Rendez-vous convenu entre un "Ange" et un "Traducteur" [Fin]

Nombre de messages · **Douglas Ramsey** Mutant de niveau 1

Un mois, c’était le temps que les deux adolescents s’étaient donné avant de se retrouver. Pendant cette période, Doug avait fait de son mieux pour ne pas avoir à penser à Calisto, il y avait plusieurs raisons à cela. D’abord il s’inquiétait beaucoup pour lui et le fait de le savoir seul dans un monde qui déteste les mutants faisait de lui u candidat idéal aux antidépresseurs, mais comment expliquer la situation à l’infirmerie alors qu’il refusait d’admettre avoir des sentiments pour lui. Son ami lui manquait, mais pas seulement son amitié. La dernière fois qu’ils se sont vus, Calisto l’avait embrassé et le souvenir de ce contact éphémère avait hanté bien des nuits. Les nuits étaient les moments les plus difficiles ; le jour, il s’arrangeait pour s’occuper l’esprit, travailler, étudier, lire, mais la nuit, c’était autre chose. Son esprit vagabondait entre l’image du mutant doté d’ailes et celle des autres membres de la famille Ramsey. Deux images bien opposées dans l’esprit du jeune mutant. Finalement, le temps passa assez vite, et la date prédéterminée arriva fatalement.

Il ne savait pas quoi faire, enfin si, il s’avait, mais il ignorait si c’était ce qu’il voulait vraiment. Ce qui l’aida à prendre sa décision, ce fut son sens du devoir. Quelques étaient les sentiments des deux mutants, ils étaient amis, cela, Doug ne le reniait pas. De ce fait, il sentait qu’il devait y aller. Il fallait faire la part des choses. En dépit de leur situation commune, celle de Calisto était trop dangereuse pour être ignorée. Et s’inquiétant à ce point pour lui, le traducteur ne pouvait se résoudre à l’abandonner. Cependant, il ne savait pas du tout comment il devait se comporter. Fallait-il qu’il envoie un message pour confirmer sa présence, mais qu’écrire précisément dans ce cas ? Il y avait trop de questions, trop de problèmes qui lui étaient étrangers. Ce qu’il maîtrisait, c’était les mathématiques, les équations. Et là, c’était impossible d’en établir une qui corresponde à la situation. Il prit donc une résolution, ne rien envoyer, mais y aller tout de même, après tout, il avait fait une promesse et cela dépassait toute considération logique ou autre. Même une personne comme Doug qui n’était pas habitué aux contacts humains savait qu’il était important de tenir ses promesses, c’était bien connu.

Même heure, même endroit, tels étaient les conditions de leur « rendez-vous ». Sachant que la dernière fois, son camarade s’était occupé du repas et qu’aujourd’hui, celui-ci ne devait pas être dans une situation financière reluisante, le traducteur prit l’initiative et fit son sac en conséquence avant de partir. La première fois, le trajet fut une vraie expédition pour lui, là, il se fit de manière plus naturelle. I fallait dire qu’après les conditions de leur fuite, c’était une promenade de santé. Cette fois, il sembla que le concept de chantier abandonné pouvait s’appliquer ici. Peut-être un jour de congé ou une réunion générale. Peu importait, Doug en profita pour avancer comme s’il était encore à l’institut. Il retrouva le bâtiment en question et monta sur le toit. Il n’y avait presque aucun changement, à part qu’il faisait gris, autant pour le coucher de soleil, cependant le vent était toujours là, normal en cette partie côtière de la ville. Il regarda à sa montre, il était en avance, il en profita également pour réaliser que son cœur allait plus vite que l’aiguille des secondes. Ce devait être à cause de l’ascension… Le jeune homme alla s’adosser contre le mur à côté de la porte qu’il venait de franchir et se laissa glisser sur le sol en attendant l’arrivée de Calisto. Le tout en essayant de ne pas penser à ce qu’il ressentait et encore moins à ce qu’il pourrait ressentir lorsque son ami arrivera, s’il arrivait… La technique de l’autruche, il avait lu quelque chose à ce sujet. Pour passer le temps, il se mit à essayer de se rappeler de quoi il était question exactement.

Nombre de messages · **Calisto Del Alba** Mutant de niveau 1

Choc... Électricité... Violence. Grandir faisait mal. Changer était la première étape, la culpabilité lui avait tordu les entrailles avec une force inouïe. Comprendre demandait plus d'énergie que de se battre. Pourquoi s'était-il battu? Pour une cause perdue, pour un cas indéfendable. Plonger au fond d'une haine qui ne mène à rien avait été son éveil... La faim qui avait creusé un trou béant dans son ventre n'était rien comparé aux yeux qui s'ouvrent. Il avait été sur le point de devenir dictateur, envahi par la même colère vaine que son père. Cet homme violent, oui, Calisto avait été aveugle. Ses histoires de zoo lui semblaient tout à coup puériles; ça et ses réactions. Toutes ses plaintes lui revenaient en pleine tête, se fracassant contre son crâne avec une force impie. Le jeune homme dans la rue, avait retrouvé ses réflexes d'antan et perdu de sa maladresse mais jusque là, son mental n'avait pas suivi. Il avait été comme l'éploré inutile qui se morfond sur son sort; il avait trop pleuré, trop gémi dans les jupons des rares personnes acceptant de l'approcher, risquant de les faire fuir ensuite... Un enfant, un tout petit enfant, voilà ce qu'il avait été. Un enfant mais aussi un monstre, paradoxe qui mène à la dictature, à la folie.

La fièvre qui l'avait envahi après le coup de froid attrapé dans l'Eglise l'avait plongé dans un état fébrile. Les phrases d'Ororo avaient dansé dans sa tête. Edward aurait donc fait ça pour l'aider à s'en sortir? Pourquoi pas après tout. Martyr... C'était ce que croyaient être les pires terroristes. Calisto ne regrettait pas d'avoir quitté l'institut mais plus pour les mêmes raisons. S'éloigner, endurer l'avait enfin fait grandir. Une nuit, une fièvre, des paroles sensées et patientes mais incisives avaient suffit, le déclic s'était fait après l'approche du non retour. Lentement le jeune homme se leva, s'il avait avant, la principale occupation de se plaindre tout seul sur son misérable sort, le mutant remarqua que ce matin là, il songea juste à sa chance d'être dans un état correct le jour où il devait voir Douglas. Et aussi de sa chance d'être attendu... Si le traducteur ne venait pas, Calisto se promit d'être heureux pour lui, de le savoir occupé par autre chose ou quelqu'un d'autre.

Choc... Mais soulagement, il avait fait le pas. La haine ne le faisait plus trembler, ne lui volait plus son énergie. Une larme coula sur sa joue, une larme de joie. Il était en vie et libre! Il était encore là malgré les épreuves et en relative bonne santé... Ces anciennes histoires qui l'avaient rongé avaient été des peccadilles, il s'était détruit tout seul comme un grand, créant le vide autour de lui. Mais désormais, grâce à elle, Ororo, il commençait à comprendre. Avoir touché le fond du fond l'avait fait rebondir au lieu de l'achever parce qu'elle avait été présente. N'était-ce pas de la chance ça?

Et son désir d'aider? Pas devenir X-Men, non il n'y pensait pas de nouveau mais son voeu d'aider était toujours là, pourtant il avait tourné le dos aux autres pour s'affliger sur son seul sort. Il pouvait bouger son bras, sentir le bois sous ses doigts et ses grandes ailes blanches étaient vives, pleines d'énergie, il sentait le vent s'engouffrer à travers ses plumes. Le ciel, la terre, un ami. Calisto avait tout pour lui... Pas de barreaux, plus de coups, plus de bouteilles, pourquoi avait-il pleuré pour une petite nuit de garde à vue où il n'avait sommes toute pas été maltraité? Il était devenu précieux comme un prince sans rien avoir. Un espèce de bourgeois gonflé d'orgueil et de colère. Il s'était acharné sur un gamin qui l'avait sans doute oublié, un adolescent qui n'avait pas plus tort ni plus raison que lui... C'était juste une dispute, une histoire comme un millier de semblable, c'était... Passé!

La faim était supportable, elle lui rappelait qu'il était vivant. Le vent l'appelait et la vie s'éveillait devant ses yeux bleus jadis aveuglés. Un petit oiseau chantonnait même. Ororo avait raison, Edward? Edward Livingstone aussi. Et Maximilian? Pas plus tort que lui... L'avenir lui l'attendait... Et pourquoi se poser de question? Le mallorquin s'était connu plus entreprenant que maintenant. Il verrait bien!

-Je veux vivre !!!!

Son cri se perdit dans le vide et le jeune homme sourit devant la force qui avait émané de sa voix. Enfin, c'était lui... Le garçon espiègle qui s'était un jour promis de rire pour contrebalancer avec la misère du monde, celui-là qu'avait rencontré Sayan ou même Vincent. Un petit déjeuner composé de baies léger mais au bon goût de libération fut suivi par une bain chez une connaissance qu'il avait supplié... Ses vêtements sentaient bons et relativement neufs ils ne présentaient pas trop mal... Quant au poids perdu, il se voyait mais n'alarmait plus grâce à son sourire étincelant. La journée fut utilisée aux trucs habituels pour gagner quelques piécettes: lavage de chaussures, aide à une petite vieille dame pour traverser la route et porter les courses, promener quelques chiens. En fait les possibilités étaient immenses, le jeune homme n'y avait même pas prit garde, aveuglé par sa stupidité. Il lui fallait trouver un vrai travail... Après tout l'Amérique avait beaucoup à offrir visiblement. Quant à sa mutation elle était invisible sous son long manteau. Pourquoi s'était-il plaint déjà?

La culpabilité le quitta petit à petit. Il avait fait des erreurs mais grandir était le principal. Et surtout se sentir coupable, c'était se morfondre de nouveau; suffisait de ne plus faire les mêmes bêtises. Le jeune homme acheta une jolie carte postale, c'était le seul cadeau qu'il puisse se permettre de faire à Douglas mais c'était déjà mieux que certains... Son optimisme revenait, la maladresse également, à moindre échelle cependant, il buta contre un stand et se fit poursuivre par un marchand mécontent alors que rien n'était renversé. Calisto riant aux éclats s'échappa en courant, levant le nez au ciel il respira l'air frais qui venait ébouriffer ses cheveux.

*L'enthousiasme retombé, ce ne sera pas facile, et je ferai encore des erreurs mais Ororo avait tellement raison. Je vais essayer... Oui, je dois changer et j'ai commencé. *

Le vrai Calisto revenait enfin, avec quelques améliorations, le blond retira son manteau lorsque la soirée arriva, dans un lieu désert évidemment avant de s'envoler pour aller jusqu'au chantier. Tous ces changements étaient dû à plusieurs phénomènes intervenus en même temps: Ororo avait été le déclencheur, la fièvre l'avait poussé à se calmer et donc il n'avait rien eu d'autre à faire que réfléchir; et puis l'idée de voir Douglas avait aussi éveillé l'ancien Calisto que le garçon avait connu, alors que ce dernier commençait d'ailleurs à sombrer dans sa spirale. Tout ça avait permis le déclic ô combien violent, mais ô combien bénéfique.

Douglas était là, en avait-il douté? Oui bien sûr mais il s'était fait à l'idée et avait décidé d'être heureux pour le traducteur, ou tout du moins d'essayer, de lui souhaiter tout le bonheur du monde afin de ne pas encore entrer dans la spirale infernal de la haine et de l'apitoiement. L'effort ne serait pas à fournir, le garçon était là. Dans un bruissement d'ailes, Calisto atterrit sur le toit, souriant à son ami sans savoir s'il devait s'approcher ou pas de ce dernier. L'air apaisé malgré son physique amoindri, il regardait celui qui était venu. Celui qui récompensait tant d'efforts en une journée.

Nombre de messages · **Douglas Ramsey** Mutant de niveau 1

Douglas était en train d’attendre depuis quelques minutes déjà lorsqu’il vit une ombre passer sur le toit, en levant les yeux, il se rendit compte qu’il s’agissait de Calisto. Un sourire large comme le soleil ne tarda pas à se dessiner sur le visage du traducteur. Euphorique mais noué au niveau de l’estomac, il contempla le spectacle ; l’atterrissage de son ami. Plutôt gracieux en fait, mais il n’était pas un expert en vol. Qu’importe les détails, cela faisait un bon mois qu’il n’avait pas été aussi heureux. Petit nuage dans ce tableau ; le corps du mutant ailé. Etait-ce son imagination ou était-il encore plus chétif que lors de leur dernière rencontre ? Accablé par les touches de tristesse que cette constatation apportait, il déglutit, mal à l’aise. Cependant, le sourire revint vite, il suffisait de voir celui qu’arborait son ami. Noël serait en avance, cette année ?

Une fois Calisto au sol, celui-ci resta là où il était. Douglas déglutit une nouvelle fois. Comment devait-il se comporter ? Une accolade ? Une poignée de main ? Quelle serait-la meilleure façon de lui montrer son affection ? Déjà qu’en tant normal, Doug n’était pas une personne très férue des démonstrations d’affection. Mais il savait par expérience que Calisto, lui, l’était. Et pourtant le garçon ailé ne s’approchait pas. C’était donc à lui d’amorcer les retrouvailles. Mince, lui qui pensait pouvoir se laisser porter par le caractère le plus souvent enjoué du mutant volant… Il prit son courage à deux mains et s’avança. Doucement, un peu comme lors de leur première vraie rencontre, lorsque l’oiseau s’était coupé. Il ne fallait pas le faire fuir, mais tout comme la dernière fois, Doug n’était pas sûr de savoir comment s’y prendre. Et puis il avait l’air tellement plus faible qu’auparavant. Pourtant, il ne savait pas pourquoi, il sentait que son camarade allait mieux, il était plus… lui-même, c’était une impression bizarre qu’il n’arrivait pas à expliquer lui-même. Tant pis, il fallait agir, parler, communiquer, d’une manière ou d’une autre, être un ami quoi !

