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 Ne jamais fourrer son nez là où il ne faut pas... [Alice]

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John Smith

John Smith
Mutant de niveau 2
{ ADMINISTRATEUR }


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Date d'inscription : 08/04/2009
Localisation : Greenwich Village, NY
Clan : réseau d'aide aux mutants
Age du personnage : 27 ans
Pouvoirs : diffusion de particules microscopiques, création de champ de force et explosions
Profession :
auteur/scénariste de fictions et leader du Réseau

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Ne jamais fourrer son nez là où il ne faut pas... [Alice] Vide
MessageSujet: Ne jamais fourrer son nez là où il ne faut pas... [Alice]   Ne jamais fourrer son nez là où il ne faut pas... [Alice] EmptyMar 21 Juin - 19:49

    Un certain nombre de choses faisaient que le quotidien des mutants devenait de plus en plus difficile, notamment pour ceux qui avaient le malheur de perdre tout contrôle au milieu d'une foule ou qui s'étaient trouvés à un moment donné au mauvais endroit au mauvais moment... Le Réseau ne chômait pas en règle générale, mais là c'était un peu la période d'affluence pour ce qui concernait les nouveaux cas à prendre en charge. Par manque d'effectifs du côté des créateurs d'identités cohérentes, le Réseau ne pouvait pas s'occuper de tout le monde en même temps.

    John Smith, leader du Réseau d'Aide aux Mutants ne chômait pas non plus et s'activait les méninges pour créer lui-même de nouvelles identités pour ceux qui devaient absolument disparaître... Plus les mois passaient, et plus le mutant se sentait à l'aise dans son rôle de leader. Au départ, cela avait été quelque chose d'aussi impressionnant que de traumatisant, et John s'était longtemps demandé s'il n'aurait pas mieux fait de laisser sa place... Mais à présent que s'allongeait la liste des personnes qui allaient pouvoir vivre en paix suite à l'intervention du Réseau, le mutant ne pouvait s'empêcher de ressentir une grande fierté, parce que même si chaque membre se trouvait dans le Réseau depuis plus longtemps que lui et savait donc ce qu'il avait à faire, John avait participé à tout. Il avait même eu à réellement trancher dans un cas délicat concernant un mutant dont la tête était mise à prix parce qu'il avait délibérément tué deux jeunes femmes... L'aide du Réseau ne se monnayait pas et ne s'appliquait pas universellement à tous les individus; encore fallait-il jouer franc jeu et ne pas mettre l'organisation en péril sous prétexte que l'on a des pulsions sexuelles qui poussent à attaquer des prostituées dans les squares la nuit. Et contrairement à ce qu'il aurait pu croire de la part des Damnés qu'il côtoyait tous les jours - Méduse en tête - personne ne désapprouva sa décision. Ni même au sein du Réseau, d'ailleurs. Cela conforta John dans ses aptitudes de leader, même s'il n'était à la base clairement pas doté du bon tempérament pour exercer une fonction pareille...

    Ce jour-là, un adolescent été repéré par un membre du Réseau. Enfin plus exactement, c'était sa petite-amie qui avait été repérée. Cette dernière avait pris une couleur vert chlorophylle sans prévenir et des lianes avaient rapidement poussé comme des bras supplémentaires, poussant quelques clients du centre commercial, en faisant trébucher d'autres... ou en assommant quelques-uns. C'était pourtant un pouvoir assez inoffensif de prime abord, mais le fait que la jeune fille se révèle incapable de se contrôler avait changé la donne: la police avait été prévenue, et les deux adolescents étaient à présent en cavale. D'ailleurs, ça faisait les titres des journaux depuis quelques jours...

    La mutante verte était tombée malade de manière incompréhensible, et le jeune homme qui l'accompagnait avait paniqué et appelé les seules personnes qu'il pensait pouvoir aider sa petite-amie. Les pompiers étaient arrivés sirènes hurlantes, mais n'avaient rien pu faire parce qu'ils avaient appris à porter les premiers secours à des humains, pas à des plantes... La police n'avait pas tardé à arrivée, avec quelques agents fédéraux, et l'adolescent avait fait quelque chose de vraiment mais alors très stupide en sortant une arme de son sac à dos, faisant ainsi reculer les pompiers après leur avoir ordonné de charger sa belle plante (vanne pourrie, mais ça me fait plaisir xD) dans le camion. Camion avec lequel il s'en fut sur la voie rapide en croyant naïvement que personne ne parviendrait à l'arrêter...

