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 Comment être -plus ?- détestable en une leçon [Bastet - Sélène]

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Edward Livingston

Edward Livingston
Humain

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MessageSujet: Comment être -plus ?- détestable en une leçon [Bastet - Sélène]   Comment être -plus ?- détestable en une leçon [Bastet - Sélène] EmptyMer 19 Jan - 16:31

    Qu’une bande de braqueur décide de se faire la banque de la cinquième avenue était une chose. On mettrait une affaire de ce genre à Edward qu’il n’aurait même pas poser un œil dessus, à moins d’un fait vraiment intriguant. Dans l’affaire en question, le seule point intriguant étant le fait que les braqueurs avaient pris la fuite par un mur. Mutation : « passe muraille », affaire pas si exceptionnelle que cela dans les faits. Non, vraiment, Edward n’aurait jamais vu l’intérêt de s’intéresser à ce genre d’enquête. Pourtant il l’avait fait, parce que malgré son besoin de choses innovantes et compliquées il y avait un truc qu’il ne pouvait laisser passer : qu’une bande de braqueurs s’en prenne à une banque de la cinquième avenue où se trouvait Bastet.

    Officiellement , de ce qu’il en avait dit à Bastet et William, il prenait l’affaire en cours parce qu’elle lui semblait des plus intéressante par son aspect mutation. William n’était pas dupe au point de croire une chose pareille mais il n’avait jamais fait savoir qu’il ne croyait pas un mot de cette explication. Il lui avait suffit de voir la manière dont Edward s’était démené pour savoir où se trouvait Bastet le jour du braquage, la façon dont il l’avait ignorer avec un livre à l’envers, le carton qu’il lui avait cédé et la façon dont il était resté éveillé toute une nuit pour que l’adolescente puisse dormir tranquille, pour comprendre qu’il avait prit cette affaire juste parce que des types avaient touché à un cheveux de la petite blonde.

    William le savait, Edward avait beau dire que l’attachement enlevait trop de capacité de raisonnement pour qu’il y accorde de l’intérêt, les choses étaient pourtant ainsi : Edward était attaché. Le médecin voulait bien comprendre cette histoire de faussement de jugement parce quand il s’agissait de faire quelque chose en rapport à une personne qu’Edward appréciait, il avait cette tendance à se mettre beaucoup plus sur la défensive qu’à l’accoutumé. Il se rajoutait aussi beaucoup de pression, sûrement par peur d’échouer à quelque chose qu’il ne pouvait pas louper. L’attachement, quand elle ça se mêlait à une enquête, le rendait toujours plus nerveux, plus pointilleux. Bastet n’aurait pas été dans cette banque, Edward aurait vu les victime comme de simples sujets sur lesquels il ne sert à rien de s’appesantir étant donné qu’il était impossible de revenir en arrière. Il ne se serait pas soucier de ce qu’ils pouvaient avoir vécu et n’aurait pas vraiment de pression sur les épaules. Qu’il réussisse ou non, n’entacherait que son égo, ce qui n’était pas le plus grave. Mais voilà, dans cette banque, il n’y avait pas eu que de simples « sujets », il y avait eu cette petite tête blonde qui suffisait à Edward de ne pas s’autoriser la moindre erreur.

    Et c’est en voyant cela que William comprenait pourquoi l’attachement était quelque chose qu’Edward n’appréciait pas totalement. Heureusement pour le détective, son caractère aidait fortement dans cette entreprise. Il n’osa même pas imaginer le nombre de tourments qu’il avait pu infliger à Edward en se mettant dans des misères pas possible, juste avec la bonne volonté de vouloir l’aider dans une affaire. N’était-ce pas, au final, ce qu’avait tenté de faire Bastet ? Qui pouvait la blamer pour ça ? Surement pas William qui comprenait parfaitement qu’on cherche à faire ce genre de chose, pour être passé par là à de nombreuses reprises. Et Edward semblait le comprendre aussi – de toute façon il semblait comprendre beaucoup de chose – si on en jugeait par le fait qu’il ne cherchait pas vraiment à les blâmer pour ce genre d’action. Bien sur, il se permettait quelques réflexions, mais c’était juste pour la forme, pas vraiment pour critiquer même si, parfois, on sentait dans le timbre de sa voix qu’il préfèrerait que les gens qu’il apprécie ne se mette pas volontairement dans des situations impossibles. Mais plus par crainte qu’autre chose.

    Le braquage était passé, depuis deux semaines maintenant, et aujourd’hui l’affaire avait prit un tournant très intéressant. Edward, avait réussi à mettre pas mal d’élément de côté pour pouvoir mettre un nom sur l’un des braqueur. Comment il s’y était prit ? William n’en avait aucune idée. Sûrement comme d’habitude, en fouillant partout, en observant, en comprenant et déduisant. En réalité, Edward avait pas mal laisser William et Bastet de côté sur cette affaire, préférant les envoyé sur des choses sans réelles importances. Et, comme à son habitude, il attendrait d’avoir tous les éléments en main pour daigner vouloir parler de ces découvertes. Ce jour semblait d’ailleurs être arrivé vu qu’Edward avait demandé à Bastet et William de le retrouver dans le salon à 10h, ce matin là. Une fois que tout le monde fut dans le salon commun, Edward ne déballa pas tout pour autant.

    « J’ai besoin que vous veniez avec moi. On a rendez vous dans une demi heure avec Sélène concernant l’affaire du braquage. »

    Edward avait toujours eu ce don énervant de ne rien dire tant qu’il n’estimait pas que ce soit le moment. Du coup ça ne servait à rien de chercher à en savoir plus, il pressa tout le monde pour qu’ils enfilent leurs manteaux et qu’ils puissent se mettre en route. Sélène avait une importance dans cette affaire. Edward, et son refus de l’échec avait mit toutes les chances de son côté : il s’était renseigner auprès de la police mais aussi de Mars Investigation. Depuis le temps qu’il travaillait pour Sélène il avait eu tout le loisir d’apprendre et de voir sa parfaite compétence dans ce métier, à défaut de compétences dans un domaine plus privé. C’était, donc, une de ces rares fois où il avait été vers elle pour lui demander de l’aider à regrouper des informations sur cette affaire. En général, les choses marchaient dans le sens inverse, c’était elle qui le mettait sur des affaires et non pas le contraire. Mais il avait suffisamment confiance en elle et en ses capacité pour savoir qu’elle ne serait pas de trop sur cette affaire. Et son efficacité s’était vérifiée car c’était grâce à des informations qu’elle lui avait donné qu’il avait pu cogiter toute la nuit jusqu’à arriver à un nom. Cette découverte datant de deux jours, le temps pour lui de vérifier sa théorie. Une raison pour laquelle il avait donner rendez vous à Sélène à 10h30 sur le port : maintenant qu’il avait vérifier ce qu’il devait, il trouvait que c’était le bon moment pour donner les conclusions de ses recherches.

    Maintenant qu’il avait un nom il était hors de question d’évincer Sélène qui avait été d’une aide précieuse dans cette enquête, d’où le fait qu’il lui donne rendez vous. Pour la présence de William et de Bastet, les raisons ne se posaient même pas étant donné qu’ils étaient présent sur la plus part de ses enquêtes maintenant. Pour ce qui était du lieu de rendez vous, il avait été choisi après qu’Edward est appris qu’un entrepôt, se trouvant non loin, avait servit de lieu de rendez vous pour les braqueurs. Ce qui serait une bonne base pour eux, pour trouver encore plus d’information. Bon, il n’avait pas vraiment résister à l’envie d’y aller une première fois, au moins pour s’assurer que l’endroit avait été déserté. Mais plusieurs regards, extérieurs et en plus, n’était pas du luxe.

    C’est William qui prit la voiture pour conduire jusqu’au port. Edward le fit s’arrêter un peu avant, histoire de finir à pied jusqu’au lieu de rendez vous, une façon pour lui de faire un repérage des lieux. Un repérage qu’il avait toujours prit l’habitude de faire en arrivant quelque part et heureusement que cette fois là ne dérogea pas à la règle. Ils n’étaient qu’à quelques mètres du lieux de rendez vous, Edward toujours en retrait à regarder à droite et à gauche, William cherchant toujours à faire de même – ce qui, parfois, l’amenait à trouver des choses vraiment intéressante – autant dire qu’ils n’étaient pas trop éloigné les uns des autres, mais pas groupé en troupeau non plus.

    C’est un bruit de moteur qui attira l’attention d’Edward qui releva vivement la tête pour voir la forme d’une voiture. Dans son esprit, sans qu’il n’est besoin d’y réfléchir, la trajectoire se dessina parfaitement. Vu l’angle de la trajectoire qu’elle emprunter, sa cible devenait clair… Edward avait un nom, Bastet avait une voix, une silhouette générale. Elle serait, finalement, la seule à pouvoir confirmer de manière certaine que le nom qu’il avait collerait avec un des braqueurs. Bastet était un témoin important. Edward avait remuer beaucoup trop de chose pour ne pas attirer l’attention. Cette éventualité il l’avait prévu, mais le pourcentage de chance que ça arrive aussi vite était tellement infime qu’il avait décidé que le risque en valait le coup. Bastet se retrouvait dans la ligne de mire d’une voiture lancée à tout allure, parce qu’il avait décidé de ne pas prendre gare aux statistiques. Et combien même cela n’aurait jamais du se produire, cela n’empêchait pas le fait qu’une voiture était en train de foncer sur la petite tête blonde. Les raisons de cet évènement n’avaient aucune espèce d’importance en vu des faits.

    Les pieds d’Edward commençaient déjà à courir, son cerveau évaluant la distance la plus courte, les options les plus recevable, pendant que sa bouche s’ouvrait en criant un « BASTET ! ». Le but de se crie, juste attirer son attention, pour qu’elle ne bouge plus l’espace d’une courte seconde, qui lui permettrait d’agir. Le timing était juste, vraiment très juste. Edward cru entendre son prénom être hurlé. Sûrement William, mais cette information ne resta pas dans son cerveau : pas importante sur le coup. Dans un mouvement, après être à la hauteur de Bastet, il ne restait plus qu’une option en vue du peu de distance qui restait entre l’adolescente et la voiture : Edward la poussa, avec force – tant pis pour elle si elle se faisait mal en tombant – prenant sa place sans lui laisser le temps de faire autre chose…

    Le choc fut violent, assez pour le faire rouler au dessus de la voiture et continuer sa course plus loin, alors que le bolide disparaissait au loin. C’est drôle, il avait sentit le choc mais après… Plus rien. Il n’avait même pas mal, les joies de l’adrénaline, de l’endorphine. En fait, il avait juste l’impression de voir la scène d’en haut. C’était bien lui qui roulait sur le sol, mais il avait pourtant l’impression que c’était une autre personne. Tient, il faudrait qu’il songe à tester de créer une drogue qui procure un peu près les même effets, ça devrait intéressant comme « expérience ». Le plus impressionnant était sûrement cette sensation de tout entendre, sans rien entendre. Comme si ça mettait des plombes à monter au cerveau… Son cerveau ? Pourvu qu’il soit laisser en état… Drôle de préoccupation. Puis, ensuite, le trou noir… Qui, sans qu’il le sache, n’allait pas durer des plombes et laisserait place à la véritable douleur endormi par cette formidable endorphine.
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Bastet Ishtar

Bastet Ishtar
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MessageSujet: Re: Comment être -plus ?- détestable en une leçon [Bastet - Sélène]   Comment être -plus ?- détestable en une leçon [Bastet - Sélène] EmptyVen 21 Jan - 0:19

    Deux semaines s’étaient écoulées depuis la mésaventure de Bastet au cours d’une prise d’otage, deux semaines qui avaient permis à ses plaies de se refermer et à son esprit de s’apaiser quelque peu. Mais il ne fallait pas pour autant croire qu’elle avait oublié… Certaines nuits qui n’étaient pas comme les autres la laissaient complètement haletantes à des heures pas possibles à la suite de ce même cauchemar où sa courte vie prenait fin juste après avoir avoué qu’elle n’avait pas de portable. Cette terreur sans nom l’empêchait généralement de se rendormir, et l’entraînait également à éviter le plus possible les lieux ressemblant de près à de loin à une banque, ou ceux qui étaient susceptibles d’être braqués parce qu’ils contenaient suffisamment d’argent pour attirer des types sans scrupules…

    Bastet avait passé le plus clair de son temps calée dans son coin favori, entre la bibliothèque et le mur de la cheminée, et avait dévoré quelques chroniques policières et parcouru le quart d’une encyclopédie médico-légale. Bien entendu et parce que qu’elle ne possédait pas les capacités d’Edward, elle n’avait pas retenu les choses au point de pouvoir y faire référence sur commande mais néanmoins, elle espérait que le tout pourrait être utile en temps voulu.

    Lorsque les blessures de ses mains s’étaient enfin refermées, elle était retournée travailler dans Hell’s Kitchen en tant que plongeuse – un synonyme de larbin – et avait multiplié les heures supplémentaires pour pouvoir payer la note d’hôpital de sa mère et ainsi compenser les quelques jours d’inactivité que ses blessures lui avaient imposé. La tâche avait été dure, et l’adolescente s’était à maintes reprises effondrées de sommeil à peine arrivée dans la maison que partageaient Edward et William, donnant ainsi l’impression qu’elle se tuait probablement un peu trop à la tâche ou qu’elle dormait trop peu la nuit. Ou les deux.

    A de nombreuses reprises également, l’adolescente avait fait équipe avec William sur des enquêtes qui lui paraissaient drôlement compliquées au premier abord, et ce tandem improvisé l’avait véritablement ravie parce que le médecin avait un tempérament vraiment placide et une personnalité que Bastet appréciait beaucoup. Elle aurait sans doute autant apprécié de faire équipe avec Edward, mais sans doute pensait-il qu’elle n’était pas prête après le fiasco de la banque… Même si la fierté de l’adolescente en prenait un léger coup, elle ne pouvait s’empêcher de se dire que dans l’immédiat c’était peut-être mieux ainsi et que ça lui éviterait un certain nombre de périls. Vint finalement le jour où il leur donna rendez-vous très tôt dans le salon, et c’est une adolescente à moitié ébouriffée qui avait franchi le seuil de la demeure, un énième jean troué, un tee-shirt noir avec de grosses étoiles et une veste en jean trop neuve pour lui appartenir réellement sur le dos. Et aux pieds, ses Converses neuves. Visiblement fâchée avec son peigne, Bastet et son ballot de paille s’étaient installés dans le salon en attendant que le programme de la journée soit exposé et après quelques minutes – et l’arrivée de William – Edward annonça qu’ils avaient rendez-vous avec Sélène au sujet du braquage. Légèrement tendue, Bastet acquiesça malgré tout en se disant que dans l’hypothèse où ils mettent la main sur les braqueurs – et elle n’en doutait pas parce qu’Edward avait une tendance exaspérante à réussir ce qu’il entreprenait – elle se retrouverait à un moment donné nez à nez avec celui qui avait failli lui faire exploser la tête avec une balle de gros calibre.

    Concernant Sélène, c’était déjà plus réjouissant, et même si Bastet avait d’abord eu une impression assez mitigée la concernant la première fois qu’elle la vit, elle esquissa malgré tout un sourire assez effacé à l’annonce de cette nouvelle. Elle n’était ni voyante, ni télépathe, mais l’impression que Sélène avait le Diable au corps était assez difficile à chasser de son esprit lorsqu’elle apercevait le regard qu’elle posait parfois sur Edward ou sur ce grand type blond – un Ambassadeur ? – qui passait régulièrement la voir à l’Agence. Ce n’était peut-être qu’une superstition de plus, mais Bastet aurait été curieuse de voir quelle réaction aurait pu avoir un chat en présence de Sélène… Simple curiosité, bien entendu.

    Ils avaient donc quitté la maison et pris assez rapidement le chemin des quais puisque c’était là-bas qu’Edward avait fixé le rendez-vous. William immobilisa la voiture un peu trop tôt au goût de Bastet, parce que même si elle n’était pas familière de ce coin de la ville, elle n’apercevait pas encore la mer. Ce qui signifiait qu’ils finiraient à pieds. Ca serait donc l’occasion de profiter de la marche avec à ses pieds des chaussures à sa taille ! Insouciante comme à son habitude lorsqu’elle était en compagnie des deux britanniques, Bastet marchait d’un bon pas en tête et observait autour d’elle sans réellement donner l’impression que quelque chose était susceptible d’attirer son attention. N’ayant pas le flair d’Edward, elle ne remarqua absolument rien de louche, même lorsqu’un bruit de moteur se fit entendre, ou alors si elle le remarqua, le vol des mouettes et les piqués qu’elles faisaient vers l’eau empêcha son cerveau de percevoir autre chose.

    C’est finalement lorsqu’une voix familière hurla son nom qu’elle quitta le ciel des yeux, stoppant son pas sans comprendre ce qui n’allait pas, et observant instinctivement le sol en redoutant de constater qu’elle venait de marcher dans une substance fécale. Rien du tout. Et puis elle songea qu’Edward n’aurait sans doute pas crié son nom pour une chose aussi banale… Quelques microsecondes passèrent durant lesquelles elle passa un tas de choses en revue avant de penser à se retourner pour apercevoir le détective, mais elle n’eut pas le temps de voir quoi que ce soit, parce qu’on la poussa assez violemment et que le plongeon de côté que ce geste occasionna lui valut de faire douloureusement connaissance avec le bitume et une flaque d’eau puant le poisson. Roulant sur le côté et s’imbibant un peu plus de cette eau viciée, Bastet fit volte-face avec une certaine douleur, et eût à peine le temps de lever les yeux pour apercevoir une voiture qui fonçait sur Edward. Son cerveau bloqua complètement et son corps se paralysa instantanément, ne laissant opérationnelle que sa bouche qui s’ouvrit en grand pour laisser échapper un cri suffisamment puissant pour faire éclater la vitre arrière de la voiture qui filait à vive allure.

    Edward retomba au sol dans un bruit assez désagréable juste sous les yeux de Bastet, et l’adolescente chuta à deux reprises avant de parvenir à se relever. Inconsciemment, elle espérait que le détective aurait le temps de se relever bien avant qu’elle n’arrive auprès de lui, parce qu’elle le savait bien plus prompt à réagir qu’elle-même ou que n’importe quelle personne qu’elle connaissait face à une situation peu commune. Seulement, lorsque Bastet parvint enfin à mettre un pied devant l’autre, Edward n’avait toujours pas bougé… Le tout n’avait duré qu’une fraction de seconde même si l’adolescente avait l’impression qu’une demi-heure de sa vie venait d’être gâchée par son immobilisme et son inutilité, et il lui fallut encore quelques secondes avant de parvenir à considérer la situation telle qu’elle l’était vraiment.

    Bastet serra les poings et se précipita vers le corps inerte du détective, avant d’être interceptée par William à quelques centimètres de son but. Sa première réaction ? Se débattre. Elle ne comprenait pas et voulait simplement aider à défaut de pouvoir remonter le temps ou faire dévier la voiture au dernier moment, et le médecin subit sans doute quelques griffures sur les mains et avant-bras avant que les jambes de Bastet ne flanchent une nouvelle fois et qu’elle tombe mollement aux pieds de William. Son bras s’étendit et elle hésita un instant avant d’effleurer la main d’Edward, avant de finalement s’accrocher comme une forcenée au bas de la veste de William, levant vers lui son regard paniqué plein de larmes :

    Il faut un téléphone ! Il faut appeler les urgences ! William, IL FAUT APPELER LES URGENCES !

