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 Fini de flâner! [libre]

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Tobias Eliassen

Tobias Eliassen
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MessageSujet: Fini de flâner! [libre]   Fini de flâner! [libre] EmptyMar 10 Aoû - 17:29

Dimanche matin, 11h32 am. Tobias, vêtu d'un vieux t-shirt décoré un aigle en vol et d'une paire de jeans aux genoux et poche arrière troués est assis, son violoncelle entre les cuisses, l'oreille gauche tournée vers l'instrument. D'une main, il pince une corde; de l'autre, il tourne une cheville à coup de mouvement infinitésimalement petits.  Pour le commun des mortels, ses gestes semblent largement inutiles. Toutefois, pour l'oreille entraînée, il effectue un travail très important; il accorde son instrument.
 
Cette journée marque la première sortie du violoncelle de sa caisse noire depuis son arrivée en Amérique. Tout seul dans leur appartement de Hell's Kitchen, l'aîné des enfants Eliassen a voulu s'assurer d'avoir le temps et la place pour dévoiler correctement ce nouveau lieu à son instrument. Après tout, pas question que le violoncelle soit rangé à nouveau dans sa boîte, oh non! Celle-ci ne servait qu'à la protéger des transports et des gens ivres. Son trépied était déjà monté dans un coin du salon non loin de celui portant la guitare de Jari, prêt à recevoir l'instrument dans toute sa splendeur.
 
Jari, lui, avait été plus pressé d'extirper sa guitare de sa boîte. En fait, Tobias se demandait si ce n'était pas le tout premier item qui fut libéré de ce côté de l'océan. Tobias sourit. C'était bien le genre de son petit frère. À première vue plus sage que l'aîné mais en réalité, tout aussi excitable... Simplement pas toujours pour les mêmes choses!
 
Soudain, le téléphone se mit à hurler un riff de guitare de Métallica, tranchant avec violence la rêverie du Finlandais. Agrippant le violoncelle par la queue, il se pencha vers son portable, l'ouvrit, démarra la fonctionnalité du haut-parleur et se rassit correctement.
 
"Allo?"
 
"Tobi!" fit une voix féminine rendue plus stridente par le petit téléphone. "Ça fait plus d'une semaine! Qu'est-ce que tu attendais pour téléphoner?"
 
"M'man..." fit l'homme en soupirant avant de retourner à son ouvrage.
 
"Eh puis je sais fort bien que ce n'est pas parce que vous n'avez pas de temps! Tu crois que je ne sais pas que vous n'avez toujours pas cherché du travail, ton frère et toi?" Tobias soupira. "Sans compter que tu sembles avoir déjà oublié que je t'avais bien averti de veiller sur ton frère! Il est plus jeune que toi, c'est important que tu t'assures que tout aille bien pour lui!"
 
"M'man, Jari a 24 ans, tu sais..."
 
"Je m'en fiche, tu as quand même plus de vécu que lui. S'Il arrivait quelque chose à mon bébé...
 
Tobias haussa un sourcil."Mais s'il m'arrive quelque chose à moi, c'est moins grave?"
 
Un claquement de langue retentit à l'autre bout du téléphone. "Voyons, ne dit pas d'âneries. Tu sais bien que j'en mourrais s'il vous arrivait quelque chose."
 
"T'inquiète, tu peux dormir en paix, on est tous deux sains et saufs!"
 
Dormir en paix? Ha! Je n'ai pas pu dormir en paix à partir du jour où tu as commencé à marcher!" Tobias éclata de rire. Celle-là, sa mère la lui sortait souvent, avec toute une panoplie de variantes. La plus extrême avait été qu'elle n'aurait de vrai repos que lors de son dernier. Sa mère attendit qu'il en eut terminé de s'esclaffer puis reprit d'une voix plus douce. "Je m'inquiète vraiment pour vous, tu sais. L'Amérique, c'est si loin..."
 
"Je t'assure que tout va bien, Maman," renchérit son fils, avec une voix également plus compatissante.
 
"Mais dis-moi que tu vas essayer de te trouver un travail bientôt. Ça m'inquiète tout ça, je ne veux pas que vous soyez dans le pétrin et tu connais ton père, il va vouloir vous laisser vous débrouiller seuls..."
 
"Oui, M'man. J'te le promet, même."
 
"Merci."Il entendit un soupir à l'autre bout du fil et quand sa mère reprit, sa voix était plus joyeuse. "Oh, tu savais que ta grand-mère est sortie de l'hôpital? Les médecins ont dit qu'elle pouvait retourner à la maison mardi prochain. Je vais devoir aller aider ton grand-père à faire du ménage, sinon elle risque l'infarctus en voyant la maison..." 
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Tobias Eliassen

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MessageSujet: Re: Fini de flâner! [libre]   Fini de flâner! [libre] EmptyMar 10 Aoû - 17:36

La conversation se poursuivit pendant près de trois quarts d'heure, surtout sa mère relayant des informations diverses ou posant des questions auxquelles Tobias se faisait un devoir de répondre. Elle s'enquérit du plus jeune et de ses escapades, de ses escapades à lui, de leur santé, de leur appartement, de la façon dont ils mangeaient. Elle parla des voisins et de leur chien trop bruyant, du travail où sa patronne serait bientôt en congé de maternité, Dieu merci! et de la météo nuageuse. Lorsque vint le temps de raccrocher, à contrecoeur mais à sec de nouvelles à échanger, Petra Eliassen s'empressa à nouveau de faire renouveler à son fils sa promesse puis lui rapella à quel point elle les aimait, lui et son frère. Puis, finalement Tobias fut laissé en paix.
 
Éteignant le téléphone cellulaire, l'homme demeura pensif, les bras drapés autour de son violoncelle qu'il avait depuis longtemps terminé d'accorder mais dont il n'avait plus particulièrement envie de jouer. En fait, sa mère avait ramené à la surface de ses pensées le besoin de trouver un travail. Depuis qu'ils étaient ici, les deux frères n'avaient pas réellement mit la main à la pâte à ce niveau mais inexorablement, leurs comptes de banque se vidaient un peu plus à chaque jour qui passait. Sans compter que sans travail, quand on ne connait pratiquement personne en ville... Ce n'est franchement pas si distrayant que ça! Oh oui, il était définitivement dû pour se trouver un boulot.
 
Rangeant l'instrument dans le coin du salon, le grand blond dénicha son ordinateur portable dans le fouillis de vêtements joncheant son bureau et l'en extirpa afin de se mettre à l'oeuvre. Le résultat recherché? Un curriculuum vitae entièrement traduit en anglais. Muni de son dictionnaire finnois-anglais, de son guide de conjugaison et de toute sa concentration, il s'attela à la tâche.
 
Quelques heures, un épisode des Simpsons et une pizza plus tard, le résultat désiré avait été atteint. Le Finnois peaufina une dernière fois la mise en page puis, hochant la tête en satisfaction face à son travail, il enregistra le tout sur sa petite clé mémoire à port USB. Cela fait, il se leva, changea son tshirt (parce qu'un jean troué, ça passe encore, mais un tshirt troué en plus... Il y avait une limite à ne pas se soucier de son image, quand même!
 
