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 Retrouvailles familiales [PV Kahlen]

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William Baley

William Baley
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MessageSujet: Retrouvailles familiales [PV Kahlen]   Retrouvailles familiales [PV Kahlen] EmptyVen 16 Juil - 17:07

[ HRP : J'ai situé l'action dans cette partie du forum car William n'a pas de logement défini. Il habite près de l'université. Je suis désolé s'il y avait un endroit plus approprié et que je sois passé à côté. ]

William avait beau faire, il y avait des choses qu’il n’arrivait pas à régler à distance. Les fichus bouquins qu’il avait eu le malheur de commander faisaient poste restante depuis maintenant un petit moment puisque cet honorable établissement avait visiblement décidé que c’était à lui de venir les chercher. Comme cet exercice n’était pas vraiment à son goût il avait repoussé l’échéance autant qu’il l’avait pu, essayant de négocier avec le facteur sans succès. Il allait donc devoir se déplacer et cela n’était vraiment pas pour lui plaire.

Il s’était donc levé suffisamment tôt pour espérer parvenir au bureau de poste à l’heure de l’ouverture, moment qu’il espérait le plus propice à minimiser l’affluence en ce lieu. Un jean, un tee-shirt, des baskets, le tout le plus neutre possible… Son portefeuille et son éternel smartphone… Il était paré pour une expédition dont il se serait bien passé.

Heureusement il commençait à bien connaître le quartier et c’était donc d’un pas relativement normal pour un observateur extérieur qu’il était parti en direction du bureau de poste qui n’était pas, il devait bien l’admettre, si éloigné que cela. Intérieurement c’était une autre histoire. Son attention était focalisée sur l’objectif qu’il se fixait d’éviter au maximum de croiser d’autres passants. Les pièges essentiels résidaient dans les accès aux boutiques. William avait l’impression qu’il était au dessus des moyens de l’être humain normal de regarder si personne n’arrivait avant de sortir d’un magasin ! Mais il devait bien admettre là aussi que le danger était minime tant qu’il ne tombait pas sur un excité, ou pire un groupe d’excités !

La traversée des rues était bien plus dangereuse. Celui qui avait inventé les feux circulation avait bien fait de se lever ce jour là. William empruntait systématiquement les passages protégés par des feux, ce qui rallongeait parfois significativement son parcours mais présentait l’avantage de minimiser les risques de se voir confronté à un fou du volant.

Ces petites précautions se rajoutant au choix soigneux des rues les moins fréquentées l’avaient mené sans encombres à destination. En voyant les quelques personnes attroupées devant l’entrée il eut subitement un doute quand à l’aspect judicieux d’avoir choisi de venir à l’heure d’ouverture. Heureusement quelques secondes plus tard la porte s’ouvrait sur un hall d’accueil suffisamment spacieux pour lui éviter des contacts inopportuns. Au final, une seule personne se tenait avant lui au guichet, rien d’impossible à gérer.

Finalement il ne s’en était pas si mal sorti. La préposée lui avait remis son paquet et il avait même réussi à se montrer aimable. Beaucoup de gens trouvaient que les vitres de sécurité des guichets nuisaient aux échanges humains. William trouvait quand à lui cela bien pratique.

C’était donc muni d’un carton relativement encombrant qu’il avait pris le chemin du retour. Il n’arrivait pas à comprendre comment il ne s’était pas rendu compte du volume qu’allait représenter sa commande. Il faudrait qu’il y fasse plus attention la prochaine fois.

Le temps était clair et frais. Cette petite promenade matinale n’était au final pas si désagréable que cela. Peut-être pourrait-il faire une petite halte au parc près de chez lui. Il n’avait rien de particulier de prévu au boulot ce matin et n’était donc pas pressé. Cela lui donnerait l’occasion d’ouvrir ce satané carton et de se plonger dans le contenu d’un des livres. Non en fait ce n’était pas une bonne idée. S’il devait se plonger dans un bouquin ce serait chez lui, tranquillement, et pas dans un lieu public où un instant d’inattention pouvait mener… et bien il ne savait pas trop à quoi cela pouvait bien mener mais à rien de bon certainement.

Son téléphone se mit à bourdonner furieusement. La sonnerie affectée à ses collègues de bureau était reconnaissable entre toutes, malgré le fond sonore de la rue. Que pouvait-il bien se passer pour que l’on prenne la peine d’essayer de le joindre aussi tôt dans la matinée ?

Les deux mains prises par le paquet, il ne put décrocher à temps. Tant pis, cela attendrait bien qu’il soit rentré chez lui. En tout cas cela réglait la question de son arrêt au parc. Et puis si c’était réellement important ils rappelleraient. Une autre sonnerie, un peu différente, lui rappela qu’ils avaient aussi la solution de laisser un message. Et flûte ! Quelle bande d’enquiquineurs ! Et bien cela attendrait également qu’il soit rentré !

Mais c’était plus fort que lui. S’il ne voulait pas passer le reste du chemin à se demander ce qui pouvait bien justifier une telle impatience à le voir rappliquer à l’université, il fallait qu’il consulte sa messagerie ! Un recoin entre deux boutiques lui sembla offrir un asile idéal pour un petit arrêt intempestif.

Il s’arrêta et posa consciencieusement son paquet le long du mur contre lequel il se plaqua également. Le recoin en question n’était pas bien grand et il ne souhaitait absolument pas bloquer le passage sur le trottoir. S’étant ainsi assuré de ne pas courir le risque de se voir percuté par un passant, il déverrouilla son téléphone et prit connaissance du fameux message qui ne pouvait attendre.

Il avait une réunion cet après-midi. Voilà ce qui semblait justifier devoir le déranger de bon matin. Youpi. Bon, il avait passé la journée d’hier à présenter les avantages merveilleux des agendas partagés, mais visiblement certains n’avaient pas tout bien compris. Mais après tout, ce n’était que la troisième fois qu’il le leur expliquait !

Oubliant un instant de se contrôler, William souleva rageusement son paquet et émergea de son recoin en bougonnant. Il ne réalisa que quelques secondes plus tard ce que ce mouvement d’humeur pouvait avoir d’imprudent.
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Kahlen Samuels

Kahlen Samuels
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MessageSujet: Re: Retrouvailles familiales [PV Kahlen]   Retrouvailles familiales [PV Kahlen] EmptyVen 16 Juil - 19:26



    Se retrouver sur un campus universitaire était une des pires choses qui pouvait un jour lui arriver. Et elle était là, devant cette immense bâtisse où une multitude de jeunes se rendaient chaque jour pour étudier, travailler et obtenir un diplôme et sa seule envie était de prendre ses jambes à son coup. Kahlen contemplait le bâtiment et se sentait partagée. D’un côté, elle regrettait de n’être jamais passée par la case ‘étude supérieure’, ce qui lui aurait sans doute permis d’avoir un métier plus lucratif que barmaid, et d’un autre côté, la blonde se sentait mal à l’aise, tous les souvenirs de son école secondaire de Cardiff remontait à la surface et avec eux, ceux de sa famille. Ça allait faire bientôt neuf ans qu’elle avait quitté le Pays de Galle, bientôt neuf ans qu’elle n’avait plus parler à ses parents, à ses frères et à ses anciens amis. Certains diront que c’était une erreur, et il lui arrivait parfois de le croire, mais elle savait au fond d’elle qu’elle avait pris la bonne décision.

    Sa présence en ce lieu n’avait pourtant aucun rapport avec cela. La veille, le portable de la demoiselle avait été assailli de messages d’un certain Gavin qu’elle avait rencontré au bar où elle travaillait. Le garçon lui demandait de le retrouver le lendemain matin, aujourd’hui donc, au campus universitaire, son lieu de travail, pour qu’ils puissent déjeuner ensemble. Kahlen n’avait pas accepté, au contraire, mais ce type insistait tellement qu’il était parvenu à l’énerver. La blonde avait alors décidé d’aller le trouver pour lui faire clairement comprendre qu’il ne se passerait rien entre eux, ni aujourd’hui, ni dans dix ans même si la peste avait frappé New York et qu’il ne restait plus qu’eux deux. La jeune femme ne voulait pas s’engager, et surtout pas avec lui. D’après ses souvenirs, Gavin était un homme bedonnant, à cause de l’abus de bières sans doute, avec un sens de l’humour déplorable et absolument aucun goût, bien qu’il faisait sombre dans le bar, elle avait pu constater que les vêtements de son ‘prétendant’ n’allaient pas du tout ensemble. Et il lui semblait même qu’elle avait eu la migraine à force de l’écouter parler. En résumé, la demoiselle ne l’appréciait absolument pas. En plus de cela, la jeune mutante était particulièrement irritable dès qu’on parlait de relation sérieuse. Avec le temps, elle avait vu un bon nombre de ses amies se marier et former une famille, alors qu’elle, elle demeurait seule. Sa vie sentimentale était comparable à un trou beaucoup trop profond pour être comblé. Il fallait quand même dire que, même si elle se plaignait, elle ne faisait rien pour arranger la situation. Les hommes qui s’intéressaient à elle n’étaient pas à son goût, et inversement. Ajouter à cela un gros problème d’engagement. Sa relation la plus sérieuse avait duré approximativement cinq mois, et la moyenne générale était d’à peine quelques semaines. Tous ces facteurs réunis, il n’était pas étonnant que Kahlen n’ait personne dans sa vie. Mais le temps passait, et il était de moins en moins judicieux de se montrer autant difficile en matière d’hommes. Pourtant, elle l’était, et ne semblait pas prête à changer d’attitude.

    Il était bientôt l’heure de retrouver ce satané Gavin, et Kahlen, qui s’était perdue dans les couloirs de l’université, arriva avec du retard dans la cafétéria où il l’attendait. La réaction des deux adultes ne fut pas du tout la même lorsqu’ils se virent. Lui, affichant un large sourire, semblait être le plus heureux des hommes, elle, par contre, fronçait les sourcils et avait l’air de très mauvaise humeur. La blonde le remit sèchement à sa place, lui interdisant formellement de lui envoyer des messages ou d’essayer de reprendre contact avec elle. Elle l’avait laissé seul à la cafétéria, avec deux cafés sur une table et un visage déconfit. Le pauvre bougre ne s’était certainement pas attendu à ça et devait se demander pourquoi Kahlen était de si mauvaise humeur. A l’extérieur, la demoiselle se sentit comme libérée d’un poids et prit une grande inspiration avant d’esquisser un sourire satisfait. Elle décida de s’installer sur un banc, pour prendre le temps de retrouver totalement son calme.

    Avachie sur le banc, la tête levée vers le ciel et profitant d’une agréable brise, Kahlen laissa les souvenirs, les bons du moins, émerger. Elle se revoyait à Cardiff, une dizaine d’années plus tôt. Cela fait déjà longtemps qu’elle n’avait plus pensé à sa vie d’avant, et elle s’étonnait elle-même de trouver ça agréable. Quelques minutes plus tard, une voix déjà trop familière la tira de ses rêveries.


    « Kahlen ?! » s’écria Gavin

    Regardant dans la direction d’où venait le cri, la blonde écarquilla les yeux et sentit la mauvaise humeur revenir en elle. La majorité des filles trouvaient qu’un garçon qui courait après celle qui lui plaisait était romantique, mais Kahlen, elle, trouvait cela tout simplement pathétique. Un homme doit avoir de la dignité, et visiblement lui n’en avait aucune. Comme la demoiselle ne voulait pas être vraiment très méchante avec Gavin, elle décida de prendre la fuite. Eviter la confrontation était le moyen le plus simple de mettre fin à cette situation. Dès qu’il l’aurait perdu de vue, il ne chercherait normalement plus à la recontacter. La blonde se leva donc en hâte et s’éloigna du campus, en marchant, car courir aurait simplement été ridicule, et puis, elle n’était pas aussi désespérée. Cependant, comme le serveur de la cafétéria du campus semblait la rattraper, Kahlen accéléra le pas.

    Etant plus préoccupée par ce qui se passait dans son dos que face à elle, la jeune femme ne vit pas l’homme surgir d’un recoin entre deux magasins. Et ce qui devait arriver arriva. Le choc fut brutal malgré la vitesse relativement lente à laquelle Kahlen se déplaçait. La demoiselle vacilla et évita la chute de justesse, mais ce ne fut pas le cas de ce que tenait le pauvre homme qu’elle venait de percuter. Un carton rempli de livres vint mourir sur le sol et son contenu s’éparpilla sur les dalles du trottoir. La blonde regarda derrière elle et poussa un soupir de soulagement. Elle avait de la chance, des gens bloquaient le passage à Gavin et l’empêchait même de la voir, elle avait donc encore un espoir de lui échapper. Elle ramassa en hâte les livres qui étaient tombés, les remit dans le carton et poussa l’homme vers le recoin duquel il venait à peine de sortir.


    « Je suis vraiment désolée de vous avoir bousculé et d’avoir renversé vos livres. J’aurai dû regarder où je marchais. »

    Kahlen, collée contre le mur de l’un des deux magasins, regarda discrètement dans la rue. Gavin la cherchait du regard et ne semblait pas comprendre comment elle avait pu littéralement disparaître. Légèrement soulagée, elle s’adressa à l’homme qu’elle avait bousculé et qui n’avait toujours rien dit, mais son regard restait figé vers l’endroit où le choc avait eu lieu, craignant malgré tout de voir débarquer le serveur.

    « Je sais que vous devez me prendre pour une folle, et d’ailleurs je pense que je le suis, mais c’est très simple à expliquer. J’essaie d’échapper à un énergumène qui n’arrive visiblement pas à comprendre que je n’ai pas envie de… »

    Alors qu’elle dirigea son regard vers son interlocuteur, Kahlen devint muette. A la place du grand homme aux cheveux châtains qui se tenait face à elle, elle vit un petit gamin presque blond avec des cheveux hirsutes et un sourire timide. Une multitude de souvenirs dont elle ignorait l’existence remontèrent à la surface, et ceux-ci semblaient essayer de lui dire la même chose. La jeune femme plissa les yeux pour se concentrer.

    « Will ? »

    Était-ce possible ? Cet homme était-il le jeune garçon de quatre ans son aîné qui venait parfois chez elle à Cardiff pendant les vacances d’été ?


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William Baley

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MessageSujet: Re: Retrouvailles familiales [PV Kahlen]   Retrouvailles familiales [PV Kahlen] EmptyLun 19 Juil - 11:24

Il savait bien pourtant qu’un instant d’inattention pouvait suffire à faire tourner ce qui s’annonçait comme une journée normale en un jour de cauchemar. Et il sentait bien que ce petit mouvement d’humeur qui l’avait amené à surgir sur le trottoir sans s’être assuré que personne n’était en vue allait lui faire passer un mauvais moment. Il l’avait compris en se retrouvant les mains vides après qu’une tornade blonde surgie d’il ne savait pas bien où ait envoyé valdinguer son paquet, disséminant son contenu sur le sol.

