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 Le Festival des Arts Musicaux [October S. Parvin]

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Jules Visconti

Jules Visconti
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MessageSujet: Le Festival des Arts Musicaux [October S. Parvin]   Le Festival des Arts Musicaux [October S. Parvin] EmptySam 8 Mai - 0:48

Le Festival des Arts Musicaux

Ou

Fantaisie urbaine


    La musique. Fille d'Apollon, de Cadmus, d'Orphée, d'Amphion. Invention de Thot. Révélation de Brahma. Sœur de Jubal..Un grand festival avait été organisé pour célébrer l'art d'Euterpe. Il y avait là des concerts improvisés, des stands éducatifs, des librairies musicales, de hautes estrades … le tout intégré sous un vaste chapiteau. Il y régnait comme un parfum de fête, car tous étaient réunis pour magnifier et vivre leur passion commune de la musique, cette harmonie des nombres et du cosmos. La discipline et le génie, la folie et la raison se mariait admirablement sous la toile cirée qui servait de ciel aux passants, aux participants et aux musiciens qui, ce jour et cette nuit, fêteraient jusqu'à l'aube. Jules avait cheminé à pied, depuis son hôtel, jusqu'ici où le festival avait été établi. Il avait traversé quelques rues commerçantes, franchi un vaste square où de jeunes couples apprenaient les choses de l'amour, et était finalement arrivé, nullement fatigué. A l'une des entrées, il fut salué par une hôtesse d'accueil qu'il jugea fort laide : curieusement vêtu, elle avait réalisé l'horrible mariage d'un pantalon rouge vif et d'un chemisier jaune canari. De plus, ses cheveux hirsutes étaient çà et là entremêlés à une étrange matière brunâtre.

    «Bonjour, monsieur ! Bienvenue !
    - Je vous remercie.
    - Voulez-vous un plan du chapiteau ? Ils sont gratuits !
    - Volontiers.»


    Jules pénétra alors dans le festival. Un sourire fendit son visage : il entendait déjà les rythmes effrénés de la musique.

    La musique. Existait-il plus belle forme d'expression de toute la plénitude intelligible et sensible de l'être ? Avec ses timbres, ses tonalités, ses rythmes, ses figures et ses instruments divers, elle associe le monde à la vie cosmique. Jules en était et constatait avec un plaisir exalté que dans toutes les civilisations, tous les actes les plus intenses de la vie sociale ou personnelle étaient scandés de manifestations, dans lesquelles la musique jouait un rôle médiateur pour élargir les communications jusqu'aux limites du divin. Qu'elle soit dolente ou funèbre, virile ou belliqueuse, enthousiaste ou bachique, elle demeurait éternelle, parole universelle faite pour être entendue de toutes les oreilles. Cette journée serait sienne, et tous s'en souviendraient toujours. Il y avait parmi la foule des familles venues profiter du soleil de la fin de semaine, des couples aux mains nouées ensemble, des musiciens amateurs pressés d'exhiber leur talent confirmé ou naissant. Il y avait aussi des fans passionnés et hystériques, des musiciens professionnels bien ou peu connus du grand public. Le festival leur offrait une vitrine formidable : alors que les uns espéraient confirmer la solidité de leur audience, d'autres espéraient attirer l'attention d'un producteur généreux. Jules n'était pas de ceux-là. Il n'était qu'un vieux musicien heureux de partager sa passion avec une communauté d'inconnus.

    Jules se promenait parmi les stands, et croyait avoir pénétré une cité dans la cité. Établi sur plusieurs niveaux, le festival semblait destiné à accueillir plusieurs milliers de personnes ! C'était formidable. Jules avait délaissé ses affaires professionnelles et n'avait emporté avec lui qu'un précieux étui à violon, dont l'originalité esthétique et la finition extérieure comme intérieure étaient remarquables. Un bel écrin pour un somptueux bijou : un violon qu'il avait reçu en 1874 du roi Louis II de Bavière pour lequel Jules donna quelques concerts privés. Autre temps, autres lieux, autres moeurs … Flânant parmi les allées, le jeune homme s'arrêta finalement un instant auprès d'un libraire qui prétendait détenir les originaux des plus belles pages de la musique impressionniste et les autographes authentiques de personnes fameuses comme Hank Marvin, Pete Seeger ou Lenny Kaye. Il s'avéra n'être qu'un charlatan et Jules décida de passer au stand suivant. Il s'agissait d'une sorte de pavillon où une vieille dame très enthousiaste offrait la possibilité à de jeunes musiciens comme aux plus vieux de se produire devant le public des passants. Séduit par l'idée et le concept d'une simplicité monstrueuse mais d'un efficacité terrible, Jules accepta l'offre et proposa même qu'on lui imposât des critères de choix du morceau à jouer. Une petite fille lui demanda alors :


    «Je veux une musique qui guérisse ma maman triste ![/color]
    - De quoi souffre-t-elle ?»
    - Elle dit que c'est la faute de papa …
    - Jane !
    - … qui passe trop de temps avec notre voisine Lisa !


    A la fois amusé et ému, Jules adressa un clin d'œil au petit être aux cheveux bouclés et tira son archet. Les premières notes s'élevèrent alors, conquérantes, énergiques. Fruit d'une subtile équivoque qui la fait hésiter entre le rythme de l'assaut guerrier et le caractère du voyage initiatique, cette mélodie s'obscurcissait de l'ombre de la mort appesantie sans doute sur le front de Jules qui, jouait pour un ensemble d'inconnus invisibles un air qu'il n'avait plus joué depuis des années. La nostalgique fantaisie s'aventurait en d'exquises audaces recueillies par les imprévisibles sinuosités d'un caressant jeu musical. La musique s'accélérait, appelait toute la virtuosité du violoniste chevronné que Jules était. Son interprétation était tributaire d'un jeu naturel et sensible, d'une sonorité à la fois pénétrante et enveloppée, et d'une ponctuation expressive. Progressivement, la mélodie se libérait des incidences chromatiques pour n'être plus que la tendre expression musicale d'une passion névralgique et fiévreuse, sauvage et primitive. Elle prenait naissance dans un rêve et se colorait peu à peu d'un accent plus personnel, soupir des inflexions descendantes qui s'emplissaient d'une si expressive et fugitive mélancolie. La noble retenue du phrasé musical donnait à la musique toute sa beauté et toute sa puissance : il n'y avait là ni pleurs esseulés, ni tristesse outrancière ; seul demeurait le chagrin digne et la passion apaisée. De nouvelles figurations mélodiques, empreintes d'une sorte d'éloquence passionnée, annonçaient une chute grandiose où le grand talent de Jules eut tout le loisir de s'exprimer. Ses derniers coups d'archet précédèrent les applaudissements et les bravos qu'il reçut dignement et humblement..
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October S. Parvin

October S. Parvin
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MessageSujet: Re: Le Festival des Arts Musicaux [October S. Parvin]   Le Festival des Arts Musicaux [October S. Parvin] EmptySam 8 Mai - 2:02

    October était sûrement une des personnes les plus tête en l'air qu'il puisse exister. Sauf quand elle jouait, son esprit avait une fâcheuse tendance à se disperser vers tout ce qui pouvait attirer son attention. Un défaut qui lui permettait, à la défaveur de beaucoup de chose ou de personne, d'oublier de nombreuses informations même, quand ses dernières, avaient une importance toute particulière pour la jeune femme. Aujourd'hui, selon elle et par son défaut majeur, était une journée comme les autres. Ensoleillé et accueillante. Une journée à faire un tour dans le quartier de Soho, lieu qui l'avait vu grandir et dont elle ne pouvait se lasser. Cet endroit, qui l'avait connue bébé, la verrait sûrement grisonnante et s'aidant d'une canne ou d'un fauteuil pour qu'elle puisse garder le plaisir de se balader à travers ses rues. Soho, par le passé, servait de lieu pour les usines ou les ateliers pour les artistes qui n'avaient guère les moyens. Il avait su évolué, en devenant un peu trop touristique mais, ce quartier avait su garder son âme. Tout ce qui pouvait être décalé se trouvait ici, dans une de ces boutiques que l'on ne trouvait nul part ailleurs. Sans compter les nombreuses galeries d'art et les travaux architecturaux qui étaient propre à Soho.

