un équilibre plus qu’incertain, mais parvenant à bon port sans incident. Après avoir disposé les différents éléments, Adam se fit un devoir de servir à Douglas une portion conséquente de la préparation, avant de remplir sa propre assiette tout aussi généreusement.

Une première bouchée le rassura sur le résultat de l’expérience : tout était comestible. Et plutôt bon. Il se félicitait de n’avoir pas cédé aux tentations de la cuisine. Un jour, peut-être, il prendrait le temps de dépasser ses plats efficaces, nourriciers mais un peu basiques, pour pouvoir impressionner les garçons avec des soufflés aux douze liqueurs et autres préparations fantaisistes. Un vœu pieux de Nouvel Année, sans aucun doute.

Manifestement incapable de tenir bien longtemps en place, Adam se releva soudainement pour rejoindre le frigo, l’ouvrit et, après une fouille circonstanciée, revint à sa place avec de l’emmental suisse (ou ce qui s’en rapprochait le plus dans le territoire désolé du fromage qu’était l’Amérique) et du parmesan italien — car enfin, si tout était simple, il fallait que tout fût parfait.

La mastication consciencieuse imposait le silence mais, de temps à autre, Adam jetait un coup d’œil un peu songeur à Douglas. Quelque chose chez le jeune homme l’intriguait. Il se l’était toujours représenté, il fallait bien l’avouer, comme un premier de la classe sans histoire, mais ce qu’il découvrait de lui ce soir-là, au-delà même de la terrible aventure qu’il soupçonnait de leur conversation allusive, lui révélait quelque chose de plus compliqué.

Il y avait chez son camarade une maladresse touchante, comme si le monde, régulièrement, cessait de lui être compréhensible. Bien sûr, Adam n’était pas tout à fait certain s’il s’agissait du comportement habituel du jeune homme ou s’il le devait à sa compagnie un peu déstabilisante. Il lui semblait malgré tout que cette timidité était plus générale, dépassait sa propre personne et même les circonstances douloureuses.

Alors, la conviction que Douglas, pour une raison ou une autre, ne l’avait jamais aimé, lui revint à l’esprit. Son comportement avait-il suscité l’antipathie du jeune homme ? Après tout, Douglas était peut-être l’une des personnes qu’il avait le moins croisées au cours de son séjour à l’Institut et, à vrai dire, le hasard ne pouvait être entièrement responsable de cet éloignement.


« Dis, Douglas… Hmm… »

Adam fit tourner évasivement sa fourchette dans son assiette de pâtes, cherchant, pour une fois, un peu de tact pour enrober sa question. C’était que, de manière guère rationnelle, il se sentait un peu coupable, désormais. Si Douglas l’avait évité, c’était qu’il avait eu une bonne raison.

« Je me demandais… En fait, tu sais, on se connaît pas trop. Bon. Pourtant, on est là ici depuis un certain temps. Et j’te vois presque jamais. J’ai un peu l’impression que tu m’évites. Est-ce que… J’sais pas. Y a une raison pour laquelle tu m’aimes pas ? »

Bon, le sens de la formulation diplomatique n’était pas encore tout à fait au rendez-vous, mais au moins Adam savait-il effacer, par la douceur de son ton, toute impression agressive.
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Douglas Ramsey

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MessageSujet: Re: Pied-de-nez aux principes transcendantaux [Douglas]   Pied-de-nez aux principes transcendantaux [Douglas] EmptySam 19 Mai - 18:11


    Dire que Douglas n’avait pas l’habitude des confessions, dans un sens comme dans l’autre serait on ne peut plus vrai. Il n’aimait pas vraiment parler de lui, il l’avait fait avec Calisto, mais cela ne s’était pas produit sans un certain malaise. Et Doug en avait tiré la conclusion qu’il valait mieux limiter le nombre de personnes inclues dans ce genre de discussion. Quant aux autres, peut-être de manière naturelle, en générale évitaient de l’abreuver de leurs secrets et pensées intimes. Du moins pas de manière spontanée et directe, car il y avait bien sûr les choses qui transparaissaient dans les conversations les plus « banales ». Aussi, il comprenait bien que donner son avis sur n’importe quoi pouvait potentiellement équivaloir à une autobiographie pour les fins psychologues ou pour ceux qui savaient établir de bonnes connections logiques entre ce qui était dit, la manière dont c’était exprimé et d’autres facteurs pas toujours bien clairs pour le jeune homme qui, de toute façon, se savait mauvais psychologue. Disons que ce n’était pas la discipline qui lui venait le plus naturellement et qu’il était trop « froid » pour « deviner » les choses avec exactitude…

    En somme, tout ça pour dire qu’il s’attendait à moitié à ne recevoir aucun aveu d’aucune sorte. Mais sa question était sortie… sans vraiment attendre de réponse. Comme si le simple fait de la poser était suffisant et que la réception d’une réponse était accessoire. Pourtant, ce genre de raisonnement n’avait rien de logique, aussi, il était incapable de l’expliquer. Et tandis qu’Adam s’affairait en cuisine pour donner le change, Doug méditait vaguement sur les raisons de son comportement plus instinctif que logique. Vaguement car toujours un peu hanté par les propos lointains des deux élèves cambrioleurs de frigo. Vaguement aussi parce qu’il observait un peu Adam. Et voyant que celui-ci avait finit sa préparation, il s’apprêta à se lever pour chercher des couverts lorsque son camarade l’en empêcha avant même qu’il amorce son geste. Ouais, ce garçon pouvait voir l’avenir. Un pouvoir qui titillait allègrement la curiosité scientifique du jeune homme, mais n’étant pas d’humeur érudite, il se passa d’étude et se contenta d’accueillir de bonne grâce le repas qui lui fut proposé, réalisant soudainement qu’il était affamé. Et quoiqu’impressionné par la quantité de nourriture versée dans l’assiette qui lui été destinée, Douglas estima que son état physique lui permettrait d’en venir éventuellement à bout sans risquer des problèmes digestifs. Et constatant la portion que s’était servie Adam, il se dit que c’était peut-être normal d’avoir une assiette aussi pleine.

    Douglas passa les instants suivant à apprécier la recette constituée d’ingrédients simples, classiques, et quasiment impossible à ne pas savourer pour quelqu’un qui n’était pas vraiment difficile à ce niveau. Après, Adam lui aurait préparé de la nourriture mexicaine, Douglas n’aurait peut-être pas pu en manger une quantité similaire à celle-ci, néanmoins, par politesse, il se serait forcé au maximum. Noyant également ses sombres pensées dans les plaisirs de l’assiette, il se concentra intégralement sur celle-ci, essayant d’identifier tous les éléments qui constituaient ce plat dont il n’avait pas vraiment suivi l’élaboration, occupé par le flot de pensées qui l’accablaient.

    Il ne sortir de son étant de « contemplation culinaire » qu’à la demande d’Adam qui semblait vouloir lui poser une question. Et une délicate, de préférence. Ceci dit, si cela pouvait l’aider, il reconnut les mouvements de sa fourchette comme étant l’expression d’une gêne certaine. Un début d’analyse psychologique, mais qui le mènerait pas bien loin car cela généra plus d’interrogations que de réponses. Y avait encore du boulot avant d’approcher le niveau de monsieur Livingston. Et puis même, savoir ce genre de chose ne l’aiderait pas à donner une réponse correcte, n’est-ce pas ? Mais tout de même, c’était une bonne question, une sur laquelle Doug ne s’était pas penchée depuis longtemps… La dernière fois datait d’avant le début de sa relation avec Calisto, le genre de chose qui changeait potentiellement la donne. Du coup, c’était le moment « parfait » pour s’y pencher. Pourquoi Doug avait-il cherché à éviter Adam? Pour y réfléchir un peu, le traducteur baissa les yeux sur l’assiette d’Adam avant de formuler sa réponse.