Alors que sa seule réaction avait été de rentrer la tête dans les épaules comme si cela pouvait le prémunir contre la suite des évènements, la jeune femme ramassait déjà les livres éparpillés, les remettant dans le carton. La vivacité avec laquelle elle réagissait le laissait pantois. Certes, il monopolisait actuellement toutes ses ressources sur le fait de rester calme pour éviter d’empirer les choses, et cela ne le rendait lui-même pas particulièrement réactif. En tout cas tout cela allait bien trop vite pour lui, ce qui n’augurait rien de bon.

Heureusement, à première vue son pouvoir ne s’était pas activé. Il allait devoir faire en sorte que cela continue. Et cela passait par la nécessite de s’éloigner aussi rapidement que possible. Mais pour cela, il fallait d’abord que son cerveau se remette en activité. William s’apprêtait à dire à la jeune femme de laisser tout cela, qu’il s’en occuperait, que ce n’était rien et qu’elle n’avait qu’à poursuivre son chemin. Mais le temps qu’il formule cette phrase dans sa tête elle avait déjà fini de reconstituer le paquet.

*Il faut absolument que tu reprennes le dessus, sinon cela va mal tourner !*
*J’essaye mais là je suis un peu à la ramasse. Mais tout va bien. Je récupère mon carton, la remercie et c’est fini.*
*Mais vite alors ! Très vite…. Mais qu’est-ce qu’elle fait ! Non non non n….*


Il esquissa bien un petit mouvement recul quand il réalisa qu’elle avait l’intention de le repousser dans le recoin qu’il venait de quitter, mais indépendamment du fait que ce mouvement l’envoyait justement dans cette direction, il perdit pied dès que la jeune femme le toucha.

Noir, puis rouge, nuages plus clairs passant rapidement dans un brouillard épais. Souvent quand il était submergé par son propre pouvoir il ne distinguait plus le monde qui l’entourait et un univers de couleurs s’y substituait. Quel curieux mélange. Énervement et soulagement... Ces sensations ne lui appartenaient pas et étant donnée la situation elles devaient donc provenir d’elle. Qu’est ce qui avait bien pu la mettre dans cet état ?

« …visiblement pas à comprendre que je n’ai pas envie de… »

Il reprit soudain conscience, n’entendant que la fin d’une phrase qu’était en train de prononcer la jeune femme. Sans bouger de crainte d’empirer les choses, il essaya de faire le point sur la situation. Un regard autour de lui confirma qu’elle l’avait effectivement repoussé dans le renfoncement, et qu’elle l’y avait suivi. Malheureusement, si elle lui avait apporté une quelconque explication, il ne l’avait pas entendue. Et il ne pouvait quand même pas lui demander de répéter ! S’était-elle aperçue de l’état dans lequel il avait été pendant quelques secondes ? Il espérait bien que non, et le fait qu’elle ait continué à parler jusqu’à présent semblait le confirmer. Ironiquement, il remerciait son fichu pouvoir de ne le mettre que dans une espèce de catatonie, car si à la place il s’évanouissait ce serait autrement plus visible.

William ne réalisa que maintenant que la jeune femme venait bel et bien de s’interrompre. Elle le regardait fixement et semblait plongée dans ses pensées. Depuis leur rencontre un peu brutale, il ne l’avait encore pas vraiment regardée. Vu qu’elle lui bloquait le passage, il pouvait bien prendre quelques instants pour le faire à présent. Son visage lui était étrangement familier. L’avait-il déjà rencontrée ? Il n’était pas très physionomiste mais étant donné le peu de personnes qu’il connaissait dans cette ville il était étrange qu’il n’arrive pas remettre un nom sur ce visage. Il devait se tromper.

« Will ? »

Et flûte. Visiblement elle en tout cas le reconnaissait ! Il avait beau fouiller dans les méandres tortueux de son cerveau, il n’arrivait pas à retrouver où diantre il aurait pu la croiser dans cette ville. Il allait encore passer pour un crétin, mais cela il en avait l’habitude. C’était plus le fait de ne pouvoir du coup trouver une échappatoire adaptée à la personne qu’il avait en face de lui qui commençait à le rendre nerveux. Il fallait qu’il reste calme ! Le plus discrètement qu’il put, il prit une profonde inspiration ce qui habituellement l’aidait à se contrôler.

Et soudain il réalisa que s’il ne retrouvait pas qui pouvait bien être cette personne, c’était peut-être dû au fait qu’il se focalisait sur cette ville. Il était tellement peu probable de retrouver ici quelqu’un qu’il avait connu ailleurs qu’il n’avait même pas songé à cette possibilité. Il regarda à nouveau la jeune femme en essayant de remonter cette fois ci plus loin dans ses souvenirs.

Elle lui rappelait effectivement quelqu’un, mais c’était si lointain ! Du côté de sa mère ils avaient de la famille au pays de Galles. Il s’y était rendu quelques fois pendant les vacances, et avait sympathisé avec une cousine qui avait dans ses souvenirs un tempérament assez… affirmé, qui contrastait avec sa propre attitude plus réservée bien qu’elle était plus jeune que lui. Mais ils s’étaient malgré tout bien entendus, et les souvenirs de bons moments passés revenaient peu à peu. Mais il ne l’avait plus revue depuis au moins douze ans ! Un petit sourire incrédule naquit quand il prononça le prénom de sa cousine.

« Kahlen ? »

L’adolescente avait laissé place à une jeune femme qu’il aurait eut effectivement bien du mal à reconnaître si elle ne l’avait fait avant lui. Mais lui aussi avait changé, et elle ne pouvait se douter à quel point. Pendant un instant revoir quelqu’un de sa famille, même de lignée lointaine, fit remonter à la surface des souvenirs qu’il enfouissait au plus profond de son esprit. Il s’était volontairement éloigné de sa famille après l’accident. Mais quand c’était arrivé il avait déjà perdu de vue sa cousine et il serait très étonné qu’elle soit au courant de ce qui s’était passé. Alors peut-être cela lui ferait-il du bien de pouvoir discuter un peu, faire remonter à la surface quelques moments passés agréables.

Mais la réalité lui revint à l’esprit. Le temps qu’il passerait avec elle ne serait pas seulement risqué pour lui… Il serait surtout dangereux pour elle. Il n’allait pas courir ce risque pour le simple plaisir qu’il pourrait trouver à ressasser de vieux souvenirs. Il devait trouver un moyen de la quitter sans toutefois la rabrouer d’une façon qu’elle ne méritait pas. Le petit sourire s’évanouit aussi rapidement qu’il était apparu.

« Cela fait… bien longtemps. J’aurais bien aimé discuter un peu avec toi mais… heu… ce n’est pas… je ne peux pas. »

Comme à son habitude, il ne trouvait pas les mots pour exprimer sa pensée. Mais il était certain d’une chose : S’il n’arrivait pas rapidement à retourner tranquillement chez lui, les ennuis allaient encore une fois pointer le bout de leurs nez.
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Kahlen Samuels

Kahlen Samuels
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MessageSujet: Re: Retrouvailles familiales [PV Kahlen]   Retrouvailles familiales [PV Kahlen] EmptyMar 20 Juil - 13:03



    A peine après avoir prononcé le nom de son cousin, Kahlen se sentit totalement ridicule. Ça ne pouvait sûrement pas être lui, c’était tout simplement impossible et il était donc clair que l’homme qui lui faisait face allait la prendre pour une folle qui courait sans raison en rue et qui pensait le connaître. Mais, alors que la blonde avait déjà construit toute une plaidoirie dans sa tête pour se défendre, quelque chose qu’elle n’aurait jamais cru se produisit. L’inconnu prononça son nom, et cette donnée-là changeait complètement l’équation. L’homme, c’était donc bien William, un fantôme de son passé qui ressurgissait d’un coup et qui renvoyait à Kahlen un tas de souvenirs qu’elle avait profondément enfouis. Ce simple nom qu’il venait de prononcer eut l’effet d’une énorme gifle. D’un côté, c’était soulageant et, d’un autre, extrêmement douloureux. Si la jeune femme avait tenté par tous les moyens d’oublier ces étés à Cardiff quand William venait chez elle, c’était parce que ses souvenirs demeuraient, avec quelques autres, les seuls réellement agréables de son enfance et elle ne voulait en aucun cas que la nostalgie de ses moments passés vienne lui plomber le moral. Et là, ce ne fut pas seulement lui dont elle se rappela, mais absolument tout le reste, et c’était juste insupportable.

    Kahlen était comme déconnectée, dans sa tête, c’était le bazar total, les souvenirs qui remontaient à la surface se mélangeaient et ne formaient plus qu’un tout confus et désordonné. La demoiselle n’arrivait même plus à penser. Cette rencontre était si improbable que la possibilité qu’elle soit en train de rêver s’imposa un court moment dans son esprit. Mais elle savait que la situation était réelle, c’était indéniable mais en même temps si bizarre que, pour la première fois, la blonde resta sans voix. Les secondes qu’elle passa à fixer bêtement son cousin semblaient durer une éternité. Elle aurait voulu dire quelque chose, ne serait-ce qu’un simple bonjour ou encore lui demander comment il allait, mais aucun mot ne voulait sortir. Une poignée de secondes plus tard, Kahlen commença peu à peu à retrouver son état normal et une multitude de questions n’allait pas tarder à lui brûler les lèvres. Elle voulait tout savoir, pourquoi il avait quitté la France, ce qui s’était passé depuis, comment allaient ses parents, etc. La blonde voulait découvrir absolument tout ce qui avait bien pu arriver à son cousin depuis la dernière fois qu’ils s’étaient vus. Mais, lorsqu’elle allait formuler sa première question, il interrompit le silence.


    « Cela fait… bien longtemps. J’aurais bien aimé discuter un peu avec toi mais… heu… ce n’est pas… je ne peux pas. »

    Et vlan. Ou comment se reprendre une claque dans la figure sans avoir rien vu venir. Seulement, cette baffe-là n’avait rien de soulageant, elle faisait juste mal, très mal même. Si Kahlen l’avait interrompu dans une activité, elle aurait pu comprendre qu’il soit dans l’impossibilité de lui parler. Cependant, comme ce n’était pas le cas, cette excuse bidon la mit hors d’elle. La jeune femme était énervée car malgré le goût amer qu’avaient les souvenirs de son enfance, elle était contente de revoir William. Il était le seul garçon de sa famille qui la traitait normalement et même si leurs caractères s’opposaient totalement, ils s’étaient toujours bien entendus. Du moins, c’est ce qu’elle croyait, mais le fait qu’il ne voulait pas lui parler et qu’il était incapable de lui dire la vraie raison la faisait douter. Et si, en fait, il ne l’avait jamais appréciée ? Cela remettait donc en doute un bon nombre de souvenirs et la blonde ne savait de nouveau plus quoi penser. Pour toute réponse, la mutante laissa parler sa colère, même si elle savait que ce serait une erreur.

    « Bien longtemps ? Tu m’étonnes, ça doit faire douze ans, ou quelque chose dans le style. Donc attends, je résume. Ca fait douze ans qu’on ne s’est pas vu, on se retrouve tout à fait au hasard à New-York, alors que j’habitais au Pays de Galle et toi en France, et la seule chose que t’arrives à me dire c’est que tu ne peux pas discuter… t’es en train de te moquer de moi, là ? Sérieusement, j’aimerais bien que tu m’expliques pourquoi quelqu’un qui marche en rue, qui n’a visiblement pas quelque chose d’urgent à faire, ne peut pas s’arrêter quelques minutes pour parler. T’as peur que je te mange ou quoi ? Franchement, tu … »

    Et ça aurait pu continuer comme ça longtemps, seulement, lorsque cet idiot de Gavin passa devant le recoin où Kahlen et Will ‘discutaient’, la jeune femme devint muette et détourna le visage pour qu’il ne puisse pas la voir. Par chance, le serveur n’avait pas pensé à regarder dans le recoin et il continua donc son chemin, sans se rendre compte qu’il venait de passer juste à côté de celle qu’il recherchait. William pouvait remercier Gavin, s’il n’était pas apparu, la blonde aurait continué inlassablement à s’énerver et à reformuler sans cesse la même critique pour être sûre qu’il comprenne ce qu’elle lui reprochait. Kahlen ne s’énervait pas souvent, mais lorsqu’elle le faisait, c’était plutôt du genre violent, et cela pouvait surtout durer un bon moment.

    S’étant rendue compte qu’elle avait pratiquement crié sur son cousin, Kahlen essaya de se calmer. Seulement cela paraissait assez difficile. Il fallait bien qu’elle admette qu’elle avait vraiment très mal pris ce qu’il lui avait dit. Le revoir après aussi longtemps n’avait fait que lui rappeler sa vie à Cardiff. Déjà ça, c’était désagréable, mais entendre de la part de quelqu’un qu’elle avait, fut un temps, énormément apprécié qu’il ne ‘pouvait pas’ lui parler, ce n’était pas facile à digérer. En plus de cela, la blonde était déjà de très mauvaise humeur à cause de cet abruti de Gavin qui lui avait couru après. Résultat, il était urgent qu’elle retrouve son calme, sinon il était certain que son pauvre cousin deviendrait bientôt son punching-ball. La jeune femme prit une profonde inspiration et ferma les yeux. Elle n’avait pas envie de s’énerver contre William, d’ailleurs, ce n’était pas vraiment contre lui qu’elle était en colère. Kahlen ne voulait pas qu’il la prenne pour une hystérique, elle voulait juste lui parler et, pourquoi pas, aller boire un verre en ressassant le passé. Seulement, Gavin, ce crétin, lui avait pourri sa journée et malheureusement pour son cousin, la demoiselle n’arrivait jamais vraiment à bien départager les choses. La colère qu’elle éprouvait contre le serveur de la cafétéria s’était déchaînée contre William car ce dernier avait eu la malchance de dire quelque chose qui avait irrité la jeune femme.

    « Ecoute, je suis désolée, vraiment. Je comprendrais parfaitement que tu ne veuilles pas me parler et que tu ne veuilles plus me revoir, après tout, on est quoi, hein ? On est plus que des inconnus l’un pour l’autre. Si c’est ce que tu veux, ça me va, j’oublierai qu’on s’est croisé et que tu es à New York, mais j’aimerais quand même, si c’est le cas, que tu m’expliques pourquoi. Parce que dire que tu ne peux pas, ce n’est pas suffisant comme raison, et tu le sais. »

    Elle reprit une grande inspiration et fixa son cousin droit dans les yeux, bien déterminée à ce que ce dernier lui explique en détail pourquoi il ‘ne pouvait pas’.