Le jeune homme continua sa progression jusqu’à ce qu’il soit en face de Calisto. Il le regarda dans les yeux un instant avant de détourner le regard non sans avoir eut le sourire élargit par une cause inexpliquée. Il était mal à l’aise. Il repensait au baiser et ne savait toujours pas quoi en penser justement, même après un mois. Génie, mon œil. C’était tout simplement horrible, tout ce qu’il pourrait dire lui semblait d’avance ridicule, pas assez, ou trop, ou inapproprié. Pourtant, les retrouvailles, c’était censé être simple, non ? Avec une petite effusion au début, puis des rires et les fameux « comment ça va », rien de bien compliqué. Pourquoi avait-il tant de mal ? C’était ça la contrepartie de ses pouvoirs mutants ? Une pathologie qui l’empêchait d’établir une connexion sociale en cas de surchauffe sentimentale ? Il se posait trop de question, cela faisait un mois qu’il se posait trop de question, il ne voulait plus s’en poser. Doug reposa son regard sur son ami, en temps réel, seulement une seconde s’était écoulée. Le regard provoqua un autre sourire, il ne lutta pas pour le chasser. Le regard était brillant, plein d’émotions. Non, il n’allait pas pleurer, certainement pas. Le vent avait un rôle là dedans, mais il fallait avouer qu’il était ému, très.

Sans se poser de question, enfin, il avança, s’appuya contre Calisto et d’une main, le serra contre lui. Comme s’il embrassait un frère, pourtant, cette accolade était on-ne-peut-plus éloignée d’une simple accolade fraternelle.

- Salut.

fut tout ce qu’il trouva à dire, tout ce qu’il voulut dire en cet instant.

Nombre de messages · **Calisto Del Alba** Mutant de niveau 1

-Hola.

Le jeune homme se détendit aussitôt lorsqu'il sentit la main de son ami sur son dos. L'apaisement qu'il ressentait depuis ce matin n'avait pas empêché qu'il se sente inquiet à l'idée de retrouver Douglas, et encore moins quand ça avait été le cas, à leur premier contact. L'acte se fit naturellement et l'espagnol, heureux de cette tendresse soudaine après tant de haine, de tristesse et de perdition répondit présent en enlaçant doucement Douglas, déposant un baiser sur sa joue. Il ne savait pas que ça ne se faisait pas trop entre deux garçons bien virils, puisqu'il ne l'était de toutes manières pas, puis Calisto demeurait sans véritable éducation en ce qui concernait les normes, les codifications des marques de tendresse, aussi avait-il agit en suivant son instinct; tellement heureux de retrouver le Traducteur que certaines questions avaient été mises de côté. Les filles qui ne l'avaient jamais intéressées, le brun qui remuait ses entrailles pour autre chose que l'amitié... Tout ça c'était encore se faire souffrir inutilement. Pourquoi ne pas vivre ce qu'ils avaient envie de vivre? Au diable les règles, pas vrai? Tant qu'ils ne tuaient personne, tout allait bien, n'est-ce pas?

Cependant le Mallorquin savait aussi se tenir un minimum, il venait tout juste de retrouver son ami, ignorait encore la vraie nature de leur relation et prenait en compte que ce dernier n'avait pas la même vision que lui; enfin probablement. Le jeune homme sortit simplement de son sac la petite carte postale enfermée dans pauvre petit paquet cadeau un peu minable mais choisi avec soin. Si Douglas l'ouvrait, il verrait un oiseau, un albatros avec ses ailes géantes en plein vol. L'animal était très maladroit sur terre mais tellement beau dans les airs. Il lui rappelait un peu Douglas, non pas lui étrangement... C'était bien au traducteur que cet Albatros lui faisait penser. Pas que son ami soit maladroit, non le boulet, c'était Calisto, mais ce dernier semblait si peu sûr de soi par moment, si réservé. Pourquoi n'éclatait-il pas en plein jour? Peut-être que son ami avait encore besoin de temps, ou que ce n'était simplement pas son caractère? Toujours est-il que l'ange se doutait qu'une fois libéré, en plein vol, le brun serait aussi magnifique d'un albatros. Il l'était déjà de coeur et même si l'image était assez alambiquée, c'était le seul moyen qu'avait trouvé Calisto pour évoquer ce qu'il ressentait. A son image, c'était confus mais sincère, comme toujours.

Même sa crise d'ado en retard l'avait été, il y avait cru, vraiment, à sa haine, à son rôle de martyr. Calisto était ainsi, entier, trop entier sans doute. Sauf qu'aujourd'hui c'était peut-être une bonne chose, il faisait de lui quelqu'un de fidèle et d'attentif aux besoins des autres. Comme quoi ce défaut pouvait aussi être une qualité. Sa nature n'était pas celle de l'égoïsme, voilà pourquoi il s'était senti si mal et que son état mental et physique s'était dégradé. Redevenir le joyeux luron, occupé comme une mère poule pour Douglas et les autres lui redonnait son équilibre. Saisissant son ami par le menton, le jeune homme tourna son visage et prit finalement du recul, le lâchant pour visionner l'ensemble et voir si ce dernier se portait bien, s'il mangeait correctement, si personne ne l'avait blessé et n'était pas malade. Mais non, le rhume de la dernière fois avait disparu-évidemment.- laissant son camarade dans un bel état qui contenta l'angelot.

-Tu m'as manqué. Tu as l'air en forme...

Ces deux constatations comblées par la venue de Douglas le firent sourire doucement. Il fit le tour de son ami comme pour l'observer une dernière fois puis lui tendit le cadeau

-Il m'a fait pensé à toi. Je ne sais pas trop pourquoi...

Calisto, plus calme qu'auparavant attendit simplement que les choses se passent. Le regard apaisé, il choyait Douglas du regard. Parler autant qu'avant n'était plus aussi nécessaire. Il semblait heureux aussi bien dans la sérénité que les élans de tendresse exubérant désormais. Douglas était là, comment aller mal?

Nombre de messages · **Douglas Ramsey** Mutant de niveau 1

L’accolade était une bonne idée en elle-même. Calisto sembla même l’apprécier car il la lui rendit avec une douce pression qui donna au traducteur l’impression d’avoir sa colonne vertébrale envahie de frissons. Une sensation qui s’en alla, remplacer par une nouvelle, bien plus forte, lorsque son ami l’embrassa sur la joue. Cette fois, il sentait que sa peau allait s’enflammer là où le baiser s’était posé. Un feu qui lui semblait puissant, furieux, mais aussi délicieusement doux. Il allait secouer la tête pour reprendre ses esprits lorsqu’il sentit les doigts du mutant ailé s’emparer de son menton. A son grand soulagement logique, mais aussi à sa grande déception, il ne l’embrassa pas, mais se mit en retrait pour l’observer. Côté positif ; ce laps de temps permettrait à Doug de reprendre une respiration et peut-être une coloration normale. Si seulement il n’était pas aussi gêné…

En cas d’embarras, il avait, et ce depuis longtemps, une solution simple : s’occuper l’esprit, se concentrer sur autre chose, quelque chose de sérieux. Sujet très sérieux : l’état de son ami. Il semblait aller plutôt bien dans l’ensemble. Il avait remarqué qu’il avait un peu maigri, cette observation plus détaillée confirma cela. Calisto était en effet plus maigre, mais il ne semblait pas malade, ni plus chétif qu’avant. Les habits qu’il portait à cet instant ne montrèrent pas non plus un état de pauvreté extrême similaire à celui que Douglas pouvait s’imaginer dans ses pires craintes. Il n’était pas non plus un expert dans ce domaine, mais pour quelqu’un qui habitait dans la rue, il était bien vêtu. Mais il savait que son avis ne faisait pas autorité car, après tout, il n’avait jamais vraiment cherché à savoir comment les sans abris subsistaient à leurs besoins. Son ancien camarade était le premier qu’il connaissait. Mais au final, il ne le trouva pas malheureux, pas d’après ses capacités d’observation en tout cas. Peut-être lui semblait-il être un peu fatigué, mais globalement, Doug était rassuré. Du moins en apparence, il était bien placé pour savoir que les gens pouvaient construire de véritables façades pour cacher la réalité les concernant, lui-même en avait bâties des belles depuis quelques années… Le fil de ses pensées fut interrompu lorsqu’il entendit Calisto.

Il fut sincèrement touché d’avoir manqué à son ami, il voulait lui dire que c’était aussi le cas, mais cette phrase lui paraissait faire tellement clichée. Mais il fallait bien qu’il le dise, son ami n’avait pas le moyen de le savoir autrement…

- Tu m’as manqué aussi…

Rien que dire cela le mettait mal à l’aise, pourtant il ne voyait aucune explication à cela, c’était vrai après tout. Appliquant sa méthode adorée, il passa à un autre sujet en vitesse en détaillant Calisto du regard.

- Tu as l’air, d’aller… plutôt bien. Tu t’en sors ?

La question était maladroite, il en avait conscience et cela ne fit que renforcer son malaise car il s’en voulait de demander quelque chose d’aussi bête. Mais d’une certaine façon, c’était probablement mieux car il y avait tellement de choses qu’il voulait lui demander. Comment vivait-il ? Se nourrissait-il ? Que faisait-il ? Tant de questions sur un sujet auquel Douglas ne connaissait rien. Il voulait juste que Calisto lui parle, lui raconte ses aventures. Lui, à part les cours, n’avait pas vécu grand-chose. Pourtant, si Calisto lui narrait ses histoires, il serait incapable de les commenter, d’apporter quelque chose de constructif ou autre et c’était cette conscience qui l’empêcher de noyer son ami sous une vague d’interrogations. Alors que cette tempête d’hypothèses se déchaînait dans son esprit, il eut la surprise de voir Calisto lui tendre un objet. D’après ce que ses sens en état de fonctionnement lui indiquaient, il s’agissait d’un cadeau. Le malaise qu’il avait ressentit au début de leur rencontre lui sembla être bien dérisoire tout d’un coup.

Des cadeaux, évidemment, c’était ce que les amis se faisaient lorsqu’ils ne s’étaient pas vus depuis un moment. Et un mois, ça faisait déjà un bon moment. Il n’y avait pas pensé, trop occupé à élaborer des scénarios qui ne se réaliseront jamais. Cependant, il n’était pas non plus venu les mains vides et jugea que c’était le moment de le faire remarquer.

- Merci… Je, je n’ai pas apporté de cadeau en fait…

avoua-t-il non sans une honte évidente.

- Mais je me suis occupé du repas, comme c’était toi qui l’avais fait la dernière fois…

Il se baissa prés de son sac resté par terre et s’apprêta à l’ouvrir lorsqu’il réalisa qu’il n’était pas forcément convenu qu’ils mangent ensemble. Si ça se trouve, Calisto avait mangé avant ou bien il avait prévu de le faire plus tard avec quelqu’un d’autre…

- Euh, si tu veux qu’on mange ensemble, bien s…

La phrase ne put se finir car il sentit une goutte d’eau s’écraser sur son nez, puis une autre. Il le va la tête et quelques secondes plus tard, toute une averse lui tomba sur le visage comme sur le reste de la ville.

Nombre de messages · **Calisto Del Alba** Mutant de niveau 1

-Je m'en sors oui... Depuis hier, avant j'étais un gros con surtout...

Avoua Calisto à son ami avec un petit sourire amer. Cependant il se rappela très vite de sa promesse et l'idée même de se plaindre s'envola comme un corbeau que l'on effraie d'un claquement de mains. Le jeune homme signifia d'un regard impérial qu'il ne voulait pas parler de ça. L'ange reconnaissait ses erreurs, son ami devait savoir qu'il n'était pas blanc comme neige, ce serait lui mentir et jouer les petites victimes encore mais pas plus... Rien de plus n'était nécessaire, Calisto ne voulait pas s'étendre ni parler de sa personne. Il voulait parler de la vie et de Douglas aussi. De tout sauf de lui-même, l'égocentrisme avait assez duré. Ororo avait été tout ce qui lui fallait pour le comprendre, secondée par une fièvre épuisante mais maintenant le blond avait au moins un objectif en tête... Aller vers le chemin que Tornade lui avait montré, s'en sortir enfin.

-C'est toi le cadeau, ta présence. J'en ai rien à faire du reste

Répondit l'Espagnol avec un sourire gentiment moqueur. Tiens ça faisait longtemps qu'il n'était pas apparu sur ses lèvres celui-là, ça faisait du bien de le sentir tendre la chair de sa bouche, c'était vraiment agréable oui de ne sentir aucune amertume, aucun désir de vengeance ou élan de haine. La fièvre l'avait bien lavé.

-Évidemment que je le veux!

Lança le jeune homme tout joyeux, mais toutefois surpris devant tant d'hésitations de la part de son ami. Il ne comprenait pas que Douglas soit aussi réservé, ou alors c'était une blague que le traducteur lui faisait? Peut-être le chahutait-il? Que ce soit vrai ou pas, le mutant se rappela que son camarade était très timide, il leva alors la tête vers le ciel, ayant sentit une goutte d'eau sur le bout de son nez. S'ébrouant comme un chien, le jeune homme ferma les yeux comme si c'était le ciel entier qui allait suivre la chute de la pluie. Fronçant son nez, Calisto finit par rouvrir un oeil puis l'autre dans une grimace tout à fait comique avant d'étendre ses grandes ailes pour former un parapluie de fortune au-dessus de son camarade, ce qui n'était pas très facile étant donné que le Mallorquin n'était pas très grand mais il s'appliqua tout de même à le faire.