    Un sanglot cassa sa voix déjà rauque. Les larmes se firent plus nombreuses et si jusque là la panique l’avait habitée, la rage se peignit ensuite de manière bien visible sur le visage de l’adolescente, au point de lui faire oublier qu’elle possédait elle-même un portable. Au loin, la voiture s’était immobilisée et un homme en était descendu côté passager, visiblement pour faire l’inventaire des dégâts… Les poings de Bastet se serrèrent, et sans réfléchir une seconde elle lâcha le manteau de William et se releva avec une rapidité qui contrasta avec la lenteur qui avait été sienne quelques secondes plus tôt. Avisant une brique abandonnée là par on ne savait qui, l’adolescente s’en saisit et hurla comme une folle furieuse avec l’idée d’aller refaire le portrait du conducteur avec sa brique et ses petits poings. Elle savait que c’était stupide, que c’était sans doute très risqué, mais l’état dans lequel elle se trouvait rendait toute réflexion impossible parce qu’une personne avec laquelle elle se sentait enfin exister par elle-même venait de se faire étaler par une voiture. C’était Edward mais cela aurait probablement été la même chose s’il s’était agi de William, et Bastet n’envisagea pas une seule seconde qu’elle ait pu être la cible de cette voiture. Peut-être que si elle l’avait su, elle ne se serait pas lancée à sa poursuite en sprintant comme si sa vie en dépendait, pendant que l’un des assassins qui occupait le véhicule la regardait approcher.

    Voyant en revanche qu’elle ne s’arrêterait pas et qu’elle tenait quand même une brique de bonne taille dans l’une de ses mains, le type avertit son complice et remonta assez précipitamment en voiture. Bastet était encore à environ 15 mètres de la voiture, et elle accéléra sur ses trois dernières foulées avant de balancer la brique aussi fort qu’elle le pouvait… Brique qui manqua la voiture à 9 mètres près – elle n’était pas vraiment taillée pour lancer des choses aussi pesantes. Un hurlement lui échappa lorsque la voiture démarra en faisant crisser ses pneus, et Bastet entendit très distinctement du verre se briser. Elle ne savait ni où, ni en quelle proportion, mais elle avait brisé quelque chose. Elle ne saurait probablement jamais que le reste des vitres de la voiture ainsi que le pare-brise n’avaient pas résisté à son cri malgré son affaiblissement, mais si quelqu’un était en mesure de le lui dire, elle considèrerait ça comme une première revanche prise sur ces assassins.

    Le retour de Bastet auprès de William se fit à une lenteur exagérée. Naïvement, elle espérait qu’Edward se soit relevé avant qu’elle n’arrive à destination en revenant sur ses pas pendant 200 mètres. Chaque pas supplémentaire lui faisait comprendre qu’Edward ne se relèverait pas, mais Bastet continuait d’essayer de se persuader que tout cela n’était qu’une énième mise en situation pour voir comment elle pouvait réagir. Très mal, si on considérait l’épisode de la brique et la « poursuite » des chauffards.

    Bastet se planta finalement devant William, ses épaules semblant ployer sous le poids d’une culpabilité trop dure à porter pour elle. Elle trembla de manière incontrôlable et fixa le médecin :

    - Aucun son supplémentaire ne parvint à sortir, et seules les lèvres de Bastet bougèrent, rendant ce qu’elle disait sans doute incompréhensible. - … !

    Ses poings se serrèrent alors qu’elle essayait de forcer sur sa stupide voix pour dire qu’elle regrettait, qu’elle aurait du regarder avant de traverser au lieu d’observer des oiseaux stupides, qu’elle aurait également du penser à retenir le numéro de la plaque d’immatriculation au lieu de lancer des briques avec sa force de fillette… Tant de choses à dire, et plus un seul décibel de disponible.
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Sélène Gallio

Sélène Gallio
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MessageSujet: Re: Comment être -plus ?- détestable en une leçon [Bastet - Sélène]   Comment être -plus ?- détestable en une leçon [Bastet - Sélène] EmptySam 22 Jan - 17:10

    Trop de choses à faire, et pas suffisamment de temps pour mener ses projets à bien. C’était en gros ce qui résumait le mieux la situation de Sélène pour ces deux dernières semaines… La jeune femme avait résolu un certain nombre de mystères incluant enquêtes, recettes de cuisine explosives – dans tous les sens du terme – et réaménagement du salon qu’occupait le Club des Damnés.

    Les enquêtes avaient permis quelques placements en bourse, sur les conseils de l’un des cousins de Bérénice qui était trader depuis plus de 15 ans pour une grande entreprise Japonaise, et également une augmentation notable du salaire fixe de ses employés de l’Agence. Du nouveau matériel avait été acheté pour le labo photo, incluant trois nouveaux réflexes dont deux numériques et un argentique. Les mystères culinaires avaient en partie été élucidés, et Sélène avait pu trouver suffisamment de temps pour se faire la main sur des cupcakes et ainsi recevoir sa vieille amie Emma Frost. Un certain nombre de recettes avaient été définitivement jetées dans la poubelle la plus proche du fait de leur non réalisabilité. Concernant le Club des Damnés, Sélène avait simplement achevé l’achat des meubles et la décoration finale de cette vaste pièce dans un style purement victorien. Une époque chérie par un certain nombre de membres du Cercle de New York, et également par quelques rares initiés membres de Cercles plus éloignés.
    Pour faire synthétique, la jeune femme avait difficilement eu assez de ses jours et de ses nuits pour tout faire de A à Z.

    A tout ceci s’étaient ajoutées sa participation à deux galas de charité aux côtés de Virgil et une demande assez particulière de la part d’Edward. De manière assez inattendue, le détective était venu lui demander son aide pour une affaire qui semblait retenir toute son attention. Sa curiosité autant que son goût du challenge avaient poussé Sélène à accepter malgré son emploi du temps déjà archi-blindé. Depuis un certain temps, ses rapports avec Edward avaient pris une tournure véritablement intéressante, et Sélène était loin d’être du genre à renoncer à ce genre de tournures toutes particulières… Toujours est-il qu’elle avait accepté de l’aider et fait tout son possible, ce qui avait naturellement impliqué de fourrer son nez partout avec intelligence et discrétion, en plus de faire marcher sa cervelle. La jeune femme avait donc livré les informations récoltées à Edward la semaine suivante, soit un dossier assez épais réunissant à peu près tout et n’importe quoi, parce qu’elle savait que le détective pouvait déduire des choses impressionnantes des détails les plus anodins. Sélène s’était donc attachée à la fois aux éléments qui lui avaient sauté aux yeux et à ceux qui auraient eu tendance à passer à la trappe si la mutante n’avait pas retenu certaines particularités du mode de fonctionnement d’Edward lorsqu’elle collaborait avec lui. Elle ne pouvait prétendre avoir cerné le détective ou avoir parfaitement saisi son mode de fonctionnement, mais le peu qu’elle avait pu appréhender jusqu’à présent lui avait permis de prendre un certain nombre de raccourcis sur cette enquête. Après avoir obtenu les éléments réunis par Sélène, Edward avait disparu de la circulation comme à son habitude, et n’avait recontacté Sélène que trois jours plus tard…

    Son message avait failli se perdre dans la masse de tous ceux qui s’accumulaient déjà sur son répondeur, et Sélène avait terminé de se préparer tranquillement pendant qu’un sachet de thé infusait dans une grande tasse. Le temps semblait assez sec mais venteux, ce qui incita Sélène à troquer sa jupe en jean contre un jean noir et une paire de bottes en cuir noir à semelles plates maintenues en place par trois sangles, parce qu’elle imaginait très bien qu’Edward la ferait crapahuter dans le pire des coins du port. Le reste de sa tenue suivit assez rapidement, et par-dessus un pull beige à col de danseuse par-dessus lequel elle enfila sa veste en croûte de cuir marron sombre. Ses boucles voletèrent dans tous les sens lorsque Sélène quitta la villa, et elle balança son sac à main sur le siège passager avant de mettre le contact et de prendre la direction de la zone portuaire.

    Sa voiture pénétra dans la zone aux alentours de 10h20, et Sélène était encore à quelques minutes du lieu de rendez-vous. Il n’était pas dans ses habitudes d’être en retard, mais elle n’avait pas pu prévoir qu’un accident sur la voie rapide paralyserait la circulation pendant quelques minutes. Sélène se gara sur le parking le plus proche du lieu de rendez-vous et termina à pieds en jetant un dernier regard à son Aston qu’elle espérait récupérer en un seul morceau malgré le quartier un peu craignios dans lequel elle se trouvait. L’air marin était chargé d’iode et la jeune femme le respira à pleins poumons alors qu’elle pressait le pas pour ne pas être trop en retard. Au loin, elle aperçut une silhouette familière et à la tignasse blonde comme les blés… Bastet, Edward lui avait dit qu’elle serait là également pour leur rendez-vous. Ce qui était marrant avec cette gamine, c’était sans doute de voir à quel point elle pouvait avoir à cœur de mener à bien une tâche qui lui était confiée, et même lorsqu’elle n’était que le coursier faisant transiter des documents entre Sélène et Edward. C’était tout à fait le genre d’adolescentes qui auraient pu inciter la mutante plusieurs fois centenaire à poursuivre son rôle d’enseignante à l’Institut si seulement il y avait eu là-bas autre chose que des grosses loques passant leur temps à se morfondre. Parfois, il lui arrivait de se demander si la situation avait changé…

    Le regard de Sélène s’étrécit lorsqu’il lui sembla apercevoir que Bastet était aux prises avec un homme, et c’est sans la moindre hésitation qu’elle pressa le pas pour voir de quoi il en était. Plus ses foulées la rapprochaient de Bastet et plus la scène devenait claire : il y avait William qui essayait de la maîtriser sans que cela ne semble avoir le moindre effet sur elle. Et il y avait un corps au sol. L’inquiétude lui permit de rejoindre l’adolescente et William en quelques secondes, et son regard tomba sur le corps inerte d’Edward. Son regard se posa alternativement sur Bastet et le médecin, alors qu’une question stupide lui échappait :

    Qu’est-ce qu’il s’est passé ? - Son sac à main avait été déposé à terre, et Sélène s’était agenouillée près du détective. – Est-ce que les secours ont été prévenus ?

    Sa main glacée se posa sur le torse d’Edward et remonta jusqu’à trouver son pouls au niveau de sa nuque sans pour autant le bouger ne serait-ce que d’un millimètre. Elle n’était pas médecin et n’avait aucune compétence particulière, mais son expérience des batailles sanglantes lui avait permis d’apprendre un certain nombre de choses, comme notamment trouver un pouls de manière efficace et improviser des sutures avec les moyens du bord… Si l’utilité des sutures était contestable dans la majeure partie des cas d’accidents, prendre un pouls était quelque chose d’incontournable, et particulièrement dans ce cas. Les sourcils de Sélène se froncèrent alors qu’elle cherchait le pouls du détective, mais ses mains glacées peinèrent à le localiser à cause des gants qu’elle n’avait pas encore pris le temps d’enlever… Lorsqu’enfin elle y songea, Sélène s’en débarrasser et renouvela l’expérience sans réel succès. C’est à ce moment précis qu’elle remarqua qu’elle ne percevait rien du vacarme qui emplissait ordinairement la tête du détective, ce qui confirma qu’il n’était pas seulement temporairement hors-service, mais qu’il y avait probablement bien plus qu’un simple assommement, parce qu’en temps normal même si les pensées d’un inconscient n’étaient guère nombreuses, Sélène parvenait tout de même à les percevoir…

    Sa main tremblante était arrivée sur le front relativement écorché du détective, et Sélène écarta sa main avec une expression indéchiffrable sur le visage. Elle se poussa pour laisser le champ libre à William en ne doutant pas qu'il se soit déjà enquis de l'état de son ami puisqu’après tout il était médecin, et attira Bastet dans ses bras sans lui laisser le choix d’accepter ou non son étreinte. Sans ses talons, Sélène n’avait guère plus de 10 centimètres de plus que Bastet, ce qui lui permit de lui adresser quelques mots à voix basse presque au creux de son oreille :

    Ca va aller Bastet, ça va aller… - Sa main se glissa dans la tignasse de l’adolescente, prodiguant une douce caresse dans le but de l’apaiser. – Même si ce n’est pas toujours très évident à comprendre, ce ne sont pas toujours les blessures les plus impressionnantes qui sont les plus graves…

    Ce n’était pas parce que Sélène n’avait pas assisté à tout cela ou parce qu’elle réconfortait Bastet qu’elle n’était pas inquiète pour Edward.
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Edward Livingston

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Humain

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MessageSujet: Re: Comment être -plus ?- détestable en une leçon [Bastet - Sélène]   Comment être -plus ?- détestable en une leçon [Bastet - Sélène] EmptyVen 28 Jan - 11:45

    Point de vue de William…

    Le port ne connaissait pas une très grande activité en cette journée, sûrement à cause de l’horaire trop tardive pour les gens qui travaillaient dès tôt le matin et, encore trop tôt, pour que des gens qui ne feraient que se balader. William avait prit un peu d’avance sur la marche, laissant Edward derrière qui passait, comme à son habitude, les liens en revue. Mainte fois, William avait essayé de faire de même : sans résultat. Là encore, stupidement, il essayait de comprendre comment avait pu se faire tel trou sur la chaussé, ou pourquoi le mur d’un bâtiment avait la peinture qui s’écaillait qu’un un seul endroit, et ainsi de suite. Mais il ne voyait là que des petites choses assez insignifiantes qui ne pouvait pas servir à grand-chose. Edward, lui, pourrait sûrement en faire quelque chose mais pas William. A croire que le cerveau de son ami fonctionnait réellement selon un mode très différent de celui de la plus part des gens.

    Tout en marchant, de temps à autre, William ne pouvait s’empêcher de lancer des regards à la jeune Bastet, dont les cheveux avaient décidés de ne pas se mettre correctement en place ce matin là. Une vision qui le fit sourire. Ces deux dernières semaines, il avait eu tout le loisir de faire quelques enquêtes avec elle. A première vue, Edward les avaient laisser se débrouiller seul, cependant, William connaissait assez son colocataire pour savoir que ce dernier avait quand même suivit les affaires sur lesquelles il avait mit Bastet et William. Bien évidement les mettre sur d’autre affaire pouvait laisser penser qu’Edward avait surtout chercher à se débarrasser d’eux. C’était sûrement vrai dans un sens mais cela n’avait pas été fait à cause d’une perte de confiance quelconque. William n’était pas stupide, il savait qu’Edward travaillerait sur le braquage et, dans un sens, il remerciait son ami de mettre Bastet en dehors de ça.

    L’expérience qu’elle avait vécue étant loin d’être complètement oublié, lui faire vivre l’intégralité de l’enquête n’était pas la meilleure des choses à faire. Mais Edward devait avoir juger bon de la tenir au courant de la finalité, sinon ils ne seraient pas là, tous les trois, en direction d’un rendez vous avec Sélène. Les choses auraient pu se dérouler de la meilleure façon qu’il soit mais il semblerait que quelqu’un en ai décidé autrement…

    Alors que William était dans la contemplation d’un mur au multiple impact, un moteur se fit entendre. Cela ne le perturba pas réellement : les voitures n’avaient-elles pas le droit de circuler ? Le temps qu’il se pose la question et qu’il commence à se dire que si les voitures pouvaient venir jusqu’ici, ils l’auraient sûrement fait avec leur propre voiture, la voix d’Edward se fit entendre. Un cri plus que distinct. Sans perdre la moindre seconde, William fit volt face et, soudainement, le temps s’étira. Comme au ralenti il vit la voiture débouler droit sur Bastet, pendant que celle-ci bloquait après avoir entendu Edward l’appeler. Ce dernier, semblait courir au ralentit. William était pratiquement certain de pouvoir décrire chaque mouvement, chaque expression, tellement la scène semblait se découper en petits fragments.

    Mais, tout le monde le sait, le temps ne s’étire pas réellement. Alors après avoir eu l’impression de voir toute une scène au ralenti, le temps repris ses droits passant tout le reste en accélérer pour reprendre son cours normal. Edward poussa Bastet pour voler au dessus de la voiture après qu’elle l’ai percuté de plein fouet. William ne s’entendit même pas hurler après Edward pourtant il savait qu’il le faisait vu ses cordes vocales douloureuses par la puissance qu’il avait mit dans son cri. Ce qui le décrocha de sa vision d’horreur fut une sensation des plus désagréable au niveau des tympans. Une sensation qu’il avait déjà connue et qu’il pouvait identifier sans la moindre hésitation : Bastet.

    Sans plus attendre une seconde il couru en direction d’Edward, inerte sur le sol et, a priori, salement amoché. Mais il n’alla pas jusqu’à son ami car, en pleine course, il vit que Bastet – qui avait réussi à se révéler après plusieurs essais – courait aussi dans la direction du détective. Allez savoir pourquoi, alors que le plus urgent était sûrement Edward, William ne voulu pas que Bastet puisse se retrouver au dessus d’Edward… Si il était mort – ce que William ne souhaitait surtout pas – il était hors de question que Bastet puisse assister à ça de cette manière. Enfin, il n’en savait rien, il avait juste eu un sentiment étrange qui lui disait de protéger la petite tête blonde de cette scène alors, avant qu’elle n’atteigne Edward, William l’avait intercepté. Ses mains, ses avants bras et sa veste s’en souviendrons pendant un bon moment tellement elle avait chercher à se débattre. Il l’avait retenu, pourtant, il savait qu’il devait dire quelque chose mais il en était incapable. Edward… Non les choses ne pouvaient pas se finir de cette manière. Impossible. William ne le voulait pas, il refusait cette idée. Ce n’était pas possible ! Tout s’était passer si vite et même à ce moment précis il avait l’impression qu’un escargot irait encore plus vite que lui à réagir. Sa veste se secouait dans tous les sens pendant que Bastet parlait de secours et de téléphone. Oui, oui. Il y avait songé. Deux secondes… Il allait le faire. Mais le faire, est ce que cela n’impliquait pas de croire à ce qui venait de se passer ? Hors il était hors de question qu’il tienne la scène pour acquise, parce qu’il était hors de question qu’il puisse arriver quoique ce soit à Edward.

    Il n’eut même pas le temps de répondre que Bastet s’était relevé pour courir vers la voiture. William cria son nom, alla même dans sa direction pour la retenir et là, sur le coup, il se retrouva devant un choix des plus horrible. Courir après Bastet pour éviter qu’il ne lui arrive quoique ce soit, car il était évident qu’elle était la cible. Où rester auprès d’Edward dont la vie pouvait dépendre d’un soin approprié très rapidement. Il se retrouvait à devoir choisir entre la possibilité de perdre l’un ou l’autre. Et bizarrement, même si il s’en voudrait d’avoir pu penser une chose pareille, il en voulu à Bastet de le poser devant un choix pareil. Plus tard, si il devait resonger à ça, il ne lui en tiendrait pas rigueur parce qu’elle n’avait pas laisser ce choix affreux de manière consciente. Il évalua la distance entre Bastet et la voiture et pria pour que les conducteurs partent avant qu’elle ne les atteigne. Il était des plus désolé mais son choix était fait. Il maudissait cette situation, tout en attrapant son téléphone portable pour appeler le numéro d’urgence.