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William Baley

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MessageSujet: Re: Retrouvailles familiales [PV Kahlen]   Retrouvailles familiales [PV Kahlen] EmptyVen 23 Juil - 16:04

Oula ! Si William espérait s’en sortir aussi facilement c’était manqué. Visiblement sa tentative de mettre fin à leur rencontre avait mis Kahlen hors d’elle. Honnêtement, il pouvait la comprendre. D’autant plus que de son côté passer un peu de temps à retrouver quelques souvenirs heureux ne lui aurait pas déplu. Mais pour le moment il ne se concentrait que sur une chose : rester calme et maître de lui. Il avait déjà pu s’apercevoir que lorsque près de lui quelqu’un était soumis à une émotion violente son pouvoir avait tendance à se déclencher tout seul. Indépendamment du fait que se retrouver pour la deuxième fois en catatonie en moins de cinq minutes ne lui plaisait que moyennement, il n’avait pas besoin de ça pour voir la colère dans les yeux de la jeune femme. Il se demandait juste pendant combien de temps elle allait encore lui exprimer son point de vue de cette façon !

Si elle pensait qu’il se moquait d’elle, elle était décidément bien loin du compte. Cela n’avait jamais été dans ses intentions et il était navré qu’elle l’ait pris en ce sens. Mais le fait que sa façon d’agir soit mal interprétée ne l’étonnait qu’à moitié, car il se savait maladroit dans les relations humaines. En tout cas, si il n’aurait sans doute pas reconnu sa cousine en la croisant, les façons directes de Kahlen montraient que certains aspects de sa personnalité n’avaient quand à eux pas changés !

Mais subitement elle s’interrompit en pleine phrase. La soudaineté de la chose l’étonna mais il ne put trouver d’explication au comportement de Kahlen. Mais en tout cas elle semblait s’être un peu calmée, et pour lui c’était déjà une excellente nouvelle. Il allait pouvoir se relâcher un peu et tenter de recouvrer un minimum le contrôle de la situation. Mais avant qu’il ait pu dire quoi que ce soit elle reprenait déjà.

« Ecoute, je suis désolée, vraiment. Je comprendrais parfaitement que tu ne veuilles pas me parler et que tu ne veuilles plus me revoir, après tout, on est quoi, hein ? On est plus que des inconnus l’un pour l’autre. Si c’est ce que tu veux, ça me va, j’oublierai qu’on s’est croisé et que tu es à New York, mais j’aimerais quand même, si c’est le cas, que tu m’expliques pourquoi. Parce que dire que tu ne peux pas, ce n’est pas suffisant comme raison, et tu le sais. »

Elle n’avait pas tort sur un point. Ils étaient effectivement devenus de quasis inconnus. Déjà à l’époque ils ne se voyaient pas souvent. Mais quand il venait à Cardiff il restait en général quelques temps et ils avaient à l’époque appris un peu à se connaître. Mais du temps était passé depuis et l’un comme l’autre avaient dû suivre des chemins bien différents. Il ne devait plus rester grand-chose de ce qu’ils avaient pu se trouver en commun. A quoi pourrait bien servir de replonger dans un passé aussi lointain. A remonter de vieux souvenirs ? Dans quel but ? D’autant plus que cela déboucherait certainement sur des interrogations concernant un passé nettement moins lointain sur lequel il ne souhaitait pas revenir.

Mais il devait bien avouer que, après ces années passées isolé de ceux qu’il avait connu, retrouver un membre de sa famille ne le laissait pas complètement insensible. Quelque chose le poussait à se laisser aller à se remémorer ces instants d’insouciance, alors que cette malédiction ne s’était pas encore abattue sur lui. Mais cet isolement s’était imposé comme la meilleure solution qu’il pouvait apporter au problème qui le hantait. Et rien n’avait changé, il se considérait toujours aussi dangereux pour les autres et il ne voulait pas prendre le risque que sa cousine en fasse les frais.

Elle lui avait demandé s’il se moquait d’elle. Un instant il envisagea de rebondir sur cette idée, quitte à passer pour un goujat fini. Mais l’insistance de Kahlen à lui voir donner une autre explication lui laissait penser que cette option pourrait la blesser plus qu’il ne l’aurait cru. Cela rendait cette échappatoire… difficile. Il ne savait plus quoi faire. Rester planté comme un abruti n’étais pas non plus une solution acceptable, d’autant plus que l’heure avançant il commençait à y avoir de plus en plus de monde dans le rue. Il se sentait pris au piège.

Quelque chose dans ce qu’avait dit Kahlen lui avait par contre particulièrement fait du mal. Si c’était ce qu’il voulait ? Comme s’il avait le choix ! S’il pouvait faire ce qu’il voulait il ne passerait pas sa vie à fuir toute compagnie, il ne serait pas coincé dans cette ville avec un boulot inintéressant et le plus important, tout ce qui l’avait conduit à sa vie actuelle ne serait jamais arrivé ! Mais il ne pouvait avoir ce qu’il voulait. Alors il faisait ce qu’il pouvait !

Elle le fixait droit dans les yeux, attendant visiblement une réponse. Qu’est-ce qu’elle croyait ? Que cela lui faisait plaisir de repousser chaque personne qui s’approchait de lui ? Qu’il n’avait pour but dans la vie que de rester seul. Pas d’amis. Personne à qui penser la journée. Personne qu’il attendrait impatiemment de retrouver le soir. Seul la nuit quand viennent ces moments maudits où son esprit le pousse à dresser le bilan de ce qu’il a réalisé de positif dans sa vie. Et quel bilan ! Rien ! Nada ! Que dalle !

Il fallait qu’il se calme. Balancer accidentellement son état d’esprit actuel au premier passant venu, ou pire à sa cousine, n’était pas ce qui allait arranger sa situation. D’habitude il se fichait royalement de ce que pensaient les gens. Ou du moins il faisait avec, et cela ne le mettait pas dans cet état. Sans doute était-ce dû au fait que Kahlen était un membre de sa famille. Une personne qu'il avait appréciée fut un temps.

Mais le moment était venu de répondre quelque chose à la jeune femme. Il ne voulait pas s’inventer d’excuses bidon. Mais il ne pouvait pas plus lui expliquer les raisons exactes qui l’avaient poussé à lui répondre aussi maladroitement qu’il l’avait fait.

La seule chose dont il était certain était qu’il ne pouvait pas rester ici. Cette réflexion le poussa à proposer à Kahlen quelque chose qu’il était certain de regretter à un moment ou à un autre. Il eut au moins le cran de soutenir le regard de sa cousine, espérant lui montrer que quoi qu’il dise il ne lui mentait pas. Il espérait juste que ce qu’il n’allait pas dire ne se verrait pas trop !

« Désolé Kahlen. Si tu as cru que cela ne me faisait pas… plaisir… de te revoir… et bien ce n’était pas ce que je voulais dire. Je dois rentrer chez moi poser ces livres. Ensuite il faudra que j’aille à l’université. Si tu as un peu de temps… Peut-être pourrais-tu… heu… m’accompagner un bout de chemin ? »

*Tu sais que c’est une grosse bêtise ce que tu viens de dire ?*
*Ca va ! J’ai fait le trajet aller sans encombre. J’ai bien croisé d’autres personnes. J’arriverai bien à gérer le fait que Kahlen m’accompagne un peu.*
*Ben voyons ! Il faut juste que t’évites de la toucher et ce qui est certainement plus dur de l’énerver !*
*Je ne pouvais pas la planter sans explications quand même ?*


Il était conscient que ce qu’il proposait à sa cousine était un peu pitoyable. Mais là il ne voyait pas ce qu’il pouvait faire de mieux tout en gardant un minimum le contrôle de ce qui pouvait arriver. Il espérait juste que les précautions dont il s’entourait quand il se déplaçait en ville passeraient inaperçues.
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Kahlen Samuels

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MessageSujet: Re: Retrouvailles familiales [PV Kahlen]   Retrouvailles familiales [PV Kahlen] EmptyLun 26 Juil - 8:44



    Kahlen, qui fixait son cousin droit dans les yeux en attendant la réponse de ce dernier, commença à se sentir mal à l’aise. Le recoin entre les deux magasins qu’ils avaient investi n’était pas très large, et, avec deux personnes et un grand carton, il ne restait plus beaucoup d’espace. Cette gêne qu’elle ressentait était due à sa claustrophobie car, même si, par définition, il s’agissait de la peur d’être enfermé dans une pièce, sa phobie allait légèrement plus loin. En effet, lorsque la jeune femme se retrouvait dans un espace restreint, comme maintenant, il lui arrivait de paniquer et d’avoir l’impression de manquer d’air. La blonde espérait que William répondrait vite, et que ce qu’il dirait lui permettrait de revenir sur le trottoir. Comme il mettait du temps à répondre, la demoiselle envisagea plusieurs possibilités dans sa tête et se préparait à y faire face, pour éviter de s’énerver bêtement comme elle l’avait fait juste avant. Elle regrettait la scène qu’elle avait faite à son cousin, le pauvre devait sûrement la prendre pour une personne irascible voire hystérique. Seulement voilà, Kahlen avait eu besoin de passer ses nerfs sur quelqu’un, et William, qui n’était à l’origine pas la cause de son énervement, en avait fait les frais. Kahlen prit la décision de s’excuser, encore une fois, et de clarifier les choses, pour qu’il puisse comprendre pourquoi la blonde avait réagi au quart de tour.

    Parmi les scénarios qu’elle s’était imaginé, celui qui lui semblait le plus probable était que son cousin avait quelque chose d’important à faire et qu’il ne pouvait se permettre de traîner, venait ensuite la théorie selon laquelle William ne voulait tout simplement plus lui parler, car ils ne se connaissaient plus vraiment. Il y avait encore un tas d’autres solutions, que la blonde classa en deux catégories ; les scénarios qui aboutiraient sur une conversation, des retrouvailles amicales ou qui sépareraient définitivement les anciens amis. Dans la situation actuelle, la jeune femme ne pensait pas que son cousin changerait d’opinion et voudrait soudainement entamer une conversation avec elle. Kahlen s’était donc préparée à partir et à dire une nouvelle fois adieu à son cousin. La seule chose qu’elle voulait éviter, c’était que William et elle s’en aillent séparément et que le jeune homme garde une mauvaise impression d’elle. Si cette conversation devait être la dernière, il lui semblait important que les deux puissent en avoir un bon souvenir. C’est pourquoi, peu importe la réponse de son cousin, la blonde s’expliquerait sur la raison de sa crise de colère. Lorsque William commença enfin à parler, elle n’écoutait que d’une oreille parce ce qu’elle pensait savoir ce qu’il lui dirait. Pourtant, elle se trompait, et, en s’en rendant compte, la demoiselle écarquilla les yeux et haussa les sourcils.


    « Désolé Kahlen. Si tu as cru que cela ne me faisait pas… plaisir… de te revoir… et bien ce n’était pas ce que je voulais dire. Je dois rentrer chez moi poser ces livres. Ensuite il faudra que j’aille à l’université. Si tu as un peu de temps… Peut-être pourrais-tu… heu… m’accompagner un bout de chemin ? »

    La première chose qui lui vint à l’esprit fut qu’elle allait pouvoir sortir de cet espace confiné rapidement pour continuer la conversation. Eviter une petite crise de panique était toujours préférable. Ensuite, avant même de vraiment réaliser le sens des mots du jeune homme, Kahlen ne put s’empêcher de sourire. Cela n’était en rien dû à la proposition de William, mais simplement à la façon dont il avait demandé cela. Hésitant, faisant des pauses entre certains mots, cela rappelait à la blonde de quelle façon son cousin s’exprimait quand ils étaient plus jeunes. Dans ses souvenirs, le petit Will parlait de la même manière, comme s’il n’était jamais sûr de ce qu’il allait dire. Voila au moins un point sur lequel il n’avait pas changé. La jeune femme se demandait néanmoins qu’est-ce qui avait pu le pousser à changer d’avis. L’attitude du jeune homme n’avait rien de logique et ça, ça ne lui ressemblait pas vraiment. Mais Kahlen ne préféra pas s’attarder sur la raison de ce brusque changement de comportement, autant profiter du moment. Etrangement, le doute s’immisça dans son esprit et la blonde n’arrivait pas à se réjouir. Et si c’était une mauvaise idée ?

    Elle ne savait plus vraiment ce qu’elle voulait. Kahlen se demandait s’il ne valait pas mieux que la conversation n’aille pas plus loin. Comme les deux étaient à New York, alors qu’ils habitaient à la base de l’autre côté de l’Atlantique, ce n’était certainement pas par hasard. On ne quitte sa famille que pour des raisons précises, et il était peut-être préférable, pour le bien de William et pour le sien, de ne pas ressasser de vieux souvenirs. Tout deux avaient vraisemblablement refait leur vie aux Etats-Unis, alors pourquoi devraient-ils s’encombrer de personnes issues d’un passé qu’ils voulaient chacun, pour des raisons différentes, oublier ? Kahlen devait donner sa réponse à son cousin, mais c’était beaucoup plus difficile qu’elle n’aurait cru.


    « Je ne sais pas pourquoi tu as changé d’avis… et je ne vais pas te forcer à m’expliquer si tu n’en as pas envie. Quoi qu’il en soit, je serais ravie de marcher avec toi, sauf si tu me demandes ça parce que tu ne veux pas me blesser. J’ai bientôt 27 ans et, même si je ne les assume pas toujours, je peux encaisser, parce que je suis une grande fille. Alors je veux que tu sois honnête, pas conciliant. »

    Elle afficha un sourire compatissant dans le but d’encourager son cousin à se montrer totalement honnête avec elle. La jeune femme préférait qu’il lui dise qu’il n’avait aucune envie de la voir plutôt qu’il lui mente pour lui faire plaisir. Elle estimait qu’elle n’avait nullement besoin d’être ménagée, surtout qu’elle n’aimait pas l’être. Kahlen était assez grande pour supporter une telle situation. Si William, en lui proposant de l’accompagner, avait fait passer les envies de la blonde avant les siennes, elle n’aurait pas apprécié, même si cela partait d’une bonne intention. Elle ne voulait pas que, suite à sa crise de colère, le jeune homme se sente forcé de quoi que ce soit. C’est pourquoi, avant toute autre chose, elle désirait s’assurer qu’accompagner son cousin pendant quelques minutes ne le dérangeait pas.

