I choose my confessions [Calisto]

Nombre de messages · **Sarah Ash** Humaine

La première réaction aurait été : Qu'est-ce qu'elle fout là ?

Effectivement, Sarah n'avait pas le profil d'une dealeuse de drogue, encore moins la carrure pour un règlement de compte. Les gens seraient donc certainement en droit de se demander ce que faisait une jeune femme aussi frêle au milieu des chantiers à la tombée de la nuit. Bonne question.

La journée avait été agréable et le soleil se couchait juste à l'horizon, laissant des traînées rougeâtres dans le ciel qui s'assombrissait pourtant de plus en plus. Non, Sarah n'était pas une perverse des chantiers en construction, elle avait juste besoin de s'écarter momentanément de la population et pour cela elle avait un endroit bien à elle. Après avoir dépassé les dernières ébauches d'immeubles, elle se retrouva devant un petit ponton. Elle entendit tout de suite le clapotis de l'eau et aussi stupide soit-il, ce bruit la tranquillisa aussitôt.

Elle était seule et les halos de lumière des lampadaires à quelques mètres de là la plongeait dans une ambiance tamisée qui accroissait encore plus son impression de solitude. Ça n'était pas déplaisant. Elle était là pour ça.

Sarah remonta son jean sur ses mollets et retira ses ballerines, avide de tremper ses pieds dans l'eau. Comme océan, il y avait plus vivifiant, certes... De là où elle se trouvait, elle distinguait d'ailleurs une large toile de plastique orange flottant à la surface, venant des chantiers très certainement. Mais ici elle avait la tranquillité, le port de plaisance était bien trop occupé par une soirée aussi douce. La rouquine s'assit enfin au bord du ponton et laissa ses jambes dans le vide, les pieds dans l'eau.

La jeune fille n'était pas vraiment une âme solitaire, elle n'était pas non plus déprimée, à chercher la solitude par dessus tout et à se couper du monde. Elle avait juste eu besoin d'un moment à elle.

Quelques heures plus tôt, elle avait donné un cours aux filles du club de danse et bien que rassérénée, elle n'était pas prête à retourner dans son appartement, à retrouver sa mère malade et devoir s'occuper d'elle. Elle la soupçonnait même d'abuser de son état pour obtenir ce qu'elle voulait de Sarah. Les choses avaient tellement changé...

La nuit tombante était claire et commençait à se parsemer d'étoiles. Sarah se laissa retomber en arrière et, étendue, posa les mains sur son ventre. Son ventre... Elle savait que sous ce t-shirt, ses côtes étaient saillantes et cette pensée la dégoutta, comme d'habitude. Elle balaya vite cette image qu'elle avait d'elle et observa le ciel. Et elle se mit à penser. De tout, de rien. Son frère était là, quelque part, enfin s'il était toujours sur cette terre. Sa mère devait s'alarmer de ne pas la voir rentrer : elle devrait se lever du lit pour se servir son verre de vin, tant qu'à faire, elle prendrait la bouteille avec elle. Sarah devrait trouver du temps pour inventer la suite de sa chorégraphie. Il faudrait aussi qu'elle pense à vérifier ses maigres économies, peut-être pourrait-elle s'offrir une épave de voiture car les transports en commun commençaient à lui foutre la nausée...

Allongée ainsi, elle aurait pu s'assoupir. Elle aurait pu. Un mouvement dans le ciel attira son regard. Et elle se redressa brusquement. Elle avait d'abord cru à une erreur de perspective, et qu'il ne s'agissait que d'un oiseau. Sarah aurait pu tenter de s'en convaincre mais il était évident que tout fonctionnait -a priori- parfaitement chez elle et que son imagination ne lui jouait pas des tours. C'est en entendant un bruissement d'ailes pas si loin que ça qu'elle se releva d'un bond. Aussi audible, ça ne pouvait pas venir d'un simple oiseau, même d'un oiseau monstrueusement gavé. Au ralenti, elle se pencha pour ramasser ses ballerines et s'apprêtait à détaler en courant quand elle la vit. L'Apparition. Oh non, Sarah n'était pas croyante. Elle n'avait pas la foi et n'avait d'ailleurs jamais eu l'occasion d'entrer dans une église. Et pourtant, à ce moment précis, elle croyait à ces histoires. Parce que ce corps humain, dont elle ne savait définir le sexe, surplombé d'une paire d'ailes à l'envergure aussi impressionnante qu'effrayante, aussi blanche que duveteuse ne pouvait appartenir qu'à une apparition céleste, à un ange...

La jeune femme avait le souffle coupé et n'avait pas le courage -ou la volonté- de quitter les lieux. Elle était simplement subjuguée par cet être, posté sur un des toits à une vingtaine de mètres de là. Jusqu'à ce qu'une petite voix dans sa tête lui murmure que cette apparition était là pour elle, pour la trouver. Et que ses crimes ne resteraient pas impunis.

Sentant une vague de panique la submerger, Sarah fit quelque chose de très bête à son sens : lentement, très doucement, elle se déplaça en crabe jusque derrière un pan de mur en béton brut dans l'espoir de se dissimuler aux yeux du Justicier. Là, elle ferma les yeux et retint sa respiration, espérant que l'apparition passe son chemin. Que pouvait-elle faire d'autre, pauvre humaine qu'elle était ?

Nombre de messages · **Calisto Del Alba** Mutant de niveau 1

Ce fut passablement fatigué que Calisto survolait "ses" toits après une journée de prospections à pied pour trouver de quoi se nourrir. Il devait vraiment trouver un boulot, pourvu qu'Esteban le recontacte bientôt pour une bonne nouvelle. L'angelot revenant avec la nuit poussa un soupir d'aise. Il aimait la nuit, paisible elle enroulait ses ailes dans un ombrage rassurant qui le cachait aux autres et occultait également sa silhouette ennemie. Le jeune homme se posa avec soulagement sur un toit, il replia ses grandes ailes et se retourna pour inspecter l'articulation. Un peu de sang goutait, un mince filet se glissait entre ses plumes immaculées, arrachant un grognement de mécontentement et de douleur mêlés à l'ange. Le blondinet avait encore du se battre avec des mendiants du coin pour de la nourriture, sa situation devenait réellement précaire. Ses adversaires étaient mutants aussi et plus puissants que lui, résultat l'angelot rentrait encore le ventre vide. La vie de bohème intriguait et charmait beaucoup mais il y avait malheureusement beaucoup de mauvais côtés.

Délaissant son plumage, Calisto tourna la tête, il venait d'entendre un bruit de pas, très léger, discret mis tout de même présent. Un chat? Possible songea-t-il jusqu'à ce que la lune éclaire une ombre longiligne et surtout bipède. Méfiant le blond commença à s'approcher, aussi curieux que prudent. Sautant lestement sur le toit qui abritait la mystérieuse ombre qui avait désormais disparu, l'ange s'engagea dans un jeu de cache-cache avec l'inconnue. Il chercha au détour des murs par hasard tout en essayant de se cacher aussi. Nuggets allait abandonner mais par précaution prit son envol une nouvelle fois, sans élan, il monta à deux mètres du sol et parcourut rapidement la vingtaine de mètres environnante.

A la faible lueur de la lune le Mallorquin eut la surprise de tomber sur une femme, lui qui s'était finalement persuadé que son imagination avait abusé de lui fut plus que surpris. Oubliant sa faim et sa prudence le jeune homme dévisagea carrément la rouquine désormais juste en dessous de lui. L'ange atterrit à quelques centimètres de lui, il inclina légèrement la tête sur le côté, observant cette silhouette au moins aussi mince que lui version clairement féminine cette fois. Des cheveux roux comme le feu, comme l'enfer peut-être; des traits jeunes sur lesquels était fichée tout l'inquiétude du monde. Calisto lui-même prit peur et recula, gardant ses ailes déployées comme pour se donner plus d'envergure et convaincre son interlocutrice de ne pas l'approcher. Visiblement la jeune femme mutante ou pas était effrayée par sa personne, et lui était tout aussi impressionné par elle. Quel beau duo.

-Qu'est-ce que tu fais ici?! Ce n'est pas prudent à cette heure... Ni à cet endroit d'ailleurs. A moins que, tu voles aussi?

Calisto ne s'approcha pas mais ses yeux d'un bleu pur indiquaient que leur propriétaire n'était pas bien méchant, pareillement pour sa façon d'agir ou sa manière de parler. Son anglais chargé d'accents espagnols était plutôt charmant bien que rendu légèrement tremblotant par l'émotion et la peur. Il faut dire que le jeune homme avait l'habitude d'être seul ici. Décidant de prendre la position du dominant Nuggets tâcha de se donner un air assuré de celui qui sait tout de cet endroit, ce qui n'était pas particulièrement faux d'ailleurs.

-Si tu es seule et nouvelle, ne parlons même pas d'être humaine, tu pourrais avoir de sacrés ennuis ici... Beaucoup de mutants trainent dans le coin, sans parler des Sans-Abris.

Loin d'être macho-comment l'être avec son physique androgyne d'ailleurs?- le jeune homme essayait juste de reprendre la situation en main, autant pour rassurer la rouquine probablement perdue que pour se rassurer lui-même. Attendant ensuite les réactions de l'inconnue, il rangea ses ailes dans son dos, décidant d'opter pour une attitude moins agressive, moins imposante.

Nombre de messages · **Sarah Ash** Humaine

Sarah serrait les poings, les yeux toujours fermés. Elle était toujours aux aguets et ce qu'elle entendait l'effrayait au plus au point. Elle se pressa contre le mur de béton derrière lequel elle s'était retranchée, peut-être espérait-elle passer au travers et disparaître. Malheureusement, elle n'avait pas pareille capacité et le bruissement d'ailes se rapprochait dangereusement. La créature céleste semblait l'avoir repérer, il n'y avait pas d'autre possibilité, il lui semblait bien qu'Elle faisait le tour du chantier afin de lui mettre la main dessus.

Alors, elle sentit un léger mouvement d'air sur son visage et en entrouvrant un œil, elle découvrit l'ange à quelques centimètres d'elle à peine. Sous le choc, elle porta une main sur sa poitrine qui se soulevait à un rythme impressionnant, son cœur battant de façon anarchique. Elle entrouvrit les lèvres dans un cri muet et sentit que ses jambes tremblaient sous elle.

Ses yeux maintenant grands ouverts décrivaient bien à quel point elle était effrayée, mais pas seulement. Sarah était en admiration. Cet être était si beau... Ses ailes étaient tout aussi magnifiques et semblaient tellement puissantes... Effroyablement puissantes. La créature recula d'un pas, permettant à Sarah de la regarder plus en détail. Ces boucles encadrant son visage, et ses yeux d'un bleu si profond... Les maigres connaissances de la jeune femme lui permettaient de savoir que les anges n'avaient tout bonnement pas de sexe et pourtant, lorsqu'elle plongea son regard dans celui de l'apparition, il lui sembla bien qu'il s'agissait d'un homme, son torse finement ciselé la mis également sur la voie. Peut-être que les gens se trompaient finalement... Parce que s'il n'était pas un ange, qu'est-ce qu'il pouvait être d'autre ? Pas un seul moment elle imagina qu'il puisse être un mutant, la fausse idée qu'elle se faisait d'eux la mettant dans l'erreur.

- Qu'est-ce que tu fais ici ?! Ce n'est pas prudent à cette heure... Ni à cet endroit d'ailleurs. A moins que, tu voles aussi?

Sarah serra les dents lorsque la créature prit la parole. Elle fut surprise par son accent espagnol qu'elle reconnut bien... Mais intimidée par son assurance. Elle était bien trop dans tout ses états pour percevoir les légers tremblements qui accompagnaient les paroles de l'ange. Elle aurait voulu se laisser aller et se laisser glisser le long du mur, ses jambes ne la soutenant pratiquement plus, mais ça aurait été marquer encore plus son infériorité.