Une fois cela fait, il quitta l'appartement et se dirigea tout droit vers la boutique d'imprimerie qu'il avait croisée à quelques reprises lors de ses explorations. Au prix de deux dollars soixante-dix, il en sortit avec une enveloppe emplie de 15 copies encore agréablement chaudes de son cv qu'il décida qu'il distribuerait dès le lendemain. Mais d'abord, retourner à l'appart question de ressortir son violoncelle qu'il tenait à nouveau à entendre maintenant qu'il avait terminé ce qu'il voulait faire!

Il se mit en marche et à peine dix minutes plus tard, porté par ses longues jambes, il inséra la clé dans la serrure et pénétra dans l'antre des garçons Eliassen. Déposant son enveloppe, il se dirigea tout droit vers son instrument en clamant "Viens par ici, ma jolie! 
 
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Jari Eliassen

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MessageSujet: Re: Fini de flâner! [libre]   Fini de flâner! [libre] EmptyMar 10 Aoû - 21:24

Quelques secondes plus tard, un cliquètement de poignée retentit dans un coin de l'appartement et la porte de la salle de bain s'entrouvrit, laissant passer un Jari vêtu d'un simple jean et aux cheveux encore humides. Il s'adossa contre le montant de la porte et prit une pose exagérément efféminée une main sur la hanche et la tête inclinée sur le côté.

- Salut mon chou, lança-t il à son frère d'un ton lascif, je t'ai manqué on dirait. Accroche toi, j'arrive !


Et avant que Tobias n'ait pu attraper son cher violoncelle, Jari parcouru en trois enjambées la distance qui les séparait et se jeta sur lui. Bénéficiant d'un petit effet de surprise, le cadet parvint à bousculer l'aîné, pourtant bien plus costaud et massif, par terre pour lui pincer les côtes au travers de son t-shirt. Les deux frangins roulèrent au sol en se rouant de coups continuèrent à se battre comme deux chiots fous jusqu'à ce que l'un des deux manqua de faire tomber le violoncelle de son support d'un coup de bras mal placé. Jari s'écarta sur le côté.

- Hem … faudrait qu'on se calme un peu là en fait , haleta-t'il.

Une bonne petite bagarre dans ce genre l'amusait mais il ne faisait pas le poids face à Tob' qui finissait presque toujours par avoir le dessus, alors autant profiter de cette petite excuse pour éviter de finir dominé. Jari se releva, posa brièvement la paume sur le précieux instrument, comme pour s'assurer qu'il ne tomberait pas et plongea la main dans la poche de son pantalon pour en tirer l'élastique qui lui permettrait d'attacher ses cheveux. Le jeune homme rassembla sa chevelure filasse derrière sa nuque d'un geste expert avant de l'y maintenir grâce au fameux petit élastique.

- Quand je suis rentré, expliqua Jari en attrapant ensuite un de ses t-shirt posé sur le dossier d'une chaise, j'ai vu que t'étais pas encore revenu alors j'ai fermé à clé pendant que je prenais ma douche. C'pour ça que la porte était bouclée ... si jamais tu te pose la question.

Il enfila le t-shirt puis attrapa sa guitare avant d'aller s'assoir sur la chaise devant le bureau encore encombré des affaires de Tob'. Il fit pianoter presque amoureusement ses doigts aux extrémités calleuses sur les cordes en couvrant la guitare d'un bref regard qui voulait clairement dire «  Oui, moi aussi je t'aime. ». Trois petits accords résonnèrent faiblement, l'ampli n'était pas branché, après quoi Jari posa de nouveau les yeux sur Tobias en face de lui pour lui demander :

- Alors, quoi de nouveau depuis tout à l'heure ? Où t'étais fourré ?


De son côté, il avait prit tout son temps pour se doucher en rentrant de la petite promenade qui l'avait occupé pendant à peu près une heure. Dehors il faisait beau et chaud Jari s'était sentit le besoin de se dégourdir les jambes même si le Hell's n'était pas le coin idéal pour une balade. Il était parti sans rien dans les poches pour avoir l'assurance qu'on ne lui chiperait rien et il avait flâné dans les ruelles comme un simple touriste en espérant se créer une carte mentale de son nouveau chez lui. Et qu'en il en eût assez de marcher, il avait mit les voiles en direction de l'appart' et s'était jeté sous la douche, aussi bien pour se décrasser que pour se rafraîchir tant il faisait chaud ces jours derniers. Et comme ça il n'avait pas souffert du manque d'eau chaude causé par un chauffe-eau plutôt mité ...
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Tobias Eliassen

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MessageSujet: Re: Fini de flâner! [libre]   Fini de flâner! [libre] EmptyMer 11 Aoû - 8:05

Tobias tourna sa tête vers son frère et rit doucement en roulant des yeux quand ce dernier apparut dans le cadre de porte avec son air le plus efféminé possible... Effet où les cheveux longs étaient annulés par son torse dénudé. Ce à quoi il ne s'attendait pas, par contre c'est que Jari se propulse sur lui et le mette par terre et se mette à le pincer avec frénésie. Avec un rugissement se transformant en rire, Tobias attrapa la jambe de son frère et le souleva partiellement, tentant de le coincer sous lui. Jari maintint la main haute quelques instants mais comme l'aîné parvint à attraper l'un de ses poignets et était sur le point de renverser les rôles, son bras manqua frapper le violoncelle et Jari en profita pour se relever et éviter ainsi d'être dominé.

"Hem... faudrait qu'on se calme un peu là en fait,"

"Mouais, c'est ça... Tu t'en sauves à bon compte..." sussura Tobias avec un sourire en coin, passant une main dans sa longue chevelure afin de la démêler quelque peu pendant que Jari attachait la sienne.

"Quand je suis rentré, j'ai vu que t'étais pas encore revenu alors j'ai fermé à clé pendant que je prenais ma douche. C'pour ça que la porte était bouclée ... si jamais tu te pose la question."

Tobias se redressa et attrapa son instrument délicatement. "Pas de problème. En fait, M'man serait bien contente, tu sais comment elle est! Et puis on est plus en Finlande, New York, c'est franchement la jungle..."

"Alors, quoi de nouveau depuis tout à l'heure ? Où t'étais fourré?"

"Eh bien en parlant de Maman, elle a appelé ce matin. Pour faire changement, elle croit que tu as encore 8 ans et que je dois veiller sur toi, elle ne dors pas la nuit à cause de nous et elle veut qu'on se trouve des jobs..." énuméra l'homme en s'asseyant sur le divan et appuyant le violoncelle entre ses mollets. "Et justement, ce que je suis parti faire tout à l'heure, c'est faire imprimer des cvs!" renchérit-il en pointant l'enveloppe qui trônait sur la table de cuisine avant d'enchaîner avec un accord pour tester le son . "Parce que bon, aussi bien faire plaisir à Maman, d'accord, mais c'est long quand même, ne rien faire! Ouais, ya du tourisme, mais on habite ici, c'est pas comme si on allait repartir d'ici une semaine... Et puis il faut du fric pour tout payer!"
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Jari Eliassen

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MessageSujet: Re: Fini de flâner! [libre]   Fini de flâner! [libre] EmptyMer 11 Aoû - 23:20

- Mouais, c'est ça... Tu t'en sauves à bon compte... avait glissé Tob' entre ses dents.