    Kahlen sortit du recoin subitement car elle commençait à avoir l’impression de suffoquer. Elle maudissait ses frères qui étaient à l’origine de cette peur, ridicule il fallait bien le dire, mais qui était parfois très embarrassante. Alors qu’elle respirait, avec soulagement, l’air frais de Manhattan, la blonde se rendit compte qu’elle était à visage découvert, et qu’il était fort possible que Gavin la retrouve et vienne à nouveau l’énerver. Regardant à gauche et à droite, son regard se posa sur William, elle venait d’avoir une idée, bonne ou mauvaise, elle l’ignorait encore.


    « Si je me suis énervée juste avant, c’est en grande partie à cause d’un homme qui n’a pas compris que je ne voulais rien à voir à faire avec lui et qui s’obstine… Donc, je te demande de m’excuser d’avoir passer mes nerfs sur toi. » - Un sourire gêné apparut sur son visage - « Et là, j’ai un service à te demander, tu n’es bien sûr pas obligé d’accepter… S’il y a quelqu’un qui vient, l’homme dont je t’ai parlé, et qui veut discuter avec moi, est-ce que tu pourrais te faire passer pour mon mari ? Ainsi il me laissera tranquille ! »

    C’était stupide, elle le savait, mais c’était un moyen efficace pour se débarrasser une bonne fois pour toutes de Gavin. Kahlen fixait William et se sentit ridicule, qu’est-ce qu’il allait bien pouvoir penser d’elle après cela ?

    « Sinon… tu vas bien ? »

    Dans ces moments-là, Kahlen avait l’habitude de changer de sujet. Cependant, cette technique de diversion n’était pas très concluante, et la blonde se demandait pourquoi elle s’obstinait à s’en servir.

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William Baley

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MessageSujet: Re: Retrouvailles familiales [PV Kahlen]   Retrouvailles familiales [PV Kahlen] EmptyJeu 29 Juil - 16:50

William était parfaitement conscient que son comportement pouvait paraître curieux. Il avait d’abord refusé de prendre le temps de parler à sa cousine et maintenant il lui proposait de l’accompagner, sans plus d’explications. Sur le moment cela lui avait paru une bonne idée. D’autant plus qu’il ne voyait pas d’autres alternatives. Mais a posteriori il se rendait compte que ce qu’il venait de faire était tout sauf cohérent. Il ne pouvait qu’espérer que Kahlen ne s’attarde pas trop sur ce genre de choses.

« Je ne sais pas pourquoi tu as changé d’avis… et je ne vais pas te forcer à m’expliquer si tu n’en as pas envie. Quoi qu’il en soit, je serais ravie de marcher avec toi, sauf si tu me demandes ça parce que tu ne veux pas me blesser. J’ai bientôt 27 ans et, même si je ne les assume pas toujours, je peux encaisser, parce que je suis une grande fille. Alors je veux que tu sois honnête, pas conciliant. »

Raté. Encore une fois elle réduisait à néant ses espoirs de s’en sortir comme il l’avait prévu. Il fallait espérer que cela n’allait pas devenir une habitude ! Bien entendu il pourrait lui mentir. Lui assurer que cette idée ne l’avait pas effleuré une seconde. Mais mentir n’était certainement pas la meilleure façon de repartir sur de nouvelles bases. Il allait lui dire la vérité, et le point qu’elle avait abordé en faisait partie. Si elle s’en offusquait et le plantait là, et bien après tout ce ne serait peut-être pas plus mal. Mais maintenant qu’il s’était persuadé qu’elle pourrait l’accompagner un bout de chemin sans trop de risques, il devient bien admettre que voir Kahlen partir maintenant lui aurait laissé une terrible impression de gâchis. La jeune femme le regardait avec un sourire qui acheva de le conforter dans sa décision. Il tenta de lui sourire en réponse, mais ne put qu’en esquisser l’ébauche.

« Pour être honnête… je dois t’avouer qu’il y a un peu de ça. Mais crois moi… ce n’est pas la seule raison. C’est sans doute… enfin… ce qui a finalement fait pencher la balance. Mais dès que je t’ai reconnue… On avait passé de bons moments à l’époque. »

Il leva les yeux au ciel. Dans l’art d’être incompréhensible il venait sans doute de franchir un nouveau cap. Mais il faisait de son mieux pourtant ! Bon, deuxième essai en tentant de faire plus simple. Il regarda à nouveau sa cousine, cette fois-ci droit dans les yeux et respira un grand coup.

« Ça me fait vraiment plaisir de te revoir. Vraiment.»

C’était mieux. Court, mais clair. Restait à espérer que cette réponse satisferait la jeune femme. De toute façon si elle attendait un long discours c’est qu’elle avait oublié comment il était déjà à l’époque. Ses difficultés à s’exprimer n’étaient pas nouvelles ! D’ailleurs cela faisait bien rigoler ses cousins. Qu’étaient-ils devenus ceux-là ? Il doutait que poser cette question soit une parfaite entrée en matière. Les relations entre Kahlen et ses frères avaient toujours été… tendues.

Quoi qu’il en soit, il ne pouvait pas lui expliquer plus en détails pourquoi son premier reflex avait été de couper court à leurs retrouvailles. Mais ceci dit, Kahlen semblait soudain beaucoup moins intéressée par ses explications. Elle se montrait très agitée, et finit par s’éloigner de lui pour se retrouver sur le trottoir où elle sembla tout à coup aller un peu mieux. Cela inquiétait quand même un peu William. Si elle se montrait nerveuse à ce point, cela augmentait significativement les chances que son pouvoir s’active tout seul. Et là tout dépendrait du nombre de personnes à portée. Fichtre, cela devenait plus compliqué que prévu !

Mais subitement, un vieux souvenir lui revint en mémoire. Cela avait un rapport avec les endroits clos, ou étroits. Il n’arrivait plus à se rappeler pourquoi, mais il était pratiquement certain que Kahlen ne les appréciait franchement pas. Et ce recoin dans lequel ils s’étaient retrouvés pouvait dans ce cas parfaitement être à l’origine de son malaise. Mais alors pourquoi donc les y avait elle précipités ? Ce qui lui avait coûté un passage dans les vapes par-dessus le marché ! En tout cas si c’était bien ça, cela ne se reproduirait pas en pleine rue et c’était rassurant. Toutefois, si elle semblait aller mieux, tout ne paraissait pas réglé pour autant. A sa façon de regarder autour d’elle, on aurait dit qu’elle attendait quelqu’un. Mais déjà elle le regardait de nouveau et reprenait la parole.

« Si je me suis énervée juste avant, c’est en grande partie à cause d’un homme qui n’a pas compris que je ne voulais rien à voir à faire avec lui et qui s’obstine… Donc, je te demande de m’excuser d’avoir passer mes nerfs sur toi. »

Et bien maintenant c’était elle qui se justifiait. Et qui de plus s’excusait. Bon, ok, elle y était peut-être allée un peu fort, mais il savait à quel point il pouvait se montrer agaçant. En tout cas c’était gentil. Et tout ça donc à cause d’un crétin qui ne voulait pas la lâcher. Il y avait des types un peu lourds quand même. En tout cas tout semblait vouloir se calmer. Peut-être allaient-ils pouvoir se mettre en route tranquillement, en repartant sur de bonnes bases. Il adressa un petit sourire à sa cousine et s’apprêtait à lui proposer de le suivre, quand elle aussi lui sourit. Mais curieusement celui de la jeune femme ne semblait augurer rien de bon.

« Et là, j’ai un service à te demander, tu n’es bien sûr pas obligé d’accepter… S’il y a quelqu’un qui vient, l’homme dont je t’ai parlé, et qui veut discuter avec moi, est-ce que tu pourrais te faire passer pour mon mari ? Ainsi il me laissera tranquille ! »

Haaaa ha ! Ses yeux s’écarquillèrent et son sourire s’effaça instantanément. La terre aurait tremblé sous ses pieds qu’il n’en aurait pas été plus surpris. Ben voyons ! Quoi de plus simple ! Il était tellement connu pour ses talents d’acteurs que cette solution était naturellement celle qui venait à l’esprit ! Non mais où diantre était-elle allée pêcher une idée pareille !

Il tentait désespérément de conserver son calme. Que répondre à cela ?

* Mais tu réponds qu’il n’en est pas question ! Tu imagines un instant la situation ? *
* Oui mais il suffit peut-être d’être à côté d’elle ? Pas besoin d’en faire plus. Elle peut très bien se charger de parler si je fais de la figuration ? *
* Tu délires complet là ! Hors de question. *
* Tu vois une autre suggestion à lui faire ? *
* Non, mais ce n’est pas ton problème ! N’y songe même pas ! *


Avant qu’il n’ait pu répondre quoi que ce soit Kahlen reprenait.

« Sinon… tu vas bien ? »

Admirable. Il n’aurait pas mieux fait. Cet art de la tentative de changement de conversation ratée devait être inscrit dans les gènes familiaux. Quoi que là il se demandait si lui aurait osé une tentative pareille. Comme si il pouvait s’abstenir de répondre à la première requête de sa cousine.

« Je ne crois pas que ce soit… une très bonne idée tu sais. Je ne suis pas… franchement… très à l’aise dans ce genre… de situation. »

Il soupira.

« Mais c’est comme tu veux. Promets-moi juste… de ne pas en faire trop.»

* Hein ? *
* Quoi encore ! *
* T’es qu’une grosse nouille ! *


« Mais sinon ça va. »

Là il n’avait pas pu s’en empêcher. Et il devait bien avouer qu’en fait ça n’allait pas du tout ! Mais ce n’était pas le moment de s’appesantir sur le sujet. L’urgence était de s’en aller d’ici. Prenant l’air le plus enjoué qu’il réussit à se donner et après avoir consolidé sa prise sur son carton, il désigna d’un mouvement de tête la direction qu’il fallait prendre pour atteindre le passage piéton le plus proche. En espérant qu’ensuite sa cousine ne s’apercevrait pas qu’ils allaient revenir sur leurs pas de l’autre côté de la chaussée pour s’engager dans la rue juste en face.

« Nous y allons ? »
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Kahlen Samuels

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MessageSujet: Re: Retrouvailles familiales [PV Kahlen]   Retrouvailles familiales [PV Kahlen] EmptyVen 30 Juil - 10:56



    Kahlen avait toujours eu du mal à supporter ce genre de situation, c’est-à-dire se retrouver face à une personne dont elle n’arrivait pas à comprendre le comportement. Elle n’appréciait d’ailleurs pas beaucoup les gens qui changeaient soudainement d’avis, pas plus que les indécis. Pourtant, l’attitude de William ne la dérangeait pas, au contraire même, la blonde s’en amusait, même si elle préférait qu’il soit honnête pour qu’elle puisse être fixée une fois pour toutes. La jeune femme rejetait la faute du comportement étrange de son cousin sur l’effet de surprise. Il était clair que revoir quelqu’un qu’on avait perdu de vue depuis plus de dix ans pouvait troubler au point de ne plus trop savoir quoi penser ou même faire. L’attitude de William ne l’étonnait donc qu’à moitié, mais elle demeurait malgré tout persuadée qu’il y avait un détail, un détail important, qui lui échappait, et comme son cousin ne semblait pas prêt à tout lui dire, il était fort probable qu’elle ne le sache jamais. Mais la blonde était incapable de lui en vouloir puisqu’elle-même ne s’imaginait pas déballer toute sa vie, les parties les moins glorieuses comprises, à un cousin qu’elle ne connaissait plus vraiment.

    « Pour être honnête… je dois t’avouer qu’il y a un peu de ça. Mais crois moi… ce n’est pas la seule raison. C’est sans doute… enfin… ce qui a finalement fait pencher la balance. Mais dès que je t’ai reconnue… On avait passé de bons moments à l’époque. »

    Encore une fois, écouter William en train d’essayer de s’exprimer fit apparaître un sourire sur le visage de Kahlen. La demoiselle revivait sa première rencontre avec son cousin, elle devait avoir environ sept ans, lui une dizaine d’années, et il était si gêné de venir chez elle que, lorsqu’il s’était présenté, la blonde avait cru qu’il bégayait. Les grands discours n’avaient jamais été son point fort, ce qui tranchait radicalement avec le caractère des Samuels. C’était sans doute car il ne ressemblait pas aux autres membres de sa famille que la jeune femme l’avait tout de suite apprécié. Ça et parce que ses frères n’arrêtaient pas de se moquer de lui. Même si elle était un peu exagérée pour cette situation, l’expression ‘les ennemis de mes ennemis sont mes amis’ s’était révélée exacte. Soit, Kahlen arrêta de ressasser le passé. Ce que William venait de lui dire avait confirmé ses doutes, il y avait bien un détail supplémentaire qu’elle ne connaissait pas, et qu’elle n’était visiblement pas prête de découvrir.

    « Ça me fait vraiment plaisir de te revoir. Vraiment.»

    Voilà enfin quelque chose qui faisait plaisir à entendre et qui semblait sincère.

    « Encore heureux que ça te fasse plaisir ! » - Elle sourit à William avant de poursuivre. - « Non sérieusement, ça me fait plaisir aussi, même si c’est… bizarre. »

    Elle voulait avant tout rester honnête, c’est pourquoi elle n’allait pas cacher le fait que, même si elle était contente de revoir son cousin, elle trouvait la situation plus qu’étrange. En même temps, elle n’aurait même pas pu imaginer retrouver William, qui habitait en France, à New-York tellement ça lui semblait impossible. Comme on dit, le hasard fait bien les choses, alors elle espérait que ça soit le cas, et que ces retrouvailles ne se terminent pas par un drame, drames qu’elles attiraient comme des aimants.

    La réaction de William lorsqu’elle lui demanda s’il pouvait se faire passer pour son mari lui fit immédiatement comprendre qu’elle aurait du se taire, pour une fois. En définitive, l’idée qu’elle avait eue était une mauvaise idée, même si c’était la seule qu’elle avait. Le visage de son cousin, avec les yeux écarquillés et le sourire qui s’était envolé, poussa Kahlen à croire qu’il allait la remballer en moins de temps qu’il n’en fallait pour le dire. Bien qu’elle craignait cette issue, la blonde comprenait parfaitement que la position dans laquelle elle voulait mettre William pouvait être très inconfortable. Ajouter à cela les dons innés de son cousin pour la comédie, et le refus était la seule option convenable.


    « Je ne crois pas que ce soit… une très bonne idée tu sais. Je ne suis pas… franchement… très à l’aise dans ce genre… de situation. »

    Déjà surprise que William lui réponde, malgré la tentative de changement de sujet pas très subtile, la seule chose qui vint à l’esprit de la blonde fut une question qui, dans un cas pareil, pouvait paraître méchante. La jeune femme se demandait dans quel genre de situation il pouvait bien être à l’aise. La réponse lui semblait vraiment dure à trouver, et elle préféra ne rien dire, pour ne pas le vexer.

    « Mais c’est comme tu veux. Promets-moi juste… de ne pas en faire trop.»