Elle n'analysa les paroles de la créature que quelques secondes plus tard. Dans un premier temps elle aurait voulu le supplier de ne pas lui faire de mal, mais lorsqu'il lui demanda si elle volait aussi, elle s'arrêta net. Il ne savait pas qui elle était, ne savait pas non plus ce qu'elle avait fait... Il n'était pas là pour la punir. Elle allait peut-être s'en sortir... Et plus elle le regardait, plus elle arrivait à se convaincre qu'un être aussi beau ne lui ferait pas de mal. Elle essaya une première fois de prendre la parole mais un son qui ressemblait plus à un couinement de souris sorti de sa bouche. Elle secoua doucement la tête de façon négative.

- Si tu es seule et nouvelle, ne parlons même pas d'être humaine, tu pourrais avoir de sacrés ennuis ici... Beaucoup de mutants traînent dans le coin, sans parler des Sans-Abris.

Et la créature replia ses ailes dans son dos. Malgré qu'elles soient si impressionnantes, Sarah aurait voulu qu'il les déploie à nouveau car elle ne se lassait pas de les admirer. Cependant, elle se sentit tout de même plus rassurée, bien qu'elle n'avait absolument pas l'impression d'être d'égal à égal.

L'ange se souciait d'elle. Forcément, c'était un être bon... Toujours intimidée, Sarah se remettait cependant de ses frayeurs, non sans rester sur ses gardes.

- Je sais...

Elle baissa les yeux comme une petite fille à qui on faisait la leçon. Non, elle ne savait absolument rien. Elle ne savait pas que les mutants traînaient dans le coin, elle n'y avait jamais croisé personne. Et même si le doute n'était pas permis sur la présence de sans-abris dans les parages, elle n'avait jamais eu de problème jusqu'à alors.

Sarah releva les yeux vers lui, le regard brillant. Elle voulait savoir. Elle avait peur de sa réaction mais elle avait besoin de l'entendre. Besoin de savoir qu'elle n'était pas complètement folle.

- Vous êtes un ange ?...

Comme pour accompagner ses propos, elle baissa les yeux et légèrement la tête comme en signe d'humilité. Et comme si elle s'excusait de poser cette question. Elle ne voulait absolument pas le contrarier de quelle façon que ce soit.

Nombre de messages · **Calisto Del Alba** Mutant de niveau 1

-Un ange?

Calisto haussa un sourcil, il n'avait jusque là pas compris le mutisme de la jeune fille. Franchement, vu de près le blondinet n'avait pas l'air très inquiétant. Désormais il comprenait mieux sa réaction, comme beaucoup elle l'avait prise pour un ange: un de ces personnages soporifiques tant ils étaient parfaits, créatures célestes d'un Dieu que l'on voyait trop peu. Un rire sortit de sa gorge, pas même moqueur, juste cristallin et pur, sincère aussi.

-Je ne crois pas qu'ils existent... Je suis juste un mutant

L'espagnol haussa les épaules, il se demandait bien pourquoi on avait toujours tendance à la confusion, il y avait tellement de mutants de part le monde, pourquoi s'étonner de son apparence? Enfin tant pis, la femme serait peut-être déçue mais cela n'empêchait pas qu'elle soit en danger. Le jeune homme remarqua aussi son regard gêné qui venait de se baisser, était-elle dégoûtée? Probablement, après tout, si ce n'était pas une mutante-ou même si elle en était.une d'ailleurs, les porteurs de gêne X ne se supportaient pas toujours entre eux.- Pour la rassurer le Mallorquin se posta au niveau de l'inconnue.

-Mais heureusement je ne suis pas de ceux qui te veulent du mal... Par contre il ne faut pas que tu restes trop trainer ici. Tu as mangé?

Calisto s'assit par terre et sortit deux sandwich de sa poche, un peu aplatis avec un papier froissés mais frais; deux repas difficilement acquis mais qu'il se ferait un plaisir de partager avec celle qu'il imaginait être une vagabonde. Une nouvelle avec des habits qui n'étaient pas abimés encore mais affublée d'une silhouette très mince. Calisto se méfait encore un peu mais ne le montrait pas spécialement, avenant, accueillant comme il l'avait été avec Douglas. L'Espagnol devrait être un peu plus égoïste pour survivre mais c'était dans sa nature, il aimait aider et surtout avoir un peu de compagnie, or cela faisait longtemps que le blondinet n'avait pas pu discuter. Comme si de rien n'était, habitué à démystifier son statut, l'angelot se mit à mordre dans son sandwich. De plus près la rouquine pouvait remarquer que Calisto n'avait pas tout d'un ange, sa silhouette était clairement maigre, on voyait qu'il ne mangeait pas à sa faim, ses habits étaient propres parce qu'il les lavait régulièrement tout comme lui mais abimés. Quant à ses ailes, l'articulation était encore légèrement ensanglantée. Bref, rien n'était aussi beau que ce que l'on voyait au premier abord.

-Qu'est-ce que tu fais ici alors? C'est étonnant que tu n'aies pas encore eu d'ennuis. On va essayer de continuer dans cette voie alors si tu veux bien.

Le mutant ailé sourit, posant ses yeux sur l'étrangère, il s'appliquait dans son anglais comme Esteban lui avait fait comprendre que c'était important. Bientôt le jeune homme travaillerait, le religieux l'avait aidé, à lui de faire de même avec la jeune femme, qu'elle soit vagabonde ou juste une "touriste" égarée.

-Comment tu t'appelles? Moi c'est Calisto, et alors, tu es mutante aussi non?

Vu comme le sujet avait été abordé dès le début, il n'était probablement pas tabou. Le blondinet se tu ensuite, attendant les réactions de son interlocutrice. A voir si elle allait s'enfuir en hurlant, garder la tête baissée ou bien répondre voir se moquer de lui. Encore légèrement prudent Calisto avait l'air détendu mais se préparait à sauter sur ses jambes pour s'enfuir au cas où. En effet, malgré son statut d'homme, il était probablement physiquement plus faible qu'elle avec le peu de nourriture ingérée ces derniers temps et sa constitution naturellement fragile.

Nombre de messages · **Sarah Ash** Humaine

- Un ange ?

Lorsque Sarah entendit l'inconnu rire, elle su aussitôt qu'elle s'était trompé sur son compte et elle sembla se recroqueviller sur elle-même. Elle était loin d'être à l'aise mais ne put s'empêcher d'afficher un air de stupeur lorsqu'il lui annonça qu'il était un mutant. Et qu'il ne croyait pas aux créatures célestes malgré sa condition.
Sarah savait que l'idée qu'elle se faisait des mutants était fausse, qu'ils n'avaient physiquement pas l'air de monstre à trois têtes, mais jamais elle n'aurait imaginé qu'ils pouvait être aussi beaux et irradier une telle bonté après un premier contact. Est-ce qu'ils étaient tous ainsi ? Sarah aurait aimé y croire mais dans ce cas, pourquoi les gens en avaient-ils tellement peur, il s'agissait parfois même de haine pure et simple. Certains actes avaient certainement dû entretenir la flamme, les seuls préjugés ne pouvaient pas donner suite à un conflit aussi important, du moins le pensait-elle.

Sarah resta silencieuse et se crispa lorsque le mutant se mit à son niveau. D'accord, il n'avait pas l'air mauvais, mais sa seule condition de mutant la pétrifiait. Peut-être était-ce parce que c'était sa première rencontre avec l'un d'entre eux... Elle avait d'ailleurs plutôt de la chance d'être tombée sur lui, en fin de compte.

- Mais heureusement je ne suis pas de ceux qui te veulent du mal... Par contre il ne faut pas que tu restes trop traîner ici. Tu as mangé ?

Comme précédemment, Sarah se contenta de hocher la tête de gauche à droite. Non, elle n'avait pas encore mangé mais trouverait bien quelque chose à grignoter en rentrant chez elle. C'est en pensant au foyer qui l'attendait qu'elle se surprit à trouver qu'elle était mieux ici, à vivre cette expérience, plutôt que d'être chez elle aux côtés de sa mère. C'était malheureux quelque part, mais rassurant. Elle n'était pas pressée de rentrer et elle s'habituait tout doucement à la présence du mutant qui avait l'air extrêmement prévenant avec elle.

L'inconnu s'assit à terre et Sarah ne put s'empêcher de constater à quel point cela détonnait avec son apparence angélique : ça avait l'air si normale, si humain. Elle aurait pensé qu'il aurait trouvé un endroit où s’asseoir confortablement ou serait resté debout, au lieu de quoi il se retrouvait à même le sol, ses ailes ne semblant pas l'encombrer. L'habitude, sans doute.

Sarah fut soulagée car, à son tour, elle se laissa glisser le long du mur, comme elle aurait voulu le faire un peu plus tôt lorsque ses jambes ne la tenait plus debout. Elle s'assit donc face au mutant, les genoux contre sa poitrine et entourés de ses bras. A présent, elle ne pouvait plus détacher son regard du mutant, encore moins lorsque celui-ci sortit deux sandwichs de sa poche et qu'il en porta un à ses lèvres : un acte encore plus banal que de s’asseoir à terre. Il était tout bonnement fascinant... Elle le regardait avec tant d'insistance qu'elle se rendit compte avec quel empressement il s'attaqua à son repas. Il avait faim, terriblement faim. Et c'est à ce moment qu'elle se rendit également compte de la maigreur du jeune homme. Et de l'état de son pantalon. Elle avait peur de comprendre.

- Non, mais je mangerai plus tard.

Elle s'attendait à ce qu'il lui propose son deuxième sandwich. Mais il en avait certainement plus besoin qu'elle. Il avait l'air fatigué... Et lui ayant toujours fait face, elle n'avait pas eu l'occasion de voir son articulation ensanglantée, en quel cas elle aurait certainement eu bien plus mal au cœur.

- Qu'est-ce que tu fais ici alors ? C'est étonnant que tu n'aies pas encore eu d'ennuis. On va essayer de continuer dans cette voie alors si tu veux bien.

Et il lui sourit. Un sourire que la rouquine lui rendit timidement. Les légères hésitations qu'il marquait lorsqu'il parlait firent comprendre à Sarah que l'inconnu s'appliquait à utiliser un bon anglais. Il n'avait pas besoin de s'y efforcer avec elle. Elle avait quelques notions et elle avait l'impression que cela dénaturait quelque peu sa personnalité.

- Il faut croire que je me fonds dans le décor... J'étais venue me changer les idées... C'est pas là première fois que je viens ici.

Sarah se berçait doucement tout en lui parlant, une façon à elle de contrôler sa voix qu'elle sentait sur le point de se casser à tout moment. La situation n'avait encore rien de normale à ses yeux.

- Comment tu t'appelles ? Moi c'est Calisto, et alors, tu es mutante aussi non?

- Je m'appelle Sarah.

Enchantée, quelque part elle l'était, mais elle était bien incapable de le lui dire.

- Non, moi je suis normale...

Elle eut un tic.

- Enfin je suis juste... Juste moi.

Quelle cruche.

- Pardon.

Un silence s'installa et Sarah regarda le mutant manger. Le silence ne la gênait pas spécialement et elle se demandait s'il en était de même pour Calisto.

Elle profita de ce moment pour enfiler ses ballerines qu'elle n'avait pas eu le temps de mettre avant de se faufiler dans sa planque ridicule.

- Hablo... un poco español.

Elle afficha un léger sourire. Ses mots étaient hésitants parce qu'elle les cherchait mais elle savait ce qu'elle disait au bout du compte. Elle espérait se détendre en ayant une conversation un peu plus légère. Elle aimait supposer que pour Calisto, c'était aussi agréable de parler sa langue natale que le jour où elle avait retrouver l'ours en peluche de son enfance. Ça l'avait rendue nostalgique, mais c'était vivifiant.

Nombre de messages · **Calisto Del Alba** Mutant de niveau 1

-Tu es sûre? Si tu changes d'avis, le sandwich est là

Calisto posa la nourriture enveloppée proprement dans son cellophane sur le sol entre lui et l'inconnue. Elle ressemblait à un petit animal sauvage et farouche avec ses genoux ramenés contre sa frêle poitrine.

