En une petite de dizaine de minutes, la voiture utilisée par la sénatrice s'arrêta au lieu de destination. Lorsqu'Alexander, assit sur le siège à côté de la conductrice, leva les yeux, il ne vit qu'un immeuble parmi d'autres. A Manhattan, des buildings de cette taille, il y en avait des centaines. Ce qui le différençait tant des autres, à vrai dire, c'était les hommes qui gardaient chacune des entrées. Le temps de le dire et Colcord était devant l'entrée. D'un geste de la tête respectueux, les gardes la saluaient en l'invitant à passer. L'étudiant la suivit. Dans quelle affaire s'était-il bien embarqué ? Ca sentait les ennuis, il ne fallait que croiser les doigts pour que tout se passe à merveille. Bien, ce serait déjà ça.

Ils traversèrent le hall en une minute. Le temps d'admirer cette fourmillière qu'étaient les services fédéraux. Des hommes et des femmes en costume se pressaient dans tous les sens, des dossiers dans les mains, parfois une arme à la ceinture était dévoilée lorsque l'air soulevait une veste. Dans tout ça, Alexander n'était pas à l'aise. Au contraire. Il éprouvait une aversion pour ces gens, ancrés dans leurs petites habitudes, ayant pour limites les normes imposées par ce milieu. Il avait d'autant plus de mal avec eux qu'il savait bien que les mutants étaient vus ici comme des terroristes. Comme si le fait de naitre avec des capacités extra ordinaires vous poussaient tragiquement à passer du mauvais côté.

L'étape suivant le hall de l'immeuble était un couloir. Long, froid, vide. Rien pour rassurer les visiteurs, donc. Suzy Colcord s'arrêta devant une porte noire, l'ouvrit et entra, invitant l'invité à faire de même. En refermant la porte derrière lui, le jeune homme remarqua que ce bureau était celui de la sénatrice de l'Etat de New-York. Il la savait déjà sénatrice, mais pas d'un des Etats les plus peuplés des Etats-Unis. Decidément, cette femme, jeune qui plus est, devait être pleine de ressource. Sur sa demande, il s'assit en face du bureau de son "hôte". En moins de deux minutes, elle avait allumé son ordinateur et était prête à poser les questions.

- "Bon, étant donné que vous avez l'air pressé, je vais essayer d'être la plus rapide possible. On n'a reçu un appel pour nous donner votre description, votre position en assurant que vous pouviez créer des vaguelette, comme le ferait une brise légère." Elle s'arrêta quelques instants, réfléchit d'un air légèrement blasée, puis reprit. "Les mutants faisant peur aux gens, en règle général, on est tenu de répondre à ce genre d'appel et de tenir un registre qui nous servira à savoir si une personne à trop tendance à utilisé des éventuels pouvoirs en public. Mais aussi de déterminer si les personnes remarqué sont réellement mutantes ou non."
- Donc, vous êtes la pour me ficher. En gros, si j'ai bien saisi l'utilité de tout ce spectacle, l'homme armé de tout à l'heure. Quoi qu'on en dise, mutant potentiel ou pas, je suis humain avant tout. L'intervention de ce gars en costume, c'était franchement pas utile. Voyez comme je vous ai suivi. M'enfin, je comprends que c'est votre travail et que vous devez le faire, même si je m'étonne que la sénatrice en personne s'occupe d'un jeune étudiant. Donc, pour en revenir la raison pour laquelle je suis ici. Un homme vous a appelé pour dire que j'étais un mutant parce que je faisais des... vaguelettes, c'est ça ? Un petit étang dans un parc de la taille de Central Park, il y a des vaguelettes causées par une brise. J'ai un comportement suspect et donc je suis mutant. J'suis désolé si je me répète, c'est juste que je comprends pas. C'est réellement... abhérent. Je pense que je suis tout aussi pressé que vous, et je ne veux pas vous faire perdre une heure ou deux de votre précieux temps de sénatrice. Sans ironie dans le terme "précieux", bien au contraire, je vous estime au plus haut point. J'ai juste du mal à comprendre ce que vous faites là, en face de moi. Et je m'excuse pour la tirade, j'ai dit ce que j'avais à dire.