Pour une fois, oui, Jari s'en était tiré à bon compte ! Ce qui signifiait qu'il ne s'était cogné nulle part et qu'il n'avait pas déclaré forfait, écrasé sous le poids de Tobias. Sa guitare calée contre lui, il fit jouer le poignet que son frère avait chopé quelques instants plus tôt avant d'esquisser sur les cordes de son instrument les premières note de Higway to Hell. En même temps, son frère répondit à la question qu'il lui avait posée tout en apprêtant son violoncelle.

- Eh bien en parlant de Maman, elle a appelé ce matin.
- Ah.
- Pour faire changement, elle croit que tu as encore 8 ans et que je dois veiller sur toi ..
- Hum.
- … elle ne dort pas la nuit à cause de nous
- M'étonne pas.
- … et elle veut qu'on se trouve des jobs...
-Oula.
- Et justement, ce que je suis parti faire tout à l'heure, c'est faire imprimer des cvs ! Parce que bon, aussi bien faire plaisir à Maman, d'accord, mais c'est long quand même, ne rien faire! Ouais, y'a du tourisme, mais on habite ici, c'est pas comme si on allait repartir d'ici une semaine... Et puis il faut du fric pour tout payer !
- J'avoue que j'ai un peu de mal à me dire qu'on vit ici. M'enfin, t'as raison, le pognon va pas tomber du ciel et on en a besoin si on veut continuer notre tournée des bars !
Répondit Jari d'un ton sérieux. Faut qu'on se remue …


Il se tût une seconde, passant de AC/DC à une composition de son ami Eikki qu'il avait joué de nombreuses fois quand il faisait partie de leur petit groupe. Jari s'efforça de ne pas trop repenser à High Moon, histoire de ne pas faire de crise de nostalgie et poursuivit :

- Quand j'y pense, on est pas futés, on aurait pu appeler M'man plus tôt. Elle qui devait penser qu'on l'appellerait quatre fois par jour ! En tout cas, je crois qu'elle ne comprendra jamais que j'ai grandi …

Naturellement, Petra adorait ses deux enfants autant l'un que l'autre, mais elle avait toujours eu tendance à couver Jari et à le considérer comme « son bébé », pour le meilleur comme pour le pire. Oh, ce n'était pas qu'elle n'aimait pas Tobias, loin de là, mais après la mort de son second bébé en bas âge, Petra avait toujours craint de voir le drame se reproduire avec Jari, moins résistant que son aîné. Le caractère plus raisonnable du cadet avait sans nul doute lui aussi contribué à ce surplus d'amour maternel direct. Ca ne dérangeait pas forcément Jari, qui avait fini par s'y habituer, tant qu'elle n'en faisait pas l'étalage en public mais il aurait parfois aimé lui faire comprendre qu'il avait passé la vingtaine et qu'il avait maintenant un minimum d'autonomie … et que c'était souvent Tobi qui avait besoin d'être surveillé, pas lui ! Mais bon, il n'allait pas reprocher à sa mère de se faire du mouron et au fond, il savait qu'au moins quelqu'un en ce bas monde, en plus de Tobias, l'aimait.

Écartant un peu ses considérations, Jari se leva de sa chaise et alla brancher son ampli avant de venir se planter à côté du sofa où était installé son frère. Ses doigts s'agitèrent sur les six cordes, entamant quelques notes d'introduction qu'il connaissait très bien. Il releva la tête en direction de Tobi, sans cesser de jouer.

- Enter Sandman. Tu me suis ? Demanda t'il avec un clin d'oeil.

C'était bien simple, le violoncelliste ne pouvait pas refuser ! Les deux frangins avaient plusieurs fois répété ce morceau et ils le connaissaient aussi bien tous les deux. Jari répéta l'intro quelques secondes pour laisser à son compère le temps de se mettre en place, après quoi ils se lancèrent. La guitare et le violoncelle résonnèrent dans l'appart' avec la voix basse de Jari quand celui-ci commença à chanter.

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Tobias Eliassen

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MessageSujet: Re: Fini de flâner! [libre]   Fini de flâner! [libre] EmptyJeu 12 Aoû - 6:19

"J'avoue que j'ai un peu de mal à me dire qu'on vit ici. M'enfin, t'as raison, le pognon va pas tomber du ciel et on en a besoin si on veut continuer notre tournée des bars!" Tobias ne put s'empêcher de rigoler. Ah, si seulement leur mère savait! Que dirait-elle? Déjà qu'elle disait être insomniaque d'inquiétude! "Faut qu'on se remue... "

Quelques accords d'un classique du rock retentirent, suivi d'un autre que Tobias reconnaissait pour avoir été un des fans du groupe de son frère.

"Quand j'y pense, on est pas futés, on aurait pu appeler M'man plus tôt."
"Tu avais si hâte que ça de te faire appeler son bébé?"
"Elle qui devait penser qu'on l'appellerait quatre fois par jour! En tout cas, je crois qu'elle ne comprendra jamais que j'ai grandi..."
"Elle a toujours aimé se faire de belles illusions... Heureusement que Papa est là pour calmer ses ardeurs de mère poule!"


Enfin, le début d'Enter Sandman, bien connue des frères Eliassen s'échappa de l'ampli et résonna une première fois dans la petite pièce. Un sourire naquit sur les lèvres de Tobias et grandi rapidement.

"Enter Sandman. Tu me suis?" demanda le plus jeune.
"J'ai déjà pas suivi?" répliqua-t-il avec un air espiègle.

Pendant qu'il se positionnait plus confortablement, Jari joua à nouveau les premiers accords de la chanson. Lorsqu'il s'arrêta, Tobias ferma les yeux, redressa ses épaules et levant son archet pour le poser délicatement sur les cordes, il tapa du pied quatre fois pour battre la mesure. Puis, ils se lançèrent.

Cette chanson, ils l'avaient souvent jouée. Si souvent, en fait, que même s'ils avaient passé quelques semaines sans l'entamer, les notes venaient facilement aux frères qui avaient amorcé leur passion pour la musique n'étant encore que des enfants. Tobias caressa presque amoureusement les cordes sur lesquelles il faisait également glisser son archet et instinctivement, sa tête puis tout son corps se mit à bouger au rythme de la musique.

Son frère attaqua son solo habituel et la crinière de Tobias se mit à tressauter de plus en plus avec sa tête qui bougeait alors qu'il accompagnait la mélodie rapide. Il ne pouvait jamais s'en empêcher mais il était si à l'aise avec son instrument que cela n'affecta pratiquement pas la qualité du son qui s'en échappait.

Soudain, avec un fracas à côté de lui et un cri strident de l'autre qui fit grimacer l'aîné, la chanson cessa abruptement. Tobias, figé en position de Do aigu, fixait son frère du regard d'un air incrédule alors que ce dernier avait les yeux rivés sur ses mains. Il observa son frère pendant un court instant, puis la guitare tombée sur le sol que Jari n'avait toujours pas récupéré. Pas normal. Non seulement le jeune homme préférait tomber lui même sur le sol que de laisser son instrument prendre le coup mais en plus, il était du genre à immédiatement la ramasser dans ses bras comme un jeune enfant et l'examiner sous toutes les coutures pour s'assurer de son bien-être. Regardant à nouveau vers Jari, le plus vieux eut une étrange sensation de déjà-vu et revit ce même air, si moins apparent, dans le souvenir du moment suivant les turbulences dans l'avion juste avant l'atterrissage. Tobias fronça des sourcils en posant ses bras sur ses cuisses.