    October aurait été capable de se déplacer les yeux fermés dans ce quartier, d'énumérer chaque boutiques, chaque bars, de conseiller des endroits ou aller et ceux qu'il fallait éviter. Mais, dans le fond, elle s'y baladait déjà un peu les yeux fermés. Oh, ils étaient bien ouverts, mais son regard ne cessant de s'attirer immanquablement vers une galerie ou une vitrine, elle continuait de marcher machinalement sans lâcher son regard de ce qui l'avait intrigué. Et cela, jusqu'à ce qu'une nouvelle chose attire ses yeux. Elle était, incontestablement, un danger public pour les autres piétons qui devaient regarder vers où ils marchaient car, elle, elle était bien incapable de le faire. October ne comptait plus le nombre de coup d'épaules qu'elle s'était pris, le nombre de "Désolée" lâché machinalement pour apaiser la personne énervée d'avoir été percuté par quelqu'un. Elle continuait de marcher ne laissant pas de doute plané sur le fait qu'elle était d'ici, et qu'elle s'y sentait à son aise. Elle était vêtue de deux couche de t-shirt, le premier à manches longues était rouge, mais par dessus se trouvait un autre à manches courtes noir ne laissant, ainsi, dépasser que les manches rouges du premier. Sur le second, le noir, était inscrit un tas de petites phrase au marqueur rouge. Une sale habitude qu'elle avait commencer à prendre avec les murs du garage de son cousins, qui servait de studio de répétition pour le groupe. Elle avait, alors, treize ans, et écrivait au marqueur sur les murs tout ce qui pouvait lui passer par la tête. Les murs n'avaient pas été suffisant, si bien qu'elle s'était attaquée à ses t-shirts. L'avantage, c'est que personne ne pouvait avoir le même qu'elle, bien que les choses n'avaient pas été faite dans ce sens là, mais par envie et parce que c'était elle. Le reste de sa tenue tenait dans un pantalon noir en toile, quelque flottant au niveau de ses jambes, lui permettant tout mouvement, sans avoir à être gênée de quoique ce soit et, ce sont des converses rouge et noire qui qui complétait sa tenue. Sauf, si l'on considérait la petite sacoche en bandoulière, faisant partit de ses vêtements.

    Une énième personne la bouscula, ne l'ayant pas vu. Sous l'impact, October pivota légèrement sur ses pieds, se retrouvant face à face avec une affiche qui lui fit écarquiller les yeux. La personne qui venait de la bousculer, sembla néanmoins s'inquiéter du mal qui aurait pu être fait dans cette bousculade involontaire et, c'est avec un empressement certain, qu'elle positionna son visage entre les yeux d'October et l'affiche placarder sur un mur.


    "Excusez moi, je ne vous avais pas vu. Vous allez bien ?"

    Il faut croire qu'il existait encore des personnes soucieuses des autres. Cette question aurait tendance à faire sourire joyeusement October, pour lui permettre de répondre afin de faire taire toutes les inquiétudes qu'on pouvaient avoir à son égard. Mais pas cette fois. la seule chose qu'elle fut capable de faire, ce fut de pencher le visage, se contorsionnant par la même occasion, afin de pouvoir bien lire l'affiche. Cette étrange attitude inquiéta le jeune homme qui l'avait bousculé, à moins que ce soit elle qui l'ai fait. Il tenta une nouvelle fois de lui demander si elle allait bien, mais October prit pleinement conscience de ce qui la dérangeait sur l'affiche. Le salon consacré à la musique était aujourd'hui. Comment avait-elle pu oublié une telle chose.

    "C'est une catastrophe !"
    "Pardon ?"

    Mais elle avait déjà tourner les talons pour fuir en direction du salon, qu'elle se refusait de manquer à cause de son côté tête en l'air. Le jeune homme resta interdit sur le trottoir, se demandant sûrement ce qu'il devait tirer de tout cela. Cependant il n'eut pas le temps de s'en remettre qu'October était déjà revenu sur ses pas, pour se planter devant lui venant de comprendre, un peu tard, la question qu'il lui avait posé.

    "C'est moi qui suis désolée, je ne regarde jamais ou je marche. Mais tout va bien, je vous rassure. Bonne journée"

    Il s'apprêtait sûrement à répondre quelque chose, mais les mots restèrent sur le bord de sa bouche légèrement entrouverte. October avait déjà reprit sa course pour foncer vers le premier bus qu'elle trouvait et qui la mènerait à sa destination. Dans le bus, chargé à cette heure-ci, elle n'eut aucun mal à se faufiler entre les personnes pour aller s'agripper à une des barres prévues à cet effet. Légèrement en dessous du mètre soixante, sa petite taille et son gabarit que Gabriel aimait à associer à une "crevette" lui permettait facilement de passer entre les personnes cependant, il demeurait un problème majeur à ce genre de taille : toutes les personnes qui se tenaient avec les accroches du bus en hauteur avaient leurs aisselles juste à la hauteur de son visage. Tête baisser, nez froncé, elle compta les arrêts qui la séparait de ce calvaire. Quand sa destination arriva, elle s'accrocha à son sac, passa de nouveau entre les personnes et sauta à l'extérieur du bus, prenant grand soin d'inspirer une grande bouffée d'air frais. Un large sourire apparu sur ses lèvres à la vue du chapiteau qui n'avait pas à avoir honte de la caverne d'Ali Baba, tant il recensait des merveilles. Telle était le point de vue de la jeune Bassiste.

    Courant jusqu'à une des entrée, elle tomba sur une des hôtesse qui lui proposa un plan, chose qu'October accepta volontiers après avoir "Scotcher" un long moment sur la tenue et l'assemblage des couleurs de cette hôtesse. October n'était pas franchement porté sur la mode, mais le rouge et le jaune était une faute de gout qui devrait être banni. La femme lui demanda bien si il y avait un problème et, October s'empressa de secouer la tête avant de rentré dans le lieu qu'elle avait failli manqué. Chose dont elle s'en serait voulu pour les quinze ans à venir... Ou juste un an, le temps de voir le prochain festival de la musique revenir. Soupirant d'aise, c'est dans un pas des plus joyeux qu'elle se balada un peu à l'intérieur, ne cessant de s'arrêter, de regarder, de fouiller. Il y avait tellement de chose à voir, à écouter qu'elle se demandait comment une journée pouvait suffire à faire tout le tour.

