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 Une excellente affaire

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Jules Visconti

Jules Visconti
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MessageSujet: Une excellente affaire   Une excellente affaire EmptySam 24 Avr - 16:02

Une excellente affaire

Ou

Spéculation sur la Mémoire du Monde


    Jules devait le reconnaître : cette échoppe comptait parmi les meilleures qu'il connaissait. D'un pas mélancolique, il passait dans les rayons, lentement, posant ses yeux sur chaque objet qu'il détaillait avec une insistance malheureuse. Il y avait là des choses assez ordinaires, mais on trouvait également quelques belles poteries incrustées, quelques ébènes sculptées « vraie renaissance », qui étaient de toute beauté. Au premier coup d'œil, le magasin lui offrait un tableau confus, dans lequel toutes les œuvres humaines et divines se heurtaient. Des crocodiles, des singes, des boas empaillés souriaient à des vitraux d'église, semblaient vouloir mordre des bustes, courir après des laques, ou grimper sur des lustres. Un vase de Sèvres, sur le ventre duquel avait été peint Napoléon, se trouvait près d'un sphinx dédié à Sésostris. Le commencement du monde et les événements d'hier se mariaient avec une grotesque bonhomie. Un tournebroche était posé sur un ostensoir, un sabre nordiste sur une haquebute du Moyen âge. Madame du Barry, peinte au pastel par Latour, une étoile sur la tête, nue et dans un nuage, paraissait contempler avec concupiscence une chibouque indienne, comme si elle cherchait à deviner l'utilité des spirales qui serpentaient vers elle.

    Jules s'intéressa,de,près aux instruments de mort, poignards, pistolets curieux, armes à secret, qui étaient jetés pèle-mêle avec des instruments de vie : soupières en porcelaine, assiette de Saxe, tasses diaphanes venues de Chine, salières antiques, drageoirs féodaux … Un vaisseau d'ivoire voguait à pleines voiles sur le dos d'une immobile tortue. Une machine pneumatique éborgnait l'empereur Auguste, majestueusement impassible. Plusieurs portraits d'échevins français, de bourgmestres hollandais, insensibles comme pendant leur vie, s'élevaient au-dessus de ce chaos d'antiquités, en y lançant un regard pâle et froid. Tous les pays de la terre semblaient avoir apporté là quelque débris de leurs sciences, un échantillon de leurs arts. C'était une espèce de fumier philosophique auquel rien ne manquait, ni le calumet du sauvage, ni la pantoufle vert et or du sérail, ni le yatagan du Maure, ni l'idole des Tartares. Il y avait jusqu'à la blague à tabac du soldat, jusqu'au ciboire du prêtre, jusqu'aux plumes de la courtisane. Ces merveilleux objets étaient encore assujettis à mille accidents de lumière par la bizarrerie d'une multitude de reflets dus à la confusion des nuances, à la brusque opposition des jours et des noirs. L'oreille croyait entendre des cris interrompus, l'esprit saisir des drames inachevés, l'œil apercevoir des lueurs mal étouffées. Une poussière obstinée avait jeté son voile léger sur tous ces objets, dont les angles multipliés et les sinuosités nombreuses produisaient les effets les plus pittoresques. Jules se sentait bien, et l'œil averti eût remarqué combien la poussière enluminait son teint d'albâtre.

    Cette grande boutique, gorgée de civilisations, de cultes, de divinités, de chefs-d'œuvre, de royautés, de débauches; de raison et de folie, tel un miroir aux multiples facettes reflétant chacune un monde, laissait dans l'esprit du jeune homme une impression brumeuse et agréable, comme s'il se replongeait par moment visuellement dans l'univers perdu de ses anciennes vies. Une légère fièvre s'empara de lui quand il posa sa main sur le coffre intact d'un corsaire légendaire. A force de regarder, de rêver, et de penser, il finit par s'étourdir lui-même, et une multitude de figures endolories, gracieuses ou terribles, obscures ou lucides, lointaines ou rapprochées, s'élevèrent autour de lui, par myriades, par générations. Une salière sortie des ateliers de Benvenuto Cellini le reportait au sein de la Renaissance, au temps où les arts et la licence fleurissaient, où les souverains se divertissaient à des supplices, où les conciles couchés dans les bras des courtisanes décrétaient la chasteté pour les simples prêtres. Son époque, en quelque sorte … Il revit, en caressant l'épaule d'une cotte antique, les conquêtes d'Alexandre, puis, en touchant du doigt la pointe d'une arquebuse à mèche, il revit les massacres de Pizarre. Les guerres de Religion s'agitèrent sous ses yeux, échevelées, bouillantes, cruelles, au fond d'un casque. Puis les riantes images de la chevalerie jaillirent d'une armure de Milan supérieurement damasquinées, bien fourbie, et sous la visière de laquelle brillaient encore les yeux d'un Paladin.