    Ce qui avait toujours été bien avec William, et ce depuis l’enfance, c’était que le jeune homme s’était toujours montré serviable, voire même docile. Alors comme en plus, il ne voulait pas blesser les gens, ses refus s’accompagnaient presque systématiquement d’un compromis. Kahlen avait donc la permission de le présenter comme étant son mari si l’autre crétin débarquait, à condition de ne pas en faire trop. Le problème, c’était cette condition. Visiblement, William avait oublié un petit détail la concernant.

    « Will, tu sais bien que je ne peux pas te promettre ça. Tu me connais quand même… » - Elle fut prise d’un doute en considérant qu’ils ne s’étaient plus vus depuis douze ans. Elle n’aurait peut-être pas du dire ça. - « Je vais essayer, mais je ne peux rien te promettre, désolée. »

    La modération était un terme qui n’entrait pas dans le vocabulaire de la jeune femme. Elle, quand elle faisait quelque chose, c’était toujours à fond. Ses parents lui reprochaient même de passer d’une extrême à l’autre et d’en faire trop. La blonde avait, en somme, une fâcheuse tendance à exagérer et il lui était très difficile de se contenir. Kahlen allait donc essayer, mais pour cela, il fallait quand même que cet idiot vienne, ce qui n’était pas totalement sûr.

    « De toute façon, si ce crétin débarque, je parlerai. Tu n’auras qu’à hocher la tête pour faire oui et je ferai tout le reste. Mais bon, à mon avis, il ne me trouvera pas. Donc, normalement, tout devrait bien se passer. Normalement… »

    Kahlen ne pouvait pas jurer que Gavin ne viendrait pas mais, ne l’ayant pas vu aux alentours, elle avait de bonnes raisons de le croire.

    Quand, contre toute attente, William répondit à la question qu’elle avait posée pour détourner son attention, la blonde afficha encore un large sourire. Il affirmait qu’il allait bien, mais à voir sa dernière réaction, elle avait quand même de sérieux doutes.


    « Il me semblait avoir dit que je voulais que tu sois honnête. Alors ne me dis pas que tu vas bien si ce n’est pas le cas. Je vois bien que tu es contrarié par ce que je t’ai demandé et, tu sais quoi, je n’ai même pas envie de savoir pourquoi. Si ça te dérange tant que ça, je me passerai de ton aide et on en parle plus ! »

    La jeune femme n’avait pas envie de forcer son cousin à faire quoi que ce soit pour la simple et bonne raison que ce serait un très mauvais commencement. Elle voulait que la rencontre se passe bien, et pour cela, William devait se sentir à l’aise, ce qui n’était clairement pas le cas. Pour partir sur de bonnes bases, elle jugea préférable d’éviter les questions trop personnelles ou concernant la famille, la présence de son cousin à New-York devant certainement avoir un rapport avec ça. Elle pensait que, de toute façon, il ne voudrait sûrement pas en parler, alors autant éviter de rendre la situation embarrassante.

    « Nous y allons ? »

    Kahlen acquiesça de la tête et ils se mirent donc en route. Elle ne regardait pas le trottoir, pour changer, mais ses yeux fixaient le carton que son cousin portait. Pour avoir ramassé les livres un par un lorsqu’elle les avait fait tomber, la jeune femme savait que le tout devait être assez lourd.

    « Tu veux que je te donne un coup de main ? » - Elle pointa le carton du doigt. - « Et alors, en fait, euhm… tu travailles à l’université ? »

    La blonde eut des frissons rien qu’en prononçant le mot université.

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William Baley

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MessageSujet: Re: Retrouvailles familiales [PV Kahlen]   Retrouvailles familiales [PV Kahlen] EmptyJeu 5 Aoû - 12:18

William savait bien que s’il devait rentrer dans le petit jeu que Kahlen suggérait au cas où le gêneur se représentait, il serait certainement en difficulté. Il se réfugiait derrière l’idée qu’il puisse se limiter à un rôle relativement passif, ce qui l’avait poussé à demander à sa cousine de ne pas en faire trop.

« Will, tu sais bien que je ne peux pas te promettre ça. Tu me connais quand même… Je vais essayer, mais je ne peux rien te promettre, désolée. »

Rassurant. En même temps elle avait raison, il se souvenait du tempérament de sa cousine. Il lui restait juste à espérer que celui-ci se soit un peu modéré depuis qu’ils ne s’étaient plus revus. Mais quelque chose lui disait que ce n’était pas vraiment le cas.

« De toute façon, si ce crétin débarque, je parlerai. Tu n’auras qu’à hocher la tête pour faire oui et je ferai tout le reste. Mais bon, à mon avis, il ne me trouvera pas. Donc, normalement, tout devrait bien se passer. Normalement… »

La suggestion de Kahlen lui convenait parfaitement. Le « normalement » final nettement moins. Avait-elle la moindre idée de ce qui était susceptible de se produire ? Bien évidemment que non ! Il n’avait jamais parlé, à qui que ce soit dans sa famille, de ses dons particuliers. Même ses propres parents n’étaient pas au courant. Et il fallait que cela continue comme ça. Que l’on apprenne qu’il soit un mutant ne le dérangeait pas vraiment. Bien sûr, étant donné l’ambiance actuelle, cela ne faciliterait certainement pas les choses. Ceci dit il ne cherchait pas à se faire des amis, au contraire. Mais il ne tenait pas spécialement à attirer l’attention des autorités, sur lui et sur… ce qu’il avait fait. Il y avait encore trop de questions sans réponses. Il faisait ce qu’il pouvait pour ne plus nuire à personne, et si jamais un jour il n’y arrivait plus il n’aurait pas besoin des fédéraux pour prendre les décisions qui s’imposeraient. Il ne restait qu’à espérer que ce jour ne soit pas arrivé !

Quant à sa piètre tentative de réponse au changement de conversation de sa cousine, cette dernière n’avait visiblement pas perçu la petite tentative d’humour sous-jacente. Cela ne l’étonnait pas vraiment. Il n’était pas plus doué pour l’humour que pour les relations humaines. Par contre elle avait bien compris que cette réponse n’était pas tout à fait exacte.

« Il me semblait avoir dit que je voulais que tu sois honnête. Alors ne me dis pas que tu vas bien si ce n’est pas le cas. Je vois bien que tu es contrarié par ce que je t’ai demandé et, tu sais quoi, je n’ai même pas envie de savoir pourquoi. Si ça te dérange tant que ça, je me passerai de ton aide et on en parle plus ! »

Au moins cette fois-ci elle l’avait rembarré avec le sourire. William ne savait pas vraiment quoi lui répondre. Soit il lui disait que cela ne le dérangeait pas et il s’enfonçait, soit il revenait sur sa proposition et ce n’était pas dans ses habitudes, surtout si cela pouvait réellement aider Kahlen. Il se réfugia dans un silence de bon aloi, décidant que si l’énergumène en question se montrait il serait toujours temps d’aviser.

En tout cas elle ne semblait pas lui en tenir rigueur. Et elle était toujours aussi gentille, lui proposant son aide pour l’aider à porter ses livres alors qu’ils se mettaient en route. Mais l’ensemble n’était pas si pesant que cela et si le carton tenait le coup, il arriverait bien à le porter à bon port. Et puis… cela l’aidait à se donner une contenance.

« Et alors, en fait, euhm… tu travailles à l’université ? »

Forcément, le moment des questions allait arriver. Douze ans ! Le temps passait si vite. Dans quelle mesure Kahlen était-elle restée celle qu’il avait connue ? La retrouver ici, après tout ce temps… Comment avait-elle qualifié cela déjà ? De bizarre ? Oui, il y avait un peu de çà. Le monde était bien petit décidément. Découvrir leurs parcours respectifs pouvait s’avérer amusant, du moins tant que cela ne les obligerait pas à revenir sur des périodes pénibles. Il ne savait pas pour sa cousine, mais lui allait faire l’impasse sur certains épisodes.

« Oui. Oh mais je ne suis pas enseignant. Je fais partie du service informatique. »

Ils étaient arrivés au premier passage piéton, qu’ils franchirent sans encombres même si William ne put s’empêcher de se montrer relativement tendu, interrompant sa réponse. Une fois de l’autre côté il se décida à reprendre, autant pour poursuivre la conversation que pour tenter de masquer le fait qu’ils repartaient en sens inverse !

« Ce n’est pas un travail très… palpitant. Mais c’est tranquille. Et puis cela me permet d’accéder à énormément d’informations. »

Mais quel besoin avait-il eu de lui raconter cela ? Cette situation le rendait nerveux. Ceci dit indépendamment du contexte cela restait très sibyllin. Qu’elle puisse deviner le type d’informations qui l’intéressait le surprendrait énormément. Tenter de rattraper le coup ne ferait que souligner la gaffe qu’il venait de faire. Il valait mieux faire comme si de rien n’était.

« J’ai trouvé ce poste quand… je suis arrivé dans cette ville. Il y a six ans. J’ai eu un peu de chance… sur ce coup là. A l’époque je ne savais pas très bien… ce que j’allais trouver ici. »

Et il n’avait pas beaucoup avancé depuis. Il avait surtout tourné en rond. Il était venu chercher des réponses, essayer de trouver sa place. Sur ces aspects là c’était l’échec total. Le problème était qu’il commençait à avoir de sérieux doutes sur le fait d’arriver à avancer un jour. Mais au moins il n’avait pas provoqué d’autres catastrophes, c’était déjà cela. Il regarda brièvement Kahlen et essaya de sourire un peu.

« Et toi ? Que fais-tu à New-York ? »

C’était une question suffisamment anodine pour permettre à Kahlen de répondre avec le niveau de détails qu’elle jugerait bon. Leurs retrouvailles avaient pris un tour plus calme après un démarrage un peu houleux, ce n’était pas le moment de se jeter un froid par une question maladroite.
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Kahlen Samuels

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MessageSujet: Re: Retrouvailles familiales [PV Kahlen]   Retrouvailles familiales [PV Kahlen] EmptyVen 6 Aoû - 12:31



    Kahlen et William marchaient côte à côte mais la conversation s’annonçait difficile puisque la blonde se sentait obligée de regarder derrière elle toutes les cinq secondes pour vérifier que l’autre énergumène ne la suivait pas. Elle aurait préféré revoir son cousin dans d’autres circonstances, car la situation actuelle n’était pas des plus propices à des retrouvailles. Si elle avait dû imaginer cette rencontre, la blonde aurait vu ça de façon plus traditionnelle. Déjà, pour commencer, il aurait fallu qu’elle ne lui rentre pas dedans, qu’il n’y ait pas ce Gavin qui la collait et que, au lieu de cette rue et de la promenade, il y ait une conversation dans un bar autour d’un café. Ca, ça aurait été le scénario idéal, mais évidemment, rien ne se passait jamais comme prévu avec elle et ça commençait vraiment à devenir énervant.

    « Oui. Oh mais je ne suis pas enseignant. Je fais partie du service informatique. »

    Kahlen ne put masquer son sourire après la réponse de William. Elle était contente qu’il ne soit pas professeur à l’université, parce qu’elle se serait sentie vraiment ridicule. Ne possédant que son diplôme des études secondaires, et primaires, elle n’aurait pas pu éviter de se sentir stupide auprès de lui. Non pas que faire partie du service informatique faisait de lui quelqu’un de moins intelligent. Le titre n’avait juste pas la même connotation. De toute façon, la blonde savait que son cousin avait dû faire des études supérieures, il avait toujours été plus assidu qu’elle et semblait même apprécier plusieurs matières scolaires. S’ils avaient dû faire un test pour évaluer leur QI respectif, elle se mettrait la main à couper que le sien aurait été inférieur à celui de William.

    Ils arrivèrent au passage piéton qu’il avait indiqué d’un bref mouvement de tête il y a quelques instants et, après avoir regardé à gauche et à droite pour être sûrs qu’il n’y avait pas de voitures, les deux jeunes traversèrent. Comme Kahlen ne savait pas où son cousin devait aller, elle le suivait et, même si elle lui faisait confiance, elle ne put s’empêcher de se demander pourquoi il avait commencé à revenir sur ses pas sur le trottoir d’en face, ce n’était pas vraiment logique. Alors qu’elle était sur le point de lui poser la question, William compléta la réponse à la question sur son travail.


    « Ce n’est pas un travail très… palpitant. Mais c’est tranquille. Et puis cela me permet d’accéder à énormément d’informations. »

    La première partie de la réponse ne surprit pas énormément la jeune femme. Elle ne voyait pas vraiment son cousin faire un métier ‘palpitant’. Kahlen avait toujours vu William comme quelqu’un de calme et qui aimait la tranquillité, alors il lui semblait normal que ce dernier fasse un travail de bureau plutôt qu’un travail de terrain. La seconde partie de la phrase, par contre, l’intrigua. Accéder à énormément d’informations, mais de quel type ? La demoiselle doutait fort qu’il soit devenu ces espions d’internet qui se renseignaient sur un peu tout le monde, mais la phrase en elle-même était plus que suggestive et chacun pouvait imaginer un tas de scénarios, plausibles, qui pourraient expliquer ce qu’il venait de dire.

    Kahlen voulait maintenant poser deux questions à William. Premièrement, pourquoi marchaient-ils dans le sens inverse et ensuite, que voulait-il dire par accéder à énormément d’informations ? Cependant, alors qu’elle allait ouvrir la bouche pour commencer son interrogatoire, son cousin l’en empêcha, pour la deuxième fois en l’espace de quelques minutes.


    « J’ai trouvé ce poste quand… je suis arrivé dans cette ville. Il y a six ans. J’ai eu un peu de chance… sur ce coup là. A l’époque je ne savais pas très bien… ce que j’allais trouver ici. »

    William ne s’était pas montré aussi bavard avec elle depuis… depuis toujours en fait, et cela étonna Kahlen qui, malgré le léger choc, comprit rapidement ce qui avait poussé son cousin à se montrer aussi loquace. Il essayait de lui faire oublier ce qu’il avait dit juste avant à propos des informations auxquelles il avait accès, et sûrement aussi pour ne pas lui laisser le temps de remarquer que le trajet qu’il prenait n’avait rien de logique. Même si elle avait vraiment envie de savoir ce qu’il en retournait, la jeune femme décida de ne pas poser des questions sur des sujets-là à son cousin. Puisqu’il avait fait autant d’efforts pour qu’elle ne le remarque pas, c’était qu’il devait avoir une bonne raison. De plus, elle préférait éviter de l’embarrasser.