    Alors qu'elle était sur un stand vendant des vieux disques, un son parvenait à ses oreilles. Allez savoir, sûrement la fibre musicale, ou quelque chose dans le genre, elle aurait été prête à parier sur le fait qu'elle pouvait donné le nom du musicien. Le son était celui d'un violon, à ne pas en douté. Un son que l'on pouvait difficilement confondre avec un autre. Un instrument qui avait ce côté étrange de pouvoir fournir des notes magnifiques mais qui, dans des mains encore peu expertes, étaient une agression pour les oreilles. October ne trouvait pas que cela soit pareil pour les autres instruments. La guitare, la base, le piano, il était rapidement facile de sortir une mélodie, même peu évoluer. Dans tous les cas, le son n'était pas désagréable. Mais un violon, au début de l'apprentissage, était un instrument difficile à prendre en main, et difficile de lui ordonné de sortir un son tel qu'on pouvait l'entendre à ce moment. Les notes étaient claires, la mélodie ne coulait pas, elle semblait chanter, parler, s'introduire dans chaque fibres du corps d'October. Lâchant le disque qu'elle avait en main, elle n'hésita pas une seconde à délaisser ce stand pour aller aux devants de cette musique.

    Elle ne fut pas surprise de voir Jules Visconti, jouant devant un public déjà conquis. Elle même sentit un frisson lui parcourir le dos. Pas à la vue de l'homme, bien que ce dernier était des plus agréable à regarder, il fallait bien l'avouer. Mais pour ce qu'il dégageait avec un violon. L'instrument et l'homme semblaient liés, l'archet était une extension de sa main. Même lorsqu'il jouait en légato, October ne pouvait différencier la différence entre poussé et tirer, ce qui ne pouvait que prouver une grande maîtrise. Fermer les yeux, pour mieux écouter, en devenait presque une offense tant il semblait vouloir vivre sa musique. Quand il s'arrêta, elle ne pu que ce joindre aux autres personnes dans leurs applaudissements amplement mérité. Se faufilant, une nouvelle fois, à travers le groupe de personne qui s'était formé devant cette démonstration, elle arriva bientôt à l'endroit ou il serait forcé de passé pour ressortir de là. Et une fois qu'elle fut face à lui, elle ne pu simuler ce sourire franc et conquis qui étirait ses lèvres.


    "Si il y a bien une chose dont je suis certaine, c'est que jamais je n'oserai passer derrière une telle démonstration. On a difficilement envie que ça s'arrête."
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Jules Visconti

Jules Visconti
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MessageSujet: Re: Le Festival des Arts Musicaux [October S. Parvin]   Le Festival des Arts Musicaux [October S. Parvin] EmptySam 8 Mai - 13:43

    Autour de Jules s'était formé un petit groupe de ses admirateurs du jour. Parmi eux, il reconnut sans peine la frimousse soigneusement décoiffée d'une amie qui, musicienne de son état, lui avait fait l'honneur de l'écouter.

    «Si il y a bien une chose dont je suis certaine, c'est que jamais je n'oserais passer derrière une telle démonstration. On a difficilement envie que ça s'arrête. »

    Il en fallait bien moins pour flatter Jules, dont les chevilles enflaient à mesure que le sourire d'October s'élargissait. Lui-même était admiratif du talent de la jeune bassiste d'un groupe qu'il commençait à mieux connaître, pour avoir assisté à plusieurs de leurs concerts donnés à la sauvette. Petit groupe de musiciens passionnés et amateurs, Capricorn avait su séduire les oreilles du français qui aimait à les écouter exprimer leur talent avec une force élémentaire et pure, simple et immédiate, celle de la découverte et de l'exploration de tout un univers musical qu'ils se construisaient peu à peu. Jules appréciait particulièrement October, dont la candeur juste et l'innocence rafraichissante le distrayait de l'ennui d'être un homme parmi les autres. Il ne l'étonnait guère, d'ailleurs, de la voir ici. Quel autre lieu qu'un sanctuaire dédié à la musique, pour la musicienne de génie et en devenir qu'elle était ? Sans doute même n'était-elle pas venue seule, mais accompagnée des autres membres de son groupe ? Peut-être même allaient-ils donné une représentation sur le grande estrade qui, au cœur du festival, était destinée à faire la promotion et à présenter au public new-yorkais les nouvelles tendances musicales de l'année ? Autant de questions que Jules se posaient.

    «C'est un éloge que je mérite, avoua Jules dans un rire, faussement sérieux. Eloignons-nous un peu … ces gens ont plus de pinces qu'un crabe violoniste ! »

    Très fier de sa boutade et de son petit clin d'œil stylistique, Jules plaça précautionneusement son violon dans son étui et entraîna October à l'écart du stand, près d'un marchand ambulant qui vendait des boissons, essentiellement des sodas, et des friandises, essentiellement des snacks et des friandises d'appoint. Le marchand, un jeune et blond damoiseau qui frôlait très certainement la vingtaine, les accueillit avec une générosité franche et un sourire digne des publicités pour la santé buccodentaire les plus abouties et les plus éclatantes. La blancheur de son sourire était presque aveuglante et contrastait avec ses cheveux sombres qu'on eût dit mouillés de suie.

    « Bonjour, bonjour ! Je vous sers quelque chose ? »

    Jules, qui était comme toujours tiré à quatre épingles, quoiqu'il ne portât ni la cravate ni la pince, tira d'une des poches intérieures de sa veste son portefeuille de cuir blasonné. Il présenta ensuite deux billets au commerçant, qui écarquilla les yeux avant de les prendre avec une révérence presque religieuse.

    « Une limonade, s'il vous plaît.
    - J'ai les meilleures de tout le festival !
    - Vous prendrez quelque chose ? demanda Jules à l'attention d'October, qui paraissait, comme à son habitude, dans les nuages. »


    Ils réceptionnèrent leur commande, et Jules n'attendit pas pour boire l'eau fraîche, pétillante et citronnée qui impatientait dans sa bouteille. Il est vrai qu'elle était délicieuse et particulièrement rafraichissante. Le jeune français n'avait pas spécialement chaud, mais après chaque représentation musicale, il avait pour habitude séculaire de se désaltérer. C'était déjà vrai quand, au Bolshoï, au Palais-Garnier ou au Metropolitan, il réclamait un grand verre d'eau glacé à chaque entracte. Jules repensait avec émotion à ce temps béni où l'insouciance gouvernait sa vie. Certes, aujourd'hui, il n'était pas malheureux, bien au contraire. Mais il se sentait pris au piège d'un monde qui tournait mal et apportait chaque jour son lot de catastrophes, de peur et de violence. Heureusement que demeurait la musique pour le consoler de toujours repousser le jour de son choix de s'engager dans une lutte contre l'un ou l'autre des deux camps qui, d'une façon affreusement manichéenne, s'affrontait.

    « Je ne suis pas si talentueux, vous savez … La clef, c'est d'être un harmonie avec son instrument. Il doit devenir une extension de votre corps, et il faut soi-même devenir une extension de l'instrument. J'ai la chance de posséder, il me semble, un excellent violon. »

    Jules tira le trésor de son étui. Il l'exhiba devant October, le tenant d'une main ferme et, de l'autre, comme pour caresser l'orgueil brûlant qui naissait en lui, accompagnait son discours en montrant divers endroit de l'instrument.

    « Voyez la beauté des volutes, et leur légèreté ? C'est la garantie d'une sonorité claire et précise, nette et pure. Le chevalet a été spécialement conçu pour permettre au musicien de tirer de cette instrument l'énergie nécessaire aux modulations musicales les plus subtiles, et comme vous pouvez le constater, la facture précieuse des ouïes corroborent cette volonté de faire de ce violon l'instrument tant des brillantes envolées lyriques que des murmures mélodiques plus intimistes. »

    Jules aurait pu en dire davantage, mais il préféra taire et le nom et l'origine du violon, car sans doute autour d'eux les connaisseurs véreux et les collectionneurs impitoyables auraient tout fait pour acquérir ou voler ce stradivarius qui n'était autre que le célèbre Kochanski.

