Beniamin soupira. Un ensemble de pensées de plus en plus difformes se heurtait dans sa tête, et chacun e de ces rencontres le frustrait de plus en plus. Le monde entier semblait s’être ligué contre lui : il avait eu du mal à s’endormir, puis il faut dire qu’il a beaucoup cauchemardé pendant la nuit. Il se sentait désolant, pitoyable. Il arrêta de marcher, inspira à fond et relâcha tout l’air accumulé, comme s’il espérait que certaines pensées s’en iraient avec. Rien à faire.

*Eh bien, te voilà agiter Ben. Tu devrais te changer les idées. *

Alce recommençait à apporter sa science, et pour une fois le jeune homme n’avait rien à redire : l’idée est bonne, même très bonne. Un seul problème, comment ? Il jeta un rapide coup d’œil à sa montre : quatorze heures et des poussières, donc il était trop tôt pour aller boire un coup, hélas. Il se frotta maladroitement les yeux. Il s’était résigné à mettre ses lentilles après avoir luter avec pendant près d’une demi-heure, quand ça ne passait pas, ça ne passait vraiment pas.
Il soupira : comment pouvait-il être de si mauvais poil ? C’était incompréhensible, et il avait beau tourner la question dans tous les sens, aucune réponse ne venait à lui. Quoique, peut-être… C’était la première fois qu’il était aussi loin de chez soi, un nouveau monde qu’il ne connaissait d’ailleurs pas. Rien ne ressemblait à ce qu’il avait chez lui. Tiens, mais c’était peut-être ça l’idée ? S’il réussissait à faire ressembler sa chambre à celle qu’il avait chez lui… Non, impossible, sa chambre était bien trop impersonnelle, donc l’idée tombait à l’eau…

* Comment faire Alce, comment faire ? J’aurais aimé faire ressembler ma chambre à ce que j’avais en Pologne, tu sais, mais… *

Certains auraient trouver ça stupide, c’est certains, mais Beniamin se confiait beaucoup à Alce, et si quelqu’un savait comment le calmer, c’était bien ce dernier.

* Des plantes, ta mère en avait pléthore. Achètes-toi des plantes. *

Il sentait son pouvoir à moitié sarcastique, à moitié autoritaire, mais au final, une fois de plus Alce n’avait pas tort : sa mère possédait quelque chose de fortement ressemblant à une serre. Une réelle jungle, même. Une multitude d’odeur qui poussait en permanence dans un petit coin de leur jardin, bien au fond, sans pourtant en faire un secret. De temps à autre, Beniamin s’y enfermait lorsqu’il était beaucoup plus jeune, tous ces parfums l’apaisaient curieusement. Il se rappelait vaguement une plante dont sa mère lui avait parlé, la première fois qu’elle l’avait trouvé là bas. Liane de jane, quelque chose comme ça. Oui, c’était presque décidé ! Il devait trouver un fleuriste et voir s’il est possible de se procurer cette plante, ou au moins humer légèrement son parfum. Il espérait se sentir mieux ainsi.
Il soupira, une fois de plus. Garder la tête haute et trouver un fleuriste. Il se répétait cette phrase intérieurement sans arrêt, au point même de dérange Alce avec. Il reprit son trajet le long de la 5ème avenue – s’il devait trouver un fleuriste, ce serait certainement ici, selon ce qu’il avait lut sur cette ville. Bon, numéro combien déjà ? Oh et puis, ce n’était pas important, un fleuriste ça se voit de loin, c’est le principe. Il accéléra un petit peu, l’idée de se sentir rassuré commençait à remplir son corps de fond en comble, il voulait cette plante, et peu importe le prix.

* Ah, Alce ! Tu es un géni ! *

Son pouvoir ignora la remarque, pensant probablement qu’il s’agissait d’un sarcasme.

***

Beniamin s’arrêta hâtivement : il était devant un fleuriste, et le monde qu’il y avait à l’intérieur lui suffit comme gage de qualité. Il inspira profondément, espérant trouver la plante qu’il souhaitait. Il poussa la porte, rentra discrètement – il détestait qu’on l’accoste dès qu’il rentrait dans une boutique. Il croisa ses mains dans son dos, commença à faire le tour des plantes : rien ne ressemblait à ce qu’il avait en mémoire. Décidément, il serait obliger d’accoster quelqu’un, mais qui ? La majorité des clients semblaient bourgeois, arrogants : il raya cette option. Et puis, il ne connaissait pas même le nom exact de ce qu’il voulait, donc comment faire ?
Il lança un regard circulaire à l’assemblée, priant intérieurement de trouver quelqu’un d’isoler : il n’aimait vraiment pas demander quelque chose à un inconnu, c’était comme s’il se sentait plus bête. Une femme s’occupant de plantes, un peu isolée de la foule qui tentait tant bien que mal d’accéder à la caisse. Il soupira, s’approcha un peu. Il sentait un léger stress grimper en lui, plus qu’un pas…

* Uhan, et me**e. Tu l’as senti ? *

Il sentait son pouvoir, essayant de s’arracher de toutes les forces du silence qui l’étouffait depuis tant de temps… C’était vraiment sa chance de tomber sur une mutante.

