Les congés. Charles haïssait les congés. Lors d'un congé, il devait se trouver quelque chose à faire d'assez captivant pour ne pas se perdre dans ses esprits, qui le tourmentaient chaque jour. Il ne voulait pas oublier ce passé où il avait vécu tant de belles émotions, tant de moments inoubliables, mais les derniers événements le terrorisaient encore. Une simple minuscule pensée adressée à ''elle'' et il était à terre pour le reste de la journée. Cela faisait presque six mois que le temps avait glissé l'ignorance entre eux deux et le jeune mutant baignait dans l'incertitude. Non, Charles n'aimait pas les congés.

Malgré tout, il se rendit tout de même au café du coin avec l'espoir de trouver le calme intérieur. Fréquenter les lieux populés lui permettait de se concentrer sur autre chose. Les gens qui passaient et riaient, le va et vien des serveurs et des employés du petit restaurant le gardait connecté avec le monde extérieur. Aussi, c'était frisquet dehors et le climat intérieur réconfortant du Starbuck's Cafe ne lui ferait pas de tord. Il pourrait enlever son foutu manteau et sirroter un bon café.

Charles pénétra la batîsse et prit un petit moment pour observer l'endroit. Tout semblait normal. Juste normal. Le comptoir était droit devant lui et fut sa première destination. L'homme derrière était grasset et son visage enflé lui donnait un air sympathique. Charles sourit et lui demanda:

'' Un café, deux sucres. S'il vous plaît. C'est tout. Merci. ''

Lorsqu'il reçu sa commande, le jeune homme saisi un New York Time Magazine et s'en alla s'affaisser à une table tout près, la première. La chaise était en mauvaise état et Charles manqua de trébucher. Il soupira et déposa son café et son journal sur la petite table ronde. Après avoir pris sa toute première gorgée du liquide réconfortant, son attention fut attirée par une personne étrangement colorée à quelques tables de la sienne. Une étrange énergie émanait de la jeune fille qui devait avoir environ son âge ou peut-être moins. Étonnamment, cette dernière semblait l'avoir déjà remarqué quand elle se leva et vint en direction de Charles.

- Bonjour monsieur. Je m'appelle Megan Gwynn. Et vous? Je suis arrivée ici me détendre après avoir passé la journée dehors et c'est alors que je vous ai vu et je me suis dit qu'on pourrait papoter un peu. Je préfère discuter avec quelqu'un de sympathique que de rester seule dans mon coin. Pas vous?

Charles n'y comprenait et rien et ne voyait même pas les yeux de la jeune fille. Il ne pouvait même pas voir sa véritable intention car elle était dissimulée derrière d'épaisse lunettes fumées. Il déposa alors son café et son journal et regarda autour en essayant de comprendre ce qui se passait. Il n'avait pas du tout l'habitude de telles invitations. Cependant, il savait cette fille anormale et il allait le lui dire franchement.

'' Hmm bonjour. Vous avez bien raison... Et puis, qu'est-ce que je pourrais bien vous dire pour vous demander de me laisser seul? ''

Charles ricanna et prit une petite gorgée.

'' Vous dissimulez vos yeux derrières vos lunettes et votre corps sous ce long manteau. Ça me semble assez louche et très peu invitant. Pourquoi ne pas en venir aux faits?''

Mal à l'aise, le jeune homme sentait que cette Megan n'était pas là pour rien. Elle devrait être franche ou il allait aller ailleurs. Point à la ligne. Il n'avait pas envie de ''papoter'', comme elle disait...

Charles n'en revenait tout simplement pas. C'était impossible, trop peu probable pour être vrai. Il n'avait pas prévu le coup... Il avait cru que cette Megan était plutôt un fille...comment dire... différente, mais sûrement pas mutante! Peut-être le savait-il en fait et qu'il avait inconsciemment décidé d'ignorer son intuition...Cette intuition qui ne le trompe jamais, celle qui le guide à travers ses plus abyssales confusions. Pourtant, ce jour-là, Charles était resté là, à cette table, à ne rien faire. Maintenant il devait confronter les événements et devait faire en sorte de ne pas blesser la jeune femme qui se tenait devant lui et qui lui avait ouvert son coeur pour mettre en ses mains une confiance... aveugle? Le jeune homme avait du mal à comprendre comment il avait été si facile pour elle de faire un aveu si lourd de sens et de problèmes. Il ne pouvait s'empêcher de s'imaginer la réaction d'un autre si cette dernière avait avouer sa nature à un non-mutant. Elle avait été chanceuse de tomber sur Charles, qui partageait le même secret.