    « Mais dîtes-moi, vous êtes venue seule ? Votre groupe va se produire ici ? »

    Cette perspective enchantait Jules, car en sus d'apprécier la musique dont Capricorn se faisait le ménestrel talentueux et inspiré, il aimait observer les membres du groupe entre eux : bien qu'ils fussent peu nombreux, il existait entre eux tant d'interactions et tant d'alchimies diverses que c'était pour Jules, observateur et scrutateur infatigable, à chaque fois un plaisir de les fréquenter.


Dernière édition par Jules Visconti le Sam 8 Mai - 15:50, édité 1 fois
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October S. Parvin

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MessageSujet: Re: Le Festival des Arts Musicaux [October S. Parvin]   Le Festival des Arts Musicaux [October S. Parvin] EmptySam 8 Mai - 15:42

    «C'est une éloge que je mérite. Eloignons-nous un peu … ces gens ont plus de pinces qu'un crabe violoniste ! »

    Si certaines personnes auraient vu là une prétention quelconque, ce n’était pas le cas de la jeune bassiste. Elle avait eu l’occasion de l’entendre à plusieurs reprises et, il était clair, qu’il méritait ce genre d’éloge dont elle n’avait pas eu à se forcer pour les faire sortir de sa bouche. Chose dont elle aurait été bien incapable. October avait cette manie de ne pas savoir mentir, sans que cela ne s’affiche clairement sur son visage, tout en annonçant les choses comme cela lui venait. On pouvait, donc, difficilement douter de ses paroles une fois au courant de ce trait de caractère. Hochant la tête de manière affirmative, tout en effectuant un sourire à sa dernière phrase, elle suivit Jules sans se faire prier davantage. Elle le suivit jusqu’à ce stand de boisson et de nourriture qui aurait fait pâlir la première fille qui s’amusait à compter ses calories avant de se décider à prendre quelque chose ou non, ce qui, bien évidemment, n’était pas le cas d’October. Alors que le vendeur leur demandait si ils voulaient quelque chose, la jeune femme avait déjà décroché, son regard se portant sur un stand un peu plus loin vendant des livres sur la musique, certifiant leurs origines et les autographes qu’ils avaient. Une attitude qu’elle adoptait assez souvent, sans pour autant s’en rendre compte. Un trait spécifique à elle-même que Jules semblait commencer à comprendre car il su parfaitement la remettre en phase avec ce qui se passait.

    « Vous prendrez quelque chose ? »
    « Hein ? » Reportant son attention sur le vendeur et son sourire Colgate, elle secoua légèrement la tête pour se remettre parfaitement sur ce qui se passait. « Un coca, s’il vous plaît » Puis dans un sourire, à l’intention de Jules « Merci. »

    Leurs commandes en main, ils prirent place sur des chaises agrémentées d’une petite table ronde. Jules reprit bien vite le cours de la conversation. Ce qu’il avait à dire avait toujours un intérêt particulier pour la jeune bassiste qui, dans ce genre de moment, ne pouvait laisser s’enfuir son esprit à autre chose. Il était d’ailleurs facile de comprendre quand la discussion ne lui convenait plus, elle décrochait souvent quand quelque chose attrapait son esprit, lui semblant bien plus intéressant. Ce qui pouvait être mal prit, bien qu’elle ne le faisait absolument pas exprès. Une attitude qui ne lui était pas encore arrivée quand elle était en discussion avec ce violoniste au talent qui avait de quoi faire pâlir bons nombres de musiciens en herbe ou reconnu.

    « Je ne suis pas si talentueux, vous savez … La clef, c'est d'être un harmonie avec son instrument. Il doit devenir une extension de votre corps, et il faut soi-même devenir une extension de l'instrument. J'ai la chance de posséder, il me semble, un excellent violon. »
    « La qualité d’un instrument peut avoir son importance, j’dis pas. Mais franchement, j’suis plus de ton avis en ce qui concerne l’harmonie qu’il peut y avoir un instrument et le musicien. L’importance est sûrement là. »

    Elle n’aurait su l’expliquer convenablement, mais elle comprenait ce qu’il voulait dire. Combien de fois on s’était amusé d’elle parce qu’elle avait tendance à considérer sa basse comme un membre de sa famille, lui prodiguant les soins nécessaires. Ce n’était pas seulement un instrument, c’était bien plus que cela. Le travail était cependant nécessaire pour bien jouer. Le talent était une chose qui différenciait le bon musicien, connaissant les technique et les façon de jouer, et le musicien doué, celui capable d’inventer de comprendre et d’entendre ce que lui dit son instrument. Il pouvait exister de très bon musicien qui ne cesserait d’être fade dans sa façon de jouer tout à fait parfaite sur un plan technique. Et il y avait les musiciens, comme Jules, qui vivaient leur art. Un concept assez difficile à expliquer avec des mots, tant cela pouvait paraitre abstrait. La musique ne s’expliquait pas réellement, elle se vivait, néanmoins October essaya de mieux exprimer son point de vue.

    « Je crois, enfin c’est un point de vue, que le talent n’est pas qu’une question de technique ou de connaissance musicale. Mais c’est plus une sorte de philosophie ou de symbiose entre l’instrument et le joueur, entre le musicien et sa perception de la musique. La technique est accessible a toute personne cherchant à travailler. Le talent est bien plus difficile à avoir. Alors si, je trouve que tu en as beaucoup. »

    Il ne fallait pas voir le fait qu’elle le tutoie comme une offense. October restait jeune et ce genre de chose lui paraissait assez naturel quand elle discutait avec une personne, même si cette dernière la vouvoyait. Quoiqu’il en soit, elle posa un regard intéressé quand Jules sortit son violon pour en faire une description. A croire qu’October aurait pu passer des heures à l’écouter parler de son instrument, la façon dont il s’y prenait avait quelque chose de merveilleux et de touchant. La description qu’il en faisait ramena October à une chose qu’elle avait eu l’occasion de pouvoir apprendre, restant une personne très intéressée par tout ce qui touchait à la musique, même si ce n’était pas son instrument de prédilection.

    « Voyez la beauté des volutes, et leur légèreté ? C'est la garantie d'une sonorité claire et précise, nette et pure. Le chevalet a été spécialement conçu pour permettre au musicien de tirer de cette instrument l'énergie nécessaire aux modulations musicales les plus subtiles, et comme vous pouvez le constater, la facture précieuse des ouïes corroborent cette volonté de faire de ce violon l'instrument tant des brillantes envolées lyriques que des murmures mélodiques plus intimistes. »
    « La seule fois où j’ai entendu une telle éloge pour un violon, c’était concernant les œuvres d’Antonio Stradivari, genre le Soil, ou quelque chose dans ce goût. »

    Elle aurait aimer dire que chaque musicien voulait voir la perfection dans leur instrument, que ce n’était qu’une question de vision des choses. Cependant, même sans y connaître énormément en violon, elle ne pouvait qu’être d’accord avec la description que Jules en faisait. D’où le fait d’avoir songer à ce luthier Italien qui devait avoir vécu dans les années 1700 et des brouettes. Cependant, elle ne pensait pas que l’instrument qu’il tenait était réellement de ce luthier. Quoique ce la ne pouvait pas être si étonnant que cela, Jules semblait avoir beaucoup de moyen et, assez passionné pour, peut être, s’offrir un tel instrument.

