Dur retour à la réalité… La nuit avait été particulièrement longue, et Gambit l’avait passée à encourager la plupart des gros joueurs qui avaient rejoint sa table. Couper les cartes, les battre, les distribuer à la demande des joueurs de poker : son rôle était simple, et à la mesure de son talent… « Travaille pour avoir un bon taff » plus tard, voilà ce qu’on lui avait répété pendant sa jeunesse. Elevé par un clan de voleurs professionnels, le jeune homme s’était de suite imaginé en nouveau Arsène Lupin, à la fois bourreau des cœurs et monte-en-l’air de génie. L’avenir en avait décidé autrement lorsqu’il avait été banni, et très vite Gambit s’était tourné vers la facilité, de manière à s’assurer un avenir financier d’au moins deux semaines. D’abord cambrioleur occasionnel, le mutant avait sillonné l’Europe et le monde, avant de finalement rejoindre les Xmens.

A l’Institut, on lui avait laissé sa chance et il avait pu enseigner quelques rudiments du combat au corps à corps. Certains élèves avaient ainsi pu s’essayer au maniement du bâton, « arme » qui n’en était pas une aux yeux des gros bourrins, mais qui permettait aux personnes entraînées de se défendre contre un grand panel de menaces…

Puis était venue cette mission en Antarctique, là où tout avait basculé dans l’horreur pour le mutant… Loin de se douter qu’on le traiterait de la sorte, Gambit s’était laissé surprendre et avait pris quelques coups. Bien sûr, traître confirmé ou brebis blanche, rares étaient les individus qui se laissaient rouer de coup sans chercher à se défendre : Gambit avait alors échangé quelques coups – qu’il avait pris soin de ne pas rendre mortels, lui – avec ses ex-partenaires tout en essayant de s’expliquer… La malchance avait voulu qu’il se prenne plusieurs coups violents par derrière sans avoir la possibilité d’apercevoir cet adversaire, et le mutant avait bien vite perdu connaissance…

Là où normalement était sensée se manifester la clémence des Xmens – « sauveurs du monde », comme certains les appelaient assez idéalistiquement – ces derniers l’avaient tout simplement laissé pour mort et abandonné au milieu de cette contrée gelée et désertique, et Gambit ne devait sa survie qu’au passage d’un inuit qui rentrait de la pêche…

Quelques mois avaient passé, et Gambit avait fini par revenir vivre à New York. Il n’avait pas réellement eu envie de chercher un job au salaire mirobolant par pure flemmardise, et s’était contenté de débarquer au Montecito, luxueux casino qui avait ouvert en son absence… L’occasion était vraiment trop bonne pour ne pas être saisie, et le mutant serait sans doute mieux payé là-bas que dans un tripot clandestin de toute manière…

Le patron du casino avait été facile à convaincre, et à force de fanfaronner avec ses tours de cartes le mutant avait fini par se faire démasquer… Il ne savait pas comment exactement et s’était abstenu de questionner Ewan sur la nature de sa mutation (parce qu’assurément il était mutant lui aussi : un humain seul ne pouvait pas trouver ses trucs et repérer ses tours de passe-passe) dès lors que ce dernier avait conclu qu’il l’engageait… Carte blanche lui avait été laissée à la table qu’il occuperait, et Gambit s’était assez naturellement décidé pour le poker, qu’il pratiquait depuis tout petit avec les acolytes de son père adoptif…

Il était aux alentours de 14 heures, et le mutant avait pris son service 3 heures plus tôt. Les clients se succédaient à la table, vidant tous plus ou moins leurs poches pour acheter d’autres jetons et ainsi rester en jeu. Depuis environ 5 minutes la petite Blinde était à plus de 30.000$, ce qui indiquait que 1° la partie comportait suffisamment de bons joueurs pour avoir duré jusque là et 2° ils ne tarderaient plus à se faire tous plumer par les bons soins du mutant…

La voix du patron ne manqua pas de s’élever derrière lui quelques minutes plus tard, et Rémy balaya la table du regard avant de se tourner vers Ewan avec un sourire amusé…

Tout va très bien, patron ^^

Un simple coup d’œil à la table du côté de la banque indiquait à assez bien à quel point Rémy ratissait les clients sur cette partie… et le pire dans tout ça, c’était que plus il les ratissait, plus ils en redemandaient ^^

Une silhouette un peu plus loin attira l’attention du mutant, qui coupa le tas de carte et les mélangea en quelques secondes à l’aide d’une seule main, alors qu’un murmure d’admiration s’élevait autour de la table…

Lorsqu’elle passa près d’une table de poker elle regarda pendant quelque minute les gens qui étaient assis. Ils semblaient si concentrés, si crispé et si frustré par la perte de leur argent qu’elle était encore plus déterminé à ne pas jouer un centime. Elle ne comprenait vraiment pas pourquoi ils mettaient tant d’espoir dans le probable gain d’argent dû à la chance et une combinaison mathématique favorable. Cependant quelque chose de plus agréable attira son attention, il s’agissait de l’employé du casino et d’un des joueurs. Ils étaient tout les deux plutôt mignon et elle ne pu s’empêcher de sourire lorsque le joueur tomba de son tabouret. Ne voulant pas le gêner ou le perturber elle décida de s’en aller voir s’il y avait un spectacle à voir non loin de là. Hélas, naviguer dans une salle de casino était plus compliqué que ce balader dans la jungle. Toutes ses personne qui hurlent, qui gesticulent, et ne cessent de ce déplacer. Sans oublier l’odeur d’alcool, les machines qui étaient semblables aux autres. Jessica passa donc plusieurs fois au même endroit s’en sans rendre compte.
Lorsqu’elle commença à baisser les bras elle fut surprise de tomber nez à nez avec le joueur qui s’était cassé la figure. Il était souriant et elle ne put s’empêcher de rougir en repensant à sa chute. Il lui proposait d’aller à la table de poker qui était sans doute celle ou elle l’avait vu. Jessy ne voulait pas le vexer mais elle détestait le jeu d’argent. Elle aurait préféré que ce soit une partie avec des petit gâteau, au moins qu’on gagne ou qu’on perde on peu partager le butin et personne n’est lésé.

Bonjour. Dit-elle en lui souriant.
Je veux bien vous accompagner mais je ne joue pas.
Mais si vous m’offrez un cocktail je veux bien vous tenir compagnie le temps d’une partie.

Elle n’avait pas pu lui dire non, et elle n’avait rien à faire de spéciale et cela pourrait être amusant. Du moins elle l’espérait.

Excusez-moi.
Mais quel est votre nom ?

Accompagner un inconnu est une chose, discuter avec un homme sans savoir son nom en est une autre. Et puis ce présenter est une manière simple et correcte de commencer une discutions et de faire connaissance.
Jessy regarda autour d’elle mais elle ne vit pas de trace de Sabrina. Visiblement son amie l’avait lachée à la première occasion pour faire je ne sais quoi. Il lui restais donc à passer sa soirée du mieux possible avec le jeune homme.