    Accroupi devant Edward, il prit son pouls qui était présent, bien que particulièrement faible. Le téléphone calé entre son épaule et son oreille il expliqua la situation à la personne qui se trouvait à l’autre bout du fil. Mais le réseaux n’était pas au top dans ce coin de la ville, William du se redresser et faire quelques pas sur le côté pour continuer à expliquer la situation et donner les informations qu’il pouvait posséder. On lui assura qu’on lui enverrait quelqu’un rapidement… Ce n’était jamais assez rapide dans ce genre de moment. Bastet arriva à ce même moment, en un seul morceau, ce qui rassura William bien plus qu’il ne pouvait l’imaginer. Jamais il n’aurait pu se le pardonner si il était arrivé quoique ce soit à la petite tête blonde. Puis, dans la foulée, ce fut Sélène qui arriva en demandant ce qui se passait et si les secours étaient prévenus.

    « A l’instant. »

    Il regarda faire Sélène, sachant qu’il reprendrait le relais après elle pour voir ce qu’il pouvait faire. Mais la tête qu’elle pouvait faire, ses sourcils froncés et la main tremblante qu’elle portait – sans compter le fait qu’elle eut besoin d’enlever ses gants – inquiétèrent William à un point assez important. Il savait que le pouls avait été faible, mais… Quand Sélène se redressa, il ne prit pas une seconde de plus à prendre sa place, laissant l’adolescente aux soins de Sélène. Sa main alla directement à son pouls… Aucune réponse… Sachant qu’il était sur le bon endroit, il alla vérifier, également, au niveau du poignet d’Edward : Aucune réponse… Sélène était en train de dire quelque chose, mais William n’entendit pas et, de toute façon, n’y faisait même pas attention.

    « Y a plus de pouls… Edward ! »

    Le début de phrase était pour lui, bien qu’audible aux deux autres personnes. Le prénom était plus fort, à l’intention d’Edward comme pour lui demander de se réveiller sur le champ. Sans même chercher à comprendre quoique ce soit, William vérifia la respiration de son ami, qui était inexistante également, alors sans perdre de temps il s’engagea dans des soins de secours. Ses gestes étaient parfaits et rapide, son métier l’aidait, et l’envie de ne pas perdre Edward était un plus qui n’était pas négligeable. Alors qu’il entamait sa deuxième série de massage cardiaque, il se mit à parler à Edward.

    « Il est hors de question que vous puissiez vous en sortir aussi facilement. Allez. Réveillez vous. »

    Rien ne semblait fonctionner, du moins, Edward ne semblait pas près à vouloir revenir. Pendant que William continuait ses gestes de secours il refusa de penser au pire parce que… Parce que la vie sans Edward ce n’était même pas envisageable. Il était, sans aucun doute, le pire colocataire qu’on puisse avoir mais… Mais s’était SON colocataire, son ami et il était hors de question d’envisager la possibilité qu’il puisse mourir ici, sur ce port, de cette manière. William mit plus d’intensité dans son massage cardiaque, après 2 minutes intensives, un soubresaut de la part d’Edward se fit… William, dont les genoux était au sol, laissa ses bras retomber contre lui dans un soupir de soulagement, et un sourire jusqu’au oreille.

    « Re-bienvenu parmi nous ! »

    Edward, de son côté, toussa avec un mal de côte impressionnant. Non, en réalité il avait mal partout, se demandant même si il n’était pas en train de découvrir de nouveaux muscles ou parties du corps tellement il avait mal de partout. Et William qui lui souhaitait la bienvenu. Ouais, bin il aurait préféré revenir dans un meilleur état. Il lui fallu quand même quelques secondes avant de comprendre ce qui était en train de se passer, pas vraiment évident de situer les choses après un trou noir. Mais l’accident revint assez vite en mémoire et vu la douleur qu’il avait au niveau des côtes et la façon dont William s’était exprimée, il comprit assez vite, également, qu’il avait fait connaissance avec la mort. Et merde, même pas de tunnel, de lumière blanche, de rencontre avec des mort – ce qui aurait été pratique si il avait pu interroger certains morts, sur certaines affaires -, rien de tout ça. Juste le vide interstellaire. Et encore, il n’avait même pas l’impression d’avoir été dans le vide, vu qu’il n’avait pas pu avoir d’impression tout court…

    La bonne nouvelle, et l’essentielle, c’est que tout semblait tourner à fond dans sa tête. C’était un bordel sans nom, mais ça fonctionnait. Il allait juste falloir réorganiser tout ce petit foutoir. Et alors qu’il réfléchissait à tout et à rien, en ayant l’impression qu’il s’était passé une éternité, une mauvaise odeur lui chatouilla le nez. C’est comme ça qu’il répondit à William, vraiment très rapidement en réalité, après que celui-ci lui est souhaité bienvenu :

    « Qui c’est qui sent le poisson pourri ? … Non attendez, ne dites rien… C’est Bastet, c’est ça ? »

    Il était trop mal pour porter son regard sur qui que ce soit, donc il ne l’avait pas fait pour voir si c’était bien Bastet. Cela dit, il n’avait pas dit le nom de l’adolescente au hasard. Tout était, en fait, une simple déduction. Il ne se sentait pas trempé, donc ce n’était pas lui qui était dans une flaque. William ne devait pas l’être non plus, et vu qu’il n’avait aucune raison de s’être ramassé dans de l’eau… Par contre, pour Bastet. Edward se souvenait parfaitement l’avoir poussé, un léger flash back avait suffit à lui rappeler la présence d’un flaque d’eau et une déduction avait permit de comprendre que, sur un port, il y avait de forte chance que l’eau pu le poisson. Moralité : il y avait bien plus de chance que l’odeur provienne de Bastet, plutôt que de quelqu’un d’autre.

    « Cette odeur est vraiment horrible. Vu que je suppose que les secours ont été prévenus, je le dis direct, il est hors de question que Bastet monte dans le véhicule. Il est préférable que cette odeur reste loin de moi. Mais je connais une Austin qui va adoré que ses sièges sentent le poisson. »
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Bastet Ishtar

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MessageSujet: Re: Comment être -plus ?- détestable en une leçon [Bastet - Sélène]   Comment être -plus ?- détestable en une leçon [Bastet - Sélène] EmptyVen 4 Fév - 18:46

    En une fraction de seconde, Bastet avait perdu son calme et ce comportement trop mature pour son âge qui pourtant était quelque chose de naturel chez elle. En une fraction de seconde, elle était passée par à peu près tous les états d’esprit que pouvait traverser un être humain… Il y avait d’abord eu l’espoir stupide de voir Edward se relever, puis ensuite celui que tout cela ne soit qu’un mauvais rêve. Lorsqu’elle avait enfin compris, Bastet avait perdu le peu de retenue que la situation lui avait laissé, et elle s’était ruée vers le détective en courant aussi vite que possible avant d’être rattrapée au vol par William. Sur le coup, elle ne comprit pas pourquoi il s’était interposé de cette manière alors qu’elle n’avait jamais rien voulu d’autre que de chercher à se rendre utile à défaut d’avoir réussi à se montrer prudente ou à éviter une menace dont elle n’avait même pas soupçonné l’existence. Si seulement elle avait été capable d’anticiper ce genre de choses, personne ne serait étendu sur ce quai à l’heure qu’il était…

    Culpabilisée par la situation, Bastet s’était débattue comme une diablesse pour échapper à William et poursuivre sa course mais le médecin avait tenu bon. Le fait que William reste silencieux ajouta encore davantage à la panique de la jeune fille parce qu’elle le savait efficace en la matière et que s’il ne disait rien, c’était sans doute parce que la situation le dépassait également. Il était adulte après tout, mais était sans doute trop lié à Edward pour être capable de faire preuve de détachement et parvenir à rassurer Bastet sur l’état de ce dernier.

    L’air perturbé du médecin inquiéta Bastet encore davantage – pour peu que cela soit encore possible – et lorsqu’elle expliqua de manière assez hystérique qu’il fallait prévenir les secours ou n’importe qui qui serait à même de gérer cette situation, il lui sembla lire sur le visage du médecin que cela n’était pas encore fait. Les yeux saturés de larmes, Bastet avait senti une fureur sans nom s’emparer d’elle, et elle s’était mis en tête de faire quelque chose de franchement stupide. William avait sans doute du trouver cela stupide également, parce qu’il avait cherché à la rappeler à lui. Son manque d’insistance valut à la tête blonde de balancer aussi fort que possible sa grosse brique sans envisager ne serait-ce qu’une seconde qu’elle s’en prenait à des types qui avaient désiré sa mort. Par chance, ils décampèrent assez rapidement, permettant à Bastet de revenir auprès de son « patron » - qu’elle estimait toutefois bien plus que tous autres types pour lesquels elle avait travaillé jusqu’à présent – qui malheureusement n’avait toujours pas bougé d’un pouce.

    Le cerveau de Bastet avait sans doute fonctionné au ralenti pendant un petit moment, parce qu’elle ne prit conscience de l’arrivée de Sélène que lorsqu’elle entra dans son champ de vision pour s’enquérir de l’état d’Edward. Aucun mot n’échappa à Bastet, mais son regard resta complètement figé sur Edward jusqu’à ce que deux bras finissent par l’entourer avec chaleur. Le nez dans des boucles brunes, Bastet n’eût aucun mal à deviner qu’il s’agissait de Sélène et qu’elle souhaitait faire son possible pour essayer de la détourner de ce que William était en train de faire, sans doute en prévision de ce qu’il était susceptible d’annoncer concernant l’état du détective. Bastet redoutait le pire, et elle eût du mal à rester en place dans les bras de Sélène dans un premier temps, mais finit par se décrisper un peu lorsqu’elle glissa l’une de ses mains dans ses cheveux, lui caressant la tête avec douceur avec la volonté très claire de la tranquilliser. Cela finit par fonctionner, et Bastet croisa le regard sombre de la jeune femme au moment où elle affirmait que ce n’était pas parce que l’accident avait été impressionnant que la blessure serait énorme et accompagnée de séquelles. Sur le coup Bastet eût vraiment du mal à considérer les choses de cette manière, et particulièrement lorsqu’il lui sembla entendre William dire qu’Edward n’avait plus de pouls perceptible. De toutes ses forces, l’adolescente désira se retourner pour tenter d’aider le médecin à trouver un pouls décidément capricieux, mais quelque chose l’en dissuada et la conserva immobile dans les bras de Sélène.

    L’air se fit rare l’espace d’une seconde et Bastet avala une immense goulée d’un air chargé d’une odeur de vanille qui ne parvenait pas à éclipser l’odeur de poisson qui flottait sur le quai. Les larmes étaient dures à ravaler, et l’étouffement fut difficile à éviter à plusieurs reprises. D’une main tremblante, Bastet essaya de chasser toute cette eau qui dégoulinait sur son visage, et se libéra de l’étreinte de Sélène juste au moment où William commençait à s’acharner sur le massage cardiaque qui visiblement ne donnait absolument rien. Le cœur de l’adolescente s’emballa une nouvelle fois lorsqu’elle vit tressaillir le corps du détective : sans trop réfléchir, Bastet se laissa tomber à genoux près du détective après un reniflement sonore destiné à l’aider à ravaler ses larmes et calmer ses sanglots. C’est avec un visage un peu trop trempé et des yeux un peu trop rouges pour laisser entendre qu’elle était restée calme et mesurée que Bastet acheva de s’approcher avec un profond mépris pour l’état dans lequel serait son jean lorsqu’elle se relèverait. Sa main droite se posa par-dessus celle du détective avec une certaine chaleur et quelques tremblements, et un sourire aussi amusé que soulagé s’inscrivit sur ses traits lorsque Edward demanda qui sentait le poisson pourri. Ses sens étaient encore en bon état, ce qui était une très bonne chose et indiquait qu’il n’était pas aussi amoché que ce que l’adolescente avait pu imaginer dans un moment de panique. Le détective finit par deviner très justement que l’odeur devait sans doute être imprégnée sur Bastet, et l’adolescente sentit discrètement l’autre manche de sa veste en jean pour constater qu’elle puait réellement le poisson…

    J’ai pas encore la technique pour tomber en évitant les obstacles. Mais j’imagine que vous aviez déjà compris ça depuis un moment… - Malgré son sourire, Bastet était tout de même inquiète, et cela s’entendrait sans aucun doute au timbre de son filet de voix. – Cela dit, vous ne sentez pas la rose non plus, patron…

    Lui aussi avait fait connaissance avec une flaque d’eau qu’il n’avait sans doute pas vue, et il était fort probable que l’odeur l’insupporte parce qu’il en était également imprégné. Edward finit par expliquer que compte-tenu de l’odeur insupportable de poisson qu’il attribuait à Bastet, il était hors de question qu’elle monte avec lui dans le véhicule des secours avec lui. Bien vite, il enchaîna sur le fait qu’une Austin allait sentir le poisson ; véhicule que Bastet attribua à Sélène sans trop de difficulté. Elle n’y connaissait pas grand-chose en automobiles, mais avait pu constater que Sélène était une femme qui se déplaçait dans une voiture au prix impossible à imaginer pour quelqu’un qui comme l’adolescente peinait à réunir plus de 50$ en une seule fois…

    La jeune fille ne releva pas, pas réellement certaine qu’elle pouvait réussir à décrocher sa place dans l’ambulance en empestant autant le poisson… Avec un peu de chance Sélène n’aurait aucune objection à la laisser monter dans sa voiture, parce que prendre le métro jusqu’à l’hôpital risquait d’être vraiment compliqué vu son état émotionnel. Ses yeux clairs se levèrent en direction de William, puis de Sélène, qui aurait à trancher sur la question du transport.
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Sélène Gallio

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MessageSujet: Re: Comment être -plus ?- détestable en une leçon [Bastet - Sélène]   Comment être -plus ?- détestable en une leçon [Bastet - Sélène] EmptyDim 6 Fév - 15:01

    Ne percevant aucun des signes vitaux ou mentaux qu’elle était normalement sensée être capable de détecter, Sélène avait préféré s’écarter pour laisser à William le soin de vérifier l’état d’Edward parce qu’en tant que médecin, il était très certainement le mieux placé pour cela. Bien rapidement, Sélène avait pris Bastet dans ses bras tout en profitant de cette étreinte pour la détourner de la scène qui visiblement la traumatisait. Avec toujours cette douceur qu’elle ne témoignait qu’à de rares personnes – majoritairement des enfants ou des adolescents – Sélène s’était elle-même placée de manière à pouvoir surveiller l’avancement des choses du côté de William, mais son attention restait malgré tout focalisée sur la tête blonde qu’elle serrait dans ses bras avec chaleur.

    Lorsque William observa qu’il ne percevait aucun pouls chez son ami, Sélène eût juste le temps de court-circuiter les pensées de Bastet pour l’empêcher de suivre son envie de se retourner pour s’approcher de nouveau du détective. La main glissée dans les cheveux de l’adolescente et le fait d’avoir retiré ses gants quelques minutes plus tôt lui avaient permis un contact suffisant pour percevoir le contenu des pensées de l’adolescente et l’empêcher de faire quelque chose qui lui ferait sans doute beaucoup de mal s’il s’avérait qu’Edward était réellement mort. Ce que Sélène n’espérait pas, en toute sincérité.

    Sélène ferma les yeux un instant, conservant l’adolescente dans ses bras, essayant de détecter la moindre aura pouvant émaner du détective. A son niveau, elle ne pouvait guère faire davantage sans relâcher Bastet, mais elle savait que si elle la relâchait, la calmer serait beaucoup plus compliqué par la suite – pour ne pas dire impossible. Lorsque l’adolescente manqua sensiblement d’air à cause des sanglots qui la secouaient, Sélène desserra son étreinte et la vit lui échapper assez rapidement. Deux solutions : la rattraper en risquant de se la mettre à dos – donc en perdant toute possibilité de la calmer efficacement sans utiliser ses pouvoirs – ou la laisser filer en étant disponible au moment où elle s’effondrerait… La tête de Sélène pivota légèrement vers la gauche comme si elle semblait tendre l’oreille en direction du petit groupe, et elle parcourut les quelques pas la séparant d’eux, un brouhaha caractéristique envahissant progressivement sa tête quasi simultanément au soubresaut d’Edward. William lui souhaita la bienvenue parmi les vivants, et Bastet s’agenouilla près de lui. Sélène ne passa pas à côté de l’endroit où l’adolescente avait posé sa main de manière très précise malgré ses tremblements. Elle ne le percevait visiblement pas que comme un simple employeur, si on considérait l’état dans lequel cet accident l’avait mise et les sanglots que lui avait tiré la possibilité qu’Edward puisse être mort.

    Le détective n’eût aucun mal à retrouver la parole pour souligner cette odeur de poisson dont tout le monde avait fait abstraction jusque là, et Sélène ébouriffa doucement les cheveux de Bastet – désignée comme source de l’odeur de poisson – juste avant de s’accroupir à droite de l’adolescente. Sa réponse consista en un retournement d’accusation concernant cette odeur de crustacés, et un sourire étira les lèvres de Sélène peu avant qu’Edward ne lui adresse quelques mots concernant les sièges de sa voiture qui empesteraient le poisson à cause de Bastet simplement parce qu’il ne désirait pas que cette odeur l’accompagne dans l’ambulance qui avait du être appelée…

    Le nettoyage est quelque chose de formidable, Edward. – Sélène ne savait pas trop à quoi attribuer le fait qu’il sache qu’elle était présente, même si le fait qu’elle ne soit que rarement en retard pouvait suffire à expliquer la chose. – Aucune Austin n’aura à pâtir de la présence de Bastet et de son odeur de poisson, du moins aussi longtemps que je n’en conduirais pas…

    Un sourire s’était inscrit sur ses traits, parce que mine de rien, Edward Livingston était faillible : Sélène ne conduisait pas une Austin, mais une Aston. Cependant, elle avait eu la délicatesse de ne pas poursuivre sa phrase de manière à ce qu’Edward soit le seul à comprendre. William et Bastet pouvaient éventuellement se douter de quelque chose, mais la manière dont avait été prononcée la phrase pouvait laisser entendre qu’elle avait également l’intention de monter dans l’ambulance pour épargner sa voiture.

    Au loin, la sirène caractéristique des ambulances se fit entendre. Edward serait bientôt pris en charge et évacué vers un hôpital pour des examens approfondis. Le regard sombre de Sélène balaya les environs pendant quelques secondes avant de s’immobiliser sur ce qu’elle avait semblé chercher attentivement. Profitant de l’épaule de Bastet pour se redresser, elle s’éloigna d’une dizaine de pas pour aller récupérer la canne du détective qui avait du être éjectée au moment de l’impact. Les traces de gomme sur le quai avaient été laissées par un véhicule ayant visiblement accéléré de manière excessive… L’affaire sur laquelle elle avait travaillé à la demande du détective avait pris un tournant assez inattendu, au final, et Sélène tendit à William la canne de son ami avant d’observer la scène de manière plus attentive : Edward étant temporairement semi hors-service, il lui fallait considérer les choses pour lui en faire un compte rendu si le besoin s’en faisait ressentir.