    « Mais dîtes-moi, vous êtes venue seule ? Votre groupe va se produire ici ? »
    « Oui, oui, je suis seule. Mais les autres devraient se pointer à un moment ou à un autre, je crois que Gabriel à décrocher la possibilité de jouer une ou deux morceaux. »

    Il pouvait paraitre étrange qu’elle n’en soit pas certaine, mais c’était souvent comme cela que ça fonctionnait. Le groupe n’avait rien d’un statut de pro, bien au contraire. Du coup tout se faisait toujours de manière plus ou moins à la sauvette ce qui, bien évidemment, convenait parfaitement à la jeune october. La seule chose à espérer c’est que Gabriel ne soit pas rempli d’une drogue quelconque, si ils devaient jouer.
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Jules Visconti

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MessageSujet: Re: Le Festival des Arts Musicaux [October S. Parvin]   Le Festival des Arts Musicaux [October S. Parvin] EmptyDim 9 Mai - 19:23

    October était perspicace et, sans le savoir, avait mis un nom sur le créateur du violon du jeune homme. Heureusement pour lui, elle n'avait pas conscience du trésor qu'elle venait de contempler.

    « Oui, oui, je suis seule. Mais les autres devraient se pointer à un moment ou à un autre, je crois que Gabriel à décrocher la possibilité de jouer une ou deux morceaux. »

    C'était une bonne chose pour leur groupe. Une telle opportunité était un bon commencement. Capricorn était un groupe jeune et dynamique, et bien que ses membres ne fussent apparemment animés de très grandes ambitions, la vitrine que leur offrait ce festival valait son pesant d'or. Jules se souvint de ses débuts en tant que musicien. Violoniste virtuose, il n'avait eu aucun problème, dans la vieille Europe du XIXe siècle, à se faire un nom et une fortune en donnant des concerts de Paris à Moscou en passant par Londres et Pragues. Il avait connu maintes temples de l'expression musicale où ses représentations faisaient chaque fois salle comble : le Staatsoper, le Théâtre de la Monnaie, le Palais-Garnier, la Scala, la Fenice, le Wielki, le Bolshoï … Il avait pour chacun d'eux un souvenir particulièrement affecté, tant ils appartenaient, dans son esprit, à une époque révolue mais douce, qui suscitait en lui une nostalgie profonde et durable, de ces sentiments qui demeurent inlassablement sur les devants de la scène du cœur. Mais Jules n'était pas de ces sentimentaux niais et stupides, dont l'unique occupation consiste à saisir un regret pour l'enrober du sucre obscène du mensonge.

    « Je serai très honoré de pouvoir assister à votre concert. »

    La pensée de Jules était sincère, mais sa voix trahissait un certain malaise, une gêne qu'il peinait à contenir. Sans doute craignait-il d'être trop intrusif, sans doute souhait-il épargner son amie d'une curiosité trop indiscrète. Jules, qui avait assisté à quelques uns des concerts du groupe dont October faisait partie, avait très naturellement vu que les relations qu'elle entretenait avec ses pairs, et plus précisément le chanteur et le batteur du groupe. Par il ne savait quel hasard ou force des choses, car il n'était pas nécessairement dans la confidence intime de chacun d'eux et ne tenait pas à en être, ces trois-là avaient constitué, probablement sans même s'en rendre compte, un triangle relationnel des plus curieux caractérisé par trois dynamiques non pas contradictoires mais étonnamment complémentaires : l'envie, l'hésitation et la tendresse. L'hésitation, d'abord, caractérisée par la personne d'October qui, loin de profiter d'une situation qu'elle ne maîtrisait qu'à moitié. L'envie, ensuite, personnifiée par Jérémy qui, jaloux de la relation privilégiée entretenue par la bassiste et le chanteur, nourrissait l'espoir dévoilé que la demoiselle optât pour lui plutôt que pour celui qu'il considérait comme un obstacle à la réalisation de ses ambitions, musicales comme amoureuses. La tendresse, enfin, qu'incarnait Gabriel, car en dépit de son tempérament facilement défaitiste et son goût trop prononcé pour la douceur trompeuse et vénéneuse des paradis artificiels, il semblait avoir pour October une affection sincère et généreuse.

    Machinalement, les deux amis marchaient d'un pas lent, leur regard s'attardant sur chacun des étalages qu'ils approchaient par intermitence.


    « Mais, dîtes moi, pleuvra-t-il en automne ? »

    La question semblait absurde. Mais October la connaissait bien : chaque fois que Jules s'inquiétait de la santé et du moral de sa jeune amie, il usait de ce détour poétique et discret pour l'interroger. Il fallait voir là une allusion à peine dissimulée au prénom de la demoiselle qui, désignant le mois d'october, avait la saveur tendre de la saison rousse..

    « La dernière fois, vous sembliez plutôt heureuse. »

    Ordinairement, Jules n'aurait jamais hésité à poser les questions qui affleuraient à sa bouche. Mais avec October, qu'il considérait avec l'amitié respectueuse qu'on réservât habituellement aux princesses de la très haute noblesse, Jules usait de toute la diplomatie, de tout le tact, et de toute la prévoyance dont il savait faire usage. Un seul geste, apparemment banal et vain, pouvait briser un cœur et changer les rires en sanglots. Combien d'hommes et de femmes avait-il fait pleurer pour le plaisir simple du divertissement ? Il savait, assurément, comment peiner quelqu'un, parfois jusqu'à la mort. Ses paroles pouvaient être plus douces que le miel, mais aussi plus dangereuses que le poison. Ses baisers étaient des caresses ou des morsures. Il ne comptait plus les noms de ceux dont il avait ruiné l'existence, par défi, jeu, caprice ou fantaisie. Il savait n'être pas gentil, mais refusait d'être méchant pour la simple et bonne raison qu'à son humble avis, le bien et le mal n'existait pas. Il n'y avait que la vie, inlassable, inénarrable, interminablement fuyante, comme ces rivières éternelles qui coulaient sans jamais s'arrêter. Et vivre était pour tous une nécessité. Allait-il se blâmer d'avoir parfois « mal » agi, d'avoir répandu le chagrin et la douleur quand lui-même ne faisait qu'obéir à ses propres impératifs ? Il n'en était pas question. Il ne guettait plus aucune rédemption depuis bien longtemps, et sans doute même les anges s'étaient-ils détourné de lui.

    En fait d'anges, l'un d'eux, privé d'ailes et tombé sur Terre, croisa leur route mais hélas, Jules eût à peine le temps de comprendre la beauté de son visage que le jeune homme avait déjà disparu parmi la foule. Quel dommage ! Mais sans doute allait-il le revoir, au détour d'une allée, ou sur l'estrade d'un stand, si l'ange en sus d'être magnifique, était également musicien.