* Elle sait faire quelque chose avec les plantes, ne la cherche pas. *

Et voilà, encore une ironie acerbe de la part d’Alce. Mais bon, peut-être l’avait-il cherché ? Au final, il fallait bien sûr qu’il ait une envie d’acheter des plantes pour se sentir chez soi… Désormais, il commençait à mesurer la stupidité de son idée.

« Bonjour. Je heu… ahem… Je voudrais acheter une plante, liane de Jane, liane de Jade, quelque chose comme ça. »

Sa voix tremblait, il n’était pas du tout sûr de lui et se sentait ridicule. Il se maudit intérieurement, et tandis une main tremblante vers la fleuriste.

[Je préfère rappeler, vu que je suis inédit (lol), tu n'entends pas ce qu'il y a entre "* *", mais ton pouvoir communique avec moi et le miens. Tu ne peux pas l'entendre.]

Sue était à genoux entrain de s'occuper de ses plantes, elle ne fit pas attention au jeune homme qui se tenait derrière elle. Il devait surement regarder les plantes qu'elle arrosait. De toute façon,ici, Sue était presque invisible, c'est comme si elle était tout droit sortie des murs de la boutique. Puis le jeune homme s'adressa à elle, dans un sursaut de surprise, et en se retournant, Sue renversa un des arrosoirs sur le sol, il avait du mouillé le jeune homme mais celui ci n'y prêta visiblement pas attention. Lorsqu'il commença à parler et qu'elle prêtait attention à ses paroles, elle sentie qu'il ne cadrait pas vraiment avec la clientèle habituel, jeune, mignon et surtout poli, était-il un extraterrestre tout droit sortie d'un compte de Dickens? En tout cas, lorsqu'il lui demanda si elle vendait des lianes de jade, Sue resta bloqué quelques instant, en effet, les lianes de jade était une plante très peu connu, et surtout une plante pas très rentable, il devait peu être en resté quelques graines à faire germer mais un si jeune garçon ne pourrait pas s'en occuper la seule solution, Sue allait devoir recourir à son dont mais pas ici, pas devant tout le monde, si le client la voyait il pourrait la faire arrêter par la police. Il lui fallait une diversion, le bas du pantalon du jeune homme était mouillé, elle lui proposerait d'aller se changer en prenant un jean qu'un mec de passage avait dut oublié et pendant ce temps elle irait dans la petite serre pour faire germer la plante. Soudain le regard de Sue croisa celui du jeune homme avec insistance, visiblement il attendait une réponse... Que lui dire.. La vérité certainement pas, un beau mensonge sans nul doute, Sue n'aimait pas mentir mais dans des cas comme celui là, il le fallait. Elle prit une profonde inspiration et commença à parler.

"Bonjours et bienvenu à Flower Power, je suis Sue, je suis ici pour vous renseignez... vous m'avez demandé des lianes de jade, bien sur que nous en avons, nous en avons des dizaines des centaines surement, mais nous ne pouvons pas vous en vendre plus d'une car nous préparons un mariage et toutes les autres sont réservé pour l'occasion. Mais....je suis confuse, j'ai renversé de l'eau sur votre pantalon, je crois qu'il va falloir que vous vous changiez, enfin si vous voulez enfin ça sera ça de fais le temps que j'aille chercher la fleur enfin la liane enfin vous savez...Je suis encore plus confuse je ne fais que parler, je dois l'avouer vous m'avez surpris, je suis un peu dans les nuages alors quand quelqu'un s'adresse à moi et bien ...ça me perturbe. Un peu comme quand on vous réveille en pleine nuit pour un coup de téléphone stupide... Non que votre demande soit stupide mais vous comprenez n'est ce pas ? Je devrais me taire je pense..."

Sue était mal alaise et cela ce sentait, on pouvait lire dans ses yeux une panique mélangé à une certaine excitation,pas que le jeune homme fut excitant mais plutôt du fait que quelqu'un de normal vienne dans sa boutique, et puis en plus, elle était heureuse que quelqu'un connaisse les lianes de jade, une belle plante méconnue du publique. Elle se baissa pour ramasser l'arrosoir et le redresser, une voix nasïarde résonna dans la boutique, il s'agissait de la patronne du magasin.

"Sue tu peux pas faire attention, c 'est pas toi qui paye l'eau, c'est pas toi qui t'excuse au près des clients, heureusement que tu es au moins bonne dans ton métier sinon ça ferais longtemps que tu aurais pris la porte.(changeant de voix prenant une voix douce en direction de Beniamin) Excusez là, elle n'est pas très doué, une potiche, c'est drôle pour un fleuriste vous ne trouvez pas ?"

Beniamin pouvait sans nul doute lire dans le regard de Sue une honte énorme, si seulement elle pouvait l'enfermer dans une plante carnivore, ça serait d'une très grande utilité pour tous surtout pour elle.. Sue regardait maintenant le pantalon du jeune homme.

"Allez suivez moi je vais vous trouver un jean à votre taille pour me faire pardonner, ça sera le cadeau de la maison... Vous êtes de New York car je pense entendre un petit accent dans votre voix..."