    Deux hélicoptères furent mobilisés et plusieurs barrages routiers furent établis, mais malheureusement ça ne fut pas suffisant pour stopper la camionnette des pompiers que le jeune homme conduisait malgré les pneus éclatés par les herses des barrages qu'il avait forcés. Rapidement, il était revenu dans un quartier mal famé de la ville où il savait que les policiers rechigneraient à le suivre par peur de se faire tirer dessus par les gangs qui faisaient la loi. Emporter sa petite-ami fut chose facile grace à la civière qu'il déroba à l'arrière du camion, et le jeune homme s'en servit comme d'une planche de skate, donnant des impulsions avec ses pieds pour prendre de la vitesse et freinant hasardeusement grâce à un appui sur le frein normalement actionné par une manette à laquelle il valait mieux ne pas toucher pour le moment... Ils dévalèrent une rue en pente à une vitesse vertigineuse, le jeune homme commença à prier avec ferveur lorsque le frein se révéla soudain inutile pour ralentir le brancard. Devant eux se dressait un immeuble visiblement désaffecté près d'un chantier, et le hasard voulu que le jeune homme parvienne à viser très exactement la porte branlante condamnée par des planches de bois, de sorte à ce que le brancard s'y engouffre. Le choc lui coupa le souffle et une multitude d'échardes s'enfoncèrent dans sa peau, le contraignant à lâcher son arme qui tomba derrière lui avec un bruit métallique sans espoir qu'il puisse la rattraper. Le brancard poursuivit sa course à vive allure, renversant un clochard attiré par le raffut, et faisant éclater une autre porte en bois vermoulue donnant sur la zone de chantier. A cause du poids des deux adolescents, le brancard s'enlisa dans la terre non terrassée, et le jeune homme fut projeté en avant, dévalant la pente assez abrupte pendant que le brancard était resté comme "planté" dans la terre...

    Il lui fallut quelques minutes avant de pouvoir reprendre ses esprits, et il s'était rué vers le haut de la pente pour récupérer sa petite-amie qui n'allait pas vraiment mieux après cette course-poursuite. La hissant sur son dos en prenant garde à ses lianes, Clyde se dirigea le plus rapidement possible vers un bâtiment inachevé et prit sans réfléchir la descente fraîchement goudronnée qui menait au sous-sol du bâtiment. Il descendit quelques niveaux dans le noir le plus total, se guidant uniquement en laissant sa main courir le long d'un mur humide où il devinait une peinture fraîche. Lorsque ses forces l'abandonnèrent, il se laissa tomber contre un mur, attirant sa petite amie dans ses bras.
    C'est à peu près à ce moment-là que ses larmes se mirent à couler...


    A l'autre bout de la ville, on réceptionnait un coup de téléphone: la cavale des "deux mutants" avait été suivie en direct via des flashs d'information interrompant pas mal de programmes, et il fallait aller récupérer deux personnes pour les mettre en sécurité... La tâche nécessitait autant de rapidité que d'intelligence, et c'est pourquoi deux membres du Réseau se retrouvèrent dans une voiture roulant à vive allure en direction de Hell's Kitchen. Parmi eux se trouvait Eogan, chargé de coordonner les opérations sur place. Ce n'était pas la première fois que John lui confiait une intervention, et même si son ami était assez facétieux, il faisait toujours en sorte de mettre le moins de personnes possible en danger...

    C'est donc par sécurité qu'il décida de laisser un homme dans la voiture, prêt à démarrer, à foncer ou à venir les récupérer si la situation tournait mal. Eogan et un membre plus récent répondant au nom de Julia se fondirent pratiquement dans le décor, progressant sur le trottoir à la manière d'un couple d'amoureux aux mains jointes. Loin de se promener ou d'admirer les devantures des boutiques, ils tendaient l'oreille afin de repérer les voitures de police qu'il leur faudrait à tout prix éviter. Le jeune homme resté dans la voiture utilisée pour venir leur fit savoir que la trace des mutants avait été perdue à quelques pâtés de maison de là où ils se trouvaient. Eogan et sa fausse petite-amie pressèrent légèrement le pas en direction des bâtiments mentionnés par Cliff - le type dans la voiture - et s'immobilisèrent un instant lorsqu'une voiture de police s'arrêta près d'eux:

    On cherche deux ados, l'un armé, et l'autre mutante...

    Au moins, ce flic faisait la distinction entre une arme et une mutation, ce qui était déjà un début de signe d'intelligence. Eogan secoua la tête alors que Julia se cramponnait à lui, l'air paniquée.