    La réponse, il la connaissait depuis un moment, mais il ne pouvait pas l’accepter, encore moins la formuler à voix haute. Aujourd’hui, deux choses l’empêchaient d’en parler ouvertement. La première était Calisto, cela ne serait certainement pas correct vis-à-vis de l’ange d’assumer ce genre de chose sachant qu’ils étaient « ensembles ». Ensuite, eh bien il n’avait jamais abordé ce sujet avec une personne de l’institut (on ne compte pas le fait que Calisto a été autrefois étudiant ici) et il n’était pas sûr d’être prêt à passer à ce stade. Car cela voudrait dire que le suivant serait : en parler avec les parents, et ça, il savait qu’il en était encore complètement incapable. Cependant, les évènements récents lui permettaient un nouveau recul face à ce genre de « problème ». Celui-ci semblait bien dérisoire aujourd’hui et la vision que Doug en avait était bien différente. Et surtout, Adam l’avait aidé là où ni les professeurs, ni Calisto, ni ses parents n‘avaient pu le faire. Bon, il avait peut-être eu la chance du bon timing, mais cela méritait bien un brin de vérité, non ? Il lui devait bien ça… Même s'il ne le connaissait pas plus que ça et qu'il était incapable de prévoir sa réaction. Mais bon, venant d'un philosophe, un résultat choqué ou violent était difficilement envisageable. C’est donc avec son approche froide et scientifique légendaire qu’il répondit en gardant les yeux sur l’assiette de son camarade :

    – Je t’ai évité car je ne pouvais pas m’empêcher de repenser à notre rencontre dans la salle de bain. Cette rencontre qui avait engendré des… pensées que je ne pouvais pas accepter.

    Doug leva les yeux vers ceux d’Adam avec une expression d’excuse maladroite mais sincère et un teint légèrement rosé suffisamment équivoque pour identifier le genre de « pensées » auxquelles il faisait référence. Toujours avec un air désolé, il s’excusa :

    – Si ça peut te rassurer, ce n’était pas vraiment toi que j’essayais d’éviter, mais seulement ta physionomie. Donc... tu n'as pas à t'inquiéter, le problème, c'est moi, pas toi.

    Dans le genre, je ne mets pas de forme pour enrober la vérité dans du sucre, Douglas était un maître. Réalisant que ses lacunes sociales venaient d’apparaître dans un tout nouveau registre, Cypher décida de revenir sur ses pâtes. Et bizarrement, baisser le regard lui semblait être la bonne attitude à avoir en cet instant, comme si son instinct lui hurlait qu’il venait de rendre la conversation des plus gênantes. Heureusement qu’ils étaient seuls dans la cuisine… sinon cela aurait fait trop de choses à gérer à la fois, Adam, les pâtes d’Adam, les étudiants ou professeurs, les difficultés naturelles de Doug combinées à l’adolescence… Oui heureusement qu’il n’y avait qu’eux…


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Adam Tenseï

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MessageSujet: Re: Pied-de-nez aux principes transcendantaux [Douglas]   Pied-de-nez aux principes transcendantaux [Douglas] EmptySam 19 Mai - 18:51

Adam était un jeune homme libéré. Il ne se souciait guère de l’opinion de la société, il ne se souciait pas vraiment des lois non plus et il vivait son existence comme il l’entendait. On ne manquait pas de lui faire des reproches cependant. On lui reprochait de n’avoir pas continué ses études, de ne pas être assez diplomate, de ne pas vouloir apprendre à manier des armes. Mais le jeune homme se contentait de hausser les épaules et de continuer à suivre sa route.

Il y avait cependant un domaine particulier dans lequel il n’était pas vraiment très à son aise et ce domaine, c’était les garçons. Il avait progressé pourtant, considérablement progressé depuis les débuts de son adolescence. Il était passé du refoulement pur simple aux tentatives de conversion avec les jeunes filles, des tentatives de conversion à l’acceptation théorique et de l’acceptation théorique à la pratique.

Seulement, il ne collectionnait pas les conquêtes, parce qu’il ne le voulait pas et que, l’eût-il voulu, il n’eût pas su comment s’y prendre. Le moulin à paroles qu’il était, si charmant et rassurant en d’autres occasions, se décomposait sur place quand la situation avec un jeune homme digne d’intérêt devenait un peu ambiguë et Adam Tenseï, le courageux, l’intrépide, le farouche Adam Tenseï, perdait alors beaucoup de sa superbe.

Alors, forcément, avec ce genre de difficultés, sa vie sentimentale n’était pas exactement aussi trépidante qu’un épisode de Queer As Folk. Cinq petits copains et cinq loosers, chacun à leur manière — tout du moins, aucun qui ne convînt vraiment au jeune homme. Pour sa part, il était persuadé que les torts étaient presque entièrement de son côté et que sa mutation l’avait rendu impossible à vivre, mais la vérité était qu’Adam se rabattait toujours sur les garçons les moins intéressants.

C’était qu’Adam avait un peu peur. Une peur très romantique, très niaise d’une certaine façon, de trouver un jour l’homme de sa vie, de l’aimer, d’être aimé, et de tout détruire par la longue succession de ses traumatismes. Ou simplement par sa personnalité. Peur aussi de s’engager, très certainement. Il n’en était pas fier, mais il ne parvenait pas vraiment à passer outre.

De sorte que depuis quelque temps, il avait pris la décision la plus stupide qui fût : celle d’arrêter les frais. Il se contentait de rêvasser parfois, de regarder certains garçons passer dans la rue, d’imaginer la vie qu’il aurait avec Steeve de la comptabilité et c’était tout. Rien à tenter, rien à laisser tenter. Quand une sensation de solitude emplissait son âme, il s’empressait de faire autre chose, de s’occuper, d’aller voir des gens et tout allait bien, au moins en surface.

Alors, avec toute la mauvaise foi du monde, son esprit prit d’abord le parti de ne pas comprendre ce que Douglas venait de lui. Des pensées ? Comment ça, des pensées ? Sa physionomie ? Comment ça, sa physionomie ? Sans Douglas était-il raciste — mais oui, c’était l’évidence même — mais un reste de bonne conscience l’empêchait de lui dire tout de go qu’il détestait les Japonais depuis Pearl Harbor. Voilà. Très bonne explication, très logique.

Mais toute la mauvaise foi du monde ne suffisait pas pour étouffer en Adam la machine infernale où se combinaient sens de l’observation, sens de la psychologie et sens de la déduction. Le souvenir de leur première (et unique) rencontre remonta dans son esprit. Il sortait de la douche. Il n’était pas très habillé — mais il portait une serviette, c’était déjà cela — et Douglas avait eu l’air perturbé. Peu à peu, les pièces se mirent en place, la physionomie passa des yeux bridés de Japonais aux pectoraux saillants de kick-boxeur et les pensées d’un remake d’American History X à d’autres genres de X.