    Les pensées de Jules faisaient corps avec cet océan de meubles, d'inventions, de modes, d'œuvres, de ruines, qui composaient pour lui un poème sans fin. Admirant, un peu plus loin, les délicates miniatures et arabesques d'azur et d'or qui enrichissaient quelques précieux missel manuscrits, Jules ne résista plus et chercha des yeux le maître de boutique. Il s'engagea dans une galerie où Micehl-Ange, Poussin, Lorrain, Dow, Rembrandt, Murrilo et Velasquez se faisaient face, dignement. Jules se trouvait au cœur de la mémoire du monde. Il en était convaincu.


    « Mais où est-donc … murmura-t-il en jetant des regards impatients autour de lui. »

    Ses yeux rencontrèrent alors ceux d'un vieil homme qui semblait très à l'aise parmi tous les articles présentés en magasin. Sans doute était-ce lui le vendeur, quoi qu'on eût pu croire, à sa tenue, qu'il fut lui-même à vendre. Vêtu avec un raffinement subtil et une élégante sobriété, il flânait entre les rayonnages, l'œil doux et le sourire amical. Jules eut pour lui spontanément une grande sympathie, et dirigea ses pas vers lui. Arrivé à sa hauteur, il salua poliment.

    « Bonjour monsieur. Êtes-vous le propriétaire ? »

    Jules ne doutait pas de la réponse, mais une erreur étant si vite arrivée, il préféra jouer la carte de la prudence. De plus, désireux d'investir dans du mobilier rare et précieux, voire même proposer au professionnel un accès à ses propres collections privées, il était essentiel pour le jeune français de faire une bonne impression. Les affaires sont les affaires !

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ex_Zane Panabaker

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MessageSujet: Re: Une excellente affaire   Une excellente affaire EmptySam 24 Avr - 16:44

    Il avait dormi dans son atelier, en proie à une insomnie qui était devenue presque amicale, tellement elle l'avait accompagnée dans ses nuits. Assis à son bureau, il vit le petit matin se lever, et bien qu'épuisé physiquement, son moral était toujours aussi alerte. Après une bonne tasse de thé, tout se passa on ne peut mieux. Il ne faisait guère beaucoup d'affaires - la plupart du temps, les gens se contentaient de flâner dans son magasin, sans rien acheter. Comme si regarder de belles choses anciennes faisait passer le temps plus vite et mieux.

    Sa passion pour les antiquités étaient on ne peut plus expliquée : sa montre à gousset ne le quittait pas, et il gardait ses premiers objets avec une possession jalouse. Ce penchant pour l'art et les temps anciens remontait à son enfance, aussi loin qu'il pouvait s'en souvenir, il avait toujours aimé ce qui était vieux et beau. Alors qu'il était assis dans son bureau, laissant les jeunes vendeurs en bas faire leur travail, il repensa à Sarha, un instant fugace. Que serait-il devenu, si il n'avait eu son pouvoir ? Il aurait reprit le domaine familial, se serait marié, et il aurait sûrement à présent une ribambelle d'enfants à nourrir. Ce pouvoir était un don du ciel. Il était devenu assez riche pour faire ses expériences et avoir ce qu'il désirait. Ses relations étaient proches du désert, mais il ne le regrettait pas, les seules personnes qu'il appréciait le valaient vraiment. Et son adhésion aux Damnés n'était pas sans avoir d'avantages : il admirait Magnéto, avait connu Némésis ... Il secoua la tête pour éviter de trop plonger dans la mélancolie, et descendit afin de se bouger et de ne pas rester trop longtemps inactif. Il resta un instant à observer ses objets : à chaque vente, échanger contre de l'argent un de ces objets inestimables lui crevait le coeur, et il devait avouer que les raretés les plus belles lui revenaient. Quoi de plus naturel quand on savait le mal qu'il se donnait pour les trouver, allant jusqu'à risquer sa vie pour les obtenir ?