"Qu'es-ce qui se passe? Tu tires la même tête que dans l'avion, l'autre jour. Et puis ta guitare..." Il riva sur Jari un regard ferme. Il avait intérêt à répondre, sans quoi son frère allait lui extirper les vers du nez, de force s'il le fallait! "Qu'est-ce qui t'arrives? Ça t'es jamais arrivé avant!
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Jari Eliassen

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MessageSujet: Re: Fini de flâner! [libre]   Fini de flâner! [libre] EmptyJeu 12 Aoû - 17:33

Jari décocha un regard en coin à son frère puis baissa les yeux. Quand Tobias prenait un air pareil, c'est qu'il voulait quelque chose et qu'il était bien décidé à l'obtenir. A cet instant, il voulait des réponses. Sachant qu'il ne pourrait pas se débiner éternellement, Jari récupéra sa guitare en tâchant de faire abstraction des muscles douloureux et il se mit à bredouiller tout en vérifiant fébrilement que son instrument n'avait pas trop souffert de sa chute.

- Bah en fait … je sais pas c'qui m'arrive. Ça à commencé dans l'avion … Ca me fait comme si on … rigole pas, mais ça fait comme si on m'attrapait la tête, les jambes et les bras et qu'on tirait dessus. D'un coup sec. Ou comme si on cassait mes os … C'est bizarre.


Il n'avait pas trouvé de meilleur manière pour décrire cette désagréable sensation. La douleur lui rappelait un peu celle qu'il avait subit des années plus tôt, quand il s'était fêlé deux côtes en tombant de cheval. Sauf que là, c'était généralisé à son corps entier. Avec soulagement, il remarqua que sa gratte était intacte, mais tout de même, quelle idée il avait eu de ne pas bien attacher la sangle … Il aurait pu se retrouver privé de guitare pour une faute aussi bête.

- A mon avis, poursuivit-il d'une voix faible, j'ai du m'esquinter un truc dans le dos. C'est toujours de là que la douleur vient. Mais le reste du temps, j'ai pas mal … ca vient juste comme ça.


Esquivant le regard de son frère, il réinstalla correctement sa Kramer contre lui et remua ses doigts. La douleur s'estompait doucement, comme à chaque fois quelle le foudroyait de la sorte et dans quelques minutes, Jari ne sentirait plus rien, sinon un bon paquet de courbatures un peu partout. Mais il se garda d'en rajouter pour ne pas attirer plus l'attention de Tobias sur lui. Il n'avait pas envie que celui-ci l'envoie chez le médecin, tout simplement parce qu'il n'en avait pas du tout envie et qu'il n'en avait sans doute pas besoin. Après tout, ce n'était surement pas si grave, la douleur n'apparaissait qu'à intervalles distants et ne durait que quelques secondes. Et puis, ça finirait par s'arrêter, Jari ne savait pas quand mais il était persuadé que ça se terminerait un jour ou l'autre. Alors autant attendre avant d'aller se faire ausculter ! Le jeune homme replaça sa queue de cheval derrière ses épaules avant de focaliser son attention sur sa guitare et de reprendre son solo en espérant que Tob' ne chercherait pas plus loin et l'accompagnerait. Autant éviter de trop penser aux problèmes ou on finit presque toujours par les invoquer.
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Tobias Eliassen

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MessageSujet: Re: Fini de flâner! [libre]   Fini de flâner! [libre] EmptyMar 17 Aoû - 9:40

Tobias fixa son frère du regard alors que ce dernier se hâtait pour récupérer sa guitare et tentait tant bien que mal de lui expliquer ce qu'il ressentait. De toute évidence, Jari évitait de croiser son regard et cela en disait long; il lui avait donc caché tout ceci depuis le début. Pas bon signe. Habituellement, quand Jari lui cachait quelque chose, c'était qu'il y avait de quoi s'inquiéter. Un drôle de picotement le prit d'assaut entre les omoplates lorsque Jari parla d'avoir l'impression qu'on lui cassait les os. Il n'avait jamais entendu de rien de tel et avec Jan-Erik qui avait étudié en soins infirmiers, il en avait beaucoup entendu, dans sa vie!

Son frère se tut pendant un moment et Tobias n'en rajouta pas. Il ne voulait pas lui mettre de pression inutilement; déjà que le cadet lui avait caché ceci, il ne voulait pas l'effaroucher alors qu'il se confiait enfin. Il semblait déjà assez peu confortable en ce moment!

"À mon avis, j'ai du m'esquinter un truc dans le dos. C'est toujours de là que la douleur vient. Mais le reste du temps, j'ai pas mal... Ça vient juste comme ça."

Tobias hocha la tête lentement. Tout ça provenant du dos? Étrange. Très étrange. Tobias n'arrivait absolument pas à s'imaginer la moindre condition physique remplissant ces critères. Un arrêt au café internet s'imposait, à défaut de pouvoir faire la recherche directement chez soi. Ce qui lui rappela d'ailleurs qu'il était plus que temps de choisir un fournisseur internet s'ils voulaient enfin profiter d'un peu de modernité! Il aurait bien pouvoir attraper son ordinateur portable et faire la recherche immédiatement. Toutefois, sans surprise, il doutait pouvoir trouver la réponse à ses questions.

Toujours sans faire face à son regard, Jari se tut, replaça ses cheveux et reprit le morceau qu'ils avaient été en train de jouer avant l'interruption. L'aîné laissa quelques temps passer après avoir tourné le regard vers le manche de son violoncelle avant de reprendre la mélodie. Inutile de se pointer immédiatement chez un médecin; il savait fort bien que ceux-ci étaient plutôt coûteux et ils ne possédaient pas encore d'assurance maladie. Un autre détail qu'ils avaient besoin de régler le plus rapidement possible.

Il se remit à jouer mais ses gestes étaient mécaniques car son esprit étaient accaparé par les devoirs qu'il se devait d'accomplir. Tout d'abord, demain matin, le café internet. Il en connaissait une gratuite, ce qui lui permettrait à la même occasion de faire des recherches pour des compagnies d'assurance santé. Parce que bon, pour lui, c'était peu pertinent mais pour son frère... Qui n'y avait sans doute pas pensé, d'ailleurs! Après quoi il pourrait commencer sa distribution de cvs. Il fit l'inventaire mental des divers vêtements l'ayant accompagné jusqu'en Amérique et décida qu'un jean sans trous et une chemise à large quadrillage feraient l'affaire. Après tout, il n'avait pas les ambitions d'ingénieur de Jari et les garagistes trouvaient rarement défaut à l'habillement de leurs employés!

Le restant de la chanson se déroula ainsi, chacun dans ses pensées, ce qui eut comme effet que pour une fois, leur version de Enter Sandman était interprété de façon plutôt tranquille, contrairement à leur habitude. À la fin, Tobias, toujours pensif, tapota sur son instrument avant de se lever et de le ranger. Cela fait, il regarda l'heure. 16h54. Dérivant de son idée première, il décida que le café internet recevrait sa visite cette soirée-là au lieu du lendemain. Les questions lui chicotaient trop l'esprit. Il déclara donc à Jari qu'il sortait et qu'il mangerait sûrement à l'extérieur, de ne pas oublier de verrouiller s'il quittait l'appartement et qu'il le verrait plus tard, le tout avec un air plutôt distrait. Il quitta l'appartement mais la porte n'avait été fermée que quelques secondes qu'elle se réouvra et la tête de Tobias apparut de derrière elle.