    Non, mais euh... Est-ce qu'il vaut mieux que l'on quitte le quartier ? Hell's Kitchen est vaste, et avec un peu de chance on ne les croisera jamais...
    Vous devriez vous éloigner, en effet...

    Eogan avait remercié le flic et avait poursuivi son chemin en compagnie de Julia, qui semblait littéralement bouillir à côté de lui. Elle avait eu un parcours suffisamment traumatisant pour être incapable de supporter que l'on considère un mutant dangereux avant même qu'il n'ait fait un usage désastreux de ses pouvoirs contre une personne, un bâtiment ou n'importe quoi... Cette discrimination, elle l'avait subie durant toute son adolescence et même si elle travaillait à présent à aider les gens en difficulté, elle ne pouvait rien faire seule pour faire changer les mentalités. Un mutant était une arme, et point barre. C'était triste. Triste, et injuste.

    Leurs pas les avaient menés aux abords d'un chantier, et un clochard surgit finalement d'un bâtiment sur leur gauche, titubant en donnant l'impression qu'il ne tarderait pas à tomber. Il s'accrocha in extremis à un poteau près du "couple" et pointa un doigt en direction du bâtiment qu'il venait de quitter:

    Vous voyez... Ya des gens qui passent en voiture, là... Dans mon squatt... - Sa voix était trainante et l'homme était dur à comprendre. - Ils défoncent les portes... Comme ça... Ils s'croient tout permis... Mais moi, j'vais vous dire... Jme laisse pas faire...
    Euh... oui.

    Eogan fit un pas pour poursuivre, mais le bras tendu du clochard l'empêcha de progresser. Il suivit du regard l'endroit qu'indiquait son index tremblant, s'avançant d'un pas pour constater que de l'autre côté du hall par lequel le clochard était sorti, une autre porte semblait défoncée. Au sol, deux séries de traces de pneus trop rapprochées pour qu'il s'agisse d'une voiture... Traces qui justement s'interrompaient sur la chaussée avant de redevenir visibles de l'autre côté dans la terre bien tassée à l'entrée du chantier. Julia sembla comprendre ce qui avait du se passer à peu près au même moment qu'Eogan, et ils traversèrent la rue sous le regard indigné du clochard... Se ravisant, Eogan fit demi-tour et lui glissa un dollar dans la main, préférant éviter qu'il n'attire trop l'attention à proximité de la probable cache des mutants. Il trouverait bien un supermarché ou un truc ouvert pour acheter de l'alcool et aller se saouler, le jeune homme n'en doutait pas une seconde...

    Rejoignant Julia qui examinait les traces de pneu, Eogan balaya la zone du chantier du regard en espérant apercevoir les deux jeunes... mais rien. Ou plutôt si, il y avait un brancard droit devant eux qui semblait complètement planté dans un tas de sable. Julia attrapa la manche d'Eogan pour le tirer dans cette direction, les yeux rivés sur les traces laissées par le brancard.

    Attends... Les traces !
    Et tu espères les faire disparaître avec quoi ?
    Une branche feuillue... En fait je n'en sais rien...

    Julia retira son manteau et le posa sur le sol avant de l'agiter, dispersant la terre de manière à recouvrir les traces les plus visibles.

    Bien joué. Je m'occupe du brancard qui est là-bas. Dépêche-toi de me rejoindre...
    Yep.

    Il ne fallut guère longtemps avant que Julia ne rejoigne Eogan, son manteau tâché de terre sous le bras. Le mutant s'était efforcé de désensabler le brancard pour le coucher juste derrière le gros tas de sable, de manière à le rendre invisible à une personne qui inspecterait les alentours depuis la route. Julia sortit de la housse de transport fixée sous le brancard une couverture réservée aux blessés, et la tendit à Eogan avant d'aller ramasser un peu plus loin quelques planches qu'elle posa près du brancard, jetant son manteau non loin de là et quelques trucs inutiles - journal, paquet de gâteaux vide... - qui se trouvaient dans son sac. Voilà qui rendait la présence du brancard moins visible tout en l'indiquant presque avec un panneau; il pouvait s'agir de n'importe quel brancard utilisé par un clochard venu squatter dans l'enceinte du chantier...