-Faudrait rentrer, parce que là ça va, mais si c'est le déluge... Tout va te tomber dessus.

Effectivement ses plumes avaient le souci de ne pas être perméables, ou plutôt si, mais jusqu'à un certain point, après elles serviraient de passoire pour mieux asperger le pauvre Douglas. Pour une fois le mutant se sentit pris au dépourvu, il ne savait absolument pas quoi faire face à cet imprévu...

-Mince, on fait comment maintenant?

Demanda-t-il, la mine guillerette et amusée mais aussi un peu déçue si on l'observait bien car il ne savait pas du tout comment rattraper le coup. La pluie... Problème terre à terre et minime qu'il avait oublié dans ses méandres tortueuses et « mégalomane ». C'était ennuyeux mais rassurant aussi de pouvoir revenir à des soucis plus sains de ce genre. Calisto ne devrait s'inquiéter que de ça, de la pluie, de la nourriture et de ses amis, le reste ne devait plus le tourmenter comme cette histoire débile où il avait finalement autant de tort que les autres... Puis franchement, parler de torts était encore trop fort, c'était une affaire de gosses, ça n'avait pas été si loin finalement et il y avait pire. Le blond n'arrivait pas encore à comprendre comment il en était arrivé à se torturer à ce point pour ça. Débile... Vraiment débile!

-Tu t'es fais des amis? Comment ça va là-bas?

Fit Calisto tout en cherchant en vain un abri pour manger sans avoir à inviter la pluie à leur table. Son regard pétillant était entièrement tourné vers Douglas. Lui seul l'intéressait et cette capacité à voir au delà de sa misérable petite personne comme avant l'enchantait. Le Mallorquin se sentait libéré, vraiment! Il avait hâte de savoir quelles étaient les dernières aventures du traducteur...

L'averse se déclara soudain, comme si les nuages ne pouvaient pas retenir plus longtemps leur chagrin. Levant la tête, le mutant ailé émit un léger grognement avant de soupirer, ébouriffant ses plumes à la manière d'un moineau (un très gros moineau) surprit par la pluie qui se glissait dans son plumage, essayant de ne pas asperger son ami sans savoir si c'était un succès ou pas au final. Il fit ensuite mine de gronder le ciel.

-Pleure pas mon grand, ça n'arrangera pas tes affaires... Ni les nôtres d'ailleurs

Un sourire passa sur ses lèvres puis il éclata soudain de rire. Il venait tout juste d'être malade mais bon, pas grave finalement. Bientôt trempé jusqu'aux os, le mutant retira son parapluie improvisé de la tête de son ami lorsque l'eau commença à passer à travers son plumage afin de ne pas le mouiller plus que nécessaire. Calisto, toujours en riant leva la tête au ciel et ouvrit la bouche pour boire les gouttelettes... Finalement, la pluie n'était pas un si gros problème que ça! C'était amusant non? C'était surtout la vie... La vie à retrouver! Mais bon, faudrait quand même songer à trouver un abri histoire de ne pas finir avec 40 de fièvre... Espérons que Douglas avait une idée car lui n'en avait absolument aucune.

Nombre de messages · **Douglas Ramsey** Mutant de niveau 1

Il resta perplexe devant les propos de Calisto. “Un gros con », que voulait-il dire par là ? Douglas ne comprenait pas. Mais vu l’expression de son ami, il se douta qu’il ne valait mieux pas en parler, pas encore en tout cas. La rétrospective serait peut-être un peu trop récente pour le mutant ailé. Quant aux paroles suivantes, elles provoquèrent une teinte relativement écarlate sur le visage du traducteur. Après un mois sans nouvelles, il avait oublié que son camarade pouvait être aussi direct à la fois avec les actes et les paroles. Gêné à l’extrême, il détourna les yeux non sans s’avouer intérieurement qu’il pensait la même chose, à cela près que lui avait conscience du « reste » et qu’il ne pouvait pas l’ignorer, ou plutôt qu’il se le refuser.

Heureusement, pour s’échapper de ces préoccupation immatérielles, il y avait les matérielles au caractère plus pressant, à savoir manger, mais surtout en l’occurrence ; manger au sec.
Calisto avait un plan, ou un mini plan plutôt, se couvrir avec ses ailes, enfin, Doug avait plus l’impression qu’il le couvait lui plutôt que de se protéger lui-même de la pluie. Dans sa situation, ce n’était pas brillant, adorable, certes, mais pas brillant. La priorité fut donc de protéger son camarade des méchantes gouttes. Une priorité que les deux jeunes hommes partageaient. L’ange lui demanda s’il avait une idée, à ce moment, le traducteur en avait effectivement une, mais pas le temps de l’expliquer, il fallait agir car il se refusait ne serait-ce que d’imaginer Calisto malade ou même enrhumé par sa faute, en fait, Douglas aurait voulut lui dire qu’il devait se protéger lui, voire lui crier dessus tant cela lui paraissait évident. En tant qu’étudiant à l’institut, il avait accès à un minimum de soins médicaux, pas lui.

Sans dire un mot, il s’empara de son sac, prit la main de son camarade et l’entraîna dans la cage d’escalier qu’ils descendirent. Doug avait un peu repéré les lieux, par pure précaution étant donné leur dernière aventure, et il avait trouvé un endroit, pas très confortable, mais pas humide. C’était une grande pièce. En fait, on ne pouvait pas vraiment appeler cela une pièce car il manquait près d’un mur et demi, mais il y avait un toit et c’était assez grand pour leur proposer un endroit au sec, avec vue directe sur la ville en prime. Pas de peinture ni de papier peint évidement, juste les murs de béton brut et plein de débris un peu partout. Un vrai chantier. Une fois arrivés, Doug observa les lieux un instant avant de lâcher la main de Calisto, de se tourner vers lui et de braquer un regard plein d’étonnement, d’indignation, mais aussi certainement d’inquiétude.

- Tu es trempé… Tu aurais dû te couvrir toi.

Inquiet, il l’était assurément. Bien qu’il savait Calisto débrouillard, il estimait que ce genre de comportement pouvait potentiellement lui compliquer la vie qui n’était déjà pas simple dans son cas. Le traducteur se secoua la tête, un peu pour chasser les quelques gouttes qui avaient franchit la muraille de plumes de son parapluie de fortune, un peu beaucoup pour s’empêcher d’imaginer d’autre exemples de cas dans lesquels son ami pouvait se mettre imprudemment en danger. Pour se changer les idées, il se mit aussi à installer leur « table », à savoir une vieille couverture de l’institut, tout en répondant à la question que son camarade lui avait posé là haut.

- Des amis, c’est un grand mot… des connaissances plutôt. Mais ça me va. Sinon rien de nouveau, les cours, les études, ma vie n’est pas franchement passionnante…

C’était le cas, sa vie n’avait rien d’excitant, elle était plutôt calme, ou relativement. Enfin… pour un adolescent doté de pouvoirs qui vivait parmi d’autres surdoués, il s’en sortait assez « normalement », même si ce que l’on appelait la norme était un peu révolu…

Nombre de messages · **Calisto Del Alba** Mutant de niveau 1

Douglas ne rit pas avec lui, il se contenta de lui jeter un regard de... de reproches? Le jeune homme n'aurait su en être sûr mais en tout cas il fut vite traîné à l'intérieur. Observant l'endroit, le mutant posa une main sur le mur jusqu'à ce que celle-ci, en marchant finisse dans le vide, touchant ce qui manquait. Ses autres doigts, plus chanceux avaient la peau de Douglas contre eux, le suivant, Calisto s'était bien demandé où ce dernier l'emmenait, il fut surpris de ne pas connaître ce petit coin d'abri. Comme quoi, sa tendance imprudente l'avait fait passé à côté de ça, tout simplement car ça ne l'intéressait pas de se cacher de l'eau. Certes le Mallorquin n'adorait pas ça en temps normal, avec Vincent et Sayan, il avait couru deux fois plutôt qu'une pour aller dans le hall, mais là peu lui importait... Calisto se fichait de tomber malade, si ça pouvait l'aider à éclairer les choses comme sa fièvre de la veille, ça serait tout sauf gênant! Et puis il était avec son ami, que pouvait-il lui arriver de fâcheux? Avec lui, la pluie était devenu un jeu, ou aurait dû le devenir plutôt. Son camarade lui fit une remarque alors qu'il explorait les lieux. Tournant la tête vers lui, le blond haussa un sourcil, semblant se demander s'il avait bien entendu. Un semi sourire étira ses lèvres finalement, il était quand même flatté que le traducteur mette autant d'énergie à le protéger mais d'un autre côté c'était dommage que son ami soit si "coincé". Ne pouvait-il pas profiter de ce qui s'offrait à lui tout simplement, au lieu de penser toujours aux problèmes? Quoique lui ces derniers temps c'était un champion dans le genre! Et avec de moins bonnes intentions que son cher traducteur si préoccupé par les autres, quand lui en bon égoïste avait seulement songé à ses petits soucis.

Se rapprochant de Douglas, Calisto après s'être ébroué planta ses yeux bleus dans ceux du brun. Un sourire légèrement moqueur creusait deux fossettes sur ses joues émaciées

-Oui maman... Mais comment aurais-je pu me couvrir? C'est physiquement impossible tu sais.

Lança-t-il en se jetant la tête la première dans une démonstration, déployant ses ailes en forçant sur l'articulation pour bien prouver que non, celles-ci ne pouvaient pas se retourner pour abriter sa tête. Bien sûr il se moquait de son ami, comprenant ce que ce dernier avait sans doute voulu dire. Les laissant retombées après les avoir collées l'une à l'autre en l'air comme s'il essayait de protéger sa blonde chevelure-et s'être mouillé deux fois plus à cause de sa démonstration du coup.- le mutant se contenta d'ébouriffer la crinière qui lui servait de cheveux et de relever la tête, l'air un peu plus sérieux.

-Amuse-toi Douglas. Je suis peut-être mal placé pour dire ça, mais laisse-toi aller. La pluie ne tue pas, elle est la vie. Je vais bien, ça me flatte que tu te préoccupes de moi mais... Je ne suis pas en sucre, et tant de considérations me gênent.

Le jeune homme rougit effectivement. Il était lui-même protecteur avec Douglas mais c'est bien connu qu'on se rend surtout compte de ce que font les autres et qu'on ne balaie pas sa porte avant de regarder sur le seuil du voisin. Enfin, heureusement cette "erreur" était gentillette et on ne retombait pas dans les fautes glauques des dernières semaines. Calisto attrapa un bout de nappe et commença à aider Douglas. Il avait hâte de manger et cela lui faisait honte d'y songer mais comment s'en empêcher? Oui le blond était ravi d'avoir l'occasion de dévorer un repas entier aux frais de la princesse, l'homme est après tout un animal qui se tient juste sur deux jambes. Quoique maintenant, la notion d'humain était très subjective vu les différentes sortes de mutants existants.

Douglas répondit à sa précédente question concernant les "amis" qu'il s'était fait à l'institut. Un peu attristé devant tant de platitude mais soulagé de savoir que son compagnon avait trouvé quelques connaissances quand même, il n'insista guère. Comment lui donner des conseils quand lui-même s'était débrouillé pour avoir plein de problèmes relationnels avec les autres? Et puis inconsciemment, avouons le, Calisto était soulagé qu'il n'ait pas fait mention d'une petite copine ou autre. D'ailleurs en parlant de ça, les questions revenaient au galop, le blondinet le sentait plus il regardait son camarade. Il allait falloir tirer ça au clair encore! Calisto n'avait pas envie de se poser de questions et songeait qu'agir selon son instinct serait le mieux, sauf qu'il n'était pas le seul en jeu... Et qu'il ne savait même pas ce que son instinct ferait tant c'était confus. Autant se tenir.

Comment faisait-il pour ne pas savoir quoi dire à son ami alors qu'ils ne s'étaient pas vu depuis un mois? Furieux contre sa propre personne, faute de mieux, le jeune homme fini par céder à son idée première et son instinct, heureux d'être libéré força son propriétaire à s'approcher. Calisto frissonnait à cause du froid mais pas seulement celui causé par la pluie. Il avait tant besoin de chaleur humaine... Et pas n'importe laquelle, celle de Douglas en fait. Arrivant derrière lui après une cabriole, après avoir été remettre un bout de la couverture en place, il posa ses mains sur les épaules de son ami, puis les glissa à sa taille, ignorant si ce dernier allait le rejeter. Bon maintenant que son instinct avait commencé ses conneries, autant le laisser continuer hein.

-J'ai envie de te prendre dans mes bras...

Fit-il en s'étonnant de sa part de balancer une telle banalité. Affligé de sa propre bêtise, le jeune homme désormais paralysé attendait. Pas si préoccupé que ça par sa survie finalement, son corps de concert avec cette saleté d'esprit tordu, en bon complice, avait prit le parti d'oublier son estomac pour l'instant. Histoire que leur pauvre propriétaire puisse rester concentré sur sa connerie. Tant qu'à en faire une, autant bien la faire, pas vrai?