    Enfin bon, au moins maintenant elle savait quand il était arrivé à New-York. Il y a six ans donc, il devait avoir vingt-quatre ou vingt-cinq ans. Ce qui favorisait l’hypothèse selon laquelle il avait dû se passer quelque chose d’assez grave pour le pousser à changer de ville, et donc de vie. Car normalement, à cet âge-là, surtout pour William, on devait avoir déjà fini ses études supérieures (si on en faisait) et avoir un métier, deux bonnes raisons de rester.

    Une autre question vint frapper l’esprit de la jeune femme. William venait de dire qu’il ne savait pas, à l’époque où il était arrivé, ce qu’il allait trouver. Kahlen se demandait donc ce qu’il avait bien pu chercher. Cette conversation était étrange. Déjà parce que la blonde n’arrivait toujours pas à croire qu’elle ait vraiment lieu, mais aussi parce que les réponses de son cousin ne faisaient qu’apporter d’autres questions et ‘renforçait le mystère’ autour de lui. A la vue du sourire que William essayait de faire, elle se sentit mal à l’aise. Il avait clairement dû se passer quelque chose de grave. Mais elle savait qu’il ne fallait pas qu’elle lui pose des questions. Pour une fois, elle devrait laisser sa curiosité de côté. Heureusement, William enchaîna encore une fois sans lui laisser la moindre chance de pouvoir dire quoi que ce soit.


    « Et toi ? Que fais-tu à New-York ? »

    Une question qui pouvait sembler facile, mais qui, dans le cas de Kahlen, exigeait une réponse très détaillée et surtout très ennuyante. La blonde se demanda quelle version de l’histoire elle devait raconter, la courte, la longue, l’édulcorée, etc. Après quelques instants de réflexion, elle entama sa réponse.

    « Et bien, je vis à New-York. Depuis presque neuf ans. Pas la peine de faire le calcul, je suis partie de chez moi dès que j’ai eu dix-huit ans. Je pense que tu peux comprendre pourquoi j’ai préféré m’en aller. T’es même le mieux placé dans cette ville pour le savoir. Enfin bon, j’ai refait ma vie ici et je dois bien t’avouer que c’est pas franchement une réussite. » - Elle marqua une pause pour reprendre son souffle. - « Mais bon, c’est quand même mieux que ce que j’espérais. Je travaille au Pandora’s Box, je ne sais pas si tu connais. » - Non, il ne pouvait pas connaître, c’était William après tout ! - « C’est une boîte de nuit, enfin voilà, je suis barmaid quoi. Ce n’est pas le boulot de mes rêves mais c’est sympa. »

    Kahlen avait délibérément évité les parties concernant sa vie privée. Elle n’avait pas spécialement envie d’expliquer à un cousin qu’elle venait à peine de retrouver après douze ans sans nouvelles que sa vie sentimentale était un total merdier et qu’il était fort probable qu’elle n’arrive jamais à fonder une vraie famille. Même si cette situation lui convenait, elle savait que ce n’était pas vraiment glorieux et avait donc préféré ne pas en parler.

    « Et à part travailler au service informatique du campus, tu fais quoi de tes journées ? »

    C’était la seule question qu’elle avait trouvée qui ne lui semblait pas trop déplacée, indiscrète ou embarrassante. Elle ne se serait jamais imaginé qu’il était si dur d’avoir une conversation avec quelqu’un.


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William Baley

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MessageSujet: Re: Retrouvailles familiales [PV Kahlen]   Retrouvailles familiales [PV Kahlen] EmptyMar 10 Aoû - 14:54

La question de William était tout ce qu’il y avait de plus anodine. Une entrée en matière tout ce qu’il y avait de respectable pour une conversation entre deux personnes qui se retrouvaient après tant d’années. Du moins il l’avait espéré. Kahlen avait cependant semblé hésiter. Un bref instant. Mais suffisamment pour intriguer son cousin.

« Et bien, je vis à New-York. Depuis presque neuf ans. Pas la peine de faire le calcul, je suis partie de chez moi dès que j’ai eu dix-huit ans. Je pense que tu peux comprendre pourquoi j’ai préféré m’en aller. T’es même le mieux placé dans cette ville pour le savoir. Enfin bon, j’ai refait ma vie ici et je dois bien t’avouer que c’est pas franchement une réussite. »

Ainsi elle était arrivée ici avant lui. En soit, l’importance de cette information était toute relative. C’était plutôt l’âge auquel elle avait quitté le domicile familial qui était remarquable, et elle-même le reconnaissait. Elle ne s’était pas attardée… et effectivement, de ce qu’il se souvenait des relations entre elle et sa famille, ce n’était pas particulièrement étonnant. A dire vrai, il se serait même attendu à ce qu’elle explose avant. Mais elle avait tenu jusqu’à sa majorité. Elle avait toujours été forte… du moins telle qu’il s’en souvenait.

En tout cas elle ne s’appesantissait pas sur le sujet, ce qu’il pouvait comprendre parfaitement. Par contre elle ne semblait pas particulièrement satisfaite de sa nouvelle vie et cela… c’était nettement plus ennuyeux. Le fait qu’il soit le mieux placé dans cette ville pour connaître les raisons qui avaient poussé sa cousine à partir n’était pas bon signe. En neuf ans, elle n’avait donc pas trouvé d’amis assez proches pour confier une partie de son passé qui n’avait somme toute rien de déshonorant. C’était très surprenant. Avant qu’il n’ait pu envisager une réponse, Kahlen reprenait.

« Mais bon, c’est quand même mieux que ce que j’espérais. Je travaille au Pandora’s Box, je ne sais pas si tu connais. C’est une boîte de nuit, enfin voilà, je suis barmaid quoi. Ce n’est pas le boulot de mes rêves mais c’est sympa. »

Ce qu’elle espérait ? Chacun avait sans doute des espoirs particuliers en partant vivre sa vie, d’autant plus quand cela consistait à s’expatrier. Lui avait pensé trouver des réponses, sans succès. Il avait juste réussi à ne nuire à personne, mais ça ce n’était pas un objectif particulièrement glorieux. La phrase de sa cousine était quand même assez paradoxale. Avait-elle espéré si peu pour que sa nouvelle vie, tout en n’étant pas une réussite, soit quand même au-delà de ses espoirs ? Il penchait plutôt pour le naturel optimisme de sa cousine.

Elle travaillait donc dans une boite de nuit. Il ne connaissait pas cet établissement, ce qui n’avait rien d’étonnant. Il avait déjà eu du mal à se rendre dans un bureau de poste ! Il faudrait quand même qu’il se renseigne un peu sur ce genre de lieux. Il passait systématiquement pour un bonnet de nuit quand les conversations y avaient trait. Mais il espérait pouvoir au moins répondre sur cet aspect là de ce que venait de lui raconter sa cousine sans faire de gaffe.

« Ah. Au moins c’est un travail… original. Et animé non ? Je ne connais pas cet endroit. Mais… je ne suis pas une référence dans ce domaine. »

Il avait terminé sa phrase avec un petit sourire, de façon à montrer à Kahlen qu’il était bien conscient de ne pas être un bout en train. Tant qu’il n’aurait pas à s’expliquer plus avant sur son appréhension à fréquenter ce genre d’endroit tout irait bien.

« Et à part travailler au service informatique du campus, tu fais quoi de tes journées ? »

Très bonne question. Le tout était de savoir quoi répondre. Le sourire de William se figea quelque peu. Cette interrogation tout ce qu’il y avait de plus banale le confrontait hélas à la vacuité de sa vie sociale.

« A vrai dire… pas grand-chose. Je lis pas mal. Je me ballade… dans des endroits calmes. Il y a des coins intéressants pas si loin que cela de la ville. »

Rien. En fait il ne faisait rien d’intéressant. En tout cas pas qu’il puisse raconter comme cela. L’essentiel de son temps libre avait été pris par ses petites recherches concernant les mutants, et par ses essais laborieux pour contrôler son pouvoir. Il s’entourait de tellement de précautions que chaque essai lui prenait un temps fou. Mais cela faisait quelque temps qu’il y avait renoncé. Il ne pouvait plus progresser sans prendre le risque de perdre le contrôle de ce qu’il faisait. Quand à ses recherches, il pensait avoir trouvé tout ce qui était disponible en accès libre. Pour le reste… et bien il valait mieux rester discret. Personne ici ne savait quelle était sa formation initiale, et cela lui convenait très bien.

Son autre passe temps consistait à trouver le moyen d’éviter les personnes autour de lui. On ne se rendait compte du nombre de personnes que l’on croisait tous les jours que quand on cherchait à les éviter ! Bref, tout cela il ne pouvait le raconter à Kahlen sans donner de raison. Et la raison il ne souhaitait pas vraiment la donner. Comment sa cousine pourrait-elle comprendre ce qui s’était produit. Elle n’était pas obtuse, loin de là. Bien au contraire même. Mais indépendamment du sujet « mutant » qui était déjà délicat en soi, ce qu’il avait fait ce jour là… était quand même difficile à assimiler.

Alors forcément, n’ayant pas d’activité en dehors du travail, pas de loisirs… il s’était habitué à passer pour particulièrement ennuyeux. Cela l’arrangeait habituellement, car du coup peu de gens continuaient à s’intéresser à lui. Mais là, face à sa cousine, cela lui laissait un goût amer. Il n’avait jamais dû passer à ses yeux pour un joyeux luron, mais là il donnait l’impression de l’extrême opposé. Et laisser penser cela à quelqu’un qu’il appréciait ne le rendait pas fou de joie. Mais il ne voyait pas d’alternative. Il essaya de redonner un peu de naturel à son sourire.

« Je reste beaucoup chez moi en fait. Home sweet home ! »

Ils approchaient du carrefour suivant, au niveau duquel il leur suffirait de tourner pour suivre le trottoir. Jusque là, elle ne semblait pas avoir remarqué le trajet à rallonge qu’il lui avait fait prendre. Elle n’avait pas relevé non plus ce qu’il avait dit concernant les informations qu’il cherchait. Il préférait croire que tout cela était passé inaperçu, ce qui était plus rassurant que de penser que sa cousine puisse commencer à se poser des questions sur la stabilité mentale. En tout cas, pas de trace du gêneur, ce qui était également une bonne chose. Tout se déroulait relativement bien, pourvu que cela dure !

« Et toi ? Du coup… tu travailles de nuit non ? Ce n’est pas un peu… difficile à gérer ? »
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Kahlen Samuels

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MessageSujet: Re: Retrouvailles familiales [PV Kahlen]   Retrouvailles familiales [PV Kahlen] EmptyVen 13 Aoû - 12:06



    Elle savait que William était la seule personne dans cette ville qui ne serait pas surpris par le fait qu’elle ait tout quitté, sa famille, ses amis, sa ville, ses origines en quelques sortes, à l’âge de dix-huit ans. Il était la seule personne extérieure au noyau familial dans lequel elle avait grandi qui avait une vague idée de ce qu’était sa vie à Cardiff. Même ses amis d’époque, avec qui elle passait la plus grande partie de son temps, ne pouvait imaginer ce qu’il se passait chez elle. Ca n’avait jamais été quelque chose dont elle aimait parler, déjà parce que les paroles ne pouvaient rien changer à la situation, et surtout car elle ne voyait pas en quoi cela regardait les autres. C’était ses affaires, ses problèmes personnels et même si Kahlen était de ces gens qui disaient librement ce qu’ils pensaient, elle n’étalait pas sa vie privée sans raisons. Et le fait d’être à New-York n’y changeait rien. Bien sûr, elle s’était fait de nouveaux amis, et ils étaient proches, mais aucun d’eux ne connaissaient la raison exacte qui l’avait poussée à partir. Et ce n’était pas faute d’avoir demandé, mais la blonde n’avait jamais trouvé l’intérêt de ressasser le passé alors que celui n’avait plus aucune influence sur sa vie actuelle. Forcément, il était déjà arrivé que certaines personnes s’imaginent des histoires invraisemblables sur son ancienne vie aux Pays de Galles et les théories que quelques uns de ses amis lui avaient expliquées la faisaient bien rire. Mais la vérité n’était pas aussi difficile à dire que ce que les autres croyaient, elle n’avait d’ailleurs rien de honteux, rien de grave. La vérité était juste tellement banale que Kahlen estimait ne pas avoir besoin de la dévoiler.

    La version de l’histoire que la blonde venait de raconter à son cousin, c’était, à quelques détails près, la version simplifiée. La demoiselle avait jugé préférable de ne pas embêter William en le forçant à écouter un résumé des huit premières années de la vie de Kahlen à New-York. Elle n’avait définitivement pas envie qu’il soit lassé d’elle après une seule conversation et qu’il ne veuille plus lui parler. Faire fuir les gens qui comptaient pour elle n’était pas vraiment le meilleur moyen pour améliorer sa vie sociale. La jeune femme s’était rendue compte légèrement trop tard de la connotation dramatique de la phrase ‘c’est pas franchement une réussite’. Pendant qu’elle expliquait, ça lui avait semblé normal de dire ça, mais avec le recul, elle avait compris que c’était quelque peu exagéré. En disant cela, elle avait davantage fait référence à sa vie sentimentale et à son sérieux problème d’engagement qu’à sa vie à New-York en tant que telle. Depuis toujours, la blonde avait des difficultés à s’exprimer. Lorsqu’elle parlait, elle pensait toujours à beaucoup de choses mais ne les disaient pas systématiquement, alors même si ses phrases lui paraissaient logique, il n’était pas évident aux gens qui l’écoutaient de tout comprendre, puisqu’il leur était normalement impossible de lire dans ses pensées.


    « Ah. Au moins c’est un travail… original. Et animé non ? Je ne connais pas cet endroit. Mais… je ne suis pas une référence dans ce domaine. »

    Dire que travailler au Pandora’s Box était animé, c’était un euphémisme. Et William n’aurait même pas posé la question s’il connaissait l’endroit. Mais, sans grande surprise, ce n’était pas le cas. Depuis toujours, il était calme et réservé, les boîtes de nuit n’étaient pas son truc.

    « Donc, tu ne connais pas le Pandora… pourquoi est-ce que ça ne m’étonne pas ? » - Elle esquissa un sourire moqueur. - « Original, pas vraiment. Tu sais, à New-York, il y a beaucoup de boîtes de nuit donc beaucoup de barmans et barmaids. Animé, par contre, tu ne pourrais même pas imaginer. Rectification, tu ne voudrais même pas imaginer. »

    Kahlen faillit rire en visualisant la scène. William sur la piste de danse du night-club. C’était juste impensable, pourtant, qu’est-ce que ça serait une expérience intéressante. Mais à moins que le caractère introverti de son cousin ne change radicalement, la jeune femme ne verrait sans doute jamais cette scène se réaliser. Dommage.