Par conséquent, Adam avala de travers les légumes qu’il avait été en train de mastiquer pensivement pendant quelques secondes et fut pris d’une redoutable quinte de toux, qu’il dut étouffer avec un grand verre d’eau. Hélas, cette diversion bienvenue ne dura pas longtemps et l’écrasante responsabilité d’avoir une réaction mature aux propos de Douglas se mit à trépigner sur ses épaules.

Les yeux également fixés sur son assiette et l’air non moins gêné que celui de son camarade, Adam murmura vaguement :


« Ah. Euh… Oui. Euh… Je vois. Je vois. Alors. Bon. Voilà. »

Plus de Glacelots, plus de philosophie et plus de références bizarres. Adam ne savait pas quoi faire et ne savait pas quoi dire. D’une certaine façon, il se sentait un peu coupable. Coupable, parce qu’il pouvait très bien se mettre à la place de Douglas et qu’il comprenait sans difficulté que le jeune homme eût souhaité l’éviter. Coupable, parce que manifestement, Douglas n’était pas ravi de lui faire cette confession. Coupable pour d’autres raisons qu’il ne s’expliquait pas très bien.

La situation eût été inextricable si son altruisme n’était pas venu à son secours. Car Adam se rendait parfaitement compte qu’une absence complète de réaction ou une réaction simplement surprise et embarrassée, comme celle qu’il venait d’avoir, pouvait être d’un effet terrible sur son interlocuteur et s’il y avait bien une chose qu’il ne souhaitait pas, c’était de faire peser le poids de ses propres névroses sur un jeune homme qui n’avait absolument rien demandé.

Le mutant prit donc une profonde inspiration et releva les yeux (sans pour autant, c’est entendu, les poser sur Douglas : il y avait des limites à la témérité).


« Ecoute, euh… Y a pas de problèmes. Avec… Ca. C’est très, euh, flatteur. Enfin, je suppose. Et puis moi, je m’en fiche, chacun fait ce qu’il veut. Enfin, c’est pas vraiment un truc qu’on fait, bien sûr. C’est pas comme s’il y avait le choix. J’veux dire, chacun vit… a l’orientation qu’il v… a. Et c’est tout. »

Adam avait la nette impression que ces propos qu’il avait voulu rassurants ne seraient pas très convaincants. Si quelqu’un lui avait adressé ce genre de discours, il eût été convaincu que cette personne dissimulait un malaise d’homophobie latent par souci de politesse et il ne s’en fût senti lui-même que plus indisposé. Le jeune homme risqua un très rapide coup d’œil à son interlocuteur avant de reprendre son observation consciencieuse de la porte qui lui faisait face.

« En fait… Comment dire ? J’te comprends. J’veux dire, les filles, tout ça, moi non plus, c’est pas trop mon truc. »

Les rumeurs pourtant ne manquaient pas à l’Institut des conquêtes qu’on lui prêtait, des rumeurs que les intéressées (qu’il ne connaissait la plupart du temps que de vue) ne se pressaient pas toujours de démentir. Pour sa part, il niait toujours, par souci de sincérité, mais comme souvent en de semblables circonstances, ses dénégations étaient interprétées comme des preuves supplémentaires.

« Bien, bien, bien… Bon, ben maintenant que j’ai cassé l’ambiance, j’ai besoin d’un soda. »

Ce n’était pas comme si l’ambiance avait été particulièrement conviviale depuis le début de la soirée, mais c’était une bonne excuse pour aller cacher sa gêne pendant quelques secondes dans le réfrigérateur. Adam se leva, traversa la pièce et ouvrit le meuble pour considérer le choix qui s’offrait à lui — enfin, faire semblant de le considérer, le temps de retrouver un peu de contenance.

« Tu veux quelque chose ? »
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Douglas Ramsey

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MessageSujet: Re: Pied-de-nez aux principes transcendantaux [Douglas]   Pied-de-nez aux principes transcendantaux [Douglas] EmptyLun 21 Mai - 16:12


    La bombe était lancée, y’avait plus qu’à attendre pour voir l’ampleur de la déflagration. Celle-ci ne fut pas trop violente contrairement ce à quoi le pire l’aurait préparé, mais en harmonie avec l’opinion que Doug avait d’Adam. Quoique, le voir aussi mal à l’aise le surprenait un peu, lui qui semblait si serein en toute circonstance. Ceci dit, le fait de le voir dans un tel état rassurait pas mal le traducteur. Cela voulait dire – pour lui – qu’il n’était pas le seul à avoir du mal avec ce sujet. Donc ça voulait dire qu’il était normal en quelques sortes… Bon si on oubliait le calme avec lequel il avait fait cette annonce… En gros, il y avait de quoi être mal à l’aise, il avait donc raison depuis le départ et son camarade venait de confirmer cela. Etonnement, il en ressentit une certaine satisfaction, c’était pas tous les jours qu’il voyait juste sur un comportement social adéquat. En plus, non content d’avoir l’air embarrassé, Adam sembla ne pas vouloir insister sur le sujet, ce que Douglas apprécia grandement mine de rien, ne serait-ce que par rapport à Calisto. Car là, une nouvelle inconnue pointait le bout de son nez, Douglas la reconnut comme étant de la culpabilité. Cependant, impossible de justifier ce malaise. Il sentait juste les ailes de l’ange se déployer quelque part dans son estomac, là où se passaient les choses émotionnelles que Doug comprenait le moins.

    Mais pas le temps de s’attarder sur une analyse de toute façon impossible car Adam reprit bien vite la parole, comme s’il essayait de se justifier. De quoi ? Allez savoir. Douglas aurait égoïstement préféré qu’il s’en tienne au malaise pur et simple, mais il fallait se rendre à l’évidence : rien n’était simple… sauf les mathématiques, mais bon, leur application sociale était des plus limitée. La réponse de son camarade ne fit donc que le replonger dans la confusion, dans des profondeurs encore plus abyssales si c’était possible. Est-ce que Doug comprenait bien ce qu’il croyait avoir compris ? Non pas qu’il soit sujet aux rumeurs et autres ragots – ce genre de chose passait à 20 mille lieux au-dessus de la tête – mais il n’aurait jamais imaginé qu’Adam aussi… Certes, cela ne devrait pas non plus être une surprise totale. Doug avait fait des recherches bien sûr, et statistiquement, rencontrer d’autres personnes avec la même orientation que Doug était tout à fait possible. C’est juste que cela l’étonnait toujours d’en rencontrer d’autres similaires, encore une preuve qu’il ne s’y faisait toujours pas complètement. Après, de la part d’Adam qui était plus vieux que lui, Doug fut un peu surpris de le voir aussi dérangé par le sujet. Surpris ou rassurer, un petit mélange des deux, le tout étant un peu pessimiste au final : s’y fera-t-il un jour ? Ainsi, son propre manque d’assurance sur le sujet l’empêcha de faire le moindre commentaire, Doug se contenta donc de recevoir gentiment et de digérer silencieusement les propos d’Adam. Mais lorsque son camarade conclut qu’il avait gâché l’ambiance, Doug ne put retenir un discret mais audible :


    - Désolé…

    Oui parce qu’il était au moins aussi coupable qu’Adam pour cette « ambiance ». Remarquons tout de même que ce genre de chose arrivait assez souvent à Doug quelque ’était le sujet de conversation. Y avait qu’à voir sa rencontre avec Hella, sa leçon de maths donnée à Laura, ses « conversations » avec Emily, sans parler de ses premières rencontres avec Calisto… Le CV des moments bizarres de Doug était d’une longueur qu’on ne pouvait pas négliger pour calculer sa part de responsabilité ici.