Nombre de messages · **Douglas Ramsey** Mutant de niveau 1

La nature insouciante de Calisto faisait également partie de ces choses qu’il avait oubliées, à moins qu’il ne l’ait jamais remarquée. Mais cela ne le surprenait pas de le voir faire le mariole avec ses ailes en réponse à ses reproches. Douglas dû tourner la tête pour ne pas laisser voir l’amusement que les vaines tentatives d’ailes-parapluies de son ami provoquaient. En plus, à cela, il n’avait aucune réplique intelligente, sachant qu’il n’avait pas d’ailes lui-même, il se voyait mal donner des conseils quant à leur utilisation. Dommage, savoir Calisto doté du pouvoir de se protéger de la pluie l’aurait rassuré. Il était peut-être temps qu’il apprenne à moins s’inquiéter pour lui. Cela faisait un mois qu’il avait quitté l’institut et il avait bien prouvé qu’il s’en sortait, il n’avait même pas tant changé que cela ; il faisait toujours le pitre, à la plus grande joie du traducteur.

Il releva la tête, un peu plus sérieux lorsque son camarade lui expliqua qu’il fallait qu’il se laisse un peu plus aller. S’il savait, cela faisait au moins dix ans qu’on lui disait ça… Il lui sourit non sans laisser son visage exprimer une pointe amère d’excuse. Il était comme ça, il n’y pouvait rien, ce n’était pas faute d’essayer, pourtant. Tout ce qu’il trouva de bien à dire fut :

- Mais je ne suis pas en sucre non plus, tu sais.

Son sourire prit une teinte un peu plus moqueuse, cette fois. Après tout, ça n’a pas été lui le premier à vouloir protéger l’autre de ces viles gouttes d’eau. De plus, avoir fait rougir Calisto lui procurait une sensation de succès fort agréable, normalement, c’était lui qui rougissait et pas l’ange. En le regardant avec ses rougeurs au visage, Doug sentit une drôle de bulle se former dans son ventre. La faim ? Non c’était différent, la faim, ça vous pèse, là il se sentait pousser des ailes. Mais même après avoir innocenté la faim, il continua de se mettre au travail pour installer leur « table » avec le soutient du garçon ailé. Dans l’intérêt de leur pique-nique, Calisto aurait mieux fait de laisser faire Douglas et de rester à l’écart, maintenant, ce dernier ne pouvait s’empêcher de jeter des regards à la dérobée en direction de son camarade. Chaque coup d’œil ne faisait qu’enfler la bulle mystérieuse qui se trouvait dans son abdomen. Bien vite, il obtint quelques rougeurs sur les joues, si le fait de se baisser pouvait être une bonne explication scientifique à ce phénomène biologique, le peu d’effort que l’activité impliquait rendait cette excuse dérisoire. Mais cela n’avait guère d’importance car Calisto avait disparu de son champ de vision.

Doug ne l’avait pas vu se glisser derrière lui, il ne se rendit compte de sa présence que lorsqu’il sentit des mains se poser sur ses épaules puis descendre jusqu’à sa taille. Les frissons qui parcoururent –non sans une absence totale de discrétion - le corps du traducteur l’aidèrent à identifier le propriétaire de ces mains curieuses et douces à la fois. Ce qui aida à l’identification, ce fut également la voix de son ami qui émettait des mots tout aussi puissants que le contact physique qu’ils accompagnaient, en tout cas, en terme d’impact sur le mental du jeune mutant. Calisto voulait l’enlacer. La bulle donnait l’impression d’être sur le point d’éclater, le plus effrayant, c’était que Doug voulait la laisser faire. Il voulait enlacer Calisto, il voulait l’embrasser, il voulait le…

Doug baissa brusquement le regard par terre, un peu en diagonale. Son cerveau venait de vaincre le reste. Il prit la main de Calisto. Son cerveau s’avoua temporairement vaincu par ce nouveau contact, mais ce fut bref car il réalisa que cette main était froide.

- Tu es gelé !

Sans attendre de réaction, il se retourna. Lui-même était un peu mouillé, mais Calisto, lui, était carrément trempé, et cet endroit qui ne les protégeait pas du vent… Son cerveau, lorsqu’il recevait trop de sang, agissait plus de manière spontanée que calculée et résolvait les problèmes qui se posaient à lui l’un après l’autre. Aussi, pour répondre à celui-là, il se déshabilla. Doug enleva juste son manteau (il s’était déjà félicité d’avoir pensé à l’amener, sa satisfaction ne fit qu’augmenter en cet instant). Se retrouvant en chemise surmontée d’un gilet sans manche, il réalisa avec effroi que son ami n’était pas très couvert en plus d’être dégoulinant…

Doug lui tendit son manteau d’un geste assuré qu’il accompagna d’une déclaration qui se voulait autoritaire mais qui ne parvenait pas à dissimuler son inquiétude. Il n’y pouvait rien s’il se remettait à couver cet oiseau-là.

- Tiens, sèche-toi, réchauffe-toi sinon tu vas attraper la mort… Oui je sais, je suis mère poule mais… je m’inquiète beaucoup pour toi…

Le dernier morceau de phrase était complètement involontaire. Sûrement causée par cette maudite bulle qui refusait de partir, pas tant que Calisto sera aux alentours en tout cas…

[je sais pas pour toi, mais Doug m'exaspère ^^ Courage Calisto !]

Nombre de messages · **Calisto Del Alba** Mutant de niveau 1

[HJ: mdr^^ oui Courage^^ Dire qu'habituellement c'est Calisto qui est désespérant ]

Douglas ne répondit pas à ses avances à peine voilées, ou plutôt si mais de manière si décalée que cela réveilla un peu Calisto. Le jeune homme paru abasourdi, il cligna des yeux une ou deux fois et secoua la tête avec un air un peu décontenancé comme une personne qui vient de se lever et aurait aimé dormir un peu plus longtemps, il laissa sa main froide dans celle chaude de son ami un bon moment, songeant à l'agréable sensation qui l'envahissait à ce contact avant de revenir à la réalité... Le traducteur recommençait avec sa manie à le couver. Bon d'accord le blond n'était pas mieux puisqu'il avait protégé son ami de la pluie au début mais au moins lui c'était recevable. Bah oui, ne pouvant rien faire d'autres, autant agir pour éviter la pluie à son voisin, non? Et deuxièmement, Calisto avait beau avoir des ailes d'oiseau, ce n'était pas un poussin, et Douglas n'était pas une poule! Bientôt il allait gratter le sol de ce gratte ciel pour lui chercher des vers à manger.

La scène était assez amusante à imaginer mais plus dégoûtante qu'autre chose? Le jeune mutant abandonna donc ses envolées lyriques pour attraper le manteau du traducteur, il roula des yeux et soupira une nouvelle fois.

-Non mais... Si je mets ton manteau, tu as conscience qu'il se transforme instantanément en serpillère? ça ne servira à rien. Mets le toi. En plus c'est pas du tout mon style

Fit-il en rigola et en écartant les pans de ce dernier par les épaules pour le proposer de nouveau au traducteur en chemise. N'empêche que sur le coup Calisto avait eu peur, il avait cru que son ami allait se dévêtir totalement pour lui proposer tous ses habits. Heureusement que sa mutation empêchait l'enfilage sans le massacre, sinon il était persuadé que "papa poule" aurait essayé.

-Mon poussin-reprit-il en riant, continuant dans la lancée de Douglas sur les métaphores d'oiseaux.- je suis le plus âgé et celui qui peut quitter le nid -Il voleta à quelques centimètres du sol, ses ailes puissantes éparpillant des gouttes d'eau partout sans qu'il n'y pense puis se posa enfin, sans s'être aperçu si Douglas en avait prit plein la figure ou pas. Et oui, il voulait surprotéger son ami aussi et l'avait peut-être inondé mais bon. Enfin inondé... Si le traducteur en avait reçu il ne s'agissait qu'une ou deux gerbes, les autres étant parti explorer les autres recoins de leur abri de fortune.- donc c'est pas à toi que revient le rôle de couver.

Ceci-dit, il fit mine de s'atteler à la tâche en mettant ses mains sur ses hanches, et en grattant le sol du pied en faisant "côt côt" (-__-'), il mima aussi pour parfaire le rôle, les battements d'ailes fréquents de la volaille qui replaçaient sans arrêt leurs plumes dans un étrange froufrou comme si elles ne savaient plus où les ranger. Baissant la tête comme s'il cherchait à voir si le gratte ciel contenait quelques pitances, le surnommé Nuggets finir par jeter un coup d'oeil au sac sensé contenir les victuailles. Tiens la faim revenait...

-C'est quand qu'on brise la graine alors? C'est bien comme ça qu'on dit pas vrai? Briser la graine?

Finit-il par dire en essayant de rester dans le thème tout en voulant échapper lui aussi à la gêne précédente qui l'avait envahi.

-Sinon, tu sais, j'aimerais bien te revoir après, mais pas dans un mois... Enfin hum... Si tu veux quoi, euh.

Fit-il, sentant la gêne revenir à la vitesse de l'éclair, pareillement que l'appétit lui était revenu l'instant précédent. Maintenant il avait les deux sur l'estomac... Super!

[Hj: Je corriger mon HJ de ci-dessus... Il est désespérant comme d'habitude! Tiens d'ailleurs: mission pour toi: définir lequel est le cas le plus désespérément désespéré et désespérant Rendez-vous convenu entre un "Ange" et un "Traducteur" [Fin] 200188

Rendez-vous convenu entre un "Ange" et un "Traducteur" [Fin] 200188

Rendez-vous convenu entre un "Ange" et un "Traducteur" [Fin] 158293

]

Nombre de messages · **Douglas Ramsey** Mutant de niveau 1

Calisto était manifestement exaspéré par l’attitude de Douglas. Lui-même le comprenait et partageait un peu cet avis. Il avait même envie de se donner des claques, pourquoi avait-il dû quitter les bras de son ami ? On y était si bien… Encore une fois, la réponse coulait de source, mais il avait de plus en plus envie de l’envoyer balader, la proximité avec le jeune homme sans doute… Appliquant sa stratégie de prédilection, Douglas revint à un sujet plus immédiat, matérialiste, à savoir la santé de son ami qui lui s’inquiétait de l’état du manteau en question ainsi que de la mode encore que les quelques capacités humoristiques de Doug lui permettait de deviner que cette dernière raison était une blague.

Non sans montrer son agacement mêlé d’amusement, le traducteur reprit son manteau avant de le jeter amicalement, c'est-à-dire sans vouloir le blesser, sur la tête de Calisto sans plus de diplomatie. Dans cette lancée, il ajouta d’une voix qui, au début, était faussement polie, puis qui se voulait autoritaire, mais qui était probablement plus maternelle qu’autre chose :

- Oh, mille excuses, monseigneur aurait préféré une marque de haute couture ? De toute façon, je vais probablement rentrer sous la pluie alors un peu plus ou un peu moins… Maintenant Débrouille-toi comme tu veux, mais je veux que tu aies quelque chose de sec sur le deux d’ici une minute grand maximum.

C’est vrai qu’il lui avait reproché de le couver un peu avant de faire la même chose, alors il devait rectifier le tir. Et puis Calisto était un grand garçon… Pensait Doug avant de le voir faire la poule pour se moquer de lui. Et en jouant sur le fait que l’ange, lui, pouvait voler ce qui, dans la présente métaphore, était synonyme d’indépendance et de maturité. Une symbolique un peu en contradiction avec ce que Doug avait sous les yeux mi-amusés, mi-ennuyés.

- Très drôle…

Ceci dit, les propos de son camarade lui firent réaliser ou plutôt se rappeler de quelque chose : Calisto était plus vieux que lui. Ce qui impliquait très certainement une plus grande expérience dans le domaine sentimental ainsi que ceux qui y étaient liées… Une simple supposition, car lui-même était bien moins « expérimenté » que les moyenne des jeunes hommes de son âge. Mais Calisto n’était pas lui, c’était certain. Un garçon comme celui-là avait sûrement déjà… Rien que d’imaginer son ami avec une fille lui faisait bizarre et le forçait à vouloir changer de sujet, rien que pour stopper les films qui défilaient dans sa tête pas assez innocente à son goût.

- On dit « casser la graine » je crois… Peut-être que dans certains états, il existe des variantes. Tu… tu viens d’où au fait ?

Une interrogation basique, tellement que Doug s’en voulu immédiatement de ne pas lui avoir demandé cela lors de leur première discussion. Pourtant, il n’avait pas pu passer à côté de ce léger accent qu’avait le jeune mutant. Mais il parlait assez normalement, et n’étant pas encore un expert, Douglas ne parvenait pas à en identifier l’origine exacte.

Tout en l’interrogeant, le jeune homme s’assit en tailleur sur la couverture et ouvrit son sac pour en sortir… d’autres sacs, plastiques cette fois, qui contenaient des sandwichs faits à la main de toutes sortes, une bouteille d’eau et deux canettes de soda ainsi que quelques fruits, majoritairement des pommes et des poires. Ne sachant pas vraiment ce que Calisto appréciait, Doug avait dû se montrer le plus exhaustif possible avec le moins de place à disposition. Sans parler des moyens… Quoiqu’il n’avait pas à se plaindre.

- Sers-toi, j’espère qu’il y a des choses que tu aimes, je ne savais pas trop quoi prendre…

avoua-t-il un peu mal à l’aise. Lui-même prit le premier sandwich qui lui passa sous la main sans pour autant le manger.