    Sa main gantée de cuir était blessée. Il s'était fait cela il y avait peu, en faisait quelques expériences sur un projet secret, qu'il avait proposé à Magnéto. Douloureuse et rougie, sa main était d'aspect misérable, noirâtre même, et il préférait éviter que les gens ne s'attardent dessus. Il remarqua un jeune homme, à la mine passionnée, et Zane haussa un sourcil en le voyant approcher à grands pas décidés.

    Zane l'observa, de ses prunelles sombres, et finit par hocher la tête. Peu de gens avaient encore cet instinct de conservation de la langue : les jeunes d'aujourd'hui auraient plus facilement dit : vous êtes, plutôt que la forme êtes-vous. Cela fit tiquer Zane, qui offrit un sourire plus chaleureux qu'à l'ordinaire. Il vit un vendeur s'approcher du coin de l'oeil, avec l'air de celui qui voudrait décharger le patron d'un enquiquineur, mais un plissement de regard de Zane l'en découragea, et il se tourna vers l'inconnu, sa curiosité titillée par ce regard franc et qui reflétait ce même amour des belles choses.

    « Certes, je suis Mr Panabaker. Puis-je vous aider, Monsieur ? »

    Pour un peu, il aurait dit Seigneur. Ce garçon avait l'air jeune, et il avait l'allure et surtout le regard passionné des hommes d'autrefois. Zane se surprit à froncer le regard, quoi que toujours souriant. Son instinct lui soufflait qu'il était en présence de quelque chose de rare. Comme une antiquité. Cette idée l'amusa follement, car son instinct ne se trompait jamais.

    « Pourrais-je savoir à qui ai-je l'honneur ? Vous semblez vous y connaître. » déclara t-il, en voyant comment ce jeune homme regardait les objets autour de lui. Son ton était appréciateur. Rien n'était plus agréable pour Zane que quelqu'un qui partageait son goût pour les antiquités. Sauf peut-être quelqu'un qui partageait également son goût pour le thé. Une lueur folle dansa dans ses yeux, tandis qu'il souriait, un brin plus amusé qu'auparavant. Il n'aurait su dire pourquoi, mais cet homme avait l'air sympathique, et lui inspirait la plus agréable des impressions. Zane s'inclina un peu face à lui, et passa sa main sur sa poche de veston, par pur réflexe, ses bouts de doigts frôlant l'objet tant chérit. Son autre main, fourrée dans la poche de son pantalon de toile, ne bougeait pas, pour ne pas attirer le regard. Il avait de toute façon trop mal pour ne serait-ce que vouloir la bouger. Fichu collier, songea t-il amoureusement.
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Jules Visconti

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MessageSujet: Re: Une excellente affaire   Une excellente affaire EmptySam 24 Avr - 18:56



    « Certes, je suis Mr Panabaker. Puis-je vous aider, Monsieur ? »

    Quel bonheur ! Un sourire illumina son visage qui exprimait déjà la plus douce plénitude.

    « Pourrais-je savoir à qui ai-je l'honneur ? Vous semblez vous y connaître. »

    La question, quelque peu impromptue, surprit le jeune homme, mais celui-ci ne s'en formalisa pas.

    « En effet. »

    Diantre, s'il s'y connaissait ? Il avait lui-même travaillé pour un antiquaire, dans le temps, et le château qu'il possédait encore, en France, était truffé de ces merveilleux trésors arrachés à l'Histoire. De surcroît, il avait lui-même observé l'Histoire de très près.

    « Je suis le professeur Jules Visconti.. Je compte bientôt acquérir un appartement, à New-York, et je souhaitais faire appel au meilleur pour assurer son ameublement. »

    D'une voix fluide, il poursuivit, appuyant chaque mot avec un tact tout particulier.