    Adam se leva pour chercher une boisson, outre le fait qu’il ne restait apparemment pas en place et que c’était sûrement dans le caractère du jeune homme, Douglas ne put s’empêcher de penser qu’il était un peu responsable de ce comportement et contempla son assiette de pâtes avec un air qui allait en accord avec l’apologie qu’il venait de faire. La pauvre victime de l’asociabilité de Douglas lui proposa quelque chose à boire, invitation que Doug refusa poliment, sans préciser que l’eau lui suffirait amplement pour ce repas. Non pas qu’il était contre les sodas, au contraire, mais Cypher en consommait déjà bien assez lorsqu’il utilisait ses pouvoirs. Autant limiter la casse sur sa dentition. Au lieu donc de parler de choses inutiles et potentiellement vexantes, Doug préféra changer de sujet, mais pour quelque chose d’utile, de sérieux, mais de moins dérangeant. Car de toute évidence, ni l’un ni l’autre ne souhaiter parler des garçons. Alors un sujet lui vint à l’esprit, un qui permettrait à Adam de reprendre de sa contenance tout en aidant Doug dans ce qu’il traversait.


    - Comment est-ce que tu fais… pour supporter tout ça ?

    Et “ça” ne fut pas accompagné d’un développement quelconque car rien que la gravité présente dans le ton du jeune traducteur en indiquait beaucoup sur le sujet. Comment faisait-il pour supporter la vie ? Une question qui semblait trop mélodramatique pour être posée comme telle, mais els capacities philosophiques don’t Adam semblait disposait devraient lui permettre de savoir de quoi son camarade parlait…

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Adam Tenseï

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MessageSujet: Re: Pied-de-nez aux principes transcendantaux [Douglas]   Pied-de-nez aux principes transcendantaux [Douglas] EmptyLun 21 Mai - 19:08

Secrets and lies. We're all in pain. Why can't we share our pain ?
Mike Leigh, Secrets and Lies

***

Les rares personnes auxquelles Adam avait fait par de ses préférences amoureuses avaient toujours paru — une réaction que le jeune homme n’était pas sûr de savoir interpréter. Parfois, en désespoir de cause, il réclamait des éclaircissements, et alors on lui expliquait que, tout de même, pour un garçon comme lui, qui aimait la mécanique, pour un boxeur, pour un type en Rangers, protecteur, viril, c’était tout de même un peu étonnant.

Le jeune homme avait toujours considéré qu’il s’exprimait là une forme un peu pernicieuse d’homophobie ou, à défaut, un ensemble de préjugés pour lui incompréhensible. Mais comme il n’avait pas l’âme d’un militant, que de toute façon le sujet le gênait, il ne s’étalait guère sur la question, se contentait de hausser les épaules et de passer à autre chose.

Fort heureusement, puisqu’il était occupé à décider, parmi les des douze variétés de soda contenues dans le réfrigérateur, celle qu’il allait choisir, il n’eut pas la première fraîcheur de la réaction de Douglas et ne se soucia pas de démêler ce qu’elle comportait de surprise, ni d’interpréter cette surprise éventuelle. C’était une forme de fuite, bien entendu, mais s’il y avait bien un domaine où Adam n’était pas courageux, c’était celui là.

Adam revint une petite bouteille en verre qui certainement avait plus ou moins le même goût que les onze autres qui, pendant quelques secondes, avaient suspendu son choix, se rassit sur sa chaise et, sans oser vraiment regarder Douglas, reprit son repas, avec un coup de fourchette un peu moins volontaire. Ce sujet de conversation ne suscitait jamais chez lui beaucoup d’enthousiasme.

Mais son interlocuteur ne semblait guère décidé à alléger l’ambiance et la question qu’il posa à l’Asiatique força ce dernier à le considérer d’un regard songeur. Si Douglas en était aux angoisses existentielles, alors le mal était plus profond qu’Adam ne l’avait d’abord supposé et un plat de pâtes, aussi généreux fût-il, ne suffirait certes pas à balayer, avec une bonne nuit de sommeil, les troubles qui l’agitaient.

Adam reposa ses couverts, repoussa son assiette et, les coudes sur la table, les mains croisées devant son menton, il se mit à réfléchir à sa réponse. Ce n’était pas qu’il hésitât à s’engager sur un terrain aussi personnel : la pudeur n’était pas réellement l’une de ses qualités (ou l’un de ses défauts, selon le point de vue). Simplement, Douglas touchait à un sujet sensible et complexe, plus peut-être que le traducteur ne l’imaginait et Adam, qui se connaissait trop bien pour soupçonner qu’il pût répondre très clairement, méditait des paroles qui ne fussent pas trop embrouillées.

Au bout de deux longues minutes, le jeune homme baissa les mains et, tirant son regard du vague, le posa sur Douglas.


« L’une des premières visions que j’ai eue devait se passer dans un futur proche. En Corée du Nord je suppose. C’était une femme, une vieille femme, épuisée par la faim, qui découpait le bras d’un homme mort. D’une façon inexplicable, je savais que c’était pour le manger. C’était juste ça. Le bras, la vieille femme, pendant une minute, à peine plus, et puis plus rien.

Depuis, c’est comme ça tous les jours. Parfois, ce n’est pas aussi violent. Mais c’est rare, tout de même. Depuis un ou deux ans, depuis que je suis ici en gros, quand je peux, que ça se passe à ma portée, j’essaye d’intervenir avant le drame. Ou de faire intervenir quelqu’un. Avec mes faibles moyens.

Parfois, du coup, je vois les choses en vrai. En fait, ça ne fait pas de différence. Mes visions, c’est vraiment comme si j’y étais. Première place à toutes les atrocités du passé et du futur. Je crois que j’ai développé une sorte de tolérance à ça. Peut-être une partie de ma mutation. Ce n’est pas une indifférence, juste : je ne deviens pas fou.

Alors, tu vois, comparé à tout ça, comparé à toutes ses vies qui se brisent, qui commencent déjà brisées, comparé à l’horreur qui rampe et frappe partout, j’ai vraiment pas de quoi me plaindre. C’est vrai que je vois tout ça. Mais il y a des gens qui voient tout ça parce qu’ils vivent dedans. Moi, ma vie, elle est plutôt tranquille.

Je veux dire, j’ai mes problèmes, comme tout le monde. J’ai pas vraiment d’amis, d’amis proches, parce que je ne me livre jamais, que souvent je suis incompréhensible, et impatient. J’ai de petit copain parce que j’ai trop peur pour faire le premier pas, que quand par miracle j’arrive à me laisser draguer je tombe sur un looser et que je suis invivable. Tant pis, c’est pas très grave, je ferai ça.

Bien sûr, parfois, j’ai juste envie de me tuer, pour que ça s’arrête, pour ne plus rien voir, ne plus rien vivre. Juste du noir. Parfois, on se dit : le monde est injuste. C’est stupide. Le monde, c’est le chaos. Le chaos n’est pas juste ou injuste. Ce sont ce que les hommes créent, eux-mêmes et leurs institutions, qui peuvent être justes ou injustes. Et si tous ceux qui sentent l’injustice abandonnent, alors il n’y a que la mort et la désolation.