Si son ignorance l’avait embarrassé, ce n’était rien comparé à la demande de Calisto. Il voulait qu’ils se voient… régulièrement semblait-il. D’un côté, cela permettrait à Douglas de s’inquiéter moins souvent. D’un autre côté, il appréhendait car déjà en cet instant, l’étreinte de son ami lui manquait énormément. Une part de lui priait toutes les divinités du monde pour que l’ange se pose de nouveau contre lui. Une autre, évidemment, craignait tout contact, même visuel, et priait pour qu’une solution de facilité tombe du ciel. Ne sachant pas encore comment se situer dans ce dilemme, Doug déclara la première chose qui lui passa par l’esprit. C'est-à-dire des faits qu’il connaissait, même si cela pouvait semblait froid, c’était ce qui le rassurait le plus, en espérant que Calisto ne lui en tienne pas rigueur..

- Ca m’irait… Tu connais nos emplois du temps à l’institut. La semaine ; cours. Le weekend ; les activités et parfois des sorties. Mais on reste assez libres ces jours-là.

S’il devait traduire ce qu’il venait de déclarer, Doug le ferait ainsi : « Cela me ferait extrêmement plaisir de te revoir. C’est quand tu veux » en tout cas dans un premier jet…

Nombre de messages · **Calisto Del Alba** Mutant de niveau 1

-Nan mais quand je dis Serpillère c'est pas à cause de la mode...-Calisto se frappa le front du plat de la main et roula des yeux d'un air faussement exaspéré.- c'est dans le sens propre du terme... J'veux dire, contre 5 mètres d'envergure de plumes trempées, j'pense pas qu'il fasse le poids tu vois.

Riant en imaginant le combat entre un bonhomme de cuir et un autre de plumes-le truc ridicule à souhait quoi.- le jeune homme revint un peu sur terre lorsque son ami lui parla de casser la graine. Ah oui ça devait être ça qu'il avait entendu mais bon il avait oublié depuis le temps, et puis on le comprenait, pas vrai? Ses fautes en anglais étaient de moins en moins nombreuses, ce qui le ravissait; d'autant plus que là le traducteur venait de lui apprendre une nouvelle expression. Pensant soudainement à quelque chose grâce à la question de son ami, il répondit puis demanda à son tour dans un même élan la chose suivante:

-Je viens d'Espagne, Palma de Mallorca, t'aimerais pas... Il fait beau en général là-bas mais quand il commence à goutter là-bas, c'est le déluge dans la minute qui vient. -Petit rire moqueur pour son ami qui croyait avoir à faire à un pauvre petit poussin en sucre.*-Au fait, tu pourrais parler Espagnol avec ton pouvoir?! Ce serait trop bien, ça me manque!!! Puis dans ma langue, j'ai pas cet accent débile que j'ai en anglais, je pourrais probablement jamais m'en débarrasser d'ailleurs...

Il est bien connu qu'un natif trouve son accent affreux dans une langue étrangère alors qu'il parait charmant pour son interlocuteur, enfin en général, les pauvres allemands eux n'avaient pas beaucoup de succès, surtout en Espagne, on n'aimait pas trop leurs tonalités et leurs fautes de prononciation. En tout cas Calisto espérait avoir un petit aperçu des dons de son ami, après tout lui il avait bien montré ses capacités, maintenant à son camarade de s'y mettre! Normal non?

Choisissant un sandwich au poulet (xD) sans mayonnaise, le jeune homme mordit dedans avec plaisir, fermant à demi les yeux puis léchant ses doigts. Miam... Il n'avait pas mangé un pain aussi frais depuis longtemps!

-C'est super t'inquiète pas... Ok ok... Alors on a l'embarras du choix! Tu restes avec moi cette nuit alors?! Et demain on fait ce que tu veux.

N'ayant pas conscience de l'ambiguïté de sa question, le jeune homme avait perdu sa gêne face au traducteur, il était redevenu naturel. Un ami, de la nourriture, tout lui allait pour le moment. Assit près de son camarade, il allongea ses jambes puis continua de dévorer son sandwich, essayant de ne pas avoir l'air goinfre mais ne pouvant s'empêcher de le paraitre un peu quand même. Bah il n'avait pas si bien mangé depuis un bon bout de temps, du coup par réflexe il enfournait avant qu'on ne lui retire ce cadeau tombé du ciel. S'arrêtant toutefois pour regarder Douglas, le jeune homme haussa un sourcil

-Tu manges pas?! Tu as l'air pensif, un truc ne va pas?

Calisto ne s'était pas vraiment aperçu de la réponse "vague" et froide de son ami, il remarquait juste que ce dernier acceptait de le voir encore, et ça lui allait, comment lui en tenir rigueur dans un cas comme ça? Ne sachant pas trop de quoi parler, le mutant regarda l'horizon, la pluie gâchait un peu le spectacle du soleil qui commençait à se coucher, dommage mais bon, au moins il était avec Douglas. N'ayant rien de particulier à contempler donc, le jeune homme se tourna vers le mutant traducteur.

-Un jour on pourrait partir en voyage... Moi je te donnerais le ciel et toi tu me donnerais la compréhension de ce monde dans toutes ses langues et dans tous ses codes...

Cette phrase si sérieuse, si poétique, il n'en avait pas eu conscience et l'avait dit sur un ton rêveur. Qu'impliquait-il? Peut-être rien, sans doute tout...

-A part quelques pluies violentes, il y a du soleil en Espagne, tu n'aurais plus peur pour moi, tu viendrais? Et toi où tu aimerais aller?

Lança finalement Calisto sur un ton bien plus désinvolte qui pouvait surprendre après son espèce de transe.

[* HJ: premier jour de la rentrée (en plus je m'étais trompée c'était le lendemain) je viens en petites sandalettes ouvertes, tee-shirt et pantacourt jaune... Je faisais splash splash en rentrant et je glissais à cause de mes chaussures et mon pantacourt dégoulinait de partout, je ne parle pas du tee-shirt blanc transparent -___-" Puis ensuite, à chaque fois qu'il y avait deux gouttes, y'avait un déluge à suivre Oui je sais, on s'en fout de ma vie mais bon ^^]

Nombre de messages · **Douglas Ramsey** Mutant de niveau 1

Il avait utilisé la mode comme prétexte pour ne pas dire que les plumes étaient le vrai problème. Subtil. Un peu trop pour les capacités de communication de Doug, apparemment. Mais au moins l’affaire était réglée pour l’instant, c’était là le principal. Par la suite, il écouta attentivement son ami lui raconter ses origines, le regard rêveur, Douglas essayait de s’imaginer Calisto en ces lieux qu’il lui décrivait. Mais le récit fut court, le garçon-oiseau n’était peut-être pas un bon conteur, ou simplement trop girouette pour pouvoir se concentrer sur un seul sujet. Cela faisait partie des choses qu’il appréciait chez lui, au moins, il ne pouvait pas l’ennuyer.

Calisto demanda s’ils pouvaient parler en espagnol. Sur le principe, Doug en serait ravi, il y avait tellement peu d’oral à l’institut. Surtout dans son cas où tant de langues l’intéressaient (étrange…). L’avantage, c’était que l’espagnol était la langue qu’il étudiait depuis le plus longtemps, alors si Calisto lui parlait ainsi, il le comprendrait un peu. Par contre, pour le parler…

- Heu et bien, mon pouvoir ne marche que sur ce que je lis. Ca ne marche pas pour parler ou entendre… Mes capacités mutantes sont très limitées… Mais je me débrouille assez bien en espagnol.

Déclaration qu’il agrémenta d’une phrase en espagnol avec un accent de novice très prononcé :

- ‘Mais je manque un peu de pratique, et j’ai un accent moi aussi…’

Sans y faire attention, Douglas s’amusait vraiment en cet instant. Il discutait d’un sujet qui lui plaisait avec un garçon qui…

- D’ailleurs, j’aime beaucoup ton accent. C’est très agréable de t’entendre parler.

Ajouta-t-il dans sa langue maternelle qu’il maîtrisait mieux mais qui ne l’empêcha pas d’être gêné par ses propres propos qu’il pensait vraiment. C’était étrange, la voix de Calisto ne s’harmoniait pas du tout avec le son de la pluie, en l’occurrence, elle le recouvrait, comme une couverture. Lorsqu’il parlait, Doug n’entendait plus la pluie, juste cet accent qui lui donnait l’impression d’agir comme un rayon de soleil. Dans ces conditions, pourquoi être gêné par la pluie, elle ne pouvait même pas l’atteindre.

Le traducteur fut tiré de ses rêveries par une question-affirmation allant de soit pour Calisto. Passer la nuit avec lui ? Dormir avec lui ? Lui-même ne savait pas s’il les réalisait bien, il ne pouvait qu’en imaginer car après tout, son ami avait peut-être voulut dire autre chose. Il n’était pas télépathe enfin ! Et il commençait d’ailleurs à le regrettait un peu. Cela aurait tellement simplifié les choses… La facilité ! Pourquoi devrait-il choisir la facilité d’ailleurs ? En tout cas, ce qui était sûr, c'est qu'il ne pouvait dire non. Etre venu ici était déjà un exploit pour lui, il n'allait pas se dégonfler de la soirée.

- Je…

Vite, il fallait trouver une bonne approche, une bonne… question ?

- Je suppose que quitte à faire le mur, autant le faire toute une nuit… Tu veux qu’on fasse quoi ?

Demanda-t-il de façon presque naturelle en s’emparant d’un sandwich jambon-tomate alors que son camarade l’interrogeait sur son appétit… S’il savait ce qui se passait actuellement dans le ventre de Doug, il ne lui proposerait pas de manger. Le traducteur, lui, décida de prendre le risque, autant avoir une explication matérielle à ce qui se passait dans ses intestins.
Tandis que lui se concentrait sur des préoccupations intestinales, Calisto, lui, sembla partir dans une envolée lyrique, un tout autre niveau de réflexion qui ne manqua pas de surprendre agréablement Doug. L’oiseau ne s’arrêterait jamais de le surprendre ?

- Loin de moi l’envie de te faire revenir sur terre, mais je doute que tu puisses me porter longtemps dans les airs.

Pour appuyer ses doutes, il regarda intensément le sandwich de son ami et jaugea de manière faussement condescendante la maigreur de Calisto. Quitte à choisir, autant s’envoler avec un albatros plutôt qu’avec un squelettique étourneau… Il n’avait pas vraiment le vertige, mais quitte à choisir, ce ne serait pas la mort qu’il se désignerait…

Puis l’ange lui demanda où il aimerait aller, lui. Parler de voyage ne dérangeait pas Doug, au contraire, cela le faisait rêver. Le problème, c’est qu’il n’arrivait jamais à retirer entièrement ce boulet que certains nommait la réalité. Comment feraient-ils pour partir tous deux ?

Eludant la question, il ferma les yeux et essaya de laisser son imagination l’emporter en contrée lointaine. Il y arriva, mais son boulet l’avait suivi, caché au fond de ses bagages.

- L’Europe, j’adorerais faire le tour de l’Europe. Voir tous ses musées, monuments et entendre toutes ses langues…

Si les raisons de son choix demeuraient logiques et rationnelles, on ne pouvait lui enlever le fait qu’il s’était exprimé d’un air on ne peut plus rêveur.

Nombre de messages · **Calisto Del Alba** Mutant de niveau 1

-Ton accent aussi est très mignon! Et merci pour le mien. C'est vrai qu'on a tendance à trouver horrible sa manière de s'exprimer quand les autres l'aiment bien... Bizarre et compliqué. Comme l'être humain en général quoi

Conclut joyeusement le jeune homme en mordant une fois de plus dans son sandwich au poulet. Pendant ce temps Douglas s'était enfin mis à manger tandis qu'il lui signifiait d'un air sceptique que Calisto ne pourrait pas le porter. Un brin vexé mais plus amusé qu'autre chose tout de même, le mutant lâcha son morceau de pain pour tirer un bout de son aile et examiner les articulations d'un air de véritable expert.

-Tu rigoles?! Avec de l'entrainement j'suis sûr que je peux, c'est du solide ça, pas du toc! Pareil pour tes traductions, je pense que tu n'as pas de capacités limitées, d'ailleurs ça veut rien dire limité... On s'améliore toujours!

Et hop, le voilà reparti dans la philosophie entre deux délires. C'était tout lui ça, enfin... Tout lui depuis qu'il avait reprit ses esprits grâce à Ororo. Réflexion et pitreries dans le même sac, ça pouvait voler très haut comme ça pouvait aussi voler très bas. Quoiqu'il en soit, le blond sur ces bonnes paroles reprit son sandwich pour le dévorer de nouveau comme s'il comptait reprendre du poids en une soirée, histoire de pouvoir porter Douglas. Sincèrement Calisto ne savait pas s'il aurait un jour la capacité de supporter un humain dans les airs, il avait dit ça uniquement parce qu'il espérait que ça le soit mais rien ne lui disait que c'était vrai... La nuit ensemble par contre, si c'était du concret vu que Douglas venait d'accepter. Normalement le mutant ailé n'aurait jamais du proposer ça, puisqu'il surprotégeait le traducteur... Faire le mur n'était pas vraiment l'aider mais il avait tellement envie d'être avec lui! Cet égoïsme inexplicable, inacceptable mais tellement délicieux l'avait fait passer à côté et c'était peut-être mieux d'une certaine façon; histoire qu'ils cessent de se couver l'un et l'autre et n'osent pas avance de peur que lson camarade débuche. Cependant sur le coup Nuggets n'avait pas réfléchi -tiens c'est étonnant -_-'-ce qui faisait qu'il restait un peu comme un benêt désormais; se demandant ce qu'ils pourraient effectivement bien faire... Il y avait la solution de dormir tout simplement, chacun dans un petit coin déniché par Calisto mais ce serait bête que le traducteur échange simplement un lit confortable contre un abri de fortune. Non, il fallait faire une activité, trouver quelque chose de divertissant... Aller en boîte? Le blond se souvint d'en avoir discuté avec Alexia, mais il n'avait que peu d'argent et puis surtout, ne serait-ce pas risqué avec sa mutation? Il voulait que rien de fâcheux ne se passe en compagnie du brun... Donc? Comment faire?