    « Vous m'avez été très fortement recommandé. Et je constate, après avoir eu un large aperçu de votre échoppe, que votre réputation n'est pas usurpée. »

    D'une main leste et agile, il saisit un bijou qui sommeillait sur une table.

    « Cette broche, par exemple, est un article d'une grande rareté ! Très originale. Superbe. Elle représente un hanneton, ce qui est typique des orfèvres italiens de la fin du XIXe. Tout le corps est en or, les ailes sont en œil de tigre, et voyez comme le dos est pavé de diamants finement taillés … Cela dénote une signature de qualité, et je n'ai nul besoin de vous parler de l'améthyste rare qui constitue les yeux et qui achève d'indiquer combien ce bijou avait de valeur à l'égard de feu son propriétaire d'antan.  »

    Reposant la broche à sa place initiale, la main de Jules s'arrête un instant sur la table qu'elle caressa tristement.

    « Vous conservez des trésors entre vos murs, monsieur Panabaker. Cette petite table de salon, galbée en toutes ses faces, est caractéristique des salles de réception de la fin du XVIIIe. Elle repose sur quatre pieds cambrés réunis par une tablette d'entrejambes, ce qui ne m'étonne guère, et voyez là si je tire ici … nous découvrons une large tirette gainée de cuir. Et voyez enfin comme le plateau, en marqueterie de cubes, a été ceint d'un décor sinueux ! C'est là une table royale. »

    Jules s'interrompit un instant. Son enthousiasme était amusant, ou encourageant, ou risible, mais il était sincère et de ceux qui, sans se cacher derrière le triste paravent du mensonge et de l'hypocrisie, ne cachaient rien de leur amour pour les beaux objets. A cette évocation, les vers d'Alphonse de Lamartine, qui fut autrefois un de ses amis les plus intimes, affleurèrent à sa bouche, mais il les murmura en silence, conscient qu'il valait mieux garder retenue et mesure.

    Objets inanimés, avez-vous donc une âme
    Qui s'attache à notre âme et la force d'aimer?


    «  Veuillez pardonner mon enthousiasme. Mais c'est un vice dont je ne puis plus longtemps me cacher, je suis un passionné. »

    Jules eut un rire innocent.

    «  Mais n'ayez crainte, mes références vous assureront de mon sérieux et de ma … solvabilité. »

    Il n'oubliait guère les raisons de sa venue et espérait faire ici de bonnes affaires. N'était-il pas devenu, dans sa jeunesse, un commerçant prospère, lui-même ?

    «  Je vous écoute, donc. Quelles sont vos suggestions ? »

    L'impatience du jeune homme était clairement lisible dans ses yeux, mais il demeurait calme et respectueux. L'antiquaire était maître en sa boutique, et il acceptait d'être guidé par lui sur l'océan du souvenir.



Dernière édition par Jules Visconti le Lun 26 Avr - 10:22, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Une excellente affaire   Une excellente affaire EmptyLun 26 Avr - 10:18

    La réponse qu'il attendait le surprit, puis il réalisa que au final, ce n'était pas si étonnant : qui mieux qu'un antiquaire pouvait connaître les objets anciens, sinon un historien ? Zane jeta un regard appréciateur sur le jeune homme, avec un léger sourire en coin. Il avait l'air passionné des jeunes, et cette façon presque excentrique de parler, avec ce ton optimiste dans la voix. Cela plaisait à Zane. Le mutant manqua un ricanement quand le dénommé Jules continua : recommandé, vraiment ? Il se demanda bien par qui. Certes il avait des acheteurs, mais la plupart évitaient de se faire connaître. Bah, ce jeune homme avait peut-être vu un de ces amateurs qui fréquentaient également sa boutique. Ce n'était pas impossible. Il fallait qu'il arrête de faire son paranoïaque, par moments. Il fallait qu'il arrête de penser que tout le monde voulait lui voler son Collier. Le Collier ... A l'instant même où il y pensa, il se força d'arrêter - qui sait si un mutant capable de lire les pensées ne se cache pas dans le coin ?