J’ai sauvé des gens grâce à mes visions. Pas beaucoup, c’est vrai. Mais j’en ai sauvés. Sans moi, ils seraient morts, ou ils auraient été torturés, ou violés. C’est quoi ? Dix personnes, peut-être. Douze, maximum. Mais c’est douze vies prises sur le chaos. Douze vies gagnées. C’est pas si mal.

Quand dans cinq ou dix ans je mourrai parce qu’on m’aura tiré dans le ventre et que pendant un quart d’heure, je pourrai encore penser, je me retournerai sans doute sur ma vie et je me dirai que je ne l’ai pas vécue. Que je n’ai jamais connu le grand amour. L’amitié véritable. Un instant de pur bonheur. Une journée entièrement paisible. Ma vie, elle aurait été dans le chaos, mais au bout du compte, j’aurai quand même gagné. »


La voix d’Adam s’éteignit dans le silence de la cuisine. Il se sentait un peu mal à l’aise. Il était gêné d’avoir fait un si long discours, qu’il avait trouvé par moment ridicule, regrettant que ses pensées ne pussent trouver à s’exprimer d’une manière plus simple, moins grandiloquente à son goût. Il se trouvait coupable aussi de n’avoir pas décidé de mentir à Douglas, de ne lui avoir pas servi de traditionnelles platitudes, sur la beauté de la vie.

Ce n’était pas qu’il n’y crût pas. Sans doute y avait-il des vies belles et agréables. Des petits plaisirs quotidiens que rien ne venait sérieusement troubler. C’était même tout à fait possible. Mais cela, il ne le connaissait pas. Il l’avait vécu dans son enfance, avant les visions, mais ces souvenirs s’étaient embrumés puis effacés, et désormais, il était seul avec un sacré désespoir auquel il n’accordait quasi aucune attention, agissant plutôt que se morfondant, sans songer une seule seconde que tout ce qu’il désirait — des amis véritables, un compagnon, quelques instants de tranquillité — n’était peut-être pas si insaisissable qu’il le croyait.
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Douglas Ramsey

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MessageSujet: Re: Pied-de-nez aux principes transcendantaux [Douglas]   Pied-de-nez aux principes transcendantaux [Douglas] EmptyJeu 31 Mai - 22:53


    Pourquoi poser une telle question à un garçon qu’il connaissait à peine ? Peut-être parce qu’Adam s’était confié un peu alors qu’il n’en été pas obligé. Peut-être parce qu’ils se ressemblaient un peu tous les deux. Peut-être encore parce que Doug avait la nette impression que lui aussi avait vécu des choses horribles au moins similaires à ce que lui avait vu dans cet entrepôt. Mais dans tous les cas, on avait bel et bien quitté la sphère de la logique et de la conversation sensée. A bien y réfléchir, Douglas n’avait jamais parlé d’une chose aussi sérieuse avec quelqu’un d’autre qu’un professeur. Sauf bien sûr Calisto, car les deux mutants se sont confiés l’un à l’autre comme jamais Doug aurait pu le concevoir, et probablement que c’était réciproque pour l’ange…

    Une impression que Douglas retrouvait ici car Adam se prit lui-même comme exemple pour démontrer son point de vue. Et en effet, le mutant en avait vu des dures, Douglas ne savait pas à quel point. Il écouta le récit de son camarade en ressentant un brin d’empathie, quelque chose qui lui arrivait de plus en plus, au fur et à mesure qu’il se retrouvait confronté à des atrocités. Cela expliquait d’ailleurs certainement le comportement d’Adam à son égard. Pourquoi il avait essayé de lui poster secours. Au final, il en apprenait beaucoup sur son camarade en écoutant l’histoire de celui-ci, et comme pour Calisto, Doug eut l’envie inexplicable d’établir un contact physique avec son interlocuteur, peut-être pas pour l’embrasser comme la dernière fois, mais au moins pour le serrer dans les bras. Cela dit il n’osa pas. Son cerveau était trop actif pour laisser son corps prendre ce genre de mesure, aussi il se contenta de maintenir le contact visuel avec lui, même si sa pudeur et sa timidité naturelle le poussaient à vouloir détourner les yeux.

    – Ca ne doit pas être facile à vivre…

    Après ces quelques mots des plus inutiles, Doug se concentra momentanément sur son assiette de pâtes, même si la faim n’était plus vraiment présente. Il réfléchissait aux paroles prononcées par le jeune mutant. Il ne niait pas l’horreur de ce moment, les histoires de glacelots n’étaient pas là pour voiler la face des gens, mais pour rendre le tout plus supportable. Aussi Adam faisait son possible pour changer cela, combattre littéralement le destin comme l’appelleraient certains. Sauver des gens… ce n’était pas rien, et il ne rechignait pas à la tâche. Ainsi c’était ça sa réponse. Comment faisait-il pour supporter toute cette horreur : il faisait quelque chose, il se battait pour l’empêcher d’arriver, car il en avait les moyens, car elle lui sautait aux yeux. De toute évidence, Adam avait la « chance » d’avoir un pouvoir qui le guidait sur ce qu’il devait faire. Ceci dit, cela n’avait pas l’air facile du tout. Et en plus il avait conscience des problèmes que cela pouvait lui causer dans sa vie personnelle. Plus la conversation avançait, plus Douglas était persuadé qu’ils étaient pareil. A ceci près qu’Adam lui savait ce qu’il devait faire, Doug était encore dans le flou. Mais une chose était sûre ; il devait essayer de faire plus ! Et aussi…

    – Adam…

    Le traducteur leva de nouveau les yeux pour chercher ceux de son aîné. Une expression des plus sérieuses était affichée sur son visage d’à peine 18 ans.

    – Si tu as besoin d’un coup de main et que je suis dans les parages… n’hésite pas.

    Il ne savait pas du tout comment les « sauvetages » d’Adam se déroulaient, si ça se trouve, les compétences de Douglas. Seraient des plus inutiles. Tout le monde dans l’institut, surtout les élèves… non… seulement les élèves, officiellement, savait qu’il était doué avec les ordinateurs, les programmes informatiques n’avaient presque aucun secret pour lui. Avec un peu de chance, cela pourrait lui être utile pour sauver une vie. Le voilà maintenant qui mourrait d’envie d’aller sauver le monde, ce serait, à n’en pas douter, le meilleur moyen de retrouver le moral.

    – Tu as parlé de tout ça à Miss Adler ? Elle en pense quoi?

    Il ne doutait pas qu’un garçon aussi intelligent qu’Adam avait prit contact avec l’X-woman qui pouvait voir le futur et accessoirement conseillère pédagogique. Si ça se trouve, c’était elle qui l’avait incité à faire ce qu’il faisait. Mais d’un autre côté, cela semblait être une activité bien risquée pour qu’elle soit validée par le corps enseignant. Connaître la position des profs était toujours une bonne chose avant de s’aventurer à faire quoique ce soit. Au moins on connait les risques. Mais bon, il n’était pas sûr qu’Adam partage sa prudence, il ne le connaissait pas assez pour le savoir, et ce qu’il avait vu de loin tendait à lui faire penser que son camarade faisait preuve de plus d’imprudence que lui.

    D’un autre côté, lui n’avait pas vraiment envie d’aller se confier à un X-man, ce qui était bête en fin de compte car ils étaient mieux placés que la plupart des élèves pour gérer ce genre de chose. Mais Doug n’aimait tellement pas se confier… Adam avait eu la chance d’être arrivé pile au « bon » moment.