    Eogan et Julia pressèrent le pas pour s'engouffrer dans le bâtiment en construction, se mettant ainsi à l'abri des regards. Quelques instants plus tard, ils atteignaient l'endroit où il fallait choisir entre monter dans les étages ou descendre sous terre dans le noir le plus total... Qui irait s'aventurer dans les étages d'un bâtiment inachevé avec une personne mal en point ? Personne, à moins d'être capable de s'envoler ou de survivre à un empalement sur une barre de fer... Les deux membres du Réseau s'enfoncèrent dans les ténèbres, à la lumière de leurs téléphones portables; ce qui n'était pas hyper pratique. Eogan prit quelques secondes pour téléphoner:

    On va avoir besoin d'au moins une personne en plus pour nous apporter de quoi nous éclairer... - Incitant Julia à s'arrêter parce que leurs portables ne servaient à rien, Eogan poursuivit. - Dans l'idéal, si on pouvait nous envoyer un sapin de noël.... Merci.

    Le langage semi-codé était quelque chose qui amusait le mutant. Son pouvoir n'était d'aucune utilité pour leur permettre de descendre sans se blesser, et il ne fallait pas compter sur Julia pour un miracle de type éclairs ou création de lumière parce qu'elle était tout ce qu'il y avait de plus humaine... Observant anxieusement les alentours pendant une vingtaine de minutes, Eogan ne tarda pas à voir un taxi s'arrêter au loin et une silhouette longue et fine en sortir, portant une paire de Converses rouges et un long manteau en croûte de cuir... Un sourire soulagé étira ses lèvres lorsque John Smith les rejoignit dans la pénombre créée par le hall du bâtiment.

    Vous les avez trouvés ?
    Les traces de pas menaient jusqu'ici. On devrait les trouver ou au sous-sol ou dans les étages. - Le sourire de John s'étira. - Ouais, on avait besoin d'un peu de lumière...
    Il faudrait que l'un de vous reste là pour attendre les renforts et les torches... Il paraît que l'un des deux mutants est mal en point, du moins c'est ce qu'ils disent à la radio.
    Je vais rester là. Allez les chercher...

    Eogan se posta dans un coin sombre du hall, scrutant les alentours à la recherche d'une menace éventuelle. John et Julia s'enfoncèrent dans les ténèbres, alors que le sapin de noël en titre commençait à s'illuminer. Ils évitèrent ainsi quelques trous de bonne taille et inspectèrent le premier niveau sans trouver de trace des adolescents. Le second niveau ne donna guère plus de résultats et ils décidèrent donc de se diriger vers le troisième niveau... jusqu'à ce que quelque chose bouge dans un renfoncement. John scintilla de plus belle, tant à cause de la nervosité que par volonté d'y voir un peu plus clair, et Julia s'avança droit vers les formes sombres qui avaient bougé, levant de chaque côté de sa tête ses mains, afin de montrer qu'elle n'était pas hostile.

    Nous ne vous voulons aucun mal... Nous sommes le Réseau. Nous sommes là pour vous aider...

    La lumière des particules à présent grosses comme des billes dansait sur les murs en un ballet complexe, alors que le mutant s'approchait à son tour des deux adolescents...
    En surface, Eogan avait été rejoint par deux autres membres du Réseau et un Damné, sans doute envoyé par Sélène pour s'assurer que tout le monde s'en sortirait entier. Lorsque des bruits de pas se firent entendre à quelques mètres de là, tous se trouvèrent une cachette au milieu du matériel de construction qui encombrait le hall du bâtiment, se rendant ainsi invisible aux yeux de leur visiteur...


    (voilà, je te laisse arriver tranquillement ^^ Alice peut se battre si elle tombe nez à nez avec l'une des 4 personnes cachées, mais elle ne pourra atteindre ni le sous-sol, ni les étages sans se faire attraper. Si tu as de la chance, tu peux réussir à ne pas frapper Eogan *n'en dira pas plus*
    En cas de problème, n'hésite pas à me mp ^^)
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Alice Drake

Alice Drake
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MessageSujet: Re: Ne jamais fourrer son nez là où il ne faut pas... [Alice]   Ne jamais fourrer son nez là où il ne faut pas... [Alice] EmptyMer 29 Juin - 22:44

    Bien qu’Alice n’en montrait rien, elle eut quelques difficultés à se remettre au travail. Après tous les désordres provoqués par sa prise d’otage, elle peinait à ne faire comme si de rien n’était. Mais il lui fallait ça – des affaires, pour pouvoir oublier tout ce qui c’était passé. Cette histoire avec Creed et tout le reste. Son père pensait qu’elle avait été torturée durant ce petit séjour – d’ailleurs, Alice avait gardé quelques marques de ses altercations avec Dents de Sabre – mais son père était loin de se douter que ça n’était pas du à des situations seulement douloureuses. Le commissaire Drake était d’un naturel inquiet et protecteur, et il fliquait sa fille pour qu’elle se rende bien à ses rendez-vous chez la psy. Alice avait du mal à le supporter, mais elle se voyait mal l’envoyer franchement balader sous peine qu’il croit qu’elle se muait dans une dépression terrifiante.
    La jeune femme faisait donc profil bas au poste. Le plus souvent d’ailleurs, elle se terrait dans son bureau, à la recherche d’une affaire qui nécessitait de l’action. Il fallait qu’elle se dégourdisse les jambes et qu’elle redevienne la téméraire lieutenante Drake. Il lui fallait une putain d’enquête.