    Il laissa Jules faire le tri dans ses objets, étonné tout de même qu'il s'y connaisse autant. Zane fronça les sourcils un instant, sans trop savoir si ce jeune homme se pouvait être un rival ou non. Le mutant le suivit dans son périple à travers les rayons - ses vendeurs le suivirent aussi du regard, mais Zane leur offrit un regard passablement désagréable, ce qui les fit retourner à leurs occupations.

    Les paroles de Jules le laissèrent un instant ébahi : on lui demandait son avis ? La plupart des gens qui venaient ici étaient soit des passionnés comme Jules, bien qu'il soit le premier à s'y connaître autant, et qui étaient si fiers de leur savoir qu'ils n'auraient demandé son avis pour rien au monde ; puis il y avait les amateurs, qui achetaient au hasard, quand il achetait même quelque chose. Zane jeta un regard circulaire, puis pencha la tête, pensif, et s'approcha à grand pas d'un fauteuil qu'il appréciait beaucoup - l'idée qu'il aime ce meuble fut suivie de celle que Jules devrait également l'apprécier.

    « Voici un fauteuil datant de l'époque du Roi Soleil. Le bois a été vernis il y a peu, redonnant un peu de luisant à la patine qui s'était ternie du bois. Les coussins sont toujours en bon état, et sont remplis de plumes d'origines, qui sont plus confortables que les duvets artificiels de nos jours. Les motifs en forme de lys doré sur le fond rouge sont les armoiries des rois, et il y a le nom du fabriquant d'origine, un certain Albert Fontenelles. Pour ce qui est de mon avis, cet objet est aussi beau qu'il est confortable. De plus, son état de préservation est unique, étant donné le soin méticuleux que j'offre à mes objets. »

    Ayant fini sa petite analyse, il jeta un coup d'oeil au jeune homme. Un doute se mit en travers du chemin,qu'il n'osa pas formuler : une antiquité valait beaucoup d'argent. Il semblait bien jeune, et les professeurs ne gagnaient guère d'argent de nos jours. Sans formuler quoi que ce soit, restant silencieux, il laissa Jules regarder lui-même, et voir si d'autres choses ne lui plaisaient pas.

    « Où avez-vous appris ce savoir sur les meubles anciens ? Beaucoup de gens se targuent de s'y connaître, et sans vouloir me vanter, leur savoir ne dépasse pas le mien. Mais vous ... Vous avez un savoir qui semble intuitif. Comme si vous ne faisiez que vous rappeler. Non pas d'un souvenir ... C'est comme si vous aviez vécu à l'époque de l'objet. » déclara enfin Zane, en mettant le doigt sur ce qui le taraudait depuis quelques instants. Voilà : c'était comme si ces objets étaient de vieux amis de ce jeune homme, et qu'en les revoyant, il se souvenait de les avoir vu. Cette idée le fit frissonner. Il détourna le regard, pudiquement, sans regrette cependant sa question.
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Jules Visconti

Jules Visconti
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MessageSujet: Re: Une excellente affaire   Une excellente affaire EmptyLun 26 Avr - 12:06


    Jules écouta le boutiquier avec une attention toute particulière. Il connaissait bien ces fauteuils, pour s'y être longuement assis, dans le temps … Toutefois, le discours d'un passionné valait toujours la peine d'être écouté. Les yeux du jeune homme s'attardèrent sur les douces courbures du fauteuil, puis sur le lys, un symbole qu'il connaissait bien. Il se souvint alors du siècle d'or français qu'il traversa autrefois en compagnie de ses deux anciens proches, Catherine et Louis. Tous deux étaient morts, aujourd'hui, mais que de souvenirs ils avaient partagé ! Un sourire affleura à ses lèvres, quand lui revinrent les images de sa première rencontre avec un jeune monarque appelée à un glorieux destin, à une solaire fortune. Le jeune roi était assis sur un fauteuil voisin de celui qui sommeillait sous ces yeux, et l'applaudissait à tout rompre : Jules, déjà, était un violoniste talentueux.