-Hum... J'sais pas, on avisera?

Ahah... Bravo! Voilà qui allait donner envie à son ami de rester! Si seulement il pouvait le porter-mais dans son état et vu l'entrainement qui manquait malgré ses exercices physiques quotidiens involontaires, le mutant savait que c'était impossible.- ou si seulement Douglas pouvait voler... Ils auraient pu faire des tonnes de choses amusantes, mais là ça allait être plus dur. Calisto n'avait aucune idée de comment s'adapter, il s'ennuyait souvent tout seul et faisait donc ce qui était logique pour lui afin d'y échapper... Voler. Mais ça, c'était à rayer de la liste.

-Tu fais quoi d'habitude toi quand tu veilles? T'as envie d'un truc en particulier?

Pas très adroit mais il rattrapait un peu le coup non? Le jeune homme sourit lorsque son ami lui parla de visiter l'Europe. Voilà ce que faisait son tendre compagnon lorsqu'il s'ennuyait... Il rêvait! Calisto pouvait aisément le deviner au ton songeur de ce dernier; lui-même se prit au jeu alors qu'il n'était pas trop musée habituellement. Un musée c'était ennuyeux, il ne fallait pas faire de bruit mais c'était surtout encombré... La seule fois où il avait voulu y aller tout seul grâce à une réduction et une acceptation des mutants en son sein; l'adolescent avait cassé un vase antique à cause de ses ailes, puis il avait été obligé de courir jusqu'à la sortie en se perdant parmi les couloirs vu que les vigiles coursaient la catastrophe ambulante qu'il était là-dedans.

-Bah j'crois pas qu'on va pouvoir aller en Europe ce soir... Va falloir trouver un plan de rechange.

Une petite tape dans le dos accompagna ses paroles avant que le jeune homme ne s'agenouille pour faire main basse sur une autre victuaille dès qu'il eut finit son sandwich, un tomate jambon fromage cette fois.

-Euh... Désolé, je suis gourmand...

Tenta-t-il pour cacher son malaise et surtout l'incapacité qu'il éprouvait à se réfréner! Rougissant, le blond finit par tourner la tête vers l'horizon, regardant la pluie tomber sans pouvoir s'empêcher de dévorer son bien évidemment. ça ne le faisait vraiment pas... Douglas parlait de musées, de voyages et lui ne pensait qu'à se remplir le ventre, c'était tout sauf classe mais il avait tellement faim en même temps... Douglas comblait ce besoin matériel mais bien plus aussi, et au fur et à mesure que son estomac se remplissait, un autre creux revenait lui rendre visite dans sa poitrine. Tout à coup il se rappela de son instinct, de son envie d'agir sans penser aux conséquences, juste pour tenter le tout pour le tout et se retenir fut très difficile...

-Tu as déjà fait quoi comme contrées ou pays?

Demanda-t-il finalement histoire de faire diversion, espérant que Douglas lui raconterait les choses plus en détail que lui ne le faisait sur Palma de Mallorca. En effet le jeune homme peinait parfois à se concentrer sur un sujet mais là c'était plus parce qu'il ne souhaitait pas parler de ses malheurs. Il ne se souvenait plus trop si son ami était au courant, il crut se rappeler que son début de "pétage" de plombs comme on disait ici avait eu lieu avec ce garçon; c'était là qu'il avait commencé comme un idiot à déballer sa vie au premier inconnu en se faisant passer pour un martyr... Du coup, pas la peine d'en rajouter, et puis Calisto voulait changer, passer à un autre stade, oublier son passé, vivre le présent et le futur, auprès de son ami si possible.

Nombre de messages · **Douglas Ramsey** Mutant de niveau 1

Bien qu’il supportait modestement les compliments en temps normal, ceux de Calisto ne manquaient pas de faire mouche à chaque fois. Heureusement, le sandwich était là pour cacher son embarras. Ceci dit, le merci timide qu’il formula fut un peu masqué par la bouchée qu’il n’avait pas encore avalée, autant pour la classe… Cependant il n’ajouta rien sur les accents en général. Il trouvait en fait que certains professeurs feraient mieux de se cantonner à l’anglais ou à leur langue maternelle, mais il ne voulait pas passer pour un puriste rabat-joie, sans oublier le fait que ce genre de considération était certainement subjective.

Pour ce qui était de l’entraînement des capacités, il n’avait rien à redire sur la théorie. D’autant plus que l’ange avait probablement raison. Ils étaient encore jeunes, leurs capacités devaient certainement être encore à l’état de bourgeons. Le temps et l’expérience les feraient évoluer et qui sait ce que Doug pourrait traduire alors… Mais malgré toutes ces alléchantes perspectives, il ne put s’empêcher d’embêter un tout petit peu Calisto.

- C’est vrai, mais je doute que tu puisses un jour porter la statue de la liberté dans les airs.

Pourquoi avait-il répondu oui à l’invitation de rester la nuit avec lui, surtout avec tout ce que cela impliquait en général… Peut-être parce que la manière dont Calisto lui avait demandé était trop innocente et honnête pour le gêner vraiment. Il s’est dit que l’ange n’avait eut aucune arrière pensée en lui demandant cela, juste peut-être celle de devoir passer plus de temps avec lui. Dans cette ligne de pensée, Douglas ne pouvait que le suivre. Après tout, il était venu jusques ici dans l’optique de le voir et de passer du temps avec lui. L’invitation ne serait alors qu’une alternative logique à tout cela. Enfin, telles étaient les explications que son conscient se cherchait pour justifier son choix et pour cacher les raisons à peine inconscientes qui pouvaient tout aussi bien l’expliquer mais avec un certain sentiment de honte. Pris dans ce dédale de pensées et de doutes, il ne s’inquiéta pas plus que ça de ce qui se passait dans la réalité, aviser ? Ok, ils aviseront. Doug ne revint véritablement sur terre que lorsque Calisto lui posa une question directe.

- Je… Quand je ne dors pas, je suis sois sur l’ordinateur, soit devant un livre. Des choses qui ne sont pas très amusantes à plusieurs. Je croyais que c’était toi qui décidais du programme de ce soir et moi du lendemain.

ajouta-t-il avec une note de taquinerie dans la voix. Cela ne le surprenait pas de constater que son ami ne s’était pas vraiment organisé sur le programme. Mais il ne lui en tenait pas rigueur le moins du monde vu que lui, tout ce qui avait été à peu près sûr concernant cette soirée, c’était qu’il reverrait Calisto sur ce bâtiment et que cette fois, c’était à lui d’amener à manger. Ses calculs n’aillaient pas plus loin. Mais il entreprit de réfléchir à ce qu’ils pourraient faire demain si c’était à lui de décider… Peut-être inviterait-il Calisto au cinéma, pourquoi pas voir un film en espagnol, c’était le genre de chose que Doug aimait faire en ville et il avait très envie de le partager avec son camarade, ce qui était assez surprenant sachant qu’il préférait la solitude la plupart du temps. Encore une fois, le pouvoir que l’ange exerçait (de manière certainement inconsciente) sur lui avait des effets incroyables.

- Tant mieux, je n’avais pas prit d’appareil photo…

Content d’avoir trouvé un plan, Doug décida de s’amuser un peu en observant Calisto chercher une solution et à réfuter celles qui étaient impossibles avant, peut-être, de faire une suggestion. Il ne lui échappa pas le fait que son ami dévorait littéralement les sandwichs. Bien qu’observant de près ce phénomène, Douglas n’en était pas gêné car il s’y était un peu attendu et il le regardait faire avec satisfaction.

- Ca ne me dérange pas, mais ne mange pas trop vite quand même, sinon tu auras des crampes d’estomac.

Ce qui serait le pompon, mais cela ne manquerait sûrement pas d’amuser le traducteur et de lui fournir une raison de plus pour materner l’ange… Doug secoua vivement la tête, pour chasser cette pensée et il se concentra sur la question qu’on venait de lui poser.

- Aucun pour l’instant, à cause de sa pharmacie, ma mère n’a pas vraiment pu se permettre de voyager, et mon père aime trop son travail pour prendre plus de trois jours de repos alors… En fait, en venant à New York, j’ai fait mon plus grand voyage.

Il avait dit cela sans aucune amertume car il n’y en avait pas. Il aurait certes aimait partir et découvrir de nouveaux lieux, mais ce n’était pas vraiment un besoin oppressant pour lui. C’était bête, mais avec internet il se sentait relativement libre d’explorer le monde, même si ce n’était que de façon virtuelle, ça lui allait pour le moment. En plus, il avait d’autres chats à fouetter…

- Et toi ? Où est-ce que tes ailes t’ont mené ?

Nombre de messages · **Calisto Del Alba** Mutant de niveau 1

-Euh...

Sur le coup Calisto se trouva tout déconfit, en effet il se rappelait plus ou moins avoir peut-être prévu quelque chose mais quand Douglas était dans le coin, jamais rien ce qui était convenu ne se produisait. A bien y réfléchir, même quand le brun n'était pas là, c'était le cas alors comment faire? Comment établir un programme quand on s'appelait Calisto Del Alba? Quand on était... "ça", un gosse paumé qui s'éparpillait avec de gros problèmes sociaux mais pas seulement, ce n'était pas une excuse valable pour ses soucis de concentration, sa peine à saisir certaines choses et ce décalage qui lui avaient valu tant de moqueries. Le blond n'avait jusque là pas fait trop d'efforts pour vraiment s'intégrer, il avait voulu qu'on le prenne comme il était, ce qui avait donné lieu à de véritables conflits puisqu'aucun des deux partis ne voulait changer. Et puis Douglas était arrivé, l'acceptant pour ce qu'il était, l'ange changeant un petit peu pour tâcher d'être encore mieux accepter, malheureusement le pas n'était pas grand, le jeune homme ne pouvait pas tout faire à la fois et vivre "avec" quelqu'un n'était pas encore entré dans sa tête de caboche, il avait toujours vagabondé à droite, à gauche sans penser aux dangers, ni prévoir... Alors que son compagnon lui était quelqu'un de strict et de prudent; pouvaient-ils vraiment continuer à s'entendre aussi bien?

Calisto bafouilla qu'il avait oublié avant de se maudire intérieurement. En fait de l'oiseau il n'avait pas hérité que les ailes, non, en réalité, un gros morceau de cervelle devait aussi provenir de cet animal à plumes qui était tout sauf intelligent, que ceux-ci lui pardonnent mais c'est vrai que les "piafs" n'étaient pas réputés pour leur côté intellectuel comme le dauphin et là franchement, tout bête avec des yeux ronds Calisto faisait un peu "poule". Du genre qui oscille la tête de manière saccadé en hésitant sur le bon "cot cot" à sortir, espérant qu'un vers surgisse devant ses yeux. Bon, l'image était peut-être un peu exagérée mais à peine en fait. Du coup il se sentait mal que son camarade soit obligé de réfléchir pour deux... Mince alors! Le traducteur avait déjà amené le repas... Et lui rien fait du tout, il était venu la bouche en coeur avec une carte postale... Super! D'ailleurs en parlant de dîner, Douglas parla, et c'était encore pour le couver! Ne restant jamais bien longtemps gêné-tout du moins en apparence- reprenant du poil-enfin de la plume plutôt- de la bête le Mallorquin glissa un regard en coin à son ami avant d'adopter la voix d'un enfant prit en faute.

-Oui maman...

Voilà qui devrait rassurer le traducteur sur ses possibles crampes... Ou pas! Cependant Calisto ayant conscience que c'était important pour son ami fit des efforts pour ralentir la cadence. Le jeune homme devait aussi s'adapter aux autres, ce n'était pas toujours facile mais accepter de se mettre à la place de Douglas ou d'autres connaissances à venir était peut-être la solution, sûrement à vrai dire... Aussi l'Espagnol se promit-il de tout faire pour que le brun se sente bien, qu'il soit un peu dans son monde à lui, que Calisto fasse des efforts pour reproduire ce qui sécurisait son ami. Lui-même préférait ne rien prévoir pour être sûr de ne pas regretter mais son camarade semblait avoir un penchant pour la préparation de tout événement, le blond allait donc faire en sorte que ce soit le cas. Au moins la prochaine fois s'il n'arrivait pas à s'organiser ce soir...

-J'ai peut-être une idée... Ils projettent un film sur un grand écran, dehors, je sais d'où on peut le voir gratuitement! suffit de se placer au bon endroit et on voit aussi bien même si on est un peu loin... Et qu'on entend pas trop... Et si il aura arrêté de pleuvoir quoi...

Son idée sur le coup lui avait paru géniale mais sa voix s'éteignit au fur et à mesure. Son ami méritait quand même mieux qu'un film en pleine nature où l'on ne pouvait même pas connaitre l'histoire à l'avance et dont on n'entendait rien. Le jeune homme était habitué eu plans "foireux" du genre, il s'en contentait, s'en délectait même mais Douglas n'était pas du genre à ramasser les miettes... Ce garçon avait eu une vie "normale", il ne demandait sans doute pas du luxe mais pouvait au moins s'attendre à quelque chose de correct après avoir fait le mur, non?!