-Veille à ce que ce soit la dernière alors. Je ne veux pas te commander mais ce coin de quartier est particulièrement dur. A moins que tu ne sois une super télépathe ou championne de Karaté c'est chaud... Même quand tu ne cherches pas la bagarre tu la trouves. Ici c'est bien, nous sommes sur les toits, c'est difficile pour la plupart des squatters, drogués et tout ce que tu veux de monter mais risqué en soi aussi. Tu aurais pu te tordre quelque chose.

Il fallait bien que Sarah comprenne que cet endroit n'était pas une promenade où une belle fille comme elle pouvait impunément se balader. Si en tant que garçon et mutant Calisto prenait de gros risques parfois, c'était décuplé pour une jeune fille, humaine en plus. Oh, tout le chantier n'était pas contaminé par la violence mais ce bout de quartier si et c'était malheureusement le seul que le blondinet pouvait habiter car il était loin des bonnes gens, lui permettant ainsi de vaquer à ses occupations.

-Même être humain ne signifie pas être normal.

L'angelot haussa les idées avant de rire à cette idée. Comment pouvait-on encore croire à cette foutue norme? Un homme qu'il soit porteur du gêne X ou ps était normal quand il était bizarre, voilà ce qu'était le point commun de toute l'espèce: imprévisible, dangereuse, parfois attachante mais souvent repoussante hélas. Aujourd'hui néanmoins sa rencontre semblait appartenir aux bonnes nouvelles, aussi loin de demeurer ombrageux l'angelot observa sa comparse qui tentait de se dépatouiller avec sa maladresse, inutile de lui en vouloir après tout, c'était bien lui, Nuggets, le pro des boulettes. C'est pourquoi le jeune homme se contenta de hausser les épaules, rangeant l'information dans un coin de sa tête. Sarah pouvait également être une humaine "artificielle" qui se considérait comme tel parce qu'elle prenait le remède mais qu'importe au final? C'était avant tout une jolie demoiselle paumée sur un toit et bien trop frêle à son goût.

-Tu fais quoi ici? Tu as une maison?

Calisto pensait déjà que ce n'était pas une vagabonde vu qu'elle avait refusé son sandwich. Même le plus timoré d'entre eux ne saurait refuser un peu de nourriture si on lui en proposait... Néanmoins sa réponse le conforterait dans ses sentiments et il cesserait de s'inquiéter autant pour elle.

-Pourquoi es-tu venu ici? Il y a plein d'autres endroits plus sympathiques et moins dangereux comme Central Park.

Une envie de suicide? Un désir de se mettre en danger? Une simple perdition ou la fuite face à quelqu'un l'ayant poursuivi? Après tout Sarah avait peut-être eu des ennuis quoiqu'elle lui ait dit. Le jeune homme haussa légèrement les épaules à nouveau, signe qu'elle n'était pas forcée de répondre, qu'il savait pertinemment que ça ne le regardait pas mais bon, autant faire la conversation. D'ailleurs en parlant de ça, la jeune femme se mit à tenter de l'aborder à son tour, parlant espagnol. Ainsi son accent avait été reconnu, peu étonnant remarque.

-Muy Bien. Que nivel tienes? Quel niveau as-tu? Où as-tu appris?

Lança le mutant ravi qui mordit dans un autre tronçon de sandwich durement acquis, laissant l'autre à disposition de la demoiselle si cette dernière changeait d'avis. Aujourd'hui Calisto avait été fortuné de pouvoir acheter ces deux mets, malheureusement pour sa constitution c'était bien peu; mais bon il avait l'habitude et se disait que bientôt les choses changeraient avec le travail que lui avait promis Esteban. Avec le Latino, s'additionnait aujourd'hui cette sympathique rencontre, certes il fallait encore rester sur ses gardes mais visiblement Sarah faisait partie des gens gentils; au moins ça changeait de ses déboires précédents à l'institut ou même en dehors.

Nombre de messages · **Sarah Ash** Humaine

-Tu es sûre? Si tu changes d'avis, le sandwich est là.

Sarah secoua la tête. Oui, elle en était sûre. Elle ne comptait certainement pas le priver de son maigre repas. Pour autant, il posa tout de même son deuxième sandwich entre eux deux. La rouquine eut un petit sourire de remerciement mais elle savait déjà qu'elle n'y toucherait pas.

Encore une fois, le mutant se montra étonnement attentif au bien être de la jeune femme en prenant le temps de la mettre en garde. Admettons, ça n'était pas un ange... Mais il s'en approchait tellement. Difficile pour la rouquine de le considérer comme un mutant.

Lorsque Sarah commit son énorme bourde, Calisto ne s'attarda pas sur le sujet. Il souligna simplement le fait que même être humain ne signifiait pas être normal. Et la jeune femme savait bien qu'il avait raison. Qu'est-ce qu'était la normalité au fond ? On enfermait les fous parce qu'ils se comportaient autrement, parce qu'ils étaient en marge de la société. Mais la normalité avait été installée par des codes. Il suffisait de dépasser cette limite pour être considéré comme anormal... C'était tout bonnement ridicule. Et si Sarah se rangeait à cette mentalité, cela ferait longtemps qu'elle aurait dû se rendre à la police ou s'enchaîner elle-même.

- Tu fais quoi ici? Tu as une maison. Pourquoi es-tu venu ici? Il y a plein d'autres endroits plus sympathiques et moins dangereux comme Central Park.

- Oui, j'ai un appartement, je vis avec ma mère... Central Park est sympa mais beaucoup trop fréquenté, en fait. Jusqu'à maintenant il ne m'était pas venu à l'esprit que cet endroit pouvait être aussi dangereux que tu le dis. J'ai dû passer entre les gouttes...

Lorsque Sarah s'efforça de parler espagnol, elle crut voir que cela plaisait à Calisto. D'ailleurs, il lui répondit en prenant soin de traduire par la suite. Une attention qu'il n'était pas obligé d'avoir puisque Sarah avait une bonne compréhension de cette langue. La parler, en revanche, lui demandait de fouiller dans ses souvenirs.

- Muy Bien. Que nivel tienes? Quel niveau as-tu? Où as-tu appris?

Le mutant mordit de plus belle dans son sandwich et Sarah le fixait toujours, sans se rendre compte que cela aurait pu devenir impoli...

- Niveau scolaire. Ce n'est pas énorme mais j'étais plutôt bonne... Ça fait trois ans que je n'ai plus pratiqué alors autant dire que mon niveau n'est plus ce qu'il était. Tu es originaire d'où ? Ça te manque ?

L’intérêt que Sarah lui portait était sincère. Le côté exotique de Calisto était attrayant et donnait à la jeune femme des rêves d'évasions. Peut-être que le mutant éviterait de lui répondre... Elle ne savait absolument si sa curiosité et son intérêt pour lui étaient déplacés. Peut-être qu'il existait également des codes chez les gens comme lui.

Nombre de messages · **Calisto Del Alba** Mutant de niveau 1

Elle avait un appartement, Calisto était soulagé, voir une jeune fille aussi frêle dehors ne lui aurait pas plu et il se serait senti forcé de la prendre sous son aile-sans mauvais jeu de mots vu sa situation.-or il n'était pas forcément le meilleur. Le plus gentil peut-être mais le plus apte certainement pas vu ses habituelles boulettes. Trop fragile, le blondinet ne devait sa survie qu'à sa grande volonté et à sa paire d'ailes bien que ces dernières le condamnaient lentement à l'agonie par épuisement s'il continuait à manger si peu. Enfin la question ne se posait pas puisque son interlocutrice avait finalement un abri, si tenté que sa mère soit apte à être une protectrice; plus que n'importe qui avec une mère alcoolique, un père et un frère violents Calisto savait que la famille pouvait parfois être pire que la rue. Quoiqu'il en soit, si c'était simplement pour l'accompagner quelques heures, le Mallorquin serait un bon chevalier servant, il connaissait pas mal d'astuces pour éviter momentanément les ennuis et les endroits par où se faufiler pour rentrer sans se mettre trop en danger. Les chantiers lui "appartenaient", grâce à sa vue du ciel il avait pu repérer les bons passages pour que Douglas ne se fasse pas mal en venant le voir, et puis il savait quand même se défendre un minimum.

-Tu vis dans le centre? Quelque soit l'endroit tu as du beaucoup marcher... Même pour moi il faut 15 à 20 minutes, enfin j'atterris dans une ruelle avant le centre pour ne pas être repéré mais ça reste long.

Calisto aussi était intrigué par la jeune femme, et puis elle lui permettait de ne pas trop penser à ce repas avalé trop rapidement sans qu'il n'arrive à satiété. Elle était plutôt sympathique, jolie avec ça. Quel étonnement pour Calisto de rencontrer une humaine tout de même; depuis ses parents il lui semblait avoir surtout évolué parmi les mutants, comme si, contrairement aux statistiques ils étaient plus nombreux que les homos sapiens. En tout cas Sarah n'était pas une porteuse du gêne X, c'était avéré, étrange que ça lui soit confié sans tabou dès les premières paroles... Du coup le jeune homme avait plein de questions en tête: comment faisait-elle pour évoluer dans ce monde où certains avaient une mutation ressemblant à une maladie alors que d'autres avait un don clairement apparenté aux super-héros de science fiction; est-ce qu'elle aurait aimé être un mutant? Quel pouvoir lui ferait plaisir... Toutefois pour le début il se contenta d'un simple:

-Palma de Mallorca, je viens de là. Bof, la langue me manque, le pays? Ils sont tous pareils, les rues sont les mêmes, les délinquants, les sans-abris... Bon à Mallorca; les paysages sont plus jolis. Et toi tu es d'ici?

Le blondinet accrocha son regard limpide à ceux de la rouquine qu'il qualifierait comme étant de couleur menthe à l'eau, un joli menthe à l'eau d'ailleurs. Résistant quelques minutes au sandwich, juste un peu plus que ce qu'exigeait la convenance, l'angelot finit par l’attraper pour le dévorer sans autre forme de procès comme son frère précédemment. Au fond, l'Espagnol était ravi de pouvoir manger ce petit supplément, c'était très peu encore une fois mais il saurait s'en contenter, inutile d'aller chercher des fruits dans les jardins, ce serait utiliser plus d'énergie que d'en dérober avec le risque de se faire voir en plus. Il avait l'habitude et cette fois oublier son estomac grâce à la conversation serait agréable.

-Qu'est-ce que vous auriez aimé avoir comme particularité si vous étiez mutante?

Cette fois comme souvent, il n'avait pas pu s'en empêcher mais bon, gageons que la jeune femme ne se vexe pas vu leur conversation. Elle semblait ouverte d'esprit, intéressante et intelligente, sans compter qu'il fallait bien passer le temps quand même.

Nombre de messages · **Sarah Ash** Humaine

-Tu vis dans le centre? Quelque soit l'endroit tu as du beaucoup marcher... Même pour moi il faut 15 à 20 minutes, enfin j'atterris dans une ruelle avant le centre pour ne pas être repéré mais ça reste long.

- Mon appartement est à Hell's kitchen... Pas terrible comme quartier. J'ai pris le car pour venir jusqu'ici... Je comptais aussi le prendre pour rentrer.

-Palma de Mallorca, je viens de là. Bof, la langue me manque, le pays? Ils sont tous pareils, les rues sont les mêmes, les délinquants, les sans-abris... Bon à Mallorca; les paysages sont plus jolis. Et toi tu es d'ici?

Sarah était loin d'être bonne en géographie et elle eut du mal à localiser où pouvait bien se trouver Palma de Mallorca. Même le nom ne lui était pas familier. Plutôt que de passer pour une ignorante, elle acquiesça d'un signe de tête.
La jeune femme aurait cru que le mutant aurait été plus nostalgique que ça. De toute évidence, il ne vivait pas dans le grand luxe et à son sens, on ne se sentait jamais aussi bien que chez soi. Son vrai chez soi. Elle se demanda ce qui l'avait poussé à venir ici, à New York. Là-bas au moins, il y avait de beaux paysages.

- Non, quand j'étais petite on habitait dans une maison près de Boston. C'était beaucoup de verdure, il n'y avait pas tout ce monde, toute cette folie... Ça me manque parfois...