Il attendit la réponse de Suzy Colcord et espérait que celle qu'elle fournirait des réponses à ses questions, même s'il était possible qu'elle en oublie une partie, au vue du quasi monologue qu'il venait de faire. Et il espérait par dessus tout qu'elle ne prenne pas mal ce qu'il avait pu dire. Elle vait vraiment l'air sympathique et il n'aurait pas voulu la froisser. M'enfin...

- Je vous l'accorde... Même si j'aurais dit "de plus en plus" de personnes, plutôt que certaines. J'en viens souvent à me demander jusqu'où ça ira... Cette haine anti-mutant. Ils sont nés comme ça, peut-on les blamer pour ça ? J'ai l'impression que les politiques se contredisent tous les jours... Bref. Je vous écoute.

Elle lui adressa un regard désolé, ce qui énonçait était une réalité, mais dans l'immédiat elle ne pouvait y faire grand chose. Ses actions, pour peu qu'on s'y intéresse, prouvait qu'elle n'avait rien contre les mutants. Officiellement, elle faisait tous ce qui était en son pouvoir pour éviter certaines lois, pour faire en sorte que les choses se passent au mieux. Mais sénatrice n'impliquait pas avoir tous les pouvoirs, en tout cas c'était ainsi que les choses étaient censées se passer. Elle faisait avec les moyen du bord. Bien évidemment que les politiques se contredisaient. Cela s'était toujours passer de cette manière, tout le monde retournait sa veste pour s'attirer les faveurs des votants. D'ailleurs, par cette généralités, on pouvait ne pas faire confiance à cette jeune femme qui se tenait face à lui. Bien que rien, dans ses actions publiques, prouvait qu'elle puisse jouer un double jeu. C'est sûrement ce qui faisait d'elle une très bonne politicienne.

- C'est sûr... Il y a toujours pire, dans tous les cas. Mais je trouve ça affligeant quand même. On parle de la liberté de la vie privée, je pense. M'enfin...

Qu'il trouve cela affligeant était probablement normal. Mais, elle persistait à croire que cela pourrait être pire. Dans le fond, il aurait pu ne pas être écouter, être directement enfermer dans une cellule dans un sous sol sordide, pour ne jamais en sortir. Tout était très relatif, finalement. Il ne subissait que quelques questions, un fichage, et repartirait comme il est venu. Sur quoi, il s'excusa pour avoir penser l'offenser dans une de ses questions, vis à vis du fait qu'elle s'occupait personnellement de cela. Elle lui répondit par un sourire qui prouvait qu'elle ne se sentait nullement offensé, de quelques manière que cela puisse être, et qu'il n'avait pas à s'excuser pour cela.

- Je comprends. J'imagine que vos agents ne se trompent jamais, sinon ça ferait beaucoup de mutants potentiels à arrêter. Du moment que ce test n'a rien de dangereux pour moi, alors allons-y, je n'ai rien à perdre.

Si rien ne passait sur son visage, elle eu un sourire intérieur. Peut être qu'il était jeune, mais il ne manquait pas spécialement de perspicacité. Il annonçait , dans sa phrase, que c'était un agent fédéral qui l'avait dénoncé, ce qui ne pouvait qu'être vrai. Elle n'avait aucune raison de le nier, ou de paraitre surprise par ce genre de vérité. Mais ce qui l'étonna le plus, même si elle gardait cette impression pour elle, c'était cette manière d'annoncer qu'il n'avait rien contre le fait de pouvoir faire un test.

Suzy ne doutait absolument pas de ses agents, et elle aurait été prête à parier beaucoup sur le fait qu'Alexander cash était un mutant. Mais elle devait avouer qu'elle se serait mise à douter si l'appel avait été émit par le premier péquin venu. Il s'évertuait à rester des plus décontracter, et il était des plus convainquant dans son rôle. Malheuresement pour lui, l'appel n'avait pas été fournit par n'importe quel citouen de cet état, mais bien par un agent fédéral en qui elle avait une certaine confiance. Moralité, elle décida de ne pas se laisser berner bien qu'il était franchement convainquant dans son rôle.