-Ou on peut aller au vrai cinéma sinon, comme ça tu pourras choisir ton film favori

Calisto se ravigota mentalement, il avait assez d'argent pour aller au ciné, et puis il n'y était... Jamais allé, jamais non, à part quelques prestations en cachette lorsqu'il y avait des séances en plein airs aux USA lorsqu'il échappait aux griffes de son père et aux gémissements de sa mère, rien de rien. Le jeune homme se dit qu'il pourrait même acheter sa place au brun, ça le ruinerait mais quelle importance?! Il allait vivre une expérience unique si son ami acceptait finalement et Calisto serait très fier de lui offrir sa place même si ce n'était pas raisonnable. Il se voyait déjà payer en pièces de 20 centimes ramassés deci delà la dame qui vendait les tickets mais au moins le blond ne serait pas clandestin, pour une fois il aurait un vrai passe droit pour voir une histoire, penser à autre chose et être au chaud avec son ami... Ce serait bien ça, en effet... Aller pour la première fois au cinéma! Avec Douglas bien sûr car sans lui si l'expérience était tentante, avec lui c'était bien mieux. Évidemment, le blond ne se doutait absolument pas que son camarade avait eu l'idée avant lui, et il était tout heureux d'avoir trouvé un plan, exactement de la même façon que le brun... Sauf que lui s'étant exprimé, les choses ne tourneraient pas en rond.

Le voleur involontaire d'idées (xD) écouta ensuite les propos de son ami, celui-ci repartait sur les voyages et le blond baissa légèrement la tête quand ce dernier lui demanda où ses ailes l'avaient porté... Ahah... Bah en fait nulle part, mais c'était tout sauf la classe de jeter ça comme ça en pâture au traducteur! Calisto se fichait des qu'en dira t-on normalement, il était "fier" de son mode de vie et tant pis si c'était la honte selon les autres mais Douglas c'était quelqu'un, ce n'était pas n'importe quel quidam et le blond ne voulait pas avoir l'air d'un plouc. Doté d'ailes mais n'ayant jamais été nulle part, ahah... Pas même capable de s'enfuir de chez lui. Bon pour sa défense, ses ailes n'avaient pas été prêtes avant ses 17 ans, étant apparues vers ses 14 ans, elles avaient grandi jusqu'à cette date où il avait finit par s'enfuir-à pieds- vers l'institut après avoir voulu prendre le vaccin et qu'on lui ai donné l'adresse. Mais après pendant trois ans, il n'avait absolument rien fait! Son petit monde lui avait convenu ou plutôt, il avait eu peur de découvrir le reste malgré son envie grandissante de voyage. Calisto pourrait inventer un petit séjour pour faire moins débile, il s'apprêta à le faire puis se rappela que jamais il n'avait menti et qu'à ses défauts nombreux, inutile d'ajouter celui-ci, surtout que le jeune homme se sentait incapable de mentir au traducteur, comme si ce dernier percerait également ce code là... Il avoua donc sa condition misérable avec un petit reniflement, tant dû au froid qu'à la gêne.

-Euh, bah... Pas bien loin, le plus loin c'était la ville voisine je crois... Enfin y'a eu Palma New York mais là c'est l'avion qui m'a emmené.

Ah et lui qui voulait emmener Douglas, ils étaient bien là dites-moi! Heureusement le blond n'était pas déprimé en réalité, juste un peu honteux de se comporter comme un vrai casse cou mais d'être un petit trouillard de la vie en réalité. Il reprit quand même pied en se demandant pourquoi il s'en était fait pour si peu et reprit une bouchée de sandwich, pas trop vite pour ne pas rendre "folle" maman poule quand même.

-Mais j'connais New York comme ma poche! Enfin, j'ai pas de poche en fait... Mais j'connais, si si! Et puis comme toi non plus tu n'as pas été ailleurs... Ainsi on commencera tous les deux de zéro! Puis quand ta mère sera enfin à la retraite, elle pourra peut-être venir avec toi. Tu l'emmènerais où?

L'auto dérision, c'était ce qui marchait le mieux! enfin pas totalement non plus car Calisto connaissait quand même la ville. A vol d'oiseau c'était assez facile à explorer et même à pieds, le petit débrouillard avait au moins su repérer les coins les plus intéressants comme le cinéma en plein air par exemple-même les jours de pluie^^-.

-Tu voudrais y aller maintenant? Enfin après manger là?

Affligé par la banalité de ce repas, parce qu'il fallait que ça bouge un peu quand même, le mutant se rapprocha de son camarade et lui envoya un coup d'aile dans le coude, gentil évidemment, s'agissait pas d'abîmer son seul ami! D'un air moqueur Calisto observa son camarade d'un air malicieux qui laissait clairement comprendre qu'il avait fait exprès. Son ami répondrait-il à la provocation? D'accord on n'est pas sensé jouer à table mais qui pourrait les gronder ce soir? Posant son repas en prévision, le blond attendit. Visiblement la bagarre était prévue au programme, voyons voir si Douglas était d'accord...Concentration, concentration, Calisto avait essayé mais fallait pas trop lui en demander non plus!

[HJ: désolée, c'est très bof je trouve :( ]

Nombre de messages · **Douglas Ramsey** Mutant de niveau 1

Organisé… Oui on pouvait assurément dire que Douglas était une personne organisée en règle générale. Mais pas toujours, enfin, surtout depuis qu’il avait rencontré Calisto. L’oiseau l’avait, en quelque sorte délesté de cette vie planifiée qui aurait tant convenu au traducteur. Vie utopique et totalement virtuelle, évidemment. Vous pensez… chez Xavier. Enfin toujours était-il qu’il aimait s’organiser, prévoir le plus d’éventualité pour pouvoir parer aux mauvaises qui pouvaient lui tomber dessus. Le problème, c’est que ce qui lui tombait dessus en ce moment, il ne pouvait pas encore déterminer si c’était bon ou pas. Ce soir, il n’avait pas bien regardé loin. Il s’était organisé pour venir et n’avait rien envisagé de plus. Constater cela l’étonna lui-même. Pourquoi n’avait-il pas concocté un « plan de secours » ? Réponse simple : il pensait trop, se posait trop de questions, sur lui, sur son ami, sur eux. Cela avait suffit à perturbé le mécanisme d’une personne réglée comme lui.
Force était de constaté que Calisto se révélait être totalement différent de lui. Non pas qu’il ne s’en était pas rendu compte plus tôt, mais il venait une fois de plus de mesurer l’étendue de cet écart. Mais bon, c’était pour cela qu’il l’appréciait aussi, non ?

Ou peut-être aussi pour son sens de l’humour. Cette capacité qu’il avait de rendre les propos même de Doug moins sérieux et d’ajouter une atmosphère festive. Ceci dit, cela rendait difficile de le prendre au sérieux dans ces moments enfantins.Heureusement, dans ce cas là, le danger était moindre, ce n’était pas comme si l’ange venait de marcher sur une mine prête à exploser s’il retirait son poids. Drôle d’image en fait, même pour un fil de pensée… Un peu trop violente…

Doug écouta ensuite la proposition de son camarade, un peu similaire au plan de secours que le traducteur venait de se concocter à la dernière minute. Mais ce plan avait beaucoup de lacunes, comme l’ange était en train de s’en rendre compte. Cependant, Douglas ne voulait pas se moquer, déjà cela ne faisait pas partie de son caractère de se moquer d’une idée issue d’un effort mental quelconque, en plus c’était Calisto alors…

- Oui… on peut essayer, mais je pense pas que la pluie se calme, enfin je suis pas non plus météorologiste…

Pourquoi ce besoin de sortir un mot « compliqué » ? OK il voulait diminuer son opinion pour montrer qu’il était humble et qu’il n’avait pas la grosse tête, mais il aurait pu le faire de manière plus normale… Tandis qu’il s’en prennait intérieurement à lui-même, Calisto proposa une solution plus raisonnable. Aller au cinéma… C’était un bon programme pour Doug. Mais celui-ci s’inquiétez un peu des ressources financières de son ami, car comme il avait présenté son idée, cela pouvait impliquer qu’il compter payer. Il fallait en être sûr, mais surtout, si c’était le cas, empêcher cela. Car Doug avait beau ne pas savoir grand-chose de la vie dans la rue, il se doutait bien que chaque centime comptait et qu’il ne fallait pas les dépenser inutilement, et pour lui, acheter un ticket de cinéma faisait bien partie des choses inutiles. Heureusement, il se préparer une stratégie dans ce but, car adorable comme il l’était, Calisto allait sûrement opposer quelques résistances.

- D’accord, mais si c’est moi qui choisit, c’est moi qui paie.

Ton déterminé mais pas agressif, juste ce qu’il fallait pour passer pour riche. Non pas qu’il l’était. Doug n’avait pas de job et devait seulement compter sur son argent de poche. Sa seule fortune résidait dans le fait qu’il ne dépensait pas beaucoup et qu’il savait bien gérer son argent. Et puis, en cet instant, son compte en banque était le dernier de ses soucis, celui de son ami en revanche était sa priorité. En plus, il y avait des raisons pratiques, il était à peu près certain de trouver un film qui plairait à Calisto, l’inverse était possible mais le traducteur était très sûr de lui sur le coup.

Voyager avec sa mère, Doug n’avait pas vraiment envisagé cette alternative, certes il avait bien imaginé pouvoir partir quelque part avec toute sa famille mais il n’avait pas donné de sérieuses considérations à cette idée. Peut-être une destination banale mais un peu éxotique histoire de donner l’impression d’être en vacance. En fait, la destination n’était pas la chose la plus importante, s’il devait partir avec sa famille, ce serait le voyage le plus important, pas le lieu. Aussi il fit part de son avis à son ami.

L’ange proposa d’y aller après le repas, Doug accepta tandis que le mutant ailé se rapprochait et finit par lui donner un petit coup de plumes. Intrigué, Douglas observa l’expression de son camarade. Il faisait encore une de ses têtes de facétieux. N’étant pas habitué à ce qu’on appelle comunément des moments de camaraderie et de confrontations amicales (rappellons qu’il n’a jamais eut un grand nombre d’amis et que, chez les Ramsey, on ne faisait pas vraiment ce genre de choses) Douglas dû faire marcher ses neurones et esseya de trouver une bonne explication. Après en avoir trouvé une, il la formula mais quelque chose lui disait qu’il venait d’être, une fois de plus, en décalage.

- Tu veux d’autres sandwichs… ?

[hj : Désolé pour le retard, j’avoue avoir une sacrée panne d’imagination en ce moment, et les révisions n’aident pas ^^’]

Nombre de messages · **Calisto Del Alba** Mutant de niveau 1

Han... Il venait de reposer son sandwich et l'autre là il lui demandait s'il en voulait un nouveau! Sérieux, il lui cassait tout son délire là! Calisto se frappa le front et ferma les yeux comme s'il était désespéré par son ami. Bien entendu, on pouvait voir par dessous le sourire franc et massif qui s'étendait sur ses lèvres. Douglas était vraiment trop drôle! Le mutant redressa la tête et secoua négativement la tête avec un air malicieux avant de réitérer son geste, à savoir envoyer un léger coup d'aile dans le coude de son ami. Puis l'ange s'en prit à lui mais avec son propre coude cette fois pour aller chercher les côtes de son camarade. Pour le cinéma il ne dit absolument rien... En effet, le blond comptait bel et bien payer mais pour cela il fallait être subtil... Faisant mine d'accepter avec une tête de chien battu, le Mallorquin ne se disait pas moins qu'il allait être plus rapide pour payer devant le guichet et l'adolescent si raisonnable n'oserait pas faire un scandale quand Calisto s'exécuterait, parce que lui s'il le fallait et son ami le savait, serait bien capable de montrer que le cliché sur les méditerranéens concernant la force de leurs cordes vocales et expressions de sentiments était vrai.

-Ah ouais, ça serait cool si tu pouvais être traducteur du temps aussi...

Poésie quand tu nous tiens! Elle vivait chez Calisto mais de manière tellement instable et têtue! Ne pointant pas le bout de son museau quand une situation exigeait de la délicatesse et jaillissant aux moments les plus inopportuns. Cependant le rêveur ne le resta qu'à moitié et pendant quelques secondes seulement. Son devoir était désormais de faire comprendre à Douglas qu'il ne voulait pas un autre sandwich mais bel et bien autre chose qu'il obtiendrait à coup sûr (ou presque.)

-J'espère que t'as pas des goûts nuls pour le ciné hein... Sinan on va s'ennuyer!

La délicatesse qui revenait en chantant sous la pluie. Calisto dans toute sa splendeur! Mais comment lui en vouloir? Il avait dit cela avec un sourire à faire fondre n'importe quel mafieux Russe du coin, et puis le jeune homme plaisantait, enfin... Il croyait. Quoiqu'il en soit, il était excité comme une puce, ou plutôt un oisillon qui allait faire son premier vol: Le cinéma quoi!!! Avec un fauteuil, de quoi voir les images nettement et entendre les paroles, sous un toit, bien au chaud dans le noir d'une salle avec son meilleur ami- enfin son seul ami.- Tant pis pour son argent, c'était un moment à ne pas laisser passer! Tout comme il ne laisserait pas Douglas payer à sa place pour ce merveilleux moment... En plus le mutant avait le ventre plein pour une fois; donc ses batteries étaient chargées à fond! La maladie de la veille n'avait pas altéré ses capacités destructrices et le garçon retenta une nouvelle fois de bousculer son camarade avant de se jeter littéralement sur lui, ailes déployées et sourire en coin pour chercher à le chatouiller. Message pas clair= A reformuler... Bah voilà, il venait de reformuler!