Sarah haussa les épaules comme si ses paroles étaient tout à fait banales, et pourtant elles la touchaient en plein cœur. Elle était étonnée de se mettre à parler aussi facilement. L'apparence et la gentillesse de Calisto poussaient peut-être à la confidence. A cette époque, lorsque sa famille vivait encore là-bas, ils étaient heureux. Son frère n'avait pas encore fugué, sa mère ne buvait pas un seul verre et elle n'était pas malade. Elle se doutait que ses yeux de petite fille lui faisait certainement voir le monde plus beau qu'il ne l'était, mais elle avait connu le bonheur. Avant.

Pendant qu'elle lui parlait, Sarah avait bien remarqué que le mutant lorgnait son sandwich avec envie. Et il s'en empara bientôt pour n'en faire qu'une bouchée. C'était presque impressionnant... Il méritait que quelqu'un l'aide. Elle voulait l'aider...

-Qu'est-ce que vous auriez aimé avoir comme particularité si vous étiez mutante?

Sarah fut surprise par la question de Calisto. C'était la dernière à laquelle elle s'attendait. Il avait l'air vraiment curieux d'entendre sa réponse et la rouquine fut prise de court. Elle eut un rire gêné. Que pouvait-elle répondre à ça ?

- Je ne sais pas. Je crois que j'ai toujours été fascinée par le feu. Petite j'aurais bien aimé traverser les murs aussi. On... J'adorais surprendre les gens et leur faire dresser les cheveux sur la tête.

Elle eut un sourire nostalgique à cette pensée. « On... » n'était autre que son frère et elle. Ils faisaient les 400 coups et ne se quittaient jamais. Ils n'auraient jamais dû se quitter, non. Elle leva les yeux vers le mutant et le comportement de Sarah changea légèrement. Elle était très hésitante.

- Mais puisque tu me poses la question aujourd'hui... Tu es magnifique... Elles sont magnifiques... Tu dois faire beaucoup d'envieux...

Nombre de messages · **Calisto Del Alba** Mutant de niveau 1

-La campagne... ça explique pourquoi tu cherches la tranquilidad. Moi je vivais dans un petit coin aussi... Mais il y avait beaucoup de monde quand même.

Des paumés entassés les uns sur les autres, égarés dans ce monde qui ne voulait plus d'eux, le quartier des alcooliques, là où la drogue se vendait à découvert tant c'était devenu un fait commun. Peu envieux de décrire cet endroit le jeune homme se tut toutefois, plus intéressé par son interlocutrice que son propre passés. Calisto estimait avoir déjà trop pleuré, désormais il devait aller de l'avant et aider ceux qui en avaient vraiment besoin. Après tout, mis à part la faim, sa vie n'était pas si mal. Il était plutôt tranquille sur ses toits et profitait d'une belle vue, sans compter du rêve de tout homme: voler quand il le voulait presque où il le souhaitait.

-Tu vivais dans une ferme? Est-ce qu'il y avait des chevaux chez toi? J'aime bien les chevaux, c'est calme, paisible...

Le blond en trainant aux alentours de son quartiers tombait parfois sur des campagnards. Il se rappelait des doux museaux, des chanfreins qui se laissaient caresser, des naseaux qui se gonflaient et soufflaient de l'air chaud sur le visage des riches comme des pauvres, des jeunes comme des vieux, heureux tant qu'on leur prodiguait des tendresses. Les chiens aussi étaient sympathiques malheureusement l'Espagnol n'avait pas assez d'argent pour en entretenir un, contrairement à beaucoup de vagabonds marchant aux côtés de chiens aussi miséreux qu'eux, il ne voulait pas imposer sa faim à un compagnon à quatre pattes juste pour son bon plaisir.

-Traverser les murs c'est bien oui! Ce serait tellement pratique...-Fit-il rêveur en imaginant entrer là où il voulait quand il le souhaitait, échapper à ses adversaires en un claquement de doigts et bien d'autres choses encore.-

Le mutant ne releva pas l'hypothèse concernant le feu, il détestait cet élément, cela lui rappelait toujours la braise incandescente qui brillait au bout de la cigarette que son père se plaisait à lui coller sur la peau. Le jeune homme frémit de la pointe des ailes jusqu'à l'échine en se rappelant de cela mais il ne fit rien de plus, se contrôlant parfaitement ou presque. L'Espagnol ne releva pas plus le "on" de Sarah, on ne savait jamais ce que cela cachait. Pour avoir eu une enfance difficile, le jeune homme était plus sensible que d'autre. Ce "On" pouvait être un simple lapsus comme un véritable sous-entendu sur un passé peu glorieux. Mieux valait donc en rester là, si l'humaine n'avait pas continué sa phrase ce n'était pas pour la forcer à la finir. Quoiqu'il en soit, Sarah avait heureusement changé de thème, enfin pas tout à fait mais Calisto s'en contenterait. Rieur, il souleva une de ses grandes ailes-il grimaça légèrement en dépliant l'articulation blessée mais continuant son mouvement quand même car la douleur était supportable.- et l'approcha de sa comparse. Du bout de cette dernière le mutant frôla son épaule puis sa hanche avant de se retirer tout aussi délicatement. Il rejeta ensuite la tête en arrière et déploya ses deux ailes pour les exposer à la lune, savourant les effets d'une petite brise agréable qui remuait gentiment son plumage.

-Merci c'est gentil- un peu de rouge colora les joues de Calisto, peu habitué à recevoir des compliments. Normal pour un marginal doublé d'un talentueux bêtisier sur pattes, en général le pauvre était plutôt chassé à coup d'insultes voir avec des coups tout court.- Bof, ce n'est pas très pratique vu la taille... Et puis l'hiver et l'été je change de plumage, je n'ai pas l'air très crédible.- Il rit de lui-même, s'imaginant être un petit moineau qui semait ses plumes derrière lui, sauf que lui en possédait sur 5 mètres d'envergure, enfin d'un côté c'était plutôt bien, il avait tellement de masse qu'il n'avait jamais l'air miteux pendant ces époques, il n'avait pas besoin de trous dans ses ailes pour ça à vrai dire.- mais c'est vrai que voler est quelque chose de très agréables. Ceux que tout le monde envient en général sont les mutants qui le font sans artifices, genre Superman, c'est bien ça? Le héros américain avec une culotte rouge moche? Oui Superman... Ou les télépathes, enfin moi je détesterais entendre tout ce que les gens pensent... Mal à la tête et puis si c'est pour entendre de plus vilaines choses encore qu'ils n'en disent à voix haute, merci bien.

Trouvant d'autres questions le mutant les servit aussitôt sur un plateau, de plus en plus à l'aise avec Sarah qui ne semblait heureusement pas se vexer comme un rien comme certaines de ses rencontres précédentes.

-Tu as quel âge? Moi 20 ans... Et tu travailles? Tu étudies? J'ai une licence de littérature que j'ai passé ici en Amérique.

Annonça-t-il, heureux de dire qu'il avait des études, ça avait été difficile pour lui mais bien que sa licence ne lui servait pas énormément, voir pas du tout Calisto en tirait une grande fierté.

Nombre de messages · **Sarah Ash** Humaine

Sarah eut un sourire. Oui, la tranquilidad, c'est bien ce que la jeune femme recherchait. Elle n'était pas faite pour vivre parmi tout ces gens, mais il avait bien fallu s'y accommoder. Ici, sa mère et elle était à proximité de tout et Sarah avait même trouvé un petit job qui lui plaisait bien et qui lui permettait d'ailleurs de supporter la situation. Mais il était clair qu'elle aurait pris bien plus de plaisir à vivre en campagne. Pour l'instant, elle était coincée auprès de sa mère, mais plus tard elle pourrait envisager de s'en aller... Cette idée la réconforta.

-Tu vivais dans une ferme? Est-ce qu'il y avait des chevaux chez toi? J'aime bien les chevaux, c'est calme, paisible...

Calisto lui posait beaucoup de question, et cette dernière était presque enfantine. Comme il avait l'air pur... Sarah n'était pas fine psychologue, elle n'était pas du genre à voir à travers les gens, mais cette réalité la frappa : il semblait bien que le jeune homme était loin d'avoir eu une enfance épanouie, peut-être à cause de sa condition de mutant.

- Non, c'était un petit lotissement de maison... mais derrière il y avait des champs à perte de vue, des champs de maïs. Et quand ils étaient au plus haut, on adorait aller cavaler là-dedans... Je me souviens qu'il y avait des chevaux. Mais à moi ils m'ont toujours fait peur, ils étaient tellement impressionnant à mes yeux...

Sarah était étonnée de se livrer si facilement. Plus à l'aise, elle soulignait ses paroles par des gestes et sa voix était beaucoup plus audible qu'auparavant. Elle ne se rendit même pas compte qu'elle avait fait référence à son frère. Elle était également surprise de la facilité avec laquelle ses souvenirs lui revenaient, clairs comme de l'eau de roche. Jusqu'à maintenant, elle n'y avait plus réellement repensé, ayant peur que ce bonheur perdu soit trop douloureux à raviver mais elle avait l'impression que Calisto écoutait ses paroles et qu'il les vivait par procuration. C'était triste... Mais si elle pouvait lui procurer un peu de bien-être, c'était bien la seule chose qu'elle puisse lui donner, à lui qui avait l'air si gentil et pourtant en souffrance.

-Traverser les murs c'est bien oui! Ce serait tellement pratique...

Il avait l'air rêveur... Il lui semblait si facile de s'évader. Sarah l'enviait. Peut-être parce qu'il attendait la première occasion pour le faire. Triste encore une fois. Et en même temps, quelle meilleure façon de s'évader que de déployer ses ailes et de prendre le large ? D'un autre côté, il avait cette chance.

Lorsqu'il déploya d'ailleurs une de ses ailes, Sarah eut un léger mouvement de recul, impressionnée. Elle nota pourtant la légère grimace de douleur du mutant et garda cette information pour plus tard. Est-ce que ça lui faisait mal de se servir de ses ailes ?
Elle pensa dans un premier temps qu'il se contentait de se « dégourdir », au lieu de quoi il la rapprocha d'elle et frôla son épaule et sa hanche. Tout ce temps, Sarah resta complètement immobile, intimidée, tout en appréciant ce geste. C'était complètement irréel, elle avait l'impression de ne plus faire partie du même monde, et elle lui en était reconnaissante. Elle aurait presque eu envie de s'y lover mais ne s'y risqua évidemment pas. Elle n'osa pas y toucher non plus. C'était tellement de grâce... Elle aurait eu l'impression de le salir.

Et puis il déploya sa deuxième aile et leva la tête vers le ciel étoilé. Sarah l'observa sans un mot. Elle était juste en admiration. Les yeux de la jeune femme se mirent à briller et elle sentit une vague d'émotions la submerger. Il était si beau.

-Merci c'est gentil ... Bof, ce n'est pas très pratique vu la taille... Et puis l'hiver et l'été je change de plumage, je n'ai pas l'air très crédible.Il se mit à rire de lui-même et Sarah l'accompagna en souriant. ...mais c'est vrai que voler est quelque chose de très agréable. Ceux que tout le monde envient en général sont les mutants qui le font sans artifices, genre Superman, c'est bien ça? Le héros américain avec une culotte rouge moche? Oui Superman... Ou les télépathes, enfin moi je détesterais entendre tout ce que les gens pensent... Mal à la tête et puis si c'est pour entendre de plus vilaines choses encore qu'ils n'en disent à voix haute, merci bien.

Sarah eut un rire lorsqu'il fit référence à Superman.

- Je confirme, sa culotte rouge est vraiment très moche. Moi je préférerai cent fois ces ailes à n'importe quel autre don. C'est si beau... Tu dois quand même être très fier de ta condition, non ?

Sarah parlait sans connaissance de cause. Elle, se fondait plus que n'importe qui d'autre dans la masse. Elle ne savait absolument pas ce que c'était d'avoir un élément aussi beau qu'encombrant et ne pouvant passer que très difficilement inaperçu. Mais ce moment était tellement simple et beau qu'elle ne voyait que le bon côté de la médaille.

-Tu as quel âge? Moi 20 ans... Et tu travailles? Tu étudies? J'ai une licence de littérature que j'ai passé ici en Amérique.