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Adam Tenseï

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MessageSujet: Re: Pied-de-nez aux principes transcendantaux [Douglas]   Pied-de-nez aux principes transcendantaux [Douglas] EmptyVen 1 Juin - 8:28

Les yeux perdus dans le vide, Adam profitait du silence qui suivait sa longue déclaration pour ruminer ses propres pensées ; les douleurs qu’il avait évoquées lui devenaient plus sensibles parce qu’il les avait formulées. Ce n’était pas l’horreur qu’il trouvait la plus considérable, mais la solitude, car s’il ne désirait pas qu’on lui enlevât son pouvoir pour lui ôter la connaissance des choses qui devaient arriver et la puissance de les empêcher parfois, il eût aimé que ce fardeau fût adouci de quelque consolation terrestre.

Reprenant sa bouteille de soda, il en but quelques gorgées. A nouveau, comme à chaque fois qu’il arrêtait de parler, il ressemblait à n’importe quel garçon sportif, populaire, bien dans sa peau, n’importe quel jeune premier échappé d’une série pour lycéennes, plein de mâle assurance et d’insouciance un peu rude — mais cette force même, que ses mots confirmaient un peu et démentaient surtout, exprimait dans son paradoxe une secrète crise pour qui l’avait entendu se confier.

Il haussa les épaules à la première remarque de Douglas. Il n’avait pas essayé d’être héroïque ni insincère et, quand il avait affirmé que sa vie n’était pas si difficile que cela, il l’avait pensé sincèrement. Souvent, il s’était demandé si son pouvoir le préservait de la folie qui lui semblait devoir guetter n’importe quel esprit aux prises avec ce qu’il voyait chaque jour. Il n’avait pas de réponses.

Simplement, il ne s’en trouvait pas si mal. Sans doute était-il malheureux, beaucoup plus malheureux que bien des personnes, mais c’était un malheur qui n’envahissait pas son monde, qui lui laissait de nombreux moments de répit et, souvent, il se sentait comme n’importe quel autre jeune homme : il avait envie de choses futiles ou importantes, il avait ses petites peurs et ses grandes craintes, et cette solide et profonde humanité le réconfortait.

Les quelques mots de Douglas l’avaient cependant tiré de ses propres pensées et le jeune homme reporta son regard sur son interlocuteur. A nouveau, il regretta de s’être ouvert si complètement à lui, non par pudeur, mais par sollicitude. Il lui sembla que Douglas eût plus profité de paroles moins sincères, mais plus rassurantes et il avait presque envie de le prendre dans ses bras pour lui raconter une nouvelle histoire de créatures magiques, comme à un enfant.

La proposition du jeune homme fit naître un léger sourire sur son visage. Il se doutait à peu près de ce qu’il ressentait en ce moment. Sans savoir précisément ce qui était arrivé à Douglas, Adam comprenait qu’il avait été témoin, si ce n’était acteur, d’une scène éprouvante et il lui était aisé d’imaginer, à partir de sa propre expérience, que le mutant désirait ne plus se sentir impuissant — agir était la meilleure des médecines.


« J’ai jamais osé te demander. »

La déclaration était un peu surprenante, dans la mesure où il semblait qu’Adam était homme à tout oser.

« J’veux dire… Enfin… T’avais pas l’air très disposé à me voir, alors me parler, ça paraissait hors de question, et du coup, m’aider… »

Adam haussa les épaules, un peu gêné. Il ne tenait pas particulièrement à préciser que si Douglas avait été une fille ou simplement un garçon moins agréable à l’œil, il ne se fût pas embarrassé de ces considérations et l’eût confronté beaucoup tôt pour apprendre les raisons d’une aversion supposée et tenter de résoudre le problème. Son regard s’était détourné et il grattait machinalement l’étiquette qui entourait la bouteille en verre.

« Enfin, bon, bref, peu importe. Le truc, c’est que mes visions, même quand elles se passent ici, à New-York, elles sont pas faciles à comprendre. J’veux dire, c’t’une ville où on parle toutes les langues. Parfois, je comprends juste pas ce qui se dit. Je note phonétiquement et j’essaye de faire des recherches, mais c’est fastidieux et pas toujours très productif. »

Oui, parce que bon, sa capacité à retranscrire tel dialecte chinois et à trouver quelqu’un qui le parlât assez pour le comprendre malgré sa prononciation rendue plus qu’approximative n’était pas considérable.

« Du coup, j’ai plein de carnets avec des bouts de phrase approximatifs en dieu-sait-quoi. Si jamais tu veux y jeter un coup d’œil, t’es le bienvenu. »

Adam se doutait bien qu’il aurait l’air particulièrement stupide aux yeux de Douglas quand il tenterait d’articuler des bribes de conversation à partir des notes qu’il avait prises de mémoire sans connaître la langue en question, mais enfin, c’était une considération qui ne pesait pas bien lourd à la perspective de sauver quelques vies.

Il finit sa bouteille de soda et haussa à nouveau les épaules à la question de Douglas.


« Non. J’veux juste… J’sais pas. J’ai pas envie qu’on me dise de rester sagement en retrait sous prétexte que je suis pas entraîné. Pas assez préparé. C’est une chose d’être à l’Institut et j’en profite, mais… J’suis pas très doué par la discipline et les règles. Alors plutôt que de m’exposer à enfreindre les consignes qu’on me donnera sans doute, je préfère ne pas les entendre. »

Le professeur Livingstone entrainait son esprit, Wolverine entrainait son corps : Adam estimait que tout cela était pour l’heure bien suffisant. Il ne désirait pas s’entourer d’une nuée d’avis dont il ne sentait que trop qu’ils finiraient par le contraindre et il préférait de très loin se ménager sa propre liberté. Ce n’était peut-être pas très rationnel, mais il ne pouvait agir autrement.

Adam resta quelques secondes silencieux puis, le regard à nouveau concentré sur l’étiquette de la bouteille et d’une voix un peu timide, il glissa :


« Tu sais, Douglas… Si jamais tu veux… J’sais pas. Parler. Ou si t’as besoin d’aide. Avec n’importe quoi. Des trucs importants ou pas. J’suis là pour toi, aussi. J’veux dire, on se connaît pas très bien, pas du tout même, mais… J’voudrais pas qu’il t’arrive des trucs. »

Presque aussitôt et pour cacher son embarras manifeste, Adam interrogea d’une voix prétendument plus assurée :

« Bon, alors ! Dessert ? »

Parler des parfums de glace dans le congélateur serait sans doute moins gênant.

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Douglas Ramsey

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MessageSujet: Re: Pied-de-nez aux principes transcendantaux [Douglas]   Pied-de-nez aux principes transcendantaux [Douglas] EmptyJeu 7 Juin - 21:18


    Timide, Douglas l‘était indubitablement, discret, aussi, maladroit, pas besoin de le rappeler. Mais l’égoïsme ne faisait pas partie de ses défauts. S’il ne donnait pas beaucoup aux autres, que ce soit de sa personne, de son temps, de son expérience, c’était plus par crainte que par réelle volonté de laisser les autres dans la mouise. En cela, il était tombé dans la bonne école, car lorsqu’il voyait quelqu’un à terre, au propre ou au figuré, il voulait l’aidait. Comme en témoignait, entre autres, son histoire avec Calisto et celle avec Laura. L’un avait le moral dans les chaussettes… et il n’avait plus de chaussettes… Et l’autre s’était retrouvée confrontée à un titan qu’il lui était impossible de surmonter : les mathématiques. Dans les deux cas, Douglas avait enfilé sa cape de super héros et s’était jeté à l’eau. Avec toutefois plus de difficultés avec le premier exemple, mais c’était une autre histoire.