    L’ambulance finit par s’immobiliser à quelques mètres d’eux dans un crissement de pneus assez désagréable, et deux hommes en uniforme en jaillirent avant de s’immobiliser près de Sélène. La jeune femme eût un haussement de sourcil sous-entendant que ce n’était pas elle qui avait besoin d’aide, et les deux hommes finirent par s’agenouiller près d’Edward en manquant de rouler sur Bastet puis sur William avec leur civière. L’un d’eux prit la parole pendant que l’autre abaissait la civière pour pouvoir y installer le détective :

    Accident de voiture, c’est ça ? Vous n’avez touché à rien ? Vous l’avez déplacé ? Est-ce qu’il a perdu connaissance ?

    L’autre homme était occupé à chercher quelque chose dans une trousse médicale, et lorsque son collègue eût terminé de bombarder William de questions, il lui prêta main-forte pour soulever Edward et le sangler solidement sur la civière. Le faisceau lumineux d’une lampe fut dirigé dans ses yeux :

    Monsieur, est-ce que vous voyez la lumière ? – Se tournant vers Bastet, il poursuivit. – Comment s’appelle-t-il ?

    Le faisceau de lumière continua d’aller d’un œil à l’autre, et ce fut au tour de Sélène de prendre la parole :

    Vous devriez peut-être éviter de…
    Mademoiselle, on connaît notre boulot ! Restez tranquille et laissez-nous faire…

    Le faisceau lumineux balaya de nouveau les rétines d’Edward, occasionnant sans doute une impression de brûlure vraiment très désagréable. C’était sans doute une chance qu’ils l’aient sanglé, au moins ça leur éviterait la plus élémentaire des réactions vives… Le conducteur de l’ambulance avait fini par rejoindre ses collègues après avoir manœuvré le véhicule pour que le chargement du « colis » soit plus aisé. Il s’avança vers le petit groupe avec une mine vraiment désolée :

    J’ai peur que vous ne puissiez pas monter tous les trois avec le blessé. Les consignes de sécurité limitent les accompagnateurs à seulement une personne…
    Nous comprenons. – Se tournant vers William, Sélène poursuivit. – Je vous rejoindrais à l’hôpital avec Bastet. Vous serez sans doute plus utile dans cette ambulance que dans un taxi, William…

    Avec le temps, Sélène avait progressivement laissé tomber le « M. Brown » au profit du prénom du médecin, tout comme elle l’avait fait avec Edward. Ses mains encerclèrent brièvement le visage de la petite Bastet en une douce caresse, chassant au passage les quelques larmes qui subsistaient :

    On arrivera là-bas en même temps qu’eux. – Sélène reprit la parole. – Hôpital Général, c’est ça ?
    Oui mademoiselle. Le plus proche, et le plus réputé au cas où… euh… - L’homme eût un sourire crispé. – Le meilleur.

    Le meilleur pour les pathologies neurologiques. L’ambulancier avait mieux fait de s’interrompre, parce que ce n’était pas quelque chose qu’il convenait de dire devant les proches d’un accidenté, et cela même si l’accidenté en question avait l’air d’être en pleine possession de ses facultés neurologiques…
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Edward Livingston

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Humain

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MessageSujet: Re: Comment être -plus ?- détestable en une leçon [Bastet - Sélène]   Comment être -plus ?- détestable en une leçon [Bastet - Sélène] EmptyMer 9 Fév - 21:28

    Froid… C’était un peu la sensation qui semblait primer sur l’état d’Edward. Ah moins que ce soit la douleur latente qu’il avait un peu partout, particulièrement à la jambe. Compte tenue de la monté d’adrénaline et d’endorphine que le choc avait généré, il y avait de grande chance que la douleur soit encore plus insupportable dans quelques heures. Ce qui, de manière logique, laissait à penser qu’il s’était probablement casser quelque chose. Il ne chercha même pas à bouger la jambe, pas encore. Et, au lieu de s’inquiéter de son état, il avait préférer sortir une réflexion pleine de bon sens, selon lui, sur l’odeur horrible que dégageait la petite blonde qui avait posé la main sur la sienne. Tremblante, les yeux rouges, il restait contente de la voir dans son champs de vision. Au moins elle n’avait pas tenté une action désespérée qui aurait pu lui couter la vie… Il se trompait, mais n’avait pas moyen de le savoir pour le moment. D’ailleurs ce n’était pas le seul point sur lequel il se trompait.

    Bastet ne se gêna pas pour lui apprendre qu’elle n’était pas la seule à être tombée dans une flaque puante. Pourquoi ne l’avait-il pas prit en compte ? La douleur aurait endormie cette sensation de moiteur ? Même si c’était le cas, il aurait du le prendre en considération. C’était son rôle, c’était ce qu’il savait faire : prendre en compte tous les paramètres. Et pourquoi est ce que William se sentait obligé de sourire à ce genre de remarque de la petite blonde. Dans une grimace douloureuse, Edward s’adressa à son ami et médecin.

    « Vous devriez ravaler se sourire qui ne servirait qu’à l’encourager à me contre dire à l’occasion ! »

    Qu’il se trompe sur un point avait le don particulier de l’énervé. Mais admettons, avec le choc, il avait oublié de prendre en considération quelque chose. Là où il commença à s’inquiéter c’est quand Sélène s’y mise, en parlant de sa voiture et notant une intonation très reconnaissable au nom de la voiture. C’est là qu’Edward percuta sur le fait qu’elle n’avait pas une Austin mais une Aston. Les noms avaient beau être proche, il s’était planté, une deuxième fois. Et là, son regard se fit paniqué l’espace d’une courte seconde, pendant laquelle lui échappa une exclamation pleine d’inquiétude.

    « Par la reine. J’ai une commotion. Un truc dans le genre… »

    Il avait perdu ses facultés, c’était horrible. La PIRE chose qu’il pouvait lui arriver. Qu’est ce qu’il allait faire maintenant ? Et puis Sélène qui se relevait pour partir, William qui se redressait aussi à son tour parce que Sélène allait lui donner quelque chose – ce que Edward ignora, allongé sur le sol -. Voilà il n’avait plus ses facultés, et la seule personne qui restait à ses côtés était une adolescente blonde ! Et puis, bien vite c’est la sirène de l’ambulance qui lui vrilla les tympans. William, qui n’était pas bien loin après avoir récupéré la canne d’Edward se retrouva bien vite prit à partit par un des ambulancier qui lui posa tout un tas de questions aux quelles il répondit avec un calme et une patience qui lui était connue depuis bien longtemps. Il n’eu pas le moindre geste exaspérer, ou la voix qui monta un peu plus que d’habitude. Il était calme et s’efforça de répondre sur un ton égal du début à la fin. Quand William eu fini, Edward cru bien vite qu’il allait explioser sur les deux hommes qui le sanglèrent à une civière.

    « Non mais vous croyez quoi ? Que je vais m’enfuir en courant un marathon ? »
    « Edward c’est pour le transport, tempéra William. »
    « Si ils savaient rouler et pas jouer les pilotes de rallye en faisant crisser leurs pneus, j’aurais peut être pas besoin d’être attaché de cette manière… Aie. Hey, mais ça va pas. »

    L’un des ambulancier venait juste de lui cramer les yeux avec sa lumière, alors qu’Edward tentait de fermer les yeux qui étaient ouvert de force quand il y mettait de la bonne volonté. C’est là qu’il comprit que le fait d’être sangler n’était pas pour le transport mais pour éviter à l’ambulancier de se prendre une droite monumentale en pleine tronche, avant de se bouffer sa foutue lumière. L’homme détourna même le regard, sans détourner sa lampe pour demander à quelqu’un le nom d’Edward, alors que Sélène tentait de faire comprendre quelque chose à l’ambulancier, celui-ci la coupa rapidement en lui assurant qu’il savait ce qu’il faisait.

    « Vous connaissez votre boulot ? Vous voulez faire avaler ça à qui ? Même mon assistante de 18 ans serait plus capable que vous pour comprendre que laisser la lumière dans l’œil de quelqu’un, sans même regarder ce que ça donne, est complètement débile. Puis, je sais pas, je vous parler, je peux peut être vous donner mon nom tout seul. Au moins, vous pourriez vérifier si j’ai par perdu la mémoire… Je m’appel Abraham Lincoln ! »

    Ca c’était pas la chose la plus maline qu’il pouvait dire. Parce qu’il risquait de faire un direct vers la neurologie ou même vers la maison des fous. Mais ça avait été plus fort que lui parce que cet abrutit venait de l’aveugler… Peut être à tout jamais ? Non, n’exagérons rien. William fut partager entre le sourire et la réprobation, comme à de nombreuses reprises avec Edward de toute façon. Et voilà qu’il fut transporter dans l’ambulance pendant que ce tenait une petite réunion entre le conducteur, Sélène, Bastet et William. Réunion à laquelle il ne fut pas convier et ou on ne lui demanda pas son avis. Quelques instants plus tard ce fut William qui monta dans le camion, après avoir assurer – également – à Bastet que tout le monde se retrouverait en même temps à l’hôpital, et après avoir remercier d’un geste de la tête Sélène qui n’avait même pas hésiter sur le fait qu’il prenne la place disponible dans le camion.

    Le choc, surement, fit que le voyage ne fut même pas visible pour Edward, qui comprit qu’il était arrivé dans une chambre d’hôpital quand il se mit à regarder un médecin qui, lui aussi, trouva bon de regarder ses yeux avec une faisceau lumineux qui éclairerait le plus grand des stade. Et dans la chambre, présent les trois autres personnes répondant au nom de Sélène, Bastet et William.

    « C’est une manie chez vous de griller les yeux de patient, c’est pour pas qu’on voit le montant quand on signe un chèque ? »
    « Non monsieur, lança le médecin dans un sourire, mais vous avez dit vous appeler Abraham Lincoln, vous devez bien comprendre que j’ai certaine chose à vérifier. »
    « Non mais attendez, je sais bien que je ne m’appel pas comme ça. C’était juste parce que l’autre abru… Adorable ambulancier trouvait bien de voir au bout de combien de temps mon œil allait se mettre à fumer. »
    « Vous avez mal quelque part ? »
    « Je viens de percuter une voiture lancée à vive allure donc, très logiquement, je me tâte à aller m’inscrire pour quelque épreuves olympique dès demain. »
    « Bourdonnement dans les oreilles ? »

    Là, pour le coup, Edward ne répondit rien tournant la tête vers William pour avoir son avis. Oui, il avait des bourdonnements dans les oreilles, mais un bourdonnement qui lui était presque familier : Bastet. Le regard qu’il portait à William était pour savoir, de manière muette, si Bastet avait émit le moindre cri, au quel cas il ne parlerait même pas de ses bourdonnement qui ne trouverait pas de raison médicale. William, hocha presque imperceptiblement la tête pour confirmer que Bastet avait bien donné de la voix.

    « Pas du tout. »
    « Très bien, on va vous envoyer en radiologie pour votre pied, et on va vous faire quelques examen complémentaire pour vérifier que vous n’avez rien d’autre, surtout au niveau de la tête parce que vous avez, tout de même, pas mal d’écorchure et la choc à du être violent. Cependant, on est un peu surcharger donc vous allez devoir attendre un petit moment. Si vous avez un problème appuyer là. Si la douleur devient trop importante, appuyer là aussi on viendra vous donner des antidouleur. A plus tard. »

    Une fois le médecin partit, Edward tenta de se redresser sur les avant bras, avec une douleur qu’il n’avait même pas besoin de feindre et qu’il n’arrivait pas à cacher. Mais malgré tout, un sourire parcouru ses lèvres et, là, William comprit tout de suite.

    « Non, Edward, vous n’y penser même pas ! »
    « Mais… »
    « Non… »
    « De toute façon, ce n’est pas vous mon médecin ! »

    Antidouleur = Morphine = Drogue = lute contre la léthargie cérébrale. Il y avait au moins quelque chose de pas trop mauvais dans cette histoire. Le mot morphine n’avait pas été prononcé, mais les personne présente devait assez connaitre Edward pour que cela ai traverser l’esprit de tout le monde. Mais histoire de ne pas avoir besoin de morphine maintenant, il tenta de faire fonctionner sont cerveau.

    « C’est Bastet qui était visée. Sélène, il faudrait… Est-ce qu’avec les empruntes au sol tu peux remonter à la voiture. J’ai vu la plaque, j’arrive pas à m’en souvenir, c’est une horreur… Se tournant vers William. Je vais en avoir besoin de ses antidouleurs »
    « Non, la plaque était ABG – 5847 » Finalement Edward se tourna vers Bastet, l’air lasse.
    « Bastet, j’ai besoin d’un café. Noir, long, sans sucre. Rapidement. Merci. »
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Bastet Ishtar

Bastet Ishtar
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MessageSujet: Re: Comment être -plus ?- détestable en une leçon [Bastet - Sélène]   Comment être -plus ?- détestable en une leçon [Bastet - Sélène] EmptyVen 11 Fév - 23:36

    Maintenue dans les bras de Sélène par une emprise psychique dont elle ne soupçonnait absolument pas l’existence, Bastet s’était trouvée incapable de bouger pendant de longues minutes. De manière tout à fait objective, on ne pouvait pas réellement déterminer si cette emprise avait été aussi efficace avec un contact minime parce que Sélène était puissante, ou bien parce que Bastet préférait rester en sécurité dans les bras de la grande patronne plutôt que de constater le mauvais état d’Edward tout de suite… Il fallait quand même la comprendre, c’était l’une des deux seules figures masculines fortes qui faisaient partie de sa vie, et voir le détective à moitié mort – ou mort – sonnait comme un mauvais présage pour l’adolescente, et notamment concernant l’espérance de vie de William. Ce n’était pas quelque chose qu’il pourrait faire pour précipiter l’échéance de sa mort, mais c’était surtout une loi des séries si chères à la Fatalité, qui s’acharnait sur les Hommes de tous horizons. Ou peut-être même que la mise hors circuit d’Edward n’était au final qu’un juste retour de bâton pour une chose qu’il avait faite, ou que Bastet avait faite… La malédiction qu’elle avait placée au-dessus de sa tête lui était revenue en mémoire en une fraction de secondes, et l’adolescente avait échappé à Sélène pour s’agenouiller auprès d’Edward, les larmes obscurcissant sa vue et le nez et les yeux rougis indiquant qu’elle n’avait pas encaissé l’accident comme on encaissait le fait de perdre au loto.

    La main posée par-dessus celle d’Edward, Bastet s’efforçait de lui adresser un sourire rassurant, mais ce n’était pas gagné. Concernant cette odeur insoutenable de poisson qui imprégnait ses vêtements, elle ne s’était pas privée pour faire remarquer au détective que lui aussi ne sentait pas l’esprit de printemps. William avait visiblement souri, parce qu’une mise en garde ne tarda pas à se faire entendre à son intention, précisant que s’il continuait cela encouragerait Bastet à le contredire par la suite. Un haussement d’épaules accompagné d’une levée de ses yeux clairs vers le ciel succéda à cette remarque, l’air de dire « j’ai pas spécialement besoin d’être encouragée pour contredire qui que ce soit » avec cette insolente attendrissante qui collait à la peau de la jeune fille.

    Sélène ne sembla pas perturbée outre mesure par le fait que les sièges de sa voiture hors de prix puent le poisson, parce qu’il sembla que la jeune femme n’avait absolument pas l’intention d’utiliser son véhicule. Peut-être même à cause de cette odeur de poisson… Au pire, Bastet prendrait un taxi si on lui interdisait de monter dans l’ambulance ; elle n’avait pas envie de taper un scandale pour imposer sa présence au détective parce qu’elle se sentait déjà assez fautive comme ça.

    Le regard d’Edward avait ensuite changé de manière assez inédite, et Bastet s’était figée avec appréhension, sa main à présent immobilisée à quelques millimètres au-dessus de celle du britannique qu’elle craignait d’avoir blessé. Lorsque son regard redevint plus normal, Bastet s’inquiéta de l’entendre s’inquiéter d’avoir une commotion, parce que ses rapports étroits avec les hôpitaux lui avaient permis d’apprendre quelques termes entendus fréquemment dans les couloirs où elle attendait souvent de très longues heures avant ou après avoir vu sa mère. La commotion pouvait être quelque chose de vraiment anodin, handicapant pendant seulement quelques jours, mais elle pouvait également laisser des séquelles et gêner à plus long terme… Et ça, elle ne le souhaitait pas à Edward. Elle ne le souhaitait même à personne.

    La main de Bastet reprit sa place par-dessus celle d’Edward, humide, mais lui communicant sans doute un peu de chaleur. De temps à autre, elle voyait ou sentait se poser son regard hagard sur elle, et la jeune fille se demanda l’espace de quelques secondes s’il la voyait réellement ou si la tête lui tournait au point de brouiller sa vision. Une question stupide, mais elle aurait bien aimé qu’il se montre un peu plus expansif pour au moins être assurée qu’il allait bien…

    Une ambulance avait fini par arriver alors que Sélène s’était éloignée pour aller ramasser la canne d’Edward – c’était elle l’assistante qui aurait normalement du penser à récupérer la canne ! – et la restituer à William. Les ambulanciers avaient amené avec eux un surplus de stress qui coupa le souffle de l’adolescente dans un premier temps, et l’incita ensuite à rompre le maigre contact physique qu’elle avait osé établir entre elle et le détective. William fournit les renseignements demandés, et Bastet s’écarta après s’être pris un coup de brancard, surveillant très attentivement ce que faisaient les deux hommes avec son patron, qui communiqua sa désapprobation concernant le fait qu’on le saucissonne comme une pièce de viande. William essaya de le calmer, mais visiblement la mauvaise humeur du britannique risquait de persister pendant encore un petit moment, même si Bastet elle-même ne pouvait que tomber d’accord avec lui concernant les manies un peu brusques des ambulanciers qui avaient manqué de lui péter un bras et de lui rouler dessus avec une banale civière. Alors si une civière était aussi mal maîtrisée, mieux valait éviter d’imaginer ce que ces deux là pouvaient engendrer au volant d’une ambulance !

    L’auscultation sommaire du détective débuta par l’inspection de l’état de ses pupilles, et Bastet s’étonna de la longueur que prit cet examen. Avoir le faisceau d’une lampe dans les yeux n’était vraiment pas plaisant, et dans la mesure où il n’était pas très frais, Edward perdit rapidement patience, fustigeant l’infirmier en le classant dans la catégorie des incapables.

    Monsieur, vous devriez vous calmer…

    L’un des infirmiers lui demanda finalement l’identité du blessé, mais elle n’eût pas le temps de répondre parce qu’Edward reprit de nouveau la parole en déclarant s’appeler Abraham Lincoln. Bastet tiqua alors que le regard du second infirmier se posait sur elle pour obtenir confirmation : devait-elle infirmer cette déclaration en faisant passer son patron pour un accidenté amnésique, ou devait-elle confirmer et risquer quelques ennuis à l’hôpital par la suite ? Son regard se posa sur William de manière très brève, et elle choisit de l’imiter et de ne rien dire, laissant l’ambulancier lever les yeux au ciel avant de caser de nouveau le faisceau de la lampe dans les yeux d’Edward, ignorant Sélène lorsqu’elle tenta de le mettre en garde contre quelque chose :

    Bien sûr, M. Lincoln… On aura vraiment tout entendu.