"Et pas trop de folies, hein!" termina-t-il avec un clin d'oeil à son frère avant de partir pour de bon.

----------------------------------------------------

Le lendemain matin, Tobias écrasa le bouton "snooze" de son réveil matin lorsqu'il sonna à 6h30. Il avait eu toutes les meilleures intentions du monde mais son escapade qui l'avait ramené chez lui à 23h la veille et il avait complété des documents de soumission d'assurances jusqu'à une heure du matin. Du coup, tout son bon vouloir s'échappa par la fenêtre ouverte.

Neuf minutes plus tard, il rabattit les couvertures qui couvraient son visage et fixa le plafond en injuriant vertement le matin trop vite arrivé. Serrant les dents, il fit à nouvau violence à son cadran, cette fois pour l'éteindre complètement, et s'extirpa lentement du lit. Attrapant les vêtements qu'il avait repêché du fouillis de sa chambre, il les enfila gauchement en baillant aux corneilles.

Il quitta sa chambre à pas lourds et une fois dans la cuisine, se prépara un grand café concentré question de bien commencer la journée accompagné de roties badigeonnées de confiture aux bleuets, tartinade qu'il avait découvert depuis peu mais qui l'avait accroché solidement par les papilles gustatives.

Cela fait, il jeta un coup d'oeil à sa réflexion dans le miroir de la salle de bain et, tout en sirotant la clé de son niveau d'énergie pour la journée, il attrapa son rasoir électrique et passa quelques coups sur les quelques poils blonds qui parsemaient son menton. Il attrapa un élastique qui traînait sur le comptoir sans trop se préoccuper s'il était à lui ou à son frère et lissa ses cheveux vers l'arrière avant de les attacher proprement au dessus de la nuque. Voilà, il était fin prêt. C'était l'heure de se trouver un job.
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Jari Eliassen

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MessageSujet: Re: Fini de flâner! [libre]   Fini de flâner! [libre] EmptyJeu 26 Aoû - 10:28

- Bah, tu vas où ? Demanda Jari tandis que Tobias lui déclarait qu'il partait en vadrouille.

Mais visiblement, sa question n'avait pas été entendue … Tobias avait déjà filé dans le couloir. Jari haussa les épaules et s'assit sur le canapé pour se remettre à jouer. Et soudain, la porte s'ouvrit à nouveau à la volée et Tobi passa la tête par l'encadrement :

- Et pas trop de folies, hein ! Lança-t'il.

Jari se mit à ricaner.

- Nan mais qu'est-ce que tu veux que je fasse ?!

Il ne se sentait plus d'humeur à aller gambader en ville et il n'avait personne à qui rendre visite. Il y avait bien quelques bières qui traînaient dans le coin mais étant donné que Jari trouvait ennuyeux le fait de boire tout seul, il n'y avait pas vraiment de soucis à se faire. Tobias lui dédicaça alors un clin d'oeil entendu et s'éclipsa pour de bon hors de l'appart', laissant son frérot planté sur son divan, guitare à la main. Le jeune homme poussa un bref soupir et se concentra sur ses accords. La guitare avait ça de bien qu'elle pouvait l'occuper efficacement pendant un bon moment les jours où il se sentait motivé. Faisant fi de ses bras douloureux, il travailla un bon paquet de morceaux en vrac, reprises comme compositions originale, improvisa deux mélodies qui lui passaient par la tête et ne se leva que trois quarts d'heure plus tard pour soulager sa vessie et aller piquer une bouteille de bière errant dans le réfrigérateur. Par de telles chaleurs, il faut se méfier de la déshydratation ! Il en liquida quelques gorgées avant de retourner s'assoir près de sa guitare. Il posa sa bière par terre, cala son instrument contre lui et se remit à jouer inlassablement. A ses débuts, les bouts de ses doigts le faisaient souffrir après dix minutes de pratique mais à présent, sa peau s'était tellement épaissie qu'il ne sentait plus rien hormis la pression familière des cordes. Mais alors qu'il était lancé en plein dans un morceau de Poisonblack un soubresaut secoua ses mains et un violent « Ptoïng ! » retentit. Jari cessa de chanter dans un hoquet de surprise et jeta un oeil stupéfait sur sa guitare. La corde la plus fine venait de rendre l'âme, brisée par un coup de médiator en trop …

- Ah nan pas ça !! protesta Jari.

Vainement, il tenta de remettre la corde en place. C'était proprement inutile, elle devait être remplacée et pour ça, Jari allait devoir confier son instrument à un expert et par conséquent, attendre au moins le lendemain … Il poussa une bonne dizaine de jurons avant de replacer sa gratte sur son support et de la regarder avec résignation. Privé de sa Kramer, la soirée allait être longue. Le jeune homme récupéra sa bière et resta un moment à fixer la malheureuse guitare des yeux en se demandant ce qu'il allait bien pouvoir faire de son temps à présent. Finalement, il s'éloigna d'un pas traînant vers sa chambre, dénicha son ordinateur portable de son foutoir personnel et revint avec au salon pour noyer déception et ennui dans une longue partie de Half-Life.


« On a cold winter morning, in the time before the light. In flames of death's eternal reign we ride towards the … »

La chanson s'arrêta là. Jari venait de donner un coup de poing sur le clavier de son portable pour faire taire la fonction réveil. Il avait pensé que Dragonforce parviendrait à le faire bondir du lit, mais il s'était royalement trompé, il n'avait aucune envie de quitter ses draps. Alors il se tourna sur le ventre, écarta bras et jambes et enfouit son visage dans son oreiller pour se rendormir. De l'autre côté du mur de sa petite chambre, Jari entendit son frère remuer et se lever et il poussa un soupir. Bon sang, il avait du travail aujourd'hui … Enfin, il devait plutôt tâcher d'en trouver un ! Il aurait préféré rester tranquillement au lit mais bon, il n'avait pas vraiment le choix. En plus il devait faire réparer sa guitare, il ne tiendrait pas éternellement sans sa dose de musique. Le jeune homme passa un bon quart d'heure à se motiver mentalement, la face toujours enfoncée dans son coussin, avant de parvenir à bouger. Il se redressa sur son séant, bâilla, se gratta vigoureusement la tête et enfin s'étira. Ses muscles étaient roides et courbaturés, comme il l'avait prévu la veille après qu'il ait chopé cette « crampe » à la noix.