    « Vous savez bien qu'à moi, vous pouvez vous confier, ajouta-t-il à l'attention d'October. Mon attention et mon oreille vous sont acquises. »

    Il ménagea un silence, et porta sa bouteille de limonade à la bouche. La fraicheur pétillante de la boisson lui rappela combien October rayonnait de spontanéité et de jeunesse. Un éclat cristallin qu'il ne voulait briser.
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October S. Parvin

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MessageSujet: Re: Le Festival des Arts Musicaux [October S. Parvin]   Le Festival des Arts Musicaux [October S. Parvin] EmptyDim 9 Mai - 20:12

    « Je serai très honoré de pouvoir assister à votre concert. »

    Le léger malaise, dans le ton de sa voix, se fit entendre. Si bien qu'October releva un regard interrogateur vers Jules, ne sachant pas vraiment réagir d'une autre manière que la spontanéïté quila caractérisait si bien. Cependant, loin de vouloir se lancer dans un questionnement qui ne la regardarit pas, elle trouva le moyen de ne pas lui demander si quelque chose n'allait pas. D'un côté, il semblait sincère en disant qu'il aimerait assister à leur concert -qui n'était, en réalité, qu'une interprétation d'un ou deux titres- du coup, ce léger malaise demeurait une énigme pour la jeune bassiste qui ne possédait pas une observation à tout épreuve et qui était bien mal placé pour faire des théorie. A chaque fois qu'elle en faisait, c'était toujours beaucoup trop fantaisiste pour que ce soit prit au sérieux ou la stricte vérité. La seule chose qu'elle arriva à se dire, c'est qu'il y aurait bien une suite qui la mettrait sur la piste.

    « Mais, dîtes moi, pleuvra-t-il en automne ? »

    Impossible d'échapper au sourire radieux d'October à la suite de cette phrase. Les gens pouvaient se demander, un long moment, de quoi il parlait mais la bassiste eu la possibilité de comprendre rapidement. La façon dont Jules s'exprimait était toujours source d'un sourire chez la jeune femme qui trouvait que cela était des plus agréable. Et, surtout, bien original ce qui ne pouvait que lui convenir. Mais au sourire de cette formulation, elle se mise à se demander si quelque chose, chez elle, laissait penser à un orage quelconque dans les parages et, plus ou moins, proche. Jules expliqua qu'il l'avait trouver plus heureuse la dernière fois. Elle aurait très bien pu se refermer comme une huitre à ces paroles, pouvait trouver que tout cela avait un goût d'interrogatoire sur sa vie personnelle. Pourtant, elle fut incapable de voir les choses de cette manière.

    october possédait une joie de vivre quasi permanente et, jamais, elle ne s'amusait à s'épencher sur son sort. De toute façon, elle ne comprenait pas trop de quoi elle aurait bien pu se plaindre. Tout était plutôt cool, ou carrément "mortel" dans sa vie. Elle était sûrement soumise aux même problème que la plus part des gens, comme ses histoires de coeur qui restaient des plus indécis. On pouvait aussi parler de son pouvoir, du fait qu'elle était mutante. Mais cette information demeurait un secret pour le bien du groupe, et elle n'avait franchement pas à s'enn plaindre. Du coup, ses problèmes lui paraissaient tellement insignifiant à côté de certains, qu'elle ne trouvait pas qu'elle en avait réellement. Cogitant sérieusement à tout cela, elle ne fut même pas capable d'aperçevoir le bel homme qui avait retenu l'intention de Jules.


    « Vous savez bien qu'à moi, vous pouvez vous confier. Mon attention et mon oreille vous sont acquises. »

    Comme à son habitude, elle réagit de manière irréfléchie. Son nez trouva un léger petit pli sous l'interrogation qu'elle subissait intérieurement. Puis finalement, le voile se leva progressivement. Ses premières intérrogations avaient commencer au moment où il avait parler du groupe, avec son léger malaise. Les question qui avaient suivis devait avoir suivit ce premier malaise. Alors... Avait-il pu remarquer quoique ce soit avec l'entende du groupe, ou d'elle et des autres membres ? Elle le savait fin observateur et, que cela puisse lui être une évidence, n'était peut être pas si impossible que cela. Tout d'un coup, elle écarquilla les yeux, l'air presque horrifié. Si lui était capable de comprendre, est ce que Gabriel et Jéremy pouvaient être au courant de ce doute en elle ? Ca serait carrément. Carrément, catastrophique, en réalité. La loose totale, même. Secouant la tête pour remettre ses idées en place, elle décida de relativiser. Tout allait bien. Gabriel était trop démonté pour s'en aperçevoir et Jeremy... Heu... Il n'avait rien remarqué, un point c'est tout. Et puis si ce n'était pas le cas, tous les deux avaient qu'à faire comme si ils n'avaient rien remarqué. Finalement, tout s'arrangeait facilement.

    "Je doute qu'il faut craindre la pluie. Je miserait même sur un large soleil... Bon d'accord, peut être un peu nuageux mais, rien de bien méchant."

    Une façon, comme une autre, de dire qu'elle allait bien. Qu'il y avait certaine chose qui pouvait poser problème, mais rien d'insurmontable ou de vraiment important. Cependant, elle apprécia réellement les dernières paroles de Jules, celles qui disaient qu'elle pouvait parfaitement se confier à lui. regardant le bout de ses pieds pendant qu'elle marchait doucement, elle sembla peser la pour et le contre de cette proposition. Après tout, elle n'en n'avait jamais parler à qui que ce soit. Les seules personne à qui elle se confiait était les membres du groupe. Gabriel et jeremy étaient donc un très mauvais choix en terme d'oreilles. Pour ce qui était de Nathan, son cousin, il avait se côté tellement protecteur qu'il avait déjà beaucoup de mal à bien voir le fait qu'October puisse être avec quelqu'un. Alors lui dire qu'elle est incapable de choisir entre les deux autres du groupe, elle ne doutait pas qu'il frise la crise cardiaque. Du coup, elle se contentait de garder ça pour elle. peut être qu'un avis extérieur était une bonne chose. Ou, simplement, le fait d'en parler lui permettrait de voir les choses sous un nouvel angle. Cependant, elle n'avait jamais parler d'elle de manière aussi intime, en quelque sorte, du coup elle ne su pas vraiment comment s'y prendre et conserva un léger silence, histoire de rassembler ses idées de manière plus claire. Levant, finalement, son regard des plus interrogateur sur Jules, elle se décida.

    "Tu t'es déjà retrouver dans un choix plutôt compliqué ? Genre telle ou telle personne. Non, en fait la question est complétement stupide. On ne devrait pas pouvoir hésiter entre deux personnes, c'est complétement nul comme truc. Ou alors si on est incapable de choisir, c'est que finalement, c'est aucune des deux..." Puis elle réalisa soudain un point "C'est si visible que cela ?"

    Sa dernière question relevait plus de l'inquiétude qu'autre chose. D'ailleurs on ne pouvait pas faire de visage plus interrogateur tout en demandant, muettement, de dire "non".
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Jules Visconti

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MessageSujet: Re: Le Festival des Arts Musicaux [October S. Parvin]   Le Festival des Arts Musicaux [October S. Parvin] EmptyLun 10 Mai - 13:06

    « Tu t'es déjà retrouvé dans un choix plutôt compliqué ? Genre telle ou telle personne. Non, en fait la question est complétement stupide. On ne devrait pas pouvoir hésiter entre deux personnes, c'est complétement nul comme truc. Ou alors si on est incapable de choisir, c'est que finalement, c'est aucune des deux... »

    Elle ajouta sur le champ :

    « C'est si visible que cela ? »

    Jules eut un rire léger. L'inquiétude transparaissait dans la voix d'October, mais Jules préféra prendre le temps de réfléchir avant de répondre. La précipitation est source de toute catastrophe.