    Edward fut chargé dans l’ambulance, et Sélène invita William à y prendre place en précisant qu’elle les rejoindrait avec Bastet puisqu’une seule personne uniquement était autorisée à voyager avec les blessés, comme le chauffeur venait de l’expliquer. William avait remercié la jeune femme, et s’était éloigné après avoir répété à peu près la même chose que Sélène concernant le fait qu’ils se retrouveraient à l’hôpital. Un sourire un peu inquiet malgré tout avait été adressé au médecin, et Bastet avait rejoint Sélène qui serait donc son chauffeur. L’odeur de poisson ne l’effrayait pas, ce qui était une bonne chose.

    L’arrivée à l’hôpital se fit après un temps de transport très court, et heureusement que Bastet avait eu l’esprit occupé lorsque l’ambulancier avait fait mention de la spécialité de cet hôpital parce que dans le cas contraire elle se serait sans aucun doute montrée encore plus agitée que ce que c’était déjà. Sans trop pouvoir l’expliquer, elle se sentait très mal. Il y avait la culpabilité de n’avoir pas traversé la route convenablement et d’avoir obligé Edward à intervenir – et donc à se faire renverser à sa place – mais il y avait aussi une peur beaucoup plus profonde, à savoir d’arriver à l’hôpital et d’apprendre que son état avait dégénéré durant le transport au point de le rendre irrécupérable… comme sa mère. C’était assez bête comme histoire et ce n’était qu’une coïncidence concernant l’état de santé de sa mère qui s’était mystérieusement dégradé, mais la jeune fille ne pouvait pas conserver l’esprit serein, et c’est ce qui l’avait poussée à presque courir à travers les couloirs en se faufilant entre les chaises roulantes, les civières et les gens pour gagner quelques secondes. Sélène s’était renseignée et avait obtenu le numéro de la chambre, et de ce fait Bastet n’était absolument pas obligée de l’attendre. Elle ne se perdit pas et atteignit son objectif en quelques minutes, juste à temps pour assister à l’arrivée d’un médecin équipé d’une mini lampe torche. Un soupir échappa à Bastet, qui se faufila dans la chambre et vint se placer juste en face de William, de l’autre côté du lit.

    Edward protesta de nouveau avec énergie au sujet du mauvais traitement que subissaient ses yeux depuis qu’une équipe médicale l’avait pris en charge, et son cynisme tira un vrai sourire amusé à Bastet. Vint ensuite le moment où le médecin expliquait qu’il ne faisait que son boulot puisque le patient avait fourni le nom d’un personnage historique décédé, et Edward le considéra comme suffisamment stupide pour se sentir obligé de préciser qu’il ne s’appelait pas comme ça. Nouveau sourire de Bastet, qui en toute objectivité aurait presque pu croire qu’il s’appelait ainsi si elle ne l’avait pas connu et qu’elle n’avait pas non plus connu un minimum l’histoire américaine. Donc de manière très claire, elle ne serait pas tombée dans le panneau…

    S’en suivirent quelques questions de routine qui donnèrent l’occasion à Edward de souligner l’incompétence de l’ambulancier, celle du médecin et le fait que ses yeux allaient finir par s’embraser tellement ils avaient reçu de lumière dans un laps de temps de moins de 20 minutes. Puis vint la question du bourdonnement qu’il pouvait être amené à entendre, et Bastet ne songea à ceux engendrés par son pouvoir que lorsqu’elle surprit le regard qu’échangèrent les deux hommes… Si par malchance Edward avait un problème de ce côté-là, cela passerait inaperçu juste parce qu’elle l’adolescente était absolument incapable de contrôler son pouvoir, et là encore cela lui fournissait une excellente raison de s’en vouloir. A croire que ça devenait une habitude…

    Edward répondit par la négative au médecin, et ce dernier annonça la suite du programme tout en expliquant que comme le service était un peu surchargé, il lui faudrait patienter un moment. Aussitôt le médecin sorti de la pièce, le détective tenta de se relever mais abandonna bien vite cette idée avant d’adresser un sourire à William. Bastet ne comprit pas tout de suite ce dont il était question, mais en revanche l’insistance du médecin à refuser et la dernière réplique d’Edward qui précisait de manière détournée qu’il pourrait en obtenir d’un autre médecin, l’adolescente fit bien vite le lien entre les différents éléments. Son visage ne se troubla pas, mais son regard parcourut la pièce afin de s’assurer qu’aucun matériel servant aux injections et aucun flacon de morphine n’était trop facilement accessible dans l’immédiat. Comme de bien entendu, il n’y avait rien de tout cela dans la pièce, ce qui soulagea l’adolescente : elle se doutait qu’Edward testait toutes sortes de substances mais ne s’était jamais trouvée clairement en danger en sa présence, ce qui signifiait qu’il était parfaitement capable de gérer lui-même son dosage, ou que William connaissait d’excellentes cachettes où placer les affaires d’Edward en sécurité pour l’empêcher d’y toucher.

    Le détective abandonna son envie de substances louches assez rapidement – trop rapidement, et finit par conclure que la voiture qui l’avait renversé devait à la base faire de même avec Bastet parce que c’était elle qui était visée. Un frisson parcourut l’échine de l’adolescente, qui dans un sens s’en était plus ou moins doutée mais avait préféré croire qu’il s’agissait d’un accident pour se sentir moins coupable d’avoir loupé la traversée d’une rue qui n’en était même pas une… Le fait était malgré tout là, et même en se voilant la face, il était clair que des gens cherchaient à la faire taire définitivement. Bastet baissa coupablement les yeux sur le bout de ses chaussures, malgré tout parfaitement consciente qu’elle ne changerait rien à cette vérité ou à l’état d’Edward en considérant que tout était de sa faute, et son regard se posa finalement sur William lorsqu’elle l’entendit donner le numéro de la plaque d’immatriculation de la voiture des chauffards peu après qu’Edward ait avoué ne pas s’en souvenir. La bouche de l’adolescente s’entrouvrit avec une certaine hésitation, mais elle demeura silencieuse : Edward ne se souvenait pas de quelque chose. C’était complètement impensable ! C’était un peu comme si tout à coup, Bastet se révélait être capable de maîtriser son pouvoir à la perfection malgré son jeune âge et son absence d’entraînement.

    Ce fut la voix d’Edward qui la ramena sur terre dans un léger sursaut, et l’adolescente acquiesça pour indiquer qu’elle allait s’occuper de lui ramener un café. Elle pouvait au moins faire ça ; il avait fait quand même fait un super vol plané au-dessus d’une voiture pour le lui éviter… Bastet quitta la chambre et fit quelques pas dans le couloir à la recherche d’une machine à café. Elle arriva bien trop rapidement à son goût dans un couloir où des malades patientaient sur des chaises roulantes en étant couverts de sang, et la jeune fille pressa le pas en essayant de ne pas trop regarder les patients qui s’entassaient. Elle détestait sans doute les urgences au moins autant que les hôpitaux pour ne pas dire plus, et à l’heure actuelle l’odeur de poisson semblait bien douce en comparaison de l’odeur de désinfectant qui emplissait ses narines. Elle se planta devant une machine à café en état de marche et s’agenouilla au sol tout en vidant l’intégralité de ses poches pour réunir la petite monnaie nécessaire à l’achat d’une boisson chaude pour Edward. Lorsqu’enfin la somme fut réunie, Bastet introduisit une à une les pièces dans la machine. « Noir, long, sans sucre », en une quinzaine de secondes le gobelet fut rempli, et Bastet s’en saisit rapidement, retraversant le couloir morbide à un pas plus lent pour ne perdre aucune goutte du gobelet.

    Pénétrant de nouveau dans la chambre dont elle avait retenu le numéro, Bastet repoussa la porte du bout du pied pour la refermer, et s’approcha de nouveau du détective pour lui tendre le gobelet. Songeant un peu trop tard que sa position lui permettrait principalement de s’ébouillanter en se renversant le café dessus, Bastet reprit enfin la parole pour la première fois depuis qu’ils avaient quitté le port :

    Noir, long, sans sucre. C’est super chaud…

    Sous-entendu : « faîtes attention parce que vous allez le sentir passer si vous vous le foutez sur la tronche ». Elle aurait bien voulu l’aider directement, mais ce qu’elle savait du tempérament du détective l’incitait à ne pas montrer de manière trop évidente qu’il avait besoin d’être assisté. Après tout, s’il avait besoin d’aide, il n’aurait qu’à demander…
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Sélène Gallio

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MessageSujet: Re: Comment être -plus ?- détestable en une leçon [Bastet - Sélène]   Comment être -plus ?- détestable en une leçon [Bastet - Sélène] EmptyMar 15 Fév - 22:01

    Ce n’était pas seulement cette manière qu’elle avait de serrer Bastet avec chaleur dans ses bras qui avait maintenu l’adolescente en place aussi longtemps, parce que pour l’empêcher de trop paniquer ou de faire quelque chose de stupide qui ne ferait qu’aggraver les blessures du détective. Sélène ne croyait pas la jeune Bastet plus stupide qu’une autre adolescente – bien au contraire, surtout si Edward l’amenait avec lui sur certaines affaires – mais dans un moment de panique même la personne la plus intelligente pouvait être amenée à faire quelque chose de stupide…

    Elle avait fini par lui échapper à un moment où Sélène avait posé son regard soucieux sur le détective encore étendu au sol, et avait posé sa main par-dessus la sienne tout en essayant de camoufler son inquiétude. Un demi-sourire avait étiré les élèves de Sélène qui trouvait la scène particulièrement touchante – mais tragique. Edward avait conseillé à William de cesser de sourire pour éviter que Bastet prenne la mauvaise habitude de le contredire comme elle venait de le faire concernant l’odeur de poisson qui incommodait tout le monde, mais à propos de laquelle personne n’avait formulé le moindre commentaire à cause de l’inquiétude engendrée par la situation d’Edward. Sauf ce dernier bien entendu, qui n’avait pas réellement l’air de s’en faire plus que de raison et préférait protester contre la puanteur qu’il attribuait à la tête blonde qui l’accompagnait.

    Sélène l’avait subtilement repris concernant sa voiture peu après que Bastet ait souligné qu’il était lui aussi imbibé d’eau puant le poisson, et Sélène avait vu le visage du détective changer du tout au tout pour laisser place à un air paniqué qu’il assortit d’une exclamation paniquée. La réaction typique de tout être normal aurait probablement consisté à se rapprocher d’Edward pour lui faire des papouilles ou le rassurer avec des mots usés jusqu’à la corde à force d’avoir été utilisés par les Hommes : « non ce n’est rien, on t’a simplement amputé d’une jambe », ou encore le très célèbre « tu te souviens, c’est pas pire que la fois où tu étais tombé de vélo »… bref, dans tous les cas les humains avaient tendance à tomber dans l’affligeant en affectant de rassurer un blessé tout en se rassurant eux-mêmes…

    Au lieu de ça, Sélène s’était attachée à récupérer la canne du détective tout en profitant de cet éloignement pour jeter un œil à la scène. De belles traces de pneus s’étalaient sur le sol à l’endroit où la voiture avait accéléré une ultime fois, et Sélène avait assez naturellement pris un cliché de bonne qualité des empreintes en projetant de s’occuper de cela plus tard, lorsqu’Edward aurait été admis à l’hôpital et aurait fait quelques examens.

    L’arrivée des ambulanciers avait perturbé tout le monde, notamment William et Bastet qui avaient failli se prendre un coup du brancard que manoeuvraient les ambulanciers sans aucune précaution, et Edward qui n’était bien évidemment pas emballé par la lampe qu’on plongeait dans ses yeux. Sélène avait d’ailleurs pu constater d’elle-même que le fait d’ouvrir assez expéditivement les rideaux des appartements du détective avait tendance à le mettre dans de très mauvaises dispositions parce qu’il avait les yeux sensibles, ou plus exactement, parce que certaines substances rendaient ses yeux plus sensibles à la lumière que ceux d’une personne « clean ». Mais bref… Sélène avait naturellement cherché à mettre les ambulanciers en garde, mais dans la mesure où on lui coupa la parole avec l’air de dire « toi, ta gueule », cela ne l’incita pas à essayer de poursuivre. Pas qu’elle avait l’habitude de laisser les hommes lui clouer le bec, mais pour le coup elle savait Edward suffisamment entier pour se manifester avec énergie. Ce qui ne tarda pas, forçant plus ou moins William à essayer de calmer le jeu… en vain. Il fallait voir avec quelle adresse l’ambulancier fourrait le faisceau lumineux en plein dans les rétines de ce pauvre homme, c’en était presque admirable tant il faisait preuve d’adresse ! En revanche, ce fut douloureux pour Edward, et il le fit savoir avec encore davantage d’énergie avant de devancer Bastet et de se présenter comme étant Abraham Lincoln. Sélène haussa un sourcil et afficha un visage neutre lorsque le second ambulancier chercha à l’interroger du regard, considérant que même si ce n’était pas le moment, Edward avait le droit de faire tourner ces brutes en bourrique pour se venger du sort qu’avaient du subir ses yeux. William semblait simplement amusé, et Bastet avait affiché le même sourire que lui par une sorte de mimétisme assez adorable, alors pourquoi Sélène aurait-elle gâché cet effet ? Pour rien au monde. Elle détestait les professionnels de la santé autant que les représentants des forces de l’ordre, alors bon…

    Vint ensuite le moment où ils chargèrent Edward dans l’ambulance, et William assura à la tête blonde qu’ils se retrouveraient tous à l’hôpital avant d’y monter à son tour. Sélène avait invité Bastet à la suivre jusqu’à sa voiture, et ses tentatives de prises de contact avec l’adolescente se révélèrent absolument vaines. Peut-être avait-elle conduit trop dangereusement, ou alors sans doute l’adolescente était-elle plus choquée que ce qu’elle voulait bien laisser entrevoir…
    Quoi qu’il en soit, le trajet n’occasionna aucun froissement de tôle et Sélène gara son véhicule près de l’entrée des urgences, qu’elle emprunta quelques minutes plus tard en compagnie de Bastet. Quelques renseignements furent recueillis à l’accueil, et l’adolescente disparut quelques secondes plus tard, se faufilant entre les gens déambulant dans les couloirs. Sélène ne chercha pas à la rattraper, comptant sur sa connaissance des lieux pour arriver à peu près au même moment que Bastet : elle avait conservé en mémoire quelques détails insignifiants relatifs à cette hôpital et datant de l’époque où Mathias était encore vivant. Retrouver son homme dans cette grosse fourmilière qu’était l’hôpital n’étant pas chose aisée, elle avait tout naturellement appris à atteindre son but le plus rapidement possible, et cela lui resservait précisément aujourd’hui, pour retrouver un homme avec lequel elle travaillait et partageait également un certain degré d’intimité.

    Sélène arriva dans le couloir au moment où Bastet disparaissait dans la chambre. Le raccourci n’avait pas fait un pli face aux jambes de la jeune fille qui visiblement était habituée à courir comme une dératée. La mutante pénétra silencieusement dans la chambre – sans doute trop pour que cela soit complètement naturel – et contourna le lit pour se placer aux côtés de Willian et ne pas gêner le médecin qui rôtissait les rétines du détective. Sélène fronça les sourcils, visiblement épatée par le fait que l’on se concentre à ce point sur les yeux alors que son corps avait fait un vol plané par-dessus une voiture. Mais bon, elle n’était pas médecin après tout.

    Un sourire étira brièvement les lèvres de Sélène lorsque Edward laissa entendre que la lampe dans les yeux était la nouvelle tactique en vogue pour empêcher les patients de bien voir le montant de leurs soins, et elle ne pu s’empêcher de reprendre la parole :

    Sans doute un moyen de faire cracher tout le monde au bassinet… Cela dit, je préfèrerais que cet argent serve à quelque chose de plus pertinent que l’achat de piles pour continuer de rôtir les rétines des patients… Question de priorités.
    Mademoiselle, je proteste contre…
    Poursuivez.

    Son sourire était aimable, mais le ton employé ne laissait aucunement de place à une quelconque discussion. Pendant que ce médecin se focalisait sur des détails inutiles – le nom d’Edward, pour ne citer que cela – il se pouvait que ses blessures s’aggravent de minute en minute, et c’était tout bonnement inacceptable indépendamment de la somme que cela lui coûterait lorsqu’elle aurait fait passer cet enquête pour une affaire confiée à l’Agence, et ce flirt avec une voiture comme un accident du travail. Il pouvait être bon d’entretenir des rapports cordiaux avec Sélène, ne serait-ce que parce qu’elle pouvait faire main mise sur un certain nombre de détails pour faciliter la tâche de ses collaborateurs.

    Le médecin daigna enfin s’intéresser à quelque chose d’utile, et évoqua des examens complémentaires que le détective passerait lorsque les couloirs se seraient désengorgés. Il lui précisa également l’utilisation de la commande d’appel des infirmières, au cas où il désirerait des antidouleurs. Alors que Sélène n’avait pas d’emblée fait le lien avec certaines petites habitudes du britannique, elle fut bien obligée de le faire lorsque William refusa quelque chose en bloc. Posant son regard sur Edward, elle perçut ce sourire bien particulier et l’entendit protester, expliquant qu’au final, cela ne serait pas à William de décider de ce qu’il prendrait ou non. Un sourire étira brièvement les lèvres de Sélène avant de disparaître en songeant que cela n’avait rien de drôle, parce que même s’il fallait bien admettre qu’elle n’appréciait pas vraiment qu’Edward consomme ce genre de substances comme on s’allumait un cigare de temps à autre, elle ne pouvait ignorer le fait qu’il maîtrisait parfaitement son dosage parce qu’elle ne l’avait jamais trouvé dans l’état où certains junkies étaient après un shoot… Cela dit, le penchant du britannique n’en était pas plus compréhensible pour elle-même si elle s’interdisait formellement de prononcer le moindre jugement à son égard.