    La voilà en train de farfouiller à la hâte dans ses dossiers. Pour y trouver quoi ? Elle ne savait pas elle-même. Elle voulait une affaire. Une affaire de mutants. Pourquoi ? Sûrement encore une fois pour se prouver que les Fédéraux sont de vraies enflures.
    Elle finit par lâcher un rire sec, qui sonne étrangement sinistre à ses oreilles. Le dépit. Elle se redressa, abandonnant là la paperasse pour quitter son bureau et filer droit dans celui de son paternel.

    Elle ouvrit la porte à la volée et son regard se braqua aussitôt sur le cinquantenaire. Il était dressé au milieu de la pièce, entouré de quelques officiers qui semblaient agités. Le commissaire jetta un œil observateur à sa fille qui lui rendit un sourire mielleux.

    « Tiens, toi t’es sur une affaire. » – lui jeta-elle, sourire aux lèvres.

    Il l’observa en silence durant quelques secondes avant de soupirer.

    « Alice, je ne crois pas que tu devrais te soucier de cette affaire. »

    A son ton, la jeune femme pigea aussitôt que cette affaire concernait des mutants. Elle se rapprocha d’un pas vif et planta ses mains sur le bureau pour faire face à son paternel.

    « J’ai besoin de cette affaire, crois-moi. »

    Après quelques minutes d’hésitation, il finit par tout lui révéler. Il y eut un incident au centre commercial il y a quelques jours. Une perte de contrôle d’une mutante, qui s’était vue arborer des lianes de part en part de son corps. Cette histoire avait semé la panique, surtout depuis que les adolescents – la mutante et son ami – étaient partis en vadrouille et que le jeune homme avait alerté les pompiers, inquiet de l’état de sa petite amie.

    « Qu’est ce qu’elle avait ? » Le questionna-t-elle.

    « On ne sait pas, les Fédéraux ont débarqué en même temps que nous et le gosse a paniqué. Mais les pompiers nous ont dit que la mutante n’avait plus du tout la composition d’un corps humain. Ils se sont barrés avec le camion des pompiers à travers la voie rapide. Les Fédéraux n’ont pas réussi à les arrêter et on a retrouvé le camion dans le coin d’Hell’s Kitchen. »

    « Et depuis ? »

    « On a perdu leur trace dans le quartier. On ne peut pas déployer de grosses équipes sous peine de déclencher une émeute. »

    Le regard d’Alice se planta sur le téléviseur accroché en hauteur où étaient diffusées les images du la course poursuite des autorités contre le camion de pompiers qui roulait à vive allure. Comment avait-t-elle pu rater ça ? Combien de temps avait-t-elle passé à ruminer dans son bureau ?

    ------------------------------------------------

    Prés d’une vingtaine de minutes plus tard, Alice se rendait sur place, vêtue en habits de civil. Quelques agents l’avaient suivis de prés et ils avaient décidé de patrouiller dans le périmètre avec discrétion. En attendant, quelques voitures de police patrouillaient dans le coin, mais Alice savait pertinemment que ce n’était pas comme ça qu’ils arriveraient à retrouver les deux adolescents. Alice avait tout fait pour pouvoir faire sa ronde seule – elle détestait avoir des collègues dans les pattes, surtout lorsqu’il s’agissait de mutants. Elle n’était pas là pour les traquer comme des bêtes de foire – mais ça, peu de gens le savaient.
    Ce qu’elle espérait plus que tout à l’heure actuelle, c’était qu’elle tombe sur la mutante avant que les Fédéraux ne débarquent, ou elle aurait du mal à lui venir en aide.