    De nombreuses fois, Jules avait dû faire des choix, et il ne fut pas toujours aisé d'emprunter un chemin plutôt qu'un autre. Tel vous paraît plus lumineux qu'un autre, moins sinueux, moins dangereux, que déjà il faut faire marche arrière, car les apparences trompeuses vous ont conduit là où vous ne souhaitiez aller. Tel fruit vous paraît tendre et sucré quand, à le croquer, il se révèle amer et vénéneux. Choisir, c'est là le propre de l'être pensant qui marche dans le noir et se retourne sans cesse. Il y a pire que la cécité, c'est la certitude que votre vue est parfaite et qu'il n'y a rien à voir dans le néant qui vous entoure. Triste condition que celle de l'homme !


    « Ce n'est pas si visible. J'ai juste l'habitude d'observer les humains dans leur rapport entre eux … C'est indispensable, dans ma profession. »

    Et de fait, Jules observait la nature humaine depuis bientôt plus longtemps qu'il n'était capable de se souvenir. Combien d'amis, d'amants, de proches, de parents, d'ennemis, de rivaux et d'adversaires avait-il pu observé dans leurs interactions ? Il en avait vu s'aimer jusqu'à goûter la chaleur du soleil, et d'autres se haïr jusqu'à se noyer dans les cendres froides du chagrin. Il en avait vu se chérir jusqu'à la mort, d'autres de détruire bien au-delà. Quant à October, la situation n'était pas d'une grande complexité, prise dans son absolue neutralité. La seule difficulté naissait de ce que les trois protagonistes du drame qui se jouait entre eux avaient tous, sans exception, nourri le nœud des sentiments qui, désormais, n'était plus qu'une nébuleuse ensommeillée dont il fallait craindre, ou souhaiter ?, l'éveil prochain. Car si October, Gabriel et Jeremy venait à confronter la vérité de leur situation, sans le fard déformant de l'hypocrite habitude, qu'adviendrait-il des relations qu'ils entretenaient les uns avec les autres ? Gabriel et Jeremy irait-il jusqu'à se battre pour gagner le cœur d'October ? C'était peu probable, car c'eût été là la meilleur façon de le perdre pour toujours.

    Il était toutefois injuste de blâmer la seule demoiselle, car elle n'avait rien de ces mijaurées pustuleuses assoiffées d'hommes et prêtes à tout pour exciter, susciter et entretenir les jalousies et les rivalités masculines. Bien au contraire, Jules pouvait presque voir la fumée spectrale qui s'animait autour de la demoiselle, tourbillonnant autour d'elle en formant d'horribles visages caquetants, aux yeux de suie et dents de braises.

    Jules invita October à s'asseoir sur un banc.


    « La question n'est pas stupide, car c'est justement celle qu'il faut te poser en premier. Hésiter n'est pas un signe de faiblesse. Hésiter est un acte de prudence qu'il ne faut pas rejeter, mais qu'il faut intégrer et dépasser. C'est à ce prix que le choix devient possible, et juste. »

    L'inquiétude naît des ombres, enfante le chaos et retourne à la nuit des pensées. La spontanéité fraiche et la joie de vivre consanguine d'October la préservait d'une inquiétude trop obsessionnelle, et Jules s'en rassurait, une autre qu'elle aurait cédé ou à la folie furieuse ou au bovarysme embourgeoisé, dans sa situation. Pourtant, n'était-il pas nécessaire de lui apporter un éclairage nouveau afin qu'elle-même pût, sinon progresser, au moins se détourner des mauvaises pensées ?

    « Si vous hésitez, October, c'est très certainement qu'il manque à votre équation une inconnue qui viendrait éclairer pour vous la solution. Peut-on reprocher à l'artisan d'interrompre sa production s'il lui manque un matériau ? Mais alors, que faut-il faire ? Attendre, inerte et végétatif ? Certes non. Il faut observer et surtout, s'observer. Que savez-vous des sentiments que nourrissent l'un et l'autre de ces deux hommes qui font chavirer votre cœur ? Et vous, que savez-vous de vous-même ? »

    Le ton de Jules n'était nullement inquisiteur. Bien au contraire, tel Socrate enseignant à ses élèves, il tentait de montrer à October un chemin possible de réflexion en jalonnant le sentier de questions essentielles, mais nullement définitoires. Ces questions, tout au plus, éclaireraient d'autres questions qui conduiraient finalement à la solution, qui ne pouvait qu'être intérieure.

    « Ces deux hommes vous aiment-ils ? Vous le montrent-ils ? Comment vous sentez-vous, avec chacun d'eux ? Êtes-vous prête à partager plus qu'un simple verre de limonade, avec l'un, avec l'autre ? Jusqu'où irez-vous pour Gabriel ? Jusqu'où irez-vous pour Jeremy ? Ce sont là les questions qu'il vous faut vous poser, non pour obtenir chaque fois des réponses préciser, mais pour cheminer et, pourquoi pas, trouver une réponse à la situation qui est la vôtre. »

    Un rire franc s'étrangla dans sa gorge.

    « Je vais vous raconter quelque chose. Vous le savez, je ne m'en cache pas, je suis un papillon volage et voyageur. Pourtant, j'ai bien failli me marier. Une femme admirable, très beau parti, fille d'un riche notable de la ville où je séjournais alors, l'idéal pour s'assurer un avenir calme et radieux … J'étais follement amoureux, je dois le reconnaître. Mais m'enchaîner aux fers d'airain du mariage eût été me renier moi-même, alors j'ai fui le jour même de la cérémonie. Inutile de vous dire que je n'ai plus jamais été le bienvenue là-bas … Plus tard, j'ai revu la « presque » mariée. Nous avons longuement discuté, et elle m'a compris. Nous nous sommes quittés bons amis, et je suis là aujourd'hui, lavé de tout remord et de tout regret. »




Dernière édition par Jules Visconti le Mar 11 Mai - 10:29, édité 1 fois
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October S. Parvin

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MessageSujet: Re: Le Festival des Arts Musicaux [October S. Parvin]   Le Festival des Arts Musicaux [October S. Parvin] EmptyMar 11 Mai - 10:05

    Si October avait montré son inquiétude, en demandant si cela était si visible que cela, Jules trouva le moyen de répondre par un léger rire. Ce à quoi, la seule réaction que pu avoir October, fut une légère moue dans un petit râle tout discret, comme pour dire « Dis non, s’il te plaiiiiiit ». Il va de soit, qu’elle préférait savoir la vérité, plutôt qu’il ne réponde qu’à cette demande, à peine formuler. Bien que, dans le fond, elle ne s’inquiétait absolument pas de la sincérité de sa réponse.

    « Ce n'est pas si visible. J'ai juste l'habitude d'observer les humains dans leur rapport entre eux … C'est indispensable, dans ma profession. »

    Relâchement de tous les muscles de la jeune October, qui en retrouva même ses bras pendus le long de son corps, adoptant pendant une ou deux secondes la posture, peu gracieuse, d’une sorte de singe tenu sur ses pieds arrières. Mais cela ne dura que le temps d’un long soupir de soulagement. October, avait toujours été très expressive dans sa façon de réagir à quoique ce soit, du coup, il n’était pas étonnant de la voir agir de cette manière mais, pouvait être amusant à voir. Moralité, rien n’était des plus évident, Jules était juste un très fin observateur. Heureusement que c’était lui, parce que ça faisait quand même flipper de savoir que des gens étaient capables de comprendre certaine chose. Bien évidemment, October ne savait pas réellement, ce qu’il comprenait ou non des attitudes qu’elle pouvait avoir avec les autres membres du groupe. Peut être même qu’elle l’avait aidé, par des discussions passées, à voir les choses de cette manière. Sans réellement sans rendre compte, elle avait peut être une manière toute particulière de parler des membres du groupes, qui se trouvait être différente quand il s’agissait de Gabriel et de Jérémy. Nathan ne posant aucun souci ambigu de quelque manière que ce soit, vu qu’ils étaient de la même famille.