Calisto ne semblait jamais à court de conversation et cela plaisait à Sarah. Elle cru voir une expression de fierté quand le jeune homme évoqua sa licence. Il pouvait l'être. Quant à son âge... Sarah n'aurait pas su lui en donner un, ayant toujours cette idée de créature céleste dans un coin de la tête.

- Moi j'ai 22 ans depuis peu. J'ai arrêté l'école à 19 ans et maintenant je tiens un cours de danse à Central Park. Mes filles ont entre six et douze ans mais elles sont déjà très douées... J'aime à penser que j'y suis pour quelque chose, même si elles font le plus gros du travail.

Parler de son job la ramenait à la réalité. En douceur cependant car c'était ce qu'il y avait de plus agréable dans sa vie, mis à part le moment qu'elle était en train de vivre.

- Et cette licence, tu l'as obtenu facilement ? Je veux dire... Tu étais dans une école publique ? Ça n'a pas été trop dur à gérer ? J'aime la littérature ! Qu'est-ce que tu comptes en faire ? Tu as des projets ?

Bombardement de question. Sarah était enthousiaste. Cependant, elle avait encore une question à lui poser, car elle n'avait pas oublié :

- Dis moi... Ça te fait mal quand tu déploies tes ailes ?

Nombre de messages · **Calisto Del Alba** Mutant de niveau 1

-Ils sont impressionnants c'est vrai mais si majestueux. On dirait des forces tranquilles de la nature, des protecteurs.-Sarah avait encore évoqué le "on" alors qu'ils discutaient, encore une fois le blond ne préféra pas relever. La jeune femme n'avait pas hésité sur le sujet cette fois, elle avançait mais devait le faire à son rythme.-

Calisto se rappela de doux naseaux qui respiraient fortement et du souffle chaud expiré sur son visage, faisant danser ses boucles blondes et son rire d'enfant brisé. Un rire si fragile, si faible que seuls les animaux et leurs "pouvoirs magiques" pouvaient arracher. Oui, le peu de fois où le blondinet avait vu des chevaux, des chiens ou d'autres bêtes de compagnie il avait pu guérir un peu. Sans ces pauses dans sa vie violente, le jeune homme songeait que jamais il n'en serait là aujourd'hui. Désormais plus équilibré, quand il lui arrivait quand même de perdre les pédales, Calisto pensait au vol ou s'il n'y parvenait pas à un cheval. Ces animaux si puissants et pourtant respectueux qui se pliaient docilement aux caprices de la vie pour ne pas trop s'épuiser, continuer à être heureux.

-Tu préfèrerais donc avoir des ailes que voler sans rien. C'est sûr ça donne un certain "cachet"-Fit-il en bombant le torse et en crânant un peu en agitant gracieusement ses jolies ailes avant de gâcher l'imitation du prince pédant en éclatant de rire.- mais encombrant encore une fois! C'est vrai que c'est beau cependant, sans vouloir me vanter... C'est la seule chose que j'aime chez moi je crois, avec mes yeux. Fier de ma condition sinon? Bof... être mutant c'est juste marquer un peu plus la différence. Je pense que l'on a plus de devoirs si nos capacités sont bénéfiques, aider des gens en danger etc... Mais maintenant c'est difficile, et puis finalement c'est juste un gêne. Un de plus, un de moins... Certains te donnent les yeux bleus, d'autres la peau brune, et celui-là c'est juste un petit morceau d'ADN. Sachant que toutes les ADN sont des combinaisons uniques même pour les vrais jumeaux, au fond, je ne suis pas plus différent ni exceptionnel que toi.

Calisto sourit, il était tout fier de sortir ses cours de biologie en troisième. Avant oui, en tant que postulant au titre de X-Men, il revendiquait cette capacité à aider les autres via ses ailes. Désormais le blond avait cessé d'être aussi utopiste, aussi optimiste même, il était plutôt réaliste. Paradoxal pour quelqu'un qui défiait allègrement les lois de la gravité. D'un autre côté son ancienne fierté ressurgissait un tantinet, l'admiration de sa compagne rejaillissant sur lui et le mettant en valeur une fois n'était pas coutume. Quoiqu'il en soit, lui-même éprouvait de la fascination pour la jeune femme, professeur de danse? C'était ce qui expliquait ses mouvements gracieux, sa silhouette parfaite, elle devait être une professeur d'exception avec une telle gentillesse; Nuggets en était sûr.

-Professeur de danse! Moi qui ne sait pas faire un pas sans marcher sur les pieds de ma partenaire.- Le mutant ailé se mit à rire, se moquant de sa propre personne. Quand Calisto volait, il était un modèle de beauté et de grâce, au sol, en train de se trémousser sur un rythme spécial qui plus est lui donnaient l'air d'un éléphant dans un magasin de porcelaine.-22 ans, tu n'es pas trop jeune pour être professeur? Est-ce que tu as un diplôme spécial? Tu fais des spectacles?

Des deux partis, les questions fusaient, autant dire que le Mallorquin était un peu gêné de répondre mais également ravi de trouver une copine qui ne craignait pas le fameux point d'interrogation, usant et abusant de ce dernier au contraire. En général on en voulait à Calisto pour sa trop grande curiosité, là c'était différent, Sarah semblait atteinte du même virus.

-Danser... Un don magnifique, je ne m'y connais pas du tout mais une fois j'ai vu quelqu'un le faire, quelqu'un de très talentueux pour une fête de quartier si je me souviens. Je crois que danser peut être un don encore plus beau que celui que me donne le gêne X. Danser c'est voler en gardant les pieds sur terre... Un bel equilibrio non? Comment as-tu découvert cette passion au fait?

Le jeune homme reprit son air rêveur. A ses heures monsieur était un véritable poète et comme Sarah était une muse à ses yeux, elle avait su réveiller le maître des belles lettres qui sommeillait en lui. Quoiqu'il en soit l'angelot n'avait pas remarqué l'admiration que semblait lui vouer son interlocutrice. Pour lui c'était chose impossible, ses ailes, il les avaient vu grandir, elles faisaient parti de lui et n'étaient que deux appendices tantôt utiles tantôt dangereux pour sa santé quand par exemple il n'avait pas assez à manger et qu'égoïstes, ses demoiselles duveteuses lui volaient toute son énergie.

-Ben pour l'école... Disons que... J'étais dans un institut spécial, très bien! Mais bon maintenant l'école ne répondait plus à mes attentes alors je suis parti. La licence était très difficile, j'avais un niveau scolaire très bas... Disons à cause de petits soucis familiaux, mais j'ai travaillé très dur et l'école m'a bien remise à niveau.

Ouf, il ne pouvait pas en dire plus, avec tous les ennuis récoltés pour divulgation d'informations même quand il n'en faisait pas vraiment, autant être prudent; et puis il ne voulait pas que Douglas où d'autres mutants aient des ennuis. Calisto avait confiance en Sarah mais elle pouvait parler par inadvertance ou quelqu'un pourrait l'y forcer, sans compter qu'il se rappelait de sa promesse faite à Esteban, personne ne devait savoir pour lui, cela devait fonctionner un peu de la même façon pour l'institut. En haussant les épaules Nuggets avait même eu le luxe de ne pas se faire passer pour une victime, il progressait bien.

-Ben pour l'instant trouver un travail. Une association pour étrangers m'a proposé de livrer des pizzas d'une part et de l'autre le repas des religieux... Ce n'est pas de la littérature mais c'est un début. Euh, le tout à vélo bien sûr... Et pour mes projets on verra, mieux ne vaut pas trop en faire, sinon on est déçu dans la vie tu sais.

Répondant au flot de questions de son mieux, Calisto enchaînait les sujets, aussi enthousiaste et infatigable que sa belle aînée.

-Pour mes ailes, pas du tout pourquoi? C'est comme ton bras ou ta jambe... -Il mit un léger temps à saisir avant de sentir un petit filet rouge couler entre deux plumes quand enthousiaste il venait de déployer ses ailes en grand.- Ah oui. Bagarre... Y'a deux vieux qui voulaient me voler mes sandwich, ils m'avaient vu avec, Après deux jeunes s'en sont mêlés juste pour rire, ils aiment bien frapper les vieux sans abris alcoloo du coin... Ou les jeunes seuls. Pas grave je les ai vite semés, ils ne volent pas eux.

Calisto eut un petit rire, pour lui la situation n'était pas exceptionnelle et l'angelot avait apprit à s'en amuser, après tout il avait pu garder ses sandwich et rester intact. Son aile guérirait vite et cela ne l'empêchait pas de voler, en plus bientôt il aurait son job, de quoi être très heureux donc.

-Tu sais toi qui veut des plumes, c'est 2 h de lavage recoin par recoin tous les deux jours et un lissage d'une demi heure tous les jours... 1 heure quand les jours ou tu te nettoies, sinon tu ne voles pas bien.

Le jeune homme était donc passé un maître dans l'art de trouver des sources propres même en pleine ville, ce qui expliquait sa bonne hygiène, sinon il occupait les douches publiques aux bonnes heures, ou débloquait le système après être entré en fraude etc... Bref, il se débrouillait et en était fier même si ces temps ci la faim creusait ses joues, son ventre et son moral, il semblait le reprendre grâce à Sarah. Comme Esteban la jeune femme était bien tombée. Les anges sans ailes existaient bien eux contrairement à leurs parents célestes qui ne pointaient jamais le bout de leurs plumes pour vous aider.

Nombre de messages · **Sarah Ash** Humaine

Calisto avait vraiment l'air d'apprécier les chevaux et Sarah pensait qu'il en était certainement de même pour tous les animaux, du genre « Toutes choses sur cette planète ont une raison d'être », même les horribles araignées dodues et velues. Elle-même aimait beaucoup les animaux sauf les insectes, elle avait d'ailleurs un chat mais qui restait très indépendant. Jamais il ne se frottait contre ses jambes ou ne réclamait des câlins. Un chat qui ne servait à rien si ce n'est manger et dormir. Elle avait lu quelque part que les chevaux, pour obéir à leur cavalier, pouvait mourir d'épuisement. Emmenez-les vadrouiller dans le désert et ils y laissent leur vie s'il le faut. Elle trouvait cela tellement injuste...

-Tu préférerais donc avoir des ailes que voler sans rien. C'est sûr ça donne un certain "cachet" mais encombrant encore une fois! C'est vrai que c'est beau cependant, sans vouloir me vanter... C'est la seule chose que j'aime chez moi je crois, avec mes yeux. Fier de ma condition sinon? Bof... être mutant c'est juste marquer un peu plus la différence. Je pense que l'on a plus de devoirs si nos capacités sont bénéfiques, aider des gens en danger etc... Mais maintenant c'est difficile, et puis finalement c'est juste un gêne. Un de plus, un de moins... Certains te donnent les yeux bleus, d'autres la peau brune, et celui-là c'est juste un petit morceau d'ADN. Sachant que toutes les ADN sont des combinaisons uniques même pour les vrais jumeaux, au fond, je ne suis pas plus différent ni exceptionnel que toi.

Calisto parlait beaucoup, mais avec raison. Sarah l'écoutait sans l'interrompre et la façon de penser du jeune homme lui vint bientôt comme une évidence : elle n'avait aucun mal à adopter son point de vue, même s'il était clair qu'à ses yeux Calisto valait de l'or. Elle doutait cependant que tous les mutants aient cette mentalité. Comme tout être humain, il y avait des cons et des gens biens. Il y avait ce qui se croyaient supérieurs -ils l'étaient d'ailleurs dans un sens- et qui agissaient en conséquence, et ceux qui se cachaient de peur d'être jugé. Le jeune homme semblait lui avoir trouvé un bon équilibre, même s'il était un peu trop bon justement.

-Professeur de danse! Moi qui ne sait pas faire un pas sans marcher sur les pieds de ma partenaire. 22 ans, tu n'es pas trop jeune pour être professeur ? Est-ce que tu as un diplôme spécial ? Tu fais des spectacles ?