    Et en même temps, elle était là, dans le quartier le plus chaud de la ville, à tenter de retrouver un couple en fuite. La gamine n’avait pas l’air en état de fuir éternellement, et Alice se doutait que son petit ami avait du pas mal galérer pour l’extirper du camion de pompier et la cacher. Il n’y avait pas grand monde dans les ruelles. Alice les arpentait silencieusement en espérant percevoir un indice. Sur le chemin, elle croisa un vieil homme à la démarche claudicante et elle l’arrêta d’un geste de main. C’était un clochard à en voir par sa tenue vestimentaire et l’odeur qu’il dégageait. Il avait l’air à moitié ivre mort.

    « Dites, vous auriez pas vu deux jeunes en fuite avec une fille mal en point ? » Le questionna-t-elle, ne s’attendant pas à recevoir une réponse claire.

    Le type lui jeta un œil morne avant de maugréer dans sa barbe. Alice fronça les sourcils, avançant d’un pas pour pencher la tête dans sa direction.

    « Ces jeunes s’croivent tout permis, j’vous jure. C’est mon squatt là-bas. Pas le leur… »

    Il désigna un vieux bâtiment désaffecté de son doigt tremblant de colère et la jeune femme reporta son attention sur l’endroit d’un œil inquisiteur. Elle le sentait bien au final cette indication. Elle pourrait toujours aller y jeter un œil – ça ne prendrait pas longtemps.
    Quelques foulées et la voilà devant le bâtiment. Elle parcourut du regard la façade fissurée avant de s’y engouffrer. Comme la moitié des endroits d'Hell's Kitchen, cet endroit puait la mort et le silence qui y régnait avait quelque chose de terrifiant. Alice parcourut le bâtiment mais n'y trouva rien d'intéressant pour sa piste. Elle déboucha de l'autre côté et perçut un chantier quelques mètres plus loin. Elle hésita quelques secondes - après tout, elle avait peu de chance d'être sur la bonne voie. Autant chercher une aiguille dans une botte de foin, mais après avoir soutenu le pour et le contre, elle se décida à poursuivre sa recherche dans cette direction.

    Quelques mètres plus loin, elle s'abaissait au niveau du sol poussiéreux et ramassait une petite tige d'acier qu'elle avait remarqué à la lueur du soleil. Elle jeta un oeil dans chaque direction avant de discerner de légères marques, qui pourraient correspondre aux roues d'un brancard. Elle pouvait imaginer que l'adolescent avait du conduire sa petite amie à toute berzingue de peur de se faire rattraper. Elle se redressa finalement, balayant quelques mèches de cheveux indisciplinées de devant ses yeux, puis entreprit de farfouiller un peu plus dans les alentours. Elle évita soigneusement les ronces puis se rapprocha d'un gros tas de sable déblayé. Une petite pincée d'adrénaline la secoua lorsqu'elle perçut le brancard. Elle était donc sur la bonne voie ! En quelques pas, elle s'enfonçait déjà dans le chantier.

    Un hall sombre et froid. Grand silence.
    Tout un tas de débris encombrait le sol, et Alice dut prendre gare à ne pas se manger deux ou trois obstacles sur le passage. La lumière filtrait par les fenêtres brisées mais elle avait du mal à tout discerner. La lieutenante hésita au moment de porter sa main à son arme. C’est qu’elle n’aimerait pas leur faire peur si elle croisait les deux adolescents, mais ce genre d’endroit lui donner une mauvaise impression. A pas lents, elle continuait d’avancer, cessant un instant lorsqu’un bruit de verre brisé retentit dans l’enceinte.
    Alice saisit aussitôt son arme et la braqua autour d’elle, cherchant dans l’obscurité d’où cela pouvait provenir.

    « Qui est là ?! » Lança-t-elle dans un avertissement.

    Des silhouettes se mirent à bouger dans l’obscurité et dans un mouvement rapide, la jeune femme vint se rabattre contre un pilier de béton. Manifestement, elle n’était pas seule. Peut-être tenait-elle une piste après tout ?

    Mais seul le silence lui répondit. Okay, elle savait parfaitement bien qu'il y avait des gens là derrière, et s'ils voulaient la jouer de cette manière, alors elle n'allait pas rechigner. Les adolescents ? Les Feds ? Aucune piste pour le moment.

    « Lieutenante Alice Drake. Je ne vous veux pas de mal. Sortez de là et nous pourrons simplement... Discuter.»