    C’est volontiers qu’elle prit place sur le banc désigné par Jules.

    Selon lui, la question n’était pas stupide, mais nécessaire. L’hésitation étant l’expression de la prudence, qu’il fallait dépasser. Dans le fond, elle était d’accord, mais tout cela lui paraissait bien compliquer, pour une simple histoire de cœur. Pas si simple que cela, mais elle se gardait bien de se l’avouer trop ouvertement. Jules estimait que l’hésitation venait d’un manque d’information et que, pour y palier, elle avait certaine question à se poser, et ne pas attendre que tout finisse par trouver une solution tout seul. L’observation était donc de mise dans cette histoire. Un tas de question arrivèrent, sur ce qu’elle pensait, ce qu’elle savait des sentiments des deux autres, ce qu’elle pouvait ressentir. La question comportant la notion du verre de limonade la fit sourire, aimant bien cette façon de dire les choses.

    Pendant que tout cela ne faisait qu’entrer dans l’esprit de la jeune femme, pour y suivre un cheminement qui lui était propre, elle ne détacha pas son regard de Jules quand ce dernier étouffa son rire franc pour annoncer qu’il allait lui raconter quelque chose. Allez savoir, peut être cette façon d’annoncer le chose, comme un ton de confidence, fit qu’elle ne trouva pas la possibilité de se concentrer sur autre chose que sur ses paroles.


    « Je vais vous raconter quelque chose. Vous le savez, je ne m'en cache pas, je suis un papillon volage et voyageur. Pourtant, j'ai bien failli me marier. Une femme admirable, très beau parti, fille d'un riche notable de la ville où je séjournais alors, l'idéal pour s'assurer un avenir calme et radieux … J'étais follement amoureux, je dois le reconnaître. Mais m'enchaîner aux fers d'airain du mariage eût été me renier moi-même, alors j'ai fui le jour même de la cérémonie. Inutile de vous dire que je n'ai plus jamais été le bienvenue là-bas … Plus tard, j'ai revu la « presque ». Nous avons longuement discuté, et elle m'a compris. Nous nous sommes quittés bons amis, et je suis là aujourd'hui, lavé de tout remord et de tout regret. »

    Elle ne su ce qui l’étonnait le plus dans cette histoire. Le fait qu’il avait failli se marier ? Où le fait qu’il est pu abandonner une pauvre fille le jour de son mariage ? Sur le coup, même si les choses s’étaient arrangées, elle ne devait pas être des plus heureuse. L’espace d’un instant October se demanda comment elle réagirait si elle avait été abandonnée le jour de son mariage… Mais cette interrogation ne trouve pas de réponse et n’en chercha pas beaucoup. Elle. Se marier ?! La bonne blague ! Laissant de côté ses divagations, elle en vint très vite au fait que cette histoire ne lui était pas racontée pour qu’elle s’imagine des noces qu’elle ne verrait jamais.

    Bref, pour résumer la situation, il était amoureux d’une femme qui avait tout pour plaire, mais avait préférer l’abandonné parce qu’il ne voulait pas se lié à elle, pour ne pas avoir à renoncer à ce qu’il était. Qui se traduisait, sûrement, par son côté un peu –beaucoup ?- volage. En gros, c’était juste une catastrophe pour elle. October aimait, sûrement, Gabriel mais ne supportait son propre amour pour les drogues qui le rendait… Enfin bref, ce n’était pas franchement le top. Pour ce qui était de Jérémy, elle n’était pas vraiment insensible à son charme, ne serait-ce par ses avances à lui, et aussi, parce qu’il semblait incarner l’homme idéal selon elle. Cependant, il était un peu comme, dans l’histoire de Jules, la personne bien sous tout rapport qu’on abandonne le jour de la cérémonie parce que, même si tout parait parfait, ce n’est pas vraiment ce qu’il faut. Retour à la case départ. October en soupira, étant probablement partit un petit moment dans ses réflexions.


    « En fait je crois que c’est carrément le bordel. Pour le premier choix, il se dresse un obstacle de taille. Pour le deuxième choix, l’obstacle est essentiellement le premier choix. En même temps, le premier choix est juste un béguin d’ado qui à sûrement du oublier de partir avec l’âge, alors que le deuxième choix représente tout ce que j’attends chez quelqu’un. Non, en fait le plus gros problème, c’est qu’il faut conserver une certaine bonne ambiance dans l’ensemble du groupe. Parce que tu vois, si… Hey mais attends ! »

    Bienvenue dans l’esprit complètement décousu de Miss Parvin. Les paroles de Jules raisonnaient encore dans son esprit et, sans qu’elle ne s’en rende compte, ses paroles avaient eues le temps d’être analysées. Analysées à la manière d’October, bien évidemment. Elle avait toujours trouvé qu’il parlait comme si il venait d’ailleurs, à ne pas en douter. Mais elle avait tendance à voir cela comme une sorte d’excentricité, ou quelque chose dans le genre. Ce qui ne la dérangeait nullement. Mais voilà qu’il avait parler d’une fille d’un riche notable, un bon partit, pour qu’il puisse vivre un avenir «calme et radieux». Pourtant, il semblait ne pas manquer de moyen. Et puis, un «riche notable de la ville», ça existait encore ce genre de chose ? Sérieusement, une fortune ne se faisait pas du jour au lendemain, il n’avait pas l’air si vieux que cela, a priori. Mais il avait eu le temps de vouloir épouser quelqu’un, sa situation l’aidant, pour finalement refuser, mais tout de même avoir beaucoup de moyens. Moralité, lui qui devait avoir moins de trente ans, en apparence, avait acquis très vite fortune. Loto ? Peut être. Ou alors il ne prenait que des femmes avec ces avantages financiers, bien qu’elle avait du mal avec cette idée. Après tout, il avait aussi parlé d’amour dans son histoire. Et l’idée du loto était un peu compliquée, il ne semblait pas nouvellement riche.

    « C’était en France, que tu l’as rencontré ? J’suis sur que y a que là bas ou ils sont encore capable d’avoir des villes avec une personne qui peut être assez influente pour permettre d’avoir une vie convenable »

    Alors faut dire qu’October imaginait encore les français avec des bérets et des baguettes de pain sous le bras, comme les trois quart des américains, d’ailleurs. Du coup, elle pensait qu’il n’y avait que là bas pour avoir des faits aussi anciens. Car dans la manière de raconter les choses, on imaginait facilement cette histoire dans des années bien, bien reculées. Ce qui n’était pas vraiment possible, en tout cas, elle ne le pensait pas possible.

    « N’empêche c’est impressionnant. Au final tu as quand même réussi à avoir cet avenir plutôt calme et radieux. Enfin, en tout cas sur le point financier, je veux dire. Et rapidement, à moins que t’es un super secret beauté et qu’en fait tu sois super vieux. »

    C’était juste de la spontanéité, il n’y avait pas de critique, ni même de la jalousie dans ses paroles. Au contraire, elle était même plutôt contente pour lui. De toute façon, elle était la première à croire que tout ne se passait pas sur un plan financier. La preuve, elle n’avait pas un sous en poche, le groupe ne décollait pas franchement, et pourtant, difficile de faire plus heureuse qu’elle à longueur de temps.
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