La rouquine sourit. Ils s'auto-bombardaient de question et elle était perplexe quant à l'intérêt qu'il lui portait. En plus de cela, il était humble et n'hésitait pas à rire de lui-même. Elle n'en revenait toujours pas : c'était le personnage le plus impressionnant et fascinant qu'elle ait jamais rencontré, mais aussi le plus sympathique... Oh elle connaissait du monde, enfin surtout ses collègues, mais elle avait l'impression que chacun d'eux étaient superficiels et qu'au-dessous de la surface, il n'y avait pas grand chose de plus à découvrir. Généralement elle ne s'y trompait pas. Calisto, lui, n'était rien de tout cela. Et il connaissait l'humilité.

- En fait c'est plutôt un arrangement... Je fréquentai ce club depuis mes onze ans mais je pratiquais déjà avant à Boston, et il y a trois ans, on n'a plus eu les moyens de payer mes cours... La directrice me connaît depuis que je suis gosse et elle connaît mon niveau aussi. Ils avaient besoin d'un professeur, je me suis portée volontaire. Au début ça ne devait durer qu'un temps mais je suis toujours là. C'est un peu officieux parce que je devrai valider mes compétences, après tout j'ai la garde des enfants plusieurs heures par semaine et si les parents venaient à savoir que je n'ai pas les diplômes requis... Mais pour l'instant ça marche et tout se passe bien.

Sarah espérait que cela allait durer. Mais après tout, tout allait sur des roulettes depuis trois ans, il n'y avait pas de raison que ça change. Elle aurait pu passer son diplôme afin d'être en règle et d'avoir la conscience tranquille, mais cela demandait un certain budget. La directrice lui avait soufflé qu'elle l'aiderait au niveau financier mais il semblait « qu'elle n'avait toujours pas les fonds malheureusement ». Sarah n'y croyait pas. Le fait qu'elle ne soit pas diplômée lui permettait surtout de la sous-payer et en cas de contrôle, elle n'aurait certainement aucun mal à la virer. La directrice n'était pas connue pour son grand cœur. Si tout allait bien, elle était correct. Si le vent tournait, elle ne ferait pas de quartier...

- Oui, on fait des galas de fin d'année mais le budget est assez serré et l'association réclame des billets d'entrée payants. Chaque année c'est un dilemme car les familles n'ont pas forcément les moyens d'aller voir leurs enfants. Je trouve ça vraiment injuste...

-Danser... Un don magnifique, je ne m'y connais pas du tout mais une fois j'ai vu quelqu'un le faire, quelqu'un de très talentueux pour une fête de quartier si je me souviens. Je crois que danser peut être un don encore plus beau que celui que me donne le gêne X. Danser c'est voler en gardant les pieds sur terre... Un bel equilibrio non? Comment as-tu découvert cette passion au fait?

Danser c'est voler en gardant les pieds sur terre. Pas étonnant qu'il ait une licence de littérature. Il était beau, mais ses paroles l'étaient encore plus. Le fait qu'il porte un réel intérêt à ce que Sarah faisait la flattait. Elle se sentait regonflée à bloc. Merci Calisto.

- C'était quel genre de danse ?
Au début c'était plus par défaut, il y avait une présentation de tous les clubs de la ville et ma mère voulait absolument... Elle voulait absolument... *Me décoller de Joe...* que je me dépense parce que j'étais inépuisable. Et j'y ai pris goût, plus que ça même...

Joe et Sarah étaient deux petits monstres. En plus d'être inséparables, ils faisaient les pires âneries ensemble. En les séparant l'un de l'autre, sa mère espérait que la petite fille qu'elle était se détacherait de son frère et réussirait à se canaliser, prendrait goût à fréquenter des filles de son âge avec des jeux de filles de son âge... A vrai dire, ça n'avait rien changé. Une fois de nouveau ensemble, leur cirque repartait de plus belle.

-Ben pour l'école... Disons que... J'étais dans un institut spécial, très bien! Mais bon maintenant l'école ne répondait plus à mes attentes alors je suis parti. La licence était très difficile, j'avais un niveau scolaire très bas... Disons à cause de petits soucis familiaux, mais j'ai travaillé très dur et l'école m'a bien remise à niveau.

Sarah se demandait de quel genre d'institut il s'agissait. Un établissement privé n'était pas à prendre compte puisqu'il aurait fallut payer une fortune et sans aucune arrière-pensée, Calisto ne semblait pas pouvoir se le permettre. Elle aurait pu lui demander mais apparemment le sujet était clos : l'école n'avait pas répondu à ses attentes, il était parti. Non sans avoir décroché une licence tout de même, ce qui n'était pas négligeable. Il lui avoua qu'il avait eu un niveau scolaire assez bas à cause de soucis familiaux. Sarah cilla légèrement. Ils étaient deux.

- Je sais ce que sais... Mais toi contrairement à moi tu as su remontrer à la surface et aller de l'avant. J'imagine la volonté que tu as dû avoir... Personnellement je suis restée avec mes lacunes et le premier cap passé, j'ai abandonné les études. Je ne devais pas être faite pour ça... En fait je n'ai pas vraiment eu le temps d'apprécier l'école.

Sarah haussa les épaules tout en traçant des signes sans significations sur le sol. Elle n'avait pas vraiment eu le temps d'apprécier l'école non... Les rares fois où elle y était. L'état de santé de sa mère ne s'améliorant pas avec le temps, elle avait dû passer pas mal de nuits blanches à son chevet ou l'accompagner pour des examens médicaux. Lorsque le verdict était tombé, elle avait été aussi très dispersée pendant plusieurs semaines, ne prêtant plus vraiment attention aux cours. Au final, elle n'avait obtenu son S.A.T qu'avec justesse. Et elle s'était arrêtée là.

-Ben pour l'instant trouver un travail. Une association pour étrangers m'a proposé de livrer des pizzas d'une part et de l'autre le repas des religieux... Ce n'est pas de la littérature mais c'est un début. Euh, le tout à vélo bien sûr... Et pour mes projets on verra, mieux ne vaut pas trop en faire, sinon on est déçu dans la vie tu sais.

Livrer des pizzas ? Ok. C'était mieux que rien. Mais ça n'avait tout de même rien de très réjouissant. C'était même encore plus consternant en connaissant le potentiel de Calisto. Et très franchement, elle le voyait mal sur un vélo encombré de ses ailes. Tout doucement, elle commençait à voir aussi le désavantage d'un tel don. La dernière phrase du jeune homme lui marqua l'esprit. Elle la garderait dans un coin de sa tête, au cas où... Le seul projet qu'elle avait était de partir d'ici. Elle ne voulait pas qu'il lui file entre les doigts.

Lorsqu'il lui révéla qu'il s'était battu, ou plutôt qu'on l'y avait forcé, Sarah garda le silence. Calisto, lui, semblait prendre cette épisode avec sérénité, à la rigolade même. La jeune femme préféra s'abstenir de tout commentaire mais elle était surtout sidérée. Le monde était vraiment injuste et les gens étaient fous.
Même lorsque la conversation redevint plus légère, la jeune femme eut du mal à esquisser un sourire. Sensible comme à son habitude, elle avait terriblement mal au cœur.

-Tu sais toi qui veut des plumes, c'est 2 h de lavage recoin par recoin tous les deux jours et un lissage d'une demi heure tous les jours... 1 heure quand les jours ou tu te nettoies, sinon tu ne voles pas bien.

Sarah eut un petit soupir amusé. Effectivement, voilà qui était de l'entretien. Même elle qui était une fille, et nous savons tous que les filles sont réputées pour passer trois heures dans la salle de bains, n'avait pas autant à faire. En même temps, Sarah n'était pas des plus coquettes non plus...
Même cette partie de la conversation était fascinante. Dis sur ce ton, ça semblait complètement banal pourtant jamais elle n'aurait cru entendre ça un jour. Cette rencontre était vraiment particulière... Et Sarah savait qu'elle la marquerait à vie.

La nuit était à présent complètement tombée et Sarah regarda les alentours avant de revenir sur Calisto.

- J'aimerai faire quelque chose pour toi...

Elle mit un moment à se rendre compte que ça voulait tout dire et ne rien dire à la fois. Elle avait du mal à décrire ce qu'elle ressentait, mais elle avait un élan de quelque chose pour Calisto. Il ne se rendait sûrement pas compte qu'il venait de lui donner beaucoup, rien que par sa présence.

- Je veux dire... C'est évident que ta situation n'est pas... Facile. Je voudrai pouvoir t'aider.

Nombre de messages · **Calisto Del Alba** Mutant de niveau 1

-Tu as bien raison. Les diplômes sont juste des bouts de papiers. Ceux qui en ont le plus ne sont pas les plus qualifiés parfois. Ils sont eux-même devenu un papier à force de les collectionner. Ouais. Aussi passionnants qu'une page blanche.

Calisto pensait notamment à certains bureaucrates qui se prenaient pour des cadors et qui n'avaient aucune pédagogie ou encore certains profs qui ne devraient jamais l'être comme un certain Edward dans l'institut Charles Xavier. Enfin bref, la jeune femme avait l'air passionnée par son sport et le contact avec les enfants passait, c'était le principal aux yeux du blond que les papiers avaient souvent freiné dans sa progression. L'obtention de son passeport américain avait été une véritable galère, sa licence aussi, ses certificats médicaux n'en parlons pas. Bon maintenant il était fiché comme mutant et allait donc chez le docteur avec un papier qui le définissait comme porteur du gêne x. Oui encore un papier qui lui offrait la mine dégoûtée des médecins. Enfin depuis le temps le blond n'avait plus vraiment ses vaccins à jours, sans compter qu'il n'avait pas fait de bilan de santé depuis un bon bout de temps. Sans doute serait-il vu à la limite de l'anorexie mais tant pis, lui se trouvait bien ainsi, affamé oui mais c'était encore supportable et bientôt cela changerait avec les pizzas.

Sarah avait l'air très enthousiaste de lui parler, probablement le surestimait-il. Avouons que Nuggets était dans sa plus grande forme mentale aussi. Il s'était plaint de très longs mois avant de tempérer enfin, de réapprendre à se battre après avoir coulé pendant longtemps dans les tréfonds du désespoir et de la connerie. Désormais le jeune homme relativisait, il vivait avec le moins de soucis possible et passait allègrement par-dessus tout ce qui pouvait le rendre chagrin. Les ailes c'est fait pour ça, voler par-dessus les obstacles après tout. Sarah semblait le prendre pour un véritable ange comparé à elle qu'elle dévalorisait, Calisto ne voulait pas laisser ce type de relation s'installer.

-Au contraire, tu la remontes très bien avec ton travail dans la danse, et puis tu en parles ouvertement maintenant... Tu t'analyses, tu as du recul. Tu sais je ne suis pas parfait, pendant longtemps je me suis apitoyé sur moi-même, j'ai pleurtriché... Non pleurquiché? Pleurniché voilà. Cette façon d'agir en a énervé plus d'un à juste raison et j'ai pris des sacrés baffes dans la figure, je l'avais bien cherché... Heureusement mon ami m'a aidé, il m'a supporté quelque soit mon caractère et je veux m'en sortir pour lui!

Calisto sourit en pensant à Douglas, il faudrait bientôt songer à préparer son anniversaire d'ailleurs, avec les moyens du bord comme d'habitude. Le jeune homme songea aussi à Ororo qui avait déclenché sa prise de conscience dans une église abandonnée alors qu'il était en proie à la fièvre.

-J'ai aussi été aidé par une personne magnifique, une femme appelée Ororo Munroe- peu importe le secret, le jeune homme voulait lui rendre hommage et puis il ne la décrivait pas comme mutante, juste comme l'un des anges gardiens qui l'avaient sauvé.- Et pour l'école je n'étais pas spécialement fait pour ça non plus. Des heures sur une chaise enfermé, l'horreur pour moi et sûrement plein d'autres, mais bon l'institut me logeait m'aidait, le nourrissait... Et j'étais loin de ma famille donc j'ai pris goût finalement, cela dit je n'irai pas plus loin dans les études, j'ai eu ma licence à la limite alors que j'ai toujours travaillé deux fois plus. Juste pour arriver au niveau normal des autres. Rageant. Faut dire que l'ennuyeux en ayant les ailes d'un oiseau, tu risques aussi d'hériter de la cervelle de piaf.