- Génial … rouspéta-t'il. Ça va encore durer toute la journée …

Jari bâilla à nouveau, après quoi il se mit debout à la recherche de ses vêtements. Son jean et son t-shirt étaient posés sur une de ses valises qu'il avait casée dans un coin de la chambre. Il se fichait un peu d'avoir des habits mal rangés, mais il n'aimait néanmoins pas les voir traîner à même le sol. La tête encore pleine de brouillard, Jari remonta sa braguette et s'apprêta à enfiler son haut mais, pris d'une flemme désarmante, il se contenta de le garder à la main et rejoignit torse nu la cuisine. De toute façon il faisait trop chaud dans ce pays pour s'habiller … Autant profiter à fond de la fraîcheur du matin. Il trouva Tobias sur le pied de guerre, au sortir de la salle de bain et finissant de boire un café. Jari lui adressa un sourire et un « Salut ! » ensommeillé accompagné d'un signe de main. Pas bête cette idée de café, tiens. Il partit piocher une tasse tout en marmonnant vaguement à Tobias juste avant qu'il ne parte qu'ils se retrouveraient ce soir, qu'ils s'appelleraient si besoin et qu'il lui souhaitait bonne chance pour trouver un job. Le tout dit d'une seule traite avec sa voix foireuse du matin. Puis la porte se referma derrière l'aîné et Jari se retrouva seul avec sa tasse de café à la main.

Un demi-heure plus tard, une fois qu'il fût repu, rasé, peigné et intégralement vêtu ( c'était peut être pas une excellente idée de se promener torse nu dans les rues de NYC ), Eliassen n°2 rangea sa guitare dans sa housse de transport, attrapa un plan de la ville griffonné de partout et s'apprêta à sortir de l'appart'.

- Quand faut y'aller, faut y'aller.

Il se dirigea vers le comptoir pour y récupérer ses clés et son élastique à cheveux mais impossible de trouver ce dernier. Il était pourtant persuadé de l'avoir laissé ici hier soir ! Jari poussa un soupir frustré et finalement, hissa son instrument sur ses épaules en grimaçant sous les courbatures avant de sortir et de boucler la porte à double tour. Pas question de flâner aujourd'hui …


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MessageSujet: Re: Fini de flâner! [libre]   Fini de flâner! [libre] EmptyMar 31 Aoû - 6:12

Quand Jari pénétra dans la cuisine, ce fut avec un air qui imitait avec excellence celui de Tobias une quinzaine de minutes plus tôt. Les cheveux en bataille, torse nu comme à son habitude, il marmonna quelque chose qui ressemblait à une salutation. Les deux frères toujours avec le rythme ralenti de qui vient de se réveiller échangèrent les habituelles paroles qui accompagnaient les jours où ils ne se verraient que très peu puis Tobias finit les dernières gouttes de son café et quitta l'appatement en envoyant la main au plus jeune.

Le soleil éclairait déjà la ville de ses chauds rayons quand Tobias mit enfin le pied dehors à 7h20 du matin. Il bailla une nouvelle fois, dévoilant ses amydales pour les quelques passants qui se hâtaient d'aller travailler ainsi que pour les autres qui somnolaient encore ici sous un escalier et là dans un portique de minuscule chapelle. Son enveloppe sous le bras et les mains profondément enfouies dans ses poches, il jeta un petit coup d'oeil à une petite carte dessinée à la main avec une multitude de points rouges éparpillés. Il s'agissait là de tous les garages qu'il avait trouvé pour les environs et sa tournée commençait chez "Joe's Auto Shop" qui ne se trouvait guère à plus de 500m de l'appartement.

En quelques minutes, il arrivait non loin de sa destination. Les bâtiments étaient plutôt miteux mais ça tenait encore debout. Il chercha des yeux l'adresse dont il avait besoin. Il croisa le 727, le 729, le 737... Mais pas de 733. Fronçant des sourcils, il revint sur ses pas et analysa les numéros de plus près; toujours rien. Étrange. Il regarda partout autour de lui mais rien n'indiquait la présence d'un garagiste entre les rangées de blocs appartements et commerces. Il se mordilla la lèvre inférieure. Ça commençait mal une journée, ça.

Mais peu importe! Il regarda une nouvelle fois sa carte, barra un premier point avec son stylo et choisit sa prochaine destination. Tobias n'était, après tout, guère le genre d'homme à être facilement découragé ou fâché par les petites choses de la vie.

Le prochain garage prévu était 2km plus loin. Avec ses longues jambes, il sut faire le trajet en seulement 20 minutes et la combinaison de l'action physique, de l'air qui se réchauffait et du soleil matinal contribuait grandement à le réveiller pleinement malgré sa courte nuit de sommeil.

Cette fois, Tobias fit preuve de plus de chance. "@Stan's", petit garage coincé entre une minuscule fourrière et un dépanneur dont le panneau commun était délavé par le temps n'avait pas encore ouvert son unique grande porte mais la plus petite entrée était ouverte aux passants.

Entrant dans le lieu sombre, il haussa un sourcil en voyant le lieu plutôt crade. Il était mécanicien; il savait fort bien que ce travail était loin d'être propre mais il y avait tout de même des limites au manque de propreté. Ici, peu de lumière réussissait à percer la crasse accumulée dans les trop petites fenêtres rectangulaires doublées de grillage. Des outils traînaient un peu partout et à première vue, ces derniers semblaient mal entretenus, plusieurs démontrant des signes de rouille. Le sol semblait noir de taches de graisse, d'huile et d'essence qui n'en finnissaient plus et aucun système de ventilation n'était visible. Finalement, pour couronner le tout, deux hommes étaient assis dans le coin le plus sombre de la pièce en train de fumer des cigarettes. Il n'en donnait pas cher de l'établissement... Ni d'eux d'ailleurs! si un seul mégot encore brûlant devait tomber au mauvais endroit sur le sol.

Tobias resta un instant de plus dans le cadre de porte, analysant les lieux. Il aurait dû s'y attendre. La recherche d'appartements avaient été aussi décevante; plus il parcourait Hell's Kitchen, plus le finlandais se rendait compte que bien peu de choses dans ce coin de la ville arrivaient à la cheville du niveau de vie qu'il avait maintenu au pays. Trouver un appartement ayant un niveau de qualité général seulement un peu moins élevé que son tout premier appartement à Oulu avait été ardu et encore, le degré de salubrité laissait à désirer dans les couloirs et l'entrée.

Finalement, dégouté par l'absence flagrante de professionnalisme démontrée par ce qu'il imaginait être le propriétaire des lieux, l'homme tourna les talons et quitta.

Regardant une nouvelle fois sa carte, il se demanda où il avait le plus de chances de tomber sur un garage décent. Malheureusement, c'était peine perdue; il ne connaissait pas encore assez bien le quartier pour estimer ce genre de chose. Haussant les épaules, il se résigna à les visiter l'un après l'autre jusqu'à ce qu'il trouve son compte.

Relevant la tête, il rangea la carte dans une poche arrière, passa une main sur sa tête pour s'assurer que ses cheveux tenaient toujours la route et se mit en chemin.
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MessageSujet: Re: Fini de flâner! [libre]   Fini de flâner! [libre] EmptySam 25 Sep - 7:02

Tobias avait marché pendant près de 30 minutes avant d'atteindre le troisième garage qui, comble de malheur, avait fermé. Le garage avait apparament été réaménagé en petit entrepôt qui lui aussi, semblait-il, avait fermé ses portes, transformant les lieux en bâtiment désaffecté. Le soleil qui commençait à gagner en hauteur dans le ciel réchauffait la journée qui était raffraichie uniquement par une légère brise qui bientôt n'arriverait plus à contrôler la température s'élevant rapidement.