    « A vrai dire… pas grand-chose. Je lis pas mal. Je me ballade… dans des endroits calmes. Il y a des coins intéressants pas si loin que cela de la ville. »

    William restait fidèle au souvenir que la blonde en avait. Le mot d’ordre du jeune homme avait toujours été ‘le calme’, même si Kahlen devait certainement se représenter son cousin de façon exagérée. Ses souvenirs n’étant pas des plus fiables, elle avait tendance à s’appuyer sur les parties dont elle se rappelait le mieux, en l’occurrence, le caractère plutôt passif de William.

    « T’es un vieux précoce, toi ! » - Elle se mit à rire, mais sans se moquer de lui. - « Sérieusement, on dirait que tu n’as pas de vie sociale… tu sors un peu quand même, non ? » - Il y eut quelques secondes de silence. - « Rassure-moi, tu as une vie sociale, hein ? »

    Kahlen savait que son cousin n’était pas le genre d’homme à s’entourer d’une énorme bande de potes et à aller boire des bières dans un bar avec eux tout en se racontant leurs dernières conquêtes. Mais elle osait quand même espérer que William avait des amis, des proches. A l’époque où il venait chez elle, et même s’il n’était pas très bavard et extraverti, il n’était pas un solitaire et la blonde s’inquiétait à ce sujet. Et s’il en était devenu un ? Ca expliquerait peut-être la raison pour laquelle il n’était pas spécialement enthousiasmé à l’idée de lui parler, au début.

    « Je reste beaucoup chez moi en fait. Home sweet home ! »

    Donc, pour résumer, William travaillait sur le campus universitaire, et pendant son temps libre, il allait lire dans des endroits calmes pas trop éloignés de la ville ou alors il restait chez lui… Et bien, soit il aimait vraiment faire ça, soit il était bel et bien devenu un solitaire, ou peut-être même les deux.

    A mesure qu’ils approchaient du carrefour, la blonde ne pouvait s’empêcher de se demander quel itinéraire étrange il lui faisait prendre. La question lui brûlait d’ailleurs les lèvres, mais elle résista tant bien que mal à l’envie de connaître le fin mot de toute cette histoire.


    « Et toi ? Du coup… tu travailles de nuit non ? Ce n’est pas un peu… difficile à gérer ? »

    Les questions concernant son travail étaient celles auxquelles elle répondait le plus facilement. Elle n’avait pas besoin d’omettre des détails ou de mentir, pour changer.

    « C’est surtout au début que c’est difficile, parce que forcément, t’es crevé ! Mais bon, après tu t’habitues et c’est une autre routine qui s’installe. Je dors l’après-midi, je travaille tard en soirée et pendant la nuit, et le reste du temps, et ben, je vis. Je sors, je rencontre des gens, je fais ce qui me plaît en gros. »

    Voilà un beau petit résumé d’une journée-type dans la vie de la jeune femme. Elle, au contraire de son cousin, avait toujours besoin de faire quelque chose, et les jours où elle restait seule dans l’appartement se faisaient de plus en plus rares. Elle sortait en ville, allait au cinéma, faisait du shopping, etc. La seule différence c’était qu’à l’heure où les gens avaient l’habitude de dormir, elle, elle travaillait. Mais dans l’absolu, cela ne changeait rien puisque ses activités étaient les mêmes que les personnes qui avaient des horaires de bureaux.

    Alors qu’ils atteignaient le carrefour, Kahlen sentit qu’elle allait perdre le contrôle et que la question sortirait d’elle-même. Préférant que ses paroles soient quand même un peu maîtrisées, elle ne perdit pas une seconde.


    « Je suis désolée hein, mais faut vraiment que je te demande… c’est quoi ce trajet bizarre que tu nous fais prendre ? »

    Tant pis, c’était fait. Il ne restait plus que deux choses à espérer. Premièrement, que la réponse soit suffisamment crédible pour apaiser la curiosité de la jeune femme et deuxièmement, que William ne réagisse pas mal à cette question.

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William Baley

William Baley
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MessageSujet: Re: Retrouvailles familiales [PV Kahlen]   Retrouvailles familiales [PV Kahlen] EmptyJeu 19 Aoû - 23:45

Kahlen n’avait pas été étonnée que William ne connaisse pas le Pandora. Ce qui le chagrinait un peu, ce n’était pas tant que sa cousine ait l’air de trouver ça normal. C’était plutôt qu’à une certaine époque il aimait danser. Oh pas de la façon dont la plupart de ses mais le faisaient. Lui était plutôt amateur de danses de couples. Le genre de danse où les partenaires racontent ensemble une même histoire, plus ou moins complexe selon la musique et la danse en question. Pas ces agitations frénétiques qu’il avait du mal à comprendre mais qui semblaient plaire à la plupart. Et il sortait, régulièrement, passant des soirées entières à évoluer sur la piste, mais changeant de cavalière au gré des transitions musicales… car il n’avait pas eu la chance de rencontrer celle à qui il aurait consacré l’ensemble de la soirée. Et il n’en aurait certainement jamais plus l’occasion. Il avait commencé à apprendre à danser peu avant que sa cousine et lui se perdent de vue, et si cela se trouvait il n’avait jamais dû lui en parler. De toute façon, c’était derrière lui. Loin. Une autre vie. Maintenant il était certainement devenu l’image que Kahlen se faisait de lui. Et elle n’avait pas tort sur un point : il ne s’imaginait plus du tout au milieu de la piste d’une boite de nuit.

Concernant sa vie sociale, il avait préféré ne pas s’appesantir sur la question. Eluder était la meilleure chose à faire… celle qui nécessiterait le moins d’explications. Même si s’entendre qualifié de vieux précoce était un peu difficile à digérer. Certes il n’avait jamais été extraverti, mais il avait quand même toujours réussi à lier des contacts. Et à l’époque il savait s’occuper, même si c’était différemment des autres et si déjà il n’appréciait pas vraiment les endroits animés. Mais il y avait accompagné plusieurs fois ses amis, et cela ne le gênait pas. Mais il savait bien que venant de Kahlen ces mots n’avaient rien de méchants. Et puis… là aussi c’était sans doute ce qu’il était devenu. Pas d’amis… il ne sortait même pas avec ses collègues. Il savait pertinemment qu’ils se retrouvaient de temps en temps pour boire un verre en dehors du boulot. Au début ils lui avaient proposé de se joindre à eux. Mais devant ses refus systématiques ils s’étaient lassés, ce qu’il ne pouvait leur reprocher étant donné que c’était exactement le but qu’il avait recherché.

Bref il valait nettement mieux aborder rapidement un autre sujet. Il avait donc détourné la conversation sur le travail qu’exerçait sa cousine. Elle semblait s’être accoutumée aux horaires particuliers qui lui étaient demandés. Et elle au moins disait voir du monde, même en dehors du cadre professionnel. C’était bien. Il ne souhaitait à personne de se retrouver isolé. William ne put se retenir de sourire en entendant qu’elle arrivait à faire ce qui lui plaisait.

« Je suis désolée hein, mais faut vraiment que je te demande… c’est quoi ce trajet bizarre que tu nous fais prendre ? »

Cette question lui fit instantanément perdre le sourire. Il aurait pourtant dû s’y attendre, mais la question avait tellement tardé qu’il s’était mis à espérer que son manège passe inaperçu. Il réussit tout de même à ne pas trébucher, ce qui n’était déjà pas si mal. Comment avait-il pu penser que Kahlen ne verrait pas son petit jeu ! Et que pouvait-il lui répondre ? Qu’il avait peur de traverser une rue ? De provoquer, il ne savait pas bien comment, un autre accident ? Mais après tout, il avait bien le droit de se montrer prudent. La seule chose difficile à expliquer était qu’il n’utilisait pas les passages piétons sans feux. Comment diantre allait-il pouvoir expliquer cela. Mentir était toujours la solution qu’il repoussait aux cas d’urgence. On finissait toujours par se faire avoir en faisant cela. Déjà qu’il avait tendance à s’embrouiller en disant la vérité. Et puis… il n’avait pas envie de mentir à Kahlen. Le tout était d’arriver à tourner le peu de vérité qu’il pouvait dire pour que cela donne une histoire cohérente. Et en dire le minimum. Il essaya de conserver une voix assurée, et préféra conserver les yeux tournés vers le trajet qu’ils suivaient pour ne pas regarder sa cousine.

« Oui… désolé. Je suis… très prudent dans la rue. Un jour il y a eu… un accident… qui m’a marqué. Je ne tiens pas à… revivre cela. »

Surtout ne pas repenser à ce qui s’était passé. Ce n’était pas le moment de voir ressurgir ces souvenirs. Et les émotions qui y étaient attachées. Il n’était jamais certain d’arriver… à les garder pour lui. Et il ne tenait vraiment pas à les transmettre à Kahlen. Ses mains tremblaient bien légèrement mais il était certain d’avoir réussi à garder le contrôle. Bon sang après tout ce temps il y était encore sensible à ce point !

Etant donné son explication un peu légère, s’il voulait que cela passe, il se dit qu’un peu d’autodérision ne ferait pas de mal. Il tenta d’afficher un sourire amusé.

« Bon d’accord… je suis vraiment très très prudent. Mais je ne sors pas souvent… alors autant rallonger un peu le trajet. »

Cela n’était pas franchement terrible, mais toujours mieux que rien. Il ne restait qu’à espérer que Kahlen s’en contente. Alors qu’ils venaient de tourner au coin de la rue, ce fut le carton qui décida que décidément ce trajet rallongé l’était beaucoup trop à son goût, ce qu’il exprima par un déchirement plaintif. Heureusement les réflexes de William étaient nettement plus performants que ses aptitudes sociales, il stoppa net pour poser le paquet au sol avant que le fond n’ait complètement lâché. Les livres étaient saufs… mais pas son portefeuille qui profita du mouvement un peu brusque de William pour s’échapper de sa poche et atterrir sur le trottoir.

Rien de bien dramatique en soi, si ce n’était que ce vieux morceau de cuir qu’il n’avait pas pris la peine de renouveler depuis fort longtemps laissa échapper une partie de son contenu. William gérait sa vie par électronique interposée, et son smartphone était bien plus souvent sorti que son portefeuille. Le contenu de ce dernier, hormis sa carte de crédit et ses papiers d’identité, lui était quelque peu sorti de l’esprit, et la petite photo qui avait glissé d’entre deux vieilles cartes de visites d’autant plus qu’inconsciemment il en avait occulté l’existence.

Le jour où il avait invité Myriam à l’accompagner. Quelques jours seulement avant… que tout ne bascule. Ils avaient discuté dans le petit bureau du labo qu’il occupait alors. De fil en aiguille, ils en étaient arrivés à ce jeu ridicule où on se montre les photos que l’on a sous la main. Tout y était passé, des cartes d’identité aux permis de conduire, en passant par les reliquats de photos d’identité inutilisées. Ils avaient été interrompus et elle était retournée à ses occupations, oubliant l’une de ces dernières sur sa table de travail. Il s’était promis de la lui restituer et avait dû la ranger là en attendant.

William se figea, comme paralysé par ces quelques souvenirs qui remontaient brusquement à la surface. Il n’arrivait pas à décoller les yeux de ce petit bout de papier, et sentait une étrange mélancolie l’envahir. Tout ce qu’il avait été n’existait plus, et rien ne l’avait remplacé. Il n’était qu’un reliquat, s’accrochant comme il le pouvait à de vieux souvenirs et à des grands principes.

* Hého, tu comptes t’apitoyer sur ton sort longtemps ? *
* Ca va, ça va… *
* Be non, ça ne va pas justement. Tu n’as pas oublié un petit détail ? *


William émergea de ses pensées, réalisant qu’il avait laissé, pendant les quelques secondes qui venaient de s’écouler, ses émotions prendre complètement le dessus. Elles n’avaient heureusement pas été violentes, mais rien ne disait que son pouvoir n’en avait pas profité pour s’activer en douce. D’un rapide coup d’œil, il put se rendre compte que la seule personne a portée était sa cousine. Il n’osait pas la dévisager pour essayer de savoir si elle avait ressenti quelque chose. Si c’était le cas, cela ne ferait qu’aggraver les choses et peut-être même lui laisser penser qu’il en était à l’origine, et sinon elle se demanderait sans doute ce qu’il lui prenait. La meilleure solution était comme d’habitude de faire comme si rien ne s’était passé. Ramasser son portefeuille, consolider comme il le pouvait ce fichu carton et repartir dès que possible.
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Kahlen Samuels

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MessageSujet: Re: Retrouvailles familiales [PV Kahlen]   Retrouvailles familiales [PV Kahlen] EmptySam 4 Sep - 18:23



    Kahlen observait attentivement William, car il était de ces personnes dont l’expression du visage était significative au point de pouvoir facilement y reconnaître les sentiments de contrariété. Et lorsqu’elle posa sa question, à peine après avoir prononcé le dernier mot, le visage de son cousin changea, et elle comprit qu’il aurait été préférable de se taire. Le sourire du jeune homme avait disparu en l’espace d’un instant et ça n’augurait rien de bon.

    « Oui… désolé. Je suis… très prudent dans la rue. Un jour il y a eu… un accident… qui m’a marqué. Je ne tiens pas à… revivre cela. »

    Les pauses qu’avait faites William entre certains groupes de mots n’étaient pas dues au manque d’entrain du jeune homme à s’exprimer, mais laissaient suggérer que le souvenir qu’il évoquait de façon plus qu’obscure était douloureux. Kahlen aurait vraiment préféré que cette cadence lente qu’il venait d’utiliser pour parler s’expliquait par ses difficultés à prononcer une phrase complète d’une seule traite car elle n’aimait pas voir les gens qui comptaient pour elle dans un tel état, mais ce n’était pas le cas, elle en était sûre. Et même si elle mourait d’envie d’en savoir un peu plus, elle savait que c’était inapproprié et s’en voulait d’avoir posé cette foutue question. La blonde se sentait mal à l’aise, mais surtout désolée pour son cousin qui avait visiblement été traumatisé par cet accident.

    « Bon d’accord… je suis vraiment très très prudent. Mais je ne sors pas souvent… alors autant rallonger un peu le trajet. »

    Kahlen esquissa un sourire compatissant puisqu’elle ne voyait pas trop ce qu’elle pouvait faire d’autre. Bien qu’elle ne comprît pas vraiment pourquoi cet accident dont William avait été victime le poussait à se montrer aussi prudent, la jeune femme savait par expérience que chacun avait sa propre façon de surmonter un traumatisme. Si traverser les carrefours plutôt que les simples passages pour piétons le rassurait, tant mieux pour lui. La blonde évalua la situation et conclut avec l’aide des éléments à sa disposition, pas grande chose en somme, que son cousin avait vraisemblablement gardé des séquelles d’un accident qui faisait de lui quelqu’un de trop prudent, au point que ça en devienne étrange, mais dans l’absolu, ça n’avait rien de dérangeant. La demoiselle aurait aimé savoir si cet accident était récent ou non, mais poser la question maintenant aurait été complètement stupide.