    Bref, tout ça pour dire qu’il n’y avait donc rien d’étonnant à le voir proposer son aide face à une telle demande. Car oui de toute évidence, de la demande il y en avait avec le pouvoir d’Adam. En plus, Doug n’était pas différent des autres apprentis X-men ; il voulait mettre la main à la pâte et faire bouger les choses. Utiliser ses capacités pour sauver des gens et prouver au monde que les mutants n’étaient pas une mauvaise chose ! Un idéalise qu’il n’était pas sûr, cependant, de partager avec son camarade ci-présent. Car si Adam semblait conserver l’optimisme, d’une certaine manière, il semblait plus dépité qu’autre chose. Mais c’était sûrement une bête impression, Doug ne le connaissait pas assez… Et la réciproque semblait vraie. Car c’était mal connaître le traducteur que de penser qu’il ne ferait aucun effort pour aider les autres… Mais bon, ça il ne pouvait le reprocher qu’à lui et à lui seul. S’il ne connaissait pas ceux qui l’entouraient dans cet institut, l’inverse était sûrement exact.

    Un peu agacé et attristé par les conséquences de ses propres actions, Doug eut un sourire sincèrement désolé en apprenant que son apparente aversion envers Adam avait empêché celui-ci de venir lui demander un coup de main.

    – Excuse-moi encore pour ça… Je… c’était vraiment stupide de ma part de me comporter comme ça…

    Ou comment redevenir horriblement gêné. Mais bon, comme il venait de le dire, c’était de sa faute à lui alors il fallait en assumer les conséquences… Heureusement, Adam apparut peu enclin à demeurer sur une pente aussi désagréable. Et il en vint bien vite aux faits. A ce pour quoi Doug pourrait être utile. Ce dernier ce demanda d’ailleurs s’il était au courant pour son pouvoir… C’était fort possible, après tout, il n’en avait jamais fait un secret, du moins pas ici. Et même si les deux jeunes mutants ne s’étaient jamais rapprochés, il était tout à fait concevable d’imaginer qu’Adam avait appris cette information chez leurs camarades. Douglas suivait tellement peu les ragots et les « on dit » qu’il ignorait même ceux qui le concernaient. C’est donc en tout naïveté qu’il déclara :

    – Les langues c’est pile mon domaine…

    Il réfléchit ensuite pendant une petite seconde avant de perdre de nouveau de son enthousiasme. Si les retranscriptions d’Adam étaient approximatives à la base. Imaginez dans quel état seront les traductions de Cypher. Son pouvoir était encore bien faible, alors ça risquait d’être difficile pour lui d’être précis dans ses décodages. Et bien sûr, avec un pouvoir tel que les visions, Doug imaginait qu’encore plus d’imprécisions rendrait les choses pires que bien… Aussi, il lui fit par se ses doutes, afin de ne pas faire de promesse en l’air.

    – Par contre, mon pouvoir n’est pas encore bien au point… Du coup, si tu n’arrives pas à écrire les langages entendus comme il faut, je ne suis pas sûr de pouvoir te rendre des traductions très précises…

    Sans parler des tâches de sang qu’il génèrera lorsqu’il essayera de décrypter les notes d’Adam. Déjà qu’avec un dialecte fidèlement retranscrit, la fontaine écarlate ne mettait pas longtemps avant d’arriver… Enfin après tout, ça valait le coup d’essayer quand même. Doug se sentirait bien mieux face à un carnet plein de notes hasardeuses que face à son sentiment d’impuissance. Et puis, cela lui ferait un très bon entrainement.

    – Mais bon, je suppose que ça ne coûte rien d’essayer. ajouta-t-il avec un timide regain d’enthousiasme.

    Il écouta ensuite la « stratégie administrative » d’Adam quant aux enseignants et ne pu s’empêcher d’avoir un demi sourire. Car il se revoyait encore écouter les consignes de son prof d’informatique qui lui déconseillait très fortement de hacker les réseaux. Et devinez quel était son passe-temps favori… Mais cependant, contrairement à Adam, lui risquait moins… pour sa vie en tout cas, car légalement, il ne faisait aucun doute que Douglas était celui qui prenait plus de risques. Cependant, cela dépendait des méthodes déployées par son aîné pour lutter contre le destin. Bref, réfléchir à cela était inutile. Et puis au final, c’était impossible de comparer ces deux activités. Elles étaient aussi similaires qu’opposées. Mais cela n’empêcha pas Doug d’avoir une pensée amusée en imaginant monsieur Summers devoir gérer un X-man comme Adam. Après, il ne partageait pas le point de vue d’Adam. Bien que partageant l’insouciance de la jeunesse, il avait pleinement conscience de ses limites et lacunes. S’il s’était retrouvé dans le cas d’Adam, il aurait demandé des conseils. Certes il se serait attendu à recevoir des interdictions et d’autres trucs du genre… mais il aurait probablement eu droit à des conseils pratiques des plus précieux. Toutefois, il n’était pas Adam, et il se sentait trop mal placé pour donner son avis sur la question. Après tout, il ne savait pas ce que son camarade vivait… Ceci dit, il savait qu’un des principes fondamentaux de la conversation consistait en un échange d’opinion. Alors il trouva une sorte de compromis entre ces deux idées. Comme ça, si Adam préférait se contenter de garder sa propre idée, le traducteur n’insisterait pas. Mais s’il voulait en savoir plus.

    – Mais tu pourrais probablement leur faire entendre raison.

    Bon, idée pas très bien formulée car ici il sous entendait qu’il avait confiance en la capacité de persuasion d’Adam. Ce qui n’était pas une mauvaise chose en soit, mais Doug sentait que ce serait un compliment trop personnel à faire. Enfin il ne comprenait pas trop pourquoi, mais il préférerait ne pas insinuer cela. En même temps, si ça se trouve, il était le seul à interpréter ses propos de cette façon. Hey cerveau, tu veux bien te mettre un peu en veille ! De toute façon c’était trop tard pour revenir en arrière, autant patienter en finissant son assiette. Ce qui aurait pu très bien fonctionner si Adam ne s’était pas mis en tête de lui faire une adorable proposition.

    Touché par ses propos et un peu gêné, Doug récupéra très vite des couleurs plus vives au visage. Pour évacuer cela tout en se conformant à la bienséance, il répondit quelque chose. Car c’était le minimum lorsqu’une telle offre était faite, non ? Ainsi il « parvint » à bafouiller :

    – Hum… Merci… J’y penserai… Toi aussi si tu veux… enfin…

    Doug réalisa alors qu’Adam était le premier homosexuel qu’il abordait et qu’il pouvait se vanter maintenant de connaître un peu. Ce n’était pas rien… probablement. La solidarité gay ça existe, non ? Pour le meilleur et pour le dessert… Quoi ?

    – Je ne dis pas non… petite pause pour être sûr de ne pas oublier d’oxygéner son cerveau. Il fallait détendre l’atmosphère vite, il le sentait… Avec de l'humour peut-être... Hey ! C’était signe qu’il améliorait ses compétences sociales, non ? Qu’est-ce que le chef propose ?