Ayant attrapé l'autobus vers le Sud, Tobias pinça les lèvres et soupira, se croisant mentalement les doigts en espérant que les choses finiraient par s'améliorer... Parce que si ça continuait ainsi, il n'allait pas se trouver un boulot de sitôt!

Tobias ressortit pour la énième fois en 1 heure sa petite carte dessinée qui commençait à prendre la teinte bleutée de ses jeans le long des plis à force que le tissu frotte contre le papier pendant qu'il marchait. Il extirpa un stylo d'une autre poche et se mit à rayer l'une après l'autre les marques désignant les garages qui n'avaient pas porté fruit. Une fois cela fait, il s'appuya contre le dossier et regarda la ville passer par la fenêtre.

Avant d'être arrivé à New York, jamais n'avait-il rencontré tant de gens différents dans sa vie. Tant de couleurs de peau, tant de langages, tant de styles vestimentaires et de façons de parler! D'où il venait, les gens remarquaient son allure un peu grunge; ici, il faisait presque partie de la norme. Ou d'une des nombreuses normes, à tout le moins. L'effet était étrange.

Toutefois, son allure songeuse ne dura guère longtemps. Rapidement, il fut légèrement ennuyé par l'inaction qu'il comblait habituellement, lorsque chez lui, avec de la musique, que ce soit celle jouée par lui-même, celle de son frère ou celle qui était crachée des hauts-parleurs de son ordinateur. Il repensa au lecteur mp3 que Jari gardait en permanence près de lui et en tapotant des doigts, se mit à se demander si un tel objet ne serait pas un excellent achat. Puis, il tourna la tête et posa les yeux sur une demoiselle fort jolie de sa personne qui semblait également trouver le temps long. Il garda les yeux sur elle pendant quelques secondes et, comme si elle s'en était rendue compte, elle sortit de sa rêverie monotone et tourna la tête et ses yeux rencontrèrent ceux du blond. La réaction de Tobias fut instantanée; il lui décocha un sourire en coin comme il le faisait si bien, intriguant et charmeur avec un soupçon d'espièglerie!

Les hautes pomettes de la demoiselle rosirent et elle baissa les yeux avant de les remonter, un petit sourire aux lèvres. Deux secondes plus tard, elle regardait à nouveau devant elle, mais les traces du sourire demeurèrent. Tobias tourna lui aussi le regard vers la baie vitrée devant lui, se sentant plus léger. Aurait-il eu envie de regarder les gens autour de lui si son esprit avait été occupé par de la musique? Il croisa les bras et pencha la tête, penseur. Est-ce qu'une petite babiole comme son frère avait ne le distrairait pas des petites choses de la vie qu'on ne remarque que quand on n'a rien de mieux à faire? L'idée l'intriguait. Il avait presque envie de se procurer un lecteur de musique rien que pour en faire l'essai.

Il rêvassait tranquillement des opportunités de rencontres ou de moments cocasses qui auraient pû ne jamais arriver s'il avait eu des écouteurs dans les oreilles ainsi qu'aux moments pendant lesquels des écouteurs auraient pû lui sauver bien des soupirs quand soudain, il vit passer l'entrée d'un garage à deux larges portes grandes ouvertes. Ses yeux s'écarquillèrent et il tira d'un coup sec sur la corde après avoir tenté par trois fois de l'attraper sans succès.

Était-il déjà à destination? Il avait cru que ce serait plus long. Il savait que l'autobus devait tourner vers la droite... Il lui semblait qu'ils n'avait pas encore tourné, pourtant. Avait-il été si plongé dans sa rêverie au point de ne pas se rendre compte de cela? Il se leva et se prépara à débarquer comme le chauffeur commençait à appliquer les freins. Et s'il avait passé tout droit sans s'en rendre compte? Tobias n'était pas bien fier de lui-même. Un peu de sérieux, bon sang!
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MessageSujet: Re: Fini de flâner! [libre]   Fini de flâner! [libre] EmptyMer 13 Oct - 3:13

Une fois les deux pieds de retour sur l'asphalte du trottoir, Tobias fit volte-face et se dirigea à grandes enjambées vers le garage. Une cacophonie de voix et de bruits mécaniques divers accompagnés du son distinct et strident de pneus en train de se faire boulonner en place émanait des larges entrées. Il jeta un coup d'œil au panneau qui semblait s'être quelque peu délavé avec le temps mais avait néanmoins été bien entretenu. Le "Grease Monkey"... Il avait entendu cette expression une fois. Il s'en souvenait particulièrement car il avait bien ri quand il en avait appris la signification; ça désignait un mécano noir de graisse et d'huile. Une appellation très appropriée pour la profession! Toutefois, il semblait à Tobias de n’avoir pas remarqué ce garage dans ses recherches internet.

Tournant le regard vers le panneau indiquant le nom des rues à l’arrêt, il plissa des yeux afin de déchiffrer les petites lettres puis haussa les sourcils et extirpa sa carte de ses poches. Eh non, il n’avait rien noté par rapport cet endroit. Avec un air légèrement confus, il se tourna une nouvelle fois vers le bâtiment. Un garage pas sur internet ? Il soupesa la question pendant l’espace de deux secondes avant de hausser les épaules et se diriger vers l’entrée des clients. Après tout, un garage est un garage, n’est-ce pas ! Sans compter que celui-ci était non seulement présent et ouvert mais en plus, semblait particulièrement prometteur. Comme quoi l’internet n’était en rien gage de qualité… Ou d’existence !

Hochant un coup de la tête, Tobias se décida à s’avancer. Aucune raison censée de ne pas tenter sa chance ici, après tout ! Des yeux, il chercha une entrée plus appropriée que les deux grandes portes de garage mais comme elle s’avéra être de l’autre côté de ces dernières, il haussa les épaules et mit le pied sur le béton, pénétrant dans l’aire ombragée. Ses yeux mirent quelques instants à s’acclimater à la lumière des néons. Pendant ce temps, le cri signalant des pneus en cours de boulonnage ou déboulonnage s’arrêta ainsi que celui de martellement. Le vacarme laissa place à silence empli d’attente, comme quoi Tobias avait été presque immédiatement remarqué.

"On peut v’z’aider ?" demanda une première voix, presque aussi lourdement accentuée que la sienne, si pas du tout de la même façon. Le Finlandais clignait encore des yeux mais réussit à identifier un homme à la carrure imposante et au visage muni de favoris d’un roux si éclatant que même la différence de luminosité ne pouvait pas le cacher. Une casquette grise cachait sa chevelure mais Tobias ne doutait pas une seconde que celle-ci devait être tout aussi enflammée. C’était maintenant ou jamais.


Dernière édition par Tobias Eliassen le Jeu 14 Oct - 17:35, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Fini de flâner! [libre]   Fini de flâner! [libre] EmptyJeu 14 Oct - 17:34

"Euh… Vous êtes le patron ?" demanda Tobias, légèrement incertain. Il s’était rendu compte en cet instant que s’il était tout à fait prêt pour se trouver un travail, il avait oublié un seul détail ; comment aborder le sujet !