    « Y a aucun problème, c’était juste une question, j’aurais très bien pu te demander ce que tu as mangé ce matin ! Enfin bon, va où tu veux, je te suivrai. »

    La jeune femme s’inquiétait toujours de l’état de ses proches, et était la première à vouloir aider quand quelque chose n’allait pas. Le seul problème était qu’elle n’était pas vraiment la plus douée. Rassurer, apaiser ou réconforter quelqu’un, juste par les paroles, ce n’était pas sa tasse de thé, mais elle s’évertuait à essayer en faisant parfois plus de mal que de bien. Aujourd’hui cependant, comme il s’agissait d’un membre de sa famille, d’une personne qu’elle appréciait énormément en dépit du fait qu’ils ne s’étaient pas vus pendant plus de dix ans, Kahlen n’essaya pas, pour ne pas risquer d’empirer la situation.

    Alors que la blonde suivait toujours William, un bruit de carton qui se déchire la fit croire que sa maladresse avait encore engendré la casse d’un objet innocent. Heureusement, en voyant tomber les livres que contenait la boîte, elle comprit que cette fois-ci, elle n’y était pour rien. Elle s’apprêtait déjà à s’accroupir pour ramasser les bouquins mais son cousin intervint avant elle, de façon beaucoup plus efficace qu’elle n’aurait pu le faire. Il venait en effet de rattraper les livres de justesse avant que ces derniers ne s’écrasent pour une deuxième fois aujourd’hui sur le sol. La jeune femme ne pouvait qu’applaudir les réflexes impressionnants de William. Elle allait le féliciter pour ce geste mais suivant la direction du regard de son cousin, dirigé vers le bas, elle vit le portefeuille de ce dernier qui avait visiblement payé le prix fort. Les livres étaient sains et saufs, mais l’objet de cuir s’était étalé à leur place sur les dalles du trottoir, dévoilant une partie de son contenu. Une photo de petite taille semblait retenir l’attention du jeune homme qui ne bougeait plus depuis de longues secondes. Intriguée, Kahlen observa le bout de papier qui représentait une jeune femme souriante. Elle ne connaissait pas l’identité de cette inconnue, mais William semblait très affecté, ce qui laissait penser qu’il l’appréciait sûrement beaucoup.


    « Euh… Will ? »

    Son cousin ne réagissait toujours pas, et il n’avait vraisemblablement même pas entendu Kahlen l’appeler. La jeune femme décida alors de ramasser le portefeuille et ce qui en était sorti à la place de William. Elle s’accroupit et s’empara de l’objet, puis commença à y ranger ce qui traînait sur le sol. Le hasard voulut que le dernier papier par terre fût cette photo qui semblait hypnotiser le jeune homme. La blonde hésita quelques instants mais finit par la ramasser, ce qu’elle n’aurait pas du faire. Au moment où sa peau entra en contact avec la photo, des images formant une histoire s’imposèrent dans son esprit de façon de plus en plus oppressante. Son pouvoir venait de se déclencher, et le timing laissait vraiment à désirer. Les images montraient son cousin, dans ce qui semblait être un laboratoire, en train de discuter avec la femme de la photographie. Ils s’échangeaient des papiers, sûrement d’autres photos, et avaient l’air de passer un bon moment. En voyant cette scène, Kahlen ressentit de la nostalgie et de la tristesse, comme si elle avait elle-même vécu ce moment. Ces sentiments mélancoliques s’intensifiaient au fur et à mesure que la vision progressait, au point d’en devenir gênant. Et puis la femme s’en alla, et les images s’effacèrent de son esprit.

    « Oh merd… »

    La blonde s’écrasa sur le trottoir en jurant. Toujours accroupie, elle avait perdu l’équilibre à cause de son pouvoir et tomba en arrière. Elle se releva néanmoins rapidement, espérant n’avoir été vue par aucun passant, ce qui aurait été assez embarrassant. La jeune femme n’eut que quelques secondes de répit avant que les maux de tête et les problèmes de vue arrivent. Voir flou était embêtant, énervant même, surtout quand en plus de cela, on avait la migraine. Pourtant, Kahlen n’estimait pas que c’était son plus gros problème. A l’instant précis, la demoiselle était surtout préoccupée par la vision qu’elle avait eue, plutôt par l’aspect de cette dernière que par l’histoire qu’elle racontait. Déjà, c’était la première fois qu’elle n’entrait pas dans un souvenir photographié, mais qu’elle voyait une scène où la photo avait été sollicitée. Et surtout, elle avait ressenti des choses, des choses désagréables qui plus est, alors qu’aucun sentiment n’interférait d’habitude dans ses visions. Elle ne savait pas à quoi ces changements étaient dus, mais espérait qu’il ne s’agisse pas d’une évolution de son pouvoir. Ce cas de figure l’aurait étonné, mais les autres hypothèses semblaient assez ridicules. La seule différence qu’il y avait avec les autres manifestations de son pouvoir était la présence de William, mais la blonde ne voyait pas comment il pouvait être à l’origine de ça, à moins qu’il ne soit lui aussi un mutant, ce qu’elle n’envisageait d’ailleurs même pas.

    « Tiens ! »

    Kahlen rendit le portefeuille et la photo à son propriétaire qui n’osait pas la regarder. La jeune femme ne comprenait pas pourquoi William s’était figé sur place, mais elle aurait préféré que ce soit lui qui ramasse ce qui était tombé car elle aurait ainsi évité cette vision inhabituelle et surtout ses effets secondaires.

    « On va faire comment pour le carton ? »

    Posée à terre, la boîte dans laquelle étaient entreposés les livres aurait sûrement rendu l’âme dès qu’on l’aurait soulevée du sol. Et les bouquins étaient trop nombreux pour être portés sans carton. Enfin, peut-être que quatre bras suffisaient, c’était en tout cas à espérer car que chacun porte une moitié des livres semblait être la seule solution convenable.

    « Dis… tu as toujours travaillé dans l’informatique ou tu faisais autre chose avant ? »

    Autrement dit, est-ce que tu vas me mentir ? Car la vision montrait William dans un laboratoire, et un informaticien n’avait rien à faire dans ce genre d’endroit. Cette question permettait donc à Kahlen de savoir si son cousin allait lui mentir, et qu’il voulait donc définitivement lui cacher des éléments de son passé, ou s’il allait se montrer honnête, et peut-être même lui expliquer qui était cette femme dont il semblait être si proche. Evidemment, la jeune femme voulait vraiment savoir qui elle était, mais la réaction de son cousin à la vue de la photo lui avait fait comprendre qu’elle devrait attendre.

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William Baley

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MessageSujet: Re: Retrouvailles familiales [PV Kahlen]   Retrouvailles familiales [PV Kahlen] EmptyVen 10 Sep - 14:40

Heureusement, Kahlen n’avait pas cherché à en savoir davantage sur les raisons qui le poussaient à leur faire suivre un trajet aussi tordu. Soit elle n’était pas curieuse, soit elle ne tenait pas à le mettre mal à l’aise après qu’il ait évoqué l’accident, ce qui était tout à son honneur… et arrangeait bien William.

Par contre, quand il commença à émerger des souvenirs rappelés par l’apparition de la photo tombée de son portefeuille, il s’aperçut que sa cousine avait déjà commencé à l’aider à ramasser ses affaires. Et bien entendu elle avait commencé par son portefeuille, ce qui était parfaitement logique. Que s’était-il passé pendant les quelques secondes durant lesquelles il s’était perdu dans le passé ? La terre aurait pu trembler qu’il ne s’en serait pas rendu compte… et il n’avait donc absolument pas vu Kahlen perdre l’équilibre après avoir ramassé la photo, ce qui n’aurait pas manqué l’inquiéter. Il ne craignait donc qu’une seule chose : que son pouvoir se soit activé malencontreusement. Mais il n’avait aucun moyen de le savoir, et n’osait pas regarder sa cousine de manière trop insistante pour tenter de le déterminer.

« Tiens ! »

Kahlen lui tendait son portefeuille, qu’il prit en faisant attention de ne pas entrer en contact avec elle, mais pas trop ostensiblement toutefois. Il était passé maître à ce petit jeu. Quand cela ne nous gênait pas, on ne se rendait pas compte du nombre de fois que l’on était susceptible de toucher quelqu’un au cours des gestes quotidiens. Echange de documents entre collègues, accrochages dans les couloirs, sans parler des inévitables poignées de mains ! Il était constamment contraint d’y faire attention. Et à cet instant, déjà qu’il ne savait pas si le mal n’était déjà pas fait, ce n’était pas la peine de prendre plus de risques !

« Merci beaucoup. Désolé… de ma maladresse. »

« On va faire comment pour le carton ? »

C’était une très bonne question, qui présentait également l’avantage de changer de sujet, William étant soulagé que Kahlen ne lui pose aucune question sur la personne qui était sur la photo. Le carton n’allait effectivement pas tenir beaucoup plus… à moins peut-être de le soulager d’une partie de son contenu. A l’ère de la dématérialisation des connaissances, pourquoi fallait-il qu’il reste nostalgique de ces ouvrages encombrants ?

William commença à sortir certains ouvrages de leur contenant, et évalua la solidité de celui-ci. Verdict : bon à jeter. Il poussa un petit soupir. Les cartons n’étaient plus ce qu’ils avaient été ! Il avait donc une quinzaine de livres à triballer jusqu’à chez lui… et pas d’autre choix que de demander à Kahlen si elle voulait bien lui apporter son aide.

« Navré de devoir te demander cela mais… pourrais-tu en prendre cinq ou six ? Nous ne sommes plus très loin de chez moi. »

Il devait pouvoir se débrouiller avec la dizaine restante. Il ne lui avait pas proposé d’en porter la moitié, non pas qu’il la considéra incapable de le faire, mais il était déjà terriblement gêné de devoir lui demander d’en porter quelques un qu’il ne voulait pas exagérer. Cela n’était vraiment pas terrible comme retrouvailles ! Enfin… il ne voyait pas comment faire autrement.

« Dis… tu as toujours travaillé dans l’informatique ou tu faisais autre chose avant ? »

William se figea un bref instant, avant de réussir à se forcer à commencer à faire deux piles de livres, histoire de se donner une contenance. Depuis qu’il était arrivé ici, il était resté discret concernant son passé. Personne ici ne connaissait exactement le détail de son cursus universitaire. Il avait mis en avant ses compétences en informatique et cela avait suffit pour décrocher le poste qu’il occupait actuellement. Cela lui avait convenu parfaitement, il n’en demandait pas plus. Point final.

Il ne comprenait pas très bien comment cette question avait pu venir soudainement à l’esprit de sa cousine, là, maintenant. Cela semblait complètement en dehors du contexte, et il trouvait cela un peu surprenant. Ou alors elle voulait simplement entretenir la conversation. Dans ce cas, on ne pouvait pas dire que cette voie arrangeait particulièrement William. Mais il avait bien su qu’en acceptant de prolonger leur rencontre il prenait le risque qu’ils abordent leurs passés respectifs. Maintenant il avait le choix. Soit il se montrait franc, soit il bottait en touche mais étant donné la formulation de la question, il ne pouvait le faire qu’en mentant à sa cousine. Et il n’aimait pas cela. Il ne se réfugiait dans le mensonge qu’en toute dernière extrémité. Il préférait jouer avec la vérité, quitte à en omettre une partie. Certains pouvaient trouver que cela revenait à la même chose, mais pour lui cela faisait une énorme différence. Question de point de vue sans doute.

Dans le cas présent, il espéra s’en sortir de cette façon, car il ne souhaitait pas mentir à Kahlen. Toujours occupé à rassembler ses bouquins, il répondit donc le plus naturellement qu’il le pouvait.

« J’ai toujours utilisé l’informatique… comme outil. Mais avant… je travaillais plus sur des aspects… théoriques. »

C’était ridicule. Autant cacher des détails à ses collègues pouvait s’expliquer, autant il ne voyait pas au final quel risque il pouvait y avoir à en dire plus à Kahlen. Il se redressa à sourit à sa cousine.

« J’ai fait des études de mathématiques fondamentales. Il y a beaucoup d’applications de celles-ci en informatique… l’algèbre par exemple… on l’utilise notamment en cryptologie. Et… »

Il s’apprêtait à se lancer dans une présentation des imbrications possibles des deux domaines quand il réalisa que ce n’était sans doute pas ce qui intéressait sa cousine.

« … enfin bref. J’avais démarré… une thèse. Mais je ne l’ai jamais soutenue. Je suis venu ici juste avant. »

Là il en avait trop dit. Toute personne normalement constituée ne pouvait que se demander pourquoi il n’était pas allé jusqu’au bout. Il était donc préférable de prendre les devants et de trouver une réponse acceptable… avant d’impérativement changer de sujet !

« L’accident dont je t’ai parlé tout à l’heure… a un peu tout chamboulé. Il m’était devenu trop difficile… de rester là bas. On va dire que… j’ai coupé les ponts. »

Rester calme… Trop de souvenirs refaisaient surface aujourd’hui ! Beaucoup trop ! Il avait effectivement coupé les ponts avec tous ceux qu’il avait connu là bas. Hormis ses parents avec lesquels il parlait parfois au téléphone… le moins possible car ils ne comprenaient pas ses choix. Comment le pourraient-ils, étant donné qu’ils ne savaient pas réellement ce qui s’était passé. Les rares autres contacts qu’il avait conservés étaient… strictement professionnels. Ils s’étaient avérés nécessaires pour ses petites recherches personnelles, et il n’en connaissait aucun personnellement. Il s’en voulait toujours un peu d’être parti de cette façon. Il estimait n’avoir pas eu le choix, car en restant là bas il n’aurait pas pu s’isoler autant qu’il le faisait ici. Mais parfois cela lui laissait quand même un goût amer dans la bouche. Prenant la plus petite pile de livre, il la tendit en direction de Kahlen avec un petit sourire d’excuse. Rester plantés sur ce trottoir augmentait les risques de voir se produire une nouvelle péripétie…

« Si tu veux bien… Il vaudrait mieux y aller. »

Il cala comme il le put sa propre pile contre lui, et commença à avancer. Il devait absolument détourner la conversation. La remarque de Kahlen sur sa piètre vie sociale lui revint à l’esprit. Il devinait qu’elle non plus ne devait pas avoir gardé beaucoup de contacts avec sa famille, et il espérait qu’elle au moins avait lié des connaissances depuis qu’elle était arrivée dans cette ville.

« Et sinon… De ton côté tu as rencontré du monde ici ? »
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