Calisto rit à nouveau, tout content de sa nouvelle blague et d'avoir réussi à ressortir un proverbe qui ne se disait pas dans sa langue, ou peut-être que si mais il ne l'avait jamais entendu alors. Bref, Sarah était une compagne franchement plaisante, le blond avait envie de la prendre dans ses bras pour la câliner, la consoler parce qu'elle aussi avait un passé difficile. Cela se voyait dans sa façon de se tenir tout à l'heure: les bras entourant ses genoux et se tanguant comme un petit bateau en perdition... Et puis dans ses paroles hésitantes, d'abord ce "on" à peine révélé et maintenant ce "elle voulait absolument" répété deux fois comme pour se reprendre. Calisto n'était pas devin loin de là mais les gens qui avaient soufferts se reconnaissaient souvent entre eux, comme un genre de radar. Ils pouvaient alors s'éviter de peur d'additionner leurs soucis ou tâcher de s'aider.

-Ne t'inquiète pas, je suis beaucoup aidé, j'ai l'association pour étrangers qui va me donner du travail et ça c'est magnifique.- Non Calisto n'attendait pas que l'on valorise sa licence de littérature, c'était un joli papier mais celui de sa fiche de mutant faisait opposition, inutile d'espérer et puis pourvu qu'il puisse bosser légalement pour manger c'était le bonheur.- je dors sous les étoiles, quoi de plus beau? La vie est déjà belle, elle sera encore meilleure quand je pourrai mieux manger... Je n'ai rien d'autre à exiger, ça me va comme ça. Toi par contre tu me l'as dis, tu n'as pas fini de remonter la descente-petit lapsus charmant qui s'était glissé dans son monologue avec son charmant accent espagnol.-alors je vais t'aider autant que possible si tu veux bien. Finalement oui tu peux faire quelque chose pour moi... T'en sortir, je suis sûr que tu peux et que tu peux être heureuse aussi, tu le mérites. Laisse-moi t'aider s'il te plaît.

Le blondinet se décala contre elle et cette fois sans lui laisser le choix plaça son aile derrière sa personne. La bousculant légèrement de sa main, il espéra lui faire perdre l'équilibre pour qu'elle tombe dans le creux de son articulation. Elle serait alors reçu par son doux duvet, métaphore pour lui signifier qu'il était là pour la rattraper. Elle cette presque inconnue dont il ne connaissait pas la nature de ses soucis, sachant juste qu'elle souffrait énormément.

Nombre de messages · **Sarah Ash** Humaine

-Tu as bien raison. Les diplômes sont juste des bouts de papiers. Ceux qui en ont le plus ne sont pas les plus qualifiés parfois. Ils sont eux-même devenu un papier à force de les collectionner. Ouais. Aussi passionnants qu'une page blanche.

Calisto semblait déjà avoir un avis tout tracé. Il avait plus de jugeote que la plupart des gens que Sarah connaissait et d'ailleurs leur avis se rejoignaient. Les grands patrons, les cadres et compagnie qui gagnaient plus que ce que Sarah n'oserait jamais espéré étaient bien souvent vides, imbus d'eux-même, méprisants et méprisables. Le diplôme ne faisait pas l'homme.

-Au contraire, tu la remontes très bien avec ton travail dans la danse, et puis tu en parles ouvertement maintenant... Tu t'analyses, tu as du recul. Tu sais je ne suis pas parfait, pendant longtemps je me suis apitoyé sur moi-même, j'ai pleurtriché... Non pleurquiché? Pleurniché voilà. Cette façon d'agir en a énervé plus d'un à juste raison et j'ai pris des sacrés baffes dans la figure, je l'avais bien cherché... Heureusement mon ami m'a aidé, il m'a supporté quelque soit mon caractère et je veux m'en sortir pour lui!

Sarah écoutait les paroles de son nouvel ami, car elle le voyait réellement comme telle, lui avec qui elle se sentait déjà si à l'aise et avec qui elle parlait de tout et de rien avec un réel enthousiasme, et elle appréciait ce qu'elle entendait. Il avait l'air de lui trouver des qualités et ne se gênait pas pour le lui dire : Cela faisait énormément de bien à Sarah qui en avait besoin.

Elle trouvait absolument ravissante la façon dont il cherchait ses mots. « Pleurquiché » plus particulièrement et elle ne pu s'empêcher d'en rire. Et puis elle redevint sérieuse lorsqu'il lui raconta la façon dont il avait remonté la pente. Elle aimait le fait qu'il n'hésite pas à lui révéler ses quelques faiblesses. Les hommes qu'elle avait connu avait la mauvaise habitude d'être gonflés à bloc et de se mettre en avant de toutes les façons possibles. Ils avaient tout fait, tout vécu, s'en étaient toujours bien sorti et avaient toujours été les meilleurs. Dans un premier temps elle les avait cru, naïve comme elle était. A présent elle savait que les hommes n'étaient pas infaillibles, la preuve : elle les avait réduit au silence avec une facilité déconcertante.

Calisto parla de son ami et du fait qu'il voulait s'en sortir pour lui. Sarah se demanda quel genre de relation ils entretenaient car elle reconnaissait dans les trémolos de sa voix et dans son expression un comportement qu'elle aurait eu elle-même en parlant d'une personne qu'elle aimait particulièrement. Qu'elle aimait. Elle ne chercha pas à vérifier ses doutes, quel importance ? Cette idée ne la choquait pas du tout, bien au contraire. Premièrement, elle n'était sûre de rien, peut-être qu'elle se faisait une fausse idée. Deuxièmement, elle s'était elle-même demandé si elle n'avait pas un problème avec les hommes étant donné la nature sanglante de ses rapports avec eux. Enfin, elle n'avait jamais été contre l'homosexualité. Le plus important étant de trouver quelqu'un qu'on aime et qui nous aime en retour, ce qu'elle s'efforçait de faire sans grand succès. Dans le cas de Calisto, qu'il s'agissait d'un amant ou d'un ami, il semblait avoir trouvé quelqu'un à qui s'accrocher et il le méritait plus que n'importe qui d'autre. Sarah l'enviait.

-J'ai aussi été aidé par une personne magnifique, une femme appelée Ororo Munroe. Et pour l'école je n'étais pas spécialement fait pour ça non plus. Des heures sur une chaise enfermé, l'horreur pour moi et sûrement plein d'autres, mais bon l'institut me logeait m'aidait, le nourrissait... Et j'étais loin de ma famille donc j'ai pris goût finalement, cela dit je n'irai pas plus loin dans les études, j'ai eu ma licence à la limite alors que j'ai toujours travaillé deux fois plus. Juste pour arriver au niveau normal des autres. Rageant. Faut dire que l'ennuyeux en ayant les ailes d'un oiseau, tu risques aussi d'hériter de la cervelle de piaf.

Ororo Munroe. Un nom que Sarah ne connaissait pas, rien d'étonnant puisqu'elle était limitée à son quartier et ses cours de danse. Mais elle était rassurée que Calisto trouve du réconfort auprès d'autres personnes et qu'elles lui viennent en aide. Il n'était pas si seul qu'elle l'avait cru dans un premier temps et c'était tant mieux.

Sarah ne put s'empêcher de rire, tout comme son ami, elle trouvait sa dernière phrase drôle mais aussi tellement ridicule. Calisto était loin d'avoir une cervelle de piaf, elle en était même sûre.

-Ne t'inquiète pas, je suis beaucoup aidé, j'ai l'association pour étrangers qui va me donner du travail et ça c'est magnifique. Je dors sous les étoiles, quoi de plus beau? La vie est déjà belle, elle sera encore meilleure quand je pourrai mieux manger... Je n'ai rien d'autre à exiger, ça me va comme ça. Toi par contre tu me l'as dis, tu n'as pas fini de remonter la descente alors je vais t'aider autant que possible si tu veux bien. Finalement oui tu peux faire quelque chose pour moi... T'en sortir, je suis sûr que tu peux et que tu peux être heureuse aussi, tu le mérites. Laisse-moi t'aider s'il te plaît.

Sarah n'en revenait pas de la façon dont Calisto voyait le bon côté des choses. Elle ne savait pas si elle-même supporterait ce genre de situation. La jeune femme aurait pu se laisser porter par l'optimisme du mutant, au lieu de quoi un air grave s'afficha sur son visage. Ces derniers mots la touchèrent beaucoup. Ils ne se connaissaient que depuis une heure et voulaient déjà s'aider mutuellement. Calisto semblait l'avoir percée à jour et l'attention qu'il lui portait l'émouvait beaucoup. Sarah était ridiculement sensible et elle sentit sa gorge se serrer. Elle haussa les épaules, incapable de prononcer quoi que ce soit.

Et puis il se décala contre elle et l'attira contre lui, contre son aile et Sarah se laissa faire, immobile. Sa première réaction fut d'être mal à l'aise. C'était si peu réel, elle était au côté d'un presque inconnu avec une paire d'ailes gigantesque. Dans un premier temps crispée, elle finit tout doucement par se détendre au contact de l'aile duveteuse. Et finalement, elle se sentit tellement bien auprès du mutant qu'elle aurait pu s'assoupir. Lentement, elle laissa sa tête retomber contre son épaule et soupira un grand coup, comme pour relâcher la pression. Ce contact lui faisait un bien fou. Pendant cet instant, elle eut l'impression que tout le poids qu'elle avait sur les épaules disparaissait. Elle resta un long moment silencieuse, émue.

- Calisto...

Elle leva les yeux vers le visage du mutant.

-...Tu es vraiment quelqu'un de bon...

Elle aurait voulu continuer mais elle perçu les tremblements dans sa voix et préféra en rester là. Inutile qu'elle se mette à pleurer. Elle détestait ça. Au lieu de quoi elle retrouva le silence et se cala un peu plus contre l'aile de Calisto. Elle savait que ce moment magique finirait pas s'arrêter et elle voulait en profiter le plus possible. Plus tard, et elle espérait le plus tard possible, il faudrait qu'elle rentre chez elle, qu'elle retourne à la réalité. Et si elle ne revoyait plus jamais le jeune homme ?

Nombre de messages · **Calisto Del Alba** Mutant de niveau 1

-Oh bah... Peu de gens le pensent mais c'est gentil, on essaye d'atteindre les objectifs que l'on peut. être bon ça ne coûte pas d'argent au moins, c'est accessible.

Le jeune homme rit, s'imaginant acheter une tranche de bonté pour son petit déjeuner avant de devoir y renoncer à cause d'une inflation. Trop de demandes, pas assez d'offres, c'était exactement ça. La gentillesse était un talent peu reconnu au final. On considérait l'écriture, le dessin, le chant d'artistes extrêmement doués mais vaniteux, cependant la gentillesses n'était pas vraiment valorisée, dommage parce que Sarah méritait un oscar, à moins que ce ne soit un Norbert... Ou un Paul, Calisto ne se rappelait plus vraiment du nom de ces récompenses hollywoodiennes, le pauvre n'était pas stupide mais parfois sa culture générale laissait à désirer. Fait paradoxal quand on savait qu'il avait une licence en littérature, comme quoi les études ne préparent pas toujours à la vie.

-On joue?!

Décida soudain l'ange en se détachant précautionneusement de la belle humaine pour faire le fou par derrière. Il se mit en équilibre sur le toit comme avec son ami Douglas, utilisant le rebord comme une poutre. Soudain Calisto perdit l'équilibre et glissa du côté du vide, il disparut un instant avant de remonter comme une flèche et se mettre à voleter devant Sarah en riant comme si de rien n'était.

-Danse s'il te plaît! Danse après on joue à ce que tu veux.

Le jeune homme se posa sur le toit et se mit à faire du tambourin sur n'importe quoi: une tuile, le mur, ses mains... Bref sans être un artiste il avait le rythme dans la peau. Tout bon vivant avait ses battements de coeur calqués sur un morceau de musique, lui c'était un petit air entrainant, joyeux, vif et mordant. Rejetant la tête en arrière l'ange regarda à la jeune femme, battant des ailes pour ajouter un nouveau son à la mélodie sans paroles, attendant qu'elle se lance, l'air rieur et malicieux.