    Edward reprit finalement la parole pour affirmer que c’était la tête blonde qui était visée, et le regard soucieux de la jeune femme se posa un instant sur Bastet avant de revenir sur Edward, qui l’interrogeait au sujet des empreintes laissées au sol par le véhicule. Avant même que la jeune femme n’ait pu répondre, il avouait ne pas se souvenir de la plaque et réclamait des antidouleurs peu avant que William ne révèle le numéro de la plaque. Sélène ne manqua pas l’expression lasse du britannique peu avant qu’il ne demande un café à Bastet, et l’adolescente disparut dans le couloir assez rapidement. Tout en notant le numéro de la plaque sur un morceau de papier, Sélène reprit la parole :

    J’ai quelques clichés des traces de pneus, mais à cause de l’humidité du sol je crains qu’ils ne soient pas directement exploitables. La plaque pourra éventuellement être utile, à supposer qu’il ne s’agisse ni d’une fausse plaque sortie pour l’occasion, ni d’une voiture volée… - Son regard se posa de nouveau sur Edward alors que le mail à destination de l’un de ses collaborateurs achevait d’être transmis et que la main droite de Sélène se posait en douceur sur l’avant-bras du britannique. – Je m’en occupe et je te tiens au courant. Si éventuellement les médecins te gardaient là un moment, je peux prendre Bastet chez moi au moins le temps qu’on y voit un peu plus clair. A moins que William ne soit prêt à faire trépasser un intrus menaçant dans votre salon…

    Du regard, elle avait interrogé le médecin tout en formulant sa dernière phrase. Si ces types avaient suivi Bastet, ils devaient savoir où elle avait l’habitude de trainer, et du coup ils tenteraient peut-être le tout pour le tout en venant la faire taire directement « chez elle ». Si Edward était à l’hôpital et que William était incapable de tirer sur un homme hostile, Bastet serait sans défense… Sélène n’avait pas réellement de scrupules à trucider des gens lorsque l’envie lui prenait – sans doute son côté instable, ou un truc du genre – et s’il lui fallait faire exploser la tête d’un type pour empêcher que la gamine ne soit tuée, elle le ferait sans aucun remord parce que son instinct maternel passait avant même la compassion…

    Bastet finit par revenir avec un gobelet de café fumant, et l’odeur embauma la pièce, couvrant presque l’odeur de désinfectant.
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Edward Livingston

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MessageSujet: Re: Comment être -plus ?- détestable en une leçon [Bastet - Sélène]   Comment être -plus ?- détestable en une leçon [Bastet - Sélène] EmptyJeu 17 Fév - 3:58

    Bastet fut la première à arriver dans la chambre, difficile pour Edward de juger de sa rapidité étant donné qu’il ne savait pas combien de temps elle avait mit pour arriver dans l’hôpital. Il n’eut pas le temps de se demander pourquoi Bastet était entrée seule vu que Sélène arriva bien vite. Et encore, heureusement qu’il regardait la porte d’entrée à ce moment là sinon il aurait été capable de ne pas la voir arrivée. Ca en devenait presque indécent cette façon de se montrer à ce point discrète. Pourtant, c’était assez contradictoire parce qu’il était franchement difficile de louper une femme comme Sélène. Sérieusement ? Il venait vraiment de penser à quelque chose de ce genre ? Morphine… Il lui fallait de la morphine… Non, il en viendrait à divaguer encore plus. Pas de morphine. Quoique… Argh ! Pourquoi une telle guerre dans son cerveau à un moment où il avait besoin de beaucoup de chose, sauf de se prendre la tête.

    Pensées qui furent toute interrompu par cet éclair de lumière qui venait de lui cramer la rétine. Et voilà, c’était reparti. Ca se trouve un de ses ennemis avaient soudoyer tout le corps médical pour cramer les yeux d’Edward. Si il ne pouvait plus voir, il ne pouvait plus déduire ? Par la reine il fallait qu’il fasse attention à cela. Hors de question qu’une mauvaise manipulation lui enlève toutes ses facultés aussi bien sur un point de vue de la vision que sur un point de vue de son esprit. Est-ce qu’il y avait des bons médecins de cet hôpital ? A première vue, a part manipuler un crameur de rétines, personnes ne semblaient savoir grand-chose d’autre. Un bref instant, Edward pensa que si il devait trouver une lampe de ce genre dans le bureau de William il la détruirait sur le champs pour que son ami ne commence pas à faire ce genre de chose à son tour. On n’est jamais trop prudent.

    Et puis avec un peu de chance ça ennuierait assez William. Une vengeance comme une autre pour refuser en bloc la demande d’anti-douleur d’Edward. Mais en fait, William n’était pas un médecin, c’était carrément un tortionnaire. Ca faisait des années qu’il vivait avec lui et il était passé à côté de ce détail ? Ah l’amitié, ça rend aveugle et ne permet plus de voir les gens comme ils sont vraiment. Il allait falloir s’occuper de ce détail. Et rapidement ! Mais pour l’heure, le médecin de l’hôpital partit sous la promesse d’une longue attente, Edward parla de l’accident. Il avait trouver la perte de mémoire – peu normal chez lui – comme un peu prétexte pour pouvoir demander une dose d’anti-douleur, et voilà que le tortionnaire jouait, maintenant, les rabat-joie en filant le numéro de la plaque. Mais… Le monde était-il en train de se liguer contre lui ?

    Un plan de repli. Vite. Café, envoyer Bastet chercher un café. Pourquoi il n’en savait rien, mais là n’était pas l’important. Très vite il focalisa son attention sur Sélène qui parlait d’emprunte sur la route. Jusque là tout allait bien, mais il fallait que des détails s’en mèlent, comme la pluie, la possibilité de fausses plaques, ou même le concept d’une voiture volée. Edward afficha un air victorieux sur son visage en se tournant vers William.

    « Ah, monsieur –je-retient-les-plaques, j’aurais su dire si la plaque était une vrai, ou si la voiture était volée ! » Non, parce qu’il n’allait pas lui voler la vedette avec son observation sur ce qu’Edward n’avait plus en tête.
    « Mais, Edward, vous avez vu la voiture tout comme moi. Éclairez nous. »

    Obliger William était passé aux mains de l’ennemi… Edward fit une moue, déçu pour finalement s’avachir sur son lit. Un mouvement qui lui valu une grimace de douleur. Foutue jambe ! Quelque chose se posa sur son avant bras et, d’un regard, il comprit qu’il s’agissait de Sélène. Les choses allaient beaucoup trop vite dans son esprit, qui semblait tourner tellement au ralentit qu’il avait l’impression d’être dépasser par les évènements. Cette situation ne lui convenait pas. Mais alors pas du tout. La seule chose qu’il pouvait espérer c’est que tout cela ne soit du à un mauvais coup, au choc de l’accident et que tout retrouverait sa normalité très vite. Maintenant, par exemple, ça serait bien… Mais non.

    Dans la dernière phrase de Sélène un tas de chose ne convenaient pas à Edward. En fait dans tout ce qui se passait, un tas de chose ne lui convenait pas. Non, en réalité, RIEN ne lui convenait. Mais des choses le dérangeait plus que d’autre, comme cette hypothèse formulée sur le fait qu’il pouvait rester à l’hôpital. Si il ne passait qu’une nuit ici, il était certain de mourir d’ennuie avant même que la relève des infirmières ne s’amène. Pitié, pourvus que le bouton pour demander de l’anti-douleur fonctionne. Sinon, il ne survivrait pas. C’était certain. Il y avait autre chose d’étrange et qui semblait raisonner bizarrement à son oreille, quand elle parla de garder Bastet dans l’hypothèse ou William ne serait pas capable de réagir de manière excessive en cas d’intrusion. Edward jeta un œil au médecin, qu’il pensait passer à l’ennemi ou contre lui trente seconde plus tôt, ce qui se dessina sur les lèvres d’Edward pouvait être assimilé à un maigre sourire. Reportant son attention sur Sélène.

    « Sélène, tu vas vexé la secrétaire. Faisant référence à la nomination qu’ils avaient donné à William le jour de leur rencontre. D’accord ça ne datait pas d’hier, mais Edward était connu pour retenir un nombre de chose hallucinante. Si j’étais toi je n’émettrais pas de doute sur le fait que le médecin est capable d’ôter la vie. Y a des sujets sur lesquels il peut se montrer extrêmement pointilleux et nerveux… Non, peut être pas nerveux. C’est peut être ça qui est flippant. »

    En clair, si William avait quelqu’un à défendre, quelqu’un qu’il appréciait, il n’y avait même pas à douter sur le fait qu’il était capable de tuer. Et oui c’était flippant de ce dire qu’il ne le ferait pas parce qu’il est nerveux. Il était capable de faire ça avec un flegme typiquement anglais. Cependant en vue du caractère de William, Edward pouvait parfaitement comprendre que ce n’était pas ce qu’on voyait en premier chez William. Mais sa fidélité était acquise à quelques personnes et, de ces personnes, il n’était pas question que quelque chose puissent leur arriver sans qu’il ne fasse rien. Bastet était sur la liste de ces personnes.

    Edward serait se souvenir, plus tard de ce que signifiait vraiment ce que venait de dire Sélène. Parler de tuer un homme de cette manière, laissait entendre que ça ne lui poserait pas de problème, à elle. Mais pour l’heure, cette information ne fut pas encore montée suffisamment au cerveau pour qu’il puisse tiquer. Ce qui ne l’empêcha pas de reprendre sur ce qui venait de se dire.

    « Ce qui m’inquiète c’est de la manière dont ils ont été au courant pour le lieu et l’heure du rendez-vous. »

    Il ne poussa pas le raisonnement plus loin parce que Bastet entra à ce moment précis dans la pièce en tendant un gobelet à Edward. Quelques mots accompagnèrent son geste. Edward s’étonna un instant. Elle parlait café. Il avait demandé un café. Oui, bien sur qu’il avait demandé un café, il s’en souvenait. Le pourquoi du comment il en était arrivé à demander ce genre de chose : là c’était une autre chose. Si il se mettait à faire des trucs pour des raisons qui lui restaient inconscientes, il n’allait pas être beaucoup aidé. En réfléchissant un peu, il avait peut être eu juste envie de voir partir Bastet pour discuter de cette histoire. Mais comme il n’en avait pas confiance, il attrapa le gobelet pour poser son regard sur Bastet.

    « Le but est de m’empoisonner c’est ça ? Il jeta le gobelet, rempli, dans la poubelle et tant pis si les sacs n’étaient pas parfaitement hermétiques. Du café ? Oui je sais, je l’ai demandé, mais ce n’était pas une raison pour l’apporter ? Depuis quand je vais boire un truc aussi horrible que du café ? Du thé ! Bastet vous travailler depuis assez longtemps pour moi pour savoir que je ne bois autre chose, en boisson chaude, que du thé. Ou est passé votre cerveau, je vous demande un café parce que j’ai prit un choc sur la tête, et vous ne pensez même pas au fait que j’ai fait une erreur dans ma demande ?! »

    Sa mine exprimait tout l’incompréhension dont il était capable face à ce café qu’elle était aller lui chercher. Du café, non mais sérieusement ?

    « Et puis du sucre, faut faire attention avec le sucre. Pas trop dosé. Enfin, juste ce qu’il faut. Ce qui, de manière logique, dépend de volume de thé qu’il y a pas, parce qu’on ne met pas la même dose de sucre dans un petit volume que dans un plus gros. Le mien serait encore que vous fassiez plusieurs essais en oubliant le bouton café, que ce soit long, court, sucré ou non ! »
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Bastet Ishtar

Bastet Ishtar
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MessageSujet: Re: Comment être -plus ?- détestable en une leçon [Bastet - Sélène]   Comment être -plus ?- détestable en une leçon [Bastet - Sélène] EmptyMar 1 Mar - 21:46

    Bastet n’avait pas plus remarqué l’arrivée discrète de Sélène qu’Edward, mais le détective avait au moins l’excuse d’être à moitié dans les vappes. Bastet, elle, était juste encore trop sous le choc pour être capable de se concentrer sur des détails aussi anodins, mais effectivement comme elle l’apprenait un peu plus chaque jour aux côtés d’Edward, aucun détail n’était réellement anodin… Au fond, qu’est-ce qui était réellement important ici ? S’enquérir de l’état du britannique, ou se demander si Sélène était discrète parce qu’elle avait des semelles doublées en crèpe – comme les acteurs – ou parce qu’elle était juste discrète ? La réponse était toute trouvée pour Bastet…

    L’adolescente avait donc manqué une grosse partie de la discussion, mais avait accompli sa mission concernant le café qui lui avait été demandé. Ce n’était pas bien glorieux, mais cela faisait partie de sa mission d’assistante autant que d’apprentie. L’adolescente ne s’était pas vraiment attendue à des effusions en remerciement du gobelet fumant, mais elle resta interdite lorsque Edward lui demanda si elle essayait de l’empoisonner. Bouche à demi entrouverte, Bastet avait regardé le gobelet chuter dans la poubelle avec un bruit mouillé, et avait ensuite posé un regard perturbé sur le britannique qui admettait avoir demandé un café en précisant que ce n’était pas pour qu’elle le lui apporte. Bastet jeta un regard à William puis à Sélène, se demandant dans le secret de son esprit si le britannique n’avait pas perdu l’esprit suite à son accident… Parce que pour l’envoyer chercher un truc qu’il jetait à la poubelle alors qu’il avait manifesté son envie de l’obtenir, il fallait avoir un grain. Ou être retombé sur la tête. Le regard de l’adolescente se fit plus vague alors qu’elle cherchait dans ses souvenirs confus : Edward était-il retombé sur la tête, oui ou non ? Impossible de le déterminer, elle était sans doute encore sous le choc.

    Avec tout ça, Bastet avait loupé une partie du discours du détective, mais elle reconnecta son cerveau au moment où il précisait qu’il ne buvait que du thé, au cas où elle n’aurait pas été suffisamment longtemps à son service pour le remarquer. En réalité, elle avait retenu ce détail depuis un bon moment, mais il y avait des fois où les gens demandaient des choses inhabituelles et où il valait mieux ne pas poser de questions. Pour Edward, c’était du café, mais pour d’autres ça pouvait être de l’alcool ou pire que ça.

    Vint ensuite le moment où il lui demanda où était passé son cerveau, et où il s’insurgea presque qu’elle n’ait pas songé au fait qu’il se soit trompé en formulant sa demande. Un « Oui mais d’habitude, vous ne vous trompez pas alors j'ai pas l'habitude » avait manqué de franchir ses lèvres, mais Bastet l’avait retenu à temps en songeant au dernier moment que cela risquait de l’exaspérer si même l’apprentie se mettait à faire preuve d’insolence… Quelque chose de plus soft franchit ses lèvres :

    Euh… probablement sur le quai… J’ai juste pas pensé à… - Edward la coupa avec son histoire de dosage du sucre, et Bastet en resta bouche bée une fraction de secondes avant de reprendre la parole comme si elle prenait cet exposé complètement incongru au sérieux. – J’y vais. Par contre, ne vous attendez pas à quelque chose d’extraordinaire, parce que le thé industriel qui se trouve dans les distributeurs automatiques n’a sans doute jamais vu une plantation de thé…

    L’envoyer chercher la moitié des boissons contenues par le distributeur était sans doute un moyen de parler de choses sérieuses sans qu’elle soit présente. Cela la confortait dans l’idée selon laquelle la situation était encore plus grave que ce que les récents évènements récents laissaient présager… Et pourtant c’était déjà loin d’être l’extase, à la base !
    Enfouissant ses mains dans ses poches, Bastet avait pu constater – comme si elle ne le savait pas ! – qu’elles étaient désespérément vides et qu’il lui serait donc impossible de ramener la moindre boisson chaude à Edward. Bien vite et comme par réflexe, son regard interrogateur se posa sur William, qui pourrait sans doute régler ce léger problème financier qui faisait partie intégrante de la vie de l’adolescente depuis quelques années. Elle obtint bien vite de quoi ramener une nouvelle boisson chaude, et disparut de nouveau dans le couloir.

    La machine ne fut guère difficile à trouver, et Bastet s’y rendit sans détour inutile, concentrée sur les interrogations qui ne quittaient pas son esprit. Le fait qu’on l’envoie chercher des choses inutiles lui donnait l’impression d’être de trop alors que c’était sans doute elle qui était visée par cette voiture folle, et cela ne l’enchantait guère. Si ça se trouvait, quelqu’un allait venir l’enlever pendant qu’on l’envoyait « faire les courses », et comme tout le monde était auprès d’Edward, il faudrait sans doute un bon moment avant qu’on ne remarque qu’elle avait disparu. Secouant la tête en arrivant face au distributeur, Bastet lissa le billet que lui avait donné William et l’introduisit dans la fente du distributeur avec application pour éviter qu’il ne se fasse déchirer suite à un bourrage papier malencontreux. Laissant glisser son doigt le long de la liste des boissons, Bastet sélectionna le thé à la menthe puisqu’il n’y avait pas d’autre type de thé, et augmenta la dose de sucre au maximum pour le premier essai. Elle récupéra ensuite le gobelet qu’elle déposa par terre près de son pied droit, et la monnaie qu’elle réintroduisit directement dans l’appareil. L’adolescente renouvela l’opération avec cette fois-ci le dosage de sucre le plus faible, et recommença l’opération une dernière fois pour sélectionner la quantité intermédiaire. Ce n’était pas compliqué, il n’y avait que 5 dosages possibles pour le sucre. En ne disant rien, elle pourrait peut-être laisser entendre qu’il n’y avait que 3 réglages, surtout si Edward était encore à côté de ses pompes lorsqu’elle regagnerait la chambre.

    Bastet se baissa pour récupérer la monnaie dans le petit espace prévu pour mais constata avec irritation qu’aucune pièce ne l’attendait. Remontant avec mauvaise humeur les manches de sa veste en jean, elle bomba le torse de manière tout sauf impressionnante et percuta la machine avec son gabarit d’adolescente chétive. Le premier contact fut douloureux, mais il était hors de question qu’elle ne restitue pas sa monnaie à William alors qu’il lui avait gentiment prêté de l’argent, c’était juste inconcevable ! Bastet heurta une seconde fois la machine, puis une troisième fois, et entreprit ensuite de la secouer… Jusqu’à ce qu’une voix forte résonne dans son dos :

    Tu veux peut-être que je t’aide à casser le matériel, gamine ?!

    Bastet fit volte-face, le visage rougi par la colère éveillée par cette machine infernale, et son regard tomba sur un employé de la société qui entretenait ladite machine. Son visage se décrispa de manière considérable alors qu’elle se massait douloureusement l’épaule gauche :

    Cette saloperie a avalé un billet de 5 dollar !

    En fait, Bastet n’avait aucune idée du montant exact du billet prêté par William, mais l’employé finit par sortir une clé bizarre de sa caisse à outils tout en levant les yeux au ciel :

    C’est pour ça qu’on m’a appelé. C’te saloperie avale les billets du personnel depuis un petit moment… Ah ça, si t’avais mis de la petite monnaie ça se s’rait passé tout seul hein, mais là, c’était même pas la peine avec un billet de 5$ !
    Vous pourriez me le restituer, par hasard ?
    Bien sûr. Pousse toi gamine et laisse-moi l’ouvrir…

    Bastet recula en déplaçant les gobelets de thé un par un, dégageant ainsi un espace suffisant pour que l’employé puisse ouvrir le panneau de la machine sans les renverser. Il lui tendit bien vite un billet froissé qui avait sans doute connu d’innombrables péripéties à l’intérieur du distributeur de boissons, et Bastet remercia l’employé avant de faire disparaître l’argent dans sa poche de jean. Elle attrapa les trois gobelets par une contorsion complexe de ses longs doigts et regagna la chambre où tout le monde devait probablement être en train de parler dans son dos pour la seconde fois…

    Elle s'approcha directement de la table de nuit située près du lit d'Edward et y déposa les trois gobelets en espérant qu'elle les avait rangés dans l'ordre croissant du point de vue de la quantité de sucre... La réalité était légèrement différente mais après tout, Bastet n'avait pas les facultés de mémorisation de son patron.
    Elle adressa un sourire de remerciement à William et lui tendit le billet de 5$ qu'elle avait récupéré grace à l'employé un peu naïf.