"Nah, c’est lui," fit le large homme, pointant du pouce par-dessus son épaule. Cela fait, il ne se préoccupa pas une seconde de plus à propos de l’intrus et retourna terminer d’installer le pneu auquel il manquait la moitié des boulons. Pendant ce temps, Tobias chercha celui qui avait sans doute été occupé à marteler plus profondément dans le bâtiment et ses yeux trouvèrent un homme plus âgé dont la corpulence ne pouvait certainement pas être uniquement attribuée à des excès gastronomiques. En effet, sa chemise ne s’étirait pas uniquement autour de son ventre bedonnant mais également autour d’épaules larges et ses manches courtes trahissaient des bras aux muscles proéminents.

Décidément, les deux hommes étaient d’aspect assez impressionnant. Néanmoins, il s’avança vers le fond du garage, tirant de son enveloppe une copie de son CV. Se tenant bien droit, il s’arrêta près de l’homme qui s’était avancé à sa rencontre. Celui-ci ne dit mot mais plutôt le fixa en suçotant sa lèvre inférieure donc le jeune homme prit les devants.

"Je m’appelle Tobias Eliassen," fit-il dans son accent natif. "Je suis mécanicien auto mais je ne suis pas en ville depuis très longtemps… Bref, je me cherche du boulot. Voici mes qualifications," termina-t-il en tendant les feuilles sur lesquelles était imprimée toute sa vie scolastique et professionnelle.

En silence, celui que Tobias s’imagina être le propriétaire de l’établissement s’essuya les mains et prit le document. Bon signe, il ne se faisait pas renvoyer immédiatement ! Il s’efforça de ne pas se laisser balancer son poids d’un pied à l’autre. Il avait 30 ans bon sang, plus 17 ! Lentement, l’homme analysa les informations puis, après plusieurs longues minutes, il leva les yeux, l’air pensif.

"Pas d’ici, hein ?" fit le gaillard d’une voix grave et légèrement rauque.

"Euh, non," répondit Tobias qui s’attendait à plusieurs questions sauf celle-là.

"Padraic ici non plus," dit l’homme nonchalamment en faisant un mouvement de tête en direction de l’armoire à glace rousse. "Pas de problème avec les étrangers, moi. Non. Tu remplaces des freins en combien de temps ?"

Prit de court, Tobias cligna des yeux. "Euh… Avants ou arrières ?"

"Avants."

Il réfléchit un très court instant. Enfin, il répondit et l’homme hocha de la tête. "Pas mal. Tu connais ça, les pneus d’hiver ?"

"On a des tombées de un mètre et demi à la fois où j’ai grandi… Donc oui !"

"Excellent. Rien à foutre d’un gars qui sait pas c’est quoi des pneus d’hiver. T’as travaillé sur quel genre de chars ?"

Les questions techniques continuèrent à fuser, de plus en plus techniques mais toujours, Tobias savait répondre. Parfois il lui fallait user d’originalité, ne connaissant pas tous les termes essentiels à une réponse entièrement en anglais mais toujours, l’homme plus âgé semblait satisfait. Padraic, lui, avait arrêté son travail et observait l’échange appuyé contre le véhicule soulevé à hauteur des épaules. Il avait extirpé un saucisson emballé d’une poche et s’était mit à grignoter en écoutant.

"Excellent. Tu peux commencer quand ?" fit le patron en rendant son cv à Tobias.

"Euh… je… Gardez-le…" Il était confus. Jamais une embauche n’avait été aussi peu formelle et pourtant aussi demandante que celle-ci. Et en plus, le propriétaire qui ne tenait même pas à vérifier les sources… Celui-ci haussa les épaules et le plia en quatre rapidement, laissant des traces sombres sur le papier qui avait été immaculé et le glissa dans sa poche de chemise. "Je… Je peux commencer n’importe quand."

"Excellent. Demain, 8h ici. T’as du meilleur linge pour salir, j’espère ?"

"Oui oui, tout ça chez moi."

"Tant mieux, ça me fera ça de moins à te payer. J’imagine que t’as pas d’outils, hein ?"

Ah, l’élément clé que Tobias savait ferait pencher la balance. Ce n’était pas tous les garages, après tout, qui acceptaient de fournir les outils. "Un peu… Mais seulement la base." Il nomma quelques outils essentiels facilement transportables mais c’était fâcheusement peu.

"Pas grave. J’ai tout ce qu’il faut mais si tu peux emmener les tiens, ça va nous éviter de tout partager. On fera l’inventaire de tes affaires demain et j’te ferai un espace dans un coffre."

"Ya les vieux tirouères à Mike qu’sont vides," mentionna Padraic, pointant en direction d’un gros coffre rouge dans un coin.

"Ouep, c’est vrai ! C’est réglé alors. Des questions ?"

"Euh… Vous payez combien ?"

"Ah ouais, j’oubliais. Qu’est-ce tu penses de 20 de l’heure ? On verra dans quelques mois et si tu fais l’affaire, on reverra ça à la hausse."

"Ça… Ça me va." Le salaire était gage des hautes attentes du propriétaire à l’endroit du travail de son nouvel employé. Tobias avait du mal à éviter de sourire trop largement.

"Excellent. Autre chose ?"

Tobias réfléchit quelques instants puis hocha lentement la tête. "Non… Non, je crois que c’est tout. Ah oui !" s’exclama-t-il soudain.

"Oué ?"

"Vous, euh… Vous vous appelez comment ?" demanda le grand blond tentativement.

L’homme éclata de rire. "Ah, désolé mon grand ! Moi, c’est Richard Auclair. Tout le monde m’appelle Rich. Et le grand ours roux," continua-t-il en désignant l’autre employé, "c’est Padraic Osbourne. C’est un Irlandais,"[/i][/b] termina-t-il avec un air conspirateur, comme si cela expliquait tout sur l’autre homme qui se mit à rire.

"’Tention à c’que tu dis, boss ! T’as jamais réussi à me battre au tir au poignet !" lança l’Irlandais.

"Toi non plus jeunot, alors j’dirai bien ce que je veux !" rétorqua l’Américain. De toute évidence, les deux hommes s’entendaient bien… Bon signe ! "Allez, travaille ou j’te paierai pas, ‘spèce de fainéant !"

"C’bon, c’bon !" fit l’autre en riant encore, levant les bras en défaite avant de jeter l’emballage vide pour se diriger de l’autre côté de la voiture vers un nouveau pneu prêt à être boulonné.

"Bon, alors demain matin, 8h ! Sois pas en retard !" fit le patron, retournant lui aussi à son boulot.

"Oui monsieur !" Tobias fit demi-tour et se dirigea vers la sortie. Toutefois, comme il passait à côté de l’Irlandais en lui souriant amicalement, il reçut une forte tape sur l’épaule qui le fit trébucher vers l’avant. Décidément, cet homme était fort.

"À d’main, mon gars ! Eh Rich, l’es tout p’tit, celu’là ! Maig’ comme un pic !"

Un rire rugissa de derrière l’autre auto et Padraic s’y joignit. Tobias ricana doucement en massant son épaule, levant une main en salutation au roux qui lui rendit la pareille.

"À d’main !" répéta-t-il une seconde fois avant de se tourner à nouveau vers son travail. Puis, le vacarme reprit et Tobias ressortit au soleil. Direction la maison maintenant.


(Note : Padraic se prononce Pawrrick. Le "R" avec l’accent anglophone ; c’est un nom gaélique.)
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