C'est alors qu'il commença à l'observer plus en détail. Ses cheveux, ses yeux, sa peau, tout semblait anormal sur cette pauvre enfant. La nature l'avait toutefois doté d'un très joli visage qui s'agençait à merveille avec le corps de cette dernière. Preuve que la différence n'est pas toujours synonyme de laideur...

J'ai des yeux noirs, même des lentilles de contact n'arrangeraient pas celà. Mes cheveux roses sont intégnables: en moins d'une semaine, leur couleur originale réapparait. J'ai des énormes ailes translucides dans le dos que j'ai du mal à cacher et qui en plus ne fonctionnent pas bien! Vous vouliez les faits? Les voici!

Des ailes? Ces trucs que les papillons et les oiseaux ont? Charles ne comprenait pas trop ce concept. Il n'avait pas la moindre idée de la sensation que cela faisait d'avoir ces trucs en permanence collé à sa peau. À vrai dire, il préférait ne pas y penser. De toute façon, des gens, c'est fait pour rester au sol, pensa-t-il. Discrètement, le jeune homme jeta un petit regard subtil par dessus l'épaule de la ''fée ailée'', qui venait de le prendre totalement au dépourvu. Bon sang! Qu'est-ce qu'elle espérait se faire répondre? Elle voulait se faire offrir un café après une telle nouvelle? Charles regarda autour de lui à plusieurs reprises pour s'assurer que personne n'avait entendu leur ''discussion''. Il se sentait observé et l'assurance qu'il avait en rentrant ici tout à l'heure l'avait quitté subitement...

Alors dénoncez-moi si vous voulez, mais sachez que je ne vous ai que abordé parce que vous aviez l'air d'avoir besoin de parler à quelqu'un...

Charles avait donc l'air seul... Les tourments de son univers intérieurs s'affichaient donc sur son corps au monde extérieur. Avait-il toujours l'air triste et dépourvu? Même au travail devant son patron? Est-ce que ses sourires avaient toujours l'air de pathétiques grimaces forcées? Nombreuses furent les questions qui lui traversèrent l'esprit à ces mots. La rupture lui allait mal, mais à ce point? Et puis quoi encore? Charles s'en fichait bien car il n'avait plus de responsabilité envers personne. Son apparence était probablement au bas de la liste de ses priorités et les gens pouvaient bien penser ce qu'il voulaient de lui. Charles avait été un clochard et un chien battu, il avait appris à voir au-delà des parures superficielles. Peut-être qu'elle aussi avait appris à le faire...

- Voici mon numéro de téléphone, si jamais vous changez d'avis et décidez que vous pouvez bénéficier d'une amie... Je vous laisse alors, puisque tel est votre demande et, si jamais vous restez ferme sur votre décision et que nous ne nous revoyons plus jamais, je vous souhaite le meilleur, et un bonheur immesurable...

Le jeune homme saisi le petit bout de papier et regarda la jeune femme s'en aller. Il était figé sur place, seuls ses yeux semblaient se promener de haut en bas, parcourant le corps trop couvert de la mutante. Et voilà qu'elle partait aussi vite qu'elle était arrivée. Un important malaise se fit sentir dans les alentours, les énergies changèrent brusquement. Même si Charles avait la chance de la recontacter, il préféra quitter cet endroit au plus sacrant et repenser à tout ça une fois qu'il se sentirait plus en sécurité. Il perdait ses moyens et c'était loin d'être une bonne chose dans son cas... Surtout dans son cas...

- Écoutez, je dois y aller... hmmm... merci... hmmm pardon... Rentrez chez vous Megan...

Rapidement, Charles se leva et se dirigea vers la porte dans laquelle il fonça pratiquement. Il fourra sa main dans sa poche pour y laisser tomber le numéro et traversa la rue pour se mêler à la foule de piétons pressés...




HRP: Fin?

HRP : Le Staff m'a donner l'autorisation de m'incruster donc me voilà