    Thé à la menthe. Beaucoup de sucre, dosage moyen, et dosage léger. Pour faire plus précis, il faudrait fracturer la machine... et ce n'est pas dans mes cordes, patron. Faîtes attention, c'est chaud.

    Un sourire figurait toujours en bonne place sur le visage de l'adolescente, parce qu'au final, même si Edward l'avait faite aller et venir entre la chambre et la machine pour rien, Bastet ne pouvait pas s'autoriser à faire preuve de mauvaise volonté, surtout après qu'il l'ait empêchée de passer sous une voiture...
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Sélène Gallio

Sélène Gallio
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MessageSujet: Re: Comment être -plus ?- détestable en une leçon [Bastet - Sélène]   Comment être -plus ?- détestable en une leçon [Bastet - Sélène] EmptyVen 18 Mar - 20:55

    Sélène avait pris bonne note du numéro de la plaque fourni par William, dissimulant au passage son étonnement relatif au fait que cela soit le médecin qui ait pensé à retenir ce détail et non Edward. Plus probablement, le détective avait peut-être remarqué ce détail mais l’avait sans doute instantanément oublié lorsqu’il avait touché le sol avec fracas… Le médecin et sa lampe étaient partis, laissant Sélène avec les deux britanniques peu après que Bastet ait filé dans le couloir en quête d’un café pour son patron. C’était une petite absolument dévouée - du moins aussi longtemps qu’on ne lui manquait pas de respect – et Sélène appréciait la maturité dont elle faisait preuve en règle générale, et encore davantage à ce moment précis. A aucun moment elle ne l’avait vue pleurnicher, pas plus qu’elle ne s’était faite remarquer. Non, Bastet s’effaçait parce que c’était Edward qui avait besoin de toute l’attention, et ça, c’était une chose qui était assez difficile pour un adolescent ayant besoin d’être vu, reconnu et soutenu… Sélène ne se serait sans doute nullement fait prier pour câliner Bastet même si elle n’aurait pas franchement approuvé le besoin d’attirer l’attention de cette manière. Au final, c’était mieux que la petite sache se comporter correctement dans ce genre de circonstances ; c’était même à se demander si elle n’avait pas une certaine habitude des situations dramatiques…

    Edward s’était fendu d’une pique à l’intention de William après le coup de la plaque d’immatriculation, et Sélène avait réprimé un sourire amusé alors qu’elle achevait d’envoyer des instructions à une personne de confiance qui commencerait à débroussailler le terrain pendant qu’elle restait à l’hôpital. Le britannique semblait tout autant vexé que déçu, et Sélène n’avait alors pas hésité à poser sa main sur son avant-bras avec cette douceur caractéristique. Son regard sombre avait cherché celui du détective avant qu’elle ne rompe ce contact le plus naturellement du monde, comme le ferait une bonne amie ne souhaitant pas que le blessé se sente trop diminué par la situation ou par son état. Sélène avait vu deux des personnes qui avaient compté pour elle être entravées par la maladie et décliner, et elle savait de ce fait que le plus important n’était pas de rester là les yeux pleins de larmes à tenir la main d’un blessé, mais bien de faire comprendre au blessé qu’il n’était pas à l’article de la mort et que sa blessure ne faisait pas de lui un enfant de 5 ans ou un handicapé qu’il fallait nourrir à la petite cuiller…

    Sélène avait donc abordé un sujet délicat qui concernait l’adolescente, et Edward avait un instant observé William avant de sourire avec amusement tout en déclarant qu’elle venait de vexer « la secrétaire ». Le même sourire amusé étira les lèvres de la mutante, qui voyait dans cette taquinerie assez banale une référence à leur première rencontre mouvementée ; cette même rencontre au cours de laquelle Edward n’avait rien fait pour la dissuader de croire que les deux hommes étaient liés par bien plus que de l’amitié… Son regard se posa sur William l’espace de quelques secondes avant de revenir sur Edward, qui assurait que William ôterait la vie sans aucune nervosité ou hésitation s’il le fallait. Sans doute fallait-il qu’elle trouve ce paradoxe de flegme et de calme doté d’une propension incroyable à donner la mort intimidant, mais les gens que Sélène fréquentait depuis des centaines d’années étaient les parfaites incarnations de la contradiction énoncée par Edward. Néanmoins, Sélène acquiesça tout en laissant son regard se poser sur William une nouvelle fois, comme pour obtenir une confirmation de sa part.

    Je préfère autant éviter de vérifier cette capacité spéciale, mais cela permettra d’éviter que l’on ne s’en prenne à Bastet une nouvelle fois… - Edward formula ensuite une autre inquiétude, et Sélène resta silencieuse un moment avant de reprendre la parole. – Je me suis posé la question également, et je dois dire que je n’aime aucune des réponses possibles… Je vais donner quelques instructions à l’agence pour vérifier si aucun mouchard n’y a été laissé. Honnêtement cela m’étonnerait parce que l’équipe comprend quelques paranoïaques qui vérifient régulièrement les bureaux… Le matériel n’est pas très dur à obtenir, alors un amplificateur utilisé par un type garé non loin de l’agence ou de chez toi… et tout le monde est au courant de nos sorties privées. J’espère que tu n’as rien contre les e-mails, parce que tant qu’on n’aura pas trouvé d’où vient la fuite, je risque d’éviter de vous contacter l’un comme l’autre…

    Mieux valait éviter d’autres fuites, d’autant plus que cette bande de chacals risquait de revenir à la charge maintenant qu’Edward était plus ou moins hors-service. Bastet revint à ce moment précis et son café fut froidement accueilli par le détective avant de finir dans une poubelle. Sélène échangea un regard perplexe avec William lorsque Edward entama une thèse sur le taux de sucre que devait contenir une tasse de thé, et observa finalement la mine déconfite de Bastet lorsqu’elle avait déclaré que son cerveau devait être resté sur les quais. La pauvre choupinette avait été tellement secouée, comment lui en vouloir d’avoir ramené simplement ce qui lui avait été demandé ? Elle disparut assez rapidement, et Sélène plongea de nouveau dans la lecture d’un mail qui venait tout juste d’arriver sur son portable : ses instructions avaient été reçues, et le nécessaire allait être fait pour vérifier qu’aucun micro n’avait été caché dans les bureaux de l’Agence. C’était la première étape, et c’était indispensable de s’en assurer pour pouvoir aborder sereinement les vérifications qui suivraient à coup sûr avant la fin de la matinée…

    Il ne fallut que quelques minutes pour que Bastet revienne avec plusieurs gobelets de thé qu’elle disposa sur la table de nuit à portée du détective, le mettant en garde contre la température du breuvage. Elle tendit ensuite un billet à William là où elle aurait normalement du lui rendre quelques pièces, et Sélène constata que son sourire ne s’était pas effacé malgré la soufflante qu’elle s’était prise à cause du café.
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Edward Livingston

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MessageSujet: Re: Comment être -plus ?- détestable en une leçon [Bastet - Sélène]   Comment être -plus ?- détestable en une leçon [Bastet - Sélène] EmptyJeu 9 Juin - 19:53

    William eut un regard compatissant pour le jeune Bastet qui ne bronchait pas en voyant son café partir dans la poubelle, ça avait même quelque chose d’admirable. Enfin, il ne fallait pas se leurrer, Edward était infect les trois quart du temps, dans un sal état ou non, y a un moment où les gens étaient tentés de lui répondre. C’était même plus facile quand il était en mauvaise posture. Mais non, elle n’en profita pas. Elle prit même le parti de répondre, en laissant entendre qu’elle avait laissé son cerveau sur le port. Une simple phrase qui prouvait qu’elle était loin de l’avoir laisser quelque part, mais Edward la coupa bien vite avec une théorie sur le dosage de sucre selon le volume de thé. Et là, encore, elle ne se formalisa pas, laissant juste entendre que le résultat ne serait pas des plus terribles en vue des machines qui peuplaient l’hôpital.

    Edward de son côté accueilli cette réponse par un haussement d’épaule. L’important pour lui était de retrouver ces facultés et… Si seulement cette douleur à la jambe pouvait cesser, il en serait que plus à l’aise. Mais il était certain que le tortionnaire du nom de William ferait blocage contre une prise d’antidouleur. Edward nota, donc, dans son esprit que la prochaine fois, il ne choisirait pas un médecin pour ami. Trop de pouvoir lui était donné, et c’était vraiment une très mauvaise chose. Ce qui le rassura c’est qu’il comprit rapidement le regard que Bastet avait eu pour William, encore plus quand celui-ci sortit un billet pour le donner à l’adolescente. Et quand cette dernière fut partie, Edward testa à son tour. Posant un regard exagérément larmoyant sur William, une moue pour implorer sur ses lèvres… Son visage était vraiment poussé à l’extrême ce qui ne rendait rien de crédible mais William comprit rapidement où voulait en venir Edward.

    « Non… Toujours pas de morphine ! »

    Edward cessa son visage ridicule dans un soupir. AU moins, il aurait essayé. Peut-être qu’il devait se teindre en blonde après s’être fait poussé les cheveux. Se déguiser même, au moins pour paraitre plus jeune, et porter des jeans troués ? Peut-être que comme ça, ça fonctionnerait. Après tout, Bastet avait bien réussi à avoir son billet, pourquoi il ne pourrait pas avoir sa morphine ? William s’était vraiment ligué contre lui. Même que si ça se trouve, et bin, c’est lui la taupe qui a vendu Bastet. Une réflexion qu’il s’était faite juste parce qu’il était vexé. Car cette idée disparu bien vite quand le sujet fut lancé, surtout quand il fut question de laisser Bastet à un endroit pour la protéger. Du coup, à défaut d’accuser William de conspiration, il rappela le nom que Sélène et lui avait pu donner à William lors de leur première rencontre. Ce qui fit sourire tout le monde à défaut du médecin. Bien fait ! 1 point partout !

    Edward décida, donc, de se concentrer sur ce qu’était en train de dire Sélène. Cela dit, il persistait à penser qu’avec de la morphine, il y arriverait beaucoup mieux. Foutu médecin qui ne voulait rien entendre. Sélène ne voulait pas tester les capacités de William. Intéressant, il était sûrement mieux de tester les siennes à elle. Avouons, cependant, une chose. Edward n’aurait pas laissé le choix de qui garderait Bastet s’il ne s’agissait pas de sélène. Il fallait vraiment qu’il est confiance en elle, malgré les parts d’ombre qu’il ne déchiffrait toujours pas chez elle, pour accepter une telle chose. Sélène doutait que la fuite puisse avoir lieu de Mars investigation, et il lui faisait confiance sur ce point-là. Au même titre qu’il était pratiquement certain que la gamine n’avait pas fait l’objet d’une surveillance, il passait bien assez de temps à sa fenêtre pour savoir si quelqu’un tournait autour de sa maison ou non, et il avait été particulièrement vigilant concernant la petite blonde sans qu’elle le sache pour savoir qu’elle n’avait pas été suivit. Du coup, si on enlevait Mars Investigation et le fait d’être suivi, qu’est ce qui restait ?

    « William ? »
    « Non ! »
    « J’ai besoin de réfléchir, et la douleur… »
    « Combien même vous appelleriez une infirmière que je m’opposerais à ça. »
    « Appelez ? »
    « Oui, avec la commande que vous avez » William était un peu surpris qu’Edward ne comprenne pas qu’il avait fait référence à cette petite commande ou il fallait juste appuyer sur un bouton pour faire venir une infirmière.
    « Appeler ! William, y a des fois ou vous frôler le génie… »

    Ok William était largué, il avait loupé un épisode. Cependant Edward allait s’expliquer bien qu’il ne doutait même pas que Sélène puisse avoir compris. Si la fuite ne venait pas des deux choses qui auraient pu être une piste, que restait-il ? Qu’est-ce que Bastet avait de nouveau depuis le braquage ? Un téléphone. Et ces petites choses pouvaient laisser tellement de trace. Le premier réflexe était de vérifier chez eux si rien n’avait été piraté, mais combien de temps auraient-ils mit avant de songer au fait que ça pouvait être le propre téléphone de Bastet qui avait été pisté ? William avait mis le doigt dessus, sans même le vouloir. Voilà pourquoi sa compagnie était toujours utile, ça avait souvent fonctionné de cette manière entre le détective et le médecin. Ce dernier entrainait toujours Edward sur des réflexions sans même sans rendre compte. Bref, Edward allait expliquer le pourquoi du comment William pouvait frôler le génie, mais Bastet refit son entrée à ce moment-là.

    Elle avait posé des gobelets près d’Edward mais il s’en contre fichait royalement, bien qu’il entendait bien ses recommandation et son incapacité à faire plus précis comme dosage. Il tenta de se redresser sur son lit, au moins pour avoir une position plus confortable. Geste qui aurait été plus aisé si William s’était décidé à une dose de morphine… Mais il n’était pas certain que revenir sur le sujet soit une bonne chose. Sans même un merci –parce qu’on ne peut pas être parfait- Edward posa son regard sur Bastet.

    « Je voudrai votre téléphone. »

    La phrase devait sonner – sans qu’il le veuille – comme un « tu fais trop mal ton boulot, je reprends mes biens » mais bon fallait pas lui en vouloir. Si quelqu’un avait envie de se plaindre de sa mauvaise humeur, fallait s’adresser à William parce que, après tout, c’est lui qui lui refusait une simple dose de foutue morphine ! Puis il posa son regard sur Sélène et sur William, l’un après l’autre.

    « Je propose que le téléphone reste avec William, et sa propriétaire avec Sélène. Ou l’inverse selon la personne qui aura envie de se retrouver, potentiellement, avec une personne indésirable. Je garderais bien le téléphone avec moins, mais une certaine personne, soit disant médecin, refuserait même de me laisser une seringue de morphine, même si c’est pour me défendre contre un intrus ! »
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Bastet Ishtar

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MessageSujet: Re: Comment être -plus ?- détestable en une leçon [Bastet - Sélène]   Comment être -plus ?- détestable en une leçon [Bastet - Sélène] EmptyMar 14 Juin - 20:42

    Bastet n'avait pas fait de hautes études ou étudié dans un lycée prestigieux. En fait, elle n'avait même pas un seul diplôme. Mais elle savait gérer les situations de ce genre, prendre les décisions importantes et s'occuper de formalités administratives. Elle avait fait l'école de la vie, ou plus exactement, celle de la rue, parce qu'elle savait se débrouiller pour dormir dans des endroits pas trop pourris et trouver de quoi manger sans risquer de se choper une intoxication alimentaire. Par chance, elle n'avait rien de réellement trop important à gérer concernant Edward parce qu'il était en bon état malgré quelques blessures assez visibles, et quand bien même aurait-il était blessé très gravement, c'est William qui se serait chargé de tout. On ne lui avait demandé qu'une seule chose - apporter du thé, et non du café - et elle s'y était tenue. Elle n'avait pas posé de questions idiotes, pas manifesté son exaspération lorsqu'une première fois la boisson avait fini dans une poubelle, et pas non plus fait remarquer à tout le monde que sa main gauche avait été égratignée dans sa chute lorsqu'Edward l'avait poussée assez vivement, et suffisamment pour lui sauver la vie.

    En réalité, même si sa main saignait un peu, Bastet était davantage préoccupée par l'état de son patron que par une égratignure qui aurait disparu dans quelques jours. Sa dure vie en solitaire lui avait appris à supporter pas mal de choses sans geindre ou chercher à se faire plaindre. C'était tout à fait bénéfique dans ce cas précis, parce qu'elle se serait sans doute fait rabattre le caquet par tout le monde si elle avait osé pleurnicher pour une blessure de rien du tout, mais aussi parce que le fait qu'elle reste stoïque ne fournissait pas à Edward de raison de perdre patience. Il y avait fort à parier en effet qu'il se serait montré virulent si Bastet avait couiné et s'était roulée par terre pour attirer l'attention... Ce qui était normal.

    Bastet avait donc loupé une bonne partie de la conversation pendant qu'elle se battait avec le distributeur de boissons. Elle ne doutait absolument pas qu'on ait cherché à l'éloigner de la chambre pour l'empêcher d'entendre quelque chose, et du coup, elle avait fait aussi vite que possible pour revenir et rapporter les divers gobelets de thé à son patron. Elle les avait disposés sur la table de nuit en le mettant en garde contre la température du liquide, et avait rendu trop de monnaie à William avant de s'immobiliser près du lit. Son regard balaya un instant la pièce, et elle ne manqua pas de constater que cette chambre était strictement identique à celle qu'occupait sa mère, à la différence près qu'il y avait beaucoup moins de perfusions plantées dans les bras du détective, et beaucoup plus de lumière parce qu'il avait sans nul doute de quoi se payer une meilleure chambre. Parce qu'elle s'était trouvée dans le couloir aux prises avec les gobelets trop pleins, Bastet avait loupé la supplication d'Edward en mode "gamin de 5 ans", avec la bouille et le regard larmoyant. Elle aurait d'ailleurs trouvé cela extrêmement drôle si elle avait pu assister à cette scène, mais à la fois un peu tragique. Pourquoi ne fallait-il pas qu'il reçoive de la morphine ? Y était-il allergique ? S'il s'agissait de cela, il faudrait trouver autre chose pour le soulager, parce que les heures à venir risquaient d'être douloureuses pour lui s'il restait comme ça sur son lit.

    Les gobelets encore fumants semblaient n'intéresser personne - pas même Edward qui pourtant les avait réclamés - et Bastet se dandina d'un pied sur l'autre pour faire passer un début de crampe. Elle apprécia au passage de ne plus avoir les pieds comprimés par ses anciennes baskets trop petites et remercia mentalement une nouvelle fois son patron pour la paire qu'il lui avait achetée. Ca devait sans doute faire partie de ces "avantages en nature" dont parlaient ces employés en costumes avec lesquels elle voyageait parfois dans le métro.

    Bastet se sentit finalement observée, et son regard croisa directement celui d'Edward lorsqu'elle leva les yeux du bord du lit qu'elle fixait distraitement depuis un petit moment. Son unique phrase sembla tomber comme un couperet lorsqu'il réclama son téléphone, et Bastet afficha une expression de profonde incompréhension. Il était dans cet état parce qu'elle avait été négligente sur le port. Ok, elle avait été distraite, mais est-ce que cela méritait de perdre son portable si fraîchement acquis ? C'était encore une fois ce dont elle avait entendu parler dans le métro: aucune pitié pour les employés, on leur file des avantages en nature pour les payer moins, et puis après on leur retirait les avantages en nature comme ça on les entubait bien comme il fallait... Mais même avec ce discours qui lui revenait en tête, Bastet ne parvenait pas à trouver d'explication logique à cette demande. Cela ne l'empêcha pas de sortir le portable de sa poche pour le placer dans la main abimée d'Edward, alors qu'elle l'interrogeait du regard sans toujours réussir à comprendre.