    La jeune femme se décala finalement de son pilier, le canon de son arme pointé en direction de la masse obscure qui se dressait devant elle. Il semblait que ce soit une sorte de bloc de béton qui dissimulait les petits malins. Aucune réponse bien entendu ! Et ça lui faisait tellement bizarre de proposer une discussion dans ce genre de situation. Elle allait encore se fourrer dans un beau pétrin - elle en avait le pressentiment.
    Ses pas étaient calmes et relativement silencieux. Elle se rapprochait doucement, le cœur battant la chamade, le souffle coupé et quand elle osa enfin passer le canon au dessus de l'obstacle qui la séparait des individus, une silhouette surgit de devant elle et lui choppa le poignet. Elle poussa un cri inarticulé, son doigt glissant sur la gâchette sous le coup de la surprise. Une détonation retentit et un nuage de poussière lui troubla la vue durant quelques secondes. Elle faisait face à un homme et son réflexe eut été de relever le genou pour le repousser loin d'elle. Son arme venait de glisser sous l'emprise de son agresseur et elle la chercha vainement du regard. L'obscurité était un vrai obstacle dans cette confrontation.

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John Smith

John Smith
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MessageSujet: Re: Ne jamais fourrer son nez là où il ne faut pas... [Alice]   Ne jamais fourrer son nez là où il ne faut pas... [Alice] EmptyVen 29 Juil - 19:53

    Au sous-sol, John et Julia avaient établi le premier contact avec les adolescents paniqués, et le jeune homme avait autorisé Julia à approcher de sa petite amie, toujours serrée dans ses bras. Il était aisé de remarquer que malgré sa mutation voyante, il semblait beaucoup tenir à elle et était même allé jusqu’à se mettre gravement en danger pour qu’elle ne soit pas interpellée par les forces de l’ordre.

    Est-ce qu’elle est… ?

    Sa voix tremblait, et Julia secoua la tête avec un faible sourire pour le rassurer.

    Elle respire encore, elle n’est pas en danger. Il va juste nous falloir du temps pour comprendre sa mutation et pourquoi elle a réagi comme ça tout à l’heure… - L’adolescent laissa glisser sa main droite sur le végétal qui remplaçait sa petite amie. – Ne t’en fais pas… Tout le monde perd le contrôle dans des situations peu courantes. Est-ce qu’il y a eu quelque chose de particulier ?
    Il y a juste eu… Ce type qui l’a bousculée à plusieurs reprises, mais rien de vraiment choquant. On prend souvent le métro ensemble pour aller à la fac, en plus !
    Peut-être trop de chaleur, ou…
    J’en sais rien. Sauvez la, j’ai l’impression qu’elle souffre… Je lui ai promis de la protéger et j’ai échoué, la police va arriver, et…
    La police ne va pas arriver ! – La voix de Julia s’était faite autoritaire. – On est là pour l’aider, et je pense qu’elle n’apprécierait pas de te voir aussi défaitiste alors que vous êtes tous les deux entre de bonnes mains… Tu ne crois pas ? – L’adolescent acquiesça, reniflant bruyamment dans l’espoir de retenir ses larmes. – Vas-y un bon coup, tu te sentiras mieux après…

    Sa main tiède se posa sur celle de l’adolescent pour lui apporter du réconfort, et ce dernier laissa couler quelques larmes en envoyant au diable sa fierté. Julia fit signe à John d’approcher maintenant que la situation était moins tendue, et le mutant s’exécuta, apportant avec lui ses particules lumineuses, seule source de lumière de ce niveau. A son approche, l’adolescente bougea très légèrement, et tous purent constater une variation de la couleur de sa « peau ». John recula en craignant de l’avoir blessée, et la couleur vira de nouveau au noir en quelques secondes…

    Mais en fait, on est trop bêtes… Si c’est une mutation en rapport avec les plantes, de quoi ont besoin les plantes à votre avis ?
    D’eau…
    De terre…

    Julia leva les yeux au ciel.

    De LUMIERE !

    Un sourire triomphal étirait les lèvres de Julia, et elle tira sur le bras de John pour le faire accroupir près de la jeune fille.

    Voilà, tu te mets près d’elle… Doucement…

    John s’exécuta avec une lenteur incroyable, par crainte de blesser celle qu’ils étaient venus secourir. La plante eût quelques soubresauts et ses lianes s’enroulèrent autour de John, dont la nervosité fit violemment croître la luminosité et la taille de ses particules.

    Putain John, reste zen… Personne n’a envie que le bâtiment s’effondre sur nous !

    L’adolescent ne sembla pas comprendre et Julia comme John s’abstinrent de lui expliquer de quoi il retournait par crainte de réveiller son anxiété s’il venait à apprendre que celui auquel sa petite-amie s’était accrochée était susceptible de faire exploser tous les points lumineux qui servaient à éclairer ce niveau.