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Adam Tenseï

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MessageSujet: Re: Pied-de-nez aux principes transcendantaux [Douglas]   Pied-de-nez aux principes transcendantaux [Douglas] EmptyDim 10 Juin - 6:44

Quelque sensible qu’il fût aux excuses de Douglas, Adam ne parut guère désireux de beaucoup s’étendre sur un sujet qui ne le gênait pas moins que son camarade. Quoique l’Asiatique fût beaucoup plus habile que le jeune homme en matière de relations sociales, il était plus qu’évident que tout ce qui touchait de près ou de loin à l’effet qu’il pouvait produire sur un garçon et celui qu’un garçon pouvait avoir sur lui n’était pas un terrain où il se sentît très à son aise.

La honte qu’il avait d’abord ressentie, au début de son adolescence, en découvrant ses préférences, avait depuis longtemps disparue et l’embarras d’Adam naissait de sources bien différentes. La suite des expériences malheureuses l’avait conduit à se considérer comme un compagnon médiocre et son estime de soi avait subi les coups répétés de relations peu délicates ; ainsi la réaction de Douglas, même si elle ne touchait qu’à l’aspect le plus superficiel de sa personne, éveillait-elle en lui la gêne d’un compliment immérité.

Son physique même, Adam était loin de le trouver si enthousiasmant que son camarade l’avait suggéré malgré lui. Le jeune homme, qui avait une idée si juste et si précise de ses facultés mentales, était incapable de former sur son apparence un jugement qui ne fût pas aveuglé par des doutes infondés. Alors même qu’une pratique sportive intensive lui avait donné la plastique propice à une publicité pour parfum ou une couverture de magazine, alors même qu’il était le paradigme ambulant de ce qu’une large partie de cette fameuse communauté gay à laquelle il ne se sentait pas vraiment appartenir jugeait éminemment désirable, le jeune homme était perpétuellement persuadé d’être, dans le domaine, inférieur au premier individu venu.

C’était donc autant par pudeur sociale, cultivée en lui par une éducation qui, toute américanisée qu’elle fût, avait gardé quelque chose de ses racines japonaises, que par répugnance à se replonger dans des considérations qu’il trouvait si douloureuses qu’il évitait de donner à ce sujet épineux trop d’étendue et son soulagement était réel de constater que Douglas se trouvait dans les mêmes dispositions que lui.

Le terrain de la linguistique était beaucoup plus sécurisant.


« Les langues, c’est pile mon domaine.
— Il paraît, oui. »


Il était difficile pour deux jeunes hommes qui vivaient dans le même Institut d’ignorer leurs pouvoirs respectifs et les résidents qui avaient passé un certain temps dans le manoir étaient familiers, dans les grands traits tout du moins, des compétences de leurs camarades, quand même ils ne les fréquentaient pas particulièrement. Les pouvoirs de Douglas et d’Adam n’étaient certes pas ceux dont les manifestations physiques étaient les plus dévastatrices, mais personne ne pouvait échapper à la rapide circulation des informations dans une communauté de jeunes gens.

Informations imparfaites cependant, puisqu’Adam, un peu naïvement sans doute, avait supposé que Douglas comprenait tout, tout le temps, parfaitement. Après tout, l’herbe était toujours plus verte chez le voisin et chacun voyait dans le pouvoir de ses connaissances tous les avantages sans songer aux inconvénients. Une illusion que les conversations dissipaient en général bien vite.


« J’utilise l’API. Ce n’est pas toujours parfait, bien sûr, mais je commence à avoir de la pratique. »

Il haussa les épaules.

« On verra bien. On essayera quand tu te sentiras prêt. Pas de pression »

Manifestement tout à fait hermétique au double-sens de ses propres paroles, Adam adressa un sourire encourageant à Douglas. S’il lui paraissait que la conversation aidait un peu son camarade à surmonter le désespoir furieux qui avait été le sien quand il l’avait trouvé dans le parc, il ne désirait pas faire naître en lui de nouvelles inquiétudes et, avec délicatesse, il laissait le jeune homme maître de décider du moment où il désirait se livrer à cette expérience de traduction.

La remarque de Douglas sur les professeurs ne remporta cependant pas le même succès et, à nouveau, Adam botta en touche en haussant les épaules. Son sens de la hiérarchie était plus que défaillant et il n’avait pas un grand désir de s’y confronter ; il s’était habitué à son existence de cow-boy solitaire et il y trouvait une certaine protection contre le monde extérieur : sa collaboration avec Logan pour les entraînements physiques et Livingstone pour les entraînements intellectuelles constituait déjà un certain effort.

Soucieux cependant que ce silence ne parût pas une froideur et désireux de laisser voir à Douglas que ses ouvertures n’étaient pas mal reçues et qu’il entendait la valeur de ses paroles, Adam avait ouvert ces perspectives plus personnelles. Il n’était pas toujours un confident de choix, il manquait parfois de compassion, mais il écoutait toujours avec sincérité et il avait pour les autres un intérêt authentique.

Que Douglas partageât les mêmes préférences physiques que lui ne l’avait pas effleuré une seule seconde en cette circonstance et pas une seule seconde Adam n’avait pas envisagé que ses propos pussent être perçus comme une invitation déplacée. Quand il songeait à la solidarité qui pouvait se construire entre son camarade et lui, il trouvait d’abord qu’elle naissait des souffrances communes d’une humanité partagée et ensuite de leur statut de mutant.

Il ne reçut pas différemment l’invitation de Douglas. A vrai dire, Adam s’estimait si peu digne d’intérêt dans ce domaine qu’il fallait souvent être très clair pour lui faire entendre qu’on avait pour lui de l’intérêt, de sorte que l’on n’était généralement à l’abri des sous-entendus en sa compagnie. Ce fut donc une pudeur typiquement masculine de baroudeur plutôt qu’un embarras de fleur timide qui le poussa à se jeter sur le sujet des desserts pour détourner la conversation.

Bon, le chef ne proposait rien précisément. Adam n’était pas doué pour la pâtisserie et la préparation eût de toute façon pris beaucoup trop de temps pour un dîner improvisé.


« Euh… J’sais pas. Yaourt 0% ? Chocolat ? Fruit ? Y a peut-être des glaces. »

Il avait l’air naturellement beaucoup plus intéressé par les glaces que parce le reste des propositions. Il se leva donc pour aller explorer le congélateur et entreprit de rassembler les assiettes pour faire d’une pierre deux coups. Il allait se détourner vers l’évier quand la vaisselle lui échappa soudainement des mains — ou plutôt, il l’avait laissé tomber — pour s’écraser avec fracas sur le sol.

Les yeux du mutant s’étaient brusquement tournés vers Douglas et il était inutile de se montrer très observateur pour comprendre ce qui se passait. Le regard d’Adam n’avait plus iris ni pupille : ses yeux étaient entièrement noirs, d’un noir profond, angoissant et sans nuance et ses cheveux semblaient agiter par un courant d’air pourtant tout à fait absent de la pièce.

Cet étrange spectacle dura près d’une minute, puis, comme de l’encre répandue dans l’eau, le noir se dissipa, les yeux d’Adam reprirent leur aspect habituel et le jeune homme poussa un soupir avant de s’effondrer sur le sol, profondément inconscient.

[HRP : Temps d'évanouissement après une vision traumatisante : 30 minutes.}
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