    Une explication à tout cela commença à s'esquissa lorsque Edward expliqua en fixant tantôt William, tantôt Sélène, que l'un d'eux aurait la garde du téléphone et que l'autre aurait celle de Bastet. L'espace de quelques secondes, elle espéra qu'on lui laisserait choisir et qu'elle pourrait ainsi rester avec William qu'elle connaissait davantage que Sélène. Seulement, les paroles d'Edward l'avaient amenée à réfléchir sur le pourquoi de cette séparation et surtout sur ces "indésirables" qui risquaient de débarquer chez celui qui aurait la garde du portable... Se pouvait-il que quelqu'un l'ait trouvé suffisamment digne d'intérêt pour la mettre sur écoute ou la faire suivre ? C'était tout simplement impensable ! ... Ou en fait... ça ne l'était pas tant que ça, en fait. On avait cherché à la renverser. Elle avait presque failli faire capoter un braquage en informant Edward de ce qu'elle avait entendu dans le resto sordide où elle travaillait... Tout était bien trop lié pour qu'il s'agisse d'une erreur et pour qu'Edward se trompe au sujet du portable. Se pouvait-il que, faute de la trouver elle, on s'en prenne à Edward ? Ou à William ? Un regard paniqué se posa tour à tour sur les deux hommes alors qu'elle essayait de ne rien dire de stupide pour ne pas se rendre encore plus pitoyable dans son rôle d'adolescente flippée. Son regard stagna longuement sur William avant que finalement Bastet ne baisse les yeux sur le bout de ses Converses, s'enfermant dans un lourd silence.

    Si elle repartait avec William, elle serait en sécurité et pourrait essayer de se rendre utile auprès d'Edward puisqu'il était mal en point. En fait, cela lui ferait une protection 1,5 fois plus importante que celle que pourrait fournir Sélène. Edward comptait pour seulement 0,5 parce qu'il était blessé, mais en temps normal il aurait sans doute valu un bon 2 à lui tout seul, et peut-être même un chiffre encore plus élevé si on lui mettait une canne entre les mains. Bastet n'avait jamais oublié la frayeur qu'il lui avait faite lors de leur première rencontre... Mais là, elle s'égarait dans ses pensées. Si elle repartait avec William, donc, cela voudrait dire que Sélène repartirait avec son portable. Mais du coup, elle ne serait plus en sécurité du tout, parce que ces types débarqueraient chez elle, ne la trouveraient pas, et iraient tout naturellement finir la soirée chez Edward et William pour mettre la main sur la tête blonde qui pour le coup, ne serait pas difficile à trouver... Et toutes ces précautions n'auraient servi à rien.

    Et puis en fait, Edward trancha en proposant que Bastet reparte avec Sélène pendant que William garderait le téléphone. Même allongé sur un lit après une cascade par-dessus une voiture, Bastet ne réfléchissait pas plus vite que lui... Mais au moins, ils en arrivaient à la même conclusion, ce qui était déjà quelque chose de positif pour Bastet parce qu'il lui arrivait souvent de conclure n'importe quoi alors qu'elle possédait pourtant les bons éléments.
    L'adolescente releva finalement la tête, délaissant ses chaussures pour considérer les trois occupants de la pièce:

    Je vais rester avec Sélène.

    Aucun tremblement n'agitait sa voix, ce qui indiquait qu'elle n'avait pas baissé la tête pour bouder sans que cela se voit, mais bel et bien pour réfléchir sans être distraite. Son regard s'attarda sur la jeune femme qui se trouvait de l'autre côté du lit, et les yeux clairs de Bastet semblèrent la détailler pendant de longues secondes, comme pour essayer de déterminer pourquoi Edward était prêt à la confier à une femme qui avait tout de quelqu'un d'inoffensif. Presque aussi inoffensive que Bastet, au premier coup d'œil, d'ailleurs. La remarque d'Edward concernant la seringue défensive que William ne lui laisserait pas tira Bastet de sa contemplation, et elle glissa sa main dans la poche de sa veste en cuir pour en tirer l'un des couteaux à lame rétractable qu'elle transportait toujours avec elle au cas où... Elle s'approcha pour le glisser dans la poche de la veste d'Edward, manière comme une autre de lui conseiller de faire attention. Bastet s'était attachée aux deux britanniques, et si William se faisait neutraliser, il faudrait qu'Edward puisse se défendre seul... Cela passerait sans doute pour un geste un peu naïf, mais Bastet s'en foutait royalement.
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Sélène Gallio

Sélène Gallio
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MessageSujet: Re: Comment être -plus ?- détestable en une leçon [Bastet - Sélène]   Comment être -plus ?- détestable en une leçon [Bastet - Sélène] EmptyMer 15 Juin - 20:07

    Sélène avait observé Bastet à chaque fois qu'elle était revenue dans la chambre avec les divers gobelets, et à chaque fois elle avait trouvé intéressante cette maturité un brin précoce qui l'empêchait de se lamenter sur le rôle de servante qui lui avait été attribué. Sélène adorait materner tout ce qui passait à portée de son cœur millénaire, mais ce qui lui tapait sur les nerfs par-dessus tout, c'était les gens qui se lamentaient et essayaient de se faire passer pour les plus malheureux de la terre - pour des victimes, en clair - parce que quand on ne s'occupait qu'exclusivement d'eux, ils se sentaient exister... L'adolescente blonde avait une maturité qui forçait clairement l'admiration et ne la rendait que plus attachante aux yeux de Sélène.

    Pendant l'une de ses absences, Edward avait tenté sa chance auprès de William pour une injection de morphine, considérant que si son ami pouvait donner 5$ comme ça, il pouvait également se fendre d'une injection de morphine. La suite amusa Sélène de manière assez imprévisible, surtout lorsque Edward adopta l'expression faciale d'un gamin sur le point de pleurnicher pour obtenir quelque chose. La vision était suffisamment incongrue pour que l'amusement de la jeune femme s'inscrive clairement sur ses traits, alors que William refusait sans aucune hésitation l'objet du désir de son ami. C'était pourtant bien essayé... et amusant, en plus. Sélène n'ignorait pas certains penchants du britannique, et de ce fait il devait être encore plus difficile de déterminer s'il avait juste besoin d'une petite dose ou s'il avait réellement mal. Là tout de suite, Sélène pariait sur le "vraiment mal", parce que vu l'état dans lequel elle l'avait trouvé, il était incontestable qu'Edward n'était pas retombé sur un matelas de plumes.

    Quelques souvenirs revinrent en surface lorsque Edward mentionna le surnom affectueusement attribué à William lors de sa première entrevue avec Sélène; plaisanterie qui ne fut d'ailleurs absolument pas goûtée par le médecin. C'était compréhensible. Mais sans doute fallait-il avoir entendu ce surnom dans le contexte de l'époque et ne pas être concerné directement pour apprécier le trait d'esprit.

    Il fut ensuite question de la mise en sécurité de Bastet, et Edward y réfléchit sérieusement, oubliant une dose de morphine qui n'était donc pas aussi nécessaire que ce qu'il avait pu laisser entendre. Lorsqu'il reprit la parole, ce fut pour interpeler William au sujet de sa douleur, mais le médecin ne semblait toujours pas décidé à lui faire cette injection. Mentionnant la douleur qui l'empêchait de réfléchir au sort de Bastet - de manière sérieuse, mais sans doute aussi pour l'amadouer - Edward se vit répondre que même si Edward appelait lui-même une infirmière pour obtenir de la morphine, il s'opposerait à toute injection. Edward n'insista pas davantage mais sembla tiquer sur la commande permettant de prévenir le personnel en cas de problème. Déclarant que William frôlait le génie, Edward acheva de perdre encore un peu plus les deux occupants de la pièce alors qu'au plus profond de l'esprit de Sélène, un doute s'instillait: ne valait-il pas mieux lui faire une injection de morphine pour qu'il cesse de délirer et s'intéresse au cas de Bastet ?

    La tête blonde refit son apparition dans la pièce avec son lot de gobelets de thé. Elle précisa les dosages en sucre et mit en garde le détective au cas où il lui prendrait de vider d'un trait l'un des gobelets de thé brulant. La mutante trouva cette attention adorable alors qu'il était clair que cette histoire de boisson chaude permettait davantage de parler du cas de Bastet sans l'inquiéter directement plutôt que de tout faire devant elle. La preuve en était, Edward ne lui avait pas répondu et n'avait pas non plus accordé la moindre attention aux gobelets posés près de lui...

    Une simple phrase cingla l'air après quelques minutes de silence: Edward venait de demander son portable à Bastet. Portable qu'il lui avait sans doute acheté, parce que Sélène savait que la situation financière de l'adolescente ne lui permettait pas ce genre d'achats. Les regards de la petite blonde et du détective se croisèrent peu avant que Bastet ne s'exécute, et personne ne pourrait ignorer l'incompréhension qui figurait en bonne place sur son visage naturellement très expressif. Quelques secondes passèrent avant qu'Edward ne propose que William conserve le téléphone tandis que Sélène aurait la garde de Bastet, proposant ensuite d'inverser suivant leurs préférences. Le regard de Sélène se posa sur la jeune Bastet, qui fixait le sol depuis un petit moment depuis qu'Edward avait défini une répartition portable/adolescente sensée assurer sa sécurité. Si la mutante comprenait parfaitement les raisons d'une telle proposition, il n'était pas certain qu'il en soit de même pour Bastet... Du moins, Sélène en douta jusqu'à ce qu'elle finisse par déclarer qu'elle resterait avec la mutante, sans broncher pour dire que non, elle ne voulait pas partir avec une presque inconnue et préférait cent fois rester avec William.

    Il ne fallait pas posséder une intelligence supérieure pour comprendre pourquoi Edward avait spontanément proposé la seule solution viable pour Bastet, parce qu'il était clair que ceux qui la pistaient n'auraient pas mis longtemps avant de débarquer chez Sélène... Et bien entendu en ne la trouvant pas, il leur aurait fallu encore moins de temps pour aller la chercher là où elle devait passer le plus clair de son temps. La mutante adressa un sourire encourageant à Bastet avant de reprendre la parole, ignorant que Bastet émettait de sérieux doutes sur sa capacité à se défendre ou à défendre qui que ce soit en règle générale...

    Je prends Bastet avec moi. Le choix de notre lieu de résidence est vaste, mais dans tous les cas elle sera en sécurité.

    Le "ne t'en fais pas" que sous-entendait le regard que Sélène avait posé sur Edward ne fut pas prononcé à voix haute. Cela aurait été redondant, mais cela aurait également été plus qu'inutile parce que si Edward confiait Bastet à Sélène, c'est qu'il ne s'inquiétait pas du fait qu'elle assurerait sa protection.

    Dans l'esprit de Sélène s'esquissait déjà une liste de choses à vérifier. Elle pouvait bien entendu l'emmener chez elle, en bord de mer, mais cela impliquerait que l'adolescente reste seule à certaines périodes, parce que même si Sélène pouvait travailler de chez elle, il lui faudrait s'absenter pour se nourir et pour s'occuper d'affaires qui n'étaient pas "tout public". Le QG des Damnés apparaissait également comme une planque sûre qui malgré tout assurerait un grand nombre d'occupations à Bastet. Se posait juste la question de la clandestinité du QG, qui impliquait qu'aucune personne n'appartenant pas au mouvement n'était autorisée à y pénétrer... C'était un cas de force majeure, mais la sécurité de deux groupes - on pouvait même parler de fratrie - ne pouvait être risquée pour la protection d'une personne seule, même pour rendre service à Edward. Sélène pouvait également s'installer temporairement chez Virgil avec Bastet, assurant à la tête blonde une foule de points de fuite grâce au pouvoir de son amant au cas où quelqu'un retrouve la trace de Bastet... Son appartement avait l'avantage d'être simple à quitter en cas de souci, sans compter que le mutant n'aurait pas loupé une occasion d'instruire l'adolescente, comme à chaque fois qu'il lui tombait sous la main un jeune éveillé intellectuellement parlant. Ca serait donc la solution qu'elle choisirait. Un certain nombre de précautions seraient dans tous les cas à prendre afin de s'assurer que personne ne reconnaîtrait Bastet par hasard. Mais ça, Sélène en faisait son affaire; disparaître et faire disparaître, c'était son rayon.

    Bastet finit par confier à Edward ce qui ressemblait - à première vue - à un couteau à lame rétractable, et même s'il ne s'agissait sans doute pas d'une arme de précision, les intentions de l'adolescente et on ne pouvait plus claires au sujet de ce prêt spontané. Un sourire naquit sur les lèvres de Sélène, qui trouvait cette attention adorable même si elle ne serait peut-être pas accueillie de la manière escomptée; Edward restait lui-même, même sur un lit d'hôpital.

    La porte s'ouvrit finalement à la volée, et un médecin entra accompagné de deux internes.

    Nous allons vous emmener passer une radio, Monsieur... - Le docteur jeta un œil à la fiche de renseignements remplie par les ambulanciers et y découvrit le faux nom donné par Edward juste avant d'être saucissonné sur le brancard. - Mais qui a rempli ce formulaire ? Abraham Lincoln, et puis quoi encore !
    C'est le nom que monsieur a donné...
    Vous auriez mis "John Doe" que ça aurait fait pareil... - Le médecin s'approcha d'Edward, adoptant un ton plus calme et un débit de parole suffisamment lent pour que même un autiste puisse comprendre. - Monsieur, est-ce que vous me comprenez ? Comment vous appelez-vous ?
    Je suis pas sûr qu'il comprenne, Docteur...

    Sélène ne pu s'empêcher de lever les yeux au ciel sans même s'en cacher. A ce rythme-là et si tout le monde prenait Edward pour un abruti, ils allaient passer la nuit dans ce foutu hôpital !

    Il avait l'air bien attaqué... Pour oublier son nom, quand même... !
    Prévoyez un scanner + IRM, dans ce cas.
    Bien, Docteur.

    Sélène toussota pour attirer l'attention du médecin, et croisa bien vite son regard contrarié lorsqu'il la fixa. Accrochant un sourire aimable sur ses traits, elle prit la parole:

    Serait-il possible de s'occuper de sa jambe assez rapidement ? Ce n'est pas que nous sommes pressés, mais quand même...

    Sous-entendu: "si vous vous n'avez rien à faire de votre journée, ce n'est pas notre cas". Il ne fallait pas compter sur Sélène pour patienter pendant qu'ils feraient un tas d'examens inutiles et coûteux alors que le vrai problème était sous leurs yeux. Elle avait eu un peu peur de l'état mental d'Edward, mais la conversation on ne pouvait plus sérieuse qu'ils avaient eu un peu plus tôt avait dissipé presque toutes ses inquiétudes à ce sujet.

    Mademoiselle, excusez-moi... Mais êtes-vous médecin ?
    Absolument pas.

    Ca, c'était la réponse qui activait très généralement le mode "vénèr" chez tout médecin inquiet de voir son autorité dans le domaine de la médecine remise en question.

    Alors je vais vous demander de nous laisser faire notre travail puisque vous ne vous y connaissez guère plus que Monsieur... - D'un mouvement de main, il désigna William sans se douter qu'il était justement médecin. - Donc si vous souhaitez que votre mari aille mieux...

    Un sourire amusé étira les lèvres de Sélène parce qu'il était amusant qu'on la "case" avec les hommes pour lesquels il lui arrivait de perdre son sang froid. C'était un coup classique que lui faisaient généralement à peu près tous les gens mous du bulbe incapables de concevoir le fait qu'une femme puisse être indépendante, intelligente, mais également inquiète pour une personne du sexe opposé sans forcément coucher avec... Enfin concernant Edward, le problème était plus compliqué, justement à cause du dernier critère. Mais la perspective qu'on puisse l'associer de cette manière à Edward avait quelque chose d'encore plus intéressant...

    Quoi ?
    Trop de paroles inutiles et pas assez de soins. - Son ton était sans appel: ce médecin l'exaspérait. - Faut-il appeler un autre médecin pour qu'il reçoive les soins adéquats ou faut-il que je m'occupe de lui faire passer cette radio moi-même ?
    Mademoiselle, je vous conseille de changer de ton, et de vous...
    Et moi je vous conseille de laisser tomber vos grands airs avec moi et de faire votre travail. Faudra-t-il attendre que sa jambe se nécrose pour que vous vous décidiez à regarder ce qui ne va pas ?

    Un interne décida de se pencher sur la question, palpant la jambe blessée d'Edward à travers son pantalon précisément à l'endroit où un renflement s'était créé., engendrant sans nul doute une violente douleur.

    Ca a l'air d'être fracturé, à première vue... Est-ce que quelqu'un s'est intéressé à sa jambe ou est-ce que tout le monde s'est contenté de... euh...

    Le regard gêné de l'interne avait croisé le regard furieux du médecin qui ne savait plus trop s'il convenait de hurler d'abord sur Sélène, ou plutôt sur l'interne... Sélène décida de terminer la phrase à la place de ce dernier, avec toute l'ironie dont elle pouvait être capable:

    ... Ou est-ce que tout le monde s'est contenté de le prendre pour une grosse andouille de Vire sanglée sur un brancard ? C'est un peu la question que l'on se pose, en fait.
    Docteur, je pense qu'il faudrait lui administrer un antidouleur. 10cc de morphine ne me paraissent pas être du luxe, parce que vu la taille de l'hématome...

    Le médecin venait de se faire remiser au rang de simple spectateur, et cela ne semblait pas lui plaire. Tellement, qu'il finit par quitter la chambre en laissant claquer la porte derrière lui. Les deux internes échangèrent un regard paniqué, parce qu'ils n'en étaient qu'au début de leur première année d'internat et que de ce fait, ils ne pouvaient prendre de décisions concernant un patient sans l'approbation d'un titulaire. Sélène leur adressa un sourire encourageant, semblant d'un coup nettement moins acide que quelques secondes plus tôt:

    Le Dr. Carter se fera un plaisir de vous chapeauter...

    Pour avoir fréquenté un médecin, Sélène connaissait un peu plus de choses que le commun des mortels sur les hôpitaux. Et cela pouvait s'avérer utile de temps à autre.

    Vous connaissez le Dr. Carter ?
    Depuis quelques années, oui...

    Rester évasive lui permettait de ne pas avoir à répondre une chose douloureuse du style "il a achevé de former mon ex petit-ami qui exerçait ici jusqu'à ce qu'il se fasse assassiner". Sélène n'abordait jamais ce sujet avec qui que ce soit depuis que justice avait été rendue, mais le fait que son visage se soit quelque peu crispé avant qu'elle ne fournisse une réponse risquait de ne pas échapper à un bon observateur...

    Le second interne s'était donc éclipsé afin d'aller prévenir le médecin titulaire en question, et le second venait de débloquer la seconde porte de la chambre de manière à faire rouler le lit sur lequel se trouvait Edward jusqu'au service de radiologie, parce qu'aussi longtemps que personne n'aurait précisément diagnostiqué l'état de sa jambe, il était tout simplement impensable de l'autoriser à se lever ou à faire quoi que ce soit.

    Si vous souhaitez l'accompagner, suivez-nous. Il vous faudra en revanche patienter dans le couloir pendant la durée de l'examen.

    Un sourire un peu désolé avait accompagné cette précision. C'était à croire que cet interne avait un esprit plus professionnel que le docteur qui s'était présenté à eux quelques minutes plus tôt. Le monde ne tournait pas rond.
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