    Au niveau supérieur, tout le monde s’était caché derrière le premier truc venu lorsque Alice était arrivée. Il s’agissait d’une femme qui cherchait à savoir s’il y avait du monde dans ce bâtiment en construction. Jusque là, il n’y avait rien d’anormal, et peut-être qu’elle allait se barrer vite fait si quelque chose lui faisait peur… C’est l’idée qui traversa la tête de l’un des hommes dissimulés peu avant qu’il ne laisse tomber au sol une vitre sans doute destinée à une lucarne de petite taille. Seulement, le bruit sembla aiguiser la curiosité de leur visiteuse, et Eogan fit les gros yeux à l’intention de celui qui avait eu l’idée géniale de faire du bruit au lieu de rester tranquille…

    Observant discrètement les alentours, un autre homme parvint à apercevoir Alice et son arme, et le signifia aux deux autres à grands renforts de gesticulations dignes des plus grandes soirées de Taboo… Et si l’arme était déjà de mauvaise augure, le fait qu’elle annonce son grade de flic rendit la situation encore plus critique. Tout le monde parvint à s’abstenir d’un « ouais, genre » ou de rire nerveusement suite à sa proposition de discussion, parce que tout le monde savait comment les flics « discutaient » avec les mutants depuis 6 ans…

    Un homme rejoignit Eogan derrière un gros bloc de béton, lui faisant savoir que vu le gabarit de la demoiselle, il aurait tôt fait de lui faire un plaquage et de la ligoter avec du câble électrique… Mais Eogan secoua vigoureusement la tête. Il y avait d’autres moyens que le recours à la violence, surtout lorsque rien n’indiquait qu’ils faisaient pire que de se trouver sans autorisation dans une propriété privée. Il y avait peut-être moyen de discuter après tout…

    Tout le monde finit par en douter lorsqu’une arme apparut par-dessus le bloc de béton derrière lequel ils étaient cachés, et le premier réflexe de Mark – l’homme qui était avec Eogan – fut de choper le poignet de leur visiteuse, dévoilant pour le coup sa position tout en faisant paniquer la lieutenante. Serrant fort, il parvint presque à faire lâcher son arme à Alice tout en contournant le bloc. Du moins il le crut jusqu’à ce qu’un coup ne parte, assez rapidement suivi par une douleur horrible dans son bras droit. Ce qui était étrange, c’est que cette blessure par balle affecta également Alice et le troisième homme, parce que le hasard avait voulu qu’Eogan se prenne cette balle en contournant le bloc de béton par la droite. Et lui ? Il se portait comme un charme et tout allait parfaitement bien pour lui ! En revanche pour ce qui était de Mark et Alice qui avaient eu la malchance de se situer trop près de lui, un impact de balle était parfaitement visible avec la douleur et le sang qui allaient avec.

    Sous le coup de la douleur, Mark n’avait pas pu faire autre chose que de balancer une énorme baffe à Alice en croyant que celle-ci venait de lui tirer dessus sciemment (alors qu’en fait, c’était plus compliqué que ça). Et vu l’épaisseur des bras du gaillard, il y avait fort à parier qu’elle aurait du mal à rester debout après ça… Le troisième homme en profita pour ramasser l’arme d’Alice et ôta le chargeur qu’elle contenait, le balançant au loin sans se soucier de l’endroit où il atterrirait. Mark eût finalement le réflexe de jeter un œil à son bras et esquissa un grimace sans même imaginer une seconde qu’Alice pouvait avoir la même marque au même endroit…

    C’est nouveau ça, les flics tirent sur les gens qui prennent leur pied en visitant des chantiers ? J’me sens super protégé là tout à coup !

    Il ne fallait pas lui demander de ne pas être énervé après qu’on lui ait tiré dessus. Pourtant Alice avait de la chance, parce qu’il aurait quand même pu taper beaucoup plus fort…
    C’est à ce moment que Julia déboula au pas de course, les mains et vêtements couverts d’une substance verdâtre :

    Les mecs, on a besoin de…

    Elle s’interrompit en apercevant le bras blessé de Mark, le chargeur à ses pieds… et la femme brune qui n’avait théoriquement rien à faire là. Sans trop le savoir, Julia était à portée d’à peu près tout dans l’hypothèse où Alice décide de l’utiliser comme bouclier ou quoi que ce soit. Elle avait toujours l’art d’arriver au mauvais moment, c’était le don qu’on lui avait fait à sa naissance au lieu de faire d’elle une mutante… Quelque part, c’était peut-être même encore pire.
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