[HJ: révisions? tiens, un mot que je connais et côtoie d'un peu trop près -_- surtout en ce moment! On s'aime pas beaucoup ce concept et moi!!! Et ton post était parfait :) comme d'habitude! Prend ton temps, c'est ta vie privée qui prévaut sur le rp :D ]

Nombre de messages · **Douglas Ramsey** Mutant de niveau 1

Traducteur du temps, en voilà une drôle d’idée… Doug s’imaginait bien en monsieur météo, capable de faire de meilleures prévisions qu’à la télé. Mais bon, lorsqu’on vivait dans la même résidence qu’une mutante capable de provoquer des orages sur le moindre coup de colère, ce serait superflux. D’ailleurs, c’était peut-être elle la responsable du mauvais temps actuel…

- Ca nous aiderait bien en ce moment.

Dit-il en jetant un regard en direction du ciel toujours aussi sombre et plein de munitions pluvieuses. Doug sortit de son observation météorologique lorsque Calisto laissa entendre qu’il pouvait avoir des goûts douteux en matière de films. Un simple regard dans celui de son ami indiqua au traducteur que l’ange se moquait gentiment et le chambrait. Cela pouvait donc expliquer aussi ce drôle de comportement avec ces coups d’ailes et de coudes. Alors qu’il venait de comprendre ce phénomène social et qu’il cherchait la réaction appropriée, Calisto déploya ses ailes et se jeta sur lui. Sous le coup de la surprise, le traducteur essaya de reculer, mais il avait oublié qu’il était assis et tomba sur le dos, telle une tortue sans défense, avant de se faire chatouiller par son camarade.

Manque de chance pour l’oiseau, Doug avait grandit avec une grande sœur, et même si elle n’était pas particulièrement tyrannique avec lui, elle aimait bien le taquinner de temps en temps et lorsqu’il était plus petit et plus failbe, elle n’hésitait pas à le chatouiller. De ce fait, il était devenu relativement insensible à ce genre de pratique. Cela ne l’empêcha pas de rire sur le coup avant de se concentrer un peu pour s’immuniser. Une fois cela fait, il pu commencer à réfléchir à une stratégie de défense. Bon, même si l’ange était devenu maigrichon, il était plus vieux que lui et manifestement plus fort, de toutes évidence, voler devait demander un minimum de muscles. Pas de chance pour Douglas, lui n’était pas très sportif. Il pu néanmoins attraper les mains de son attaquant avec les siennes. Il était certes incapable de retourner la situation, mais il pouvait quand même l’empêcher de lui faire plus que de le plaquer au sol, ce qui était déjà embarassant en soit pour Doug mais il essayait de ne pas y penser et, fidèle à sa technique anti-malaise, il pensa à autre chose.

- Oh je suis sûr que je pourrai trouver un film qui va plaire au gros poussin que tu es.

Rien de bien vexant, évidemment, juste de quoi montrer qu’il avait un minimum de répartie. Et puis, avec le sourire faussement supérieur (paradoxal étant donné qu’il était en dessous…), difficile de prendre ses propos vraiment au sérieux. Par contre, doug lui prenait très au sérieux le fait d’être aussi physiquement proche de Calisto et de ne pouvoir rien y faire, ou en tout cas, son rythme cardiaque le prenait au sérieux, de même que son visage qui devait être écarlate… Mais il fit des efforts pour ne pas être trahi par d’autres expressions faciales et garda celle de défie qu’il jugeait comme étant plus adaptée…

Nombre de messages · **Calisto Del Alba** Mutant de niveau 1

-Non!! Moi je suis un aigle! Un grand aigle royal avec la classe qui va avec et tout, et toi... Une petite souris que je vais dévorer!

Avec un renouveau d'énergie le mutant s'attaqua aux parties les plus sensibles de son ami, à savoir le cou, les côtes aussi, bref tout ce qui pouvait entrainer un éclat de rire incontrôlé de la part de sa victime. "Malheureusement", après avoir réussi à lui tirer quelques brefs instants de faiblesse, comme le roseau son camarade ploya; il se laissait faire -enfin en partie.- mais résistait en semblant s'immuniser contre les mains baladeuses-chaste! c'était juste de joyeuses promeneuses qui adoraient les longues randonnées en terrain bien signalisé cependant...- L'adolescent n'arrivait pas à renverser la situation, ce qui était un peu étonnant car le Mallorquin n'avait rien d'un modèle de body building, en général même une fille pouvait avoir raison de lui en s'y prenant bien. Cependant, légèrement tricheur il empêchait son camarade de le reverser en gardant son équilibre avec ses ailes où en se donnant un peu plus de puissance d'un battement ou deux. Néanmoins ses mains furent emprisonnées et Calisto commença à tirer en arrière pour essayer de se dégager, un air de défi planté sur son visage.

N'ayant pas remarqué le manège de son compagnon et trop absorbé encore pour ressentir les effets d'un tel rapprochement, sans compter que malgré ses 3 ans de plus dans ce monde il était plus en retard que Douglas pour ce genre de "choses", le mutant riait aux éclats librement... Il s'amusait beaucoup et prenait à peine garde à leur rapprochement, à leurs démêlés de mains ou de bras qui les collaient presque l'un à l'autre. Lui ne soupçonnait encore qu'un désintérêt pour les filles, il n'y avait jamais pensé, trop naturel pour réfléchir longtemps à ces sensations. Car oui elles existaient, à chaque effleurement avec son ami, mais pour lui cela n'était pas un problème; c'était sûrement leur amitié qui faisait ça, qui provoquait cette grande joie que pour rien au monde Calisto n'avait envie de retenir. Pourquoi le faire alors qu'on recherche constamment le bonheur?

Essayant toujours de se démener, tout ce que parvint à faire le pauvre Calisto ce fut de soulever leurs deux poids en battant des ailes. Chacun de ses muscles fins et homogènes, cachés par son allure frêle pulsaient désormais, comme s'il avait eu deux coeurs discrets mais bels et bien présents des deux côtés de son corps. Le moindre de ses mouvements d'aile impliquait une réaction en chaîne orchestrer pour le faire se lever en supportant cette charge extérieure... Bien sûr Calisto ne fit pas s'envoler son ami, ce qu'il aurait bien aimé mais passons, il parvint juste après sa seconde de gloire à le soulever à retomber par terre sur le dos. Il s'était poignardé tout seul! C'était désormais l'adolescent qui avait le dessus.

Fixant soudain son camarade, calmé pour quelques instants, il regarda alors son ami. Quelque chose comme ce bonheur précédemment cité lui faisait peur tout à coup. Il était furieux contre lui-même, depuis quand craignait-il d'être heureux? Que se cachait-il derrière cette harmonie entre eux? évoquant sa peur logée dans les entrailles à sa manière, les deux ailes étalées sur le sol dur comme s'il s'était amusé à faire si longtemps le papillon dans la neige que la terre avait finit par lui offrir des plumes dans cette matière sans la sensation de froid cependant. Les cheveux étalés de la même manière, il plongea ses yeux bleus dans ceux de son ami et dit simplement...

-Je ne suis jamais allé au cinéma...

Comme un enfant pourrait avoir peur de monter dans un manège, chose qu'il n'avait jamais eu le droit auparavant; qui lui avait toujours fait envie, pour laquelle il avait jalousé les autres... Mais maintenant qu'il était à portée de main, l'enfant craignait d'avoir le vertige ou de se blesser.

Pourquoi est-ce que Douglas aurait le monopole de la complication et de la torture de l'esprit pour rien après tout?

Nombre de messages · **Douglas Ramsey** Mutant de niveau 1

Doug laissa s’échapper un autre éclat de rire, cette fois, les tortures de Calisto n’avaient rien à voir, c’était juste sa réplique ridicule qui le rendait hilare. Par la suite, l’ange tenta de se libérer les mains, en vain, Douglas ne lâcherait pas l’affaire et gardait un air complètement impassible pour agacer celui plein de défi que Calisto avait décidé de porter.

- Tu parles, tu n’arrives même pas à te libérer des pattes d’une souris. Tu n’es qu’un petit poussin j’te dis.

Le sourire étiré jusqu’aux oreilles, Doug se laissait prendre au jeu et prennait même un certain plaisir à taquiner son camarade. En plus, rien que de le voir essayer de se débattre inutilement le faisait rire. Le traducteur continuait de se moquer gentiment mais sans retenue. Puis il se sentit porté dans les airs et constata que Calisto avait fait un battement d’aile un peu plus puissant que les autres. Pendant un court instant, Doug se sentit flotter dans les airs, comme porté par les ailes et les muscles déchaînés de son ami qu’il arrivait à sentir. Il eut le souffle coupé pendant ce moment, mais ils retombèrent avec ce qui devait s’appeler la « grâce légendaire de Calisto » et Doug se retrouva au dessus. Avec son poids et avec la nouvelle position des ailes de son ami, il avait gagné un avantage certain. Au vue des performances physiques précédente de l’ange, il était peu probable qu’il puisse retourner la situation sans soutien extérieur.

A la fois surpris, consterné mais surtout amusé, Douglas oublia tout le malaise provoqué par tant de contacts avec son ami. Il éclata de rire, un rire franc et libre, le genre de rire qu’il n’avait pas eut depuis… fort longtemps. Il était tellement hilare qu’il en était plié en deux, son front vint se poser sur le torse de son camarade, en toute innocence évidemment, le rire empêchait toute pensée malsaine ou autre. Entre deux éclat, son cerveau lui envoya une information pertinente, Calisto était plutôt calme. Ca, c’était assez bizarre. Inquiet mais toujours amusé, c’est avec le sourire toujours présent et les yeux humides que Doug se redressa et planta son regard dans celui de son ami.

Calisto avait un air sérieux, trop sérieux par rapport à la situation. Cela alarma immédiatement le traducteur qui l’intérrogea du regard. Ce retournement de situation était si soudain que son cerveau ne l’avait pas encore totalement enregistré et il n’avait pas effacé son sourire. Calisto lui parla alors et Doug eut l’impression d’avoir sous les yeux un enfant, un être sensible et extrêmement fragile. Il n’avait qu’une crainte maintenant, c’était de lui faire mal ou même qu’il lui arrive quelque chose. L’envie irrépréssible de le rassurer s’empara de lui. Il lui lâcha une main et posa la sienne sur la joue de l’ange. Une autre envie se manifesta en lui, une qui lui demandait de se pencher et de l’embrasser. Malheureusement, ou heureusement, l’euphorie était passée et il avait récupéré son hémisphère réfléchi et se retint. A la place, son sourire s’agrandit, se voulant rassurant, et il répondit :

- Je n’étais jamais venu sur un toît avant toi…

Ok, son hémisphère l’avait empêché de faire quelque chose d’irréfléchit, mais pas de dire quelque chose d’irréfléchit. Aaah, les limites du cerveau mutant… Mal à l’aise par ses propres paroles, Doug remit ses mains à leur place et se releva. Il en tendit une vers son ami encore allongé pour l’aider à se relever et lança d’un air enjoué :

- On y va ?

[hj: si tu veux répondre en créant un autre sujet, n'hésite pas, c'est comme tu veux ^^]

Nombre de messages · **Calisto Del Alba** Mutant de niveau 1

-Alors ce sera notre première fois à tous les deux.

Loin de se douter du double sens qui pouvait être donné à ses paroles Calisto souriait désormais. Il était un peu plus à l'aise maintenant malgré l'aveu de son ignorance dans un domaine inimaginable pour un jeune de son âge. Encore, fut-il issu de trois ou quatre générations plus tôt, voir de celle-ci mais dans un pays éloigné de toute civilisation, ça aurait pu être compréhensible mais là franchement... Enfin bon, le contexte de vie de quelqu'un pouvait modifier énormément de paramètres. Certains jeunes provenant aussi de Palma de Majorque, île espagnole n'avaient jamais vu la mer en vivant à quelques kilomètres de cette dernière, lui c'était le cinéma. Il avait certes vu des films anciens en noir et blanc ou en mauvaises couleurs projetés sur un écran abîmé en plein air, sans avoir le son car planqué au loin pour ne rien payer... Mais une véritable séance dans une salle confortable, un film à l'affiche avec des images parfaites, c'était une grande aventure pour lui; comme monter sur un toit pour son cadet. Descendant de ce dernier après avoir ramassé leurs victuailles-et une fois que Douglas grand vainqueur se soit décidé à le lâcher- Calisto emprunta les escaliers pour guider son ami afin d'éviter les nids de poules ou endroits friables puis il sortit, ayant auparavant mis son long manteau dont il ne se dévêtirait plus en compagnie de ces honnêtes gens qui acceptaient de voir des machines extraordinaires, des anges même à la télévision ou autres mutants; rêvant même de leur ressembler mais n'acceptaient pas les véritables porteurs du gêne X... A n'y rien comprendre! Mais bon, pourquoi s'en préoccuper plus? De telles pensées ne feraient que l'attrister ou lui donner des envies d'être sarcastiques envers les humains. Préférant ne plus songer à cela donc, Calisto accompagna Douglas jusqu'au cinéma. Il connaissait le chemin pour passer devant à chaque fois, bavant devant la présentation orgueilleuse et colorée de chaque film, une ironie de plus qui jalonnait la vie de bohème du mutant.

Néanmoins ce dernier allait rentrer dans le cinéma voir un vrai film; il toisait avec fierté les passants qui ne s'arrêtaient pas, n'ayant pas le temps ou les moyens, pour une fois c'était à lui de savourer cette possibilité et tant pis si cela lui volait toutes ses économies.

[HJ: suite Cliquez ici

**Contenu sponsorisé**

Rechercher

Résultats par : Messages Sujets
Recherche avancée