[HJ: désolé c'est médiocre ... Et court, cependant j'ai essayé de faire quelque chose d'assez entrainant pour faire bouger un peu le topic et te donner des idées, j'espère que ça ira. Pardon pour le retard, je suis très pris ces temps ci :( ]

Nombre de messages · **Sarah Ash** Humaine

Sarah se rendit compte qu'une fois en confiance, Calisto était un grand bavard. Elle qui était si mélancolique quelques secondes plus tôt eut un sourire à la réponse de son ami. Il semblait avoir du mal à recevoir des compliments, en se sentant toujours obligé de se justifier et de parler à tord et à travers pour noyer le poisson, pourtant c'était bien simple : Calisto était bon. C'était encré en lui. C'était une évidence.

-On joue?!

Sarah leva les yeux vers son compagnon, un air d'incompréhension sur le visage. Calisto se détacha d'elle et se mit debout sur le toit, avant de se diriger vers l'extrémité de celui-ci, en équilibre. Par habitude, n'ayant pas encore totalement réalisé que le jeune homme était doté d'une paire d'ailes tout à fait fonctionnelles, elle leva la main comme pour le mettre en garde ou le dissuader. Elle allait lui signifier de faire attention mais n'en eut pas le temps : le mutant sautait déjà.

Il se passa quelques secondes qui lui semblait une éternité avant que le mutant ne revienne à son niveau. Pendant un court instant, Sarah avait bien imaginé avec horreur que son ami s'était affreusement crashé au sol, sans autre forme de procès. Elle s'était levée subitement, mordant sa lèvre inférieur à sang. Et puis il était réapparu, non sans faire sursauter Sarah. Alors qu'il riait au éclat, la jeune femme afficha un air mécontent mais qui ne dura pas longtemps : c'était tellement drôle de le voir voleter devant elle comme un colibri.

- Évite de me faire une peur pareille à l'avenir !

Cependant son ton était plus amusé qu'en colère.

- Danse s'il te plaît! Danse après on joue à ce que tu veux.

- Quoi ?

Mais Sarah avait bien compris. Le mutant était en train de perdre la tête. Mais la jeune femme voulait bien se laisser aller à son tour. Calisto se mit à taper n'importe où, et la rouquine avait l'air un peu hébété. Au début, le rythme qui en ressortait lui semblait complètement anarchique, et puis elle finit par comprendre le tempo de son ami. Il était fou. Il était drôle. Un peu plus et elle se serait cru dans West Side Story. C'était ça, elle était dans un film fantastique depuis leur rencontre et celui-ci tournait à présent en comédie musicale.

L'air rieur et malicieux de Calisto était communicatif : Sarah ne pu s'empêcher de se laisser embarquer. Elle fit un petit pas de bourrée, basique mais parfaitement en rythme.

- Comme ça tu veux dire ?

La jeune femme fit un tour sur elle-même et fit quelques glissades tout en y ajoutant les bras. Ok, là, elle était en l'air. Dans un film. Ses pas étaient un peu saccadés, pas très assurés : c'était justifié, elle se trouvait sur un toit, pas dans son studio de danse. Pourtant, elle y prenait plaisir et elle suintait la grâce et la féminité. Elle était faite pour ça. Elle fit un grand battement assez réussi pour impressionner un amateur puis salua une foule invisible. Lorsqu'elle se redressa, elle riait aux éclats. Elle se sentait comme au creux de l'aile duveteuse de son ami : légère et comblée.

- Et maintenant ? On peut jouer ?

Sarah avait très envie de... Sauter dans le vide. Elle n'en avait pas peur, et se trouver a proximité d'un bord en hauteur l'avait toujours extrêmement attirée. Bien sûr, elle ne l'avait jamais fait, elle n'était pas suicidaire. Du haut d'un pont, l'eau aurait pu lui briser les os alors du haut d'un immeuble n'en parlons pas. Et pourtant tout en fixant Calisto, elle recula de quelques pas jusqu'à ce que ses talons touchent le rebord du toit. Elle savait que le jeune homme devinerait ce qu'elle voulait. Avec lui, elle avait l'occasion de réaliser cet étrange fantasme, elle pouvait compter sur lui pour la rattraper, elle en était convaincue.

Une lueur déterminée brillait dans les yeux de Sarah, dans un autre contexte, ça aurait pu être inquiétant. Ses trois ex-petits amis avaient trouvé cela inquiétant avant qu'elle ne les achève. Un vent qu'elle n'avait pas senti jusqu'alors parce qu'elle se trouvait au milieu du toit vint la balloter et elle dû écarter les bras pour rétablir son équilibre. Ses longs cheveux roux flottèrent autour de son visage et elle écarta une mèche qui la gênait. Un mince sourire aux lèvres, la jeune femme ne semblait absolument pas avoir peur alors qu'elle avait failli tomber dans le vide l'instant d'avant. C'était une facette de la rouquine : elle était toujours en concurrence avec elle-même et la présence de Calisto ne la rendait que plus assurée.

Sarah n'attendit pas la réponse du mutant et se laissa tomber en arrière. Elle cria silencieusement en savourant cette sensation de chute. Les battements de son cœur étaient étonnamment calmes. Elle se sentait tomber et c'était une sensation merveilleuse. Puis, elle attendit le choc. Les bras de Calisto ou la dureté du sol qui la réduirait en bouillie. Après tout, le mutant ne pouvait peut-être supporter que son propre poids. Elle n'avait pas peur. Instable, Sarah était instable.

[ HJ : Pas de soucis ^^ et oui tu m'as inspirée ]

Nombre de messages · **Calisto Del Alba** Mutant de niveau 1

Calisto était moins qu'un amateur de danse, il ne s'y connaissait absolument pas. Tout ce que faisait Sarah était donc merveilleux et bien plus encore à ses yeux. L'ambiance bonne enfant amusait le mutant ailé qui continuait de suivre son rythme, ratant parfois un ou deux parce qu'il était trop absorbé par l'humaine. Avant qu'il ne doive justifier son désir de jouer et le fait qu'il n'était pas fou, Sarah s'était laissée entraîner, c'était magnifique. Détendu après avoir ressenti un moment de stress incontrôlable dû à la crainte de perdre une nouvelle amie parce qu'elle ne le comprendrait pas, le Mallorquin riait aux éclats. Lui ne se croyait pas dans un film, il n'imaginait rien de plus que ce que son regard voyait, ça lui suffisait. La scène était magique mais il ne se posait pas plus de questions que cela, c'était ainsi, c'était beau, il fallait en profiter.

Soudain Sarah s'approcha du bord et le mutant se redressa vivement, il n'était pas sûr de pouvoir porter la jeune femme. En un éclair la vision de Douglas le traitant de "poussin" lui revint. Pour prouver qu'il avait tort, Calisto avait essayé de le porter, il avait juste pu le faire décoller. L'humaine serait plus légère que le traducteur et le jeune ailé s'était amélioré mais les risques restaient gros. Aussitôt, sentant le danger le Mallorquin se figea, il soupira de soulagement lorsque Sarah parut revenir sur le toit, se retournant vers lui. Seulement lorsque le corps parti en arrière il comprit.

-¡No! ¡Loca![Non! Folle!]

Une main en avant le jeune homme semblait essayer d'attirer la silhouette de Sarah vers lui pour la ramener. Malheureusement la gravité ne l'entendait pas de cette oreille et le mutant regarda la scène, figé, horrifié. Soudain le déclic eut lieu, Calisto courut jusqu'au bord, réagissant à l'instinct sans réfléchir. D'habitude ce genre d'action lui était déconseillé vu sa tendance aux gaffes mais présentement il n'avait pas le choix et heureusement son gêne X lui avait offert les cieux comme domaine. Le mutant replia ses grandes ailes blanches et se laissa chuter librement, offrant le moins de prise possible au vent. Il s'agissait d'aller vite, de dépasser le corps qui menaçait de s'écraser, de se moquer à son tour de la gravité.

Heureusement les ailes de Calisto l'aidaient à obtenir de l'aérodynamisme et malgré son poids plume il demeurait un garçon et était donc légèrement plus lourd que la jeune femme. Enfin le blond arriva juste au-dessus de cette dernière, il tendit désespérément ses mains, essayant de saisir entre ses doigts parfois maladroit la vie de Sarah. Cette fois il devait faire preuve de toute l'adresse possible, heureusement encore une fois il était en plein vol et son corps fait pour cela se trouvait bien mieux loti dans cet environnement pourtant si peu contrôlable pour ses semblables. Il agrippa l'inconsciente insouciante et ses ailes se déployèrent brusquement sur leur 5 mètres d'envergure pour faire parachute. Il y eut une secousses, pas des plus douces mais pas des plus violentes non plus. Ensuite, descendant toujours car le poids de Sarah restait trop élevé pour son niveau encore-malgré ses progrès- le jeune homme s'appliqua à adoucir la chute. S'étant amélioré, enhardi, endurci le mutant parvint à faire quelques mètres avec elle, il la porta dans une petite ruelle plus loin avec beaucoup de peine, perdant toujours un peu d'altitude à chaque fois.

La piste d’atterrissage choisie avec soin, sans véhicules ou objets de toutes sortes -dans un chantier on ne savait même pas ce que représentait telle ou telle chose parfois- Calisto atterrit, il battit des ailes une ou deux fois, s'appliquant à la tâche; se concentrant pour évacuer le stress. Cette fois pas de ratage possible car il n'était pas le seul passager à bord. Malgré la douleur provoqué dans les tendons reliant ses ailes à ses omoplates tirées en arrière à cause du poids le jeune homme fit tous les efforts possibles et ne lâcha rien jusqu'au bout. Enfin Sarah put toucher les pieds sur terre suivit de lui-même qui avait moins fait attention à sa manière d'atterrir que l'humaine. Plongé dans l'élan le jeune homme fit un roulé boulé sur l'asphalte égarant quelques plumes au passage et terminant contre un muret. Lorsqu'il se redressa il n'y avait aucun dégât grave mais tout de même son articulation qui s'était remise à saigner. Tremblant encore le blond osa enfin lever ses yeux limpides vers la danseuse pour voir ses réactions auxquelles il n'avait pas pu prêter attention jusque là ainsi que d'éventuelles blessures.

-Toi non plus ne me refais jamais ça...

Fit-il essoufflé, hésitant entre rire et pleurer de soulagement, laisser passer et lui hurler dessus. Que lui se laisse glisser d'un toit était une chose, qu'une humaine ou un mutant sans ailes ou pouvoir de voler en était une autre. La gorge en feu, le coeur dansant le rock and roll le jeune homme s'assit à même le sol rendu poussiéreux par les travaux inhérents à tout chantier.

-Tu.. Tu sais que c'était tout juste pour ton poids?! Je n'avais jamais... Fais ça encore.

Le Mallorquin regarda ses mains, ces dernières tremblaient, il n'était même pas en colère en fait et réalisait que sa plus grande peur avait été de perdre une amie; pas même de s'écraser et de se tuer ou de se rompre une aile qui ne guérirait plus jamais ou s'infecterait et devrait être amputée. Non, ça avait bien été de perdre Sarah.

[HJ: Chouette alors si mon rp t'as plu! Dans celui-ci je me suis permis de décrire l'atterrissage vu que Sarah ne pouvait sûrement pas faire grand chose. Par contre je n'ai pas touché à tes réactions et dit qu'il n'a pas encore remarqué tes blessures éventuelles pour ne pas te jouer sache simplement si tu veux bien que tu as été moins malmenée que lui normalement. Après un échec est toujours possible mais je me suis permis de décrire une réussite plutôt qu'un ratage parce qu'avec mon nombre de RP il est au niveau deux (mais j'attends d'avoir fait quelques topics où il s'entraine (volontairement ou pas.) pour la logique) et que vu ta description je pense que Sarah ne doit pas être beaucoup plus lourde que 40 kilos. Si quelque chose ne va pas n'hésite pas à me dire.]

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