"Je peux vous assurer qu'il n'aura rien de dangereux pour vous."

Sur ces paroles, elle pressa une touche de son téléphone et annonça à la voix au bout du combiné qu'elle souhaitait avoir un test sur le gène X. Il ne fallu que moins de deux minutes pour que sa sercrétait arrive dans la pièce avec un petit kit qu'elle déposa sur le bureau avant de repartir une fois que Suzy l'eu remerciée. Deballant le kit, elle fit quelques manipulations. Une bandelette blanche resta devant elle, pendant qu'elle tandis un petit rond munie d'une petite aiguille sur son centre.

"C'est comme un test pour mesurer le taux de sucre, il vous suffit de presser cela sur le bout de votre pouce et de finir par l'appuyer sur cette bandelette."

Une goutte de sang se delivrerait sur la bandelette et virerait d'une couleur différente si il était mutant, ou resterait rouge si il n'y avait rien à signaler. Du bout des doigts elle déposa la bandelette devant l'étudiant.

"Je vous laisse faire."

[Pour info, tu peux faire le test sans problèmes, tu repartiras comme tu es venu, sans qu'il se passe quoique ce soit contre ton perso, enfin tu fais comme tu veux après ^^]

L'étudiant tentait de jouer le bluff depuis le début, en essayant de ne laisser rien paraître de la peur de se faire ficher. Pour lui, ça voulait dire être surveillé par des agents du gouvernement et être arrêtés à la moindre vague. Et il espérait donc que cette Suzy Colcord, la sénatrice de l'Etat de New York, ce qui n'était pas rien, le croit sur parole. Ce qui ne fut pas le cas... Alexander en avait presque oublié l'intelligence certaine de cette jeune femme. Ce qui aurait marché avec bon nombre de personnes normales ne marcha pas ici. Il en fut sûr lorsqu'elle lui dit, en réponse à la dernière question:

- "Je peux vous assurer qu'il n'aura rien de dangereux pour vous."

Dés que ces mots furent prononcés, elle sortit son téléphone, donna l'ordre d'apporter le test, puis dès que celui-ci fut arrivé, le donna à Alexander en lui expliquant la manière de procéder.

- "C'est comme un test pour mesurer le taux de sucre, il vous suffit de presser cela sur le bout de votre pouce et de finir par l'appuyer sur cette bandelette. Je vous laisse faire."

- Ah parce qu'on fait ça là ? Bon... Allons-y alors.

Ce qu'on venait de lui remettre entre les mains était quelque chose de plutôt simple. De trés simple, à vrai dire. Il ne s'agissait que d'un petit rond au-dessus duquel tronait une petite aiguille, ainsi qu'une bandelette servant simplement à empêcher la piqure de trop saigner.

Il chassa la peur qu'il avait en lui, et pour une bonne raison, c'est qu'il savait que si elle devenait trop forte, son autre pouvoir se manifesterait. Ce qui ne serait pas, à coup sûr, quelque chose de positif pour la fin de ce fichage. Le fait de disparaitre et de se retrouver environ une minute plus tard à un endroit indeterminé, en fonction des coups de vent, et totalement nu - ce qui n'arrangeait rien - n'était pas une idée qui lui faisait plaisir.

Dès qu'il fut sûr de s'être calmé, il appuya son doigt contre l'aiguille. Même si celle si était petite, la douleur était présente, voire dérangeante. Le petit "clac" qu'on entendait lorsque la peau ne pouvait plus s'étendre et s'ouvrait donc à la pointe en métal était franchement désagréable.

Dès qu'il posa son doigt en sang sur la bandelette, il comprit que c'était elle qui lui donnerait un statut de mutant dès qu'elle vira en un bleu léger. D'un regard presqu'accusateur, il glissa la bandelette à la jeune politicienne assise en face de lui. Il ne cilla pas une seule fois et son regard resta fixé sur elle, puis il haussa un sourcil, un peu comme s'il disait: "et maintenant, il se passe quoi ?".




[ Pas de problème, je te laisse clore tout ça si tu veux, sauf si tu souhaites continuer un peu ]