    L'antiquaire et son client avancaient parmi les curiosités et les objets, les meubles et les bizarreries quand Zane Panabaker posa une question à laquelle Jules ne s'attendait certes pas.


    « Où avez-vous appris ce savoir sur les meubles anciens ? Beaucoup de gens se targuent de s'y connaître, et sans vouloir me vanter, leur savoir ne dépasse pas le mien. Mais vous ... Vous avez un savoir qui semble intuitif. Comme si vous ne faisiez que vous rappeler. Non pas d'un souvenir ... C'est comme si vous aviez vécu à l'époque de l'objet. »

    La question était directe, mais Jules percevait toute la perplexité du propriétaire de la boutique. Il était d'une part flatté d'être ainsi distingué du commun des mortels. Son savoir était-il intuitif ? En la matière, assurément. Il avait vécu l'Histoire, et ne s'était pas contenté de l'étudier mollement à travers les livres laissés à la postérité par les historiens, dont il reconnaissait volontiers le talent et la vertu. De plus, il avait suivi, à travers les âges, les témoins les plus fidèles de l'Histoire : ces objets qui, avec l'aide du hasard, venaient enrichir la collection des antiquaires de par le monde.

    « J'ai beaucoup étudié l'Histoire, et mon approche, très personnelle, très intimiste, peut paraître singulière ... »

    La réponse était crédible, mais Jules avait adopté ce ton volontairement énigmatique qu'il employait pour donner le change. Évasif, il ménagea un silence avant de poursuivre, conscient que Zane Panabaker ne serait ni dupe ni crédule au point de ne pas se rendre compte de l'embarras naissant qu'il éprouvait. Toutefois, pouvait-il lui révéler la véritable origine de son « savoir intuitif » ? Pouvait-il révéler qu'il était un mutant, et qu'il fut autrefois membre d'un groupe de voyageurs temporels ? Très probablement, l'homme ne l'aurait pas cru et l'aurait pris pour fou. Ou pour un menteur, ce qui eût compromis l'avenir de leurs relations commerciales. Ou alors, il le croirait et le dénoncerait, comme le faisait la plupart des « honnêtes gens » de la « bonne société ». La délation avait été érigé en sport national depuis les tragiques événements d'Alcatraz.

    Jules n'était pourtant pas un pleutre. Il lui arrivait même parfois d'agir avec une audace terriblement imprudente.


    « Cela dit, il est vrai que certains objets, ici ou là, dans votre échoppe, m'évoquent des souvenirs … Cet autoportrait de Courbet, par exemple, reproduit en miniature ... Il me rappelle le spectral tourbillon artistique du XIXe siècle, quand l'Europe s'assombrissait tout en continuant d'illuminer le monde. Le vieux continent donnait le ton, y compris en matière d'art. Voyez le regard sombre du jeune Gustave … Ce n'est certes pas la mélancolie qui obscurcissait ses beaux yeux, mais bel et bien le désir contrarié. »

    Un rire franc acheva sa phrase. Il était profondément sincère et pénétré de ce qu'il racontait, mais il était à présent presque sûr que l'antiquaire le prendrait pour un fou. Comment croire, en effet, que le jeune Jules Visconti était un homme du XVIe siècle égaré hors de son temps, et plusieurs fois centenaire ? Seul un homme capable de saisir toutes les subtilités du temps, de sa maîtrise, de son contrôle, et de son inflexion, pouvait l'entendre sans basculer dans la folie furieuse.

    Jules tira de sa veste un étui de cuir frappé d'un blason d'azur au dragon d'or, cerné d'entrelacs dorés, et tira de cet étui une brochure.


    « J'ai pris la liberté de préparer pour vous la liste des meubles dont je dispose déjà et qui attendent d'être installés dans mon appartement. Peut-être me proposerez-vous des meubles qui s'accorderont avec ceux-ci ? »

    Sur la liste, qui comptait près d'une dizaine de meubles, seuls quelques uns attiraient peut-être l'attention. Ils étaient rares et anciens et les photographies offraient à l'amateur averti la vue exquise de meubles d'une grande qualité. Jules n'était ni prétentieux, ni suffisant, mais il tenait à ce que les choses fussent bien faites.
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